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Extraits

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Animaux, nature

Les éléphants. Admiration, fascination, fétichisme, culte

Dans le recueil "Corps du roi", Pierre Michon intitule l'un de ses textes " L'éléphant " dans lequel il évoque son admiration pour William Faulkner. Une photo célèbre de l'écrivain américain sert de préambule à cet exercice d'admiration. En regardant cette photo, Pierre Michon se demande ce que Faulkner a vu et que sous ses yeux il regarde toujours. Il appelle ce qu'il voit : éléphants. Les éléphants sont ces écrivains tellement immenses qu'ils écrasent quiconque a la prétention d'écrire à son tour. Pour Faulkner, écrit Michon, cet éléphant est indéniablement Shakespeare. Michael Larivière s'intéresse ici à ces éléphants qui désespèrent qui les contemple, intimident et parfois paralysent même les meilleurs parmi ceux qui viennent à leur suite. Chacun confronte son ambition à ses modèles, s'explique avec de grandes figures transférentielles et, souvent découragé, finit par se dire qu'il n'est pas de la famille. Mais il n'y a pas que les " grands écrivains " qui comptent parmi les éléphants qui nous écrasent. Il y a d'abord - il peut y avoir - les parents, éventuellement suivis de quelques maîtres, quelquefois des amis, et diverses autres figures qui d'abord nous fascinent, nous impressionnent de mille manières, et parfois finissent par nous décevoir et choir. L'admiration c'est tantôt exaltant, tantôt accablant et c'est à cette réflexion que le psychanalyste Michael Larivière se consacre dans cet essai, où sont évoqués ses parents, le milieu psychanalytique, quelques collègues mais aussi l'éléphant qu'a été Jacques Lacan.

04/2019

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Critique littéraire

Mélancolies. De l'Antiquité au XXe siècle

Premier paradoxe : la mélancolie, telle que l'Occident l'a conçue, est à la fois redoutable et féconde, folle et géniale, inhibitrice et généreuse. Cette ambivalence, qui la distingue de la simple tristesse comme de nos actuelles dépressions, lui confère un statut très particulier. Maladie peut-être, mais maladie culturelle, elle nourrit la créativité, elle est " le seul sentiment qui pense ". Second paradoxe : si diversement qu'elle se manifeste, et si différentes que paraissent les théories médicales, théologiques ou philosophiques qui tentent d'en rendre compte, il y a une unité et une permanence de la mélancolie. Obstinément, sa longue histoire rappelle que l'homme n'est homme qu'en vertu d'une altération qui le travaille au plus intime. Aussi la présente anthologie commence-t-elle par donner la parole à de grands plaintifs : dans une première section, c'est la mélancolie qui parle, par la voix d'auteurs aussi différents que Sappho et Michel-Ange, Pétrarque et Shakespeare, Chateaubriand et Dostoïevski, Baudelaire et Sartre. La deuxième section met en place, dans une perspective cette fois théorique, les principaux modèles suivant lesquels la mélancolie a été pensée dans notre histoire: il s'agit de dégager, depuis le modèle humoral antique jusqu'au texte fondateur de Freud, les articulations majeures et les ruptures significatives. La dernière section, où sont passés en revue quelques grands thèmes (d'" Acédie " à " Vanité "), se place comme les précédentes sous l'invocation de Rilke : " Un monde naquit de la plainte, un monde où tout fut recrée. "

10/2005

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Romans historiques

Histoire de Charles XII

L'Histoire de Charles XII est celle d'un roi guerrier et du chef d'un grand pays du Nord. A la fin du XVIIe siècle la Suède s'étendait en Carélie, en Poméranie aux duchés de Brême et de Verden. Quand notre auteur écrit, vivent en Suède des personnages qui pourraient lui paraître étranges, en tout cas étrangers à ce que lui offraient les manoirs du Devon, les salons de Paris, voire la cour de Versailles, tel Swedenborg, mécanicien très savant et théosophe, un mystique qui sera à la fois historien et " philosophe ". Le jeune roi était bien jeune et son redoutable voisin le tsar Pierre, bien puissant, bien assez en tout cas pour tenter de mettre la main sur tout l'Orient de la mer Baltique et, signant une entente avec le roi de Pologne, tenter d'enlever à la Suède " tous ces pays qui sont entre le golfe de Finlande, la mer Baltique, la Pologne et la Moscovie... " Imaginer Voltaire la plume levée, une carte à ses côtés, attablé devant une croisée ouvrant sur la campagne verte et laissant vaguer son esprit vers le Golfe de Finlande, le Danemark, entités incertaines et cependant assurées par le dessin du cartographe et la littérature de Shakespeare. Tout est de cette même veine, l'amour du mot bizarre, du lieu étranger par excellence, la recherche intriguée, la penne parcourt le dessin d'îles inconnues et froides, les champs de batailles, les marches forcées sont calculées du bout encré de la plume : le plaisir.

03/2002

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Théâtre

La malscène

Ce livre est un livre de colère. On nous casse le théâtre. On nous casse l'opéra. La mise en scène est devenue totalitaire et le metteur en scène un dictateur. Ses fantasmes (comme tout dictateur, il en est bourré) ont le devoir de s'imposer à tous ceux qui regardent comme à ceux qui jouent, mais plus particulièrement à l'œuvre. Pourquoi ? La faute à qui ? Faut-il à tout prix transformer l'œuvre pour lui faire dire ce qu'on veut ? A-t-on le droit d'ajouter deux scènes à Roméo et Juliette pour que Shakespeare ait (enfin !) un message politique à transmettre ? D'ajouter du sang, de l'urine, du viol et du massacre à Marivaux pour démontrer qu'il est le précurseur de Sade ? Faut-il déguiser les personnages, les habiller en complet-veston ou en sacs-poubelle pour que nous comprenions que l'œuvre nous concerne ? Le Paradoxe du comédien de Diderot est-il toujours vrai ? Faut-il y ajouter un Paradoxe du spectateur ? Et un Paradoxe du musicien, puisque, à mesure que le temps passe, les musiciens restituent avec de plus en plus de fidélité les chefs-d'œuvre de l'opéra, exactement au moment où les metteurs en scène s'acharnent à les défigurer. Mais depuis peu, le public se révolte, à l'opéra surtout. On ovationne les musiciens, on siffle les malfaisants qui polluent la scène à coups de millions d'euros. Vont-ils comprendre ? Pas sûr. Alors il faut gueuler plus fort. Le public a toujours raison.

