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Carole Pajot

Extraits

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Poésie

Le gène du garde rouge. Souvenirs de la révolution culturelle

"A ce jour, en Chine et dans la diaspora chinoise, ce livre est sans exemple. Autant par ce qu'il dit que par la forme choisie pour le dire. C'est un témoignage violent, éprouvant, qui ne s'attarde pas, mais n'omet aucun détail. C'est une épopée sans apprêt qui déploie ses séquences en rafale, sans se soucier de reprendre souffle, comme s'il s'agissait, à cinquante ans de distance, de ne pas perdre un instant. Car ces Souvenirs de la Révolution culturelle se donnent en urgence et utilisent la scansion poétique afin que les infamies, les meurtres, les tortures, les règlements de compte et les traquenards de la survie restent sur le qui-vive. Excepté les suppliciés, personne ne sort indemne de ce chaos collectif. L'auteur pas plus que quiconque. Il fut à la fois victime et coupable, et l'impact de sa parole tient à cet aveu. Persécuté (le cadavre de son père jeté aux ordures et sa mère à mendier dans les rues), il ne cache rien de son embrigadement progressif, de l'irruption, voire de la révélation, dans sa conscience et dans son corps, de ce terrifiant "gène du garde rouge" dont il sait qu'il ne se débarrassera jamais tout à fait, quelque remords, volonté ou désir qu'il en ait désormais. Luo Ying signe ici un texte d'une lucidité sans faille, dont la visée manifeste est d'en finir au plus vite avec l'amnésie institutionnalisée de Pékin à Shanghai, de Yinchuan à Hong Kong. Sans illusion cependant, puisqu'il ne peut qu'acquiescer au verdict de Paul Veyne qui, en dernière analyse, affirme que "l'Histoire est méchante"."André Velter.

01/2015

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Sciences historiques

Rêves d'histoire. Pour une histoire de l'ordinaire

Philippe Artières, historien passionné d'art contemporain et de littérature fragmentaire, laisse dans cet ouvrage libre cours à ses désirs secrets de chercheur, dans une approche de l'Histoire joyeusement savante, personnelle et insolite. Réunissant de courts textes très divers, Rêves d'histoire propose une anthologie de rêveries ou, plus exactement, de " désirs d'histoire " encore non explorées. On y trouvera donc des idées brutes, des pistes incongrues, des domaines de recherche à arpenter, parfois nées à la lecture d'une source ou d'une archive qui révèle son imaginaire potentiel, ces îlots encore vierges qu'aucune carte n'avait encore répertorié. Mais l'historien n'est pas romancier à proprement parler, plutôt collecteur de détails, explorateur du plus simple ordinaire. Et s'il ne prétend pas plus emprunter la posture du demiurge que renoncer à l'honnêteté intellectuelle du chercheur, il se fait ici résolument homme de récits. Ou comment raconter l'histoire de la ceinture, des ordonnances médicales, de la tombe de Pétain (le " salaud de Yeu "), des routes, de la banderole, etc. Brièvement développées, agrémentées d'allusions autobiographiques et organisées en trois parties (Objets/Lieux/Traces), ces échappées ouvrent autant de champs de recherche dont on se plaît à imaginer la fécondité, parfois vertigineuse - mais souvent à l'état d'ébauche, elles sont inscrites dans la frustration de l'inachèvement. Un exemple parmi d'autres : autour d'une réflexion sur la cloison, procédant par digressions successives, l'auteur propose une histoire croisée du confessionnal, du parloir et de l'hygiaphone - de quoi faire apparaître toute une géographie de la parole dans nos sociétés, ce qui ne nous étonnera pas chez ce foucaldien de la deuxième génération. Au terme de ce recueil, Philippe Artières revient dans une postface-manifeste inédite sur toutes ses tentations d'écriture et interroge " cet hybride objet qu'est le récit historique ".

10/2014

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Critique littéraire

Correspondance. 1952-1983

"Même si "vingt ans et la mer" les séparent, Raul Gustavo Aguirre, né en 1927, et René Char, né en 1907, ont entretenu une correspondance durant plus de trente ans. La publication de ces lettres inédites révèle les liens qui ont étroitement uni ces deux poètes. Raul Gustavo Aguirre, poète argentin, crée au printemps 1950 la revue Poesia Buenos Aires. La revue aura trente numéros et publiera trente-trois livres en dix ans. Elle est l'expression d'un mouvement avant-gardiste, proclamant sa liberté de parole et le refus de toute école. C'est en 1952 qu'Aguirre écrit, en français, sa première lettre à Char pour lui exprimer toute son admiration : "Depuis longtemps je me suis penché sur vos poèmes et j'y reviens continuellement. J'ai fini par ne croire qu'en vous". Un an plus tard, Aguirre traduit et publie une anthologie des poèmes parus de Char dans un numéro spécial de la revue. A cette main tendue, Char offre sa reconnaissance, son admiration et son amitié. Au fil des années d'échange, le dialogue s'intensifie. La correspondance s'enrichit d'envois réciproques, de poèmes et de traductions, de l'évocation aussi des épreuves traversées : pour l'un, la maladie, pour l'autre, l'oppression sous les différentes dictatures en Argentine. Face à cela : l'éternelle fulgurance de la poésie. Char, ému et fraternel, offre d'emblée son hospitalité à Aguirre et le convie chez lui. Cette rencontre, si attendue de part et d'autre, aura lieu en mai 1974 aux Busclats, dans la maison de Char à L'Isle-sur-la-Sorgue. Elle témoigne de la fraternité née entre les deux hommes, interrompue par la mort d'Aguirre en janvier 1983".

03/2014

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Littérature étrangère

Dora la dingue

"Je ne sais pas comment, mon père s'est mis dans la tête que j'avais besoin d'un psy", se demande Ida, adolescente en crise qui décide un soir de se raser le crâne avant de passer à table, au grand dam de son père, volage et égoïste, et de sa mère, dépressive et alcoolique, qu'elle surnomme M et Mme Pharmazombie. Ida, ou plutôt Dora comme l'ont rebaptisée ses amies, double clin d'oeil à Dora l'Exploratrice et à la Dora de Freud, jeune patiente hystérique que le célèbre Sigmund a soignée en 1901, se voit ainsi obligée d'aller consulter un psychanalyste, qu'elle surnomme ironiquement Sig. Et Sig a du pain sur la planche car Dora souffre de toux persistante, d'évanouissements intempestifs et d'aphonie psychosomatique au moindre geste d'affection ou de désir à son égard. Gênant, surtout lorsque Obsidienne, amie dont Dora est secrètement amoureuse, tente de l'embrasser. Petite sueur du Tyler Durden de Fight Club, Dora conçoit l'analyse comme un combat de boxe mental qu'elle doit absolument remporter, et à chaque uppercut psychanalytique du vieux Sig, Dora riposte en prenant des poses lascives pour le déstabiliser. On suit hilare, choqué et fasciné, les aventures de Dora et ses amis (Obsidienne, mystérieuse Amérindienne ; Marlene, transsexuel rwandais féru de littérature érotique ; Little Teena, rouquin gay de 141 kilos, et Ave Maria, blonde maigrichonne s'exprimant uniquement par vocalises) qui lancent des raids artistiques dans les centres commerciaux ou prennent en filature Sigle psy en le filmant après avoir émietté 5 viagras dans sa tisane. Roman classique sur l'adolescence ? Bien au contraire... Dora la Dingue est un concentré de folie, un hymne aux décalés, aux névrosés du monde entier, dont Dora est l'électrique et inoubliable porte-parole.

