Recherche

Anete Melece

Extraits

ActuaLitté

Actualité et médias

La veuve. Un roman vrai : l'affaire Boutboul

Elle se dit veuve, paraît richissime, vit dans les beaux quartiers, achète des chevaux de course et s'abîme en prières dans les chapelles parisiennes entre deux emplettes chez Fauchon. On ne lui connaît qu'une véritable passion: sa fille Darie. Pour elle, elle paraît prête à tout. Elle la propulse au sommet de la gloire, en fait une vedette des hippodromes et du show-business. Un soir de décembre 1985, l'assassinat de son gendre, Jacques Perrot, meilleur ami du Premier ministre de l'époque, vient bouleverser ce tableau idyllique. Marie-Elisabeth Cons-Boutboul n'est pas seulement cette dévote, disciple de la pucelle d'Orléans, qui joue les dames de charité dans les cocktails de la jet-set. Derrière cette façade, la " Veuve ", ex-avocate radiée du barreau de Paris, et pas plus veuve que son mari n'est décédé, apparaît comme une femme redoutable, faussaire et mythomane, manipulant des milliards entre les banques suisses, certains paradis fiscaux, le Gabon, voire le Vatican... Joue-t-elle les agents doubles dans des opérations aussi embrouillées qu'ultra-secrètes où se mêlent affaires de famille et raison d'Etat ? Accusée d'avoir commandité le meurtre de son gendre, soupçonnée d'avoir été mêlée à l'exécution d'un petit caïd qui jouait pour elle les passeurs de fonds, elle jure qu'elle est innocente. Ultime mensonge d'une longue série, ou seule goutte de vérité dans un océan de mensonge ? Mais qui est vraiment la "Veuve", vedette du plus fabuleux fait divers de la décennie écoulée ? Une vieille et rusée affabulatrice, ou une monstrueuse et froide manipulatrice d'âmes ?

03/1994

ActuaLitté

Littérature française

La fille aux cheveux châtains

" La fille aux cheveux châtains " est un roman qui traite de la question de l'albinisme. Les albinos sont l'objet de curiosité, mais au-delà de cette curiosité, il y a une sorte de méfiance mêlée parfois de dédain, de préjugés et de croyances allant du meilleur au pire. Tantôt perçus comme des êtres aux capacités surnaturels, tantôt pointés du doigt comme des êtres maléfiques proches du démon, les albinos, les rouquins ou les roux sont à la lisière sinon au coeur du mystère. Phil et Cathy sont les deux principaux personnages du roman et leur relation amoureuse est comme un grand écran sur lequel se projettent les tares d'une société partagée entre modernité et traditions, entre Dieu et les dieux, entre religion dite révélée et pratiques occultes. Ce roman est aussi un pamphlet jeté à la face d'une humanité de plus en plus cruelle, où violer un albinos " régénère " et rend plus puissant ; égorger un albinos est le crime sacrificiel qui élève au rang de demi-dieu. Phil et Cathy vivront un amour presque fusionnel mais un amour persécuté par les hommes et les démons. Entre deux feux, les deux tourtereaux se battront contre le visible et l'invisible dans un univers ou la notion de foi n'est pas liée à une appartenance à une religion mais plutôt à des croyances. Tant que les albinos seront vus comme des êtres étranges, pire, étrangers, ce roman sonnera comme un tocsin pour rappeler que dans nos veines, il y a du sang qui coule et que le souffle de vie est le même en chacun de nous.

10/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

Victor Hugo

Victor Hugo est un grand, un immense écrivain. Tout le monde le reconnaît. Mais que sait-on de l'homme, de l'époux, de l'amant?? Et d'abord de l'enfant, écartelé entre son père soldat et sa mère vendéenne, tous deux se déchirant sur la garde de leurs trois fils. A douze ans, Victor écrit ses premiers poèmes, à quatorze il veut " être Chateaubriand ou rien ", à dix-huit ans l'Académie française le célèbre, déjà, et déjà ses colères politiques présagent de son avenir ! Car il sera de tous les combats, dénonçant la misère du peuple, luttant contre la peine de mort, contre les injustices, visitant les prisons, les bagnes... Lors du coup d'état du 2 décembre 1851, il monte sur les barricades. Menacé de mort, il devra fuir, d'abord en Belgique, puis à Jersey et à Guernesey où la vie se réorganise en famille avec, à ses côtés, sa fidèle maîtresse, Juliette, qui recopie inlassablement ses manuscrits. Un portrait fascinant qui éclaire de l'intérieur ce siècle passionnant que fut le XIXe siècle, naissant de la Révolution pour mettre au monde la République. Avec Napoléon, De Gaulle et Révolution française, Victor Hugo est l'une des oeuvres majeures de Max Gallo. Année après année, ce Victor Hugo déroule la vie intime du poète, si étroitement mêlée à la vie de la France, avec de larges extraits d'une oeuvre qui deviendra géante, et que nous découvrons pas à pas, au rythme impressionnant d'un génie en marche. " A travers le récit de la vie de Hugo, le grand roman de la liberté " François Busnel, L'Express

09/2017

ActuaLitté

Critique littéraire

Journal de Vézelay. 1938-1944

En juin 1938, Romain Rolland et sa femme Marie quittent la Suisse et s'installent en France, à Vézelay, où ils passeront toutes les années d'Occupation. Le grand pacifiste de 1914, « au-dessus de la mêlée », l'homme épris de culture et de musique (auteur de biographies de Michel-Ange, de Beethoven ou de Tolstoï), l'immense romancier (le roman-fleuve Jean-Christophe, qui fut un triomphe, mais aussi Colas Breugnon et L'Âme enchantée), l'éveilleur qui fit découvrir les spiritualités indiennes à l'Occident (Vivekananda, Ramakhrishna, Gandhi…) retrouve sa région d'origine. Lui qui fut un grand germanophile et un compagnon de route du Front populaire doit faire face à l'Occupation allemande et au régime de Vichy. Il n'en continue pas moins à tenir son journal, dont est publiée intégralement, dans ce volume, la partie correspondant aux années de Vézelay, de 1938 à 1944. Il s'agit du témoignage exceptionnel d'un écrivain au quotidien dans un village français pendant les années sombres. Au jour le jour, il note les faits marquants de la guerre et suit la vie à Paris, où il se rendra plusieurs fois. Le 30 décembre 1944, il s'éteint. Pendant ces années, la grande conscience que fut Rolland, lucide jusqu'à la fin, continue à s'interroger, nourrit un dialogue avec Claudel, reçoit Éluard et Le Corbusier, écrit une somme sur Charles Péguy, renoue avec des amitiés anciennes. Ce livre constitue un événement.     Jean Lacoste est philosophe et germaniste. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur Goethe. Il a également traduit Nietzsche et Walter Benjamin. Depuis de nombreuses années, il s'intéresse à l'œuvre de Romain Rolland.

