Recherche

Paul Rousseau

Extraits

ActuaLitté

Sciences politiques

Les prolétaires intellectuels en France. 4e édition

Les prolétaires intellectuels en France (4e édition) / par Henry Béranger, Paul Pottier, Pierre Marcel, P. Gabillard, Marius-Ary Leblond... Date de l'édition originale : 1901 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

11/2020

ActuaLitté

Littérature française

Variations sur le sens de la vie

Plongez au coeur d'une étude fascinante avec ce livre qui examine le Projet-de-Vivre, une idée philosophique suggérant que la volonté de continuer à exister est au coeur de la nature de chaque être vivant. Les auteurs, qui sont spécialistes en philosophie, en sociologie et en économie, révèlent au fil de vingt courts chapitres comment cette aspiration intrinsèque influence les actions des individus, la formation des sociétés et la structure des entreprises. Chaque chapitre est divisé en trois segments, offrant une analyse approfondie de la manière dont notre instinct de survie imprègne notre quotidien. Ce livre est une invitation à réfléchir sur ce qui propulse notre vie et comment cela modèle l'univers dans lequel nous évoluons.

03/2024

ActuaLitté

Archéologie

Atlas archéologique de Quimper. Des origines à la fin du Moyen Age

Durant 50 années, une équipe de chercheurs, amateurs puis professionnels, a étudié de manière systématique et méthodique le sous-sol et les vestiges archéologiques de Quimper , ne négligeant aucun type de vestige, ceci des origines à la fin du Moyen Age. Les auteurs présentent ici les résultats de ce travail monumental et unique pour une ville moyenne française. Quelle meilleure formule que celle d'un atlas abondamment illustré et commenté pour parcourir l'histoire étonnante d'une ville qui ne cessa de migrer au coeur d'une géographie elle-même soumise à des variations significatives ? Economie, événements, et environnement se conjuguent pour tisser un étonnant scénario révélé par des vestiges qui auraient pu sembler anodins sans cette profonde et éclairante mise en perspective. Refermant cet Atlas qui fera date pour la connaissance de l'histoire de Quimper, on ne contemple plus son territoire de la même manière.

07/2022

ActuaLitté

Critique littéraire

Mémoires

Habituée depuis son enfance à exercer un extraordinaire pouvoir d'attraction sur son entourage, Félicité Ducrest s'est toujours jouée des contraintes et des convenances pour vivre comme elle l'entendait. Aristocrate déclassée, son mariage romanesque en 1763 avec le comte de Genlis lui ouvre les portes de la Cour. Bientôt maîtresse du duc d'Orléans (futur Philippe Egalité), elle devient le "gouverneur" de ses enfants. Scandale sans précédent, cette charge étant réservée à des hommes. Dans son salon de la rue de Bellechasse à Paris, elle reçoit les écrivains les plus célèbres de son temps et la plupart des ténors de l'opposition à la monarchie absolue. Mal vue par les royalistes, mais menacée par les "patriotes", elle juge plus prudent d'émigrer en 1792. Après cinq ans d'exil, elle revient dans un Paris bien différent de celui qu'elle a connu. Dans ses Mémoires publiés en 1824-1825, Madame de Genlis brosse un tableau extrêmement vivant de la société d'Ancien Régime, où l'on rencontre des personnages aussi célèbres que Madame Du Deffand, Voltaire, Rousseau, Madame Du Barry, Talleyrand... Témoin d'une histoire tumultueuse qui commence sous Louis XV et s'achève dix ans après la chute de l'Empire, elle évoque avec bonheur les moeurs de la société aristocratique à la veille de la Révolution et apparaît également comme une pionnière du féminisme.

10/2019

ActuaLitté

Pédagogie

Philosophes en herbe !

Dotés d'une capacité d'émerveillement et d'une curiosité infinie, les enfants sont naturellement des philosophes en herbe. C'est ce que démontre ici Jordi Nomen Recio, ce professeur pas comme les autres qui utilise avec eux le conte, le dialogue, le jeu ou l'activité artistique. Dans ce livre, il explique comment contribuer à l'épanouissement de l'enfant, mais surtout comment lui apprendre à être libre et à penser par lui-même. Alors, tous en piste ! L'ouvrage propose des exercices et des jeux philosophiques pour développer les capacités de réflexion de nos jeunes. Douze thèmes essentiels, comme l'amitié, l'art, la joie, le mal, sont abordés à l'aide de penseurs majeurs, tels Platon, Epicure, Spinoza, Montaigne, Rousseau, Nietzsche ou Arendt... Une façon ludique et interactive de pratiquer la philosophie, en famille ou à l'école, avec les enfants de 9 à 12 ans. Jordi Nomen Recio est professeur de philosophie et de sciences sociales et chef du département des Sciences Humaines à l'école Sadako, l'un des centres de formation les plus novateurs et les plus prestigieux de Barcelone. Il est titulaire d'un diplôme en histoire contemporaine et d'une maîtrise en citoyenneté active et en philosophie. Il a reçu le prix EDU21 en 2009 et le prix Arnau de Vilanova en 2011. Traduit de l'espagnol par Patricia Rochwert-Zuili.

