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Eclaircies soudaines

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Littérature étrangère

La Poubelle

Il était une fois - à Médina, dans un quartier moyennement bourgeois de la capitale - un homme qui avait su cristalliser sur lui tous les regards, toutes les amitiés, toutes les envies et toute la considération que confère la possession d'un château, de grandes terres, d'une femme ou d'une voiture de luxe, et cela grâce seulement à sa poubelle... L'important étant que l'on ne sache jamais comment vous avez acquis votre château, votre immense propriété, votre luxe de femme, de voiture... ou de poubelle ! " Conte de fée ou drame bourgeois, comédie morale ou tragédie ? Ce n'est qu'à la fin de l'enquête que mène le voisinage sur les pas du populaire Mour Babacar, que sera résolu le mystère de la soudaine richesse de Camara, attestée par les trésors que ramassent dans sa poubelle les enfants de la Médina. Un roman qui nous promène au milieu des couleurs, des odeurs, des bruits et des rituels d'une capitale africaine, avec les étalages du marché populaire, les richesses de la Place de l'Indépendance, la cérémonie du thé collectif, le football des rues, la course aux étrennes des enfants et l'achat du mouton pour la fête de la Tabaski, le vent marin venu du cimetière. Et, par dessus tout, la voix lucide et malicieuse du petit peuple, toujours prêt à " casser le théâtre " de ceux qui ont " Poubelle trop belle ", et se veulent plus grand que lui.

03/1984

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Littérature française

Les illusions magnifiques. Tome 2 : Les paradis perdus

Kemal Atmal se remet difficilement de la disparition soudaine de sa compagne, six ans plus tôt, dans un tragique accident de voiture. Replié sur lui-même, incapable de tourner la page, son caractère irascible et tranchant l'éloigne de son fils unique. Tout oppose ses deux êtres si différents. Le jeune homme perdra lui aussi, la femme qu'il aime, dans des circonstances assez troubles. Kemal doit se battre contre Agnès. Celle qui fut autrefois sa meilleure amie et qui l'a de nombreuses fois épaulé par le passé ne cesse de le poursuivre pour mieux le manipuler. Femme orgueilleuse et perfide, une terrible maladie l'obligera à faire face à elle-même, révélant ainsi toute sa fragilité. Entre eux, la passion et la haine se livrent une guerre sans merci. Il faudra toute la patience et la joie de vivre de la lumineuse Claire pour apprendre à Kemal combien la vie peut-être belle pour qui veut bien ouvrir son coeur. Aidé par la jolie boulangère, il surmontera toutes les épreuves que le destin mettra sur sa route. Il y a aussi Christophe, le boulanger timide et maladroit, qui ne parviendra pas à surmonter ses peurs et laissera partir la femme qu'il aime. Avec pour toile de fond la Provence rurale et ses traditions se dessine toute la complexité humaine. Manipulation, cruauté et mensonge côtoient étroitement tendresse, chaleur et amour.

11/2016

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Littérature érotique et sentim

Les Joueurs du Ru : Numéro 2

Le Capitaine, le banquier de Pont-du-Ru, le numéro 2 de l'équipe de rugby des joueurs du Ru... il a bien des surnoms, mais pour Cass, il est avant tout Fred, son pilier depuis le décès de son époux Seb, son ami de toujours, celui sur qui elle peut compter en toutes circonstances. Néanmoins, depuis quelques mois, elle sent une étrange tension entre eux, chargée de non-dits et d'émotions refoulées. Et puis... elle ne peut oublier cette soirée, ce moment où elle l'a raccompagné chez lui en voiture, ce moment où il l'a embrassée avant de s'enfuir précipitamment sans la moindre explication. Ce baiser l'obsède ! Elle voudrait comprendre. Pourquoi l'a-t-il embrassée ? Pourquoi cette tension soudaine entre eux ? Pourquoi cette fuite et ce silence obstiné depuis ce petit interlude ? Cass se sent perdue, mais une chose est certaine : elle ne le laissera pas se défiler. Fred lui doit des explications ! Et si tout le monde craint son caractère ombrageux, elle n'a pas l'intention de se laisser intimider par le sombre capitaine de l'ESRU ! Le numéro 2 est peut-être un adversaire coriace sur le terrain, il ne lui fait pas peur et elle a bien l'intention de percer sa carapace. Que se passe-t-il dans la tête du capitaine ? Elle est bien loin de s'en douter. La vérité pourrait tout changer entre eux...

03/2019

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Psychologie, psychanalyse

Grave ou pas grave ?

Une adolescente qui dort mal et s'isole : surcroît de travail à l'école ou dépression débutante ? Un conjoint qui jette l'argent par les fenêtres : générosité soudaine ou accès maniaque ? Une belle-mère qui titube après un dîner : abus ponctuel ou alcoolisme déjà installé ? Un ami qui fait un malaise passager au volant : fatigue occasionnelle ou crise d'angoisse appelée à se répéter ? Un parent âgé dont la mémoire devient déficiente : effet de l'âge ou début de démence ? Parce qu'on aime ses proches, on peut tous s'inquiéter, un jour ou l'autre, pour eux devant un comportement qui ne leur ressemble pas, qui paraît excessif ou qui n'est pas adapté. On peut aussi passer à côté de symptômes pourtant préoccupants, les banaliser et s'alarmer quand il est malheureusement trop tard. Entre le psycho-déni ("Ce n'est rien, ça va passer !") et la psychocondrie ("C'est sûr, c'est une dépression !"), comment faire la part entre ce qui est vraiment grave et ce qui ne l'est pas ? Et quels sont les signes qui doivent impérativement amener à consulter ? Déprime, troubles du comportement alimentaire, fatigue, insomnie, excès en tout genre... : des conseils limpides pour distinguer les petits tracas et les vrais problèmes. Illustrés par de nombreux exemples tirés de la vie quotidienne ou de la pratique clinique de l'auteur, des repères clairs pour savoir quand un proche va vraiment mal.

