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Histoire internationale

Paradis pour une reine. Le monastère de Qoma Fasilädäs, Ethiopie, XVIIe siècle

Durant la première moitié du XVIIe siècle, une reine, Wäld Sä'ala, bâtit l'oeuvre de sa vie en s'attribuant un vaste territoire au coeur des hauts plateaux éthiopiens. Un monastère - Qoma Fasilädäs - est fondé pour lui servir de lieu de vie, doter de biens fonciers sa famille et ses proches, conserver sa dépouille et pérenniser sa mémoire. Une formule métaphorique, transmise par la tradition orale, résume ce projet : Aux confins le feu, au centre le Paradis, faisant de cet espace un lieu à part disposant d'institutions dont l'autonomie est fièrement revendiquée. Cette reine fut l'épouse du roi Susneyos (r 1607-1632) qui se convertit au catholicisme et voulut en faire la religion du royaume en s'alliant avec les Jésuites avant que son fils, Fasilädäs (r 1632-1667), ne rétablisse la foi d'Alexandrie. Mais à ces deux hommes elle refusa son soutien pour bâtir son propre réseau d'influence en s'alliant avec ceux qui s'avérèrent être les perdants des grandes batailles politiques de l'époque. De la splendeur de cette petite société de cour, des complots, des meurtres et des exils qui la traversèrent, rien ne subsiste dans l'historiographie officielle de la royauté. L'histoire de Qoma Fasilädäs serait donc restée jusqu'à aujourd'hui inconnue si Anaïs Wion n'était pas allée la rechercher dans les manuscrits jalousement gardés au sein de ce monastère et n'avait questionné sans relâche les dépositaires de cette mémoire. Les "jeux d'échelle" de cette enquête dans une fondation royale éclairent des pans obscurs de ce premier XVIIe siècle éthiopien, aussi crucial qu'encore méconnu, tout autant qu'ils permettent de comprendre comment une tradition orale formalisée, ancrée dans le temps de la fondation, permet aujourd'hui encore de réguler l'accès à la terre et les structures institutionnelles.

03/2012

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Littérature française

La pendue de Londres

Allemagne, 1945. L'exécuteur en chef du Royaume Britannique, envoyé en mission, pend la gardienne de camps nazis Irma Grese. Même s'il éprouve un réel dégoût à exécuter des femmes, surtout si elles sont jeunes et jolies, le bourreau fait son devoir : c'est un as dans l'art de la longueur de cordes, un expert dans le temps minuté de la mise à mort. Pourtant, le reste du temps, c'est un homme comme un autre, époux modèle, bon citoyen, qui reçoit aimablement les clients dans son pub londonien « Help the poor Struggler » (Aidez le pauvre type qui se débat !). Avant de partir, à l'aube, appliquer en silence une sentence de peine de mort.Londres, immédiat après-guerre. Ruth Ellis ressemble à Betty Boop, enjouée et désirable, elle plaît aux hommes, et sans doute les choisit-elle fort mal. Mais derrière son sourire et sa bouche trop maquillée, que cache-t-elle ? Qui sait que son père alcoolique l'a violée ? Que son premier fiancé, un soldat, l'a abandonnée, enceinte, avec des rêves en miettes et le cour en breloque ? Dans le Londres charbonneux de l'après-Blitz, à rebours du puritanisme d'une société bien-pensante, Ruth devient entraîneuse dans des bars sombres et rouges : et d'entraîneuse à prostituée, la pente est facile. Un jour, malheureuse, jalouse, violentée, mais toujours belle, et mère de famille, elle tue son amant, un salaud, à bout portant. La voici condamnée à la pendaison. Bourreau, fais ton ouvre ! Et si le bourreau avait une âme ? Et s'il répugnait soudain à supprimer une innocente aux boucles blondes ?Dans ce roman envoûtant, reconstitution en cinémascope d'un Londres luisant de fog et de pluie, de vices cachés et de femmes de petite vie, Didier Decoin alterne la voix du bourreau et de la victime. Une plongée dans l'âme humaine.

05/2013

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Histoire de France

Financer la guerre au XVIIe siècle. La dette publique et les rentiers de l'absolutisme

Ce livre retrace l'histoire du principal instrument qui a servi à financer les guerres françaises au XVIIe siècle : les rentes sur l'Hôtel de Ville de Paris. Et bien plus encore : il analyse les implications politiques et sociales de l'institutionnalisation d'une dette publique alourdie à chaque conflit militaire et dont l'extinction est devenue impossible pour l'Etat. Ces rentes publiques, qui redistribuent une fraction croissante du produit de l'impôt au profit d'un petit nombre de bénéficiaires, créent un lien nouveau entre le souverain et les sujets, un lien d'intérêt qui se mue en ferment de contestation lorsque les paiements s'interrompent et que la banqueroute menace. Katia Béguin analyse le bouleversement profond du système d'emprunt instauré par François Ier en 1522, qui a fragilisé les sécurités antérieures des rentes, ébranlé la crédibilité du souverain absolu et rendu la condition des rentiers plus hétérogène, de Henri IV à Louis XIV. Elle retrace les choix difficiles des responsables des finances royales, hantés par le besoin impérieux d'alléger le service de la dette, convaincus des effets délétères de ce mode de financement et non moins obsédés par la nécessité d'emprunter à tout prix pour soutenir des conflits militaires presque incessants et de plus en plus coûteux. Elle observe la destinée de ces rentes dont la vie s'allonge, leurs usages et les modalités de leur diffusion sociale, par transmission successorale ou par ventes, à l'intérieur du royaume et hors des frontières, pour comprendre les motivations des rentiers, leurs savoirs, leur appréhension des risques qu'ils prenaient en confiant leurs capitaux au roi. Cette étude des transformations sociopolitiques majeures du Grand Siècle pose ainsi de manière totalement renouvelée la question fondamentale de la crédibilité du régime absolutiste, en éclairant les dynamiques inexorables de l'endettement qui a contribué à sa perte par la Révolution.

03/2012

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Histoire de France

Olivier de Clisson et la société politique française sous les règnes de Charles V et Charles VI

Lorsque Olivier de Clisson mourut en 1407, c'était probablement l'homme le plus riche de France qui ne fût pas de rang royal ou princier. A partir de 1369, il joua aussi un rôle de premier plan dans le gouvernement royal, occupant le poste de connétable de France de 1380 à 1392, avant d'être contraint par ses adversaires politiques à prendre une demi-retraite sur ses terres de Bretagne. On aurait eu bien du mal à prédire son succès lorsqu'il naquit en 1336, fils cadet d'un second mariage, son père ayant été exécuté pour trahison en 1343 et sa mère obligée de trouver refuge en Angleterre. On connaît bien les grandes lignes de son histoire, qui le vit récupérer ses domaines à la fin de la guerre de Succession de Bretagne (1341-1365), aider son suzerain Jean IV, duc de Bretagne, à prendre le contrôle de son duché après la bataille d'Auray, puis se brouiller avec ce dernier et devenir un irréductible ennemi des Montfort, ambitionnant en même temps de s'emparer du trône ducal pour sa fille et les enfants de celle-ci. Dans cette remarquable analyse de la vie du connétable, première étude scientifique approfondie publiée sur ce sujet depuis près de cent ans, l'éminent médiéviste américain qu'était John Bell Henneman (1935-1998) met en perspective les problèmes, les ambitions et les réussites de Clisson en les liant au contexte social, politique et militaire de son temps. Henneman nous offre une présentation magistrale des événements dans lesquels Clisson joua un rôle, éclairant ainsi en même temps la complexe histoire interne de la Bretagne et du royaume dans son ensemble, à une époque où la France tentait de recouvrer ses forces après les désastres qui avaient marqué le début de la guerre de Cent Ans.