10/2005

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Critique littéraire

Pasternak

Auteur majeur de la littérature russe contemporaine, poète, traducteur et romancier, Boris Pasternak, né à Moscou en 1890 et mort en 1960, eut un destin extraordinaire. Sa vie fut traversée par les bouleversements de l'Histoire et par des engagements passionnés et contradictoires qu'Henri Troyat a voulu retracer. Tolstoï, Scriabine et Rilke sont quelques-uns des artistes que fréquentent ses parents (son père est peintre, sa mère pianiste). Après avoir renoncé à la musique puis à la philosophie, Pasternak découvre qu'il veut se consacrer à l'écriture. En 1914, son premier recueil de poésie, Un jumeau dans les nuages, révèle d'emblée l'originalité de son talent. En 1922, le recueil Ma sœur la vie assure à Boris Pasternak une vraie notoriété ; son art paraît avoir atteint sa maturité. Cependant la révolution le bouleverse, il pense qu'elle est l'ultime espoir de l'humanité contemporaine. Cette conviction s'exprime dans plusieurs poèmes épiques. Au cours des années trente, il est avant tout le traducteur de poètes tels que Goethe, Shakespeare, Shelley, Keats et Verlaine. En 1945, Pasternak commence à écrire Le Docteur Jivago. Ce roman fut longtemps interdit en Union soviétique, et parut d'abord en Italie en 1957, un avant que le Nobel soit attribué à son auteur. On contraignit alors Pasternak à renoncer à ce prix. Il mourut quelques mois plus tard. Avec cette biographie, Henri Troyat a restitué, au-delà de l'image convenue, la vision du monde d'un très grand écrivain.

11/2006

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Critique littéraire

Littérature et fantôme

Dans Littérature et fantôme, Javier Marías nous ouvre les portes de sa bibliothèque et de son atelier littéraire. Il commente avec intelligence et humour les vies et les oeuvres de ses auteurs préférés - Joyce, Faulkner, Shakespeare, Nabokov ou Flaubert - mais il nous parle également d'autres passions plus secrètes - Quiroga, Stevenson, Cervantès ou Melville. Chaque essai est une lecture novatrice et très personnelle par laquelle Marías illumine un aspect peu ou mal connu de l'auteur ou de l'oeuvre qui l'intéresse. La fascination de Flaubert pour la bêtise humaine (et son culte presque religieux de l'intelligence), la destinée tragique de Quiroga et de sa famille, ou bien la folie chez Faulkner, sont autant de thèmes qui retiennent son attention et qui de ce fait nous invitent à lire ou à relire Marías sous une autre lumière : celle qui projette sur son oeuvre l'ombre de ces géants. Mais le romancier espagnol est aussi un formidable chroniqueur et un observateur attentif et amusé de la vie contemporaine. A côté des essais et de brillants exercices de critique littéraire, nous retrouvons aussi d'autres textes, plus proches de la chronique ou de l'article, comme les trois petits bijoux qui composent la "Suite Anglaise" au début du recueil. Ils sont, tout simplement, un bonheur de lecture. Ce délicieux petit livre permet ainsi de découvrir les autres visages du romancier espagnol, mais, également, l'alchimie secrète qui a présidé à la composition de chef-d'oeuvres tels que le Roman d'Oxford, Un coeur si blanc ou, plus récemment, Ton visage demain.

01/2010

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Littérature française

Moines et chevaliers

Dans la ville de Turin se croisent des jeunes gens d'horizons très différents, mais qui vont se trouver liés par une série de hasards apparents, autour de deux crimes : le meurtre d'une petite fille de trois ans, d'origine modeste, et l'enlèvement d'un banquier. Virgilio, étudiant en lettres, se distingue de la plupart de ses contemporains par la richesse de sa vie spirituelle ; son ami et condisciple Luciano est, lui, en quête d'un idéal qu'il a du mal à discerner ; une longue histoire familiale pèse sur Orlando, l'aristocrate ; Erminia, jeune paysanne devenue ouvrière, ne trouve sa place nulle part ; Norberto, issu de la bourgeoisie, pense s'en libérer en organisant un enlèvement comme au temps des Brigades rouges... A travers ces parcours erratiques, Eugène Green campe une civilisation qui glorifie la liberté individuelle, mais nie l'idée d'un destin ou d'une forme d'existence propre à chaque être - comme jadis celle des moines et des chevaliers. Eugène Green est cinéaste, écrivain et dramaturge. Il a réalisé de nombreux films, parmi lesquels : Le Pont des Arts (2004) ; La Sapienza (2014) ou Le Fils de Joseph (2016). Il a publié des romans et, chez Desclée de Brouwer, un recueil de contes : La Rue des canettes (2003) et trois essais : La Parole baroque (2001), Présences. Essai sur la Nature du cinéma (2003) et Shakespeare ou la lumière des ombres (2018). Il vient de recevoir le Prix du Premier recueil de nouvelles 2019 de la SDGL pour Les Interstices du temps, publié aux Editions du Rocher.