11/2017

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Littérature française

Textes en graines

"Les êtres humains sont des "plantes à graines". Cette image me vint spontanément. Plus exactement, chacun de nous est bien plutôt un animal graine qui contient et protège l'embryon d'un être humain. Il était important de le préciser, car, à quelques exceptions près, l'humain n'est pas un être, il est un "peut-être" dont l'advenue, la plupart du temps, n'est rendue possible que par le biais d'une faveur, d'une brèche soudaine, d'une grâce, et qu'un vouloir ferme et doux, une détermination souple, doit soutenir. Les printemps sont rares dans la vie d'un animal-graine qui garantissent l'essor d'un possible, et une fois semée, une graine doit être arrosée. Elle ne doit pas cependant l'être n'importe comment. Il faut tout d'abord chercher à la comprendre pour lui donner la quantité d'eau dont elle a besoin, au moment le plus opportun. Idéalement, sa nourriture doit lui être servie à la "bonne heure". A se contenter de l'aimer, on risque de n'aimer que soi et lui transmettre notre peur de la perdre. Ne pas aimer beaucoup, mais aimer bien ; préférer la qualité à la quantité. Les graines ne demandent qu'à devenir ce qu'elles sont en puissance et pourtant... Elles s'en remettent au jardinier ; à son bon vouloir, à sa science, en même temps qu'au temps qu'il fait."

09/2018

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Littérature étrangère

Tante Rosa

Tante Rosa, éduquée par des religieuses strictes et nourrie par l'imaginaire des romans à l'eau de rose, arrive à l'âge adulte munie d'une naïveté désarmante, et semble prête à saisir toutes les opportunités qui s'offrent à elle. En cela, elle est comme une sœur de Bartleby en forme d'antithèse, prête à acquiescer de préférence à chaque occasion que le sort lui destine. Après la disparition soudaine de son premier mari, elle passe d'un homme à un autre, d'un petit boulot à un autre, s'aventurant dans les entreprises les plus invraisemblables et entre les bras les plus torves. Un portrait de femme libre mais à qui rien ne réussit et à qui la société ne passe rien. Avec un sens de l'ironie et de l'humour noir souvent grinçant, Sevgi Soysal dresse le portrait cubiste d'une femme libre, qui n'aura rien fait comme personne. Un de ces personnages universel dont le destin, dans son extrême singularité, finit par gagner une dimension universelle. Tante Rosa constitue un puissant témoignage de la prise de conscience féministe de l'auteur et s'inspire très librement des vies de la grand-mère et de la tante de Sevgi Soysal dans l'Allemagne d'après-guerre. « Tante Rosa ne raconte cependant pas leur histoire, c'est plutôt le fil conducteur déroulé depuis ma grand-mère jusqu'à moi », disait son auteur.

03/2016

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Littérature anglo-saxonne

J'ai réussi à rester en vie

L'appel a résonné au creux de la nuit : "Votre mari, Raymond Smith, est dans un état critique..." Titubante d'appréhension mais espérant contre tout espoir, Joyce se précipite à l'hôpital dont, guéri d'une banale pneumonie, Ray devait sortir le matin même. A l'arrivée, son compagnon de prés d'un demi-siècle est déjà mort d'une violente et soudaine infection nosocomiale. Sans avertissement ni préparation d'aucune sorte, Joyce est confrontée à la terrible réalité du veuvage. Au vide. A l'absence sans merci. J'ai réussi à rester en vie est la chronique du combat d'une femme pour tenter de remonter de ce puits sans fond. En proie à l'angoisse de la perte, cernée par un cauchemarde démarches administratives et les absurdités pathétiques du commerce du deuil, Oates décrit l'innommable expérience du chagrin, dont elle ne peut s'extraire que rarement, et à grand-peine, en se tournant vers ses amis. Avec sa lucidité coutumière, parfois sous-tendue d'un humour noir irrésistible (quand, par exemple, elle se lamente sur l'absurdité des luxueux paniers gargantuesques de saucissons et de pop-corn au chocolat déposés devant sa porte en manière de condoléances), elle nous offre, avec ce livre qui ne ressemble à rien de ce qu'elle a écrit jusqu'ici non seulement une belle histoire d'amour, mais aussi le portrait d'une Joyce Carol Smith inconnue et formidablement attachante.

03/2021

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Indépendants

Les trompettes de la mort

Un jeune garçon, aux prises avec un grand-père tyrannique et chasseur, se métamorphose mystérieusement en faon... Suite à la séparation soudaine de ses parents, Antoine est confié par son père à ses grands-parents. Il s'ennuie ferme dans cette grande maison isolée, entre une grand-mère qui l'étouffe et un grand-père colérique. Un beau jour, Antoine est contraint d'accompagner son grand-père à la cueillette aux champignons. Il tombe alors sur un spécimen étrange. A peine l'a-t-il touché qu'il s'évanouit. A son réveil, il n'est plus un enfant de dix ans mais un faon. Condamné à se débrouiller et à grandir seul dans la forêt, il doit apprendre à vivre dans son nouvel environnement et à en éviter les dangers. Son grand-père, chasseur expérimenté, n'en est pas le moindre. Alors que la grand-mère pleure l'enfant disparu, son mari parcourt la forêt fusil au point, à la recherche de son gibier préféré. Cette course-poursuite atteindra son funeste point d'orgue au moment de la rencontre entre le petit-fils et son grand-père, au coeur des paysages qui ont fait l'histoire familiale. Les trompettes de la mort touche plusieurs cordes sensibles de notre époque, de la relation entre générations à notre rapport bouleversé à la nature. Les antagonismes y prennent corps et les tensions qui en découlent revêtent la forme d'une terrible partie de chasse.

