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Critique littéraire

De l'écolier à l'écrivain. Travaux de jeunesse (1884-1895)

À l'occasion du Centenaire de la mort de Marcel Proust, Classiques Garnier publie le 9 novembre De l’écolier à l’écrivain. Travaux de jeunesse (1884 - 1895), un ouvrage intégralement composé d’écrits inédits de Proust. Cet ouvrage exhume un ensemble de travaux philosophiques et littéraires réalisés par le jeune Marcel Proust dans le cadre de sa scolarité : les premières rédactions enfantines, les dissertations du lycée Condorcet et de la Sorbonne, ses « réflexions » personnelles, un poème en prose et un recueil de maximes dont on n’avait pas soupçonné l’existence.
Cette édition abondamment annotée par Luc Fraisse, tirée du fonds Marcel Proust des archives personnelles de Bernard de Fallois, questionne la culture de l’écrivain en devenir. Le lecteur verra à travers ces pages le style convenu de l’exercice scolaire se muer progressivement en une écriture personnelle, qui annonce déjà celle d’À la recherche du temps perdu.

Ces maximes et réflexions, aucun professeur n’impose au jeune écrivain de les concevoir. Si l’on y reconnaît à l’évidence, au filtre de citations et d’allusions, l’influence des Caractères de La Bruyère et des Pensées de Pascal, qui affleureront tout autant à la surface des phrases de la Recherche, l’heure n’est plus à confectionner un « À la manière de » : la manière est de Proust. Maximes et réflexions se succèdent donc, comme un énoncé de lois générales, autour desquelles papillonnent des possibilités de situations et de personnages romanesques, qui meurent et disparaissent avant d’avoir eu le temps de prendre corps.

« Souvent dans une chambre toute simple, où nous entrons sans aucune pensée de fine volupté, un bouquet de fleurs communes, nous surprenant, envoyant au-devant de nous sa fraîche odeur, nous a fait plus vivement éprouver la puissance des fleurs et du parfum que des promenades dans les expositions de fleurs ou les visites dans un salon fleuri des espèces les plus rares et des spécimens les plus beaux. De même nos plus fortes sensations de musique ne m’ont pas été données au concert ou dans le monde, quand une oeuvre était interprétée par des artistes hors ligne, mais dans le salon de ma mère après dîner, quand j’étais obligé par exemple de rester là pendant sa leçon d’accompagnement donnée par un mauvais professeur de violon et que je m’étais assis avec résignation près du feu avec l’intention de penser à tout autre chose. Quelquefois aussi à la campagne, ou dans un hôtel au bord de la mer, les soirs de pluie où il fallait subir la compagnie et les talents d’une vieille dame viennoise ou d’un jeune russe. Ne m’attendant pas à une jouissance artistique, ne m’évertuant pas à n’en rien perdre, j’étais dans des conditions d’autant meilleures pour la goûter. Je ne m’étais pas fait beau comme en allant au concert pour être admiré des autres auditeurs, puisque j’étais seul ou au milieu d’inconnus. Je ne pensais ni à l’œuvre ni à l’exécutant. J’étais au fond d’un fauteuil, en chaussons, et c’est comme cela que la musique me prenait, et prenait mon âme, non pas vidée soigneusement par l’attention pour mieux la recevoir, mais surprise toute pleine, avec tous ses rêves au nid. » 

Marcel Proust, De l’écolier à l’écrivain, p. 134.

 

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Musicologie

Fragmente-Stille, an Diotima de Luigi Nono

Luigi Nono (1924-1990) est l'un des compositeurs les plus importants de l'après-guerre. Aux côtés de Boulez et de Stockhausen, il participe à une véritable reconstruction de la musique en s'appuyant sur l'héritage sériel de l'école de Vienne. Sa singularité au sein de l'avant-garde musicale de l'époque tient à ses engagements éthiques et politiques, qui le conduisent à adhérer au Parti Communiste Italien, dont il devient une figure dominante. Ses oeuvres se veulent "engagées" , au sens sartrien du terme : elles témoignent d'événements historiques tragiques comme le nazisme (Il canto sospeso), la Shoah (Ricorda cosa ti hanno fatto in Auschwitz), l'arme atomique (Sul ponte di Hiroshima), la guerre du Vietnam (A floresta é jovem e chesa de vida), et bien d'autres encore. Cet engagement l'éloigne des scènes musicales institutionnelles et le conduisent à se tourner vers les moyens électro-acoustiques. La musique de Luigi Nono est chargée d'une expressivité intense et cherche en même temps des voies nouvelles, aussi bien musicales que dans l'alliance avec d'autres arts (notamment dans ses deux opéras), et dans sa présentation : il organise de nombreux concerts dans les usines ou sur les places publiques, qui se terminent par de longs échanges avec les auditeurs. Au milieu des années 1970, il se remet profondément en question, ce qui l'amène vers d'autres sources d'inspiration et vers l'exploration des moyens nouveaux fournis par la live-electronics, tout en maintenant ses exigences musicales, éthiques et politiques. Le quatuor à cordes Fragmente-Stille, an Diotima est l'oeuvre qui inaugure cette nouvelle période créatrice. Présentée le 2 juin 1980 à Bonn par le Quatuor LaSalle, qui l'avait commandée, l'oeuvre modifie radicalement l'idée que l'on se faisait du compositeur ; elle a un fort impact sur les jeunes compositeurs et est souvent jouée par de nombreux quatuors. L'oeuvre est une immense méditation traversée de gestes éruptifs, une suite de moments (Fragmente) dans lesquels le silence (Stille) joue un rôle essentiel. La Diotima du titre renvoie à une figure du roman par lettres Hypérion de Friedrich Hölderlin et au nom qu'il donna à la femme aimée en secret. La partition comporte, sous les portées, des fragments de poèmes de Hölderlin que les musiciens doivent lire de façon muette tout en jouant. Au plus profond de l'intime, Nono interroge la nature du son et du silence, sa relation à l'époque, qui fait écho à celle vécue par Hölderlin. Chaque sonorité est ciselée, prolongée sur des durées inhabituelles, prise dans des relations énigmatiques et fascinantes, qui confèrent à l'oeuvre un caractère de cérémoniel, loin de la tradition du genre. La richesse sonore du quatuor répond à une richesse sémantique foisonnante : outre les écrits de Hölderlin, Nono fait référence à Maïakovski et Lili Brick, Kafka, Beethoven, Verdi, Scherchen, Maderna... Laurent Feneyrou démêle tous ces fils tissés les uns avec les autres, comme il démêle ceux de la construction musicale, retraçant la genèse de composition en s'appuyant sur toute une série d'esquisses et de documents publiés ou inédits. Il replace ce quatuor dans le contexte politique de l'époque et approfondit le lien à Hölderlin. Ainsi éclaire-t-il l'oeuvre de l'intérieur dans une approche à la fois historique, esthétique et analytique. C'est le premier livre en français sur cette oeuvre.

