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Ger Westenberg

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Littérature française

L'oiseau

Dans quelques ouvrages parmi les meilleurs, Jules Michelet traite des sciences naturelles. C’est un sujet nouveau pour l’auteur de L’Histoire de France. Restant fidèle à la finesse de ses analyses et à son style précis, Michelet recherche « l’âme de son sujet ». Taine écrira que « l’auteur ne sort pas de sa carrière ; il l’élargit. Il avait plaidé pour les petits, pour les simples, pour le peuple. Il plaide pour les bêtes et les oiseaux. » C’est dans son meilleur âge, écrit Michelet, dans sa première et plus riche existence, dans ses songes de jeunesse, que parfois l’homme a la bonne fortune d’oublier qu’il est homme, serf de la pesanteur et lié à la terre. Le voilà qui s’envole, il plane, il domine le monde, il nage dans un trait du soleil, il jouit du bonheur immense d’embrasser d’un regard l’infinité des choses qu’hier il voyait une à une. Obscure énigme de détails, tout à coup lumineuse pour qui en perçoit l’unité ! Voir le monde sous soi, l’embrasser et l’aimer ! Quel divin et sublime songe ! Ne m’éveillez pas, je vous prie, ne m’éveillez jamais ! Mais quoi ! Voici le jour, le bruit et le travail ; le dur marteau de fer, la perçante cloche, de son timbre d’acier, me détrônent, me précipitent : mes ailes ont fondu. Terre lourde je retombe à la terre : froissé, courbé, je reprends la charrue.

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Policiers

L'Emblème du croisé

" J'effaçai presque Ida Durbin de ma mémoire. Mais souvent le péché d'oubli, si c'est bien de cela qu'il s'agissait, est comme le fer rouillé d'une hache enfouie dans le coeur d'un arbre... il se retrouve un jour ou l'autre, lorsque les dents de la tronçonneuse finissent par mordre dedans. " La confession d'un ancien condisciple d'université, sur son lit de mort, ravive chez Robicheaux le souvenir d'une jeune femme qui a marqué sa jeunesse. Dans les années cinquante, époque d'une innocence à jamais enfuie, Dave Robicheaux et son frère Jimmie avaient rencontré Ida Durbin sur une plage de Galveston au Texas. Elle était ravissante et Jimmie, ignorant qu'elle travaillait dans un bordel lié à la mafia, en était tombé follement amoureux. Puis elle avait brusquement disparu, sans laisser de traces. Des décennies ont passé et Robicheaux se met à enquêter sur Ida Durbin, ayant la conviction qu'elle a été assassinée. Mais deux policiers au comportement menaçant lui font comprendre qu'il est dangereux de poser des questions sur cette affaire. Entre la série de meurtres horribles qui frappent La Nouvelle-Orléans et l'irruption du puissant Val Chalons et de sa soeur Honoria, Robicheaux doit, une fois encore, mener un combat contre des forces qui le dépassent, les forces du mal incarnées par les grandes familles de Louisiane depuis des générations.

06/2009

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Droit

Les robes noires dans la guerre économique

Séisme dans le monde des avocats : une véritable " révolution des prétoires " jette les robes noires dans la fournaise de la guerre économique. Stratèges ou fantassins de seconde classe, ces hommes et ces femmes de loi sont devenus de nos jours des acteurs indispensables de toute stratégie de conquête ou de défense des marchés. Pour dévoiler ce rôle inédit des avocats, il fallait l'un d'entre eux, expert reconnu de l'intelligence économique et des stratégies juridiques des entreprises. Décisions judiciaires à l'appui, sa plume révèle le bras de fer de Greenpeace avec Areva, société protégée par l'État ; la lutte des producteurs de champagne pour étouffer les rumeurs sur une possible contamination par les déchets radioactifs enfouis à deux pas de leurs vignobles ; la frénésie procédurale de Xavier Niel, le fondateur de Free pour s'imposer face aux trois autres opérateurs télécoms ; l'assaut des défenseurs de l'environnement qui luttent contre les coupables des marées vertes. À chaque fois, c'est une débauche d'astuces juridiques mais aussi médiatiques, d'attaques surprises et de retournements de situations dignes des grands thrillers. Les robes noires sont, dans ce combat, affaiblies par la volonté expansionniste des Anglo-Saxons qui veulent imposer leur système juridique et les tentatives d'autres professions pour réduire leur terrain d'action. Elles doivent enfin gérer l'irruption dans le prétoire des techniques de " com ". Autant de bouleversements juridiques qui conditionnent désormais les rapports de force dans le domaine économique.

05/2011

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Récits de voyage

Sur la route du Danube

Dans une odyssée cycliste à travers une Europe à la dérive, le long du Danube et de ses paysages époustouflants, Emmanuel Ruben compose un portrait fort et sensible de la mosaïque européenne. A l'été 2016, Emmanuel Ruben entreprend avec un ami une traversée de l'Europe à vélo. En quarante-huit jours, ils remonteront le cours du Danube depuis les rives de la mer Noire jusqu'à sa source de la Forêt-Noire. D'Odessa à Strasbourg, ils parcourront 23 degrés de longitude, 6 degrés de latitude et 4 000 km. Ce livre-fleuve est inspiré de cette épopée à travers les marécages du delta du Danube et les steppes eurasiatiques d'Ukraine, les vestiges de la Roumanie de Ceau?escu, le rougeoiement des plages bulgares au crépuscule, les défilés des Portes de Fer en Serbie, les frontières hongroises hérissées de barbelés... En choisissant de suivre le fleuve à contre-courant, c'est l'histoire complexe d'une Europe qui se referme que les deux amis traversent. Mais, dans les entrelacs des civilisations déchues et des peuples des confins, affleurent les portraits poignants des hommes et des femmes croisés en route, le tableau vivant d'une Europe périphérique et contemporaine. Dans ce récit d'arpentage, Emmanuel Ruben poursuit en cycliste, en écrivain, en géographe, en homme tout simplement, sa " suite européenne " initiée avec "La Ligne des glaces" et explore la géographie du Vieux Continent pour mieux révéler toutes les fictions qui nous constituent.