08/2019

ActuaLitté

Sociologie

Aide alimentaire. Les protections sociales en jeu

Depuis quelques décennies, l'aide alimentaire semble s'imposer comme une réponse incontournable à la pauvreté. Colis alimentaires, restaurants sociaux et épiceries sociales permettent à des centaines de milliers de personnes de se nourrir ou de soulager leur budget. Une aide nécessaire qui se paie souvent au prix de la dignité. Comment comprendre le développement d'un circuit alimentaire "pour les pauvres" dans nos sociétés d'abondance ? Comment ces aides s'articulent-elles avec les mécanismes de protection sociale ? Qu'en pensent les utilisateurs ? Les auteurs de cet ouvrage explorent l'aide alimentaire sous différents angles : à partir de l'histoire politique, sociale et économique qui tend à l'ériger en solution privilégiée pour répondre à la précarité ; à partir de ce qu'en disent ceux et celles qui la vivent au plus près (les personnes qui y ont recours et celles qui la mettent en oeuvre) ; à partir enfin d'expériences menées dans le champ de l'alimentation durable à la recherche d'alternatives. Loin d'offrir un horizon politique désirable, l'aide alimentaire demeure un puissant révélateur de l'évolution de notre société et de notre système de protection sociale. Pour la réalisation de ce travail des personnes provenant de différents horizons ont été réunies Lotte Damhuis, Philippe Defeyt, Hugues-Olivier Hubert, Charlotte Maisin, Louise Méhauden, Deborah Myaux (dir.), Pierre Reman, Catherine Rousseau, Peter Scholliers et Jeffrey Tyssens.

08/2019

ActuaLitté

Philosophie

Les états du droit chez Spinoza

Parallèlement à son oeuvre monumentale, écrite avec la rationalité d'un traité de géométrie, Spinoza s'est aussi penché sur l'autre versant de la vie des hommes, avec les trois jalons canoniques que sont le droit naturel, le contrat et le droit positif. Mais ces jalons, que l'on peut appeler " classiques " car on les trouve aussi, en particulier, chez Rousseau, s'appuient sur une conception très originale du droit divin. Il y a chez Spinoza une oscillation constante entre le transcendant, la béatitude et la démocratie qui limite les appétits individuels. Car il faut bien que les hommes vivent. Il faut bien occuper, réguler, maîtriser tant et tant d'années, tant et tant de chairs et d'os. Entre ténèbres et lumière, le crépuscule dit-on, est propice à la chouette de Minerve. Il l'est aussi, à l'hermine des prétoires. Tout est dit quand est posé, ou supposé posé le " pacte ", et Spinoza peut à loisir dérouler les mille et une circonvolutions qui le drapent. Ces circonvolutions ne sont pas sans importance. L'irréductibilité du problème à ses simples composantes techniques ne signifie pas que ce problème soit strictement d'ordre spéculatif : des millions d'épaules en ont porté le poids. Mais elle signifie peut-être que d'autres lectures sont possibles qui diront, en d'autres temps, de quel droit se dit le droit.

07/2019

ActuaLitté

Philosophie

Solitude de Machiavel et autres textes

Solitude de Machiavel (et autres textes) rassemble l'essentiel des principaux articles qu'Althusser a publiés de son vivant. Cette édition critique marque un nouveau moment dans la redécouverte d'un auteur qui passa de la célébrité au quasi oubli en l'espace d'une décennie. Le recueil met l'accent sur les pièces les plus ouvertes d'une pensée qui marque en profondeur la philosophie politique entre le milieu des années 50 et la fin des années 70, et sans laquelle on ne saurait comprendre ce qui s'est joué théoriquement en France à cette époque. On y retrouve des essais célèbres mais depuis longtemps introuvables dans lesquels Althusser livre des analyses originales sur Locke, Rousseau, Marx, Spinoza ou Machiavel. En suivant attentivement les cohérences et les " décalages " du raisonnement de ces classiques, Althusser revient sur le nœud de la politique moderne, la tension entre le contrat et la force. Au fil des textes se perçoivent les bifurcations d'une pensée en mouvement. Certains sont fortement marqués par leur époque et ont surtout valeur de témoignage. D'autres semblent avoir été écrits hier. Que l'on soit ou non d'accord avec les analyses de Solitude de Machiavel, elles ne sauraient laisser indifférent, tant sur le fond que dans la forme, car la tension contenue qui les anime marque aussi ce style si particulier qui fut celui d'Althusser.

10/1998

ActuaLitté

Philosophie

Essais esthétiques

Le souci esthétique n'est pas une préoccupation annexe d'Adam Smith, de celles qui produisent des textes " secondaires ". Il permet au contraire de resituer l'œuvre la plus connue de Smith (La richesse des nations) à sa place, comme élément d'un " système " qui prend en compte le fonctionnement particulier des lois de l'esprit dans chaque domaine : morale, esthétique, politique, jurisprudence. L' " économie " suppose ainsi la compréhension préalable de l'économie de l'esprit, des lois de l'imagination, et l'art fournit la voie d'accès la plus plaisante à celles-ci. La discussion croise une notion héritée de l'esthétique de son temps, celle d'imitation que Smith examine successivement dans tous les arts, et celle, qui lui est propre, de système. Aussi est-elle portée à sa limite sur le cas de la musique instrumentale, dénuée de fonction imitative, mais se donnant comme un système " complet ", et " régulier ". Des œuvres nous faisons retour vers l'esprit, en même temps que l'expérience du plaisir lève la distinction entre l'esthétique et la théorie. La Lettre à l'Edinburgh Review qui s'ajoute à l'ensemble des textes esthétiques écrits par Smith démontre la variété de ses préoccupations consacrée à la culture française de son temps, elle révèle le lecteur de l'Encyclopédie autant que celui de Rousseau.

