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Ii Frederic, Machiavel, Voltaire

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Famille

Lexique de la Parenté et de la Famille

En ce XXIème siècle, la famille et la parenté constituent des enjeux sociétaux majeurs. D'une part parce que l'une comme l'autre se pose au fondement de toute vie en société. Et d'autre part parce que les récentes évolutions juridiques, technologiques, biomédicales, culturelles, sociales, économiques et politiques les remettent ici et ailleurs au centre du débat. La parenté en tant qu'ensemble de liens privilégiés entre les personnes et la famille en tant que cellule de base de la société évoluent au gré de ses dynamiques. En partant du constat de ces dynamiques contemporaines, ce lexique essaie de faire redécouvrir ce vaste champ de recherche que constitue les études sur la famille et sur la parenté, au travers de ses termes les plus essentiels.

12/2022

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Littérature française

Rivarol, Chamfort, Vauvenargues. L'art de l'insolence

Ce volume publie pour la première fois les Oeuvres complètes d'Antoine de Rivarol (1753-1801) dont Voltaire disait : " C'est le Français par excellence. " Auteur d'une oeuvre singulière entre toutes, penseur et prosateur de génie, Rivarol fut le témoin de la fin d'un monde, le prophète d'un nouveau, et aussi un exceptionnel peintre de la Révolution française, ce qui lui valut en Angleterre le surnom de " Tacite français ". Ses écrits et son personnage eurent une considérable influence : de son vivant les salons se le disputèrent, puis le rayonnement de son brio et de sa pensée fut constant sur la postérité, de Balzac à Remy de Gourmont, de Sainte-Beuve à Barbey d'Aurevilly, d'Edmund Burke à Ernst Jünger. En publiant ses oeuvres complètes devenues introuvables, " Bouquins " rend justice au génie d'un esprit libre ennemi des préjugés. Du Discours sur l'universalité de la langue française au très ironique Almanach de nos grands hommes, de son Traité de la connaissance à son Dictionnaire des grands hommes de la Révolution, de son Journal politique national, où Rivarol écrivit en temps réel les remarquables Tableaux de la Révolution, aux retentissantes Pensées, présentes ici avec de nombreux inédits, on trouvera dans ce volume ses pages les plus provocatrices comme ses ouvrages les plus construits, ses canulars et ses pamphlets, ses traités philosophiques et ses recueils d'aphorismes, les fameuses Rivaroliana. L'insolence est étymologiquement ce qui est inhabituel, ce qui rompt l'habitude. L'art de l'insolence s'exprime au siècle des Lumières tout particulièrement chez deux jeunes génies morts précocement. Inhabituels et irrévérencieux, Chamfort et avant lui Vauvenargues portèrent l'art de la marginalité à son paroxysme et celui de l'insolence à de hauts et divers degrés de scintillement. L'influence de ces deux auteurs fut d'une importance capitale sur toute la littérature qui suivit. Mais il était aujourd'hui devenu difficile de se procurer leurs oeuvres. Ce volume contient donc les principales Pensées et Maximes, les Caractères et Anecdotes. Il comprend aussi des inédits, de nombreuses pages introuvables, des discours, poèmes, lettres, dialogues philosophiques, qui ont été organisées afin de montrer l'évolution de Chamfort et sa progressive " conversion " à la forme fragmentaire, à ces aphorismes qu'il écrivait dans le secret. Mais cet ouvrage serait incomplet s'il ne s'ouvrait sur les Réflexions et Maximes de Vauvenargues, éditées ici dans leur intégralité et avec leurs variantes. Le très riche contenu offert par ce volume " Bouquins " constitue ainsi un ensemble inédit et sans équivalent.

03/2016

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Littérature française (poches)

Histoire véritable et autres fictions

La fiction apparaît chez Montesquieu comme un véritable mode de pensée, ou même d'expérimentation : libéré de toute entrave, parfois même sans que la publication soit envisagée de manière précise (elle pouvait connaître, comme pour l'Histoire véritable, des obstacles redoutables), il peut grâce à elle aborder tous les sujets, envisager frontalement les questions les plus ardues, tout en laissant intact le plaisir d'écrire et de lire. Tout écrit peut donc être investi d'une profondeur philosophique, et inversement la philosophie ne se concoit pas chez lui autrement que comme un exercice où l'esprit s'aiguise au contact des mots. C'est une pensée complexe, ondoyante, qui jamais ne se contente des apparences et encore moins des idées reçues, qui cherche toujours un nouveau moyen d'aborder le réel, de rendre compte de l'inexplicable, de saisir ce qui paraît rebelle à toute raison. Et pour cela, rien ne vaut l'imagination et la fantaisie qui se déploient dans le roman, le conte, l'apologue, la lettre, le dialogue, la fiction antique, le poème prétendument imité du grec, toutes ces formes diverses et voisines que l'on trouve rassemblées ici : opuscules qui, sauf exception, ne furent pas publiés de son vivant, brèves compositions conservées dans les Pensées en attendant un sort meilleur, ou extraits de plus vastes ensembles (comme les contes insérés dans les Lettres persanes), auxquels les éditeurs donnent ici leur pleine valeur. Cette formule, on l'a reconnue : c'est celle du "conte philosophique", qu'il faut se garder d'identifier avec la production du seul Voltaire. Ainsi s'impose le modèle d'une écriture "totale", qui permet d'incorporer dans la même trame, comme le fait le chef d'œuvre du genre, l'Histoire véritable, la satire sociale et les considérations morales comme la réflexion politique et philosophique, le tout sur un ton allègre qui permet de détourner en les pastichant toutes les règles du genre. Comme les personnages éponymes des fictions antiques, le héros ou anti-héros est revenu de tout. Son expérience est celle de toute une humanité, conçue dans sa plus grande diversité. Dans une France où, en 1737, sous l'influence des autorités religieuses, le pouvoir n'a pas trouvé d'autre moyen pour restaurer la morale publique que d'interdire les romans, Montesquieu défend l'idée qu'on y trouve au contraire le meilleur moyen de rendre meilleurs l'individu et la société. Toujours soucieux de rendre compte du réel, Montesquieu sait que la fiction devient alors le meilleur moyen d'agir sur le monde.