11/2021

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Philosophie

Mélanges philosophiques. Volume 4

Le volume 4 de la revue Mélanges philosophiques tranche, avec la logique unidisciplinaire pour s'ouvrir à plusieurs régionalités disciplinaires. Ainsi, sans perdre sa place nodale, la philosophie offre des voies aux sciences sociales et humaines pour exprimer leurs spécificités. Bien plus, ce volume présente une visibilité nationale et internationale illustrée par les contributions des universitaires "d'ici et d'ailleurs". Les contributions ici rassemblées s'efforcent d'éclairer le lecteur sur des thématiques contemporaines. La première critique l'irruption des technosciences dans le système éducatif et le sport. Sans les rejeter radicalement, les contributeurs réfléchissent tour à tour sur la décélération de l'obsession du numérique en Afrique et leurs enjeux dans le domaine sportif. La deuxième porte sur la genèse du texte et expose les outils méthodologiques pour sa meilleure version. S'inscrivent dans ce sillage des sciences du langage, des articles portant sur la francophonie, la musique Zouglou et l'art antique grec. La troisième thématique traite de la métaphysique et la philosophie politique et sociale. Schopenhauer et Bergson s'affrontent autour de la métaphysique religieuse. Mais, par-delà leurs désaccords, ils s'accordent néanmoins sur le besoin de métaphysique de l'humanité. Dans cette thématique, Marx et Rawls sont conviés au chevet de "la démocratie africaine" pour aider les Africains à sortir du "nihilisme pathologique". Une contribution engage un débat sur l'Indicamétrie ; une discipline innovante qui propose à la fois un nouveau paradigme de développement et de nouvelles clés d'interprétation de la "complexité du monde". De quoi "étancher" la curiosité intellectuelle du lecteur.

01/2020

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Musique, danse

100 ans de jazz

Posons un disque de King Oliver ou de Louis Armstrong sur la platine et fermons les yeux... L'imagination et la magie font le reste. Nous voici transportés bien des années en arrière... dans les rues de la Nouvelle-Orléans au début du siècle. C'est là qu'est né le jazz, de la rencontre du blues et du ragtime, des marches des Street Bands et des rythmes syncopés, des orchestres des honky tonks, des cultures noire, européenne et créole... c'est là, dans un esprit de tètes permanentes, qu'ont été consacrés les premiers rois du jazz. Ce livre rend hommage aux plus grands musiciens de jazz, qu'ils aient été les premiers maîtres du genre comme Louis Armstrong ou Johnny Dodds, qu'ils aient appartenus à l'école swing comme Count Basie ou Benny Goodman, au jazz moderne comme Stan Getz ou Sonny Rollins ou au free jazz comme Archie Shepp ou Roland Kirk. Les plus grandes divas telles Ella Fitzgerald, Billie Holiday ou Sarah Vaughan sont également présentées par Philippe Margotin, grand amoureux de ce style musical et de toutes ces idoles. 100 ans de Jazz est un formidable voyage au coeur de l'Histoire de la jeune et dynamique Amérique sans oublier les quelques Européens qui ont su s'y imposer comme le guitariste Django Reinhardt. En un siècle d'existence, le Jazz n'a cessé d'évoluer et, surtout, de conquérir les coeurs et les esprits. C'est l'histoire d'une musique devenue universelle à travers les hommes et les femmes qui l'ont incarnée.

09/2019

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Livres 0-3 ans

Les signes de la jungle et la savane. Imagier de Langue des Signes avec Bébé

Vos mains parlent... Celles de vos bébés aussi ! Le monde de la jungle et de la savane fascine dès les premiers mois avec ses animaux différents de ceux de notre quotidien. Avec cet imagier, vous pourrez partir à la découverte des animaux sauvages évoquant le voyage. Au sein d'une forêt dense et humide ou du désert à la végétation rare et le soleil omniprésent ces animaux ont tous des cris bien différents. C'est d'autant plus amusant que le signe accompagnera naturellement le rugissement de la lionne ou le barrissement de l'éléphant !!! De grands moment de complicité et de plaisir partagés ??? ? " Dans la jungle, terrible jungle, le lion est mort ce soir... " (dessin notes de musique) Henri Salvador (ah ah ah, je suis certaine que vous l'avez dans la tête : )) Mes mains ont un super pouvoir : elles parlent ! Imagier de 11 signes de la Langue des Signes Française réunis pour couvrir le quotidien du tout-petit et plus particulièrement les signes autour des animaux de la jungle et de la savane. Fiches carrées de 12 cm, cartonnées, plastifiées et reliées par un ruban. Les fiches présentent d'un côté une illustration et au dos le signe qui correspond. En plus de la représentation, figure également la configuration de la main employée et une explication du mouvement à faire. Le format permet d'être emporté partout, facilite la préhension du tout-petit, et est facilement manipulable. Les fiches peuvent être séparées et affichées à hauteur d'enfant, proposées sous forme de memory...

09/2019

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Poésie

Ce qui n'a pas de nom

Après le triptyque de La Représentation des corps et du ciel – Le grand silence (2011), Le temps ouvre les yeux (2013) et Présent absolu (2014) –, après Ce que dit le Centaure mettant en scène le Temps, le Songe et le Chant, c'est une méditation plus vaste encore qui est ici proposée au lecteur. D'emblée le propos, philosophique autant que poétique, en est posé par l'épigraphe de Lucrèce : " Tu parais, et les vents, les nuages du ciel / à ta venue s'enfuient, sous tes pas la terre / brode de tendres fleurs, le miroir de la mer sourit, / et le ciel apaisé brille d'une lumière immense. " De quelle apparition s'agit-il ? Celle qui se révèle à nous dans la vie de chaque instant, dans le mouvement des formes, des couleurs, des significations. De tout cela que voyons-nous, que comprenons-nous ? " Tout est tellement incompréhensible ", écrivait Etty Hillesum devant le lupin violet éclos dans le camp de Westerborck. " Le poème, indique une courte préface, serait cette parole plus fluide que l'eau, plus rayonnante que la lumière, qui saurait de toutes choses ne faire sentir que l'apparition, le chatoiement, ce qui toujours semble ici et qui n'a pas de nom. " Comment atteindre à cette parole pour qu'aphorisme et lyrisme, pensée et musique ne fassent plus qu'un : à travers 1000 poèmes de 4 vers, indépendants et résonnant ensemble. 4000 vers, ouverts à la nature, à l'art de Titien, Monet, Bill Viola ou Lee Chang-Dong . Et l'intense lumière de Venise.

