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Estelle Rattier, Thomas Brosset

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Actualité et médias

Le mythomane. La face cachée d'Alain Soral

Voici enfin le livre choc tant attendu, qui se donne pour objectif de présenter Alain Soral dans toute sa nudité, non pas la nudité vulgaire d'un selfie comme il les affectionne tant, n'étant guère gêné à les publier, trahissant en quelque sorte un culte païen voué à la plastique d'un corps vieillissant, mais à travers la description méthodique de ses traits de caractère, de sa personnalité profonde, de son enfance brisée, son passé tumultueux, ses frasques de jeunesse, ses errances idéologiques et politiques, ses retournements imprévisibles ; bref, un portrait brossé avec une fidélité déconcertante mais sans concession d'aucune sorte. Beaucoup ont attendu ce livre qui donne un éclairage inédit, venant de l'intérieur de la matrice même, avec en perspective tous les plans, qu'ils s'agisse de ceux inondés de lumière ou des ombres qui accentuent le rendu de l'image. Ce portrait est d'autant plus saisissant et intéressant que son auteur n'est pas un inconnu ou un intrus ; il est au contraire connu pour avoir appartenu à cette dissidence. Depuis près d'une dizaine d'années, il a officié comme lanceur d'alertes avec une efficacité et une pédagogie qui ont permis d'ouvrir les yeux à des milliers d'internautes à travers ses centaines de vidéos dont les thèmes vont des abus de Big Pharma, à la vaccination, la pédocriminalité, les additifs alimentaires, la politique, la franc-maçonnerie, les sociétés secrètes, en passant par la délinquance politique à col blanc, financière et fiscale, bref autant de sujets d'actualité brûlants et passionnants, largement exposés dans son fameux ouvrage La Faillite du monde moderne, un succès de librairie (bientôt une 5e édition). Après la fameuse websérie en 5 parties, intitulée Soraloscopie, et un hors série destructeur, l'actualité a connu une succession de nouveaux scandales et de révélations qui témoignent de la dangerosité et de la nocivité du gourou sénile dans la lutte contre le système de domination. Pourquoi dangereux ? Tout simplement en raison d'une tromperie sur la marchandise, car il est bien question, hélas, de marchandise et de bizness. En effet, si le système est totalement décrédibilisé par les faits depuis un grand nombre d'années, il en est autant du modèle d'opposition et de dissidence, tel que représenté par Alain Soral, si bien que les lecteurs et auditeurs non initiés peuvent être abusés et trompés. Car, en effet, plus personne ne croit au système UMPS, et malheureusement, ils peuvent facilement tomber – s'agissant surtout des nouveaux venus – dans le piège crapuleux tendu par la pseudo dissidence bizness d'Alain Soral. Une remarque de taille reste à faire. Aucune censure sérieuse ne s'est abattue sur cette entreprise pseudo politique et tout à fait inoffensive. Rien n'est absolument entrepris concrètement dans ce sens ; bien au contraire, le système continue à diaboliser le gourou pour faire monter une cote fluctuante et le créditer d'un soutien populaire. En somme, le pouvoir a décidé d'en faire un vulgaire épouvantail, beaucoup plus aisé à atteindre et abattre que d'autres, quand le moment opportun sera venu, connaissant son extrême fragilité. C'est pourquoi, il est essentiel de dénoncer cette mascarade, cette impasse qui ne mène nulle part si ce n'est à d'autres scandales à venir. Chose promise, chose due ; les révélations sont nombreuses et explosives ; ainsi, nul ne pourra dire à l'avenir, qu'il ne savait pas. Ce livre dissèque avec méthode et précision toutes les facettes du cirque soraëlien : psychiatrique, économique, politique, idéologique, stratégique... Une oeuvre de salubrité publique.

09/2015

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Aide humanitaire

Gouverner les exilés aux frontières. Pouvoir discrétionnaire et résistances

Coordinatrice de l'ouvrage : Annalisa Lendaro, sociologue, chargée de recherches au CNRS (Certop) ; E-mail : annalisa.lendaro@univ-tlse2.fr Titre de l'ouvrage : Gouverner les exilé.e.s aux frontières. Pouvoir discrétionnaire, résistances, controverses Calais, frontière franco-britannique, octobre 2016 ©. Présentation et argumentaire La frontière contemporaine tue, blesse, enferme, et éloigne une partie des candidat.e.s à la migration. Qu'elle soit maritime, terrestre, ou alpine, elle est un outil déstiné à trier les personnes migrantes selon leur (in)désirabilité. La condition d'indérisable, en dépit de critères juridiques inscrits dans le droit national et international, est le produit de pratiques discrétionnaires d'agents de police, de fonctionnaires préfectoraux, et autres " faiseurs de frontières ". De ce fait, la frontière contemporaine est à la fois un territoire, et un dispositif de gouvernement des populations, où l'effectivité des droits fondamentaux (à une vie digne, à l'éducation, à la justice, à la santé, etc.) est quotidiennement mise à mal. Sur la base d'enquêtes qualitatives menées à trois frontières françaises (la frontière franco- britannique, la frontière franco-italienne, et la frontière basque) dans le cadre d'un projet financé par l'ANR (DisPow 2019-2022), cet ouvrage collectif se propose d'apporter un éclairage résolument pluridisciplinaire (sociologie, géographie, philosophie, droit, science politique) sur les différentes facettes du gouvernement des exilé.e.s en France et sur ses effets socio-politiques. Pour cela, il s'intéressera tout d'abord à la densité des normes et consignes, parfois contradictoires, qui régissent les territoires frontaliers (partie I), puis aux marges de manoeuvre, dilemmes moraux, et contraintes organisationnelles de groupes d'acteurs qui disposent d'un pouvoir décisionnaire sur ces mêmes territoires (policiers, cheminots...) (partie II). L'ouvrage entend enfin éclairer les formes de contestation et de résistance à ce pouvoir discrétionnaire (III), considéré par certains acteurs et groupes comme étant proche de l'arbitraire et de l'abus : avec quelles attentes, de quelles façons, et avec quels résultats l'arme du droit peut-elle être mobilisée par les bénévoles pro-migrants et par les exilé.e.s eux-mêmes contre l'Etat ou les pouvoirs locaux ? Comment les associations et les collectifs, mais aussi les professionnels du droit tels que les avocat.e.s, tentent-iels de sensibiliser, d'alerter, de contester les décisions ou d'obtenir justice au nom des exilé.e.s, et pourquoi certains " cas judiciaires " deviennent emblématiques et font débat dans l'espace public à un moment donné (et d'autres non)? En cela, les contributions de l'ouvrage fournissent des pistes pour analyser les controverses socio-juridiques en lien avec le gouvernement des exilé.e.s, et pour comprendre leurs origines, les différentes conceptions de la justice qu'elles symbolisent, la façon dont elles questionnent les politiques migratoires contemporaines et les principes qui les sous-tendent et justifient. La problématique et l'originalité du projet D'un point de vue juridique, le pouvoir discrétionnaire relève d'une action entreprise à l'appréciation d'une administration et/ou d'un agent public, sans que sa conduite ou décision ne lui soit dictée clairement ou de manière univoque par le droit (Spire 2008, Dubois 2009). En principe, ce pouvoir est donc exercé par les détenteur·rice·s d'une autorité publique (centrale ou décentralisée, de maintien de l'ordre ou administrative) et se manifeste par leur liberté d'action lorsque les décisions qu'iels ont à prendre ne sont pas encadrées de façon stricte par des règles de droit et/ou des procédures détaillées (Van der Woude et Van der Leun 2017). Cette " compétence discrétionnaire " est alors accordée par la loi aux agents de l'Etat, tels que les fonctionnaires administratif·ve·s (Laurens 2008, Miaz 2019). Elle permet, du moins en théorie, de distinguer " pouvoir discrétionnaire " et " mesures arbitraires ", les dernières renvoyant à des pratiques abusives car prises manifestement en décalage par rapport aux textes juridiques, aux procédures, ou aux compétences attribuées aux agents concernés (Chauvet cit.). Néanmoins, les textes peuvent se prêter à des interprétations tellement différentes (ou rentrer en conflit entre eux) que la frontière entre discrétionnaire et arbitraire est parfois difficile à tracer (Fassin 2014, Campbell 1999, Laurens cit.). Aussi, il serait réducteur de concevoir ce pouvoir comme uniquement le fait d'acteurs publics : dans le cadre du projet DisPow, auquel ont participé les auteur.e.s de cet ouvrage, les enquêtes menées ont exploré les multiples facettes du pouvoir discrétionnaire en pratique(s) en se focalisant à la fois sur des territoires spécifiques, les frontières, et sur un champ juridique particulier, le droit des étranger·e·s ; en effet, ces deux focales permettent de montrer à quel point l'imprécision des critères législatifs ou règlementaires laisse la possibilité - ou impose la responsabilité - aux acteurs publics mais aussi privés de choisir comment interpréter les règles ou consignes et donc comment agir face à une situation concrète, avec comme conséquences principales, d'une part, des pratiques très disparates selon le territoire, l'organisation du service, les enjeux réputationnels au sein du groupe, etc., et d'autre part, un accès des étranger·e·s à leurs droits très aléatoire. Ainsi, nous avons étudié les formes et les effets d'un pouvoir discrétionnaire qui désigne la sphère d'autonomie à l'intérieur de laquelle les agents de l'administration (Spire 2008, Dubois 2009), mais aussi les " faiseurs de frontière " (transporteurs, contrôleurs, agents de sécurité etc.) (Guenebeaud 2019) et les accompagnant·e·s (juristes bénévoles, avocat·e·s, activistes) (Lendaro 2021) peuvent prendre différentes décisions au sujet des personnes en situation de migration, et ce, pas forcément en l'absence d'une règle mais plus souvent en présence d'une multiplicité d'injonctions ou de suggestions dont le degré de contrainte varie (Parrot 2019). L'ambition de cet ouvrage est de contribuer à la compréhension des origines socio-juridiques, morales, et organisationnelles, et des effets sociaux et politiques, de cette porosité entre discrétionnaire et arbitraire aux frontières. Son originalité est de vouloir le faire à la lumière, d'une part, des pratiques des acteurs aux prises avec la mise en oeuvre des politiques migratoires en France, et d'autre part, des actions et stratégies entreprises par les individus et groupes qui essayent de les contester, de déjouer leurs contraintes, de dénoncer leurs effets, voire d'attaquer en justice les responsables de violences et/ou violations de droits. L'ensemble des contributions partent du principe que le droit, loin de constituer une matière figée dont l'application serait homogène et capable d'orienter dans un seul et même sens les pratiques individuelles et collectives, est d'une part le produit de phénomènes sociaux et de rapports de forces en évolution, et d'autre part, contribue évidemment aussi à cette même évolution des rapports sociaux (Calavita 2016, Ewick et Silbey 1998, Bourdieu 1990). Pensées pour se faire écho et s'articuler à la problématique générale de l'ouvrage, les contributions se proposent de répondre aux questions suivantes : quelles sont les manifestations de ce pouvoir discrétionnaire aux frontières et que nous disent-elles de phénomènes sociaux plus globaux tels que l'évolution des inégalités entre groupes sociaux, l'effectivité des libertés publiques, ou encore la place du droit dans les mouvements sociaux ? En quoi les formes et les effets du pouvoir discrétionnaire en pratique(s) nous renseignent-ils sur les rapports au droit et à la légalité des acteur·rice·s qui l'exercent (Ewick et Silbey 1998, Pélisse 2005) ? Quels apprentissages du politique (Soss 1999) apparaissent via la rencontre avec le droit et ses marges d'interprétation ? Quels sont les dilemmes moraux auxquels sont confrontés les acteur·rice·s pouvant exercer un certain pouvoir discrétionnaire (Fassin et Eideliman 2012)? Quels usages stratégiques et/ou militants du droit sont mis en oeuvre en réaction à l'exercice d'un pouvoir discrétionnaire considéré comme arbitraire et donc injuste (Israël 2009, Lendaro 2021)? Quelles luttes sont davantage investies par la judiciarisation (Commaille 2008) et à quelles conditions le droit peut-il être considéré par les acteur·rice·s comme un outil de changement social (McCann 2006, Galanter 1974) ? Bibliographie Bourdieu, P. (1990) " Droit et passe-droit. Le champ des pouvoirs territoriaux et la mise en oeuvre des règlements ", Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 81-82 86-96. Calavita, K. (2016) Invitation to Law and society. An introduction to the study of real Law. Chicago University Press. Campbell, E. (1999) " Towards a sociological Theory of discretion ", International Journal of the Sociology of Law 27, PP 79-101. Chauvet, C. (2009) " Arbitraire et discrétionnaire en droit administratif ", Gilles J. Guglielmi éd., La faveur et le droit. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, p. 335-355. Commaille, J. (2008). 13. La judiciarisation : nouveau régime de régulation politique. Dans : Olivier Giraud éd., Politiques publiques et démocratie (pp. 305-319). Paris : La Découverte. Dubois, V. (2009), Le paradoxe du contrôleur. Incertitude et contrainte institutionnelle dans le contrôle des assistés sociaux, Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 178, 28-49. Ewick P., Silbey S. (1998) The Common Place of Law. Stories from Everyday Life, Chicago and London, The University of Chicago Press. Fassin D. (2014) " Pouvoir discrétionnaire et politiques sécuritaires. Le chèque en gris de l'Etat à la police ", Actes de la recherche en sciences sociales, 201-202(1) 72-86. Fassin, D. & Eideliman, J. (2012). Economies morales contemporaines. Paris : La Découverte. Galanter, M. (1974). Why the ? Haves' Come out Ahead : Speculations on the Limits of Legal Change. Law and society review, 9(1), 95-160. Guenebeaud, C. (2019), "Nous ne sommes pas des passeurs de migrants" : le rôle des transporteurs routiers et maritimes dans la mise en oeuvre des contrôles à la frontière franco-britannique. Lien social et Politiques, 83, 103-122. Israël, L. (2009). L'arme du droit. Presses de SciencesPo. Laurens S. (2008) " Les agents de l'Etat face à leur propre pouvoir. Eléments pour une micro-analyse des mots griffonnés en marge des décisions officielles ", Genèses, 72(3) 26-41. Lendaro, A. (2021). Défendre les " délinquant·e·s solidaires ". Quelles sont les limites de l'engagement des avocat·e·s de la cause des étranger·e·s ? . Droit et société, 107, 67-82. McCann M. (Ed.) (2006), Law and Social Movements, Ashgate. Miaz J. (2019). Le Droit et ses médiations : Pratiques d'instruction des demandes d'asile et encadrement institutionnel des décisions, Politique et Sociétés, 38 (1) 71-98. Parrot, K. (2019). Carte blanche. L'Etat contre les étrangers, Paris, La Fabrique. Pélisse, J. (2005). A-t-on conscience du droit ? Autour des Legal Consciousness Studies. Genèses, n° 59(2), 114-130. Soss, J. (1999), " Lessons of Welfare : Policy Design, Political Learning, and Political Action ", American Political Science Review, 93 (2), p. 363-380. Spire, A. (2008). Accueillir ou reconduire - Enquête sur les guichets de l'immigration, Editeur Raisons d'agir. Van der Woude M., Van der Leun J. (2017), " Crimmigration Checks in the Internal Border Areas of the EU : Finding the Discretion that Matters ", European Journal of Criminology, 14 (1), 27-45. Titre (provisoire) Gouverner les exilé.e.s aux frontières. Pouvoir discrétionnaire, résistances, controverses. Avant-propos : Iker Barbero, juriste et philosophe, Professeur à Université de Bilbao (ES). (environ 10 000 signes) Introduction (environ 25 000 signes) La frontière comme dispositif de gouvernement des exilé.e.s : enjeux et méthodes, Annalisa Lendaro, CR CNRS, Certop Partie 1 Que fait le droit à la frontiere (et viceversa)? (chapeau d'environ 6 000 signes) 1. La condition migrante : gouverner les corps par l'ineffectivité des droits (environ 45 000 signes/chaque chapitre). Hourya Bentouhami, MCF Philosophie 2. Des solidarités et dé-solidarité dans l'Union européenne en matière de migration. Mehdi Mezaguer, MCF Droit Partie 2 Tous 'faiseurs de frontiere'? Policiers et transporteurs face au contrôle des mobilités (chapeau d'environ 6 000 signes) 1. Ethos professionnels et dilemmes moraux des forces de l'ordre à la frontière franco-britannique. Camille Guenebeaud, MCF Géographie 2. Les cheminots à la frontière basque : dynamiques organisationnelles et pratiques individuelles de résistance. Bénédicte Michalon (DR CNRS Géographie) et Thomas Sommer-Houdeville (post-doc Sociologie) 3. La frontière brûle. Résistances et mal-être des cheminots dans les Alpes Maritimes. Annalisa Lendaro, CR CNRS Sociologie 4. 'Je ne suis pas un collabo' : marges de manoeuvre et contraintes des conducteurs de bus dans le briançonnais. Annalisa Lendaro (CR CNRS Sociologie) et Oriana Philippe (Doctorante Droit et Géographie) Partie 3 Mobiliser le droit en faveur des exilé.e.s (chapeau d'environ 6 000 signes) 1. L'arme du droit et ses coûts : experts et profanes à Calais. Karine Lamarche (CR CNRS Sociologie), Annalisa Lendaro (CR CNRS Sociologie) 2. Dénoncer, faire du plaidoyer, monter un recours. Les registres de la résistance par le droit à la frontière franco-italienne (Vintimille et Briancon). Oriana Philippe (Doctorante Droit et Géographie) et Daniela Trucco (Post-doc Science Politique) 3. Face au pouvoir discrétionnaire de l'Etat aux frontières, adaptations et stratégies des mineurs non accompagné (MNA) et de leurs soutiens. Soline Laplanche-Servigne (MCF Science Politique), Bastien Roland (Doctorant Sociologie) et Thomas Sommer-Houdeville (post-doc Sociologie). Conclusion (environ 25 000 signes) Mobiliser le droit et après ? Faire circuler les expériences de lutte aux frontières, Annalisa Lendaro Postface (environ 15 000 signes), Alexis Spire, DR CNRS. Information sur les auteur.e.s et sur la coordinatrice Coordinatrice : Annalisa Lendaro est chargée de recherches en sociologie politique au CNRS (France). Ses principaux intérêts portent sur les politiques migratoires, leurs applications sur les territoires frontaliers et leurs effets sur les demandeurs d'asile, sur les mineurs non accompagnés, et sur les groupes d'accompagnement à l'accès aux droits (avocats de la cause, juristes bénévoles). En utilisant des méthodes ethnographiques et en s'inspirant des travaux du courant Law and society, ses études essaient de mettre en lumière les processus et les justifications qui transforment le contournement du droit en une pratique ordinaire. Annalisa est la coordinatrice de l'ANR DisPow (2018-2022 https : //dispow.hypotheses.org/). Elle est également la responsable pour la France du projet MiCREATE - Migrant Children and Communities in a Transforming Europe (programme Recherche et Innovation H2020, volet Migration et Intégration, jan. 2019-juin 2022 => http://www.micreate.eu/). Auteur.e.s : Les courtes biographies des contributeur.e.s sont consultables via le carnet Hypothèses du projet DisPow => https : //dispow.hypotheses.org/category/lequipe-de-recherche Pages personnelles : ? Bénédicte Michalon : https : //www.passages.cnrs.fr/membres/nom/benedicte- michalon/ ? Camille Guenebeaud : https : //ladyss.com/guenebeaud-camille ? Hourya Bentouhami : https : //transmis.hypotheses.org/hourya-bentouhami ? Karine Lamarche : https : //www.univ-nantes.fr/karine-lamarche-1 ? Soline Laplanche-Servigne : http://www.ermes-unice.fr/? q=node/291 ? Daniela Trucco : https : //www.efrome.it/les-personnes/membres-et-personnel- scientifique/personne/daniela-trucco ? Mehdi Mezaguer : https : //unice.fr/medias/fichier/cv-mehdi-mars- 2022_1647250358354-pdf ? Thomas Sommer-Houdeville : https : //certop.cnrs.fr/sommer-houdeville-thomas/ ? Oriana Philippe : https : //migrinter.cnrs.fr/membres/oriana-philippe/ ? Bastien Roland : https : //dispow.hypotheses.org/357.

