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artistes terra incognita

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Théâtre

Faire théâtre sous le signe de la recherche

Depuis une dizaine d'années, la recherche artistique, entendue comme recherche menée dans les pratiques et non pas sur elles, est devenue l'objet d'un important débat européen, au croisement du monde artistique et des institutions de l'enseignement supérieur. Cet ouvrage, issu d'un travail de quatre années de recherche collective à l'Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT), s'inscrit dans ce champ de questionnements en se centrant sur les pratiques théâtrales, jusqu'ici bien moins explorées que les arts plastiques. Son objectif n'est pas de défendre un modèle stabilisé de la recherche, mais d'interroger l'apparition et la prégnance historiques, depuis un siècle, du lexique de la recherche dans les discours des artistes de la scène, et de comprendre les types de pratiques qu'il recouvre. Une enquête à la fois historique, épistémologique et esthétique est ainsi proposée sur ce que le mot "recherche" veut dire dans diverses pratiques de création, d'expérimentation ou de laboratoire scéniques. Quatre voies de compréhension de la recherche sont ici dégagées et examinées : le modèle du laboratoire ; la recherche inhérente au travail de création scénique ; la "recherche-création" dans les écoles d'art et les universités ; la fabrique d'expériences pour le spectateur. S'il ne saurait épuiser une très vaste question, cet ouvrage propose de poser quelques jalons essentiels à la clarification du dialogue entre artistes, enseignants d'écoles d'art et universitaires.

02/2017

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BD tout public

Médicis Tome 1 : Cosme l'Ancien. De la boue au marbre

Une fresque violente et passionnée, mêlant histoire de l'art, guerre et complot, amitiés, amour et trahison. Oubliez les livres d'histoire, écoutez la voix de Florence, revivez l'épopée de ceux qui l'ont écrite... la saga des Médicis. Qui sont les Médicis ? Banquiers, tyrans, humanistes, conspirateurs, visionnaires, artistes, guerriers, assassins... De générations en générations, ils ont façonné la Renaissance, influencé le destin de l'Italie comme de l'Europe, sont devenus l'une des familles les plus riches du monde, ont côtoyé de grands rois, des artistes tels que Michel-Ange et De Vinci, ont donné deux reines à la France et trois papes à la chrétienté... Leur maison a marqué l'Histoire, pourtant, les premiers Médicis n'étaient que de petits usuriers. Voici le récit de leur irrésistible ascension. Le jeune Cosme porte un nom de famille encore inconnu. D'origine roturière, fils d'un banquier de Florence, il ne voit dans l'argent qu'un moyen de s'élever au-dessus des nobles, de sortir sa cité et le reste du monde du Moyen-âge. Il nourrit les ambitions d'un roi. Mais en un temps où les grands de Florence, le Pape et les seigneurs d'Italie s'affrontent au moindre prétexte, lui qui n'a jamais brandi d'épée va devoir livrer des batailles nouvelles... Celles qui se gagnent par la patience et l'esprit. Ainsi seulement le nom des Médicis épousera les lumières de l'Histoire.

01/2017

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Variété internationale

Divas. D'Oum Kalthoum à Dalida

Divas, d'Oum Kalthoum à Dalida, invite à découvrir des légendes de la musique et du cinéma arabe de 1920 aux années 1970. Oum Kalthoum, Asmahan, Fayrouz, Warda ou encore Sabah, Hind Rostom, Samia Gamal, Tahiyya Carioca, Faten Hamama, Souad Hosni, Dalida et tant d'autres, toutes ont contribué à une révolution artistique qui s'est jouée en Egypte et au Liban. Femmes puissantes, émancipées, avant-gardistes... Qui sont ces icônes qui furent les voix et les visages du monde arabe ? Quels enjeux de l'histoire politique, sociale et intellectuelle se dessinent derrière leurs vies et leurs carrières ? Ces trajectoires personnelles posent des questions aussi passionnantes que celles du dévoilement, du corps des femmes dans la société, de leur place dans les entreprises culturelles, de leur rôle et de leur image dans l'idéologie panarabe, ou encore des liens entre féminisme et art. Un regard inédit sur les femmes artistes dans le monde arabe est proposé dans cet ouvrage. 21 articles rédigés par des experts, historiens, sociologues, portent un éclairage nouveau sur ces questions. Plus de 200 illustrations rendent hommage à l'esthétisme d'un temps, celui de l'âge d'or de la chanson et du cinéma arabes qui continue à nourrir la création la plus actuelle. Du Caire à Beyrouth, en passant par le Maghreb et la France, ce catalogue fait (re)découvrir des personnalités exceptionnelles dont l'héritage est aujourd'hui encore une source d'inspiration pour de nombreux artistes.

03/2021

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Ethnologie et anthropologie

Pensées en archipel. De Madagascar aux Antilles

Pensées en archipel résulte de rencontres entre universitaires, poètes et artistes venus de Madagascar, de La Réunion, des Antilles françaises et de la région parisienne. Toutes et tous se sont voulus des voyageurs au long cours de la pensée, à l'instar de Jean Paulhan. Toutes et tous se sont fédérés autour d'un concept ? : l'Indianocéanie. Cette notion, géographiquement située mais humainement universelle, promue par l'humaniste Camille de Rauville, retrouve des échos dans la créolisation antillaise. Pouvait-on étendre au monde indo-océanien le principe de la pensée en archipel, thématisée par Edouard Glissant, sans réitérer de manière subreptice des paradigmes coloniaux ?? Si l'insularité est un fait géographique qui peut induire une mentalité singulière, elle est foncièrement une interprétation du monde, faite de représentations locales et d'interférences dans un réseau d'îles pour lesquelles la mer est un lien et non un obstacle. La lectrice ou le lecteur trouvera donc ici un ouvrage résolument interculturel, transversal, humaniste, s'appuyant sur des approches comparatistes et croisées, où sont articulées diverses sciences et disciplines critiques pensant les cultures matérielles et spirituelles ? : archéologie, arts plastiques, esthétique, ethno-esthétique, études cinématographiques, études culturelles, études littéraires, médiation culturelle et philosophie de la culture. Tout cela en regard d'artistes nationaux et internationaux (poésie, peinture, installation, sculpture, musique), à la fois enracinés dans le récit de leur territoire et ouverts aux grands vents de l'histoire mondiale.

