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Rémi Spinassou, Spinassou Rémi

Extraits

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Religion

Les juifs dans l'histoire. De la naissance du judaïsme au monde contemporain

Tout commence ici avec la naissance du judaïsme après l'exil à Babylone, la formation du corpus biblique, ainsi que l'élaboration d'une Loi religieuse qui parvient à maturité avec le Talmud, alors même que les Juifs s'affranchissent des cadres historiques partagés avec les peuples voisins. Une histoire d'une longue durée singulière s'ouvre alors, dont ce livre retrace les principales étapes : l'Antiquité, le Moyen Age, la première modernité (XVIe-XVIIIe siècles), l'âge des nations (1789-1945), pour aboutir au monde actuel, bouleversé de façon irréversible par la Shoah et la fondation de l'Etat d'Israël. De la mise en place de réseaux pour racheter les captifs dans la Méditerranée médiévale à la participation d'un demi-million de soldats juifs de l'Armée rouge à la Grande Guerre patriotique (1941-1945), les Juifs sont présentés ici non comme des étrangers à une histoire qui ne cesserait de les emporter, mais comme les acteurs de leur devenir et de celui des sociétés dans lesquelles ils vivent. Ce livre aborde aussi la géographie changeante des centres de peuplement juif, les relations avec le pouvoir politique et la société globale, les pratiques culturelles et les représentations mentales. Certaines questions apparaissent récurrentes : les Juifs forment-ils un peuple ou une communauté religieuse ? Quel est leur degré d'intégration dans les sociétés où ils vivent en minorité ? Comment les spiritualités juives évoluent-elles dans l'histoire ? Quels rapports les Juifs en Diaspora entretiennent-ils avec la Palestine, dans les siècles passés et depuis le sionisme ? Dans cette synthèse collective sans équivalent, vingt-neuf auteurs contribuent à dessiner une image d'ensemble de l'histoire des Juifs, dont ils montrent les caractères originaux tout en l'inscrivant dans le cours et la dynamique de l'histoire générale de l'humanité. Dans le cadre d'une historiographie en constant renouvellement, les questionnements et les acquis les plus récents de la recherche sont mobilisés pour éclairer la place des Juifs dans le passé et le présent. La collaboration de spécialistes d'histoire juive et d'historiens spécialisés dans d'autres domaines permet de contextualiser l'évolution des sociétés juives, considérée ici comme l'une des facettes de l'évolution des sociétés dans lesquelles les Juifs vivent, et à montrer, aussi, comment les Juifs participent à une histoire qui en retour ne cesse pas de les façonner.

10/2011

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Art du XXe siècle

Georges Arditi. D'un réel à l'autre

Georges Arditi (1914-2012) est injustement méconnu. Avec le soutien de sa famille, La Piscine à Roubaix et le Musée Estrine à Saint-Rémy-de-Provence se sont réunis pour présenter, en deux étapes, une véritable rétrospective de ce peintre singulier qui n’avait pas fait l’objet d’une présentation aussi complète depuis plus de trente ans. Formé chez Legueult et Cassandre, Arditi fait pleinement partie de la génération qu’a bouleversée l’exposition des "peintres de la réalité" français du XVIIe siècle, en 1934, à l’Orangerie des Tuileries. Proche dans un premier temps de l’esthétique du groupe des Forces Nouvelles, il ambitionne rapidement un langage autonome dans de grandes compositions empreintes de mystère et d’élégance. La figure de l’artiste, face au spectateur, y organise un univers très singulier dont le temps suspendu doit assurément aux drames qui impriment l’expérience personnelle du jeune juif traqué, spolié et endeuillé. Il est alors tout à la fois Oiseleur taciturne et stupéfait, enfant des frères Le Nain ou créateur surpris à la marge d’une Réunion à la robe rouge qui semble l’ignorer. Une seconde période, dans le sillage des "peintres de tradition française" révélés durant l’Occupation, inscrit Arditi, à sa manière, sur la scène de la seconde École de Paris qui traque la lumière et recompose une vérité - vue d’ateliers, paysages urbains - passée au filtre d’un caléidoscope riche d’émotions. Dans cette séquence, les enfants de l’artiste s’affirment comme une infinie source d’inspiration sans que jamais le peintre ne cède aux facilités et à la mièvrerie du genre. A la fin des années cinquante, la découverte du Ventoux marque une évolution radicale aux marges mouvantes de l’abstraction. Les paysages plein cadre qu’Arditi lui consacre tissent une longue et riche suite qui n’est pas sans rappeler, dans le principe et l’obsession, l’épuisement du motif des meules ou des cathédrales de Rouen de Monet. Ces variations de formes enchevêtrées résonnent comme un véritable testament esthétique avant que l’histoire de l’art, oublieuse et injuste, ne referme les portes d’un douloureux purgatoire que cette exposition souhaite aujourd’hui enrayer. Plus qu’un catalogue d’exposition, cet ouvrage, riche d’oeuvres souvent inédites et de contributions éclairées, est appelé à faire référence et permet enfin de remettre Georges Arditi dans cette lumière qui n’eût jamais dû lui manquer. Un événement, assurément.

11/2023

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Récits de voyage

Une enquête aux pays du Levant

Le récit du voyage de Maurice Barrès, effectué en mai-juin 1914, ne sera mis en vente que le 28 novembre 1923, quelques jours avant sa mort, le 4 décembre. Paradoxalement, L'Enquête aux Pays du Levant ne sera jamais rééditée. Non seulement, fut ainsi mis de côté un fragment essentiel de l'œuvre de Barrès, mais surtout hélas fut ainsi négligé un texte majeur de la littérature orientaliste française. Il convient donc aujourd'hui de chercher à connaître un livre qui permet de découvrir l'Orient de Barrès, non pas celui que devait lui révéler sa feuille de route officielle, l'inspection des " congrégations " catholiques françaises, nombreuses à cette époque, mais l'Orient spirituel, mystique, que depuis son enfance, comme il l'avoue lui-même, il cherchait à atteindre (" j'ai toujours eu le désir des choses persanes " confiait-il à son journal en 1907, ajoutant ces propos qui résonnent étrangement en notre temps. " Pendant des années, je n'ai pu lire le nom de Kerbela ou celui des Alides sans être ému d'amour. [...] Il me faudrait leur théologie et surtout leur mystique "). Cet Orient-là ne se laisse pas facilement approcher. Il ne se livre qu'au terme d'une aventure que Barrès eut le mérite d'entreprendre et qui constitue l'armature de son récit. En effet, en se rendant dans les châteaux forts des Ismaéliens et à Konya auprès du dernier maître de l'Ordre des Derviches de Jallal-Ud-Din Rûmî, Barrès accomplit ce qu'aucun pèlerin d'Orient n'avait fait avant lui, ce qu'aucun ne fera après lui bien sûr. Il réussit ainsi à saisir, puis à transcrire les éléments de doctrines spirituelles d'origine multiple (paganisme antique, islam turco-iranien) qui lui furent révélés (par le voyage d'une part, par la lecture de travaux érudits d'autre part) et dont la connaissance constitue toujours la clé d'accès à la pensée islamique d'Orient. En la matière, l'on peut distinguer en Barrès la figure d'un pionnier. Dédaignant tous les clichés de l'orientalisme romantique, et rompant avec la tradition romanesque qu'il venait pourtant d'illustrer (Un Jardin sur l'Oronte, 1922), il montre que la connaissance de l'Orient spirituel s'impose comme une donnée de la connaissance de soi.

01/2005

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Renaissance

Une colonne de feu

La saga des Piliers de la terre et du Monde sans fin, qui a captivé des millions de lecteurs, se poursuit aujourd'hui avec Une colonne de feu, la nouvelle épopée sensationnelle de Ken Follett. En 1558, les pierres patinées de la cathédrale de Kingsbridge dominent une ville déchirée par la haine religieuse. En Angleterre, le pouvoir passe de manière précaire des mains des catholiques à celles des protestants et Elisabeth Tudor devient reine. Toute l'Europe se dresse contre elle. La jeune souveraine, habile et déterminée, crée les premiers services secrets du pays, afin d'être avertie à temps des complots qui se trament contre sa vie, des projets de rébellion et des plans d'invasion. A Paris, Marie, reine d'Ecosse, proclamée souveraine légitime de l'Angleterre, attend son heure. Jeune femme séduisante et obstinée appartenant à une famille française d'une ambition sans scrupules, elle réunit autour d'elle de nombreux partisans qui intriguent pour se débarrasser d'Elisabeth. Ned Willard n'a qu'un désir : épouser Margery Fitzgerald. Mais lorsque les amoureux se retrouvent de part et d'autre de la fracture religieuse qui divise l'Angleterre, Ned se place au service de la princesse Elisabeth. En ce demi-siècle tourmenté où l'extrémisme attise la violence d'Edimbourg à Genève en passant par Paris, l'amour entre Ned et Margery paraît condamné. Ned traque l'énigmatique et insaisissable Jean Langlais, espion français à la solde des catholiques, ignorant que sous ce faux nom se dissimule un ancien camarade de classe qui ne le connaît que trop bien. Elisabeth s'accroche désespérément à son trône et à ses principes, protégée par son petit cercle dévoué d'espions ingénieux et d'agents secrets courageux. Alors comme aujourd'hui, les religions rivales ne sont pas le coeur du conflit. La véritable bataille oppose les adeptes de la tolérance et du compromis aux tyrans décidés à imposer leurs idées à tous les autres – à n'importe quel prix. Ayant pour cadre une des périodes les plus mouvementées et les plus révolutionnaires de l'histoire, Une colonne de feu est l'un des ouvrages les plus captivants et les plus ambitieux que Follett ait écrits à ce jour. Il saura séduire les admirateurs de longue date de la série de Kingsbridge aussi bien que les nouveaux venus dans son univers.

