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Sylvie Baraillé

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Beaux arts

Cahier de Mïrka Lugosi

Une érotique, certes ! Un fétichisme aussi. Et nous pourrions même ajouter un grand accent surréaliste. Cependant, l'univers de Mïrka Lugosi semble toujours et déjà bien ailleurs, même s'il s'inscrit de fait dans une histoire. A cet égard, deux citations. La première, Pierre Jean Jouve : Nous avons connaissance à présent de milliers de mondes à l'intérieur du monde de l'homme, que toute l'oeuvre de l'homme avait été de cacher... La seconde, Georges Bataille : Ce qui est en jeu dans l'érotisme est toujours une dissolution des formes constituées. Ces deux vues en appellent à l'idée d'une sorte de nuit profonde, voire menaçante, doublée d'une sorte de déréglement plus ou moins périlleux. A rebours, le cahier de Mïrka Lugosi semble échapper à ces coupures entre un dehors et un dedans, un monde diurne et un autre nocturne, entre une continuité et sa rupture. En effet, ce cahier se présente au premier abord comme studieux. On pourrait là penser à ces études de mains (genre Dürer, par exemple) où se trouvent répétées et reprises sur une feuille des mains tournées et retournées, quand Mïrka Lugosi étudie, elle, les tensions des verges, les galbes des jambes, la courbe ou le plein des seins, la plastique des corps. Il s'agirait en quelque sorte de donner à voir un toucher, un grain, une vision, une cambrure, une position. Et plus encore : la tension même de cette cambrure, le fantasque même de cette position. C'est pour quoi ce cahier ne dévoile pas un monde qui serait caché, parce que le monde de ce cahier échappe aux dispositions qui voudraient séparer l'apaisement et le trouble, le vil et le noble, alors qu'il n'y a pas ici (regardons bien ! ) plus habillé qu'un nu ou même plus nu qu'un habillé. Un cahier à l'onirisme déboussolé en ce que la suite de toutes ses scènes ne stagnent pas dans le crépusculaire du rêve, parce qu'elle accéde à la lucidité du plein éveil élaboré délicatement et patiemment à la pointe du crayon. Un cahier raffiné, subtil, élégant, diablement délicat et complexe, qui se voudrait comme une histoire de l'oeil, ou comme l'histoire d'un oeil, celui de Mïrka Lugosi, où le visible semble toujours précisément ce qui ne peut être que vu. Un cahier fondamentalement excentrique, tout compte fait (c'est-à-dire hors du centre, hors d'un centre qui n'aurait nul lieu d'être), et véritablement et magnifiquement obscène (c'est-à-dire hors de scène, hors de toute représentation). Comme si les dessins de Mïrka Lugosi ne représentaient rien, jamais, mais présentaient toujours, encore, tellement, et ne tenaient leur être que de ces seules présences.

04/2019

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Histoire internationale

Ma très grande mélancolie arabe. Un siècle au Proche-Orient

Dans ce livre, il y a des ruines et des martyrs, des vestiges, des temples, des sanctuaires, des portiques, il y a des tombes, des cercueils, des mausolées, des cimetières, des épitaphes. Il y a des sépultures mythiques et des fosses communes. Il y a des résistants tués, des révoltés abattus, des leaders assassinés, des enfants massacrés, des nationalistes pendus. Il y a des prophètes, des dieux, des vierges, des archanges, il y a des victimes et des assassins. Il y a aussi des citadelles, des basiliques, des mosquées, des dômes, des minarets, des miradors, des barbelés, des carcasses d'hôtels, de cinémas, des camps et des prisons. Et des détenus, des captifs, des séquestrés, des torturés. Il y a des condamnés à mort. Il y a des miliciens et des dictateurs, des fidayins et des moudjahidins, une infirmière kamikaze, une miss Univers et un prince rouge, des émirs, des sultans, des pachas, des califes, des patriarches et des poètes. Il y a le style, la flamme, la passion, l'idéal, la cause. Il y a Septembre noir et la bataille de Karbala, la corniche de Beyrouth et le discours d'Alexandrie, la tête de Jean-Baptiste et celle de l'imam Hussein, la fiancée de Naplouse et l'artificier de la Casbah, la prisonnière de Khiam et la dactylo d'Alger, les Boeing de la Pan Am et l'automobile du roi d'Irak, le minaret de Jésus et le rocher de Mahomet. Il y a aussi un imam disparu, un cheikh caché et un mufti éliminé. Il y a des keffiehs, des treillis, des lunettes noires, des turbans, des sahariennes, des drapeaux, des journaux, des slogans. Il y a des rois déchus, des présidents pendus, des colonels égorgés, des régents mutilés, des journalistes éliminés. Des shahs d'Iran et des rois du Hejaz, des sultans fatimides, des monarques hachémites, des khédives et des astres de l'Orient. Il y a des jacarandas, des palmiers, des grenadiers, des frangipaniers et des lauriers en fleurs. Il y a la plume, le mot, le verbe, l'éloquence, il y a le discours et le slogan, l'étendard et le combat, et il y a des attentats, des processions, des funérailles, des cortèges, des pleurs. Et aussi des colonnes, des chapiteaux, des gisants, des sarcophages. Des tombeaux phéniciens, des nécropoles romaines, des pyramides égyptiennes. Il y a des blasts d'explosions. Il y a du sang, des soupirs, des larmes, de la poussière, de la fumée, des bris de verre, des décombres, la désolation, l'exil, l'agonie, la tragédie, le deuil. Des couronnes, des fleurs, des rubans, des chants, des youyous. C'est une danse macabre. Il y a un siècle au Proche-Orient.

10/2017

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Musiques du monde

Idir, un Kabyle du monde

Auteur, compositeur et interprète, Idir, de son vrai nom El Hamid Cheriet, est plus qu'un chanteur. Il est le porte-voix de la langue kabyle, le porte-drapeau d'une culture qu'il a fait découvrir dans le monde entier. De cet homme, qui a disparu en mai 2020 à l'âge de 75 ans, le sociologue Pierre Bourdieu a dit : "Idir n'est pas un chanteur comme les autres. C'est un membre de chaque famille". La jeunesse de Idir, au village de Aït Lahcène et dans les montagnes du Djurdjura qui l'entourent, est profondément marquée par les traditions berbères, les chants et les récits de sa mère et de sa grand-mère. Une enfance qui porte aussi l'empreinte de la guerre d'Algérie, de la captivité de son père lors de la bataille d'Alger et de leur maison pillée par des paras. Passionné de musique mais destiné au métier de géologue, sa carrière musicale démarre presque par hasard un soir de 1973 à la radio. Deux ans plus tard, sa chanson phare, "A Vava Inouva" , devient un tube international qui sera repris dans plusieurs langues. Cet homme doux et à la personnalité attachante n'a eu de cesse de défendre l'identité et la langue berbères durant un demi-siècle de parcours artistique. Mais sa vie et sa carrière ne racontent pas seulement une histoire kabyle et algérienne. C'est aussi une histoire des deux rives de la Méditerranée et même au-delà. Installé en France en 1975, il s'est battu pour les sans-papiers, a chanté pour l'Arménie, collecté des fonds pour SOS Racisme, inauguré l'une des premières écoles Diwan en Bretagne. Idir a fait chanter la Kabylie par d'autres célébrités issues d'horizons divers. En France, Bruel, Aznavour, Cabrel, Maxime le Forestier, IAM, Enrico Macias, Grand Corps Malade, et l'écossaise Karen Matheson et bien d'autres ont travaillé avec lui. Il a jeté des ponts avec l'Afrique en partageant la scène avec l'ougandais Oreyma ou la malienne Ramata Diaketé. Oui, Idir est un Kabyle du monde. Journaliste à Jeune Afrique, Farid Alilat est spécialiste de l'Algérie. En 2002, il a publié chez Editions 1 une enquête sur la révolte en Kabylie, Vous ne pouvez pas nous tuer, nous sommes déjà morts ! L'Algérie embrasée et participé en 2002 à l'ouvrage collectif 100 lettres pour les femmes afghanes, chez Calmann-Levy. Il a publié en 2020 aux éditions du Rocher Bouteflika, l'histoire secrète. Pour ce nouvel ouvrage, il a enquêté auprès d'une quarantaine de témoins qui ont vécu, travaillé ou chanté avec Idir.

04/2022

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Grèce

La Paix de Nicias et l’expédition sicilienne. Nouvelle histoire de la guerre du Péloponnèse (Tome III), Edition

Dans ce troisième volume de sa Nouvelle Histoire de la guerre du Péloponnèse, Donald Kagan étudie les événements qui vont de la signature, en 421, du traité connu sous le nom de "paix de Nicias" à la destruction de la flotte et du corps expéditionnaire athéniens en Sicile en 413. A peine signée, la paix de Nicias ne tarda pas à se désagréger au gré des violations commises de part et d'autre, des retournements d'alliances, de l'intervention de nouveaux acteurs et de l'affrontement de deux lignes politiques antagonistes tant à Athènes qu'à Sparte. Les tensions entre les différents camps culminèrent dans un affrontement majeur, la bataille de Mantinée, en 418. La victoire que remporta alors Sparte lui permit de rétablir sa réputation et son autorité sur le Péloponnèse ; elle vint également porter un coup fatal aux ambitions hégémoniques des démocraties grecques emmenées par Athènes. L'expédition de Sicile, dont les préparatifs commencèrent en 416, débuta elle aussi sous les pires auspices. Elle était entachée d'un défaut funeste : celui qui l'avait conçue et qui en avait été l'avocat, Alcibiade, passa rapidement à l'ennemi ; de surcroît, celui qui la dirigeait effectivement, Nicias, y était fondamentalement hostile. Arrivé en Sicile, le corps expéditionnaire athénien se heurta rapidement à des difficultés. Il commit une série d'erreurs stratégiques et tactiques qui s'avérèrent fatales après l'arrivée du général spartiate Gylippe, qui sut galvaniser et réorganiser les troupes syracusaines et les mener à une victoire totale sur Athènes et ses alliés. Pour Athènes, ce fut un désastre qui marqua véritablement le début de la fin. Prenant comme fil conducteur l'examen critique de deux thèses de Thucydide sur l'expédition de Sicile et sur la carrière de Nicias, Kagan analyse dans le détail les stratégies et les tactiques, les enjeux diplomatiques et la vie politique intérieure d'Athènes et de Sparte. La relation de l'expédition de Sicile par Thucydide est considérée comme un chef-d'oeuvre historiographique et littéraire. Dans des pages finales brillantes, Kagan montre que c'est dans le texte même de Thucydide qu'on peut trouver de quoi construire un autre récit et contredire ses thèses. En ce sens, on pourrait dire que Thucydide est certes une source à lire de façon critique (et le travail de Kagan est une déconstruction méthodique des grandes thèses de l'historien grec), mais qu'en laissant dans son texte de quoi tirer d'autres conclusions que les siennes, il mérite aussi d'être considéré par les historiens contemporains comme "un collègue" , en ce qu'il reconnaît, dans sa pratique, que le récit historique est une construction et son propre discours, un point de vue.