05/2020

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Littérature française

A bout touchant

"Nombreuses sont les choses effrayantes, mais rien n'est plus effrayant que l'homme". Sophocle Antigone 1er janvier 1996, peu après minuit. La nuit alentour efface les derniers bruits, les dernières lumières du réveillon. C'est une nuit opaque, froide d'hiver d'un petit bourg à la frontière suisse. Tout à coup, cinq coups de feu claquent, la rouge tragédie déchire le voile de scène, de brouillard et de nuit. Le petit bourg d'Ornex est devenu, dans l'ordre humain, universel. A deux pas, dans l'obscurité d'une maison pavillonnaire, un père vient d'abattre ses deux enfants. L'arme du crime est une carabine 22 long rifle, offerte par le grand-père des enfants parce que le destin est aveugle. La petite est morte, le garçon mourra à l'hôpital de Genève peu après. A 250 kilomètres, la mère d'Hélène et Christophe dort chez elle. Le récit qu'elle écrira est un long cri déchirant, parfois halluciné mais toujours d'une implacable précision. Nous assistons à une descente aux enfers dans l'unité de temps et d'action de la tragédie antique. Cette jeune femme sensible et forte est ainsi la bouche d'ombre et de soleil qui traque le malheur jusque dans les détails. Nous ne sortons pas indemne d'une pareille lecture mais plus avertis de notre humanité partagée. Nous défions quelque lecteur que ce soit d'abandonner cette mère en quête de résurrection jusqu'à la dernière ligne confessée.

12/2014

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Histoire de France

La terre, l'or et le sang. L'année 1917

Au printemps 1917, la France vient d'achever son troisième hiver de guerre. Depuis la bataille de Verdun, un an auparavant, les choses n'ont pas beaucoup évolué. La guerre des tranchées laisse parfois face à face poilus et " boches " qui se devinent plutôt qu'ils ne se voient. Au 1er mai 1916, les pertes ont été évaluées par le ministère de la Guerre à 606 000 morts, auxquels il faut ajouter 101 000 disparus et 330 000 prisonniers. Depuis, le bilan s'est alourdi considérablement. Les soldats se sont figés dans les tranchées, le temps semble s'être arrêté au-dessus des marches de l'Est et pourtant, la situation évolue sans que chacun en prenne vraiment conscience. Le monde change en profondeur et pour longtemps. En mars 1917, la Révolution russe semble libérer un front au profit de l'Allemagne, mais par une heureuse conjonction des événements, au même moment, les Etats-Unis entrent en guerre aux côtés des alliés. C'est alors que le commandement français, exercé par le général Nivelle qui a remplacé Joffre, lance une offensive qui se veut décisive. Le but est de percer entre Soissons et Reims jusqu'à Laon. Les espoirs sont de courte durée. Dans ces conditions, quel est le développement du front occidental ? Quels sont les effets de la crise révolutionnaire russe sur le front oriental ? Où en est le front balkanique ? Dans quelle situation se trouve le front méditerranéen ?

05/2018

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Littérature française

Un jardin pour l'éternel

Tout a commencé en Champagne lors de l'offensive menée par Joffre. Durant l'attaque, Pierre-Ezéchiel Séguier eut la moitié de sa jambe fracassée. Il fallut l'amputer à l'intérieur d'une tente pleine de boue, de sang, de membres déchiquetés. " Si l'on attend l'ambulance, vous risquez d'y laisser votre peau ", conclut le chirurgien après un bref examen. " Je suis fait au fer et au sang ", rétorqua le blessé avec la raideur de ceux qui méprisent les faiblesses du corps et de l'âme. L'opération fut expédiée, après qu'on l'eut forcé à avaler un verre d'eau-de-vie. Lorsque le membre fut sectionné d'un coup de scie sec et précis, la moitié du cigarillo qu'il tenait entre ses dents tomba : il n'avait pas concédé à la douleur le moindre gémissement. Echappant à la boucherie de la guerre de 14-18, hanté par les charniers qu'il garde en son cœur, Pierre-Ezéchiel Séguier devient un fou de Dieu. Le fier Cévenol, de retour chez lui, s'en remet à l'Eternel. D'une combe, où mourut sacrifiée une centaine de camisards, le fermier tente, dans une folie digne de celle qu'il a vue sur les champs de bataille, de bâtir un jardin d'Eden. Et dans ce temple naturel, il faudra bien qu'il dresse une croix... qui ne le conduira pas où il le croyait.