05/2019

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Musique, danse

De l'encre sur les doigts

Je suis une fragile équation; né de l'improbable rencontre d'un Prince Mathématique et d'une Orpheline tibétaine, aux confins de l'Indochine coloniale de 1942. Exilé à l'âge de 7 ans avec ma mère en terre de France, j'y découvre Marseille, pour une enfance solitaire et une turbulente adolescence marquées par l'absence de mon père, et la révélation, par Jacques Brel sur une scène minable de Casino de province, de ma vocation musicale. Tout auréolé de mon baccalauréat, rythmé par ma guitare, j'arrive à Paris pour rencontrer H.E.C., mais c'est Henri Mahé que je rencontre: un artiste peintre, dit "Biton la barbouille", ami de Céline, grâce à qui je me retrouve avec le contrat pour enregistrer mon premier disque...! Au-delà de la carrière musicale que l'on connaît, ce livre est l'histoire riche et tourmentée de ma vie; avec ses sommets et ses abysses, ses rencontres, ses amours, et les différents aspects de ma création. De la musique, aux "fractures", cette encre qui, depuis toujours, tache mes doigts, est celle de la vie en train de s'écrire, telle que j'essaie de la transmettre par mes traces et mes signes. On y trouve des S.O.S., des éclats de rire, des drames et des joies, une grave maladie à combattre et à vaincre: presque la vie de chacun et de tout le monde, à ce détail près que c'est la mienne... Je vous la livre ici, avec toute ma tendresse.

05/2012

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Policiers

Lough neagh. Le monde de Maureen

Maureen Parker-O'Neill est une auteure de romans érotiques à succès. Son fils, Ryan est éditeur à Concarneau. Sa fille Agnès, libraire dans la même ville. Les mots, chez les Parker-O'Neill, c'est un peu une affaire de famille. Mais de mot à mort il n'y a qu'un air. Une musique à deux temps. Un pour se souvenir et un autre pour enquêter. Car Maureen Parker-O'Neill s'est jetée dans les eaux sombres du Lough Neagh, un lac d'Irlande du nord qui a vu naître sur sa rive, cinquante-quatre ans plus tôt, le bébé O'Neill. La maladie, l'accident, Ryan aurait accepté, mais le suicide, il ne le peut. Alors il va remonter le temps, le long de la vie de sa mère, s'immerger dans l'histoire d'une province meurtrie, l'Ulster, qui tente de panser les plaies des troubles passés. Pour comprendre, faire son deuil ? Au début, oui. Et puis... Le temps passant, la terre d'Irlande ralentissant ses pas, l'Histoire le rattrapant, lui viendra la pensée absurde qu'il lui suffit de refuser un épilogue détesté pour refaire le monde à sa convenance. Une fois de plus, après "Elle Pleure Pas Lucy" (Pick-Up), l'auteur nous livre un récit émouvant, léger et dense à la fois, entre thriller et roman classique, avec ce style si particulier, reconnaissable, et ce sens de la narration qui capture l'attention du lecteur pour ne la relâcher que longtemps après la dernière phrase lue.

01/2017

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Récits de voyage

Pianocéan

Un piano sur un bateau ? Dans ce livre, comme dans cette histoire, il souffle un vent d'aventure empreint de poésie... En 2012, la pianiste Marieke Huysmans-Berthou a cette idée un peu folle qu'elle baptise " Pianocéan " : s'embarquer avec son piano sur un bateau pour un tour du monde en musique. Chaque hiver, le bateau restera à quai dans un port. Et chaque printemps, il repartira voguer à la rencontre de nouveaux spectateurs dans les ports de France et d'ailleurs. Quel voilier est susceptible d'accueillir un passager aussi fragile et encombrant ? Comment sortir le piano sur le pont du bateau à chaque concert ? Comment programmer des concerts alors que la durée de chaque traversée est incertaine ? Et s'il pleut ? Toutes les interrogations seront balayées au fil des mois et le projet, aussi fou soit-il, prend corps. Pianocéan peut hisser les voiles de la goélette Lady Flow. Une première tournée a lieu en Méditerranée en 2015, une deuxième et une troisième en Bretagne... les saisons se suivent et ne se ressemblent pas. L'amie et photographe Anne-Lise Le Pellec est elle aussi embarquée pour ce tour du monde d'une dizaine d'années. Marieke compose, dessine, Anne-Lise a une main à la barre, l'autre sur son boîtier. Chacune écrit au fil de l'eau sur les doutes, les rencontres, les galères, la peur, les petits et grands bonheurs... Le livre Pianocéan est le résultat de ce foisonnement artistique où l'aventure est au coin du port.

05/2019

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Littérature étrangère

Oublier son passé

Lorsque Helena, Martin et leur fille de 14 ans, Emilie, quittent la vie survoltée de Stockholm pour repartir de zéro dans le nord de la Suède, les rêves d’Helena peuvent s’accomplir : ils restaurent une ferme dans laquelle elle a passé enfant ses vacances d’été, et la transforment en hotel de charme. Mais ce tableau idyllique va voler en éclats le jour où Martin, ne supportant plus les rêves d’Helena, retourne vivre à Stockholm avec une autre femme. En dépit d’une réussite professionnelle remarquable, Anders Strandberg a conscience de la vacuité de son existence. Un jour qu’il part en voiture vers le nord du pays pour tenter de récupérer une célèbre guitare ayant appartenu aux Beatles – Anders est un collectionneur éclairé et passionné de musique – il est victime d’un grave accident de la route. Et se relève avec l’horrible sentiment d’avoir voulu mourir… Il descend alors dans l’hôtel tenu par Helena et accepte son offre de travail à ses côtés. Pour la première fois, il se sent libre, il n’a rien à prouver ni à défendre. Il peut oublier son passé. Au même moment, la cousine d’Helena, Anna Karin, organise dans le village voisin une réception après les funérailles de leur tante Olga. Secrets et préjugés vont être levés pendant cette réunion de famille, au cours de laquelle les êtres en présence se révèlent capables de changer leur manière de penser vis-à-vis les uns des autres, comme à leur propre égard. Traduit du suédois par Magdalena Jarvin

