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Nativel Claude

Extraits

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Psychologie, psychanalyse

Éléments de l'interprétation

La psychanalyse, dans son nom même, est portée par une exigence rationnelle. Elle se doit donc, comme chaque science, de mettre en évidence des éléments dans le champ qui lui est propre. Ces éléments, l'auteur, à la suite de Lacan, les identifie dans les "signifiants". Mais il précise, proche alors de Bion, que les signifiants à l'oeuvre en psychanalyse sont loin d'être toujours linguistiques. On doit reconnaître, en s'aidant de la distinction aujourd'hui opérée entre langage digital et représentation analogique, ce qu'il nomme les signifiants de démarcation, éléments de toute représentation non verbale. La première partie de ce livre, qui prolonge les deux précédents ouvrages de l'auteur parus dans la même collection (Essais sur le symbolique, 1969; La relation d'inconnu, 1978), explore les relations que dégage l'interprétation entre le langage, la représentation et le référent. Avec la deuxième partie sont abordés certains systèmes de signifiants organisateurs pour les pensées de l'individu comme pour les idéaux et les règles de la société : entre autres, les systèmes d'écriture qui commandent les interdits, ou encore le "complexe de croyance". Sont ensuite décelés les éléments qui soutiennent et forment les Interprétations délirantes, sur l'exemple de la paranoïa et des hallucinations acoustico-verbales. Enfin une dernière section est centrée sur la peinture (l'icône byzantine, Claude Lorrain) et sur la musique où domine le signifiant de démarcation. Le lecteur sera sensible ici au travail d'invention conceptuelle dont témoigne Guy Rosolato, à l'acuité et à la mobilité d'une pensée qui fait confiance à la psychanalyse pour être toujours d'éveil, évitant aussi bien l'écueil de la "docte ignorance" que celui de la clôture d'un savoir incapable de donner accès à l'inconnu. L'ouverture au signifiant est aussi ouverture du signifiant.

02/1985

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Religion

Dieu existe-t-il ? oui

Une même question _ la plus importante de toutes : Dieu existe-t-il ? Deux réponses : le Non, dans un premier livre qui fut il y a quelques années un très grand succès. Aujourd'hui, le Oui. Vingt-cinq entretiens, vingt-cinq témoignages essentiels venus de tous les horizons : des hommes et des femmes de sciences, de la politique, de la sociologie et de l'humanisme. Des réponses sans doute différentes mais qui convergent vers l'unité profonde d'une seule adhésion. Pour tous ceux qui se posent cette question fondamentale, ce livre constitue un message irremplaçable. Sciences et foi : Le mathématicien : André Lichnérowicz L'astronome : Charles Fehrenbach Le physicien : Louis Leprince-Ringuet Le naturaliste : Pierre-Paul Grassé L'ethnologue : Jacques Soustelle Le sociologue : Jacques Ellul L'économiste : François Perroux La psychanalyste : Françoise Dolto Politique et foi : Le réformiste chrétien : Joseph Fontanet L'homme de gauche : Jacques Delors Le révolutionnaire : Georges Montaron Sociologie et foi : La mère de famille : Marie-Madeleine Martinie L'enfant : Jérôme Le vieillard : Marie-Jeanne Pontal Le couple : Laurence et Jacques de Bourbon-Busset L'étudiante : Anne Mégevand L'agriculteur : Claude Michelet L'ouvrier : Jean Fabre Le patron : François Ceyrac L'humanisme croyant : L'historien : Pierre Chaunu L'artiste : Robert Hossein L'écrivain : André Frossard Le poète : Pierre Emmanuel Le philosophe : Maurice Clavel Une invitation à engager un dialogue avec Dieu. Christian Chabanis _ Diplômé de philosophie, journaliste et critique, il est l'auteur principalement de livres d'entretiens : Dieu existe-t-il ? Non, La Mort, un terme ou un commencement ? , ainsi que d'ouvrages où il livre plus directement sa réflexion personnelle : Il était une fois l'enfant, A ceux qui ne croient plus en rien ni en personne... Il est actuellement chroniqueur régulier au Figaro Magazine.

05/1985

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Littérature française

L'armoire

" Cette recherche est une réussite et elle mérite de passionner un large public (...). Adulte, Jérôme est entré dans l'armoire des Segal et il en est ressorti à Vienne. " Serge Klarsfeld Sur quatre générations, à mi-chemin de l'histoire et de la littérature, Jérôme Segal cherche ses racines en tirant les fils d'une enquête quasi policière. On découvre ainsi les arrière-grands-parents ayant fait fortune dans un pays défunt, la Galicie de l'empire austro-hongrois, et qui, fuyant la Première Guerre mondiale, se retrouvent à Vienne sans pour autant se mêler à la pauvreté des masses prolétaires juives ; le grand-père, que "l'Histoire avec sa grande hache" oblige à fuir son pays en mai 1938, et le château de Schwadorf où il a vécu, avant d'être interné au stade de Colombes près de Paris ; les parents, militants communistes dans les années 1970, qui participent à Saint-Quentin-en-Yvelines à l'utopie d'une vie nouvelle, bientôt ravagée par l'islamisme... et une armoire qui constitue le pivot entre les chapitres. La quatrième génération est celle de l'auteur lui-même, qui décide en 2004 de faire le chemin inverse de celui de son grand-père, quittant la France pour s'installer à Vienne où le passé de sa famille se fait de plus en plus présent. Dans ce texte à la mesure du monde, l'auteur, devenu citoyen autrichien, en apportant son grain de sel dans la grande et belle conversation entre les vivants et les morts, donne à l'indifférence de l'Histoire le don du concret et de la véracité. La littérature devient, pour reprendre une expression de Claude Lanzmann, une fiction du réel.

11/2020

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Histoire de France

Le prix du travail. France et espaces coloniaux, XIXe-XXIe siècle

Le prix du travail ? Cet ouvrage ouvre une question majeure à l'heure où le travail est souvent tenu d'abord comme un coût à réduire et, qu'à cette fin, nombre de droits collectifs et de garanties acquises par les salariés sont remis en question. L'étude traite de l'évolution des formes concrètes, mesures, références, modalités de légitimation, normes et considérations qui ont présidé et déterminent encore aujourd'hui la rémunération du travail. Consacrée à la France et à ses colonies, elle couvre une longue période qui, allant du XIXe siècle à nos jours, fut aussi à la fois celle de la seconde industrialisation, de l'affirmation de la société salariale et de la construction d'un Etat social. La perspective historienne de la recherche collective dont elle est issue, s'est enrichie au croisement d'autres approches disciplinaires - droit, économie, gestion, sociologie - portées par certaines de leurs meilleurs spécialistes. A ce titre, elle éclaire sous des angles multiples les enjeux de maints débats et conflits actuels. Les dix chapitres de l'ouvrage, attentifs à saisir les acteurs, les dynamiques et les temps forts de cette histoire, cernent les conceptions et les politiques à l'oeuvre avant d'en examiner les modalités d'application dans plusieurs cadres conjoncturels, territoriaux et professionnels. Le moindre des apports du livre n'est pas, enfin, son glossaire, dont les cinquante-cinq entrées donnent accès à la définition de plus de quatre-vingts termes et expressions. Les auteursAi-Thu Dang, Claude Didry, Michel Dreyfus, Claire Edey-Gamassou, Bernard Friot, Jérôme Gautié, Pascale Goetschel, Jean-Pierre Le Crom, Laure Machu, Michel Margairaz, Manuela Martini, Michel Pigenet, Maud Simonet, Pierre-Yves Verkindt, Yves Verneuil et Alain Viguier.