04/2022

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Essais

Au fil de soi. Char, Juarroz, Soulages, Mizubayashi

Si la cure analytique est ce lieu où l'on parle de soi, peut-on véritablement y parler de Soi au sens d'une structure définitive qui nous arrimerait à une identité centrale ? L'existence même de l'inconscient y objecte sérieusement : Soi ne s'atteint pas. Pourtant, il est des circonstances qui produisent un trouble identitaire, dévoilant une vacance dans la conscience que chacun peut avoir de son existence, et donnant le sentiment qu'une sorte d'altérité intime se signale. Comment appréhender ces difficultés identitaires ? De quelle façon les envisager par rapport au Moi ? S'agit-il d'une instance, d'un trouble de la conscience, d'une forme de décompensation...? Cet ouvrage propose d'analyser ces vertiges qui sapent l'identité d'un sujet, bouleversent ses idéaux, renversent ses certitudes, en s'appuyant sur le parcours de plusieurs artistes. Des artistes se sont en effet avisés très tôt de cette cartographie intérieure, ainsi que des créations ou impasses qu'elle rendait possibles. Ils y fonderont chacun leur pratique : y forgeant leur acte poétique, comme René Char ou Roberto Juarroz ; y brossant une clarté d'être et d'ombre nouvelle, comme Pierre Soulages ; ou y faisant fleurir une langue nouvelle et sensorielle dégagée du maternel et de l'originel, comme Akira Mizubayashi. Les psychanalystes, quant à eux, y reconnaîtront des traces sensibles du parlêtre, dont la cure ramène parfois des rumeurs fécondes ou périlleuses du côté de chez soi.

04/2022

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Palestine

Ce que la Palestine apporte au monde

"Nulle part ailleurs se mêlent à ce point l'histoire, les religions, l'imaginaire et la politique. Chaque pierre recèle son secret". (Christophe Hayad, Introduction) Ce que la Palestine apporte au monde n'est pas une monographie de la Palestine. C'est une étude et un hommage à ce qu'elle représente, au-delà de ses frontières. La Palestine a un statut à part, car elle rayonne sur le monde : elle est symbole de résistance pour les peuples opprimés, elle est source d'inspiration pour les artistes de toutes disciplines. Elle est désormais un horizon politique et culturel. Si la Palestine embrase les territoires, les médias et les réseaux sociaux - et tout dernièrement en mai 2021 -, il nous a paru d'autant plus nécessaire de donner à voir, et à comprendre les réalités de ce pays, de ce peuple : son histoire, sa géographie et sa diaspora, les forces politiques en présence, les figures palestiniennes éminentes, pour dissiper les zones d'ombres et mieux appréhender une situation complexe. En somme, sortir la Palestine du prisme du conflit et la décortiquer telle qu'elle est, et telle qu'elle inspire le monde arabe. Articles, témoignage, entretiens, bandes dessinées et illustrations ; au féminin comme au masculin, historien. ne. s, philosophes, écrivain. ne. s, journalistes, militant. e. s, artistes et créateur. trice. s, bâtisseur. se. s du monde arabe livrent leurs analyses et lectures de la Palestine.

03/2023

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Renaissance

La Cour en fête. Dans l'Europe de la Renaissance

Les fêtes des Valois (François Ier, Henri II, Charles IX et Henri III) sont célèbres pour leur splendeur, leur extravagance et leurs inventions surprenantes. Inspiration antique, tradition médiévale et innovations italiennes sont savamment entrelacées dans des inventions qui suscitent l'étonnement et l'admiration. Ces véritables spectacles forment un " art total " dans lesquels la peinture et l'architecture, mais aussi la poésie et la musique sont audacieusement orchestrées. Partant des fêtes les plus spectaculaires de la Renaissance, ce livre explore leurs coulisses et leurs enjeux. Quels artistes et dans quels buts ? Quels théâtres pour ces festivités ? Quels coûts et quels succès ? La cour des Valois tour à tour s'inspire et sert de modèle pour les principautés voisines. De l'Italie à la Pologne, les fêtes de cour s'alimentent mutuellement et définissent une politique de la magnificence, à l'orée du XVIIe siècle, alors que se font et se défont les alliances entre les princes. à Florence comme à Ferrare, à Fontainebleau comme à Londres, les princes commandent des fêtes et font imaginer aux artistes les plus brillants de l'Europe maniériste des spectacles qui ont toujours pour but d'impressionner les cours voisines. A travers des exemples mythiques, comme les tournois d'Henry VIII, les entrées d'Henri II, les Triomphes de Binche ou encore les grands mariages des Médicis, ce livre lève le voile sur les scènes et les acteurs des fêtes de la Renaissance.

04/2022

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Beaux arts

Salons et expositions dans le département du Nord (1773-1914). 3 volumes

Le corpus des Salons artistiques de province s'enrichit aujourd'hui d'une nouveauté d'importance : les Salons et Expositions du Département du Nord, soit le répertoire exhaustif des marres présentées dans les villes de Lille, Roubaix, Tourcoing, Cambrai, Douai, Dunkerque et Valenciennes, de 1773 (1re exposition de l'Académie des Arts de Lille) à 1914, telles qu'elles sont décrites dans les sources imprimées disponibles, généralement des catalogues ou livrets. Cet ensemble de 230 catalogues, tous décrits soigneusement, d'un accès souvent compliqué, a été organisé simplement sous forme de répertoire alphabétique des artistes avec la liste chronologique des marres présentées. Nous arrivons ainsi à une somme de 8000 exposants qui ont présenté des oeuvres diverses, peintures, dessins, aquarelles, gouaches, sculptures, médailles, gravures, lithographies, projets architecturaux, arts appliqués, etc. Ce nouveau répertoire, le plus important que nous ayons publié, manifeste la vitalité de la vie artistique en province. Les marres ne se cantonnent pas à la production du Nord, ni mélos nationale. On trouvera de nombreux artistes étrangers, notamment de Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Grande-Bretagne. L'introduction de Nicolas Buchaniec, docteur en histoire de l'art et auteur d'une thèse sur Les expositions des Beaux-Arts dans le nord de la France durant la seconde moitié du XIXe siècle (1870-1914) soutenue en 2006 à l'université Charles-de-Gaulle-Lille 3, permettra de mieux contextualiser cette page brillante et variée de la vie artistique dans les Flandres françaises, le Hainaut et le Cambrésis.

06/2019

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Philosophie

La danse des simulacres. Une philosophie du goût

Le système médiatique vit bien souvent de polémiques. Les livres et les oeuvres en font souvent les frais. C'est ainsi que, la plupart du temps, parce qu'ils ne laissent pas prise à la chicane, on ignore que Michel Onfray a publié une dizaine de recueils de poésie et une vingtaine de livres consacrés à l'art en général ou à célébrer l'oeuvre d'un certain nombre d'artistes contemporains - entre autres, les peintres Jacques Pasquier et Vladimir Velickovic, Ernest Pignon-Ernest et Valerio Adami, Robert Combas, Gérard Garouste et Gilles Aillaud, les photographes Willy Ronis et Bettina Rheims, le sculpteur Pollès, les compositeurs Pascal Dusapin et Eric Tanguy, mais aussi les artistes des sens oubliés, le goût et l'odorat, que sont les cuisiniers, les viticulteurs et les oenologues - Charles Fourier parlait à leur propos de gastrosophie. La Danse des simulacres rassemble près d'une vingtaine de livres qui constituent une esthétique généralisée – l'un d'entre eux est un éloge de l'art contemporain. Elle se constitue à partir du corps sensuel, autrement dit du corps qui regarde et voit, entend et écoute, sent et goûte. Diderot disait qu'il n'existe qu'un seul sens, le toucher, et qu'il est diversement modifié : on touche avec les yeux, avec le nez, avec la bouche, avec les oreilles, avec toute la peau... Cette esthétique est une célébration du toucher. En ouverture, un récit autobiographique inédit raconte comment se constitue un jugement de goût.