11/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 9, 1945-1950

La guerre se termine. Roger Martin du Gard quitte Figeac pour regagner Nice, peu désireux de revenir à Paris et de regagner le Tertre; il attend que les passions s'apaisent. Il s'y décide enfin. Attentif aux mouvements de pensée et au renouveau qui s'annonce, inquiet de voir l'état révolutionnaire de la France, il résiste aux pressions, redoute les conflits qui se préparent et refuse de "se jeter dans la mêlée ". Il prend vite conscience qu'il est désormais un homme du passé. Il " reste d'un temps sceptique, et se défiant de toutes les certitudes". Il refuse l'"esprit partisan" et rejette la "littérature engagée" que prône désormais Sartre. Malgré les difficultés, il veut garder sa liberté et rester fidèle à soi-même. Lucide, il est l'homme d'entre les deux guerres, " "spectateur passif", mais spectateur". "Dépassé par l'Histoire, je me survis", reconnaît-il. " Entre un présent hostile et dénudé, et le passé qui m'offrait son refuge, j'ai lâchement opté pour le passé, et accepté d'être un "anachronisme". " Il accepte ses limites. Sachant qu'il ne peut parler à la génération nouvelle, il reprend son travail et réfléchit à l'œuvre posthume commencée durant la guerre. Il est soucieux d'" achever harmonieusement sa courbe ". En novembre 1949, il perd brutalement sa femme. Une page se tourne. Malgré le travail qui le délivre de sa souffrance, en 1950 il se sent peu à peu démoralisé; aux ennuis de santé s'ajoutent les nouvelles du monde : Roger Martin du Gard est persuadé de l'imminence d'une conflagration. Le ton de ses lettres se colore parfois de cette angoisse de l'avenir.

11/2006

ActuaLitté

Littérature française

Les jours rouges

A Toliara et alentours, Malgaches, Karana et Vazaha se croisent, se mêlent et s'emmêlent pour le meilleur et pour le pire. On nage. Dans le cours imprévisible, les remous, la mêlée, parfois hors des flots. On vit en ville comme au village. Dans les gargotes, sur les routes de goudron éclaté et les pistes de sable. Comme chez soi en dur, en tôles ou en vondro. Reclus ou en ribote. On improvise. Aux détours d'un zébu, d'un fou, d'un trépassé ou d'un éloquent soudard. Dans le charivari infernal, le vif des traditions locales, les êtres marchent au charbon ou flottent, dévient malgré eux de foutaises en désespoirs, de malentendus en traquenards ou états de grâce. On se chamaille. On palabre pour un bien commun, un canard qu'on déplume ou un sort venu de nulle part. On s'étripe pour le sel et la terre, on rouscaille, chante la guigne ou la poisse, on s'esclaffe, se dégage, rit de l'homme, la femme qui n'a pas fini d'en voir. Et si, au final, les genres, les classes, les origines se confondaient pour laisser planer tous les doutes ? Et si, pétris et navigués, dénudés, au lieu de fuir, nous acceptions d'être tous du même cru, de la même trempe, sans distinction ? Qu'il en déplaise à Dieu, aux illustres Aînés, aux arrogants et férus du langage sinistré, il nous est offert de boire la vie jusqu'à la lie, la lune nouvelle et l'art de résonner du tsapiky au soleil de l'amour noir. B. A.

05/2019

ActuaLitté

Littérature Espagnole

Trafalgar

Trafalgar : aux oreilles des Français, le nom sonne amèrement. C'est aussi le cas pour les Espagnols. Du moins si l'on parle de la bataille de 1805. Car Trafalgar, c'est également le premier des Episodes nationaux (Episodios Nacionales), la plus vaste construction romanesque des lettres espagnoles, jamais traduite en français jusqu'à présent. Gabriel de Araceli vit sous la protection d'un vieil officier de marine. La raison aurait voulu que son grand âge le préserve de la guerre. C'est l'avis de sa femme qui fulmine contre lui, contre le vieux Marcial à la jambe de bois, et contre Gabriel qui, dans sa jeune innocence, trépigne à l'idée d'assister à sa première bataille navale. Alors, c'est en catimini qu'ils désertent tous le foyer pour se lancer dans la mêlée. La suite on la connaît : face à l'amiral Nelson, la défaite franco-espagnole sera totale. Les deux-tiers des navires seront détruits ; le camouflet est sévère. Publié pour la première fois en 1873, le roman raconte mieux que n'importe quel livre d'histoire cette bataille historique et tragique. Dans un réalisme teinté d'humour, l'auteur nous immerge dans le feu de l'action et des canons, mettant en scène un patriotisme aussi exalté que meurtrier. Benito Pérez Galdós (1843-1920) est un des plus grands romanciers réalistes espagnols. Comparé aux autres maîtres de son époque, Dickens, Balzac, Tolstoï, il impressionne par l'ampleur de son oeuvre romanesque et dramatique. Outre les 46 ouvrages des Episodes nationaux, il est l'auteur de nombreux autres romans et pièces de théâtre.

10/2022

ActuaLitté

Traduction

Traduire comme transhumer. Edition revue et augmentée

Paru il y a dix ans, absent des librairies depuis plusieurs années, "Traduire comme transhumer" a valu à Mireille Gansel de nombreux lecteurs qui ont trouvé dans ce livre, non un essai théorique et abstrait sur la traduction, mais le récit d'une expérience étroitement mêlée à sa vie. Cette suite magnifiquement construite propose une réflexions riches et originales nourrie de son histoire personnelle, l'acte de traduire ayant été étroitement liée aux situations qu'elle a traversées. Des poètes de l'Allemagne de l'Est à ceux du Vietnam, de Reiner Kunze à Nelly Sachs, sans oublier l'anthropologue Eugénie Goldstern et, plus récemment, le poète catalan Antoni Clapés, Mireille Gansel a éprouvé la traduction avant tout comme une rencontre en poésie, comme un acte de foi dans la vie et dans la possibilité du partage des mots. L'écho rencontré par ce livre se mesure aux traductions déjà nombreuses (en anglais, italien, catalan, allemand...) dont il a fait l'objet. Réclamé en France par de nombreux lecteurs qui ne le connaissent que de réputation, il était grand temps de le rééditer. Mais, après cinq livres de prose et de poésie publiés aux éditions de la Coopérative depuis 2015, Mireille Gansel a souhaité saisir l'occasion de cette nouvelle édition pour réviser son livre sans en altérer l'esprit. Nous avons choisi de le publier en même temps qu'une traduction du poète catalan Antoni Clapés par Mireille Gansel et Dolors Udina - une découverte qui prouve que l'auteur de "Traduire comme transhumer" continue de faire découvrir en France les auteurs avec lesquels elle se sent en étroite affinité.

