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Aurora Rose Reynolds

Extraits

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Philosophie

Spinoza et le problème de l'expression

Les définitions courantes de la philosophie ne s'appliquent pas à Spinoza : penseur solitaire, scandaleux et haï, qui conçoit la philosophie comme une entreprise de libération et de démystification radicales, n'ayant d'équivalent que chez Lucrèce ou, plus tard, chez Nietzsche. Le spinozisme pose aujourd'hui les problèmes les plus actuels, concernant le rôle comparé de l'ontologie (théorie de la substance), de l'épistémologie (théorie de l'idée), de l'anthropologie politique (théorie des modes, des passions et des actions). L'objet de ce livre est de déterminer le rapport de ces trois dimensions : l'affirmation spéculative ou l'univocité de l'Etre dans la théorie de la substance ; la production du vrai ou la genèse du sens dans la théorie de l'idée ; la joie pratique ou l'élimination des passions tristes, l'organisation sélective des passions dans la théorie des modes. Ces trois dimensions s'ordonnent suivant un concept systématique, celui d'expression (la substance s'exprime dans les attributs, les attributs s'expriment dans les modes, les idées sont expressives). Et sans doute le concept d'expression a une longue histoire avant Spinoza, pendant tout le Moyen Age et la Renaissance. Il a aussi avec Leibniz un développement très différent de celui que lui donne Spinoza. La seule chose commune entre Leibniz et Spinoza, c'est pourtant qu'ils fondent la première grande réaction anti-cartésienne sur cette notion théorique et pratique. Mais la manière dont Spinoza la comprend, lui donnant une structure nouvelle, est peut-être au coeur de sa pensée et de son style, et forme un des secrets de l'Ethique : livre double, composé d'une part par l'enchaînement continu des propositions, démonstrations et corollaires, d'autre part par la chaîne violente et discontinue des scolies - livre deux fois expressif.

03/2018

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Littérature étrangère

Ville des anges. Ou The Overcoat of Dr Freud

En automne 1992, trois ans après la chute du mur, puis deux ans après la réunification des deux Allemagnes en octobre 1990, Christa Wolf, 63 ans, foule le sol américain pour la première fois de sa vie et séjournera neuf mois dans la lumière californienne. La narratrice de ce roman, une écrivaine de l’ex-RDA -Christa Wolf elle-même ?- s’éloigne d’une Allemagne qu’elle ne supporte plus. Grâce à une bourse d’auteur en résidence, elle se rend à L A pour éclaircir un mystère : son amie Emma lui avait remis avant de mourir un paquet de lettres signées L. Qui est cette L? Une amie exilée aux Etats-Unis pour fuir le nazisme? Pourquoi Emma lui a-t-elle caché son existence ? Au rythme d’une prose d’une grande virtuosité, Christa Wolf entremêle narration et réflexion, le récit du séjour californien (reportages sur les quartiers pauvres de Los Angeles, sur les visites à Pacific Palisades des villas de Thomas Mann et de Bertolt Brecht, écrivains qui hantent l’ouvrage) et les évocations des moments clefs de sa vie : son enfance sous le Troisième Reich, l’exode du printemps 45, les premières années enthousiastes dans une Allemagne de l’Est portant l’espoir d’un monde meilleur. Puis le temps des désillusions, des graves conflits, enfin le bouleversement de l’automne 89, et le rôle important qu’elle y joua. Mais une blessure habite aussi le coeur de ce récit : les accusations de collaboration avec la Stasi de 1959 à 1962 portées contre Christa Wolf, en son absence, par les médias ouest-allemands. L’auteure s’oblige alors à exhumer ses souvenirs personnels, à s’y confronter : un douloureux travail sur soi que l’éloignement permet enfin.

09/2012

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Romans historiques

La mémoire du monde Tome 2

On avait quitté à la fin du Livre I Sophia-Merit, l'immortelle née sous la XVIIIe dynastie égyptienne, à Alexandrie, où elle s'occupait de l'éducation des jeunes Ptolémée dont Cléopâtre, fillette dure et orgueilleuse. On la retrouve installée à Rome où, devenue la fille adoptive de Cicéron, elle veille après la mort de Cléopâtre sur le destin de Ptolémée Philadelphe, fils de la reine et de Marc-Antoine. Elle n'en oublie pas ses filles de Judée dont une certaine Myriam qui accouche de celui qui deviendra Jésus et dont elle apprend à son retour de Bretagne, où se sont établis certains membres de sa lignée, qu'il a été crucifié. Sous le règne de Néron, elle tombe amoureuse de Lucia, la fille adoptive du futur empereur Vespasien qui meurt en martyre chrétienne, voit Titus détruire la ville et plus tard Hadrien exterminer les Juifs. Revenue à Alexandrie, elle y devient bibliothécaire copiste de la Grande Bibliothèque. Des siècles plus tard, on la retrouve à Grenade, Cordoue et Bagdad où elle est à l'origine des Mille et une nuits. Elle voyage jusqu'en Chine et vers l'an mil, elle devient moine bénédictin puis participe à la croisade de Godefroi de Bouillon avec le comte d'Aughan qui devient son époux et avec qui elle vivra jusqu'à sa mort à la cour d'Aquitaine. Cette héroïne, immortelle malgré elle, cherche toujours et en vain à donner sa seconde dose d'élixir d'immortalité à un humain qui la mériterait et l'accompagnerait dans sa traversée des siècles. Elle en confie le récit à cette jeune étudiante en philo qui recueille ses paroles su un lit d'hôpital parisien et qui pourrait être une de ses descendantes.

04/2014

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Critique littéraire

Ourod. Autopsie culturelle des monstres en Russie

Première étude d'envergure sur les monstres et le monstrueux en Russie, cet essai en dévoile les sources historiques, culturelles et littéraires. On y découvre tour à tour les termes qui disent les monstres en russe - ourod en est un - les mythes et légendes qui en content les aventures, l'imaginaire qui en dessine les contours visuels, les événements qui jalonnent leur parcours. Trois moments clés révèlent la puissance symbolique des monstres en Russie : au XVIIIe siècle, la Kunstkamera, considérée comme le premier musée russe, expose des monstres anatomiques - vivants ou en bocaux - côte à côte avec des animaux exotiques et des découvertes scientifiques et techniques. Au XIXe siècle, des êtres au physique jugé monstrueux sont exhibés dans des foires populaires et autres espaces de divertissement, marquant profondément la culture citadine de l'époque. Enfin, au tournant du XXe siècle, avec le développement fulgurant de la médecine et des sciences de la vie, le regard sur les monstres change encore : le scalpel des chirurgiens fait surgir la possibilité de soigner les anciens monstres et d'en créer de nouveaux. L'auteure se focalise sur des années charnières de l'histoire culturelle et sociale de la Russie, à savoir le premier tiers du XXe siècle, qui revisite en profondeur ce passé monstrueux. A l'heure de construire une société nouvelle, de faire table rase du passé, quel rôle les monstres ont-ils joué face à "l'homme nouveau" et à la "femme de demain" ? Pour répondre à cette question, l'auteure explore divers textes d'Alexandre Beliaev, Mikhaïl Boulgakov, Marietta Chaginian, Vladimir Maïakovski, Mikhaïl Ossorguine, Andreï Platonov, Andreï Sobol, Alexandre Tchaïanov, Iouri Tynianov ou encore Evgueni Zamiatine. L'extrême diversité des monstres dont témoigne la littérature de l'époque éclaire d'un jour nouveau la complexité du rapport à l'Autre dans la Russie d'hier comme d'aujourd'hui.