05/2012

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Musique, danse

Le chant intime. De l'interprétation de la mélodie française

Dans le répertoire des chanteurs, la mélodie française occupe une place précieuse et privilégiée. Prolongement de la poésie, elle suppose une compréhension intime du texte et des intentions musicales du compositeur. On ne trouve actuellement sur le marché français aucun livre qui aide les interprètes souhaitant, en France aussi bien qu'à l'étranger, aborder ce répertoire, alors même que l'ouvrage majeur de Pierre Bernac, The Interpretation of French Song, n'existe qu'en anglais. François Le Roux, qui enseigne les subtilités de ce répertoire à de nombreux jeunes chanteurs, transmet ici, avec le concours de Romain Raynaldy, le fruit de son expérience de lecteur, d'interprète et de pédagogue. Après un panorama général qui expose les principes du rapport entre la langue et la musique, les auteurs présentent une sélection du répertoire de la mélodie française et en étudient précisément cinquante-deux, donnant pour chacune, à partir du poème original et d'extraits de la partition, des directives précises pour faire jaillir du texte poético-musical sa pleine saveur. Les cinquante-deux mélodies choisies permettent de passer en revue presque deux siècles de répertoire, de ses débuts à l'époque contemporaine ; si, après l'âge romantique (Berlioz), les chefs-d'œuvre de Debussy et Fauré constituent l'apogée du genre, l'ouvrage montre qu'une floraison remarquable leur a succédé (notamment avec le groupe des Six, Poulenc s'y distinguant particulièrement) ; les plus récentes créations sont présentes également, avec des mélodies d'Henri Dutilleux, Philippe Hersant et Thierry Lancino.

08/2004

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Théâtre

Les joueurs. Entretiens

" L'envie de faire ce livre m'est venue quand au détour de conversations avec Claude Sautet, il m'avait raconté un jour son goût pour la musique rap. Je n'avais pas seulement été ému parce qu'il me démontrait ainsi une nouvelle fois la curiosité qu'il manifestait toujours à l'égard de l'être humain, mais aussi et surtout parce que je m'apercevais que j'avais beaucoup d'idées préconçues sur ces grands artistes qui ont tant marqué mon enfance et mon adolescence. Je pensais alors qu'être vieux, c'était forcément appartenir à un monde révolu. C'est alors qu'Anne Fontaine me proposa Comment j'ai tué mon père avec Michel Bouquet comme partenaire principal. J'y ai découvert un acteur extrêmement attachant, loin de l'image intimidante et un peu figée qui avait pour moi dominé jusque-là. J'avais le sentiment très doux pourtant de l'avoir toujours connu tel que je le découvrais alors, comme s'il avait été à mes côtés depuis longtemps. Quand nous en arrivâmes aux dernières prises de vue, je demandai à Michel s'il accepterait d'écrire avec moi ce livre d'entretiens sur la condition de l'acteur et de l'individu dans la société d'aujourd'hui, s'il voulait bien qu'ensemble nous nous posions toutes ces questions que je me suis si souvent posées face à l'évolution foudroyante du monde au XXe siècle. Son enthousiasme fut immédiat. Nous allions pouvoir commencer. "

09/2001

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Littérature étrangère

Amour sur le rivage

La petite ville côtière d’Ashkelon, au Sud d’Israël, est pour les trois protagonistes du nouveau roman de Michal Govrin le théâtre d’un amour d’été. Avec l’argent que ses parents lui ont donné pour un stage de secrétariat, Esther Weiss, qui vient d’achever sa scolarité dans un lycée religieux, s’offre une robe à bretelles et descend au dancing de la plage. Au bar, Moïse Derhy, arrivé droit de Paris pour l’enterrement de sa mère, boit un Campari. Son regard est aimanté par la jeune fille qui se tient, solitaire, à l’autre bout de la piste de danse, inconsciente de sa beauté. Derrière le comptoir, Alex Morgenstern, embauché au début de la saison alors qu’il débarquait de Buenos Aires, observe cet homme plus âgé que lui, dont il admire la mise élégante. Avec pour musique de fond les tubes des années soixante, pendant lesquelles se déroule l’action, le décor est en place. En impeccable dramaturge, Michal Govrin rend inéluctable la tempête amoureuse. Chacun de ses personnages en effet se trouve dans une impasse de son histoire personnelle, et chacun vivra le choc de la rencontre comme une révolte : Esther étouffe chez ses parents, tous deux rescapés de la Shoah, propriétaires d’une poissonnerie dans la petite ville. Moïse vit une crise avec Catherine, sa femme française, et leur fils Jean. Alex, l’Argentin taciturne, veut laisser loin derrière lui Buenos Aires, les activités politiques qu’il y menait et le secret honteux de son père psychanalyste.

10/2013

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Musique, danse

Franz Liszt. Les ténèbres de la gloire

Liszt est la première star de l'histoire musicale : jeunesse baignée de gloire, escortée par des foules en délire. De son propre gré, il a mis fin ensuite à tant de bruit, et tout se passe comme si on avait voulu lui faire payer à la fois le succès et la sagesse. Les caricatures du temps - virtuosité, vanité, vulgarité - ont encore cours aujourd'hui. Des centaines de livres ont fini par nous donner de Chopin ou de Wagner une idée désormais peu variable, mais il y a à peine quelques années que l'histoire s'est occupée sérieusement de Liszt, en dépouillant peu à peu les "histoires"... Au vrai cet homme est trop divers, le champ de sa pensée dépasse trop la musique pour ne pas favoriser les réductions en tout genre. Son byronisme, sa quête religieuse, son utopie sociale le campent en traits foncièrement romantiques, mais son ouverture au monde et la multiplicité de ses dons rappelleraient plutôt les grands esprits de la Renaissance. Par l'immensité de son oeuvre dont une partie importante est peu jouée, par le nombre impressionnant de ses écrits difficilement accessibles, comme par le foisonnement des légendes qui ont longtemps entouré le romanesque de sa vie, Liszt est un des rares artistes dominant le XIXe siècle dont il reste beaucoup à découvrir. C'est ce que cherche à faire ici Rémy Stricker, fort d'une documentation souvent traduite et publiée pour la première fois, à laquelle il a joint une iconographie en partie inédite.