03/2024

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Marketing

Modèles d'équations structurelles. Partial Least Squares PLS-SEM, 3e édition

Cette troisième édition de Modèles d'équations structurelles Partial Least Squares (PLS-SEM) (1ère édition française) guide les lecteurs dans l'apprentissage et la maîtrise des techniques de cette approche. Les auteurs s'appuient sur leurs années de recherche et d'enseignement pour communiquer les principes fondamentaux de la méthode PLS-SEM dans un langage simple et expliquer les détails de cette méthode, en limitant l'utilisation des équations mathématiques. Une étude de cas sur la réputation des entreprises suit les différentes étapes de l'application de cette méthode afin de faciliter l'apprentissage des lecteurs. Des objectifs d'apprentissage, des questions de révision et de réflexion, ainsi que l'identification des termes-clés aident les lecteurs à consolider leurs connaissances. Dans cette nouvelle édition, de nouveaux sujets ont été ajoutés tout au long du texte, dont un chapitre révisé et étendu sur la médiation, des recherches récentes sur les fondements de la méthode PLS, des descriptions détaillées de recherches résumant les avantages et les limites de la méthode PLS et une couverture étendue de concepts et de méthodes plus avancés. Il s'agit notamment des mesures du pouvoir prédictif interne et externe à l'échantillon, des construits d'ordre supérieur, de l'analyse multigroupe, de l'analyse de condition nécessaire et de l'endogénéité.

08/2022

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Lycée parascolaire

Mathématiques Terminale, série S. Edition 2020

Comment préparer au mieux l'épreuve de mathématiques en terminale S ? Le jour de l'examen, comment rester serein(e) et rédiger une copie qui saura faire toute la différence ? Pour vous y aider, voici un ouvrage totalement inédit ! Sur chaque thème du programme de mathématiques, il vous propose : des fiches de cours claires et efficaces qui synthétisent les connaissances que vous devez maîtriser ; de nombreux exercices tirés des sujets récemment tombés au bac, assortis de conseils de méthode pour les traiter ; surtout, des articles tirés du journal Le Monde qui vous offrent la possibilité d'enrichir votre culture mathématique et scientifique. Ce dernier point confère à cet ouvrage une originalité particulière. Très accessibles, les articles sont accompagnés d'un commentaire pédagogique permettant de bien comprendre les enjeux de chaque thème. Ils sont signés notamment par des mathématiciens chevronnés comme Etienne Ghys ou encore Cédric Villani. De quoi aborder l'examen en toute confiance, mais aussi préparer votre éventuelle entrée dans l'enseignement supérieur. Inspirée de la presse, la mise en page met en valeur l'information et facilite la mémorisation des points importants.

01/2020

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Littérature Espagnole

Melvill

Un père agonisant en proie à la fièvre et au délire raconte sa jeunesse, son Grand Tour, les palais vénitiens peuplés de figures fascinantes et maléfiques, sa ruine et son plus beau voyage, la traversée à pied du fleuve Hudson gelé ; un fils encore enfant, assis au pied du lit, recueille, attentif, ces derniers mots hallucinés. L'oeuvre d'Herman Melville, auteur magistral, incompris, bien trop en avance sur son temps et jugé fou et dangereux par certains critiques de l'époque, puiserait-elle sa source dans cet ultime legs paternel ? S'interrogeant sur les méandres de la fiction, qui oscille sans cesse entre réalité et imagination, Rodrigo Fresán aborde sous un jour nouveau l'énigme de la vocation littéraire. A la fois biographie souvent inventée, roman gothique peuplé de fantômes et évocation d'un amour filial, Melvill condense tout le talent, l'humour et l'immense culture du grand écrivain argentin. Traduit de l'espagnol (Argentine) par Isabelle Gugnon "Mevill est une invocation, une "séance" : les voix du père et du fils traversent le temps pour parler d'échec et de génie, des mystères de la baleine et des vampires dans le ciel de la nuit. Fresán invoque les héritiers de la tristesse et de l'obsession d'une écriture hypnotique d'une rare beauté. Ce roman est une invitation à marcher sur la glace". Mariana Enriquez "Une écriture puissante et hypnotique" El Mundo "Fascinant". El País "Passionnant pour les amateurs de Melville, mais aussi du pur Fresán". La Vanguardia "Une interprétation libre, totalement libre, débridée et très drôle de la relation entre Alan Melvill et son fils" . Juan Gabriel Vásquez Rodrigo Fresán est né en 1963 à Buenos Aires. En 1991, il publie son premier livre, Histoire argentine, qui est aussitôt un best-seller. En 1999, il s'installe à Barcelone où il travaille comme critique littéraire. Nourri de culture anglo-saxonne, de Philip K. Dick à John Cheever, il impose, avec Les Jardins de Kensington, Mantra et Le Fond du ciel, une oeuvre vertigineuse, fertile en rêves et en visions, qui fait de lui un écrivain atypique, transgresseur et incontournable. Il a reçu en 2017 le prix Roger-Caillois et, en 2018, La Part inventée a été couronné aux Etats-Unis par le Best Translated Book Awards. Après avoir vécu en Amérique latine, Isabelle Gugnon se consacre à la traduction d'auteurs de langue espagnole, parmi lesquels Antonio Munoz Molina, Manuel Vilas, Juan Gabriel Vásquez, Rodrigo Fresán, Carmen Posadas et Tomás Eloy Martínez.

