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Royaumes minuscules

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Romans historiques

Les passagers du roi de Rome

"Voilà, plus de trente ans que je végète, le cul dans la vase et le nez collé aux planches disjointes d'un hangar des Affaires maritimes qui bouche mon horizon: le petit port du Four sur le bassin d'Arcachon, côté presqu'île du Cap Ferret. On m'appelle Le Roi de Rome et pourtant mon royaume n'est qu'un leurre. Il se limite à un bout de quai verdi par les algues, à un cul-de-sac qu'empruntent des chiens errants et des gosses échappés du camping voisin qui viennent se rassasier de mûres ou jouer dans les prés salés...". Les marins disent qu'un rafiot ne meurt jamais! Le Roi de Rome, lui, était passé de main en main, de capitaine en capitaine. Il avait navigué sur les mers des Caraibes en convoyant des marchandises douteuses, avant de s'échouer dans le crassat de la presqu'île... Des gens peu scrupuleux aimeraient l'acheter pour en faire une sorte de casino flottant; d'autres, une salle de jeu clandestine, une fumerie d'opium... Les voyous rêvent, parfois. Et les maîtres chanteurs guettent, prêts à tout, y compris au meurtre. Mais auparavant, il leur faudra résoudre l'énigme des passagers du Roi de Rome, de ces inconnus claquemurés à fond de cale depuis des mois, voire des années... Le Roi de Rome connaît leur histoire... Mais sur ce point, lui, si disert, se tait. Jusqu'à quand? Un roman noir et d'aventures captivant, où l'on rencontre des personnages hauts en couleur, dont Matthieu, le héros des "Yeux de Cendre" (Le Cherche Midi, 2006).

03/2009

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Histoire internationale

Ben Gourion

Ben Gourion a été, disait l'un de ses amis, " le plus grand don de l'Histoire au peuple d'Israël ". Davantage que Washington aux Etats-Unis, que Bolivar en Amérique latine, que Gandhi en Inde, il n'a en effet vécu que pour devenir le père d'une nation. Comme Moïse, il a emmené les enfants d'Israël en Terre promise ; comme Josué, il l'a conquise ; comme David, il a bâti le " royaume " juif. Nul autre que Michel Bar-Zohar ne pouvait mieux, à l'occasion du centenaire de la naissance du " prophète armé ", retracer _ avec l'exigence de l'historien et la plume du journaliste _ ce destin hors du commun ; seul il a eu accès aux milliers de pages des Journaux et Carnets, aux centaines de milliers de documents que Ben Gourion a accumulés au cours de sa longue carrière ; seul il a bénéficié de centaines d'heures d'entretiens avec le " Vieux ". Ayant complété cette riche moisson par de nombreuses conversations avec les compagnons (et les adversaires) de ce dernier et par une impressionnante liste de travaux d'histoire, il donne de son héros le premier portrait véridique. Né en 1938, Michel Bar-Zohar a fait ses études à Jérusalem (Université hébraïque) et à Paris (Sciences-Po). Sergent parachutiste dans l'armée israélienne et plus tard collaborateur de Moshé Dayan, professeur de science politique à l'université de Haïfa puis membre de la Knesset, il a mené parallèlement une carrière d'historien et de journaliste. Il a ainsi publié chez Fayard, entre autres livres, l'Espion juif de Hitler et l'Histoire secrète de la guerre des Six Jours.

10/1986

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Religion

Essai sur l'humour du Christ dans les évangiles

L'émouvant rapprochement entre les chrétiens et leurs frères juifs, au-delà des péripéties tragiques et baroques de notre époque, peut inciter les lecteurs des évangiles à retrouver le bon usage de l'humour, si profond, si constant, dans les mœurs et l'âme juives - afin de mieux retrouver et goûter la saveur, piquante, poignante, des récits et des dialogues retracés avec verdeur par les familiers du Christ. On peut escompter, d'une lecture des textes saints selon la clef de l'humour, outre une compréhension renouvelée, une préparation à son application concrète dans nos vies quotidiennes, affrontées à la complexité croissante d'un monde de plus en plus brusque et imprévisible. Car l'humour est décidément approprié, comme nous le rappelait Kierkegaard, en vue d'assurer une contenance de justesse et de vérité, sans crispation, dans les situations difficiles et pourtant significatives. Il permet d'approcher avec esprit les paradoxes et d'unir les contrastes, donnant de quoi déjouer les pièges et les risques d'hypocrisie, ou même les pires tentations. Il lui revient d'ouvrir l'accès à l'" incognito " de Dieu. Dans les plus extrêmes ou les plus familières des situations, Jésus a donc donné clairement et obscurément, pour soutenir ses disciples - et nous-mêmes - l'exemple, le modèle mémorable d'une maîtrise chaleureuse de l'humour, surprenant puis amenant à une ouverture libératrice. Il aide à relier, intimement, universellement, la passion et la résurrection, le fini et l'infini. Il convient spécifiquement au message inouï, messianique, d'intériorisation, par lequel le Christ, au-delà de la Croix et de la mort, nous révèle la proximité surprenante, le Royaume, d'un Dieu d'Amour, Père.

05/2004

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Généralités médicales

La sage-femme ou le médecin. Une nouvelle conception de la vie

Dans la société traditionnelle, l'accouchement se passe entre femmes : la matrone, mémoire du village, héritière de "petits secrets", assiste les femmes en couches. Mais dès le XVIe siècle, ses pouvoirs, réels et symboliques, la rendent suspecte aux yeux de l'Eglise qui la place sous surveillance. Peu à peu les pratiques évoluent, et l'Etat, soucieux de sauvegarder les populations, cherche à la remplacer par une jeune femme "sage", instruite des règles élémentaires d'hygiène et obéissant au corps médical. Au XVIIIe siècle, l'Europe entière envoie ses sages-femmes à l'école. En France, Mme Du Coudray parcourt le royaume pendant vingt-cinq ans avec son célèbre "mannequin". Sa méthode fait merveille. Avec l'appui du pouvoir royal elle organise dans les grandes villes des cours d'accouchement qui, après son passage, sont placés sous la responsabilité de "chirurgiens-démonstrateurs". En se multipliant, les cours consacrent officiellement le rôle des accoucheurs. Levret, Baudelocque, Smellie sont les principales gloires de cette Europe de l'obstétrique où circulent les hommes et les idées. Une science des accouchements se constitue non sans tâtonnements, suscitant débats et controverses sur les mécanismes de la conception et les techniques opératoires. Le passage de la sage-femme au médecin représente un tournant décisif dans l'histoire des femmes. Il traduit aussi un bouleversement de la conception de la vie et l'apparition d'une nouvelle vision du monde. Au fatalisme d'autrefois fait place une aspiration à soigner le corps souffrant et menacé, alors que s'affirme le désir d'avoir des enfants non plus seulement pour assurer la permanence du cycle vital mais pour les aimer et en être aimé.