03/2023

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Ecrits sur l'art

Edouard Manet. Le regard perdu

" Peintre du lointain intérieur s'il en est ", Edouard Manet incarne aux yeux de Gérard Titus-Carmel une déchirure étrangement féconde du rapport moderne au monde. Retiré dans la nuit de son être, dans ce que Georges Bataille nommait " une indifférence suprême ", le peintre lave le monde qu'il représente de toute interprétation pathétique. Cela, pour le rendre à son énigme brute : " L'écart que Manet instaure subtilement entre la peinture et le monde réel qu'il nous propose s'ouvre sur un état du monde bien plus énigmatique qu'il n'y paraît. " Dans son court essai, sinueux et inclassable, Gérard Titus-Carmel suggère que cette tentative de rendre les êtres et les choses à leur étrangeté vertigineuse passe essentiellement par un jeu de regards désabusés. Par une fuite, un évitement, une perte des regards : " Par l'incessant chassé-croisé des regards, on découvre alors ce qui échappe au peintre et qu'évite le modèle : le face-à-face qui rendrait le tableau impossible [...]. " Si les regards du peintre et de ses personnages se croisent sans vraiment se rencontrer, c'est parce qu'ils tendent, chacun depuis sa solitude, vers un ailleurs, un " nulle part rêveur et inscrutable ". Commentant La Prune, Titus-Carmel évoque ainsi la " délicate figure de femme, immobile dans un subtil arrangement de blancs et de roses fanés, assise, le coude sur la table de marbre et soutenant sa joue, avec tout le temps du monde au bout de ses yeux. " La manière dont le peintre représente ces regards perdus dans un lointain intérieur qui est aussi bien un dehors absolu, avec une adhésion mêlée de distance, fascine l'écrivain : " Là est la grâce de Manet [...], qui sait que ce point inaccessible de beauté que la peinture convoite ne se trouve que dans son inachèvement et dans la distance que le peintre saura mettre entre lui et son rêve. " Mais c'est par le Bar aux Folies-Bergères que Titus-Carmel raconte être entré dans l'univers d'Edouard Manet, profondément touché par la serveuse seule derrière son comptoir, ne regardant rien, ni la foule devant elle, ni le peintre qui la fit poser. Il voit en elle une " effigie de solitude et de désarroi où la peinture n'a plus que le dénuement de ses armes pour en dire l'irréductibilité ". Tout se passe comme si, dans son absence, quelque chose de sa singularité irréductible et silencieuse se dévoilait ; comme si son absence était aussi une forme de présence. Gérard Titus-Carmel le dit avec Yves Bonnefoy : la vocation de la peinture, comme de la poésie, " c'est précisément de rendre à ce qui est sa pleine et immédiate présence. "

04/2023

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Sculpture

Le Facteur Cheval et son Palais idéal

A la lecture de l'ouvrage d'Alain Borne, paru pour la première fois à titre posthume en 1969 aux éditions Robert Morel, on peine à se garder d'une curieuse émotion rétrospective, la même peut-être qui mena l'auteur à consacrer cette très mince étude à la personne et l'oeuvre de Ferdinand Cheval, à une époque où la première n'était encore qu'une ombre et la seconde, pas encore une pièce de patrimoine. Il suffit presque d'ouvrir le livre au hasard pour entendre cette époque et comprendre cette émotion : Si d'autres déjà avaient livré au grand public la figure du facteur Cheval, il me serait permis de montrer ici son monument comme on fait en une monographie d'un château médiéval ou d'une cathédrale gothique. Mais puisque Ferdinand Cheval est encore un inconnu pour le plus grand nombre, je préfère accepter que le présent livre ne soit que l'esquisse d'un ouvrage plus important et ne pas négliger les liens bouleversants qui unissent le monument compliqué et inquiétant à l'homme simple traversé par un rêve qui le dépasse et lui permet, grâce à une surhumaine et presque incompréhensible opiniâtreté, d'accéder à l'art. Le livre est tout entier conforme à ce ton et à ce dessein. Les parties monographiques ne manquent certes pas, Cheval étant l'homme d'une seule oeuvre et le Palais idéal, l'oeuvre d'un seul homme ? ; et au lecteur qui ne connaîtrait encore ni l'un ni l'autre, le livre, en plus des aperçus photographiques, fournira donc l'ensemble des écrits de Ferdinand Cheval (son fameux "? testament ? " et ses lettres). Mais dans la mesure où ces approches sont susceptibles d'avoir été depuis rendues désuètes par la recherche, l'autre et véritable intérêt de ce livre réside dans le regard d'Alain Borne lui-même, qui, sans jamais se détourner de son sujet, ne fait aucunement mystère de ce qu'il se livre en grande partie à une spéculation sur les liens qui unissent l'homme et son oeuvre. "? Nous savons si peu de choses sur Cheval qu'il nous faut le réduire presqu'à une entité? ", avoue-t-il, profitant de ce vide de savoir pour se laisser guider par son émotion. Dans une langue d'une somptuosité d'époque, il laisse ainsi des pages de réflexions concentrées et sensibles sur "? la bataille de l'oeuvre ? " ou le rapport de l'art à la mort et à la sexualité, pages dans lesquelles, derrière la marque de son temps, on ne serait pas étonné de découvrir un autoportrait. Un livre précieux, à verser à la littérature consacrée à Cheval et à l'art naïf, mais surtout à garder pour son supplément d'âme.

05/2021

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Code pénal

Le déni du viol. Essai de justice narrative

Un essai qui dit la puissance mobilisatrice du récit, source essentielle et nécessaire d'un Droit vivant. Depuis #MeToo, une nouvelle sensibilité centrée sur la femme, son histoire, son corps et ses droits s'est imposée. Les souffrances privées se sont invitées dans l'espace public et nous interpellent en toute légitimité, revendiquant une place dans une mémoire partagée qu'il revient au Droit d'instituer. Toutes ces femmes viennent dire haut et fort que cette violence intime ne peut plus être masquée par les mots du Droit. Mais comment une scène pénale pourra un jour réparer une commotion psychique aussi intime ? Une scène de procès est le miroir d'une société démocratique, au terme de laquelle la parole doit faire oeuvre de reconnaissance. Pour le juge, l'enjeu d'un débat contradictoire est d'établir les faits objectifs dans un temps et un espace délimité. Sa démarche relève d'une grammaire juridique en opposition avec " la grammaire de l'action militante ". Autrement dit, vu de près, un procès est une bataille du langage. Il ne s'agit pas de combattre une loi, mais une culture, un vocabulaire, une manière de penser. Son enjeu est de remettre sans cesse des mots justes sur des actes. Face à une justice hors d'atteinte et inadéquate, la plainte se constitue dans un récit porté devant son lectorat. La démarche de Vanessa Springora, par exemple, est comparable à celle des héroïnes de la tragédie grecque (Antigone ou Electre) interdites de parole sur l'agora et qui se placent sur la scène pour se faire entendre. Sources agissantes d'un droit vivant, ces récits de justice font partie de notre culture, au même titre que la littérature et la peinture. Fiction, témoignage ou expérience, ils donnent la mesure de la détresse extrême qui emporte ces figures féminines. C'est là, dans des arènes discursives parallèles, que sont nommées pour la première fois le viol conjugal, le harcèlement sexuel au travail ou les discriminations sexuelles à l'emploi - soit autant de situations vécues au quotidien par les femmes dans un espace privé qui jusque-là n'avaient pas de vocabulaire capable de les identifier, de les contester publiquement ou de les politiser, ni les moyens qu'ont aujourd'hui les réseaux numériques pour porter cette contestation dans un espace public élargi. Car ces voix singulières doivent se faire entendre dans l'espace public. C'est la condition pour qu'une société accède à une nouvelle conscience d'elle-même. Au terme d'un essai entre littérature et droit, entre la cause des femmes et leur plainte en justice, entre le cri de colère et le langage du droit, entre l'urgence d'une réponse et les pesanteurs institutionnelles, Denis Salas montre comment la chair émotionnelle du témoignage redonne un contenu aux mots du Droit.

06/2023

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Plastiques et polymères

Concours Secrétaire administratif et SAENES. Externe, interne et 3e voie, Catégorie B, Edition 2022

Cet ouvrage prépare les candidats des concours interne ou externe de Secrétaire administratif (SA) et de Secrétaire administratif de l'Education nationale (SAENES) de catégorie B. - Toutes les épreuves : - Cas pratique - Questionnaire à réponses courtes (Questions communes - Gestion des ressources humaines dans les organisations - Comptabilité et finance - Problèmes économiques et sociaux - Enjeux de la France contemporaine et l'Union européenne) - Entretien avec le jury - Tout le cours en fiches synthétiques. - La méthodologie pour réussir chaque épreuve. - Des exercices d'entraînement et des sujets d'annales pour réviser et s'entraîner. - Des corrigés détaillés pour s'évaluer et progresser. - Des sujets corrigés supplémentaires offerts sur le site dunod. com.

10/2021

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Sciences historiques

Histoire de la cavalerie des origines à nos jours

La cavalerie est née sous l'Antiquité. Au Moyen Âge la chevalerie lui donnera une dimension héroïque et grandiose. Mais elle succombera sous le tir des arcs anglais de la guerre de Cent ans. Cependant, la cavalerie cuirassée n'est pas morte. À Marignan, ce sont les " Gens d'Armes ", emmenés par François Ie en personne, qui enfoncent les Suisses après que l'artillerie royale lui ait ouvert les rangs. Mais cette cavalerie lourde est menacée par la puissance de feu de l'arquebuse. C'est plus tard sous le règne de Louis XIII que Richelieu va tenter d'enrégimenter les cavaliers. La première tentative sera un échec du fait de leur indiscipline chronique, mais le Cardinal têtu réussira finalement. C'est cette cavalerie organisée qui sera victorieuse à Rocroi en 1643, sous les ordres du duc d'Enghien. Sous le règne de Louis XIV, la cavalerie porte un uniforme. C'est ainsi qu'elle se couvre de gloire dans toutes les guerres du grand roi, sous les ordres de Turenne et de Condé, même si la guerre de siège domine l'époque. À la fin du règne, elle sauve la France sous le commandement de Villars à la bataille de Denain. Au XVIIIe siècle, le roi Frédéric le Grand de Prusse transforme la guerre et la cavalerie, dans sa forme et son emploi. Représentant cinquante pour cent de son armée, la cavalerie de Frédéric domine l'Europe avant de succomber. Mais elle a transformé toutes les cavaleries européennes. La Révolution hérite de la cavalerie de la Monarchie, et c'est Bonaparte qui, devenu empereur, va l'amener à l'apogée de son histoire, en dominant notre continent. Amenant son utilisation à une perfection rarement atteinte, celle-ci disparaît en Russie, et ne sera pas remplacée. C'est alors que la cavalerie va subir le choc du feu qui va rendre désuète toute charge directe sur l'ennemi. C'est ainsi que la cavalerie de Napoléon III sera détruite en 1870. Ne tirant pas les conséquences de ce désastre, la cavalerie française commencera la guerre de 14-18 en casque et cuirasse. Massacrée par les mitrailleuses allemandes en 1914, les cavaliers s'enterrent alors dans les tranchées. C'est alors que le moteur entre en scène pour propulser les chars de combat. Après la victoire de 1918, la cavalerie va alors se motoriser. Cependant, en 1940 six divisions de cavalerie sont encore à cheval. En 1944, la nouvelle arme blindée n'a plus de chevaux. La cavalerie montée est morte. Mais la cavalerie blindée vient de libérer Paris, Strasbourg, Toulon, Marseille et Lyon. Sous les ordres de Leclerc et de Lattre, elle a vaincu l'ennemi. Engagée de nouveau en Indochine et en Algérie, l'arme blindée cavalerie est aujourd'hui présente sur tous les théâtres d'opérations de l'armée française. Fidèle à ses traditions, elle continue sur ses engins blindés à cultiver un esprit fait de panache et d'audace, au service de la France.