01/2020

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Littérature française

Je reste roi de mes chagrins

Le roman ressemble au théâtre puisqu'ils sont tous les deux pareils à la vie. Le monde entier est une scène, dit Shakespeare, et nous y sommes tous des acteurs. Depuis la nuit des temps, tous les soirs, les mêmes fables se répètent pour le plaisir du public. A tour de rôle, on reconnaît la sienne en n'importe laquelle des histoires qui se jouent sous nos yeux. La morale, amère, en est toujours la même : dépossédé enfin de tout ce qui fut à lui, chacun, au bout du compte, règne seulement sur les chagrins qui lui restent et dont il ne garde que le souvenir, dont il ne conserve que le secret. Mais lorsque les acteurs, sous les sifflets ou sous les applaudissements, se préparent à regagner leurs loges, une image persiste que tout homme peut peindre, s'il le souhaite, lui donnant par exemple l'apparence de cet étang où, parmi les fantômes qui flottent à la surface, il aperçoit les flèches de feu de quelques poissons d'or brillant dans la lumière qui baisse. Les trois coups retentissent. Le silence se fait dans la salle. Le rideau se lève. La scène se situe en Angleterre. L'action se déroule vers le milieu du vieux XXe siècle. Un homme, le plus célèbre des Premiers ministres du Royaume-Uni, pose pour un autre qui le peint. On n'en dira pas plus pour l'instant. Drame ou comédie, le spectacle peut maintenant commencer, qui raconte à chacun le récit de ce qui fit sa vie.

08/2019

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Histoire internationale

Le prince, le despote, le tyran : figures du souverain en Europe, de la renaissance aux Lumières

Ce volume veut revisiter et tenter de saisir la complexité de la figure du souverain en Europe à l'époque moderne en confrontant plusieurs approches disciplinaires. Née dans un contexte de profondes mutations politico-religieuses engendrées notamment par la naissance de monarchies territoriales centralisées et autonomes, par la Réforme protestante et par les guerres de religion, la notion de souveraineté est à la fois le lieu d'innovations juridiques et philosophiques et le lieu de nombreuses tensions. Au moment même où la doctrine de la souveraineté prend son essor, les figures-types du bon prince, du despote et du tyran, héritées de l'Antiquité et du Moyen Age, ressurgissent en effet avec une nouvelle acuité. Devant les dangers qui peuvent naître de la rencontre entre une puissance souveraine et une volonté humaine déréglée par les passions, les écrits philosophiques, politiques et littéraires témoignent tous de la nécessité à la fois de remettre en jeu et de réinterpréter ces trois modèles de gouvernants pour tenter de limiter ou de réguler le pouvoir absolu du monarque. Par ailleurs, la réalité du règne des reines vient confronter la théorie de la souveraineté avec la représentation des sexes chez des penseurs majoritairement attachés au système patriarcal. C'est donc à un difficile exercice d'équilibre et d'adaptation que s'adonnent Bodin, Buchanan, Shakespeare, Samuel Daniel, Hobbes ou encore Montesquieu, durant cette période clé. L'image qu'ils nous donnent du souverain n'est ni cohérente ni stable, mais fissurée par les contradictions.

03/2019

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Critique littéraire

Petit manuel de littérature d'outre-tombe. Anthologie des tables tournantes

Ecrivains, n'ayez plus peur de mourir ! Nos meilleurs médiums sauront vous tirer les vers du nez (pour les poètes) ou vous aider à achever un roman brutalement interrompu par la mort. La production littéraire des tables tournantes, abondante dans la seconde moitié du XIXe siècle (l'âge d'or du spiritisme) et la première du XXe, est totalement passée inaperçue des spécialistes de la littérature. Cette injustice est aujourd'hui réparée grâce à ce manuel qui séduira l'enseignant à court de sujets de dissertation, et l'étudiant en mal de citations inédites. Qu'on en juge : Voltaire renie de sa tombe les combats menés durant sa vie ! Victor Hugo fait virevolter les guéridons en expert : Eschyle, Anacréon, Socrate, ou encore Shakespeare sont conviés parle maître en exil pour y écrire des œuvres... typiquement hugoliennes ! De Musset, ces quelques vers - " Me voici revenu. Pourtant j'avais, Madame/Juré sur mes grands dieux de ne jamais rimer. C'est un triste métier que de faire imprimer/Les œuvres d'un auteur réduit à l'état d'âme " - écrits en 1865, soit huit ans après la mort du poète, témoignent de son sens aigu de la situation. Oscar Wilde, lui, semble regretter sa vie terrestre : " La mort est la plus ennuyeuse expérience de la vie, si l'on excepte le mariage et les dîners avec un maître d'école. " Quant à Mark Twain, il profite de ses loisirs éternels pour écrire un nouveau roman, Jap Herron, qu'il dictera à la médium Lola V. Hays.

03/2008

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Philosophie

L'amour et l'amitié

Ce grand livre posthume d'Allan Bloom part d'un constat anxieux : le lien humain se défait. Non par l'effet de quelque fatalité extérieure, mais simplement parce que nous le voulons ainsi : nous nous voulons de plus en plus des "individus libres et authentiques" , eh bien, nous avons ce que vous voulons, nous avons, au lieu de l'amour ou de l'amitié, des "relations sexuelles" ou des "relations amicales" . Alors le projet d'Allan Bloom est de retrouver la complexité, les triomphes et les échecs - bref, la vérité - du lien humain, amoureux et amical. Comment ? En lui redonnant la parole, par une exploration merveilleusement ample et libre des grandes oeuvres de notre culture, où l'amour et l'amitié ont trouvé leurs expressions les plus splendides, les plus convaincantes - ou les plus troublantes. Rousseau, Shakespeare et Platon sont les trois grandes étapes de cette redécouverte où il nous est finalement montré comment, et en quel sens, la recherche commune et l'amour de la "sagesse" peuvent constituer la plus haute possibilité de l'âme et former le lien humain le plus fort parce que le plus véridique. C'est peu de dire que l'auteur porte légèrement sa science. Il se meut avec autorité et agilité dans l'immense étendue de notre empire intérieur. "C'est un assez beau roman que celui de la nature humaine" , écrit quelque part Rousseau. C'est ce roman-là que nous propose Allan Bloom, et il est plus profondément intéressant et émouvant qu'aucun roman d'amour.