04/1988

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Littérature étrangère

Une impossibilité

Un homme opère, ici ou ailleurs, pour le compte d'une vaste et nébuleuse organisation criminelle internationale. Apparemment coupable d'avoir échoué clans la mission qui lui avait été confiée, cet improbable agent secret à la vocation chancelante a choisi d'attendre le châtiment qui ne saurait manquer de le frapper et dont il a tout lieu de croire qu'il sera mortel. Dérivant dans un monde peuplé de personnages à l'identité instable, vaguement ou ouvertement menaçants, cet "exilé" dont la dernière mission consistera à identifier son propre assassin, s'intéresse, semble-t-il, davantage à l'amour qu'au crime. Il ne manifeste pourtant de dispositions particulières ni pour l'une ni pour l'autre de ces activités qu'il pratique à la lisière de l'absurde voire du comique, s'entretenant avec le monde-qui lui répond de même - dans un langage dont la grammaire souterraine, éliminant la causalité au bénéfice de l'hypothèse, la justification au profit du doute, et la logique au profit de la sensation, autorise l'impossible à prendre le pas sur le possible. Crépusculaire et profondément excentrique, cette fiction en forme de faux roman noir, sur laquelle plane l'ombre de Kafka ou de Beckett, fait du réel cet intrus inopportun assiégeant opiniâtrement le vaste royaume des mondes intérieurs hantés d'affects problématiques et de questions sans réponse. Elle convie à pénétrer dans un paysage inversé dont le lecteur, en proie à un puissant sentiment d'imminence, ne peut que reconnaître le caractère d'intime étrangeté qu'il sait être celui de ce double qui, en tout lieu, l'accompagne...

01/2005

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Littérature française

D'un pays sans amour

« Je suis née dans un royaume juif, une ville où durant toute une vie vous pouviez ne parler que cette langue surgie un millénaire avant sur les rives du Rhin et qui était comme chez elle au bord de la Vistule. »Ainsi parlait Sulamita, une vieille dame digne, une mémoire vivante, qui a vécu dans sa chair le monde englouti mittel-européen, qui de Moscou à Bucarest, de Varsovie à Lvov, chantait, vibrait, mentait, respirait le yiddish. Pierre, un jeune homme d’abord froid puis passionné, se prend d’amitié pour Sulamita, recluse en son palais romain. Il l’interroge sur le destin de trois poètes, étoiles filantes qui se croisent dans le ciel étoilé de Varsovie en 1922 : Peretz Markish, Uri-Zvi Grinberg, Melek Ravitsch. Des noms qui ne vous disent rien ? Quelle importance ? L’un émigra en Palestine en 1923, l’autre rejoignit les communistes soviétiques en 1926, le troisième voyagea de Mandchourie à Mexico, avant de se fixer à Montréal. Ils eurent vingt ans, des maîtresses, une gloire de révoltés de la langue, une rage de vivre qui se brisa contre la catastrophe sans équivalent aucun où le Yiddishland disparut, terres et livres, corps et âmes. Pas vraiment, l’âme : elle est là, dans ces pages infusées d’histoires et de cris, d’anecdotes et de poèmes, dans ce roman d’amour fou qui caracole sur la ligne de crête des empires incendiés, l’Autriche-Hongrie, le IIIème Reich, la vieille Europe. « Mère, nous arrivons d’un pays sans amour, d’un pays où Dieu est absent, Déluge en tête et crépuscule dans le sang. »

08/2011

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Histoire de France

Un régicide au nom de Dieu. L'assassinat d'Henri III, 1er août 1589

C'est un des rois les moins aimés de l'Ancien Régime, et l'un des plus méconnus, que le poignard de Jacques Clément fait mourir. Ayant fui sa capitale en insurrection, au milieu de ces guerres de Religion qui n'en finissent pas, Henri III succombe à l'attentat du moine régicide. Avec lui s'éteint la dynastie des Valois : un chapitre se referme, une autre histoire de la monarchie commence, inaugurée par l'accession au trône d'Henri de Bourbon. De ce règne presque oublié, Nicolas Le Roux restitue les desseins secrets et les drames sanglants. Il décrit un monarque hanté par l'ambition de pacifier le royaume, de réconcilier ses sujets et de régénérer l'autorité royale par la piété, la justice et la douceur. Il analyse les violentes résistances que les catholiques zélés opposent à ce rêve d'harmonie, jusqu'à faire la guerre à leur propre souverain. Faisant parler les voix et les passions de ces années terribles, l'auteur propose une lecture renouvelée de l'extrémisme ligueur, de ses pulsions meurtrières et de ses fantasmes tyrannicides. L'événement inouï qu'a été ce régicide en recèle un autre moins immédiatement visible : non seulement il prépare la fin des guerres civiles, mais il contribue à modifier en profondeur l'économie des représentations de la légitimité politique. Henri III se voyait en détenteur d'un ministère sacré, mais dont la personne restait inséparable du corps de ses sujets. Avec son successeur, la figure du prince tend à se détacher de la communauté des humains et acquiert, par l'investiture divine, une dimension d'absolu.

