Recherche

Ortulinu persu

Extraits

ActuaLitté

Religion

Petit guide des égarés en période de crise

L’acédie, définie par les Pères du désert au IVe s. comme la plus terrible des maladies de l’âme, hante notre modernité par¬venue à son zénith : le monde de l’entreprise, le couple, la vie familiale, les amitiés. Le vide politique, les paroles creuses, les promesses sans lendemains, les vaniteux comme modèles, la dictature du « on », la finance qui dépasse la démocratie, les pervers narcissiques aux commandes… La course au toujours-plus et au toujours-plus-vite a engendré le Rien. L’acédie, maladie de l’ego qui vide l’âme, est celle du monde contemporain en crise. « Dans l’acédie, continue de tresser tes paniers. Pose des actes d’amour même si tu as perdu foi en l’amour ! » Ainsi parlaient les Pères du désert. La perte de soi, l’insensibilité à autrui, le temps qui suspend son vol dans un ennui mortel sont en réalité une rupture avec la profondeur de l’existence. Seuls le rite et la régu¬larité permettent de rompre l’acédie. Sans la sanctuarisation d’espaces désintéressés d’amitié et de paix, la fraternité s’épuise ; en réalité, la bénédiction généreuse de la vie la fertilise. Ainsi, la crise peut ouvrir la porte d’un autre monde. Alors, notre existence jaillit en plénitude, du présent surgit l’éternité, nos errances d’éga¬rés font chemin, ensemble, vers la liberté.

01/2012

ActuaLitté

Anglais apprentissage

Aux sources de la démocratie anglaise. De Thomas Hobbes à John Locke

Avec sa succession de bouleversements institutionnels, le dix-septième siècle anglais fut un fabuleux terrain d'expérimentation et de réflexion politique où s'élaborèrent les concepts de souveraineté, de contre-pouvoirs, d'intérêt public, de tolérance... A cette période, philosophes et acteurs engagés tentèrent de penser, avec une acuité particulière liée aux événements (guerres civiles, régicide, république, dictature), les tensions inhérentes à l'exercice du pouvoir, tout à la fois perçu comme contraignant, tyrannique et libérateur. Quatre d'entre eux ont été retenus : Thomas Hobbes (1588-1679), le théoricien de l'absolutisme, James Harrington (1611-1677), le républicain classique, Algernon Sidney (1623-1683), le martyr whig, John Locke (1632-1704), le père du libéralisme. Le propos de l'ouvrage est de montrer que, par-delà leurs différences, ces quatre penseurs partagent une approche qui constitue le socle de la théorie moderne de l'Etat. Celle-ci s'affranchit de l'exercice utopique comme des doctrines de la raison d'Etat et se conçoit comme une anatomie du corps politique. Par un examen minutieux des textes, l'auteur cherche à s'écarter de l'interprétation trop "idéologique" sans doute accentuée par les combats de l'histoire. Elle met en évidence un objet philosophique commun aux quatre auteurs, que l'on retrouve au coeur de toute conception moderne du pouvoir.

10/2012

ActuaLitté

Sciences historiques

Histoire de Sumène. Volume 2, De la Réforme à la Révolution

Ce deuxième volet de l'Histoire de Sumène est une suite logique à celle écrite par Isidore Boiffils de Massanne en 1864 tout en étant très différente. En effet, Boiffils de Massanne nous avait livré le quotidien de Sumène et de ses habitants tel qu'il l'avait perçu et vécu. Il s'agit vraiment d'une vue «de l'intérieur», fidèle à une réalité qui a maintenant plus de deux siècles. Mathilde Cabane aborde cette histoire en historienne, d'une façon extrêmement documentée, s'appuyant sur des recherches importantes auprès des bibliothèques et des Archives Départementales. L'Histoire qu'elle nous livre intéressera l'historien, l'étudiant mais aussi le Suménois ou tout simplement l'amateur d'histoire régionale.La vie de Sumène et de ses habitants est décortiquée, analysée et permet de mieux comprendre le passé de cette région qui a souffert des guerres de religion, de l'austérité de sa terre mais qui a toujours su redresser la tête et marquer de son empreinte l'Histoire Cévenole. Le travail de Mathilde Cabane est bien plus qu'une thèse; c'est un témoignage vivant d'une tranche de notre Histoire, mettant en évidence l'insécurité permanente, les troubles politiques et religieux du moment et permettra, à tous ceux qui prendront le temps de la suivre, de découvrir ou mieux connaître ce petit coin des Cévennes.

03/2012

ActuaLitté

Religion

Une "nouvelle" vie du prophète Muhammad

Ce livre est unique en son genre dans la mesure où il met en lumière une version de l'ouvrage rare d'Ibn Sa'd (mort en 843 et disciple d'Al-Wakidi), éditée en 1939, en arabe par le cheikh Muhammad Zahid ibn Hasan al-Kawtharî (1879-1951), dernier jurisconsulte du califat ottoman supprimé par Atatürk en 1924. Cette sîra du Prophète n'a rien perdu de son actualité, car elle a établi les options et les règles fondamentales qui commandent le comportement des musulmans d'hier et d'aujourd'hui. En d'autres termes, les musulmans se sont toujours inspirés de la sîra pour calquer, parfois inconsciemment, leurs idées et leurs pratiques de vie quotidienne sur celles du prophète Muhammad. Un élément particulièrement intéressant concerne le mode de vie qui avait cours alors et qui décrit notamment la répartition des tâches entre l'homme et la femme. En effet, il est dit dans la sîra d'Ibn Sa'd que le Prophète, dans sa vie quotidienne, participait aux tâches domestiques, affirmation qui mérite, selon Zidane Meriboute, d'être rappelée au monde islamique actuel. En somme, une lecture attentive de la sîra d'Ibn Sa'd, donne un nouvel éclairage sur la vie de Muhammad et montre que son enseignement n'est ni exotique, ni désuet, mais revêt de nos jours une grande actualité.