06/2019

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Rome

Le vote populaire à Rome

Dans la Rome antique, l'activité politique occupait une part non négligeable du temps et des préoccupations des membres de la cité, au point que Claude Nicolet parlait du "métier de citoyen" . Parmi les rôles que le système politique assignait aux citoyens, il y avait le vote, que l'on pourrait définir comme le mode d'expression le plus institutionnalisé d'une opinion nécessaire au fonctionnement de la vie publique romaine. Electif, législatif ou judiciaire, le vote était un des points centraux de cette activité civique, sans doute le plus visible, parce que le plus fréquent, le plus régulier et celui qui avait les conséquences les plus directes sur le fonctionnement de la vie publique. Nos démocraties occidentales sont coutumières d'une forme de suffrage que nous pourrions considérer comme évidente. Les documents réunis dans ce volume voudraient montrer qu'il n'en est rien : à chaque société, à chaque système politique correspondent des pratiques qui nous en disent à peu près autant, dans leurs aspects les plus concrets, que bien des textes théoriques. A travers la lecture de plus de 200 documents littéraires, épigraphiques et iconographiques, en langue originale, traduits et commentés, le lecteur découvrira toutes les opérations du vote romain sous la République puis l'Empire, depuis la constitution du corps votant jusqu'à l'archivage des décisions, depuis la campagne jusqu'à la proclamation des résultats, depuis les actes de corruption jusqu'au déroulement du scrutin en lui-même, en passant par l'étude du matériel et des lieux du vote. Accompagné d'un lexique latin et grec, ce corpus donne un accès direct au coeur du système politique de la Rome antique à tout lecteur intéressé par la vie politique des sociétés anciennes.

01/2023

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Sociologie

Ainsi fait-on mourir un monde. L'extinction des sociétés paysannes

Dans la continuité de ses ouvrages, Philippe Dubourg parachève son diagnostic sur l'évolution de la société post moderne à partir de son négatif, les sociétés paysannes perdues. L'historien et philosophe Marcel Gauchet continue de lui apporter sa caution dans un long entretien qui clôt l'essai. Le maire landais retraité de lettres s'engage dans une interprétation anthropologique de la lente disparition des sociétés paysannes. L'inconscient occidental de nature colonialiste qui impose depuis de nombreuses décennies à nos pays blasés de modernité matérialiste son modèle de société de nantis, puis dans un deuxième temps à toute la planète, éradique en même temps la matrice de notre humanisme, les invariants de nos rapports au monde. Nos sociétés en rupture de civilisation comprennent-elles qu'elles ne pourront vivre éternellement sur leur rythme épuisant pour l'ensemble des conditions de vie, en se jetant comme elles le font dans les bras de l'injuste mondialisation capitaliste, de son libéralisme financiarisé, de ses élites déconnectées, de sa technocratie urbaine ? "Est-ce cela que l'être humain attend de la vie ?". (Marcel Gauchet) A une étude ethnographique et historique de la société rurale traditionnelle d'avant 1914 (en pays landais), succède une vision sans concession d'une évolution aboutissant à une concentration métropolitaine des richesses et des pouvoirs, et, par contrecoup, à de multiples désertifications de nos territoires, la Réforme territoriale venant accentuer dramatiquement les déséquilibres. Le processus est sans nul doute catastrophiquement transposable à l'échelle de la planète. De nombreux penseurs viennent corroborer l'analyse : depuis des décennies, ils tiennent le rôle de "lanceurs d'alerte", en héritiers de Claude Lévi-Strauss. L'essai se place délibérément dans sa filiation.

09/2017

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Histoire des idées politiques

Les grands discours à l’Unesco de 1945 à nos jours

A l'heure où l'UNESCO, Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, célèbre son 75e anniversaire, il est particulièrement intéressant de rendre accessibles au public les textes des grands discours qui ont été prononcés dans le cadre de cette institution internationale de la famille de l'ONU. En effet, de Jean-Paul Sartre à Nelson Mandela, de Pablo Neruda à Taslima Nasreen, ce sont des orateurs du monde entier qui se sont exprimés à la tribune de l'UNESCO, des intellectuels, des scientifiques, des écrivains, des hommes ou femmes d'Etat ; et toujours dans un même esprit de paix, de compréhension internationale et de promotion des droits de l'homme. Ce livre illustré qui pour la première fois. présente. retranscrit et analyse les plus importants discours prononcés dans le cadre de UNESCO en 75 ans d'existence, fait résonner dans nos esprits ces propos de paix qui ont été tenus par des intellectuels, des scientifiques, des artistes et des hommes et femmes politiques du monde entier partageant l'esprit humaniste de cette institution internationale. De Julian Huxley à Amadou Hampàté Bà, de Maria Montessori à Simone Veil, de Claude Lévi-Strauss à Indira Gandhi ils ont tous contribué à donner un retentissement mondial au message de cette Organisation. Permettant au lecteur de revisiter de manière humaine et incarnée toute l'histoire des relations internationales et l'histoire culturelle du XXe et du XXIe siècle, cet ouvrage sera très utile aux étudiants en histoire, en science politique et en journalisme, aux élèves des classes préparatoires ainsi qu'aux diplomates et fonctionnaires internationaux. Plus largement, il intéressera tous les amateurs d'histoire et de culture littéraire, scientifique et politique qui apprécieront sa pluridisciplinarité et son ouverture mondiale.

02/2021

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Linguistique

Pour des sciences en français et en d'autres langues. Colloque international organisé par le ministère de la Culture - Délégation générale à la langue française et aux langues de France - Institut de France, 15 novembre 2019

Pourquoi revenir sur la question du multilinguisme des sciences quand l'anglais s'y généralise et permet une mondialisation réelle de la conversation scientifique ? L'ambition de ce colloque est d'envisager la place du français et des autres langues de savoir dans la réalité des activités scientifiques et de transmission des connaissances. La question du régime linguistique de la recherche ne relève pas tant de la science que de son management : la condition d'existence d'une conversation scientifique qui s'universalise n'est pas d'adopter l'idiome dominant des échanges économiques mondiaux, mais de trouver des dispositifs de communication efficaces et équitables. Où l'on retrouve la traduction avec ses outils contemporains et l'appel à "plus d'une langue ! " En se concevant comme une activité sociale, et pas seulement un dialogue entre pairs, la science contemporaine prend en compte d'autres publics et contributeurs. Se dessine alors la perspective d'une pratique scientifique plurilingue, engagée dans une émulation internationale, mais inscrite dans les conceptions du service public et de l'intérêt général au bénéfice des populations de toutes les aires linguistiques. Pour la Francophonie, il s'en déduit l'exigence - portée devant les organismes de politique linguistique de ses différents Etats et territoires - que soit préservé et continue de s'enrichir, dans ses registres scientifique et technique, ce bien commun qu'est le français. Ont participé au colloque : Jean-Claude Ameisen, Jean-Christophe Bonnissent, Yap Boum II, Catherine Cano, Barbara Cassin, Isabelle Charest, Françoise Combes, Monique Cormier, Pascale Cossart, Sandrine Crouzet, Marin Dacos, Xavier Darcos, Frédéric Dardel, Gilles Falquet, Ginette Galarneau, Jean-Paul de Gaudemar, Esther Gaudreault, François Grin, Philippe Hambye, Rainer Enrique HAMEL, Pierre Judet de La Combe, Etienne Klein, Jean-Marie Klinkenberg, Natalie Kübler, Laurent Lafforgue, Gaël de Maisonneuve, Franck Riester, Thomas Römer, Yves Saint-Geours, Paul de Sinety, Claudine Tiercelin, Lionel Zinsou.