01/2012

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Philosophie

La vie et les ouvrages de Jean-Jacques Rousseau

Rentré en France en juin 1771 après trois années passées à l'île de France, Bernardin de Saint-Pierre, introduit par Rulhière, fait aussitôt la connaissance de Jean-Jacques Rousseau. Entre le futur auteur de Paul et Virginie et le solitaire de la rue Plâtrière se noue, en dépit de quelques nuages amenés par l'humeur sombre de Jean-Jacques, une relation étroite qui durera jusqu'au départ du philosophe pour Ermenonville, son dernier refuge, quelques semaines avant sa mort. C'est la disparition de son ami qui inspire à Bernardin le désir de coucher par écrit les souvenirs de leurs entretiens, de leurs longues promenades dans les environs de Paris. L'ouvrage qu'il préparait est demeuré inachevé et se compose pour l'essentiel de notes, d'observations, de conversations rapportées. Ni éloge ni hagiographie, il se veut un portrait sans retouches où, plutôt que l'écrivain de génie, se révèle l'homme dans son quotidien. Après un parallèle obligé avec Voltaire, Bernardin raconte les anecdotes qu'il tenait de Jean-Jacques lui-même, saisit les traits de son caractère, évoque les grands traits de sa philosophie, ses oeuvres et celles qu'il projetait d'écrire encore. C'est à lui que Rousseau eût souhaité confier le soin d'achever la suite d'Emile, intitulée Emile et Sophie, ou les Solitaires. L'essai de Bernardin, hommage de pieuse amitié, constitue, comme il le disait lui-même, un "supplément" aux Confessions pour les sept dernières années de la vie de Rousseau.

02/2020

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Philosophie

Les frontières de la tolérance

Avant l'âge des Lumières, on tolérait mal la religion des autres, ou alors avec réticence, comme une anomalie qu'il fallait souffrir sans l'accepter. La "tolérance des Modernes", élaborée par de grands penseurs comme Locke et Voltaire, renversait la perspective  :  elle mettait en place un système harmonieux de coexistence paisible entre les groupes les plus divers, tout en prônant de nouveaux droits - la liberté de conscience et la liberté d'exercer sa religion dans l'espace public. Cette nouvelle conception n'allait pas de soi. Elle donne à voir des éléments précurseurs en des lieux aussi divers que l'Empire ottoman et le ghetto de Venise. Après de nombreuses querelles politiques et théologiques, elle s'est enracinée en Hollande, en Angleterre, en France et dans les colonies d'Amérique. Denis Lacorne observe les manifestations les plus récentes de la tolérance dans le monde contemporain, il en analyse les usages et les limites, qu'il s'agisse des symboles religieux, de monuments, de manières de s'habiller, de ce qu'il est permis de dire et de proférer. De l'Europe au Nouveau Monde, les territoires de la tolérance n'ont cessé de s'étendre, des déistes aux athées, des baptistes aux quakers, des sikhs aux musulmans. Aujourd'hui la tolérance demeure une vertu contestée  :  le retour du religieux, la montée des fanatismes menacent le projet émancipateur des philosophes. Faut-il imposer des bornes à la liberté d'expression ? Doit-on tolérer les ennemis de la tolérance ? Pour y répondre, il nous faut redécouvrir cette grande tradition afin de mieux la défendre.

10/2016

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Critique littéraire

Les Mal Nommés. Duras, Leiris, Calet, Bove, Perec, Gary et quelques autres

On connaît moins : Poquelin, Arouet, Beyle, Labrunie, Dudevant, Kostrowitsky, Léger, Destouches, Grindel, Bobovnikoff, de Crayencour, Poirier, Donnadieu, Kacew, Joyaux, Thomas, etc. On se souvient mieux de : Molière, Voltaire, Stendhal, Nerval, Sand, Apollinaire, Saint-John Perse, Céline, Eluard, Bove, Yourcenar, Gracq, Duras, Gary, Sollers, Houellebecq, etc. Pour accompagner la rentrée littéraire Claude Burgelin ne boude pas son plaisir en nous livrant plusieurs hypothèses surprenantes : il décrypte la relation entre le nom propre de l’écrivain et l’oeuvre qu’il a engendrée. Il fait le constat suivant : certains auteurs se sentent « mal nommés ». Une façon classique de ruser avec ce malaise est de gommer ou d’embellir son nom par la grâce ou le coup de force d’un pseudonyme. Parfois en profitant de ce pied de nez à l’état civil pour tenter un lifting ou un changement de prénom. Parfois en jonglant avec les pseudonymes et les identités narratives façon Gary-Sinibaldi-Ajar, etc. Le pseudonyme crée des jeux de dédoublement infiniment interprétables : le faux nom introduit entre soi et ce double, entre fiction de soi et vérité de soi, mille postures possibles de masquage ou de démasquage. L’invention d’un pseudonyme devient ainsi l’instant premier de la création littéraire, quand l’auteur de fiction commence par transformer son nom en une fiction. Premier acte d’une création de soi-même comme auteur (et de la liquidation du nom de l’auteur de ses jours ?). Et façon de se donner un atout pour réussir son entrée sur la scène littéraire ?

10/2012

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Critique littéraire

Chamfort. Ou La subversion de la morale

Traversant la Révolution, le plus immoraliste des moralistes français, maître du fragment et de la maxime, aura été le précurseur de Nietzsche, Cioran et Camus qui en faisait "l'apôtre de la sainteté désespérée". Un portait éblouissant pour redécouvrir un contemporain inattendu. On pourrait lire Chamfort comme on lit un compte Twitter. Car son recueil de Maximes et pensées, le seul de ses ouvrages passé à la postérité et qui fut le bréviaire de nombreux écrivains, est une mine de bons mots, de traits d'esprit, de phrases frappées en médailles, qui ne sont pas beaucoup plus longues que 280 caractères... Ce livre, qui tient à la fois de l'essai et du portrait, se propose de relire la vie et l'oeuvre d'un auteur au parcours singulier, correspondant de Voltaire, ami de Beaumarchais et Diderot. Alors qu'il était, pendant les années 1770, l'archétype de l'homme de lettres d'Ancien Régime, pensionné par le roi, s'illustrant dans les genres classiques, il se métamorphose, à la fin des années 1780, en un écrivain révolutionnaire, rejetant l'académisme pour redonner à la littérature sa dimension politique, et n'hésitant pas à prêter sa plume à des hommes aussi influents que Sieyès ou Talleyrand, et surtout Mirabeau dont il fut tout à la fois l'ami intime et l'éminence grise. Jean-Baptiste Bilger raconte bien plus qu'un grand écrivain ; il peint à fresque une France en plein bouleversement, où le roi est à la peine, le peuple en révolte et la Révolution en formation.