12/2010

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Histoire

Histoire Auguste et autres historiens païens

En 313, Constantin, empereur chrétien, accorde la liberté de culte à toutes les religions ; nul ne sera plus contraint de vénérer l'empereur à l'égal d'un dieu. En 391-392, Théodose, empereur très chrétien, interdit les cultes païens. Le monde a basculé. Ce qui est en cause, ce ne sont pas seulement des croyances et des cultes, mais toute une civilisation fondée sur la paideia - la culture, les moeurs et les pratiques de la Rome éternelle. C'est en ce sens que les historiens réunis dans ce volume peuvent être dits païens : nourris à l'antique paideia, ils en partagent toujours les valeurs. Ils écrivent entre 360 et 394 (avant 408 pour l'auteur des Vies et moeurs des empereurs) sous les règnes de princes chrétiens, occupent des postes importants, proches du pouvoir, et, par force, s'avancent masqués. De belles carrières restent ouvertes à ces lettrés, émules de Tite-Live, de Suétone ou de Tacite ; les empereurs chrétiens ne peuvent se passer d'eux. Les lois de 391-392 ne les réduisent pas au silence, mais ils sont assez lucides pour comprendre jusqu'où ils peuvent aller dans leur éloge du passé. La plupart évitent prudemment de parler du christianisme. L'Histoire Auguste, elle, s'autorise des moqueries, des parodies des Evangiles ou des Pères de l'Eglise, des allusions plus ou moins voilées. Le livre - trente vies d'empereurs, à partir d'Hadrien - est truffé d'indices révélant à des lecteurs choisis le fond de la pensée de son auteur, écrivain dissimulé, semet ridente, "souriant dans son for intérieur". Cet auteur pourrait passer pour le digne successeur du Suétone des Douze Césars. Il a du goût pour les frivolités d'alcôve, les anecdotes à portée moralisante, les prodiges et les oracles. Mais il se révèle en outre particulièrement imaginatif. L'Histoire Auguste n'est pas une oeuvre historique au sens moderne du terme : elle enrichit son récit par tous les moyens qu'offre l'écriture romanesque, jusqu'à effacer les frontières entre histoire et fiction. C'est l'occasion de savoureux morceaux de bravoure, d'autant plus soignés littérairement qu'ils sont historiquement douteux. Histoire sans autorité donc, mais pleine de vie et finalement de vérité : une oeuvre personnelle et sensible sur l'âge d'or du paganisme et sur son déclin. "Une effroyable odeur d'humanité monte de ce livre", disait Marguerite Yourcenar, qui y avait trouvé la matière des Mémoires d'Hadrien. Cette humanité en désarroi, c'est celle des païens qui assistent impuissants à la dissolution du monde auquel ils tiennent et appartiennent. A la bataille de la Rivière froide, en 394, les armées de Théodose affrontent l'usurpateur Eugène et le général Arbogast, soutenus par le parti païen. Théodose vainqueur, certains vaincus se donnent la mort. Parmi eux, Nicomaque Flavien senior, aristocrate, préfet du prétoire d'Italie, probable auteur de l'énigmatique Histoire Auguste.

11/2022

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Critique littéraire

Histoire romaine. Tome 12, Livre XVII, Guerres civiles Livre V, Edition bilingue français-basque

Le récit se divise en deux grandes parties. La première couvre la période allant des lendemains de Philippes jusqu'à la conclusion de la paix de Baïes (novembre 42-39 avant J-C). Ces années furent marquées par la guerre de Pérouse, qui opposa le jeune César à Lucius Antonius, frère d'Antoine (II, 4 - LXXVI, 324). La seconde période, allant de la rupture de cette paix jusqu'à la mort de Sextus Pompée (39-35 avant J-C), est centrée sur la guerre de Sicile, qui opposa César au dernier fils du Grand Pompée (LXXVII, 325 - CXLIV, 600). Dans une conclusion tout aussi brève (CXLV, 602), Appien rappelle que les guerres menées ensuite par le jeune César en Illyrie avaient été traitées séparément dans le livre Illyrien, appendice du Livre Macédonien. Le Livre V étant le dernier de la série des Guerres Civiles, Appien prend soin d'avertir son lecteur de l'approche du dénouement. La bataille d'Actium est annoncée à plusieurs reprises. Ainsi, à la fin de la guerre de Sicile, les ambassadeurs de Sextus Pompée conseillent à Antoine d'accepter les services du vaincu, en faisant valoir qu'il disposera ainsi d'un "parti suffisamment puissant pour la guerre à venir, laquelle était imminente". Négociant avec Furnius les conditions de sa reddition, Pompée expliquait lui-même que, si Antoine faisait l'erreur de le combattre, c'était qu'il "ne prévoyait pas la guerre qui le menaçait". Dès la préface, Appien suggérait d'ailleurs les conséquences désastreuses de la rupture en qualifiant de fatale la passion d'Antoine pour Cléopâtre. Par de telles prolepses, le livre V annonce et prépare les Egyptiaques, livres perdus dans lesquels étaient relatées les opérations qui avaient abouti à la réduction de l'Egypte en province romaine et à l'instauration de la monarchie. L'ensemble du livre V est placé sous le signe du Destin. Maintenu dans l'attente du combat final entre César et Antoine, le lecteur voit les triumvirs conclure entre eux des accords éphémères et assiste à l'agitation inutile de personnages en sursis. Pour Appien, l'Histoire est un processus linéaire dans lequel les événements s'enchaînent et s'orientent vers un résultat prédéterminé par le Destin : le retour de la monarchie, annoncé par les devins étrusques dès l'époque de Sylla, approche enfin et le jeune César, quoi qu'il fasse, en sera l'instrument, la fin concomitante de la monarchie des Lagides, la dernière héritière d'Alexandre, confirmant sans doute que l'Empire du monde était définitivement passé des Macédoniens aux Romains. Ancienne élève de Paul Goukowsky, éditeur de sept tomes de l'Histoire romaine publiés à dans la CUF, Maud Etienne-Duplessis est membre de l'équipe de recherches Hiscant-Ma (Histoires et cultures de l'Antiquité et du Moyen Age) de l'université Nancy-II.

09/2013

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Littérature anglo-saxonne

Howards End. Le legs de Mrs. Wilcox

Publié en 1910, sous le titre anglais d'Howards End, Le legs de Mrs. Wilcox est le quatrième roman de Forster. Situé dans l'Angleterre du tout début du xxe siècle, qui est encore celle de l'Empire britannique et déjà celle des débuts de l'automobile, le roman, à travers l'histoire des deux soeurs Margaret et Hélène Schlegel, fait se rencontrer, non sans heurts, trois familles qui représentent trois catégories sociales de l'Angleterre. Les soeurs Schlegel, filles d'un émigré allemand, représentent une grande bourgeoisie "cosmopolite" , cultivée et "libérale" au sens anglais du terme, c'est-à-dire "de gauche" , préoccupée par la question sociale et les droits des femmes ; les membres de la famille Wilcox, rencontrée au cours d'un voyage en Allemagne, sont, quant à eux, des industriels, parfaits représentants de l'Empire et du "libéralisme" britannique ; tandis que Leonard Bast, mal marié à la peu recommandable et pitoyable Jackie, est un petit employé londonien qui aspire à la culture sans en avoir les moyens. Avec plus de maestria encore que dans les romans précédents, Forster parvient merveilleusement à allier la comédie (et même la satire) sociale à son désir de poser dans le roman, à travers ses personnages, la question de la réalité, qui ne s'atteint que dans l'accomplissement intégral de soi. Virginia Woolf écrit à ce propos : "A nouveau, mais sur un terrain de bataille plus vaste, se poursuit le combat que l'on trouve dans tous les romans de Forster - le combat entre les choses qui importent et celles qui n'ont pas d'importance, entre la réalité et les faux-semblants, entre la vérité et le mensonge". Il faudra non seulement toute la patience de Margaret Schlegel, mais aussi la violence des événements, pour que son désir de "mettre du lien" entre les choses et les êtres ("relier suffit" est la devise du roman), qu'elle met en pratique en épousant Mr. Wilcox, finisse - comme dans Le plus long des voyages - par aboutir à une harmonie retrouvée, loin de la trop moderne Londres : les trois familles se réuniront enfin en la personne de Tom, le fils adultère d'Hélène et de Léonard, à Howards End, dans la maison de campagne que la vieille Mrs. Wilcox avait souhaité léguer aux Schlegel. Le livre fut un immense succès public dès sa parution. Mais, comme l'a très bien noté David Lodge dans sa préface à l'édition Penguin du roman, en 2000, s'il dépeint avec une parfaite exactitude l'Angleterre d'avant la Première Guerre mondiale, sa manière de mener le débat entre les valeurs de "l'intelligentsia de gauche" que l'on pourrait qualifier "anachroniquement" d'écologiste, représentée dans le livre par la famille Schlegel, et celles de la bourgeoisie capitaliste reste d'une étonnante actualité. Il a été adapté avec succès au cinéma en 1992 sous le titre Retour à Howards End par James Ivory, avec Vanessa Redgrave, Emma Thompson et Anthony Hopkins.

06/2022

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Sociologie

L'autre langue des femmes

Au déterminisme occidental qui a élaboré une ontologie féminine essentiellement victimaire, résumant la condition des femmes à un assujettissement par les hommes, Léonora Miano répond en proposant "l'autre langue des femmes" , qui expose les accomplissements des femmes du continent africain. L'Afrique seule a enfanté des dynasties de "grandes royales" , qui contredisent le postulat occidental selon lequel le récit traditionnel évacue la mémoire des femmes. S'appuyant sur l'histoire, les mythes, spiritualités et pratiques sociales des Subsahariennes, l'auteur montre que l'Afrique au sud du Sahara est dépositaire d'un riche matrimoine permettant de comprendre et de célébrer la force du féminin. Il n'est pas question ici de diviniser les personnalités présentées, mais de révéler la variété des profils que l'Afrique offre au monde. Sur ce continent, les femmes s'illustrèrent dans tous les domaines. La conception subsaharienne du genre ne les éloigna pas des champs de bataille : les guerrières subsahariennes ne sont pas du "deuxième sexe" ! Les Subsahariennes régnèrent sur des sociétés patriarcales, donnèrent une terre à leur peuple en exil, firent du plaisir sexuel un droit, ne révérèrent pas la virginité. Elles s'engagèrent dans les luttes anticoloniales qu'elles financèrent souvent grâce à leur fortune personnelle. Ces femmes, dont les parcours restent méconnus, créèrent des sociétés non-mixtes dont certaines furent très influentes. Parce qu'elles surent inventer leurs propres espaces sans tenter de prendre d'assaut les fiefs masculins, elles se donnèrent du pouvoir. Aujourd'hui encore, dans des environnements déstructurés par le colonialisme qui leur fit perdre leurs anciennes prérogatives, les Subsahariennes se caractérisent par leur dynamisme et leur autorité. Sans avoir eu besoin d'élaborer de théorie, elles parlèrent cette autre langue qu'il leur faut redécouvrir et transmettre. L'autre langue des femmes, c'est la parole particulière qui émerge lorsque l'on se définir en soi et pour soi, et non "en creux" à partir de l'action négative de l'autre sur soi. En dépit de la richesse et de la diversité de leur contribution à l'Histoire mondiale des femmes, l'expérience des Africaines subsahariennes reste marginalisée. On ne s'identifie pas à elles, mais on prétend leur dicter la marche à suivre pour s'émanciper. A travers une critique de l'hégémonie des Occidentales, l'ouvrage réfléchit aux relations entre femmes. La "sororité" dont on espère l'avènement à l'échelle du monde est pour l'heure compromise : l'histoire a doté les unes d'un pouvoir symbolique, politique et économique dont les autres ne jouissent pas. Tandis que l'on se plaint de la domination masculine, on omet d'évoquer cette dissymétrie qui fait de certaines des oppresseurs, volontaires ou non. Cette situation justifie que les Subsahariennes se déterminent en toute autonomie, élaborent un discours tenant compte de leurs parcours, de leurs réalités, de leurs aspirations.