11/2006

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Science-fiction

Les ombres de Dieu

Tandis que les forces du Prétendant continuent d'étendre leur mainmise sur les colonies anglaises du Nouveau Monde, l'armée russe poursuit sa marche inexorable en provenance de l'Ouest, rejointe au fur et à mesure par les peuples qu'elle rencontre. Seul un endroit échappe encore à la menace d'invasion, New Paris, en Louisiane, où Philippe d'Orléans s'efforce de faire survivre le souvenir du vieux royaume de France. C'est là qu'arrive enfin Benjamin Franklin en compagnie de ses amis de la Junte, contraint de rallier Philippe à sa cause pour sauver l'ébauche de démocratie qu'il a eu tant de mal à mettre en place. Le tsar Pierre, de son côté, ne pense qu'à se venger de ceux qui ont tué sa femme et l'ont dépossédé de son pays et de son armée. Décidé lui aussi à demander l'appui de la Nouvelle France, il poursuit sa route vers la Louisiane, mais désormais sans Red Shoes, le chaman choctaw qui lui a sauvé la vie, celui-ci étant sujet à des crises de folie meurtrière depuis sa victoire sur un esprit puissant. Quant à Adrienne de Montchevreuil, elle est en passe de rattraper Nicolas, le fils qu'on lui a pris alors qu'il n'était encore qu'un bébé -un enfant devenu, malgré lui, le prophète de l'armée qui déferle sur le Nouveau Monde. Tous vont se retrouver à New Paris pour en découdre. Ils devront cependant oublier leurs nombreuses querelles personnelles s'ils veulent avoir une chance contre leur seul véritable ennemi, les malakim, dans la formidable bataille qui les attend.

10/2003

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Histoire de France

Un jour avec Marie-Antoinette

Conçu comme un écrin précieux et raffiné, à l'image de la Reine, cet ouvrage rassemble toutes les facettes de la vie et de la personnalité de Marie-Antoinette. La princesse insouciante s'étourdissant dans un tourbillon de plaisirs, la jeune reine adulée arbitre de toutes les élégances, la femme éprise de liberté ne rêvant que d'amitié sincère et d'intimité, la première reine-maman proche de ses enfants, la souveraine du plus puissant royaume d'Europe jouant à la bergère dans son petit théâtre de papier et n'entendant pas le grondement de la capitale... Enfin, la "reine martyre" , héroïne malgré elle d'une existence devenue tragédie. Au fil des pages, l'auteur s'attache à retrouver la vérité d'un personnage historique devenu mythique, et à mêler à la plus grande rigueur scientifique, l'émerveillement devant des chefs d'oeuvres de l'art qu'elle a inspiré, et le plaisant, le riant, en rapportant ces anecdotes piquantes contées par ses proches, et qui nous font le mieux pénétrer dans son intimité. En marchant sur ses pas dans les lieux qui portent encore sa trace, en écoutant sa voix au travers des citations tirées de sa riche, et émouvante, correspondance, en admirant les détails de ses collections grâce à une riche iconographie et des photographies inédites permettant d'enrichir et de nuancer son image, le lecteur découvrira un portrait de celle qui demeure, aux yeux du monde entier, la reine. Une reine miroir éclatant de son siècle, "trop femme pour être reine" selon la belle formule des frères Goncourt, passionnée, sensible, dramatique, toujours fascinante.

10/2015

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Tourisme France

Le Jura. Terres de caractères

Montagnes, plateaux, vignobles, plaines, étangs, rivières, lacs, reculées... La première image que donne le Jura de lui-même, c'est la diversité. Pourtant, ces différences fortes composent une unité presque magique, presque irréelle. Que peut-il y avoir de commun entre un montagnon du Haut Jura et un céréalier du Finage, entre un vigneron du Revermont et un tourneur de Petite Montagne ? Pas grand chose à priori, ils vivent dans des endroits différents, habitent des maisons à l'architecture différente, parlent avec un accent différent, ont des coutumes différentes... Et pourtant, ils sont tous jurassiens, pas par revendication historique ou intellectuelle, simplement parce que le Jura est une sorte d'immense puzzle où chaque pièce vient s'intercaler au milieu des autres. S'il en manque une, l'ouvrage reste inachevé. Voilà pourquoi, au-delà des apparences, il faut goûter à toutes les saveurs de cette terre au caractère bien trempé qui plonge les racines de son histoire au néolithique et ne fut rattachée au royaume de France qu'au XVIIe siècle. De cette farouche volonté d'indépendance, le Jura a tiré son essence, c'est-à-dire un attachement viscéral au sol, un besoin de créer et une opiniâtreté dans l'adversité. Pas étonnant, dès lors, que les jurassiens aient fait de leurs vallées le premier centre français de fabrication de lunettes et de jouets, que le vin jaune soit réputé dans le monde entier ou que le comté soit le premier fromage français d'appellation contrôlée... De cette dynamique issue des traditions est née une synergie industrielle et artisanale que l'appellation " Made in Jura " entraîne dans une modernité prospère accompagnée de la fierté d'un terroir.

12/2006

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Littérature française

En parlant de Terre-Neuve. Souvenirs de jeunesse

Mathieu Foliot, pêcheur né à Granville le 1er avril 1801, et fils unique s'installe à Saint-Pierre après la restitution des Iles Saint-Pierre et Miquelon à la France en 1816. En 1826, Mathieu prend pour épouse une jeune fille de Nouvelle Ecosse, puis le temps a passé. La famille s'est développée à Saint-Pierre d'abord et ensuite s'est répandue dans la partie Est du Canada. Né à Saint-Pierre en 1937, Georges Foliot, petit fils d'une Terre-neuvienne, est le premier de la famille à venir en France, près de 140 ans plus tard, en 1955, pour y poursuivre ses études avant de retourner en Amérique du Nord. En 1959, il épouse à Londres, une Anglaise née dans la capitale du Royaume-Uni, reçoit son diplôme d'architecte d'intérieur à l'Ecole Boulle en 1962 et décide de rester en Europe pour exercer sa profession. Cela ne l'empêche nullement de revenir auprès des siens selon ses disponibilités. En 1966, Il entre à la RATP au bureau d'études d'aménagement pour la construction du RER et y fera toute sa carrière - sera entre autres architecte du métro du Caire où il résidera, puis de Téhéran avec d'autres architectes, et, aménagera les grandes opérations d'animation culturelle (Auber, Châtelet Les Halles en particulier). Il terminera ses activités en tant que maître d'oeuvre général de l'opération Gare de Lyon "pôle multimodal" comportant cinq chantiers importants. Dans ce récit, il nous décrit sa séparation d'avec son île natale et de son île voisine Terre-Neuve en relatant son arrivée et ses premières années en Europe.