05/2020

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Critique littéraire

Petit manuel de littérature d'outre-tombe. Anthologie des tables tournantes

Ecrivains, n'ayez plus peur de mourir ! Nos meilleurs médiums sauront vous tirer les vers du nez (pour les poètes) ou vous aider à achever un roman brutalement interrompu par la mort. La production littéraire des tables tournantes, abondante dans la seconde moitié du XIXe siècle (l'âge d'or du spiritisme) et la première du XXe, est totalement passée inaperçue des spécialistes de la littérature. Cette injustice est aujourd'hui réparée grâce à ce manuel qui séduira l'enseignant à court de sujets de dissertation, et l'étudiant en mal de citations inédites. Qu'on en juge : Voltaire renie de sa tombe les combats menés durant sa vie ! Victor Hugo fait virevolter les guéridons en expert : Eschyle, Anacréon, Socrate, ou encore Shakespeare sont conviés parle maître en exil pour y écrire des œuvres... typiquement hugoliennes ! De Musset, ces quelques vers - " Me voici revenu. Pourtant j'avais, Madame/Juré sur mes grands dieux de ne jamais rimer. C'est un triste métier que de faire imprimer/Les œuvres d'un auteur réduit à l'état d'âme " - écrits en 1865, soit huit ans après la mort du poète, témoignent de son sens aigu de la situation. Oscar Wilde, lui, semble regretter sa vie terrestre : " La mort est la plus ennuyeuse expérience de la vie, si l'on excepte le mariage et les dîners avec un maître d'école. " Quant à Mark Twain, il profite de ses loisirs éternels pour écrire un nouveau roman, Jap Herron, qu'il dictera à la médium Lola V. Hays.

03/2008

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Pédagogie

100 idées pour accompagner les enfants dysgraphiques

Des conseils et astuces pour bien entrer dans l'écriture ou modifier les mauvaises habitudes, tout en redonnant confiance à l'enfant. L'écriture permet de communiquer, de laisser notre "trace", elle est notre reflet. A l'heure du numérique, alors que nous écrivons de moins en moins, l'écriture reste toujours présente dans notre environnement et notre quotidien. Elle est indispensable, particulièrement à l'école où elle est également un exercice imposé. Ce livre a pour objectif de fournir conseils et astuces pour accompagner l'enfant au cours de son apprentissage et faciliter le dépistage d'une éventuelle difficulté graphique, voire d'une dysgraphie (trouble fonctionnel qui rend difficiles l'acquisition et l'exécution de l'écriture). Au fil des pages, vous découvrirez les étapes du développement de l'écriture, des idées ludiques pour travailler la mobilité digitale, les formes prégraphiques ou encore les lettres... et des suggestions pour aider les enfants présentant une écriture illisible, lente, douloureuse, un blocage face l'écrit... Des cas concrets seront présentés (enfants en CP, en primaire, adolescents, multi-dys, avec phobie scolaire, enfants et adultes avec pathologies...), ainsi que le métier de graphothérapeute, spécialiste dans la rééducation de l'écriture. Cet ouvrage est destiné aux parents et aux enseignants, mais aussi à toutes les personnes côtoyant des enfants et des adolescents, quel que soit leur profil (haut potentiel, TDA/H, avec trisomie, multi-dys...) et soucieux de leur écriture. L'essentiel est de donner ou de redonner le plaisir d'écrire, car comme le disait Voltaire, "L'écriture est la peinture de la voix."

09/2019

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Evolution

Telliamed. Entretien d’un philosophe indien avec un missionnaire français sur la diminution de la mer

Le Telliamed porte en titre l'anagramme du nom de Benoît de Maillet (1656-1738), Consul de France en Egypte, dignitaire du régime de Louis XIV puis de Louis XV, qui fut aussi l'auteur clandestin de ce traité libertin et sulfureux. Le philosophe indien Telliamed propose, dans un dialogue situé au Caire en 1715, une explication mécaniste de la formation de la Terre fondée sur l'observation de la superposition de ses couches et des fossiles marins trouvés au sommet des montagnes. Il affirme, pour la première fois dans un texte scientifique, la très longue durée de l'histoire du globe (plus de deux milliards d'années) et l'origine de tous les êtres vivants, y compris l'Homme, dans la mer. Honni par la critique religieuse, ridiculisé par Voltaire mais lu en secret par Buffon et connu de Darwin, Telliamed fut célébré comme un précurseur (discuté) des idées évolutionnistes. Sa volonté d'appréhender la Terre comme un système, et de penser le destin de l'humanité en lien avec celui de notre planète, fait écho aujourd'hui à nos préoccupations : Le sort futur de notre Terre est incertain, prévient le philosophe indien... Le texte circula à partir de 1720 sous la forme de manuscrits clandestins. Il ne fut publié qu'en 1748, remanié par l'Abbé Le Mascrier que Maillet avait chargé de cette édition, et qui s'est employé à en brouiller le caractère antireligieux. La présente édition annotée donne à lire dans toute sa richesse et sa complexité cette oeuvre cruciale pour l'histoire des sciences de la nature.

10/2023

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Notions

Penser le mal

Un classique de la philosophie enfin traduit. "Susan Neiman est l'une des penseuses exceptionnelles de notre temps' Eva Illouz Lorsqu'en 1755 Lisbonne est détruite par un tremblement de terre, l'événement provoque une onde de choc parmi les philosophes européens. Ce que l'on qualifierait aujourd'hui de catastrophe naturelle est considéré comme l'incarnation du mal. Deux siècles plus tard, la découverte des camps de la mort nazis suscite une abondante littérature de témoignage mais la philosophie reste muette. De " mal naturel ", le mal est devenu " mal moral " ; une bascule a eu lieu. Penser le mal fait le récit de cette bascule. Pour Susan Neiman, la philosophie n'est pas affaire de spécialistes ; elle doit poser des questions universelleemnt partagées. Un monde dans lequel des innocents souffrent peut-il avoir un sens ? La foi en dieu ou dans le progrès humain peut-elle résister à une énumération des atrocités terrestres ? Si la question du mal est éminemment philosophique, c'est qu'elle n'est pas seulement morale : elle interroge l'intelligibilité du monde. En retraçant la manière dont les philosophes modernes - depuis Bayle et Voltaire jusqu'à Arendt et Rawls, en passant par Hegel et Nietzsche -, ont répondu à ces questions, Neiman retourne aux racines du questionnement philosophique. Elle nous invite ainsi à une relecture audacieuse de l'histoire de la philosophie moderne occidentale à travers le prisme du mal - " la racine par laquelle la philosophie moderne a poussé ". Un livre extrêmement original et ambitieux, déjà considéré comme un classique.