09/2021

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Décoration

Dior. Par amour des fleurs

Source perpétuelle de l'inspiration créative de Christian Dior, la passion des fleurs et des jardins est au coeur de l'ensemble de son oeuvre. Pour le créateur, la fragrance d'un parfum offrait une "porte ouverte sur un monde caché ". Miss Dior, son premier parfum, inspiré des jardins luxuriants de son enfance normande, marque le lien inextricable entre ses carrières de couturier et de parfumeur. De ses soirées dans son havre de paix du sud de la France, éclairé de lucioles et parfumé au jasmin, d'autres parfums verront le jour. Toute sa vie, Christian Dior a fait de ses jardins des havres de verdure et des sanctuaires pour sa créativité. Certains sont aujourd'hui encore empreints de son esprit. Les fleurs et les jardins ont également été essentiels dans la carrière du couturier Dior, à l'image des " femmes-fleurs " qui ont inspiré le New Look de la fin des années 1940 et des années 1950, ou des élégantes robes de soirée brodées des luxueux motifs floraux qu'il a dessinées toute sa vie. La réappropriation moderne des inspirations florales restera centrale pour les créations de ceux qui lui ont succédé à la maison Dior, d'Yves Saint Laurent à Maria Grazia Chiuri, en passant par Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano ou Raf Simons. Cet élégant ouvrage réunit une série d'essais originaux rédigés par des historiens de la mode, des écrivains et une architecte paysagiste, et traite du dialogue permanent que le créateur entretenait avec la nature. On y trouve aussi des entretiens avec les directeurs artistiques Maria Grazia Chiuri, François Demachy, Victoire de Castellane, Kim Jones et Peter Philips, qui confient comment l'amour de Christian Dior pour les fleurs a façonné leur propre vision artistique. Une sélection de portraits de roses de Nick Knight, des documents d'archives inédits mettant en vedette Christian Dior et ses jardins, des croquis de mode, des parfums, des photographies dévoilant les détails exquis de broderies et de tissus racontent une histoire fraîche et captivante de la maison Dior. NICK KNIGHT, photographe visionnaire et influent, est connu pour ses nombreuses contributions au magazine Vogue et pour ses campagnes publicitaires pour les maisons de mode. Il a réalisé certaines des plus belles images de fleurs de l'art contemporain. JUSTINE PICARDIE, romancière de renom, rédactrice de mode et biographe, a été rédactrice en chef pour Harper's Bazaar et pour Town & Country. NAOMI SACHS, architecte paysagiste, a publié de nombreux ouvrages sur le rôle positif de la nature sur la santé et le bien-être et a participé à des conférences dans le monde entier. JERÔME HANOVER est journaliste spécialisé dans le domaine de la mode et du luxe. Il collabore régulièrement avec Vogue Paris ou Le Figaro. ALAIN STELLA a écrit de nombreux ouvrages, parmi lesquels Jacques Garcia : Vingt ans de passion, le château du Champ de Bataille, Demeures historiques de Paris et L'Esprit des vignobles, tous publiés par Flammarion.

11/2020

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Echecs

L'homme qui a battu Kasparov sans vraiment savoir jouer aux échecs. La véritable histoire de l'étudiant chinois qui a fini par vaincre le champion du monde et qui a révolutionné le monde moderne avec son ordinateur Deep Blue

La véritable histoire de l'étudiant chinois qui a fini par vaincre le champion du monde et qui a révolutionné le monde moderne avec son ordinateur Deep Blue. Un milliard de personnes avait suivi de par le globe la bataille ultime, un match de boxe "poids lourds de la pensée" entre le champion du jeu d'échecs Garry Kasparov, symbole absolu de l'intelligence humaine, et une armoire remplie d'électronique, froide et sans âme, programmée par un étudiant chinois. L'issue du combat ne faisait guère de doutes : l'Homme allait gagner une fois de plus et renvoyer la machine Deep Blue au rayon "Quincaillerie", département qu'elle n'aurait jamais dû quitter, et humilier définitivement IBM. Mais en ce 11 mai 1997, pour la première fois dans l'Histoire de l'Humanité et depuis la maîtrise absolue de l'écriture et du calcul, une machine conçue pour "penser stratégie" allait écraser le meilleur joueur du monde, Kasparov lui-même. A partir de ce jour, qui est aussi important que celui où l'Homme a marché sur la Lune, l'Humanité a découvert, effrayée, qu'elle était désormais en présence d'une nouvelle race, un vrai concurrent, potentiellement dangereux, exactement comme dans le film 2001 Odyssée de l'Espace ou comme dans Blade Runner où des machines ont fini par prendre le contrôle des opérations sur l'homme. C'est cette histoire incroyable, irréelle, surhumaine, un véritable "remake" électronique de l'ancien récit biblique David contre Goliath qui est racontée ici par Feng Hsiung Hsu, celui-là même qui a écrit le code avec son équipe, fabriqué et assemblé toutes les pièces de cette machine mythique d'IBM et qui allait ouvrir "LA" nouvelle Ere, celle où les circuits imprimés se sont progressivement mis à penser, puis à remplacer hommes et femmes dans les entreprises. En 1997, le Deep Blue d'IBM (un RS-6000, capable d'examiner 200 millions de positions à la seconde) avait la taille d'une grande armoire normande. Aujourd'hui, les mêmes puissances de "réflexion" et de calcul tiennent sur une puce à peine de la taille d'un ongle dans votre smartphone ! Imitant Dieu qui a fabriqué Adam et Eve, les enfants de ces derniers ont, à leur tour, réussi à fabriquer toute une série de "Deep Blue", des êtres/machines pour le moment assexués, mais déjà capables d'analyse et qui n'ont aucun besoin impérieux, hormis une alimentation électrique. Ce livre retrace cette aventure extraordinaire de l'Humanité. Au delà de l'aventure intellectuelle, philosophique et industrielle, ce livre montre également que dans les combats du style David et Goliath (un total inconnu abattant une sommité par l'intelligence et non par la seule force), seules la passion et la détermination permettent, de défaite en défaite, d'arriver finalement à la grande victoire.

10/2022

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Histoire des idées politiques

La cuisine sous clé. Recettes de cuisine d'un prisonnier politique basque et... autres considérations

L'auteur nous propose une excursion dans l'histoire du mouvement national basque en empruntant un moyen de transport inhabituel : l'art culinaire qu'il expérimente en prison en même temps que l'art de la débrouille. Les expériences culinaires qu'il nous propose ont été conçues et mises en pratique par l'auteur alors qu'il était incarcéré au centre de détention du Muret (Haute-Garonne) de 1991 à 1996. Si la plume, les études... et la grève de la faim ont permis aux prisonniers politiques basques de défendre leurs droits et de conserver l'espoir et la dignité, la gastronomie pratiquée avec les moyens du bord, le système D, est également une forme puissante de résistance. Ce livre est aussi l'occasion pour l'auteur de revisiter son engagement dans l'ETA ("? Pays basque et liberté? "), organisation née à l'époque des ténèbres franquistes, alors que la culture et la langue basques ainsi que toutes les libertés démocratiques étaient férocement réprimées. ETA est le fruit de la génération des enfants des Basques qui ont perdu la guerre contre le franquisme et la bataille du démantèlement du régime à la fin de la dictature. La préface de Gerry Adams, leader du Sinn Féin irlandais, aujourd'hui première force politique en Irlande, au Nord comme au Sud, situe la lutte de libération nationale basque dans un contexte international. L'entretien réalisé par Eva Forest avec l'auteur, alors incarcéré à Madrid, est l'occasion pour ce dernier d'expliquer en quoi la cuisine était un moment de résistance, mais aussi de parler plus généralement de l'univers carcéral. L'auteur nous rappelle que le mouvement abertzale a constamment cherché à mettre un terme à l'affrontement violent et mis en avant la résolution du conflit par la voie de la négociation. Ce processus a été marqué par plusieurs tentatives de négociations ? : en 1989 à Alger, en 1998 à Zurich, en 2005 à Genève et en 2011 à Oslo. L'auteur a participé à trois des quatre temps de ces pourparlers. Malgré le tsunami répressif déclenché contre les mouvements basques, le retour de leur légalisation en a fait la deuxième force politique du Pays basque et la première en nombre d'élus municipaux. C'est notamment grâce à l'implication de la société civile du Pays basque Nord que le désarmement a eu lieu et que l'ETA a prononcé son autodissolution, en 2018, notamment par la voix de l'auteur. Au moment de la poussée fasciste en Espagne, le livre nous rappelle que la non-rupture complète avec les structures héritées du régime franquiste, la réintégration des 150 détenues et détenues n'est toujours pas assurée et que la langue continue à subir les attaques d'un appareil judiciaire conservateur, pour ne pas dire d'extrême droite, sans parler de la police et de la garde civile.