09/2017

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Droit

Le constitut ou L'engagement autonome de payer la dette d'autrui à titre de garantie

Quasiment inconnu, mais évoqué parfois à demi-mot, le constitut est une institution qui, à Rome, eut à remplir la fonction de sûreté personnelle après que le régime des procédés alors habituels de cautionnement fut devenu trop favorable à la caution. Le constitut n'a pas été utilisé au-delà de l'époque romaine. Une idée assez précise de ce qu'il fut à néanmoins survécu. Aujourd'hui encore, on sait définir le constitut comme l'engagement indépendant de payer la dette d'autrui. Tel est l'engagement, à mi-chemin entre le classique et accessoire cautionnement et l'inquiétante garantie " à première demande ", que se propose de redécouvrir (de réinventer) à cette étude à l'origine de laquelle on trouve un triple constat. Le premier est que, s'agissant du rejet par certains créanciers du parfois trop peu protecteur cautionnement, la situation actuelle rappelle sans consteste celle qui existait à Rome au moment où naquit le constitut-sûreté. Le second est que, si les créanciers n'hésitent plus, même dans le domaine interne, à écarter purement et simplement le cautionnement, les garanties autonomes dites " à la première demande " qu'ils lui substituent sont, en raison du caractère très fruste de leur mécanisme et d dangers qu'elles représentent, contestées et mal comprises. Le troisième, enfin, est que, précisément conscients des problèmes liés à l'irruption dans le domaine interne de ces garanties " à première demande " issues de la pratique du commerce international, mais désireux cependant de ne pas voir négliger leurs intérêts, certains ont cherché pour la garantie de dettes de sommes d'argent, à mettre au point des formules de garanties intermédiaires qui ne sont pas sans faire penser à des engagements de constitut. Mais que le constitut soit une sûreté intermédiaire - celle qui semble manquer à notre droit -, à la fois rigoureuse et raisonnable, protectrice des intérêts des uns tout en étant attentive à ne pas sacrifier ceux des autres, méritait évidemment d'être vérifié. Cet ouvrage s'y emploie. Au terme des développements qu'il contient, un certain nombre de certitudes peuvent être considérées comme acquises. Celles-ci conduisent à conclure qu'il serait souhaitable que le constitut devienne, dans le domaine interne et à la place de la garantie " à première demande " qui progressivemet l'envahit, la garantie indépendante - puisqu'il en faut sans doute une - des dettes de sommes d'argent.

06/1998

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Littérature française

Comment le dire avec circoncision ?

Il est né Juif, en France, après la guerre. Et il n'a profité que durant huit jours de son prépuce tranché dans le vif. Une douleur dont il ne s'est pas remis. C'est d'abord l'histoire d'un enfant confronté à la religion juive, à la tradition, à l'autorité paternelle et qui rejette tout en bloc. On lui enseigne Yahvé, ses rites et ses préceptes. Il en veut d'autant moins qu'à cinq ans il a rencontré Jésus dans une allée du bois de Vincennes. Le grand combat peut commencer, nourri du poids d'un passé multi millénaire encombrant et d'un passé récent dévastateur. Hitler et la Shoah sont passés par là qui ont marqué sa famille au fer rouge. Il le sent mais ne le sait pas encore. Le silence des anciens est leur armure. Il va se construire et se détruire dans le rejet et dans la recherche spirituelle, entre le roi David et Sainte Thérèse. Contre un père fidèle à ses ancêtres et un autre Père de violence et de vengeance, tellement exclusif, si peu semblable à un Fils doux et généreux dont il se sent plus proche. La Bible est son refuge, son bonheur, mais comment percer le mystère de la foi ? Nicolas peut l'y aider, son ami-frère catholique rencontré à Lourdes. Nicolas son miroir inversé, son filtre, son espérance, sa béquille, son souffre-douleur qui l'assiste avec bienveillance dans son parcours initiatique. Et puis un jour, longtemps après avoir posé les armes. Il se rapproche enfin de son père devenu vieux. A force d'échanges apaisés, de confidences, de révélations, de recherches, il découvre les secrets de son passé, quand il n'était pas encore son paternel mais "Moilleché", Moïse, petit immigré venu du ghetto de Lublin avec ses parents pépé "Laillezère" et mémé "Laillé", ses frères "Schlomo" et "Herschz Wolf". Moïse le rebelle qui a lui-même lutté en son jeune âge contre une autorité paternelle nourrie de religion intense qui voulait lui interdire le football, sa passion et sa planche de salut plus tard. Moïse-Maurice que la guerre a privé de jeunesse et façonné en héros au fil de ses engagements dans la Résistance, puis dans l'armée en Allemagne et en Indochine.

08/2019

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Histoire des femmes

Le Japon des femmes. 60 vies extraordinaires

Les légendes de la société matriarcale du Japon ancien sont peuplées de reines et d'impératrices, de prêtresses et de déesses. Le shintoïsme compte de nombreuses divinités féminines importantes, à commencer par la déesse du soleil Amaterasu, dont on dit que la famille impériale descend. Mais à partir du Ve siècle environ, avec l'introduction du bouddhisme et de la pensée confucéenne, les femmes ont été progressivement confinées à un rôle subalterne, bien que de nombreuses aristocrates aient réussi à préserver leur prestige. Au cours des siècles suivants, compte tenu de l'importance accordée aux oeuvres littéraires traitant de sujets amoureux, les femmes ont atteint l'excellence dans le domaine de l'écriture grâce à leur sensibilité, apportant une contribution fondamentale au développement de la littérature japonaise. On y trouve des auteurs célèbres de romans, de journaux intimes, de récits et de poèmes : au début du XIe siècle date le Genji monogatari, selon certains le premier roman moderne, écrit par une dame de la cour, Murasaki Shikibu. A l'époque féodale, les femmes samouraïs qui se distinguaient par leur courage et leur habileté au combat ne manquaient pas ; à l'époque suivante, celle des Tokugawa (1603-1867), nous trouvons d'autres figures de proue dans divers domaines. Avec la période Meiji (1868-1912), la tendance à réduire la figure féminine dans une position d'infériorité n'a pas empêché à certaines femmes de se rebeller contre les règles imposées, gagnant un espace dans des domaines qui leur étaient jusqu'alors fermés, comme certaines formes de théâtre. Plus récemment, des artistes comme Yayoi Kusama ou Yoko Ono, des stylistes d'avant-garde comme Rei Kawakubo, des écrivains comme Natsuo Kirino et Banana Yoshimoto, sans oublier les nombreux mangaka à qui l'on doit certaines des bandes dessinées les plus réussies de ces dernières décennies, ont interprété au mieux l'esprit du temps ; et, enfin, les deux dernières impératrices, d'origine bourgeoise, ont sanctionné au siècle dernier une nouvelle ère pour le Japon et la maison régnante.

10/2021

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Manga guides et revues

Atom N° 17 : Le manga d'horreur

Le manga d'horreur : quand la peur traverse la case Il est un genre-clé dans le paysage du manga, une planète à lui seul. Riche, complexe et passionnant, le manga d'horreur brasse les folklores, convoque les monstres locaux (les fameux yôkai, créatures surnaturelles devenues l'emblème de la culture fantastique japonaise), revisite les bestiaires occidentaux, puise dans les mythes, les légendes urbaines, et parfois aussi les faits-divers. Inspiré par le cinéma, il surfe sur les modes (fantômes, occultisme, vampires, body horror, splatter...), capitalise sur une imagerie puissante et inventive, s'ouvre à un public désireux de tester ses limites et, pourquoi pas, de s'immerger pleinement dans un cauchemar en noir et blanc... Les plus grands mangakas d'horreur réunis dans un ouvrage unique Junji Itô, Hideshi Hino, Kanako Inuki, Gou Tanabe, Atsushi Kaneko, Usamaru Furuya, Rei Mikamoto, Daruma Matsuura, Shûzô Oshimi et bien d'autres encore ont été interviewés pour l'occasion. Des entretiens fleuves et inédits, retraçant les origines du manga d'horreur, ses inspirations, son influence, et son impact sur la culture populaire. Vous retrouverez également une longue introduction sur les origines du manga d'horreur écrite par le mangaka et spécialiste Tokushige Kawakatsu, texte foisonnant et richement illustré par des archives inédites dans lesquelles vous découvrirez un Shigeru Mizuki pré-Kitaro le repoussant ! Des dossiers thématiques viendront également apporter un éclairage pertinent sur le genre, comme un décryptage des mécanismes de la peur chez le père fondateur du genre, Kazuo Umezu. Une couverture exclusive Auteur de Deathco (Casterman), Search & Destroy (Delcourt), Wet Moon (Casterman), Soil (Ankama) et Bambi (IMHO), Atsushi Kaneko nous a fait l'honneur d'une illustration exclusive, vision personnelle et gothique du genre horrifique. Vous retrouverez également dans ce numéro exceptionnel un entretien inédit avec le mangaka, dans lequel il revient sur son rapport à l'horreur, et comment celle-ci infuse toute son oeuvre.