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Beaux arts

Un jour, ils auront des peintres. L'avènement des peintres américains, Paris 1867 - New York 1948

Tout commence à Paris, le 1er juillet 1867, dans les fastes de l'Exposition Universelle : après la guerre de Sécession, les paysagistes d'outre-Atlantique, qui forment la première véritable école de leur pays, retrouvent, optimistes, le chemin de l'Europe. Mais les critiques français leur réservent ricanements et sarcasmes : "Cette exposition est indigne des fils de Washington. Au milieu de nos vieilles civilisations, les Américains font l'effet d'un géant fourvoyé dans une salle de bal". Les peintres souhaitaient être reconnus dans le saint des saints de l'art contemporain. Ils comprirent immédiatement qu'ils n'avaient pas le choix : il fallait céder au goût français, puisque le goût français régnait sur le monde. Du géant, ils avaient les matières premières : l'espace géographique, les moyens économiques, le dynamisme. Pour le reste, les arts plastiques notamment, ils se rendaient bien compte qu'ils accusaient, face aux Européens, un énorme décalage. Leur humiliation à l'Exposition Universelle aiguillonna leur combativité. Et si les fils de Washington relevaient le défi ? L'épopée des peintres américains racontée par Annie Cohen-Solal nous transporte de Paris à New York, de Giverny à Chicago, de Pont-Aven à Taos, au Nouveau-Mexique, et s'achève à la Biennale de Venise, en 1948, lorsque sont présentées, pour la première fois en Europe, huit toiles de Jackson Pollock, un artiste inconnu des Européens de l'époque, mais bientôt célébré dans le monde entier comme le premier véritable maître américain.

09/2017

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Sciences historiques

Paysans du Pas-de-Calais à l'aube du XXème siècle

Dans l'histoire de nos communautés, de longues périodes se déroulent sans autres événements que le quotidien ordinaire de la vie des gens : naissances, mariages, morts, succession des saisons avec des jours de canicule, de froidure et de neige. Dans le même décor passent les générations, se perpétuent les mêmes familles clans les mêmes maisons. Et soudain vient un temps où tout s'accélère, où des changements bousculent le vécu d'une région. En ce début de XXe siècle, clans le département du Pas-de-Calais, le monde paysan va connaître de profonds bouleversements à la fois économiques et sociaux avec l'arrivée du chemin de fer et l'exploitation de la houille. L'âge d'or de la photographie et de la carte postale figeant pour l'éternité des scènes de la vie quotidienne, ainsi que de nombreux documents authentiques des années 1890-1910 consacrés à l'agriculture, ont permis à Roland André, cartophile et féru d'Histoire, de dresser le tableau complet d'un monde en pleine mutation. De la vie a la ferme aux travaux des champs, des coutumes paysannes aux pratiques religieuses et civiques caractéristiques de la Belle Epoque, les paysans du Pas-de-Calais, qui n'ont jamais compté leur peine à l'ouvrage et dont beaucoup iront mourir sur les champs de bataille de la Grande Guerre, livrent ici un peu de leur âme, disparue aujourd'hui, mais qui constitue à jamais nos racines.

02/2003

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Philosophie

Addiction générale

« Nous vivons sous l’emprise du calcul permanent. Du poids idéal en passant par le taux de fer dans le sang, le quotient intellectuel, la surface de l’appartement, la haute résolution de l’écran, l’extension de mémoire, le forfait 12h illimité le week-end, jusqu’aux milliards d’euros du réchauffement climatique, tout ce que nous touchons se transforme en chiffres. Qu’un nuage de cendres traverse le ciel d’Europe, voilà que des centaines de calculateurs sont lancés. Partout les algorithmes se mettent à tourner pour calculer le manque à gagner des compagnies aériennes. Que cette activité se justifie par une raison économique ne doit pas cacher l’autre vérité, celle qui sort du champ calculable : la transformation instantanée d’un nuage en série de chiffres. Nous transformons le corps en poids, l’intelligence en performance, le passé en code génétique et nos angoisses d’avenir en polices d’assurance et en calcul de risques. Voilà ce qu’on appelle à tort le réalisme, la référence obligatoire à des valeurs numériques, sans lesquelles nos perceptions comme nos pensées paraissent invalides. La raison dépend d’un résultat, la raison est devenue dépendante. » Dans cet essai aussi inspiré que stimulant, Isabelle Sorente nous invite à retrouver le chemin de la raison, celui qui nous rapprocherait des autres et de notre humanité. Se mettre à la place d’autrui, éprouver la compassion, est notre seule arme.

02/2011

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Littérature française

Le mauvais génie (une vie de Matti Nykänen)

Le Mauvais génie raconte la vie du légendaire sauteur à skis finlandais Matti Nykänen. Décédé en février 2019, Nykänen aura été le meilleur sauteur à skis de tous les temps, gagnant tout ce qu'il est possible de gagner durant les années 1980. Mais la suite de sa vie, jalonnée de mariages et de divorces, fut une longue chute ponctuée de rebonds : passant de mascotte à idiot national, Nykänen fera du rock'n'roll, du striptease, de la prison, dans une valse sans fin avec les médias et avec l'alcool. Empruntant à de nombreuses sources, y compris personnelles, Freudiger approche le personnage par touches différenciées, passant du biographique au fictionnel, racontant ses exploits et ses déboires dans une sorte de dialogue avec son protagoniste. Il replace également son personnage dans son contexte historique et géo-politique, et revisite cette étonnante discipline sportive qu'est le saut à ski. En résulte le portrait littéraire contrasté d'un champion sportif de la guerre froide devenu une icône trash et pathétique dans la Finlande de l'âge de la communication. Le mauvais génie, c'est bien sûr Matti Nykänen, génie du ski qui a mal tourné. Mais c'est aussi Nykänen victime de son mauvais génie. C'est encore le faux-ami qui lui propose un pacte faustien. C'est enfin le sale gamin que Nykänen n'a jamais cessé d'être, mauvais génie violent d'un pays souvent présenté comme trop parfait, la Finlande.