01/2020

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Religion

Communauté d'amour - Préface de Laurence Freeman

Ce livre rassemble la pensée de John Main sur des sujets aussi variés que la prière, la communauté, le monachisme, le rôle spirituel de Marie ou la mort. L'approche de John Main face aux questions actuelles allie l'autorité au respect de la liberté individuelle, ce qui fait de lui un guide spirituel pour le XXIe siècle. Il apporte à la vie des hommes et des femmes d'aujourd'hui, confrontés aux nombreux défis de notre temps, à la fois la richesse de la grande tradition de la prière du désert et la profondeur de sa propre sagesse. Les racines de sa spiritualité particulière plongent aux quatrième et cinquième siècles, en particulier dans les oeuvres de Jean Cassien, ce grand commentateur du monde du désert. La Communauté mondiale pour la méditation chrétienne poursuit cette mission et apporte à beaucoup d'hommes et de femmes du monde entier un avant-goût de ce à quoi pourrait ressembler une église contemplative engagée. Rowan Williams Sans jamais parler de façon péremptoire, John Main en dit beaucoup plus que ce qu'une lecture superficielle pourrait laisser voir. En allant aux racines de la spiritualité, il a posé les bases solides et radicales d'une critique de la société et d'un véritable engagement. John Main nous enseigne à dépasser toutes les images pour se laisser désarmer. La sagesse de cet homme a été pour moi un don considérable. Richard Rohr John Main a concilié ce qu'il a appris de l'Orient et de l'Occident. De chaque découverte vient une nouvelle création. Par sa simplicité même, John Main était pour nous tous un symbole. En cela, c'était un authentique génie. Raimon Panikkar

12/2017

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Religion

Aux origines du christianisme

Chacun, par tradition religieuse ou culturelle, pense connaître l'histoire des origines du christianisme, n'ayant d'autre information que celle des écrits canoniques ou apocryphes, rédigés par les chrétiens eux-mêmes dans le souci non pas de léguer à la postérité une documentation de caractère historique, mais de témoigner de la foi qui était la leur. Or, depuis un demi-siècle, la documentation tant archéologique que littéraire s'est enrichie, ouvrant des perspectives nouvelles : pour l'essentiel, sur le judaïsme, antérieur au christianisme ou son contemporain ; sur la pensée gnostique, postérieure aux écrits chrétiens qui deviendront canoniques ; sur l'environnement politique et religieux romain, au sein duquel s'est développée la pensée chrétienne jusqu'à ce qu'elle devienne la religion de l'Empire. En sorte que la trentaine de spécialistes français et étrangers - archéologues, historiens, exégètes et biblistes - qui a rédigé cet ouvrage lequel fait suite, dans la même collection, au Monde de la Bible (Folio histoire n° 88) - ne se pose plus la " question des origines ". En lieu et place d'une fondation ou d'une création, l'historien du christianisme ancien n'observe qu'un ensemble de phénomènes ponctuels, fort divers. En les mettant en relation, il constate héritages et modifications, continuités et changements, permanences et transformations - voire de véritables métamorphoses -, mais, de son point de vue d'historien, jamais de novation radicale. Aussi l'ouvrage, se situant aux origines du christianisme, envisage-t-il d'abord le judaïsme au temps de Jésus, puis Jérusalem ou la propagation de la foi en Christ, Rome, enfin, ou l'expansion de la religion chrétienne. Les chapitres de cet ouvrage, remis à jour et complétés pour ce volume, ont initialement paru dans la revue Le monde de la Bible.

04/2000

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Grec ancien - Littérature

Euripide, Alceste et Hécube Édition bilingue. Nouvelle traduction en vers français, introduction et commentaires par Bruno Garnier...

Le présent ouvrage offre une traduction inédite des tragédies d'Euripide Alceste et Hécube, en plaçant le texte grec en regard du texte français. Précédées par des études critiques sur la traduction de ces oeuvres et sur les oeuvres elles-mêmes, ces traductions nouvelles, fondées sur une étude philologique du texte grec, visent à relancer le processus de la réception de ces tragédies en français. Dans la langue grecque du Ve siècle avant Jésus-Christ, comme dans la littérature dramatique française, la forme poétique produit des effets immédiats sur le lecteur ou le spectateur, par ses contraintes familières et par de soudaines variations de rythme et de sonorités. La prose académique ne rend aucunement compte de la dimension musicale du vers grec, alors que le vers français est devenu, depuis les romantiques et grâce aux innovations plus récentes, un instrument d'une incomparable souplesse pour traduire avec précision. Alceste est une tragédie d'un style unique parmi toutes les tragédies grecques qui ont été conservées. Elle se singularise par la présence de registres inhabituels, en apparence plus légers qu'à l'accoutumée, au point que certains commentateurs l'ont apparentée à tort à une tragi-comédie. Or cette oeuvre présente une situation d'initiation mystique sous-jacente pour le couple que forment Alceste et son époux Admète. Hécube nous plonge au coeur des désordres causés par la guerre aux rapports des hommes entre eux et avec le divin. Elle interroge certains aspects de la démocratie et pose la question de la place des femmes dans un monde d'hommes. En outre Hécube a fait l'objet d'une profusion de traductions qui en fait un musée de la traduction de la tragédie grecque en français.

02/2022

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Grec ancien - Littérature

Aïas / Ajax

Aïas (ou Ajax) est un soldat perdu. A Troie, Ulysse et les Atrides n'ont pas reconnu sa valeur : il a voulu les tuer pour venger son honneur, mais la déesse Athéna l'a rendu fou. Dans le prologue, Athéna montre sa folie à Ulysse terrorisé. Puis Sophocle met en scène son désespoir quand il revient à la raison. Pour restaurer son honneur, il ne voit qu'une solution : le suicide, malgré les objurgations du choeur de ses marins et de Tecmesse, sa compagne. Il en assure la réalisation par une feinte qui les trompe, et se donne la mort, seul, devant le public. Son cadavre est découvert par les siens, qui étaient partis en désordre à sa recherche, et par son demi-frère Teucros, arrivé trop tard. Celui-ci veut l'ensevelir malgré l'interdiction des Atrides. Il obtient l'appui inattendu d'Ulysse : on rend donc son honneur au héros, dont un convoi funèbre, accompagné par son jeune fils, emporte le corps. Cette édition de la pièce de Sophocle propose un texte revu, une traduction nouvelle et un commentaire suivi, qui discute les nombreux problèmes qu'elle pose, en particulier pour sa mise en scène. L'introduction explique pourquoi est choisie ici la graphie Aïas, expose l'arrière-plan homérique et post-homérique du mythe, et l'importance du "héros" pour l'île d'Egine, l'île de Salamine et pour les Athéniens eux-mêmes. Elle analyse le rôle de la noblesse transmise par filiation patrilinéaire, même chez ceux qu'on traite de "bâtards" , et la place laissée aux femmes. Cette terrifiante et pitoyable tragédie de l'honneur et de la mort, qui n'est pas, contrairement à d'autres pièces, encombrée par sa postérité, aide à comprendre le "personnage tragique" et "l'effet tragique" selon les Anciens, et pour Sophocle.