01/2023

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Littérature française

Idées de la nuit. Suivi de L'Homme-Balai

Idées de la nuit poursuit, dans sa forme quasi nietzschéenne, faite de courts chapitres qui sont autant de poèmes en prose, le chemin ouvert par Traité des sirènes, paru il y a deux ans au Bruit du temps. Mais, si la musique n'est pas absente du présent livre, avec des chapitres comme "Le chant dehors" , ou "La cigale" , la réflexion porte ici, de manière plus générale, sur la poésie, le fait poétique de la lumière : comment cette "autre clarté" qui, chez Hölderlin est donnée au poète mais qui, pour Philippe Beck semble dans le tunnel de l'époque sans cesse rejetée, et devant donc être tout aussi inlassablement cherchée, gagnée sur l'obscurité. Tout le livre peut apparaître comme une suite de variations sur ce thème des relations du clair et de l'obscur, de la poésie et de la nuit ; en même temps qu'il propose une sorte de panorama de ce thème poético-philosophique, de Platon ("La fin de la caverne") aux romantiques ("Le goût pour la nuit, une bizarrerie") et jusqu'à Mandelstam ("Projet de suppression de la lune"). Mais il y a surtout, dans ces pages, une tentative de créer une sorte de nouvelle cosmogonie, une "phénoménologie spéculative frottée de réel" , pour reprendre les mots que lui-même utilise pour définir l'oeuvre de Merleau-Ponty. Et cela afin de décrire de manière absolument inédite le monde, l'homme, l'origine de la pensée, en n'hésitant pas à convoquer les "tournoiements intuitifs" de l'étonnant Jean-Pierre Brisset (dont on doit la redécouverte à l'Anthologie de l'humour noir d'André Breton). Philippe Beck affirme ici une fois de plus son refus de la nuit pure de l'idéalisme platonicien, sa volonté de décrire notre condition d'hommes reliés par les paroles et les pensées, et plaide pour le poète chercheur qui fait danser les idées ou joue le rôle de l'éclaireur, sachant que ce monde-ci détient tous les secrets qu'il exprime. L'homme-balai, le deuxième livre de ce recueil est comme une mise en application pratique de cette ambition proclamée. Dans ce Journal de "non confinement" (parce qu'il ne s'agit en rien d'un journal intime mais de paroles non-cloisonnées, toujours adressées à un autre que soi) tenu quotidiennement en 2020, Philippe Beck tente de comprendre le sens de l'expérience que fut ce "moment de césure évidente" et de contrainte sédentaire. Il analyse en philosophe et en poète les éléments qui ont été le propre de ces journées - les applaudissements aux soignants ("La parole des mains"), le masque ("La rareté masquée"), etc. Un tel regard, sans cesse nourri de citations merveilleusement appropriées, se révèle particulièrement réjouissant et éclairant lorsque, au coeur du livre, Beck pousse à son terme l'idée de Swift voyant dans ses contemporains affublés de perruque des hommes-balais et montre que l'homme pollueur d'aujourd'hui, soulevant lui-même une poussière qu'il peine à effacer, est en réalité à l'inverse du sympathique balai "rendant propre en étant sale lui-même et aidant à nourrir le feu" . Ou lorsque, moderne La Fontaine, il convoque pour décrire le monde dans lequel nous vivons "des animaux respectés et réels (non idéalisés), exactement comme aux fables" . Philippe Beck, tout au long de ces pages, ne cesse de mobiliser une armée de métaphores, seules armes selon lui capables de former "une santé, une force de découpe dans les douleurs, pour aider à montrer les yeux différents qui regardent des choses prochaines" . En réponse aux "extrêmophiles" , il ose opposer la bonté profonde du poète qui "crée de nouvelles images actives" .

03/2023

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Histoire, Géographie

Histoire 2de. Edition 2024

Vous retrouverez dans votre manuel d'Histoire 2de : - Des études traitées sous différents angles (Regard de l'historien, Parcours croisés, Actrices de l'histoire). - Des pages "Grand Angle" : des cartes, des frises, des infographies pour entrer dans les chapitres en Histoire. - Des supports de révisions variés (synthèse rédigée, activités en groupe, podcasts, exercices interactifs) adaptés à tous les profils d'élèves. - Des exercices guidés préparant progressivement aux exercices du bac, de la voie générale et de la voie technologique. - Un livret de méthodes et d'outils.

04/2024

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Critique littéraire

La poésie au XXe siècle. Tome 3, Métamorphoses et Modernité

Ce troisième volume de La Poésie du XX siècle intitulé "Métamorphoses et Modernité" forme, avec les deux précédents, un seul et même ouvrage. Il s'agit avant tout d'une galerie de portraits des poètes et de leurs oeuvres. On y rencontre tout d'abord des créateurs qui ont établi de nouveaux rapports entre les choses et les mots : Ponge, Tardieu, Frénaud, Guillevic, Follain, Tortel, des aînés maîtres de la poésie la plus jeune et dynamique. Suivent ceux qu'ont tenté les explorations spirituelles : "Cosmogonie" de Pierre Emmanuel, "Somme" de Patrice de La Tour du Pin, voix diverses : Cayrol, Estang, Grosjean, Loys Masson, Renard, Le Quintrec, Vigée, Guerne, Pierre Oster, le plus proche de la modernité, des dizaines d'autres. Toute une génération nous a permis un "Eloge de la diversité", de Jacques Audiberti à "Des contemporains remarquables" : Claude Roy, Fouchet, Robin, Becker, Borne, Seghers, Clancier, Thomas Decaunes, Mallet, les poètes des temps noirs, et Ganzo, Lubin, Cassou, Lescure... Sous le titre "Les Sources fraîches", rencontres avec Fombeure, Cadou, Bérimont, Manoll, Rousselot, Chaulot, Guillaume, Lacôte, Béarn, Cousin, leur environnement poétique, Rochefort, La Tour de Feu (car les titres de revues parsèment cet ouvrage). Puis viendront des célébrateurs de toutes sortes : du monde agreste, de l'amour, de l'intériorité, de la poésie populaire, du rire même. Ou a recherché aussi "Le Voisinage des genres", dramaturges, romanciers, critiques qui sont parallèlement poètes. Et voici les hommes de la vie présente, immédiate, ceux de "La Poésie pour vivre", ceux des révoltes, colères, engagements, avant qu'un hommage soit rendu à de grands disparus, à des destins maudits ou malheureux. Des noms : Malrieu, Neveu, Prével, Dadelsen, Larronde, Perros, Alexandre, Frédérique, Rivière, Michenaud, Vincensini, Rovini, Giroux, Grall, Kovalski, Duprey, Salabreuil... L'horizon s'élargit vers le cosmos, les lieux de la planète : Bosquet, Gaspar, Juin, Dalle Nogare, Bauchau, Pichette, Alyn, Temple, Orizet, Lande, Pietri (et des dizaines d'hommes aux écoutes). Des poètes vont parcourir les espaces de la parole qui sont Bonnefoy, Glissant, Dupin, Jaccottet, Charpier, Jean Lande, et, non loin, "Les Forgerons d'un langage", Torreilles, Chédid, Puel, Izoard, Bancquart, Jouanard, et on va voir du côté des revues, Sud ou Action poétique, tant de publications ferventes. Regard aussi vers les "Ateliers et Laboratoires" : l'Oulipo, la poésie sonore, le spatialisme, le lettrisme, la recherche. Quant au surréalisme, s'il a disparu en tant que mouvement, il continue, Jouffroy, Bounoure, Koenig, Legrand, Bailly, Dhainaut, leurs proches nous en persuadant, et aussi des métamorphoses vers la poésie "électrique" ou "froide" jusqu'à la naissance d'un nouveau réalisme avec Venaille, Biga, Tilman, Pélieu, les poètes "underground", ceux d'Exit et de tant de nouvelles revues : c'est le tournant de la poésie après 1968, une poésie qui ne cesse de surprendre par sa diversité, sa mobilité, ses conquêtes. Un temps vint où la poésie elle-même est mise en question. On a titré "Une autre écriture" cette partie où l'on rencontre Denis Roche, Pleynet, Faye, Roubaud, Sollers, Butor, Ristat, Maurice Roche et Pierre Guyotat, Christian Prigent et TXT, Hocquard et ceux d'Orange Export Ltd, de la destruction/régénération au poète-philologue. "La poésie est inadmissible" affirme Denis Roche. "Reste-t-il à écrire ? " demande Bénézet. Jamais la poésie n'a connu de telles tourmentes. On a à coeur de tout montrer, de tout considérer. Les surprises ne manquent pas quand se présentent des hommes de renouvellement qui se nomment Lionel Ray, Noël, Du Bouchet, Deguy, Sacré, Cluny, Réda, Pérol, Delvaille, Stefan, Cliff, Maulpoix, Marteau, Estéban, Guibbert, Janvier, Denis, Macé, Bordes, Meschonnic, Rossi, Grandmont, Cortanze, Preschez, Faye, Coste... On reste ébloui par tant de diversité, partant d'explorations - et scandalisé par l'indifférence et la paresse qui font ignorer tout cela et nous ont amené à apporter, si désordonnées, si fragiles qu'elles soient, des informations sur ce qui se passe d'important dans le domaine de la sensibilité et de l'intelligence au seuil d'un nouveau siècle.

11/1988

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Histoire de France

Journal d'un interné. Drancy 1942-1943

Drancy de Georges Horan est un manuscrit inédit récemment découvert par sa famille. Connu pour ses 56 estampes publiées en 1947 sous le titre Drancy, seuil de l'enfer juif (dont la réédition a lieu en parallèle par les éditions Créaphis), Horan livre ici un texte exutoire et cathartique rédigé dans les semaines qui suivent sa libération du camp en mars/avril 1943. La sincérité et l'immédiateté du texte lui confèrent une portée particulière. "Ecrit pour [lui], pour [s]e libérer d'une obsession", ce texte à usage privé ne le force pas à l'optimisme, contrairement à sa correspondance avec sa famille. Il fait preuve d'humour, d'ironie et de lucidité, s'autorise un style très personnel qui ajoute à ce texte une indéniable dimension littéraire, rare pour ce type de document. Il s'agit de "fixer sur le papier" ce dont il fut le témoin au cours de son internement, débuté le 10 juillet 1942. Encouragé par René Blum, jeune frère de Léon, il a dessiné ces "choses vues" mais il les a aussi décrites. Ce texte inédit, qui documente notamment l'été 1942, une des pires périodes du camp, éclaire ses dessins d'un jour nouveau et donne des clefs de compréhension sur ce moment majeur pour l'histoire du camp de Drancy. Celui-ci devient alors le camp de transit de l'ensemble des camps d'internement des juifs de zone occupée, comme de zone libre, principalement vers Auschwitz-Birkenau. Son témoignage sur les déportations en gare du Bourget est exceptionnel : de "corvée de Bourget" il est "porteur de bagages" pour les départs et les arrivées. Thomas Fontaine, historien et directeur du musée de la Résistance national, développe en postface l'importance du rôle de cette gare dans le processus de déportation et de l'enjeu mémorial qu'elle constitue. Extraits de texte (avant-propos de Georges Horan) : 16 avril 1943. J'écris ceci pour moi. Pour me libérer d'une obsession. J'essayerai difficilement d'être objectif et m'appliquerai à n'être qu'un témoin, un oeil attentif. Si la subjectivité ne veut point se soumettre, tant pis. [...] J'écris pour moi-même. Peut-être en donnerai-je une lecture, afin que personne ne m'interroge plus sur Drancy. Je suis intoxiqué de Drancy, saturé. Toutes ses images - j'en ai fait des centaines, peut-être un millier – me sont familières ; elles sont impressionnées dans ma pensée, et mes yeux les reconstituent. Je dors encore sous leur maléfique influence. Je n'ai que ce moyen de leur échapper ; les fixer sur le papier. Elles s'useront. Mais auparavant je dois leur donner un corps, une forme. Je ne suis malheureusement ni Callot ni Goya ni Picasso. Mais j'ai promis aux compagnons de retracer leur misère. C'est un devoir. De ces centaines de croquis, de silhouettes, je dois tirer une documentation vengeresse. [...] Je dois dire pour ceux qui ne le peuvent. Certaines affirmations déplairont parce que vraies. Je ne dresse pas un réquisitoire : il se dégagera lui-même. Je ne plaide pas une cause ; d'autres le feront. J'ai vu fort peu de noblesse ; mais énormément de laideur, de bassesse et d'horreur. Quoique je fasse je ne saurai jamais dépeindre l'épouvante des nuits précédant les déportations : les hurlements désespérés des femmes, les lamentations, les pleurs, les gémissements des enfants et des bébés. Je suis tellement inférieur à la tâche à accomplir. Dussé-je revivre péniblement en ma chair, en mon esprit, en mon coeur les tourments qui ont cessé provisoirement pour moi, que je dois l'entreprendre. Et que mes compagnons et les autres me pardonnent si je ne réalise que partiellement ce travail épouvantable.