10/1993

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Critique littéraire

Robert Desnos

Robert Desnos revisité au jour le jour ! Deux immenses yeux ouverts posés sur le monde qu'il traverse à grandes enjambées ! De quoi rompre définitivement avec l'image d'un poète si curieux de tout, qu'il passe pour désinvolte. L'homme est étonnant et son caractère bien trempé. Secret et tonitruant, il déborde d'énergie et mène une vie exaltante dans le Paris d'entre les deux guerres. Une existence sans vide ! Autodidacte et érudit, Desnos est un titi parisien, fils de la Bastille et des Halles. Enfant, il aime la littérature et le cinéma. Ses idoles sont Hugo, Gustave Aimard et Musidora. Ce poète surréaliste, déclaré " prophète " du mouvement dès 1922, amoureux d'une diva qui le dédaigne, fait un voyage à Cuba en 1928 qui bouleverse sa vie. Il s'ouvre au monde en traversant l'Atlantique et, pour l'amour d'une rumba et d'une île lointaine, se libère d'une passion malheureuse et d'un surréalisme alors préoccupé de politique, pour devenir un homme de média. La musique désormais gouverne sa vie. Tout à la fois moderne et visionnaire, il parle - ou chante (faux) - plus qu'il n'écrit. Journaliste, animateur et publicitaire à la TSF, critique de cinéma et de disques, chansonnier, créateur de scénario et de cantates, écrivain, peintre, Desnos explore tous les moyens d'expression et toutes les cultures de son époque, avec le secret espoir de les métisser. Il laisse une œuvre hybride, dont les écrits ne sont que la partie immergée de l'iceberg.

05/2007

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Santé, diététique, beauté

La voix énergie. Instrument de nos émotions, 3e édition

Reflet de notre capacité à écouter, la voix est capable de nous recharger énergétiquement. Elle indique nos tensions intérieures et la manière dont nous gérons notre vie émotionnelle. Musique de soi, elle est instrument d'unité entre le corps et l'esprit, et moyen d'action sur nous-mêmes. L'homme peut être comparable à un violon: lorsqu'une de ses cordes est trop tendue elle casse, si elle ne l'est pas assez, elle ne sonne pas. C'est le corps qui résonne et non les cordes de l'instrument qui ne font que vibrer et lui communiquer leur vibration. Quand l'être résonne avant de raisonner, il touche l'autre corporellement avant de le toucher mentalement. Notre rapport à la vie est inclus dans notre voix. La voix serrée est une protection procédant de la peur et du refus; elle cache des émotions refoulées et incomprises. Le desserrage est l'acceptation, le don de soi, l'ouverture et l'écoute de l'autre. Inspiré de divers courants alliant la psychologie, la phonologie et les techniques de développement personnel, cet ouvrage est le fruit de dix années de recherches autour de la voix et de ses implications à travers la pratique psychopédagogique individuelle et de groupe, qui contient des concepts peu explorés et de nombreux exercices pratiques. Il s'adresse à toute personne qui souhaite, en comprenant et en travaillant sur les effets et les impacts de la voix, améliorer sa capacité d'expression et de communication.

01/1999

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Poésie

La furie française. Sonnets croisés de Chaunes et de Sylvoisal

Voici un livre prodigieux ! Chaunes et Sylvoisal, les auteurs du Verbiaire et des Sublimes qualités de Chaunes et de Sylvoisal, après plusieurs années de silence publient ici leur correspondance, sous forme de sonnets croisés. Faisant revivre, du même coup, un genre que l'on croyait enterré... impossible. Pendant plus de cinq années, ces deux esprits raffinés ont correspondu, en sonnets, rimés et croisés, à propos de littérature, d'art, de sentiments, de l'air du temps... Constituant, peu à peu, un chef-d'œuvre de poésie, frappant et désuet, parfaitement actuel et tout à fait inclassable. Un véritable événement poétique ! Héritiers de Byron et de Lovelace, tutoyant les grands hommes et les petites dames, ils traversent les siècles d'un pas léger. Leur plus grand thème, c'est l'ailleurs, paré de toutes les inquiétudes métaphysiques qui distinguent l homme de la bête. Exilés dans une époque, ils la dominent de toute la hauteur de leurs fréquentations. Ecartelés entre l'Orient leur plus belle conquête et l'Occident leur premier amour, ils s'expriment parfois dans la langue d'autrefois avec autant de bonheur que dans le sabir de demain, sans jamais se départir de la rigueur pétrarquisante qui est proprement leur griffe poétique. Le sonnet, Chaunes et Sylvoisal l'ont ramassé par terre où il gisait, tout vermoulu, ramolli par les siècles. Ils lui ont rendu sa vigueur virile, son humour, ses amertumes, mais surtout sa grande musique, le fameux coup d'archet qui annonce, dès les premières notes, l entrée en matière des maîtres du genre.

05/2004

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Théâtre

Théâtre. Tome 2, Noces de sang ; Yerma ; Doña Rosita

C'est à Madrid, au cours de la première lecture de Noces de sang chez le poète Jorge Guillen, que Federico García Lorca confia à Marcelle Auclair le soin de traduire cette pièce et toute son oeuvre théâtrale. Chez leurs amis communs, les Morla Lynch, intimes de Federico, il avait initié sa future traductrice à toutes les finesses du flamenco et du cante hondo, de la musique et des chants populaires de toutes les provinces d'Espagne qu'il connaissait si bien. Lorca avait consacré Marcelle Auclair "Espagnole honoraire". Dans ses traductions de Noces de sang, de Yerma et de Dona Rosita, elle s'est efforcée de rendre non seulement la lettre du texte original, mais son rythme et sa couleur. Pour garder aux phrases si denses de Lorca toute leur valeur, il faut choisir les mots les plus denses de la langue française ; le nombre de chaque phrase et son allure lente ont été respectés. R ne faut pas oublier que ces traductions doivent être jouées, qu'elles doivent donc se prêter à une élocution qui, par sa nature même, doit suggérer à l'acteur la nature profonde du personnage qu'il interprète, et du milieu dans lequel il vit. Une lenteur qui n'est pas paresse, mais sens profond de l'impermanence des choses, un sentiment de la dignité humaine qui va parfois jusqu'au sang, des passions d'autant plus fortes qu'elles sont plus contenues, tels sont les éléments mêmes de l'âme espagnole, et son tragique quotidien.