09/1997

ActuaLitté

Montagne

L'Alpe N° 55, Hiver 2012 : Planète Grenoble

Fidèle à son vocation d'aller explorer l'autre côté du miroir, L'Alpe est allé chercher des auteurs venus d'ailleurs qui proposent une approche inédite de la capitale des Alpes. Depuis les Jeux olympiques d'hiver de 1968, Grenoble a connu une croissance urbaine très forte. Elle reçoit aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers d'étudiants, dont de très nombreux étrangers. Une tradition d'accueil et d'ouverture qui ne date pas d'hier puisque se sont succédé ici, communautés italiennes, grecques, arméniennes, africaines ou maghrébines. Attirées par un bassin d'emploi en plein développement, mais aussi par un environnement montagnard exceptionnel que nombre d'autres sites urbains peuvent lui envier. Curieusement, la cité auto-proclamée " capitale des Alpes" , n'a pourtant guère suscité de regards venus d'ailleurs sur la ville, mais aussi sur sa relation à ses montagnes (Belledonne, Chartreuse et Vercors), voire au-delà comme l'Oisans, ou même à des villes comme Innsbruck avec laquelle Grenoble est jumelée. Pour regarder l'envers du décor, L'Alpe est donc allé chercher des auteurs qui, du photographe Robert Doisneau jusqu'à l'alpiniste parisien Robert Paragot, du navigateur Gérard Janichon à Jean-Jacques Rousseau, proposent autant de regards curieux et interrogateurs sur cette ville où la rédaction de la revue a fait son nid depuis 1998, et que nous ferons (re)découvrir avec les yeux de Candide.

12/2011

ActuaLitté

Littérature étrangère

Ce sera tout ?

Ce récit d'une fort bourgeoise escapade fait d'abord songer à des phrases fredonnées au volant, la nuit, par un conducteur solitaire. Adolf Muschg paraît dédaigner d'y faire montre de son habituelle virtuosité verbale. Il donne la parole à un quadragénaire frileux, qui nous confie à mots feutrés le journal de voyage au bout duquel l'attend la jeune fille qu'il croit aimer. Elle sera fidèle à ce rendez-vous, manqué pourtant, mais manqué autrement que ne le craignait ce narrateur nullement en peine ni en reste dès qu'il s'agit de se moquer de soi et de souligner ce que sa situation et sa démarche ont de banal, voire de dérisoire. Cependant, on est loin d'une triviale mid-life crisis marmonnée mezza voce, sur fond de forêts et d'alpages. La vieille Renault R 16 - symboliquement menacée de panne - emporte dans sa carrosserie fatiguée un "promeneur solitaire" dont l'égotisme à la fois douillet et terriblement lucide nous rappelle élégamment que nous sommes au pays de Rousseau, mais aussi de Benjamin Constant. Et puis ce discours tout intérieur (au point de le rester même quand le narrateur rejoint la jeune fille) est en même temps ouvert aux quatre vents, comme une maison vacante qui hésite entre la ruine et l'espoir de revivre.

04/1981

ActuaLitté

Littérature étrangère

HISTOIRE DE LA LITTERATURE NEERLANDAISE. Pays-Bas et Flandre

Nombreux sont les liens qui, de tout temps, ont rapproché la France et les contrées néerlandaises. Foyer de tolérance, la Hollande a été un asile pour Descartes, et les presses de la République des Provinces-Unies ont permis à quantité d'ouvrages (ceux de Voltaire et de Rousseau, en particulier) de voir le jour avant d'entrer clandestinement en France. Si, des siècles durant, les échanges en matière littéraire se sont essentiellement faits en sens unique, ces dernières décennies ont vu la littérature de la Flandre et des Pays-Bas s'introduire en France avec des écrivains comme Hugo Claus, Hella Haasse, Harry Mulisch ou Cees Nooteboom. Rédigée par neuf universitaires néerlandais à l'intention spécifique d'un public francophone, cette Histoire de la littérature néerlandaise entend guider le lecteur - qu'il soit spécialiste ou non - dans la découverte du passé littéraire de la Hollande et de la Flandre et offrir un cadre de référence où l'on pourra, par exemple, puiser des informations sur le chantre frison Bernlef, sur le poète Constantin Huygens (le père du mathématicien), sur le naturalisme dans les contrées septentrionales, sur la place qu'occupe aujourd'hui l'œuvre de Willem Frederik Hermans, ainsi que sur de nombreux autres aspects d'une littérature qui se voit désormais pourvue d'un guide jusqu'ici inexistant en France.