10/2017

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Ecrits sur l'art

La folie du regard

Dans la première partie de cet essai, Laurent Jenny, à travers les images de l'art, s'intéresse aux turbulences du regard. La diversité de ces images révèle en effet que le regard est loin d'être une donnée naturelle, simple et commune. Chaque époque, chaque artiste et chaque medium redessinent une extension différente du visible, et remodèlent des usages dans le champ très vaste qui est celui du visible. Il y a loin des figures paléolithiques superposées émergeant pour quelques rares initiés d'une matrice minérale enveloppante et secrète - aux tableaux luxueux, surchargés de symboles savants et d'allusions aux pratiques sociales que constituent les peintures du Quattrocento. Tout comme les peintures éloquentes de l'âge classique s'opposent, par leur discours implicite, au type de contemplation muette appelé par les tableaux "silencieux" de l'âge moderne, de Manet à Morandi. Ce n'est d'ailleurs pas seulement la connivence du regard avec l'intelligible qui se transforme, mais aussi son appel aux autres sens, notamment le tactile, ainsi qu'en témoigne encore aujourd'hui une oeuvre comme celle de Giuseppe Penone, qui cherche passionnément à étendre la sensibilité optique à la surface entière de la peau. Les technologies de l'image ont aussi leur part dans cette constante redéfinition du voir. La photographie a ainsi délibérément réduit le point de vue au monoculaire et astreint le regard à un battement, non sans effets temporels. A l'inverse, les spectacles immersifs de l' "atelier des lumières" , veulent produire l'illusion que le champ du regard est à la fois mouvant, sans bords et infini jusque sous nos pieds. Cependant le pari que fait Laurent Jenny, qui est aussi celui de l'art, c'est que toutes ces images si diverses nous parlent et nous atteignent au-delà des significations qui ont été celles de leur temps et des intentions de leurs auteurs, au-delà même des circonscriptions de regard qui les régissaient. C'est précisément leur dimension énigmatique qui aiguise notre attention à elles et découvre dans notre propre regard des régions ignorées. Cela ne va pas sans déchirure de nos habitudes perceptives, ni retentissement émotionnel et éthique. Et ce sont ces chocs dont Laurent Jenny s'efforce de rendre compte dans la patience de l'écriture. La seconde partie de cet essai propose donc une déambulation libre et subjective à partir d'images énigmatiques et un approfondissement de leur étrangeté. Laurent Jenny s'y interroge ainsi sur le trouble que produit la facture porcelainée et cruelle des Judith de Cranach ou sur la dimension secrètement apocalyptique d'un tableau supposément aussi galant que "La fête à Rambouillet" de Fragonard. Il questionne l'anachronisme optique des oeuvres "qui ne sont pas de leurs temps" , comme les huiles italiennes de Valenciennes ou de Thomas Jones. Il se penche sur les horizons obstinément bouchés de Courbet, qui font refluer le regard vers la matérialité épaisse des surfaces. Il cherche à comprendre la puissance du monde graphique de Seurat dont les figures "absorbantes rayonnantes" semblent dotées d'une pesanteur nocturne et solitaire intimement liée au monde chromatique restreint du noir et blanc. Il relève les stratégies de Matisse pour domestiquer au-dedans l'espace effrayant du dehors. Dans Louons maintenant les grands hommes, il confronte la sécheresse des photographies de Walker Evans, illustrant la vie nue des petits blancs pauvres d'Alabama et la prose incandescente d'Agee comme deux traductions de la même expérience visible. Et enfin il retrace les tourments de Giacometti vivant une forme de "folie du regard" en essayant vainement de saisir le visage de son modèle japonais Yanaihara. En définitive, à travers ces réflexions et ce parcours dans les images de l'art, il s'agit pour Laurent Jenny de rouvrir le champ du regard à son extension variable, à ses connivences passagères et à son essentielle indétermination.

03/2023

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Autres langues

A l'arpenteur inspiré. Mélanges offerts à Jean Bernabé

Si ce qu'il est convenu aujourd'hui d'appeler la créolistique fut longtemps l'apanage de savants non originaires des territoires où la langue créole est en usage, il convient de remarquer que les natifs ne se sont jamais désintéressés de l'étude de cette dernière. C'est ainsi que la toute première grammaire de cette langue fut l'œuvre du Trinidadien John Jacob Thomas en 1869 et que, depuis lors, cela de manière régulière, des études les plus diverses ont vu le jour telles que celles du Guyanais Alfred de Saint-Quentin (1873), du Guadeloupéen René de Poyen-Bellisle (1890) ou encore de la Martiniquaise Elodie Jourdain (1951). Jean Bernabé, agrégé de grammaire, docteur d'Etat en linguistique, s'inscrit, à compter des années 70 du XXe siècle, dans cette tradition qu'il vient à la fois conforter et bousculer. Conforter parce qu'il est le père fondateur des études créoles au sein de l'Université des Antilles et de la Guyane (l' UAG), et qu'il n'a jamais ménagé ses efforts pour qu'un véritable cursus académique créole y soit établi : licence de créole (1993), maîtrise de créole, KEA et doctorat en " Langues et Cultures Régionales-option créole ". Jean Bernabé fut à l'origine de ces formations désormais reconnues, lesquelles se sont concrétisées en l'an 2000 par la création du CAPEs de créole pour lequel s'est battu le groupe de recherches qu'il dirige depuis plus de trente ans, le GEREC-F (Groupe d'études et de recherches en espace créole et francophone). Bousculer parce que fort de son ancrage dans la grammaire générative et dans la sociolinguistique tout à la fois, il a su jeter un regard neuf non seulement sur la syntaxe des créoles martiniquais et guadeloupéen, mais aussi sur les rapports de force entre créole et français dans l'écosystème langagier de nos pays, renouvelant au passage les concepts d'emprunt, de continuum, de diglossie et, plus récemment, d'écologie linguistique. Il est aussi le créateur de la première graphie phonético-phonologique pour le créole des Petites Antilles et de la Guyane, la plus utilisée de nos jours, graphie connue du grand public sous le nom de " Système-GERFC ". et hommage à l'arpenteur inspiré qu'il fut, et continue d'être, n'est pas un exercice de pure forme, mais bien un témoignage du respect et de l'admiration que portent ses collègues de diverses universités à travers le monde, à quelqu'un qui sut être, dans le même temps, un scientifique de haut niveau, un administrateur (il fut dix ans durant doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'UAG) ainsi qu'un éveilleur de conscience. Que seraient les études créoles sans les travaux déterminants de Jean Bernabé ? Depuis bientôt quatre décennies, ceux-ci n'ont de cesse de féconder les recherches non seulement des créolistes établis mais également d'un nombre impressionnant de jeunes chercheurs auxquels nous avons tenu à donner la parole. Jean Bernabé a toujours eu le souci de la relève, et à l'heure où sa génération se prépare à prendre une retraite bien méritée, loin de poser sa plume, voici qu'il entame une déjà brillante carrière de romancier, renouant ainsi avec l'une de ses premières amours : la littérature. o-auteur enfin, avec P. Chamoiseau et R. Confiant de l'Eloge de la Créolité (1989), il fait la preuve que les études académiques ne sauraient aucunement être séparées d'une réflexion plus globale sur le devenir de ces organismes fragiles que sont les sociétés créoles dans un monde où les identités sont violemment questionnées par l'inexorable effacement des frontières entre les langues, les cultures et les peuples.

11/2006

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Critique littéraire

Histoire de la poésie française. Tome 6, La poésie du XXe siècle Volume 3, Métamorphoses et modernité

Ce troisième volume de La Poésie du XXe siècle intitulé "Métamorphoses et Modernité" forme, avec les deux précédents, un seul et même ouvrage. Il s'agit avant tout d'une galerie de portraits des poètes et de leurs oeuvres. On y rencontre tout d'abord des créateurs qui ont établi de nouveaux rapports entre les choses et les mots : Ponge, Tardieu, Frénaud, Guillevic, Follain, Tortel, des aînés maîtres de la poésie la plus jeune et dynamique. Suivent ceux qu'ont tenté les explorations spirituelles : "Cosmogonie" de Pierre Emmanuel, "Somme" de Patrice de La Tour du Pin, voix diverses : Cayrol, Estang, Grosjean, Loÿs Masson, Renard, Le Quintrec, Vigée, Guerne, Pierre Oster, le plus proche de la modernité, des dizaines d'autres. Toute une génération nous a permis un "Eloge de la diversité", de Jacques Audiberti à "Des contemporains remarquables" : Claude Roy, Fouchet, Robin, Becker, Borne, Seghers, Clancier, Thomas, Decaunes, Mallet, les poètes des temps noirs, et Ganzo, Lubin, Cassou, Lescure... Sous le titre "Les Sources fraîches", rencontres avec Fombeure, Cadou, Bérimont, Manoll, Rousselot, Chaulot, Guillaume, Lacôte, Béarn, Cousin, leur environnement poétique, Rochefort, La Tour de Feu (car les titres de revues parsèment cet ouvrage). Puis viendront des célébrateurs de toutes sortes : du monde agreste, de l'amour, de l'intériorité, de la poésie populaire, du rire même. On a recherché aussi "Le Voisinage des genres", dramaturges, romanciers, critiques qui sont parallèlement poètes. Et voici les hommes de la vie présente, immédiate, ceux de "La Poésie pour vivre", ceux des révoltes, colères, engagements, avant qu'un hommage soit rendu à de grands disparus, à des destins maudits ou malheureux. Des noms : Malrieu, Neveu, Prével, Dadelsen, Larronde, Perros, Alexandre, Frédérique, Rivière, Michenaud, Vincensini, Rovini, Giroux, Grall, Kovalski, Duprey, Salabreuil... L'horizon s'élargit vers le cosmos, les lieux de la planète : Bosquet, Gaspar, Juin, Dalle Nogare, Bauchau, Pichette, Alyn, Temple, Orizet, Laude, Pietri (et des dizaines d'hommes aux écoutes). Des poètes vont parcourir les espaces de la parole qui sont Bonnefoy, Glissant, Dupin, Jaccottet, Charpier, Jean Laude, et, non loin, "Les Forgerons d'un langage", Torreilles, Chédid, Puel, Izoard, Bancquart, Jouanard, et on va voir du côté des revues, Sud ou Action poétique, tant de publications ferventes. Regard aussi vers les "Ateliers et Laboratoires" : l'Oulipo, la poésie sonore, le spatialisme, le lettrisme, la recherche. Quant au surréalisme, s'il a disparu en tant que mouvement, il continue, Jouffroy, Bounoure, Koenig, Legrand, Bailly, Dhainaut, leurs proches nous en persuadant, et aussi des métamorphoses vers la poésie "électrique" ou "froide" jusqu'à la naissance d'un nouveau réalisme avec Venaille, Biga, Tilman, Pélieu, les poètes "underground", ceux d'Exitet de tant de nouvelles revues : c'est le tournant de la poésie après 1968, une poésie qui ne cesse de surprendre par sa diversité, sa mobilité, ses conquêtes. Un temps vint où la poésie elle-même est mise en question. On a titré "Une autre écriture" cette partie où l'on rencontre Denis Roche, Pleynet, Faye, Roubaud, Sollers, Butor, Ristat, Maurice Roche et Pierre Guyotat, Christian Prigent et TXT, Hocquard et ceux d'Orange Export Ltd, de la destruction/régénération au poète-philologue. "La poésie est inadmissible", affirme Denis Roche. "Reste-t-il à écrire ?" demande Bénézet. Jamais la poésie n'a connu de telles tourmentes. On a à coeur de tout montrer, de tout considérer. Les surprises ne manquent pas quand se présentent des hommes de renouvellement qui se nomment Lionel Ray, Noël, Du Bouchet, Deguy, Sacré, Cluny, Réda, Pérol, Delvaille, Stefan, Cliff, Maulpoix, Marteau, Estéban, Guibbert, Janvier, Denis, Macê, Bordes, Meschonnic, Rossi, Grandmont, Cortanze, Preschez, Faye, Coste... On reste ébloui par tant de diversité, par tant d'explorations — et scandalisé par l'indifférence et la paresse qui font ignorer tout cela et nous ont amené à apporter, si désordonnées, si fragiles qu'elles soient, des informations sur ce qui se passe d'important dans le domaine de la sensibilité et de l'intelligence au seuil d'un nouveau siècle.