08/2021

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Esotérisme

Un dictionnaire du Martinisme

Le martinisme est un courant de pensée ésotérique, rattaché à la mystique judéo-chrétienne. Ce courant de pensée remonte à Joachim Martinès de Pasqually, fondateur en 1761, de l'Ordre des Chevaliers Maçons Elus Coëns de l'Univers, puis à son secrétaire, Louis-Claude de Saint-Martin, dit "le philosophe inconnu , célèbre par son livre Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l'homme et l'univers (1782). Le mot "martinisme" joue donc habilement sur les noms propres "Martinès" et "Saint-Martin" . Il faudra attendre 1887 et Papus, pour voir un système s'ériger sur les fondements de la pensée de Saint-Martin, et reprendre à son compte, le nom Martiniste en y ajoutant ordre. Papus, en plaçant le Martinisme sur le terrain de la chevalerie morale, recadrait l'héritage du Philosophe Inconnu, en revenant sur le rôle des Chevaliers fervents du Christ (les Martinistes), délimitant de fait, une frontière spirituelle et morale. Des centaines de noms, de lieux, de revues, de mouvements ou d'associations liés au martinisme... Pour chaque personne, date et lieu de naissance et de décès, profession, grades acquis dans les diverses associations initiatiques fréquentées, éviction, bibliographie, ouvrages publiés... Ce dictionnaire contient les notices biographiques d'acteurs du Marti­nis­me historique, dont l'appartenance à ce mouvement a été publiquement reconnue. Certaines personnalités sensibles à l'intérêt suscité par cette mou­vance spiritualiste figurent également dans cet ouvrage afin de rap­por­ter leurs observations et leurs témoignages. - Chaque notice s'appuie sur des sources historiques indexées en bibliographie ; - La graphie Coen (s) ou Cohen (s) s'applique en fonction du corpus initial ; - Notices sur les Ordres et Associations ; - Liste des notices par ordre alphabétique ; - Index des noms propres (hors notice biographique particulière).

01/2021

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Histoire des mentalités

Des femmes qui ont inventé notre temps

Quand les femmes prennent le pouvoir sur leur vie ! Voyage historique et militant. Ces femmes, qui ont vécu à des époques et dans des milieux fort différents, ont toutes une chose en commun, une seule, peut-être bien : elles ont pris le pouvoir sur leur vie. En se démarquant des usages, des codes préétablis, en se libérant du carcan mental et comportemental dans lequel le système et de prétendues "traditions immuables" les enfermaient, elles ont, certes marqué leur temps, mais elles ont surtout contribué, chacune à sa place, chacune dans son registre, à inscrire dans les faits le droit pour la femme d'inventer sa propre manière d'être au monde. Sans avoir jamais prétendu donner de leçons à quiconque, elles ont, par l'exemple, par les actes, par les idées, montré à la terre entière que, pour les femmes aussi, l'art de vivre doit être un art de la liberté. Evoquer ce qu'elles ont été, ce qu'elles ont fait, créé, inventé, conquis ; exposer les ruptures, les audaces, les épreuves, qu'elles ont assumées, c'est juste montrer à quel point la ségrégation sexiste relève non seulement d'une inexpiable injustice, mais aussi - et surtout - d'une abyssale sottise. Femmes évoquées : Hypatie - Trotula de Salerne - Pétronille de Chemillé - Jacoba de Almania - Madeleine Brès - Rosalind Franklin - Sophie Germain - Hildegarde de Bingen - Christine de Pisan - Aliénor d'Aquitaine - Mary Wollstonecraft - Mary Shelley - Billie Holiday - Joséphine Baker - Marquise de Sévigné - Germaine de Stael - Juliette Récamier - George Sand - Colette - Agatha Christie - Jeanne d'Arc - Olympe de Gouges - Rosa Luxemburg - Hannah Arendt - Simone Weil - Simone de Beauvoir - Louise Weiss - Elisabeth Tudor - Eléonore Roosevelt - Jeanne Barret - Alexandra David-Néel - Héléna Blavaski - Isabelle Eberhardt - Hélène Boucher - Claude Cogan - Florence Arthaud, et quelques autres...

06/2022

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Cinéma

Mes Moires. Un pont sur les étoiles

En 1975, un magazine de bande dessinée fait une entrée remarquée dans les kiosques. Son nom ? Métal hurlant. Il est fondé par quatre mousquetaires nommés Jean-Pierre Dionnet, Philippe Druillet, Bernard Farkas et Jean Giraud/Moebius qui prennent le nom d'"Humanoïdes associés". "Métal" révolutionne le paysage du neuvième art, inocule le virus de la science-fiction à toute une génération et invente la BD rock, avant de conquérir l'Amérique sous le titre de Heavy Metal. Infatigable découvreur de talents, éditeur de BD et de romans sous le label Les Humanoïdes associés, doté d'une culture encyclopédique et d'une capacité à trouver deux idées (minimum) à la minute, Jean-Pierre Dionnet est le rédacteur en chef inspiré de Métal hurlant, tout en poursuivant une oeuvre de scénariste pour Enki Bilal, Raymond Poïvet, Jean Solé, Jean-Claude Gal ou encore Beb Deum. Mais sa carrière ne s'arrête pas là. A la télévision, il lance les émissions L'Impeccable et Sex Machine avec son complice d'alors Philippe Manoeuvre, dans le cadre des Enfants du rock sur Antenne 2. Sur Canal +, il rend hommage au cinéma populaire dans Cinéma de quartier et aux classiques du cinéma d'horreur dans Quartier interdit. Puis il fonde une société de production, Des Films, qui contribue grandement à faire découvrir en France le cinéma asiatique. Dans son autobiographie, Jean-Pierre Dionnet ne fait pas qu'évoquer ses souvenirs, accompagnés d'anecdotes savoureuses et de portraits sensibles de tous ceux qu'il a croisés, de René Goscinny à Moebius (son ami), de Serge Gainsbourg à Richard Widmark ou de Federico Fellini à... Michael Jackson. Il se livre aussi à un plaidoyer passionné en faveur de tous ces arts longtemps qualifiés de mineurs et qui occupent enfin une place centrale dans la culture d'aujourd'hui.