02/2022

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Généralités

Christianisme et esclavage

Pourquoi les Eglises et les chrétiens ont-ils tant tardé à se mobiliser en faveur de l'abolition de l'esclavage ? Et comment a-t-on pu si longtemps s'accommoder de cette insoutenable contradiction associant une religion prônant l'amour de son prochain avec la réalité de pratiques esclavagistes attentatoires à la dignité humaine, parfois justifiées par des alibis religieux, voire génératrices de profits pour l'institution ecclésiastique ? A ce premier discours très critique en répond un second présentant l'histoire du christianisme comme celle d'une lente, nécessaire et logique maturation de l'idée abolitionniste, en quelque sorte contenue en germe dans son esprit. Aucune de ces explications univoques ne peut rendre compte d'une relation aussi complexe. Antique, médiéval, moderne ou contemporain, l'esclavage se recompose en effet en permanence, jouant un rôle plus ou moins important selon les époques, et touchant des populations différentes. Le christianisme, aussi, se recompose sans cesse. Et les débats se multiplient, s'enchevêtrent, se recombinent. Paul pense que le chrétien doit se faire esclave de Dieu pour se libérer du péché. Pendant des siècles on s'évertue à protéger de l'abjuration les chrétiens esclaves de non-coreligionnaires, tout en admettant qu'un chrétien puisse être esclave d'un frère en foi. La question concerne également l'Autre, musulman, Indien d'Amérique, Africain. Théologiens, institutions, simples chrétiens se questionnent, s'affrontent parfois. Aux fausses certitudes de certains répondent les doutes et l'engagement d'autres. Au XV ? siècle, cela en est fini de l'esclavage des chrétiens par des chrétiens. Au siècle suivant, l'esclavage des Indiens est officiellement aboli dans l'Amérique espagnole, avant que ne se pose la question de celui des Africains.

09/2021

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Critique littéraire

La poésie du XXe siècle. Tome 1, Tradition et évolution

Le sixième tome de l'histoire générale de la poésie française, La Poésie du XXe siècle, est composé de trois volumes : 1. Tradition et Evolution. 2. Révolutions et Conquêtes. 3. Poésie actuelle, Francophonie. "Une invitation à la lecture" c'est ainsi que Robert Sabatier définissait son ouvrage dans la préface du tome I, La Poésie du Moyen Age. "Je n'ai point, écrivait-il, sacrifié le rhétoriqueur au lyrique, l'artisan à l'inspiré. J'ai retenu toute manifestation créatrice... Le plus souvent possible, j'ai fait état du poétique de la prose ellemême". Et il ajoutait : "Ne m'interdisant ni la curiosité ni le pittoresque devenus tabous, j'ai invité les originaux, les oubliés, les dédaignés, les maudits sociaux comme les maudits de tout avenir". Pourtant si proche de nous, le XXe siècle des poètes gardait encore des secrets que cette étude nous révèle. Parallèlement à ses romans, dont la série des Allumettes suédoises, Robert Sabatier, poète lui-même, des Fêtes solaires à L'Oiseau de demain, a toujours chéri la poésie. Il livre ici le fruit de nombreuses années de travail, de lectures passionnantes et exaltantes. Il faut lire l'Histoire de la poésie de Sabatier ; on comprendra à quel point la poésie, ce jeu en apparence superflu, tient dans la société le rôle de tels corps ou anticorps sans lesquels l'organisme n'existe plus (Michel Cournot, Le Nouvel Observateur) Une sorte de genèse de la poésie française (Marion Renard, Le Monde) Un explorateur passionné (Matthieu Galey, L'Express) L'entreprise est exemplaire (Georges Jean, La Quinzaine littéraire) Le dessein de Robert Sabatier : la générosité (Hubert Juin, Le Magazine littéraire) Une mise en situation des oeuvres et des hommes (Jacques Jaubert, Le Figaro) La poésie française a son monument littéraire (F. de Comberousse, France Soir)

02/1982

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Développement durable-Ecologie

Aux racines de l'Anthropocène. Une crise écologique reflet d’une crise de l'homme

L'anthropocène désigne cette nouvelle époque géologique caractérisée par un impact sans précédent d'une seule espèce, Homo sapiens, sur l'écosystème planétaire depuis les débuts de la Révolution industrielle. Le point de départ de cet ouvrage est de considérer que l'Anthropocène ne désigne pas seulement une crise de la nature comme dans l'interprétation qui en est habituellement donnée, mais aussi une crise de l'homme, les deux crises puisant aux mêmes racines dans une interaction continue entre nature et sociétés. Sans se limiter à la période industrielle, l'Anthropocène est mis en perspective dans la très longue durée pour les trajectoires croisées des sociétés et de la nature depuis l'émergence de l'homme, soit depuis environ 7 millions d'années. Ce temps long permet de mettre en lumière le changement des forces anthropiques : d'abord sociales puis politiques et enfin économiques, qui animent ces trajectoires. Destiné à un large public, cet ouvrage offre une synthèse de toutes les facettes de la crise écologique de l'Anthropocène telles quelles sont décrites par la communauté scientifique internationale : réchauffement climatique, explosion démographique, extinction de masse des espèces, artificialisation et pollution des écosystèmes, autant de es prémonitoires d'un effondrement imminent. Il explore également la crise de l'homme et des sociétés dont l'Anthropocène est le nom. A travers une relecture du récit de la Modernité et de son rôle dans la structuration du système-monde contemporain, il tente d'identifier les ressorts du piège qui peu à peu se referme sur la nature et sur les hommes, et qui nous pose de redoutables questions sur l'essence réelle des processus à l'oeuvre. Pour se réconcilier avec la nature, l'homme doit aussi se réconcilier avec lui-même.

03/2019

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Cuisine

Pourquoi les spaghetti bolognese n'existent pas ?