11/1988

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Critique

Les Parias

Cette anthologie d'essais des frères Powys emprunte son titre au poème "Le Paria" que William Cowper, leur aïeul par la branche maternelle, écrivit un mois avant sa mort, en 1800 : "Aucune voix divine n'apaisait la tempête, / Aucune lumière ne brillait / Quand, brutalement arra- chés, sans aucune aide / Nous avons péri, chacun seul [... ]". C'est donc sous le signe de la plus inquiétante déréliction que Patrick Reumaux a placé ce volume, dont il est le maître d'oeuvre et le traducteur. Les textes métaphysiques des trois frères s'articulent autour d'une sorte de prêche de Theodore Francis intitulé Le Soliloque de l'ermite. Publié à New York en 1916, cette oeuvre très personnelle - une des plus grandes réussites stylistiques de l'auteur - n'avait encore jamais été traduite en français. Bien qu'il ne fasse aucune allusion à la guerre qui sévit alors en Europe, T. F. Powys semble avoir écrit là une profession de foi contre les valeurs de son temps : à l'ordre de participer à l'épouvantable vie collective, il oppose la nécessité de la solitude, de même qu'à l'impératif de travailler pour vivre il répond par l'affirmation du pur bonheur qu'on ressent à ne rien faire : "Je me demande si l'on comprendra jamais que le monde n'est pas fait pour le travail, mais pour la joie". Requis par la Bible, le seul livre qui vaille à ses yeux, lui qui ressemblait dans sa jeunesse à Nietzsche ne peut s'empêcher de s'interroger sur l'écart, partout constatable, entre le plaisir que les hommes tirent du vice et l'ennui considérable que leur inflige chaque bonne action. L'argumentation qu'il déploie dans son monologue s'appuie sur les ressorts rhétoriques du ser- mon, mais sans visée clairement évangélique. Comme l'écrit Reumaux dans La Table ronde des Powys, la démonstra- tion, toujours ironique, devient, chez Theodore, un délire "de la raison pure" . En sorte qu'on en déduit seulement qu'à la différence de Llewelyn il n'est pas athée. Pour le reste, il est difficile de dire si ce païen est chrétien ou si, comme John Cowper, derrière son christianisme, se cache un fond irréductible de paganisme. Le sûr, c'est qu'il habite la Bible comme un inquisiteur diabolique. Cette confession subversive de Theodore est encadrée par onze plus brefs essais publiés par ses frères dans les mêmes années, le tout constituant une excellente introduction aux thèmes chers aux Powys : l'immersion dans la nature, Dieu, l'art de vivre dans la solitude, la puissance hantée du Dorset ou la malédiction. De Llewelyn, Reumaux a retenu six "vies minuscules" , qui font penser à celles qu'écrira, plus tard, Lytton Strachey ; elles sont consacrées à des maudits ayant vécu entre le seizième et le dix-huitième siècle - à savoir trois poètes au destin tragique : Christopher Marlowe, William Cowper, James Thomson ; un botaniste : Nicholas Culpeper ; un graveur du terroir : Thomas Bewick, et un célèbre dandy, à la Brummel : le Beau Nash. John Cowper complète cette galerie par le portrait flamboyant de trois de ses maîtres : Emily Brontë, Nietzsche et Oscar Wilde à quoi Reumaux a ajouté deux essais de portée plus générale, "L'art du discernement" et "Jugement suspendu" . Aussi différents qu'ils soient les uns des autres, tous les textes rassemblés dans ce volume sont moins des démonstrations rationnelles que des plaidoyers véhéments et passionnés pour un art de vivre opposé aux modes contemporaines. Le dernier mot revient à John Cowper : "Comment pourrions-nous vivre sans les grands anarchistes de l'âme, sereins et méprisants, dont la haute imagination inviolable rafraîchit et recrée perpétuellement le monde ? "

03/2022

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Littérature érotique et sentim

Complètement folle... de lui. Romance

La rencontre dans un ascenseur entre Amber et Eric n'est pas due au hasard. Mais osera-t-elle céder au charme du bel homme ? Amber, une jeune femme excentrique, rencontre Eric dans un ascenseur. Elle est loin de se douter qu'il est un collègue de Travis, son meilleur ami, et surtout, que ce dernier leur a arrangé un rendez-vous le soir même... Cependant, derrière son humour mordant et son courage, Amber cache une grande fragilité. Pour se protéger, elle refuse toute relation avec Eric dans un premier temps. Ses sentiments prendront-ils le dessus ? Dans ce spin-off de la romance Ecris notre histoire, découvrez le récit de la rencontre entre Amber et Eric. Une romance qui ne vous laissera pas de marbre ! EXTRAIT Travis soupire et rit avant de me demander où je suis. Mon regard remonte sur l'homme immobile devant moi - m'arrêtant un instant sur ses fesses mises en valeur dans son pantalon sombre. Si je réponds en français, il va forcément comprendre que j'ai fait exprès de ne pas retenir les portes. Tant pis, je m'en fiche, après tout, j'avais le droit de vouloir être seule dans cet ascenseur. ? Calme-toi, je suis dans l'ascenseur, j'arrive. Comme je l'avais présagé, l'homme devant moi se retourne aussitôt, et je lui offre mon plus beau sourire. Travis, lui, raccroche en me maudissant de l'avoir fait attendre. Alors que l'inconnu va me parler, son téléphone sonne à son tour. ? Oui, je l'ai trouvé. J'arrive. Je suis avec une Espagnole à tomber par terre. Non, t'inquiète, elle ne pige pas le français. Je vais prendre une photo d'elle pour te prouver que les anges existent. Il dit tout ça en gardant son regard planté sur moi. Je me marre, et le laisse raccrocher avant de lui parler. ? Prendre une photo pour te prouver que les anges existent ? Ca doit être la pire phrase de drague que j'ai entendue ! ? Ce genre de phrase est seulement mon plan A, répond-il avec un clin d'oeil. ? Alors quel est le plan B ? ? Vous prendre en otage. A peine a-t-il terminé sa phrase que l'ascenseur s'arrête soudainement, les lumières s'éteignent et se rallument, et le bouton de l'alarme clignote. Je fronce les sourcils et regarde l'inconnu devant moi, prête à le battre à mort avec tout ce que je trouverai dans mon sac s'il essaie sérieusement de me faire quoi que ce soit. Mais quand je l'observe, je me rends compte qu'il a l'air tout aussi surpris que moi. Ma main part tout de même à l'intérieur de mon sac et cherche à tâtons une arme potentielle. Je tombe sur une brosse et l'empoigne : s'il s'approche, je l'assomme. Du moins, j'essaierai. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE Lecture agréable. Pour passer un bon moment sans prise de tête, c'est le livre idéal. Amber n'a pas de filtre, direct du cerveau à sa bouche, et j'ai adoré son franc parler. - Bibounine, Book Node Complètement... folle de lui était pure folie. Beaucoup d'émotions et de situations loufoques. Un très bon moment lecture pour se changer les idées et remplacer la grisaille par une belle palette de couleurs. - lirepassionnement58, Book Node A PROPOS DE L'AUTEURE Alee Toad est maman célibataire d'une petite princesse. Parfaitement bilingue après avoir vécu plus de trois ans en Angleterre, elle dévore une dizaine de livres par mois dans les deux langues. Elle écrit depuis l'âge de 16 ans, et signe ici le spin off de la romance à succès Ecris notre histoire.

11/2019

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Littérature française

Les villes de la plaine

Les Villes de la plaine est un roman antique, campé dans une civilisation imaginaire qui emprunte des traits à l’Egypte et à la Babylonie, mais aussi à l’Ancien Testament. Une civilisation du Livre, monothéiste avant l’heure, qui malgré son exotisme nous est bien plus proche qu’il n’y paraît. Asral, le personnage-clef du roman, est scribe : sa mission est de produire une copie neuve du « testament d’Anouher », ce héros mythique qui donna des lois à la ville de Sir. Très vite il s’avise que la langue sacrée qu’il transcrit est vieillie, que ses mots ont changé de sens, et que par conséquent la vraie fidélité à l’esprit des lois consisterait à les reformuler, afin qu’elles soient à nouveau comprises telles qu’elles avaient été pensées quatre ou cinq siècles plus tôt. Il se lance dès lors, secrètement, dans la rédaction d’une deuxième « copie », qui est en fait une traduction. Son garde, un fruste montagnard, est pour lui un soutien précieux : pas seulement pour aller chercher des rouleaux de papyrus supplémentaire dans les magasins du haut palais, en prétextant que la réserve a brûlé. Mais aussi pour l’aider, par son bon sens et son recul d’étranger nouvellement arrivé, à trouver le mot juste : c’est qu’Ordjeneb (Ordjou pour les intimes, écrit malicieusement l’auteur) ne maîtrise ni la langue ni les codes de cette ville, qui en est confite. Il le paie chèrement le jour de son arrivée, c’est la première scène du livre, quand, demandant sur la place du marché le sens des paroles d’une chanson, il transgresse un interdit en prononçant le nom d’Anouher. Trois solides gaillards le tabassent et il ne doit le salut qu’à une jeune veuve qui l’héberge pour la nuit… Le lendemain matin, elle lui conseille d’aller voir le scribe, dont elle est la lingère et dont elle sait qu’il cherche un domestique. C’est tout le talent de Diane Meur que de parvenir, dès les premières pages de son livre, à incarner ses personnages dont les puissants affects embarquent le lecteur pour des épisodes haletants. Car il n’est pas question que de lettre et d’esprit dans ce formidable roman. Ordjou s’est follement épris de la belle lingère dont tout le sépare pendant qu’Asral soupire pour un jeune chanteur du faubourg des vanniers… Quant à l’entreprise de traduction du scribe, elle n’est pieuse qu’en apparence : les juges de la ville, exégètes attitrés de l’Ecriture, ont tôt fait d’en avoir vent et d’en mesurer le caractère subversif. Et les découvertes d’Asral sur un texte dont il comprend qu’au fil du temps il a été amendé, interpolé, voire amplifié, seront démystifiantes sur un plan religieux et, sur un plan politique, proprement révolutionnaires. Au point que, l’entreprise d’élucidation devenue hérésie et schisme, le cadre figé de la vie à Sir explose, entraînant une guerre civile qui devient rapidement guerre tout court. Car l’autre ville de la plaine, peuplée de transfuges et de bannis de la première (elle est à Sir ce que le Nouveau Monde est à l’ancien), se lance dans un jeu retors d’alliances. La dissension religieuse tournera à l’affrontement territorial et ethnique… La ville de Sir survivra-t-elle ? A long terme, il semble bien que non, quelques flash-forwards nous montrent une expédition d’archéologues prussiens, vers 1840, en train de mettre au jour ses premiers vestiges. Diane Meur, entre mythe et archéologie, érudition et parodie, brosse une fresque d’autant plus éblouissante qu’elle donne d’intéressantes clefs de réflexion sur le monde d’aujourd’hui… sans que jamais ne soit perdu le pur plaisir du mensonge romanesque.