01/2011

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Histoire de France

Le drame d'Azincourt. Histoire d'une étrange défaite

Le 25 octobre 1415, la bataille d'Azincourt, qui aurait dû être gagnée par les Français, fut pour eux une défaite sans précédent, où périt une grande partie de leur élite politique et guerrière. Pour les Anglais, bien inférieurs en nombre, usés par des semaines de marche, ce fut une formidable victoire, mise à l'actif de leur jeune roi Henri V. Comme à Crécy, ou à Poitiers, les redoutables archers anglais avaient fait la différence. Azincourt ouvrit la plus grave crise institutionnelle que la France ait connue, partageant le pays entre deux légitimités contradictoires : celle du Dauphin et celle du roi d'Angleterre, se prétendant l'un et l'autre héritier du roi de France. Trentecinq années seront nécessaires pour que le pays retrouve son unité. De cette longue période de revers et de déconvenues, nous ne retenons le plus souvent que l'épisode de Jeanne d'Arc, ouvrant la voie de la reconquête. Mais l'intervention de la Pucelle n'aurait guère produit d'effets sans l'ample mouvement de résistance à l'occupant anglais qui émergea dans le royaume. D'une certaine manière, Azincourt, qui sonna le glas de l'aventure chevaleresque, provoqua l'émergence d'un premier sentiment national, incarné par des capitaines audacieux, mais aussi par des femmes et des hommes du peuple menant au péril de leur vie une guerre de coups de main. C'est la bataille, que raconte ainsi Valérie Toureille, mais également ses conséquences. Car si Azincourt constitue un épisode fondateur de la nation anglaise, il signe aussi l'acte de naissance de la première résistance française.

09/2015

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Poésie

Tous les hommes sont nus

Dans la poésie de Stéphane Babey, nous sommes tous "nus" , c'est-à-dire destinés au partir, à la confrontation avec la mort. Mais la leçon philosophique serait incomplète si le poète n'envisageait pas aussi une sorte de mort au coeur même de la vie : la condition humaine au-delà des apparences fallacieuses de la séduction, de la mode, des ambitions, des illusions, des faux-semblants... En effet, oser vivre nu, c'est oser être vrai et d'aller vers l'Autre, " mon semblable, mon frère " ! Aller nu, c'est braver les mensonges, les interdits, les morales hypocrites. C'est vivre alors vraiment et atteindre une éternité terrestre, grâce à l'amour, grâce au corps sensuel d'une femme, et même au temps de la vieillesse, comme "à l'aube de sa première lune de miel" ... Avec cette poésie remplie d'humour, d'amour, de métaphores, le poète nous fait prendre conscience que l'homme n'est jamais perdu, dévêtu, quand il est aimé, et que l'amant n'est jamais nu quand il est "habillé de la nudité de l'Autre" . Le recueil renferme aussi des moments plus graves, sur l'actualité, la guerre, l'exil... Là, le poème, par touches brèves mais percutantes, traverse le monde des conflits et s'affirme engagé sans que le message ne soit jamais lourd ou idéologique... Voici une poésie bien humaine, méditerranéenne et universelle, équilibrée tel " midi le juste ", évoluant entre les frontières mouvantes du Royaume et de l'Exil, fidèle à la leçon de Camus, que Stéphane Babey ne se lasse pas de fréquenter... Jean-Pierre Bonnel

01/2017

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Sports

Waterman. La vie aquatique et terrestre de Duke Kahanamoku. Enrichi d'une annexz inédite "Duke de France"

Waterman est la première biographie exhaustive consacrée à Duke Kahanamoku (1890-1968), nageur, médaillé aux Jeux olympiques de 1912, 1920 et 1924, surfeur et véritable icône hawaiienne : le "waterman" ultime, un être humain voué à toutes les pratiques océaniques. Bien avant que Mark Spitz et Michael Phelps ne découvrent les prémices de la nage, Kahanamoku émergea des eaux lointaines de Waikiki pour devenir la première superstar américaine de la natation olympique. Le premier " poisson humain " établit plusieurs douzaines de records mondiaux et resta au sommet de cette discipline pendant bien plus de dix ans. Sa rivalité avec Johnny Weissmuller transforma la compétition de natation d'un spectacle anodin et marginal en un événement majeur. Kahanamoku utilisa sa renommée olympique pour faire connaître au monde le surf, une activité jusqu'alors quasiment inconnue au-delà de l'archipel hawaiien. Fièrement campé sur son longboard traditionnel en bois, il propagea le surf de l'Australie à Hollywood et de la Californie au New Jersey. Nul autre athlète américain n'a eu plus d'influence que lui sur ces deux sports et pourtant, il demeure une figure énigmatique et méconnue : un Polynésien à la peau bronzée qui fit face à l'ignorance et au racisme bien avant Joe Louis, Jessie Owens et Jack Robinson. Le lien étroit de Kahanamoku avec sa terre natale était essentiel. Né dans un royaume d'Hawaii encore indépendant, il fut shérif d'Honolulu pendant la Seconde Guerre mondiale et devint ensuite l'ambassadeur mondial de l'esprit aloha jusqu'à sa mort en 1968, neuf ans après l'accession d'Hawaii au statut de cinquantième état des Etats-Unis.

04/2018

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Psychologie, psychanalyse

Avant que d'être hommes

Nous avons tous été enfants avant que d'être hommes, se désole Descartes : être enfant, c'est être trompé. Les modernes, avec Rousseau, inventent alors une enfance à la mesure de leur rêve, font de l'enfant le lieu sacré de la liberté de l'homme. Conséquence : éduquer devient un devoir, un impératif catégorique, puis droit, universel, indiscuté. Une promesse, dit Hannah Arendt. Qui se risque aujourd'hui à soutenir la promesse moderne d'éducation rencontre, non l'innocence de l'enfance mais l'impossible de l'infans, du sans nom. L'enfance, de plus en plus ouvertement, refuse la béatification dont elle est l'objet. L'éducateur - le parent, l'enseignant - affronte son échec. L'expérience de l'échec est douloureuse lorsqu'on en récuse la raison. Œdipe a toutes les raisons d'ignorer la cause de la peste qui ravage son royaume. Il veut savoir, cependant. Quand il sera convaincu que personne d'autre que lui-même n'est cette cause, il fixera ses yeux sur l'inconcevable sans nom qu'il est et que l'oracle avait dit. Eduquer, c'est avoir affaire au dire infans, inéduquable, qui se transmet malgré soi. Un métier de l'impossible, affirme Freud. Impossible n'est pas impraticable ; mais de l'idéal promis, un infans - en moi, en l'autre - toujours se rira. Ce livre propose une analyse, sans nostalgie, de la crise de l'éducation moderne et fait entendre, dans la secrète confrontation au démon de la lecture d'un Sartre ou d'un Pascal Quignard, une " réson " de cet avant qui dure encore...