05/2022

ActuaLitté

Turquie

Turquie. Côte égéenne et Côte Turquoise

La côte turque ne se limite pas à la détente sur les plages de sable et à la baignade dans la mer d'azur. Il s'agit aussi de flâner dans les ruelles de Cesme, d'explorer la modernité mêlée au riche passé à Izmir, ainsi qu'Ephèse et d'autres villes anciennes, où l'on peut toujours admirer la puissance des polis antique. Et pourquoi ne pas s'aventurer dans la campagne, faire un vol en montgolfière au-dessus du paysage lunaire de la Cappadoce ou se promener sur les terrasses de calcaire de Pamukkale ? La Côte égéenne et la Côte Turquoise grantissent les vacances réussis. Explorez la Turquie avec la série "guide light" , indispensable lors de vos voyages. A la fois riches et concises, ces publications contiennent des descriptions aussi bien des lieux à ne pas manquer que de ceux moins connus, mais pas moins intéressants. Tous les sites sont présentés sous forme d'itinéraires prêts à être parcourus. Les différentes curiosités complètent l'ouvrage. Les informations pratiques permettent de planifier un séjour réussi tandis que les cartes, précises et détaillées, aideront à vous retrouver dans chaque ville et région. Le guide comprend une carte laminée pliable et détachable. GUIDE : - 8 itinéraires de visite passionnants - des cartes indiquant l'emplacement des 64 sites traités - riches informations pratiques : horaires d'ouverture, prix des billets, conseils sur les transports en commun - nombreuses curiosités historiques et culturelles - photos en couleurs - réalisation pratique facilitant la recherche d'informations - format maniable qui permet d'emporter le guide en toute occasion. CARTE : - laminée, pliable et détachable - échelle 1 : 150 000.

04/2023

ActuaLitté

Contes et nouvelles

Le Tango des ombres

Ce recueil de cinq nouvelles de Jean-François Seignol, préfacé par Catherine Dufour, est la rencontre de deux passions : celle du tango argentin, avec sa tradition, ses fantasmes et son érotisme, et celle des littératures de l'Imaginaire. Comment mêler les plaintes du bandonéon et le microcosme des milongas au vertige de la relativité générale ou de l'intelligence artificielle ? Comment provoquer par cette rencontre insolite le surgissement de la sensualité, du désir, de ce qui fonde notre humanité ? La novella "Le tango des ombres" nous plonge dans un univers rétrofuturiste où un bal de tango dissimule un mouvement de résistance contre la dictature. "La nuit où tu m'aimeras" est une variation sur le thème du philtre d'amour dans le Buenos-Aires contemporain, où surgit l'inévitable figure de Carlos Gardel, à laquelle le narrateur finit par s'identifier... jusqu'à se perdre. "Candombe" se déroule sur une lointaine planète couverte de jungle où sont envoyés des colons pour en exploiter les ressources. Au son des arbres-tambours qui évoquent les percussions que jouaient les esclaves africains déportés en Uruguay s'invente une forme de danse entre les nouveaux damnés de l'exoterre et la végétation sensuelle qui couvre la planète. Une danse d'où naîtra une révolution. "Paso doble" s'inscrit en notre modernité en proposant une histoire de doppelgänger mêlée de tango-queer. "Le flot" termine le recueil par une danse sur l'horizon d'un trou noir, où un couple de danseurs s'enlace tandis qu'autour d'eux l'espace-temps se dilate. Entrez dans la danse ! Et respirez un souffle d'humanité, déraisonnable et printanier.

03/2022

ActuaLitté

libération, épuration

Le jour le plus fou. 6 juin 1944, les civils dans la tourmente

En pleine nuit, des milliers de paras leur tombent sur la tête, et au petit jour, la plus terrifiante armada militaire de tous les temps déferle sur leur côtes. Pris dans ce maelström meurtrier, dans un enchevêtrement incroyable de combats, la population n'aura à l'esprit qu'un seul souci : ne pas se laisser broyer, rester en vie. La voici projetée dans la fournaise des villes écrasées sous les bombes ou mêlée à la traîtrise des combats à l'arme blanche. Dans la guerre des marais, la guerre des haies. Dans la guerre à l'aveuglette, avec ses raids, ses coups de main et ses chassés-croisés. C'est un chaos ubuesque, un vaudeville soldatesque. Restés longtemps à l'écart de la Grande Histoire, à l'ombre des médailles et des faits d'armes, les Normands racontent ici leur 6 juin 1944. Ce sont des récits de civils, totalement ignorants des opérations militaires, qui mêlés aux combattants, comprirent vite que le salut était une affaire personnelle, qu'il fallait "se débrouiller" pour s'en tirer. En l'espace de quelques secondes, et pour des jours ou des semaines parfois, leur vie ne tint plus que dans un trou où ils pouvaient se terrer, dans la virtuosité à slalomer entre les bombes et les obus, dans le réflexe d'un soldat qui ne tire pas ou ne lance pas sa grenade, dans le simple hasard de se trouver au bon ou au mauvais endroit. "On a souvent dit que nous étions pris entre deux feux, rapporte l'un des témoins, c'est faux. Nous étions dans le feu..."

04/2024

ActuaLitté

Religion

Ritualisme et vie intérieure. Religion et culture

La Société Ernest Renan, branche française de 1' "Association internationale pour l'étude de l'histoire des religions" , n'est pas un groupe de recherches sur les origines du christianisme, encore moins une société de pensée mue par quelque idéologie. Fidèle à une vieille tradition académique, elle écoute et discute chaque mois au Collège de France des communications originales présentées par de jeunes chercheurs et des maîtres confirmés auxquels sont familières les démarches rigoureuses de la philologie, de l'histoire ou de l'observation du vécu. L'histoire des religions n'éveille plus la suspicion dont l'entourait des systèmes de pensée prétendant s'ériger en systèmes de pensée totale. Elle souffrirait plutôt d'un scientisme réducteur, contestant dans la religion, vue comme fait social ou fait psychologique, la part du contingent, de l'aléa avec lequel toute l'histoire est tenue de composer. Mais ce qu'elle doit surtout redouter, c'est l'inculture grandissante. L'effondrement intellectuel des religions encore majoritaires, qui risque d'entraîner l'insistance mêlée de sentiment sur les valeurs de l'action, ouvrirait la porte à de nouvelles crédulités, à de nouveaux fanatismes, si un surplus de connaissances religieuses ne venait à la relève. De plus, en un temps où l'on préconise l'ouverture à des cultures étrangères, peut-on laisser ignorer que ces traditions et ces sagesses venues d'ailleurs ont presque toujours un fondement religieux ? C'est pourquoi la Société se propose de débattre périodiquement devant un plus large public d'un thème dom l'actualité souvent passionnelle réclame une analyse scientifique approfondie. Tout ceci justifie pleinement l'importance de ces colloques.