08/2011

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Histoire de France

Henri IV à Saint-Denis. De l'abjuration à la profanation

Il fut et demeure le souverain le plus aimé des Français. Quatre cents ans après son assassinat, il ne cesse de fasciner, tant sa vie, son oeuvre et sa légende paraissent exceptionnelles. La périlleuse conquête du pouvoir, la mort dramatique et le destin posthume d’Henri IV (1589-1610) sont liés à un espace singulier : Saint-Denis, le lieu de mémoire de la monarchie, là où reposent quatre lignées de souverains (Mérovingiens, Capétiens, Valois, puis Bourbons). « Je suis le Roy, qui demande d’estre reçu au giron de l’Église apostolique et romaine » . Tout commence le 25 août 1593 par l’abjuration d’un pénitent qui sollicite sa réintégration au sein de l’Église catholique. Et parvient, grâce à ce « saut périlleux » , à pacifier un royaume déchiré depuis trente ans par la guerre civile et religieuse et à mettre un terme aux fureurs des « guerriers de Dieu ». Le 13 mai 1610, Saint-Denis est le lieu du sacre et du couronnement de Marie de Médicis, la veille du geste fatal de Ravaillac. Les funérailles grandioses d’Henri IV, quelques semaines plus tard, nous permettent de restituer et de comprendre le cérémonial complexe et méconnu qui accompagne le corps du souverain, « les deux corps du roi », lors de ce moment de grande fragilité que constitue, pour une monarchie, la disparition de celui qui l’incarne. Près de deux siècles après, dans la France effervescente de l’an II de la République, en 1793, la « ci-devant abbaye de Saint-Denis » est le théâtre d’une mise à mort des morts : figures de cire, tombeaux et corps des rois, dont celui d’Henri IV. Ces quatre séquences fortes nous invitent à un extraordinaire voyage dans la réalité mais aussi au coeur de l’imaginaire de la « nation France ».

05/2010

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Sciences politiques

Les relations américano-saoudiennes depuis la fin de la guerre froide. L'alliance stratégique à l'épreuve des cultures

Ce livre fournit, à bien des égards, quelques clés importantes de lecture pour comprendre l'actualité internationale et la géopolitique des relations internationales au Moyen-Orient. Il met en scène deux grands pays, en l'occurrence les Etats-Unis d'Amérique et le royaume wahhabite d'Arabie saoudite, chacun résolument engagé dans la conquête des zones d'influence, ce qui les rend mutuellement vulnérables et dépendants. Le livre tente en effet, à la lumière des thèses de Samuel Huntington sur les conflits post-guerre froide, d'appréhender les places de l'alliance et des cultures dans les relations américano-saoudiennes. Tout en examinant les rapports politico-stratégiques liant les deux pays sur fond d'intérêt économique et de lutte croisée contre les nouveaux djihadistes, dont une bonne partie est constituée de Saoudiens, l'auteur s'attelle à mettre en évidence les contradictions qui sous-tendent les rapports entre ces deux univers et leurs perspectives à court et moyen termes. Faisant au-delà une analyse pointue sur la reconfiguration des relations internationales au Moyen-Orient, au regard de la reformulation des modes d'adhésion idéologique et des mutations des formes d'expansion des impérialismes américain et saoudien, l'auteur s'est honorablement illustré, autant dans la théorisation conceptuelle des relations internationales que dans la pratique de la diplomatie au ministère des Relations extérieures du Cameroun. Il est un homme de culture, ou plutôt des cultures, tant et si bien qu'il s'en accommode au point de faire de l'éloge de la diversité et du pluralisme culturels un ferment de son engagement laïque, au sens de dialogue et d'ouverture à toute forme de religiosité. Son livre est une contribution importante à la compréhension de la géopolitique du Moyen-Orient et de la complexité de l'actualité des relations internationales.

09/2011

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Littérature française

Les dragons de Chaghal

Les dragons de Chaghal est un thriller bâti sur fond d'enquête policière. Mais c'est surtout un drame psychologique régional dont l'action se situe dans le Nord de la France, depuis la fin des trente glorieuses jusqu'à l'année 2000. Les pièces morcelées d'un corps viennent d'être découvertes, disséminées comme de simples paquets, au coeur de Roubaix. Très vite l'enquête s'oriente sur un crime en série. C'est alors que les investigateurs remontent le courant et découvrent une terrible nécropole assise sur la vie tourmentée d'un personnage que tout prédestinait à l'erreur, à l'horreur. C'est comme si Dieu lui-même avait passé un pacte avec Satan en se penchant sur son berceau, à la manière de Job (Ancien Testament). Chaghal est soumis à un parcours semé d'embûches ; elles construiront le berceau de sa névrose, puis de sa psychose. Construit à la manière d'un Tarentino (Pulp Fiction), ce roman part d'entrée de jeu dans toutes les directions. La trame se centralise ensuite autour de la psychose même du sujet. Enfin, s'amorce la grande descente aux enfers qui guidera progressivement le lecteur dans une spirale ou ce dernier sera confronté à ses propres cognitions, ses propres repères. Il se peut même qu'il se remette en question sur ses valeurs. C'est alors que le bouquet final lui explose à la figure. Et lorsqu'il pense que tout est fini : double effet ; une fin peut en cacher une autre. Un suspense époustouflant, une histoire déroutante, une fin des plus inattendue. Hannibal lecteur, si tu commences ce livre, attends-toi à être confronté au syndrome de Stockholm. Alors attache bien ta ceinture, il paraît que ça décoiffe au royaume de Dante.