11/2012

ActuaLitté

Littérature étrangère

La Célébration

En été, un vieil homme s'éteint dans un hôpital à la périphérie d'une grande ville tchèque. Les derniers mois de sa vie nous sont d'abord livrés par un carnet de notes : il y inscrit les visites, les menus événements de la maison, quelques ébauches de souvenirs d'enfance, les premiers signes, puis les étapes de la maladie qui l'emportera, mais surtout, les heures passées à traduire Le Procès de Kafka, pour le plaisir, avec l'un de ses fils. Plus distancé, plus poétique, le journal intime du fils vient retracer la même période : la maladie du père, mais aussi l'orage qui menace son propre couple et la description d'une randonnée nocturne dans laquelle il se jette à corps perdu. Dans un troisième mouvement, un narrateur accompagne le fils, écrivain, dans son travail de deuil. De même qu'Énée descendit aux Enfers pour y retrouver son père Anchise, il s'efforce de renouer avec le sien, par l'esprit, la conversation infinie. S'amorce alors un colloque de fantômes auquel, tout naturellement, Franz Kafka viendra se joindre. Avec l'enfantine candeur d'un bienheureux, le père dissipera doucement les remords et les regrets de son fils, le conduisant à faire de sa tristesse un élément de célébration, sur le chemin d'un " je " qui serait au plus près des autres.

01/2013

ActuaLitté

Tourisme France

Camblanes-et-Meynac d'hier pour demain racontée par ses habitants

La vie au XXe siècle à Camblanes-et-Meynac, village situé en Gironde, à 12 km au sud de Bordeaux, entre Latresne et Quinsac. De tradition viticole (Premières Côtes de Bordeaux) et de cultures fruitières, ce joli village où il fait bon vivre a connu une évolution qui a modifié en profondeur son statut de commune rurale en village moderne aux portes de Bordeaux. Le besoin s'est fait sentir d'aller chercher ses racines, sa mémoire, en recourant à celle des habitants. Des dizaines de témoignages, des centaines de photos et de documents issus des archives familiales des Camblanais-et-Meynacais ont permis de composer ce livre-mémoire. De Port-Neuf à Meynac, la commune présente un paysage varié façonné par les rivières, la Garonne, les palus, les coteaux, et a connu des périodes marquées par les travaux agricoles, le transport fluvial, les carrières, la pêche, l'artisanat. Les activités, les usages et la démographie ont évolué essentiellement après la seconde guerre mondiale pour construire le village d'aujourd'hui qui n'a rien perdu ni de sa beauté ni de son allant. Appliquant la méthode déjà employée pour Bacalan Storv (histoire du quartier de Bacalan à Bordeaux), Didier Periz a composé cette histoire de Camblanes-et-Meynac jalonnée d'anecdotes et de récits savoureux, dont l'intérêt dépasse le seul cadre local.

12/2010

ActuaLitté

Droit

Droits de l'Homme et Justice constitutionnelle en Afrique : le modèle béninois. A la lumière de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples

Que vaut une justice qui ne peut protéger les démunis contre les forts et les puissants ? N'est-il pas dit que le juge est le protecteur de la veuve et de l'orphelin ? Si le juge ne peut rétablir l'équilibre entre la victime et son bourreau, son office est vain. Témoins des étés d'engouement qui se sont succédé dans l'Afrique d'après les conférences nationales, les citoyens africains, dévoyés, se substituent à la justice formelle en forçant des printemps trop longtemps réfrénés. En Afrique, la protection constitutionnelle des droits de l'homme et des libertés individuelles est indissociable d'avec les préceptes de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples. Le Bénin, boîte à génies de renommée, s'est illustré par la conclusion d'un contrat constitutionnel dont la Charte africaine est bénéficiaire de la clause léonine. L'érection, aux termes du même contrat, d'une Cour Constitutionnelle à la fois gardienne et garante a ouvert devant les victimes un boulevard d'espérances. Vingt ans après, le juge constitutionnel béninois a-t-il pu apaiser la soif des victimes qui ont parfois perdu un `projet de vie' ? Les sept sages de Cotonou ont-ils pu infuser dans le quotidien des Béninois la lettre et l'esprit de la Charte de Banjul ? Ont-ils pu rétablir les équilibres entre les victimes et leurs bourreaux ?