10/2022

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Littérature francophone

Murmurations

Quand Charlotte, fille du nouveau médecin du village, entre dans sa classe un matin de novembre, la vie de Mathias rythmée par les coups de son père et le harcèlement de ses camarades de classe s'illumine. Il va trouver auprès d'elle et de ses parents, une nouvelle famille de coeur où il pourra se ressourcer, connaître des joies simples enfantines. Partagé entre son foyer chaotique et cette famille unie, il oscillera toute son enfance et adolescence, entre moments de terreur et de bonheur. Inséparables, Charlotte et Mathias vont partager leur scolarité, leurs loisirs, leurs rêves jusqu'à la fin de l'adolescence. Après un baiser échangé, ils comprennent que la frontière entre amitié et amour est fragile. Charlotte entre à l'école des Beaux-Arts. Mathias respecte le souhait de son père et reste au village pour travailler sur l'exploitation agricole. Charlotte reviendra au village en pointillé jusqu'à l'annonce soudaine de ses fiançailles et son prochain départ pour vivre et se marier en Suède. Une correspondance s'établira pendant plus de quarante ans entre les deux amis, ponctuée de coups de téléphone. Charlotte et Mathias feront l'apprentissage de la vie, de ses désillusions, de ses espoirs, la quête de sens, d'identité, sans jamais interrompre le lien qui les unit grâce à leur correspondance. La vie les réunira-t-elle à nouveau ? Ce roman gorgé d'émotions, parle de destins, d'accomplissement de soi, un hymne à la vie.

01/2022

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Littérature française

Tourner une page. Essai d’un ex-éducateur spécialisé

En 1980 Daniel Bot a vu de la lumière, il est entré et il est resté. Il a ainsi commencé sa rencontre dans ses grandes largeurs et durant près de quatre décennies avec un peu du vaste monde de l'éducation spécialisée. Ici et là, il a continué de voir cette lumière tout en percevant qu'avec le temps ses lueurs se couvraient d'ombres de plus en plus menaçantes. Dans ce livre, l'auteur témoigne de cette évolution et de l'obscurité soudaine qui s'est abattue sur lui avec son burn-out. Il fait état de ce qui a construit son implication dans son métier, de la transformation de ce dernier au point d'avoir des difficultés pour lui de le reconnaitre. Il tente de rassembler une vision globale et ses détails singuliers qui ont conduit cet éducateur spécialisé à involontairement et violemment se retirer avant l'heure. L'auteur propose de partager une écriture, une description du métier et du secteur dans lequel s'est transformé, a évolué le travail social dans les 40 dernières années. A travers son écriture, il espère permettre à des professionnels, anciens ou encore en exercice, de retrouver un terrain connu d'eux-mêmes et aussi de les prévenir du risque de se retrouver devant ou au fond d'un abîme : le burn out. Il a aussi été attentif à tenter de satisfaire la curiosité et l'intéressement de néophytes en la matière.

12/2021

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Mondes fantastiques

Three Dark Crowns : Queens of Fennbirn

Les jeunes reines Katharine, Mirabella et Arsinoé n'ont pas toujours eu des plans pour s'entre-détruire. Elles ont même vécu ensemble comme trois sœurs dans une vallée, lorsqu'elles étaient seules après leur naissance. Découvrez un aperçu rare de la période où les reines triplées vivaient ensemble juste après leur venue au monde, une brève phase durant laquelle elles se protégeaient et s'aimaient.

De leur naissance jusqu'au jour de leur séparation, voici l'histoire de la vie des trois sœurs... avant que cela ne soit mis en jeu! Le règne légendaire de la dernière reine oracle est marqué par le sang et l'horreur. Paranoïaque, dépourvue de pitié, et complètement folle, la méfiance obsessionnelle d'Elsabet a mené au massacre insensé de trois familles entières d'innocents.

Du moins, c'est en tout cas le récit jamais remis en cause qui a été transmis de génération en génération. Mais que s'est-il réellement passé ? Découvrez la vérité au sujet de cette reine qui, même si elle est née avec le don de prédiction, n'a guère pu prévoir sa chute soudaine et rapide... avant qu'il ne soit trop tard.

Disponible pour la première fois sous forme de livre, ces novélisations de l'auteure classée n°1 des meilleures ventes du New York Times, Kendare Blake, révèlent un passé de Fennbirn qui stupéfiera ses lecteurs, présentant des reines sous un jour qu'ils ne sont pas prêts d'oublier. (traduction Hermine Hémon)

02/2024

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Historique

Nagasaki 1945

A la veille de la seconde guerre sino-japonaise (vers 1930), Takashi Nagaï est un étudiant brillant et insouciant, fréquentant la prestigieuse université de médecine de Nagasaki. A la mort soudaine de sa mère, ses convictions athées et matérialistes chancellent : à l'ombre de la cathédrale d'Urakami et soutenu discrètement par Midori, la fille de ses hôtes, Takashi chemine dans la foi et se convertit résolument au christianisme. Aux côtés de la jeune Midori, avec laquelle il se marie à son retour de la guerre en Mandchourie, il tente courageusement de construire un foyer heureux malgré la misère qui s'installe dans son pays et le déclenchement de la seconde guerre mondiale. Mais le tragique et la grande histoire font basculer leur vie simple et joyeuse : tout d'abord la leucémie que Takashi Nagaï contracte avec ses recherches passionnées en radiologie, puis l'inimaginable qui survient le 9 août 1945, lorsqu'une bombe de type inconnu pulvérise Nagasaki et emporte la bien-aimée Midori. Tout, absolument tout s'écroule autour du chercheur. Dans cet extrême dénuement, la foi en Dieu du docteur Nagaï va atteindre une profondeur inédite. Son témoignage lumineux de paix, d'espérance et de charité bouleversera de nombreux Japonais, avant de se propager bien au-delà des frontières du pays du soleil levant. Un procès en béatification commun a été ouvert en 2021 pour Takashi et Midori Nagaï.