02/2024

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Fantasy

Celle qui devint le soleil

Celle qui devint le soleil réinvente l'ascension vers le pouvoir du premier empereur de la dynastie Ming. Zhu, l'impossible survivante, est prête à tout pour acquérir le mandat du Ciel... " Je refuse de n'être rien. " Dans un village rongé par la famine, au coeur d'une plaine poussiéreuse, deux enfants reçoivent chacun une destinée. Le garçon est promis à la grandeur. La fille, au néant... En 1345, la Chine est soumise à la cruelle domination mongole. Pour les paysans faméliques des Plaines du Milieu, la grandeur n'existe que dans les contes. Quand la famille Zhu apprend que Chongba, leur huitième fils, est promis à un fabuleux destin, tous peinent à imaginer comment s'accomplira ce miracle. En revanche, nul ne s'étonne que la deuxième fille des Zhu, fine et débrouillarde, soit promise... au néant. Mais lorsqu'une attaque de hors-la-loi les laisse orphelins, c'est le fils qui se laisse mourir de chagrin. Prête à tout pour échapper à sa fin annoncée, la jeune fille endosse l'identité de son frère afin de devenir novice dans un monastère. Là, poussée par un impérieux désir de survivre, Zhu apprend qu'elle est capable de tout - même du pire - pour déjouer sa destinée. Lorsque son sanctuaire est détruit pour avoir soutenu la rébellion contre les Mongols, Zhu saisit cette chance de s'emparer d'un tout autre avenir : la grandeur abandonnée de son frère... " Fin, audacieux, ce premier roman réinvente l'Histoire sous la forme d'un conte original et mémorable. Peuplé de personnages imparfaits et intrépides, il vous emporte dans son monde dramatique et violent par le biais d'une narration incroyablement immersive. " Daily Mail " Magnifique à tout point de vue. Guerre, désir, vengeance et politique... Shelley Parker-Chan a su mesurer à la perfection chaque ingrédient de cette épopée historique et queer. Ce récit ne craint ni la lumière de l'humour et de la tendresse, ni la noirceur de l'ambition humaine. Celle qui devint le soleil, comme Zhu, est indiscutablement promise à un grand avenir. " Samantha Shannon (Le Prieuré de l'Oranger) " Le roman exaltant d'une montée au pouvoir. Entre palais, villages et champs de bataille, le lecteur est transporté dans un monde extraordinairement vivant. La prose de Shelley Parker-Chan apporte lumière et subtilité aux thèmes de son récit : le genre, le pouvoir et la destinée. Déjà un classique. " C. S. Pacat (Prince Captif) " Absolument fantastique... Guerre, violence, trahison (et quelle trahison ! ) ; la destinée qu'on épouse, celle qu'on rejette... un superbe roman. J'attends le suivant avec impatience. " Rebecca Roanhorse (La Piste des éclairs) " Evocateur et bouleversant, le premier roman de Shelley Parker-Chan est un chef-d'oeuvre poétique sur le thème de la guerre, de l'amour et de l'identité. " S. A. Chakraborty (La Cité de Laiton)

05/2022

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Moyen Age

Les Reines maudites Tome 1 : Catherine d'Aragon. La Première Reine

Dieu avait enfin exaucé ses prières. Ce magnifique jeune homme voulait faire d'elle son épouse et la mère de ses héritiers. Ceux qui l'avaient méprisée, humiliée, devraient désormais s'incliner devant elle. Elle essaya de ne pas se réjouir à cette idée, mais elle n'était pas une sainte. Ses années de misère étaient définitivement révolues, elle serait bientôt la femme du roi le plus riche qui ait jamais régné en Angleterre. Catherine d'Aragon n'a que seize ans lorsqu'elle quitte à tout jamais son Espagne natale. Promise au prince Arthur, son destin est tout tracé : elle sera reine d'Angleterre. Lorsque la mort réclame prématurément son nouvel époux, cette belle destinée vole en éclats. Délaissée, trahie par ceux qui étaient censés la protéger, Catherine ne doit sa survie qu'à sa foi et sa détermination. Sa témérité est récompensée lorsqu'elle monte enfin sur le trône en épousant le beau Henri VIII, le jeune frère d'Arthur. Mais au fil des années, leur bonheur se délite peu à peu. Quand leur union, et la nation tout entière, sont menacées, Catherine décide qu'elle ne se laissera pas remplacer sans livrer bataille. L'autrice et historienne de renom, Alison Weir, livre ici le premier volume d'une série de six romans fascinants sur les épouses de Henri VIII, les reines maudites. Une réelle immersion aux côtés de Catherine d'Aragon, dépeignant son extraordinaire force de caractère et son intelligence. Un incontournable pour les fans de Philippa Gregory, Elizabeth Chadwick et C. W. Gortner. " L'autrice admire clairement son héroïne et lui rend hommage dans ce récit soigneusement documenté". The Times "Alison Weir a un talent inégalé pour donner vie à une époque, grâce à une myriade de détails. " The Guardian " Cet excellent roman retrace l'ascension et la chute de la première épouse de Henri VIII. Des descriptions d'une précision époustouflante, qui permettent au lecteur d'être transporté dans l'Angleterre des Tudors. " The Sun " Ce roman offre un aperçu fascinant de la vie intime de Catherine d'Aragon, au-delà des pernicieuses intrigues politiques de la Cour des Tudors. Alison Weir nous livre un portrait édifiant et captivant de celle qui fut la vraie reine d'Angleterre. " Historical Novels Review " Alison Weir prouve de nouveau son talent pour l'écriture de scènes dramatiques, dépeintes avec un sens aigu du détail, donnant au lecteur l'impression d'y assister en personne... Un roman remarquable, le premier d'une série qui n'a pas fini de réjouir les amoureux des Tudors". Booklist " Une oeuvre qui jette un éclairage nouveau sur un personnage infiniment fascinant, tout en maintenant un élan de fraîcheur et de vie. " Charles Spencer " Ce portrait passionnant casse de nombreux mythes sur la première épouse de Henri VIII, cette femme qui a tant souffert. Loin d'être uniquement une victime du destin, elle apparaît comme une héroïne charismatique, indomptable et courageuse. " Tracy Borman

06/2023

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Science-fiction

Les Maitres de l'orage - Tome 3 : Partie 2. La Voix de l'Egrégore - Partie 2 : L'Apocalypse

Le dénouement final de la trilogie Les Maitres de l'orage enfin disponible en numérique ! "L'île renferme un pouvoir mille fois plus fort que ce que renferme ce tube, dit le druide. Elle est sacrée depuis toujours pour cette raison. Ses secrets se sont perdus au cours des siècles, mais ils sont toujours aussi puissants. Enez Disrann signifie l'île de la séparation, car elle se situe à la frontière entre deux mondes. Si la fin de notre monde est proche, c'est ici que tout se décidera. Hélas, nous n'avons que très peu de temps pour y voir plus clair". La Voix de l'Egrégore est l'apothéose très attendue de la trilogie Les Maîtres de l'orage. Son histoire couvre en parallèle la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 2012 à 2014. L'Apocalypse est la seconde partie de La Voix de l'Egrégore. Dans cet épisode final, le passé rejoint le présent, et l'on découvre les liens puissants qui relient les personnages à travers les âges. L'Ile Verte, source d'énergies naturelles et de forces mythiques, devient le centre du monde, le lieu de la bataille ultime entre le Bien et le Mal qui décidera du sort de l'humanité. Plus que jamais, les héros des deux premières histoires se trouvent confrontés à de terrifiants périls et à des choix impossibles. Quel sera le prix à payer pour ceux qui se trouvent au centre de cette aventure millénaire ? Découvrez le dénouement d'une intrigue haletante mêlant histoire et fantastique ! EXTRAIT - Tu as pris toutes tes affaires ? demanda M. de Tréharec en tenant la porte d'entrée ouverte pour Arnaud. - Ouais, ouais, dit l'adolescent. - Tu as ce qu'il te faut pour la cantine et pour le métro ? Tu m'envoies un texto quand tu seras arrivé au lycée ? - Pas de souci. Son père l'embrassa sur la joue et partit en courant. Il était toujours en retard même quand il se levait à l'aube pour travailler. A le voir constamment à la tâche, que ce soit à son étude ou à la maison, Arnaud s'était bien juré de ne pas faire des études de droit. En plus, à part la comptabilité, il ne pouvait pas imaginer quelque chose de plus barbant. Il balança son sac plein de livres sur son épaule et entra dans la bouche de métro à côté de chez eux. Bien qu'il soit encore tôt, il y avait déjà du monde. Malgré le froid hivernal, on avait chaud dans les tunnels du métro. De plus, lorsque les rames arrivaient, elles étaient souvent précédées d'un souffle chaud. A PROPOS DE L'AUTEUR Véronique David-Martin est d'origine bretonne mais vit en Grande-Bretagne depuis une trentaine d'années. Docteure en littérature comparée, lectrice vorace depuis sa plus tendre enfance, elle se nourrit d'histoires, de mythes universels et de légendes celtiques, ainsi que de récits de famille sur la Seconde Guerre mondiale, intérêts qui l'ont évidemment inspirée dans l'écriture des Maîtres de l'orage.

10/2019

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Critique littéraire

Un été avec Homère

L'Iliade est le récit de la guerre de Troie. L'Odyssée raconte le retour d'Ulysse en son royaume d'Ithaque. L'un décrit la guerre, l'autre la restauration de l'ordre. Tous deux dessinent les contours de la condition humaine. A Troie, c'est la ruée des masses enragées, manipulées par les dieux. Dans l'Odyssée on découvre Ulysse, circulant entre les îles, et découvrant soudain la possibilité d'échapper à la prédestination. Entre les deux poèmes se joue ainsi une très violente oscillation : malédiction de la guerre ici, possibilité d'une île là-bas, temps des héros de côté là, aventure intérieure de ce côté ci. Ces textes ont cristallisé des mythes qui se répandaient par le truchement des aèdes dans les populations des royaumes mycéniens et de la Grèce archaïque il y a 2500 ans. Ils nous semblent étranges, parfois monstrueux. Ils sont peuplés de créatures hideuses, de magiciennes belles comme la mort, d'armées en déroute, d'amis intransigeants, d'épouses sacrificielles et de guerriers furieux. Les tempêtes se lèvent, les murailles s'écroulent, les dieux font l'amour, les reines sanglotent, les soldats sèchent leurs larmes sur des tuniques en sang, les hommes s'étripent et une scène tendre interrompt le massacre pour nous rappeler que les caresses arrêtent la vengeance. Préparons nous : nous passerons des fleuves et des champs de bataille, nous serons jetés dans la mêlée, conviés à l'assemblée des dieux, nous essuierons des tempêtes et des averses de lumière, nous serons nimbés de brumes, pénétrerons dans des alcôves, visiterons des îles, prendrons pied sur des récifs. Parfois, des hommes mordront la poussière, à mort. D'autres seront sauvés. Toujours les dieux veilleront. Et toujours le soleil ruissellera et révèlera la beauté mêlée à la tragédie. Des hommes se démèneront pour mener leurs entreprises mais derrière chacun d'eux, un dieu veillera et jouera son jeu. L'Homme sera-t-il libre de ses choix ou devra-t-il obéir à son destin ? Est-il un pauvre pion ou une créature souveraine ? Les poèmes auront pour décor des îles, des caps et des royaumes dont un géographe, Victor Bérard, effectua dans les années 1920 une très précise localisation. La Mare Nostrum est ce haut lieu d'où a jailli l'une des sources de notre Europe, qui est la fille d'Athènes autant que de Jérusalem. Mais une question nous taraude. D'où viennent exactement ces chants, surgis des profondeurs, explosant dans l'éternité ? Et pourquoi conservent-ils à nos oreilles cette incomparable familiarité ? Comment expliquer qu'un récit de 2500 ans d'âge, résonne à nos oreilles avec un lustre neuf, un pétillement aussi frais que le ressac d'une calanque ? Pourquoi ces vers paraissent-ils avoir été écrits pas plus tard qu'aujourd'hui, par un très vieux poète à la jeunesse immortelle, pour nous apprendre de quoi seront fait nos lendemains ? En termes moins lyriques (Homère est le seul maître en la matière) d'où provient la fraîcheur de ce texte ? Pourquoi ces dieux et ces héros semblent malgré la terreur qu'ils inspirent et le mystère qui les nimbe, des êtres si amicaux ?