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Théâtre - Pièces

Le Chandelier

Le Chandelier est paru dans la Revue des deux Mondes en 1835. Il a ensuite été monté au Théâtre-Historique le 10 août 1848. Une jeune actrice prometteuse, mademoiselle Maillet, remplissait le rôle de Jacqueline. Elle mourut quelques mois plus tard. La distribution des autres rôles était si défectueuse et l'exécution si insuffisante, que le public put à peine comprendre la pièce. C'était une oeuvre trop délicate pour attirer la foule au boulevard du Temple, elle disparut après quelques représentations. Le 29 juin 1850, il reparut sur l'affiche de la Comédie-Française, avec Delaunay dans le rôle de Fortunio et Allan dans le rôle de Jacqueline, et cette fois elle fut jouée avec une rare perfection. C'est pourquoi on a considéré les artistes de la Comédie-Française comme ayant créé les rôles. Cette histoire est celle du chandelier qui brûle les doigts de celui qui l'avait allumé : le notaire maître André est courroucé contre sa femme, la jeune et jolie Jacqueline, car un de ses clercs a vu un homme escalader son balcon. Il veut en acquérir la preuve pour mener la coupable en justice... Adaptations : A l'opéra-comique : En 1861, Jacques Offenbach, qui a écrit la musique de scène pour la production de la Comédie-Française, donne une suite à la pièce sous la forme d'un opéra-comique intitulé La Chanson de Fortunio. En 1907, André Messager écrit Fortunio, un opéra-comique adapté de la pièce. Au cinéma : En 1910, André Calmettes réalise pour le cinéma une adaptation de la pièce sous le titre La Mésaventure du capitaine Clavaroche. A la télévision : En 1974, Paul Blouin réalise pour la télévision de Radio-Canada le téléthéâtre Le Chandelier, avec Daniel Gadouas. Claude Santelli réalise Le Chandelier, un téléfilm diffusé pour la première fois le 17 décembre 1977.

07/2022

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Diététiques

Les aliments de la mer. Se soigner - Rajeunir - Mieux vivre

Dans cet ouvrage, Jean-Claude Secondé aborde la mer sous tous ses aspects. Les éléments vivants, si divers, permettent de guérir, de rajeunir, de se régénérer au plan psychologique. La mer est un miracle de la nature immédiatement accessible. Elle offre ses bienfaits par son eau : c'est la thalassothérapie et ses massages, mais elle peut également être consommée dans un but thérapeutique. Son sel sert autant aux soins de la cuisine qu'à celui des affections du corps : chacun connaît ceux de l'Utah, de Guérande, de l'Himalaya ou de la mer Morte. Les algues sont également de plus en plus utilisées : fucus, spiruline, dulce, lithothamne, laitue de mer... et largement employées en nutrition comme en soins en raison de leurs exceptionnelles propriétés. Chacun sait l'excellence des éléments nutritionnels de l'huître (fer, cuivre, oméga 3, iode, DHA et EPA, sélénium, zinc, vitamine B12, magnésium...) et des poissons (cabillaud, thon, hareng, sardine, morue...). Ne pas oublier, naturellement, les crustacés, les coquillages, les huiles de poisson consommés depuis fort longtemps dans notre pays. Voici l'auteur lancé à la poursuite des nourritures de la mer et de leurs omega 3 aux exceptionnels pouvoirs anti-vieillissement, en raison de la présence du DHA (acide docosahéxaénoïque), sans compter leur impact positif sur le fonctionnement cardiaque et l'excès de cholestérol. De nombreux autres compléments alimentaires proviennent des crustacés et des cartilages de poissons comme la chondroïtine et la glucosamine, mais on trouve également le calcium, le magnésium... L'auteur en dresse la liste, précise leurs effets si bénéfiques et parvient ainsi à établir une véritable pharmacie de la mer. Chacun y trouvera, très concrètement, des moyens de vivre mieux, en meilleure santé, avec moins de douleurs et, très probablement, plus longtemps.

03/2006

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Littérature française

Mémoires et récits. Tome 1, Au Mas dou juge

On m'a demandé souvent le motif pour lequel j'écrivais en provençal. Maintenant que je publie le recueil des poésies faites par moi jusqu'à ce jour, autres que Mireille et Calendal, je veux, en tête de ce livre, donner l'explication de la voie que j'ai tenue. Ce n'est pas la vanité qui me fait parler de moi. mais seulement la convenance d'éclaircir mes commencements, ou, pour mieux dire, mes sources. Né le 8 septembre 1830 à Maillane, "au centre d'une vaste plaine barrée au midi par les Alpilles bleues", Frédéric Mistral accède à la gloire avec le poème Mirèio (1859), salué par Lamartine et popularisé par l'opéra de Gounod. Parus en 1906, deux ans après l'obtention du Prix Nobel, ses Mémoires s'inscrivent dans la ligne des grandes autobiographies littéraires (Chateaubriand, George Sand, Renan). Ce premier volume s'ouvre sur les souvenirs d'une enfance heureuse, dans la maison paternelle du Mas dou Juge, avec les épisodes marquants des "fleurs de glais", de "l'école buissonnière" et le merveilleux récit des "Rois Mages" au temps de Noël. Sont évoquées ensuite les années d'études, à Saint-Michel de Frigolet, à Avignon, à Nîmes pour le baccalauréat, et enfin à Aix-en-Provence pour la licence en droit, avec un témoignage privilégié sur 1848 et "la République au village". Cette édition complète des Mémoires et récits, en deux volumes, a été établie par Claude Matiras et Henri Moucadel. Elle reproduit les textes originaux, en provençal et en français, ainsi que la préface du recueil Lis Isclo d'Or (1875), qui constitue la première publication autobiographique de Mistral. Elle est accompagnée de notes historiques et littéraires, ainsi que d'un index général des noms de personnes, de personnages et d'oeuvres.

03/2020

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Historique

Microcosmes. L'histoire de France à taille humaine

Qui n'a jamais rêvé d'explorer l'histoire de France auprès de celles et ceux qui l'ont vécue ? De l'arpenter " au ras du sol " ? Nous l'observons plus souvent du sommet, à hauteur des souverains, des " héros " et autres " grands personnages ". Nous la scrutons aussi de loin : c'est l'histoire des masses, soldats, femmes, ouvriers, etc. Microcosmes privilégie l'immersion : explorer l'histoire de France du dedans, pour la rendre plus familière. Aux côtés de douze figures, anonymes ou méconnues, qui, tapies dans l'ombre du passé, lui donnent chair comme jamais ! Douze microcosmes, douze époques, douze mondes incarnés, comme autant d'allers-retours entre la " grande " et la " petite " histoire qui complètent et interrogent, loupe en main, notre vision du passé. Entre chaque époque, treize entractes présentent le travail des historiens, leurs méthodes, leurs débats, leurs incertitudes... Car connaître l'histoire, c'est aussi savoir comment elle s'écrit. Yann Bouvier, professeur d'histoire et vidéaste bien connu, a imaginé dans ces pages la rencontre de la microstoria et de la vulgarisation grand public. Il livre ici des textes accessibles, rigoureux, relus par d'éminents spécialistes, et mis en images avec justesse et légèreté par le dessinateur Eloi Chevallier. Un récit vivant, enrichi des connaissances les plus récentes... et ponctué d'humour. (Re)découvrez l'histoire de France... à taille humaine ! Avec une préface signée Alain Corbin Gaule romaine - Caius Iulius Vindex Moyen Age central - Adémar de Chabannes Moyen Age tardif - Le Bourgeois de Paris Renaissance française - Antoine Escalin, dit le Polin L'absolutisme - Claude Brousson La Révolution - Solitude D'un Empire à l'autre - Louis-François Pinagot La Commune de Paris - Nathalie Le Mel, née Duval La Première Guerre mondiale - Frédéric Branche Les années folles - Mireille Havet La Seconde Guerre mondiale - Jeanine Morisse, alias Niquou Histoire du temps présent - Zakia