09/2022

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Science-fiction

Les nouvelles aventures de Bob Morane : Alterte à Londres

Depuis ce jour où Bob Morane s'est réveillé chez lui, Quai Voltaire à Paris, pour y apprendre que son plus terrible ennemi, Monsieur Ming, alias l'Ombre Jaune, lui avait fait subir une duplication, il est obligé d'accepter son double sort : être une copie d'un Bob Morane original et se résoudre à revivre en plein milieu des années cinquante d'un univers parallèle qui, à son étonnement, est très proche de son univers d'origine. En réalité, il apprend de la bouche même de Tania Orloff, la nièce de l'Ombre Jaune, que ce dernier s'est lui-même dupliqué et que la Tania qui lui parle, est également la copie d'une Tania originale. Mais ce n'est pas tout. La nièce de Ming révèle aussi à Morane, que certains de ses amis proches, Bill Ballantine, Aristide Clairembart, Sophia Paramount, Frank Reeves, ont également subi la duplication. Dès lors, Bob Morane n'a qu'une idée en tête : retrouver ses amis dans ce monde des fifties le plus vite possible. Il réussira à rejoindre Bill en Ecosse, puis Aristide Clairembart, l'archéologue, au cours d'un périple dans la jungle guyanaise. Mais aujourd'hui, Bob Morane reste sans nouvelles de Frank et de Sophia. Il décide alors de rejoindre Bill Ballantine à Londres, et les deux hommes entament une enquête... Une enquête au cours de laquelle ils découvriront avec horreur que leur terrible ennemi, Ming, s'apprête à détruire la population de la ville. L'alerte sur Londres a sonné...

09/2013

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Histoire naturelle

The Parisianer. Chroniques du Museum

Une véritable épopée graphique, naturaliste et (science-)fictionnelle ! L'histoire naturelle est d'utilité publique : elle vise la compréhension des objets de la nature, de notre environnement, en étudiant toutes les composantes des mondes minéral, végétal et animal. Des confins de l'univers jusqu'aux écosystèmes terrestres les plus discrets voire inaccessibles, elle appréhende tout le vivant. Ainsi compose-t-elle le grand dictionnaire de la nature, que le Muséum met à la disposition de tous. A travers la mise en scène d'une large galerie de personnages tels que notre ancêtre commun Luca ou Néandertal, en passant par Voltaire ou Buffon, le lecteur découvre la palpitante aventure du Muséum ainsi que de notre planète. Sur sa route, il croisera des espèces fascinantes et insolites telles que Blobby, ou incontournables, comme Zarafa ou Dippy. Ce parcours à travers le temps, depuis l'origine de la Terre il y a 4,54 milliards d'années, jusqu'à une expédition sur le continent de plastique voire un futur fantasmé sur Mars, se lit comme une formidable épopée. Cet ouvrage, qui mêle rigueur des informations scientifiques et créativité de la forme, est un tremplin vers un imaginaire nécessaire, mettant en perspective les efforts des générations passées pour étudier et comprendre le monde qui nous entoure. Mais, à travers ses vingt histoires qui mettent en avant la fabuleuse quête des scientifiques engagés du Muséum, c'est à une réflexion sur le présent et le futur de notre planète qu'il invite, avec l'indispensable prise de conscience écologique.

06/2021

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Littérature française

Prise de sang

La guerre finie, la paix revenue, Emmanuel Berl (1892-1976) veut comprendre ce qui est arrivé. En 1945, le "Voltaire du XXe siècle" se demande : comment un Juif va-t-il pouvoir vivre en France ? Dans Prise de sang (1946), Berl revient sur sa plus grande blessure : son pays lui a dit en 1940 qu'il n'était plus un Français comme les autres. Pour lui, il n'y a rien de plus grave qu'un pays qui reprend à quelqu'un ce qu'il lui avait donné à sa naissance. Depuis son enfance, Berl s'était toujours considéré Français avant d'être Juif. Ce sont les autres qui lui ont dit qu'il était Juif. La France de Pétain l'a exclu jusqu'à souhaiter sa mort alors qu'il avait réécrit le discours de l'Armistice de 1940, à la demande de ministres socialistes, pour qu'il soit écrit en "bon français" . Peut-il oublier la haine comme les Juifs livrés aux nazis par les Vichystes ? Dans son livre examen de conscience, Emmanuel Berl revient sur la trahison de la France envers lui et ses coreligionnaires. S'il revient sur le passé, sans le ressasser, c'est pour mieux se projeter dans l'avenir immédiat. A cinquante-quatre ans, il sait que sa vie est loin d'être finie dans une France qu'il aime tant, malgré tout. Pour la réédition de Prise de sang, nous y associons le très bel hommage à Emmanuel Berl de Bernard de Fallois, son ami et dernier éditeur.

09/2020

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BD tout public

Jimjilbang

Elève aux Arts déco de Strasbourg, Jérôme doit partir en voyage d'études au Japon, qu'il a toujours rêvé de visiter. Les circonstances en décident autrement. Avec ses camarades, il se retrouve en Corée, pays dont il ne sait rien. Aussi aimable que soit l'accueil des Coréens, le séjour se passe mal. Revenu en France, Jérôme tente de se purger d'un malaise profond en dessinant une histoire basée sur son expérience. Loin de l'humanisme et de la curiosité de rigueur dans un récit de voyage, le héros de Jimjilbang (nom du sauna coréen) affiche peur et dégoût à travers une Corée lavée de ses couleurs. Affublé d'une tête de cachet d'aspirine, cet avatar ingrat d'Alice traverse le miroir et se perd dans un monde où tout est trop grand ou trop petit, trop propre ou trop sale, trop minéral ou trop charnel. Fatigue et isolement engendrent chez lui la peur, la paranoïa et l'aliénation. La foule, la nourriture ou l'architecture, tout lui semble étrange, donc effrayant. La ville est un labyrinthe menaçant. Le petit Français cite Voltaire, se plaint de la nourriture, ronchonne que personne ne parle sa langue et gémit qu'il aurait dû écouter maman. Quand la beauté du pays lui apparaît, il est trop tard, il faut rentrer. Son départ n'a pas plus de sens que son arrivée. La Corée aura joué le rôle d'un révélateur : aussi loin qu'il aille, l'homme emporte dans ses bagages sa solitude et sa peur.