10/2013

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Littérature française

Souvenirs. Tome 2, Raisons de famille

Dans ce lâcher de souvenirs, Jacques Perret bat la campagne sans plus de méthode que pour ses Grands chevaux et dadas. Il paraît s'abandonner au caprice d'une mémoire qui va s'ébrouer dans l'espace et le temps au mépris de leur continuité raisonnable. Sans doute n'a-t-il pas prémédité ce genre d'itinéraire mais il ne rend pas les rênes autant qu'il en a l'air. Le récit commence au 1er août 1914 et l'auteur y reviendra maintes fois en tenue de galopin dans la maison de vacances où la famille a constitué son haut lieu sous l'autorité d'un tendre aïeul. Il se terminera au cimetière militaire où gît le grand frère, tué sur la Somme en 1916. Quoique intermittent c'est le personnage le plus important : une vie brève et bienfaisante, une belle mort et désastreuse. Entre-temps, et quel que soit le sujet évoqué, le septuagénaire et l'enfant se passeront et repasseront la parole pour illustrer maintes scènes et figures dans l'histoire d'une parentèle vivante ou défunte, voire légendaire. On ne saurait exiger, bien sûr, d'un tel récit la gaieté de bout en bout : mais les lecteurs de Jacques Perret le reconnaîtront au moins ici et là dans l'exercice de ses divertissements favoris, petits jeux de parenthèses, facéties de plume, bravades, malices, fougues et jubilations. En fin de compte il nous laisse un témoignage de gentillesse et de gratitude pour son milieu natal : une bourgeoisie fidèle à ses défauts, invétérée dans ses vertus, et se croyant, avec ça, libérale. Ce n'est donc, avouons-le, pas le moment de la renier. Ainsi bardé de raisons de famille, l'auteur consolide à plaisir sa réputation de gentilhomme d'Ancien Régime et voltigeur sentimental.

09/2015

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Histoire de France

Les mondes de François Mitterrand. A l'Elysée 1981 - 1995

Hubert Védrine, proche collaborateur de François Mitterrand pendant quatorze ans, conseiller diplomatique, porte-parole puis secrétaire général de l'Elysée, raconte et explique de l'intérieur comment le quatrième président de la Ve République a affronté et traversé, durant ses deux septennats, les formidables événements des années 1981-1995. Il fait revivre la bataille des euromissiles, la "guerre des étoiles", le terrorisme, le conflit du Golfe, la réunification allemande, la recherche de la paix au Proche-Orient, le drame yougoslave, entre autres chapitres de cette histoire. Et, surtout, le passage d'un monde à l'autre, de la compétition Est-Ouest à l'effondrement de l'URSS et au triomphe de l'économie globale de marché. Dans les pas de Hubert Védrine, témoin de premier plan ou acteur, on suit la réflexion et la confrontation des grands décideurs de notre époque, on comprend le cheminement de leur pensée, leurs dilemmes, leurs oppositions, leurs convergences. On voit fonctionner les lieux et modes de pouvoir : sommets des Sept, conseils européens, déplacements présidentiels, conseils des ministres, conseils de défense, rencontres en tête à tête... On voit progresser l'interdépendance entre les Etats et les économies, le poids des médias. Les décisions capitales côtoient l'anecdote, les controverses revivent, les grands hommes et les grandes forces s'affrontent, tous sont replacés dans la perspective de l'histoire longue de notre pays et de ses relations avec le reste du monde. Livre de référence aussi passionnant qu'irremplaçable, précis, documenté, rigoureux, l'ouvrage de Hubert Védrine est la chronique politique et diplomatique d'une décennie et demie qui a vu basculer dans le passé le monde issu de 1945 et commencer celui où nous vivons aujourd'hui.

09/2016

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Religion

Saint Jude

"Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir !" Telle aurait pu être la devise de saint Jude à qui rien n'est impossible. En effet, saint Jude ne désarme jamais, c'est celui qui continue quand il ne reste rien, hormis la foi et l'espoir. Jamais il n'abandonne la tâche entreprise, jamais il ne s'arrête en chemin. Cousin germain de Jésus, il faisait partie des 12 apôtres qui participèrent à la Cène (le dernier repas de Jésus, le Jeudi saint, veille de sa crucifixion). Désigné par Jésus pour évangéliser et porter la bonne parole parmi les peuples d'Afrique, Jude obtint de grands succès, convertissant des multitudes d'infidèles. Toujours disponible lorsqu'on l'appelle au secours, il opéra de nombreux miracles, rendant ici la lumière aux aveugles, la faculté de marcher aux estropiés, l'ouïe aux sourds ou encore mettant en fuite les démons, les chassant des corps dont ils avaient pris possession. Les prières spécialement choisies dans ce livre constituent à elles seules le moyen le plus sûr d'obtenir l'aide de ce saint exemplaire à qui rien n'est impossible. Le prier avec ferveur pour les causes difficiles, voire désespérées est très souvent suivi d'effet. C'est donc en toute confiance que l'on pourra le solliciter dans les moments de crise que nous avons tous (malheureusement un jour ou l'autre) l'occasion de traverser; que l'on s'en remettra à lui dans les entreprises que nous mettrons en oeuvre. S'adresser à saint Jude par la prière est la meilleure façon de se placer sous sa protection et d'obtenir son aide pleine et entière. Nous souhaitons que ce petit livre, par ses prières spéciales et adaptées à tous les cas vous y aidera grandement.

