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Etonnants voyageurs

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Critique littéraire

Ernest Renan. Simple chercheur de vérité

Libre-penseur, Renan fut sans nul doute l'un des plus grands prosateurs du XIXe siècle en même temps que l'un des esprits les plus originaux en matière politique autant que religieuse. "A la fois linguiste, historien, archéologue, artiste, philosophe", comme il se définit lui-même, ses propos sur l'islam, le christianisme ou la nation suscitent de multiples controverses. Grâce à de nombreux textes inédits retrouvés dans la presse, les bibliothèques et les archives, notamment celles de la collection Scheffer-Renan conservées à Paris au Musée de la vie romantique, l'auteur nous fait redécouvrir ce chercheur de vérité qui, à 25 ans seulement, ose remettre en question sa foi pour étudier toujours plus, réussit brillamment l'agrégation de philosophie et est déjà l'auteur d'un livre aussi dense qu'audacieux : L'Avenir de la science. La correspondance que Renan entretient avec sa soeur Henriette, qu'il chérit (la perte de leur père, très jeunes, les rapproche d'emblée), permet de suivre, comme un fil rouge, ses sentiments et ses doutes les plus intimes. Cette nouvelle biographie de Renan n'est ni une apologie ni un procès mené contre les détracteurs de sa pensée. Il ne s'agit que de relire cette oeuvre, considérable dans tous les sens du mot, d'en retracer l'histoire, d'en comprendre les implications. Nul doute que le lecteur soit saisi par l'étonnante modernité des questions soulevées dans cet ouvrage. Renan, contemporain du premier grand affrontement entre l'Allemagne et la France, n'a-t-il pas été l'un des premiers à prévoir leur réconciliation dans le cadre d'une communauté des nations européennes ?

02/2012

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Littérature française

Bon petit soldat

Être ou ne pas être. Être un secret inavouable, affublé d’un prénom impossible, une vie entre les lignes : une enfant cachée. Être la fille du président Mitterrand ou ne pas être du tout. Être la progéniture adorée à la maison, au sein d’un trio aussi idéal que mythique, mais n’être rien ailleurs – rien, nada, personne. Être la soeur, la belle-fille, la nièce, la cousine, et la tante, d’une ribambelle de frères, belle-mère, oncles, cousins et neveux qui, eux, ne savent pas qui vous êtes. Et puis soudain la lumière, pleins feux ; les flashs, le scandale. Être sa fille, enfin, officiellement. Un objet de curiosité, de suppositions, de préjugés, de rancoeur – ne vit-elle pas aux crochets de la République ? De harcèlement aussi, quand les paparazzi campent devant chez elle. Et puis devenir l’héritière morale. Le portrait craché. La représentante. Devenir lui, un peu. Mais jamais soi-même. Comment échapper à ce sortilège originel qui l’empêche d’être autre chose qu’un « bon petit soldat » ? Comment protéger ses propres enfants, comment leur transmettre un héritage à la fois si prestigieux et si tortueux, sans qu’ils en souffrent à leur tour ? C’est sous forme de journal que Mazarine Pingeot a choisi de transcrire ces réflexions, au fil des mois de la campagne présidentielle durant lesquels le combat personnel est sournoisement venu se mêler au combat politique. Reprenant le fil là où elle l’avait laissé il y a sept ans, concluant Bouche cousue sur l’espoir d’un lendemain meilleur, elle fait de son écriture, vibrante et exutoire, le lieu d’une étonnante introspection collective.

10/2012

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Psychologie, psychanalyse

La trahison. De l'adultère au crime politique

Il y a un paradoxe de la trahison : elle est susceptible de se manifester en de nombreuses circonstances, elle peut investir toute forme de lien (de la relation dans un couple aux relations politiques) mais elle est en même temps relativement absente des discours savants. Cette situation est d'autant plus étonnante qu'étudier la trahison permet de comprendre certains aspects de notre histoire et de notre vie quotidienne. Comme l'illustrent les diverses contributions à cet ouvrage, analyser la trahison nous permet d'interroger les rapports entre les individus et les ensembles dont ils sont membres. C'est là un moyen de questionner l'appartenance à un groupe et l'engagement, quelles que soient les époques ou les situations considérées. Cela nous renseigne aussi sur les formes élémentaires du politique et l'imaginaire qu'il charrie, hier comme aujourd'hui. Mais étudier et analyser la trahison permet également de comprendre comment les groupes sociaux réagissent aux situations potentiellement dissonantes et de saisir comment ils tentent de s'en prémunir afin de se maintenir et de perdurer. Enfin, la trahison est un bon révélateur des conventions et des normes qui régissent au quotidien nos rapports sociaux et en constituent l'invisible soubassement : parler de trahison, c'est aussi évoquer la confiance, la fidélité et la loyauté. En croisant les regards sur la trahison, en analysant les perspectives sur ses différentes expressions et représentations, mais aussi en jouant sur les situations et les façons de les considérer, cet ouvrage entend combler le déficit de connaissance qui prévaut actuellement sur cette thématique et les figures qui l'incarnent.

10/2010

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Pédagogie

Les musiques du monde. Avec 3 CD audio

Collection Mélomaniac Proposant une approche globale et sociologique de la musique, la collection Mélomaniac s'est construite sur l'idée forte de toujours placer l'oeuvre musicale, la vie instrumentale ou la pratique vocale au coeur de l'histoire des Hommes. Qu'il s'agisse d'un Pacific 231 d'Honegger illustrant le machinisme du début du XXe siècle, d'une présentation du didjeridoo en relation avec les cultures aborigènes en Australie, ou encore d'un chant sacré gdang des moines tibétains, vous trouverez dans les différents ouvrages Mélomaniac une réelle prise entre les faits musicaux et leur contexte d'existence. A lire, à regarder et à écouter, voici un merveilleux tour d'horizon des musiques dans le monde : de la salsa cubaine aux chants inuit, des cornemuses celtiques aux tambours africains, vous approcherez les pratiques les plus colorées de la planète ! Avec son ouvrage de 176 pages et ses 3 CD, ce coffret se présente comme un guide passionnément rédigé qui offrira à tous une aventure étonnante au coeur des peuples qui font la richesse musicale de l'Humanité : - 9 zones géographiques principales du monde, présentées à travers leurs populations, ethnies, langues, religions et patrimoines. Les zones : Europe, Afrique, Moyen-Orient, Asie Méridionale, Asie Orientale, Amérique du Nord, Amérique Centrale et Caraïbes, Amérique du Sud, Océanie. - 50 exposés autour des diverses cultures musicales rencontrées (chants scandinaves, polyphonies corses, fado portugais, musiques berbères, ragas indiens, gagaku japonais...) - 50 dessins originaux réalisés et 150 photographies - 1000 monuments et sites naturels référencés - 90 extraits musicaux illustrant la spécificité des musiques des pays du monde. Livre (176 pages) + 3 CD audio