01/1989

ActuaLitté

Histoire de France

Indomptable et rebelle. Histoire d'une vie de 1913 à nos jours

Ce livre conte cette femme qui sut dire non à l'occupant, à la collaboration, à la défaite, mais aussi oui à la France, à la liberté. Marie-Claire Scamaroni a repris à son compte le dernier message de son frère Fred " La Corse restera française ", ce jeune préfet qui n'a que 25 ans quand le général de Gaulle le nomme en Corse. Ce frère trahi, affreusement torturé, se donnera la mort dans son cachot de la citadelle d'Ajaccio en 1943. Dans ces pages, nous lisons la naissance de cette rebelle, son parcours dans la France suivant les nominations de son préfet de père et elle laissera dans de nombreux départements un souvenir impérissable. Son amour pour son pays, pour la justice, pour la vérité, le don de soi et la liberté la guideront naturellement vers la Résistance. Ce texte plein de réalisme et de tendresse nous évoque le Paris du début du XXe siècle, l'après-guerre, son métier d'avocate, préférant divorcer que de vivre avec un mari qui avait choisi la France de Vichy, sa résistance et celle de son bébé (la plus jeune résistante à ses dires), ses premiers pas, son engagement citoyen dans l'après-guerre et sa vie s'écoulant toujours dans l'événement tout au long du siècle. Elle nous parle aussi avec amour, humour, tendresse, la chair de sa terre corse, où nous flânons de Bonifacio à Ajaccio. Ce récit est plus que le combat d'une femme, c'est l'histoire d'une famille mêlée à l'Histoire de notre pays. Ce livre attendu est plus qu'un événement : c'est un chant, un combat, un hymne certes à la vie, mais aussi à la France, terre des libertés, et c'est ainsi que nous deviendrons lecteurs fervents de cette " Indomptable et Rebelle ".

11/2004

ActuaLitté

Philosophie

Système minéralogique et cosmologie chez Novalis ou les plis de la terre

En 1797, le jeune Friedrich von Hardenberg, plus connu sous le nom de plume Novalis, décide de s'engager dans des études scientifiques à la célèbre Académie des Mines de Freiberg fondée dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Pendant deux ans, il étudie en particulier la géologie et la minéralogie — mais aussi les mathématiques et la physique — afin de devenir inspecteur des salines de Saxe et de Thuringe. Son intérêt pour les sciences s'exprime dans différents cahiers de notes, intérêt découlant d'une recherche d'ordre philosophique et poétique qui n'a pas d'égale dans le champ culturel européen moderne. Jusqu à sa mort précoce en 1801, Novalis ne cessera d'étudier les sciences de la terre en ayant à l'esprit une possible harmonisation des différents champs du savoir, à l'image de la réalité tellurique, tout à la fois mêlée et organisée. Poète certes, "Romantique" en tant que membre du groupe fondé par les frères Schlegel, il dépasse ce qu'on appelle communément la poésie et le romantisme pour entrer dans un champ d'activité inédit et qu'il est encore difficile de qualifier. Le projet d'une combinatoire — élaboré par Lulle puis par Leibniz — sera ainsi repris par Novalis autant au niveau de la systématique minéralogique que de l'encyclopédie, en vue d'une "poétisation de la nature" conjuguant les diverses facultés humaines sans en rejeter aucune. Aujourd'hui, à une époque où l'interdisciplinarité et le renouveau d'une culture générale — associant tous les champs du savoir — sont plus que jamais nécessaires, mais où certains esprits dénigrent cependant l'intérêt de quelques philosophes pour les sciences, l'activité de Novalis est évidemment exemplaire, et à certains égards fondatrice.

02/1999

ActuaLitté

Policiers

De chair et de sang

"Les rêves avaient commencé six mois après son installation, de façon sporadique d'abord, une ou deux fois par semaine, pas plus ; c'étaient toujours des variations sur le même thème, les chats, l'escalier. En général, il se réveillait avant la dernière étape, la dernière scène, la forme humaine sur le lit. " Après trente ans de bons et loyaux services dans la police de Nottingham, l'inspecteur principal Frank Elder a donné sa démission. Il a également quitté son épouse qui a une liaison avec un autre homme. Il s'est réfugié dans un cottage en Cornouailles, mais le passé continue de le hanter. Il est assailli par un cauchemar récurrent dans lequel apparaissent des dizaines de chats féroces et un cadavre en décomposition. En fait il ne s'est jamais remis d'une affaire non élucidée : la disparition, en 1988, d'une adolescente nommée Susan Blacklock. Deux psychopathes condamnés à cette époque pour avoir violé et assassiné une autre jeune fille restent pour Elder des suspects idéaux. Apprenant que l'un d'eux va bénéficier d'une libération conditionnelle, l'inspecteur quitte son havre de paix et s'intéresse de nouveau à l'affaire Blacklock. D'autant plus que le criminel libéré en a profité pour prendre le large. Nargué par l'assassin, Frank Elder est pris dans un étau qui se resserre au fur et à mesure que sa propre famille se retrouve mêlée au drame qui se joue. Premier d'une nouvelle série, ce roman - s'il ne fait pas oublier Charlie Resnick - confirme l'étendue du talent de John Harvey. Tension dramatique, finesse psychologique, réflexion sur l'ambiguïté du bien et du mal, tout concourt à faire de ce livre une œuvre de premier plan.

09/2005

ActuaLitté

Littérature étrangère

Etoile blanche sur fond blanc

Ce récit, à la première personne, qui se présente comme la transcription du carnet de bord électronique de Gwern des Excuses, le personnage principal, se compose de deux intrigues. C'est en effet, d'une part, une parodie burlesque de la Seconde Guerre mondiale qui nous montre Gwern s'enfuyant du Bas Pays contrôlé par la puissance étrangère du Pays de l'Exil et sa sinistre police secrète des Corps sans Ames pour aller chercher refuge dans une nation voisine. Promu " messager de guerre " dans le Petit Pays - celui dont le drapeau est une étoile blanche sur fond blanc - il parviendra, en dépit de l'aide fort peu efficace de ses deux compagnons de voyage, Romano Safran et Pèlerin du Monde, à rallier à sa cause divers Etats dans lesquels le lecteur s'amusera à reconnaître la Bretagne, la France, l'Irlande et l'Inde. Le Petit Pays sera finalement victorieux, ainsi que nous l'apprendrons, de manière oblique, dans les dernières lignes du roman, mais tous les héros n'en sortiront pas vivants, et la dernière page du livre suggère que le régime instauré par le nouveau occupant n'est guère différent de celui de l'occupant précédent. Le propos peut paraître grave, il n'en est rien; et même si le texte révèle une profondeur et un sérieux indéniables, la surface, émaillée de jeux de mots, de personnages et de péripéties cocasses, est particulièrement divertissante. D'autre part, en contrepoint à cette intrigue " politico-historique " et mêlée à elle, se déroule l'histoire sentimentale des amours contrariées de Gwern et de Caresse du Cœur, ce qui nous vaut de très beaux passages lyriques où le personnage évoque sa bien-aimée. Un ouvrage aux facettes multiples.