01/2013

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Littérature étrangère

Cunéiforme

Le jeune Aga Akbar, cadet de sept enfants et fils illégitime d'un noble persan, est sourd-muet. Il communique dans un langage de signes rudimentaire, mais souffre de ne pouvoir exprimer ses pensées, ses sentiments. Ne sachant comment lui enseigner l'alphabet persan, son oncle lui demande de recopier une inscription en écriture cunéiforme vieille de trois mille ans, sans doute un ordre du premier roi de Perse. Dès lors, Aga Akbar se sert de ces caractères cunéiformes et remplit des cahiers dans une écriture que personne d'autre que lui ne comprend. Des années plus tard, son fils Ismaël quitte l'Iran et arrive en tant que réfugié politique aux Pays-Bas. Désemparé face à une société dont il ne connaît pas les règles, il décide de traduire les notes de son père, réputées indéchiffrables. Il devient alors d'une certaine manière la voix de son père, le porte-parole de l'histoire de son pays. La construction de la première ligne de chemin de fer, l'hostilité de la dynastie régnante à la religion puis la révolution islamiste ne sont que quelques-uns des épisodes que le narrateur fait revivre à travers le récit de la vie d'Aga Akbar. Par ce va-et-vient entre le passé et le présent, entre l'histoire de son père et la sienne, il crée lui aussi un langage inédit, poétique et évocateur. Cunéiforme est un grand livre romanesque dont la toile de fond est constituée par les mythes et les récits de la culture persane millénaire, en même temps qu'un roman fortement politique sur les errements de l'Iran au vingtième siècle, entre fanatisme et modernité. Mais surtout, Kader Abdolah a écrit avec Cunéiforme un magnifique livre sur l'amour d'un fils pour son père.

02/2003

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Beaux arts

Le Désir de voir

Et pour moi-même, quand donc m'est venu ce désir de plonger dans le visible ? Tard, il me semble. Comme si des écailles m'avaient longuement pesé sur les yeux. Enfant, ce sont d'abord les mots qui m'occupent, un écran de mots. Trop d'imaginaire, pas assez de vision, l'un toujours superposé à l'autre, l'oblitérant dans la contemplation des images. Inévitable, nécessaire même, mais pour revenir en arrière, c'est un long chemin... Essai d'un homme de la lettre converti à l'image, Le désir de voir retrace une initiation au regard pictural. Intitulées "Voir dans le noir", "L'instant de voir", "Voir en rêve" et "Manières de voir", les étapes de cet essai discrètement autobiographique donnent lieu à l'exploration de plusieurs modes de vision, découverts au croisement d'expériences personnelles, d'expérimentations artistiques, de lectures et de contemplations. Entamé sous les auspices de Michaux et de ses peintures-idéogrammes, poursuivi dans le compagnonnage des dessins signes ou schèmes d'Alexandre Hollan, élargi au contact — entre autres — des encres de Joan Barbarà, des monotypes de Degas, de l'"outre-noir" de Pierre Soulages et des "protographies" d'Oscar Munoz, ce parcours est désirant et raisonné. Confessant son statut initial d'étranger dans le royaume des images, et soupçonnant ses affinités picturales d'être entachées du signe de l'écrit, Laurent Jenny convertit cette nécessité en haute vertu, dans des analyses dont sont seuls capables un regard consciencieux et une parole consciente des limites de son pouvoir : "Ecoute-voir", dit le langage familier "Regarde-dire" me semble aussi un bon chemin. Essayons... Et son parcours fructueux de devenir ainsi celui de son lecteur.

08/2020

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Littérature française

La moto d'Eros

"Eros sort. Après cinq jours sous la couette, le voilà dehors, arpentant le quartier de l'hôpital Saint-Louis comme à l'ordinaire..." Comme si l'ordinaire était notre folie partagée à lire cette suite inimitable, à pénétrer ce montage en éclat où La Moto d'Eros trouve sa voie entre les pans de mémoire en désordre de l'Odyssée républicaine et cette mort sans sépulture qui engendre une ronde d'âmes errantes, une colline, un olivier, jusqu'à la rive d'une autre mer, cet océan où l'on s'exile. A suivre cette fuite au grand galop, fuite grecque à Moto, désir-fuite, désir de lumière contre la mort absurde de Niels, jeunesse fauchée, interrompue, empêchée, anéantie. Dans cette romance, où la fin n'est plus nichée dans une sépulture mais dans un écrin de filiation et d'utopie à faire vie, une photographie retrouvée éclairera la genèse de cette quête adolescente. Graal insaisissable, des quais de la Seine aux planches d'un théâtre, du chant populaire des mineurs asturiens aux yeux écarquillés d'un grand-père aphasique, jusqu'à ce rêve étrange où un chat nommé Gat délivre le secret du nombre. Le lecteur de retour dans la douceur de son antre, suite à une promenade, à une course, à une quelconque farce fugitive s'engagera sur les sentiers de cette histoire délaissée et qui nous blesse pourtant à la seule évocation du mot Retirada. Céline Alcazar redonne, quand nous lisons la parole des Oubliés, le fil à l'essentiel et un puits inépuisable à la connaissance. A lire La Moto d'Eros sans plus tarder pour apaiser notre attente en cette écriture promise qui naît pour aiguiser avec elle notre désir d'imaginaire.Vassilis Alexakis dira à l'auteure "Eros c'est énorme".

10/2017

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Esotérisme

Dictionnaire buissonnier de la franc-maçonnerie

Les auteurs de ce Dictionnaire buissonnier (et malicieux) nous rappellent, à nous autres initiés, qu'avec nos mots de passe, nous sommes des "passe-mots" ; mais aussi, comme passants de ce monde, des passeurs de vie. En effet, Francs-maçons, nous sommes des transmetteurs, autant traditeurs que traîtres (ces deux mots ont la même racine latine : trado -ere) – et il est judicieux qu'il en soit ainsi – ; car ceux qui transmettent la tradition la trahissent pour qu'elle puisse passer par le filtre de leurs êtres et de leurs mots... tout en l'enrichissant aussi. En fait, les auteurs de ce florilège sémantique nous recommandent de redevenir des " enfants-poètes-fous ", à la façon dont Erasme dans son Eloge de la Folie nous conseillait d'être " des fous parfaits, [...] des Morosophes, c'est-à-dire sages-fous. [...] Vous m'applaudissez, mes amis ! Ah ! je savais bien que vous étiez trop fous, c'est-à-dire trop sages, pour ne pas être de mon avis ". Les idées-sources que portent les mots nourrissent des rivières de sens dérivés qui, parfois, rejoignent les grands fleuves des termes usuels. Laissons-les nous emporter dans le cours de leurs pensées. Alors, suivons nos guides, ils nous aideront à maîtriser nos discours. Et "n'évitons plus de regarder la force magnifique de la formulation adéquate" – ainsi qu'Annick Drogou et Jean-Marc Pétillot nous y engagent –. Merci à eux d'avoir publié un tel ouvrage où, mêlant l'intelligence et la compétence à l'esprit et à l'humour (sans oublier les saillies et l'espièglerie), ils réattribuent du sens aux mots que nous employons, tout en nous charmant par le style de leur écriture et la pointe fine de leurs réflexions. Bref, ils redonnent du sens à une parole... que nous avions peut-être perdue !

11/2019

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Généralités médicales

Ethique de la relation de soin, récits cliniques et questions pratiques. Qui décide de la prévention, des soins et du traitement ?