09/2023

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Romans historiques

Les Loups de Longchaumois

Au printemps 1612, l'hiver s'étire en Jura. Des paysans de Longchaumois sont descendus plusieurs fois à Saint-Claude pour confier au grand juge Henry Boguet leur peur des loups. En effet, certaines de ces bêtes douées d'une intelligence infernale ont déjà tué plusieurs enfants. Ne s'agirait-il pas de " garous ", ces êtres damnés qui vouent leur âme au Diable en échange d'une hideuse métamorphose ? Seize années plus tôt, Henry Boguet a déjà enquêté sur des faits semblables. Il avait démasqué un sorcier, le gros Jacques, et plusieurs vieilles femmes, ses adeptes. Ce suppôt de Satan leur fournissait une graisse diabolique. Elle les changeait en loups. Pendant plusieurs mois, cette horde sanguinaire avait ravagé le pays. La justice d'Henry Boguet était passée. Des procès avaient eu lieu. Des bûchers avaient été érigés. Le feu avait ramené dans la contrée une paix fragile. Et voilà que tout recommence ! Le grand juge s'installe chez le sieur Martin des Orces, un gentilhomme dont il a pu apprécier la bonne volonté lors de sa première enquête. Il est secondé par Thierry Armau, un jeune médecin béarnais qu'il a sauvé lors d'une tempête de neige, et qui doute de ses théories en matière de sorcellerie. Or, les loups enlèvent de nouvelles victimes. On retrouve dans la campagne leurs corps mutilés, saignés à blanc. Soucieux de protéger les innocents et de faire éclater la vérité, Thierry, témoin horrifié, accepte d'assister le grand juge dans sa tâche. Mais où chercher la clé de cette énigme ? Les paysans accusent Laurence, la fille de leur seigneur, de se changer en louve. Une longue et périlleuse enquête plongera le jeune médecin dans les mystères d'un passé chargé de crimes abominables.

12/2009

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Histoire du cinéma

L'histoire-caméra. Tome 2, Le cinéma est mort, vive le cinéma !

Ce livre fait suite, dix ans plus tard, à L'histoire-caméra. Le premier livre s'attachait au rapport étroit que le cinéma entretient avec l'histoire. Celui-ci s'intéresse au rapport que le cinéma entretient avec la mort. Deux fils se croisent sur ce thème général. Le premier, la mort proclamée du cinéma à chacun des bouleversements techniques du 7e Art : Louis Lumière qui prédisait la mort prochaine de cette invention quand elle allait au contraire conquérir les foules, le passage du muet au parlant ; l'apparition de la vidéo et celle du numérique qui pourraient tuer l'intimité de la salle obscure par la multiplicité infinie des écrans. Le second est le principe même du cinéma de faire vivre les morts, la simultanéité du développement du cinéma avec les guerres mondiales et la violence de masse comment filmer l'horreur ? Doit-on la montrer ? Jusqu'où aller ? Où s'arrêter ? "La morale est affaire de travellings", dit le réalisateur Luc Mouflet, formule inversée par Godard : "Les travellings sont affaire de morale." Ces questions ont obsédé tous les grands cinéastes du siècle dernier, engendrant un art spécial du montage illustré par les Gianikian Harun Farocki et Andrei Ujica. Elles trouvent leur apogée avec la représentation de la Shoah et la discussion de son aboutissement dans les points de vue opposés de Claude Lanzemann l'auteur de Shoah, et de Jean-Luc Godard, dont on découvre que la hantise de la mort est au centre de l'ceuvre. Et pour la première fois de l'histoire, en 2020, les salles de cinéma ont fermé Or la mort du cinéma a toujours relancé ses renouvellements formels. Il n'est vivant que de penser sa mort : "Le cinéma est mort, vive le cinéma ! "

05/2021

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Cinéma

La cinéphilie. Invention d'un regard, histoire d'une culture, 1944-1968

La cinéphilie fut une passion française, dévorante et exigeante. Voir des films par centaines, seul ou en bande, mais aussi en discuter, écrire, rencontrer les réalisateurs, fonder des revues, animer des ciné-clubs, se réunir, se combattre : c'est ainsi qu'à Paris, entre la Libération et 1968, les grands cinéastes du XXe siècle connurent la gloire. La cinéphilie a en effet, pour une bonne part, " fabriqué " Alfred Hitchcock, Howard Hawks, Roberto Rossellini, Jean Renoir et autres cinéastes, les plaçant au rang d'auteurs et d'intellectuels qui, à l'instar d'Aragon, de Picasso ou de John Cage, ont fait la culture du XXe siècle. Mais qui étaient ces cinéphiles ? Antoine de Baecque trace ici les portraits de ces jeunes " mordus du cinéma " devenus critiques, cinéastes eux-mêmes, écrivains et journalistes : André Bazin, Eric Rohmer, Henri Langlois, François Truffaut, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Claude Chabrol, Serge Daney, notamment. Il saisit ces grandes figures dans leur vie, leurs passions et leurs combats, au-delà même du cinéma et de son histoire : ces cinéphiles, influencés par le surréalisme, l'existentialisme, la littérature, le structuralisme, posent en effet un regard différent sur les idées, les arts et les grands débats des années cinquante et soixante. Fondé sur le dépouillement d'archives privées, de trésors cinématographiques (les fonds Truffaut, Bazin, Sadoul, Langlois), et de revues fondatrices (L'Ecran français, les Cahiers du cinéma, Positif, Les Lettres françaises), cet essai reconstitue l'épaisseur des contextes intellectuels et politiques, et propose, à travers une douzaine de portraits de cinéphiles, de groupes, de revues et d'auteurs, la première synthèse sur la cinéphilie française en son âge d'or. Une manière d'ouvrir et d'illustrer, et avec quel brio, une autre histoire culturelle de notre temps.

02/2003

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Littérature française

TRIAGES Revue n°33 (2021)

Sommaire : CA QUI NOURRIT DEMAIN Stéphane Hirschi - La Cantilène : Eulalie d'hier et d'aijourd'hui DES ECRITURES QUI FONT SIGNE Henri Bihan - Intimités côtières Mona Céhache - Le fleuve d'or - Mademoiselle Fille Eric Jaumier - Nos espaces Sophie Grenaud - Temps contre temps Jacques Lallié - Le trésor des caryatides Jean-Jacques Marimbert - Un cheval fou galope Camille Pouyet - Le temps des routes Maxime Sacchetto - La partie d'échecs Aurélien Sorgues - Curiosités et autres babioles Maud Thiria - Sans visage DES MOTS QUI DONNENT LA MAIN Le temps, la lecture & l'écriture par Alexis Pelletier Jean-Paul Michel - Vielle et nouvelle forge... Laure Gauthier - Ecrire : un contretemps du monde Pascal Lefranc - Le temps d'aimer et le temps d'écrire James Sacré - J'écrivais un poème : j'ai pas vu le temps passer Jean-Luc Steinmetz - Col tempo Marlène Tissot - Un peu de lenteur dans un monde d'urgence Alexis Pelletier - Où ça mène Christian Doumet - Razzias Serge Ritman - Le poème (virgule) le temps Clara Regy - Petits, j'arpentais le temps en centimètres CE QU'ON VOIT NOUS PARLE AUSSI Carmelo Zagari - Alexis Pelletier - Fondamentalement peintre QUELQU'UN PASSE ET NOUS EMMENE Angèle Vannier, l'aveugle en son miroir par Pascal Boulanger Nicole Laurent-Catrice - L'image de la femme chez Angèle Vannier Bruno Giffard - La nuit ardente d'Angèle Vannier Myrdhin - Entre l'eau la femme et la lune Guy Allix - La passion de l'amour François Rannou - La voix devient page Annabelle François - Au présent des passions LES LANGUES DU METIER . MATERIAUX POUR DIRE Jean-Claude Caër - Correcteur au JO ECHOS ET REGARDS Yannick Mercoyrol - Supermarcherie de l'art James Sacré - Le chemin obscur du monde paysan 5 Alexis Pelletier - Un slam de Mlash Serge Martin - La Commune, c'est maintenant contre toute attente