Après Le Manuel du Garçon Boucher, Arthur Le Caisne secoue de nouveau nos neurones et nos croyances sur la cuisine en près de 700 pourquoi et explications. Ustensiles, ingrédients, viandes, poissons et fruits de mer, légumes, préparations et cuissons sont passés au crible des remises en question. Chacune des réponses repose sur les études et expériences scientifiques les plus récentes, et est toujours livrée avec une bonne dose d'humour et de bienveillance. Pourquoi ? Et pourquoi ? Mais pourquoi ? Si vous avez des enfants vous êtes déjà passé par cette étape du pourquoi à tout va : " Pourquoi le ciel est bleu ? " , Pourquoi les haricots verts sont verts ? " , " Pourquoi l'eau des pâtes déborde ? " ... C'est magique cette période des pourquoi parce qu'on apprend plein de choses. Et c'est comme ça qu'on comprend pourquoi l'eau des pâtes déborde (et comment faire pour l'éviter), pourquoi il faut saler l'eau de cuisson de certains légumes mais pas d'autres, pourquoi un pot-au-feu préparé la veille est meilleur, pourquoi il faut mettre les haricots verts à cuire à l'eau bouillante et les pommes de terre à l'eau froide, pourquoi les fraises et les pommes sont des légumes... Ah ! Et aussi pourquoi les spaghetti bolognese n'existent pas... "Un livre providentiel, fait de curiosité, de conseils et de science, et qui en plus d'être utile, est émouvant" Nicholas Demorand - France Inter Un livre génial ! C'est la bible de la cuisine. William Leymergie - C8 On apprend plein de choses dans ce livre ludique et plein d'idées. Stéphane Bern - RTL Nos croyances pourtant bien ancrées, sont balayées avec humour et pédagogie. L'Obs Arthur Le Caisne, auteur " poil à gratter " , apporte des réponses à des questions que l'on ne se pose pas toujours. Le Monde

10/2019

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Monographies

Shakespeare, Hogarth and Garrick. Plays, Painting and Performance

In London in 1770 Georg Christoph Lichtenberg (1742-1799) remarked, 'What a work could be written on Shakespeare, Hogarth and Garrick ! There is something similar in the genius of all three. ' Two-and-a-half centuries on, Robin Simon's highly original and illuminating book takes up the challenge. William Hogarth (1697-1764) and David Garrick (1717-1779) closely associated themselves with Shakespeare, embodying a relationship between plays, painting and performance that had been understood since Antiquity and which shaped the rules for history painting drawn up by the Académie royale in Paris in the seventeenth century. History painting was considered the highest form of art : a picture illustrating a moment drawn from just a few lines in a revered text. Hogarth's David Garrick as Richard III (1745) transformed those ideas because, although it looked like a history painting, it was also a portrait of an actor in performance. With it, Hogarth established the genre of theatrical portraiture, a new and distinctively British kind of history painting. This book offers a fresh examination of theatrical portraits through close analysis of the pictures and of the texts used in performance. It also examines the central role of the theatre in British culture, while highlighting the significance of Shakespeare, Hogarth and Garrick in the European Enlightenment and the rise of Romanticism. In this context another trio of genius features prominently : Lichtenberg, Gotthold Ephraim Lessing and Denis Diderot. Familiar paintings and performances are seen in an entirely new light, while unfamiliar pictures are also introduced, including major paintings and drawings that have never been published. The final chapter shows that the inter-relationship between plays, painting and performance survived into the age of cinema, revealing the pictorial sources of Laurence Olivier's legendary film Richard III.

06/2023

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Costume

Molière en costumes

Ce livre accompagne la grande exposition "Molière en costumes" organisée par le Centre national du costume de scène qui aura lieu au printemps 2022 à Moulins (France) à l'occasion du 400e anniversaire de la naissance du célèbre auteur, acteur et dramaturge. Plusieurs décennies de création théâtrale défileront sous les yeux des visiteurs dans une exposition originale présentant 150 costumes de scène et une collection de maquettes, de photographies et d'enregistrements audiovisuels. Sélectionnés parce qu'ils sont des objets singuliers et emblématiques d'un metteur en scène - Dom Juan de Louis Jouvet, Dandin de Roger Planchon ou Le Malade imaginaire de Jean-Marie Villégier - ou d'un costumier - Suzanne Lalique, Christian Bérard ou Patrice Cauchetier -, les costumes sont aussi le reflet des tendances, qu'ils soient des reconstitutions historiques, des modes de l'époque ou simplement le fruit de l'imagination d'un créateur. Le public pourra découvrir le caftan majestueux de Louis Seigner dans le rôle de Monsieur Jourdain dans la production du Bourgeois Gentilhomme mise en scène par Jean Meyer en 1951, l'élégante robe de Célimène (Madeleine Renaud) conçue par Marcel Escoffier pour Le Misanthrope mis en scène par Jean-Louis Barrault, ou encore le costume du précieux Philaminte interprété par Georges Wilson pour Les Précieuses ridicules en 1956. Un espace important sera consacré à la Comédie-Française, encore connue aujourd'hui comme la "Maison de Molière" , fondée en 1680, sept ans après la mort de l'auteur. Les oeuvres et costumes présentés proviendront principalement des collections du CNCS, de la Comédie-Française et du département des arts du spectacle (BnF), mais aussi de prêts de théâtres, de compagnies ou d'institutions culturelles, comme le Théâtre national populaire (Villeurbanne), la Maison Jean Vilar, etc.

06/2022

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Sociologie

Ecrits sur la mortalité

Les principaux travaux de Louis-Adolphe Bertillon (1821-1883) visent à répondre à une seule question : "Pourquoi la mort prématurée rôde-r-elle ? " (Lucrèce). Pour identifier les morts évitables, ce médecin délaisse l'observation clinique et se fait statisticien : il cartographie la mortalité infantile, tente de mesurer âge par âge l'emprise de la variole, de la phtisie, des accidents, s'affirmant comme l'un des plus importants démographes du XIXe siècle. Grand animateur de sociétés savantes (Société d'anthropologie de Paris, Société de statistique de Paris, Société de sociologie), il a la charge des rubriques de statistique médicale du Dictionnaire de médecine et du Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, préside le Congrès mondial de démographie à Paris lors de l'Exposition universelle de 1878, et publie de nombreux articles dans les Annales de démographie internationale, première revue de démographie au monde. Républicain, opposé au Second Empire, distant du monde de la médecine, il est longtemps tenu à l'écart des institutions académiques. Nommé professeur de démographie à l'Ecole d'anthropologie de Paris en 1876, il devient chef du service de statistique de la préfecture de la Seine en 1879. Son oeuvre majeure, la Démographie figurée de la France (1874), est un atlas centré sur l'étude de la mortalité. Elle innove par le primat accordé à l'expression graphique de sa pensée : des cartes et des diagrammes, faciles à lire, vont pouvoir toucher un large public. S'appuyant sur des archives en grande partie inédites, Alain Chenu présente ici, outre cet atlas, une vingtaine de textes qui, s'éclairant les uns les autres, permettent de prendre la mesure du rôle clé que Bertillon a joué dans l'émergence de la démographie moderne.