08/2011

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Littérature étrangère

C'est ainsi

Mécanicien de son état, Patrick Oxtoby, jeune homme taciturne et solitaire, profite d’une douloureuse rupture amoureuse pour fuir enfin un étouffant environnement familial, sa précieuse boîte à outils sous le bras. Invité par un lointain cousin garagiste à venir le seconder dans une petite ville côtière d’Irlande, il a pris une chambre avec vue sur la mer dans une pension tenue par Bridget, une jeune veuve qui entretient, avec les deux autres hommes qu’elle loge, des relations placées sous le signe d’une bonne humeur et d’un marivaudage gentiment frivoles qui suscitent chez le nouveau pensionnaire autant de jalousie que de silencieux mépris. Au garage, Patrick se montre sérieux et appliqué, donnant toute satisfaction à son cousin, un homme bienveillant quoique prompt à le mettre souvent au “chômage technique”, sans plus d’explications. Dès lors, perplexe et frustré, le jeune homme se retrouve à errer, solitaire dans un trou perdu et sinistre totalement dépourvu de distractions, à l’exception du café minable où il noue peu à peu une vague relation d’amitié avec Georgia, la jeune serveuse. C’est ce moment (de doute, d’inquiétude et, bientôt, de silencieuse déréliction) que choisit sa mère pour venir lui rendre, impromptue, une “petite visite”. Tétanisé par l’irruption dans sa nouvelle existence, tout décevante soit-elle, d’une figure maternelle dont il a honte, mais incapable d’exprimer les sentiments qui l’agitent, Oxtoby s’efforce de supporter cette intrusion du mieux qu’il peut cependant que la mère, indiscrète, encombrante, caquète et monologue, retraçant les grandes lignes d’un roman familial sur lequel on comprend aisément que le jeune homme ait désiré tirer un trait aussi définitif que possible. Sa mère enfin partie, Patrick espère retrouver ses marques mais une petite soirée festive organisée un soir par Bridget à la pension sous la pression des deux autres locataires déclenche la catastrophe : heurté dans ses sentiments inconscients pour la jeune femme, écœuré par l’horreur de la vulgarité masculine et l’accablante veulerie féminine dont il croit découvrir un édifiant aperçu ce soir-là, le mutique exilé opère un tragique passage à l’acte. Dans la cellule où il attend son procès, il a pour compagnon un certain Gardam, criminel endurci qui, se sachant “condamné à tuer”, se laisse obséder par l’idée du suicide. Gardam, le dur, considère “Ox” comme un assassin-amateur et se moque des craintes que celui-ci exprime quant au verdict qui va être prononcé à son encontre, incitant le jeune homme à mettre sa foi dans une relative et probable clémence des jurés. Mais, au moment du procès, le jeune homme se voit lâché par ses parents (notamment par son père) qui portent contre lui le plus accablant des témoignages et l’abandonnent à sa descente aux enfers dans l’univers carcéral. Récit bouleversant de l’échec infligé à un individu dans sa tentative désespérée pour changer de vie, C’est ainsi est un roman aussi puissant que perturbant où M. J. Hyland, dans le style épuré et percutant qui caractérise son écriture, met brillamment à contribution l’expérience de juriste et d’avocate qui a été la sienne. Fidèle à l’exploration des territoires de la solitude et de l’inadaptation déjà à l’œuvre dans ses deux premiers romans (Le Voyage de Lou et Dans tes yeux, finaliste du Man Booker Prize 2006) également publiés chez Actes Sud, M.J. Hyland brosse, à travers son protagoniste, le portrait d’une société impitoyable à l’égard des individus dont une longue indigence affective a rendu le langage inaudible, et qu’elle a durablement privés de toute possibilité de rencontrer enfin l’Autre, d’assouvir quelque aspiration que ce soit à faire communauté faute de savoir créer un lien avec leurs semblables.

02/2012

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Histoire internationale

Dans l'ombre de l'Occident et autres propos / Les Arabes peuvent-ils parler ?

Avec Yasser Arafat et Mahmoud Darwich, Edward W. Saïd est sans doute l'un des trois palestiniens les plus célèbre du XXe siècle. Bien que la plupart de ses textes soient traduits en français, la pensée de ce Palestinien de nationalité américaine, dont Tzvetan Todorov disait qu'il était l'un des intellectuels les plus influents du monde, est encore peu connue du public non académique francophone. À l'heure où éclatent les révolutions arabes, où les nationalismes s'affirment sans fard un peu partout en Europe, où la France est en proie aux polémiques sur « l'identité nationale », la pensée d'Edward Saïd s'impose dans toute sa puissance, son acuité politique, et permet de porter un regard critique sur l'actualité occidentale ; manière, en somme, de regarder sous le tapis d'un occidentalo-centrisme décadent. Blackjack éditions publie ainsi Dans L'ombre de l'Occident, titre générique d'un recueil de trois entretiens, inédits en français (extraits du recueil Power, politics and culture, interviews with Edward W. Saïd, publié en 2004 par Bloomsbury) qui offrent une approche transversale de l'univers d'Edward Saïd et permettent de comprendre comment le statut d'exilé est intrinsèquement lié au développement de cette réflexion originale. Edward Saïd parle depuis l'exil, sa parole est « entre mondes ». Et c'est de cette position qu'il critique les systèmes de représentations, la manière dont l'Occident construit des images de l'Orient, du Moyen-Orient. Il discerne, par extension, la manière dont l'Occident construit son rapport à l'Autre. Ces constructions se révèlent radicalement politiques, directement dominatrices. Edward Saïd montre ainsi comment la culture, dans son ensemble, est travaillée par les rapports de forces et d'instrumentalisation. Émanciper l'altérité au sein même des représentations, introduire la parole d'un Autre qui ne serait pas réductible ou manipulable, tel est sans doute l'enjeu majeur de l'oeuvre de Saïd dont il est question dans ces entretiens. « Pris entre “salamalecs” et “charabia”, les Arabes n'intéressent pas “le monde”. Les musulmans non plus. Si l'islam retient politiquement l'attention, le “monde arabe” est décor et paysage ». À travers ce texte au titre provocateur, Seloua Luste Boulbina, philosophe et politiste, ne se demande bien sûr pas si les Arabes sont, dans l'absolu, en capacité de parole, mais cherche des territoires où les paroles des Arabes peuvent trouver des résonances singulières dans une culture occidentale historiquement dominatrice. « Les frontières coloniales, écrit-elle encore, ne sont pas géographiques, elles sont avant tout humaines ». Dès lors, les « entre-mondes », concept forgé par Edward Saïd, ces lieux de l'art et de la littérature, deviennent un fil conducteur pour dire les déplacements et les migrations qui permettent de construire un langage commun et d'instaurer une réelle esthétique de la parole. Dans Les Arabes peuvent-ils parler ?, Seloua Luste Boulbina engage des dialogues, met en écho des voix aussi diverses que celles de Frantz Fanon, Sigmund Freud, Joseph Conrad, Edward Saïd, Hannah Arendt, Henri Michaux, Mallarmé, Arjun Appaduraï, Jean Josh Rabearivelo, Victor Segalen, Jacques Derrida, Frantz Kafka, Yoko Ogawa, Theodor Adorno, René Descartes, Samuel Beckett, Michel Foucault, Gilles Deleuze, Mahmoud Darwich, Sayed Kashua, Marcel Detienne, Amin Maalouf, Nietzsche, Joyce, Clément Rosset, Edgar Poe, Charles Baudelaire, Alexis de Tocqueville, Roland Barthes ou encore d'Ovide. La diversité des figures de l'exil met alors en question anciennes divisions coloniales et stéréotypes contemporains. Ici, les Arabes sortent de l'ombre, trouvent place dans l'expérience commune. Les philosophes, écrivains, poètes, artistes, exilés dans leur propre langue, seraient-ils tous des Arabes se demandant en français s'ils peuvent parler ? Entre esthétique et politique, le texte de Seloua Luste Boulbina est comme une respiration, au style précis, organique : il nous invite à tendre l'oreille.

11/2011

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Science-fiction

Robots domestiques

quatrième concours de nouvelles d'anticipation. L'aspirateur, le robot de cuisine, l'assistant personnel (humanoïde ou non) : objets sympathiques ou redoutables ? Une aide ou une source d'ennui ? Une extension de big brother ? Un cheval de Troie ? Les robots domestiques ont-ils une âme ? Sont-ils philosophes ? Les comprenons-nous ? Nous comprennent-ils ? Peut-on aimer un robot ? Etre aimé de lui ou d'elle ? Dix huit auteurs nous donnent leur vision de la cohabitation entre humains et machines.

12/2018

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Littérature érotique et sentim

Aux délices d'Amsterdam - Tome 1. Noël sucré

Ils n'étaient pas faits pour se rencontrer, mais la magie de Noël en a décidé autrement... Tess et Nolan n'étaient pas faits pour se rencontrer. Elle est une femme d'affaires, fragilisée par son ex, Tomás, qui l'a abandonnée à la veille de leur mariage. Il est confiseur, hanté par la mort de sa fiancée et de sa mère. Deux personnes aux passés tumultueux qui vont se croiser par hasard à Amsterdam à l'approche de Noël. Tout semble les opposer... Et pourtant, les artifices de Noël ne cessent de nous réserver des surprises ! Sauront-ils laisser leurs blessures de côté pour que la magie de Noël puisse opérer ? Venez découvrir la nouvelle série So Romance sous un Amsterdam enneigé, des confiseries alléchantes... Et des rêves plein la tête. EXTRAIT Je reste assis sur le sol, à côté d'elle, un moment. Je la distrais en racontant une des pires chutes que j'ai eue dans ma jeunesse. Une vilaine bosse agrémentée d'une lacération au niveau des côtes. L'anecdote, que je sois tombé trois fois dans les pommes à l'évocation d'une aiguille pour me recoudre les bras, semble beaucoup l'amuser. Au bout d'un moment, son nez se fronce et elle arrive enfin à articuler une phrase : - Ca pue... Nous puons, précise-t-elle. Je renifle et me rends compte de l'odeur ambiante qui nous entoure. - Vous n'allez pas encore enlever votre t-shirt ?? me taquine-t-elle. Je crois que je pourrais comprendre de travers ce genre de coïncidence, rajoute-t-elle dans un demi-sourire. Je lui souris en faisant semblant de l'enlever. Elle se cache le visage de sa main telle une enfant. Son geste me fait sortir un rire dont je n'avais pas ressenti les effets depuis longtemps. - Promis, j'arrête de me déshabiller. Mais nous allons tout de même devoir faire quelque chose pour l'odeur, ris-je. Elle hoche la tête, en accord avec ça. D'une main, elle attrape le montant du canapé pour se relever. Je lui soutiens le dos, prêt à la maintenir au moindre signe de faiblesse. - Je vais bien, m'assure-t-elle. Je fais semblant de m'éloigner, toujours un oeil sur elle. Elle apprécie ma marque de confiance et se relève en position assise. Toujours le visage pâle, elle attend un instant avant de se redresser complètement et se mettre debout. Les yeux brillants, elle m'observe sans animosité. Presque curieuse de me voir toujours là. A PROPOS DE L'AUTEUR Agée de 21 ans, Emily Chain écrit depuis toujours et dans des styles diversifiés : des récits fantastiques aux thrillers en passant bien sûr par la romance. Après la série L'Interne, elle revient chez So Romance pour mettre des étoiles dans nos yeux à l'approche de Noël.