01/2010

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Sciences historiques

L'émergence du pouvoir local. Le département de l'Isère face à la centralisation (1800-1837)

L'un des apports fondamentaux du Consulat est la loi du 28 pluviôse an Vlll (17 février 1800) à l'origine d'institutions administratives comme le Conseil d'Etat, les préfets, les conseils généraux et bien d'autres. La révolution de Juillet et les lois décentralisatrices qui suivent la Charte dans les années 1830 introduisent officiellement une relative décentralisation, mais l'organisation administrative napoléonienne reste, dans ses grandes lignes, inchangée et demeure l'un des éléments centraux du modèle politique français contemporain. Le département de l'Isère, " relégué à l'une des extrémités élu royaume et resserré entre les Alpes et la frontière " selon les termes de l'un de ses préfets, apparaissait alors à un haut fonctionnaire venant souvent de Paris comme une région reculée et inquiétante, peuplée de contrebandiers, de déserteurs vivant le long de la frontière, de réfugiés italiens, d'ouvriers influencés par les troubles lyonnais, et de montagnards peu enclins à accepter l'autorité de l'Etat. En isolant une période historique homogène, cette étude de cas vise à comparer la théorie et l'application pratique de la centralisation administrative officiellement et ouvertement souhaitée par Napoléon. Si elle doit permettre de démontrer l'émergence et l'importance des" collectivités locales " (municipalités et conseils locaux) dans la gouvernante territoriale au début du XIXe siècle, et cela dès la période napoléonienne, le sujet n'en est cependant pas uniquement le pouvoir. C'est aussi une étude de l'Etat dans son articulation entre pouvoir central et pouvoir local. La prise en compte de l'action des habitants ou administrés, notamment (mais pas uniquement) les notables, à l'intérieur de ce système administratif, restitue à la dynamique du pouvoir local toute sa richesse et toute sa complexité.

12/2010

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Littérature française

Les romans du feu : Voyage au centre de la Terre. Le Château des Carpathes. Les Indes noires. Maître du monde

Jules Verne et son époque : le ciel à conquérir, le monde à découvrir, l'eau à apprivoiser, l'énergie à dompter. Jules Verne et sa mythologie : les volcans qui donnent la vie et la lune qui donne le rêve. Jules Verne et ses obsessions : le Pôle, l'abîme marin, le centre de la terre. Jules Verne, c'est tout cela mais c'est peut-être avant tout le peintre visionnaire des quatre éléments : l'Eau, l'Air, la Terre, le Feu. C'est par l'EAU, la mer immense, que tout commence et c'est par elle que tout finit. Au fond des gouffres où rôde le Nautilus (Vingt mille lieues sous les mers), par-delà les banquises où se cachent les Pôles (Voyages et aventures du capitaine Hatteras ; Le Sphinx des glaces), sur les flots déchaînés (Le Chancellor). Lorsque le rêve veut prendre son essor, c'est en l'AIR, dans l'infini du cosmos qu'il s'élance. Vers cet astre lunaire tant chanté (De la Terre à la Lune ; Autour de la Lune) ou vers l'empire du soleil (Hector Servadac). Et s'il redescend dans notre ciel, c'est pour mieux le dompter (Robur-le-Conquérant). Tout comme cette TERRE que sillonnent des voyageurs soucieux de gagner un pari (Le Tour du monde en quatre-vingts jours) ou un but - des steppes russes (Michel Strogoff) aux déserts chinois (Les Tribulations d'un Chinois en Chine), en passant par les glaces de l'Alaska (César Cascabel). Et comme le FEU, celui qui gronde dans les entrailles du monde (Les Indes noires), celui qui foudroie du haut du ciel (Maître du monde), celui que les hommes ont apprivoisé (Le Château des Carpathes), celui, enfin, qui plonge jusqu'au royaume des morts (Voyage au centre de la Terre).

11/2002

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Histoire de France

Louis XVI

Homme d'Etat malgré lui, prince de la tradition, aveuglé par les Lumières qui le détournent toujours vers le passé, Louis XVI apparaît bien comme le roi " empêché " de son siècle. Inhibé par une éducation castratrice, c'est un souverain dont on a brisé les ressorts de la personnalité qui préside aux destinées du royaume de France, alors qu'il a tout juste vingt ans. Jusqu'aux prémices de la Révolution, ce souverain " honnête homme " se passionne pour les sciences, rêve de voyages outre-mer, forge quelques serrures, tout en gouvernant, à regret, ses Etats. Entouré de ministres remarquables, il décourage leurs initiatives par une indécision maladive. N'ayant aucune confiance en lui-même, il se défie de tous, et surtout de ses conseillers les plus dévoués dont il ne peut supporter l'écrasante personnalité, car il se montre toujours jaloux du pouvoir qu'il ne parvient pourtant pas à exercer. Marie-Antoinette l'intimide, ses frères l'inquiètent et il redoute la Cour avec son étiquette immuable. Alors, il chasse et chasse encore pour sublimer ses frustrations. Ce monarque, qui n'eut jamais la passion du pouvoir et qui assista impuissant au déclenchement de la Révolution a soulevé bien des polémiques. La culpabilité collective qui pesa longtemps sur les Français l'a figé dans une imagerie révolutionnaire ou saint-sulpicienne dont les contours semblent inexorablement dessinés par les bois de la guillotine. A la veille du bicentenaire de la Révolution, cette biographie, aussi vivante que savante, aussi documentée que sereine, renvoie dos à dos les détracteurs systématiques et les admirateurs inconditionnels de Louis XVI. Elle met pour la première fois en pleine lumière une image cohérente et lucide du dernier roi de l'Ancien Régime.

11/2007

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Actualité et médias

Spéciale dernière. Qui veut la mort de la presse quotidienne française ?

La crise de la presse quotidienne nationale française, qui se développe comme un cancer depuis des années, semble aujourd'hui entrer dans une phase critique. Le pronostic vital des rares titres survivants est engagé. Tous sont en effet frappés à des degrés divers par la chute des ventes en kiosque, la stagnation des abonnements, la baisse des recettes publicitaires, la hausse vertigineuse et apparemment incontrôlable des coûts, l'érosion de leur crédibilité, et bien sûr l'apparition d'une concurrence multiforme. Emmanuel Schwartzenberg ne se contente pas de recenser les causes les plus visibles et les plus fréquemment citées de cette bérézina, à savoir l'apparition des journaux gratuits et la concurrence d'Internet. Le mal, selon lui, date de la Libération, quand des avantages aussi exorbitants qu'immérités furent concédés au Syndicat du livre - avantages qui lui permirent de capter au profit de ses adhérents une grande partie des marges de la presse pendant un demi-siècle, la laissant exsangue à l'heure des grandes mutations. L'auteur nous livre le récit détaillé des tractations, manœuvres et abdications qui émaillèrent la vie mouvementée de la presse française depuis 1944 et entérinèrent progressivement la perte de souveraineté des éditeurs, la paupérisation des rédactions et la mystification comme méthode de communication de l'ensemble de la profession. Ayant eu accès à quantité de documents très confidentiels, l'auteur dévoile la terrible réalité des vrais chiffres : salaires des rotativistes, coût réel des plans de licenciement, tirages, ventes en kiosque, abonnements, exemplaires gratuits, exemplaires " tombés du camion ", chiffres d'affaires publicitaires net net ", c'est-à-dire réellement encaissés... Quand le groupe Springer renonce à lancer une édition française de Bild, comment ne pas y voir la preuve qu'il y a quelque chose de pourri au royaume de la presse quotidienne française ?