06/2010

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Histoire de France

Les derniers cathares. 1290-1329

Ce n'est pas, comme on le croit souvent, à Montségur, en 1244, qu'a été écrasée l'hérésie cathare, mais dans la région de Pamiers et au début du XIVe siècle. En dépit de la sauvagerie de la répression, l'Inquisition a en effet continué sa besogne pour traquer les derniers croyants et les ultimes parfaits. Grâce au célèbre livre d'Emmanuel Le Roy Ladurie, qui a travaillé sur ce document exceptionnel, on connaît bien le registre d'Inquisition de l'évêque de Pamiers Jacques Fournier, plus tard pape à Avignon sous le nom de Benoît XII. A son tour l'historien britannique René Weis a été fasciné par le texte des interrogatoires subis par les habitants d'un village de l'Ariège, Montaillou. Il a mené son enquête aussi bien dans les archives, traquant dans les dépositions la moindre contradiction, allusion, la moindre confidence, que sur les sites mêmes. Ses recherches sur le terrain lui ont ainsi permis d'établir des cartes novatrices et son récit évoque chaque lieu indiqué - ou tenu secret - par les acteurs du drame. S'attachant cette fois aux destinées individuelles, il reconstitue avec une étonnante minutie l'itinéraire - qu'il soit religieux ou social - de plusieurs dizaines de Montalionais : vie matérielle, aventures amoureuses, voyages, relations de voisinage, jalousies, mœurs de la clandestinité pour les cathares, tout vient animer un tableau exceptionnellement vivant et captivant (une place particulière est accordée par le registre Fournier aux femmes, de la châtelaine à la servante). Ce véritable " retour à Montaillou " nous plonge dans un monde tout à la fois lointain, exotique, et proche, où l'hérésie et le drame côtoient la vie familiale, amoureuse, quotidienne.

09/2002

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Religion

L'espérance du cardinal

Il y a cinq ans, le cardinal et Olivier Le Gendre commençaient une discussion d’une étonnante franchise sur l’Église, son fonctionnement et ses principales prises de position jusqu’à la disparition de Jean-Paul II et l’élection dans un climat de panique de son successeur. Ces entretiens ont donné lieu à un ouvrage, Confession d’un cardinal, qui a suscité d’intenses débats dans la communauté catholique. Ces entretiens ont repris début 2010, mais le climat a changé : Olivier Le Gendre a frôlé la mort à cause d’une grave maladie et le cardinal s’est plongé encore davantage dans le monde des plus défavorisés. Leur ton est donc plus profond, plus spirituel. Peut-on encore avoir confiance dans le message de l’Église ? Ne s’est-il pas trop dénaturé pour avoir la capacité de revenir aux principes premiers des Évangiles et du Christ : attention aux plus démunis, humilité, charité… Le pouvoir de l’Église ne s’est il pas sclérosé à cause d’une hiérarchie vieillotte et accrochée à ses privilèges ? Benoît XVI est-il bien entouré ou, d’une façon plus générale, l’organisation de l’Église est-elle encore adaptée au monde actuel ? Faut-il donner plus d’autonomie aux églises locales ? Y a-t-il encore de l’espérance ?… Olivier Le Gendre doute, le cardinal est lucide : « Nous sommes dans une Église étrange, capable souvent du meilleur et nous laissant parfois surpendre par le pire.» Au cours de leur dialogue tout aussi passionné que calme, ce sont toutes les problématiques les plus profondes qu’ils exposent sans jamais fermer les yeux.

05/2011

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Littérature étrangère

American Music

Elle commençait à lire en lui, comme si elle pouvait donner du sens à ses nœuds, à ses tendons. Par moments, les membres, les muscles, les os de l’homme lui renvoyaient des visions. Le premier jour, alors qu’elle touchait sa cheville, était apparue à son esprit l’image d’une femme dans un puits de lumière sous l’eau, sa chevelure sombre flottant en apesanteur comme de l’encre. Puis sa main était remontée jusqu’au cou et elle avait vu d’autres apparitions. Des personnes qui se mouvaient en musique, couples scintillants sur une piste de danse. Jeune kinésithérapeute de vingt et un ans, Honor soigne Milo, vingt-quatre ans, un jeune soldat qui ne marche plus depuis son retour d’Irak. Quand Honor pose ses mains sur le dos brisé de Milo des images puissantes, étonnantes de réalisme, les envahissent. Reconstruisant le puzzle de ses origines à elle. Atteignant son âme à lui. À chaque contact, une intrigante symphonie d’histoires s’élève sous leurs yeux : celle de Joe et Pearl, un couple des années 1930 dont le mariage est menacé par l’arrivée d’une cousine et de ses envoûtants yeux verts ; celle d’une femme photographe dans les années 1960 et du vol de l’œuvre de sa vie ; celle d’une jeune fille qui décide de garder son enfant envers et contre tout ; et celle d’un amour interdit dans la Turquie du XVIIe siècle, à l’origine d’une musique emblématique de l’Amérique, le swing. Méditation sur l’amour et la mémoire du corps, American Music est une partition aux résonances intemporelles.        

01/2012

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Histoire internationale

La Crise de l'identité américaine. Du Melting-pot au multiculturalisme

Les Etats-Unis sont la terre d'élection des immigrés : c'est un pays d'accueil ouvert à tous, un singulier melting-pot où se mêlent les ethnies, les religions et les cultures les plus diverses. Cette nation plurielle ne s'est pas construite sans heurt ni violence. Car l'Amérique est aussi le pays de l'exclusion, du racisme et de la xénophobie. Allemands, Irlandais, Chinois, " Slavo-Latins ", Juifs, Hispaniques étaient chacun à leur tour jugés inassimilables... avant d'être tous assimilés. C'est ce paradoxe d'un pays à la fois fragmenté dans son tissu social et doué d'une étonnante capacité d'intégration que veut interroger cet ouvrage. Denis Lacorne restitue la richesse et les contradictions du multiculturalisme américain dont il explore l'histoire depuis trois siècles en révélant ce qu'elle a de comparable et d'incomparable avec l'expérience française. Il jette un éclairage neuf sur les débats qui n'ont cessé d'opposer les partisans de l'assimilation et tenants du pluralisme culturel. Il retrace depuis l'origine la tension entre tolérance et refus de l'étranger. Il raconte les destins contrastés des immigrants, depuis les premiers colons jusqu'aux Hispaniques et aux Asiatiques en cette fin de XXe siècle. Mais il fait aussi découvrir la complexité de l'idée même de melting-pot, des discussions qu'elle a suscitées, des passions qu'elle a déchaînées, des œuvres et des chefs-d'œuvre qu'elle a inspirés. Cet ouvrage donne toute la mesure de la crise actuelle de l'identité américaine, mais sans tomber dans les simplifications routinières des auteurs toujours prompts à blâmer l'Amérique faute de vouloir la connaître.