10/2011

ActuaLitté

Religion

La tragédie de l'islam moderne

La tragédie est grecque, mais voici qu'elle rattrape l'islam moderne. La tragédie est celle-ci : l'islam a perdu son identité rigide et aucune autorité n'est en mesure de décider ce qu'est le " vrai " islam. Entre tradition et modernité, il oscille, pratique le mélange et la cohabitation. La tradition ? multiple ? est devenue insaisissable, et sur la modernité ? protéiforme ? il n'y a aucun consensus. En réalité, à y regarder de plus près, on peut vérifier que le " sacré islamique " travaille toujours la volonté ou les prétentions de réforme, et que les avancées vers la modernité démocratique dissimulent mal l'immobilisme et le conservatisme : le statut des femmes a peu bougé, la charia (loi coranique) et le jihad (guerre sainte) restent omniprésents même s'ils sont moins visibles. La laïcité parfois revendiquée n'entre pas dans les exigences de la séparation moderne, même si l'islam " mou ", le plus répandu, prétend le contraire. Plus que jamais s'impose donc la vigilance critique : ne pas ignorer, certes, que la modernité est toujours inachevée, mais avoir une conscience aiguë qu'en islam elle demeure un terrain toujours en friche, qu'il faut encore et encore cultiver et retourner. Un livre percutant sur la crise de l'islam, qui met en lumière à quel point il est désorienté par la coexistence indiscernable, de tradition et de modernité, qui le ronge.

03/2011

ActuaLitté

Littérature française

Les Hauteurs de Moab. Carnets 2008 et 2009

Je pense que l'introspection n'a pas grand sens en soi. C'est en parlant des autres qu'on se révèle le mieux, dans la mesure où l'inconscient se mêle à la conscience. Mais là n'est pas en l'occurrence le plus important. Le plus important est que rien ne me paraît plus symbolique de l'Etat de Poésie que ce qui arrive à Moïse. A savoir que pendant quarante ans il emmène le peuple juif vers la terre de Canaan qui lui est promise et que du haut d'une montagne au pays de Moab, il le contemple mais sans pouvoir y entrer lui-même. Seuls ses compagnons peuvent y pénétrer. C'est, si on peut dire, son mini Golgotha. De même, dans l'Etat de Poésie, on n'atteint jamais cet ineffable - l'être - que l'on vise. Raison pour laquelle j'ai intitulé ce livre, contenant les Carnets 2008 et 2009, Les Hauteurs de Moab. Je dirais encore pour tout résumer, qu'en ce qui me concerne, l'Etat de Poésie, Moïse, le Christ, tout se tient. Oui, ce qui est perdu dans le relatif est un gain dans l'absolu. Bref, l'universel est là, au travers même des religions les plus diverses. Du moins me semble-t-il.

11/2010

ActuaLitté

Histoire internationale

Mali : le procès permanent

Avec la chute du mur de Berlin en 1989 et le vent de l'Est qui a soufflé sur l'Afrique, les pays africains ont connu des changements politiques profonds. Les régimes militaires et les partis uniques constitutionnels ont été déboulonnés par ce changement, qui s'est souvent fait dans la douleur, comme ce fut le cas du Mali, où 215 personnes ont perdu la vie suite à la répression lors des tristement célèbres événements du 26 mars 1991. C'était là le prix à payer pour l'instauration du multipartisme et de la démocratie. Force est de reconnaître que l'expérience démocratique n'a pas été à la hauteur des attentes. L'État issu du mouvement démocratique a rompu le contrat social par la mise en oeuvre de politiques néolibérales qui ont fait des milliers de victimes. Aujourd'hui, après deux décennies de multipartisme et de démocratie, et alors que le Mali s'apprête à fêter en grande pompe le cinquantenaire de son indépendance, tout porte à croire que les Maliens sont las, voire déçus par la classe politique, et peu intéressés à la politique et à l'avenir même de la démocratie et du multipartisme. Mali : le procès permanent dresse un état des lieux de cette expérience démocratique, de ses hauts et de ses bas, ainsi que des causes du désintérêt et du désenchantement des Maliens.

10/2010

ActuaLitté

Policiers

Jusqu'à ce que la mort nous unisse

L'Ancolie est une fleur aussi belle que toxique. Belle, à l'image de certains souvenirs. Toxique, à l'image de certains regrets. L'Ancolie, c'est aussi le nom d'un chalet perdu en pleine montagne. C'est là que vit Vincent, un homme seul et meurtri. Rejetant son passé et redoutant son avenir, il préfère vivre dans le présent. Une existence éprise de liberté qu'il consacre entièrement à sa passion pour la montagne et à son métier de guide. Jusqu'au jour où la mort frappe tout près de lui, l'obligeant à sortir de sa tanière. Aux yeux de tous, un tragique accident, une chute mortelle. Seul Vincent est persuadé qu'il s'agit d'un meurtre, que ce n'est pas la montagne qui a tué, et que les vrais coupables doivent payer. Alors, aidé par Servane, une jeune recrue de la gendarmerie avec laquelle il a noué une étrange relation, il se lance dans une quête de vérité. Une quête qui va le conduire sur d'effroyables sentiers, le confronter à ses propres démons. Une quête qui va déterrer un à un des secrets profondément enfouis au coeur de cette paisible vallée, et qui auraient dû le rester à jamais. Car si le mensonge blesse, la vérité peut être fatale...