04/2024

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Littérature russe

Un monsieur de San Fransisco

Avec cette prose, Ivan Bounine (1870-1953), écrivain (nouvelliste, romancier) et poète, déploie son art de la sensation, portant un regard précis et ample à la fois sur le monde qui l'entoure au travers d'une constellation de personnages de classes et de catégories sociales diverses, les uns servant les autres, chacun saisi dans une distance, et selon le degré de leur apparition, trouvant à s'incarner dans la magie de son écriture. Qu'il s'agisse du déclin d'un monde amené à disparaître, rappelé par le nom même du paquebot qui conduit le Monsieur de San Francisco accompagné de sa femme et de sa fille dans l'Ancien Monde depuis le Nouveau Monde, l'Atlantide, jusqu'à la ville de Babylone dont il est fait référence en exergue dans une citation extraite de "L'Apocalypse" (Chapitre 18), ou du déclin d'un homme que la mort soudaine emporte, tout ici est vacuité sans que toutefois la vie ne soit abandonnée à une noirceur par trop nihiliste. Ivan Bounine reçut en novembre 1933 le prix Nobel de littérature. C'était la première fois que ce prix était décerné à un écrivain russe. Il est mort en exil, alors en France, misérable, sans être rentré en Russie. Cette nouvelle datée d'octobre 1915, ici traduite par Christian Mouze, n'avait jamais été retraduite depuis 1934, date à laquelle elle paraissait sous la traduction de Maurice Parijanine pseudonyme de Maurice Donzel.

01/2022

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Histoire de France

Correspondance et écrits de guerre (1914-1919)

Si la compréhension de la Grande Guerre a permis d'appréhender l'ampleur de la crise mondiale et l'entrée de l'Europe dans "l'ère des tyrannies" , elle le doit fondamentalement à Élie Halévy. Fils du célèbre librettiste d'opéras Ludovic Halévy et de Louise Bréguet, frère de l'essayiste et écrivain Daniel Halévy, le jeune Élie Halévy lance avec plusieurs de ses amis philosophes la très renommée Revue de métaphysique et de morale. Rapidement, sous l'effet notamment de l'affaire Dreyfus où il joue un rôle important, le philosophe se fait historien et s'attèle aux immenses dossiers du libéralisme anglais et du socialisme européen qu'il travaillera jusqu'à sa mort soudaine en 1937. La Grande Guerre va retenir toute son attention d'historien-philosophe, alors qu'il est engagé volontaire dans des hôpitaux militaires, principalement à Albertville. Accomplissant son devoir patriotique, Élie Halévy s'estime libre d'analyser le conflit et ses conséquences avec une forte acuité, une rare lucidité et une remarquable puissance d'analyse. Ce volume très largement inédit de sa correspondance et de ses écrits de guerre, édité par Vincent Duclert et Marie Scot, préfacé par Stéphane Audoin-Rouzeau, révèle le pouvoir d'une pensée à l'oeuvre pour la liberté et la connaissance. Cet ouvrage forme le premier tome des Ouvres d'Élie Halévy publiées sous l'égide de la Fondation nationale des sciences politiques et des Belles Lettres.

08/2016

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Policiers

Les cicatrices

Centralia, Etat de Washington. La vie d'Owen Maker est une pénitence. Pour s'acheter la paix, il a renoncé à toute tentative de rébellion. En attendant le moment où il pourra se réinventer, cet homme pour ainsi dire ordinaire partage avec son ancienne compagne une maison divisée en deux. Il est l'ex patient, le gendre idéal, le vendeur préféré de son beau-père qui lui a créé un poste sur mesure. Un type docile. Enfin, presque. Car si Owen a renoncé à toute vie sociale, il résiste sur un point : ni le chantage au suicide de Sally ni les scènes qu'elle lui inflige quotidiennement et qui le désignent comme bourreau aux yeux des autres ne le feront revenir sur sa décision de se séparer d'elle. Mais alors qu'une éclaircie venait d'illuminer son existence, Owen est vite ramené à sa juste place. Son ADN a été prélevé sur la scène de crime d'un tueur qui sévit en toute impunité dans la région, et ce depuis des années. La police et le FBI sont sur son dos. L'enfer qu'était son quotidien n'est rien à côté de la tempête qu'il s'apprête à affronter. " Un polar original et addictif. " Le Parisien " Machiavélique. " Femme Actuelle " Une romancière à suivre de près. " CNEWS " Claire Favan fait partie des pointures du thriller féminin français. " Femmes d'aujourd'hui " Claire Favan est une grande auteure de thrillers, de suspense. " NYCTALOPES " J'aime tout simplement les ouvrages qui me mettent une bonne claque ! Ici tout y était. C'est bien simple, j'ai dévoré ce livre ! Quel talent ! L'écriture est franche, sans fioritures. " ARIA AND BOOKS Avec Les Cicatrices, j'ai été bluffée, subjuguée et tellement emportée par cette histoire qui est OUFISSIME !!! Je le classe directement dans les livres " à lire absolument " ! Les lectures de Moe " Claire Favan ou l'art de manipuler le lecteur ! J'ai tout bonnement adoré ma lecture ! " Les lectures de Linzio " Par un jeu habile de narration l'autrice parvient à nous surprendre, s'amusant de ces ressors pour mieux nous tromper. " Les Pipelettes en parlent Claire Favan travaille dans la finance. Elle est l'autrice, entre autres, de l'inoubliable diptyque composé du Tueur intime (prix VSD du Polar 2010, prix Sang pour Sang Polar 2011) et du Tueur de l'ombre, de Serre-moi fort (prix Griffe noire du meilleur polar français 2016) et, récemment, d'Inexorable. Roman après roman, elle poursuit son exploration des contre-jours de l'humanité.