La relation entre le soigné et le soignant a évolué, mais reste marquée par le décalage des savoirs : l'un éprouve le fait pathologique comme une expérience intérieure, tandis que le second l'observe et le décode comme une énigme dont il est supposé avoir les clés. Or, aujourd'hui, le respect de l'autonomie de la personne malade est devenu une exigence. Cet ouvrage pose un nouveau regard sur la relation thérapeutique, et questionne les modes de décision en matière de prévention, de soins et de traitement. La démarche éthique proposée par les auteurs se présente comme une réflexion sur le sens de l'engagement thérapeutique et ne se cantonne pas aux situations de crise. Elle concerne tout type de relation de soin, comme le montrent les histoires de cas figurant dans ce livre. Ces récits cliniques décrivent concrètement les aléas de la relation : le lecteur suit les médecins, généralistes ou spécialistes, et les équipes soignantes dans leur accompagnement des patients et de leurs proches, avec leur singularité, leurs réactions à la maladie et à l'univers de la santé. Les enseignements éthiques de chaque histoire révèlent la force et la complexité de la relation entre patients et soignants, à distance d'un paternalisme médical obsolète et d'une autonomie idéalisée. L'éthique des soins, en réajustant les pratiques sur la dimension relationnelle, décloisonne la relation duelle et considère la personne dans son contexte de vie. La circulation de la parole, sans diluer les responsabilités, élargit la décision à un réseau pluridisciplinaire incluant les partenaires sociaux et tenant compte de la dimension culturelle et politique. Ce livre intéressera tous les professionnels de santé qui s'interrogent sur le sens de leurs actions. Il offre aussi les outils pédagogiques d'une démarche éthique concrète.

09/2012

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Ethnologie

Contre temps et marées. Pêcheurs hauturiers de Lorient en mer d'Ecosse

Voici un livre aussi beau que troublant : la vie des marins-pêcheurs, un rêve ou un enfer ? Connaissent-ils l'aube et le crépuscule ? Distinguent-ils la nuit et le jour ? Ou bien les nécessités de la pêche en haute mer d'Ecosse les obligent-elles à d'incessants combats toujours perdus pour retrouver l'apaisement du cycle partagé entre le sommeil nocturne et les activités diurnes ? Le carnet de bord de l'auteur démasque, derrière le produit de la pêche, l'épuisement des esprits et des corps, obligés à se soumettre aux risques et aux contraintes d'un métier dangereux que les hommes ne veulent pas quitter sauf dans leurs rêves. Le sommeil est déréglé par le jeu pervers des lumières nocturnes dans les cales enfoncées sous les flots. Au sein d'un monde fermé dans les flancs du navire, il y a l'amitié, les complicités, de rares moments de confiance et de délassement ; il y a aussi une extraordinaire hiérarchie dont les marqueurs sont inscrits dans l'espace du bateau, révélée par la sonorité et le ton des adresses et des ordres, manifestée encore par le degré du droit à la parole, les places à table, les moments partagés ou solitaires. L'auteur "apprend à déchiffrer le français de bord" , langue incompréhensible à tout autre, le bruit des machines et le bruit de la mer... un mode de vie autre. Nuit contre jour, terre contre mer, rythmes biologiques bouleversés, nous saisissons, grâce au style incarné de l'ethnologue, des éclairs de gestes ou de paroles, pris sur le vif. C'est la narration d'une horloge interne détruite qui règne lorsque le cycle du temps n'est respecté que pour remonter les poissons. Un livre comme la nuit, chargé d'émotions.

04/2019

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Critique littéraire

Le génie féminin. Tome 3, Colette

" Enfin une Française, après Hannah Arendt et Melanie Klein ! " approuvent certains de mes lecteurs, soulagés à l'annonce du nom de Colette (1873-1954). " Colette, un génie ? celui d'une France surannée et disparue, et qu'on préfère oublier ! " protestent les autres. J'aime l'écriture de cette femme : c'est un ravissement immédiat et sans " pourquoi ", mais je tente pourtant le pari d'une explication. Colette a trouvé un langage pour nommer une étrange osmose entre ces " plaisirs qu'on dit à la légère physiques " et l'infini du monde - éclosions de fleurs, ondoiements de bêtes, apparitions sublimes, monstres contagieux. Vagabonde ou entravée, libre, cruelle ou amoureuse elle nous transmet un " alphabet nouveau " qui écrit la chair du monde. Au nomadisme, à la décapante réflexion de Hannah Arendt et de Melanie Klein, Colette ajoute une autre expérience qui est aussi un visage du XXe siècle. Contre les frustrations de sa vie intime, contre les épreuves que lui imposent la réalité sociale et la guerre, l'écrivain célèbre le plaisir de vivre qui est, pour elle, et sans distinction, un plaisir des sens et du mot juste. Sœur solaire de l'hystérique freudienne, elle impose cependant une parole féminine désinhibée qui se plaît à formuler ses plaisirs, sans pour autant en dénier les douleurs. Cet hymne à la jouissance, dont on a loué les accents païens et l'" inexpugnable innocence ", s'énonce pour la première fois par la voix et sous la plume d'une femme, d'une Française. Alors, y a-t-il un génie féminin ? Chaque sujet invente en secret un sexe spécifique : c'est même là que réside son génie qui est, tout simplement, sa créativité. J. K.

02/2002

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Littérature étrangère

Malva

Depuis son étrange paradis, Malva raconte sa courte vie et surtout celle de ses parents, Pablo Neruda et Maria Hagenaar. Voyageant au gré de ses réminiscences et de ses lubies à travers le monde et les époques, elle revient sur leur rencontre en Indonésie, leur mariage, leur installation à Buenos Aires puis à Madrid. Elle s'évertue à saisir ce qui les a liés puis séparés, à approcher le feu poétique et politique dont brillait Pablo. Profondément blessée par le choix de son père de quitter le foyer après sa naissance, Malva veut comprendre ce qui l'a poussé à la fuir, elle, sa fille atteinte d'hydrocéphalie, et à l'effacer de sa mémoire. Cherchant obstinément à circonscrire la douleur de l'abandon, ivre de la parole dont elle a été privée pendant ses huit années sur terre, Malva harangue, non sans malice, ceux qui partagent son sort d'enfant délaissé : Daniel Miller, Eduard Einstein, Lucia Joyce et d'autres. Jusqu'à l'auteur, Hagar Peeters, dont l'enfance a été marquée par l'absence paternelle. Son père, journaliste en Amérique latine, a notamment couvert l'enterrement de Pablo Neruda et rendu hommage au courage des Chiliens venus en masse accompagner le cercueil et crier, à la barbe de la junte, que le poète restait "présent, maintenant et toujours ! ". C'est aussi ce que proclame Malva, d'une petite voix aigre-douce, tout en revendiquant sa place dans l'histoire de son père. Hagar Peeters, déjà très remarquée pour son oeuvre poétique, révèle ici son talent de romancière en explorant avec une grâce piquante, émaillée de réalisme magique sud-américain, le mystère de l'amour et de l'abandon, la force du souvenir et de la poésie.