11/2009

ActuaLitté

Littérature étrangère

Désir de mort

Elle n'a pas eu beaucoup de chance dans sa jeunesse. la pauvre Ethel W are ! Après avoir successivement perdu sa sueur. sa mère. son père et sa fortune. elle se retrouve pauvre et solitaire. Recueillie par un riche aristocrate. elle va vite subir les persécutions du neveu de celui-ci. Richard Marston. un inquiétant séducteur qui ne songe qu'à profiter de sa candeur pour s'emparer de l'argent du vieillard. Pourra-t-elle échapper au complot machiavélique qui se trame contre elle ? C'est un monde particulièrement sombre que nous dépeint l'écrivain irlandais dans cette oeuvre inédite en France. Ecclésiastiques intrigants et avides, univers corrompu des salons et des bals. côte saunage où se produisent d'horribles naufrages. manoirs inquiétants perdus au fond des montagnes : tous les ingrédients du roman " gothique " sont ici réunis pour créer autour de l'innocente jeune fille une atmosphère d'angoisse et de terreur. Resté longtemps méconnu en France, Joseph Sheridan Le Fanu (1814-1873), admiré d'Edgar Poe et de James Joyce, apparaît aujourd'hui comme l'égal de son contemporain William Wilkie Collins. L'auteur de Carmilla, d'Oncle Silas et de La Maison près du cimetière, par son art consommé du suspense et son talent à dénoncer l'hypocrisie de la bonne société, compte parmi les meilleurs romanciers populaires de l'époque victorienne.

05/2010

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Jeanne de Luynes, comtesse de Verue

En 1682, Jeanne, dernière fille du duc de Luynes, a quatorze ans. On l'appelle "la petite". Elle est sans dot et n'attend rien d'un avenir gris-noir. Quelques mois plus tard, le comte de Verue la demande en mariage : alors l'avenir s'illumine. Il l'épouse, l'emmène à la cour de Savoie et lui apprend tout : le plaisir, l'espérance, l'amour "à ne plus savoir qu'on respire". En 1718, Jeanne a cinquante ans. Avec stupeur, et le plus souvent avec dégoût, elle regarde le défilé de sa vie. Sur une trame historique (Jeanne a bien existé et les faits sont exacts) Jacques Tournier raconte et rêve. En douze chapitres, courts et denses, placés chacun sous le signe d'un domino, on passe du rose au noir, par petites touches, comme à regret. Car Jeanne, arrivée à Turin, est aimée du roi de Piémont ; il implore son amour, puis l'exige. Abandonnée par son mari (comment résister au bon plaisir du roi ?), Jeanne ne vit plus, alors, qu'avec le goût amer de la vengeance. Mais se venge-t-on jamais d'avoir perdu ses illusions et son amour ? Le livre refermé, le personnage de Jeanne laisse au coeur nostalgie et tristesse, teintées de satin et d'or comme dans un tableau de Watteau, un Watteau qui rejoindrait Goya quand il peint les femmes désespérées.

02/1993

ActuaLitté

Religion

Lettre à un ami musulman. Suivie de Une spiritualité pour notre temps

Cet essai est la suite de Vers une nouvelle spiritualité publié en 2003, où Gilles Cosson se penchait sur la question des antagonismes entre les religions et concluait à une impossible réconciliation ainsi qu'à la nécessité de nouveaux schémas de pensée. L'auteur fut alors interpellé par des musulmans avec lesquels il entretint une riche controverse, qui s'inscrit dans le débat actuel entre religion et intégrisme et dont la présente Lettre est le reflet et la conclusion. Il y souligne qu'il n'existe pas, en matière religieuse, de fin de l'histoire et que l'humanité, aujourd'hui engagée dans la conquête de l'espace, est probablement à la veille d'une révolution aussi importante que celles qui ont vu l'arrivée du Christ ou de Mahomet. Il revient ensuite, en les précisant, sur les fondements de l'itinéraire spirituel qu'il préconise, enraciné dans ce qu'il nomme "l'universalisme", et définit les pratiques de méditation, de prière et d'action qui l'accompagnent. Par cet itinéraire, il ouvre aux hommes une voie d'union, voie forcément temporaire, puisque le sentiment religieux est porteur de questions toujours ouvertes. Mais au travers de cette quête jamais achevée, l'homme moderne peut tenter de rétablir le lien aujourd'hui perdu avec l'invisible et en dernier ressort avec Dieu.

03/2005

ActuaLitté

Littérature étrangère

Talgung

" Au début, je pensais qu'ils m'avaient abandonnée. Pendant la guerre, la nourriture valait cher et la vie des hommes rien. C'était l'époque où le père d'une famille pauvre pouvait abandonner son enfant sur le bord de la route pour avoir une bouche de moins à nourrir [ ... ]. C'est ensuite que je me suis dit que je m'étais perdue moi-même. Bien sûr, j'avais des parents et aussi une grande sœur [ ... ]. Fatiguée de l'attendre toute la journée dans l'indifférence, j'ai commencé à faire un pas, puis deux pas pour voir ce qu'il y avait au prochain coin de rue. Après quelques pas, je me suis sentie désorientée, mais plus je voulais revenir sur mes pas, plus je m'éloignais encore. " Dans les années quatre-vingt, dans le sud-ouest de la Corée, la jeune Insil, chassée de son village natal, Taigung, perdu au sein des monts Chiri, est inexorablement poussée vers une fin tragique... A travers quatre-vingt-six chapitres, comme autant de micro-nouvelles, l'auteur tour à tour lyrique, ironique, tendre et cruel dresse le tableau de la société coréenne contemporaine ; celui de la confrontation entre une logique bouddhiste implacable et une fulgurante réussite économique substituant à ses valeurs l'hypocrisie et les folies dévastatrices du règne de l'argent et du pouvoir.