12/2019

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Philosophie

To metron. Sur la notion de mesure dans la philosophie d'Aristote

La notion de mesure traverse les traités du corpus d'Aristote en connexion des problèmes qui sont d'une importance centrale. Au-delà de son utilisation dans l'éthique, où to metron est d'abord la juste mesure, impliquant des vertus éthiques (cf. Tomas Calvo), et ensuite, par exemple, la mesure des plaisirs (cf. Pierre-Marie Morel), la mesure est une notion qui envahit toute la philosophie aristotélicienne. Dans la Physique, par exemple, to metron devient une notion clé pour la définition du temps (cf. Fernando Rey Puente et de Sylvain Delcomminette), et elle joue également un rôle fondamental dans les passages difficiles à interpréter, comme celui de Phys. V 3, dans lequel Aristote caractérise un concept décisif de sa philosophie de la nature, c'est-à-dire celui de continu (cf. Marco Panza), ou celui de Phys. VI 7, dans lequel to metron, tout en correspondant largement à la notion de partie, est plus spécifiquement ce qu'impose la limite au continu, lequel se présente comme mesurable et donc fini (cf Giovanna R. Giardina). Mais si dans la Physique, Aristote finit par identifier la translation circulaire avec la mesure de tous les mouvements, dans la Métaphysique, la notion de mesure atteint un degré d'absolue généralisation, en tant que l'Un est dit mesure de toutes les choses (I 1, 1053a18-19), affirmation à partir de laquelle Lambros Couloubaritsis examine l'ampleur des outils hénologiques d'Aristote afin de trouver de nouvelles voies de recherches. La Métaphysique est aussi l'objet de l'enquête de Laura Castelli, qui s'occupe de lota 2, où elle relève une manière spécifique de la mensuration comme méthode d'analyse ontologique et fait place à l'idée qu'Aristote aurait établi, à l'intérieur de sa métaphysique, des outils pythagoriciens plutôt que platoniciens pour approcher l'être. Entre la Métaphysique et l'Ethique se situe l'étude de Loredana Cardullo, qui examine l'interprétation aristotélicienne de la formule de Protagoras de l'homme mesure, pour vérifier quel est pour Aristote la mesure de la morale humaine. Le domaine des mathématiques, auquel la notion de mesure appartient plus proprement, est analysé par Antonio Pedro Mesquita, qui a consacré son étude à la mesure dans le traité pseudo-aristotélicien De liaeis insecabilibus. D'autre part, le rôle central de la notion de mesure a été mis en évidence par David Lefebvre en biologie qui discerne dans la summetria l'état optimal de la relation entre la chaleur spermatique du mâle et la matière menstruelle de la femelle dans la génération des animaux. Le recueil ne néglige pas non plus l'élaboration de la notion de mesure avant Aristote, grâce à l'étude de Paolo Crivelli sur Platon, qui examine la théorie de la mesure de la grandeur et de la petitesse dans le Politique, théorie qu'il ne considère pas comme une digression mais, au contraire, comme étant le coeur du dialogue.

08/2020

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Collège parascolaire

Maxi Annales 3e. Sujets & corrigés. Avec 100 sujets, Edition 2021

Les Annales ABC du Brevet pour réviser et préparer toutes les épreuves du Brevet 2021. Toutes les matières 3e : - MATHS - FRANCAIS - HISTOIRE-GEO-EMC - PHYSIQUE-CHIMIE-SVT-TECHNO - ORAL + Rédigé par des enseignants ! + Maxi-Annales ABC du Brevet 2021 - Toutes les matières Conforme aux programmes du Brevet Des sujets sur tout le programme - Les sujets complets pour s'entraîner sur toutes les matières du Brevet 2021. - Pour l'épreuve orale, des sujets conçus par nos auteurs pour mieux se préparer. - Tous les corrigés détaillés avec des rubriques d'aide. - Un minutage pour se mettre dans les conditions de l'épreuve. La méthode gagnante pour préparer le Brevet - Les épreuves expliquées et les critères d'évaluation. - Les conseils pratiques des correcteurs.

07/2020

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Thèmes photo

The Americans I Met

The Americans I Met est un projet combinant photographie et histoire orale. Il rassemble des portraits et des conversations réalisés au fil de rencontres que le photographe Viktor Hübner a vécues lors d'une série de voyages en auto-stop à travers les Etats-Unis. Avec seulement son appareil photo, un enregistreur audio et quelques provisions, il a parcouru 41 Etats et plus de 25 000 km de 2017 à 2019. Tout au long de ses voyages, Viktor Hübner a privilégié les rencontres fortuites et s'est appuyé quotidiennement sur l'hospitalité des personnes qu'il a croisées. Voyageur étranger, il est devenu le témoin oculaire de la vie pratique et spirituelle de nombreux Américains, et le porteur de nombreuses confidences. Ce livre se concentre sur les personnes que Viktor a rencontrées lors de ses voyages, leurs paroles, leurs expériences et, par extension, l'ère Trump dans laquelle elles ont vécu. The Americans I Met, de Viktor Hübner. Le titre est peut-être trop modeste pour l'ampleur du projet et l'ambition qui le sous-tend. Hübner a absorbé et actualisé stylistiquement le travail de photographe comme Stephen Shore, Mitch Epstein, Walker Evans et même Robert Franck, ou de confrères allemands comme Thomas Struth, qui s'est rendu au Yosemite et à El Capitan pour nous montrer la file de voitures garées et de touristes prêts à "cliquer". Mais Hübner a également utilisé les codes de l'art conceptuel et de la performance. Il a établi des règles, mis en place un système, l'a laissé fonctionner et est allé là où le processus l'a mené. Pas de voitures de location, pas d'hôtels, pas de transports publics, pas de réservations sur Internet, pas de relations sexuelles avec les personnes qu'il a rencontrées, juste assez d'argent pour la nourriture et les films et être ouvert à ce que les gens rencontrés avaient à lui dire. Cela semblait risqué, 16 000 miles parcourus entre 2017 et 2019 sous la présidence Trump, lorsque les "guerres culturelles" sont devenues un cri de guerre et que la notion selon laquelle les hautes clôtures font les bons voisins est devenue plus qu'une métaphore. Hübner est l'opposé de Robert Frank. Là où Frank cherchait le thème et le motif, avec des nuances de menace et de révélation, Hübner cherche l'anomalie et l'apparition - l'inexplicabilité soudaine. Il est ouvert à l'absurde, alors que Frank ne l'a jamais été. Cette vision est équilibrée - ou plutôt augmentée - par de nombreux portraits attentifs, où le jugement est mis de côté. La notion de portrait photographique a fait long feu. Mais dans ce livre, les portraits jouent un rôle clé. Ils ralentissent le rythme du voyage et déplacent l'attention des événements vers les personnes, des stéréotypes vers les individus. Tyler, de l'Oregon, vêtu d'une toge héroïque ; Robert, Paris et leur fille de la tribu Nez Perce, allongés ensemble dans une unité de protection ; une coupe de cheveux à domicile avec les Kirkpatricks dans les grands espaces de l'Ouest - ces portraits capturent un sentiment d'humanité, des personnes qui respirent en dehors du cadre. Peut-être les Américains ont-ils vraiment une vie intérieure. Pourtant, la question demeure : qu'a découvert Hübner au cours de ses voyages ? Est-ce simplement ce qu'il a apporté avec lui, les mythes, les icônes de la culture pop, la couverture médiatique sensationnelle et le scepticisme européen à l'égard d'une nation trop puissante pour son propre bien ? D'après ce qu'il a reproduit de ses conversations - lecture essentielle pour les photographies de ce livre - elles semblent confirmer tout ce que l'on pouvait déjà imaginer. Les Américains ont profondément peur, voire se méfient les uns des autres et ils sont armés. Comme Tocqueville l'avait compris il y a bien longtemps, les Américains sont prêts à se méfier - des autres Américains ! Mais si Hübner n'avait découvert que cela, il aurait mis fin à ses voyages bien plus tôt. Ce qui l'a poussé à continuer, c'est une autre chose qui a également émerveillé Tocqueville : l'ouverture et la générosité face à une personne totalement inconnue, l'étranger.

11/2022

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Grands textes illustrés

Les fables de la fontaine

Ce recueil inédit rend hommage au génie du fabuliste Jean de La Fontaine à l'occasion du 400e anniversaire de sa naissance. 50 fables illustrées par Quentin Blake et lues par Denis Podalydès, sociétaire de la Comédie-Française.

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Grimm

Raiponce

Une adorable collection pour faire découvrir aux plus jeunes les contes traditionnels. Le format et les textes sont adaptés aux plus petits. Les enfants vont pouvoir s'imprégner de l'univers de Raiponce, cette jolie princesse aux longs et magnifiques cheveux. A la fin du livre, des questions sont posées à l'enfant pour vérifier qu'il a bien compris l'histoire. Les petites filles peuvent coller leur photo et devenir Raiponce.

06/2022

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Tourisme étranger

Venise. Histoire, promenades, anthologie et dictionnaire

Ce livre permet au lecteur d'approfondir les aspects de Venise qui lui sont familiers et de lui en faire découvrir d'autres, qu'il ne soupçonne pas. S'il y est bien sûr question de carnaval ou de la Mostra, de Casanova ou de Vivaldi, il évoque aussi des éléments moins connus, s'attachant ainsi à lever le masque de Venise pour en découvrir les mille visages. La volonté de comprendre la complexité " d'un rêve humain qui s'est fait pierre ", à la fois immuable et en perpétuel changement, a déterminé la structure du volume, résultat de deux points de vue convergents : le premier est celui des contributeurs francophones, amoureux de Venise et qui ont fait de l'histoire, de l'art, de la culture vénitienne l'objet de leurs recherches, et le second, d'auteurs et de chercheurs italiens. Deux approches qui se croisent et se révèlent complémentaires. L'une vise à recueillir et, surtout, à accueillir les éléments canoniques du mythe de Venise, et à se laisser conquérir par son caractère exceptionnel et par son charme qui résiste à toute forme d'analyse. L'autre propose un abord plus critique par ceux qui vivent cette ville au quotidien. La première partie relate l'histoire de Venise depuis ses origines. Les auteurs montrent comment cette cité est devenue une nation. 697-1797 : de l'élection du premier doge à la chute de la République, pendant plus de mille ans, la puissance de cet Etat autonome s'illustrera à travers les noms qui la désignent : la Sérénissime, la Dominante... Le mythe de Venise, tel qu'il se forgera au fil du temps, sera d'abord politique. Cette République rebelle ne se soumet ni au pape ni à l'Inquisition, devenue une puissance maritime redoutable. Cette cité régie par ses propres lois, obéissant à ses propres règles, suscite un imaginaire qui fait d'elle la ville de l'amour, de la séduction, de la sensualité. Mais ce mythe s'est aussi en partie nourri du thème de la décadence. Avec le déclin puis la chute de la République en 1797, Venise devient une ville d'histoire dont le passé prestigieux est inscrit dans les pierres, est visible dans les oeuvres d'art mais dont le présent est comme obscurci par une légende mortifère. C'est lord Byron qui, le premier, codifia ce nouvel état d'esprit. On perçoit alors Venise sur le mode de la fin d'un monde : mort à Venise, mort de Venise. Une autre date a depuis conforté cette image : celle de l'inondation du 4 novembre 1966. Evénement pivot qui oblige à tourner la page de la nostalgie pour se consacrer à une seule tâche : sauver la cité du danger qui la menace, intervenir sur la structure par des restaurations et développer des formes d'exploitation touristique de masse qui soient compatibles avec la protection, la sauvegarde et le respect de ce milieu fragile. L'idée de réaliser de pharaoniques travaux pour protéger Venise des marées naît également à ce moment-là et perdure depuis presque un demi-siècle. Les Promenades, qui constituent la deuxième partie du livre, rassemblent des textes consacrés à la lagune, aux quartiers, aux personnages, aux arts, aux traditions et aux moments significatifs de la vie vénitienne. Elles privilégient la subjectivité, l'expérience directe, le rapport parfois physique de l'auteur avec l'espace exploré et raconté et se rapprochent en cela de l'esprit de certains guides culturels ou insolites. Cette partie s'appuie sur des contributions d'écrivains vénitiens, ce qui favorise une description de la ville à la fois plus réaliste et intimiste. Dans les textes de l'Anthologie, la perception subjective de chaque écrivain s'affirme avec plus d'intensité encore. Le choix était délicat tant les écrivains, artistes, intellectuels qui ont fréquenté Venise et ont fait de celle-ci le sujet de leurs réflexions ou le cadre de leur récit de fiction sont nombreux, de Thomas Mann à Proust, Morand, Philippe Sollers et tant d'autres. N'ont été retenus ici que des textes contemporains, écrits en prose par des auteurs nés après 1870 et parmi ceux-ci des textes nouveaux, illustrant la dimension cosmopolite de Venise. Le Dictionnaire offre enfin les éléments nécessaires pour s'orienter dans la vie vénitienne et désignent des réalités spécifiques. Répondant au choix de privilégier la dimension culturelle, plus encore qu'historique, il met en exergue, notice après notice, sur un échiquier alphabétique, les nomenclatures, définitions, personnalités, objets, oeuvres et grands hommes de Venise qui permet au lecteur de tracer son propre parcours.