09/2018

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Théâtre

RABELAIS

Rabelais a toujours été pour moi un objet de prédilection. Je retrouve en lui la présence de l'Ancêtre. Cela dépasse l'admiration. Est-ce atavisme paysan ? Peut-être. Je me sens biologiquement tellement français ! Or personne ne l'est plus que lui : défauts et qualités, faiblesse et génie. C'est pourquoi sans doute depuis quatre siècles l'honnête homme, «ce faible idéal, toujours si populaire dans la moyenne sagesse française» (Michelet), s'ingénie sinon à le tuer, du moins à le cacher comme un monstre un peu gênant pour la famille. Dans la pleine terre de Rabelais, il y a cette immense inspiration, cette totale liberté, cette délirante imagination, cette colossale effervescence. Ce qui me tentait surtout, c'était de servir la «théâtralité» de ce grand auteur qui composa les situations et ses dialogues pour ainsi dire à "l'état brut". Cependant pour rester fidèle à Rabelais et en donner un portrait qui ait des chances de lui ressembler, il fallait que l'entreprise fût folle. Il fallait le prendre dans sa totalité. Il fallait extraire un spectacle de ses cinq livres, de ses lettres, de ses pronostications : de son ouvre en entier. Rabelais est né soixante-dix ans avant Shakespeare. Son oeuvre, quand on l'approfondit, est savamment construite. Nous espérons que le «jeu dramatique» que nous en avons tiré fera penser à Molière, La Fontaine, Alfred Jarry, Aristophane, Kafka, à la Renaissance, au Cirque de tous les temps et ... à notre Epoque.» Jean-Louis Barrault.

11/1969

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Critique littéraire

Les Ethiopiques : Théagène et Chariclée. Tome 1, livres 1-3, Edition bilingue français-grec ancien

Les amours de romans grecs sont traditionnellement contrariées, et Les Ethiopiques n'échappent pas à cette règle. L'histoire, aussi haletante que rocambolesque, relate en mille et un détour les séparations et les retrouvailles de la belle Chariclée, fille du roi d'Ethiopie et prêtresse d'Apollon, et de Théagène, noble Thessalien. Rebondissements et mésaventures les mènent de Delphes à Méroé en passant par les bouches du Nil. Face à cette surabondance de péripéties, les informations concernant l'auteur sont des plus pauvres. Natif d'Emèse en Syrie Phénicie, il aurait appartenu à une famille attachée au culte du soleil et aurait probablement vécu au IIIème siècle de notre ère. Etait-il païen ? Chrétien ? L'Histoire ecclésiastique de Socrate nous fait part d'un Héliodore évêque qui serait à l'origine du célibat des prêtres, cependant rien ne permet d'identifier l'homme de lettre et l'homme d'église. L'audace et le talent de l'écrivain ne sont pas à mettre en doute : le début in medias res, l'intensité dramatique et la puissance pathétique font des Ethiopiques l'un des romans grecs les plus réussis. Notre édition rassemble en 3 volumes les X livres des Ethiopiques. L'Introduction et la préface du traducteur font le point sur les débats relatifs à l'identité de l'auteur ainsi que sur l'histoire, complexe, de ce texte riche en variante. Une analyse de la fortune des Ethiopiques qui fascinèrent, entre autres, Cervantès, Racine et Shakespeare, est proposée au lecteur. Des notes accompagnent et éclairent la lecture.

01/1960

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Essais

Etudes kleiniennes. Tome 3, Hamlet

"Dans OEdipe, la fantaisie de souhait sous-jacente de l'enfant est amenée à la lumière et réalisée comme dans le rêve ; dans Hamlet elle demeure refoulée, et nous n'apprenons son existence, tout comme ce qui se passe dans une névrose, que par les effets d'inhibition émanant d'elle." Comme habituellement, Freud, le fondateur de la psychanalyse ouvre une voie de compréhension inestimable pour un sujet essentiel du psychisme humain. Cet ouvrage tentera de situer cette avancée, en reprenant tout d'abord les textes de Freud, puis ceux de ses continuateurs. Il sera ensuite présenté par F. Drossart une hypothèse originale concernant la psychologie du personnage Hamlet. Loin de toute préoccupation nosographique, il propose de se référer à la notion de retrait psychique (J. Steiner). Le retrait psychique correspond à un refuge, présent chez le sujet, entre les deux positions (schizo-paranoïde et dépressive) décrites par Melanie Klein. Nous parlerons à cet égard d'espace intermédiaire. Ce qui donne portée métaphorique à l'exclamation d'Hamlet : "Le Danemark est une prison". Marc Amfreville s'attache, pour sa part, à examiner la langue de Shakespeare. Dans son texte intitulé Spectres d'identité, sens et double sens chez Hamlet, il nous rappelle qu'Hamlet est un être de fiction à envisager au regard des autres personnages de la pièce. Cet ouvrage, d'inspiration kleinienne (pour la partie écrite par F. Drossart), plus "classiquement freudienne" (pour celle écrite par M. Amfreville), ne contredit pas l'affirmation de Lacan, selon lequel le caractère proprement génial de la pièce est à rechercher dans sa structure labyrinthique.

06/2021

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Théâtre - Essais

La dystopie théâtrale. Emergence d'une nouvelle forme dramatique

Associant l'analyse du discours esthétique des auteurs comme Müller, Bond et Barker à l'étude dramaturgique de leurs réécritures respectives de Shakespeare, cette étude a pour but de s'interroger sur l'émergence d'une nouvelle forme dramatique – la dystopie théâtrale. En faisant appel à l'instrumentalisation esthétique (et politique) de la catastrophe, à la fois shakespearienne et historique, les dramaturges s'empressent à écrire des pièces qui partagent presque la même vision sur l'avenir du monde et de l'homme. L'apocalypse du roi Lear et la vision cauchemardesque qu'Hamlet porte sur le monde sont greffées, par les dramaturges, sur des tissus dramatiques étayés déjà sur les traces des barbaries du XXe et XXIe siècles. A partir de la matrice dystopique Fin de partie de Samuel Beckett jusqu'à la plus récente Brutopie de Howard Barker, les " dystopies théâtrales " s'opposent, à première vue, à toute fonction utopique. Néanmoins, le ton apocalyptique (au sens derridien du terme) qui les caractérise, cache des fonctions esthétiques qui questionnent à nouveau la catharsis et la nature même du théâtre. En analysant ces fonctions, il est question de démontrer que ces formes dramatiques peuvent être vues aussi comme des dramaturgies censées provoquer l'éveil des consciences et ressusciter ainsi la pulsion utopique que l'Humanité semble avoir perdue. Ce processus paradoxal s'opère par le recours à une " catharsis inversée ", dans le sens d'une surcharge intellective et d'une rétention émotionnelle qui touchent souvent le paroxysme. Quel lien entre l'Utopie et la "dystopie théâtrale" ?