09/2007

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Musique, danse

Hector Berlioz

Figure de proue du romantisme français, Berlioz s'est raconté dans ses écrits comme dans sa musique. " Ma vie est un roman qui m'intéresse beaucoup " disait-il. Même dépouillée de l'anecdote et du faux pittoresque, et racontée aussi fidèlement et objectivement que possible, comme a eu soin de le faire ici Henry Barraud, la vie de Berlioz présente une tension narrative et une faculté ininterrompue de surprise et de fascination que les meilleurs romanciers de son époque ont pu égaler, mais non surpasser. Reste le vaste royaume de sa musique. Le public l'aime mais n'ose souvent pas aller au-delà de l'antichambre, la Symphonie Fantastique, en craignant de s'égarer, alors qu'on devrait entrer plus avant et prendre conscience de la qualité prophétique de cette musique qui ira féconder, des générations plus tard, l'art d'autres compositeurs. Sans s'appesantir sur des thèses opposées et contradictoires, l'auteur, compositeur lui-même, va droit au but et livre le résultat d'une lecture directe des textes. Véritable classique, cet ouvrage sans cesse réédité depuis sa première parution déroule sous nos yeux l'ensemble de la production de Berlioz et nous aide à mieux cerner la véritable originalité de celui qui reste un cas unique dans l'histoire de la musique. Henry Barraud est né à Bordeaux en 1900. Directeur musical de la R. T. F. puis directeur de la chaîne nationale jusqu'en 1965, il a en même temps développé une importante activité de compositeur. Sa production musicale, d'une grande noblesse de ton et d'un lyrisme tout à la fois romantique et tragique, couvre tous les genres (six opéras, oratorios, trois symphonies, cantates, pièces pour piano, etc.).

10/1989

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Histoire de France

Histoire de la colonisation française. Tome 1, Le premier empire colonial, des origines à la Restauration

L'ancienne France, qui avait au Moyen Age conquis l'Angleterre, fondé le royaume de Sicile et participé à la création des Etats francs d'Orient, reste sur la réserve quand, aux XVe et XVIe siècles, Portugais et Espagnols se partagent le monde. En dépit de l'absence politique de la nation, des négociants et des marins issus des provinces maritimes sillonnent les eaux du globe, commerçant, pêchant, s'essayant même, en violation du monopole ibérique, à quelques tentatives d'installation. La révolte des Hollandais contre les Espagnols et leur assaut victorieux contre l'Asie portugaise des épices entraînent bientôt Français et Anglais dans la voie des conquêtes durables. Alors que le roi de France demeure en Europe prisonnier des guerres extérieures et civiles, des aventuriers lui offrent un empire colonial : la Nouvelle-France, Terre-Neuve, la Guyane, les Antilles, la Louisiane, les Mascareignes, Pondichéry. Quoique peu peuplé et mal défendu, ce domaine d'outre-mer prend conscience de sa réalité sous Colbert. Pourtant à la fin de son règne, Louis XIV concède un premier démembrement de ses possessions aux Anglais. En 1763, Louis XV ne possède plus que quelques îles et quelques comptoirs. C'est alors que la disparition de l'empire territorial en friche révèle la richesse de l'empire commercial antillais qui permet à la France de dominer les marchés des sucres et des cafés. Mais bientôt, à Saint-Domingue, la Révolution sonne l'heure du soulèvement des esclaves. Napoléon, malgré les moyens qu'il met en œuvre pour anéantir l'Angleterre et s'approprier son empire colonial, échoue. La " seconde guerre de Cent Ans ", commencée sous le Grand Roi, s'achève : la Grande-Bretagne exerce une hégémonie planétaire qu'elle conservera jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale.

12/1991

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Histoire de France

Anne d'Autriche

Epouse de Louis XIII, mère de Louis XIV et régente pendant la minorité de celui-ci, dona Ana Maria Mauricia d'Espagne (appelée Anne d'Autriche) a dirigé la France pendant près de vingt années (1643-1661). Pourtant, on a retenu le plus souvent les aspects les plus insignifiants ou les plus anecdotiques de sa vie, par exemple ses amour (réelles ou supposées) avec Buckingham et l'affaire des fameux ferrets ; on s'est également donné beaucoup de mal (en vain), pour connaître la nature exacte de ses relations avec le " second cardinal ". Sur son rôle politique, en revanche, peu de chose, faute d'avoir examiné de près les archives espagnoles et d'avoir soumis à une critique rigoureuse la demi-douzaine de Mémoires célèbres qui servent habituellement à faire l'histoire des décennies 1640 et 1650. A partir d'une information très complète et dépourvue des préjugés nourris par les Français, l'Américaine Ruth Kleinman présente une tout autre Anne d'Autriche. Elle dépeint la métamorphose d'une très jeune fille arrivée à la Cour en 1615 en une reine longtemps incapable de donner un dauphin à la France, souffrant du caractère ombrageux de son époux et victime des manœuvres d'un Richelieu acharné à sa perte, puis en une mère et en une régente sûre d'elle faisant passer les intérêts de son fils et de sa patrie d'adoption avant son attachement à sa famille espagnole. Sans Anne d'Autrice, qui soutint Mazarin imperturbablement, il n'y aurait point eu de paix signée en Westphalie (1648), et le royaume de Louis XIV serait parti à la dérive sous les coups d'une Fronde divisée en factions irréconciliables.

11/1999

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Histoire de France

Charles le Téméraire

Charles de Bourgogne a été vaincu et tué, et son grand dessein s'est effondré avec lui. Mais la tâche qu'il s'était assignée était démesurée et il fut bien, en s'y attaquant, téméraire. L'idée de construire entre France et Empire un État d'un nouveau type, souverain et indépendant, ayant pour assise territoriale un nouveau royaume constitué de toutes pièces, était d'une telle nouveauté qu'elle ne pouvait que heurter les traditions et les conservatismes. Le roi de France ne pouvait l'accepter, occupé qu'il était à établir son autorité sur les princes et à les mettre au pas, attendant d'eux, au-delà de la loyauté vassalique, une obéissance de sujets. À ses yeux, le duc de Bourgogne était le vassal félon qui s'était soustrait à l'hommage et aux obligations en découlant. En même temps, chaque fois que Charles s'est consacré à l'Empire en tournant le dos à la France, il a pris un risque. Il a cru pouvoir s'y implanter profondément, a pu songer y acquérir la couronne de roi des Romains le destinant à la dignité impériale, mais il s'est mépris sur la situation. Les obstacles à son grand dessein étaient immenses. Son comportement ne fut pas de nature à les amoindrir. Il a cru à la guerre comme moyen politique et, surtout, il a cru à la bataille comme moyen de décision. Ce prince cultivé, musicien, amateur des auteurs antiques et homme de goût en matière d'art se montra impitoyable et brutal jusqu'à la férocité. Appliquant sa propre conception, qu'il valait mieux être redouté que dédaigné, il s'est ingénié à répandre la terreur. Mais, à trop vouloir être redouté, on se rend détestable.