04/1997

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Pédagogie

Petite histoire de l'enseignement de la morale à l'école

Un fils d’instituteur et un ancien instituteur (tous deux romanciers) se sont rencontrés un jour dans les Cévennes. Ils se sont raconté des histoires d’école, et ils ont évoqué cette morale d’autrefois, cette formidable morale laïque et civique qui a sauvé la République et pour ainsi dire construit la France où nous vivons. La IIIe République, la guerre de 14, Vichy, la Ve, 1968… Dès son origine, l’école laïque et républicaine affiche fièrement sa volonté de former de "bons citoyens". L’éducation civique y pourvoit avec parfois une intransigeance stupéfiante. Mais sait-on seulement ce qu’elle a été, et comment et à quel prix elle fut efficace ? Si le propre des modes est de changer, elles font en matière de morale des mues étonnantes. Respect de l’autorité, de la famille, culte de la patrie, courage et sens du sacrifice, humilité et tolérance… Les mots sont les mêmes, mais ils ne recouvrent plus rien d’identique. Le passé de la morale, c’est aussi de grands silences révélateurs : la sexualité ou le racisme. Au fil des chapitres, Jean-Daniel Baltassat et Michel Jeury nous offrent un large choix d’extraits qui nous laisseront tantôt hilares, tantôt incrédules, et quelquefois, aussi, sauront nous émouvoir… Leur commentaire inspire toutefois une certitude : la morale est fille du temps. "Pourquoi les méchants sont-ils malheureux ? Et pourquoi l’homme bon est-il heureux ?". Si les "Hussards" de la République ont échoué à nous convaincre qu’ils détenaient la réponse à ces questions, peut-être leurs errements nous aideront-ils à mieux voir ce que l’école, aujourd’hui, peut encore tenter pour former de "bons citoyens".

09/2014

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Critique littéraire

Le courage N° 5 : Orphée retourne toi

Plus qu'une revue, Le Courage est un essai à plusieurs auteurs, puisque tous interviennent sur le même thème. Alternant chaque année un thème esthétique (" Littérature 2015 ") et un thème politique (" Les salauds "), 2019 est un millésime " esthétique " . Nous visons des temps d'injonction morale perpétuelle faite à l'art. L'art devrait en particulier représenter le " réel " . Quel " réel " ? Qui décide de ce qu'il est ? L'art devrait ne pas se retourner vers son passé, sa forme, son idéal, notion " élitistes " et donc odieuses. L'art devrait renier Orphée. Contre ces injonctions terroristes, les auteurs du Courage 5, qu'ils soient français, grecs, marocains, écrivains, musiciens ou chorégraphes, se retournent avec Orphée. C'est ainsi que le grand poète arabe Mohamed Bennis nous offre un " Orphée à Tanger " , que Charles Dantzig, revenant à la fiction, nous offre deux étonnantes nouvelles sur un homme qui choisit de mourir sur l'autoroute et sur un amoureux qui se soigne par le rire à Venise, qu'Adrien Goetz, en historien d'art qu'il est aussi, nous rappelle les métamorphoses du dieu des poètes, que Loïc Prigent, avec son esprit et son humour, fait un flash-back orphéïque anglais, que Sandrine Treiner, directrice de France Culture et essayiste, se rappelle qu'Orphée aujourd'hui peut être un cinéaste ukrainien emprisonné. L'artiste Enzo Mianes, les chorégraphes Pierre Rigal, Mithkal Alzghair nous donnent " leur " Orphée, de même que les musiciens (l' Orfeo n'a-t-il pas été le premier opéra ? ) Gluck, Offennbach et Catastrophe... Comme tous les ans, trois jeunes écrivains débutants clôturent la revue par leur première fiction.

05/2019

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Histoire de France

Robespierre

Le Géant de la Révolution, le Visionnaire, le Défenseur du Peuple et de la Constitution... Non ! L'un des premiers grands criminels contre l'Humanité, le paranoïaque organisateur de la Terreur, le politicien froid, sanguinaire et sans âme... cet homme, ce Janus, a enjambé un précipice entre deux fantasmagories. Mais qui est Robespierre ? Où le trouver ? Au sommet du panthéon ou dans le tréfonds de l'égout ? L'image de Robespierre est brouillée car trop souvent décrite à l'aune des combats présents. Il est du XVIIIe siècle agonisant, avec sa perruque poudrée et son habit élégant de petit marquis, son mélange inimitable d'archaïsme et de modernité. Cette grande biographie nous emporte d'Arras jusqu'aux Etats généraux, puis de la Convention à l'échafaud. On ne se lasse pas de faire ce voyage dans les convulsions de Paris, sous les cris de l'émeute, au milieu des violences inouïes, des fêtes, des discours, des rêveries patriotiques, dans ce monde écartelé entre le génie des Droits de l'Homme et les charniers de Vendée. La passion n'est pas seulement dans la truculence des événements, dans la grande fresque historique. La réflexion déborde du cadre de la biographie pour explorer les mouvements de fond : les mutations sociales, la réaction de l'homme face au bouleversement de la modernité, l'idée religieuse, le désarroi collectif devant la mort. C'est aussi par ce biais qu'il faut penser Robespierre. L'union de l'Histoire et de la psychologie collective permet désormais de porter un autre regard sur la Révolution française et d'expliquer l'étonnante rencontre entre la France et Robespierre.