07/2000

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Religion

L'évènement sans fin. Récit et christianisme au Moyen Age

La principale originalité du christianisme est de se fonder sur un récit beaucoup plus que sur des préceptes. Règles de vie, dogme et rituel y passent toujours par l'interprétation d'un récit, celui de l'Incarnation. Dieu s'est fait homme à un moment précis de l'Histoire, et son enseignement est transmis par des narrations (paraboles), elles-mêmes rapportées par d'autres narrations (les quatre Evangiles). Cet événement capital (la venue de Dieu sur Terre), mais fugitif à l'égard du temps historique, doit s'installer dans la durée de l'Histoire : d'abord par le commentaire perpétuel (exégèse infinie) et, ensuite, par la répétition (les saints imitent, dans leur vie, le récit originel). Tel est le paradoxe du christianisme, souligné dans le titre de l'ouvrage. Jusqu'au XVIèmesiècle, la construction du christianisme nécessite l'élaboration de nouveaux récits, capables de combler les aspects "incomplets" du récit originel. Alain Boureau nous fait découvrir la prodigieuse invention narrative du christianisme, créateur d'un "art du récit" . Trois vies de saints illustrent cette démonstration. Ces nouveaux récits tendent aussi à légitimer l'exclusion des Juifs : la "biographie" de Judas, ou la destruction des récits concurrents (ceux du Talmud) marquent ainsi la naissance de l'antisémitisme au Moyen Age. Alain Boureau, directeur d'études à l'EHESS , est médiéviste. Parmi ses derniers ouvrages : La Papesse Jeanne (1988), Le Droit de cuissage. Histoire de la fabrication d'un mythe (1995), Théologie, science et censure au XIIIe siècle. Le cas de Jean Peckham (1999), La Loi du royaume. Les moines, le droit et la construction de la nation anglaise (XIe - XIIIe siècles) (2001).

01/1993

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Histoire internationale

1979, guerres secrètes au Moyen-Orient

L'incroyable année 1979 a vu se succéder des événements qui ont changé Le cours de notre histoire : révolution iranienne, accords de Camp David, prise d'otages de La Mecque, et de L'ambassade américaine à Téhéran et enfin L'invasion soviétique de L'Afghanistan... Voici comment, pendant cette période, la France a cru pouvoir manipuler L'ayatollah Khomeiny et prendre en Iran La place des Américains, comment le Mossad a organisé, en pleine révolution islamique, l'exode clandestin de dizaines de milliers de Juifs iraniens, et comment le royaume saoudien a fait appel au GIGN français pour Libérer les lieux saints de L'islam occupés par des terroristes avec, à La clé, une récompense inattendue. On lève ici Le voile sur les complicités occidentales qui ont permis au Pakistan, bien avant l'Iran, de mettre sur pied Le premier programme nucléaire islamique, et L'on découvre de quelle manière les services de renseignement saoudiens et pakistanais ont organisé Les réseaux de financement et d'armement d'intégristes prêts à se retourner contre l'Occident. Les services secrets de tous bords CIA, SDECE, Mossad... et les présidents Carter et Giscard d'Estaing ont joué, dans cette période agitée, un rôle crucial et parfois trouble, entraînant une série de réactions en chaîne. En quelques mois, Le Moyen-Orient a basculé, et le monde entier avec Lui, favorisant l'avènement d'un islamisme radical aujourd'hui florissant. Yvonnick Denoël est éditeur et historien. Il a notamment publié Les Guerres secrètes du Mossad (2014), Le Livre noir de la CIA (2018) ainsi que Mémoires d'espions en guerre (2018).

03/2019

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Littérature française (poches)

Géographies de la mémoire

On peut se raconter en prenant appui sur les grandes étapes d'une vie, l'enfance, l'adolescence, les années de formation, la maturité, l'âge qui vient. Le parti pris par Philippe Le Guillou dans Géographies de la mémoire est différent : on retrouve certes ces phases capitales d'une existence dont le cheminement affectif et intellectuel se place sous le signe des mots et des livres, mais c'est un parcours à travers les territoires et les lieux d'une vie qui sous-tend ce récit autobiographique. Plutôt que de centrer le regard sur lui, l'auteur l'ouvre aux espaces aimés et inspirateurs : la Bretagne, les bords de Loire, l'Irlande, Rome, Paris. Géographies de la mémoire modifie la perspective autobiographique : il s'agit de se dire à travers les paysages et les villes, dans la pudeur et les intermittences de la mémoire, il s'agit aussi de faire revivre quelques présences essentielles, figures familiales, anonymes capitaux, écrivains admirés, témoins des sutures décisives d'une existence. Passent ainsi les veilleurs ancestraux des confins du Finistère, quelques intercesseurs lus puis rencontrés - Mohrt, Gracq, Déon, Fernandez, Grainville - , des religieux et des artistes ; défilent surtout les paysages qui, depuis L'inventaire du vitrail, ne cessent d'inspirer l'écrivain : la rivière du Faou, les grèves de l'Aulne, quelques sanctuaires élus, les berges de la Loire, les quais de la Seine et du Tibre, les tourbières d'Irlande et les proues basaltiques, Paris et son royaume intérieur. Géographies de la mémoire est un livre de souvenirs et de confessions, mais dans lequel la première place revient aux lieux et à ceux qui les habitent.