07/2022

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Concours

Mises en je(u) de Hamlet, Prince of Denmark

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09/2023

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Rock

Paul McCartney Coffret en 2 volumes. Paroles & souvenirs de 1956 à aujourd'hui

"Certaines personnes, lorsqu'elles atteignent un certain âge, aiment consulter leur journal intime pour se remémorer des événements passés. Je n'en ai jamais tenu ; ce que j'ai, en revanche, ce sont mes chansons - des centaines -, qui m'aident à ne pas oublier". Ainsi commence ce chef-d'oeuvre hors pair de sincérité et de puissance artistique. De sa jeunesse à Liverpool à sa carrière solo, qui se poursuit encore aujourd'hui, en passant par la décennie mythique des Beatles et de Wings, Paul McCartney a regroupé ici la version définitive des textes de 154 de ses chansons en les accompagnant de récits sur sa vie et son oeuvre. Organisés en deux volumes alphabétiques, ces textes racontent la naissance des chansons et parlent de ceux qui les ont inspirées : ses parents adorés, Mary et Jim ; son complice d'écriture, John Lennon ; Linda Eastman, sa "Golden Earth Girl" ; son épouse, Nancy McCartney ; et même la Reine Elisabeth, et beaucoup d'autres encore. On y découvre notamment l'origine de "Let It Be" , "Eleanor Rigby" , "Yesterday" et "Live and Let Die" , mais aussi les influences littéraires de Paul McCartney : Shakespeare, Lewis Carroll, ou Alan Durband, son professeur d'anglais au lycée. Précédé par une introduction du poète Paul Muldoon, prix Pulitzer, et nourri de plusieurs centaines d'images provenant des archives personnelles de Paul McCartney - manuscrits des chansons, peintures, photographies, dont une majorité inédites - cet ouvrage exceptionnel, qui couvre soixante-quatre ans de la vie d'un homme, est l'oeuvre définitive d'une légende vivante de la musique.

11/2021

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Récits de voyage

Dialogues. Europe, Amérique, Afrique, Israël

Au coeur des années 1950, Roger Bodart raconte les hommes et les peuples, dans un discours précurseur d'une incroyable modernité, sur ce ton abrupt et sauvage qui lui était propre. Dans l'essai Mes Amériques (1956), l'auteur relate sa rencontre avec un vagabond sur un pont dans une grande ville, ou celle avec le physicien Robert Oppenheimer ("père de la bombe atomique") lorsqu'ils évoquent les relations entre science et poésie. Dans les Dialogues africains (1952), on lit son échange avec l'écrivain congolais Paul Lomami Tshibamba, ou avec le chanteur Monongo, sa découverte de l'art pictural (Pilipili Mulongoy notamment), et son intérêt profond pour la spiritualité animiste (comme seule possible relation respectueuse au monde ? ). Dans Dialogues européens (1950), Bodart anticipe "l'oubli de la culture" dans la construction européenne ! Selon lui, il existe deux Europe : celle qu'on "veut faire", du monde économico-politique, et celle qui "se fait depuis des siècles sans le savoir, sans le vouloir", alors que Shakespeare lit Montaigne, que Thomas Mann et Proust évoquent le temps qui passe, que Tchekov et Sartre racontent de sombres histoires... Pierre Mertens rappelle dans Le Soir du 16 décembre 1992, la générosité et l'ouverture d'esprit qui animaient Roger Bodart : "il voyageait de façon singulière à travers les pays et les oeuvres (...) Il est de ceux qui ont su rendre sa légitimité au mot éclectisme. Nous manquons aujourd'hui d'hommes de cette nature". Ces trois rééditions sont une véritable aubaine pour ceux qui désirent rendre notre monde d'aujourd'hui plus lisible et meilleur.

08/2021

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Autres philosophes

Le pouvoir des clés

Tome VII des oeuvres telles que Chestov les avait lui-même ordonnées, Le Pouvoir des clés, publié juste après les horreurs de la première guerre mondiale, marque un tournant dans son oeuvre, désormais plus ouvertement orientée vers le questionnement de la foi. Le "pouvoir des clés" , pour Chestov, c'est ce droit que s'arroge chaque homme, qu'il soit catholique ou athée, d'ouvrir pour lui-même et pour ses proches les clés du royaume des cieux, de croire que, s'il fait le bien, il obtiendra le paradis. Or, pour Chestov, l'homme doit renoncer à l'idée que ce pouvoir est entre ses mains, la vérité ne commence qu'au moment où la raison perd pied. On la trouve chez ces hommes (de Plotin à Nietzsche, de Shakespeare à Dostoïevski) qui, à un moment de leur vie, ont perdu toutes les clés et ont connu une expérience qui est de l'ordre de la révélation. Comme tous les livres de Chestov, et comme les grands livres de Nietzsche, Le Pouvoir des clés est construit sans esprit de système, en courts chapitres qui sont autant de petits essais, brillamment écrits, sans jargon philosophique. Il contient en outre le premier article de Chestov sur Husserl, écrit dès 1916. Husserl, avec son projet d'établir définitivement "la philosophie comme science rigoureuse" , est pour Chestov l'adversaire absolu - mais les deux philosophes s'estiment et se rencontrent à plusieurs reprises. "Memento mori" contribua, lors de la parution de sa traduction en 1925, à l'introduction de la phénoménologie en France.