01/2003

ActuaLitté

Littérature Italienne

Concetta et ses femmes

Di Concetta e le sue donne / Concetta et ses femmes est un livre spécialement singulier à cause de son caractère pluriel et double. Double parce que c'est le livre de deux femmes, l'écrivaine (Maria Attanasio) et la protagoniste (Concetta La Ferla), celle qui écrit et celle qui raconte. Pluriel car ce livre est la transcription d'une histoire collective et parce qu'il a une valeur littéraire et documentaire. Mais aussi à cause de sa raison d'être qui est également une question de responsabilité, quand le passé de la mémoire fait appel au présent de l'écriture pour exister, la parole politique à la voix de la narration pour résister. Poétique, tumultueuse et chorale, l'histoire de la lutte interminable pour la création de la section féminine du PCI (Partie Communiste Italien) de Caltagirone se déroule comme une représentation populaire, bien qu'elle parle d'événements réels. Concetta La Ferla - leader du peuple et proto-féministe qui pendant trente ans a été la protagoniste absolue de la lutte de classe et de la libération des femmes en Sicile - les incarnent avec une voix ancienne de conteuse, capable de restituer à ces événements toute la force mythologique et allégorique qu'ils avaient pour celles et ceux qui les ont vécus. Lutte contre le besoin, désir de liberté, soif de justice : mais aussi rêve du bonheur. Le rêve de la révolution. Maria Attanasio réussit spectaculairement cette mise en scène écrite. C'est donc un livre qui entre parfaitement dans notre collection "contre-attaque" qui publie une littérature plus ouvertement mêlée à la politique et à l'histoire, et c'est un livre qui forme presque un couple (très étrange) avec celui de Bei Dao dernier publié dans cette collection, puisque les deux sont des livres de mémoire(s) et autobiographiques écrits par des poètes.

02/2021

ActuaLitté

Genres et mouvements

Penser sans concept : fonction de l'épopée guerrière. Iliade, Chanson de Roland, Hôgen et Heiji monogatari

L'épopée guerrière est une gigantesque machine à penser. La guerre qu'elle décrit est une métaphore, qui mime une crise contemporaine du public pour lui donner les moyens de l'appréhender intellectuellement. En l'absence des outils conceptuels que nous connaissons (historiques, juridiques, philosophiques), l'épopée permet une compréhension obscure mais profonde, efficace. Les outils conceptuels étant absents ou inopérants, la compréhension se fait dans et par le récit. C'est lui qui est chargé à la fois de rendre compte de la confusion radicale du monde et d'y tracer des perspectives lumineuses. Tous les procédés proprement littéraires trouvent là leur justification profonde. Ce sont les conflits apparemment psychologiques, la ritualisation du combat, le recours aux récits annexes, la juxtaposition et la variation, les parallèles, homologies et antithèses, qui font jouer les notions problématiques et permettent d'élaborer une vision profonde de la réalité. L'épopée est un moyen, et non une fin. Elle permet d'apporter la lumière sur un sujet encore bien plus confus que la mêlée guerrière : la crise qui secoue le monde des auditeurs. Elle est le lieu où s'élaborent les valeurs nouvelles, où se pense le nouveau modèle politique : pour l'Iliade, la naissance de la Cité qui va se substituer à l'univers patriarcal, pour le Roland le renouveau royal du XIIe siècle, pour le Hôgen et le Heiji monogatari, la naissance de la féodalité. La question que toutes posent, de la première à la dernière ligne, celle pour laquelle elles emploient tour à tour tous les moyens à leur disposition, c'est ainsi la question du politique : quelle forme de gouvernement, quels rapports entre les êtres dans une société qui émerge d'un âge sombre.

01/2021

ActuaLitté

Littérature francophone

Il faut revenir

" Entre deux rires profonds, l'homme parle un français minutieux et ancestral, et ses " r " roulent comme une vague dans le ventre de Lila. L'homme dit : " Ce pays, il faut renoncer à le comprendre. Il est trop riche. De cultures, de haines, d'amours, de malentendus. Trop traversé par les civilisations. Trop complexe, stratifié, mouvant, on ne peut l'appréhender dans la totalité de ses dissonances. Il n'existe donc pas. Il vit, uniquement. C'est peut-être déjà beaucoup. Peut-être déjà un miracle en soi, qu'il vive. (...) Non, ce pays n'existe pas et nous devons, pour y comprendre quelque chose, nous contenter de raconter les vies éparses qui le traversent, instruire un dossier, en quelque sorte, qui permettrait un jour d'en délimiter le périmètre humain, le seul qui vaille. " Portée par l'espérance, Lila rentre au Liban au début des années 2000, après des années d'exil. Elle aime, rêve et dérive, entre autres auprès du mystérieux Ibrahim, antiquaire et pygmalion approximatif. Devenue journaliste, elle tâtonne. De paysage en paysage. Entre un attentat et une manifestation. Entre la beauté époustouflante d'une terre millénaire et l'absurdité destructrice du quotidien. Dans ses périples immobiles, elle est rejointe par sa soeur aveugle, Rim, pythie urbaine en quête de sacré sur cette terre détruite. A deux, elles incarnent les paradoxes du désespoir autant que les désirs de se réinventer un chez-soi : le Liban n'est-il pas le pays de tous les (im)possibles, un territoire qui n'obéît à aucune règle ? Dans une langue chirurgicale, d'une douce poésie mêlée d'humour féroce, Hala Moughanie fait plus que jamais vivre une terre qui n'en finit pas d'être incomprise, mais qui stupéfie par sa capacité d'évocation.