09/2004

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Régionalisme

Chez nous. Département de l'Isère. Recueil de notes historiques et géographiques

Monographies des villes et villages de France En intitulant son ouvrage "Chez nous", le chanoine J.-B. Lanfrey invitait tous les amoureux du pays comme les amateurs d'histoire locale à redécouvrir le passé de leur région : l'Isère. Grâce à de méticuleuses recherches dans les travaux des historiens de la région et dans les documents d'archives, l'auteur a su rassembler une foule de passionnants détails sur l'histoire du pays. Cet ouvrage nous propose une notice précise sur chaque canton et un article complet sur de nombreuses communes, les villes et villages étant classés par arrondissements et par cantons. Nous redécouvrons ainsi les événements historiques qui marquèrent les lieux, les personnages importants, les sites et monuments témoins des époques passées. Nous trouvons également une foule d'informations sur le commerce et l'artisanat autrefois, les moeurs et traditions des habitants et d'étonnantes anecdotes pittoresques attachées aux gens et aux lieux. En 1931, Georges Letonnelier, archiviste du département et secrétaire perpétuel de l'académie delphinale écrivait : "Cette synthèse historique du département (...) sera vivement appréciée de tous ceux qui cherchent à se familiariser avec le visage de la petite patrie, et qui ont à coeur de mieux connaître son caractère, ses beautés, ses richesses, ses traditions, son histoire en un mot." Plus d'un siècle après sa parution, l'ouvrage de Lanfrey recueillait toujours les éloges des érudits les plus avertis en matière d'histoire régionale, c'est pourquoi nous avons choisi d'exhumer ce texte de qualité afin de le porter à la connaissance du grand public. Un passionnant ouvrage de référence qui saura séduire tous les curieux et tous les amateurs d'histoire locale.

01/1993

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Beaux arts

Histoire de la critique d'art

De façon étonnante, il n'existe pas d'histoire récente et complète de la critique d'art. La seule qui fut écrite, celle de Lionello Venturi, date de 1936. En dehors de cet essai général, on trouve des travaux concernant des périodes déterminées, mais aucun qui propose, comme l'ouvrage de Gérard-Georges Lemaire, une histoire des écrits sur l'art depuis les Grecs jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, en Europe et en Amérique. C'est à Denis Diderot qu'il revient d'avoir élevé la critique d'art au rang de genre littéraire à part entière. Cette consécration est le fruit d'une longue histoire qui commence avec l'Antiquité grecque et latine, se prolonge à la Haute Renaissance italienne, puis s'épanouit lorsque la naissance des Salons, à partir de la fin du XVIIe siècle, donne lieu à de libres commentaires des amateurs d'art. Au XIXe siècle, de nombreux écrivains rédigent leurs Salons ou font le portrait des artistes, ces derniers décidant souvent de prendre à leur tour la plume pour faire oeuvre critique. Cette relation étroite entre l'art et la littérature fait tache d'huile dans toute l'Europe et, plus tard, aux Etats-Unis. Au XXe siècle, la critique est profondément enracinée dans les moeurs. Parallèlement aux écrits des écrivains et des artistes, une presse spécialisée émerge et, avec elle, de plus en plus de professionnels. Le genre se diversifie et s'universalise. Cet ouvrage réinterroge, tout en retraçant son histoire, cette aventure de la pensée et du goût qui accompagna le développement de l'art occidental.

01/2018

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Histoire internationale

Carnets de clandestinité. Bruxelles, 1942-1943

A 16 ans, Moshé Flinker quitte les Pays-Bas avec ses parents et ses six frères et soeurs pour tenter d'échapper aux persécutions nazies. Arrivé à Bruxelles, complètement désoeuvré et sans repère, il commence à écrire son journal en hébreu. Il retranscrit des scènes de la vie quotidienne et suit très attentivement l'évolution de la guerre. Fin connaisseur de l'histoire juive et fort d'une foi profonde, ses écrits sont imprégnés de réflexions religieuses. Ils sont également animés de la conviction que la création d'un Etat juif sur la terre ancestrale est la seule réponse possible à une tentative d'extermination unique dans l'histoire. Il comprend aussi que la connaissance de la langue arabe est un élément essentiel de la coexistence future en Eretz Israël. C'est pourquoi il apprend l'arabe, seul, à l'aide de manuels achetés dans les librairies de la ville. Son Journal se termine le 19 mai 1943 par ces mots : "J'ai l'impression d'être mort. Me voici". Un an après, jour pour jour, le 19 mai 1944, suite à une dénonciation, il est arrêté et déporté à Auschwitz avec plusieurs membres de sa famille. Il disparaît des listes d'appel du camp de Bergen-Belsen le 20 janvier 1945. Ces cahiers, retrouvés après la guerre par ses deux soeurs, à Bruxelles, dans la cave de l'immeuble où avait vécu la famille, racontent avec force et acuité les angoisses spirituelles d'un jeune garçon juif, d'une étonnante maturité intellectuelle et politique, engagé dans une lutte pour la survie au coeur de l'Europe nazie.

02/2017

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Beaux arts

Reconstruire la France. L'aventure du béton assemblé, 1940-1955

C'est à un voyage à travers l'industrie naissante du bâtiment et l'architecture qui en résulte qu'est convié le lecteur. Il se voit proposer un inventaire raisonné d'une multitude d'inventions, mûries de chantier en chantier, concourant à la modernisation à marche forcée d'un secteur jugé arriéré à l'heure de réparer les dégâts de la guerre. L'urgence comme le défi que représente le relèvement du pays imposent la mise en oeuvre de procédés opérationnels inédits, le tout sous la férule de l'Etat. Dans ce contexte, l'essor fulgurant de la préfabrication ouvre la voie à des performances techniques et à des réalisations formelles inédites autour d'un matériau roi, le béton. Même si elle ne résume pas à elle seule la politique d'industrialisation du bâtiment, la préfabrication est le fruit d'une aventure technique sans précédent. Aventure marquée par une profusion de procédés nouveaux et par une ingéniosité étonnante de conception, qui témoigne de la richesse et de la vitalité de la culture constructive française d'alors. Dans cette effervescence où l'immense majorité des acteurs pensent procédés, fabrication et chantier, l'architecte, qui voit son rôle redéfini, l'ingénieur, l'entrepreneur, le technicien et l'ouvrier éprouvent une fascination sans bornes devant les processus de fabrication et de montage, le mouvement des grues, le va-et-vient des camions, le démontage et remontage des coffrages, le rythme des coulées. Cependant, au-delà de la griserie que suscite ce «ballet mécanique», une partie des architectes s'inquiète des excès possibles d'une rationalisation trop absolue.