11/2017

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Romans historiques

Fleur de lys, feuille d'érable

Je garde toujours en tête les récits relatés par mon entourage sur ce conflit fratricide qui avait ensanglanté et endeuillé le royaume durant trente-neuf ans : les églises prises d'assaut, nettoyées de leurs images et de leurs ornements puis brûlées ; les crucifix traînés dans les rues et fouettés sur les carrefours ; les centaines de conjurés qui criaient "Mort aux papistes !" ; les attaques catholiques dans les agglomérations ennemies où les habitants étaient mutilés à coups de haches, défenestrés ou précipités dans les puits ; "Sanguis fluit" (le sang va couler) qu'inscrivaient les protestants sur les murs alors que les catholiques marquaient d'une croix rouge les maisons des hérétiques qu'ils pillaient puis incendiaient ; les bûchers dans lesquels on jetait des hommes et des femmes accusés de sorcellerie. Au total, huit guerres de religion qui avaient engendré des millions de morts, victimes de la violence, de la famine et de la maladie. Pour Henri IV, Paris valait bien une messe. Pour moi, la Nouvelle- France, véritable chasse gardée catholique, en valait la peine aussi. Karim Tabet est né à Beyrouth (Liban) en 1955. Il poursuit ses études primaires et secondaires au Lycée Franco- Libanais. Titulaire d'une licence de l'Université Américaine de Beyrouth, il obtient une maîtrise en histoire politique de l'Université d'Oxford (Grande Bretagne). Il fait carrière en publicité, travaille dans divers pays du Moyen-Orient et réside entre le Liban et le Canada dont il obtient la citoyenneté. Fleur de lys, feuille d'érable est son second roman après Les mûriers de la tourmente, publié en 2014 en France.

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Histoire de France

La mort de Louis XIV. Apogée et crépuscule de la royauté, 1er septembre 1715

Cette journée fut la seule dont la maîtrise aura échappé au Grand Roi, lui qui se voulait l'ordonnateur tout-puissant de son royaume. Interroger la portée de la mort de Louis XIV conduit à reconsidérer ce très long règne à l'aune du projet politique que ce prince avait lui-même conçu. Ce livre donne à comprendre ce qui s'éteint avec le Roi-Soleil et ce qui va perdurer de son ouvre. Qu'est-ce qui fait la singulière grandeur du siècle de Louis XIV ? La gloire, le roi de guerre, l'«Etat machine», la fabrique d'une culture royale : ce souverain a élevé le prestige de la monarchie française au sommet de son rayonnement ; il a achevé d'installer l'appareil administratif de l'Ancien Régime en l'inscrivant dans le patrimoine génétique de nos institutions ; il a érigé les «mystères de l'Etat» en méthode de gouvernement et fait pénétrer l'éclat de sa figure sacrée jusque dans la plus humble chaumière. Ce fut une ambition démesurée que les épreuves finiront par dérégler. Quel contraste entre le jeune monarque, ardent réformateur des «années Colbert», qui imprime sa marque à toutes les formes de création dans l'effervescence d'un Versailles baroque et festif, et le vieux roi éprouvé par des guerres interminables, cabré dans la dévotion en pourchassant les ennemis de la foi ! La mort de Louis XIV clôt un chapitre de l'histoire de la royauté et en ouvre un autre : à l'aube du siècle des Lumières, c'est la «manière» de ce monarque, c'est aussi une certaine conception de l'autorité, qui meurent avec lui.

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Sociologie

Enfants de couples mixtes. Liens sociaux et identités

Dans de nombreuses régions du monde, les enjeux de pouvoirs politiques, économiques et financiers se mêlent avec la question identitaire. Au nom de la suprématie d'une identité et de comportements jugés comme normaux par le groupe, des individus sont mis au ban de la société. Parallèlement, la mixité conjugale est au coeur du débat sur le contrôle de l'immigration et l'intégration oies populations issues de l'immigration. Dans ce contexte, la question de l'identité des enfants issus de ces unions se pose. Les enfants de couples mixtes, définis ici comme les individus avant des parents nés dans deux pays différents, peuvent s'identifier à de multiples nations. L'analyse des discours identitaires d'une centaine d'entre eux révèle les dynamiques souterraines de la définition de l'identité nationale individuelle en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Quatre dimensions sont apparues comme étant au coeur de l'identification nationale des enfants de couples mixtes. La première renvoie à la transmission parentale et au lien de filiation en général. La deuxième correspond aux liens sociaux tissés par les enfants de couples mixtes dans l'un ou l'autre pays. La troisième est le regard porté par autrui sur soi. Enfin, les différents répertoires d'identification utilisés dans ces trois pays influencent la manière dont les enfants de couples mixtes se définissent. Selon le contexte national et local, l'âge et le parcours de vie, l'identité de l'enfant de couple mixte s'oriente autour de quatre pôles identitaires : une identité d'héritier, d'enraciné, d'étranger, ou non nationale.

02/2015

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Ouvrages généraux et thématiqu

Marins et protestantisme a la tremblade et environs (xvie-xviiie siecles)

Les historiens qui écrivirent l'histoire de la Marine royale au XVIIe siècle ne purent que constater l'importance des marins de La Tremblade dans l'histoire navale : " La Tremblade, la pépinière des matelots " a pu dire Charles de La Roncière. Des conditions géographiques, démographiques et économiques très particulières expliquent cette situation de la presqu'île d'Arvert aux rivages de la Gironde. Mais également une histoire liée à un particularisme économique, le sel, vendu dans le royaume et exporté dans toute l'Europe du Nord. Le grand commerce, notamment vers les Isles à sucre des Caraïbes), constitue un second pôle d'attraction pour la population maritime de La Tremblade, à partir de Bordeaux, et dans une moindre mesure de La Rochelle : mousses, matelots, officiers partent vers ces ports. Le trafic du sucre, de l'indigo et du café, le commerce infâme des êtres humains, la traite négrière, sont pourvoyeurs d'emplois pour les gens de mer de La Tremblade. L'importance quantitative des Trembladais liés à la mer est impressionnante. Louis XIII (Richelieu) et Louis XIV (Colbert) ont développé une politique maritime ambitieuse pour affronter Espagnols, Hollandais, Anglais. Après le siège de La Rochelle, la royauté va utiliser au mieux les ressources humaines de la façade atlantique, et notamment de l'Aunis et de la Saintonge. Les dynasties des marins locaux (entre autres Lestrille, Treillebois, Gabernet, Forant, Froger...) vont participer pleinement à ce développement et montrer le pavillon aux quatre coins des mers et des océans. Et pourtant... Tous étaient protestants (au moins au départ), et avaient combattu les forces royales pendant les guerres de Religion.