04/2015

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 15, La clôture des Rougon-Macquart (1892-1893)

Cette nouvelle édition des Œuvres complètes de Zola est originale à un double titre : elle est la première du genre à adopter un dispositif chronologique, en vingt brèves périodes, de 1858, date de l'arrivée du jeune Émile Zola à Paris, à 1902, date de sa mort. On suivra ainsi, de volume en volume, l'évolution de sa carrière et de son œuvre, et leur relation à l'histoire contemporaine. Ces coupes successives dans le temps ont également le mérite de mettre en évidence les connexions mutuelles des œuvres par delà la diversité de leurs contenus et de leurs formes ; elle réunit, pour la présentation et le commentaire historique et critique des œuvres, les meilleurs connaisseurs de Zola et de son œuvre. Après une introduction générale, chaque œuvre fait l'objet d'une notice. Dans chaque volume, on trouve d'abord les œuvres narratives (romans, contes et nouvelles), puis le théâtre, les chroniques, les œuvres critiques et la correspondance. On trouvera d'abord ici La Débâcle, publié en 1892 : histoire vraie de la guerre de 1870, et drame poignant vécu dans la tourmente des événements. Le Docteur Pascal, publié en 1893, termine la série des vingt Rougon-Macquart par un émouvant roman de passion amoureuse : reflet de la passion vécue par Zola avec Jeanne, la jeune femme qui lui donnera deux enfants. On lira aussi le livret d'un oratorio, Lazare, mis en musique par Alfred Bruneau, une série de préfaces, d'articles et de discours, un choix de la correspondance, ainsi que la chronologie et la bibliographie habituelles.

03/2007

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Critique littéraire

Tchekhov

Après les biographies qu'il a consacrées à quelques prestigieux écrivains russes - Dostoïevski, Pouchkine, Lermontov, Tolstoï, Gogol -, Henri Troyat a entrepris de nous conter l'histoire fascinante de l'un des plus mystérieux d'entre eux, Anton Tchekhov, célèbre par ses nombreuses nouvelles et par cinq pièces de théâtre : Ivanov, La Mouette, Oncle Vania, Les Trois Soeurs et La Cerisaie. Histoire assez courte par la durée puisque Tchekhov vécut quarante-quatre ans (1860-1904), mais longue par les méandres intérieurs du personnage. Ce que nous propose ici Henri Troyat, c'est d'abord un voyage vertigineux dans le proche passé de la Russie. En même temps, avec son don de communion humaine, il nous fait pénétrer pas à pas dans les arcanes d'un être surprenant, à l'oeil vif et à la tête glacée, rieur mais triste, aimable mais distant, égoïste mais ouvert au malheur des autres, entouré de femmes mais craignant de s'engager avec l'une d'elles jusqu'au jour de son étrange et tardif mariage, partageant son temps entre la médecine, où il donne libre cours à sa soif de dévouement, et la littérature, où il s'impose comme un artiste indépendant, hostile à toute prise de position politique, philosophique, religieuse, soucieux avant tout de montrer la vie sans essayer de rien prouver. La lente et passionnante découverte que l'on fait de ce sceptique courtois, de cet enchanteur désenchanté, éclaire toute l'oeuvre de Tchekhov : une musique sourde, intime, poignante où s'exprime la douce absurdité de l'existence quotidienne.

10/1984

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Littérature étrangère

Vers l'âge d'homme

Le jeune garçon est devenu jeune homme. John a échappé à sa famille étriquée et à l'amour étouffant de sa mère. Tout en achevant ses études de mathématiques, il dévore la littérature mondiale et caresse son grand projet : quitter l'Afrique du Sud au bord de la révolution et se consacrer à l'art et à l'amour qui fera crépiter la flamme de la création. Mais Londres, c'est sa saison en enfer. Dans la ville cruelle où il reste un étranger, un colonial indésirable, il fait l'amer constat que le malheur est son élément : manque d'aplomb, d'ardeur, d'élan, manque de cœur. Echec et mat et fin de partie beckettienne. Cet autoportrait de l'artiste comme jeune homme, crispé et méfiant, éclaire la genèse de l'œuvre de J-M Coetzee par l'évocation de ses vastes lectures, de ses découvertes en musique et en peinture contemporaines. Célèbre pour sa réticence à se livrer, l'auteur confesse ici avec une impitoyable lucidité ses rêves d'amour fou, ses solutions farfelues aux crises d'un monde en proie à l'apartheid, à la Guerre froide ou au conflit du Vietnam. Analysant les souffrances du jeune Coetzee, il a le cran de nous laisser sourire, et même rire, de ses interrogations et de ses mécomptes. Mais au-delà de l'échec du poète féru de Pound, d'Eliot, de Neruda et de Brodsky, se profile le romancier qui écrira Terres de crépuscule et Disgrâce : l'Afrique du Sud, blessure qui n'en finit pas de faire mal.

05/2003

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Critique littéraire

Eloge de la fadeur. A partir de la pensée et de l'esthétique de la Chine

Quand les diverses saveurs, cessant de s'opposer les unes aux autres, restent contenues dans la plénitude : le mérite de la fadeur est de nous faire accéder à ce fond indifférencié des choses ; sa neutralité exprime la capacité inhérente au centre. A ce stade, le réel n'est plus " bloqué " dans des manifestations partiales et trop voyantes ; le concret devient discret, il s'ouvre à la transformation. La fadeur des choses appelle au détachement intérieur. Mais elle est aussi une vertu, notamment dans notre rapport à autrui, parce qu'elle est gage d'authenticité ; elle doit être aussi à la base de notre personnalité puisque, seule, elle permet de posséder également toutes les aptitudes et de faire preuve, en chaque occasion, de la faculté requise. Sur ce lieu commun de la fadeur se rencontrent et s'entendent tous les courants de la pensée chinoise : confucianisme, taoïsme, bouddhisme. Ces courants ne l'envisagent donc ni sur un mode abstrait, à finalité théorique, ni, à l'autre bord, comme un ineffable, à vocation mystique. Mais c'est lui que révèlent, par leur dépouillement et leur richesse allusive, les arts de la Chine peinture, musique ou poésie. En nous conduisant à la limite du sensible, là où celui-ci s'efface et se résorbe, la fadeur nous fait éprouver un " au-delà ". Mais ce dépassement ne débouche pas sur un autre monde, à statut métaphysique, coupé de la sensation. Il déploie seulement celui-ci (le seul) - mais décanté de son opacité, redevenu virtuel, rendu disponible - sans fin - à la jouissance.