05/2021

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Histoire régionale

Angoulême BD. Une contre-histoire (1974-2024)

La thématique : Angoulême / la bande dessinée comme enjeu de pouvoir Le salon d'Angoulême est la queue de comète d'une longue campagne de valorisation de la bande dessinée en Europe francophone, amorcée en 1962 avec le Club des Bandes Dessinées. Le Club était une association Loi de 1901 née des lecteurs de la revue FICTION, composée de nombreuses sommités comme Alain Resnais, Francis Lacassin ou Evelyne Sullerot et ayant des antennes en Suisse, Belgique et Espagne. Par "valorisation" , il faut entendre la dimension immatérielle et matérielle, culturelle et commerciale, de ce moyen d'expression artistique. En janvier 1974, la bande dessinée est déjà reconnue comme un art à part entière, le 9ème, et elle représente un important marché dans le domaine du livre. Le salon d'Angoulême émerge en fin de ce long cycle. Malgré l'adjectif "international" affiché par les organisateurs dès sa naissance, il s'agit en réalité d'une version francophone du Salon italien de Lucca, qui préexistait depuis déjà huit années et dont les organisateurs avaient servi de parrains. C'est aussi la dernière action promotionnelle de la SOCERLID du Parisien d'origine corse Claude Moliterni. Cette société avait doublé puis enterré le Club des Bandes Dessinées. Moliterni, en charge de la Convention de (bande dessinée de) Paris depuis 1969, livre son carnet d'adresses à l'équipe du nouvel événement réunie autour de l'attaché culturel d'Angoulême, sans regret car il a perdu toute apparence de neutralité en vendant sa revue PHENIX à l'éditeur Georges Dargaud et en devenant son salarié. - "Est-ce que le terme de "Salon" utilisé pour la bande dessinée ne fait pas un peu trop "installé" ? ... Dans quel esprit avez-vous organisé ce salon ? " - "Le nom ? ! Vous savez, c'est toujours un peu pareil quand il s'agit de désigner quelque chose... Convention était déjà pris (nda : la Convention de Paris), Congrès et tout... on a pris Salon parce que ça ne veut rien dire et c'est parfait ! " Francis Groux au micro de la télévision nationale française (ORTF), lors du Salon d'Angoulême 1, Janvier 1974. "Aujourd'hui, le groupe ICON (International Comics Organisation) est devenu une maffia, rien ne peut se faire sans nous. Ce n'était pas du tout l'objectif de départ, mais ce sont les faits, certains l'ont compris à leurs dépends. . ". Claude Moliterni, extrait de LA CHARENTE LIBRE du 28 janvier 1974, au lendemain du salon Angoulême1. Si une équipe de bénévoles, chapeautée par Francis Groux, a bien attiré cet événement public au sein de sa ville, le terreau politique local était propice. La cité souffrait en effet d'un long complexe d'enclavement : isolée dans les terres loin du littoral, coincée sur son plateau entre ses murailles, sans autoroute et hors des circuits touristiques. Les élus d'Angoulême n'ont eu de cesse, année après année, de revendiquer une place à l'échelle nationale. Ils vont s'agripper à la campagne de régionalisation qui, à la fin des années soixante, marque la fin du gaullisme : Angoulême sera nommée "ville moyenne pilote" . C'est dans le cadre de cette dynamique que s'inscrit la campagne "Angoulême Art Vivant" dont sont issus les rencontres liées à la bd en 1972. Angoulême bénéficiera ensuite de la montée en puissance d'un natif du cru : le Charentais François Mitterrand... Un demi-siècle plus tard, comme toutes les institutions tentées de maîtriser le récit de leur propre histoire, le Salon devenu Festival international de la bande dessinée (FIBD) d'Angoulême a entrepris de réécrire son narratif, son "storytelling" , pour être plus conforme à la légende qu'il a entrepris d'édifier. Maintes fois retouchée, aménagée, tronquée, embellie, caviardée, l'histoire "officielle" de cet événement tel qu'il cherche à se raconter de la main même de ses promoteurs, le FIBD et son opérateur privé 9eArt+, est pleine d'oublis, de trous, de vides, d'escamotages et d'absences. Et il ne faut guère compter sur les médiateurs et les médias, majoritairement complaisants, amnésiques, approximatifs ou en affaires avec la manifestation - quand ils ne sont pas d'une servilité qui elle aussi interroge - pour poser les questions qui gênent, ou qui fâchent. Pourtant, le fil rouge qui traverse toute l'histoire de l'événement est éminemment politique - au sens le plus large et le plus générique du terme. Car ce qui se noue à Angoulême depuis un demi-siècle, autour d'un thème en apparence dénué d'enjeux d'envergure, c'est une intense, féroce et perpétuelle comédie du pouvoir - toutes les formes de pouvoir. Les personnes intéressées par la bande dessinée, donc par les politiques éditoriales des maisons d'édition, ne peuvent faire l'impasse sur ces cycles de rencontres entre amateurs et professionnels. Pour illustrer les propos de cet ouvrage, les auteurs iront puiser dans la riche iconographie de l'artiste Alain Saint-Ogan (1895-1974). Un homme qui a longtemps symbolisé "le dessin français" et qui ne s'est jamais reconnu comme un auteur de bande dessinée mais bien comme un homme de presse. Il a oeuvré dans la presse pour enfants et pour adultes. Son personnage de manchot, Alfred, l'ami de gamins Zig et Puce, a longtemps personnifié les prix délivrés aux salons de bande dessinée d'Angoulême.

02/2024

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Sciences historiques

Grenadiers à pied de la Garde impériale. Edition français-anglais-allemand

Les couples, dans la bande dessinée. ne sont pas légion. L'un d'eux - Liliane et Fred Funeken - a été le fer de lance d'une bande dessinée, certes d'aventure. mais respectueuse du contexte historique, dans ces années 60/70 qui nous sont si chères. Que ce soit avec les séries "Le Chevalier blanc", "Harald le viking" "Le lieutenant Burton". "Junk Diamond, "Doe Silver". "La croisade des Saint-Preux" par exemple. ou en s'intéressant aux différentes figures et faits authentiques. via les "récits complets" dans le journal "Tintin" et "Les histoires de l'Oncle Paul". Liliane et Fred Funcken ont toujours cherché à divertir le lecteur, mais sur des bases bien précises. L'un et l'autre sont habités par le souci du détail qu'ils portent à son maximum. Et cette exigence porte ses fruits, puisque cette série d'albums est devenue. au fil du temps. un classique de l'uniformologie. Cet exemplaire "Uniformes et armes" témoigne de l'extraordinaire complémentarité qui unit nos deux auteurs. Fred est le dessinateur intuitif qui "croque" les tenues et les armes militaires en les mettant en scène, grâce à des personnages qui vivent et bougent devant le lecteur qui les admire alors, fasciné. Liliane, elle, encre avec précision les dessins de son mari, tout en écrivant des textes qui sont à la fois basés sur une documentation sans faille - glanée lors de nombreux voyages effectués par notre duo dans le Monde -, documentation qu'elle saupoudre d'un zeste bienvenu d'humour, si l'on considère la gravité du sujet abordé. Car ce qui caractérise également ce tandem si particulier, c'est sa capacité ft ne pas se prendre au sérieux. d'où des textes qui respirent eux aussi la vie, tout simplement. même si celle-ci reposa dans cette suite d'albums- sur une activité semble-t-il essentielle à l'Humanité : à savoir la Guerre... Jamais- cependant, les deux auteurs ne font l'apologie de la violence. Bien au contraire. ils évitent tout ce qui pourrait être de mauvais goût, préférant insister sur la beauté des costumes et des armes façonnés : au cours des siècles : ce qui nous permet de nous replonger dans des périodes historiques qui débutent avec l'Antiquité et vont jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Et ce, toujours avec la mémo aisance. Au final, cette série passionnante peut apparaître comme une ode émouvante à la créativité humaine, créativité que ce couple d'auteurs de bande dessinée aura portée au plus haut. Rémy Gallart

07/2019

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Décoration

Histoire de l'écriture typographique. Le XXe siècle Tome 2, de 1950 à 2000

Cette Histoire de l'écriture typographique – Le xxe siècle, tome II : de 1950 à 2000 termine la collection créée par Yves Perrousseaux qui, en six volumes, retrace l'histoire des caractères d'imprimerie, de leur fabrication, de leurs usages et de leur implication dans la culture écrite occidentale. La lettre ne se déclinait guère, jusqu'en 1900, qu'en lettre d'imprimerie ou en lettre manuscrite. Au xxe siècle, ces lettres à lire vont être complétées par celles, mécaniques, du bureau (machines à écrire), et par des lettres à voir, celles, graphiques, utilisées en communication (affiches, magazines, signalétique). Puis, à partir de 1950, plusieurs révolutions technologiques vont bouleverser les typographies de ces trois mondes (livre, bureau, graphique) au point de les faire converger vers ce qui est devenu « la typo­graphie ».En 1950, l'invention de la photocomposition (optique puis informatique) conduit à la disparition du plomb et oblige les grands dessinateurs de caractères à réfléchir sur le concept de fonte. Peu après, le concept de lettre transfert permet à toute une nouvelle génération de typo graphistes de diffuser, plus facilement qu'en plomb, leurs créations. En parallèle, l'informatique naissante s'intéresse à la lettre pour les besoins des scientifiques et de la bureautique et apparaissent ainsi les premiers systèmes de dessin de caractères. En 1975 l'invention de l'imprimante à laser et de ses logiciels de pilotage marque une nouvelle étape. Les choses vont alors très vite avec les formats de fonte, la guerre des polices, Unicode et les standards de caractères, pour arriver à une typographie unique utilisable par les éditeurs, les graphistes, les secrétariats, tant sur papier que sur écran (d'ordinateurs, d'affichage urbain ou des téléphones portables). La création typographique a d'abord été une adaptation de l'existant aux nouvelles technologies. Les fontes d'aujourd'hui proposent des milliers de caractères différents dans des centaines de variantes graphiques. Mais ces nouveautés technologiques, et leur facilité d'emploi, a conduit à une multitude de fontes que l'on commence à peine à pouvoir cataloguer selon des concepts comme la typographie expressive ou le post modernisme. Ce sixième volume de l'Histoire de l'écriture typographique a été rédigé par une dizaine de spécialistes, chacun montrant à sa façon la diversité typographique de ce demi-siècle. Selon la tradition de cette collection, des pauses sont proposées hors chronologie, consacrées ici aux classifications historiques des caractères, à la typographie ludique, à la réinterprétation des caractères classiques et à la préservation du patrimoine typographique.