04/2014

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Critique littéraire

Madame Dupin. Une féministe à Chenonceau au siècle des Lumières

Louise Dupin, propriétaire de l'hôtel Lambert à Paris et de Chenonceau au XVIIIe siècle, était célèbre pour sa beauté et son esprit. Les hommes de lettres et de sciences se pressaient dans son salon parisien : Montesquieu, Voltaire, Buffon, etc. George Sand, son arrière-petite-fille par alliance, a parlé d'elle dans Histoire de ma vie avec grande admiration et reconnu en elle une philosophe "avancée", aux idées proches des siennes. Louise Dupin s'adonnait à la philosophie et avait préparé deux essais sur l'amitié et le bonheur. Surtout, elle avait travaillé longtemps à un grand ouvrage sur la défense de son sexe. Elle y avait développé des idées très modernes, proposant un contrat de mariage de durée limitée, l'égalité entre les époux et le mariage des prêtres. Elle avait embauché Jean-Jacques Rousseau, encore inconnu, pour la rédaction de ses textes. Des chagrins l'auraient empêchée de publier. Seuls des manuscrits inachevés nous sont parvenus. A la suite de George Sand, les historiens lui reconnaissent une place remarquable dans l'histoire des femmes et du féminisme. Elle fut bienfaisante à beaucoup, l'abbé de Saint-Pierre, Jean-Jacques Rousseau... Grâce à elle, Bretonneau, le grand médecin du XIXe siècle, a pu faire ses études. Pendant la Révolution, elle a réussi à préserver Chenonceau de la démolition. Ce livre retrace sa vie, ses relations avec les philosophes et donne un aperçu de ses écrits, retournant aux sources et évitant d'en dire plus qu'on ne sait, car bien des mystères subsistent.

01/2014

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Sciences historiques

Vivre ensemble, vivre avec les autres . Conflits et résolution de conflits à travers les âges

"Toute cette histoire est un ramas de crimes, de folies, et de malheurs, parmi lesquels nous avons vu quelques vertus, quelques temps heureux, comme on découvre des habitations répandues, ça et là dans des déserts sauvages." Le jugement par lequel Voltaire terminait son Essai sur les moeurs en 1756 paraît, à bien des égards, encore d'actualité. Les conflits civils et les conflits externes se succèdent, se croisent, posant toujours la question de leurs origines et de leur résolution. Les contributions regroupées dans ce volume proposent un regard transhistorique large sur ce sujet. De la Grèce antique au Canada contemporain en passant par l'Europe d'Ancien Régime, les auteurs examinent la pérennité de certaines attitudes, l'évolution de certaines situations. Les Etats et sociétés réfléchissent sans cesse aux états de guerre et de paix, tant sur le plan des pratiques que de leur verbalisation, tant sur le plan national qu'international. La guerre se vit maintenant au quotidien, grâce entre autres à la force des nouveaux médias sociaux, qui, parfois, se substituent aux institutions politiques et judiciaires traditionnelles. Mais l'arrivée de ces nouvelles technologies dans nos vies ne peut changer brutalement nos façons de penser et d'agir, ce que les historiens appelaient les "mentalités" il y a peu de temps encore. Les textes présentés par une équipe internationale de chercheurs offrent donc l'occasion de réfléchir, sur la base de la longue durée, sur une réalité d'aujourd'hui : comment faire pour revivre ensemble et revivre avec les autres aux lendemains de conflits de base ou de haute intensité.

12/2012

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Religion

La règle d'or, histoire d'une maxime morale universelle. Volume 2, Le XXe siècle et essai d'interprétation

Pour la première fois, voici, sur vingt-cinq siècles - de Confucius à nos jours -, l'histoire de cette maxime morale universelle. Le premier volume est consacré à l'émergence de la règle d'or. Il met en évidence les traces de sa présence dans diverses cultures orientales (Chine, Inde, Egypte, Moyen-Orient, Afrique du Nord), pour ensuite se concentrer sur son apparition dans la tradition occidentale, tant théologique que philosophique. Depuis ses racines dans la pensée juive et la philosophie grecque jusqu'à son essor à l'ère chrétienne et à la Réforme, on verra éclore, au XVIIe siècle en Angleterre, sous le nom de Golden Rule, les premiers ouvrages qui lui seront entièrement dédiés. Décriée par Kant, elle jouera toutefois un rôle important dans la pensée de plusieurs philosophes - Leibniz, Voltaire, Schopenhauer ou encore Feuerbach -, et fera un retour en force dans la philosophie analytique anglo-saxonne, notamment portée, dans la culture américaine, par la protestation des Quakers contre l'esclavage. Elle nourrira les discours de Kennedy, et même, de nos jours, ceux d'Obama. Le second volume décrit le devenir de la maxime dans la pensée contemporaine et décrypte les différents sens possibles de la règle en fonction des types de formulations et des contextes, qu'ils soient philosophiques ou religieux. Une réflexion approfondie sur la question de l'empathie et de la reconnaissance d'autrui, fondements de toute sociabilité et de l'éthique proposée par la règle d'or, clôt cette "histoire d'une maxime universelle".

