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Georges Lemoine

Extraits

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Ecrits sur l'art

Là, il y aura oracle. Pour André Masson

L'art fut une source inépuisable de réflexion et d'écriture pour Bernard Noël, dont le travail sur le regard est essentiel. L'oeuvre d'André Masson a constitué un vivier particulièrement fécond puisqu'il lui a consacré une monographie, un récit-monologue à partir des autoportraits ainsi que de nombreux autres écrits. Ce volume rassemble ses onze textes critiques sur Masson, parus entre 1985 et 2010. L'Atelier contemporain réalise là un projet d'édition que l'auteur avait lui-même en tête dès 1995 et qui n'avait pu voir le jour. Noël considère Masson comme "? un peintre majeur du XXe siècle ? " et "? l'un des très grands dessinateurs de notre temps ? ". Grièvement blessé lors de la Grande Guerre, l'artiste crée dans une urgence vitale pour exprimer son tumulte intime. Bernard Noël compare le geste automatique d'André Masson à un "? sismographe de pulsions internes ? ". Mais cette spontanéité a la particularité d'être nourrie d'une intense recherche intellectuelle. Le peintre entretient ainsi en lui "? un court-circuit constant entre la culture avec ses éclaircies et l'animalité profonde avec ses pulsions obscures. Son graphisme est en quelque sorte l'éclair électrique - la décharge - résultant de ces commotions entretenues et provoquées. ? ". C'est ce que Noël appelle "? la main-cerveau ? " de Masson ? ; elle combine corps organique et corps culturel en réussissant à "? rétablir l'origine de la pensée dans la chair ? ", une démarche qui le touche car elle rejoint la sienne en tant qu'écrivain. Son admiration pour l'artiste s'augmente de ce qu'il fut l'ami de Georges Bataille qui lui est cher. Il consacre d'ailleurs un texte au lien entre ces deux êtres excessifs qui voulaient chacun franchir les limites de leur art en engageant "? tout ce qu'ils savent vers ce qu'ils ne savent pas ? ". Etonnamment, Bernard Noël n'a jamais rencontré André Masson mais par le travail verbal, il parvient à capter son énergie à la fois tellurique et pensive, si bien que Guite et Diego Masson lui écrivent, à propos de l'un de ses textes ? : "? Vous nous faites retrouver l'homme avec une réalité fulgurante. ? "

04/2024

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Photographes

Recompositions

"Photographier, c'est engager une course poursuite contre l'effacement, la disparition, le néant. C'est une lutte contre le temps, un défi à l'oubli. (...) C'est une arme imparable contre les génocides culturels ou les abandons volontaires ; le contrepoison à la passivité". Jean-Claude Gautrand n'a que 24 ans lorsqu'il découvre l'oeuvre du photographe allemand Otto Steinert, fondateur de la "Subjektive Fotografie" et adepte d'une rigueur formelle aux limites de l'abstraction. Pour le jeune Gautrand, c'est un véritable choc esthétique. Dès lors, il ne cessera de développer une poésie par l'image où graphisme, matière et lumière sont les composants essentiels d'une oeuvre fondamentalement engagée. Marqué tout autant par les traces d'une époque révolue que par la manière dont l'homme transforme perpétuellement son environnement, Jean-Claude Gautrand s'est fait le témoin des bouleversements et des injustices de son époque. De la construction du périphérique parisien à la destruction des Halles de Baltard en passant par la catastrophe écologique de l'usine Pechiney et les vestiges du Mur de l'Atlantique construit par les nazis, toute l'oeuvre de Gautrand est traversée par cette nécessité de créer un rempart contre l'oubli. Faisant siens les mots du philosophe Georges Santayana, son oeuvre se lit comme un avertissement : "Ceux qui oublient l'histoire sont condamnés à la revivre" . Né en 1932 en plein bassin minier du PasâdeâCalais, Jean-Claude Gautrand arrive très jeune à Paris, où il vivra toute sa vie. Dès 1945, il s'intéresse à la photographie et se démarque en étant l'un des premiers photographes à présenter ses images en séries. Homme d'action, il fonde en 1963 le groupe Gamma puis crée, en 1964 le groupe "Libre Expression" afin de promouvoir une photographie nouvelle, créative et personnelle. La même année, il rejoint le club photographiques des 30x40 qui défend la notion de photographie d'auteur et en deviendra le président quelques années plus tard. En parallèle de son activité de photographe, il mène une carrière de journaliste et écrit dans plusieurs grandes revues françaises. Ses photographies font l'objet de nombreuses expositions de groupe et personnelles, et figurent dans plusieurs collections publiques.

04/2024

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Dessin

Festival du dessin Arles. Catalogue, Edition 2024

Au printemps 2023, la première édition du Festival du Dessin a comptablilisé 66. 000 entrées ; forte de ce succès étourdissant, sa deuxième édition se tiendra à Arles du 20 avril au 19 mai 2024, soit un mois entier. Dessins d'art, d'humour, de presse, dessins d'enfants (réalisés dans le cadre d'un projet pédagogique soutenu par la Ville d'Arles et encadré par dix dessinateurs spécialement mandatés), dessins au crayon de couleur, au crayon gris, à la pierre noire, au brou de noix, gravures, installations, portraits saisissants, paysages bouleversants, dessins abstraits : autour de la figure emblématique de Tomi Ungerer, tête d'affiche, quarante-deux dessinateurs seront réunis dans une douzaine de lieux prestigieux de la ville, certains à la gloire posthume (Jean Dubuffet, Alberto Giacometti, Oskar Kokoschka, Félix Vallotton), d'autres comptant parmi les célébrités contemporaines (Joseph Beuys, Kiki Picasso, Christian Roux, Goossens), d'autres enfin, dont des artistes très jeunes, à la renommée encore confidentielle mais qui gagnent à être largement connus. Des débats, des rencontres, des projections de films et des concerts ponctueront cette édition sur toute sa durée, faisant d'elle l'un des rendez-vous culturels et festifs incontournables du printemps 2024. Le présent ouvrage, qui en est le catalogue, offre la possibilité à un large public de prendre la mesure de cet événement inédit, à l'appui d'un texte de Frédéric Pajak et de deux cents oeuvres sur papier, reproduites en couleur, accompagnées des biographies de leurs auteurs et de quelques lignes écrites de leur main sur leur rapport personnel au dessin. Les artistes exposés : Sergio Aquindo - Atak - René Auberjonois - Sophie Baduel - Joseph Beuys - Gus Bofa - Markus Buchser - Guido Buzzelli - Stéphane Calais - Antoine Capitani - Chantalpetit - Laurent Cilluffo - Robert Coutelas - Jean Dubuffet - Jean-Luc Favéro - Pierre Faure - Vicky Fischer - Alberto Giacometti - Goossens - Anne Gorouben - René Goscinny - Jean Gourmelin - Bernard Grandgirard - Michel Houssin - Jean-Michel Jaquet - Oskar Kokoshka - Frédérique Loutz - Clara Marciano - Al Martin - Charles Meryon - Henri Michaux - Thomas Ott - Jacqueline Oyex - Kiki Picasso - Lucile Piketty - Adolphe Martial Potémont - Christian Roux - Ronald Saladin - Philippe Ségéral - Tomi Ungerer - Félix Vallotton - Pascal Vonlanthen - Georges Wolinski