09/2023

ActuaLitté

Littérature française

Le Retournement

Le Retournement tient à la fois de l'archéologie familiale, de la généalogie historique, du questionnement identitaire et de la fouille existentielle : un texte autobiographique qui semble emprunter au genre littéraire de l'autofiction et aux sujets d'actualité (l'identité, le genre, la religion...) pour mieux les subvertir. Comment le juif honteux de l'enfance est-il rendu à son judaïsme par la rencontre amoureuse avec son double inversé ? Manuel est un descendant de Juifs alsaciens par la mère et de la communauté judéo-provençale des Juifs du Pape par le père ; Nour est une arabe d'Achrafieh, née à Boulogne, d'origine grecque-catholique. D'un côté, des minorités persécutées ; de l'autre, une minorité schismatique et persécutée : la rencontre improbable et fusionnelle de Carpentras et de Beyrouth ! Ils ont en partage l'aristocratie des opprimés qui ont retourné la persécution en distinction, mais doivent composer avec des univers culturels si différents que tout leur est sujet de querelle, source d'une histoire d'amour souvent drolatique. Et voilà que celui qui voulait être Swann, à naviguer habilement dans les eaux hostiles du beau-monde (sa belle-famille d'Ormesson par la grâce d'un premier mariage) et du Paris des lettres, se retrouve appelé au Liban " Abou Hadri " : le père d'Hadrien. L'auteur ressuscite ici les mondes engloutis : les fantômes de sa famille sur laquelle plane l'ombre de morts plus présents que les vivants, le génie de la Jérusalem du Comtat-Venaissin, sa lignée d'ancêtres improbables où Nostradamus côtoie Maimonide et Bernard Lazare donne la main à Adolphe Crémieux. Placé sous le signe d'une inquiétude mêlée d'ironie, ce récit est la plus merveilleuse réfutation qui se puisse imaginer à l'assignation identitaire qui caractérise nos temps modernes.

01/2022

ActuaLitté

Littérature étrangère

La petite chambre qui donnait sur la potence. Un combat pour la joie de vivre

C'est en juin 1915 que Nathan Katz est interné au camp de prisonniers de Nijni-Novgorod. Comme Etty Hillesum au camp de Westerbork, il écrit ce qu'il voit. Les paysages grandioses de la plaine russe en hiver. Mais aussi, sous forme de courtes nouvelles, des por-traits : un camarade de détention, une infirmière... Cela aurait pu n'être que le témoignage d'un soldat prisonnier de guerre en Russie de juin 1915 à août 1916. Mais c'est le premier livre de Nathan Katz et il préfigure déjà toute son oeuvre. Autodidacte passionné de littérature, jeté dans la guerre et blessé à 21 ans, il passe tout le temps de sa captivité à une seule chose : travailler sur lui-même. Et ce travail est avant tout, comme le proclame le sous-titre du livre, Un combat pour la joie de vivre : " J'aimerais bien savoir, écrit-il, qui pourrait m'interdire de me sentir libre ici, dans un camp de prisonniers, entouré de hauts murs certes, mais où le soleil brille dans la cour. " Ne croirait-on pas lire le journal d'Etty Hillesum au camp de Westerbork ? Ecrit en langue allemande (l'Alsace était annexé au Reich depuis la défaite de 1870), Das Galgenstüblein raconte le devenir d'une conscience qui, jetée dans la mêlée d'une guerre, parvient à se former et à se dépasser en se hissant à l'universel. " Ce n'est sans doute pas un chef d'oeuvre littéraire, écrit Jean-Paul Sorg dans sa préface. C'est mieux que cela ! [...] C'est une confession singulière, à nulle autre pareille, qui prend place doucement – à pas de colombe – dans le champ de la littérature spirituelle mondiale, cent ans après sa première édition. "

06/2020

ActuaLitté

Romans historiques

Face à l'île du Levant. Suivi de Retour à Bormes

1856, La guerre de Crimée vient de se terminer. Le traité de Paris impose à la Russie de limiter la présence de sa flotte aux détroits de l'Europe méridionale. La santé de sa mère Alexandra Féodorovna sert de prétexte au nouveau tsar, Alexandre II, pour ancrer des bateaux dans la rade de Villefranche, à proximité de Nice. Fuyant les brumes d'Albion, des aristocrates anglais ont déjà fait de la Riviera leur villégiature hivernale. Le raz de marée russe va déverser fastes, richesses et donner lieu à des fêtes somptueuses et inoubliables. La beauté de la comtesse Alexandrovna Draguilev, dame d'honneur de l'impératrice, séduit le baron écossais Stuart Campbell. Bravant interdits et convenances, elle lui sacrifie sa condition. De cette union illégitime naît Ivan Alexandre... A la même période, Ange Casalta, fils d'un chevrier, devenu, par son mariage et son sens des affaires, un riche et orgueilleux armateur toulonnais, acquiert la Jonquière, une bastide au bord de la mer, près de Bormes, face à l'île du Levant. Sa fille Laetizia, belle adolescente indocile, fait la rencontre d'Ivan sur la plage. Les deux jeunes gens, héros de ce roman, s'éprennent follement l'un de l'autre, mais le destin très vite les sépare... A travers la jeunesse tragique et bouleversante d'Ivan et Laetizia, Annie Bruel nous plonge dans l'histoire de la Provence et du comté de Nice, dans la société brillante de la Côte d'Azur, mêlée à la rude condition des pêcheurs et des paysans. De Nice à Toulon en passant par Cannes et aussi le Paris de la Commune, les amours d'Ivan et Laetizia, s'oubliant, se retrouvant et se perdant, nous entraînent à un rythme haletant.

06/2010

ActuaLitté

Policiers

Notre correspondante à Beershéva. Une enquête de Lisie Badikhi

Romancière, nouvelliste, dramaturge, Shoulamit Lapid a écrit depuis 1984 quelques-uns des meilleurs thrillers psychologiques israéliens. Toutes ses enquêtes ont pour décor Beershéva, la capitale du Néguev, et pour héroïne Lisie Badikhi. La trentaine, cette célibataire plutöt endurcie est journaliste aux Nouvelles du Sud, l'édition régionale du grand quotidien les Nouvelles. Sans illusion sur son physique peu approprié au métier qu'elle a choisi - son imposant gabarit, ses grands pieds plats et ses gros seins ne passent jamais inaperçus -, elle regarde le monde avec l'ironie mordante de ceux qui sont toujours en décalage. La galerie de personnages hauts en couleur qui l'entourent forme une image pittoresque, chaleureuse et pleine d'humour d'un Israël inattendu. Lorsqu'elle se rend à la soirée organisée en l'honneur de Pinkhas Horenstick, qui vient d'être nommé juge de district, Lisie est loin de se douter qu'elle va se retrouver mêlée à un meurtre qui la conduira dans les méandres du monde de la finance et du marché gris. Et pourtant, meurtre il y a, presque sous ses yeux, raison pour laquelle, poussée par son incorrigible curiosité, Lisie décide de mener son enquête, faisant ainsi concurrence à son beau-frère, l'inspecteur principal Bentsion Coresh. A sa suite, nous entrons dans l'univers cocasse de la presse de province, avec ses petites courses aux grands scoops, ses rivalités, les rapports tumultueux entre grand patron, chef de publicité et pigiste, dans une ville où tout le monde connaît tout le monde. Beaucoup d'humour pour une intrigue bien ficelée, où la situation économique et politique d'un pays sans cesse à la une apparaît en filigrane, observée de l'intérieur et vécue au quotidien.