04/2019

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Beaux arts

Les femmes célébrées par les grands maîtres de l'estampe

Ce coffret met à l'honneur le thème des femmes et de leur beauté, si important dans l'art japonais, à travers une sélection des plus célèbres estampes du genre ancestral des bijin-ga (" images de belles femmes "). Après un siècle de guerres civiles, l'époque d'Edo (1600-1868) s'ouvre sur une période de relative paix et de stabilité sociale et voit l'apparition d'une nouvelle bourgeoisie urbaine et marchande : les chônin. Ces derniers s'enflamment pour les portraits de belles femmes et les héros de la littérature et du kabuki. La femme séduit alors les artistes qui répondent à cet engouement et se lancent avec ferveur dans l'art des bijin-ga, la représentant dans toutes ses incarnations (courtisane, jeune fille, mère de famille, poétesse célèbre...) et selon une multitude d'attitudes : se coiffant, se prélassant dans son intérieur, s'adonnant à l'art floral, jouant aux cartes ou encore observant la floraison des cerisiers (hanami)... Véritable célébration de la femme, ce coffret, accompagné d'un livret explicatif, déploie en format accordéon près d'une centaine d'oeuvres des plus grands maîtres de l'estampe japonaise : de Utamaro, Eisui et Eishi à Hokusai, sans oublier Eizan, Kunisada et Yoshitoshi, ces estampes subliment les visages, les gestes et la beauté féminine. Coloris délicats ou motifs exubérants des kimonos, délicatesse des coiffures et richesse des parures révèlent la virtuosité et le raffinement de ces artistes intemporels.

11/2019

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Généralités

A l'ombre des étoiles. Etre l'enfant de Jules Verne, Verlaine, Maupassant, Colette, Picasso, Max Linder, Jacques Prévert, Albert Camus, Léo Ferré et Boris Vian

Parfois il arrive que les têtes d'affiche aient aussi des têtes blondes. Mais, le plus souvent, il n'est guère une bénédiction d'être " un fils ou une fille de ". D'ailleurs, au regard de leur illustre géniteur, qui se soucie du sort de ces obscurs rejetons ? Afin de leur rendre justice, Frantz Vaillant nous entraine sur leurs chemins de solitude et dresse les itinéraires d'enfants pas forcément gâtés. Un magnifique et sensible tableau des moeurs françaises. Ecrivains ou artistes, Jules Verne, Guy de Maupassant, Paul Verlaine, Colette, Pablo Picasso, Max Linder, Jacques Prévert, Albert Camus, Léo Ferré et Boris Vian ont illustré deux siècles de créativité française. Des essais biographiques ont disséqué leur vie, des traités théoriques ont analysé leur art, des écrits polémiques ont débattu leur talent. Ces grands artistes ont aussi eu des enfants. Mais qui le sait ? Personne ne connaît vraiment ces êtres de chair et de sang qui ont parfois porté leur patronyme comme un fardeau. Ils se sont évanouis, comme effacés sous la gomme de l'histoire. C'est à dix de ces héritiers que Frantz Vaillant a voulu restituer une part de lumière. Dans cette formidable enquête, il dépeint le destin brisé de ces enfants malmenés par l'existence, souvent livrés à eux-mêmes, condamnés à rester éternellement dans l'ombre de leur prestigieux parent, dont il éclaire aussi la vie d'un jour nouveau. Un tableau de moeurs inédit, sensible et saisissant.

05/2023

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Essais

Patrick. 13 dramolets

Les lectures-performances de la série "Patrick" (2008-2015) construisent un corps textuel et fantomatique dont la coupe méticuleuse des cheveux en deux fois quatre au moins, la digression dans le détail du détail, la citation à tout bout de champ, le transfert improbable des codes de l'écrit dans le vivant, l'auto-cannibalisme ouvrant sur la digestion infinie et l'éternel des restes forment l'ossature... La chair serait ce vocabulaire trop snob pour l'être vraiment, entre hit-parade français, vitrine de librairie de la dernière rentrée littéraire, séminaire lacanien, histoire de l'art un peu désuète et news feed, toutes sources où Patricia & Marie-France Martin puisent en fans absolues, forcément absolues. Le personnage de Patrick est né il y a onze ans, en 2008, à la faveur d'une performance imaginée par les soeurs jumelles à Bruxelles, Patrick, reviens ! Depuis, cet avatar s'est imposé comme un feuilleton dans l'univers des deux artistes, qui l'ont rappelé déjà dans douze épisodes. Mi-poétiques mi-didactiques, mais où l'humour affleure toujours, truffées de références culturelles de toutes natures et époques, ces conférences s'autorisent tous les rapprochements, à l'image de ce prénom en vogue dans les années 1960 qui se réfère autant à un personnage d'un court-métrage de J.-L. Godard, Tous les garçons s'appellent Patrick, qu'au frère des deux artistes décédé deux ans avant leur naissance.

05/2022

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Art contemporain

Peinture. Raynaud / Combas

D'un côté Robert Combas, né en 1957, marqué par les arts populaires, le Pop art, la bande dessinée, le rock, la publicité. Dès le début de son oeuvre, il se détache des mouvements conceptuels des années 1970 pour renouer avec une peinture bien réelle, insolente, pulsionnelle, une peinture combative, quasi expressionniste et aussi pleine d'humour critique. De l'autre Jean Pierre Raynaud, né en 1939, qui dès le début des années soixante, emploie de façon obsessionnelle des motifs et des objets liés à son histoire pour se les réapproprier en leur donnant une valeur formelle tout en intervenant légèrement pour leur offrir tout leur sens. Ainsi, des carreaux de céramique blanc de 15 cm de côté à joints noirs qui recouvrent sculptures, containers maritimes, architectures ; des containers médicaux en inox emplis de gravats d'une maison entièrement carrelée puis détruite ; des pots de fleurs Psycho-objets de toute taille remplis de ciment et peints de couleurs vives ou des panneaux de signalisation Sens interdits. En faisant le choix de présenter ces deux artistes en résonance, la Galerie Strouk - au-delà d'une recherche de correspondances ou de discordances entre leurs oeuvres si singulières - permet d'assister au retentissement d'une sensibilité sur une autre, et inversement. Cette exposition inédite, à la fois par ses qualités historique et muséale, confirme l'engagement fort et le soutien années après années de la galerie envers ces deux artistes.