03/2020

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Religion

Vivre sans l'autre. Pour aider à vivre le deuil

Ce livre commence par le récit d’un deuil d’enfant, un frère, par sa grande soeur. Dans un style retenu, empreint d’émotion (et parfois d’humour), l’auteure témoigne de la façon dont elle a traversé ces années de tristesse : en "petite rieuse". D’autres deuils tous aussi soudains les uns que les autres à l’intérieur de sa fratrie ont orienté sa vie professionnelle. Cela l’a amenée à écouter (individuellement et en groupe) de nombreuses personnes en deuil de tous âges. Deuils d’enfants, d’époux, de parents, de frères et de soeurs... C’est ce qui est analysé dans la seconde partie. La troisième partie est un aboutissement et annonce une « Bonne Nouvelle ». En scrutant les Evangiles, l’auteure a découvert que les apôtres avaient vécu le deuil de la mort du Christ comme un traumatisme. Elle nous invite, à travers une démarche de méditation des textes bibliques, à "mettre nos pas dans ceux des apôtres" pour traverser les deuils d’aujourd’hui et revivre. C’est une façon d’apprendre à écouter ceux qui pleurent l’être aimé. Un témoignage écrit principalement à l’intention des chrétiens, accompagnant des personnes endeuillées.

08/2020

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Littérature étrangère

Nouvelles de Hongrie

C'est à un voyage rude et puissant en Europe centrale, dans la Mitteleuropa, que nous invite ce nouveau volume de la collection "Miniatures", qui en compte désormais trente-six, sur ce principe de la mise en valeur des rouages intimes d'un pays vu par ses propres auteurs contemporains. Depuis la révolution de 1956 réprimée dans le sang par le pouvoir soviétique, depuis la chute du mur de Berlin en 1989 et la disparition progressive du rideau de fer, depuis l'ouverture de la Hongrie à l'Europe de l'Ouest et au monde dans la foulée, cette Mitteleuropa ne cesse de se reconstituer à l'intérieur de l'Union européenne, sur les ruines de l'ancien Empire austro-hongrois. Les sept frontières actuelles de la Hongrie, avec l'Autriche, la Slovaquie, l'Ukraine, la Roumanie, la Serbie, la Croatie et la Slovénie, disent bien à quel point cette terre magyare, forte de dix millions d'habitants, est au coeur de l'Europe centrale. La culture hongroise, c'est d'abord une langue, une langue qui a survécu comme un îlot au milieu d'un océan de parlers indo-européens et dont les nombreux emprunts au slave et au germanique n'ont pas altéré la structure profonde, marquée par l'agglutination et l'harmonie vocale. C'est ensuite le triangle de création artistique Prague-Vienne-Budapest, l'un des plus fertiles de l'histoire de l'humanité...

03/2017

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Littérature étrangère

La lignée du forgeron

En 1889, deux orphelins, Michele Angelo et Mercede, se rencontrent, et leur premier regard est une promesse qu'ils maintiendront toute leur vie. Peu après leur mariage naissent deux jumeaux, Pietro et Paolo, puis Gavino, Luigi Ippolito, Marianna... La famille se renforce et la ville de Nuoro change : les bergers et les marchands doivent affronter un souffle de modernité qui semble tout bouleverser. Les rues s'élargissent, l'argent circule, les maisons se parent de balcons en fer forgé, et Michele Angelo qui est le meilleur forgeron de la région travaille dur pour assurer la prospérité de sa famille. Mais le bonheur des uns suscite l'envie des autres, et l'aisance de ces Chironi venus de nulle part fait parler les mauvaises langues. Commence alors une saison dramatique : les jumeaux sont retrouvés morts, la Première Guerre mondiale arrive et frappe à la porte des Chironi, qui ont deux fils en âge d'être enrôlés : l'un s'engage comme volontaire et ne reviendra pas; l'autre, soupçonné d'antifascisme quelques années plus tard, devra fuir. Seule Marianna reviendra auprès de son père resté veuf, après avoir vu mourir son mari et sa petite fille. Dans la 3e partie, on assiste à une sorte d'épiphanie finale, qui permet de lire ce roman comme une longue recherche de la part du protagoniste Michele Angelo d'un sens et d'un ordre pouvant expliquer l'enchaînement de souffrances dès les premiers instants de sa vie.

04/2011

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Actualité et médias

Les élections présidentielles aux Etats-Unis

4 novembre 2008 : des millions d'Américains votent au cours de l'élection dite " générale ", et non pas " présidentielle ". En fonction des États, ils choisissent leurs représentants au Congrès, leurs élus aux parlements locaux, leurs shériffs, leurs juges, voire leurs représentants à la commission des chemins de fer. Aucun ne vote directement pour élire le président. Les suffrages vont à de Grands électeurs. Ils forment à eux seuls (558 sur un peu plus de 250 millions d'Américains en âge de voter) le Collège électoral qui élit en décembre le président des États-Unis. Le président peut donc être élu sans avoir obtenu la majorité des voix au " vote populaire " - tel fut systématiquement le cas de 1992 à 2000. La mécanique de l'élection intrigue, les enjeux prêtent à confusion. Le président des Etats-Unis est-il vraiment le président le plus puissant au monde ? Quelle est la nature de son pouvoir réel dans un contexte où la " cohabitation " avec un législatif de l'autre bord paraît être la norme plus que l'exception ? Le pays est-il prêt à élire une femme ou un Africain-Américain à la magistrature suprême ? Quelle place occupe le débat sur la politique étrangère, qui concerne le monde entier ? Roger Persichino ne porte pas un jugement de valeur sur la démocratie américaine, il en propose un tour d'horizon à partir de son élection la plus importante.