11/2016

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Histoire internationale

Lady died

Si des fantômes hantent toujours la place de l'Alma, c'est peut-être parce que des secrets enfouis dans la mémoire des vivants peinent encore à trouver le chemin de la lumière. Neuf ans après le très médiatique crash de l'Alma, n'est-il pas temps d'en finir avec l'affrontement stérile : " théorie de l'accident " contre " théorie du complot " ? Et de traiter sérieusement une affaire réduite dès la première heure à la rubrique people et au fait divers ? Si le rôle de l'institution judiciaire est de rétablir l'ordre public, cette mission semble avoir été parfaitement remplie par la France après la mort spectaculaire de la princesse Diana à Paris dans la nuit du 30 au 31 août 1997 : un " banal " accident de la route. Mais la vérité sur cette mort embarrassante demeure fuyante, et les événements qui l'ont précédée, occultés par le glamour, sont restés ignorés du public tenu trop souvent à l'écart des affaires du monde et du monde des affaires. Les sujets de Sa Très Gracieuse Majesté Élisabeth II, toujours perplexes depuis la clôture de l'instruction française, ont obtenu de haute lutte que soit ouverte une enquête criminelle inédite. C'était le 6 janvier 2004, soit six ans et demi après les faits. Devant la complexité tentaculaire du dossier, la police britannique n'a toujours pas rendu ses conclusions. En effet, ni la course-poursuite avec des paparazzi pas plus qu'un excès de vitesse n'ont été retenus. De plus, l'ombre épaisse du doute plane sur les expertises médico-légales. Alors seulement on a commencé à se souvenir que Diana, bête noire de l'establishment anglais, n'était pas seule à avoir trouvé la mort dans cet étrange accident... Outre le décès instantané du chauffeur occasionnel, Henri Paul, la disparition d'Emad Fayed, dit Dodi, le compagnon de la princesse, a endeuillé la famille Fayed. Son père, Mohamed, richissime homme d'affaires égyptien, s'était lui aussi mis à dos une bonne partie de ce que la bonne société londonienne compte de nantis et de businessmen depuis sa réussite spectaculaire et sa mainmise sur les magasins Harrods, fournisseurs de la Couronne. C'est vers les sphères opaques des groupes d'influence du luxe et du pouvoir que s'oriente la présente enquête. Elle propose un éclairage inédit sur la mort de Diana, princesse de Galles, et de Dodi al-Fayed en orientant les recherches vers cet " autre monde " dans lequel évoluaient les amants tragiques.

08/2006

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Comics

L'ère des comics Marvel 1961-1978

C'était l'époque des héros puissants, des monstres incompris et des méchants à la psychologie complexe. Lorsqu'il publie le premier numéro de Fantastic Four, en novembre 1961, le géant de la bande dessinée Marvel inaugure une période de mutation de la culture populaire. Au cours des 20 années suivantes, les illustres Hulk, Spider-Man, Iron Man et X-Men ont bondi, fusé et volé entre ses pages. Il a tiré Captain America des frigos de l'histoire où il était reclus depuis les années 1940 et fait des Avengers la meilleure équipe de super-héros au monde. Daredevil, Dr. Strange et des dizaines d'autres se sont ajoutés à son panthéon, avec leur propre aréopage d'adversaires malveillants. Plus de 50 années plus tard, ces personnages enthousiasmants nés dans les années 1960 et 1970 sont plus populaires que jamais, toujours prêts à se battre, dans les magazines, les magasins de jouets et les films à gros budget du monde entier. Dans L'ère des comics Marvel 1961-1978, le légendaire auteur et éditeur Roy Thomas vous transporte au coeur de cette étape charnière de l'histoire des comics, une ère d'innovation triomphale dans le domaine de la narration et des personnages au cours de laquelle le super-héros s'est réinventé en tant que genre. A travers des centaines d'images et de témoignages de première main, le livre retrace la naissance de héros mythiques par leurs pouvoirs et leurs adversaires, mais ancrés dans un monde similaire à celui que connaissaient les lecteurs, des héros avec leurs problèmes, leurs batailles à mener et leurs défauts, comme n'importe qui, auxquels ils pouvaient s'identifier. On voit aussi comment, dans les années 1970, la machine à idées qu'est Marvel a intégré l'horreur, l'heroic fantasy et les arts martiaux à son écurie de demi-dieux titanesques, avec des personnages emblématiques comme l'Homme-Chose, Conan et Shang-Chi, prouvant ainsi que leur manière de raconter les histoires pouvait se dupliquer avec succès, sans capes ni combinaisons moulantes. On apprend aussi à connaître les extraordinaires architectes de Marvel, dont les noms sont presque aussi connus que les mortels et immortels auxquels ils ont donné la vie : Stan "The Man" Lee, Jack "King" Kirby et Steve Ditko, en compagnie d'autres grands du genre comme John Romita, John Buscema, Marie Severin, Jim Steranko. L'ensemble compose une exploration excitante des coulisses de cette maison mythique, une pièce maîtresse dans la bibliothèque de tout amateur de comics, qui vibre de l'énergie et de la soif d'innovation de cette époque qui vit triompher Marvel et ses héros.

10/2017

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Littérature française

Métamorphose d'un crabe

Christo, jeune surveillant, est nommé pour son premier poste. Il se voit comme un ethnologue embusqué, observant personnels et détenus. Mais se perdant dans son propre labyrinthe, il tente plusieurs chemins, avant que son projet ne prenne une tournure particulière. L'histoire de l'humanité prisonnière de l'autre côté des murs. "Des briscards de la délinquance émane une odeur puissante, dont il faut s'écarter, et dans sa malignité elle fissure les murs de détention. Peu importe la réalité, la vie morne des truands. Plus forte qu'elle, toute une imagerie de manade, un monde massif. Ou bien alors une arène avec des coqs de combat. Des cornes, des serres, du pointu. Le rond est féminin". Autant prévenir, avec Métamorphose d'un crabe pas de vue sur la mer, de bar terrasse et d'ensoleillement record : on y vit gris, ça gagne petit, à la rude, sans trop d'air et avec nul sourire. Ce que nous dévoile, au fil de ce monologue fiévreux, de cette confession rêche, Sylvie Dazy, c'est la prison au quotidien, la vie et rien d'autre d'un fonctionnaire de la pénitentiaire. Les plaisirs et les jours d'un maton lambda, mais qui médite l'écriture d'un "grand livre sur la prison". Notre homme s'appelle Christo, un gars du Nord, nanti d'une absurde licence d'anglais, poussé à l'ombre de la prison de Bapaume et qui, loin du café familial, "lève l'ancre pour une exotique nature" à savoir le monde de la tôle. Car là, sans doute avec son goût de l'écoute et de son oeil d'ethnologue, il pense assouvir son goût d'un ailleurs périlleux, d'une aventure en temps réel : "Du danger parfois, du risque, des armes. De la solidarité entre hommes aussi, et de la joie, les surveillants aimaient rire fort. Le matin serait une aventure". Mais si l'aventure est là, elle prend surtout l'allure d'une ronde sans fin, rythmée par le choc des talons et le cliquetis des clés, le grondement des roulantes et les alertes soudaines : suicide, feu, émeute, une vie de déambulations dans un sempiternel corridor ponctué de remontrances, de promotions et de mutations. Ensuite viennent les hommes, surveillants et surveillés, balances et demi-chefs, faux potes et vrais dingues. "La prison est une drôle d'école, on y travaille autant à la louche qu'au pinceau délicat, c'est ce que personne ne veut comprendre".

08/2016

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BD tout public

Le retour à la terre Tome 1 : La vraie vie. Edition spéciale

Ah, la campagne, les petites fleurs, les bébêtes qui montent qui montent, et tout et tout... Quel citadin n'a rêvé d'aller s'y ressourcer ? Manu Larcenet a chopé le virus l'an dernier. A lui et à Mariette, sa compagne, le gazouillis des oiseaux, le doux bruit des ruisseaux et tout et tout ! Quand, comme Manu, on a passé sa vie en banlieue parisienne, ça change. Toujours timide, Manu était à cent années-lumière d'imaginer que le récit de sa nouvelle vie pouvait intéresser le moindre lecteur. Et puis, il est difficile de s'occuper d'un châtaignier de 45 mètres déposé dans son jardin par des voisins sympas tout en s'observant par la fenêtre ! Heureusement, parmi les amis venus découvrir le nouveau monde de l'auteur des Cosmonautes du Futur, se trouvait Ferri, l'homme qui raconte les folles aventures d'Aimé Lacapelle, le détective paysan qui trace son sillon dans Fluide Glacial. C'est Ferri qui s'est collé au récit des avatars de nos deux citadins depuis leur arrivée aux Ravenelles, 89 habitants (dont une jolie boulangère). Mais tout n'est pas rose quand on se met au vert ! Quel citadin exilé, n'a pas ressenti sur le coup de 18h le manque lancinant du bruit du Périf ? L'eau-de-vie de M. Henri le proprio peut consoler, mais on sent parfois le besoin d'un réconfort moral. Problème, allez dénicher un psy aux Ravenelles (89 hab.) ! Il serait plus facile d'y trouver un ancien maire ruiné par le fisc et installé, à poil et barbu, dans un arbre centenaire. C'est dire ! D'autant que certains effets secondaires sont redoutables. Manu, guitariste et chanteur punk plutôt urbain (avec des accents hardcore assez prononcés), concocte désormais des ritournelles que ne renieraient pas Francis Cabrel. C'est ça aussi, vivre aux Ravenelles (89 h.) ! Tête des Groggies, l'ancien groupe rock du Manu de Juvisy, lorsqu'ils déboulent en visite ! Ca sera l'occasion de découvrir que M. Henri se débrouille comme un chef à l'accordéon. Dès qu'il comprendra qu'il doit jouer en mi majeur et non en sol, ça promet des boeufs campagnards du feu de Dieu ! Pas chiens, Larcenet et Ferri traitent ce retour à la terre par histoires courtes d'une demi-page. 90 (bonnes) idées en 45 planches ! Ca rend généreux la vie au grand air ! Sitôt l'album refermé, on rêve d'une suite. Peut-être Manu nous présentera-t-il alors la boulangère des Ravenelles (89 h.) !