11/2023

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Histoire de la musique

Du concert au show business. Les imprésarios au coeur des échanges internationaux (1850-1930)

Alors qu'au milieu du xixe siècle, les tournées internationales prennent une ampleur inédite et changent de statut pour devenir le signe de la reconnaissance artistique, leur organisation sollicite des intermédaires nouveaux, capables de faire face à des situations et à des contextes inattendus. Un nouveau métier émerge et s'affirme, celui d'imprésario, intermédiaire entre les artistes, les éditeurs et les salles de spectacles ou théâtres, à la croisée des champs économique et artistique. C'est le début du show business. L'autrice met au jour le fonctionnement des échanges transatlantiques entre l'Europe et les Etats-Unis où cette profession va se développer considérablement. Elle s'appuie sur un important ensemble documentaire d'une grande variété? : brochures, périodiques et correspondances en trois ou quatre langues, archives administratives et d'entreprises, presse et mémoires d'artistes, aussi bien européennes qu'américaines qui n'avait pas encore été exploitée de façon aussi systématique. Laetitia Corbière se nourrit de travaux de la sociologie de l'art, de l'histoire sociale de la musique, de l'histoire des circulations et des mondialisations. Son analyse se situe à la conjonction de deux champs d'étude longtemps disjoints ? : l'art et l'économie des spectacles. Sa réflexion porte sur les rapports de domination culturelle entre aires géographico-culturelles, mais également sur les mutations de la puissance symbolique entre 1850 et 1930, alors que le centre de gravité du monde culturel bascule de l'Europe vers les Etats-Unis.

07/2023

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Littérature étrangère

L'oeuvre sans auteur. Le destin tragique d'une famille allemande

Gerhard Richter, né en 1932, est aujourd'hui considéré comme " une des figures majeures de la peinture contemporaine ", comme l'appela le Centre Pompidou lors de l'une des grandes rétrospectives qui lui ont été consacrées ces dernières années. C'est aussi un artiste au destin exceptionnel, qui a réussi à imposer son style personnel après avoir traversé la dictature nazie et avoir échappé au régime d'Allemagne de l'Est. C'est cette vie que raconte ce livre, adaptation du scénario d'un film qui sortira au mois d'octobre réalisé par l'auteur de La Vie des autres, Oscar 2007 du meilleur film étranger. Dans ce récit librement inspiré de la vie de Gerhard Richter - dans une interview récente, l'auteur et réalisateur explique qu'il laissera au lecteur le soin de faire la part du réel et du fictif -, Florian Henckel von Donnersmarck suit le fil de l'existence de l'artiste (ici sous le prénom de Kurt) depuis l'arrivée du nazisme, avec la visite de l'exposition L'Art dégénéré à Dresde, jusqu'au début de sa carrière de peintre. La mort de sa tante Elisabeth, une femme superbe, dotée d'un profond sens artistique, mais éliminée par les nazis pour " schizophrénie ", le suicide de son père, la rencontre avec sa future épouse, Ellie, ses débuts à l'académie des beaux-arts de Dresde, son passage à l'Est et son entrée à l'académie de Düsseldorf, un creuset de l'art contemporain, alors dirigé par Joseph Beuys, où Richter trouvera son style et fera ses premiers pas d'artiste. A ce récit biographique se mêle l'histoire d'un gynécologue, Carl Seeband, ancien SS membre de " Aktion T4 " au cours de laquelle furent éliminés plusieurs dizaines de milliers de handicapés et de malades mentaux – dont la tante de Richter. Emprisonné par les Russes à la Libération, Seeband se " rachètera " en sauvant la femme et l'enfant à naître du commandant russe du camp de prisonniers. L'ancien nazi fera une brillante carrière en RDA avant de passer à l'Ouest et de redevenir directeur de clinique. Homme de pouvoir, manipulateur, brutal, Seeband est aussi le père d'Ellie, la compagne de Kurt. A travers son histoire, Florian Henckel von Donnersmarck nous fait revivre l'histoire agitée et ambiguë de ces scientifiques du XXe siècle qui ont servi tous les régimes sans aucun cas de conscience. C'est pourtant un artiste, ici, qui aura raison du criminel. Oeuvre sans auteur est un film et un récit palpitant, où la violence se mêle constamment à la tendresse, l'épaisse brutalité à la plus grande subtilité esthétique, pour produire un récit aussi émouvant et intelligent que les tableaux de l'artiste dont il dépeint la vie.

06/2019

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Thèmes photo

Planches contact #13. Festival de photographie de Deauville, Edition 2022

Un festival sans entraves. Vous souvenez-vous de cette photo de Henri Cartier-Bresson réalisée en mai 1968 ? Elle montre un homme d'âge mûr, élégant, en costume sombre, chapeau vissé sur la tête, observant un graffiti de la révolte étudiante : "Jouissez sans entraves". Ce pourrait être le mot d'ordre de Planches Contact. Cette photo qui confronte deux univers opposés, qui interpelle, qui s'ancre dans la ville fait écho à l'esprit du festival et aux conditions privilégiées et assez rares de production et de présentation, permises par le support sans faille de la Ville de Deauville. Un contexte essentiel pour les artistes dans le climat actuel où, contre vents et marées, le festival de Deauville demeure une sorte d'îlot protégé où l'on peut regarder autour et produire en toute liberté. La préparation de Planches Contact est un long fleuve intranquille, un bouillonnement, une boucle ininterrompue d'une édition à l'autre, depuis l'élaboration du programme, la succession des résidences, la production "en direct" avec les artistes, la conception de la scénographie et la construction des installations, jusqu'au partage avec le public. Comme chaque année, un critère important de sélection est la variété des regards et la multiplicité des langages photographiques et des sujets traités. Démarches documentaires, récits imaginaires, poétiques, en images fixes ou animées, approches décalées, tous ont leur place. Les artistes ont pour seule consigne de profiter du territoire et de cette aide à la cre?ation, c'est-à-dire de prendre le temps de l'explorer en suivant leurs centres d'intérêt ; puis de laisser leur créativité s'exprimer librement en développant leur projet selon leurs propres codes. Se libérer des entraves, c'est aussi briser les frontières. Briser les frontières entre les cultures avec une programmation internationale allant de l'Italien Stefano De Luigi au Sénégalais Omar Victor Diop en passant par la Franco-Marocaine Carolle Benitah. Briser les frontières entre les générations avec des figures incontournables comme Bettina Rheims ou Raymond Depardon, et des photographes émergents sélectionnés dans le cadre du Tremplin Jeunes Talents. Briser les frontières entre les disciplines. A côté de la photographie, la vidéo, mais aussi l'architecture, le dessin, la musique et l'édition ont leur place au festival. La présence de l'actrice Jessica Lange, invitée d'honneur, crée également une passerelle avec le cinéma américain, cher à Deauville. Briser les frontières entre le visible et l'invisible, puisque, depuis son invention, la photographie a permis de tout montrer - les pays lointains, les terres inconnues, les tribus les plus reculées. Alors, pourquoi ne pas essayer de montrer l'invisible ou de changer de point de vue comme le propose Francesco Jodice avec son film 44 things seen by an alien anthropologist in Normandy ou encore de bouleverser le rapport à l'espace comme le fait Georges Rousse ? Briser aussi les codes avec les images inattendues de Raymond Depardon du littoral français en couleurs, d'une invitée d'honneur, Jessica Lange, plus connue comme actrice que comme photographe, les photos amateurs de la collection The Anonymous Project et avec les scénographies innovantes conçues avec Jean-Charles Remicourt-Marie. A la plage, sur la verrière de la piscine olympique, dans toute la ville, aux Franciscaines ou au Point de Vue, cette exhortation à jouir sans entraves s'adresse aussi aux visiteurs. Dans un monde bombardé d'images, prenons le temps de vraiment voir en abandonnant préjugés et habitudes. Restons ouverts à toutes les surprises et au surgissement de l'insolite. Regardons la réalité autrement, grâce aux artistes. Engageons-nous à leurs côtés avec la fondation photo4food pour un impact social concret. Laissons-nous happer par des photographies et des films qui racontent des histoires, où la Normandie est protagoniste ou décor, qui renversent une "vision formatée", ouvrent une fenêtre sur d'autres mondes et proposent un arrêt sur image sur nos sociétés. Planches Contact fête ses treize ans. Le festival investit désormais toute la ville. Le musée des Franciscaines, qui accueille depuis son ouverture grand nombre des expositions, devient, pendant les journées inaugurales, la Maison du festival avec de réelles occasions d'échanges et de rencontres avec les artistes exposés, grâce aussi à Planète Initial, qui cette année sera aux Franciscaines. Le réseau des amis du festival s'élargit. De nouveaux partenaires rejoignent le cercle de ceux de la première heure. Planches Contact grandit, forte de son passé, avec la turbulence et la curiosité de son jeune âge, et l'attraction de cet horizon immense, qui s'ouvre au-delà de la plage, comme une exhortation à garder les yeux et le coeur ouverts. Un grand merci aux photographes et aux artistes qui ont relevé le défi d'une résidence - avec ses risques et périls - et à ceux qui ont accepté de venir partager à Deauville leurs mondes et leurs expériences. A tous, merci de nous faire prendre le large. Laura Serani.