03/2015

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Actualité et médias

La République des copains

La compétence comme seul critère ? Le talent comme unique motif de nomination ? La vertu comme CV ? On aimerait le croire dans l'attribution des postes-clefs du pouvoir. On aimerait rêver que les préfets, les responsables de la police, les membres du Conseil d'Etat ou de la Cour des comptes, les ambassadeurs, les patrons des entreprises publiques..., soient uniquement choisis selon leurs aptitudes et qualités. On aimerait... mais on se berce d'illusions. Car est-il vraiment si loin le temps où l'empereur Caligula nommait son cheval au poste de consul, quand on voit comment nombre de nominations se font, aujourd'hui en France, par copinage pur et simple . Depuis 1981, la France est entrée, sans l'avouer, dans l'ère des nominations politiques. Aide-moi et je te trouverai un job bien rémunéré. Porte ma couleur partisane et tu seras généreusement payé de retour. Soutiens mes idées et tu décrocheras une fonction qui nous servira par la suite. A gauche comme è droite, de Mitterrand à Chirac en passant par Rocard, Balladur, Juppé et Jospin, on a pris goût aux ,renvois d'ascenseur en tous genres, aux affinités avec le pouvoir en place, aux remerciements pour services rendus... Cette dérive démocratique, Gilles Gaetner la passe au crible sans complaisance. En plongeant dans les coulisses des vingt-cinq dernières années de notre République, anecdotes et histoires étonnantes à l'appui, il brosse un tableau peu reluisant de la France d'en haut, de très haut même. Et révèle les dessous d'une " République des copains x où règnent en maîtres les petits arrangements entre amis.

10/2005

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Pédagogie

Le désastre de l'école numérique. Plaidoyer pour une école sans écrans

Pendant que certains cadres de la Silicon Valley inscrivent leurs enfants dans des écoles sans écrans, la France s'est lancée, sous prétexte de " modernité ", dans une numérisation de l'école à marche forcée – de la maternelle au lycée. Un ordinateur ou une tablette par enfant : la panacée ? Parlons plutôt de désastre. L'école numérique, c'est un choix pédagogique irrationnel, car on n'apprend pas mieux – et souvent moins bien – par l'intermédiaire d'écrans. C'est le gaspillage de ressources rares et la mise en décharge sauvage de déchets dangereux à l'autre bout de la planète. C'est une étonnante prise de risque sanitaire quand les effets des objets connectés sur les cerveaux des jeunes demeurent mal connus. C'est ignorer les risques psychosociaux qui pèsent sur des enfants déjà happés par le numérique. Cet essai s'adresse aux parents, enseignants, responsables politiques, citoyens qui s'interrogent sur la pertinence du " plan numérique pour l'école ". Et s'il fallait au contraire faire de l'école une zone refuge, sans connexions ni écrans, et réinventer les pistes non numériques du vivre-ensemble ? Philippe Bihouix, 44 ans. Ingénieur centralien, il a travaillé dans différents secteurs industriels comme ingénieur-conseil ou à des postes de direction. Il est l'auteur de L'Age des low tech, vers une civilisation techniquement soutenable (Seuil, Prix de la Fondation d'Ecologie Politique 2014). Il a deux enfants. Karine Mauvilly, 38 ans. Historienne et juriste de formation, diplômée de Sciences Po Paris, elle a été journaliste puis enseignante en collège public, poste d'observation privilégié de la mutation numérique en cours. Elle a trois enfants.

08/2016

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Littérature française

Pharmakon

Le troisième roman d'un surdoué de la littérature. Olivier Bruneau nous donne un roman cette fois-ci d'une sobriété radicale. Pharmakon nous plonge dans une contrée jamais nommée, semi désertique. Un mercenaire, en proie aux doutes et à une veillée sans fin, est à l'affût de rebelles insaisissables et d'un sommeil impossible à trouver. Isolés dans un pays déchiré par la guerre, retranchés dans leur camp, des mercenaires au service d'une entreprise privée ont pour mission de protéger une raffinerie de pétrole. L'un d'eux, tireur d'élite, reçoit un traitement expérimental qui doit lui permettre de rester sans sommeil plusieurs jours et nuits d'affilée, afin d'optimiser ses performances. Soumis à la solitude de cet état de veille artificiel, et à la menace fantôme d'ennemis toujours cachés, il vit contre la nuit, dans un paysage de plus en plus hypnotique, et une tension toujours plus dense. Quand Olivier Bruneau joue avec nos obsessions et la littérature, cela donne des choses toujours étonnantes. Lorsqu'il décide d'aborder notre rapport au sexe, il conçoit un pastiche fou, qui amuse les critiques les plus féroces : Dirty Sexy Valley (2017). Lorsqu'il interroge notre rapport aux intelligences artificielles et à l'amour, il change de genre et imagine un roman SF, finaliste du prix des Utopiales : Esther (2020). Et lorsque, pour son troisième livre, il s'inquiète de nos obsessions pour la performance et nos nuits sans sommeil, il change encore de registre et écrit Pharmakon, roman d'une épure littéraire radicale. 3 livres, 3 mondes, 3 écritures : 1 auteur à découvrir.

04/2022

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Vie religieuse

Frères en Saint-Dominique. Frères convers, frères coopérateurs

Dans les couvents dominicains, vivent des frères laïcs. On les a appelés convers, lais ou laïcs puis coopérateurs. Ils sont une présence invisible et pourtant indispensable. Voici le premier livre qui raconte leur histoire Qui sont les frères coopérateurs, anciennement appelés convers ? Ce livre invite à découvrir ces religieux, fils de Saint Dominique, qui ont choisi de servir sans devenir prêtres. Essentiels à la vie de leurs communautés, ils ont longtemps été négligés par l'historiographie officielle. Cet ouvrage sans précédent rend pleinement justice à leur vocation. Il donne également à découvrir leur spiritualité qui est d'une étonnante actualité. Il s'adresse à toutes celles et tous ceux qui s'intéressent à l'Ordre des Prêcheurs, qui s'interrogent aujourd'hui sur le statut des laïcs dans l'Eglise, qui cherchent à rencontrer le Christ. Car, ainsi que l'écrit dans son avant-propos le frère Bruno Cadoré, ancien Maître de l'Ordre, la mission des dominicains " n'est pas un programme d'action stratégique à appliquer par ses membres mais une mission qui se dévoile à travers la manière dont les personnes assument - dans leur chair, leurs paroles et leurs actes - la part qu'elles prennent à ce service "pour le salut des âmes'. Derrière les nombreuses figures évoquées dans ce livre, nous pouvons entrevoir les frères qui sont restés plus "anonymes'. L'un de ses mérites, et non le moindre, est d'éveiller en chacun des prêcheurs comme en chacun des lecteurs le désir de participer à une aventure où se laisse entendre le murmure ténu d'un appel de la grâce. "