03/2010

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Histoire internationale

L'amiral Horthy. Régent de Hongrie

La vie de l'amiral Horthy (1868-1957) se confond avec l'histoire de la Hongrie durant l'entre-deux-guerres. Comment un homme au parcours banal d'officier de marine de l'empire austro-hongrois a-t-il pu marquer à ce point l'histoire de son pays et celle de l'Europe ? Aide de camp de François-Joseph entre 1909 et 1914, Horthy a ensuite donné l'image d'un homme de l'ancien régime, ce qu'il était incontestablement. Son « règne » a été qualifié de dictature fasciste par l'historiographie communiste après 1945, et il jouit depuis la transition démocratique en Hongrie d'une revalorisation parfois tombée dans l'hagiographie. Le retour de ses cendres en 1993 a été l'occasion d'un réenterrement semi-officiel.   Le régime Horthy entre 1920 et 1944 était certes autoritaire, rétrograde sans doute pour bien des aspects, mais très éloigné des fascismes italien et allemand. Les circonstances qui entraînent la prise de pouvoir en 1919 sont ici remises en perspective en réévaluant notamment le rôle joué par les Alliés. Une partie importante de l'ouvrage est consacrée à ce qui fait la spécificité de ce régime sur le plan politique. Horthy n'était pas un idéologue et encore moins un chef charismatique. Imaginait-il de revenir à la royauté en se faisant couronner ou bien en transmettant le pouvoir à son fils ? Calviniste, Horthy a mis l'accent sur les valeurs chrétiennes traditionnelles et paradoxalement plutôt catholiques. Il n'a pas instauré de culte de la personnalité mais son image était omniprésente. Les années qui mènent à la Seconde Guerre mondiale, dans laquelle la Hongrie ne s'engage qu'en 1941, sont dominées par son hostilité à l'URSS et par la question juive : là encore il faut revenir sur le rôle ambigü joué par Horthy dans ce processus. Il autorise l'adoption d'une législation antijuive mais s'oppose aux déportations qui ne commencent qu'après l'entrée des Allemands dans le pays en mars 1944, et refuse que soient déportés les juifs de Budapest. Ceci – entre autres raisons – le sauve du tribunal de Nuremberg. Dernière question  : comment Horthy opère sa chute au Portugal où il meurt en février 1957 ? Il n'existe à ce jour aucune biographie en français de Miklós Horthy, et les rares ouvrages étrangers sont très médiocres. Le présent ouvrage comble donc un vide historiographique considérable. La figure de Horthy est de surcroît l'objet d'un débat incessant dans son pays d'origine, qui dépasse largement le cadre académique.

09/2014

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Sciences historiques

Les tremblements de terre . Aux XVIIe et XVIIIe siècles La naissance d'un risque

Les tremblements de terre sont les grands absents des manuels scolaires, les oubliés de l'histoire de France. Pourtant, l'exploration des archives et des sources historiques fait apparaître que plus de 750 séismes ont frappé le territoire français aux XVIIe et XVIIIe siècles, dont plus de 250 ont causé des dommages matériels, pour certains considérables. Grégory Quenet révèle ici un pan ignoré de la mémoire longue de la " nation France ", tout en mettant au jour de curieux épisodes : quelques jours après son mariage avec Marie-Thérèse, dans les Pyrénées, le jeune Louis XIV ressent le terrible tremblement de terre du 21 juin 1660 et cette coïncidence suffit pour faire courir des rumeurs d'un mauvais présage. Peu de temps après, paraît un poème qui érige pour la première fois les secousses sismiques en signe politique positif, annonçant la manière dont elles deviennent un attribut d'un souverain tout-puissant, dans la poésie, le théâtre et l'opéra... Les savants ne sont pas en reste : les membres de l'Académie Royale des Sciences de Paris entendent près de deux cents communications sur le sujet en un siècle et demi. Cette histoire tellurique méconnue se déploie sur un théâtre européen : le 1" novembre 1755, Lisbonne est détruite par un séisme exceptionnel, suivi d'un tsunami et d'un incendie non moins monstrueux. Cet événement ébranle l'Europe entière, suscitant des dons multiples et un débat philosophico-théologique de grande ampleur sur l'existence du Mal. L'opinion publique se passionne pour les querelles scientifiques sur la cause des tremblements de terre, qui voient la victoire des théories électriques. Quant au roi de Prusse, Frédéric le Grand, en 1756, il décide de faire interdire l'existence des tremblements de terre dans son royaume, menaçant de jeter en prison quiconque prétendra en avoir ressenti un ! Loin de l'anecdote, tous ces épisodes révèlent la manière dont les tremblements de terre, mal connus et mal définis au début du XVIe siècle, deviennent peu à peu un objet scientifique, juridique, politique et culturel, aux contours de plus en plus précis. Ils cristallisent les interrogations des Lumières sur la nécessité et les moyens de lutter contre les catastrophes et le mal physique. La conviction que les secousses se multiplient après 1750 hante les observateurs et les passions telluriques trouvent leur paroxysme en France. Du fléau de Dieu au risque naturel, ce livre fait pour la première fois des tremblements de terre un objet d'histoire, qui réfracte les peurs individuelles et collectives, réelles et imaginaires, tout en témoignant des débats et des combats qui sont à la source de notre modernité

03/2005

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Littérature française

Ces moments de bonheur, ces midis d'incendie

Plus qu'aucun autre, ce nouveau livre de Jean d'Ormesson embrasse tout son univers romanesque et intellectuel. Mêlant œuvres de fiction, chroniques, dialogues et discours, il traverse tous les domaines de son imaginaire et de sa pensée. Il témoigne aussi de ses passions, admirations et engagements qui ont fait de lui, depuis plus d'un demi-siècle, un écrivain de premier plan, apprécié par d'innombrables lecteurs pour sa virtuosité littéraire et sa liberté d'esprit. Entre romans et confessions, Qu'ai-je donc fait, La Création du monde et Une fête en larmes, tous trois publiés chez Robert Laffont entre 2005 et 2008, gravitent autour des thèmes qui lui sont chers et qu'il n'a cessé d'explorer et d'approfondir. Les charmes et les enivrantes beautés du monde, les fêtes de l'amour et du soleil, entre rires et larmes, entre volupté et mélancolie. Les origines de l'univers, les mystères vertigineux de l'espace et du temps, la fascinante et inépuisable odyssée de la connaissance et du savoir. Dans Odeur du temps et Saveur du temps, parus aux éditions Héloise d'Ormesson en 2007 et 2009, Jean d'Ormesson proclame avec la vivacité, le sens de l'émerveillement et la jubilation qu'on lui connaît, son amour de la littérature, de l'art et de la vie. Il évoque ses voyages, célèbre avec tendresse et ferveur ses auteurs favoris et amis les plus intimes, tout en répliquant avec humour et malice à ses meilleurs « ennemis » tels que Bernard Frank. Il mélange les genres, de la politique à la science et à la philosophie, comme autant de périples enchanteurs qui le conduisent de Plutarque à Soljenitsyne, d'Arsène Lupin à Édith Piaf, de Paul Morand à Jorge Amado, sans jamais l'éloigner de ses rivages de prédilection, ceux de la Méditerranée, de l'Inde ou du Brésil.  Ce volume « Bouquins » rassemble aussi les trois grands discours d'académie prononcés par Jean d'Ormesson en hommage à Marguerite Yourcenar, Michel Mohrt et Simone Veil, textes dans lesquels s'expriment les valeurs qu'il a toujours défendues, les combats qui ont été les siens, comme son art et son goût de l'amitié. On retrouvera ici l'un de ses livres les plus attachants et les moins connus, Tant que vous penserez à moi (Grasset, 1992), issu de ses entretiens avec Emmanuel Berl dont il fut le visiteur et l'interlocuteur assidu. « L´image même de l'intelligence », écrit-il en saluant cet aîné secret et prestigieux, « mélancolique et gai », avec qui il ne manquait pas de similitudes.

08/2016

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Histoire de France

L'émancipation des Noirs dans la Révolution française (1789-1795)

Le 16 Pluviôse an II-4 février 1794 la Convention vote l'émancipation des Noirs dans toutes les colonies françaises, c'est-à-dire leur droit à la liberté et à la citoyenneté. Bien qu'étant la première abolition dans l'histoire du monde, et la seule à s'être avérée inconditionnelle, elle a été presque systématiquement dénigrée. Elle aurait été votée pour des raisons circonstancielles par une minorité de députés, eux-mêmes peu enthousiastes. A partir des nombreux documents produits par l'immense " révolution du papier " née en 1789, journaux, brochures, - mais aussi archives de gouvernement ou de police - cet ouvrage montre que le retard - très relatif en comparaison de celui d'autres abolitions - mis à appliquer des principes proclamés universels (droit des esclaves à la liberté et droit des mulâtres à l'égalité avec les blancs) - s'explique essentiellement par les contradictions qui parsèment la Révolution lesquelles soulignent pendant ces 4 ans et demi le facteur idéologique de défense du droit naturel. Ainsi le décret du 15 mai 1791, dont les historiens ont systématiquement surévalué les limites, constitue à la fois l'aboutissement et le point de départ de mouvements de solidarité avec les Noirs. De 1789 à 1791, les Amis des Noirs, - essentiellement les futurs Girondins -, Brissot, Clavière, Lanthenas, Pétion, Mirabeau, sensibilisent l'opinion avec vigilance et arguments très appuyés, mais qui souffriront des apostasies ou abandons successifs de figures prestigieuses telles que les Lameth, Lafayette, Sieyes, Duport. Au contraire d'une idée reçue des pamphlets antiesclavagistes thermidoriens, le mouvement comprend aussi à partir de 1791 nombre de futurs montagnards. Ainsi à l'annonce de l'insurrection de Saint-Domingue, des patriotes clament la convergence des deux révolutions, métropolitaine et coloniale. Ils ont pour nom Chaumette, Marat, Dubois-Crancé, Merlin de Thionville, Brival, Lequinio. L'abbé Grégoire et le journaliste Milscent sont aussi de grandes figures de cette abolition ; après avoir été proches en 1791 des Girondins ils se rapprochent en 1793 des Montagnards dans cette radicalisation. De son côté, de mai 1791 à juillet 1794 Robespierre a gardé une cohérence anti-colon comme le montre son avant-dernier rapport inédit. Tous, Girondins, Montagnards et Thermidoriens revendiquèrent un certain anticolonialisme qui, tout en récusant la plupart du temps l'indépendance des colonies, défendait le droit du premier occupant, le mulâtre dans les îles, le Noir en Afrique. Ce continent, il était hors de question pour ces abolitionnistes d'aller le conquérir comme le souhaitaient les colons blancs, comme substitut à l'émancipation.