01/1999

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Littérature française

Les Folies françaises

"Un homme, un écrivain, retrouve sa fille, France, dix-huit ans après la naissance de celle-ci. Il ne l'a pas connue, elle a vécu avec sa mère américaine aux Etats-Unis, elle vient à Paris. Il doit maintenant lui enseigner le pays de son nom, son passé, ses merveilles cachées - et c'est comme s'il les redécouvrait lui-même à travers elle. Paris, Versailles, - mais aussi la littérature, la musique, la peinture. Il s'agit donc d'une initiation directe, simple, sensible, à travers des promenades rapides, des conversations improvisées. Qui est France, et que va-t-elle devenir une fois mariée, repartie ? Qu'est-ce que la France ? Pourquoi Couperin a-t-il composé cette pièce de clavecin qui s'appelle Les Folies Françaises ? Quelle est la signification du chef-d'oeuvre tardif de Manet Un bar aux Folies-Bergère ? Quel est le sens de l'amour, de la perception, du temps ? Fantômes de Villon sur les bords de la Seine, de La Fontaine dans un parc. On fait entendre, on fait voir ce que plus personne, semble-t-il, ne peut plus, ou ne veut plus, ni entendre ni voir. Comme si l'intimité entre un père et une fille était désormais le lieu secret de la plus grande ouverture. Un film d'émotion parlée - sons, volumes, couleurs. Si la France m'était contée ? Oui, mais sans apparat, sans légende, comme une expérience intérieure, naturelle, cinéma pour dire le corps d'une vérité vécue. Passage de France ? Un rêve". Philippe Sollers.

05/1988

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Littérature française (poches)

Bleu passé

Autrefois, les théâtres n'étaient pas tendus de rouge, mais de bleu. Un bleu sans nom, sourd, qui ne bruit que dans la mémoire. je pourrais vous prier : " Entrez ! Entrez dans le théâtre du passé, découvrez mes gens et mes pays étranges, voyez ma collection de riens. " Derrière le rideau bleu passé, peu de choses : des souvenirs, des mensonges. Je les confonds souvent, fabulant quand je cherche un récit exact, me souvenant quand je crois faire une menterie. Les objets de ma collection, on pourrait presque les toucher à travers le temps : un piano à queue Pleyel des années vingt, un disque en matière plastique rouge, un lecteur de cassettes, un sifflet, un poste de radio, une série d'enregistrements d'opéras tapissant les murs d'une demeure siennoise, des cloches à New York au bord d'un fleuve invisible et même une camionnette dans la banlieue. De vieilles choses, pas forcément délabrées - certaines ont gardé leur fraîcheur pimpante -, des vestiges, les déchets de vies échouées, aussi incompréhensibles qu'elles. Pourtant, même en les collectant avec patience et hargne, jamais je ne retrouverai la scène entière. Ce qui fut, l'effort pour le retrouver, la patience d'en faire le récit, ces trois moments ne se relient pas comme la scène, le rideau et le spectateur. Le passé n'est pas derrière le rideau séparant le salon de musique du dehors, où l'enfant rêvait de la vraie vie. Il n'est pas non plus le rideau lui-même. Seulement son bleu et une étoffe de poussière.

11/2012

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Sociologie

Révolution numérique, révolution culturelle ?

Après l'ère des prophéties sur le basculement de l'humanité dans une condition numérique qui serait sa nouvelle essence, voici venu le temps des premiers bilans. Sommes-nous aujourd'hui les témoins et les acteurs d'une troisième révolution industrielle - après une première fondée sur l'essor de la machine à vapeur et du chemin de fer, puis une deuxième symbolisée par l'exploitation de l'électricité et du pétrole ? Force est de constater qu'on assiste à chaque fois à l'apparition de grands réseaux (chemin de fer, électricité, Internet) et de grandes figures d'innovateurs (James Watt et sa machine à vapeur, Thomas Edison et son empire industriel, Bill Gates et son entreprise Microsoft) et en outre de l'émergence d'un imaginaire qui voudrait promouvoir la naissance d'une nouvelle humanité. A partir du domaine de la culture (cinéma, photographie, livre, musique, arts, presse, radio, télévision...), Rémy Riffel prend l'exacte mesure de cette révolution dans les rapports à nous même et aux autres, dans l'accès au savoir ou aux connaissances, dans le rapport à l'information et à l'argumentation : est-ce une rupture, non seulement technologique, mais anthropologique et culturelle de nos sociétés, ou bien à une nouvelle transformation de nos usages des moyens de communication comme l'humanité en a connu à plusieurs reprises au cours de son histoire ? Simple changement d'échelle ou véritable changement de nature, dans un univers où s'affrontent des valeurs d'émancipation et d'ouverture d'un côté et des stratégies de contrôle et de domination de l'autre ?

10/2014

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Droit

Nouvelles morales, nouvelles censures

Il faut s'en alarmer : la culture est aujourd'hui attaquée dans tous ses territoires. Arts plastiques, littérature, cinéma, musique... Au nom des bonnes moeurs, de la lutte contre le racisme ou la souffrance animale et autres nobles causes, des ligues de vertu du troisième millénaire et des citoyens ordinaires manifestent, agissent auprès des élus, pétitionnent sur les réseaux sociaux, toujours pétris des meilleures intentions. Sous des prétextes apparemment légitimes, le principe de liberté d'expression, avec ses limites communément admises (racisme, antisémitisme...), subit d'incessants coups de boutoir. Il existe pourtant des solutions médianes, permettant de concilier le devoir de mémoire, le respect de l'égalité entre les citoyens, le droit des minorités, avec l'amour de l'art et de la liberté. La clé est sans doute dans la pédagogie, le développement d'appareils critiques repensés. Il est urgent d'analyser ce que cherche à imposer cette nouvelle morale en forme de censure, de dire par qui elle est pensée et activée, d'où elle vient, quels intérêts elle sert, de montrer ses limites et ses paradoxes. Nous devons préserver la culture de ces revendications qui fusent à la vitesse d'un tweet. Cet essai n'est ni un livre de droit, ni un pamphlet, ni un cours de morale. C'est un précis concret, pratique, illustré d'exemples, objectif autant que possible, destiné à tous ceux qui veulent comprendre ce mouvement, afin de les outiller intellectuellement pour défendre la liberté d'expression et la culture menacées.