03/2019

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Littérature étrangère

La Courbe du chien

Courbes de poursuite. Géométrie : Une courbe décrite par un point qui se meut toujours directement vers ou d'un second point, qui lui-même est en mouvement selon une loi propre. Si l'on prend pour points deux individus, on peut imaginer les possibilités - d'amour, de nécessité, de désordre - qui naissent entre eux. Comment se parler entre frères que sépare tout ce qui les unit ? Mêmes souvenirs d'enfance, mêmes expériences de génération, même hypersensibilité, même échec matrimonial. L'un, avocat, vit sur la côte est ; l'autre, libraire, sur la côte ouest : c'est lui le narrateur. L'avocat a un caractère impossible et le libraire est dur à vivre ; entre eux, c'est presque une «tendre guerre». Ils se parlent en se servant de plusieurs langues, ce qui multiplie «en miroir» des formules toutes faites qui, à défaut de contenu, font au moins passer entre eux une émotion. Comment parler aux femmes qui, d'aimées, sont devenues ennemies ? C'est la guerre à mort, à croire que les femmes veulent saigner à blanc ceux qui étaient, hier encore, l'objet de leur tendresse. Là, il n'y a plus de parole du tout - seulement un miracle imprévisible surgissant des sphères insondables de la fantaisie féminine. Et ces personnages auxquels l'auteur, par pudeur, ne donne même pas de nom («il», «elle», ne sont-ils pas chacun de nous ?) courent l'un après l'autre pour se perdre au moment même où ils croient s'être rejoints. Tel ce chien qui décrit sur une plage certaines paraboles pour revenir fidèlement chaque fois à son maître : un mathématicien français du XIXe siècle a découvert la courbe de cette poursuite, dite encore «courbe du chien». La courbe de ce qu'il y a en nous d'indéfectible.

10/1986

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Histoire de France

Les cheminots dans la Résistance. La Bataille du Rail 1940-1945

Les Cheminots dans la Résistance dont le titre original était Les Cheminots dans la Bataille du Rail est l'oeuvre ultime de l'historien de la Résistance Maurice Choury mort le 7 novembre 1969, moins de deux heures après avoir achevé le manuscrit. Basé essentiellement sur les témoignages directs des survivants de la Résistance Cheminots recueillis par l'Union des Résistants de l'ANCAC, l'ouvrage donne la parole aux patriotes de la base. Il montre les différentes formes de résistance, le travail dangereux des passeurs, la collecte d'informations avec le renseignement, l'efficacité des saboteurs et les techniques de sabotage. Le livre montre comment les cheminots noyautèrent les syndicats vichystes pour en faire une arme contre l'Occupant en combinant travail légal et action clandestine et en déclenchant des grèves revendicatives et patriotiques qui désorganisèrent les transports ennemis. Maurice Choury révèle comment fut organisée la grève du 10 ?août 1944 qui prit très rapidement un caractère insurrectionnel et fut décisive à la fois pour la libération de Paris et pour celle de tout le territoire. Dans ce combat ininterrompu de cinq longues années, les cheminots ont payé un lourd tribut : 730 morts à l'ennemi, 640 décès en service armé en 1939-1940, 819 fusillés et plus de 1 200 victimes des camps de concentration durant l'Occupation. A ceux-là le livre de Maurice Choury dresse un monument impérissable. Les Cheminots dans la Résistance, c'est l'hommage rendu à une corporation qui a su, dans les temps de malheur, faire preuve d'un ardent patriotisme et consentir de douloureux sacrifices, c'est aussi une contribution à l'Histoire de la Résistance et de la Libération que voudront lire tous ceux que passionne cette extraordinaire épopée.

03/2017

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Littérature étrangère

Nin-Gal

A la veille de son départ pour la France, le narrateur rencontre à Jérusalem Aharon Dan, qu'il n'a pas vu depuis des années. Celui-ci lui demande de remettre une enveloppe à un certain Thomas Astor, à Paris. C'est là le point de départ d'une de ces longues histoires tissées de milliers de fils qui se coupent et s'entrecroisent, comme David Shahar sait si bien les conter, et où les souvenirs du passé s'imposent dans le moment présent avec une force d'autant plus grande qu'on sait que «de toute façon il ne reste plus rien de tout cela». Plus rien sinon la parole, empreinte à la fois d'humour et de nostalgie, qui fait vivre sous nos yeux des personnages qu'on n'oublie pas. C'est Aharon Dan, qui a quitté le kibboutz auquel il n'a pu s'adapter, a épousé la «petite Shifralé» et consacre sa vie à écrire des ouvres médiocres ; c'est Erik Wissotzky, un ancien camarade d'école rencontré à Paris et dont la mère, Anastasia, belle, généreuse, insouciante, est à présent ruinée et malade ; c'est Rahamim, le chauffeur de taxi, épris de la belle Anastasia et qui n'a pas osé la violer ; c'est surtout la merveilleuse Nin-Gal, à l'oeil de biche, aperçue à un feu de camp, retrouvée et aimée par la suite et qui est morte dans la fleur de la jeunesse ; tant d'autres encore, parmi lesquels des figures dont il fut déjà question ailleurs, inscrivant ce roman dans la continuité de l'ouvre de David Shahar, ce Palais des vases brisés qui évoque, en marge du destin de ces juifs d'origines et de mentalités diverses, l'histoire récente, mais si fertile en événements, de l'Etat qu'ils ont fondé.

01/1985

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Psychologie, psychanalyse

L'accueil des affects et des émotions en formation et recherche. Approches cliniques

L'enseignement, l'apprentissage, l'accompagnement sont encore majoritairement une rencontre en présence des corps, avec des émotions de plaisir, d'enthousiasme, d'amour, d'admiration ou d'angoisse, de terreur, de peur, de dégoût, etc. A rebours de l'imaginaire d'une maîtrise de l'humain et de ses passions, les auteurs s'accordent sur l'importance de reconnaître la puissance des motions et des sentiments, au creur de la relation aux autres, hors de tout formatage pré-établi. Ils reviennent sur le clivage opéré entre affectif et cognitif, sentiment et pensée pour préserver le nécessaire travail dans l'intériorité. que leur nonage exige. Et s'interrogent sur les effets d'un éventuel rejet de la dimension affective au prétexte d'une neutralité professionnelle, d'une objectivité et d'une technicité prétendument capable de résoudre tout type de situations. A travers les dispositifs qu'ils mettent en oeuvre, les auteurs montrent de quelle manière, lorsque des forces de destruction sont à l'oenvre, penser les affects éprouvés, les mettre en forme par le geste et une parole ne refusant pas sa propre vulnérabilité ; devant des débordement d'affects, favoriser tine dynamique de décentrement ; face à des émotions sidérantes, aider au dégagement et assumer d'en passer par un point d'angoisse. Ce qui fait de l'émergence des affects un levier de la pratique professionnelle. Ce livre ne manquera pas d'intéresser tous ceux désireux d'interroger la présence des émotions et des affects dans leur enseignement, leur formation et leur recherche. Il entre en dialogue, et parfois en résistance, avec de nombreuses approches qui portent sur les émotions dans différents domaines des sciences sociales. Il est, une nouvelle fois, une contribution à initier les étudiants-chercheurs à la complexité de l'approche clinique et de ses démarches.