12/2022

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Beaux arts

Courbet. La vie à tout prix

Deux cents ans après la naissance du peintre, l'oeuvre de Gustave Courbet ne laisse personne indifférent : ses toiles engendrent l'adhésion ou l'aversion. Ou plutôt la personnalité de l'artiste suscite encore des réactions passionnées : pour certain, il est toujours le rebelle des autoportraits de jeunesse et l'artiste scandaleux, relatant l'histoire d'Ornans ou celle de sa vie parisienne avec la grandeur des peintures d'histoire. Courbet a nié les hiérarchies académiques, il a brouillé les genres, transformant son pays natal en une matière, une substance, une odeur, un souvenir, une émotion : un univers entier. Parce qu'il ne sut pas séparer l'art de sa personnalité, Courbet a caché ses souffrances par celles des plus misérables et sa vulnérabilité par des provocations. L'extraordinaire naît du frisson devant la réalité. C'est pourquoi sa sensibilité est mesure de toute grandeur. Car l'artiste a manifesté une insolence tout au long de sa cardère, repoussant avec une apparente spontanéité le convenu, le coutumier, l'habituel, sachant jouer des mécanismes de la peinture officielle pour les détourner à son profit, avec une puissance et une conviction qui s'imposent aujourd'hui à l'égal des plus grands maîtres. Son orgueil fut son triomphe et sa perte. Gustave Courbet : l'un des peintres les plus importants, les plus novateurs les plus originaux du XIXe siècle. Un vrai créateur, inclassable, ni impressionniste, ni naturaliste mais romantique, buveur, dévoreur de femmes, de nourriture, de vie, bourgeois faux pauvre mais vrai révolté, accusé d'avoir ordonné la démolition de la colonne Vendôme, exilé politique en Suisse où il décédera en 1877 dans la commune de La Tour-de Peilz... Après des décennies de silence sur Courbet, l'entrée au musée d'Orsay d'un tableau de petites dimensions a déclenché une avalanche de biographies et d'études. Cette monographie de référence, abondamment illustrée, fait le tour complet du personnage en incluant les dernières découvertes (correspondance) ainsi que les oeuvres récemment restaurées (L'Atelier par exemple). Elle paraîtra à l'occasion du bicentenaire de la naissance de l'artiste.

09/2019

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Littérature érotique et sentim

Les protecteurs Tome 1 : Absolution

Mais ce que je ressentais le plus, c'était la perfection que ces deux hommes m'apportaient. Et je sus à ce moment-là que je ferais n'importe quoi pour la préserver. N'importe quoi. - Cole Après quatre années passées à l'étranger, l'artiste Jonas Davenport revient à la maison pour réaliser son rêve de posséder son propre studio et galerie d'art. Mais, alors qu'il est prêt à mettre son obscur passé derrière lui pour toujours, celui-ci revient le hanter avec une ardeur redoublée. La seule chose qui retient l'ex-policier Mace Calhoun de retourner son propre pistolet contre lui après une perte douloureuse est son rôle dans une organisation souterraine cherchant à obtenir justice pour des innocents en prenant la vie des coupables. Mettre fin à la vie du jeune artiste qui avait commis des crimes indicibles contre les victimes les plus vulnérables aurait dû être la chose la plus facile au monde. Alors, pourquoi ne peut-il appuyer sur la gâchette ? Après des années de combats dans une guerre dévastatrice et sans fin, le Navy Seal Cole Bridgerton rentre à la maison pour se livrer à une tout autre bataille - faire face à la découverte que la jeune soeur qui a fui la maison huit ans plus tôt est perdue à jamais. Il a besoin de réponses et la seule personne pouvant les lui donner est un jeune homme luttant pour se reconstruire. Mais il ne s'attendait pas à ressentir quelque chose de plus fort pour l'artiste torturé. Cole et Mace. L'un vit selon les règles, l'autre fait les siennes. L'un veut rendre justice par la loi tandis que l'autre veut utiliser son arme. Deux hommes, l'un lumière, l'autre obscurité, se retrouveront eux-mêmes et l'un l'autre lorsqu'ils seront obligés de collaborer afin de protéger Jonas d'un mal invisible qui ne reculera devant rien pour faire taire à jamais le jeune artiste. Mais les cicatrices de chaque homme sont profondes, si bien que la force de leur trio pourrait ne pas être suffisante pour les sauver...

05/2017

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Critique littéraire

De profundis. suivi de Lettres sur la prison

Installé ici dans cette sombre cellule, vêtu d'habits de forçat, ruiné, perdu de réputation, je m'adresse des reproches. Au cours de ces nuits inquiètes hachées par l'angoisse, au cours de ces interminables journées de souffrance, c'est à moi que j'adresse des reproches. Je me reproche d'avoir permis à une amitié dépourvue de toute dimension intellectuelle, à une amitié dont le but principal n'était pas la création et la contemplation de choses belles, de totalement dominer ma vie. Dès l'origine, un fossé bien trop large nous séparait. (...) Tu ne te rendais pas compte qu'un artiste, et particulièrement un artiste comme moi, c'est-à-dire un être dont la qualité de travail repose sur l'approfondissement de sa personnalité, a besoin pour que son art se développe d'une communauté d'idées, et d'une atmosphère intellectuelle faite de calme, de paix et de solitude. Tu admirais mon travail lorsqu'il était achevé ; tu aimais le succès éclatant de mes premières, et les brillants festins qui les suivaient ; tu étais fier, et c'était fort naturel, d'être l'ami d'un artiste aussi éminent ; mais tu étais incapable de comprendre les conditions requises par la production d'une œuvre d'art. (...) ma vie, dès l'instant que tu étais à mes côtés, fut entièrement stérile et, en termes artistiques, improductive. Et je dois dire avec regret que, hormis quelques courtes périodes, tu t'es trouvé constamment à mes côtés.