04/2018

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Grossesse et maternité

La peur au ventre

"En quinze ans d'exposition médiatique, je vous ai peu habitués à vous parler de ma vie perso. Pourtant, vous avez peut-être l'impression de me connaître... Après tout, je m'invite chez vous à l'heure du déjeuner ou du souper pour vous parler des nouvelles du monde. D'une certaine manière, je fais "partie la famille. C'est le paradoxe de n'importe quelle figure médiatique : à la fois familière et lointaine. Si j'ai décidé aujourd'hui de dévoiler un pan de mon jardin secret, c'est pour apporter un témoignage qui, je l'espère, pourra être utile à de nombreuses femmes dont les rêves de maternité ne se déroulent pas tout à fait comme prévu... Il y a quatre ans, je me suis retrouvée à hanter les couloirs d'un service de néonatalogie. La peur au ventre. Pendant plus de deux mois, ma vie est restée suspendue à un berceau, confinée dans les quelques dizaines de mètres carrés séparant la salle des infirmières pédiatriques du "local des parents" , cet entre-deux un peu triste où les thermos de café, berlingots de lait et spéculoos emballés à la pièce, tentaient vainement de nous donner l'illusion que "tout était normal" . J'ai découvert de façon brutale un monde dont on parle peu. J'ai eu envie de partager avec vous cette traversée en apnée, si particulière, à la fois profondément¬¬ intime, personnelle, mais aussi universelle par les flots d'émotions qu'elle provoque. Je veux en parler parce que je pense que cette expérience peut inciter celles qui ont un désir d'enfant, celles qui vivent une grossesse "difficile" , à s'écouter - vraiment ! -, à se faire confiance et à ralentir le rythme pour conduire leur bébé à bon port. J'en suis la preuve vivante : parfois, on peut faire mentir les pronostics ! Je souhaite aussi pointer le projecteur sur celles et ceux qui se battent dans l'ombre, qui accomplissent des miracles, chaque jour, pour sauver des enfants nés trop tôt. Et pour soutenir des parents traumatisés qui ont du mal à se réjouir. J'ai eu la chance d'être épaulée par des équipes médicales exceptionnelles qui se sont battues à nos côtés, de bout en bout. Dans ce combat commun, nous n'avons d'autre choix que de leur faire confiance : la vie de notre enfant est entre leurs mains. Dans ce contexte particulier, les émotions sont décuplées, chaque progrès est célébré comme une victoire et certaines minutes d'attente semblent durer des heures. Dans ces éternités, nous tentions de refroidir nos cerveaux en ébullition, de respirer calmement, de nous accrocher à chaque espoir pour ne pas sombrer. Il y a eu, malgré tout, des "craquages" , des torrents versés, des découragements fugaces. Mais nous avons gardé ce cap : rester solides, debout, envers et contre tout. Si j'ai la force de vous en parler aujourd'hui, c'est parce que cette bataille nous l'avons remportée. Lou, Jérôme et moi, mais aussi toutes celles et ceux qui nous ont accompagnés.

10/2023

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Judaïsme

Le sionisme en question

"De la nécessité de mener la bataille idéologique contre le sionisme" La guerre au Proche-Orient, c'est bien sûr un colonialisme qui détruit méthodiquement la société et le peuple palestiniens. C'est aussi un pays, Israël, devenu une tête de pont occidentale au Proche-Orient. Et c'est l'aventure militaire permanente avec son cortège de crimes, d'humiliations, de racisme et de violations du droit international. Mais parmi les nombreuses raisons qui permettent la poursuite de cette guerre, il y a l'adhésion massive des Israéliens et plus largement des communautés juives organisées à une forme de pensée et d'idéologie qui les rend totalement aveugles et insensibles à l'autre. Dans ce récit mythique, l'Israélien serait un homme nouveau, supérieur aux autres. Le mouvement de solidarité qui défend les droits du peuple palestinien ne peut qu'attendre (pour être plus efficace) de sa composante juive, et donc de l'UJFP, qu'elle mène le combat idéologique contre la manipulation de l'histoire, de la mémoire et des identités juives. L'UJFP doit combattre le complexe de Massada, la façon dont les Israéliens ont été persuadés que tout le monde hait les Juifs, que leur histoire n'est qu'une succession de persécutions, qu'ils ne peuvent vivre qu'entre eux, qu'Arafat était un nouvel Hitler et les Palestiniens des pogromistes. Elle doit interroger en permanence une éducation à la peur et au mépris de l'autre, une récupération éhontée de l'antisémitisme et du génocide nazi, une tendance permanente à renverser la réalité d'aujourd'hui pour transformer l'occupant en victime. Elle doit remettre en question l'histoire fabuleuse que les sionistes ont fabriquée : il n'y a eu ni exil des Juifs, ni retour. La diaspora n'est pas une parenthèse, c'est l'essence des différentes formes de judaïsmes. Et la Palestine a toujours été une terre où vivaient des peuples différents. Elle doit encourager le débat, la recherche et la confrontation des différentes formes d'identité ou de mémoire juive là où le sionisme affirme qu'il n'y a qu'une seule histoire et qu'une seule voie. La tentative de clore l'histoire juive est une des causes de la continuation de la guerre. Elle empêche des composantes de la société israélienne de prendre conscience que l'Etat israélien pratique une politique d'apartheid et de déni des principes universels d'égalité. Les travaux d'un grand nombre d'écrivains, historiens, cinéastes ou intellectuels israéliens remettant en cause l'histoire officielle et le dogme sioniste doivent être connus de tou(te)s. L'UJFP décide donc pour les années à venir d'impulser toutes les formes de débat, d'expression publique ou de confrontation pour expliquer inlassablement devant tous les publics que les défenseurs du sionisme n'ont aucun droit à parler au nom des Juifs et que la politique qu'ils défendent n'est pas seulement criminelle contre les Palestiniens. Elle est également suicidaire pour les Israéliens et plus largement pour les Juifs.

05/2023

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Pléiades

Œuvres

Les choix de Georges Duby (1919-1996) furent ceux d'un historien formé à la géographie : la vie des hommes est inscrite dans l'espace, qui lui-même influence les rapports sociaux. Sa thèse, en 1952, donne le ton : il va se consacrer à l'étude des sociétés, en France, entre le Xe et le XIIIe siècle, et en explorer toutes les dimensions, économiques, sociales, idéologiques, esthétiques, sexuelles. Compagnon de route de l'école des Annales, il est avant tout un esprit indépendant. Semble-t-il se rallier à l'histoire événementielle en acceptant de consacrer en 1973 un livre au Dimanche de Bouvines ? Cette bataille, au fond, ne l'intéressait pas, dira-t-il ; "Bouvines innovait en m'obligeant à observer le jeu de la mémoire et de l'oubli, à traiter le discours dont un événement a fait objet au fil des siècles, comme constituant cet événement lui-même". L'art, lui, intéresse l'historien des sociétés, qui y voit "l'expression d'une organisation sociale, de la société dans son ensemble, de ses croyances, de l'image qu'elle se fait d'elle-même et du monde". Au milieu des années 1960 ont paru chez Skira trois volumes sur l'art médiéval. Le Temps des cathédrales (1976) en est issu, fruit d'un impressionnant travail de lecture, d'interprétation des sources et de montage de textes venant de la tradition chrétienne. Le livre captive le grand public éclairé. La renommée de Duby ne cesse de croître. Un texte d'accès moins aisé comme Les Trois Ordres ou l'Imaginaire du féodalisme (1978) attire lui aussi les lecteurs. La représentation de la société divisée en trois catégories fonctionnelles - ceux qui prient, ceux qui combattent, ceux qui travaillent - n'est-elle pas l'une des grandes figures de l'imaginaire historique français ? On propose bientôt à Duby de prêter sa voix à l'évocation radiophonique du destin de Guillaume le Maréchal, régent d'Angleterre. De cette expérience naît, en 1984, un récit "biographique". Nouvelle entorse à la "nouvelle Histoire" ? En apparence seulement. Duby démonte dans ce livre le fonctionnement de la société chevaleresque. Il donne carrière à son désir d'écrire un ouvrage d'histoire sérieuse susceptible d'être lu "comme un roman de cape et d'épée". Nouveau succès. En Italie, l'ouvrage sera comparé au Nom de la rose. C'est aux femmes, aux Dames du XIIe siècle, qu'avec une grande liberté de pensée et d'écriture Duby consacrera ses derniers livres. Il aborde là l'histoire "la plus ténébreuse" , celle d'êtres sans voix, et découvre des femmes "si fortes que les hommes s'efforçaient de les affaiblir par les angoisses du péché". Les trois petits volumes parus en 1995 et 1996 témoignent de l'art avec lequel Duby met son savoir à la portée d'un large public. Il n'ignore pas que le réel ou le vécu sont inaccessibles. "Tout historien s'exténue à poursuivre la vérité ; cette proie toujours lui échappe". Mais l'écriture est là pour suggérer le probable...

09/2019

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Histoire de France

Bazeilles, la Gloire, le Sang et le Feu

Les combats de Bazeilles sont commémorés chaque année par l'arme des Troupes de Marine de l'armée française car ils symbolisent les qualités de courage, d'abnégation, de dévouement et de sacrifice qui, de tout temps, ont présidé à leur engagement. Ce fait d'armes remonte à la guerre de 1870 et se déroule les 31 août et 1er septembre, la veille de la cuisante défaite de Sedan qui va rendre captifs plus de 100 000 soldats français. Ce coup d'éclat au milieu d'heures obscures porte bien des messages. D'abord, il fait imaginer que si toutes les troupes françaises s'étaient battues avec le même sens du devoir que les Marsouins des Troupes de Marine, le désastre de Sedan n'aurait probablement pas eu lieu. Dès lors, tout devenait possible et l'issue de cette guerre devenait incertaine. L'Alsace et la Lorraine sauvées, on imagine que la Première Guerre mondiale pouvait ne pas avoir lieu. Ensuite, au-delà des appréciations de tactique, Bazeilles exprime une certaine idée du métier de soldat. Enfin, le contexte lui-même, souvent passé sous silence, donne du relief à l'aspect symbolique de cette bataille. Il n'est pas question, dans les pages qui viennent, de refaire l'Histoire. Il s'agit de compléter les récits classiques avec des témoignages et des éléments peu ou pas connus, de resituer leur contexte, et surtout, d'appréhender toute la dimension universelle de Bazeilles. Cet exercice se voudrait utile, car il est probable, comme le dit l'auteur, que chaque génération de soldats et de citoyens doit à un moment ou à un autre, faire Bazeilles. Faire Bazeilles, c'est donner tout ce que l'on a dans le coeur et les tripes. C'est donner sans compter sans pour autant être dans la démesure. C'est résister jusqu'au bout, par tous les moyens, exprimant ainsi intensément la conviction qu'il ne peut y avoir d'idée réellement défendue sans sacrifice et sans action. Au-delà du mythe, l'exemplarité de ces soldats qui vont combattre jusqu'à l'épuisement de toutes leurs ressources, jusqu'à la dernière cartouche, est un message lancé à l'ensemble des citoyens-soldats français de toutes les générations. Oui, indubitablement Bazeilles est moins une affaire de soldats que de citoyens. Que se rappelle-t-on aujourd'hui sur 1870 ? Très peu, si peu : quelques images, des murs devenus musée, quelques pages succinctes sur les derniers instants. N'est-ce pas trop peu ? Or pour comprendre les combats de Bazeilles dans leur universalité, il ne faut pas isoler les faits, mais leur donner de la couleur en expliquant leur contexte. Pour glorifier vraiment l'instant, il faut saisir le tout dans lequel il s'inclut. Pour comprendre l'héroïsme d'un jour de gloire, il faut le replacer dans les tribulations qui le précèdent et dans les fardeaux qui vont lui succéder. Les histoires isolées sont souvent des loupes floues et des trompe-l'oeil. Au-delà des armes et des cartouches, la gloire appartient à ceux qui ont tenu quand tout le monde lâchait, à ces hommes de fer tenaces.