03/2020

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Littérature française

Hiver Caraïbe. Et autres voyages

Toute sa vie, Paul Morand (1888-1976) a été un voyageur intrépide, insatiable, infatigable. Son métier de diplomate et son aisance ont certes favorisé ses goûts. Mais n'eût-il pas disposé de ces facilités, il aurait de toute manière satisfait ses envies : il était né globe-trotter. Si ses romans et ses nouvelles (dont certaines furent préfacées par Proust) révèlent un talent de conteur hors pair, ses récits de voyages nous font découvrir un homme avide de sensations neuves, de paysages inédits, de bruits, d'odeurs, de rencontres. Certes, on n'avait pas attendu Morand pour voyager. D'Hérodote à Marco Polo, de Montaigne à Montesquieu, les écrivains ont lié leur exploration de l'espace à celle de l'homme. Or, Morand ne se livre à aucun exercice de relativisme moral ou politique, n'essaie pas de se consoler des étroitesses du monde bourgeois par l'exotisme, fût-il oriental. Il voyage parce qu'il veut se sentir libre et toujours en mouvement. " Nous nous mîmes à dévorer la terre, impatients de la lenteur des paquebots, excités par la soudaine liberté. Nous cherchâmes à vivre au plus vite et à nous immobiliser le moins possible, à nous fondre dans ce qui nous apparut comme l'essence même de toute vie : le mouvement. " Qui n'aurait envie de se laisser entraîner à sa suite, de se laisser emporter par le rythme de sa phrase, de se laisser charmer par la pertinence et l'impertinence de ses notations ? C'est à juste titre qu'on a dit de lui : il a du style !

05/2019

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Littérature étrangère

Les mangeurs de pomme de terre

"Tout commença par une exposition de tableaux de Van Gogh. On aurait dit qu'un virus avait été lâché sur la ville, la mettant sens dessus dessous." La ville ainsi chamboulée s'appelle Bricabratsk, quelque part dans l'Oural, et c'est plus précisément l'existence jusque-là paisible de Lidia Albertovna, gardienne de la salle 15 bis, celle des "petits Hollandais", du musée Victor Novitchkov, qui se trouve totalement bouleversée par la découverte d'une étude du grand peintre néerlandais dans les salles du musée. La gloire soudaine de ce musée de province jadis si poussiéreux déferle sur la ville en même temps qu'un jeune inconnu entre dans la vie de Lidia : lorsqu'elle empêche un "hooligan" de dévisser la plaquette d'un tableau dans la salle sous sa surveillance, Lidia, mère d'un garçon adolescent et fidèle épouse d'un compositeur, ne se doute pas encore que quelques heures plus tard, elle retrouvera ce même jeune homme dans sa cuisine, et que ce dénommé Danila, camarade de son fils Artiome, lui donnera immédiatement et irrémédiablement l'impression que le sol se dérobe sous ses pieds. Le jeune homme fougueux et la gardienne de musée vont vivre d'abord une relation platonique, puis une passion charnelle, qui réveillera définitivement Lidia de sa somnolence existentielle... Mais les frontières entre réalité et fiction, entre quotidien et rêves sont volontairement floues dans ce roman à l'humour dévastateur qui révèle une nouvelle facette, teintée de surréalisme, de la prose russe contemporaine.

11/2004

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Littérature étrangère

LoveStar

"Peu de temps après que les mouches à miel eurent colonisé Chicago, les papillons monarques furent saisis d'un étrange comportement. [...] Au lieu d'aller vers le sud rejoindre leurs quartiers d'hiver, ils se dirigèrent vers le nord." C'est ainsi que s'ouvre le roman, fable imaginative et pourtant étrangement familière, tenant à la fois de Calvino et des Monty Python. Face à la soudaine déroute de toutes sortes d'espèces volantes, le génial LoveStar, vibrionnant et énigmatique fondateur de l'entreprise du même nom, invente un mode de transmission des données inspiré des ondes des oiseaux, libérant d'un coup l'humanité, pour son plus grand bonheur, de l'universelle emprise de l'électronique. Et développant au passage quelques applications aussi consuméristes que liberticides... Avec des hommes et des femmes ultra connectés payés pour brailler des publicités à des passants ciblés, le système ReGret, qui permet "d'apurer le passé", ou le rembobinage des enfants qui filent un mauvais coton. Autre innovation, et pas des moindres, en faveur du bonheur humain : les âmes soeurs sont désormais identifiées en toute objectivité par simple calcul de leurs ondes respectives. Quand Indriði et Sigríður, jeunes gens par trop naïfs et sûrs de leur amour, se retrouvent "calculés", ils tombent des nues : leur moitié est ailleurs. Les voilà partis, Roméo et Juliette postmodernes contrariés par la fatalité, pour une série de mésaventures cocasses et pathétiques, jusqu'à ce que leur route croise celle de LoveStar lui-même, en quête de son ultime invention...

01/2015

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Animaux, nature

Femmes au bord de la crise

Voici le troisième volet que nous livre Piero San Giorgio sur le survivalisme. Dans "Femmes au bord de la crise", l'auteur du best-seller "Survivre à l'effondrement économique", s'intéresse avant tout aux problématiques spécifiques des femmes liées au survivalisme. Le siècle de 1914 à 2014, avec sa croissance économique et ses avancées sociales, construit grâce à l'abondance de ressources naturelles et au progrès technologique, aura été pour les femmes, "leur" siècle... Pourtant, les crises existent toujours et les femmes y sont toujours tout autant exposées, encore plus en contexte d'effondrement économique : accidents industriels ou nucléaires, pénuries de nourriture, inflation soudaine, épidémies, guerres, catastrophes naturelles... Ou plus simplement les événements qui se rattachent à la vie quotidienne : accidents de la route, cambriolages, incendies, perte d'un emploi, décès d'un proche, agressions physiques, viols, émeutes, attentats terroristes... Si devant cette réalité inconfortable, beaucoup, choisiront l'inaction ou la victimisation, d'autres choisiront l'action. C'est bien à celles qui ont aussi cette ambition que l'auteur s'adresse. La deuxième partie de l'ouvrage est consacrée au témoignage de 15 femmes survivalistes qui partagent leur expérience et prodiguent leurs conseils autant aux femmes qu'aux hommes, afin qu'ils accompagnent au mieux leurs compagnes dans ce nouveau mode de (sur)vie. Il relate le témoignage de femmes qui ont toutes fait le choix de rester libres, autonomes et indépendantes, afin de faire du XXIe siècle un âge enfin adulte et intelligent pour les femmes, les hommes et leurs familles.