05/1999

ActuaLitté

Beaux arts

Goya politique

Parce qu'il s'est profondément impliqué dans les conflits qui ont déchiré l'Espagne de son temps, qu'il a représentés dans ses oeuvres avec une extra-ordinaire lucidité, Goya (1746-1828) est sans doute le premier peintre politique de l'histoire. Utilisant à la fois l'oeuvre peint, l'oeuvre gravé et les albums de dessins, éclairés chaque fois que cela était possible par les écrits de l'artiste, sa correspondance privée et officielle, le corpus constitué par les légendes des gravures et des dessins, Jacques Souheyroux montre comment l'univers mental de Goya et son oeuvre se sont construits dans un combat permanent avec le monde qui l'entourait. Un combat politique pour conquérir toute la "liberté positive" (Rousseau) possible clans les institutions d'un système monarchique à l'agonie. Une liberté esthétique qui se traduit par une autre manière de représenter le réel, en rupture avec la sublimation traditionnelle du portrait royal et des scènes de bataille, et par un recours à la caricature et au grotesque, à l'encontre du culte du beau prôné par le néo-classicisme. Une liberté qui s'exprime pleinement dans la satire d'une société de fin d'Ancien Régime profondément inégalitaire et dans un réquisitoire contre les horreurs de la guerre et la folie meurtrière de l'être humain, liant inséparablement éthique et politique avec une résonance universelle très actuelle.

03/2011

ActuaLitté

Droit

HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE POLITIQUE. Tome 3, Lumières et romantisme

A Athènes, la raison s'était affirmée contre l'empire de la coutume. Depuis Descartes et Hobbes, le subjectivisme moderne avait progressivement conquis le terrain de l'interrogation sur le meilleur régime. Ce volume est consacré à un troisième grand " nœud ", inscrit dans le parcours de la philosophie politique : à travers le conflit entre Lumières et romantisme, c'est la possibilité même que s'arrogeait le sujet humain de s'arracher, par la force d'une liberté culminant dans la critique, à l'emprise de la tradition et de la nature, qui s'est trouvée remise en question. Parce que, dès les dernières années du XVIIIe siècle, les romantiques crurent apercevoir dans cette forme de liberté le sommet de l'illusion et le pire des dangers, l'histoire de la raison politique, traversée par les débats autour de la Révolution française, fut près d'échapper à la trajectoire où elle s'était elle-même placée. Fallait-il, pour colmater la brèche, explorer une figure de la rationalité plus consciente de ses limites (Rousseau, Kant et Fichte) ? Ou doter au contraire la rationalité d'une surpuissance lui permettant d'intégrer ses négations comme autant e moments dans son propre déploiement (Hegel) ? On raconte ici comment se firent jour des doutes qui ne devaient plus cesser de hanter la confiance que la modernité avait pu acquérir à l'égard de ses propres idéaux.

10/1999

ActuaLitté

Histoire ancienne

Tibère

Robert Turcan, de l'Institut, ancien membre de l'Ecole française de Rome, a consacré plusieurs ouvrages aux empereurs qui ont marqué l'histoire : Hadrien, Marc Aurèle, Héliogabale, Constantin. Avec Tibère, c'est le type même d'un prétendu tyran sanguinaire qui est concerné. Nos études classiques (Tacite et Suétone) nous ont appris à le détester. "Le plus beau portrait historique dans Tacite est celui de Tibère", écrit Chateaubriand. " Il n'y a guère d'apparence que le fils de Livie ressemblât au Tibère de Tacite, c'est pourtant ainsi que nous le voyons tous", avertit toutefois Rousseau. A relire les textes d'un oeil plus critique, on fait la connaissance d'un homme qui, dès l'enfance, a dû affronter les périls d'une vie éprouvante, avant de faire face à mainte obligation inexorable, comme chef militaire aussi bien que gendre et successeur d'Auguste. On constate alors un décalage entre les témoins directs de son temps et les "historiens" qui l'ont jugé trois quarts de siècle après sa mort. Theodor Mommsen l'a considéré comme "le plus capable des empereurs romains" et le compte, en tout cas, au nombre des "meilleurs". Avec Auguste, le pouvoir impérial relevait du mystère. Tibère l'a exercé sans ambiguïté et, pour ainsi dire, fondé pour une longue et prestigieuse postérité.

05/2017

ActuaLitté

Sciences historiques

La politesse des Lumières. Les lois, les moeurs, les manières

Les Lumières n'ont pas inventé la civilité ni la politesse, mais elles leur ont donné une portée morale et philosophique radicalement nouvelle. En célébrant la civilité, elles expriment une confiance nouvelle dans la nature humaine. Mais ces promesses recouvrent une sourde inquiétude : les formes les plus raffinées de la civilité peuvent aussi dissimuler le mensonge et favoriser la domination. Au XVIIIe siècle, c'est la France qui incarne avec éclat cette figure ambivalente d'une civilité brillante mais pour certains hypocrite, voire immorale, que l'on appelle la politesse. Montesquieu, Voltaire, Hume, Rousseau, Kant, Madame de Staël : tous voient dans la politesse française la fine fleur de la civilité moderne, s'interrogent sur la valeur de ce qu'on commence alors à appeler civilisation. C'est cette "conversation" que Philippe Raynaud restitue dans toute sa richesse. Il rappelle l'affinité native des manières françaises avec la monarchie absolue, que tout oppose à la simplicité des moeurs de la libre Angleterre. Il retrace la longue complicité, à la ville comme à la Cour, entre la civilité et le "règne des femmes". Il rend sensible la relation intime des lois, des moeurs et des manières. Le temps des salons est passé et ne reviendra pas, mais les questions politiques et morales qu'il avait mises à jour demeurent encore les nôtres.