02/2001

ActuaLitté

Littérature étrangère

La vie aux aguets

Sénilité précoce, paranoïa ? Comment ne pas y penser quand, par un jour de canicule de l'été 1976, votre mère, si anglaise et si digne, vous annonce tout de go qu'elle est en réalité Eva Delectorskaya, une émigrée russe et une ex-espionne de haut vol ? Et pourtant, Ruth Gilmartin doit s'y résoudre : tout est vrai. Depuis trente et quelques années, pour tenter de retrouver la sécurité, Sally-Eva a échafaudé avec soin le plus vraisemblable des mensonges. Au fil de la lecture du manuscrit que lui remet sa mère, Ruth - revenue d'Allemagne pour terminer sa thèse à Oxford et y élever son petit garçon - voit sa vie basculer. A qui se fier ? A personne, justement, comme le voulait la règle numéro 1 de Lucas Romer, le séduisant mentor d'Eva dans les services secrets britanniques. Et si Eva se découvre maintenant, c'est contrainte par la nécessité absolue d'obtenir l'aide de sa fille pour accomplir sa dernière mission : régler enfin son compte à un passé qui, du Nouveau-Mexique à un petit village anglais perdu, s'acharne à vouloir rattraper une vie déjà habitée par la peur. Une vie aux aguets... sur fond de conflit mondial et de manipulations internationales, mais aussi une magnifique histoire d'amour et de trahison racontée par le plus doué des romanciers anglais contemporains.

02/2007

ActuaLitté

Littérature française

Sa fable achevée, Simon sort dans la bruine

Simon est venu dans cette maison (de famille ? de location ?) faire l'expérience de la retraite, du cocon, du temps pour soi (ou, si vous préférez, du summum de l'inaction). Il y déambule en tressant vaille que vaille ses monologues, s'arrêtant parfois devant le carré vitré de la porte d'entrée pour considérer le jardin minimal qui paraît un puzzle derrière le fer forgé de la grille, ou faisant tourner autour de son doigt le chapeau de pluie qu'il décroche de la patère, et tout alors est l'occasion de marelles, le tapis à cases (dont le bestiaire offre aussi des sujets de songe, les animaux bleus et rouges devisant dans la savane) comme le parquet à points de Hongrie (plus difficile, notez bien, de ne pas déborder du plat du pied). Alors qu'il s'était mis, en somme, croyait-il, à l'abri du monde, sonne à la porte son ami perdu non seulement de vue, mais encore de pensée, Hanz. Entrant ainsi dans la maison, et hésitant, assis sur le canapé comme un visiteur de théâtre russe, ne sachant comment amorcer l'échange (on pourra, à l'occasion, vous demander quelques suggestions), Hanz, avec son corps ancien, déverse dans la pièce, par brassées, non pas la mémoire du passé, mais le passé même.

02/2001

ActuaLitté

Littérature française

L'auberge des pauvres

" Suivez-moi, nous quittons la terre rouge de Marrakech pour nous poser un jour de pluie sur le bord de la Méditerranée, oui j'ai osé tout quitter, j'ai fait le saut, je ne suis plus l'homme figé par la peur, à présent je suis ailleurs : je vous dirai Naples et ses bas-fonds, la gare de Naples un jour de vent et d'averse, une gare aussi immense et sale que toute la ville, une place des miracles avec des couleurs changeantes, des odeurs venues du lointain, des épices d'Afrique mélangées à la sueur des hommes qui ne savent pas où se poser, où se faire oublier, je vous dirai le bruit transporté par le vent, les cris des enfants de Gitans courant derrière des Anglaises apeurées, je vous dirai la Vieille, une peau toute ridée, enflée et bourrée de bonté, un personnage de roman tel que je l'ai toujours rêvé, une grande dame, sale et fardée, une mémoire qui a du mal à se taire, c'est à cause de l'asthme, à cause des illusions de la vie, je vous dirai Momo, le Sénégalais clandestin, colosse au petit cerveau, vendeur de bricoles sur les trottoirs, je vous dirai l'histoire d'Idé et Gino, Iza et moi, oui, moi aussi je me suis perdu dans les histoires des autres. "

02/1999

ActuaLitté

Policiers

Les mystères de Pompéi

En l'an 31, l'empereur Tibère, désabusé et las des intrigues de Rome, se retire à Capri. Une fin de règne délétère commence, sur laquelle plane l'ombre du terrible Séjan, préfet du prétoire, à qui l'empereur a confié le pouvoir, et dont l'ambition est sans limites ... Personne n'ose s'opposer à ses hommes de main. Personne? C'est oublier Kaeso, jeune centurion du corps des prétoriens impériaux, une tête brûlée, qui a le courage de s'insurger. Expédié à Pompéi comme chef de la police, il y découvre un climat de tourmente et plonge dans l'œil du cyclone. Devant l'urgence, Kaeso se lance à corps perdu dans une enquête serrée et tente de déjouer un complot qui pourrait bien viser l'héritier du trône, un certain Caligula. Le jeune homme a heureusement de précieux alliés : Io, son fidèle léopard ; les gardes germaniques - ses frères d'armes; Hildr, sa mère, guérisseuse le jour et magicienne la nuit ; et enfin sa propre cousine, la ravissante Concordia, très bien informée des secrets de la Cour... Le prétorien en aura bien besoin. Découvrir l'Antiquité romaine avec Cristina Rodriguez, c'est être au plus près de la vie et de la tourmente grâce à un héros qui n'a pas froid aux yeux : l'irrésistible centurion Kaeso.