01/2002

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Guides de France

Calanques. 21 belles balades

Une sélection des 21 plus beaux sentiers dans les Calanques. Entre Marseille et Cassis le Parc national des Calanques offre une expérience unique de balades pour observer une nature sauvage et préservée tout le long du littoral. L'application mobile vous suit sur le chemin. SURVOLEZ les balades en 3D ECOUTEZ les conseils d'experts IDENTIFIEZ 150 chants d'oiseaux Au coeur du Parc national des calanques, c'est un festival de sensations : parfums, ardeurs du soleil, rudesse de la pierre, couleur des eaux, variété des paysages. 21 itinéraires à la journée ou à la demi journée permettent des parcours accessibles à tous les amoureux de la nature. Quel que soit le chemin choisi, le balisage de la Fédération Française de Randonnée accompagne le randonneur. 140 espèces terrestres animales et végétales protégées partagent leur domaine avec le marcheur. Marchez et observez. L'application mobile vous suit sur le chemin. DECOUVREZ LES PLUS BELLES BALADES avec les pages panoramiques du guide ou trouvez la plus proche de chez vous grâce à l'appli mobile. Le livre, très illustré, permet de plonger en plein coeur des secrets naturels de la région avec près de 150 illustrations, des photos en double page et des planches animaux détaillées. Familiarisez-vous avec les circuits proposés en lisant les infos pratiques (niveau de difficulté, accès, durée...) SUR PLACE, CHOISISSEZ d'être guidé par le livre ou par l'appli mobile. Les deux sont autonomes ! SURVOLEZ les itinéraires en ANIMATION 3D grâce à l'appli mobile pour vous faire une idée du relief, de la végétation, de la longueur du parcours... Comme si vous y étiez ! IDENTIFIEZ plus de 150 CHANTS D'OISEAUX en pointant simplement votre téléphone sur le dessin dans le livre, ou en recherchant une espèce dans la rubrique Faune et flore de l'appli mobile. ECOUTEZ LES CONSEILS D'EXPERTS avec le Mot du Naturaliste : des passionnés vous racontent leurs anecdotes sur la balade ou sur la faune et la flore à observer sur le site. RESTEZ TOUJOURS SUR LE BON CHEMIN grâce à la géolocalisation complète du parcours. En cas de doute, activez votre GPS et sachez instantanément où vous êtes par rapport au tracé de la balade. L'appli mobile est entièrement incluse dans votre achat. Il vous suffit ensuite de la télécharger. Pour la première fois, un guide exploite la qualité visuelle et tactile du livre (superbes photos grand format, plaisir de feuilleter) et toutes les possibilités pratiques du Numérique (géolocalisation, son et vidéo, interactivité...).

06/2020

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Poésie

Itinéraire

Cet essai constitué de 7 textes rassemblés par Thomas Kling en 1997 est à la fois un itinéraire du poème à travers les âges et un itinéraire personnel à travers la propre poétique de Kling. Héritier de l'avant-garde poétique du groupe de Vienne et des performances de Konrad Bayer ou Oswald Wiener, des expérimentations de Reinhard Priessnitz dans les années 70 ou des mouvements punks de Düsseldorf, dans les années 80, Kling remonte dans cet "Itinéraire" un chemin poétique qui serpente entre l'ethnologie, l'étymologie et l'histoire, allant de Hermès Trismégiste au slam contemporain. Kling thématise le lien entre ces mouvements d'avant-gardes et un retour aux traditions orales qui précèdent l'écriture. Il n'est pas qu'un enfant des écoles expérimentales, et rejette d'ailleurs le terme de "poésie expérimentale" : il est l'historien du poème, de Horace à Goethe, de Rabelais à Mallarmé, de la langue aléatoire de Khlebnikov à Fluxus en passant par le dadaïsme. Kling puise aux sources de l'oralité poétique, de l'argot, des dialectes, de l'intégration de matériaux non-littéraires et met au jour une conception cosmopolite du langage. Le poème pour Kling est polyglotte, ouvert à l'altération, la déformation, la saturation, le collage. Le slang, le rotwelsch, les langues populaires sont pour lui des réservoirs, des "matières linguistiques fécondes" , des moyens de transgression, à l'inverse d'une langue qui serait close et isolée. Remonter les sources, "prolonger les lignes de tradition poétique" , établir une archéologie du langage, telle est la matrice klingienne. Ouvrir le corps de la langue, la soumettre à l'étude, la décomposer pour la reconstruire : la poésie de Kling est un monstre de Frankenstein, une chose hybride et bouleversante qui questionne les origines pour révéler les composantes chimiques du temps présent. En opposition à la "poésie quotidienne sinistre et pensive" et au "revival beatnik" , il revendique une posture histrionique héritée de la tradition des comédiens pantomimes de l'antiquité, que l'on retrouve aussi dans le théâtre chinois ou les lectures masquées du poète Hugo Ball dans les années 1920. La poésie ne doit pas pour autant devenir une industrie du divertissement, ni tomber dans l'hermétisme, elle est au contraire "un acte mémoriel" qui traverse l'histoire, et dont Kling nous lance la grenade dégoupillée au visage. Itinéraire est un livre éclairant sur les questions sans cesse renouvelées du fond et de la forme, de l'intégrité du texte, des tensions entre oralité et écriture, et une porte d'entrée remarquable dans l'oeuvre d'une des plus importantes figures de la poésie allemande du dernier demi-siècle.

02/2023

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XVIIe siècle

Je n'appellerai pas à l'aide Tome 1

Irlande, 1685-1729. Dès le début du livre, nous sommes transportés dans l'ancien ordre gaélique : école de poésie, festins des chefs de clan, course de chevaux et Cour de Bardes. Mais la Guerre des Deux Rois mène à la trahison de Limerick, et nous accompagnons le héros, Egan O'Rathaille, sous l'oppression, puis dans la résistance, et lors d'une très éclairante tour des Grandes Maisons du Munster. Il brave les épreuves les plus cruelles sans renoncer, jusqu'au délirant voyage dans les sept vallées de son esprit. Après nous avoir promenés des allées vertes du Kerry au couloirs du pouvoir de Dublin, l'auteur nous entraîne sur la frégate d'un corsaire en guerre, puis sur l'île de Monstserrat aux Antilles ; il nous présente des dizaines de personnages qui viennent de chaque couche de la population. Leurs amours sont tragiques, fortes ou frivoles, et leurs destins sont clivés comme celui de leur pays. L'écriture évolue de scène en scène : poétique, liée ou coupée selon l'ambiance, comme ces mélodies tour à tour sombres et entraînantes qui animent encore les soirées irlandaises. Cette immense fresque illumine le demi-siècle le plus noir de l'histoire de l'Irlande, et met en honneur la poésie gaélique classique, mais c'est surtout un monument au courage d'un homme qui - dit tout simplement - avance malgré tout. Tome 1. Irlande 1688 : le régime triomphant de Guilllaume d'Orange entreprend d'éradiquer la culture gaélique. Egan O'Rathaille, qui deviendra le plus grand poète de sa génération, brave toutes les interdictions et sa tête est mise à prix. Le durcissement des lois punitives lui fait comprendre que l'enjeu n'est pas seulement sa propre survie, mais celle de toute une littérature millénaire. Egan s'engage aux côtés des derniers chefs rebelles : O'Mahony attend l'aide française et espagnole, Fitzmaurice prône l'insurrection, MacCarthy veut combattre la loi par la loi. Tous veulent remettre Jacques II sur le trône, mais seront ballottées par les guerres qui éclatent en Europe et jusqu'aux Antilles. Surgit alors un drame cruel qui brise la famille d'Egan et le pousse au seuil de la déraison. Il est confronté à un dilemme tragique : doit-il renoncer à écrire, ou poursuivre même si la langue est sur le point de disparaître ? Sauf exception, seules quelques strophes des poèmes apparaissent dans le récit. Ils sont disponibles en entier sur le site www. alphonsusstewart. org

01/2023

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XVIIe siècle

Je n'appellerai pas à l'aide Tome 2

Irlande, 1685-1729. Dès le début du livre, nous sommes transportés dans l'ancien ordre gaélique : école de poésie, festins de chefs de clan, course de chevaux et Cour de Bardes. Mais la Guerre des Deux Rois mène à la trahison de LImerick, et nous accompagnons le héros, Egan O'Rathaille, sous l'oppression puis dans la résistance, et lors d'une très éclairante tour des Grandes Maisons du Munster. Il brave les épreuves les plus cruelles sans renoncer, jusqu'au délirant voyage dans les sept vallées de son esprit. Après nous avoir promenés des allées vertes du Kerry aux couloirs du pouvoir de Dublin, l'auteur nous entraîne sur la frégate d'un corsaire en guerre, puis sur l'île de Montserrat aux Antilles ; il nous présente des dizaines de personnages qui viennent de chaque couche de la population. Leurs amours sont tragiques, fortes ou frivoles, et leurs destins sont clivés comme celui de leur pays. L'écriture évolue de scène en scène : poétique, liée ou coupée selon l'ambiance, comme ces mélodies tour à tour sombres et entraînantes qui animent encore les soirées irlandaises. Cette immense fresque illumine le demi-siècle le plus noir de l'histoire de l'Irlande, et met en honneur la poésie gaélique, mais c'est surtout un monument au courage d'un homme qui - dit tout simplement - avance malgré tout. Tome 2 : L'oppression anglaise a brisé la famille d'Egan, mais aussi son propre entêtement dans la poursuite de son idéal. Poursuivi par des chasseurs de prime, il se réfugie chez les hommes forts du Munster qui résistent encore à l'envahisseur anglais. Ils soutiennent les guerres, en Europe et sur l'Atlantique, qui procurent espoirs et déceptions renouvelés. Hélas, le pire est encore devant Egan, mais il restera fidèle à lui-même jusqu'au bout. L'ancien ordre gaélique est inexorablement écrasé, mais au fond des vallées isolées, Egan trouve de l'amitié et du secours. Puis la menace jacobite s'éteint, le gouvernement guillaumite desserre son étau et la chasse aux poètes est oubliée. La famille Browne rentre dans ses terres et apporte un espoir de reconstruction : ce sera la dernière chance d'Egan. Cependant, ayant intériorisée la ruine de son pays, il lutte contre la folie. Amitié et résilience le porteront, d'indigence en dénuement, jusqu'à la famine de 1729. Son fils Cormac rentrera-t-il à temps ? Sauf exception, seules quelques strophes des poèmes apparaissent dans le récit. Ils sont disponibles en entier sur www. alphonsusstewart. org