12/1991

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Art du XXe siècle

Les Secrets de Modigliani. Techniques et pratiques artistiques d'Amedeo Modigliani

Comment travaillait Amedeo Modigliani ? Dessinait-il avant de peindre ? Fabriquait-il lui-même ses couleurs ? Le peintre de Montparnasse d'origine italienne fonde une légende d'artiste maudit difficile à briser. Par le prisme de la science et de l'histoire de l'art, le musée du LaM a pourtant décidé d'en gratter le vernis et de partir à la recherche de ce qu'il se cache sous les millimètres de matière de ses oeuvres. Depuis 2018 et consécutivement à la grande rétrospective du peintre présentée en 2016 au LaM, le musée s'est associé avec le CNRS et le C2RMF (Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France) pour analyser scientifiquement 28 oeuvres des collections publiques françaises à partir notamment d'examens en fluorescence X et d'imagerie hyperspectrale. A la faveur d'avancées technologiques inédites convoquant physique et chimie, ce projet d'envergure a conduit à l'exposition Les Secrets de Modigliani dont cet ouvrage rend compte. Le lecteur est ici convié à percer les secrets de la pratique de l'artiste, pour découvrir par exemple que Modigliani s'était essayé au paysage plus tôt qu'on ne le pensait, comme le révèle l'analyse du portrait de Viking Eggeling, dont le personnage se trouve être vêtu d'un paysage ! Dévoiler les images sous l'image : voilà l'entreprise exaltante de ce livre qui nous prouve qu'il reste encore beaucoup à apprendre sur l'essence même de la création chez Modigliani et qui permet d'approcher - presque de toucher du doigt - l'artiste au travail.

06/2022

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Beaux arts

Constable

John Constable reste, cent soixante-cinq ans après sa mort, l'objet d'un malentendu. En Angleterre, après avoir été un artiste mal-aimé, il est devenu un véritable mythe : l'archétype du peintre anglais, celui dont l'œuvre, tel un miroir dans lequel une nation croit se reconnaître, aurait su saisir l'âme nationale de son pays natal. En France, sa réception oscille entre oubli et restriction. Oubli au profit du plus spectaculaire Turner. Restriction, enfin, qui fait souvent hâtivement classer Constable, " le père de notre école de paysage " (Delacroix), du côté du naturalisme. C'est contre ce double écueil, ce double aveuglement que s'est construit cet essai. En accordant une place centrale aux écrits de l'artiste et à leur confrontation avec l'œuvre peint et dessiné, il s'est agi de redonner à John Constable sa place centrale dans le romantisme européen : celle d'un homme qui fut autant un théoricien - à sa manière, empathique, subjective - qu'un praticien. Un homme qui n'eut de cesse, contre les attendus de la critique et les conseils de ses amis, de penser un art nouveau. Un art absolu, capable de révéler la part d'infini qui se cache dans le plus ordinaire des chemins de campagne du Suffolk, " là où personne ne se penche " pour aller l'y relever. À la fin de cet ouvrage est présenté, pour la première fois dans une édition française, le recueil de gravures conçu par Constable autour du Paysage anglais, accompagné des commentaires de planches rédigés par l'artiste.

10/2002

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Musique, danse

David Bowie. Une étrange fascination

Monstre sacré du rock, personnage fascinant, parfois inquiétant, David Bowie excelle depuis près de cinquante ans à brouiller les pistes. Artiste complet, à la fois mime et acteur, businessman (il a créé une banque et son nom est coté en bourse !), grand amateur d'art (il possède d'ailleurs une galerie), Bowie est un et multiple. L'auteur lève le voile sur les mystères de David Bowie et de son oeuvre tout en retraçant le portrait d'une époque. Il a choisi d'interroger le personnage à travers sa musique, depuis son premier single en 1967 jusqu'au dernier album, en passant parZiggy Stardust et les frasques glam. Disque après disque, pas à pas, le lecteur pénètre l'univers de l'artiste, ses influences (Warhol et Dylan pour Hunky Dory, Lennon pour Fame), ses parts d'ombre (fascination troublante pour l'ordre nazi, qui ira même jusqu'à lui faire dire dans la presse qu'Hitler est une rock star), ses dérives (alcools et psychotropes en tout genre), ses ambiguïtés (notamment sexuelles). Au détour des pages se croisent Mick Jagger, Iggy Pop, Andy Warhol, John Lennon, Bob Dylan, Lou Reed mais aussi Gilles Deleuze, Brion Gysin et ses comparses de la Beat Generation, ou encore Brian Eno. Le succès mondial de l'exposition David Bowie Is (Londres, 2013 ; Paris, 2015...) place une nouvelle fois l'artiste sous le feu des projecteurs. Ponctué de témoignages de première main, ce livre d'une richesse incroyable s'impose comme la biographie définitive de Bowie, «The last ever pop icon».

02/2015

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Photographie

Habiter le jour

Habiter le jour est une série de photographies prises au cours de plusieurs années depuis le studio de l'artiste donnant sur un carrefour au coeur d'un quartier dynamique de Beyrouth. Produit lors d'une période formative de la carrière de l'artiste, ce projet restitue les marques méticuleuses, presque compulsives d'une activité photographique à laquelle ses jours étaient consacrés. En cadrant et fixant les croisements d'anonymes passants, il enregistre un espace fait de textures, de lignes et de corps dans la ville de Beyrouth. Corps et véhicules se dirigent vers des destinations inconnues et des récits imprévus. Sans visages, ces figures marchent et projettent leurs ombres et sont figées à mi-mouvement, simultanément anonymes et objet d'une intime observation. En une référence à Following Piece (1960) de Vito Acconci - un projet photographique et cartographique suivant les voyages de passants non-identifiés à New York - Habiter le jour mobilise le regard observateur plutôt que la mobilité, esquissant les personnages ambulants et les véhicules pour composer ce qu'Acconci appelle un "plan" : un exercice réglé par lequel l'artiste s'abandonne aux restrictions de son plan et aux contraintes de ses personnages. Ainsi, Habiter le jour évoque aussi le négatif de ce qu'il dépeint, c'est-à-dire un observateur ou un participant invisible volontairement confiné, immobile, trouvant le repos dans une activité répétitive. Sa relation à l'espace de la maison qu'on ne voit jamais est marquée par un attachement qui contraste avec la transcription fugitive des sujets représentés dans ces images.