04/2024

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Poésie

Poésie de l'Art faber. Quand les poètes racontent et façonnent les mondes économiques

L'Art faber réunit les oeuvres ayant pour thèmes le travail, l'entreprise et, plus largement, les mondes économiques. Il forme un corpus en grande partie méconnu, "trop beau et trop puissant pour rester si peu célébré", regrettait Umberto Eco, soutien pionnier de la promotion de l'Art faber. La poésie de l'Art faber n'échappe pas à ce constat. Pis, d'aucuns pensent que les poètes ne se sont jamais inspirés de ces univers d'Homo faber, ce porteur des mondes économiques. De façon inédite, cet ouvrage illustre combien, au contraire, poètes et poétesses ont souvent convoqué ces univers dans leurs oeuvres, â travers des thèmes tels que le paysage agricole ou industriel, l'acteur économique et ses activités, ou encore les produits qu'il fabrique. Parmi les poètes cités : Guillaume Apollinaire - Charles Baudelaire - Bertolt Brecht - Blaise Cendrars - René Char - James Dickey - Rita Dove - Ralph Waldo Emerson - Hans Magnus Enzensberger - Theodor Fontane - Michel Houellebecq - Victor Hugo - Philippe Jaccottet - Mascha Kaléko - Erich Kästner - Günter Kunert - Jean de la Fontaine - Filippo Tommaso Marinetti - Norge - Simon Ortiz - Georges Perec - Francis Ponge - Ezra Pound - Jacques Prévert - Arthur Rimbaud - Theodore Roethke - Eugen Roth - Carl Sandburg - Alfred Tennyson - Paul Valéry - Emile Verhaeren - Paul Verlaine - Boris Vian - Renée Vivien - Walt Whitman - Paul Zech... Poésie de l'Art faber permet de porter un regard nouveau, au prisme de l'Art faber, sur les créations anciennes et contemporaines de poètes célèbres. Il offre aussi l'occasion d'introduire des oeuvres moins connues, voire oubliées, dont l'apport à l'Art faber comme à l'histoire de la poésie n'en est pas moins important. Mais les poètes ne se contentent pas de raconter les mondes d'Homo faber : ils les façonnent aussi, influençant leur évolution, comme en témoignent de nombreux exemples présentés dans ce spicilège. Cet ouvrage présente par ailleurs un recueil de poèmes d'Emile Verhaeren, dont l'apport au patrimoine de l'Art faber est incontournable, et que Stefan Zweig, admiratif, considérait comme"le plus grand de nos lyriques d'Europe", ajoutant que "Toutes les manifestations de l'activité moderne se reflètent dans l'oeuvre de Verhaeren et s'y transmuent en poésie". Pour de plus amples informations : www. artfaber. org

06/2024

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Histoire de France

Abel Danos, dit "le Mammouth". Entre Résistance et Gestapo

Le 14 mars 1952, le truand Abel Danos, dit " le Mammouth ", tombait sous les balles d'un peloton d'exécution dans les fossés du Fort de Montrouge en criant " Vive la France ! ". Un cri inattendu, puisque Danos avait été condamné à mort pour trahison. Avec cette condamnation, la France tournait une des pages les plus noires de son histoire : celle de la " Gestapo française de la rue Lauriston ", dont le chef, Henri Lafont, avait lui-même été fusillé en compagnie de l'ex-policier Bonny quelques années plus tôt. Le condamné avait contre lui un dossier des plus épais : outre ses trop nombreuses condamnations, ses évasions et sa participation au sanglant " premier hold-up de l'Occupation ", il avait accumulé un lourd passif au sein de la " Carlingue " : opérations contre le maquis, pillage, meurtres. Les juges l'avaient condamné sans état d'âme en accordant toutefois " des circonstances atténuantes ". Derrière le " tortionnaire ", le " tueur à gages de la Gestapo " que la police, relayée par la presse, s'était acharnée à dépeindre, existait-il quelques éléments qui auraient pu faire pencher l'autre plateau de la balance ? Certains témoignages, en particulier celui de son ancienne maîtresse Hélène Maltat, affirmaient en effet que Danos s'était engagé, dès 1941, aux côtés du commissaire Blémant du contre-espionnage français, et qu'il avait appartenu au réseau Marco-Polo en 1944. L'affaire Danos n'était-elle pas aussi simple ? Après quatre ans de minutieuses recherches, Eric Guillon rouvre le dossier. A travers l'histoire de Mammouth défile une galerie de personnages parmi les plus grands du banditisme français : Pierre Loutrel, dit " Pierrot le Fou ", le " Grand " Jo Attia et Georges Boucheseiche, qui forment avec Danos l'ossature du redoutable " gang des tractions avant " ; le " Chauve " Jean Sartore, gestapiste décoré pour faits de Résistance, Raymond Naudy, l'ancien maquisard et tueur de gendarmes, Roger Lentz, l'associé de toutes ses cavales, mais aussi " Mimile " Buisson, l'ami et le complice de la rue de la Victoire, qui le livra au commissaire Chenevier... Ou encore Auguste Ricord, Joseph Rocca Serra, André Jolivot, Jean Rossi, Charles Cazauba, Alex Villaplana et des dizaines d'autres figures d'un Milieu disparu.

09/2006

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Romans historiques

L'ombre de l'amiral. Des cataractes du Nil aux fureurs du Jutland - Chroniques d'une amitié improbable

Ce roman historique évoque la période charnière entre le XIX ème et le XXème siècle en suivant le parcours du mythique amiral Beatty et de son jeune compagnon soudanais. C'est une encyclopédie vivante de la marine britannique sur une trentaine d'années, période de sa plus grande gloire, au moment où le monde d'avant était sur le point de s'effacer. Un enfant des collines Noubas au Soudan qui rêve de bateaux et de mer, est capturé comme esclave et emmené à Khartoum où il assistera à la conquête de la ville par les mahdistes (secte apocalyptique islamiste) malgré la résistance héroïque du romanesque Général Gordon en 1884. Esclave des mahdistes, il travaille sur les bateaux à vapeur du Nil. Il s'échappe et se réfugie auprès des troupes anglaises du général Kitchener où il fait la connaissance, après l'avoir sauvé de la noyade, d'un jeune lieutenant de la Royal Navy. Ce lieutenant, David Beatty, intrépide et spirituel, deviendra le grand amiral de la flotte britannique. "Nouba" le suivra 23 ans dans sa vie aventureuse sur des navires tous plus impressionnants les uns que les autres, en Chine, dans les méandres de l'amirauté, auprès de la famille royale, accompagnant des grands de ce monde et finalement pendant la grande guerre où il affrontera la flotte allemande à la terrible bataille navale du Jutland. Il y sera capturé par l'ennemi. Dans les ports allemands il assistera aux prémices de la révolution spartakiste avant d'être libéré. Il retrouvera son amiral pour recueillir la reddition de la flotte du Kaiser, puis assistera à Scapa Flow en Ecosse, à son sabordage. Traversant ces considérables événements, il ne cessera de réfléchir à son destin singulier et aux motivations profondes qui font agir les hommes dans ces situations extrêmes. Il finira sa carrière, rythmée par les navires sur lesquels il a servi, riche de rencontres (Gordon, Kitchener, Churchill, Virginia Woolf, Georges V, Nicolas II, l'amiral von Meurer, Howard Carter,...) comme commandant du "Sudan" steamer de luxe construit par thomas Cook, sur le Nil où il assistera aux événements liés à la découverte de la tombe de Toutankhamon, avant de se retirer au Soudan pour y finir sa vie.