06/2022

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Littérature française

La roue de l'infortune

C'est à une véritable plongée dans la chair de l'Histoire que nous invite Olivier Maillart en évoquant les victimes oubliées du communisme à qui le formidable conteur Danilo Kis dédia une oeuvre singulière, Un tombeau pour Boris Davidovitch, sous-titré sept chapitres d'une même histoire. a roue de l'infortune nous guide à travers l'univers des personnages de Kis, volontiers comparés par l'auteur aux damnés de l'enfer suppliant Dante de les rappeler à la mémoire des vivants. C'est un voyage hyperréaliste, documenté comme un reportage, brossant un tableau de l'épouvantable panoplie d'absurdités dont l'homme peut s'affubler quand il s'agit, en monnaie d'obéissance, d'acheter sa propre tranquillité. Olivier Maillart nous éclaire en compagnie de maîtres en l'art d'imaginer : Borges, joueur-magicien de la fiction ; Shakespeare, empreint de la conscience des affres et destinées du pouvoir ; Balzac et Malraux s'accordant sur l'idée que la condition humaine ne serait qu'une tragi-comédie dans ce coin d'univers... La lecture de La roue de l'infortune avive notre curiosité pour Danilo Kis, aiguise notre intérêt pour la part de mémoire européenne que constitue son oeuvre, et nous amène à considérer pleinement la conclusion proposée : ce qui a eu lieu a bien eu lieu, ce qui a été fait ne peut plus être défait . Car, pourrait-on ajouter, c'est pour cela que sur nos futurs veille la mémoire de l'écrivain, en une infinité de chapitres de la même Histoire.

06/2023

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Littérature étrangère

Ma grand-mère bantoue et mes ancêtres les Gaulois. Simples discours

Que représente aujourd'hui le mouvement de la négritude ? La réappropriation des " poupées noires ", à laquelle appelait le Guyanais Léon Gontran Damas, compagnon de Senghor et de Césaire, est-elle encore à l'ordre du jour ? L'héritage culturel, oral, d'une grand-mère bantoue devient-il suranné en ces temps de " mondialisation " et de " globalisation " ? Faut-il, pour féconder sa création, cultiver son, ou ses, identité(s) ? La francophonie constitue-t-elle un fructueux apport ou un obstacle à l'entreprise ? Que signifie le métissage ? Autant de questions que se pose Henri Lopes, en proposant des réponses qui ne ressortissent ni au domaine de la philosophie ni au domaine de la politique mais à celui de la création littéraire en ayant à l'esprit la singularité de la situation du continent noir. Des réponses en forme de " simples discours " pour le dire avec Paul-Louis Courier. Mais en nous éclairant sur les origines de la plus jeune des littératures, celle du continent le plus ancien, l'auteur s'adresse aussi à tous les écrivains et aux lecteurs de tous les continents. " J'écris pour dépasser ma négritude et élever ma prière à mes ancêtres les Gaulois; Gaulois de toutes les races s'entend, de toutes les langues, de toutes les cultures. Car c'est pour moi que Montaigne s'est fait amérindien, Montesquieu persan et Rimbaud nègre. C'est pour m'aider à déchiffrer l'Afrique que Shakespeare a fait jouer ses tragédies, que Maupassant m'a légué ses nouvelles. "

05/2003

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Au-delà

L'Angleterre hantée. Guide à l'usage des chasseurs de fantômes

Esprit, es-tu là ? Voilà une question couramment posée Outre-Manche et à laquelle nombre d'Anglais n'hésitent pas à répondre par l'affirmative. Les sujets de Sa très Gracieuse Majesté seraient-ils donc plus sensibles que nous au paranormal ? Voici un guide précieux qui recense les sites les plus hantés d'Angleterre. C'est également l'ouvrage français le plus complet sur la question. On ne compte plus les spectres hideux, les Dames blanches à l'âme sans repos, les moines vengeurs, les victimes protestantes ou catholiques assassinées sous le règne d'Henri VIII ou celui du terrible Oliver Cromwell, les fantômes de la corsetée époque Victorienne et ses séances de spiritisme. Apparitions spectrales, portes qui grincent et qui claquent toutes seules, sensations de froid intense, rires invisibles ou sanglots retentissant à travers d'épaisses murailles, ces phénomènes sont courants dans la patrie de Shakespeare. C'est ce patrimoine fantomatique, cet héritage surnaturel de l'Angleterre, que Sylvie Havart nous invite à explorer. Par commodité pour ses lecteurs, l'auteur a organisé le livre par régions géographiques. L'ouvrage, très documenté, étayé par des témoignages récents et abondamment illustré, devrait, à n'en pas douter, vous donner des frissons dans le dos. Pour percer le mystère, il ne tient qu'à vous de surmonter votre peur viscérale des revenants, traverser le Channel et venir affronter, sur le terrain, nos amis spectraux d'Outre-Manche ! A moins que vous ne préfériez lire ce livre, confortablement installé dans votre canapé, avec une bonne tasse de thé ?

12/2021

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Histoire de France

Voyages et lectures

"Je partage votre admiration pour Louis Veuillot", écrit Alain Decaux à Benoît Le Roux, à la veille du bicentenaire de la naissance, à Boynes (Loiret), le 11 octobre 1813, du "plus grand journaliste du XIXe siècle" (selon Thibaudet). Car Veuillot n'est pas seulement l'ami de Pie IX, l'adversaire de Victor Hugo, le polémiste incarcéré sous Louis-Philippe, interdit sous Napoléon III... Ce fils du peuple est un animateur de presse, un chef de famille éprouvé, un critique sensible à tous les arts. Ne serait-il pas aussi un pionnier de la littérature de voyage ? C'est ce que cette anthologie voudrait montrer, en le suivant à Rome dès 1838, puis en Suisse, en Algérie (avec Bugeaud), et au fond de chaque province, de Strasbourg à Lourdes, de la Bretagne à la Savoie... Il fallait reprendre un à un ses livres, brochures, papiers inédits, et surtout ses lettres, pour reconstituer ses itinéraires, retrouver ses impressions, parfois dans leur fraîcheur première, parfois dans la mélancolie du souvenir... Et combien de rencontres ! Le poète Jasmin dans son échoppe à Agen, Bugeaud sous la tente, Lamartine dans son lit, Liszt, Etex et Overbeck dans les ruelles de Rome ou à Subiaco, Metternich en exil à Bruxelles, Gounod chez la comtesse de Ségur... On n'a pas exclu les voyages dans Paris, jusqu'à l'appartement de Chateaubriand, de Guizot ou de Thiers, au café-chantant ou dans le cortège funèbre de Baudelaire. Ni même certains voyages autour de sa bibliothèque, qui était vaste : Dante, Shakespeare, Mme de Sévigné, Racine, Hugo et tous les contemporains.