01/2021

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Beaux arts

David Hockney. My Window

Quand David Hockney identifie l'iPhone comme un instrument autant qu'un matériau, de nouveaux horizons artistiques s'ouvrent à lui. ll réalise ses premières oeuvres numériques au printemps 2009, avec pour sujet son paysage matinal, brossé en grandes lignes et couleurs éclatantes sur ce support où les teintes les plus subtiles apparaissent comme de pures expressions de la lumière. En 2010, Hockney commence à travailler sur iPad et son répertoire artistique s'élargit avec l'écran, qui autorise des jeux de couleur, de lumière et de traits plus complexes encore. Chaque image du livre saisit un moment fugace depuis une fenêtre de la maison de Hockney, dans le Yorkshire : aube flamboyante, ciel matinal lila, paysages nocturnes paisibles ou arrivée soudaine du printemps. On se laisse captiver par des détails, des gouttes de pluie sur la vitre, des lumières lointaines dans la nuit, un reflet sur un vase ou la variété de la végétation qui borde le carreau. Au gré de 120 dessins réalisés entre 2009 et 2012, sélectionnés et organisés par l'artiste en personne, faites l'expérience du temps qui passe, par le regard de David Hockney ! Ce livre d'artiste, d'abord paru en édition signée exclusive, resort aujourd'hui dans une version illimitée, dont le toujours généreux format XL présente les oeuvres de Hockney dans une résolution parfaite. C'est l'occasion de suivre le conseil du Times à propos de ce livre : "Si vous aimeriez que David Hockney vous offre un bouquet, saisissez cette chance ! "

11/2022

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Littérature française

Fatum

" Leur relation fraternelle était devenue étroite, une sorte de petite folie à deux, assez discrète pour ne pas attirer l'attention d'un parent, pour durer, donc. " " Le bain avait lieu une fois par semaine au moins, pendant des années, le temps pour Didier d'entrer dans une connivence particulière, en intelligence profonde et durable avec sa soeur de sept ans son aînée à l'influence confirmée, de s'imprégner de l'amour passionnel sous l'emprise duquel il se trouvait. " Didier est fasciné par sa soeur aînée, Françoise, dont l'extravagance sature le cocon familial. Ses crises de folie, ses jeux malsains et ses accès de démence se multiplient, et Didier devient la victime de ses délires glaçants. Lorsque le comportement de Françoise devient invivable, les parents se résolvent à l'écarter du foyer familial, dans un silence gêné et douloureux. Didier perd sa soeur et peine à se relever de cette disparition soudaine. L'arrivée d'un petit frère, Pascal, ne fera qu'entretenir la pesanteur de ce qui est tu. Adulte, Didier réussira brillamment sa carrière universitaire. Pourtant, jamais tout à fait présente, jamais tout à fait absente, la figure de cette soeur le hante, et sa vie amoureuse ne semble qu'une scène où se rejouent les schémas invariables d'un désir contraint. Dans Fatum, roman psychanalytique intense, porté par une plume puissante et sensuelle, Pascal Herlem parvient à mettre des mots sur le poids et la fatalité d'un récit familial, dont l'écriture semble l'unique issue.

08/2021

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Littérature française

Truismes

Difficile d'écrire son histoire lorsqu'on habite dans une porcherie et, qui plus est, lorsqu'on est devenue une truie. Car telle est l'extraordinaire aventure de la narratrice de cette fable terriblement sensuelle, qui se métamorphose sous les yeux stupides de son ami Honoré, prend du poids, se découvre une soudaine aversion pour la charcuterie, se voit pousser des seins surnuméraires, et finit, bien obligée, par quitter la parfumerie dont elle était l'hôtesse très spéciale... Tantôt humaine, tantôt animale, elle erre dans les égouts et dans les jardins publics où elle se nourrit de débris végétaux, elle met bas ses porcelets, devient l'égérie du futur président de la République avant d'être la maîtresse d'un très séduisant loup qui se nourrit de livreurs de pizzas et manquer finir sa vie dans l'assiette de sa propre mère. Derrière ces aventures porcines se profile une société aux prises avec un extrémisme obsessionnel de la vie saine mais de fait corrompue, une vaste ferme des animaux où les achats se règlent en Euro ou en Internet Card, où charlatans et fous mystiques se disputent le pouvoir. Le récit de cette modification se double donc d'un conte moral où l'oeuvre d'imagination affiche ses intentions de satire sociale. Se plaçant d'emblée sous l'égide de Knut Hamsun, de la glèbe et de la sauvagerie attenante à l'humain, la narratrice, truie endiablée, permet au lecteur de renouer avec des plaisirs de lecture qui viennent de très loin.

01/1997

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Philosophie

Après la tragédie, la farce ! Comment l'histoire se répète

Des milliards de dollars ont été déversés au coeur du système bancaire mondial, mais pourquoi n'avoir pas employé ces mêmes forces pour éradiquer la misère du monde et conjurer la crise environnementale ? "Nous faut-il une autre preuve, demande Zizek, que le Capital est devenu le Réel de nos vies, un Réel dont les impératifs l'emportent en despotisme sur les plus pressantes exigences de notre réalité ?" Analysant l'implosion soudaine de la sphère financière, Zizek souligne. à la suite de Hegel, Marx et Marcuse, que la répétition de la tragédie sous forme de farce est parfois plus terrifiante que la tragédie initiale. "Le philosophe le plus dangereux d'Occident" passe au crible l'envahissante vision libérale du monde, cette idéologie qui nous fait croire en un lien naturel entre capitalisme et démocratie, se déguise sous les oripeaux libertaires du pseudo-esprit de 68 qu'elle a parfaitement intégré, et nous raconte des histoires semblables à la saga populiste, "humaine, trop humaine", d'un Berlusconi. A ceux qui se résignent à l'alternative entre un capitalisme "socialiste" à l'occidentale et un capitalisme "autoritaire" à l'asiatique, Zizek rappelle qu'il existe une autre voie : il évoque la leçon de Lénine "commencer à partir du commencement, encore et encore", questionne les thèses de Négri sur les multitudes agissantes au sein de la sphère sociale globalisée et considère la position de Badiou pour qui le communisme reste un ultime, et peut-être indépassable, horizon. Après la tragédie, la farce ! est un appel tonique aux forces de gauche pour qu'elles se réinventent.