04/2016

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Critique littéraire

Revue de la Bibliothèque nationale de France N° 59/2019 : World-building. Création de mondes et imaginaires contemporains

A l'heure où la fantasy séduit de plus en plus (Le Seigneur des anneaux, Game of Thrones...), plaçant les "mondes inventés" au coeur de la culture populaire, ce dossier s'interroge sur leurs formes et leurs usages en confrontant le regard des historiens du genre à celui des spécialistes des médias et des créateurs, qu'ils soient écrivains ou concepteurs de jeux. L'invention de mondes imaginaires L'invention de mondes imaginaires est une idée aussi ancienne que l'humanité, depuis l'Atlantide de Platon, ou encore l'Utopia de Thomas More. Mais c'est dans la seconde moitié du XIXe siècle en Angleterre, avec Lewis Carroll et William Morris, que naissent la fantasy et sa pratique, le worldbuilding. Un genre qui connaîtra un succès prodigieux à partir des années 1960, à travers l'oeuvre de Robert E. Howard (Conan le Barbare) et celle de Tolkien (Le Seigneur des anneaux). Anne Besson retrace pour nous l'histoire du genre pour lequel Tolkien tient lieu de modèle, l'écrivain-démiurge qui, pour créer sa mythologie personnelle, dessine des cartes, crée une cosmogonie, élabore des chroniques... Les cartes jouent en effet un rôle spécifique dans la création des mondes imaginaires, ainsi que l'expose Julie Garel-Grislin dans son article. La fantasy connaît en France une apparition tardive (les premières traductions datent des années 1970) : il faut attendre le nouveau dynamisme éditorial de la fin des années 1990, décrit par Marie-Lucie Bougon, pour la voir s'affirmer et se singulariser (avec des éditeurs comme Mnémos, Bragelonne...). Ce succès éditorial, très marqué chez les jeunes enfants et les adolescents, nous conduit à nous interroger, aux côtés de Laurent Bazin, sur les raisons d'une telle fascination au-delà du simple besoin de divertissement. Un succès transmédia L'engouement pour ces imaginaires contemporains s'étend bien au-delà de la littérature, porté par le développement de nouveaux médias (bandes dessinées, pulps, films, séries télévisées, jeux vidéo, jeux de rôle...), chaque support nourrissant l'autre, avec l'ambition de construire un monde complet et consistant, quoique fictif. Les créations de nouveaux univers sont pléthoriques au cinéma (Star Wars, adaptation du Seigneur des anneaux), dans les séries (Game of Thrones ou Westworld), le jeu vidéo (World of Warcraft ou Assassin's Creed) et même les jouets (Lego)... Elles sont aujourd'hui au coeur de la culture populaire au point de faire émerger une nouvelle communauté de fans, les "geeks", qu'ils soient fervents lecteurs de fantasy, de mangas, ou de comics, "rôlistes", gamers, amateurs de séries fantastiques ou de films d'horreur. David Peyron nous dit quelles pratiques se cachent derrière ce vocable, tandis qu'Olivier Caïra revient sur les jeux de rôle sur table, tels que Donjons et dragons. Les genres de l'imaginaire sont également très présents sur le petit écran, depuis Star Trek jusqu'à Game of Thrones, au point de brouiller la frontière avec le cinéma. Une évolution que décrit Florent Favard. Alain Boillat se concentre quant à lui sur le cas de Westworld qui, tout en reprenant les codes du western, explore la problématique de l'intelligence artificielle et tend un miroir à nos préoccupations contemporaines... La parole aux "créateurs" Il s'agit aussi d'entendre la parole des créateurs, de ceux qui donnent corps à ces univers, qu'ils soient écrivains ou concepteurs de jeux. Des écrivains français se sont prêtés au jeu, tels que Jean-Philippe Jaworski, auteur de deux cycles de fantasy, Récits du Vieux Royaume et Rois du monde (éditions des Moutons électriques), Lionel Davoust, auteur des Chroniques d'Evanégyre (éditions Critic), ou encore la Canadienne Karoline Georges, auteur de romans d'anticipation (SF Folio). Côté jeux vidéo, la société Ubisoft expose sa ligne éditoriale et la manière dont elle reconstruit des mondes historiques disparus, comme dans son dernier opus, Assassin's Creed Odyssey (2018), dont l'action se situe en Grèce pendant la guerre du Péloponnèse. Tout doit concourir à l'immersion du lecteur ou du joueur... Rubriques : L'"Actualité de la recherche" mène l'enquête avec Laurent Demanze sur la passion de l'investigation dans la littérature contemporaine La "Découverte" des archives comiques de la photographie relate avec humour comment ce médium a été perçu dans la presse humoristique du XIXe siècle Une " Galerie " autour du typographe Christian Delorme La rubrique " Histoire de la bibliothèque " consacrée à l'Arsenal pendant la première moitié du XIXe siècle Le récit de Gaëlle Obiégly en " Résidence " à la BnF

10/2019

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Actualité médiatique France

Hors de moi

Ce premier volume d'un journal-fleuve couvre une seule année de la vie de l'auteur, de juin 2016 à juin 2017, durant laquelle il fut notamment chroniqueur dans l'émission " On n'est pas couché ", année fertile en rencontres, observations et expériences. Personnalité controversée, Yann Moix est avant tout un des meilleurs écrivains d'aujourd'hui, salué comme tel par l'ensemble de la critique au-delà des polémiques qu'il peut susciter. C'est la raison de son entrée dans " La collection " Bouquins et de la publication de cette oeuvre inédite qui traverse tout son univers à la fois intime et public. On y découvrira le grand lecteur qu'il est, l'homme fou de musique, de littérature et de philosophie. L'amoureux dans ses relations avec les femmes de sa vie. L'observateur implacable de la comédie sociale, littéraire et médiatique à travers les multiples portraits qu'il brosse de ses confrères écrivains, des personnalités politiques et médiatiques qui ont eu la chance ou la malchance de croiser sa route. Un régal de tendresse pour ceux qu'il apprécie et de férocité pour ceux qu'il démasque sans merci. Au nom d'un souci contestant et absolu de sincérité brute, comme il l'explique dans ces extraits : Dimanche 10 juillet 2016 : Ecrire un journal exige non pas exactement de la paresse, mais un certain laisser-aller qui, finalement, oscille entre l'inconscience, le suicide et le courage. Se faire un destin, pourtant, est impossible si l'on n'est pas d'abord - pour un temps du moins - détesté, honni, proscrit, voué aux gémonies, marginalisé, " grillé ". Tous ceux qui ne passent pas par cette sale période ne font, au mieux, qu'une " carrière ". Plutôt crever que de faire carrière. Faire carrière : réussir dans la vie ; il s'agit de réussir sa vie. Traduction concrète : la soumettre à tous les dangers (intellectuels, physiques). Lundi 11 juillet 2016 : Tout journal intime est une burlesque lutte contre cet invisible titan qui nous pousse vers cet abyme : l'âge. L'âge est un cosmos que gouverne le ridicule. Il s'agira donc de s'y amuser ; j'ai bien fait de pleurer d'abord. Viennent les jours, doucement, où je n'aurai d'autre choix que de m'abandonner sans vergogne à ce que je crois que je suis - jusqu'à le devenir. Jeudi 11 août 2016 : Dans ce journal, je tiens à constater, quand je le relirai - si je le relis jamais ? les contradictions qu'il contient, et qui me disent mieux que ne le sont mes cohérences. Un être n'est jamais que le perpétuel contraire de ses décisions, la démission de ses certitudes, l'inverse de ses pensées, la dénégation de ses actes, le contre-exemple de sa morale. Je ne suis que le brouillon de ce que je crois que je suis. Je suis vivant, c'est-à-dire que je n'ai pas la personnalité que je m'assigne, encore celle qu'on m'accole. Je m'échappe sans arrêt de ce que je décide, je m'évade de ce que je prévois, je rature ce que j'échafaude, je m'enfuis de moi-même sans m'en rendre compte, et lorsque j'en suis conscient, au lieu que d'en avoir mauvaise conscience, il s'agirait plutôt que j'en jouisse. Echapper à soi : voilà le motif de l'existence. Je ne supporte pas celui qui est fidèle à ses principes, parce qu'une vie de fidélité n'est pas une vie, et qu'une vie de principes tutoie la mort. Fidélité aux êtres, oui. Aux choses ? Plutôt mourir. Mercredi 24 août 2016 : La profondeur de la vie fait craindre à chaque paragraphe d'un journal intime l'imminence de la mort. Lundi 5 septembre 2016 : Ce journal intime est un journal de guerre. Mercredi 26 octobre 2016 : Si je ne suis plus d'accord avec ce que j'ai déjà écrit, ne pas raturer, mais continuer, dire que je me suis trompé plus haut, ou me contredire parfaitement. Cela n'a aucune importance. On se contredit sans cesse dans la vie. Je suis capable de me contredire par écrit. C'est le cheminement qui compte, les errances et les erreurs évidemment. Je n'improvise pas ce que je pense, mais ne pense qu'en improvisant. Je ne voudrais pas tricher. Je laisse à ce journal sa fraîcheur spontanée. J'avance au coupe-coupe en même temps que le lecteur ; je veux dire : c'est le lecteur qui avance avec et en même temps que moi. Dans la jungle.

08/2023

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Histoire, Géographie

Histoire-Géographie 2de. Edition 2024

Vous retrouverez dans votre manuel d'Histoire-Géographie 2de : - Un manuel d'histoire-géographie conçu comme un manuel unique pour fournir aux élèves un outil simple et cohérent et pour aider les enseignants à mettre en oeuvre tout le programme de 2de. - En histoire, des études traitées sous différents angles (Regard de l'historien, Parcours croisés, Actrices de l'histoire). - En géographie, toutes les études de cas du programme et des pages "Acteurs et enjeux" et "Labo de Géo" pour travailler autrement et aller plus loin. - Des pages "Grand Angle" : des cartes, des frises, des infographies pour entrer dans les chapitres en Histoire ou pour changer d'échelle en Géographie. - Des supports de révisions variés (synthèse rédigée, activités en groupe, podcasts, exercices interactifs) adaptés à tous les profils d'élèves. - Des exercices guidés préparant progressivement aux exercices du bac, de la voie générale et de la voie technologique. - Un livret de méthodes et d'outils.

04/2024

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Français

Mon carnet d'histoire littéraire 2de 1re. Edition 2022

Ce carnet à personnaliser accompagne tous les élèves de 2de et de 1re, des voies générale et technologique, pour réviser les épreuves de Français à l'écrit comme à l'oral. Il aide les élèves à situer les oeuvres dans le temps, comprendre le contexte historique, littéraire et artistique dans lequel elles s'inscrivent. Il permet de : - Confronter les oeuvres étudiées et les lectures cursives aux contextes historique, social et culturel de l'époque ; - Bien comprendre les enjeux du texte avec pour chaque siècle, des pages d'histoire, d'histoire littéraire, d'arts et de culture ; - Se préparer de façon optimale grâce aux fiches outils (frises chronologiques, cartes mentales des genres, repères sur les tonalités ou les figures de style) et au planning des révisions. Des QR-Codes et des mini-liens permettent d'accéder directement aux corrigés.

01/2022

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Français

Mon carnet d'histoire littéraire 2de 1re. Edition 2023

Ce carnet à personnaliser accompagne tous les élèves de 2de et de 1re, des voies générale et technologique, pour réviser les épreuves de Français à l'écrit comme à l'oral. Il aide les élèves à situer les oeuvres dans le temps, comprendre le contexte historique, littéraire et artistique dans lequel elles s'inscrivent. Il permet de : - Confronter les oeuvres étudiées et les lectures cursives aux contextes historique, social et culturel de l'époque ; - Bien comprendre les enjeux du texte avec pour chaque siècle, des pages d'histoire, d'histoire littéraire, d'arts et de culture ; - Se préparer de façon optimale grâce aux fiches outils (frises chronologiques, cartes mentales des genres, repères sur les tonalités ou les figures de style) et au planning des révisions. Des QR-Codes et des mini-liens permettent d'accéder directement aux corrigés.