01/2012

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Religion

La règle d'or, histoire d'une maxime morale universelle. Volume 1, De Confucius à la fin du XIXe siècle

Pour la première fois, voici, sur vingt-cinq siècles - de Confucius à nos jours -, l'histoire de cette maxime morale universelle. Le premier volume est consacré à l'émergence de la règle d'or. Il met en évidence les traces de sa présence dans diverses cultures orientales (Chine, Inde, Egypte, Moyen-Orient, Afrique du Nord), pour ensuite se concentrer sur son apparition dans la tradition occidentale, tant théologique que philosophique. Depuis ses racines dans la pensée juive et la philosophie grecque jusqu'à son essor à l'ère chrétienne et à la Réforme, on verra éclore, au XVIIe siècle en Angleterre, sous le nom de Golden Rule, les premiers ouvrages qui lui seront entièrement dédiés. Décriée par Kant, elle jouera toutefois un rôle important dans la pensée de plusieurs philosophes - Leibniz, Voltaire, Schopenhauer ou encore Feuerbach -, et fera un retour en force dans la philosophie analytique anglo-saxonne, notamment portée, dans la culture américaine, par la protestation des Quakers contre l'esclavage. Elle nourrira les discours de Kennedy, et même, de nos jours, ceux d'Obama. Le second volume décrit le devenir de la maxime dans la pensée contemporaine et décrypte les différents sens possibles de la règle en fonction des types de formulations et des contextes, qu'ils soient philosophiques ou religieux. Une réflexion approfondie sur la question de l'empathie et de la reconnaissance d'autrui, fondements de toute sociabilité et de l'éthique proposée par la règle d'or, clôt cette "histoire d'une maxime universelle".

01/2012

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Critique littéraire

Le triangle atlantique français. Littérature et culture de la traite négrière

Entre la fin du XVIIe et le XIXe siècle, la France a déporté à elle seule plus d'un million d'Africains de l'autre côté de l'Atlantique, dans les îles à sucre de la Caraïbe, notamment à Saint-Domingue, considérée avant la révolution haïtienne comme la plus riche colonie sur terre. Elle l'a fait longtemps de manière légale et codifiée, puis clandestinement durant la période de la traite "interlope" , dans la première moitié du XIXe siècle. Mise en lumière par les historiens, l'économie atlantique triangulaire qui reliait la France à l'Afrique et à la Caraïbe, alimentée par la traite négrière, est désormais bien connue du public. En revanche, l'impact culturel de la traite sur la vie intellectuelle française, et la culture même de la traite, le sont beaucoup moins. C'est tout l'enjeu de cet ouvrage, véritable somme dans laquelle Christopher Miller, dans une vaste enquête qui mène le lecteur tout autour de l'Atlantique, passe au crible de l'analyse non seulement le "système" triangulaire, mais aussi les grands textes littéraires sur la traite, de Voltaire à Césaire, Condé et Glissant, en passant par le théâtre d'Olympe de Gouges et la littérature maritime de Corbière ou Mérimée. Il nous dévoile les ambiguïtés de l'abolitionnisme et s'intéresse aux multiples ramifications culturelles de la traite - historiques, littéraires et cinématographiques - depuis le siècle des Lumières à nos jours, en métropole et dans les anciennes colonies françaises, y compris en Afrique.

09/2011

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Religion

Pourquoi l'antisémitisme ?

La question du pourquoi de l'antisémitisme reste entière, qu'il s'agisse de l'antisémitisme passé et de son aboutissement : l'extermination des Juifs d'Europe, ou de l'antisémitisme récent qui assassine encore un peu partout dans le monde. On préfère décrire le comment, énumérer les crimes, expliquer les méthodes, les circonscrire dans le temps ou les traiter comme des extensions idéologiques des régimes totalitaires. En réalité, depuis plus de mille ans, ce désir de génocide n'a cessé, sous divers visages, de hanter l'Europe. En témoigne, au XIIe siècle, cette imprécation de Chrétien de Troyes, dans le Roman du Graal : " Les mauvais juifs, on devrait les tuer comme des chiens ", manifestation parmi bien d'autres de l'antisémitisme qui, dès l'origine, est au coeur de la chrétienté, notamment dans les Epîtres de Paul. Présent dans les Croisades, l'Inquisition, les pogromes, les expulsions, il réapparaîtra, sécularisé, sous la plume de Voltaire ; le brûlot sera ensuite transmis à gauche chez Marx, Proudhon, Bakounine, Fourier, et à droite chez les " chrétiens-germaniques " qui le livreront, prêt à l'emploi, aux nazis et à Hitler. Ce désir - manifeste dans l'islam - s'affirme dans les discours d'un Ahmadinejad et dans les actes d'un Mohamed Merah. A l'heure où la culture islamiste rencontre quelques complaisances sinon complicités dans les sociétés européennes, ressuscitant un irrationnel meurtrier que l'on croyait disparu, il est urgent de privilégier la réflexion sur " le pourquoi de l'antisémitisme " afin d'élucider le fantasme de " la solution finale " toujours actuel.

03/2013

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Histoire et Philosophiesophie

Buffon. Un philosophe au Jardin du Roi

Le plus grand des naturalistes français, Buffon (1707-1788) a été à la fois un savant, un philosophe et un haut fonctionnaire de l'Ancien Régime finissant. Intendant du prestigieux Jardin du Roi, auteur d'une Histoire naturelle qui a été le best-seller du siècle, c'est une des grandes figures de la philosophie des Lumières. Bourguignon et Parisien, gentilhomme campagnard et familier des ministres, admiré des souverains et surveillé par les théologiens, il est en relation avec les plus grands noms de son époque : Diderot, Voltaire, Helvétius, d'Alembert. Relations d'amitié ou d'hostilité et de jalousie : derrière les grands principes, il y a des hommes, et la biographie de cet ambitieux avide de gloire scientifique jette un jour parfois cruel sur les coulisses du théâtre académique et philosophique. Mais Buffon est d'abord un savant philosophe qui a transformé l'histoire naturelle en y introduisant l'éthologie et la répartition géographique des espèces. Il a osé calculer l'âge de la Terre sans tenir compte de la Bible, affirmer que les espèces vivantes n'étaient pas immuables et brosser une histoire de la vie en faisant intervenir la paléontologie. Il a remis l'homme à sa place dans la nature et fondé l'anthropologie. Bref, il a posé les grandes questions auxquelles les sciences naturelles essaient de répondre depuis deux siècles. Jacques Roger est professeur à l'université de Paris I-Sorbonne et directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.