10/2022

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Ouvrages généraux

Genèse du Kurdistan. Les Kurdes dans l'Orient mamelouk et mongol (1250-1340)

Au mitan du XIIIe siècle la dynastie ayyoubide quittait le pouvoir en Egypte et bientôt en Syrie. Le sultanat de Saladin avait été caractérisé par une forte présence kurde à la fois au sein des armées du royaume et dans les plus hautes fonctions civiles politiques et judiciaires. Sa chute au profit d'un groupe de militaires turcs d'origine servile, les Mamelouks, entraîna la marginalisation progressive des émirs et des notables kurdes. L'influence des Kurdes au sein de l'Etat mamelouk naissant fut bien réelle, mais au fur et à mesure qu'elle s'éteignait, elle se muait en une faible capacité de nuisance menant à de vaines conjurations. Les Kurdes n'eurent plus qu'une place politique périphérique dans l'Egypte et la Syrie du début du XIVe siècle. Que devenait alors la asabiyya kurde ("l'esprit de corps") qui avait soutenu la dynastie ayyoubide ? La phase historique qui s'ouvrait marquait les débuts d'une reconfiguration de la place des Kurdes au Levant ainsi qu'aux marges des Empires, au Kurdistan. L'ouvrage a donc pour ambition l'étude du processus pluriel de construction d'un territoire des Kurdes entre Anatolie et plateau iranien. Des tribus belliqueuses ancraient leur histoire dans les montagnes de ce lieu-refuge. Elles y établissaient l'ordre intra et intertribal, matrice de leur autonomie. Les grands Etats du Moyen-Orient (Mamelouks et Ilkhanides mongols), quant à eux, entérinaient cet édifice et contribuaient de manière décisive aux transformations spatiales, par le pouvoir de nommer les lieux et de coopter les hommes. La convergence paradoxale de leurs politiques impériales rivales s'impose comme le facteur crucial d'une autochtonisation des Kurdes.

03/2021

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Essais

Working class hero. La figure ouvrière dans le cinéma britannique depuis 1956

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10/2022

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Royaume-Uni

Le soldat britannique. Le vainqueur oublié de la Seconde Guerre mondiale

La bataille d'Angleterre, la guerre du désert et le D-Day sont passés à la postérité, élevant sur le pavois les qualités de courage et d'abnégation des populations comme des soldats de l'Empire. Pourtant, au regard de l'Histoire, l'armée britannique dans son ensemble fait figure d'oubliée. Benoit. Rondeau répare cette injustice et dresse de manière exhaustive les spécificités du soldat de l'Empire britannique, les conditions dans lesquelles il a combattu, comment il était formé, commandé, équipé, soigné... Partant, il appréhende dans sa totalité le quotidien des hommes et des femmes qui ont servi l'armée entre 1939 et 1945, de l'arrivée à la caserne à la démobilisation, sur le front comme à l'arrière, au combat comme au repos, sur les différents théâtres d'opérations, de la jungle au désert en passant par le ciel allemand, les eaux de l'Atlantique ou le bocage normand. Un quotidien qui suppose d'aborder notamment la question délicate des relations avec les civils, que ceux-ci soient des alliés, des ennemis ou encore des ressortissants des nombreux pays de l'Empire où ont été déployées les forces combattantes. Au fil des pages apparaissent aussi de nombreuses personnalités méconnues, injustement demeurées dans l'ombre écrasante du maréchal Montgomery. Enfin, l'auteur démontre avec brio que la mémoire de ces forces armées (soldats, marins et aviateurs du Royaume-Uni, des dominions et des colonies) après 1945, au cinéma comme dans la littérature ou dans les programmes scolaires, est inversement proportionnelle à la contribution des forces de l'Empire britannique à la victoire finale. Une somme qui fera date.

04/2021

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Contes et nouvelles

Les Mille et une Nuits. Tome 1

Résumé : Humilié par son épouse volage, Shahryar, le roi de Perse, est persuadé que toutes les femmes sont infidèles. Pour se venger, il décide d'épouser chaque jour une jeune fille qu'il tuera le matin suivant, après la nuit de noces. Afin de mettre un terme à cette folie, Shéhérazade se porte volontaire, épouse le roi et, pendant mille et une nuits, lui raconte d'extraordinaires histoires... Les Mille et Une Nuits , est un recueil anonyme de contes populaires d'origine persane et indienne écrit en langue arabe. Il est constitué de nombreux contes enchâssés et de personnages mis en miroir les uns par rapport aux autres. Un roi, trompé par son épouse, décide de tuer chaque matin la compagne, toujours renouvelée, de sa nuit. Le royaume est en émoi. Une jeune fille, Shahrâzâd, tente le tout pour le tout. Elle raconte au roi de passionnantes histoires, et elle s'arrange pour que l'apparition de l'aube ne coïncide jamais avec la fin d'un récit. Ainsi, la curiosité du roi est tenue en haleine. Au bout de mille et une nuits, Shahrâzâd se voit reconnaître comme épouse légitime, mère et reine. Sur la naissance du recueil plane le plus épais mystère. Le premier témoignage connu date du Xe siècle de notre ère. Une chose est sûre : pour les Arabes, le livre est étranger. L'Inde a eu sa part dans l'affaire, et l'Iran semble avoir joué le rôle décisif. Le recueil est anonyme : les Nuits sont une oeuvre de compilation. Leur histoire est donc celle d'une acclimatation assez réussie pour que ces contes puissent figurer dans la panoplie culturelle de l'honnête homme.