10/2013

ActuaLitté

Décoration

Corsets et soutiens-gorge. L'épopée du sein de l'Antiquité à nos jours

La poitrine des femmes, au fil des siècles, a connu bien des avatars. Après le corset qui coinçait les seins et meurtrissait les tailles, les femmes allaient enfin, au début du XVème siècle, adopter un accessoire moins contraignant : le soutien-gorge. Cet ouvrage nous conte son histoire, en images drôles, superbes et inattendues, depuis le deux pièces romain - on trouvera ici la réponse à l'angoissante question : que portait-on sous les drapés ?- jusqu'à nos jours. Sait-on, par exemple, que Jean-Jacques Rousseau partit en guerre contre le corset qui, disparu à la Révolution, régna à nouveau en maître sous la Restauration ? Qu'au début du XIVème siècle, un génial ingénieur inventa les baleines en acier inoxydable ? Mais la Grande Guerre porte au corset un coup fatal. Les hommes mobilisés, les femmes les remplacent dans les usines et aux champs et troquent leur corset contre une gaine plus souple. Enfin, les armoires s'ouvrent pour accueillir le soutien-gorge, qui ne cessera, dès lors, d'être modifié et amélioré. En 1968, les féministes le brûlent ! Les seins s'émancipent. Mais le soutien-gorge est aujourd'hui le souverain des dessous féminins. Ainsi, derrière l'aspect faussement léger de ce livre, se dessine l'histoire et l'évolution du destin de la femme dans les sociétés occidentales.

09/1997

ActuaLitté

Poésie

Le coeur innombrable

Ce recueil de vers paru en 1901 consacre d'emblée Anna de Noailles (1876-1933) comme une des plus grandes poétesses françaises. Son titre même est passé en locution proverbiale. Il est expliqué par ces vers : " Toi, vis ; sois innombrable à force de désirs, / de frissons et d'extase. " La formule nouvelle d'un amour panthéistique pour la nature y reconnaît pourtant une inspiration traditionnelle du romantisme depuis Rousseau, Senancour, Maurice de Guérin. Un des intérêts du recueil est qu'il contient déjà tout ce qu'Anna de Noailles développera par la suite, les thèmes qui traversent son oeuvre : identification de l'être pensant avec les choses matérielles, l'univers végétal, aperception voluptueuse et résignée de la mort, profession de foi païenne... Ce qui frappe dans ce livre, c'est la forme stricte et la perfection de son architecture. On y retrouvera l'influence de Victor Hugo qu'Anna de Noailles admirait tant. Bien des lecteurs y trouveront d'autres influences : des poètes contemporains comme Jean Moréas ou Henri de Régnier, mais aussi Verlaine ou Francis Jammes. La voix d'Anna de Noailles a charmé tous ceux qui l'ont approchée ou lue. Ses cadences retrouvent aujourd'hui des lecteurs, car elle a su renouveler la poésie tout en s'inscrivant dans un lyrisme européen qui remonte à Horace et aux grands poètes de la Renaissance.

10/2022

ActuaLitté

Récits de voyage

Journal d'un voyage à travers la France (1785)

Ce récit de voyage de l'Allemande Sophie von La Roche, traduit pour la première fois en français dans son intégralité, est un témoignage exceptionnel sur la France de 1785, traversée de Strasbourg à Bordeaux, en passant par Paris et Versailles. avec aussi une escapade au Havre pour voir la mer. Il offre une vision réaliste de Paris et de Versailles, lieu de pouvoir niais également de représentation de la monarchie. Sophie von La Roche a bien décrit la capitale française où se côtoient la misère et la richesse, la pauvreté et le luxe. La Révolution n'est ni annoncée ni envisagée, mais le lecteur ne peut s'empêcher de la pressentir. Sophie von La Roche connaît aujourd'hui un regain d'intérêt en Allemagne et dans le monde anglo-saxon pour son féminisme modéré mais affirmé. Neuve et moderne est l'attention qu'elle porte, tout au long de son voyage, au sort des femmes qu'elle rencontre. Considérée comme la première romancière allemande, c'est une femme très cultivée qui a tenu un salon littéraire et s'exprime couramment en français. Tout en restant allemande, cette protestante, adepte des Lumières, grande admiratrice de Rousseau et de Montesquieu, revendique son appartenance à l'Europe culturelle de son temps où la France et Paris occupaient alors une place centrale.

10/2012

ActuaLitté

Thèmes photo

Hyères / Plossu. Jardins et îles

'L'été, la chaleur, le ciel bleu, et les gens (presque) tous sur les plagesâ! Mais pas tousâ! Dans le Sud, il n'y a pas que les belles plages, il y aA aussi les arbres, la nature et ses odeurs, l'aube et le crépuscule... Par exemple, il est une ville où les jardins sont spécialement soignés et accueillantsâ : c'est la ville d'Hyères dans le Var. On l'appelle même "âHyères-les-Palmiersâ" â! L'après-midi est chaud, mais le ciel ce jour-là est subtilement un peu plombé, gris, sans l'éclat du soleilâ ; je me promène calmement au jardin où les enfants rient en prenant le petit train à l'ancienne, entouré de paons et de canardsâ : car à Hyères, il y a plusieurs parcs à la disposition des promeneurs, de ceux qui ne vont pas forcément à la mer. Le soleil revient et la chaleur avec, je monte tout doucement vers le parc Sainte-Claire en empruntant des escaliers bien raides. Heureusement j'ai ma petite bouteille d'eauâ! Les arbres y sont merveilleuxâ! Tout excité, je virevolte d'un sentier à l'autre, me laissant émerveiller par le foisonnement méditerranéen de cette nature si bien agencée... (Tout cela me fait aussitôt penser au Douanier Rousseau, ce côté jungle très verdoyante.)' [... ] Bernard Plossu