10/2021

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Poésie

Champs de Castille. (précédé de) Solitudes, galeries et autres poèmes. (et suivi des) Poésies de la guerre

«Il est des voix que la distance avive, arrache, dirait-on, aux mille échos momentanés du jour, pour nous les rendre plus poignantes, austères et comme énigmatiques dans le silence neuf où elles surgissent. L'ouvre poétique d'Antonio Machado, accessible enfin au lecteur de langue française, participe de ce destin tout à la fois superbe et redoutable. Longtemps connue ici par bribes, et presque par raccroc, en relation avec la geste tragique de cette Espagne qui l'a vu naître, voici qu'elle s'offre à nous déliée, mais aussi, démunie de son contexte, dans la différence et l'écart d'une pensée, d'un idiome, d'un système de signes à bien des égards étrangers à son entreprise. Toute traduction de poésie, nous le savons, n'est au mieux que translation hasardeuse, équivalence hypothétique entre un monde à jamais clos sur son questionnement et les figures, trop affirmées toujours, dont il s'illustre ailleurs. La parole de Machado, tenacement inscrite en une terre, obscurément nourrie de ses passions et de ses dieux, pouvait-elle aborder sans peine à d'autres rives ? Je crois que le premier mérite de la version qui nous requiert aujourd'hui est d'avoir tenté, sans théâtre ni distorsions maniéristes, de maintenir une approche littérale, au plus près du souffle et du cheminement originels. La gravité, le dépouillement des meilleurs poèmes de Machado ne demandent pas tant à être reconstitués que reconnus. C'est dire que la fidélité à la lettre, périlleuse parfois, témoigne ici d'une adhésion très profonde à la poétique qui a guidé le poète, à ce désir, tant de fois prononcé par lui, d'une lecture naïve et nue.» Claude Esteban.

01/1980

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Extraterrestres

Les Ovnis en France à la fin des années 1970 : une brève étude historique. Aspects militaires et recherche scientifique limitée

La thématique des OVNI et des extraterrestres est-elle désuète et improbable de nos jours ? Renvoie-t-telle seulement à un passé révolu ? Pas si l'on a regardé à la télévision sur une chaîne payante les premières saisons de Project Blue Book (2019) et OVNI(s) plus récemment. Encore moins si l'on sait que divers quotidiens français ont rapporté il y a plusieurs mois que deux chercheurs de l'université de Nottingham, en Angleterre, ont déterminé qu'il y aurait dans notre galaxie 36 civilisations extraterrestres intelligentes. Et que dire de l'ouvrage d'Avi Loeb, Le Premier signe d'une vie intelligente extraterrestre (2021) ? Ce professeur d'astrophysique n'est-il pas aussi le directeur du département d'astronomie de l'université de Harvard, Massachussetts ? Ces deux sujets se prêtent à une investigation historique avec la mise en perspective d'un grand nombre de sources et leur critique. C'est ce vers quoi tend Pierre Laird dans ce deuxième tome de la trilogie Les OVNIs en France à la fin des années 1970 : une brève étude historique. Il s'agit-là d'un ouvrage particulièrement documenté avec ses nombreuses références. Une première partie est d'abord consacrée au journaliste Jean-Claude Bourret et ses diverses implications dans le domaine. Les gendarmes ont été, au cours de la période étudiée, particulièrement sollicités à propos de phénomènes parfois récurrents, souvent très énigmatiques si l'on s'en tient à la parole des témoins. C'est le thème de la partie suivante. Notre auteur détaille dans un troisième temps le rôle des spécialistes en sciences humaines, un aspect souvent peu abordé dans la littérature. Le chapitre final concerne les contributions variées des scientifiques français qui se sont intéressés à titre personnel aux phénomènes OVNI.

05/2021

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Actualité et médias

La Règle du jeu N° 28, Avril 2005

" Pour être légitime, l'histoire exigerait que la multiplicité des synonymes possibles cesse d'être soumise à la loi de succession, pour Être soumise à la loi de simultanéité. Une fois encore, Foucault se laisse lire en ce sens. " Jean-Claude Milner. " Car le cinéma est l'école du mensonge : scénariste, technicien, metteur en scène, comédien, producteur, nous nous attelons tous à notre spécialité dans l'art de mentir. Et nous nous nourrissons à la leçon des autres. " Patrick Mimouni. " Poutine parla non seulement des victimes juives dAuschwitz, mais alla jusqu'à condamner l'antisémitisme dans son propre pays. L'après-midi, dans son discours à Birkenau, le lieu même où près d'un million de juifs avaient été exterminés, Poutine s'évertua à ne pas prononcer une seule fois le mot " juif ". " Galia Ackerman. " Un jeune homme encore. Un comploteur de l'universel. Un conspirateur de la pensée réunissant, pour le coup, mais seul, son plus magnifique complot politico-métaphysiaque " Bernard-Henri Lévy. " Les chrétiens d'Europe avaient besoin du savoir-faire des juifs et du juif Jésus. En somme, ce que l'on attendait des juifs, c'était la fondation de la culture chrétienne. " György Konrad. " Nous sommes des drogués de la révolution et nous allons propager cette maladie dans tout l'ancien empire. Si nous devons exporter la révolution orange partout ? D'une manière douce, bien sûr. " Raphaël Glucksmann. " Déclarer que Renoir était " antisémite ", paraît un constat réducteur, qui fait de l'antisémitisme une " essence ", l'assimile à un virus dont certains seraient porteurs et d'autres miraculeusement exempts. " Pascal Kané. " La " vogue nègre " représentait l'exotisme ; elle libérait pour ainsi dire les émotions et les instincts, et remettait en cause la rationalité occidentale. " Lita Azam Zanganeh.