10/2011

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Littérature française

La goélette blessée

Août 1980 à mai 1981, Grand-Baie, capitale de l'île Sainte-Marie, quelque part aux Antilles françaises. La mort soudaine de son père provoque le retour, après trois ans d'absence, du journaliste Albert Saint-Brice, descendant d'un aristocrate devenu corsaire et arrivé aux Antilles au XVlle siècle. Désormais héritier de la plantation fondée par son aïeul, mais aussi d'une société de matériel nautique, à laquelle sa cousine germaine est associée, il doit prendre la suite de son père. Mais Albert entend surtout profiter de l'aisance familiale pour mener, au grand dam de sa cousine, une vie de jeune blanc créole dilettante et peu enclin au travail en entreprise. Au lendemain du passage d'un cyclone, l'arrivée à Grand-Baie d'une goélette délabrée, réputée pour être ensorcelée, va bouleverser sa vie. Ayant eu un coup de coeur pour ce navire, Albert décide de l'acquérir coûte que coûte et sans autre motif que le désir totalement déraisonnable de posséder un voilier comme celui-ci. Un caprice qui va le projeter au coeur d'un fait divers vieux de dix ans, jamais révélé jusque-là et auquel son propre bateau aurait été mêlé. Avec la complicité de son ami d'enfance, journaliste au quotidien local, et l'aide d'une belle policière mulâtresse dont Albert est tombé éperdument amoureux, parviendra-t-il à résoudre l'énigme de la goélette blessée sans provoquer un énorme scandale dans son milieu social ? Rien n'est moins sûr...

12/2017

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Pléiades

Théâtre. Tome 1

Peu d'oeuvres ont été aussi mal jugées que celle d'Anouilh. Plusieurs raisons à cela : cinquante ans de succès public, ce qui ne se pardonne pas ; un anti-conformisme social, politique et culturel dont on a fait un délit d'opinion ; la célébrité d'Antigone, qui est l'arbre qui dispense d'aller faire un tour en forêt ; le recours, enfin, à des formes (farce, drame, tragédie, toutes les sortes de comédie), à des procédés (agilité technique, structures ingénieuses, répliques brillantes) et souvent à une tradition (duchesses et généraux, sofas et bergères, Toto et Marie-Christine) qui, associés, forment la façade et dissimulent la vraie nature de ce théâtre essentiellement poétique. Les rituels sociaux y cachent des vertiges, les rires soudains y sont la politesse de désespoirs durables. "Sous [s]on petit chapeau d'Arlequin", Anouilh cache une "grande oreille de janséniste". Quels que soient le cadre (mythologique, historique, contemporain) et la tonalité (rose, noire, grinçante...) de ses pièces, les mêmes questions sont présentes : l'identité, l'impossible relation à autrui, la douleur née des compromissions, la nostalgie de la pureté, l'irrémissibilité du temps. Il est aussi difficile d'être en bons termes avec soi - "Je suis rentré en moi-même plusieurs fois. Seulement, voilà, il n'y avait personne" - que de connaître autrui : "Quel monde incompréhensible, les autres. . ". Bref, si "les autres" ne sont pas exactement "l'enfer", les pièces d'Anouilh ont souvent la tension d'un huis clos, et l'auteur de Becket est bel et bien, à sa manière, un dramaturge de l'existence.

10/2007

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Philosophie

Après la tragédie, la farce ! Ou Comment l'histoire se répète

Des milliards de dollars ont été déversés au coeur du système bancaire mondial, mais pourquoi n'avoir pas employé ces mêmes forces pour éradiquer la misère du monde et conjurer la crise environnementale? " Nous faut-il une autre preuve, demande Zizek, que le Capital est devenu le Réel de nos vies, un Réel dont les impératifs l'emportent en despotisme sur les plus pressantes exigences de notre réalité? " Analysant l'implosion soudaine de la sphère financière, Zizek souligne, à la suite de Hegel, Marx et Marcuse, que la répétition de la tragédie sous forme de farce est parfois plus terrifiante que la tragédie initiale. " Le philosophe le plus dangereux d'Occident " passe au crible l'envahissante vision libérale du monde, cette idéologie qui nous fait croire en un lien naturel entre capitalisme et démocratie, se déguise sous les oripeaux libertaires du pseudo-esprit de 68 qu'elle a parfaitement intégré, et nous raconte des histoires semblables à la saga populiste, " humaine, trop humaine ", d'un Berlusconi. A ceux qui se résignent à l'alternative entre un capitalisme " socialiste " à l'occidentale et un capitalisme " autoritaire " à l'asiatique, Zizek rappelle qu'il existe une autre voie: il évoque la leçon de Lénine - " commencer à partir du commencement, encore et encore " -, questionne les thèses de Négri sur les multitudes agissantes au sein de la sphère sociale globalisée et considère la position de Badiou pour qui le communisme reste un ultime - et peut-être indépassable - horizon. Après la tragédie, la farce! est un appel tonique aux forces de gauche pour qu'elles se réinventent.

01/2010

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Cinéma

Je suis un homme de télévision, je suis 8 310 jours à l'animation de Questions pour un champion, je suis licencié en 3 minutes après 28 ans de bonheut, je suis... je suis...