10/2008

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Littérature française

Tram 83

Tous les soirs au Tram 83 on voit débouler les étudiants en grève et les creuseurs en mal de sexe, les canetons aguicheurs, les touristes de première classe et les aides-serveuses, les biscottes et les demoiselles d'Avignon, la diva des chemins de fer et Mortel Combat, bref, toute la Ville-Pays prête à en découdre sur des musiques inouïes, réunie là dans l'espoir de voir le monde comme il va et comme il pourrait dégénérer. Lucien, tout juste débarqué de l'Arrière-Pays pour échapper aux diverses polices politiques, s'accroche à son stylo au milieu du tumulte et se retrouve sans s'en rendre compte coincé dans une mine de diamants, en garde à vue, ou dans le lit d'une fille aux seins-grosses-tomates. Il émeut ces dames ! Pendant ce temps, Requiem, magouilleur en diable, ex-pote du susnommé, et Malingeau, éditeur et amateur de chair fraîche, se disputent allègrement les foules. Car dans la Ville-Pays, n'en déplaise au ridicule Général dissident, il n'y a qu'une chose qui compte: régner sur le Tram 83 et s'attirer les bonnes grâces de ce peuple turbulent et menteur, toujours au bord de l'émeute. Premier roman éminemment poétique et nerveux, Tram 83 est une incroyable plongée dans la langue et l'énergie d'un pays réinventé, un raz-de-marée halluciné et drôle où dans chaque phrase cogne une féroce envie de vivre. Bienvenue ailleurs.

08/2014

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Romans de terroir

Retour aux alizés

L'histoire de Juliette, propriétaire d'un domaine viticole, et de ses combats au coeur du Bordelais. Suite indépendante d'Un été d'ombre et de lumière. Par l'auteur du Choix des apparences. Ancré dans les paysages de l'estuaire girondin, Le Retour aux Alizés raconte une génération de femmes qui doivent composer, à l'âge de la maturité, avec les tourments du coeur et les impératifs du devoir. Juliette Leroux, exilée au Canada depuis trois ans, revient aux Alizés, près de Bordeaux, pour assister aux obsèques de son ex-mari. Isabelle, sa fille, gère d'une main de maître le vignoble familial. Mais celle-ci l'accueille avec des sentiments mitigés, et Juliette trouve plus de réconfort chez son ami d'enfance, Nicolas Frémont, un entrepreneur associé à son ex-mari, et son successeur à la mairie de Saint-Louis. Ce dernier lui confie que la société, qu'il va devoir diriger seul désormais, traverse une situation financière catastrophique... C'est en triant des papiers que Juliette fait une découverte extraordinaire qui l'amène à retarder son retour à Montréal, où l'attend celui qu'elle aime. Le terrain recèle en réalité un trésor : des sources thermales de l'époque romaine. Elle imagine un projet qui pourrait relancer l'économie d'une région frappée par la crise. Mais, rapidement, l'entreprise suscite l'opposition farouche de locaux défendant la promotion de leur vignoble...

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Littérature française

Les atticistes

Né en 1930, Amédée Lucien Astrafolli va devenir, très jeune, une figure originale des lettres françaises. Il s’illustre dans la défense de l’atticisme (idéal littéraire et linguistique qui se réfère à l’élégance, au goût de la juste mesure et à la sobriété des grands écrivains attiques), face aux assauts des « asianistes », ces barbares prêts à brader les attraits raffinés de la rhétorique classique contre une illusion de modernité. Face à lui, Astrafolli va trouver une jeune sémiologue féministe et révolutionnaire, Marie-Albane de Courtembat, pasionaria des barricades soixante-huitardes, avec qui il va croiser le fer. Un troisième personnage, Julien Tertre, plus jeune que les deux précédents, va s’interposer entre ces deux passionnés : il représente une génération éprise de concret, désireuse de rendre compte de choses plus essentielles à partir de la réalité, tâche pour laquelle les outils du cinéma lui paraissent mieux adaptés que ceux de la littérature… Eugène Green brosse le tableau d’un demi-siècle de luttes idéologiques, de parti pris parfois fumeux, de querelles intellectuelles ou mondaines, dont la jeunesse actuelle tend à se défaire. On retrouve ici les préoccupations d’un écrivain toujours à contre-courant : amour presque mystique de la langue française (venant d’un natif de Barbarie, cela ne manque pas d’être touchant), recherche de l’épure et de la dimension spirituelle dans l’art… Un roman satirique, brillant, inclassable.

10/2012

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Faits de société

L'Etat schizo

La France est en danger. L'ennemi est d'autant plus redoutable qu'il vient de l'intérieur et se nomme l'Etat. Devenu schizophrène, il détruit ce qui faisait notre force : nos infrastructures et la qualité de nos services publics. Champion du double-jeu, mais plus souvent pyromane que pompier, il tient l'Europe pour responsable des décisions impopulaires qu'il prend à Bruxelles et qu'il fait mine de découvrir ensuite. Dans les abandons, il va encore plus loin que ne l'impose la loi communautaire. Pour arrêter l'Etat schizo, il faut le prendre sur le fait, au moment où il craque une allumette : lorsqu'il contraint EDF à brader l'électricité à un prix qui l'empêche d'investir dans les sources d'énergies durables ; quand il laisse s'écrouler le fret ferroviaire ; quand il néglige l'entretien des lignes de chemins de fer au point de frôler sans cesse l'accident. Il faut le voir se décharger sur les régions de tout ce qui n'est pas le TGV, handicaper La Poste par un statut hors d'âge et, plus encore, maltraiter malgré les apparences son personnel. Une plongée décapante, et peut-être salutaire, aux sources de ce double discours qui démonte, secteur par secteur, de la poste au transport ferroviaire, de l'énergie au métro, ses actes, ses silences, qui ressemblent à des mensonges par omission...