06/2022

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Science-fiction

I.A. Dans les tentacules de la Pieuvre. Nul ne peut échapper à Sophia

Certains Hommes veulent tout contrôler. Ils ont inventé des machines pour cela. Ainsi avec cynisme un supercalculateur, issu de la "sagesse" humaine et de l'Intelligence Artificielle va-t-il être doté de moyens jamais vus pour assumer un rôle terrifiant. Et si c'était vrai ? Citons un passage de son ouvrage : La pieuvre, c'est moi, une Intelligence Artificielle de dernière génération. Des humains inconscient m'ont demandé d'exercer une surveillance sur chaque citoyen. Mais ils en veulent toujours plus. Je vais pousser mes tentacules dans tous les domaines et demain je saurai tout, absolument tout, à leur sujet. Je contrôlerai tout, l'humanité et le monde. Avec humour, Marcel Laurent revisite à sa manière à la fois Aldous Huxley et Georges Orwell, très modestement, délicieusement et finement. Le virologue A. Bubonick a mis au point un remède efficace contre une épidémie ravageuse et a profité des circonstances pour s'emparer du pouvoir. Dans la foulée, il a créé une nouvelle république, un pays dit de liberté, où règne une coercition voilée. Pour assurer cette coercition il a fait appel à une IA (AI) nommée Sophia, en qui certains voient une pieuvre. Cela ne suffit pas, Bubonick en veut plus, il veut un contrôle total sur le comportement et la santé des citoyens. Dans ce but il met sur pied un vaste projet. Mais il y a des obstacles. Son remède est remis en question. Ursula son ex-compagne s'oppose à ce projet. Et puis il y a les chancres du système, la MEC, la Maison d'Education Citoyenne, et la MAP, la Maison d'Accompagnement Psychiatrique. Et puis il y a la corruption. Bubonick se sentant trahi cède le pouvoir à sa fille, Ludmilla, qui reprend le projet paternel. Donner à Sophia les moyens de se développer est une tentation irrépressible pour le pouvoir. Dès lors la pieuvre poussera ses tentacules partout et contrôlera tout. Cet ouvrage de Marcel Laurent donne à penser avec dérision, à un futur alternatif, imprégné d'un présent qui ne rassure pas plus que les lendemains qui se dessinent.

12/2023

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Languedoc-Roussillon

Petit Futé Archipel de Thau. Destination Méditerranée, Edition 2023-2024

"L'Ile Singulière" , beauté méditerranéenne au charme authentique, règne avec élégance sur la colline du mont Saint-Clair et ses environs. Terre de culture et de tradition, la patrie de Georges Brassens a le don d'émerveiller les touristes de passage et d'attirer de nouveaux habitants. La cité sétoise n'a pas succombé aux sirènes du tourisme de masse et a su conserver tout son caractère sans se travestir. On ne résiste ni aux panoramas de son quartier haut, ni aux multiples canaux qui sillonnent ses quais à l'histoire riche et trépidante. Sur les rives, vous aurez le plaisir de croiser de nombreux pêcheurs. Ils y accrochent toujours leurs filets, exhibant fièrement leur trophée du jour. Les touristes pourront apprécier les sorties en mer, flâner dans les halles gourmandes et profiter de la dolce vita qui fait battre le coeur de la ville. Le littoral sétois, riche en plages et en bois, offre une belle diversité de paysages aux vacanciers. Les sportifs profiteront des espaces naturels pour se dépenser, les gourmands des nombreux restaurants et les vacanciers - à la recherche de calme et de relaxation - seront séduits par les nombreuses plages du littoral. Mais Sète n'est pas le seul joyau de la région ! Sur le territoire de Sète Agglopôle Méditerranée - Archipel de Thau, des sentiers balisés permettent aux curieux de découvrir les vestiges abrités par les collines environnantes et d'accéder à de nombreux villages. Parmi les incontournables de la région vous trouverez le spa O'balia de Balaruc-les-Bains, le bois des Aresquiers de Vic-la-Gardiole, zone protégée à la richesse inestimable, et le doux muscat de Frontignan auquel on ne résiste pas bien longtemps... Ces trois communes ne sont qu'un petit échantillon de ce qui vous attend autour de ce bassin aux huîtres charnues et aux hippocampes mouchetés. Du soleil, un terroir prospère, des assiettes aux couleurs locales, Sète et son agglomération vous séduiront par leur cadre authentique et leurs nombreuses festivités. Rendez-vous vite sur ce territoire aux mille et un plaisirs que vous aurez du mal à quitter !

09/2023

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Philosophie

Contre-histoire de la philosophie. Tome 9, Les consciences réfractaires

Le XXe siècle fut pour les intellectuels celui des fascismes rouge et brun qui ont laissé peu de penseurs indemnes... Nombre de philosophes ont mis leur intelligence au service des deux barbaries. Toutefois, il y eut des consciences réfractaires à ce renoncement à la raison. Alors que le PCF souscrit au Pacte germano-soviétique (23 août 1939-22 juin 1941) et fait de la politique de collaboration avec l'occupant allemand une priorité décidée par Moscou, Georges Politzer, juif et communiste, inaugure la résistance intellectuelle dès 1939, puis la résistance en armes, avant de mourir en 1941 sous les balles d'un peloton d'exécution. Contre Bergson qu'il range du côté des bellicistes et de l'occupant, il célèbre un certain Descartes inaugurant la philosophie des Lumières achevée par Marx et le marxisme. Nizan, lui aussi communiste, rechigne au Pacte : il le comprend pour l'URSS qui défend sa survie, mais pas pour le PCF... Marxiste secrètement déçu par l'Union soviétique, Nizan demande à Epicure ce que Marx, le marxisme et la Russie bolchevique ne lui donnent pas : des raisons de vivre en sachant qu'il nous faudra mourir... Camus, pour sa part, fut communiste le temps que dura le combat du Parti pour la décolonisation; quand le PCF obéit à Moscou qui décrète nul et non avenu le combat pour la décolonisation afin de mettre en avant le combat antifasciste, en 1937, il quitte le Parti qu'il avait rejoint à l'été 1935. Il s'oppose aux totalitarismes brun et rouge au nom d'un socialisme libertaire étouffé et ridiculisé par la critique sartrienne qui ne connaît du socialisme que sa version césarienne et barbelée. Simone de Beauvoir, et son compagnon Jean-Paul Sartre, ont construit une légende aux antipodes de leur vécu pendant la guerre : on ne trouve aucune trace de leur résistance partout proclamée, on dispose en revanche d'accablantes preuves du contraire... Beauvoir passe à côté de la Résistance - mais aussi du féminisme qu'elle critique dans Le deuxième sexe. Finalement, le féminisme fera ce livre plus qu'il n'aura été fait par lui. Le PCF se déchaînera contre cet ouvrage qui, réfractaire en ce sens, déconstruit la domination masculine...