06/2019

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Histoire internationale

Algérie, le prix de l'oubli

Après dix ans d'un conflit sanglant, les autorités algériennes veulent aujourd'hui tourner cette page d'Histoire : une loi d'amnistie générale vient donc d'être votée pour clore cette décennie de guerre, qui a débuté en 1992. La Charte pour la paix et la réconciliation nationale est l'aboutissement de la politique engagée par le président Bouteflika en 1997 : elle gracie définitivement les groupes armés islamistes ; elle reconnaît aussi, pour la première fois, la question des disparus, ces citoyens enlevés par les forces de sécurité, mais refuse cependant d'admettre la responsabilité de l'Etat. La population algérienne, prise en étau entre la violence intégriste et les abus de répression, a dû affronter, seule, assassinats, massacres, enlèvements, tortures, et lois du silence. Pourtant, désormais, victimes et assassins doivent à nouveau vivre côte à côte. Comme si rien ne s'était passé. Comment peut-on " pardonner " ? Peut-on " oublier " sans que rien de cette seconde guerre d'Algérie ne soit nommé ? Sans obtenir justice, vérité ? Ou, au contraire, comment ne pas oublier ? Comment entretenir la mémoire dans un pays qui exige de tourner la page ? Comment dire ? En écoutant des Algériens raconter ce pardon imposé, cet oubli contraint, Souâd Belhaddad remonte le fil de ces années de guerre. Forts, émouvants, les témoignages recueillis de ces victimes de la terreur rendent compte de l'isolement dans lequel elles ont vécu et de leur actuelle solitude face à l'exigence du pays " d'oublier " à tout prix. Transmettre leur parole, c'est donc essayer d'imprimer un bout d'histoire vivante, en temps réel. Et s'approprier une part de mémoire " de terrain " dont on ne sait pas ce qu'il restera, une fois l'amnistie entérinée.

11/2005

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Religion

Le son du silence. Présence de Râmana Mahârshi

Multiples sont les voies comme les sagesses. Infinies sont les manières d'accompagner, de guider, comme de révéler et d'éclairer l'aventure intérieure. Voici un livre de synthèse dont l'originalité - hormis la richesse et la profondeur de son contenu - est qu'elle présente enfin des inédits des premiers écrits et des paroles de Sri Râmana Mahârshi, de ses entretiens, accompagnés de vivantes anecdotes. Ces textes donnent une lumière nouvelle sur sa vie et sur son enseignement. Voir vivre le sage était déjà une expérience riche d'enseignement. Parmi cette floraison de sages et de saints, Sri Râmana Mahârshi est certainement l'une des plus grandes figures spirituelles de l'Inde. Si l'injonction de Socrate était " Connais-toi toi-même ", celle du Mahârshi sera " Qui suis-je ? " - " mais davantage une assertion qu'une question " comme le faisait remarquer le maître tibétain Chbgyam Trungpa Rinpoché. Son enseignement, comme ses réponses sont intemporelles. Elles nous concernent tous. Le sage ramène inlassablement tous les problèmes, toutes les questions, tous les doutes à la question fondamentale ; à la connaissance de soi, à la recherche de la Vérité, de la non-dualité. Cette connaissance ultime conduit à la Source, au Cœur. Elle conduit aussi à l'éveil et à la plénitude, à l'amour et à la compassion. A la joie qui demeure, à la paix intérieure. Pour Râmana Mahârshi, c'était là une vérité d'expérience constante : celle de l'état naturel. Le sage donnait peut-être davantage par le silence, par le regard, par ses gestes, par sa simple présence qui irradiait la paix et l'amour, que par la parole. En lui se manifestait l'unité : le " Son du Silence ".

01/2006

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Non classé

Bougie neuvaine Saint Etienne avec prière

Lampe de Neuvaine sérigraphiée avec prière au dos. Neuvaine cylindrique plastique transparente. Temps de brûlage 216 heures. Prière de Saint Etienne : Seigneur bénis nous et envoie en nous ton Esprit-Saint, le souffle de vie par qui ton fils a tout créé ; car tu es le père de la multitude des hommes et tu nous appelles à la sainteté de vie ; Tu nous donnes ton fils bien-aimé pour qu'à sa suite nous répondions selon notre propre vocation à tes appels ; marchand ainsi dans les pas du Christ. Pasteur de ton peuple tu nous envoie dans le monde travailler à ta vigne en humble disciple ; donne-nous en abondance le zèle apostolique et le courage missionnaire qui anime à Saint-Etienne le patron de notre diocèse et le protecteur de notre fraternité. Par lui étends sur nous ta bonté et ta bienveillance là où nous serons Témoins de ton amour et de ta miséricorde. Père très bon fais qu'ensemble vivant en frère et soeur à l'image des premières communautés de l'Eglise naissante nous ayons le souci d'une vie simple, fraternelle, ouverte à tous. Que l'écoute de ta parole d'amour que tu nous prodigue sans cesse et le désir de faire ta volonté soit la nourriture de chacune de nos journées ; que nos activités pastorales ou professionnelles te rendent gloire et manifeste ta présence au monde. Sans toi nous ne pouvons rien faire ; remplis nous de grâce et de puissance et procure nous la sagesse que tu donnas à ton serviteur Etienne lors de son martyr ; afin qu'en toute chose nous contemplions ton visage. Nous t'en prions toi qui règne, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. amen

02/2018

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Géographie

Un journal et des villages

Un journal et des villages témoigne, au travers de quelque 180 articles et textes, de la vie du journal Nos Villages, journal local, associatif et gratuit, fabriqué à Bourron-Marlotte (Seine-et-Marne) et distribué dans ce village et les localités environnantes : Grez-sur-Loing, Montigny-sur-Loing, La Genevraye, Recloses et Villiers-sous-Grez. Nos Villages fut, de 1989 à 2000, un lien unique entre villageois et un espace singulier de communication entre villages... Financé par les commerces, magasins, boutiques, sociétés, entreprises et artisans locaux, ce journal gratuit a su prendre en compte et défendre l'Humain et la Nature tout en posant, ici et là, quelques questionnements sociétaux utiles et dénonçant, au passage, ce qui devait l'être... La parole a été donnée aux villageoises et villageois, aux associations, aux artistes, artisans (maréchal-ferrant, accordeur de pianos, luthier...) et à celles et ceux qui exerçaient une activité professionnelle rare, originale, artistique, indispensable et/ou en voie de disparition. L'équipe du journal, autour de Jacques Augier (fondateur de Nos Villages) et Bruno Boulais, a également mis en exergue le patrimoine culturel et historique de ces villages du Sud Seine-et-Marnais avec, notamment, des textes concernant des "personnages" hors du commun y ayant résidé, séjourné ou y firent halte tels que Jean Renoir (il tourna son film Une partie de campagne à Montigny-sur-Loing), l'historien Marc Bloch, Henry Murger, les peintres Camille Corot, Charles Delort, Renoir, Sysley, Monet, etc., Jean-Michel Folon (l'homme, entre autres, des Oiseaux volants d'Antenne 2), Henri IV, le cavalier Michel Roche, l'illustrateur Benoît Jacques, Charles Coutor (l'inventeur du procédé de production du charbon de bois) ou bien Robert Louis Stevenson... Et quelques autres encore !