06/2008

ActuaLitté

Religion

Dieu en France. Mort et résurrection du catholicisme

Pourquoi la France, hier " fille aînée " de l'Église, ne compte-t-elle plus de grands intellectuels catholiques ? Pourquoi l'Église, qui a formé des générations de militants pour la politique ou le syndicalisme, a-t-elle perdu ses grands mouvements de jeunes et d'adultes qui voulaient, à la fois, changer la France et rechristianiser le pays ? Pourquoi la France n'ordonne plus qu'une centaine de prêtres par an, au lieu de mille avant les années soixante ? Henri Tincq retrace l'histoire des quarante dernières années du catholicisme français : crise des intellectuels, crise des militants, crise du clergé, crise des fidèles, crise du dogme et de la norme, les crises du catholicisme sont les symptômes d'une société française également malade. Les religions peinent à y trouver leur place. Les " absolus " religieux irritent. On ne retient du discours de l'Église que les interdits sur la contraception, le préservatif, l'avortement... L'Église connaît une traversée du désert qui risque de durer longtemps. Comment retrouver une crédibilité intellectuelle, renouer le dialogue avec le monde politique, artistique, médiatique, scientifique ? Comment être davantage présente au monde, audible et pertinente ? L'Église n'a d'avenir que si elle redevient une force de proposition, d'accueil et de tolérance dans notre monde actuel de violences et de conflits.

05/2003

ActuaLitté

Santé, diététique, beauté

Le dernier verre

Olivier Ameisen avait tout pour être heureux : rejeton surdoué d'une talentueuse famille, bachelier à seize ans, pianiste exceptionnel, brillant cardiologue, il s'installe à New York au début des années 8o, et sa carrière médicale et universitaire prend aussitôt son envol. Mais derrière ce personnage charismatique se cache un grand anxieux. Depuis l'enfance, Ameisen est tenaillé par de profonds sentiments d'insécurité et d'inadéquation. À New York, cette anxiété explose et devient ingérable ; et la seule chose qui lui permet de la soulager, c'est l'alcool. La suite, on connaît : Ameisen sombre dans la boisson. À la fin des années 9o, il rentre en France. Le cardiologue d'exception, le pianiste brillant n'est plus que l'ombre de lui-même, titubant d'une cuite à l'autre, alternant cures de désintoxication et réunions chez les Alcooliques Anonymes. Pourtant, contre toute attente, cet homme est guéri depuis près de cinq ans, libéré de l'envie même de boire. Parce qu'il a pris son destin en main alors que tout semblait perdu, parce qu'il n'a jamais douté qu'on trouverait un traitement efficace, il a fini par faire lui-même une découverte révolutionnaire : le médicament qui lui a sauvé la vie et bouleverse déjà le traitement de l'alcoolisme et de l'addiction en général.

10/2008

ActuaLitté

Sports

K-O, le dossier qui dérange

Rugby, boxe, bien sûr, mais aussi sports de glisse, cyclisme, équitation... une majorité de sports est concernée par les commotions cérébrales. Or une commotion aujourd'hui, outre le risque redoutable du " syndrome du second impact ", ce peut être, dans dix, vingt ou trente ans, des pertes de mémoire, une dépression chronique, des anomalies de comportement et, dans le pire des cas, la fameuse " démence pugilistique " que l'on croyait, il y a peu encore, réservée aux boxeurs, et que l'on retrouve également chez les rescapés des champs de bataille. Enjeux financiers et de carrière, pression des entraîneurs, des présidents de ligue et même des sportifs, les médecins peinent à imposer le repos préconisé après un choc. Pourtant, c'est démontré, un athlète commotionné, même s'il n'a pas perdu connaissance, ne sera pas performant s'il reprend trop tôt la compétition. C'est, au contraire, en ne respectant pas le délai de reprise qu'il met en danger non seulement sa santé, mais aussi sa carrière et les résultats de son club. Avant qu'il ne soit trop tard, le Dr Chermann tire la sonnette d'alarme. Le sport est une formidable école de la vie, il reste l'allié de notre santé, à condition d'avoir conscience des risques qu'il présente et d'appliquer un certain nombre de règles élémentaires permettant de les éviter.

10/2010

ActuaLitté

Récits de voyage

Le voyage en Italie. Coffret en 3 volumes : Rome ; Venise ; Le Syndrome du voyageur

Ces trois ouvrages sont le condensé d'un voyage littéraire dans l'Italie du XIXe siècle. Venise : les frasques sentimentales d'Alfred de Musset (1810-1857) avec George Sand lui inspirèrent ce conte délicieux : le jeune peintre Tizianello et sa tendre Béatrice s'aiment clandestinement. Or la Venise du XVIe siècle semble abriter l'amour encore mieux que l'art et le Tizianello amoureux se laisse griser par la magie du carpe diem aux dépens de ses pinceaux. Un chef-d'œuvre naîtra cependant de cet amour. Rome : le feuilletoniste Joseph Méry (1797-1868), fort célèbre en son temps et ami sincère des plus grands, arpente à Rome toute la gamme des émotions. Comme le joueur qu'il fut, il se jette à corps perdu dans le lyrisme romantique, le quitte en un clin d'œil pour l'ironie voltairienne et nous offre un voyage drôle et généreux. Le syndrome du voyageur : c'est à Florence, dans l'église Santa Croce, que Stendhal éprouve pour la première fois une violente émotion esthétique reconnue plus tard comme un trouble typique du voyageur. Confronté à la " beauté sublime ", l'amateur d'art chavire de l'extase au vertige. En hommage à l'illustre écrivain, la psychiatrie moderne donnera à ce dérèglement des sens le nom de " syndrome de Stendhal ".