04/2004

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Droit

La guerre des copyrights

Une guerre inédite s'intensifie depuis quelques années sur le front de la propriété intellectuelle. Car chacun sent bien, l'auteur-compositeur connue les Majors de la musique, le petit artisan de l'atelier de couture aussi bien que les industriels du luxe, que si ces droits ne sont pas respectés, c'est à terme à la fin de la création et à la mort de la recherche que nous assisterons. Mais cette course à la protection, cette lutte contre la piraterie ne sont pas sans conséquence sur la culture, l'économie, la science, la santé, l'agriculture. D'où le clivage qui s'affirme, chaque jour davantage, entre le droit du consommateur/internaute et celui du créateur. Opposition entre droit à l'information et droit de l'information, droit à la culture et droit de la culture. D'où aussi cette contradiction exacerbée entre pays du Nord et du Sud pour l'accès aux nouvelles semences, aux vaccins, aux traitements médicaux, aux publications savantes. Or, rien n'est tout noir ou tout blanc au nouveau royaume du copyright. Ainsi l'artiste qui s'indigne du pouvoir des marques est le premier à recourir aux mêmes instruments pour défendre ses œuvres. Et l'entreprise qu'il fustige se plaint elle-même des redevances qu'elle doit payer pour l'usage de ses photocopieuses, la musique d'attente ou la revue de presse Internet. En une quinzaine de chapitres, Emmanuel Pierrat dresse ici un tableau des nouveaux enjeux dont la propriété intellectuelle se fait tour à tour l'instrument ou le révélateur. Le tout chiffres à l'appui, mais avec le talent du conteur d'anecdotes et l'expérience du professionnel qui, sur ce terrain, aura approché ou conseillé des intérêts parfois des plus divergents sur plusieurs continents...

01/2006

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Poésie

Adone, adonis

L'Adone (L'Adonis) de GB Marino, dit le Cavalier Marin (1523-1625), a été publié à Paris en 1623. Il s'agit d'un long poème mythologique de près de 41 000 vers en décasyllabes répartis en vingt chants de longueur inégale. Il évoque les amours tragiques de Vénus et d'Adonis, jeune et bel éphèbe passionné de chasse, mais aussi jeune héritier du Royaume de Chypre. L'auteur, à partir d'un rapprochement souvent jugé provocant entre le sacré et le profane (comme entre amour vulgaire et amour mystique) fait d'Adonis d'une part une figure d'"antihéros" passif et efféminé, d'autre part un personnage christologique victime des fausses valeurs du monde. La finalité déclarée est la valorisation paradoxale d'un "héroïsme de la paix" à double résonance éthique et politique. Après les épisodes du Couronnement d'Adonis, puis de sa disparition tragique et de sa Sépulture, le Poème débouche au dernier chant sur l'épisode des "Spectacles" réunissant toutes les nations d'Europe et de Méditerranée autour de ce centre du monde qu'est l'Ile de Chypre. Ainsi est mise en scène une séquence d'harmonie et de réconciliation universelle consécutive à la mort finalement rédemptrice du héros. Sur ce mythe principal se greffe une multitude de mythes secondaires qui en un chassé-croisé complexe de perspectives complémentaires illustrent et explicitent l'éthique et la philosophie de l'auteur. Le présent volume est le premier d'une série de cinq volumes. Il comporte cinq chants qui racontent notamment les péripéties de l'arrivée d'Adonis à Chypre (chant I), l'évocation du Palais d'Amour et de Vénus, ainsi que le récit du Jugement de Paris (chant II), l'énamourement de Vénus et d'Adonis (Chant III), la Fable de Psyché (chant IV), et une pièce de théâtre représentant la tragédie d'Actéon (chant V).

05/2014

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Histoire de France

Jean Bart. Corsaire du Roi-Soleil

Roi des corsaires, corsaire du roi, vainqueur du Texel, sauveur de Dunkerque, le héros dunkerquois est-il à la hauteur de son mythe ? Connaître Jean Bart c'est d'abord pénétrer dans l'univers complexe des corsaires, trop souvent confondus avec les pirates. C'est affronter les tempêtes de la Manche et de la mer du Nord sur des coquilles de noix. Si le gain est la motivation principale, le patriotisme flamand n'est jamais absent et les dangers de l'abordage ne sont pas un mythe. Jean Bart livre plus de dix combats corsaires et « a eu le gras des jambes emporté par un boulet ». Le destin des Bart se confond avec celui de Dunkerque. Devenue française en 1661, la ville connaît une croissance fulgurante pendant la guerre de Hollande et les travaux du roi comme les bénéfices de la course l'attachent définitivement à la couronne. Jean Bart entre dans la marine royale comme simple lieutenant de frégate. La chasse aux barbaresques, mais surtout son évasion spectaculaire des prisons anglaises et le soutien indéfectible de Vauban attirent l'attention de Louis XIV. À la tête des vaisseaux de l'escadre du Nord, Jean Bart accomplit des campagnes corsaires où il se distingue particulièrement en protégeant les convois de blé, ce qui sauve le royaume de la famine. Sa victoire du Texel lui vaut l'anoblissement et la reconnaissance personnelle du roi. Loin de dépenser ses gains dans les tavernes du port, Jean Bart fait de beaux mariages et devient alors un des premiers propriétaires immobiliers de la ville. Bon sang ne saurait mentir, son fils Cornil deviendra vice-amiral. Cette biographie de Jean Bart, devenu le symbole de l'intégration dans la France du Roi-Soleil, est aussi un document sur la marine de cette époque.

04/2013

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Romans historiques

Un meurtre, une société. L'assassinat du duc d'Orléans, 23 novembre 1407

L'assassinat de Louis, duc d'Orléans, frère unique du roi de France, par Jean sans Peur, duc de Bourgogne, cousin germain de l'un et de l'autre, est un événement d'importance. Ce fut une affaire de famille et une affaire d'Éat qui plongea les Français d'alors dans les malheurs d'une guerre civile où s'opposèrent les Armagnacs et les Bourguignons, puis de la guerre étrangère, contre les Anglais. D'autre part, rien ne peut mieux révéler ce que fut la société politique française à la fin du Moyen Âge. Les Français rêvaient alors d'une société bien ordonnée en une belle hiérarchie dominée par la majesté royale. En réalité, désordres et violences les faisaient vivre dans une structure fragile que la folie du roi Charles VI menaça plus encore. Elle posa des problèmes que ni les parents du roi ni les institutions du royaume ne purent résoudre. La haine et le froid calcul poussèrent le duc de Bourgogne au meurtre de son rival. Ce meurtre aurait pu être de peu de conséquence. Si le duc avait avoué son crime et s'était repenti, le roi aurait pu pardonner, et la paix aurait été rétablie. Au contraire, l'honneur du duc le conduisit à se justifier et à se glorifier. Le roi fut donc impuissant à contenir le désir de vengeance des parents et amis du duc d'Orléans. Le récit des tempêtes et des débats qui suivirent le meurtre de 1407 est ici prolongé jusqu'en 1419, où la mort du duc fut vengée par le meurtre de son meurtrier, à Montereau, sur ordre et en présence du dauphin Charles, le futur Charles VII.