11/2022

ActuaLitté

Histoire de France

NAISSANCE DU PANTHEON. Essai sur le culte des grands hommes

L'histoire du Panthéon commence avant le Panthéon. Elie trouve son origine dans le culte des grands hommes que les écrivains des Lumières ont consacré : avant le Panthéon de pierre, il y eut un Panthéon de papier composé des multiples cours fondateurs de notre légende nationale. Le livre de Jean-Claude Bonnet retrace cette longue genèse. Il en situe le moment capital, au milieu du siècle, lorsque l'Académie française propose pour son concours d'éloquence l'éloge des grands hommes de la nation. Il décrit comment ces éloges destines à rehausser l'éclat de la monarchie ont édifié peu à peu un Panthéon où le roi n'avait plus véritablement sa place. Il désigne les grandes idoles de ce culte laïc-Voltaire, Rousseau, Diderot mais aussi ses officiants plus obscurs. Il raconte la fortune croissante de cette nouvelle imagerie, depuis le salon privé jusqu'à la scène des théâtres, de l'enceinte de l'Académie aux célébrations du Paris révolutionnaire. Cet ouvrage invite à relire les grands textes des Lumières, apporte un éclairage inédit sur l'histoire de la Révolution et déchiffre la mémoire vivante de notre nation littéraire et républicaine. Jean-Claude Bonnet, directeur de recherche au C. N. R. S. et auteur de nombreux travaux sur le XVIIIe siècle, est le maître d'oeuvre de la première édition critique des écrits de Louis-Sébastien Mercier.

09/1998

ActuaLitté

Littérature française

Robinson Crusoé - Tome II. Un roman d'aventures de Daniel Defoe

Robinson Crusoé est un roman d'aventures anglais de Daniel Defoe, publié en 1719. L'histoire s'inspire très librement de la vie d'Alexandre Selkirk. Ecrit à la première personne, l'intrigue principale du roman se déroule sur une île déserte à l'embouchure de l'Orénoque, près des côtes vénézuéliennes, où Robinson, après avoir fait naufrage, vécut pendant 28 ans. Durant son séjour, il fit connaissance d'un "sauvage" qu'il nomma Vendredi. Les deux compagnons vécurent ensemble pendant plusieurs années avant de pouvoir quitter l'île. Le roman C'est un des premiers romans d'aventures, voire le premier, écrit en anglais. Il connut un grand succès à sa parution. Certains, comme Jean-Jacques Rousseau, le considérèrent comme un livre d'éducation2. Il reste aujourd'hui un grand classique de la littérature. Titre complet Le titre complet, traduit en français, de l'ouvrage est "La Vie et les aventures étranges et surprenantes de Robinson Crusoé de York, marin, qui vécut 28 ans sur une île déserte sur la côte de l'Amérique, près de l'embouchure du grand fleuve Orénoque, à la suite d'un naufrage où tous périrent à l'exception de lui-même, et comment il fut délivré d'une manière tout aussi étrange par des pirates. Ecrit par lui-même" .

01/2023

ActuaLitté

Philosophie

De l'intime. Loin du bruyant Amour

Jusqu'à présent, François Jullien confiait à Grasset ses "chantiers" qui, tous, avaient pour objet de confronter la tradition philosophique occidentale à la pensée chinoise - d'où ressortaient des concepts originaux et féconds. Cette fois, il s'agit d'un "chantier" différent, plus personnel, où l'auteur "pense" presque exclusivement à l'intérieur des maîtres de sagesse occidentale. Son livre porte ainsi sur "l'intime" - ce qui signifie : sur l'amour. Passant de Saint-Augustin à Rousseau, comme de Stendhal à quelque poète moins illustre, il veut traquer notre "pensée de l'intime" à travers ses manifestations et ses paradoxes.« Intimus, dit le latin, ou "le plus intérieur". Mais on ne promeut de plus intérieur de soi qu'en s'ouvrant à l'Extérieur de l'Autre, montre Augustin. Façon donc de se débarrasser de l'éternel du "cour" humain puisque nous aurons à suivre comment cet intime en vient à se transporter de Dieu dans l'humain en Europe - est-ce ce qui fait "Europe" ? - et peut servir de départ à la morale. Gageure aussi pour la philosophie. Car ce que nomme ainsi l'intime, n'est-il pas, de droit, ce qui résistera le plus farouchement à la prise du concept ? » (F.J.)Livre, donc, personnel, sensible, moins "universitaire"... Comme si le savant François Jullien, soudain, nous parlait de lui.