10/2015

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Ethnologie et anthropologie

Passion football. Anthropologie d'une pratique et d'un spectacle

Pourquoi le football connaît-il une telle popularité ? L'ethnologue Christian Bromberger, par l'analyse des " valeurs " que ce sport condense, des identités qu'il permet de symboliser, des émotions qu'il suscite auprès d'un public surtout masculin, propose une réponse à cette question. Le football est devenu un objet de recherche de l'ethnologie des sociétés contemporaines. Dans les années 1980-1990, Christian Bromberger a mené une longue enquête sur Marseille, Naples et Turin. Depuis, il a suivi l'évolution de ce sport, à Marseille, mais aussi à Téhéran, à Istanbul et dans d'autres villes du monde. Le football est à la fois pratique et spectacle, et c'est surtout le spectacle sportif et ses spectateurs qui retiennent l'attention de Christian Bromberger. Le stade est un terrain d'observation et d'enquête, tribune par tribune : l'étude des gradins, de la répartition des spectateurs dans les tribunes, de leurs comportements, de la participation active du public (slogans, emblèmes) permet de cerner " les différents réseaux qui s'agrègent pour façonner une foule structurée et non une "meute" informe ". Des enquêtes sur les mobilisations de masse à l'échelle de villes ou de régions, dans les clubs, le recueil de récits de vie de supporters, permettent de cerner les processus et les modalités selon lesquels des histoires individuelles se croisent avec celles des clubs, des compétitions, des matchs. C'est aussi l'étude, dans la ville, des liens de sociabilité que crée ou noue cette passion commune, des discussions interminables qu'elle suscite dans les bars, où se forment les groupes de spectateurs, aux sièges des associations de supporters où se préparent la mobilisation, les plans de campagne pour cette bataille ritualisée qu'est le match. Christian Bromberger dit voir avec inquiétude l'évolution récente du football, ce " people's game ", de plus en plus affaire d'enjeux financiers de grands groupes comme Orange ou Allianz et de marchés. " Cette nouvelle donne économique associée au processus général de globalisation a entraîné une rupture progressive des liens entre le club et la collectivité humaine qu'il est censé représenter ". Le football comme les autres jeux d'agôn, exalte le mérite, la performance, la compétition entre égaux ; il donne à voir et à penser, de façon brutale et réaliste, l'incertitude et la mobilité des statuts individuels et collectifs que symbolisent les ascensions et le déclin des vedettes, les promotions et les relégations des équipes, les rigoureuses procédures de classement, cette règle d'or des sociétés contemporaines fondées sur l'évaluation des compétences. Pourquoi le football connaît-il une telle popularité ? Son analyse, des " valeurs " que ce sport condense, des identités qu'il permet de symboliser, des émotions qu'il suscite auprès d'un public surtout masculin, permet d'esquisser une réponse à cette question. Christian Bromberger revisite dans ce livre ses recherches et ses travaux scientifiques (notamment publiés dans des revues scientifiques) et les revoit au prisme du temps présent, dans l'épaisseur du temps et de l'évolution du football, il repense ce trait de civilisation majeur en proposant une synthèse de sa pensée d'ethnologue du proche

11/2022

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Littérature française

Oligarque

Voici le grand roman que l'on attendait sur la transformation du socialisme soviétique en capitalisme oligarchique. Au carrefour de la grande fresque balzacienne, du roman d'apprentissage et du thriller politico-financier, Oligarque raconte l'ascension prodigieuse d'un jeune orphelin dans la Russie soviétique en pleine décomposition jusqu'aux plus hautes sphères du pouvoir financier international. Une histoire haletante en trois actes : Première partie : La défense Ragozine (Russie, 1975-1993) En 1975, à Perm, le père de GrigoriYurdine, ouvrier d'une usine de câbles, la Permski Kabel Zavod (PKZ), meurt d'un accident. La mère de Yurdine est folle. L'enfant est adopté par la famille Makarov. Ils ont déjà une fille, Lena, qui devient la soeur adoptive de coeur de Grigori. On retrouve Yurdine en 92, un an après la chute du communisme. Il est étudiant du ponte Smirnov, professeur à l'institut polytechnique de Perm et ingénieur en chef de PKZ. Lena de son côté étudie à Moscou. C'est l'époque où le système s'effondre, et où les gros appétits locaux et la finance internationale se partagent les dépouilles. On assiste à l'ascension de Yurdine, joueur d'échec, esprit froid et cynique. Avec la complicité de Smirnov, il va s'emparer de PKZ, puis de bien d'autres usines. En chemin, une bavure : l'intimidation par deux hommes de main de Yurdine du comptable Alexei Lemonov tourne mal : Aléxei est tué par accident. Lena est amoureuse d'un jeune haut fonctionnaire français, Charles de Tretz, qui lui promet de l'emmener à Londres. L'homme est en fait marié et père de famille et l'abandonne après avoir profité d'elle... Deuxième partie : Le mat de Reti (Londres, 2008) Nous voilà en 2008. Yurdine est devenu un oligarque à la tête d'un conglomérat. Il vit à Londres et son mariage avec la fille d'un pilier du régime, dont il a deux fils, bat de l'aile. Au moment où la crise des subprimes s'annonce, il ambitionne de prendre le contrôle d'une banque anglaise, la Riverside, rendue fragile par la crise. Il retrouve face à lui Charles Tretz, l'amant de Lena à Moscou, désormais patron d'une grande compagnie d'assurance. La bataille boursière pour prendre le contrôle de Riverside en pleine crise des subprimes nous plonge dans une atmosphère au carrefour de Wall Street et de The Big short... Troisième partie : Le sacrifice de la Reine (Moscou, New York, Londres, Genève, Perm, 2020) Gagnant sur tous les tableaux, Yurdine est rattrapé par le passé : les mâchoires de la tenaille se referment sur lui. D'un côté, le régime poutinien veut régler son compte à l'oligarque occidentalisé. Il s'attaque à lui sur deux fronts : son conglomérat fragilisé par la crise du Covid, à l'assaut duquel se lance sur ordre un autre oligarque fidèle au Parti ; sa soeur adoptive Léna, devenue opposante au régime, que le FSB épaulé par un groupuscule paramilitaire d'extrême-droite tient dans sa ligne de mire. De l'autre, Charles de Tretz remonte la piste de l'assassinat d'Alexeï Lemonov trente ans plus tôt pour armer la vengeance de la soeur de Lemonov...

10/2022

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Droit

Etudes offertes à Jacques Combret

Durant près de quarante années, Jacques Combret a exercé les fonctions de notaire à Rodez. Il s'est tenu à l'écoute de ses clients, s'efforçant de leur donner le conseil le plus juste et le plus adapté à leur situation. Mais il a aussi accepté d'enseigner le droit civil, spécialement le droit des personnes et de la famille, ainsi que le droit commercial dans différentes universités méridionales, dans des centres de formation professionnelle notariale ou ailleurs, démontrant inlassablement à ses étudiants et futurs confrères l'importance de la connaissance juridique pour devenir un bon praticien. Jacques Combret s'est aussi investi au sein de la profession notariale, dans ses dimensions locales ou nationales, ainsi qu'au Congrès des notaires de France au sein duquel il a assumé les fonctions de rapporteur, rapporteur général et de président. C'est pour lui rendre hommage que ses amis, qu'ils soient universitaires, notaires, avocats ou magistrats, ont tenu à réunir dans cet ouvrage des études portant sur ses matières de prédilection. Sont abordées par les contributeurs des questions d'actualité en droit des personnes, de la famille, des successions et des libéralités, des obligations – matières en vive et incessante évolution. Le lecteur y trouvera également quelques réflexions sur le notariat de demain. LISTE DES CONTRIBUTIONS 1. Jacques Combret Jean-François Pillebout Docteur en droit, Notaire honoraire Jacques Combret et le législateur Bernard Reynis Conseiller à la Cour de cassation en service extraordinaire, Président honoraire du Conseil supérieur du notariat, Notaire honoraire Pour l'honneur 2. Personnes et familles Jean-Dominique Sarcelet Avocat général honoraire à la Cour de cassation et Nathalie Baillon-Wirtz Maître de conférences à l'Université de Reims Champagne Ardenne L'état civil à l'épreuve d'une identité sociale Florence Fresnel Docteur en droit, Avocat au Barreau de Paris Le notaire et le majeur, une mise à jour des années 2015 et 2016 Bernard Beignier Professeur des universités, Institut de droit privé, EA-1920, Doyen honoraire de la Faculté de droit et de science politique de l'Université Toulouse 1 Capitole, Recteur de l'Académie d'Aix-Marseille, Recteur de la région académique Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Sarah Torricelli-Chrifi Maître de conférences, Institut de droit privé, Université Toulouse 1 Capitole, EA-1920 Du pacs au mariage : transition ou mutation ? Eloi Buat-Ménard Magistrat, Diplômé notaire Réflexions sur l'acquisition immobilière au profit du conjoint et l'obscurcissement de la distinction entre les créances entre époux et les créances de l'indivision Jérôme Casey Avocat au Barreau de Paris, Maître de conférences à l'Université de Bordeaux Articulation des régimes matrimoniaux et du droit du divorce : une logique à retrouver ? Sonia Ben Hadj Yahia Maître de conférences, HDR, Université de Corse Paquale Paoli Les droits successoraux du concubin survivant Gilles Bonnet Docteur en droit, Notaire associé Les méandres fiscaux de la représentation successorale Philippe Delmas Saint Hilaire Professeur à l'Université de Bordeaux (IRDAP), Directeur scientifique du Cridon Sud-Ouest Le testament pour quoi faire ? François Sauvage Professeur à l'Université d'Evry-Val d'Essonne Le legs de somme d'argent Sylvie Ferré-André Agrégée des Facultés de droit, Professeur à l'Université Jean Moulin Lyon 3 et Hélène Mazeron-Gabriel Diplômée notaire, Chargée d'enseignement à l'université d'Auvergne et de Jean Moulin Lyon 3 La réduction en valeur des libéralités : évolution ou révolution ? Marc Nicod Professeur à l'Université Toulouse 1 Capitole, Directeur de l'Institut de droit privé (EA 1920) Le traitement liquidatif d'un don manuel entre époux : retour sur l'arrêt Veuve Barrat Bernard Vareille Professeur à l'Université de Limoges L'ouverture de la donation-partage à des bénéficiaires autres que les descendants François Letellier Notaire à Clermont-Ferrand, Docteur en droit, Rapporteur de la 2e commission du 111 Congrès des notaires de France (2015) Donation-partage et indivision : le mariage impossible ? (De l'autonomie de la donation-partage) Eric Fongaro Maître de conférences, HDR, Université de Bordeaux, Membre de l'IRDAP, Co-directeur du Master 2 Droit et gestion du patrimoine privé La protection du conjoint survivant en droit international privé De quelques stratégies de transmission hors libéralités 3. Biens et contrats Gérard Flora Docteur en droit, Notaire honoraire La tontine.... et sa mystérieuse application à l'usufruit Henri Palud Notaire honoraire, Vice-président du 102e Congrès des notaires de France (2006) Un rapide aperçu sur 35 ans de pratique de la division en volumes à la Défense Jérôme Julien Professeur, IDP, Université Toulouse 1 Capitole Dogmatisme et pragmatisme dans le nouveau droit des contrats Cécile Davèze Notaire La faculté de substitution dans les avant-contrats Gilles Rouzet Conseiller honoraire à la Cour de cassation L'action interrogatoire Alain Delfosse Notaire honoraire, Directeur honoraire des affaires juridiques du Conseil supérieur du notariat Le régime dérogatoire des cessions de titres sociaux au sein du groupe familial Hugues Kenfack Professeur à l'Université de Toulouse 1 Capitole, Doyen de la Faculté de droit et science politique Bref retour sur la transaction issue de la loi Justice du XXIe siècle Marie-Hélène Monsèrié-Bon Professeur à l'Université Toulouse 1 Capitole, Centre de droit des affaires Le mineur, dirigeant d'entreprise : une fausse bonne idée... Jean Prieur Professeur émérite des Universités La gestion de patrimoine du chef d'entreprise : le rôle du notaire Eliane Frémeaux Notaire honoraire, Membre de l'Institut d'études juridiques du Conseil supérieur du notariat Le crowdfunding : nouvel outil de financement, désintermédié, décomplexé par le numérique 4. Notariat Matthieu Poumarède Professeur à l'Université de Toulouse 1 Capitole Le devoir de conseil du notaire sur l'opportunité économique des actes Damien Brac de la Perrière Notaire honoraire, Directeur des Affaires Juridiques au Conseil Supérieur du Notariat Un acteur authentique de Justice amiable : Jacques Combret Pascal Chassaing Notaire, Président de la Chambre des notaires de Paris Notariat : histoire récente et perspectives dans l'économie numérique Fabrice Collard Maître de conférences associé, Université de Lorraine, Membre de l'Institut François Gény, éditeur du JCl Notarial Formulaire Le notaire à l'heure de la pensée algorithmique Date limite de souscription pour figurer sur la liste des souscripteurs (imprimée en fin d'ouvrage) : 8 juin 2017