10/2007

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Sciences historiques

Histoire des émotions. Tome 3, De la fin du XIXe siècle à nos jours

Après le succès de l'Histoire du corps et de l'Histoire de la virilité, Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello dirigent cette très ambitieuse Histoire des émotions en trois volumes, héritière du programme des Annales, de l'histoire des mentalités et de celle des sensibilités, et portée par les renouvellements historiographiques les plus récents. Elle réunit pour la première fois les meilleurs spécialistes français et étrangers de l'histoire des émotions, toutes générations confondues. 1880... Le siècle qui s'achève a inventé l'homme sensible, il a entendu gronder des clameurs guerrières et retentir les élans révolutionnaires. S'ouvre alors une ère nouvelle : partout, sur les individus comme sur les masses, s'étend l'empire de l'émotion. Affects, sentiments, passions, voire perversions ou folies : d'obscurs mouvements de l'âme échappent au sujet, d'étranges contagions parcourent les foules, de nouveaux savoirs tentent de les déchiffrer. Ce troisième volume explore les régimes émotionnels qui, depuis lors, sont devenus les nôtres : traumas et violences psychologiques extrêmes d'un siècle de fer et de sang ; et aussi anxiétés flottantes, dépressions chroniques, humiliations diffuses ; mais encore compassions inédites, mutation des codes de l'amour, invention de nouveaux désirs. Une invitation à aller toujours plus loin dans l'histoire du continent noir de nos peurs et de nos peines, comme dans celle de la terre promise de nos joies et de nos plaisirs.

10/2017

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Littérature française

L'odeur du minotaure

De la blessure que lui firent les fils de fer barbelés, alors qu'elle s'élançait, confiante, dans un champ où broutaient des vaches, la petite fille n'a gardé qu'une trace sur le bras. Elle qui ne voulait pas grandir a réussi un parcours sans faute. Son enfance terne, sa première histoire d'amour avec un jeune homme aussi rangé qu'elle, elle les a remisées bien loin. Marjorie, après de brillantes études, est devenue la « plume » d'un ministre. Caparaçonnée dans ses certitudes, belle et conquérante, elle se joue des hommes et de son passé. Mais le numéro qui s'affiche sur l'écran de son téléphone portable tandis qu'elle s'apprête à rejoindre son ministère, elle le reconnaîtrait entre mille, bien qu'elle ne l'ait plus composé depuis longtemps : sa mère l'appelle au chevet de son père mourant. Quand, au volant de sa puissante voiture, elle quitte l'autoroute qui la conduisait chez ses parents, pensant prendre un raccourci, un choc violent la fait s'arrêter net. Elle vient de heurter un animal. Bouleversée, tremblante dans la nuit de la forêt, elle recueille le dernier souffle du grand cerf qu'elle a tué. Et c'est à ce moment que sa vie bascule. L'Odeur du Minotaure, comme les contes initiatiques auxquels il s'apparente par l'extrême concision de sa langue et la simplicité de sa structure, est un beau roman de la métamorphose.

08/2014

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Critique littéraire

Souvenirs littéraires et quelques autres. Edition 2000

On peut trouver amusant qu'un petit garçon de sept ans, en rencontrant Jules Romains dans une gare de chemin de fer, se dise secrètement : " Je veux être comme lui ! Je veux être écrivain ! " Mais il est fou, parfois exaltant, parfois douloureux, de se lancer à soi-même ce même défi dans sa vingtième année. C'est ce qu'a fait Maurice Pons qui, loin de se donner en exemple, se penche aujourd'hui avec émotion et humour sur une vie tout entière consacrée à l'écriture, avec son cortège de joies et de peines, d'espoirs et de déceptions, de succès et d'échecs. En une série de courts récits, écrits comme autant de nouvelles, il retrace ce qu'on pourrait appeler la naissance et le choix d'une vocation, ses débuts et ses angoisses de jeune écrivain. Il évoque ses premiers textes, écrits comme en cachette, il relate ses premières rencontres avec René Julliard, il raconte sa joie et sa fierté d'être édité, d'être reconnu comme un écrivain par les écrivains qu'il admire, ses rencontres et ses amitiés dans le monde littéraire au Moulin d'André, avec Aniouta Pitoëff, François Truffaut, Georges Perec, Simone Signoret et bien d'autres... Son livre nous permet surtout de suivre l'élaboration obstinée d'une œuvre littéraire importante, reflet de ses expériences, de sa vie privée, de ses lectures, dé ses rêves et de ses angoisses, de ses options politiques, de ses choix artistiques.

04/2000

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Télévision, radio

En thérapie la psychanalyse en série

La série à succès d'Arte décryptée sous le prisme de la psychanalyse En Thérapie, la série réalisée par Eric Toledano et Olivier Nakache pour Arte, a ouvert les portes habituellement closes d'un cabinet de psychothérapie. Au gré des rencontres, le psy Philippe Dayan nous emmène dans l'intimité de ses patients et la sienne, pétrie d'humanité mais aussi de doutes. Adaptée de la série israélienne BeTipul d'Hagai Levi, la série connaît un succès critique et d'audience. Elle suscite aussi un vif intérêt au sein de la communauté des psychothérapeutes français, qui la voient comme un moyen de lever le voile sur un métier souvent mal compris. En Thérapie, le livre analyse et décrypte la série grâce aux regards critiques de psychothérapeutes et lève le voile sur un domaine médical encore mal connu. Qu'est-ce qu'un psychanalyste ? Un psychologue ? Quelles sont leurs méthodes ? Comment se passe le transfert ? Le livre fait aussi défiler sur le divan tous les personnages sous le prisme d'une analyse véritable. Adel Chimane, le policier de la BRI traumatisé par l'attentat du Bataclan, Robin, l'adolescent victime de harcèlement, le couple en détresse joué par Pio Marmai et Clémence Poésy... Comment un vrai psychothérapeute aurait-il géré ces cas ? Philippe Dayan a-t-il commis des erreurs ? La fiction est-elle fidèle au quotidien des professionnels ? Fouillé, documenté mais très accessible, le livre se veut aussi une porte ouverte sur notre inconscient et ses mystères.