04/1995

ActuaLitté

Littérature française

Babybatch

Babybatch ! Ainsi Dominique a-t-elle surnommé Benedict Cumberbatch. Quant à Dominique, et bien qu'elle appartienne à l'immense communauté virtuelle des fans de l'acteur anglais, elle répugne à s'autoproclamer cumberbitch, à l'inverse de ses congénères. Il faut dire que Dominique n'a que quinze ans et rien d'une"salope". A l'image des autres héroïnes d'Isabelle Coudrier, Dominique est une jeune fille inclassable, quasi désuète dans sa discrétion mêlée de lucidité, dans son expression incertaine et méticuleuse quand il s'agit d'évoquer les sentiments. Mais elle est aussi un pur produit de l'époque, non pas tant dans sa traque obsessionnelle de son idole sur le net, que dans son ironie de petite amoureuse revenue de tout. Ici, l'amour ne peut être vécu qu'après avoir été rêvé, pensé. A moins que dans sa version ultime, il ne devienne unilatéral, peu soucieux de se matérialiser, comparable à"une pièce où l'on ne serait jamais entré mais où résiderait tout l'espoir de l'existence". C'est du moins la comparaison qui vient le plus souvent à l'esprit de Dominique quand elle observe les êtres auxquels elle s'attache : le professeur d'anglais à la voix si basse que ses cours sont inaudibles ; Paul Rissac, cet élève brillant atteint d'emphysème et qui traite le malheur avec une désinvolture intrigante ; son père, petit conseiller en placement financier qui semble douter d'être un jour l'artisan du plus petit bonheur sur la terre. Les observant, les comparant à son cher Benedict Cumberbatch, Dominique tisse un monde dont le lecteur voudrait ne jamais sortir avec l'espoir de délester la jeune fille de sa peine, ou de partager sa fin, aussi belle que tragique.

01/2016

ActuaLitté

Littérature française

Passage du cyclone

Tahiti est un paradis soumis à des cyclones soufflant parfois à plus de 200 km/h. Et tout le monde en a peur : peur des bourrasques qui arrachent les toits, les arbres, les voitures, le foyer soudain envolé. Cette peur n'échappe pas à la préadolescente de ce roman. Dans ce qu'elle voit et ce qu'elle entend, elle ressent cette stupeur du paradis ravagé, cette violence touchant ce peuple si attachant. Pourtant, lorsque passe le cyclone, elle se sait protégée par son statut privilégié de métropolitaine expatriée, abritée dans une maison solide. Tout est en ordre, ses affaires de classe reposent dans sa chambre et les provisions d'eau attendent dans la cuisine. Mais quelque chose chuchote au dehors et à l'intérieur d'elle-même. Son collège concentre la disparité de la jeunesse polynésienne : enfants venus de métropole, Chinois, métis et autochtones. L'adolescente y a ses trois meilleures amies, indéfectiblement soudées par des journées en classe où les différences sociales s'oublient très vite. Parmi elles, Tumata, à la douceur mélancolique, qui évite de répondre aux questions intimes, porte de trop grands tee-shirts couvrant toute sa peau. Un jour, elle disparaît, confrontée à son terrible secret, son propre cyclone. Passage du cyclone est un roman d'apprentissage qui dit l'enchantement d'une île légendaire, et la violence qui lui est inextricablement mêlée. Chaque page respire la puissance du dépaysement, le trouble face aux non-dits derrière les sourires, la richesse de l'île et sa précarité sociale. Jennifer Lesieur, qui a vécu à Tahiti, évite tous les clichés pour raconter cet éveil sensoriel dans cette transition entre enfance et adolescence, dans une Polynésie saturée de couleurs, d'odeurs, mais où le soleil et la misère brûlent.

03/2022

ActuaLitté

Notions

Immunitas. Protection et négation de la vie

Venue du droit, la notion d'immunité occupe une place centrale en médecine. Tout comme le système immunitaire du corps humain protège l'organisme contre les incursions mortelles de virus, la loi garantit la survie de la communauté dans une situation la mettant en péril. Le droit protège et prolonge la vie. Mais comme le corps individuel, le corps collectif ne peut être immunisé contre le danger qu'en permettant à une certaine quantité de ce qui le menace d'y pénétrer. Pour échapper aux griffes de la mort, la vie est obligée d'incorporer en elle un principe mortel et de créer des anticorps. Le commun ne peut être préservé que s'il intègre en son sein un corps étranger, qui l'expose à un risque permanent. Dans ce livre, qui mêle les lexiques juridique et politique à ceux de la théologie, de l'anthropologie et de la biologie, Roberto Esposito propose une analyse de la biopolitique contemporaine d'une extrême actualité. Aujourd'hui, les processus d'immunisation comme la demande de vaccination - mêlée de crainte - caractérisent tous les aspects de notre existence. Plus les individus et les sociétés se sentent sur le point d'être infectés par des corps étrangers, plus ils se renferment ou sont confinés dans leurs limites protectrices, qu'il s'agisse des murs de nos appartements ou des frontières de nos Etats. A une issue immunitaire et finalement destructrice, peut-on imaginer une alternative fondée sur une nouvelle conception de la communauté ? Roberto Esposito est un philosophe contemporain déjà classique en Italie. De l'ensemble de son oeuvre, Communitas (PUF, 2000), Catégories de l'impolitique (Seuil, 2005) et le recueil d'articles Communauté, immunité, biopolitique (Amsterdam, 2010) ont été traduits en français.