03/1992

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Ethnologie

Les premiers fruits. Parenté, identité sexuelle et pouvoirs en Polynésie occidentale (Tonga, Wallis et Futuna)

Pourquoi les femmes du royaume polynésien de Tonga bénéficient-elles d'un statut qu'elles ont rarement dans d'autres sociétés? Que signifie le geste de l'offrande des premiers fruits, rituel qui lie le frère à la soeur, les tenanciers à leur chef noble, et, autrefois, l'ensemble des Tongiens à leur chef suprême, le Tu'i Tonga? C'est cette double interrogation qui est à l'origine de cette étude. Pour parvenir à la source d'un prestige féminin quelque peu énigmatique, et plutôt que de s'enfermer dans une problématique centrée sur les seuls rapports hommes/femmes, l'auteur explore l'ensemble des relations qui fondent l'ordre social tongien en prenant appui sur le beau geste de l'offrande des prémices. Aujourd'hui, à Tonga, le kainga unit des " parents ", des terres et un chef. Réinscrit dans l'espace polynésien et dans la trame de l'histoire tongienne, le kainga apparaît comme la référence élémentaire de l'entre-soi, le lieu-origine de la construction identitaire. Structuré autour de la relation frère-soeur, le kainga fournit aussi un modèle pour penser les rapports entre les sexes et, par eux, les échanges entre les groupes. Le grand rituel du " inasi " au cours duquel tous les Tongiens faisaient l'offrande des prémices au Tu'i Tonga et à sa soeur, la Tu'i Tonga Fefine - réplique vivante, dédoublée, de la divinité bisexuelle de la fertilité - montre que la hiérarchie sacrée tongienne se concevait comme un kainga à l'échelle cosmique. Cet ouvrage est le premier livre d'anthropologie historique publié en français sur la Polynésie occidentale. Conjuguant l'approche comparative et la perspective historique, il a pour objet de montrer comment peuvent s'articuler les ressorts profonds de la construction identitaire et les logiques d'un ordre politique en formation.

11/1998

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Loisirs et jeux

Les contes russes

Le poisson d'or : Un conte sur le revers de la colère et de l'envie Un pêcheur et sa femme vivent modestement au bord de la mer. Un jour, le vieux attrape un petit poisson d'or, qui le prie de le rejeter à la mer, promettant d'exaucer ses voeux en échange. Le pêcheur le libère sans rien lui demander. Encore sous le charme de cette rencontre, il raconte le prodige à sa femme. Mais celle-ci se met en colère et lui demande de retourner voir le petit poisson d'or pour obtenir un baquet neuf. Le vieux exécute l'ordre et le petit poisson d'or exauce le voeu. Mais, insatisfaite, la vieille se fâche et réclame toujours plus : une isba, une parure, des serviteurs, un palais, une couronne, un immense royaume... Le vieux est de plus en plus embarrassé et la mer de plus en plus agitée. Jusqu'où l'envie et la colère conduiront-elles la vieille femme ? Macha et l'ours : Un conte sur la victoire de la patience et de la ruse En ramassant des baies, Macha se perd dans la forêt malgré la mise en garde de ses grands-parents. De sapin en sapin, de bouleau en bouleau et de ravin en colline, elle arrive au fond du bois touffu et découvre l'isba d'un gros ours. Il s'ennuie tout seul et voudrait qu'elle reste un peu avec lui. Elle entretiendra alors sa maison. Macha travaille beaucoup et rêve de revenir chez elle. Patiemment, elle imagine une ruse. Un jour, elle propose à l'ours d'apporter un panier avec un gros gâteau à ses grands-parents... L'esprit rusé de Macha aura-t-il raison de la gourmandise du gros ours ?

10/2018

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Littérature française

Délires oniriques d’un Misogyne - Rêve ou réalité ?

Je suis mort ! Banal, car si nous comptions ceux qui sont morts depuis l'origine de l'homme, les possibilités qu'ils se révèlent plus nombreux que les vivants, demeurent importants, n'est-ce pas ? Enfin, oublions ! Je vous propose que nous les comptabilisions ! Vous vous souvenez du film " "American Beauty" , lorsqu'au début du récit, Lester Burnham survole son quartier. Voilà, je lui ressemble, mais je survole la planète, parfois, je reprends mon souffle, si j'ose m'exprimer ainsi, et je pose un pied, sur les plus hautes les montagnes, le Mont-Blanc, l'Himalaya, avec une préférence pour le mont Kilimandjaro. De mon vivant, j'ai prétendu réaliser ce que mes proches étaient incapables d'accomplir, maintenant, j'aperçois la vie avec plus de recul. Je vous laisse juges, tiens ! Je m'appelle Ricardo Dipatalo, pardon, je m'appelais Ricardo Dipatalo, un nom qui amusait mes camarades à l'école. Dix pâtes à l'eau ! Trop facile ! Je suis né en Argentine d'où, à l'âge de cinq ans, j'ai immigré vers la France. Mes parents espéraient une vie meilleure. Ils ont sacrifié le bonheur et la liberté de la pampa pour les houillères françaises, mon père comme mineur et ma mère comme femme de ménage à la direction centrale des Charbonnages. Je me garde de critiquer leurs choix, car, ils existent de nombreux parents qui, pour l'illusion du mieux, ont sacrifié leur bien-être naturel. Depuis que j'habite le royaume des morts, jouer le donneur de leçons de moral me semble facile, mais les évidences s'imposent. Par exemple, vous pouvez croiser ceux qui leurs vies entières désireront paraître ce qu'ils négligent de devenir. Vous avez arrêté de me lire ?

12/2017

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Histoire de France

Le grand marché. L'approvisionnement alimentaire de Paris sous l'Ancien Régime

La place occupée par le pain dans l'alimentation, l'économie et l'imaginaire des XVIIe et XVIIIe sicles ne doit pas faire oublier que les citadins, en particulier les plus aisés, consommaient une large variété de comestibles : à Paris, métropole abritant une population nombreuse et des élites fortunées, le commerce alimentaire était d'une prodigieuse diversité. Pour chaque grande famille d'aliments, ce livre étudie l'organisation du ravitaillement en s'efforçant de répondre à quelques questions simples : d'où venaient les denrées ? Quels trajets suivaient-elles depuis leur lieu de production ? Quels étaient les gens qui se chargeaient de leur commerce et de leur transfert ? Quels étaient les volumes nécessaires à la consommation de la ville ? Comment les autorités intervenaient-elles dans le processus ? Les réponses offrent une reconstitution vivante, souvent même pittoresque de ce qu'était alors l'approvisionnement alimentaire de Paris. Suivre, depuis leur lieu d'origine, les bœufs, les huîtres, le beurre ou encore l'huile d'olive - pour se borner à quelques exemples - permet de découvrir les méthodes employées par les producteurs, les transporteurs et les marchands. Cette histoire matérielle reste inséparable de l'histoire politique, car il apparaît que la monarchie portait un soin beaucoup plus grand qu'on ne l'imaginait aux diverses branches de l'approvisionnement. Loin de ne se soucier que des blés, elle savait exercer à l'égard des autres denrées une vigilance non moins scrupuleuse. Ce livre répond pour finir à un problème d'histoire économique, en évaluant le rôle du ravitaillement de la capitale dans l'économie du royaume. Il montre que, dès l'époque moderne, l'approvisionnement alimentaire de Paris concernait tout le pays, qu'il provoquait une vaste redistribution financière au profit des provinces et qu'il était un puissant moteur de spécialisation pour les secteurs de l'agriculture et de la pêche.