01/2023

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Critique littéraire

George Sand et la Creuse

Sa vie durant, George Sand tissa de nombreux liens avec la Creuse. À commencer par une histoire d'amour, celle qui la lia pendant deux années de vive passion à son compatriote Jules Sandeau. Elle retrouvait le jeune homme, alors timide et inexpérimenté, en lui donnant rendez-vous dans le petit pavillon de l'Astronome, sur le bord de la route de Châteauroux. Et le monde bien pensant de La Châtre s'émut d'autant plus de cette idylle que George était encore unie par les liens du mariage à son époux, Casimir… On ne saurait cependant réduire à cette liaison le grand amour que George Sand éprouva pour sa chère province. Dans son oeuvre, ainsi que s'applique à le démontrer ici Brigitte Rastoueix-Guinot, force détails à l'appui, la Marche et le Berry sont beaucoup plus qu'une toile de fond romanesque. Les personnages qui peuplent l'univers sandien sont fortement typés et les circonstances géographiques et historiques ne sont jamais fortuites. Pour autant, la Bonne Dame de Nohant n'a pas borné son regard à la ligne de l'horizon, si bien que la Creuse et les Creusois qu'elle nous permet de rencontrer de chapitre en chapitre, sont des espaces et des personnages universels. Brigitte Rastoueix-Guinot a patiemment retrouvé le fil de cette vie peu ordinaire et elle a su peindre, à travers maintes rencontres, le portrait d'une femme étonnante. Une femme qui a probablement puisé le meilleur d'elle-même dans ce terroir profond et mystérieux, dont Nohant demeure, entre Marche et Berry, l'immuable centre de gravité.

06/2016

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Résistance

La formidable histoire d'Alexandre Glasberg. Résistant, pionnier social, prêtre non-conformiste

Qui était le "formidable" Alexandre Glasberg ? Un émigré juif de l'ex-Empire russe arrivé en France en 1932, devenu prêtre catholique à Lyon. Un polyglotte qui comptait le yiddish parmi ses langues courantes. Un homme d'une audace étonnante qui a sauvé de nombreux Juifs de la déportation pendant l'occupation allemande de la France. Après avoir échappé de justesse aux griffes de la Gestapo à Lyon en 1942, il réapparaît sous un nom d'emprunt, curé d'un village du Tarn-et-Garonne le jour, résistant actif la nuit. Après la Libération, il s'installe à Paris et fonde une association pour aider les survivants des camps et les personnes déplacées par la guerre. Cette association est ensuite devenue le COS, en créant des maisons de retraite, des centres pour handicapés et des centres d'accueil pour les demandeurs d'asile. Une combinaison unique de services, éclairée par une éthique exigeante : "Tout faire pour la personne, ne rien faire à sa place", très en avance sur son temps. Quarante ans après le décès de l'Abbé, la Fondation COS Alexandre Glasberg est restée fidèle aux valeurs de son fondateur tout en développant largement ses activités. L'abbé Glasberg était une figure fascinante, un esprit libre, dynamique, aux multiples facettes, impossible à catégoriser : prêtre sans être homme d'institution, francophile ardent et défenseur passionné des réfugiés, sioniste engagé mais défendant le peuple palestinien, socialiste étranger aux débats doctrinaux, à la fois très sociable et très réservé. Ce livre retrace les moments clés de sa vie extraordinaire et met en lumière sa personnalité envoûtante.

04/2021

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Romans policiers

Max et les ferrailleurs. Les Cahiers rouges

L'inspecteur Max, gueule cassée alcoolique à la gâchette facile, exaspéré par les braquages incessants, entend user de méthodes peu orthodoxes pour endiguer la vague de violence qui s'abat sur le Paris des années 1960. L'intrigue de ce roman à suspense est particulièrement originale. Il ne s'agit pas d'arrêter des assassins ou d'élucider un meurtre, mais au contraire de susciter le crime. Comme un marionnettiste, " Max le Fou " manipule une bande de voleurs de cuivre sans envergure pour les pousser au hold-up, afin de pouvoir les arrêter triomphalement au jour et à l'heure dite, en flagrant délit. A l'origine du film culte de Claude Sautet, avec Michel Piccoli et Romy Schneider, le roman Max et les Ferrailleurs de Claude Néron paru chez Grasset en 1968, l'une des plus belles réussites du polar à la française. On y retrouve ce Paris voyou haut en couleur, avec ses petites frappes teigneuses, ses prostituées à la langue bien pendue, ses " professionnels " brutaux et cruels et, bien sûr, ses policiers cyniques prêts à tordre le droit pour arriver à leurs fins. S'il y a du Audiard dans cette oeuvre aux dialogues drôles et pittoresques, il y a aussi un peu de ce Nouveau Roman, en train de prendre son essor dans les années 60. Les courses-poursuites, les fusillades sont l'occasion de plongées psychologiques étonnantes et de réflexions subversives sur la violence et les conséquences sociales du colonialisme français. " Il ne fallait pas leur donner un fusil " , répète sempiternellement Max, en pensant à ces anciens soldats devenus des gangsters, puis lui-même ouvre le feu sans états d'âme, en " professionnel " .

01/2023

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Sciences politiques

Les principes de la paix

Jean Longuet anime pendant la Première Guerre mondiale un courant pacifiste et internationaliste qui veut lier défense de la nation agressée et recherche d'une paix rapide et juste, en fidélité aux principes du socialisme international. Son courant "minoritaire" devient majoritaire en octobre 1918 au sein du Parti Socialiste. Dès lors, directeur du Populaire de Paris, il s'efforce de reconstruire le socialisme en France et dans le monde. Longuet dénonce le traité de Versailles. S'opposant aux solutions de force, y compris celles du système colonial, il revendique aussi bien l'héritage démocratique et socialiste (Marx, Jaurès) que celui du libéralisme (Renan, Gladstone), actualisés par Keynes, Liebknecht et Lénine. Etonnante pour notre regard contemporain, cette synthèse est typique du "moment 1919". Elle ne débouche pas alors, mais informe toujours aujourd'hui le souhait d'une organisation planétaire rationnelle. Au discours prononcé contre le traité de Versailles à la Chambre des députés le 18 septembre 1919, aussi important par ses analyses propres que par les interruptions de ses adversaires en défense des thèses nationalistes ou colonialistes, le présent ouvrage réunit une large sélection d'articles, datés de novembre 1918 à février 1920, parus dans L'Humanité et Le Populaire de Paris, présentant au jour le jour les commentaires de Longuet face aux bouleversements en cours : révolution russe, allemande, hongroise, autrichienne, revendications irlandaises et polonaises. Une tentative de reconstruction de l'Europe et du monde, inscrite dans les circonstances de l'époque, mais dont la pertinence s'est sans doute renforcée depuis la fin du bloc soviétique. Une lecture donc pour 1919 et pour 2019...