03/2021

ActuaLitté

Littérature française

Hoag. Un témoignage du futur

"Des gens vêtus comme pour les grandes occasions, certains en smoking et des femmes en tailleur de grand couturier portant des sacs à main d'un clinquant ridicule, s'amoncelaient comme des fourmis prises de panique ou qui auraient plutôt découvert une proie inestimable. Cette nuée de jobards, pensa-t-il, formait des amas bariolés de chair et de vêtements et l'on vit une élégante tirée à quatre épingles ôter ses chaussures parce qu'elle ne parvenait pas à escalader une indescriptible mêlée d'individus soubresautant sans arrêt et qui jeta son dévolu sur de rares produits de luxe. Mais un forcené la saisit par les chevilles et elle chuta en se blessant grièvement à la tête. Puis, il tenta à son tour de surmonter le groupe lequel finit par s'effondrer. Tandis que l'on se débattait encore sur le carrelage en s'échangeant les plus grossières insultes, le sang coulait suite à d'autres pugilats épars dans le supermarché. Ce spectacle fixa un moment Luc dans une moue effarée, et pendant une seconde il eut pourtant envie de ricaner parce qu'il songea à une vengeance personnelle tant l'hystérie collective digne d'un carnaval déchaîné tranchait avec le luxe et la morgue hautaine des accoutrements : il put enfin admirer l'authentique mentalité de tous ces petits bourgeois d'habitude si condescendants et méprisants, ou si vaniteux de leurs bonnes manières. Ce peuple snob et friqué retiré de la vie des gens ordinaires dont il se targuait il y a des mois de moquer la pauvreté et les frustrations, se révélait soudain au grand jour obsédé par tout ce qui put être dérobé dans une dégradante et obscène spirale de l'avoir et du paraître" . Patrice Van den Reysen est un enseignant de 59 ans né en région parisienne et vivant en Alsace.

03/2021

ActuaLitté

Histoire de France

Poitiers, 19 septembre 1356

Ce 19 septembre 1356, aux environs de Poitiers, les 12 000 Français du roi Jean II le Bon affrontent 8 000 Anglo-Gaxons sous les ordres du prince de Galles, fils d'Edouard III d'Angleterre, surnommé le "Prince Noir". S'en suivent cinq heures de mêlée furieuse et de charges folles des chevaliers français qui sont décimés par les archers anglais et contraints à une fuite éperdue. Surtout, véritable désastre, le roi de France est fait prisonnier. Au soir de la bataille, près de la moitié de l'armée française a été anéantie : 2 500 hommes ont été tués, 3 000 ont été faits prisonniers. Vainqueurs, les Anglais ont à déplorer des pertes bien moindres. Dix ans après Crécy (1346), qui a révélé la terrible efficacité des archers anglais, Poitiers, c'est déjà la routine de la défaite. Pourtant, la bataille de Poitiers est plus qu'une simple péripétie de la guerre de Cent Ans, cet interminable conflit ouvert en 1337 et qui va durer jusqu'en 1453. Elle vient conclure une course poursuite haletante d'un mois entre le roi de France et le Prince Noir en août-septembre 1356. Elle marque aussi un tournant dans la guerre de Cent Ans. A la suite de la capture de Jean le Bon, le royaume se trouve dirigé par le dauphin, tout juste âgé de dix-huit ans. Le pays est alors déchiré entre les ambitions du roi de Navarre Charles le Mauvais et la démagogie d'Etienne Marcel, le prévôt des marchands, écrasé d'impôts pour acquitter le montant de la gigantesque rançon exigée par les Anglais et confronté à une terrible jacquerie. Ultime conséquence de la bataille de Poitiers : le traité de Brétigny en 1360 ampute le pays du quart de son territoire.

02/2014

ActuaLitté

Roman d'amour, roman sentiment

The contest. Delta Phi Kappa

Pour la sage et studieuse Emily Dixon, il est temps de voler de ses propres ailes. Quitter San Francisco pour étudier à l'université de New York est la meilleure décision qu'elle ait prise. Et puis elle n'y sera pas seule, puisque son grand frère l'y rejoint. Dans l'équation, elle n'avait pas prévu le meilleur ami de ce dernier... Adulé, riche et sexy, Benjamin Campbell est le quarterback vedette de Columbia. S'il y a une chose dont il ne veut pas, c'est bien d'une relation sérieuse. Etre à la tête des Delta Phi Kappa est une responsabilité suffisante. Seul petit hic dans sa vie insouciante d'étudiant, le défi lancé par le président de la fraternité adverse, les Zeta Lambda Mu. Pour gagner, Benjamin Campbell est prêt à tout, même à utiliser Emily Dixon. Pour l'aider, elle n'aura pas grand-chose à faire... à part prétendre être sa petite amie. Après tout, elle ne risque rien, et lui non plus, puisqu'elle est la soeur de son meilleur pote et donc zone interdite. En échange de sa participation, il l'aidera à séduire le gars pour qui elle a un crush. Sauf que ce dernier est justement le président des Zeta Lambda Mu, son ennemi juré. Impensable qu'elle en pince pour lui, question de principe ! Quand Emily se retrouve mêlée à ce stupide pari, elle n'a qu'une envie, fuir. Surtout qu'elle a du mal à composer avec l'insupportable et arrogant Benjamin. Cependant, si elle pouvait se débarrasser de sa timidité et enfin conquérir le gars pour qui elle craque, ce serait elle, la vraie gagnante. Qu'a-t-elle à perdre à faire semblant d'être avec Benjamin ? Un deal est un deal. Alors que la compétition commence, et que le meilleur gagne !

09/2023

ActuaLitté

Cancer

Rencontre inopinée avec un cancer colorectal

Je coulais des jours heureux de retraité très actif, après une carrière professionnelle passionnante, quand la nouvelle est tombée brutalement : le test de dépistage hémoccult que je réalisais régulièrement était positif pour la première fois. Des examens plus approfondis confirmèrent la présence d'un adénocarcinome du colon droit, en d'autres termes d'un cancer. Je vivais alors dans l'insouciance d'une santé qui jusque-là avait été sans évènements marquants et je pensais être épargné du fait d'un mode de vie sain. Une colère refoulée mêlée d'un sentiment confus de profonde injustice s'empara de moi dès l'annonce. Je me retranchais ensuite dans le déni, dans l'impossibilité de nommer ce mal, avec l'espoir qu'une erreur viendrait contrarier cette triste réalité. Je compris vite que le projet de vie que j'avais bâti pour les années à venir s'écroulait et que ma colère, bien que légitime était contreproductive. Il me fallait mettre des mots sur ce malaise lourd à porter pour s'en décharger. Ce livre est né, livre de combat, celui d'un face à face avec le cancer. Je décidais d'être acteur dans le traitement de la maladie afin de l'apprivoiser pour "mieux l'extraire de mon corps", aidé par ma famille et par la communauté de soignants avec laquelle je développais une relation de proximité et de grande confiance. C'est ce parcours médical et personnel que ce livre raconte méthodiquement, sans tabou sur mes états d'âme et dans l'intimité de mes angoisses et de mes doutes, comme un témoignage à partager avec d'autres patients atteints de cancer. Avec l'espoir que mon expérience pourra les aider à trouver "leurs mots", ouvrir des pistes pour vaincre leur désarroi et surmonter leurs peurs.

03/2024