06/2023

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Commerce international

Pays émergents et droit international économique. A la recherche d'une définition

Le terme de "pays émergent" est apparu dans les années 1980 pour qualifier l'expansion des marchés financiers dans les pays en développement. Puis la banque d'investissement Goldman Sachs parle pour la première fois des BRIC en 2001 (devenu BRICS en 2011 avec l'ajout de l'Afrique du Sud). Dans cet ouvrage issu d'un colloque organisé à Dijon en 2019, on part "à la recherche des pays émergents" : existent-ils ? Ont-ils une fonction dans l'ordre international économique ? Les réflexions se placent dans l'interrogation plus que dans les certitudes car il est quasiment impossible de définir une catégorie et, a fortiori, une catégorie juridique des pays émergents. On trouve cependant un sentiment collectif qu'il en existe et que ces pays se ressentent eux-mêmes comme tels, dans une espèce d'auto-élection. A défaut d'une identification précise de ces pays, on peut s'interroger sur un éventuel rôle fonctionnel de l'émergence, notamment par la remise en cause de règles de droit international supposées défavorables aux pays émergents. Ces derniers, sans chercher forcément à faire table rase des règles existantes, souhaitent des adaptations tenant compte de leurs intérêts. On assiste alors au déploiement de groupements plus ponctuels que globaux dans le monde non structuré issu de la mondialisation. Le colloque où furent présentées les contributions rassemblées dans cet ouvrage était organisé conjointement par l'UCLouvain, l'Université de Liège, le Centre de recherche sur le droit des marchés et des investissements internationaux (CREDIMI) de l'Université de Bourgogne Franche-Comté et l'Association Internationale de Droit Economique (A. I. D. E.). Les auteurs des contributions ont revu leur texte à la lumière du débat scientifique qui a suivi les présentations et des développements plus récents.

11/2021

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Religion

Là où se posent les vraies questions. Lettres familiales 1975-1981

En 1975, au moment où commence ce troisième volume de la correspondance familiale de Pierre Claverie, la situation de l'Eglise en Algérie semble hypothéquée. Notre-Dame d'Afrique à Alger, la basilique Saint-Augustin à Hippone, et la basilique de Santa-Cruz à Oran ont été occupées. Bientôt, seront posés des scellés sur la bibliothèque des Glycines, ce centre que dirige Pierre Claverie et où les Algériens n'auront plus le droit de suivre des cours d'arabe. La Revue de Presse, revue dite "subversive", sera interdite... Mais à côté de ces défis posés à l'Eglise par une certaine Algérie politique et administrative et par une société en lutte avec ses propres contradictions, il y a aussi beaucoup de soutien de la part des Algériens eux-mêmes. Pour Pierre Claverie, qui analyse et décrit les transformations à l'oeuvre dans la société algérienne et dans la communauté chrétienne, l'idée de vivre, de travailler, et de contribuer au développement d'une société qui se cherche est très attrayante. C'est pourquoi, au centre de ce troisième volume se pose la question du destin de Pierre Claverie. Où est sa place ? Va-t-il pouvoir rester en Algérie comme il le désire ? Vu de l'extérieur, notamment des milieux religieux de Rome, du Caire et de Paris, ce pays ne semble pas peser bien lourd dans la balance : il semble donc évident que Pierre Claverie quittera l'Algérie, appelé par son Ordre, pour apporter son aide au couvent du Caire, associé à l'Institut dominicain d'études arabes (IDEO) ou élu, en France, comme prieur provincial des dominicains. Pierre lutte contre ces tentations et tentatives de l'envoyer ailleurs. Il aime cette Algérie si différente de celle de son enfance. Il entend se donner à elle.

04/2012

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Histoire internationale

Kwamé Nkrumah, un pionnier de l'Union africaine. Tome 1

a la création de l'Union africaine, toute la presse occidentale, sans aucune exception, a brandi l'idée selon laquelle cette union était précoce, voire précipitée. Qui ignore que l'idée du panafricanisme est de loin antérieure à celle de l'Union européenne ? Ce fut Winston Churchill qui lança l'idée des "Etats-Unis d'Europe" en 1946. Le traité de Rome, qui crée le Marché commun, ne date que de 1957. Né de la diaspora noire, le panafricanisme remonte au contraire au XIXe siècle, avec pour précurseur Henry Sylvester-Williams, avocat de Trinidad. A vrai dire, la question noire se pose aux Etats-Unis depuis 1852, avec la publication de La Case de l'oncle Tom, roman de Harriet Beecher-Stowe, contre l'esclavage. Puis, elle s'amplifie avec la guerre de Sécession dès 1850 (1861-1865). La publication de The Souls of Black Folk, en 1903, fait de William Edwart Burghardt Du Bois le vrai père du panafricanisme ; puis suivra Marcus Garvey avec son panafricanisme messianique. Plus près de nous, Malcolm X, leader noir assassiné le 21 février 1965, effectua plusieurs voyages en Afrique, rencontrant notamment Kwamé Nkrumah, et mit au point sa théorie selon laquelle l'unité africaine serait la clé du problème noir. C'est donc l'ignorance de cette histoire qui fait dire que l'Union africaine est précoce. En fait, les ennemis de l'Afrique ont peur de son unité, car les pays unis sont toujours plus forts et effraient les pays d'en face. Voilà ce qui nous a poussé à écrire sur les pionniers de l'Union africaine. A tout seigneur, tout honneur, nous avons commencé par le premier panafricaniste africain : Kwamé Nkrumah.

05/2011

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Sciences politiques

La traque du mal

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des dizaines de criminels nazis de haut rang, responsables de la mort de centaines de milliers d'innocents, ont réussi à échapper à la justice alliée et à disparaître dans la nature : les plus tristement célèbres d'entre eux s'appelaient Klaus Barbie, Adolf Eichmann, Josef Mengele ou encore Franz Stangl. Bénéficiant de complicités innombrables, passant d'un nom d'emprunt à l'autre, ils sont parvenus à se cacher en Europe, puis à fuir en Amérique latine, où ils ont longtemps vécu une vie... plutôt paisible. Comment ces hommes ont-ils pu échapper à leurs poursuivants, chasseurs de nazis, services secrets occidentaux et agences de tout poil ? Pour reconstituer leur fuite, Guy Walters a enquêté des années durant, fouillant les archives, interviewant des témoins, anciens officiers des services secrets ou chasseurs de nazis encore vivants. Il raconte quasiment au jour le jour l'évasion de ces débris sanglants du Ille Reich, le rôle joué par différentes filières à Rome, en Angleterre et en Espagne notamment pour les héberger et leur fournir des faux papiers ; au passage, il met à mal la mythique organisation Odessa, qui n'a existé que dans l'imagination de quelques agents triples et de romanciers inspirés. Il montre comment, pendant des décennies, ni les Alliés ni les Israéliens ne se sont vraiment préoccupés de capturer les nazis en fuite - or certains figuraient sous leur vrai nom dans l'annuaire téléphonique des pays où ils avaient trouvé refuge. Dans ce tableau d'un amateurisme parfois confondant, apparaissent d'authentiques chasseurs de nazis, mais aussi des hommes dont Walters met en doute l'efficacité et, plus grave, la sincérité : sur le plus connu d'entre eux, Simon Wiesenthal, il a mené une enquête fouillée, dont les résultats sont accablants pour celui qui clamait avoir fait arrêter plus de mille nazis...