09/2017

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Littérature française (poches)

Le Yalou. Suivi de Orient et Occident

Le texte qui justifie la publication de ce petit volume est un texte singulier, insolite, écrit par Paul Valéry, alors âgé de 25 ans, en 1896, au moment où paraît La Soirée avec Monsieur Teste. Cette courte prose, à la frontière de l'essai et du poème, est née d'un évé- nement de 1894 - la bataille navale du Yalou au cours de laquelle la Chine fut défaite par le Japon déjà fortement occidentalisé - et de la lecture d'un essai de Lafcadio Hearn, "The Japanese Smile" , que Valéry cite en épigraphe de ces pages. Passionné depuis longtemps par tout ce qui touche aux choses de la mer, le jeune homme voit alors son intérêt s'éveiller pour les rapports de force qui régissent les grandes puissances et agitent le monde en cette fin du xixe siècle. Dans ce choc entre la Chine et le Japon, c'est en réalité l'opposition Orient/Occident qui l'intéresse. Pour mettre en forme les réflexions que lui inspire l'essai de Hearn, Valéry imagine la rencontre en Chine, au bord de la mer, d'un narrateur occidental (qui parle à la première personne, comme s'il s'agissait de l'auteur lui-même), et d'un lettré chinois, qui lui expose les raisons pour lesquelles l'Occident aurait tort de voir dans cette défaite appa- rente de la Chine une preuve de sa propre supériorité sur l'Orient, bien au contraire. Dans les pages d' "Orient et Occident" qui complètent ce volume, Valéry reprend, un quart de siècle plus tard, cette idée d'une opposition entre la société occidentale, soumise à la loi de l'accélération, et la Chine, dont l'apparente inertie dissimule quelque chose de plus puissant que la "maladie d'inventions" des Occidentaux. Mais ce qui fait la richesse et le charme parti- culier du texte de jeunesse, c'est qu'il s'agit aussi d'une sorte de poème en prose. Ecrit dans un style "à demi abstrait, à demi impressionniste" , on peut le lire comme un "Monsieur Teste en Chine" et voir en filigrane, derrière l'éloge du lettré chinois, celui de son maître Mallarmé, cet être "qui eut les plus grands dons pour n'en rien faire" sinon les explosions d'étoiles de ses poèmes, à l'instar de la Chine qui a "inventé la poudre, pour brandir, le soir, des fusées". Plus proche des "Notes sur la grandeur et la décadence de l'Europe" et de "La Crise de l'esprit" , "Orient et Occident" développe la même idée dans une autre direction, combien plus actuelle, en s'inquiétant de ce que pourra être le nouvel équilibre du monde, dès lors que les Chinois auront été tirés de leur sommeil. Davantage qu'une préface, l'essai introductif de Florence de Lussy, d'une grande richesse d'érudition et de finesse interprétative, nous aide à entendre toutes les implications de ces quelques pages peu connues de Valéry. Son édition est complétée en annexe par une "Vie extraordinaire de Tcheng Cheng" , l'ami chinois de Valéry, auteur du livre auquel "Orient et Occident" avait servi de préface et par une traduction des pages tirées de l'essai de Lafcadio Hearn, que Valéry avait lues dans un numéro de mai 1893 de la revue Atlantic Monthly.

11/2020

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Science-fiction

Les Maitres de l'orage - Tome 3 : Partie 1. La Voix de l'Egrégore - Partie 1 : L'Appel

La première partie de l'apothéose de la trilogie Les Maîtres de l'orage enfin en numérique ! La Voix de l'Egrégore est l'apothéose très attendue de la trilogie Les Maîtres de l'orage. Son histoire couvre en parallèle la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 2012 à 2014. La légende ancienne des princes de l'île, frères ennemis et mortels, devient un leitmotiv obsédant. L'île révèle ses secrets, sombres et fascinants, qui remontent à la nuit des temps. Plus que jamais, les jeunes héros se trouvent confrontés à de terrifiants périls et à des choix impossibles. Au coeur de ces immenses dangers, Marwen découvre la vérité sur l'Elu ainsi que l'identité de son Manac'h. L'Ile Verte, source d'énergies naturelles et de forces mythiques, devient le centre du monde, le lieu de la bataille ultime entre le Bien et le Mal qui décidera du sort de l'humanité. Dans la première partie de du dernier opus de la saga mêlant histoire et fantastique, découvrez le dénouement d'une intrigue haletante qui vous tiendra en haleine jusqu'à la dernière page ! EXTRAIT Le service avait été morne et traditionnel. Arnaud ne pouvait s'empêcher de penser que s'il n'avait jamais trouvé les lettres de sa grand-mère quand elle était adolescente, il aurait sans doute été à peine touché par ce deuil. Il aurait aussi sans doute trouvé cette messe sans âme adaptée à la vieille dame rigide et de bonne famille que Claire de Tréharec avait paru être. Mais derrière cette façade froide, il y avait eu Anne, une âme passionnée, honnête et courageuse. L'âme d'une fille qui avait osé se mettre en face de ses défauts et les avaient combattus et dépassés. Qu'était-il arrivé à Anne, la rebelle ? Quel était son lien avec la femme apparemment dure que sa grand-mère était devenue ? Mais la vie était mal faite car toutes ces interrogations devraient rester sans réponse. Arnaud avait cru, après son été sur l'Ile Verte, qu'à son retour à Paris il pourrait poser toutes les questions qui le hantaient à propos de l'île, de ses secrets, de Marwen, Gaël, James... Que leur était-il arrivé ensuite ? La guerre était loin d'être terminée quand sa grand-mère avait écrit une dernière lettre si belle à son amie juive assassinée par les nazis. La lettre qu'il avait réussi à lui réciter juste avant qu'elle ne meure. Cette pensée lui fit chaud au coeur car elle savait qu'il l'avait lue et savait tout. Cette lettre si importante, ils avaient réussi à la partager, par-delà le temps, malgré tout ce qui les avaient séparés et le silence terrible dans lequel était emprisonnée Claire. A PROPOS DE L'AUTEUR Véronique David-Martin est d'origine bretonne mais vit en Grande-Bretagne depuis une trentaine d'années. Docteure en littérature comparée, lectrice vorace depuis sa plus tendre enfance, elle se nourrit d'histoires, de mythes universels et de légendes celtiques, ainsi que de récits de famille sur la Seconde Guerre mondiale, intérêts qui l'ont évidemment inspirée dans l'écriture des Maîtres de l'orage.

05/2019

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Sciences politiques

Dans les coulisses du monde. Du Rwanda à la guerre d'Irak, un grand négociateur révèle le dessous des cartes

Mieux encore qu’un grand diplomate, Jean-Marc de La Sablière a été ce que les Américains appellent un « Deal Maker », un faiseur de paix. Dans tous les postes qu’il a occupés, qu’il s’agisse de la direction d’Afrique au Quai d’Orsay, de ses ambassades en Égypte et en Italie, de sa fonction de conseiller diplomatique auprès de Jacques Chirac et surtout de représentant de la France aux Nations unies, il a géré de nombreuses crises (Rwanda, Darfour, guerre d’Irak, Liban…) et contribué fortement à faire progresser la cause des droits de l’homme. Proche de Jacques Chirac, dont il a été un des conseillers les plus influents, il raconte la vie à l’Élysée sous la cohabitation avec la gauche, dévoile les mécanismes de décision sur les affaires internationales, brosse un portrait à la fois lucide et chaleureux de l’ancien chef de l’État, décrit les forces et les faiblesses de son entourage comme de tous les ministres des Affaires étrangères qu’il a eu à servir, d’Hubert Védrine à Alain Juppé. Il nous fait surtout vivre de l’intérieur l’incroyable bataille diplomatique qu’il a menée au sein du Conseil de sécurité, et en relation permanente avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin, pour éviter la guerre d’Irak. Il nous livre ici un document historique de premier ordre, dans lequel on découvre aussi les coulisses des Nations unies, devenue l’instance de décision essentielle au niveau mondial, où les affrontements et les jeux d’influence entre grandes puissances et puissances émergentes peuvent conduire à des blocages ou des évolutions majeures. L’auteur nous fait entrer tout particulièrement dans le secret de quatre grandes négociations qui comptent dans l’histoire des Nations unies, où il a joué un rôle de premier plan. En avril 1991, alors que Saddam Hussein réprime les Kurdes, l’Onu fait une avancée majeure dans le « droit d’ingérence » en reconnaissant pour le première fois, par une résolution arrachée de justesse par la France, que les violations massives des droits de l’homme constituent une menace pour la paix et la sécurité internationale. En 2005, c’est sur l’initiative de Jean-Marc de La Sablière que la situation au Darfour est déférée devant la Cour pénale internationale, alors que cette instance, attaquée par les États-Unis, végétait depuis sa création. Durant cette même période, il est mandaté, au lendemain de l’assassinat de Rafic Hariri, pour faire adopter le texte qui conduira à la création du tribunal chargé de juger les auteurs de ce crime, ainsi que la résolution qui aboutira au départ des troupes syriennes et à la libération du Liban. En août 2006 enfin, il prend une part déterminante dans la résolution qui permettra mettre fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah. Fort d’une expérience du monde peu commune et la connaissance qu’il a, en particulier, du monde arabe – son père était consul général à Jérusalem –, Jean-Marc de La Sablière livre ici une analyse très personnelle de la situation en Egypte ou en Syrie. S’agissant de la France, il s’avoue préoccupé par sa perte d’influence et d’une certain manque d’ambition dans son rôle international. Examinant nos atouts et nos faiblesses, il se demande s’il est encore possible de redresser la barre. Fidèle aux idéaux gaullistes, il plaide pour plus de courage et de volonté.

03/2013