12/1989

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Théâtre

Théâtre et Lumières. Les spectacles de Paris au XVIIIème siècle

C'est par le théâtre que s'illustre avec le plus d'éclat le siècle des Lumières. Voltaire y voit " la seule manière d'assembler les hommes pour les rendre sociables ", les philosophes l'opposent à l'église comme lieu de l'éloquence profane et sanctuaire des idées nouvelles, les plus grands architectes édifient des temples à sa gloire ; comédiens, comédiennes, danseurs, cantatrices, " enchanteresses " en tous genres occupent le haut du pavé. Quant au théâtre de société (ou théâtre " chez soi "), il passe pour le plus haut degré de la civilisation : l'esprit y acquiert du goût, le corps y cultive la grâce, le libertinage y aiguise les sens. Du grand seigneur dans ses terres à l'artisan dans son échoppe, la théâtromanie n'épargne personne : élèves des jésuites, magistrats, officiers, fermiers généraux, écrivains, savetiers, séminaristes ou filles galantes, tout le monde veut jouer la comédie. Du démocratique " parterre " aux loges louées à l'année, de l'Opéra à la Comédie-française, des Italiens à la baraque foraine et aux parades de boulevard, le public se presse aux spectacles, indiscipliné, turbulent parfois, mais toujours passionné, prompt à rire, à s'émouvoir, à siffler, guettant la réplique vengeresse ou l'équivoque obscène. A l'époque où l'opinion ne dispose d'aucun espace public, le théâtre apparaît comme un foyer sensible, où peut à chaque instant jaillir une étincelle de liberté. Historien des lettres et de la société de l'Ancien Régime, connaisseur averti des choses et des gens de théâtre, Maurice Lever en trace un tableau exact et fidèle, non moins que jubilatoire.

10/2001

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Littérature étrangère

La source au bout du monde

Rodolphe, le plus jeune fils du roi des Haults-Prés, s'enfuit de la maison paternelle pour partir en quête d'aventures et connaître la vie d'un chevalier errant. Chemin faisant, il apprend l'existence d'une source magique à l'eau miraculeuse et se met en devoir de la découvrir. Son épopée le mènera par-delà les citadelles des hommes, les forêts enchantées et les landes arides. Le jeune aventurier y rencontrera un grand nombre de figures extravagantes qui bouleverseront sa vision du monde, du Bien et du Mal, et de lui-même : de fiers bergers-guerriers défiant l'ordre établi, des brigands justiciers plus joyeux que des ménestrels, un mystérieux chevalier noir, un moine lubrique tout droit sorti des Contes de Canterbury, et une sorcière insoumise à la loi des hommes dont il tombera éperdument amoureux. Grand roman d'aventures, ce texte incarne la naissance de la fantasy, croisement du roman d'aventures à la Walter Scott et du conte. C'est aussi une déclaration d'amour au Moyen Âge, cet âge où les machines n'avaient pas encore tout détruit, où chaque homme, chaque femme, avait plus de pouvoir entre ses mains, même face au seigneur féodal, que l'ouvrier n'en possède face au riche financier. Comme chez Swift, Voltaire ou Cyrano de Bergerac, l'aventure et le merveilleux deviennent dans ce roman les outils pour placer dans l'esprit de ses lecteurs les ferments d'une révolte nécessaire, éprise de liberté, d'égalité et de fraternité.

11/2016

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Faits de société

Les nouveaux désinformateurs

La France, pays d'Astérix, de Voltaire et de Zola, se voit volontiers en pays phare de l'esprit critique. Nul doute que les choix exprimés dans l'affaire d'Irak, les positions défendues face au conflit israélopalestinien, le peu d'enthousiasme de la plupart face à l'apothéose du marché et de ses valeurs, le nombre des libres penseurs et athées nous placent " à part "... Cette " hétérodoxie " au sein du monde tel qu'il va désormais fait un peu trop désordre pour qu'on ne cherche pas à nous faire rentrer dans le rang. Disqualifier la pensée réellement critique, stigmatiser les esprits incorrects, brouiller les débats en est le moyen privilégié. Par ailleurs, il est avantageux d'utiliser cette réputation d'indépendance de la France pour en faire un relais spécifique et biaisé dans la manipulation mondiale des consciences. Dans les deux cas, l'outil privilégié est la petite armada de clercs ou réputés tels de longtemps formés, bien loin du souci de vérité, aux revirements, discours à triple détente et autres contorsions au sein de groupuscules, chapelles et sectes diverses... Ce sont ces " nouveaux désinformateurs " qui ont retenu l'attention de Guillaume Weill-Raynal. La sélection des dossiers les plus significatifs, la maîtrise d'une documentation considérable et un rare courage intellectuel lui permettent d'établir, preuves à l'appui, que tout se passe comme si nous étions la cible d'une entreprise résolue de désinformation. Les faits sont là : après, à chacun de se faire son opinion !

03/2007

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Critique littéraire

Momus ou le prince. Fable politique

Traduite par Claude Laurens avec une courte préface de Pierre Laurens, la fable politique qu'on va lire dans cette nouvelle issue, remaniée pour adhérer à l'édition la plus récente du texte latin, est à ranger dans la bibliothèque aux côtés des chefs-d'oeuvre de Swift, de Voltaire et de George Orwell. Momus, personnage de la mythologie, mis en scène par Lucien comme le dieu de la critique, devient, entre les mains d'Alberti, qui fait de lui par deux fois une victime injustement persécutée, le premier immoraliste de la littérature moderne. L'exil parmi les hommes aiguise son esprit caustique, le malheur lui enseigne à masquer son caractère, au point que le dieu du franc-parler devient, au rebours de sa nature, le virtuose, mieux : le théoricien de la simulation et de la dissimulation, tel un ingénieux Ulysse égaré dans les cours. Mais surtout, à travers les mésaventures qui le ballottent du ciel à la terre, de la société humaine au parlement de l'univers, il est à chaque instant et partout, comme plus tard le Neveu de Rameau, le génie de la provocation, le grain de levain qui démasque les faiblesses et les hypocrisies, bouscule les idées reçues, désacralise les puissances établies. Mêlant systématiquement le rire au sérieux, irrigués continuellement par la veine imaginative, portés par une phrase d'une incroyable agilité, les épisodes se succèdent dans un rythme effréné, alternant paradoxes éblouissants, pages d'un comique bouffon et osé autant que profond et inventions poétiques. Un régal.