01/2010

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Histoire internationale

Alexandrie. Histoire d'un mythe

Alexandrie : le simple nom de la ville fondée par Alexandre le Grand suffit à faire surgir un tourbillon d'images évocatrices. Monuments célèbres (le tombeau d'Alexandre, le Phare, la Bibliothèque), figures illustres du monde gréco-romain (Jules César, Marc Antoine, Cléopâtre), conquérants de l'âge moderne (Bonaparte, Mehemet Ali), poètes et écrivains de l'époque cosmopolite (Cavafis, Durrell) ont éclairé tour à tour l'histoire de cette ville. Cet étonnant cortège témoigne du rôle qu'a joué, pendant plus de deux mille ans, la cité des Ptolémées. Première métropole du monde méditerranéen dans la période hellénistique, rivale de Rome à l'époque impériale, Alexandrie domine les chroniques de l'Antiquité. Plate-forme commerciale du Levant après la conquête arabe, porte d'entrée en Egypte sous l'Empire ottoman, Alexandrie se trouve encore, à l'époque moderne et contemporaine, au coeur des relations entre Orient et Occident : c'est devant ses murs que débarquent, en 1798, les soldats de l'expédition d'Egypte menée par Bonaparte. Mais l'histoire millénaire d'Alexandrie compte au moins autant pour elle-même que pour les prolongements érudits ou rêveurs qu'elle a pu susciter : depuis l'Antiquité, historiens et poètes ont cultivé sa mémoire et façonné son image. " Cité d'or " selon le grammairien grec Athénée, " première du monde " pour l'historien Diodore de Sicile, la ville de la Bibliothèque et du Phare s'est inscrite à jamais dans notre imaginaire. Lieu de tous les savoirs, creuset des sagesses antiques et des grandes religions, Alexandrie n'a cessé d'alimenter les utopies. C'est là, précisément, l'objet de cet ouvrage : la somme des récits, des témoignages ou des contes par lesquels s'est formé, aux confins de l'histoire et du songe, le mythe d'Alexandrie.

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Critique littéraire

Au fil de la plume. L'épistolaire dans le monde lusophone

Bien sûr, on prétend écrire à ses amis " au fil de la plume ". Mais qu'en est-il vraiment ? Les auteurs portugais, brésiliens ou africains d'expression portugaise dont il est question dans ce volume ne sont pas dupes de l'apparente improvisation du style épistolaire. Ils en usent au contraire avec beaucoup de souplesse et d'habileté dans leurs œuvres en prose ou en vers, qu'il s'agisse d'authentiques missives ou d'épîtres imaginaires. La lettre-dédicace du mathématicien Vernier, adressée à la princesse qu'a épousée l'ancien vice-roi du Portugal, présente une invention scientifique ; le poète Bocage ose inventer en plein XVIIIe siècle deux jeunes correspondantes éblouies par la découverte de la sexualité ; Lidia Jorge construit un roman autour d'étranges échanges épistolaires. Le mozambicain Mia Couto fait de l'unique lettre d'un fils à sa mère un trait d'union magique. On voit aussi comment deux anthropologues passionnés par le Brésil livrent leurs motivations et leurs drames intimes dans les lettres qu'ils s'adressent ; en revanche, Carlos Drummond de Andrade, fils respectueux, conserve une étonnante réserve lorsqu'il écrit à sa mère ; quant à João Guimarães Rosa, il collabore à la traduction de ses propres œuvres grâce aux indications qu'il envoie à ses traducteurs ; Ariano Suassuna rénove la tradition de l'épître en vers pour évoquer la mort ; Raduan Nassar lui, compose toute une histoire sous la forme d'une lettre de rupture ; Ana Cristina César s'inspire d'un poème de Baudelaire pour écrire une magnifique " Lettre de Paris ". Ainsi, on voit que l'épistolaire ne cesse de nourrir la création dans tous les domaines, et de révéler ainsi la pensée profonde des créateurs.

06/2003

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Religion

Jusqu'où ira François ? Divorcés-remariés, réforme du Vatican, anticapitalisme... Ses défis, ses ennemis

Un livre sur le pape François qui n'est pas une hagiographie et qui est différent des autres livres. Sur les vingt-cinq livres aujourd'hui publiés sur ou autour du pape François, aucun ne prend du recul sur sa vraie personnalité, anticonformiste mais autoritaire et autocratique, ni sur son programme qui risque de menacer l'unité de l'Eglise. C'est donc le premier livre qui dit vraiment ce qui se passe dans les coulisses de ce jeune pontificat. Un livre qui aborde ce pontificat de façon totalement inédite et originale. La force du livre est d'analyser ce pontificat non de façon linéaire et chronologique mais problématique dans la rupture et la continuité avec Benoît XVI : En quoi François est un "antipape" même s'il joue son rôle ? Quelles sont la vraie portée et les limites de sa réforme ? En quoi Benoît XVI a d'une certaine manière "raté" sa succession et pourquoi a-t-il vraiment démissionné ? En quoi François qui n'était pas le candidat de Benoît XVI, exerce une rupture avec lui alors qu'officiellement il y a continuité ? En quoi François peut-il déclencher une réconciliation de l'Eglise avec le monde, notamment sur les questions de sexualité, et contribuer à une certaine renaissance de l'Eglise catholique ?Un livre clair et limpide, percutant, écrit par un journaliste parmi les plus reconnus sur le sujet. Jean-Marie Guénois a passé dix ans à Rome. Il est sur le plan international le "vaticaniste" français et francophone le plus reconnu. Il est un des très rares journalistes à avoir prévu la probable élection du cardinal Bergoglio. Sa forte notoriété dans ce secteur d'information devrait contribuer à faire de cet essai un livre vraiment remarqué cet automne.