06/2019

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Religion

Le Dieu de Jésus. Etude exégétique

Comment Jésus parle-t-il de Dieu ? Quelle est l'image de Dieu qui se dégage de sa prédication ? Dans quelle mesure cette image est-elle fidèle à celle que nous livrent l'Ancien Testament et le judaïsme ancien ? Pour tenter de répondre, au moins indirectement, à ces questions, il faut examiner de près les vestiges de la prédication de Jésus, les dits et les paraboles. L'auteur mène cet examen en utilisant les méthodes de la critique littéraire et historique. Dans la première partie, il présente le dossier et montre comment la perception de Dieu comme fidèle et sûr commande en profondeur la prédication de Jésus. La deuxième partie, consacrée au thème de la paternité divine, est sans doute la plus importante de l'ouvrage. Jésus n'a pas innové en désignant Dieu comme le Père, mais il privilégie délibérément le nom du Père et, pour lui, la paternité se manifeste moins dans l'autorité que dans la radicale bonté. La manière simple et directe de parler de Dieu qui caractérise Jésus culmine dans l'emploi de Abba, terme qui traduit l'étonnante proximité du Dieu de Jésus. L'étude détaillée du précepte de l'amour des ennemis et de la parabole des ouvriers de la vigne, objet de la troisième partie, fait ressortir que Jésus a mis délibérément en relief le paradoxe de l'amour privilégié de Dieu pour ceux qui ont le plus besoin de lui et qui, selon les normes reçues, en sont le plus loin. Jésus se fait ainsi le prophète d'un Dieu différent, qui déjoue les attentes et déconcerte.

04/1987

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Littérature française

La mort viennoise

Vienne, 1679. Un univers féroce et vulnérable, tout frémissant de cette sensualité qui naît du frôlement incessant de la mort. Trois figures centrales : le prince Balthasar ; sa femme Eléonore et leur fils Johannes dressent sur ce décor baroque et funèbre leurs désirs, leurs hantises, leurs rêves de vie. Mais le principal personnage de ce livre, c'est Vienne, la Vienne du XVIIe siècle et l'empire dont elle est le symbole. Le plaisir et la mort s'y mêlent, l'un masquant l'autre sous les dorures, les divertissements et les étreintes. Dans ce grand bouillonnement d'une ville quasi mythique et d'une société ébranlée par une fièvre proche de la démence, la peste surgit. Sommet d'un sabbat dont Vienne est le théâtre. Tandis que Johannes apprend tout ensemble la vie, l'amour, la mort, et qu'Eléonore découvre la "petite mort" de la volupté, les habitants de Vienne, sous la menace de la peste, tombent dans une hallucination érotique, mystique, meurtrière... Le très beau roman de Christiane Singer brasse tous ces éléments intensément dramatiques avec une sûreté, une acuité, une ampleur ; et en même temps une richesse de métaphores, qui confirment un prodigieux tempérament d'écrivain. "Dans la puissance d'évocation, et l'intensité de la pensée, certaines pages ne sont pas loin d'égaler l'admirable oeuvre au noir de Marguerite Yourcenar Jean-Michel Royer/Le Point Un sens remarquable du détail... Une étonnante habileté... Un rythme qui fait de ce livre une baroque pavane, luxurieuse et funèbre... Christiane Singer affirme avec une éblouissante maîtrise l'originalité et l'ampleur de son talent". Pierre Kyria/Le Monde

03/2022

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Critique littéraire

Le bel âge. Fragments d'"Histoire de ma vie"

"Le bel âge" : quand le vieux Casanova songe à sa jeunesse, c'est en ces termes. L'expression est mélancolique, mais non le récit. L'Histoire de ma vie n'embaume pas les jeunes années : elle en restitue la fraîcheur. Casanova évoque ses fredaines sans regret ni jugement. "Ce sont des folies de jeunesse. Vous verrez que j'en ris, et si vous êtes bon, vous en rirez avec moi." L'Histoire de ma vie a connu bien des mésaventures éditoriales. Le manuscrit autographe est désormais conservé à la Bibliothèque nationale de France, et la Pléiade en prépare une édition intégrale. De cette édition Le bel âge offre l'avant-goût. On y suit le chemin qui mène de Bettine à Henriette en passant par Lucie et Christine, sans compter celles dont le nom s'est perdu, et de Venise à Padoue, à la Calabre, à Constantinople, où "le vêtement oriental ne dérobe rien à la cupidité", et à Paris, qui est une fête. Au Palais-Royal, à l'Opéra, au bordel ou à la Cour, Giacomo est vénitien comme l'Usbek de Montesquieu était persan ; il s'étonne de tout, et sa candeur madrée (ou est-ce une hardiesse candide ? ) fait merveille. Mme de Pompadour se retire "pour rire tout à son aise". Mais bientôt l'horizon s'obscurcit. Trop de libertinage impatiente Venise. Messer Grande, le chef de la police, met la main sur "l'infracteur" et l'emprisonne "sous les Plombs", où il passera quinze mois avant de réussir une évasion d'anthologie : étonnante aventure, récit haletant. Casanova a trente et un ans. Il s'exile. Le bel âge prend fin.

11/2011

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Histoire des idées politiques

Le vote des Européens. Vingt-trois ans d'élections nationales en Europe

Préface de Dominique Reynié Déclin des partis de gouvernement, de gauche comme de droite ; apparition de nouveaux clivages (environnementaux, identitaires, etc.) mis à l'agenda par de nouvelles formations politiques ; essor du populisme et montée des extrêmes ; tendance croissante à l'abstention : telles sont les grandes lignes de force qui sous-tendent la vie politique des Etats européens. Le livre de Corinne Deloy propose un recensement des élections nationales organisées au sein des pays de l'Union européenne depuis 2001. Il présente les résultats de chacun des scrutins, accompagnés d'une description des forces en présence ainsi que des thèmes qui ont dominé la campagne. Sources d'informations uniques sur la vie politique du premier quart du xxie siècle en Europe, ces chroniques électorales mettent en lumière les mutations récentes de nos démocraties. Elles révèlent l'étonnante convergence des nations et l'européisation des vies politiques nationales des Etats de l'Union. Enfin, elles confirment la fragilisation de la démocratie, en Europe comme ailleurs dans le monde. Chargée d'études à Sciences Po, Corinne Deloy a travaillé au Nouvel Observateur. Rédactrice de l'Observatoire des élections en Europe, elle contribue chaque année au Rapport Schuman sur l'Europe. L'état de l'Union, publié par la Fondation Robert Schuman, et sous la direction de Dominique Reynié, à l'ouvrage annuel L'Opinion européenne, publié par la Fondation pour l'innovation politique. Corinne Deloy a notamment publié 2002-2012 : Les évolutions politiques en Europe ; Les élections européennes de juin 2004 avec Dominique Reynié et Elections européennes 2009 : analyse des résultats en Europe et en France avec Pascal Perrineau et Dominique Reynié.