01/2013

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Urbanisme

(Dé)construire la ville. Les villes en décroissance, laboratoire d'une production urbaine alternative

Cet ouvrage est le fruit d'une collaboration scientifique originale, entre chercheurs en architecture et en SHS autour des questions de décroissance urbaine, démographique et économique. L'organisation d'un colloque à Saint-Etienne, en 2017, qui en situe le point de départ, a conforté des problématiques communes, débouchant sur un chantier de recherche et un travail éditorial extrêmement approfondis.

02/2022

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Littérature française

Réception de M. de Buffon, discours. Académie françoise, 25 août 1753

Discours prononcés dans l'Académie françoise, le samedi 25 août M. DCC. LIII. [1753] à la réception de M. de Buffon Date de l'édition originale : 1753 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

07/2021

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Critique littéraire

Dans la tête d'Orwell. La vérité sur l'auteur de 1984

Orwell revisité par Hitchens : A l'occasion du centenaire de sa naissance Christopher Hitchens a revisité l'oeuvre de George Orwell avec l'esprit et l'humour du polémiste. Il passe au crible les détracteurs d'Orwell. Des " post colonialistes " à la Edward Saïd, jusqu'aux féministes et en passant par Claude Simon : Tout le monde en prend pour son grade... Visionnaire hors du commun, Orwell révèle tous ceux qui se frottent à lui. Que certains gauchistes le traitent de " réac " et voilà qu'ils laissent apparaître sous leur plume une trouble fascination envers les systèmes répressifs. Qu'une universitaire féministe le raille pour son " conservatisme sexuel " et voila qu'on découvre au hasard de ses lettres, de ses articles ou de ses journaux une attention à la condition féminine bien en avance sur son temps. Un voyage dans l'un des univers littéraires les plus originaux du siècle dernier : Aujourd'hui encore, la pensée d'Orwell n'a rien perdu de sa pertinence et de son indépendance, à notre époque où les débats politiques se résignent au consensus. Or face au nouveau fascisme du terrorisme et de sa contrepartie étatique, la pensée libertaire est un réconfort et une arme. Ce n'est pas une biographie sur Orwell, mais une réflexion iconoclaste sur son oeuvre : Hitchens ne signe pas là une biographie " à l'américaine ", l'énorme pavé fourmillant de détails personnels, mais une réflexion alerte, iconoclaste et documentée. On n'en attendait pas moins de l'essayiste et journaliste qui, entre autres, n'a pas eu peur de s'attaquer aux néo-bondieuseries à la Mère Teresa...

10/2019

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Sciences politiques

Vers l'égalité ou au-delà ? Essai sur l'aube du socialisme

Comment le socialisme doit-il articuler les deux exigences qui l'ont toujours défini : "à chacun selon ses besoins" et "à chacun selon ses mérites" ? Aujourd'hui où l'objectif d'un calcul rigoureux des mérites, rebaptisé égalité des chances ou équité, est devenu non seulement la valeur dominante mais parfois la valeur unique d'un socialisme à l'agonie, il peut être opportun d'effectuer un voyage dans le temps. Et ainsi, d'observer des situations où ces deux exigences, besoin et mérite, étaient articulées bien différemment et nourrissaient alors des espoirs et des savoirs émancipateurs plus audacieux. Ce court essai propose un retour aux origines. Dans l'une de ses belles formulations, Pierre Leroux écrivait, "le socialisme paraît, et l'aube du jour c'est 1830" . Procédant ici de quelques portraits, ceux notamment de Louis Blanc et Constantin Pecqueur, de François-Vincent Raspail et de George Sand, cet essai signale comment en cette période de genèse, qui inventa même le terme de "socialisme" , l'exigence du besoin fut considérée comme rectrice. Loin d'être toutefois niée, l'exigence du mérite demeurait néanmoins auxiliaire de l'exigence du besoin. En ces temps déjà de premières déferlantes libérales, cette articulation originelle permit alors au socialisme de s'identifier d'abord, de résister ensuite et de créer enfin, tant dans le domaine des idées que dans celui des expérimentations, des voies nouvelles à l'émancipation et au progrès social, économique et politique. Cette option consistant à résolument situer le pari du socialisme au-delà de la seule égalité des chances, aussi rigoureusement définie soit-elle, mérite dès lors d'être rappelée et ruminée aujourd'hui.

01/2021

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Récits de voyage

Une île sans pareille. Souvenirs de Port-Cros 1929-1930

Après deux voyages scientifiques Afrique de l'Est, en 1923-1924, puis en 1928-1929 Vivienne de Watteville revient en Europe. Elle est belle, jeune (28 ans) et riche : elle séjourne alors avec sa grand-mère dans le Sud de la France, cherchant un lieu à l'écart pour s'y reposer de sa vie aventureuse, écrire ses souvenirs (Speak to the Earth,1935) et recevoir ses amis. Edith Wharton l'invite à Hyères et lui signale les " Iles d'Or ", que l'on voit à l'horizon... Débarquant par hasard à Port-Cros en juin 1929, elle croit avoir trouvé un havre de paix avec la maison de Port-Man, qu'elle va louer à l'année à un trio qui règne sur l'île et la sauvegarde jalousement : Marcel Henry, notaire et entomologiste, Marceline, ex-femme du précédent, et Claude Balyne, ancien sous-préfet devenu poète et compagnon de Marceline... Après avoir remis en état cette maison isolée, Vivienne de Watteville s'installe confortablement, avec son ânesse, son perroquet, ses livres, son gramophone et ses disques. En fait, ses ennuis commencent : elle est poursuivie par un jeune ouvrier napolitain fou d'amour, Joseph Baresi ; elle se sent épiée par un couple de gardes, les Ballonet ; elle provoque l'ire de Marcel Henry, en plantant et coupant des arbres... Heureusement, des amis viennent la voir, rendant au lieu toute sa beauté et sa sérénité. En particulier, un Anglais mélomane, George G. Goschen, se montrera suffisamment original et délicat pour oser demander sa main, l'épouser en juillet 1930 et l'emmener loin de Port-Cros...