05/2021

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Poésie

Et le soleil dans ta main. Edition bilingue français-catalan

L'oeuvre poétique d'Antoni Clapés, commencée il y a plus de cinquante ans, a parcouru des chemins inconnus, des itinéraires peu fréquentés. Apprécié comme éditeur et traducteur de poésie- mais pas exclusivement de poésie - son oeuvre poétique personnelle a mis du temps à être reconnue en Catalogne, probablement parce que le poète n'a pas suivi les directives du courant dominant et de l'orthodoxie, mais aussi à cause de la disposition discrète et furtive qui est la sienne et fait de lui un fervent adepte du célèbre vers de Philippe Jaccottet : "L'effacement soit ma façon de resplendir" . Sa poésie, désormais distinguée par plusieurs prix importants, fut dès le départ d'une austérité radicale, bien que la profondeur métaphysique, l'absolu, soient des éléments centraux de son écriture. Aux premières influences, celle des poètes de l'hermétisme italien en tête, se sont ajoutés chez lui les plus grands auteurs européens comme Hölderlin, Valéry, Rilke, Jaccottet, Jean de la Croix, Reverdy ou Maître Eckhart. Composé de trois parties, Et le soleil dans ta main s'inscrit dans un destin commun à ces auteurs et à Clapés : la poésie comme axe de réflexion sur sa propre écriture, sur la valeur de la parole et surtout, du silence ; méditation sur la beauté et l'éphémère des choses humaines. Et célébration du royaume de la nature qui fait trembler l'esprit. Après deux recueils traduits en français mais disponibles uniquement au Québec, "Et le soleil dans ta main" est le premier livre d'Antoni Clapés publié en France et marque la découverte de ce grand poète catalan dans notre pays.

05/2022

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Sociologie urbaine

Pourquoi pas le vélo ? Envie d'une France cyclable

"LE VELO, C'EST POUR S'AMUSER et ça grille les feux rouges. C'est culturel. Ca ne marchera jamais en France." "Le vélo, c'est dangereux ! " Qui de mieux pour démonter ces idées reçues qu'un Néerlandais installé en France ? Peu savent que les Pays-Bas, reconnus comme le paradis du vélo, étaient eux-mêmes un "pays de la bagnole" dans les années 1970, avant que la population ne déclenche une révolution du vélo spectaculaire. Comme quoi la révolution de la pédale relève avant tout d'une volonté citoyenne et politique. Avec un humour redoutable, Stein van Oosteren nous explique pourquoi il faut rendre le pays du Tour de France cyclable : parce que c'est bon pour la santé, le moral, l'autonomie des enfants, la vie de quartier, la planète... Il démonte les multiples freins à la pratique du vélo, qu'ils soient politiques ou bien souvent situés "entre nos deux oreilles". Car pour cet auteur rompu aux débats avec les élu.e.s municipaux, il est temps de se poser les bonnes questions à propos du transport. Par exemple, non pas combien de voitures peuvent circuler sur une rue, mais plutôt combien de personnes ? Une piste cyclable faisant passer sept fois plus de personnes qu'une voie pour les voitures, le calcul est vite fait ! Pour croire au changement, il faut le vivre. A défaut de pouvoir vous emmener aux Pays-Bas, Stein van Oosteren vous propose de revisiter l'espace public avec son regard de Néerlandais. De ce voyage, vous reviendrez heureux et étonné, comme vous revenez d'un séjour au royaume du vélo : pourquoi pas le vélo, en effet ?

05/2021

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Thèmes photo

36. Edition

A l'occasion de son exposition à la Filature, Stephen Dock réalise un travail photographique en immersion dans l'ancienne maison d'arrêt de Mulhouse quelques mois après sa fermeture définitive. Le livre "36" rassemble les trente-six images d'une même pellicule éditées dans l'ordre original de prises de vue. L'ouvrage, contraint en son sein, évoque l'expérience de l'enfermement dans un espace unique, la "promenade individuelle" . En le photographiant compulsivement, l'auteur s'empare de ce lieu et se confronte à ses murs. Né en 1988, Stephen Dock se confronte rapidement au terrain avec un premier sujet au Venezuela en 2008. Sa photographie le conduit successivement au Népal, en Cisjordanie, en Syrie, en Irak, en Irlande du Nord, au Royaume-Uni, au Mali, en République Centrafricaine, au Liban, en Erythrée, ou encore au Cachemire indien. Sa démarche se concentre autour d'une recherche visuelle sur notre aptitude à construire et à évoluer dans un environnement urbain, culturel ou politique. Il est particulièrement attaché aux traces que laissent tous types de fractures, conflits réels ou larvés, de classes ou états de guerre sur nos contemporains. Membre de l'agence VU' de 2012 à 2015, Stephen Dock a été finaliste du Prix Le BAL/ADAGP de la jeune création en 2021, du Prix Louis Roederer des Rencontres d'Arles en 2020 et du Prix Leica Oskar Barnack en 2018. Son travail a été exposé aux Rencontres d'Arles 2020, à la galerie Leica lors de Paris Photo 2018, au festival Visa pour l'image, au Centre National des Arts Plastiques, au festival MAP-Toulouse et à la Bibliothèque Nationale de France.

11/2022

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Histoire de France

Jean le Bon

Le personnage de Jean II le Bon, roi de 1350 à 1364, est d'une ambiguïté extrême. Au vrai, sa nature apparaît comme un véritable défi à la logique. Ainsi le souverain est laid, mais néanmoins séduisant. Jouisseur et insouciant, il se montre en même temps un excellent législateur. Il est naturellement bon, mais il sait aussi se montrer très cruel. Pacifiste, il guerroie. Il fait preuve d'une bravoure généreuse voire prodigue (à la bataille de Poitiers, où le Prince Noir le fait prisonnier, il se livre à une escrime sanglante, la hache d'armes au poing) et cependant il est capable de faire bombarder une ville avec des cadavres décapités sur son ordre. Candide et courtois, il n'en perd pas moins tout contrôle dans des fureurs aveugles. Il dévalue la monnaie plus que de raison en même temps qu'il lutte farouchement contre la vie chère. Brave, "bien-disant", il attire l'adoration du peuple, alors qu'il déchaîne le mépris chez la plupart des historiens modernes. Il a pour passion le luxe, la chasse et les tournois, mais, roi "humaniste", il convie à sa Cour hommes de lettres et savants... Il rattache le Dauphiné et la Bourgogne à la couronne de France pour, plus tard, céder d'un coup un gros morceau du royaume aux Anglais... Un destin pour le moins paradoxal qui le conduit à mourir en Angleterre, après avoir passé plus de la moitié de son règne en captivité. Et ces Anglais qui le pleurent et qui pendant la cérémonie funèbre font brûler autant de torches qu'ils en avaient allumées, au soir de Crécy, pour rechercher leurs morts...

03/1985