10/2013

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Histoire internationale

Richard III

Richard III, le plus célèbre des tyrans shakespeariens, apparaît comme l'une des incarnations les plus tragiques du vice au pouvoir. Depuis sa composition à la fin du e siècle, la popularité du Richard III de Shakespeare ne s'est jamais démentie sur scène ou à l'écran. Cet anti-héros par excellence est pourtant un personnage historique bien réel, acteur majeur dans la tourmente des guerres civiles anglaises - la fameuse guerre des Deux-Roses -, à la fin du XVe siècle. Dernier roi yorkiste, il s'empare du pouvoir en 1483, à la mort de son frère Edouard IV, en éliminant ses jeunes neveux. Son règne fut bref : le 22 août 1485, il est vaincu à la bataille de Bosworth par le fondateur de la dynastie des Tudor, Henri, comte de Richmond. Pour les Anglais, cet événement marque la fin d'un Moyen Age dont Richard est le fossoyeur. Du jour même de son usurpation, Richard a suscité passions et fascination, qui ont conduit à sa transformation en monstre mythique. Cette biographie souhaite d'abord lui rendre sa dimension historique, replacer ses actes dans le contexte de la société anglaise de la fin du Moyen Age, en proie à de profondes transformations sociales, politiques et culturelles. Mais il s'agit aussi d'analyser la métamorphose d'un homme au fil des siècles et de comprendre les ressorts de la naissance et du développement d'un mythe nourri par la question de la perversion du pouvoir et de ses conséquences sur l'(in)humanité.

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Histoire internationale

Elisabeth 1ère d'Angleterre. Le pouvoir et la séduction

Elisabeth d'Angleterre partage avec Charlemagne, Louis XIV et quelques autres le rare privilège d'avoir donné son nom à son siècle. Elle est à peu près la seule femme, avec Catherine de Russie, à prendre place dans le cercle restreint des grandes figures emblématiques de l'Histoire. Les livres qui lui ont été consacrés outre-Manche sont innombrables, et peu de personnages ont laissé une image plus contrastée, plus complexe, plus énigmatique. Fut-elle vraiment la " reine vierge " qu'elle aimait à se dire, la " femme sans homme ", ou une débauchée hypocrite comme l'affirmaient ses ennemis ? Quel être humain se cachait derrière l'icône fardée et couverte de bijoux que nous montrent ses portraits officiels ? Dans l'Europe de son temps, fut-elle un boutefeu, un pêcheur en eau trouble ou un élément pacificateur ? La championne d'un protestantisme conquérant ou la victime désignée d'un catholicisme agressif ? Le symbole d'une Angleterre expansionniste à l'aube de sa vocation impériale ou l'artisan timoré d'un repli insulaire ? Toutes ces opinions ont été défendues et le sont encore, avec des arguments à l'appui. L'éclat de l" ère élisabéthaine ", illustrée par les Shakespeare, les Marlowe, les Francis Drake, les Walter Raleigh, la captivité et l'exécution de Marie Stuart, l'épopée de l'Invincible Armada, la tragédie de Robert d'Essex, tout cela crée autour de la " Grande Elisabeth " une aura de légende telle qu'il n'est pas aisé de l'oublier lorsqu'on se penche, pour tenter une approche impartiale, sur les témoignages contemporains.

04/1996

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Critique littéraire

Laboratoire de catastrophe générale. Journal métaphysique et polémique 2000-2001

" Le post-humain de ce début de XXIe siècle est donc un simple animal doué de raison. Il est le sursinge capable très bientôt d'interconnecter les cellules de son cerveau avec des machines logiques à hautes performances. Bref un chimpanzé jouant avec une machine à écrire. Autant dire que ses probabilités de produire ne serait-ce qu'une ligne de Shakespeare, ou de Baudelaire, résistent à tous les ordres de grandeur. Car avant de produire le post-humain, encore faudrait-il savoir former un homme. Certes, l'humanité est foutue, elle a le choix entre des cultures sans sociétés - donc sans (bio)politique - et des nations sans cultures (donc sans métaphysique) ; entre des individus aux solitudes inutiles, massifiées, et des communautés aux droits et aux rituels absurdes ; entre l'intensification des pouvoirs de surveillance cyberphotonique et de contrôle génétique de la Machine et le retour aux "âges d'or" proto-industriels ; entre le vidéodrome totalitaire et l'émeute hyper-spectaculaire ; entre le simulacre et le néant. Mais ce que le Centre de Commandement métalocal et hyper-corporatif entreprend désormais, c'est l'extension du contrôle dans le théâtre cellulaire et biotopique interne des individus, désormais nœuds coextensifs du réseau des nano-machines, vecteurs fissiles de la communication publicitaire totalisée, micronisée, cybernétique et iconique. Aussi l'individu en quête de liberté créatrice ne pourra faire l'économie d'une méthode de survie de la conscience conçue comme accélérateur de particules, et comme technique d'espionnage biopolitique : évasion, invasion, illusion, simulacre, contre-mesures, localisation, globalisation, virus, anti-virus. Guérilla métacritique. "