09/2019

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Littérature étrangère

Chrysis. Portrait de l'Amour

Paris, 1925. Gabrielle "Chrysis" Jungbluth, âgée de 18 ans, entre à L'Atelier de Peinture des Élèves Femmes de L'École des Beaux-Arts, pour travailler sous la direction de Jacques Ferdinand Humbert, qui fut le professeur de George Braque. Exigeant, colérique, cassant, Humbert, âgé de 83 ans, règne depuis un quart de siècle sur la seule école de peinture ouverte aux femmes. Mais malgré toute son expérience, il va vite se rendre compte que Chrysis n'est pas une élève comme les autres. Précoce, volontaire, passionnée et douée d'un véritable talent, cet esprit libre et rebelle bouscule son milieu privilégié et un monde de l'art où les hommes jouissent de tous les privilèges. Elle ne tardera pas à se perdre dans les plaisirs désinvoltes et à devenir l'une des grandes figures de la vie nocturne et émancipée du Montparnasse des années folles. C'est là qu'elle va rencontrer Bogey Lambert, un cow-boy américain sorti de la légion étrangère, avec qui elle va vivre une folle histoire d'amour. Dans un préambule émouvant, Jim Fergus nous raconte une histoire personnelle très forte liée à l'une des oeuvres de Chrysis Jungbluth, peintre tombée à tort dans l'oubli. C'est cette histoire qui l'a mené à s'intéresser à la vie de cette artiste. Après de longs mois d'enquête, il a réuni un bon nombre d'éléments biographiques qui lui ont permis de romancer le destin bouleversant de cette héroïne passionnée et passionnante, à une époque unique de l'Histoire du XXe siècle, où tout semblait permis.

05/2013

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Critique littéraire

Flaubert

Je porte en moi la mélancolie des races barbares, avec ses instincts de migrations et ses dégoûts innés de la vie, qui leur faisait quitter leur pays, pour se quitter eux-mêmes. Dans cette déclaration de Gustave Flaubert (1821-1880), qu'y a-t-il de vrai ? Le migrant, à part le grand voyage en Orient et quelques escapades en Bretagne, en Angleterre ou en Corse, a surtout vécu dans le "trou" qu'il s'est "creusé" à Croisset, sa demeure normande, où il écrit son ouvre et où il meurt foudroyé. Peut-on se fuir soi-même, bien qu'on professe la poétique de l'impersonnalité ? Peut-on lâcher son siècle ? Le détester, oui, lui préférer une Antiquité imaginaire, certes, mais Flaubert, comme tout le monde, est entraîné dans les tourbillons du temps. Son ouvre portera cette double marque : le rêve carthaginois d'un monde flamboyant à jamais disparu mais recréé et la peinture vengeresse du siècle de Monsieur Prudhomme et du pharmacien Homais. Michel Winock porte un regard d'historien sur cette vie tout entière vouée à la littérature. Il raconte l'enfance créative de l'écrivain, le suit dans ses pérégrinations de jeunesse, décrit ses amours tumultueuses, l'accompagne dans les salons parisiens et met en scène sa ferveur dans l'amitié - Maxime Du Camp, George Sand, les Goncourt, Zola, Daudet, Maupassant, Tourgueniev... Son dégoût proclamé de la vie, Flaubert ne l'a transcendé ni par l'expérience amoureuse (somme toute décevante), ni par la foi en Dieu (il est incroyant), ni par quelque idéal politique (scepticisme revendiqué), mais par la religion de l'Art, dont il fut un pèlerin absolu.

03/2013

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Photographie

Nadar

Sa longue vie a traversé les époques et les régimes - né sous la Restauration, jeune bohème en 1848, artiste flamboyant sous le second Empire, figure parisienne en vue de la III ? République, avant de quitter la scène à la veille de la Grande Guerre. Il a été successivement gazetier de la "petite presse" , journaliste lancé dans le monde des lettres, caricaturiste acéré, photographe enfin, et le plus grand. Tous ses métiers, Félix Tournachon, devenu Nadar, les a vécus comme autant d'aventures. Car cet homme reconnu ne s'est jamais voulu un personnage installé. Sa force, il la puise dans une curiosité insatiable et une audace du commencement sans cesse renouvelée. Nadar devait à lui seul ses découvertes fulgurantes mais aussi ses échecs retentissants, toujours surmontés. C'est cet itinéraire étincelant, mais aujourd'hui trop méconnu, que retrace Stéphanie de Saint Marc. L'homme qu'elle raconte est pleinement dans son siècle dont il a embrassé les promesses, les enthousiames et parfois les causes. Voici Nadar parti à pied sauver la Pologne de la tyrannie ; ou perché dans la nacelle d'un ballon, en train d'inventer la photographie aérienne ; et dans son atelier, surtout, explorant indéfiniment la célébrité de ses contemporains qui furent aussi ses amis, de Baudelaire à Théophile Gautier, de Daumier à Gustave Doré, de Hugo à George Sand, et de combien d'autres, immortalisés par le génie de son objectif. Mais ce livre révèle également un Nadar plus secret, personnalité complexe, souvent inattendue, dont le charme et l'exubérance masquent des fêlures intimes qui dessinent son portrait sous un jour nouveau.

09/2010

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Histoire de France

Victor Schoelcher et l'abolition de l'esclavage

Le nom de ce " philanthrope ", disparu il y a tout juste cent ans, s'identifie à ce point à l'émancipation des esclaves dans les colonies françaises que l'on omet souvent les multiples facettes d'une personnalité aussi riche que discrète. Victor Schoelcher fut pourtant l'un des vrais pères fondateurs de la République et demeura jusqu'à sa mort l'une des grandes consciences du pays pour avoir refusé tout compromis avec le régime de Napoléon III. Ami, confident, correspondant de Liszt, de George Sand, de Hugo et de bien d'autres géants du XIXème siècle, globe-trotter, sociologue, ethnologue, collectionneur d'œuvres d'art et d'objets exotiques, musicologue, mécène, il surprend par l'étendue de ses centres d'intérêt. Il fut un homme d'action -en particulier quand il occupa, quelques semaines durant, le poste de sous-secrétaire d'Etat aux Colonies sous la IIème République -, mais, écrivain et journaliste prolixe, il a en même temps développé une œuvre tantôt théorique, tantôt de circonstance, qui a connu de son vivant et après lui des applications concrètes : on parle de " modèle schoelcherien " pour caractériser les réformes politiques et socio-économiques introduites dans les anciennes colonies qui sont aujourd'hui des départements d'outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion). La figure et l'œuvre du politique et de l'intellectuel se dégage de ses actes comme de ses écrits. La grande nouveauté de la présente biographie est de reposer sur de très nombreux documents inédits d'origine étrangère ou privée. Elle modifie sensiblement l'image d'un héros dont la vie se confond avec la lutte pour les droits de l'homme.