03/2013

ActuaLitté

Ecrits sur l'art

Pan ! dans l'oeil !.... Trente dans les coulisses de la peinture contemporaine 1930

Le XXe siècle n'a pas deux ans lorsque B. Weill inaugure en décembre 1901 sa première exposition 25, rue Victor-Massé au bas de Montmartre. Elle accueille tout ce que la peinture moderne compte aujourd'hui de grands noms avec le triste corollaire de ceux tombés dans l'injuste oubli. Les énumérer tous en ferait un dictionnaire, citons néanmoins : Braque, Chagall, Derain, Van Dongen, Dufresne, Dufy, Dulac, Friesz, Gleizes, Goerg, Gromaire, Kisling, Lacoste, Laprade, Laurencin, Léger, Lhote, Marcoussis, Marquet, Marval, Matisse, Metzinger, Modigliani, Pascin, Picasso, Redon, Renoir, D. Rivera, Rouault, le douanier Rousseau, Utrillo, Valadon, Valloton, Vlaminck, Zadkine... Tous ceux qui lui doivent d'avoir été exposés et parfois vendus - alors que les autres marchands souvent les ignoraient - ont une dette immense envers cette pionnière si enthousiaste pour les jeunes. Dans la grande foire naissante de la peinture, son ouvrage Pan ! ....Dans l' oeil transpire la farouche volonté de s'affirmer et de participer à sa manière à la renommée des artistes au début de leur carrière. Nombre de peintres femmes - et non des moindres - lui doivent leur précieux baptême dans la folle aventure qui s'annonce. Jamais réédité depuis 1933, les souvenirs de Berthe Weill, sont une source d'informations essentielles pour connaître, la vie artistique à Paris au début du siècle. Les chercheurs trouveront dans la présente édition la liste des expositions organisées par B. Weill.

08/2021

ActuaLitté

Histoire de France

Discours sur le colonialisme. Suivi de Discours sur la Négritude

Comme naguère Jean-Jacques Rousseau dénonçait le scandale d'une société fondée sur l'inégalité, avec la même clarté, et un bonheur d'écriture que seule peut inspirer la passion du juste, Aimé Césaire prend ses distance par rapport au monde occidental et le juge. Ce discours est un acte d'accusation et de libération. Sont assignés quelques ténors de la civilisation blanche et de son idéologie mystifiante, l'Humanisme formel et froid. En pleine lumière sont exposées d'horribles réalités : la barbarie du colonisateur et le malheur du colonisé, le fait même de la colonisation qui n'est qu'une machine exploiteuse d'hommes et déshumanisante, une machine à détruire des civilisations qui étaient belles, dignes et fraternelles. C'est la première fois qu'avec cette force est proclamée, face à l'Occident, la valeur des cultures nègres. Mais la violence de la pureté du cri sont à la mesure d'une grande exigence, ce texte chaud, à chaque instant, témoigne du souci des hommes, d'une authentique universalité humaine. Il s'inscrit dans la lignée de ces textes majeurs qui ne cessent de réveiller en chacun de nous la générosité de la lucidité révolutionnaires. Le Discours sur le colonialisme est suivi du Discours sur la Négritude, qu'Aimé Césaire a prononcé à l'Université Internationale de Floride (Miami), en 1987.

07/2013

ActuaLitté

Littérature française

Quel voleur accepte qu'on le vole ? Capitalisme et propriété privée

Si les objets du monde sont bel et bien des poissons perdus, des res nullius ou des corps comme Nicolas Bon le montre dans cet essai effréné en forme de harangue publique, citant pêle-mêle Rousseau, Melville et saint Augustin, alors les individus qui s'en emparent sont eux-mêmes des inventeurs d'objets trouvés, c'est- à-dire des batteurs de grèves, des écumeurs d'eau douce, des "ravageurs" - c'est- à-dire encore des voleurs susceptibles de se faire voler à leur tour à tout moment. Simplement l'humanité se divise entre ceux qui s'efforcent de trouver là l'occasion de leur liberté, en renonçant aux chimères de la propriété privée, autrement dit en se laissant voler aussi souvent qu'ils volent, et tous les autres, ceux qui voudraient pouvoir voler sans jamais être volés eux-mêmes. Et ce n'est peut-être que ça, le capitalisme : cette supercherie ontologique concertée visant à organiser les conditions de monopole du vol légitime, en naturalisant le statut fallacieux et scélérat de poisson attaché, de res in patrimonio ou de corps-mort ; cet appareil de capture à grande échelle visant à s'approprier tyranniquement tous les vergers de la planète, sans admettre qu'on vienne y cueillir un seul de leurs fruits - car quel voleur accepte qu'on le vole ?

01/2012

ActuaLitté

Littérature française

Journal de mon séjour à Paris (1782)

Pasteur et botaniste genevois, premier maître de botanique du célèbre Augustin-Pyramus de Candolle, Jean-Pierre-Etienne Vaucher (1763-1841) a composé un Journal de Paris qui relate un séjour de deux mois dans la capitale française en février et mars 1782. Il y complétait sa formation théologique, répondant ainsi à une invitation de l’Abbé Fauchet, prédicateur de Louis XVI. Copié quelques décennies plus tard par son fils Jean-Louis, ce document inédit, présenté ici dans une édition critique, ne manque ni de style, ni d’envergure. Il nous livre des anecdotes pittoresques relatives à la vie parisienne sous l’Ancien Régime, des descriptions piquantes de personnages célèbres ou tombés dans l’oubli, un tableau étonnant de la vie de cour à Versailles. On suivra en outre avec intérêt le savoureux récit de ses promenades à la découverte des monuments et jardins de Paris. Fasciné par Jean-Jacques Rousseau, Vaucher suit ses traces dans la capitale, rejouant même parfois certains épisodes de son existence. Son Journal adopte un ton littéraire où se croisent les influences de prestigieux auteurs tels que Laurence Sterne ou Louis-Sébastien Mercier. Toujours attentif aux émotions qu’éveillent en lui rencontres, spectacles ou hasards de la grande ville, en quête d’un enrichissement moral davantage que d’un savoir proprement intellectuel, Vaucher entreprend ici un voyage initiatique, découverte d’un monde nouveau, mais également de soi.