11/2022

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Généralités

L’affaire du Mal Charbon. L’inspecteur du travail Jean Cavaillé mène l’enquête

Avec son deuxième ouvrage, Paul Faury nous emmène sur les traces de Jean Cavaillé, Inspecteur départemental du Travail du Tarn, basé à Castres, de 1901 à 1918. Avec lui, nous partageons le quotidien d'un inspecteur du travail de la première génération, en charge d'imposer au patronat les premières règles protectrices des salariès. A travers son activité, nous découvrons le tissu économique du département du Tarn, et les rapports sociaux particulièrement durs de l'époque. Mazamet est alors la première ville industrielle du département, grâce au développement du délainage des peaux de moutons. Jean Cavaillé va s'intéresser particulièrement à cette activité et à l'infection charbonneuse que l'on appelle ici communément le " Mal charbon ", maladie qui fait régulièrement des morts chez les ouvriers délaineurs. Il mène son enquête et organise localement la prévention contre ce fléau, jusqu'à devenir un expert nationalement puis internationalement reconnu sur le sujet. Après un bref passage par Paris et Dijon, il arrive à Bordeaux le 1er octobre 1921, en qualité d'inspecteur divisionnaire, fonction qu'il occupera jusqu'à son départ en retraite en 1937. Par son action quotidienne, par son volontarisme, ses qualités humaines exceptionnelles, et par ses écrits nombreux et de qualité, Jean Cavaillé illustre parfaitement ceux que l'Histoire appellera " les Voltigeurs de la République ". Un récit historique, précis, documenté, qui mêle avec bonheur la petite et la grande histoire.

02/2022

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Histoire de France

Août 14, la France entre en guerre

1er août 1914, la guerre fait irruption dans la vie de millions de Français. En quelques semaines, à Paris, dans les villes et les campagnes, tout a été bouleversé. Brutalement séparés, couples et familles ignorent tout de l'avenir qui les attend. Les hommes partent au front avec l'idée d'un conflit court et la certitude d'une guerre juste. Trois semaines plus tard, une défaite militaire aux frontières fera planer le spectre d'une déroute, tout juste évitée grâce à la victoire sur la Marne début septembre. Pour saisir la fébrilité de ce premier mois de la Grande Guerre, Bruno Cabanes interroge les témoignages des contemporains, des mémoires et des correspondances jusqu'ici inexplorés, les rapports des préfets ou les relations de police. Il restitue les émotions de l'entrée en guerre, les espoirs, les épreuves, les incertitudes et les rumeurs qui forment les différents paysages de la mobilisation. Août 14 renouvelle l'interprétation du basculement dans la guerre totale. On situe souvent le premier tournant de 1914 à l'automne, quand la guerre de mouvement fit place à la guerre des tranchées. Or, les premières semaines ont été de loin les plus meurtrières : l'histoire de ce mois d'août est déjà une histoire de la mort de masse et des deuils familiaux. Il ne fallut que quelques jours, au plus quelques semaines, pour que la France entre déjà pleinement dans la guerre.

09/2014

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Littérature française

Les hommes de bonne volonté Tome 3 : Prélude à Verdun, Verdun, Vorge contre Quinette, La douceur de la vie, Cette grande lueur à l'Est, Le monde est ton aventure, Journées dans la montagne

Prévue, redoutée, honnie, la guerre s'installe en Europe et ravage bientôt le monde. L'" usine d'usure ", le " mur " de fer et de feu se dressent entre les pays du Vieux Continent. Jerphanion, Clanricard, pour ne parler que d'eux, subiront de plein fouet cet " impensable événement " et en porteront des traces toute leur vie. Placés ainsi au sommet de l'œuvre, Prélude à Verdun et Verdun donnent sa signification aux Hommes de bonne volonté et permettent à Jules Romains de dresser un réquisitoire sans appel contre la " mauvaise volonté "... Mais, la tragédie finie, les personnages poursuivent leur passage sur cette planète. Troublé, Quinette assiste à l'arrestation de son double, Landru, sous l'œil un rien diabolique du poète Vorge, recherchant le nouvel " ange noir " et persuadé de l'avoir découvert sous ce relieur bourgeoisement criminel... Jallez, niçois d'adoption, retrouve un peu de la " douceur de la vie " d'autrefois, avant de se plonger dans l'immensité russe consumée par la famine. Il y sera rejoint par Jerphanion qui tente de démêler les saveurs d'un monde nouveau, tandis que le brasseur d'affaires Haverkamp poursuit son irrésistible ascension dans l'univers de l'argent. Jules Romains, en abordant la guerre de 1914-1918, puis les dix années suivantes, continue de recréer l'image complexe de son époque et les nouvelles lignes de force idéologiques qui trouveront leur épanouissement dans les derniers tomes.