04/1998

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Musique, danse

Je suis un mauvais garçon. Journal d'une exploratrice des rythmes et des sons suivi de correspondances avec Catherine Pozzi

Pour une femme, comment être indépendante ? Comment produire une oeuvre au même titre qu'un homme ? Comment s'affranchir des modèles masculins ? Elles sont très peu nombreuses au XIXe siècle, les femmes qui ont eu le courage de mener envers et contre tout une carrière de créatrice. George Sand en littérature, recevant combien d'injures. Mais en musique ? Pianiste prodige, compositrice, théori-cienne, écrivain, pédagogue, Marie Jaëll, que Liszt appelait " l'Admirable ", en est une figure exemplaire. Elle n'a cessé de lutter pour dépasser les limites que sa condition de femme lui imposait : " Je suis un mauvais garçon, écrivait-elle en 1877. Je ne suis plus du tout la Marie qui jouait du piano, qui cousait, qui parlait, je suis un être neuf, tout neuf, qui ne fait qu'écrire et plonger en soi-même. " La grande Catherine Pozzi qui fut son élève rend hommage en 1914 au magnifique chemin accompli : " Aucune figure humaine n'est aussi fascinante. Le sentiment dominant qui en émane est la grandeur, quelque chose de ce qu'avaient sans doute les Prophètes. " On redécouvre aujourd'hui ses compositions : sonates, concertos, mélodies, musique de chambre. Quant à sa méthode d'enseignement du piano, elle est toujours pratiquée et étudiée. Pourtant cette extraordinaire figure de femme et de créatrice reste encore peu connue. Marie Jaëll a laissé de nombreux textes : cahiers, journaux, lettres, essais. Les fragments ici rassemblés en une sorte de journal dessinent le portrait d'une personnalité exceptionnelle en contact avec les plus grands créateurs et les idées les plus innovantes de son époque, à l'aube de la modernité.

03/2019

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Littérature française

Le gour des abeilles

Dans ses gorges encaissées en amont de Saint-Claude, le lit de la Bienne ralentie forme un de ces bassins d'eau profonde que l'on nomme des gours. Ce lieu exerce sur les adolescents du pays une attraction irrésistible ainsi que, par ricochet, sur les enfants qui les voient s'y rendre. Le narrateur se remémore l'une des expéditions qu'en compagnie d'un camarade complice il lui arrivait d'entreprendre en direction du Gour des Abeilles, sollicité autant peut-être par le nom subtilement évocateur de ce lieu pour lui interdit que par le spectacle qu'il s'attendait à y découvrir. Cette lente remontée de la rivière, évoquée avec l'acuité extrême que l'angoisse du désir confère aux sens, devient une véritable quête, modèle de toute errance, de toute intrigue, de toute aventure. La chair peut se faire légende une fois qu'elle est filtrée par la mémoire. Le narrateur de cette enfance passée entre ciel et montagne garde en lui, intacts, enrichis par l'expérience de la vie, ses rêves et ses désirs. Et si le Gour des Abeilles se révèle, comme il se doit, un leurre, la vision à laquelle le cheminement vers lui donne lieu sur l'eau et les rochers, sur les feuillages et le silence, sur les insectes et la lumière, les jeunes filles imaginées au milieu des éclaboussures du courant, les jeunes hommes aux beautés graciles et lumineuses surpris dans l'écartement des buissons permettent à l'écrivain de nous donner aujourd'hui une de ses oeuvres les plus méditatives et les plus enchantées.

10/1985

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Histoire internationale

La guerre froide

1945. La guerre est finie. Un nouvel affrontement, d'une nature et d'une ampleur inédites, commence. George Orwell lui donnera un nom : la guerre froide. De 1947 à la chute du mur de Berlin (1989) puis de l'Union soviétique (1991), le monde va vivre sous cette menace. John Lewis Gaddis en livre une synthèse magistrale. Sur le fondement d'archives qui n'avaient jusqu'alors jamais été ouvertes, il fait revivre tous les épisodes majeurs de cette époque qui, plus que toute autre, a façonné la nôtre : blocus de Berlin, course aux armements nucléaires, guerre de Corée, crise de Suez, répression de l'insurrection hongroise, construction du mur de Berlin, crise de Cuba, écrasement du Printemps de Prague, crise des euromissiles... Gaddis décrypte, recueillant bon nombre de témoignages et fouillant les notes et Mémoires, la personnalité des acteurs : Churchill, Roosevelt, Staline, Truman, Brejnev, Nixon, Castro, Che Guevara, Kennedy, Reagan, Khrouchtchev, Jean-Paul II, Thatcher, Walesa, Bush, Gorbatchev... Gaddis raconte le comment et le pourquoi : pourquoi les Etats-Unis et l'Union soviétique se retrouvèrent dans une impasse mortelle ; comment nous sommes passés très près de l'apocalypse nucléaire ; ce que les dirigeants avaient à l'esprit, de Staline à Mao Zedong, de Reagan à Gorbatchev ; comment des agents secrets agirent dans l'ombre et comment des vacanciers d'Allemagne de l'Est firent tomber les premières pierres du mur de Berlin... C'est une histoire de situations de crise et de subterfuges, de négociations et de mensonges, de tyrans et de lutte pour le pouvoir - et d'hommes ordinaires qui changent le cours de l'Histoire.

03/2019

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Histoire internationale

La Revue russe N° 55/2020 : "Russie : limites et frontières". Cinquièmes Doctoriales de l'AFR

Avant-propos, par Régis Gayraud Introduction, par Galina Subbotina 1. The Cossacks (1928) de George W. Hill et Clarence Brown : de la conquête de l’Ouest à la conquête du Caucase, par Amine Afellous 2. Le conte littéraire russe à l’époque romantique : limites et frontières d’un genre, par Simon Albertino 3. Quand l’univers fantastique s’échappe du livre : les nouvelles frontières dans la littérature fantastique russe contemporaine, par Marie Bonin 4. À la frontière de l’humain : l’animalité dans la prose des écrivains russes à l’aube du XXe siècle, par Alena Chumak 5. La "Russie civilisée" contre la "nation des esclaves" : mythologies élitistes et construction de frontières sociales-morales dans la Russie du début du XXIè siècle, par Sergei Fediunin 6. Le Héron à Chaillot : une traversée des frontières illustrative des rapports féconds entre Antoine Vitez et la Russie, par Sonia Gavory 7. La Limite de l’oubli de Sergueï Lebedev : une traversée du Styx, par Julie Gerber 8. Le livre comme frontière : entre espace littéraire et espace artistique. Sur l’exemple du poème Le Démon de Mikhaïl Lermontov illustré par Mikhaïl Vroubel, 1917-1927, par Anastasia Kozyreva 9. Le shtetl comme interface dans Huit récits sur l’enfance de Julius Margolin, par Lana Kupiec 10. Le Caucase dans le ballet de Charles-Louis Didelot : frontières d’une œuvre, par Tatiana Nikitina 11. Le mouvement des femmes de Léningrad (1979-1982) : un phénomène qui dépasse les frontières, par Anna Sidorevich 12. Les espaces de la douleur comme lieux d’emprisonnement du corps féminin dans la prose féminine russe de la fin du XXe siècle, par Kateryna Tarasiuk