12/2019

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Critique littéraire

Corps et message. De la structure de la traduction et de l'adaptation

Tout message ne se transmet pas nécessairement par le seul vecteur des mots, de la parole. Si l'on prend l'exemple d'une oeuvre littéraire, longtemps considérée comme pur produit de l'art du langage, dans le cas des classiques japonais, il était naturel d'en goûter les qualités lors de lectures à voix haute, de les apprécier de pair acre une oeuvre picturale ou encore lors de représentations. De tels liens si étroits entre langage et corps ne donnent-ils pas la capacité au message de toucher jusqu'au tréfonds du coeur de chacun ? La différence entre littérature et théâtre tient de la question de l'existence ou non de la relation entre corps et message. Toute oeuvre qui ne recèle pas une telle relation relève de l'art du langage, alors que celle dont c'est l'attribut s'inscrit, quant à elle, dans le registre de l'art corporel. Quelle doit être alors, pour celui qui mène une telle réflexion, la meilleure façon d'appréhender le jeu, la représentation d'une oeuvre théâtrale étrangère traduite ou adaptée ? Autrement dit, le travail de traduction, d'adaptation, se doit-il d'être aussi, avec celui sur le langage, la transposition de tout un environnement ? Comment en l'espèce, pour une pièce de théâtre ou un film, restituer parla traduction, l'adaptation, le rapport au corps intrinsèquement lié au langage source ? Au-delà des seules oeuvres théâtrales, que ce soit en littérature, en cinéma ou dans le domaine des arts visuels, où se situent les limites de la traduction, de l'adaptation ? Les textes réunis ici se donnent pour objectif d'aborder ces diverses problématiques du point de vue de l'art dramatique, de la littérature et des arts visuels, tant européens que japonais.

02/2019

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Littérature étrangère

Le Prophète noir. Un récit de la famine en Irlande

Publié d'abord en feuilleton dans le Dublin University Magazine (1846) puis sous forme de livre (1847), Le Prophète noir est sans doute le plus connu des ouvrages qui composent ce qu'il est convenu d'appeler " la littérature de la famine ". William Carleton, en empruntant à la tradition " gothique " les traits propres à noircir encore une réalité tragique, y décrit les effets dévastateurs de la Grande Famine de 1845, et se fait le porte-parole d'un monde rural confronté à la perspective de son propre anéantissement. C'est donc une traversée de ce monde qu'il convie son lecteur, en le plongeant d'emblée dans une Irlande de cauchemar où les éléments déchaînés semblent bien être la manifestation du courroux de Dieu contre ses créatures, où les paysages torturés ne montrent que champs dévastés, masures branlantes, lieux sauvages rendus plus effrayants encore par les histoires naturelles qui s'y rattachent. L'intrigue, aussi noire que la période où elle se déroule, tourne autour de Donnel Dhu, " le Prophète noir ", une sorte de charlatan maléfique, type fréquent dans l'Irlande du XIXe siècle. Un meurtre a été commis, aucun indice certain n'a pu mener au coupable, mais les soupçons pèsent depuis toujours sur la famille Dalton. Or, le meurtrier est Donnel Dhu... Autour de lui gravitent plusieurs personnages, grotesques et repoussants comme l'usurier Skinadre, qui profite de la misère pour s'enrichir, émouvants et fragiles comme Mave Sullivan, pleins de feu et épris de justice comme Sally et Condy Dalton... Le drame personnel est l'image de la tragédie collective, tout comme Donnel Dhu, figure du mal, fermé jusqu'au bout à tout repentir, devient la figuration diabolique d'une catastrophe impitoyable.

10/2006

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Littérature française

La route qui ne va nulle part

Un nouveau roman de Charles Cieters, c'est toujours un réel plaisir pour ses lecteurs sans cesse plus nombreux et fidèles ! Il nous offre roman sur roman, dans ce style attachant qui est le sien, avec à chaque fois, des tranches de vie, des aventures qui restent longtemps dans les mémoires...Ce roman est l'histoire de jeunes gens que le destin fit se rencontrer à l'époque trouble qui précéda la seconde guerre mondiale. Le garçon, Claude Costers termine des études de chirurgie à la faculté de médecine de Lille. La jeune fille, Josette, est ouvrière dans une filature et habite à Valenciennes dans un quartier déshérité qu'elle exècre. Elle est pauvre, mais remarquablement belle. Claude a promis de l'épouser à la fin de son service militaire qu'il s'apprête à effectuer. Il est affecté à l'hôpital militaire de Valenciennes, sa ville natale. Le jour même de son incorporation, un incident fortuit le met e présence de Claudette, une infirmière. Pour des raisons que seule la fatalité serait en mesure d'expliquer, les deux jeunes gens tombent follement amoureux l'un de l'autre. Claude réalise alors qu'avec Josette, il s'est fourvoyé sur la nature de ses sentiments, il a peut-être confondu amour et attirance physique. La guerre se profile à l'horizon occupe tous les esprits, sauf le sien. Il est obnubilé un pue plus chaque jour par le cruel dilemme qui l'attend. Il va devoir choisir entre l'inclination de son cœur et le respect de la parole donnée. La guerre éclate...Charles Cieters, grâce à ses recherches historiques et ses descriptions précises, nous invite aussi à travers cette superbe histoire riche en rebondissements, à découvrir la région du Nord de la France et ses valeurs à une époque troublée.