06/2002

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Sciences politiques

L'état des fédérations. Tome 2, Sécéssion et fédéralisme

Existe-t-il un droit de sécession ? Voilà une question dont l'issue pourrait bien redessiner la carte du monde. Il y a de cela un demi-siècle, les démocraties occidentales regardaient avec distance le séparatisme endémique dont souffraient les pays en voie de développement. Mais désormais, plus personne n'est à l'abri. Le Canada, l'Espagne, la Belgique et le Royaume-Uni ne le savent que trop bien. Le Québec a ouvert la voie, bientôt suivi par le Pays-Basque et la Catalogne, la Flandre et l'Ecosse. Traditionnellement, les gouvernements fédéraux opposent un argument d'autorité à ce type de revendication séparatiste. La théorie fédérale soutient, depuis la guerre civile américaine, que la sécession est illégale. On considère d'ailleurs souvent qu'en dehors de l'Union soviétique et de la Yougoslavie, aucun grand Etat fédéral n'a consacré de droit de sécession. Et l'on sait ce qu'il est advenu de ce "droit" dans ces deux pays. Les manuels de droit constitutionnel prolongent cette orthodoxie : c'est par son interdiction qu'ils distinguent l'Etat fédéral de la confédération d'Etats et de son droit de retrait. Mais on pourrait remettre en cause un présupposé juridique aussi classique que celui-ci. En réalité, une étude approfondie révèle une tout autre histoire du fédéralisme. Si les confédérations grecques, américaines, allemandes, hollandaise ou suisse ne reconnaissaient aucun droit de retrait, une dizaine d'Etats fédéraux ont consacré par le passé ou reconnaissent aujourd'hui un droit constitutionnel de sécession. Parallèlement, l'histoire du fédéralisme regorge de tentatives séparatistes. L'issue de la guerre civile américaine ne peut donc pas dicter sa loi aux principes fédéraux. Il est ainsi essentiel de déterminer si ceux-ci soutiennent l'existence d'un droit de sécession ou s'ils le rejettent.

09/2019

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Sciences historiques

Champdeniers. Petite mémoire

Vous direz Champd'nâ si vous voulez, mais mon vrai nom est Champdeniers. Perchée sur ma motte calcaire que domine ma belle église romane de style poitevin, j'habite au centre des Deux-Sèvres, entre Plaine et Gâtine, vous voyez ? Mes habitants ? Des fermiers, des tuiliers, des tanneurs, des aubergistes, des chapeliers, des orfèvres, des ingé­nieurs ; ne parlons pas des ministres ni des académiciens 1 Le Boeuf-Couronné, un de mes vieux copains, affirme que mes foires de trois jours furent "les plus belles de tout le royaume" ! Si si, c'est ça, c'est sûr ! D'ailleurs, c'est peut-être pour cela que des rois sont passés me voir ... Qui sait ? Mais au fait, connaissez-vous la Vergnaye ? La Coignar­dière ? Mon portail Art nouveau ? Les noms imagés de mes anciennes auberges ? La rivière souterraine qui se cache sous mes pieds ? L'histoire de mes poilus ? Celle de l'école ou encore celle de la poste ? Celle des pompiers ? Celle du singe qui joue de l'aérophone ou celle du train fantôme ? Ce ne sont là, bien sûr, que quelques uns des mille se­crets que je vais vous révéler, et je dois même avouer que le piment de mon histoire se cache ailleurs ... C'est dans les textes et les anecdotes rédigés par mes enfants que vous découvrirez l'authentique, le vrai, cette spontanéité qui régale les sens. A propos, munissez-vous de lunettes bicolores, car, en plus des cartes, photographies et autre chromos, j'ai quelques très vieilles images 3D à vous montrer. "Quel est ton plus grand plaisir" ? La randonnée. Pas trop loin tout de même car à près de mille ans d'âge, ça fatigue ! Seulement des petits tours à Puyraveau, Nuchèze, Saint-Denis, Cours ou Champeaux ... C'est chouette, ces coins-là !

04/2019

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Photographie

The Map & The Territory (German edition)

Au cours des années 1970 et 1980, Luigi Ghirri a poursuivi son projet extraordinaire, ouvert et mercuriel, empreint d'empathie pour les espaces quotidiens changeants de son époque. Au cours de sa courte carrière, Ghirri produira un vaste corpus de photographies sans parallèle dans l'Europe de son temps et de nombreux écrits qui auront un impact indélébile sur l'histoire de la photographie. Ce livre volumineux, compilé par le célèbre conservateur britannique James Lingwood, accompagne une exposition itinérante dans trois grands musées à travers l'Europe et se concentre sur la première décennie du travail de Ghirri, définie par son exposition de 1979 à Parme. Vera Fotografia a été regroupée en quatorze séquences narratives différentes, chacune étant représentée dans ce volume : Fotografie del periodo iniziale (1970), Kodachrome (1970-78), Colazione sull'erba (1972-74), Catalogo (1970-79) , Km 0, 250 (1973), Diaframma 11, 1/125, luce naturale (1970-79), Atlante, (1973), Italia Ailati (1971-79), Il paese del balocchi (1972-79), Vedute (1970- 79), Infinito (1974), In Scala (1976-79), Still Life (1975-79). Le projet se concentre sur le projet tranquillement contraignant de Ghirri de créer un nouveau type de géographie, situé dans sa fascination pour les représentations du monde, sous la forme de reproductions, d'images, d'affiches, de modèles et de cartes. La médiation de l'expérience à travers des images dans une Italie entre l'ancien et le nouveau a été, pour Ghirri, un terrain inépuisable à explorer - "une grande aventure dans le monde de la pensée et de la recherche, un merveilleux jouet magique qui parvient miraculeusement à combiner notre adulte la conscience et le monde des contes de fées des enfants... un voyage sans fin à travers petits et grands, à travers les variations et le royaume des illusions et des apparences, un lieu spéculaire labyrinthique de multitudes et de simulation. "

05/2018

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Sciences historiques

Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois (1364-1482). Tome 5, Philippe de Bon (1453-1467)