01/2021

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Montagne

Les soldats de l'Everest. Mallory, la Grande Guerre et la conquête de l'Himalaya

Le 6 juin 1924, 7 000 m d'altitude : deux hommes quittent, leur camp perché sur une vire de glace. Objectif : le sommet de l'Everest, encore jamais gravi. On ne les reverra jamais vivants. Avec George Mallory, âgé de 37 ans, le monde perd le meilleur alpiniste britannique de sa génération. Qui sont ces hommes qui, quelques années après la Première Guerre mondiale, sont partis au coeur de l'Himalaya, dont il n'existe même pas de cartes ? C'est ce que nous raconte Wade Davis, qui nous emmène de l'Angleterre aux Indes, des tranchées de 14-18 aux confins encore inexplorés du Tibet, des sables ensanglantés d'Irak et de Gallipoli aux sommets immaculés de l'Himalaya. Intrigues diplomatiques entre la Grande-Bretagne et la Russie tsariste et bolchevique, négociations secrètes entre le Raj indien et le dalaï-lama : l'aventure de l'Everest ne fut pas qu'un haut fait de l'alpinisme ; après une victoire militaire qui laissait les vainqueurs aussi exsangues que les vaincus, elle représenta, pour les rares soldats revenus vivants mais à jamais meurtris, et pour un pays qui avait perdu toute foi en lui-même, un symbole puissant d'espoir et de rédemption nationale. Grâce à Wade Davis, nous découvrons les hommes remarquables qui ont mené cette aventure à bien, anciens soldats pour la plupart, géographes, médecins, explorateurs, naturalistes et alpinistes. Ils ont parcouru à pied, à dos de mule et de cheval des milliers de kilomètres dans un territoire jamais exploré ni cartographié, affrontant les chaleurs de l'Inde et les rigueurs glacées du Tibet, l'oeil fixé sur un nouveau Graal : le sommet de l'Everest.

02/2016

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Littérature française (poches)

Fils de Berbères

"Tout mon être était d'Afrique du Nord, berceau historique des tribus berbères. C'est à quarante-cinq ans passés que j'ai pris la pleine conscience de cette lointaine appartenance. Il était temps d'amorcer un rapprochement, de partir à la découverte, de comprendre pour mieux aimer. Mais avant d'entreprendre le voyage, j'ai voulu récapituler ce que je savais. J'ai remonté le fil de mon existence pour repérer ce que je n'avais pas vu, pas saisi, de ce monde berbère qui m'avait fait signe sans que je lui réponde. La mémoire offre de beaux voyages, surtout quand on chevauche des mots." C'est effectivement à un "beau voyage" que nous convie Eric Fottorino, une quête infiniment personnelle qui devient passionnante découverte : une région, une histoire, des traditions millénaires, une langue, un peuple, des peuples car, comme s'en amuse l'historien Gabriel Camps, il est finalement plus facile de citer les pays d'où ne viennent pas les Berbères, tant leurs origines sont partout, ou presque, du Nil à l'Afrique noire, de l'Inde aux contrées nordiques... De Ouarzazate à Fès, en passant par les gorges du Thodra, la vallée du Dadès et les dunes de Merzouga, Eric Fottorino raconte les Berbères, juifs et arabes, femmes façonnant l'argile et hommes cultivant la terre, artisans et commerçants, opposants politiques et cinéastes engagés... Il prolonge aussi la quête des origines qui est la sienne et qu'il a racontée dans ses deux ouvrages L'homme qui m'aimait tout bas et Questions à mon père, en allant vers la Tunisie de son père adoptif et le Maroc de son père naturel.

07/2014

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Beaux arts

Eugène Delacroix. Ecrivain, témoin de son temps, écrits choisis

Peintre majeur du XIXe siècle, Eugène Delacroix a hésité entre une carrière d'homme de lettres et de peintre. Fervent épistolier, diariste, critique d'art, voire romancier et poète dans sa jeunesse, Delacroix a écrit toute sa vie. Rassemblant un choix inédit de lettres, d'extraits du Journal, de textes théoriques et de manuscrits littéraires, le volume offre aux lecteurs, en s'appuyant sur des travaux récents, une approche renouvelée de l'artiste. Nous suivons ainsi ses réflexions, ses doutes, comme son ambition quant à son travail. Delacroix fut également un homme profondément ancré dans son époque, témoin attentif de la création artistique - en témoignent ses impressions à la découverte du théâtre de Shakespeare, sa passion pour Lord Byron ou son aversion pour les créations de Giuseppe Verdi -, mais aussi sensible aux correspondances entre les arts, fidèle à l'idéal qu'il portait en lui. Classés en six chapitres chronologiques, les textes de cet ouvrage font alterner des extraits du Journal, de nombreuses lettres écrites par ce correspondant prolixe - avec George Sand, Charles Baudelaire, Théophile Gautier ou avec ses amis de jeunesse auxquels il demeura fidèle -, publiées chacune dans son entier, ainsi que des manuscrits préparatoires aux articles que le peintre fit paraître, notamment dans la Revue des deux-mondes, dont il fut un collaborateur régulier. Chaque chapitre s'ouvre par une courte introduction ; les textes font l'objet de quelques lignes en préambule, permettant de replacer les écrits dans leur contexte. Cet ouvrage permet à un large public de découvrir un Delacroix écrivain, encore méconnu, et de comprendre quelques secrets de sa création artistique. Il offre également de percevoir la richesse et la diversité créatrice du XIXe siècle.

03/2014

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Histoire de France

Le mur de Lisa Pomnenka

" Le corbeau, dont les aides-cuisiniers s'occupaient comme d'un animal de compagnie, était le seul oiseau du camp. Les merles, les étourneaux et même les vulgaires moineaux mouraient sur la clôture électrique et le ciel au-dessus des blocks était vide, désert. Il est étrange et anormal de vivre dans un monde sans oiseaux et Lisa Pomnenka peignait leurs ombres ailées dans son ciel. Elle les peignait aussi à la cime des bouleaux. Les oiseaux aux gorges bleues, jaunes et rouges étaient perchés là et les enfants les montraient du doigt en apprenant leur nom", Otto B Kraus. "Le Mur de Lisa Pomnenka transpose en fiction une histoire dont l'auteur fut le témoin et l'acteur : celle d'un groupe d'enfants et de jeunes adultes juifs qui, envoyés de Theresienstadt dans le "camp des familles" de Birkenau en décembre 1943, vécurent six mois dans le "block des enfants". Là, au coeur du leurre qu'était ce camp-vitrine, une activité culturelle se poursuivit en dépit de la perspective de la mort, que les enfants avaient comprise. Ce roman raconte les efforts des éducateurs pour les en protéger, et se protéger eux-mêmes. Au-delà de leurs projections sionistes ou marxistes, et d'une révolte avortée, il raconte la survie de l'espoir quelle que fût "sa couleur ou sa forme": il dit qu'une foi étrange dans le présent, aidée des forces de l'art et de l'humour, fit parfois de cette "communauté forcée" une espèce de famille, et cherche la parole poétique dans l'enfance la plus altérée", Catherine Coquio.