04/2024

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Biographies

A la recherche de Céleste Albaret. L’enquête inédite sur la captive de Marcel Proust

Longtemps encore, le nom de Céleste Albaret sera associé à celui de Marcel Proust, qui la nommait "mon amie de toujours" et lui avait déclaré : "Sans vous, je ne pourrais plus écrire". Entrée à son service en août 1914, elle y restera jusqu'au dernier souffle de l'écrivain. Si la légende dorée de "la servante au grand coeur" est bien connue, l'histoire de la véritable Céleste, muse et inspiratrice, demeurait inédite. Le hasard - ou est-ce la providence ? - a décidé de la rencontre improbable entre cette belle jeune femme tout juste arrivée de sa Lozère natale et "Monsieur Proust" . Entre eux, le coup de foudre est immédiat, la fascination réciproque . Plus rien ne pourra les séparer : Céleste sera de tous ses jours et ses nuits, de tous ses secrets ou presque... En 1922, la mort de Marcel la laisse comme apatride, étrangère parmi les siens, incapable de s'adapter à la vie ordinaire. Elle deviendra la témoignante, incarnation de l'écrivain dès les années 50 pour tous les aficionados. S'appuyant sur des archives originales et sur l'abondante correspondance proustienne, Laure Hillerin a mené une enquête rigoureuse et fouillée. Pas à pas, elle fait revivre l'héroïne, vive, nature, dont le quotidien avec Proust sera l'un des temps forts du récit ; la biographe bouscule les stéréotypes pour dessiner le portrait d'une femme étonnante, un portrait d'autant plus nécessaire qu'il participe d'une extraordinaire aventure humaine : l'écriture de la Recherche, oeuvre majeure du XX ? siècle. Après la comtesse Greffulhe, l'ombre des Guermantes, voici, enfin retrouvée, Céleste "Albaretine" ...

02/2024

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Histoire antique

Au coeur de l'histoire antique

Douze portraits de grandes figures antiques, de Néfertiti à Néron. Périclès, Socrate, Spartacus, Cléopâtre... Voilà des noms qui nous semblent bien familiers ! Nous avons appris leurs destins hors normes et leurs faits d'armes à l'école, et ne les avons jamais oubliés depuis. Qui ignore que Cléopâtre, souveraine d'Egypte mais aussi amante de César puis de Marc Antoine, serait morte à cause de la morsure d'un serpent ? Ou encore que Périclès, l'un des plus grands adversaires de Sparte, était l'une des figures de proue de la démocratie athénienne ? Malgré tout, ces personnages mythiques restent nimbés de mystère et ont encore beaucoup de choses à nous révéler... Qui sait, par exemple, que le pharaon Ramsès II, dont le règne d'une étonnante longévité (plus de soixante-six ans) fut marqué par des réalisations incroyables (les temples d'Abou Simbel, notamment) et des victoires militaires importantes (contre les Hittites, surtout), fut l'un des rois les plus incestueux ? En effet, il épousa plusieurs de ses filles et peut-être même une de ses petites-filles ! A travers une galerie de portraits enlevés, Virginie Girod, conteuse hors pair, nous prend la main et nous invite à plonger au coeur de l'Antiquité et de ses secrets. De l'Egypte ancienne à Rome, en passant par la Grèce et Byzance, elle retrace les destins de douze personnages illustres. Ses récits, qui ont déjà conquis ses auditeurs dans " Au coeur de l'histoire " sur Europe 1, feront ici le bonheur de ses lecteurs fidèles et de tous les passionnés. Sommaire Egypte Néfertiti Ramsès II Cléopâtre Grèce Artémise Ire Périclès Socrate Rome Spartacus Auguste Ovide Néron Julia Domna Byzance Théodora

06/2024

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Géographie

Terra Forma. Manuel de cartographies potentielles

Ce livre raconte l'exploration d'une terre inconnue, la nôtre. A la suite des voyageurs de la Renaissance partis cartographier les terra incognita du Nouveau Monde, Terra Forma propose, cinq siècles plus tard, de découvrir une autre Terre, ou plutôt de redécouvrir autrement celle que nous croyons si bien connaître en partant du constat que si les transformations récentes des conditions d'habitabilité du monde sont si difficiles à percevoir, c'est parce que les représentations disponibles sont trop abstraites, lointaines, et dans une certaine mesure trop stables. En proposant une extension du vocabulaire cartographique, ce livre est un manifeste pour l'imagination géographique, et, ce faisant, politique. Si certains des phénomènes auxquels nous assistons (érosion des sols, épuisement des ressources, accélération des espaces-temps urbains, intensification des zones polluées) nous échappent par leur échelle, leur durée, leur ampleur, c'est par le développement de nos techniques de représentation que l'on peut espérer mieux les comprendre. En mettant en "cartes" certaines propositions des sciences du Système-Terre et de la pensée écologique contemporaine, Terra Forma permet de mieux saisir leur portée politique. Les sept chapitres du livre sont des points de vue sur la réalité, de possibles visions du monde esquissées par différents prismes, comme autant d'instruments optiques : par les profondeurs, par les mouvements, par le point de vie, par les périphéries, par le pouls, par les creux, par les disparitions et les ruines. Ils produisent des savoirs situés, incarnés. Ecrit sur le mode du récit d'exploration, ce livre se veut aussi un manuel de dessin, dont on pourra essayer les techniques sur divers terrains dans le but de constituer progressivement et collectivement un atlas d'un nouveau genre. Travail expérimental à six mains, Terra Forma est le résultat d'une expérience collaborative entre deux architectes dont la pratique se trouve à la croisée des questions de paysage et de stratégie territoriale (Alexandra Arènes et Axelle Grégoire) et une historienne des sciences (Frédérique Aït-Touati). Terra Forma réunit l'histoire spatiale, la représentation cartographique, la conception projective pour tenter de renouveler notre imaginaire géographique et nos manières de voir et de comprendre un monde en plein bouleversement.

04/2019