01/2023

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Russie

Alexandra Kollontaï. La Walkyrie de la Révolution

Alexandra Kollontaï, quelle femme ! Et quel destin ! Aristocrate russe, elle rejette très tôt son milieu, son pays et choisit la révolution et le monde. Révolution de 1905, exil, prison, agitation clandestine, et, en 1917, elle est avec Lénine dans la révolution. Elle fait partie de son premier gouvernement, ministre - commissaire du peuple - alors qu'en Europe les femmes n'accéderont, et rarement, à la fonction de ministre qu'après la Seconde Guerre mondiale. Puis, cinq ans plus tard, première femme ambassadeur que l'histoire ait connue. Mais Alexandra Kollontaï, qui parle plusieurs langues, remarquable oratrice, sera aussi un tribun célèbre, s'adressant avec facilité aux ouvriers américains, aux socialistes allemands, aux marins révoltés de Kronstadt ou aux femmes musulmanes de l'Asie centrale, partout électrisant les auditoires fascinés. Kollontaï est aussi une féministe passionnée, théoricienne de l'amour libre, combattant pour l'émancipation et les droits des femmes. Et encore une amoureuse dont les amours tumultueuses choquent Lénine, ce qui ne l'empêche pas d'être une mère attentive à son fils. Autre Kollontaï, l'écrivain dont les écrits politiques, les romans, le journal tenu tout au long d'une vie constituent une oeuvre remarquable dont la qualité littéraire est unanimement reconnue. Cette existence multiforme, si dense n'a pas empêché Alexandra Kollontaï de s'imposer à l'attention de ses contemporains par sa beauté inaltérable et une élégance constante, saluée toujours par la presse qui la présenta comme un modèle, préfigurant ainsi les " icones " médiatiques du XXe siècle. Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses exploits, Alexandra Kollontaï sortit victorieuse de la folie destructrice de Staline. Alors que Staline déshonora et extermina toute la vieille garde bolchevique, Kollontaï échappa au sort tragique de tous ses camarades de combat et vécut, indemne et active, à quelques mois près, aussi longtemps que Staline. Pour retracer ce destin incroyable et comprendre cette personnalité hors du commun et le demi-siècle qu'elle aura marqué, l'auteur a rassemblé une documentation considérable - archives, écrits de Kollontaï, mémoires de bolcheviks présents à l'époque - et des études historiques qui y sont consacrées. Historienne de la Russie, auteur de L'Empire éclaté, Hélène Carrère d'Encausse, membre depuis 1991 de l'Académie française dont elle est Secrétaire perpétuel depuis 1999, a notamment publié aux Editions Fayard Le Malheur russe, Nicolas II, Lénine, Les Romanov, Six années qui ont changé le monde, 1985-1991, Le Général de Gaulle et la Russie, La Russie et la France.

11/2021

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Football

180'Chrono . France Allemagne 1982

Romans, pièces de théâtre, films, chansons, livres, BD, séries télé... Jamais un match n'a laissé une telle empreinte dans l'imaginaire collectif, dans la culture, dans la mémoire des Franc?ais. Jamais, non plus, un match n'a suscité une telle émotion, une telle détresse parfois, chez ceux qui l'ont vécu, marquant durablement toute une génération de supporters. Il faut dire que tout, dans la dramaturgie de cette demi-finale du Mondial 1982, fut exceptionnel. Il y a le contexte, bien su?r : l'équipe de France n'avait jamais atteint un tel niveau depuis 1958, son " carré magique " et son animation offensive suscitaient l'admiration du monde entier. Il y a l'adversaire, évidemment : l'Allemagne, l'ennemi héréditaire... Mais au-delà, le match lui-même fut un époustouflant enchaînement de moments d'anthologie, balayant toute la gamme des sentiments : l'injustice avec l'agression de Schumacher sur Battiston à la 56e minute, la frayeur quand celui-ci sort sur une civière, secoué de spasmes, l'émotion lorsque Michel Platini lui prend la main ; la révolte, menée sabre au clair par des Bleus ultra-dominateurs ; le choc lorsque la frappe d'Amoros s'écrase sur la barre à la toute dernière minute ; la joie après le but de Trésor en prolongations, l'euphorie après celui de Giresse : la France mène alors 3-1, la porte de la finale semble grande ouverte ; et puis l'inquiétude au moment où Rummenigge, blessé, fait son entrée, le tourment après que ce même Rummenigge eut réduit le score, l'accablement après l'égalisation de Hrubesch ; enfin, le cauchemar après la séance de tirs au but (une première dans l'histoire de la Coupe du monde) et les échecs de Didier Six et Maxime Bossis... Et la nuit qui tombe sur Séville et sur tous les supporters franc?ais. Alors oui, ce match fait partie de la légende du football, et chacun croit en connaître le déroulement par coeur. Mais il n'a encore jamais été raconté de cette fac?on, à la première personne, par les acteurs eux-mêmes : Karl Olive donne la parole aux joueurs (Platini, Giresse, Battiston, Soler, Trésor, Rocheteau...) et à tous ceux qui, journalistes ou staff, ont vécu en première ligne le "match du siècle" et le décrivent de l'intérieur, tel qu'ils l'ont vécu sur la pelouse, sur le banc, en tribune ou dans le vestiaire, minute par minute, à la manière d'un épisode de 24 heures chrono... Un document exceptionnel, un regard inédit sur un match qui fait l'objet d'un véritable culte.

06/2022

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Impressionnisme

Les nuits étoilées de Van Gogh

" Encore une fois, je me laisse aller à faire des étoiles trop grandes " V. Van Gogh Le 20 février 1888, âgé de 35 ans, Vincent Van Gogh, l'homme du nord, s'installe à Arles. C'est l'hiver, mais il découvre la lumière provençale, éclatante de jour comme de nuit. Stupéfait par la limpidité du firmament, ce passionné d'astronomie se laisse gagner par un projet nouveau : peindre le ciel. Et Même s'il est intimidé par le sujet, il veut surtout peindre un ciel étoilé. Parce que " La nuit est encore plus richement colorée que le jour ", écrit-il. Certains de ses plus grands chefs-d'oeuvre naîtront de ce projet : Terrasse de café le soir à Arles, La nuit étoilée sur le Rhône, La nuit étoilée de Saint Rémy de Provence... Les étoiles sont-elles, dans ces toiles, disposées au hasard ou bien correspondent elles à une configuration réelle du ciel nocturne ? Cette question qui anime l'écrivain et astrophysicien passionné des arts qu'est Jean-Pierre Luminet n'est pas seulement une affaire de curiosité biographique, cela touche aussi à la vision fondamentale du peintre. Van Gogh a toujours mis en avant son désir de faire preuve d'un certain réalisme dans la transposition picturale " Cela m'amuse énormément de peindre la nuit sur place... de peindre la chose immédiatement ", écrit-il dans une autre lettre. Ce débat (faut-il peindre d'après nature ou imagination) est si sérieux qu'il a provoqué la brouille entre Gauguin et Van Gogh (et la mutilation de l'oreille et crise de folie qui ont suivi chez ce dernier). Entre biographie, histoire de l'art, science et poésie, se déplaçant sur les lieux précis où Van Gogh a peint, consultant les travaux de certains prédécesseurs (le plus souvent pour les contredire), et recourant à des logiciels de reconstitution astronomique, Jean-Pierre Luminet a mené l'enquête. A force de recoupements, il a pu établir que les portions de ciel représentées dans les tableaux correspondent toujours à une réalité. Mais il lui arrive aussi de rendre les choses plus complexes... pour des raisons purement artistiques. Ainsi Van Gogh, comme l'établit avec une fascinante sagacité Jean-Pierre Luminet, opère parfois des montages, ou mêle observation précise, imagination, mémoire... En cela aussi, il a bouleversé les canons et annoncé les évolutions futures de son art (vers le cubisme, le surréalisme, l'abstraction). Ce n'est pas le moindre mérite de ce passionnant petit livre que de démontrer cela.