05/2005

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Monographies

Albert Marquet, ses voyages , sa vie, son œuvre

Albert Marquet est peut-être le plus inconnu des peintres connus. Il a été affublé de nombreux surnoms (l' "Engliche" , le fauve aux griffes émoussées, le peintre de la Seine et de l'eau ou celui des ponts et de l'eau, le peintre du temps suspendu, etc.) qui mettent en évidence une difficulté à le classer au sein de l'histoire de l'art. L'une des sources de cet embarras provient du style de l'artiste. Certains pensent à tort qu'il n'a pas évolué durant cinquante ans. La réalité est beaucoup plus complexe et nuancée, comme nous le montrons par l'image. Dans ses paysages, qui constituent la majorité de son oeuvre, il laisse parfois paraître ses émotions (expressionnisme), d'autres fois il est d'un réalisme très synthétique et privilégie les aplats, d'autres enfin, il utilise la touche vibrante de ses aînés impressionnistes. Comme Claude Monet avant lui, Marquet a donné une grande importance à ses voyages, par goût d'abord, mais aussi pour renouveler les points de vue de ses tableaux. Nous verrons également que le traitement de ses portraits est tout à fait original. Les monographies qui ont été consacrées à Albert Marquet avant la nôtre contenaient au mieux quelques dizaines de reproductions. Pour la première fois, un ouvrage contient plusieurs centaines de reproductions de tableaux de l'artiste. Ceci a pour but de permettre au lecteur de se faire son propre jugement, de mieux connaître les différentes facettes de l'homme, du peintre et de son oeuvre. Nous dirons simplement pour notre part de l'un comme de l'autre qu'il est à la fois (très) discret et (très) attachant. Et nous ne serions pas surpris qu'un enthousiasme croissant se développe pour la peinture d'Albert Marquet dans les prochaines années.

01/2022

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Sports

French Equitation. Un bauchériste en Amérique (1922)

French Equitation est la traduction française d'un traité d'équitation écrit en anglais à Boston dans les années 20 par un ancien officier de cavalerie, Henry L. de Bussigny, passé par Saint-Cyr et Saumur, qui se dit élève du comte d'Aure. de Raucher, de Raabe, et admirateur de Fillis. Le lieutenant de Bussigny est de toutes les campagnes mais il part pour les Etats-Unis après la guerre de 1870. A New York, il fonde la Central Park Riding School. Il s'installera en 1878 à Boston où, sa réputation l'ayant précédé, les familles les plus en vue de la ville lui fourniront plusieurs générations d'élèves jusqu'en 1918. Au nombre des élèves les plus prestigieux il faut compter Theodore Roosevelt lorsqu'il étudiait à Harvard. Dès 1884 Bussigny avait publié un manuel d'équitation à l'usage des cavalières. Le présent traité, publié après sa mort en 1922, est un peu le testament équestre d'un bauchériste qui n'a pas complètement accepté la "deuxième manière" du Maitre. Son auteur préconise une équitation savante toute de patience, de gentillesse, de modération, dont le principe est la force de l'effet et le refus de l'effet de la force. Au terme de dressage il préfère celui d'éducation, recommandant d'enseigner avec bienveillance. Pour lui, les airs de haute école sont une gymnastique propre à développer harmonieusement le cheval. Nous proposons ici une première édition critique en français abondamment illustrée. Elle est précédée d'une ample introduction de Frédéric Magnin sur l'influence bauchériste aux Etats-Unis à la charnière des XIXe et XXe siècles présentant, outre la biographie de Henry de Bussigny, celles d'autres écuyers de cette "French connexion" qui ont précédé là Jean-Claude Racinet : Joseph Merklen, Léon de Gisbert, Joseph Baretto de Soma...

10/2013

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Littérature française

La saveur du monde

Où Jouanard retrouve le genre le mieux accordé à son tempérament de solitaire partageux : la promenade humoresque. Occasion de rendre visite à quelques " amis " qui l'ont aidé à vivre : des géographes et des historiens émus par le bel entêtement des hommes (Reclus, Roupnel, Michelet), des naturalistes (Buffon, Fabre), des philosophes (pourvu qu'ils aient le goût des choses - et Bachelard au premier rang), des imagiers-poètes (Claude, Chardin), des marcheurs dans la foulée de Jean-Jacques, et des poètes bien sûr, que ce soit en vers ou en prose (Rilke, Gracq). mais surtout de ces marginaux de l'écrit - Stifter et Powys, Follain et Dhôtel, Reverdy et Cingria, Thomas et Réda - qui sont devenus ce qu'ils sont en faisant confiance aux mauvais chemins. Sans oublier Schubert le Wanderer, le frère de toujours... Sans oublier, non plus, quelques paysages qui savent eux-mêmes faire acte d'amitié : le Ventoux cher à Pétrarque et à Char, le vieil Aubrac tout bosselé, le causse Méjean et la raide vallée de la Jonte, le Paris d'Henri Calet et des rauques chansons de Damia... On l'aura compris, la randonnée où nous entraîne l'ami Jouanard est surtout prétexte à d'aimables haltes où l'on a plaisir à retrouver une sorte de douceur perdue, à reprendre souffle et courage. On voudrait presque dire : à reprendre vie - tant l'oxygène que l'on respire dans ces pages semble nous débarrasser, quasi par enchantement, des miasmes qui ternissent le triste ordinaire de nos saisons. Et ce, presque toujours, pour goûter avec lui à des textes rarement lus, nous attarder auprès d'auteurs qu'on ne trouve plus guère sur les tables des libraires et dont soudain on a envie de tout lire. En nous persuadant que l'heure est peut-être enfin venue, pour nous aussi, d'habiter poétiquement ce monde.

09/2004

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Littérature française (poches)

L'incident

Elle n'avait pas prévu qu'on lui volerait son sac à la sortie du magasin. Encore moins que le voleur jetterait le contenu dans un parking. Quant à Georges, s'il avait pu se douter, il ne se serait pas baissé pour le ramasser. Tout pilote connaît la consigne : après chaque vol, il faut remplir le livre de bord. Remplir le livre de bord, telle est donc, en bonne logique, la dernière phrase d'un roman qu'on découvre étonnamment semblable à un numéro de voltige aérienne, avec préparation au sol, envol, figures et atterrissage en finesse. Un art de l'arabesque que Christian Gailly cultive avec une virtuosité croissante. Cela commence par un sac à main arraché près de la place Vendôme, un jour de canicule. Un... vol inaugural, en quelque sorte. On apprend ultérieurement l'identité de la victime : Marguerite Muir, quarante ans. Un peu plus tard encore, on découvre celle-ci dentiste. On sait aussi qu'elle possède un brevet de pilote, depuis que Georges Palet, cinquante-huit ans, a retrouvé ses papiers, jetés sur le parking de l'hypermarché Continent, à L'Hayles-Roses, Val de Marne. Autre information : celui qui raconte est un familier de Marguerite et pratique lui-même le pilotage. Mais sur ce chapitre, on n'en saura jamais davantage. On nous révèle incidemment que Georges Palet se trouve assigné à résidence et privé de droits civiques. Des histoires avec des femmes. Peut-être même un meurtre. Autre détail, qui ne sera dévoilé qu'à l'approche de la fin, la vedette masculine du roman de Christian Gailly se passionne pour les avions de combat et ne rate aucun film de guerre... Jean-Claude Lebrun