11/2006

ActuaLitté

Littérature étrangère

Le théâtre de la mémoire

Etrange destinée que celle du docteur Nigro, spécialiste de la mémoire et dont on a du mal à se souvenir, au point qu'il est surnommé le "docteur Personne". En enquêtant sur la vie d'un amnésique arrivé dans son service, Nigro va découvrir l'amour avec Luciana, la femme de son patient, puis plonger au cœur du mystère de l'institut Fabrizio, où il a été formé avant d'en être écarté. Au centre de l'enquête se trouve le théâtre de la mémoire de Giulio Camillo. Un édifice fantastique qui se veut représentation du monde et support de la mémoire, conçu à partir de fragments de cartes, de plans inachevés et de la tradition orale. L'architecte qui tentait de le reconstituer a brusquement disparu. Son fils a perdu la mémoire pour avoir lu ses notes. Que faisait en réalité Fabrizio, son maître, entouré de son étrange "triumvirat", Lex, Mosca et Lisi. A quelles manipulations se livrait-il sur le cerveau et la mémoire ? Quel destin avait-il réservé à Nigro, son plus jeune élève ? Comme dans La Traduction, De Santis marche sur les traces de Borges. Avec son héros, il s'interroge sur la mémoire, sa conservation et sa transmission, dans un texte où tout est signe à déchiffrer, mais son enquêteur est un homme amoureux qui souffre.

08/2002

ActuaLitté

Droit

L'hiver de la démocratie. Ou le nouveau régime

Berlusconi a inventé la Télé-République italienne, Tony Blair a galvanisé les Anglais avec son New Labour, tandis que les populistes modernes sont descendus de Scandinavie pour envahir l'Europe. Comme les présidentielles de 2007 l'ont souligné, c'est maintenant à la France d'inaugurer son Nouveau Régime, résidu de populisme type Front national assorti d'une dose beaucoup plus forte de néo-populisme bien élevé à la façon des trois grands ex-candidats présidentiels et, pour les choses sérieuses, d'une injection discrète mais décisive de gouvernante destinée à dynamiser vraiment le " management " du pays. Pour tout dire, l'hiver de la démocratie est arrivé. Celle-ci conserve son nom pour un temps. Mais elle a perdu sa substance. Face à ce grand tournant, nous vivons pourtant comme nos ancêtres à la veille de la Révolution de 1789. Ce crépuscule de l'Ancien Régime annonçait déjà la fin d'un monde. Mais les Français comme leurs voisins ont continué alors à vaquer à leurs routines sans vouloir imaginer que leurs habitudes déjà très ébranlées allaient être mises sens dessus dessous. Nous faisons de même à l'approche du séisme politique annoncé. Ce livre rappelle qu'en dépit de ses heureuses saisons passées, la démocratie est un mode de gouvernement non moins voué à s'effacer devant un Nouveau Régime que les régimes qui l'ont précédée.

10/2007

ActuaLitté

Histoire de France

Le Dernier Règne. Chronique de la France de Louis XIV, 1774-1789

Comment faire revivre les événements, les passions, les rites et les modes d'un temps lointain recouvert par l'oubli ? Pierre Rétat retrouve, à deux siècles de distance, les rumeurs et les humeurs du dernier règne de l'Ancien Régime ; il restitue le foisonnement des nouvelles dans la fraîcheur de leur nouveauté ; il se fait l'observateur quasi journalier du présent. Voici donc une chronique continue de la Cour et de la ville, des mœurs et des lettres, des affaires publiques et des échos du monde. Elle évoque les actes d'autorité et la bonté du roi, les baquets de Mesmer et les spéculations des agioteurs, les fêtes de rosières, les prix de vertu, les crimes, les procès, les récoltes, les disettes, les émeutes... C'est dans les journaux du temps que l'auteur a puisé sa matière ; c'est grâce à ces archives infinies de l'actualité qu'il a pu se glisser dans le personnage de l'observateur contemporain, et devenir le chroniqueur d'une histoire éphémère et aveugle, rendue à la liberté de l'incertitude dans une totale ignorance de l'avenir. Au fils des pages se dessinent ainsi le portrait inédit d'une époque, les traits d'une culture politique et l'éclat d'un monde perdu, dont la Révolution a presque effacé le souvenir.