02/2023

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Littérature française

14 - 2 juillet 2019. Une certaine hypocrisie française

"La France officielle et des réseaux serait bien inspirée de comprendre qu'elle a dorénavant un nouvel interlocuteur générationnel avec lequel elle gagnerait à reconcevoir de nouveaux rapports plus satisfaisants pour les deux parties. C'est une exigence cruciale, nous semble-t-il, de ce millénaire commençant". Extrait du discours de l'Opération Lumumba, le 12 juillet 2019. Voici un livre coup de poing qui dérange grandement, parce qu'il bouscule tous les codes du politiquement correct ! Il était temps qu'après les barbouzes et les journalistes d'investigation occidentaux, un Africain, politiquement engagé, écrive un livre disséquant toute l'hypocrisie de la posture française en Afrique. Au fil des pages, on découvre avec une indignation grandissante la duplicité d'un pays qui plastronne volontiers à la tribune de l'ONU en tant qu'Etat démocratique respectueux des droits humains et des peuples, donnant à l'occasion des leçons aux autres, mais qui, dans l'ombre, piétine allègrement la souveraineté des pays africains de son pré-carré, y foulant aux pieds l'éthique et les lois internationales qui régissent les rapports entre Etats membres de l'ONU. Dans une posture visionnaire, néopanafricaniste et anti impérialiste, M. Privat Ngomo s'affranchit de toute langue de bois pour disséquer, à travers l'histoire de son pays et son parcours personnel, un système impitoyable de contrôle des Etats d'Afrique noire francophone qui interpelle la conscience de la communauté internationale et rend la France parjure lorsqu'elle bafoue, à travers les actions définitivement répréhensibles d'un tel système, l'esprit même de sa devise et les fondements de la République française censée se poser en modèle universel de la pensée humaniste. Dans un contexte historique où la France est de plus en plus critiquée pour ses agissements antidémocratiques, néocolonialistes et criminels dans les pays africains de son pré-carré, par le biais du système de la Françafrique, l'oeuvre de Privat Ngomo est une preuve supplémentaire de la montée en puissance d'une jeunesse africaine décomplexée, compétente, consciente, agissante et souverainiste. Avec le franco-béninois Kemi Seba, la malienne Amina Fofana, le sénégalais Ousmane Sonko et la camerouno-suissesse Nathalie Yamb, le gabonais Privat Ngomo est un échantillon de ce nouvel interlocuteur générationnel avec lequel la France gagnerait à engager un dialogue constructeur, franc et novateur, loin des postures paternalistes, condescendantes ou méprisantes qui caractérisent jusqu'à présent les rapports de l'élite dirigeante de l'Hexagone avec les Africains de l'espace francophone.

05/2023

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La vie quotidienne

Lila au pays des émotions

KAMISHIBAI (le butai n'est pas vendu avec). Il s'agit de 10 feuillets recto verso pour animer des lectures sur un théâtre japonais Le tome 5 de la collection Lila signe avec bébé associe une histoire, une comptine et du bébé signe. Lila au pays des émotions, tome 5, aborde le thème des émotions ! A bord du train des émotions, Lila et ses compagnons vont explorer les sensations de leurs corps quand ils vivent une émotion. Ce voyage nous éclaire, petits et grands, sur la chance que nous avons de vivre toutes les émotions ! Un petit pas vers ses émotions d'enfant est un pas de géant vers ses émotions dans sa vie de grand. Une histoire et une comptine à signer pour discuter des émotions et les accueillir avec tendresse ! Vicky Brougiannaki, coach parentale et spécialiste de l'approche empathique de l'enfant d'Isabelle FILLIOZAT, nous a fait l'honneur d'écrire la préface de Lila au pays des émotions. Vicky nous offre une vision éclairée des émotions. Elle nous invite à l'accueil de toutes les émotions de façon douce et déculpabilisante ! www. coach-parentale. com Lila est une petite fille espiègle, drôle et aventurière qui vit de beaux moments, entourée de son petit monde. L'univers de Lila est doux, coloré, bienveillant et poétique. L'illustration colorée et gaie, contribue également à l'attachement de bébé au personnage de Lila, une petite fille attachante et expressive qui, elle aussi, est à croquer ! Le bébé signe : Le lecteur est accompagné dans l'apprentissage des signes du livre, de façon ludique. Un outil pédagogique est intégré avec une vidéo insérée dans le livre via un QR code et des pictogrammes. Les signes choisis dans le livre sont utiles et utilisés dans le quotidien du bébé. La comptine facilite la mémorisation du texte tout en signant et en s'amusant. La communication gestuelle associée à la parole est aussi appelé bébé signe. Elle facilite l'expression des premiers besoins et des premières émotions de bébé, participe à son éveil, réduit ses frustrations et développe sa confiance en lui. Les signes accompagnent bébé dans la vie quotidienne (repas, dodo, jeux), mais aussi dans le décryptage de ses émotions. Les signes animent les lectures et les chansons, et ils partagent nos rires et notre complicité. Caractéristiques techniques : Livre relié avec une belle couverture cartonnée façon BD, finition pelliculage brillant Pages intérieures demi-mat 150g Le format : 20X18cm 100% Made in France !

11/2022

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Littérature française

Rivarol, Chamfort, Vauvenargues. L'art de l'insolence

Ce volume publie pour la première fois les Oeuvres complètes d'Antoine de Rivarol (1753-1801) dont Voltaire disait : " C'est le Français par excellence. " Auteur d'une oeuvre singulière entre toutes, penseur et prosateur de génie, Rivarol fut le témoin de la fin d'un monde, le prophète d'un nouveau, et aussi un exceptionnel peintre de la Révolution française, ce qui lui valut en Angleterre le surnom de " Tacite français ". Ses écrits et son personnage eurent une considérable influence : de son vivant les salons se le disputèrent, puis le rayonnement de son brio et de sa pensée fut constant sur la postérité, de Balzac à Remy de Gourmont, de Sainte-Beuve à Barbey d'Aurevilly, d'Edmund Burke à Ernst Jünger. En publiant ses oeuvres complètes devenues introuvables, " Bouquins " rend justice au génie d'un esprit libre ennemi des préjugés. Du Discours sur l'universalité de la langue française au très ironique Almanach de nos grands hommes, de son Traité de la connaissance à son Dictionnaire des grands hommes de la Révolution, de son Journal politique national, où Rivarol écrivit en temps réel les remarquables Tableaux de la Révolution, aux retentissantes Pensées, présentes ici avec de nombreux inédits, on trouvera dans ce volume ses pages les plus provocatrices comme ses ouvrages les plus construits, ses canulars et ses pamphlets, ses traités philosophiques et ses recueils d'aphorismes, les fameuses Rivaroliana. L'insolence est étymologiquement ce qui est inhabituel, ce qui rompt l'habitude. L'art de l'insolence s'exprime au siècle des Lumières tout particulièrement chez deux jeunes génies morts précocement. Inhabituels et irrévérencieux, Chamfort et avant lui Vauvenargues portèrent l'art de la marginalité à son paroxysme et celui de l'insolence à de hauts et divers degrés de scintillement. L'influence de ces deux auteurs fut d'une importance capitale sur toute la littérature qui suivit. Mais il était aujourd'hui devenu difficile de se procurer leurs oeuvres. Ce volume contient donc les principales Pensées et Maximes, les Caractères et Anecdotes. Il comprend aussi des inédits, de nombreuses pages introuvables, des discours, poèmes, lettres, dialogues philosophiques, qui ont été organisées afin de montrer l'évolution de Chamfort et sa progressive " conversion " à la forme fragmentaire, à ces aphorismes qu'il écrivait dans le secret. Mais cet ouvrage serait incomplet s'il ne s'ouvrait sur les Réflexions et Maximes de Vauvenargues, éditées ici dans leur intégralité et avec leurs variantes. Le très riche contenu offert par ce volume " Bouquins " constitue ainsi un ensemble inédit et sans équivalent.

03/2016

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Monographies

Van Gogh. L'art plus grand

Aujourd'hui mondialement connu, Vincent Van Gogh reste dans l'histoire de l'art l'exemple même du peintre maudit. Mais s'il n'était pas celui que l'on croit ? Car derrière la légende de l'artiste incompris et tourmenté se tient un peintre formé auprès de maîtres hollandais, influencé par François Millet et Edouard Manet, qui séjourne à Anvers, débarque à Paris rejoindre son frère Theo, part à Arles chercher l'éblouissement de la couleur, passe par Saint-Rémy-de Provence, pour enfin vivre une dernière période à Auvers-sur-Oise. Et c'est à travers ces différentes villes emblématiques de sa vie et de son évolution artistique que cet ouvrage choisit d'analyser la frénésie créatrice d'un peintre, dont la légende, toujours vivace et trompeuse, empêche aujourd'hui encore de bien connaître. Un peintre qui témoigne d'une culture littéraire et artistique immense, travaille sans relâche, s'attaquant à tous les sujets, de la nature morte à l'autoportrait jusqu'aux paysages incandescents de la Provence, parsemés de tournesols lumineux, d'amandiers en fleur et d'oliviers argentés. Sans oublier ses derniers mois à Auvers-sur-Oise, une période marquée par un véritable renouveau artistique et la production de quelques-uns de ses plus grands chefs-d'oeuvre. En un peu moins de dix ans d'une activité intense et déterminée, Van Gogh, que rien pourtant ne prédestinait à devenir peintre - lui qui voulait, comme son père, devenir pasteur -, laisse près de neuf cents tableaux et une correspondance d'une richesse inouïe, et s'impose comme l'une des figures majeures du postimpressionnisme, l'un des précurseurs de l'art moderne. La collection L'Art plus grand Cette collection propose une découverte des plus grands artistes de l'histoire de l'art, présentée dans une reliure luxueuse et inédite : composée d'une couverture en vraie toile imprimée dont le motif se prolonge en un jaspage harmonieux, elle crée ainsi une illusion visuelle enveloppante qui donne au livre son caractère précieux et unique. En plus d'une soixantaine d'oeuvres majeures d'un peintre, l'ouvrage reproduit six de ses chefs-d'oeuvre incontournables sous forme de dépliants, qui se déploient en largeur ou en hauteur. Accompagnés d'une notice détaillée, ils permettent de voir l'oeuvre en grand, d'en observer les moindres détails, de s'immerger dans la texture de la matière et dans la touche picturale. Cet ouvrage consacré à Van Gogh propose les six dépliants suivants : Le Semeur, juin 1888 Les Tournesols, été 1888 Les Iris, 1889 La Nuit étoilée, juin 1889 Autoportrait, été 1889 Amandier en fleur, février 1890

10/2023