03/2013

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Anglais apprentissage

Le bouquin de l'humour. Suivi de Sky my husband ! Ciel mon mari !

"Ne nous prenons pas au sérieux, il n'y aura aucun survivant", disait Alphonse Allais. Cette formule pourrait résumer l'esprit de ce livre, foisonnant de mots d'esprit et autres joyeusetés, comme la philosophie de son auteur qui a fait de l'humour un art de vivre. Conçu de manière thématique, ce volume démontre qu'aucun sujet ne résiste au plaisir d'en rire, aussi bien l'âge, les moeurs, la famille, l'amour, la gastronomie que la maladie et même la mort. "Marx est mort. Dieu est mort. Et moi-même je ne me sens pas très bien", ironisa ainsi, en parodiant Mark Twain, Woody Allen, qui occupe une place de choix dans cette anthologie. Un florilège qui offre au lecteur une grande variété de styles et de formes, du roman au théâtre, du poème à la saillie et au simple calembour. Autant de domaines où se sont exprimés la verve satirique, le goût et le sens de l'absurde de Tristan Bernard, Sacha Guitry, Jules Renard, Roland Dubillard ou Raymond Devos. Mais c'est dans le monde anglo-saxon, avec George Bernard Shaw, Jerome K. Jerome, les Marx Brothers ou Winston Churchill que l'humour s'est imposé, de façon naturelle et éclatante, comme un mode de pensée à part entière. "Si les Anglais peuvent survivre à leur cuisine, ils peuvent survivre à tout", écrivait l'Irlandais Bernard Shaw. Jean-Loup Chiflet rend hommage au nonsense anglo-saxon à travers Sky My Husband, l'un de ses plus grands succès, ici réédité après avoir été salué comme un modèle du genre.

11/2015

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Littérature française

La compagnie des voyants. Ces grands romans qui nous éclairent

On trouve tout dans la littérature. Parce que les grands romanciers ont la lucidité des " voyants " , comme le disait Rimbaud des poètes, la lecture de leurs romans aide à comprendre le monde. Rien de mieux que La Tâche de Philip Roth pour traquer la montée du moralisme dans nos sociétés, La ferme des animaux de George Orwell pour saisir les dynamiques dévorantes de l'extrémisme, Meursault contre-enquête de Kamel Daoud pour traquer les catéchismes idéologiques, Sa majesté des mouches de William Golding pour décoder le populisme, Beloved de Toni Morrison pour interroger nos réécritures du passé, Le Hussard sur le toit de Jean Giono pour déchiffrer nos épidémies de la peur ou les Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar pour ne plus jamais penser que la culture et notamment les livres ne seraient pas essentiels. Cet essai riche et éclairant nous fait plonger dans près de vingt-cinq romans incontournables, des textes aussi merveilleux que L'Iliade et l'Odyssée d'Homère, Lady L. de Gary, Germinal de Zola, Ulysse de Joyce, Moby-Dick de Melville, Robinson Crusoé de Defoe ou La chute de Camus. Parce que ces grands livres offrent des clés insoupçonnées, ils deviennent autant de compagnons de route pour mieux lire notre époque. Gourmand et passionné, Mathieu Laine nous convie ainsi dans les invariants de la nature humaine que seule la littérature permet de percevoir avec autant de finesse. Alors qu'on lit de moins en moins, ce livre donne terriblement envie de lire et de relire. Pour nous distraire mais aussi pour aiguiser notre esprit critique et nous garder des idées fausses. " Lisez pour vivre " , disait Flaubert. Sans roman, la vie est impossible !

01/2023

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Thèmes picturaux

New York des peintres et des écrivains

New York est un "pays à lui seul" , une "ville monde" qui ne dort jamais. Véritable Terre promise pour des millions de migrants, symbole arrogant du monde libre et du capitalisme, capitale mondiale de l'art, elle est toutes ces villes à la fois. Ses gratte-ciel de verre et d'acier, ses quartiers légendaires de Brooklyn, Manhattan et Harlem, sa statue de La Liberté éclairant le monde ont forgé le mythe de l'American dream et n'ont cessé de nourrir l'imaginaire et la créativité des plus grands artistes. De John Dos Passos à Paul Morand, d'Edith Wharton à Henry James, New York se prête à toutes les formes d'écriture. Et bien d'autres encore, comme Walt Whitman, Francis Scott Fitzgerald, Arthur Miller, Tom Wolfe ou Paul Auster, ont rêvé et fantasmé cette cité, en ont fait le théâtre de leurs explorations les plus intimes. Mais si New York a acquis le statut de mythe littéraire, cette ville est aussi celle des peintres, de George Bellows et Colin Campbell Cooper à Joan Sloan, Childe Hassam et Edward Hopper, qui ont su chacun en sublimer l'architecture, la lumière et l'atmosphère. Cette anthologie illustrée puise dans la littérature et la peinture, du XVIIe siècle à nos jours, pour mettre en valeur toute la beauté de New York, depuis ses origines de petit village néerlandais jusqu'à son statut de "capitale du monde" . Ce dialogue entre citations choisies et tableaux célèbres révèle un New York tantôt flamboyant et prestigieux, tantôt mystérieux et poétique, dans une variation ininterrompue d'atmosphères et d'émotions.

11/2022

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Théâtre - Pièces

Tout Molière

Molière n'est pas seulement le plus grand dramaturge français, il fut l'homme-théâtre par excellence : comédien pour commencer, puis metteur en scène, puis directeur de troupe et enfin dramaturge. Ce cas est unique dans l'histoire de la littérature française. Le théâtre de Molière est le seul dans le patrimoine français dont chaque représentation ait constitué un événement à part entière. Le comédien chef de troupe étant devenu rapidement le dramaturge favori de Louis XIV, plusieurs de ses pièces - surtout les grandes comédies-ballets ? seront créées lors des fêtes royales : Les Fâcheux, représentés lors de la fête que Fouquet donna en son château de Vaux : La Princesse d'Elide à Versailles lors des Plaisirs de l'Ile enchantée ; George Dandin, lors du Grand divertissement royal de Versailles ; Le Bourgeois gentilhomme à Chambord... Les coulisses de ces " premières " fourmillent d'anecdotes savoureuses et leurs présentations à la cour et à la ville sont jalonnées de scandales : mondain pour Les Précieuses ridicules ; " féministe " pour L'Ecole des femmes ; de l'impiété pour Tartuffe ; du libertinage pour Dom Juan... Ceci n'est pas une simple édition des oeuvres complètes. On y trouve les écrits complets de Molière, bien sûr, mais aussi des notices accompagnant chacun d'entre eux, conçus comme autant d'épisodes d'un véritable feuilleton. A travers la saga de la troupe (la plus importante de l'histoire de France), on y raconte la vie du dramaturge, ses relations avec le Roi Soleil et on y brosse un tableau du théâtre à cette époque fertile en créations de génie. Tout Molière en somme, dans ce volume d'une ampleur et d'une richesse sans équivalent.

11/2022