10/2009

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Critique littéraire

Correspondance 1951-1990

Imaginons un lecteur curieux et ignorant tout des deux protagonistes de cette longue conversation. Il découvrirait par hasard ce volume. C'est sans doute lui, le lecteur sans a priori, qui savourera le plus sa première lecture, car il en vivra, pas à pas, le déroulement progressif, celui d'une histoire d'amour. Elle apparaît dans sa banalité comme dans son extraordinaire, avec cette chance supplémentaire qu'elle est écrite par un styliste hors pair et par son émule douée. Ainsi notre lecteur suivra-t-il les remous de leurs coeurs capricieux (il l'aime, elle l'aime moins. Il la persuade, elle se laisse faire. Elle a des amants, il souff re. Il la maltraite, elle se rebelle). Il verra la relation s'aff ermir : il lui enseigne, elle apprend. Ils se marient. Ils achètent un appartement. Elle lui off re un fouet, elle lui raconte ses aventures. Il bricole, elle décore. Il voyage. Elle écrit. Etc. Cette chronique d'un amour construit peut se lire comme telle, hors contexte, hors références et personnages illustres (et on en croise ici, des personnages illustres et éclectiques, à commencer par Jérôme Lindon en jeune éditeur courageux, Barney Rosset en hôte généreux et approximatif, Roland Barthes, Claude Simon, Alain Resnais, Pierre Alechinsky et tant d'autres). Elle ne fi nit pas. Elle se prolonge jusque dans l'écriture du livre que Catherine Robbe-Grillet publie en même temps que cette Correspondance, et qui s'intitule Alain. Ce volume est présenté et annoté par Emmanuelle Lambert (Imec), commissaire d'exposition, auteur de catalogues et d'articles et éditrice de deux recueils d'Alain Robbe-Grillet à qui elle a consacré le récit Mon grand écrivain (Les Impressions nouvelles, 2009).

10/2012

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Beaux arts

Esthétique des fluides. Sang, Sperme, Merde dans la peinture française du XVIIe siècle

La représentation picturale des différents fluides corporels - larmes, sang, lait, ou encore bave, excréments, sperme ou sueur - paraît pouvoir réaliser l'exceptionnelle conjonction de l'objet visé par le projet mimétique et de la matière employée. Ce qui est représenté, l'est avec l'élément même de la représentation et exalte visuellement ce qui en est l'essence : la liquidité, la fluidité, l'écoulement. Une telle conjonction semble devoir écarter non seulement la signifiante des fluides, guère interrogée par l'histoire de l'art, mais jusqu'à l'intermédiaire qui semble nécessaire à la réalisation de la représentation : l'artiste, son pinceau et son art, coupables de réintroduire la forme trop maîtrisée, la ligne excessivement arrêtée, la matière figée. C'est, anecdote célèbre et l'un des mythes constitutifs de la peinture occidentale, l'origine de la fameuse " écume " du chien haletant de Protogenes, ou celle des chevaux d'Apelle ou de Néalcès évoqués par Pline, fluide organique complexe et instable dont l'impossible représentation fut finalement réalisée non par les moyens communs de l'art et l'intentionnalité usuelle de l'artiste mais par le " hasard " et la " fortune " du jet furieux d'une éponge, qui peint et dépeint simultanément, sur la peinture imparfaite : " C'est ainsi que, dans cette peinture, la chance produisit l'effet de la nature. " Ce défi représentatif est à nouveau relevé au XVIIe siècle par trois peintres qui s'illustrèrent alors par leur maîtrise de la peinture religieuse, de la peinture mythologique et du paysage : Philippe de Champaigne, Jacques Blanchard, et Claude Le Lorrain. Dans leurs oeuvres, la représentation des fluides, où s'origine toute une esthétique de la fluidité, de la liquidité, de l'écume, de la plasticité et de nos modernes " flux ", convoque simultanément la spiritualité, la mystique, l'érotique et la politique du Grand Siècle.

11/2011

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Sciences historiques

Simonne Ragouillaux Sauvy (1922-2009). Une Parisienne du XXe siècle en quête d'un monde meilleur

Au lendemain de la mort de Simonne Ragouilliaux Sauvy, le présent ouvrage s'efforce de tracer les grands traits de sa vie, dont Jean Sauvy, son époux, a partagé les soixante dernières années. Et cette vie a été exemplaire, par sa rigueur d'ensemble, par la générosité dont elle a fait preuve en maintes occasions, par l'intérêt qu'elle a posté aux diverses cultures du monde et à son avenir, par les difficultés qu'elle a dû surmonter et par l'arrivée de la maladie d'Alzheimer, qui a littéralement broyé les dix dernières années de son parcours. Vie difficile dés le départ, pour Simonne, en raison de la pauvreté de ses parents, mère coupeuse en chaussures, père mécanicien. Ils doivent la confier à une grand-mère. De 1929 à 1939, années difficiles, en raison de la crise économique et de l'agitation sociale que connaît alors la France. En 1940, traumatisme causé par l'occupation de Paris par les Allemands, puis par l'envoi en déportation de l'amie que Simonne hébergeait clandestinement dans son studio et qu'elle ne reverra pas. Après son mariage et la naissance de son fils, elle peut s'épanouir, approfondir sa culture politique, ses connaissances, notamment en pédagogie et en psychanalyse. Elle a l'occasion de rencontrer et de s'entretenir avec Henry Poulaille, Simone de Beauvoir, Albert Camus, Claude Lefort. Elle participe à la rédaction de trois livres, fait de nombreux voyages en France et à l'étranger, prend part à plusieurs congrès internationaux. Mais, en 2000, vient le temps des malheurs, cancer du colon, puis maladie d'Alzheimer. Aidée par son mari, elle tente alors d'élaborer un statut existentiel hors du commun. Combat sans espoir, mais qu'elle mena.

11/2010

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Histoire ancienne

Démocratie athénienne, une affaire d'oisifs ? Travail et participation politique au IVe siècle avant J.-C.

Longtemps, le IVe siècle athénien a été considéré comme un siècle de déclin. Une des manifestations de ce déclin aurait été le dysfonctionnement des institutions démocratiques. Cette opinion était essentiellement fondée sur les critiques prêtées à Socrate par deux de ses disciples, Platon et Xénophon, ainsi que sur les remarques d'Aristote tant dans la Politique que dans la Constitution d'Athènes. Face à ce déclin, ces intellectuels proposaient, sinon des solutions, du moins des modèles inspirés d'un passé idéalisé ou élaborés de toutes pièces. Ce qui les caractérisait, en dépit des différences plus ou moins sensibles, c'était le fait de tenir toute activité autre que la guerre ou la politique comme indigne de l'homme libre. [...] Même le travail de la terre était interdit aux citoyens de ces cités modèles, ce travail de la terre qu'en revanche Xénophon ennoblissait pour mieux lui opposer les activités décriées qu'étaient l'artisanat et le commerce. Le livre de Saber Mansouri a le grand mérite de montrer qu'une telle attitude ne correspondait pas aux réalités de l'Athènes du IVe siècle où il existait une population d'artisans et de commerçants qui, lorsqu'ils étaient citoyens, étaient d'autant plus étroitement associés à la vie politique de la cité qu'ils se rendaient plus volontiers aux assemblées de la Pnyx que les paysans et, surtout, fréquentaient l'agora. Cet ouvrage, en mettant l'accent sur l'implication dans la vie politique de la cité non seulement de citoyens exerçant les métiers de l'artisanat et du commerce, mais aussi de certains métèques, va à l'encontre des idées reçues qui ne voient dans le citoyen athénien que l'homo politicus, pour reprendre la formule de Max Weber. (Extrait de la préface de Claude Mossé)

03/2010