05/2018

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Littérature française

La Peuplade de mes Amours

Colin lo Trobadaïre (de son nom Nicolas Sègerie) est un musicien d'origine paysanne attiré depuis sa prime jeunesse par tous les instruments qui passent à sa portée : harmonica, flûte, accordéon, piano. Il écrit ses premières chansons vers l'âge de 12 ans sur l'orgue offert par un oncle. Il découvre la guitare avec l'animateur de colonies d'origine espagnole Fico Gomez. Il crée nombre d'expériences musicales, comme l'association "Autour du Piano d'Or" à Lyon, qui anime chaque jour le parc. Musicien bénévole des lieux de création hors des circuits commerciaux de la culture, il adopte le modèle des carnets de chants avec accords. L'artiste développe un mode particulier d'animation participative : à l'aide de classeurs, il fait chanter petits ou grand les textes de Brassens, Brel, Dassin, le Forestier... Entretenant ainsi une culture longtemps laissée de côté et préparant petit à petit ses propres chansons qui constituent ce recueil. Sa musique a beaucoup participé à révéler la sensibilité de l'artiste, susciter la rencontre et revisiter les amours, soulager les peines, restituer les militances qu'on voit transparaître dans ce gros carnet à l'usage des musiciens, fruit de quatre décennies de travail [1983-2021]. De formation scientifique, enseignant, chercheur indépendant, son activité d'artiste fut un temps mise de côté. Mais la nécessité de rehausser le moral, d'animer toutes sortes d'activités et de combattre l'époque devenue attristante par la montée des périls, Colin lo Trobadaïre réveille par ses chansons la tradition du troubadour.

01/2022

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Architecture

En perspective. Philippe de Gobert à la Villa Cavrois. Catalogue de l'exposition

Cet ouvrage de la collection propose une nouvelle rencontre entre l'art contemporain et le patrimoine. L'artiste belge Philippe De Gobert expose ses maquettes et ses photographies au sein de la villa Cavrois, oeuvre emblématique de l'architecte Robert Mallet-Stevens conçue entre 1929 et 1932 et classée monument historique en 1990. Cet ouvrage de la collection propose une nouvelle rencontre entre l'art contemporain et le patrimoine. L'artiste belge Philippe De Gobert expose ses maquettes et ses photographies au sein de la villa Cavrois, oeuvre emblématique de l'architecte Robert Mallet-Stevens conçue entre 1929 et 1932 et classée monument historique en 1990. Après avoir modelé quelques monuments d'architecture du XXe siècle comme la Cité radieuse de Marseille (Le Corbusier), la maison de verre (Pierre Chareau et Bernard Bijvoet), ou encore les immeubles de la reconstruction du Havre (Auguste Perret), Philippe De Gobert présente aujourd'hui sa vision des espaces intérieurs de la villa que l'on surnomme : le château moderne. Comme dans un ensemble de matriochkas, l'installation En perspective est un ensemble de scènes miniatures créées pour l'occasion, imitant et révélant une réalité souhaitée par l'artiste. Grâce à deux niveaux de lecture, on découvre d'abord un ensemble d'images accompagné d'un essai de l'architecte et historien Richard Klein, et d'une interview de Philippe De Gobert par Carine Guimbard, administratrice du monument. Une fois déplié, ce catalogue offre au lecteur une immersion totale dans l'exposition En perspective grâce à des photographies in situ.

08/2023

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Recueils de chansons

La peuplade de mes amours. Poésies pour facilement chanter, avec accords de guitare ou piano

Colin lo Trobadaïre (de son nom Nicolas Sègerie) est un musicien d'origine paysanne attiré depuis sa prime jeunesse par tous les instruments qui passent à sa portée : harmonica, flûte, accordéon, piano. Il écrit ses premières chansons vers l'âge de 12 ans sur l'orgue offert par un oncle. Il découvre la guitare avec l'animateur de colonies d'origine espagnole Fico Gomez. Il crée nombre d'expériences musicales, comme l'association "Autour du Piano d'Or" à Lyon, qui anime chaque jour le parc. Musicien bénévole des lieux de création hors des circuits commerciaux de la culture, il adopte le modèle des carnets de chants avec accords. L'artiste développe un mode particulier d'animation participative : à l'aide de classeurs, il fait chanter petits ou grand les textes de Brassens, Brel, Dassin, le Forestier... Entretenant ainsi une culture longtemps laissée de côté et préparant petit à petit ses propres chansons qui constituent ce recueil. Sa musique a beaucoup participé à révéler la sensibilité de l'artiste, susciter la rencontre et revisiter les amours, soulager les peines, restituer les militances qu'on voit transparaître dans ce gros carnet à l'usage des musiciens, fruit de quatre décennies de travail [1983-2021]. De formation scientifique, enseignant, chercheur indépendant, son activité d'artiste fut un temps mise de côté. Mais la nécessité de rehausser le moral, d'animer toutes sortes d'activités et de combattre l'époque devenue attristante par la montée des périls, Colin lo Trobadaïre réveille par ses chansons la tradition du troubadour.

02/2022

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Théâtre

Lafimela

L'action prend son appui sur un événement vrai relatif à la décriminalisation de certaines drogues. La pièce de théâtre est écrite en vers sur fond philosophique : tout s'en va en fumée. Cette expression suggère que tout est passager. Même la vie n'est que du vent... Mais le vent n'est visible que lorsqu'il déplace les nuages, soeurs jumelles de la fumée. Au coeur de la phrase il y a comme une loi : celle du mouvement perpétuel des choses et des gens. Il en résulte que le changement intervient en permanence. C'est que la planète tourne. Surtout, l'homme ne devrait jamais ignorer sa mortalité... Par ailleurs, il y a la tension existant souvent entre l'artiste charismatique jugé trop indépendant (donc dangereux) et la rigidité des autorités jalouses de sa popularité. Cette thématique dépasse largement les contraintes géographiques, raciales ou nationales. D'où l'entrée en scène de John Lennon, artiste anglais mondialement acclamé et assassiné à New York... D'où Ken Saro-Wiwa, dramaturge nigérien respecté localement et exécuté pour ses prises de position ayant poussé sa communauté au Nigeria à réduire des puits de pétrole en fumée... Qu'un chanteur-poète dans une île-Etat ait dû être éliminé révèle un phénomène portant un sens profond dans le jeu démocratique où le poète-artiste serait, selon l'auteur, un troisième acteur majeur, au même titre que l'élu par le vote et la presse libre. Les jeunes Etats devraient en être plus conscients. Mais, dans Lafimela, le plaisir du spectateur passe avant tout.