10/1995

ActuaLitté

Actualité et médias

Nouveaux paysages de campagne

Commencée dans la mélancolie pour s'achever en éclat de rire, c'est l'histoire absurde d'une saison entre enfer et paradis. Ne cherchons pas à comprendre. Il suffit de suivre la campagne, à son rythme, sans s'efforcer de la précéder ni rester à la traîne. On saute des ravissements de Robert HUE aux certitudes d'Alain JUPPE, de la solitude de JOSPIN aux égarements de CHIRAC. On se laisse porter par la foule qui navigue entre manifestations de rue et sautes d'humeur passagères. On accompagne les ténors et les comparses à travers la France indécise, mobilisée à contretemps par un magistral apprenti sorcier. On se berce un jour d'illusions, et le lendemain on s'effondre. On chante et l'on se lamente, on trépigne puis on s'enlise. Il ne faut pas en perdre une miette et à la fin, quand le rideau tombe sur la tragi-comédie, tout devient limpide. Je vous invite à refaire avec moi cette traversée de la France électorale et à partager le plaisir extrême que j'y ai pris. A la fin, la morale gagne. Le peuple, que l'on croyait blasé et aigri, s'accorde le dernier mot. Il ne reste qu'à applaudir aux impayables clins d'œil de la Providence, féliciter les naïfs qui ont gagné et consoler ceux qui ont perdu. Bon voyage.

09/1997

ActuaLitté

Critique littéraire

Qui dit je en nous ? Une histoire subjective de l'identité

Si chaque époque se signale par la question qu'elle se pose, nos contemporains sont tout occupés à se demander: Qui suis-je ? L'identité est devenue, au fil d'une étrange histoire, le problème essentiel de notre temps. Les grandes "fabriques " qui nous ont produits et sculptés depuis l'Antiquité - la religion, la patrie, le milieu, le genre sexuel... - ont largement perdu de leur savoir-faire; l'identité ne s'hérite plus, elle s'acquiert en bricolant. Au " moi " impérial du XIXe siècle a succédé un ego morcelé et volatil : l'individualisme démocratique s'est imposé. Soulignant les pouvoirs de transformation du moi, ce livre ressuscite d'étonnantes affaires d'imposture, d'espionnage ou de démultiplication: Martin Guerre ou le "mari" idéal; Binjamin Wilkomirski, le déporté fictif; Erich von Stroheim, l'aristocrate de celluloïd; Kurt Gerstein, l'œil de Dieu dans l'a SS; Jean-Claude Romand, le médecin imaginaire; Michael Jackson, le mutant universel. Claude Arnaud explore nos identités floues en brassant mille notions et en racontant mille histoires qui empruntent autant à la littérature qu'à la psychanalyse ou à la philosophie. Ne devrait-on pas dire " nous " autant que "je" ? C'est la question que pose cette épopée subtile et passionnante. Elle suscite le vertige, à force d'ouvrir en nous des portes dérobées.

08/2006

ActuaLitté

Critique littéraire

Tout contre Sainte-Beuve. L'inspiration retrouvée

Il est d'usage de se plaindre de l'égocentrisme des écrivains. Et, souvent, on assigne à ce narcissisme littéraire, inavoué ou revendiqué, un modèle : Marcel Proust. En cette année 2013, centenaire de la parution de Du côté de chez Swann, il est devenu  nécessaire de dresser le bilan de l'influence exercée sur la littérature par l'auteur d'A la recherche du temps perdu. Or le grand lieu commun, sur le sujet, tient à la question de la dualité inhérente à l'identité de l'écrivain : le "Moi social", d'un côté superficiel ; le "Moi profond  ", de l'autre, créateur. Cette opposition a structuré cinquante années de réflexion critique, et d'écriture. Avec son corrélat : l'opposition de Proust à Sainte-Beuve, supposé se contenter de critiques "biographiques" des écrivains dont il rend compte.Cent ans après la parution de Du côté de chez Swann, mais aussi près de soixante ans après celle de Contre Sainte-Beuve, Donatien Grau revient sur ce dialogue finalement méconnu, entre deux esprits qui ne sont jamais rencontrés que dans les livres. Et il démontre que s'est joué là un grand moment, non de refus, mais de conversation.Au passage, il expose une des erreurs qui lui semblent affaiblir la littérature contemporaine, et les chemins que les auteurs futurs pourraient peut-être emprunter. 

01/2013

ActuaLitté

Actualité et médias

Cette belle idée du courage

L'idée de ce livre est née de la question que m'ont tant de fois posée des proches comme des inconnus, des militants et des citoyens, en France et hors de France : comment faites-vous ? Pour tenir ? Pour encaisser ? Pour repartir ? Avec ce mot de « courage », qui revient sans cesse. Longtemps, j'ai répondu que l'engagement politique est fait de succès et d'insuccès qu'il faut savoir accueillir, dans toute la mesure du possible, avec une égale sérénité et en gardant son cap. Longtemps, j'ai dit aussi que les solides convictions qui me portent et les idées que je veux mettre au service de mon pays sont le seul secret de la force qu'on me prête car la cause, toujours, est plus grande que nous. Mais je m'inscris dans une histoire jalonnée de repères forts et dont certaines figures, pour lesquelles j'éprouve une tendresse particulière, m'inspirent depuis bien longtemps ; elles continuent d'influer sur ma vision du monde et ma conduite politique. Notoires ou inconnues, "belles personnes" d'hier et d'aujourd'hui, elles ont en commun d'avoir osé l'espoir, parfois quand tout semblait perdu. C'est vers elles que je me tourne aujourd'hui : c'est une dette ; c'est un partage ; et c'est un combat.

05/2013