Limogé du jour au lendemain et en pleine saison par France 3, l'animateur vedette de Questions pour un champion dévoile les coulisses de son éviction brutale et partage les plus belles heures de sa carrière. Dans ce livre incisif et sans langue de bois, Julien Lepers dénonce les conditions dans lesquelles il a été débarqué de l'antenne de France 3. Un licenciement express qu'il juge à la fois violent, injustifié et vexatoire. Après vingt-huit années aux commandes du jeu francophone le plus regardé dans le monde, l'animateur refuse d'être la victime expiatoire de la chasse à "l'homme blanc de plus de cinquante ans" décrétée par les dirigeants de France Télévisions. A ses deux millions de téléspectateurs fidèles, Julien Lepers veut ici dire "merci et au revoir", ce qu'il n'a jamais pu faire devant les caméras, et expliquer toute la vérité sur sa disparition soudaine des écrans fin février 2016. Ce fils d'un architecte et chef d'orchestre de jazz et d'une chanteuse réaliste raconte également ses années bonheur, son parcours de musicien et de compositeur autodidacte, sa rencontre si importante avec Herbert Léonard, ses dix-huit saisons sur RTL et bien sûr ses 8310 émissions de Questions pour un champion. De quoi mieux comprendre la vie trépidante de cet homme passionné qui refuse de terminer sa carrière sur un tel gâchis et promet qu'on le retrouvera là où on ne l'attend pas. Plus Lepers que jamais !

10/2016

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Science-fiction

Connerland

La carrière de l'auteur de science-fiction Voss Van Conner prend fin brutalement le jour où il s'électrocute avec son sèche-cheveux. Lorsqu'il rouvre les yeux, il a toujours sa serviette de bain autour de la taille et les cheveux mouillés, mais il est assis dans une immense salle d'attente en forme de vaisseau spatial (à moins que ce ne soit l'inverse). Les extraterrestres qu'il avait attendus toute sa vie l'ont-ils enfin enlevé ? Ou est-il bel et bien mon ? Toujours est-il qu'il se retrouve bientôt dans un avion à bord duquel voyagent un représentant de commerce qui a lu ses cent dix-sept romans et une hôtesse de l'air qui est la seule à voir et à entendre le fantôme de l'écrivain... Pendant ce temps, un éditeur compte profiter de cette soudaine disparition pour racheter les droits de tous les romans de Van Conner, dont les délires extraterrestres pourraient bien tenir de la dernière expression du génie. Du plus haut burlesque, truffé de personnages délirants et d'humour absurde, le roman de Laura Fernández est un hommage drolatique aux matines du genre, au premier rang desquels Kurt Vonnegut et Philip K. Dick, et à tous ces livres de science-fiction dont la folie et l'invention confinaient parfois au ridicule, mais toujours avec le plus grand sérieux, et élevaient le maniement de l'invraisemblable au rang d'art. Connerland ressemble au roman qu'aurait pu écrire un Thomas Pynchon obsédé par Ghost.

04/2019

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Religion

Et le ciel devient familier

Le témoignage bouleversant de la famille Morinière après la mort soudaine de l'aînée des enfants, Sophie 21 ans, dans un dramatique accident de la route en Guyane, alors qu'elle se rendait aux JMJ de Rio durant l'été 2013. 17 juillet 2013. Le deuil foudroie la famille Morinière. Sur une route de Guyane, Sophie, l'aînée des quatre enfants, meurt à 21 ans dans un accident de car alors qu'elle se rendait aux JMJ de Rio, à la rencontre du pape François. Pour ses parents, François et Béatrice, ses deux frères et sa soeur, commence alors un long chemin de reconstruction personnel et familial, pour arriver à vivre avec l'inacceptable. Ils racontent leur parcours émotionnel, spirituel et social depuis l'accident, sans cacher les écueils ni verser dans le voyeurisme. Si la foi de ces catholiques a été ébranlée par cette tragédie, elle les a aussi sauvés du pire quand tout n'était que désespérance. Depuis le décès de Sophie, ils découvrent des aspects plus cachés et intimes de leur fille. Son existence ordinaire, semblable à celle des jeunes de notre époque, était animée d'une vie spirituelle intense. Les témoignages sur sa joie de vie, sa générosité, son attention aux autres abondent et disent à quel point Sophie continue de rayonner. Un témoignage fort, tout en pudeur et sensibilité, sur le deuil soudain d'un enfant entrant dans l'âge adulte, et la force de la foi pour se relever et continuer à vivre.

03/2019

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Sociologie

Ensemble

Inscrit dans les gènes de tous les animaux sociaux, le soutien mutuel est reconnaissable aussi bien chez les chimpanzés qui s'épouillent les uns les autres que chez les enfants qui construisent un château de sable ou les hommes et les femmes qui amassent des sacs de terre pour parer à une inondation soudaine : tous coopèrent pour accomplir ce qu'ils ne peuvent faire seuls. Cette tendance naturelle, innée, est pourtant moins un trait génétique qu'un art, une capacité sociale, qui requiert un rituel pour se développer. Dans un monde structuré par la concurrence, où la compétition prime toujours sur l'entente, savons-nous encore ce que c'est qu'être ensemble, par-delà le repli tribal du " nous-contre-eux " ? Dans ce deuxième volet de la trilogie qu'il consacre à l'Homo faber, Richard Sennett, se fait tour à tour historien, sociologue, philosophe ou anthropologue pour étudier cet atout social particulier qu'est la coopération dans le travail pratique. De la coordination des tâches dans l'atelier de l'imprimeur aux répétitions d'un orchestre, il nous fait découvrir de nombreuses expériences de communauté et d'action collective qui permettent de proposer une vision critique des sociétés capitalistes contemporaines. La richesse des références, l'originalité des points de vue, la liberté du style et la volonté de rester toujours au niveau de l'expérience quotidienne font la force de ce livre singulier et engagé. Et si, pour sortir de la crise, il suffisait de réapprendre à coopérer ?

03/2023