07/2014

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XVIIe - XVIIIe siècle

Pierre et Gilles. Les couleurs du temps

Pierre et Gilles subliment les tristes couleurs de notre temps en 47 nouveaux portraits enchantés. 47 oeuvres inédites du célèbre duo d'artistes Pierre et Gilles, introduites par des textes de Paul B. Preciado et Edouard Louis. Ce catalogue de 92 pages est édité à l'occasion de l'exposition éponyme qui se tient du 10 novembre au 30 décembre 2022 dans l'espace du 28 rue du Grenier Saint Lazare, Paris 3e. Dans ce livre, le couple célèbre pour ses portraits entre peinture et photographie, dévoile une nouvelle série toute en sensibilité, témoin des contradictions de notre époque, réalisée au cours des trois dernières années. A la manière d'un journal, l'exposition témoigne des soubresauts de l'actualité, de leurs nombreuses rencontres et leurs préoccupations les plus viscérales. Les oeuvres sensibles liées à l'actualité ukrainienne côtoient, par exemple, les références au cinéma des studios. Pierre et Gilles réinventent des personnages archétypaux : le prisonnier romantique à la Jean Genet, le SDF au grand coeur, le jeune dealer des banlieues, les mendiants angéliques et les marins nostalgiques. Les inconnus découverts sur Instagram voisinent avec leurs amis et quelques visages familiers comme ceux des acteurs Fanny Ardant ou Tahar Rahim. Les sujets religieux se déploient dans un climat subaquatique, où les déchets de plastique rejetés par l'océan accompagnent la descente aux enfers de créatures des ténèbres. Sans avoir l'air d'y toucher, Pierre et Gilles évoquent ainsi de nombreux débats qui traversent la société, des questions d'identité sexuelle en passant par les phénomènes d'exclusion sociale, la dépénalisation des drogues douces, la tolérance religieuse ou le réchauffement climatique. Ni illustration univoque, ni manifeste, leur oeuvre appelle à la nuance, à l'humour, à l'interrogation, dans une célébration émerveillée de la créativité et de la beauté. Les tableaux sont exécutés dans l'intimité de l'atelier à partir de décors grandeur-nature construits sur mesure. Après la séance de pose photo, orchestrée par Pierre, suit un lent travail de peinture effectué minutieusement par Gilles sur le tirage sur toile. Le résultat, une peinture-photographique artisanale et ambiguë, propose une vision du monde à la fois enchantée et troublante, où la sensualité des couleurs transfigure chaque sujet. L'introduction de Paul B. Preciado et un entretien des artistes avec Edouard Louis apportent un regard éclairant sur cette nouvelle phase de l'oeuvre de deux artistes mondialement reconnus.

12/2022

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Actualité médiatique internati

Arménie. Les enfants de la guerre

Pour répondre à la douleur des enfants d'Arménie, voici un beau livre mêlant leurs dessins et des lettres d'artistes et d'écrivains engagés pour que le bruit des bombes et les horreurs de la guerre cessent enfin. Marie-Claire Margossian est, après avoir été directrice des programmes de la chaîne Ciné+ Classic de Canal+ pendant quinze ans. Française jusqu'au bout des ongles, elle n'a pas oublié qu'elle est aussi arménienne. Une identité qu'elle a toujours portée en elle avec fierté, sans jamais l'interroger... jusqu'au jour où le conflit dans le Haut-Karabakh a éclaté. "Alors, on s'est souvenu de ce que voulait dire être arméniens, tel un second réveil. L'histoire semble se répéter et c'est le martyre de nos grands-parents, leurs récits de souffrance qui, cruellement, se rappellent à nous. Et on a crié notre douleur face à cette guerre sanglante. Chacun d'entre nous a retrouvé son âme d'enfant". C'est justement aux enfants d'Arménie que M. -C. Margossian a voulu donner la parole. Ceux qui ont vécu cette guerre dans leur chair. Qui ont perdu des proches, ont vu leur village attaqué ou bombardé. Elle a appelé les écoles une à une pour faire dessiner les élèves, afin qu'ils donnent vie à leur Arménie. Le dessin est là-bas une véritable institution. Les oeuvres de ces jeunes artistes âgés de 4 à 15 ans sont inoubliables. Elles mêlent les couleurs chatoyantes de l'Arménie à l'acier de la guerre et au rouge du sang. Arménie, les enfants de la guerre est ainsi la voix de ces enfants innocents touchés par la violence, dans une quasi-indifférence internationale. Peu de plumes vaillantes sont allées sur le terrain. Jean-Christophe Buisson a été l'une d'entre elles, aussi sa préface était-elle une évidence. A ses côtés, des artistes et intellectuels disent leur soutien à ces enfants du courage, dans des lettres poignantes et authentiques. Avec des contributions d'Antoine Agoudjian, Essaï Altounian, Ariane Ascaride, Serge Avédikian, Nicolas Aznavour, Youri Djorkaeff, Sophie Fontanel, Macha Gharibian, David Haroutunian, Pascal Légitimus, Andreï Makine, André Manoukian, Jacky Nercessian, Michel Onfray, Astrig Siranossian et Valérie Toranian. Trois euros par ouvrage vendu seront reversés et partagés entre l'Association Aznavour et Santé Arménie, qui soutiennent les victimes du conflit en Arménie.

09/2021

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Beaux arts

Les saisons par les grands maîtres de l'estampe japonaise

Grands voyageurs et passionnés de nature, Hokusai (1760-1849) et Hiroshige (1797-1858) ont révolutionné l'art de l'estampe japonaise dès la fin du xviiie siècle, en portant à son apogée le genre du paysage. Peuplant leurs vues de scènes de la vie quotidienne, ils se sont largement appropriés le thème des saisons, au coeur de la pensée japonaise depuis la fin de la période Yamato (250-710). Dès le vie siècle, les poètes s'emparent du sujet en lui associant une iconographie propre : la floraison des cerisiers devient le grand symbole du printemps et le soleil celui de l'été. L'automne appelle à la contemplation des feuilles d'érables et de la lune. L'hiver vient avec les premières neiges... Les artistes, largement influencés par le modèle chinois, s'approprieront ensuite cette vision simplifiée du cycle de la nature. Dès l'époque de Heian (794-1185) émergent de nouveaux genres liés au cycle de la nature, comme les peintures des quatre saisons, des douze mois de l'année et des lieux célèbres. Toutefois, c'est à l'époque d'Edo (1600-1868) que le thème de la nature connaît son plus grand succès avec l'estampe, et plus particulièrement avec le paysage, propice à la représentation des saisons. Avec les illustres Hokusai et Hiroshige en chefs de file, les artistes du paysage capturent toutes les variations de la nature, s'attachent aux scènes enneigées comme aux jardins de cerisiers ensoleillés, aux promeneurs luttant contre la pluie ou admirant les feuilles d'érables rougeoyantes. Ce genre leur survivra, au Japon mais également en Occident où il aura une influence considérable sur l'oeuvre des impressionnistes. Il renaîtra au début du xxe siècle, avec les derniers grands maîtres japonais du paysage et de l'estampe, et Hasui (1883-1957) qui s'attacha autant qu'Hokusai et Hiroshige à la représentation des saisons. Désormais, l'immuable cycle de la nature se fond dans un paysage moderne, bouleversé par les grands changements de la seconde moitié du xxe siècle. Hasui réactualise ce thème intemporel, encore aujourd'hui au coeur des préoccupations du Japon d'aujourd'hui. Ce petit coffret met à l'honneur ce sujet si cher aux Japonais en proposant une sélection des plus célèbres estampes, issues de l'oeuvre des plus grands artistes du paysage, de l'époque d'Hokusai à celle d'Hasui, et en les accompagnant d'un livret explicatif.

11/2018