10/2008

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Histoire internationale

Le trauma colonial. Une enquête sur les effets psychiques et politiques contemporains de l'oppression coloniale en Algérie

Psychanalyste, Karima Lazali a mené une singulière enquête sur ce que la colonisation française a fait à la société algérienne, enquête dont elle restitue les résultats dans ce livre étonnant. Car elle a constaté chez ses patient.e.s des troubles dont rend mal compte la théorie psychanalytique. Et que seuls les effets profonds du "trauma colonial" permettent de comprendre : plus d'un demi-siècle après l'indépendance, les subjectivités continuent à se débattre dans des blancs de mémoire et de parole, en Algérie comme en France. Elle montre ce que ces "blancs" doivent à l'extrême violence de la colonisation : exterminations de masse dont la mémoire enfouie n'a jamais disparu, falsifications des généalogies à la fin du XIXe siècle, sentiment massif que les individus sont réduits à des corps sans nom... La "colonialité" fut une machine à produire des effacements mémoriels allant jusqu'à falsifier le sens de l'histoire. Et en cherchant à détruire l'univers symbolique de l'"indigène", elle a notamment mis à mal la fonction paternelle : "Leurs colonisateurs ont changé les Algériens en fils de personne" (Mohammed Dib). Mais cet impossible à refouler ressurgit inlassablement. Et c'est l'une des clés, explique l'auteure, de la permanence du "fratricide" dans l'espace politique algérien : les fils frappés d'illégitimité mènent entre frères une guerre terrible, comme l'illustrent le conflit tragique FLN/ MNA lors de la guerre d'indépendance ou la guerre intérieure des années 1990, qui fut aussi une terreur d'Etat. Une démonstration impressionnante, où l'analyse clinique est constamment étayée par les travaux d'historiens, par les études d'acteurs engagés (comme Frantz Fanon) et, surtout, par une relecture novatrice des oeuvres d'écrivains algériens de langue française (Kateb Yacine, Mohammed Dib, Nabile Farès, Mouloud Mammeri...).

09/2018

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Religion

Messages de conversion des coeurs donnés par Jésus-Christ à Françoise. Tome 4

Le 16 juillet 1998, Jésus disait à " Françoise " : " Sois amoureuse de Moi, éternellement... Sois Ma bien-aimée pour l'éternité ! " Un pas de plus est franchi dans la révélation de la tendresse du Cœur du Christ. Il y a une progression dans ces volumes, dans ces textes transmis par le Seigneur à sa confidente... Dans ce nouvel ouvrage, Jésus se montre maintenant comme " mendiant d'amour "... Le Message qu'Il avait donné à sainte Marguerite Marie, à Paray-le-Monial, n'était pas différent. Etre aimé de Dieu implique qu'en retour nous offrions à Dieu notre amour. Or, l'amour pour Dieu doit être exclusif, on trouve plusieurs fois cette " exigence " de Dieu dans les pages de la Bible. Comment, dès lors, et très concrètement, prouver notre amour pour le Seigneur ? Jésus Lui-même nous donne la réponse à cette question : c'est l'abandon de tout nous-mêmes entre Ses Mains : " J'aime les enfants comme toi qui Me consolent en s'abandonnant pour chaque chose entre Mes Mains ", dit-Il le 27 août 1998. Jésus annonce enfin un renouvellement de l'Eglise : " Maintenant est le temps de Ma Clémence, de Ma Miséricorde... Ainsi la nouvelle Eglise, pure, apparaîtra. " (14 novembre 1998) Comment ne pas entendre pour nous-mêmes cette Parole de Jésus qui a réjoui le cœur de sa confidente : " Habitue-toi à vivre avec toute la tendresse que Je te porte, sans jamais douter ! " (26 octobre 1998) Ces Messages sont d'une extraordinaire beauté. Médite donc ces pages, ami lecteur, et laisse-toi entraîner dans ce tourbillon d'amour du Cœur de Jésus, laisse-toi emporter dans Son Intimité ! Le Père spirituel de " Françoise " Extraits de la préface

05/2000

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Sociologie

L'étranger. Altérité, altération, métissage

La question de l'étranger interroge le rapport à soi-même et à l'autre. Qu'elle soit individuelle ou collective, la notion d'identité semble indissociable de la notion d'altérité, l'une définissant l'autre, dans la perception paradoxale d'une perpétuelle et inévitable porosité de leurs caractères. Si la thématique de l'étranger n'est en soi pas bien originale et les questionnements qu'elle suscite ne sont guère nouveaux, ces derniers n'en demeurent pas moins nécessaires et prégnants. D'autant plus dans un contexte de fragmentation, de décomposition de nos sociétés, dans la "modernité liquide" décrite par Zygmunt Bauman, où de nombreuses formes de pouvoir tendent à imposer des modèles dichotomiques structurels qui annihilent la complexité du monde. Au croisement de l'histoire, de la sociologie, de l'anthropologie, de la psychanalyse, de la philosophie, de la littérature, de la linguistique, la question de l'étranger constitue l'un des grands enjeux de la vie en société. Dans cet ouvrage issu des Rencontres universitaires internationales "L'étranger : altérité, altération, métissage", organisées par l'université de Corse – UMR CNRS 6240 LISA (Lieux Identités eSpaces et Activités) – qui ont eu lieu  ; à Corte les 7, 8, 9 octobre 2015, se mêlent des champs disciplinaires, des approches, des perspectives diverses, mais également des espaces et des époques. Car interroger l'étranger, c'est aussi interroger le passé et la mémoire. Il s'agit donc de donner à entendre à travers ces regards croisés de chercheurs une parole en archipel que nous avons souhaitée créatrice de ponts et de passages. Le parcours de lecture qui en découle s'articule autour des intitulés "Regard sur soi, regard sur l'autre", "Langue de l'autre ou autre langue", "Figures et représentations de l'étranger" et enfin "Migrations, (re) construction, Xenia".

01/2018

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Philosophie

Quand dire, c'est vraiment faire. Homère, Gorgias et le peuple arc-en-ciel

Quand dire, c'est vraiment faire : comment fait-on des choses avec des mots, comment fait-on vraiment des choses rien qu'avec des mots ? Cet ouvrage produit un court-circuit entre l'une des inventions contemporaines les plus "révolutionnaires" en matière de langage à en croire Austin : le performatif, et la toute-puissance du logos grec. Le premier épisode isole une généalogie païenne du performatif. Quand Ulysse dit à Nausicaa : "Je te prends les genoux" parce qu'il a trop peur de lui prendre les genoux, à quelles conditions est-ce là "un discours qui gagne" ? Le second temps part de la sophistique. Dans l'Eloge d'Hélène, Gorgias théorise le pouvoir du logos qui "avec le plus petit et le plus inapparent des corps performe les actes les plus divins" . Quel est alors le statut de ce que la philosophie appelle rhétorique ? Le troisième moment est contemporain. Desmond Tutu, qui préside la Commission Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud, inventée pour éviter un bain de sang prévisible post-apartheid, dit : "On croit d'ordinaire que le langage dit les choses. La Commission n'est pas de cet avis. Le langage, discours et rhétorique, fait les choses. Il construit la réalité". Qu'apprenons-nous ainsi sur la performance-performativité de la parole en politique ? Que reste-t-il donc aujourd'hui, à l'ère des fake news, des deux fétiches dont Austin se joue : le fétiche vrai/faux et le fétiche valeur/fait ? A travers ces trois mises en scène - poétique, rhétorique et politique - de la performance langagière, Barbara Cassin, dans la suite de ses travaux sur l'évaluation, la psychanalyse ou la traduction, poursuit son exploration de ce que peuvent les mots.

10/2018