10/2003

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Policiers

La véritable histoire de Ray-Jones Donavan

Le chirurgien Arthur Speck est destiné à une brillante carrière mais le décès accidentel de sa femme le fera changer de route. Il s'oriente alors vers la médecine légale. Un jour, en mission avec la police, il constate la mort d'un homme tué par le froid dans une ruelle de la ville. Il s'agit en apparence d'un clochard. Un cahier, trouvé sur place parmi une multitude d'objets, est soigneusement conservé dans une boîte en fer. Le commissaire le confie à Arthur Speck, celui-ci l'amène chez lui et le soir même le lit. "En toute sincérité, la vie entière m'est hostile, elle s'est moquée de moi, la vie, elle n'a pas donné de préavis, cette canaille qui jusqu'alors me souriait de son éclat, de ses mille promesses tenues, les nuits mémorables où j'ai cru être au-dessus de tout. Même si j'ai fait beaucoup de gâchis, beaucoup de bêtises, je ne mérite vraiment pas ça, après tout, dans la vie, qui n'a pas fait de sottises, qui, parmi vous, n'a pas connu le regret et le remords ? Mais envers moi la vie avait réservé un traitement spécial, tout à fait nouveau et remarquablement efficace" La lecture de ce cahier dévoilera l'identité du défunt et son étonnante histoire : absurde, déroutante, fantastique et déconcertante. De cette expérience, Arthur Speck n'en sortira pas indemne.

08/2015

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Littérature française

La veillée des armes. Le départ : août 1914

Le 1er août 1914, Marcelle Tinayre assiste à l'affolement de la rue parisienne, «comme un frisson», et se met immédiatement à écrire ce qui deviendra un roman. La Veillée des armes - le départ : août 1914 paraît quelques mois plus tard, début 1915, en pleine guerre. C'est «une histoire qui tient en quarante-huit heures : du 31 juillet au 2 août 1914» de la mobilisation générale aux premiers départs (en gare de Lyon). Une rue, un monde, le quartier Saint-Lazare («Ici, comme en province, la vie est étroite, économe et bornée»), une chronique sociologique et intimiste : peut-être un reportage plus qu'un roman ? En tout cas, un récit volontairement sobre pour dire le moment d'un basculement majeur, avec «la couleur vraie et le son juste». «Mes amis, je vous offre ce livre, miroir où se reflètent les aspects familiers et les aspects héroïques d'un Paris qu'on ne reverra plus. Ensemble, pendant les journées qui précédèrent la mobilisation, nous avons regardé l'ombre de la guerre monter au ciel pacifique, et plus noire, d'heure en heure, s'étendre sur notre pays.» M T Le Départ des poilus, août 1914, détail de la fresque offerte par Albert Herter à la Compagnie de l'Est en 1926 et par sa volonté exposée à la gare de l'Est - Monument mémorial de la Première Guerre Mondiale. Avec l'aimable autorisation de la mairie de Paris et de la SNCF.

04/2015

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Histoire de France

1328-1453. Le temps de la guerre de Cent Ans

La France des XIVe et XVe siècles est marquée par la tragédie : famines, pestes, révoltes populaires, conflits civils et militaires... C'est le siècle de la "Guerre de Cent Ans". La durée du conflit, les souffrances de ceux qui l'ont provoqué ou en ont pâti, interdisent cependant de le résumer à l'apparence des événements dramatiques. Ainsi, ce livre s'attache moins à la narration circonstanciée des malheurs de ces guerres sans fin qu'à les comprendre, afin de restituer l'ordre qui se cache derrière le chaos des apparences. L'"automne du Moyen Age" est marqué par l'affirmation de l'Etat monarchique, une construction territoriale unifiée par la soumission à la souveraineté du roi. La conscience d'une identité "nationale", incarnée par Jeanne d'Arc, se forge dans la douleur d'un siècle de fer, alors que Charles VII (1422-1461) n'est plus un prince féodal mais un véritable chef d'Etat. Boris Bove renverse des idées reçues à propos de la "crise" des XIVe et XVe siècles : il invite à se méfier des chroniqueurs, trop enclins à détecter les signes annonciateurs de l'Apocalypse. Le temps de la guerre de Cent Ans n'est pas celui d'une décadence globale mais une période tourmentée et féconde, comme en témoigne l'éclat des arts, des lettres et de la vie de cour et qui parvient, malgré tout, à renaître et à édifier les fondements d'un monde nouveau.

10/2020

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Sociologie

Comment sortir du libéralisme ?

Notre société est-elle encore capable d'agir sur elle-même, de générer des idées et des politiques économiques et sociales ou s'enferme-t-elle dans une crise sans fin ? D'un côté, les libéraux nous conseillent de renoncer à construire un avenir volontariste et de nous laisser gui der par le marché. De l'autre, l'ultra-gauche se contente de dénoncer la domination et de parler au nom de victimes réduites à l'impuissance. Au centre, beaucoup, autrefois de gauche, prenant acte du vide et de la confusion qui règne sur la scène sociale, ne croient plus qu'à la défense des institutions républicaines, synonymes, ou peu s'en faut, d'ordre et de discipline. J'ai écrit ce livre contre ces trois manières de proclamer, d'accepter, de renforcer le vide social. Sortir du libéralisme ? Rien n'est plus urgent. Mais il y a les bonnes et les mauvaises manières de le faire. La voie que j'emprunte ici passe par l'identification et la reconnaissance de nouveaux acteurs, qui cherchent avant tout à faire reconnaître leurs droits culturels et qui peuvent, sans perdre leur indépendance, régénérer l'action politique. Il est grand temps de redéfinir, au-delà de la puissance déchaînée des marchés et des communautarismes extrêmes, une politique du possible et d'obtenir de chacun l'acceptation de l'identité et des projets des autres, regardés comme égaux et différents. Alain TOURAINE.

03/2001