01/2017

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BD tout public

Capitaine perdu Tome 1

1763. Suite au traité qui met fin à la guerre de Sept Ans, Le Roi de France cède l'Amérique aux Anglais. Mais contrairement à ce que pensait Voltaire, il ne s'agit pas de quelques arpents de neige, mais de l'équivalent du Canada d'aujourd'hui et d'une vingtaine d'Etats des Etats-Unis. Alors que les soldats français, peu nombreux, abandonnent leurs possessions aux tuniques rouges, les Indiens se soulèvent, et sous le drapeau à fleurs de lys du Roi de France, menés par le chef Pontiac, ils reprennent les fortifications des Français. A fort de Chartres, sur les bords du Mississippi, le dernier des capitaines français en place, devra remettre l'ultime fort à l'Anglais. Mais comment abandonner ses alliés Indiens avec lesquels on a vécu, et parfois pris femme ? Comment obéir aux ordres du Roi sans les trahir ? Comment les aider sans se perdre ? Mais au fond, que veut vraiment le Roi ? Après l'adaptation des romans de Jean Raspail (Sept Cavaliers), c'est dans l'un de ses livre de voyages que Jacques Terpant apprend l'existence, sur les bords du Mississippi, de Saint Ange, le dernier des capitaines français qui dut remettre aux Anglais les clés de toute l'Amérique. Il signe en deux tomes et en couleurs directes une fresque de cette épopée ignorée, qui signa la fin du premier empire colonial. En fin d'album, un cahier documentaire de 8 pages revient en détail sur le contexte historique développé dans le récit.

09/2015

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Guides de France

Paris au fil de la Seine dévoilé

Connaissez-vous vraiment les rives de Seine ? Savez-vous que l'île Saint-Louis était encore, à l'époque de Voltaire, " un quartier de Paris qui est éloigné de tout " ? Que la Seine, avec ses bouquinistes, est la plus grande librairie à ciel ouvert du monde ? Que la baignade était autrefois autorisée, à l'intérieur de bateaux spéciaux ? Que lors de la crue de 1910, le fleuve atteignait la gare Saint-Lazare ? Ce nouveau carnet de la collection des Guides Bleus propose une balade à la découverte du coeur historique de Paris, de l'Institut du monde arabe à la Concorde, en passant d'une rive à l'autre, avec des visites inédites de Notre-Dame de Paris et du jardin des Tuileries. - Des visites commentées qui vous racontent l'art et l'histoire à la manière d'un guide-conférencier. - Une foule d'anecdotes pour découvrir les personnages plus ou moins célèbres qui ont façonné l'usage du fleuve ou habité ses rives, les petites histoires des gens resituées dans la grande histoire de Paris. - Une animation audio " Gens de la Seine " qui restitue l'ambiance du fleuve au 18e siècle, avec ses métiers disparus. - Des focus pour vous représenter mieux la Seine autrefois, et des " Petits plus " pour faire ressortir des éléments qui aident à la compréhension de la visite. - Des quiz pour tester vos connaissances tout en vous amusant. Un joli carnet Instructif et ludique, à s'offrir ou à offrir à tous les amateurs de culture.

10/2018

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Histoire de la population

Permis de Séjour

"Cinquante mille Français se sont levés aujourd'hui esclaves : il dépend de vous qu'ils se couchent libres". L'Abbé Grégoire Négligés ou haïs par le monde des Lettres - dont un Voltaire franchement antisémite - admirés par un Rousseau ou un Mirabeau fascinés par leur culture et leurs valeurs, les Juifs parisiens ont joué un rôle décisif sous la Révolution en obtenant de la France qu'elle devienne le premier pays d'Europe à en faire des citoyens à part entière. Alors que les Juifs sont formellement interdits de résidence à Paris et subissent des pogroms en Province, ils sont une poignée à évoluer dans la capitale au début du XVIIIe siècle : les juifs de l'Est sur la rive droite et les juifs du Midi sur la rive gauche. André Bruguière suit leurs allers et venues, rue par rue, maison par maison. Il met en lumière leurs aspirations, exhume le détail de leur vie quotidienne, ausculte leurs relations de voisinage et décrypte les archives du service de Police chargé de leur surveillance rapprochée. Permis de séjour montre comment, par un jeu de hasard, d'audace et de réticences, ils sont parvenus à remporter ce combat pour la citoyenneté. Un statut qui ne sera plus remis en cause... avant les années 1940. A l'heure où les questions de migration et d'intégration surgissent chaque jour dans le débat public, l'extraordinaire histoire de ce combat pour l'émancipation apporte un éclairage saisissant sur la fabrique de la citoyenneté.

10/2022

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Histoire de France

Honneur, bourgeoisie et commerce au XVIIIe siècle. Le mémorial à mes enfans du marchand-drapier orléanais, Pierre-Etienne Brasseux

En 1773, le marchand drapier orléanais, Pierre Etienne Brasseux, se 'retire de son commerce et ouvre deux volumes. Le Mémorial à mes enfants veut "mettre devant les yeux de [ses] enfants leur origine bourgeoise". Il y parle d'Orléans, de ses institutions et de sa vie sociale, de son parcours des honneurs, des réformes de Turgot et Necker, de la politique royale, de l'avènement de Louis XVI. Il se désespère de la disparition des Jésuites, critique Voltaire et Rousseau, s'effraie des faits-divers. Par ce récit, étendu de 1703 à 1781, il donne à voir un système de valeurs, fondé sur l'honneur et la vertu marchande. Le second volume, Les hommes célèbres de l'Orléanais, rassemble des notices, reprises de grands dictionnaires de l'époque. S'y côtoient auteurs, évêques, abbés, hommes de science. Ces deux manuscrits, rédigés en parallèle, construisent une figure de notable. Leur auteur se présente comme interprète des événements politiques, pleinement associé à l'élite culturelle du temps qui s'adonne à l'histoire locale. Ils permettent de faire parler le monde marchand, d'approcher un rapport au politique, au religieux, aux affaires économiques, chez un négociant de ville moyenne. Il y associe honneur, commerce, et bourgeoisie. Outre la mise à jour de documents inédits, ces manuscrits sont la trace d'un homme, mais ouvrent sur l'image d'une cité, l'écho d'un temps. Cette édition, accompagnée d'un important apparat critique, contribue à éclairer l'importance de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, comme période de basculement, religieux, politique et culturel.

09/2019