10/2001

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Critique littéraire

La main de l'auteur et l'esprit de l'imprimeur

Tout comme l'histoire, la littérature est attachée à la résurrection des morts. Souffle inspiré de l'épopée, minutie narrative et descriptive du roman historique, ou bien réincarnation des acteurs de l'histoire sur la scène du théâtre - certaines oeuvres de fiction donnent au passé une présence souvent plus forte que celle proposée par les livres des historiens. Mais Roger Chartier nous met en garde : lorsqu'il les lit, l'historien ne doit jamais oublier l'historicité de ces oeuvres et leur mode de circulation. Si le XVIIIe siècle fonde la littérature sur l'individualisation de l'écriture, l'originalité des oeuvres et le sacre de l'écrivain, il n'en allait pas du tout de même auparavant : fréquence de l'écriture en collaboration, réemploi d'histoires déjà racontées, lieux communs partagés, formules répétées, ou encore, continuelles révisions et continuations de textes jamais clos. C'est dans ce paradigme de l'écriture de fiction que Shakespeare a composé ses pièces et que Cervantès a écrit Don Quichotte, à une époque de faible reconnaissance de l'écrivain comme tel : ses manuscrits ne méritaient pas conservation, ses oeuvres n'étaient pas sa propriété et ses livres, dans leur matérialité (ponctuation, divisions internes, paragraphes, etc. qui en fixaient le sens), étaient d'abord l'oeuvre des correcteurs, des typographes et de l'imprimeur. Lecteur des textes littéraires, l'historien se doit plus que jamais de savoir faire la part entre la main de l'auteur et l'esprit de l'imprimeur.

03/2015

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Théâtre

Klatch avant le ciel

Depuis son lit d’hôpital, un vieux comédien voit sa vie défiler devant ses yeux. Entouré de son infirmière, de sa femme et de sa fille, il plonge dans sa mémoire, ses rêves et ses fantasmes à la recherche des êtres et des instants qui l’ont façonné et ont donné du sens à son existence. Monsieur Klatch vit ses derniers instants dans un lit d’hôpital. Il est entouré de son infirmière, sa femme, et sa fille. Ce vieux comédien raté est obnubilé par son passé. Chaque fois que la situation s’y prête, il déclame du Beckett ou du Shakespeare, les classiques qu’il aurait voulu jouer. Les grands moments de sa vie refont soudainement surface dans son esprit. D’abord son enfance castrée, puis sa découverte de l’amour, son mariage, la naissance de sa fille, le départ de son épouse et la rencontre d’une autre femme plus docile et plus aimante, son influence sur sa fille, l’explosion de son narcissisme, la mort de sa mère et son insatiable désir de liberté. Les hallucinations de Klatch prennent possession du réel : Clara devient Sara, la première femme de Klatch, et Catherine se change en Kate, la mère du comédien ; le chant et la musique fantasmatiques remplacent les mots plats de la vraie vie. Les retours à la réalité se font de plus en plus rares et brefs. Klatch meurt alors qu’il fait un dernier rêve où toutes les femmes de sa vie se retrouvent pour lui dire qu’elles l’aiment.

10/2011

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Loisirs et jeux

Georges N° 33 : Théâtre

N'ayez pas le trac, Georges vous invite à brûler les planches avec ce N° Théâtre ! Les trois coups résonnent et l'on commence avec l'histoire longue signée Aurore Petit, qui met en scène, sous vos yeux, une drôle de comédie intitulée "Chouchou chouine" ! Panpi et Gorri reviennent sur le devant de la scène et se donnent la réplique pour l'histoire courte. Coup de projecteur sur Sarah Bernhardt dans l'histoire vraie, " l'impératrice du théâtre" et sans doute une des plus grandes tragédiennes françaises du XIXe siècle, devenue une vraie "star" internationale. A l'entracte, Georges vous propose une multitude de jeux pour découvrir les origines du théâtre à l'Antiquité, se familiariser avec la Commedia dell'arte (avec entre autres un arlequin à colorier), aller de scène en scène en parcourant le labyrinthe d'un grand festival de théâtre contemporain, comparer Shakespeare et Molière, ou encore s'amuser avec les métiers et les superstitions du théâtre dans une grande image. Fin de l'entracte avec un peu de découpage, pour fabriquer en paper toy un théâtre de poche ! L'intrigue reprend avec les " rubriques-à-brac " : Georges vous propose de jouer la comédie avec une rubrique théâtre, pour rejouer une scène classique comme un pro (avec ou sans répétition générale !). Fabriquez ensuite votre costume de comédien grâce à la rubrique bricolage, et à vous les longues tirades et monologues dans la rubrique langue où Georges vous souffle tout ce que vous devez savoir pour décoder la langue et les expressions du théâtre.

04/2018

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Littérature française

Le livre amoureux du soir

"Longtemps, très longtemps, j'ai partagé mes goûts littéraires avec les auditeurs de France Inter. Ce furent sur ces ondes, de beaux moments de vie, de forts instants d'actualité littéraire et de découvertes d'écrivains. Longtemps, très longtemps, je n'ai plus eu le temps, le loisir, de lire les classiques, ma vie était occupée par la littérature d'actualité. Souvent l'été pourtant, j'ajoutais au choix de romans actuels quelques ouvrages plus anciens. Ainsi, il ne s'est pas passé un été sans que je relise un roman de Stefan Zweig, quelques pages de William Blake, sans que je furète dans Les Carnets de Léonard de Vinci, dans le théâtre de Shakespeare ou dans plus étonnant Le Livre des Tables de Victor Hugo. Puis vint le temps de la dernière émission de radio et de mes adieux aux auditeurs. Le moment, toutes ces soirées désormais libres à relire toutes les pages cochées à même mes livres au crayon à papier. Alors le temps d'une année, j'inscrivis dans mes carnets les phrases de ces auteurs, d'Oscar Wilde à Platon, de Lucrèce à Nietzsche, de Maupassant à Flaubert, de Pierre Louÿs à Anaïs Nin, de Charles Cros à Baudelaire, de Rilke à Andrea Lou Salomé... Voici ces extraits, aimés, adorés, lus, relus, certains si essentiels, si prés de nous, d'autres si intrigants, déconcertants. Ils sont comme la nourriture de l'heure que l'on pourrait nommer "le moment du coucher". La nuit fut ma vie, le soir l'est devenu avec ce livre amoureux..." Brigitte Kernel.

11/2016