09/2014

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Histoire internationale

Henri VIII

Un roi qui eut six femmes et qui en fit décapiter deux : le cas est unique dans les monarchies occidentales. Mais le fait dépasse ici de loin l'anecdote, car les affaires matrimoniales du " Barbe-Bleue d'Hampton Court " sont à la source des réformes religieuses et politiques sur lesquelles vit encore l'Angleterre actuelle. " C'est un vieux renard " disait de lui l'ambassadeur du roi de France ; " Seigneur Henri veut être Dieu et fait tout ce qui lui plaît ", renchérissait Luther. Ces jugements lapidaires cernent bien le personnage. Henri VIII fut un despote dans un pays qui n'accepta jamais l'absolutisme ; il fut un pape pour des sujets qui rejetèrent toujours l'autorité de Rome. Dans une Angleterre en pleine mutation, qui sort de la guerre des Deux-Roses, Henri sut utiliser à ses fins le Parlement. En s'appuyant sur les représentants des classes moyennes, il jeta les bases d'une réforme religieuse, la réforme " henricienne ", dont sa fille Elisabeth allait faire l'anglicanisme. A l'extérieur, il mena une subtile politique de balance entre Charles Quint et François 1er, ses émules en matière de duplicité. Magnifiquement secondé par Wosley puis Thomas Cromwell, il fut un prince de la Renaissance, véritable " père de la Royal Navy ", et le fondateur d'une bureaucratie efficace. L'homme qu'Holbein immortalisa était redoutable. Dans tous les domaines éclatait sa passion de dominer. L'exécution était pour lui une méthode de gouvernement. Sous son règne, la Tour de Londres vit sauter bien des têtes. Celles de Thomas More et d'Anne Boleyn ne sont que les plus illustres. Henri VIII, auteur d'un traité de théologie, jouteur impénitent, fondateur d'une religion, amateur de guerres et de fêtes, confiscateur des biens des monastères, est beaucoup plus que le roi aux six femmes.

03/1989

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Critique littéraire

Heinrich Mann et la France. Une biographie intellectuelle

Encensé de son vivant par les uns, décrié par les autres, H. Mann, né en 1871, l'année qui vit la fondation de l'Empire allemand, est un auteur difficile à cerner, aujourd'hui quelque peu oublié. Le présent ouvrage jette un éclairage nouveau sur un aspect central de l'œuvre de l'auteur, son amour de la France républicaine, réplique inversée de sa détestation de l'Allemagne monarchique. Mêlant la réflexion sur l'œuvre et le regard sur l'homme, il met en lumière des aspects méconnus de la biographie de l'auteur qui, à leur tour, viennent éclairer le déroulement de l'œuvre saisie de l'intérieur, dans sa continuité et dans son unité. Depuis ses années de formation où des lectures françaises jouèrent un rôle de premier plan jusqu'à la réception tardive, au cours d'une crise que l'on suit pas à pas, de l'affaire Dreyfus à travers quelques grands textes de la littérature française (Michelet, Zola), H, Mann a suivi un parcours à la fois sinueux et conséquent au terme duquel, bravant les pratiques littéraires en usage dans l'Allemagne de son temps, il se détache de l'esthétisme de ses débuts et se pose dès 1915 en intellectuel protestataire. Dans le dialogue qu'il instaure entre l'image idéalisée qu'il se fait de la France et le regard sans concessions qu'il jette sur sa patrie, il construit sa foi en une autre Allemagne et conjure pour finir, dans sa biographie du roi de France Henri IV rédigée en exil, la stérilité de l'époque en lui substituant, dans une démarche subversive, la puissance de son idéal auquel il donne une réalité écrasante.

12/2005

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Histoire internationale

Jean Monnet. 1888-1979

Pour John Kennedy, il était " l'homme d'Etat du monde " ; de Gaulle voyait en lui " l'inspirateur " du processus d'intégration européenne ; selon Henry Kissinger, personne n'a plus fortement marqué notre temps. La personnalité comme le rôle exact de l'un des géants du siècle, Jean Monnet, restent pourtant mal connus. Tour à tour marchand de Cognac, promoteur de l'effort de coordination allié durant la Grande Guerre, secrétaire général adjoint de la SDN, banquier en Amérique et en Chine dans les années 30, maître d'œuvre du Victory Program aux Etats-Unis en 1941, premier commissaire général du Plan (1947-1952), initiateur en 1950 du plan Schuman qui posa la première pierre de l'Europe des Six, président de la Haute Autorité de la CECA, animateur jusqu'en 1975 du Comité d'action pour les Etats-Unis d'Europe, cet homme d'influence au rayonnement universel échappe aux classifications politiques et idéologiques habituelles. Afin de reconstituer son étonnant parcours, Eric Roussel a interrogé de très nombreux témoins, dépouillé les archives françaises et étrangères et exploité pour la première fois les fameuses " notes roses ", journal inédit où le père de l'Europe consignait ses réflexions et relatait ses entretiens avec des interlocuteurs tels que Roosevelt, Adenauer, Churchill, Brandt, Pompidou, Heath, Henry Kissinger, Valéry Giscard d'Estaing et tant d'autres. Plus de soixante années d'histoire européenne et française sont ainsi évoquées, et certains épisodes cruciaux - comme les événements qui se déroulèrent à Alger en 1943 - apparaissent sous une lumière nouvelle. Surtout, surgit le vrai profil d'un homme à la fois visionnaire et pragmatique, dont les vues non conformistes ont bouleversé la vie des Européens et dont les méthodes demeurent d'une surprenante actualité au moment où l'on s'efforce d'imaginer l'après-Maastricht.

06/2000

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Histoire internationale

Histoire de Munich

De Munich, on connaît d'abord la Kunststadt, la ville d'art, riche de palais et de musées, riche surtout d'une histoire tumultueuse qui remonte à sa fondation, en 1158. Les Wittelsbach y installent leur capitale au XIIIe siècle et y règnent jusqu'en 1918. Fidèles catholiques dans un empire majoritairement protestant, ils imposent leur ville comme la " Rome allemande ", un joyau de l'art baroque. De règne en règne, Munich embellit au gré du mécénat des princes qui la gouvernent, jusqu'à Louis Ier, au XIXe siècle, qui entend la transformer en " oeuvre d'art ". Ville des artistes, Munich accueille tout un milieu cosmopolite et bohème, composé de Kandinsky, Wedekind ou Thomas Mann, qui fait de la cité bavaroise la rivale artistique de Berlin jusqu'en 1914. Mais Munich, c'est aussi la Bierstadt, la ville de la bière, accueillante et conviviale, celle où l'on vient du monde entier pour célébrer l'Oktoberfest. Capitale, certes, mais de la Bavière, Munich n'échappe pas à un certain provincialisme qui la rattrape au xxe siècle. Et si elle retrouve un rôle de premier plan dans l'entre-deux-guerres, c'est au titre de capitale du mouvement nazi : Munich, la ville du putsch raté de 1923, de l'exposition d'art dégénéré de 1937 et des accords tristement fameux de 1938... Sur les ruines de la Seconde Guerre mondiale, les Munichois parviennent à reconstruire une métropole prospère grâce à l'industrie de pointe, soucieuse de préserver son patrimoine sans renoncer aux audaces architecturales, oscillant entre tradition et avant-garde. Dans cet ouvrage richement illustré, Jean-Paul Bled retrace avec brio le destin contrasté de Munich, symbole des pages les plus lumineuses et les plus sombres de l'histoire allemande.