04/2012

ActuaLitté

Littérature française

Paris l'an prochain

Daniel Destarac nous revient (de loin) après "cigarettes littéraires " pour nous soumettre ces quelques lignes qui sont bien de la même trempe et du même encrier. Décidément, Daniel Destarac ne peut s'empêcher (s'en amusant) de plonger sa plume dans le même que celui des plus grands auteurs. Au pire, juste pour qu'on se souvienne de leur nom, au mieux, qu'on se souvienne de notre affection pour eux. Voilà un excellent exercice que nous suggère Daniel Destarac qui se dit plus "voleur" qu'artiste, soit ! On retrouve cependant avec plaisir Martial, le fameux professeur. Ce roman, dans lequel il est question de voyage (scolaire), donc (encyclopédique), a des pouvoirs magiques. Entre autres de subjuguer ses élèves (et le lecteur), il fait entendre des voix, celle de Malraux, celle de Sacha Guitry, de Sade répondant à Michelet, il laisse deviner la silhouette du Général, Voltaire avoir des démêles avec son singe, Balzac chercher 10 000 francs, Proust se pasticher. Flaubert de rester à l'écart... tandis que Montaigne a sa statue... Puis on se prend à appeler Destarac, Daniel, comme lui, appelle Jean-Jacques, Rousseau, Flaubert, Gustave... car il transmet cette étrange aptitude à se complaire comme lui, dans une sorte de mauvaise foi, de tromperie, de malhonnêteté, de plagiat qui au contraire de rebuter rend avide d'apprendre, de savoir et de lire, malgré tout !

03/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

La beauté de la haine. Essais de misologie littéraire

Comment la haine peut-elle être belle? Ce livre ne cherche pas à justifier moralement une passion aussi abjecte, mais à comprendre la haine la plus extrême, la plus pure, celle qui n'a cure des raisons politiques, économiques et psychologiques pour s'épanouir en ravages meurtriers. Afin de saisir cette haine autosuffisante et autotélique, Jan Miernowski propose de la regarder comme un principe esthétique qui affleure d'une façon intermittente, mais toujours fort significative, entre la pré- et la postmodernité. La haine devient notamment le moteur de la création artistique dans la poésie antérotique de la Renaissance et dans les pamphlets les plus corrosifs des guerres de religion ; elle s'affirme face au tragique chez. Corneille ou Racine ; elle joue le rôle de catalyseur de la conscience littéraire chez Rousseau ou d'un sublime pervers chez Céline ; et enfin, elle se pose en tant qu'objet d'art à part entière, heureusement pastichée et parodiée par le roman qui nous est contemporain. En invoquant la haine qui a ravagé son pays, Wistawa Szymborska avoue avec un sourire empreint d'ironie : "Inutile de se leurrer / elle sait aussi faire du beau...". Prenons le poète au mot. Oui, la haine sait, littéralement. faire du beau. Mais elle n'a, en cela, aucun mérite. C'est plutôt la littérature qui détient des capacités inouïes à comprendre et à conjurer le monde.

03/2014

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres. Tome 1, Dialogue entre un prêtre et un moribond, Les cent vingt journées de Sodome ou l'école du libertinage, Aline et Valcour ou le roman philosophique

Qu'attendons-nous aujourd'hui de Sade ? Y aurait-il enfin des raisons avouables de le lire ? Et faut-il ranger ses ouvres sur le deuxième rayon de notre bibliothèque (de préférence derrière les volumes de la comtesse de Ségur) ou les exposer à la convoitise des visiteurs sur une étagère au-dessus de tout soupçon, entre Rousseau, qu'il a lu, et avec quelle attention, et Sainte-Beuve, qu'il l'a lu, et qui s'en excuse ? Quoi que l'on décide, l'heure est sans doute venue de faire au divin marquis une place dans la bibliothèque imaginaire de nos plaisirs (intellectuels) et de notre admiration. L'ouvre pourtant n'a pas changé mais, souvent classés parmi les livres qu'on ne lit que d'une main, trop longtemps réservés aux psychiatres en quête de symptômes, les écrits de Sade existent désormais par eux-mêmes, pour ce qu'ils sont, des textes littéraires. Il y a quelque chance que leur entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade marque, selon la formule de Michel Delon, leur sortie définitive de l'enfer des bibliothèques. Sade, décidément, n'est pas un écrivain comme les autres. Mais c'est un écrivain - et le concept de « sadisme » ne suffit certes pas à le définir. En doute-t-on encore ? Il n'est que de le lire pour s'en persuader.

11/2000