10/2018

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Littérature française

Oeuvres Complètes. Tome 19, L'utopie sociale : les quatre Evangiles (2)

Cette nouvelle édition des Œuvres complètes de Zola est originale à un double titre : elle est la première du genre à adopter un dispositif chronologique en vingt brèves périodes, de 1858,date de l'arrivée du jeune Émile Zola à Paris, à 1912, date de sa mort. On suivra ainsi, de volume en volume, l'évolution de sa carrière et de son œuvre, et leur relation à l'histoire contemporaine. Ces coupes successives dans le temps ont également le mérite de mettre en évidence les connexions mutuelles des œuvres par-delà la diversité de leurs contenus et de leurs formes ; elle réunit, pour la présentation et le commentaire historique et critique des œuvres, les meilleurs connaisseurs de Zola et de son œuvre. Après une introduction générale, chaque œuvre fait l'objet dune notice. Dans chaque volume.. on trouve d'abord les œuvres narratives (romans. contes et nouvelles), puis le théâtre, les chroniques, les ouvres critiques et la correspondance. Travail met en scène une cité ouvrière fin-de-siècle. travaillée par les violences de la lutte des classes, puis régénérée par le génie transformateur et reconstructeur d'un homme qui fait confiance au progrès scientifique et technique pour instaurer un régime de coopération et de fraternité. L'âpre tragédie des conflits sociaux se résout ici dans l'annonce d'un futur pacifié, que le siècle nouveau démentira. Ce volume contient aussi la première série des livrets écrits par Zola, et mis en musique pour l'opéra par Alfred Bruneau.

02/2009

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Pédagogie

L'éducation artistique dans le monde. Récits et enjeux

Donner la possibilité à un enfant de jouer sur une scène de théâtre, d'exprimer son potentiel créatif par le dessin, le graff ou la peinture, d'apprendre un instrument de musique, d'éprouver son corps par la danse, de se familiariser avec les univers artistiques, quoi de plus évident ? Si l'éducation artistique est désormais affichée comme une priorité politique en France, c'est loin d'être le cas ailleurs. Ce livre est le premier à retracer toute une série d'expériences conduites à travers le monde en matière d'éducation artistique, tout en faisant le point sur les politiques éducatives et culturelles mises en oeuvre à destination des enfants, des adolescents et des étudiants. Il montre l'extrême diversité des politiques et des actions qui ont cours sur l'ensemble des continents : des engagements de la compagnie Teatro Trono dans les bidonvilles de La Paz, en Bolivie, jusqu'au projet Learning Through Arts du musée Guggenheim de New York, en passant par les initiatives des artistes du centre Koombi, au Burkina Faso, l'enseignement du cinéma et des médias en Corée du Sud, l'énergie cathartique de L'Ecole de cirque de Palestine ou la politique d'éducation artistique et culturelle du département de la Seine-Saint-Denis... Autant d'études de cas illustrant des situations particulières, complétées par les analyses des plus grands spécialistes sur les enjeux de l'éducation artistique à l'heure de la globalisation, sur une alternative éducative mondialisée, ou encore l'éclosion des orchestres de jeunes à travers la planète.

01/2018

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Littérature française

La nuit polonaise

Elena, Grecque élevée en France, veuve d'un écrivain mort en 1949 à la fin de la guerre civile, vient de passer quinze ans en prison. Une seule terre d'asile s'offre à elle : Berlin-Est, où l'attend Gunther Braun, un Allemand anti-nazi qu'elle a connu dans le maquis grec. Ayant subi l'occupation allemande et perdu son premier amour dans la lutte clandestine, elle voue au peuple allemand tout entier une haine farouche. Elena est un personnage tragique qui reste la proie du passé et de ses souvenirs. Un soir, elle entend dans une chambre voisine de la sienne des chants, des rires, de la musique. De jeunes touristes polonais l'accueillent avec gentillesse. Gagnée par le charme de leur insouciance juvénile, elle sent que le cauchemar du passé s'éloigne. Mais, dès le lendemain, elle est de nouveau accablée par ses souvenirs. Au moment où elle va partir pour la France, une circonstance imprévue lui révèle la tragédie qui a endeuillé la jeunesse de Gunther. Or cette tragédie qui lui a dicté la conduite de toute sa vie, Gunther n'en a jamais soufflé mot à Elena, par délicatesse et pour ne rien devoir à une compassion trop facile. Il mérite donc l'estime d'Elena, son affection, et, qui sait ? mieux encore... Quelque chose alors se dénoue en Elena : elle n'ira pas en France. Cette histoire qui n'est pas la sienne, Elisabeth de Neyrat l'a faite sienne avec une passion contenue, une fougue mesurée, un tact exemplaire.

10/1966

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Musique, danse

Danse et pensée. Une autre scène pour la danse

Au moment même où la danse, après avoir donné à la création chorégraphique pendant de nombreuses années d'expérimentation un très haut niveau esthétique, s'essouffle et cherche, en se saisissant de son passé, à présenter des formes nouvelles, nous vous proposons de nouvelles hypothèses d'étude pour la danse. C'est en créant l'événement avec le " Premier Colloque International pour la Danse et la Recherche Chorégraphique Contemporaines en relation avec les autres disciplines artistiques et scientifiques ", que les vraies questions de fond ont été soulevées. Une des finalités de notre initiative a été de réunir autour d'un même sujet aussi bien des théoriciens que des praticiens afin que leurs réflexions, aussi diverses que possible, puissent créer l'occasion d'une inattendue relation langagière où les compétences pourraient se tisser autour de nouvelles connaissances. Afin d'assigner à la somme des travaux présentés une structure d'accueil cohérente, nous avons réuni les propositions en cinq grands axes qui tiennent compte des affinités des différentes disciplines et de leur possible interaction : ANTHROPOLOGIE, PSYCHOTHÉRAPIE, SOCIOLOGIE, PSYCHOPATHOLOGIE, KINÉSIOLOGIE, PSYCHOPÉDAGOGIE, DRAMATURGIE, SÉMIOTIQUE, MUSIQUE, LITTÉRATURE, ESTHÉTIQUE, ARCHITECTURE, BEAUX-ARTS (Peinture - Photographie), CINÉMA. On remarquera que les ouvrages théoriques sur la danse restent rares. Celui-ci vient à juste titre combler en partie ce manque ; il ouvre des perspectives sérieuses dans la rencontre de la danse avec une nécessaire pluridisciplinarité. La collaboration de plusieurs instituts et centres de recherche, ainsi que l'apport de scientifiques et de théoriciens de l'art, ont contribué à enrichir considérablement la réflexion initiale.

12/1993