Ainsi que le dit Brantôme : "Je crois qu'il ne fut jamais quatre plus grands ducs les uns après les autres, comme furent ces quatre ducs de Bourgogne". Le premier, Philippe-le-Hardi, commença à établir la puissance bourguignonne et gouverna la France durant plus de vingt ans. Le second, Jean-sans-Peur, pour conserver sur le royaume le pouvoir qu'avait eu son père, commit un des crimes les plus éclatants de l'histoire moderne ; par là il forma de sanglantes factions et alluma une guerre civile, la plus cruelle peut-être qui ait jamais souillé notre sol. Succombant sous un crime semblable, sa mort livra la France aux Anglais. Philippe-le-Bon, son successeur, se vit l'arbitre entre la France et l'Angleterre ; le sort de la monarchie sembla dépendre de lui. Son règne, long et prospère, s'est signalé par le faste et la majesté dont commença à s'investir le pouvoir souverain, et par la perte des libertés de la Flandre, de ce pays jusqu'alors le plus riche et le plus libre de l'Europe. Enfin le règne de Charles-le-Téméraire offre le spectacle continuel de sa lutte avec Louis XI, le triomphe de l'habileté sur la violence, le commencement d'une politique plus éclairée, et l'ambition mieux conseillée des princes, qui, devenus maîtres absolus de leurs sujets, font tourner au profit de leurs desseins les progrès nouveaux de la civilisation et du bon ordre. C'était un avantage que de rattacher de la sorte le récit de chaque époque à un grand personnage ; l'intérêt en devient plus direct et plus vif ; les événements se classent mieux ; c'est comme un fil conducteur qui guide à travers la foule confuse des faits... (extrait de la Préface, éd. de 1860). La présente réédition se base sur l'édition de 1860.

10/2018

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Critique littéraire

De la mélancolie du drame baroque au théâtre de la politique moderne. Le tournant de l'Angleterre élisabéthaine vers l'ordre et la synchronisation

Cette étude examine les aspects de la souveraineté politique sur la scène élisabéthaine, notamment sur la scène shakespearienne, dans l'Angleterre du XVIIe siècle. A la lumière des analyses consacrées par Walter Benjamin au drame baroque en 1928, et de la réaction que Carl Schmitt leur a opposée dans Hamlet ou Hécube (1956), elle vise à montrer que Shakespeare met en scène la mortalité des corps politiques et la souveraineté nouvelle de l'intrigant dans le temps terrestre. Sommé de maîtriser l'art et le tempo de l'intrigue, le Prince ne sait toutefois pas empêcher la décomposition de l'Etat, aussi bien sur la scène théâtrale - comme personnage - que dans l'Angleterre contemporaine - comme représentant officiel de la Dignité et de l'unité du Royaume. En sondant le vertige mélancolique (et sceptique) d'Hamlet, nous interrogeons dès lors le mouvement des institutions civiles vers l'ordre et la synchronisation du commerce entre les individus, le Prince appelant lui-même de ses voeux un autre "corps politique", un autre gouvernement, une autre discipline, une autre écriture du pouvoir. Le moment pré-hobbesien de la scène élisabéthaine coïncide avec le déchaînement de la mélancolie et du scepticisme baroques, la création théâtrale anticipant de la sorte certains accents et aspects de la révolution puritaine. L'ordre et la synchronisation du commerce entre les individus pourraient bien constituer, du reste, la réponse puritaine - et non pas hobbesienne - à ce "monde à l'envers" qui préoccupe tant les dramaturges et leurs spectateurs. Irréductible au projet de l'ordre et de la synchronisation dans sa variante puritaine, la scène shakespearienne reflète et réfléchit suffisamment celui-ci pour fournir l'occasion d'interroger ici le déploiement du théâtre de la politique moderne, notamment sa genèse dans la mélancolie.

01/2019

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Droit

"Mon corps, mes droits !" L'avortement menacé ? Panorama socio-juridique : France, Europe, Etats-Unis

La liberté d'avortement, issue des combats féministes de la deuxième vague dans la plupart des pays occidentaux, est-elle vraiment acquise ? Constitue-t-elle un droit fondamental des femmes ? La réponse est loin de s'imposer en ce début de XXIe siècle. Ces dernières années en effet, les remises en cause des droits reproductifs et de la liberté des femmes à disposer de leur propre corps ont été nombreuses : ainsi, en Espagne, les attaques menées contre la libéralisation de l'avortement par le gouvernement conservateur, dès son arrivée au pouvoir ; en France, l'ampleur des fausses informations diffusées par des mouvements catholiques proches de la " Manif pour tous " pour dissuader de recourir à l'avortement ; en Pologne, l'arrivée au pouvoir de partis de droite ou d'extrême droite opposés à la liberté génésique des femmes ; ou encore les positions doctrinales d'institutions religieuses qui continuent de jouer un rôle plus ou moins important, parfois central, dans les représentations sociales et politiques de tous les pays étudiés (France, Espagne, Italie, Pologne, Irlande, Royaume-Uni, Etats-Unis). Cet ouvrage se propose ainsi de dresser un inventaire des avancées et des reculs concernant les conditions d'accès à l'avortement, dans une perspective résolument internationale. L'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis et ses conséquences en matière de justice reproductive sont venues aiguiser la nécessité de consacrer une étude à ce sujet. Dans ce contexte préoccupant, l'ambition de ce premier volume de l'Axe Genre de l'ISJPS, est bel et bien de prendre la mesure des obstacles qui empêchent les femmes d'exercer leurs droits fondamentaux, d'en comprendre la nature et d'en analyser le déploiement sur les plans sociologique et juridique.

02/2019

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Histoire ancienne

Corpus des inscriptions de Thasos III. Documents publics du quatrième siècle et de l'époque hellénistique

Les fouilles menées dans l'île de Thasos ont mis au jour près de mille cinq cents inscriptions, de toutes époques et de nature fort diverse, qui éclairent les institutions politiques, la défense, les cultes, la société et l'économie de la cité antique - l'une des mieux connues de la mer Egée. Soixante-cinq ans après les Recherches sur l'histoire et les cultes de Thasos de J.Pouilloux, le présent volume inaugure un nouveau corpus des inscriptions de Thasos, ordonné chronologiquement et thématiquement. Ce fascicule (CIth III) réunit les inscriptions à caractères public datées entre ca 400 et 30 av. J.-C. A l'orée du IVe siècle, la cité sort d'une longue période de guerres civiles et se reconstruit, mais perd bientôt la plupart des possessions continentales qui avaient fait autrefois sa fortune. Thasos n'est désormais qu'une polis d'importance moyenne, quoique prospère, à l'échelle du monde égéen dominé par Athènes, puis par le royaume de Macédoine et enfin par les Romains. Sont ici édités ou réédités et commentées cent vingt-sept documents, gravés dans l'agora et dans les sanctuaires urbains. On trouve parmi eux des décrets réglementaire ou honorifiques, des ventes de citoyenneté, des contrats de location de domaines sacrés, des dédicaces de collègues de magistrats ou de soldats, des décrets d'associations, des décrets de cités étrangères honorant des Thasiens, etc. Prises dans leur ensemble, ces inscriptions témoignent de la vitalité de la communauté civique et de la multiplicité des échanges avec le monde grec, ainsi que de l'engagement politique des familles les plus en vue, souvent d'ascendance ancienne. Le volume comprend une mise au point sur la chronologie locale, une étude de la paléographie et un catalogue raisonnée des quelques mille individus mentionnées dans ces documents.

01/2019