11/2009

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Histoire internationale

Kwamé Nkrumah, un pionnier de l'Union africaine

a la création de l'Union africaine, toute la presse occidentale, sans aucune exception, a brandi l'idée selon laquelle cette union était précoce, voire précipitée. Qui ignore que l'idée du panafricanisme est de loin antérieure à celle de l'Union européenne ? Ce fut Winston Churchill qui lança l'idée des "Etats-Unis d'Europe" en 1946. Le traité de Rome, qui crée le Marché commun, ne date que de 1957. Né de la diaspora noire, le panafricanisme remonte au contraire au XIXe siècle, avec pour précurseur Henry Sylvester-Williams, avocat de Trinidad. A vrai dire, la question noire se pose aux Etats-Unis depuis 1852, avec la publication de La Case de l'oncle Tom, roman de Harriet Beecher-Stowe, contre l'esclavage. Puis, elle s'amplifie avec la guerre de Sécession dès 1850 (1861-1865). La publication de The Souls of Black Folk, en 1903, fait de William Edwart Burghardt Du Bois le vrai père du panafricanisme ; puis suivra Marcus Garvey avec son panafricanisme messianique. Plus près de nous, Malcolm X, leader noir assassiné le 21 février 1965, effectua plusieurs voyages en Afrique, rencontrant notamment Kwamé Nkrumah, et mit au point sa théorie selon laquelle l'unité africaine serait la clé du problème noir. C'est donc l'ignorance de cette histoire qui fait dire que l'Union africaine est précoce. En fait, les ennemis de l'Afrique ont peur de son unité, car les pays unis sont toujours plus forts et effraient les pays d'en face. Voilà ce qui nous a poussé à écrire sur les pionniers de l'Union africaine. A tout seigneur, tout honneur, nous avons commencé par le premier panafricaniste africain : Kwamé Nkrumah.

05/2011

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Philosophie

Les passions

Les passions, objet de tant de réflexions de l'Antiquité, à l'époque classique, ont été passablement délaissées par la modernité mais connaissent aujourd'hui un regain d'intérêt très vif, tant de la part de la philosophie que des sciences. Il s'agit ici de mêler les analyses classiques et les études les plus récentes pour une compréhension approfondie de cette dimension capitale de l'homme qu'est l'affectivité. Analyse de la notion : Cette étude considère l'histoire du mot et de ses usages ainsi que celle de ses termes satellites, distingue entre quatre grandes régions de l'affect (émotions, sentiments, passions, tonalités affectives), et s'interroge sur la catégorisation et l'ordonnancement en système de ces états affectifs complexes et mouvants. Elle traite ensuite de la nature des passions, des parts respectives du corps et du jugement, du rôle de la culture et de la question très disputée de leur rationalité. Elle envisage enfin le rapport des passions et de la morale et les liens complexes qui unissent les passions aux vices et aux vertus. Étude de textes : Sont commentés quatre textes phares qui jalonnent l'histoire du traitement philosophique du sujet : un passage des Tusculanes de Cicéron qui, sur fond de la théorie stoïcienne des passions, envisage les moyens de les éradiquer ; un extrait des Questions disputées sur la vérité de saint Thomas où se précise la conception de la nature des passions comme mouvement de l'âme sensitive, qui fera autorité jusqu'à la fin du XVIIe siècle ; un article du Traité des passions de Descartes qui pose la question des parts respectives de l'âme et du corps dans les passions ; un texte de Hume extrait du Traité de la nature humaine dans lequel est abordée la question de leur rationalité.

02/2004

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Sciences politiques

Apres l'hégémonie. Coopération et désaccord dans l'économie politique

Cet ouvrage est une étude approfondie de l'évolution de la coopération internationale concernant les grands défis mondiaux. La coopération multilatérale peut-elle se développer sans qu'existe une puissance hégémonique, comme le furent les Etats-Unis au cours des décennies qui suivirent la deuxième guerre mondiale ? Pour répondre à cette question cruciale, Robert Keohane analyse les institutions - les "régimes internationaux" - qui ont permis la coopération dans l'économie politique internationale et décrit l'évolution de ces régimes à mesure que s'érodait l'hégémonie américaine. Il bat en brèche l'idée selon laquelle le déclin de l'hégémonie des Etats-Unis rendrait la coopération impossible et considère de façon critique les théories qui présentent les régimes comme de simples instruments qui favorisent la coopération entre des acteurs étatiques égoïstes. Dans les éditions successives de son ouvrage, l'auteur aborde aussi le problème de la coopération après la fin de l'Union soviétique et le retour en force des Etats-Unis dans les questions liées à la sécurité, et passe en revue les travaux récents consacrés au sujet. Il revient sur le rôle de plus en plus important des réseaux transnationaux dans la communication et souligne l'intérêt de la théorie institutionnaliste de la coopération pour répondre aux défis posés par le changement climatique. "Robert O Keohane est de l'avis général le représentant le plus éminent du courant postréaliste aux Etats-Unis. Son influence et ses apports novateurs à la théorie des relations internationales sont mondialement reconnus, tout comme ses multiples contributions ponctuelles à l'analyse de la politique mondiale des XXe et XXIe siècles. Après l'hégémonie est une excellente synthèse de sa pensée" (extrait de l'Introduction de Mario Telo, Professeur chaire Jean Monnet de Relations internationales à l'Université libre de Bruxelles et à la LUISS de Rome).

09/2015

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Littérature étrangère

L'âme poétique du Japon. Yamato Uta... Le chant du Yamato

Ce livre n'est pas au sens strict une anthologie de la littérature japonaise, mais plutôt un survol " impressionniste " de l'âme poétique du Japon. Aux temps anciens émergent des brumes de la première histoire les empereurs mythiques aux chronologies incertaines et les légendes des myriades de divinités du shintô, la Voie des Dieux dans un grand souffle épique que se transmettent oralement les bardes et les aèdes. Puis vint, tardivement, l'écriture, importée de Chine, qui permet la première diffusion des anciennes anthologies poétiques où se révèlent les amours nostalgiques de délicats poètes. Elle nous livre aussi les premiers écrits mystiques du bouddhisme japonais. Au Xe siècle, des contes : les Monogatari (ou Récits de choses) et des chroniques : les Soshi (ou Notes écrites au fil du pinceau) donnent à la prose poétique ses lettres de noblesse. Après une longue période de paix, le temps des guerres civiles n'empêche pas une nouvelle forme particulière de théâtre poétique d'apparaître, le No. Il unit avec une préciosité particulière la parole, le chant, la danse et la musique. Deux No célèbres sont ici présentés en totalité : La Robe de plumes et Le Vent dans les pins ; plusieurs autres sont évoqués. Avec le XVIe siècle vient le temps des poèmes courts, les Haiku, notations furtives, évocations discrètes en trois vers de 7-5-7 syllabes qui suffisent à donner le sens de la vie. Enfin, à notre époque, l'auteur a eu la chance de se lier d'amitié avec deux grands poètes : une religieuse bouddhiste apparentée à la famille impériale et un célèbre potier de Kyoto. On retrouve dans leurs œuvres toute l'âme poétique du Japon, qui continue à se manifester au delà des épreuves et de l'adversité.

01/2002