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Elevages domestiques

L'Homme et l'Animal. L'invention de nouveaux liens

Le regard de scientifiques sur l'extraordinaire relation entre l'homme et l'animal entre fascination, peur et exploitation. Chiens, chats, chevaux, vaches, cochons... A quand remonte la domestication ? Quelle place occupent les animaux sauvages ou méconnus ? Comment expliquer la menace d'extinction qui plane sur certaines espèces ? Quels sont ces animaux sentinelles susceptibles d'anticiper l'émergence de nouvelles maladies infectieuses ? L'humanité a toujours entretenu une relation complexe avec l'animal. C'est ce lien, qui s'est intensifié lors de la révolution Néolithique par la domestication de certaines espèces et qui n'a cessé d'évoluer au fil des époques et des cultures, que la science cherche aujourd'hui à explorer. L'agriculture et l'élevage ont en effet constitué la première mise à distance entre le sauvage et le domestique. Avec la mécanisation et les élevages intensifs, les animaux sont devenus des machines vivantes à la fois optimisées et contrôlées en raison de problèmes sanitaires. Quant aux animaux sauvages, leurs espaces se sont réduits, et ils ont été de plus en plus surveillés par l'homme pour leur conservation ou pour leurs impacts réels ou supposés sur la santé et le bien-être humains. L'espèce humaine s'inspire de l'animal depuis les origines mais elle a souvent entre tenu un rapport de supériorité avec lui. Comment aujourd'hui repenser cette rela tion trop souvent conçue comme utilitariste ? Peut-être en s'interrogeant sur la place de l'humain comme " vivant parmi les vivants ". Cette nouvelle approche passe par la reconnaissance du juste apport de l'animal dans de nombreux domaines. Elle permet de mesurer combien humains et animaux ont évolué de concert en s'appor tant savoirs et connaissances. Aujourd'hui, la crise sanitaire nous interroge sur les mécanismes de l'émergence de nouveaux agents infectieux issus de la faune sauvage, mais aussi plus généralement sur les rapports entre les animaux et les humains. Un lien qu'il nous appartient de décrypter pour inventer une relation plus équilibrée, permettant de dessiner les contours d'un nouveau pacte avec l'animal. Un ouvrage collectif sous la direction de Martine Hossaert-McKey, Frédéric Keck et Serge Morand Institut écologie et environnement INEE/CNRS Rose-Marie Arbogast, Fabienne Aujard, Silvia Bagni, Eric Baratay, Nicolas Baron, Philippe Billet, Clotilde Boitard, Thomas Cucchi, Colin Fontaine, Philippe Grandcolas, Martine Hossaert-McKey, Christian Jeunesse, Sabrina Krief, Olivier Le Bot, Jane Lecomte, Virginie Maris, Serge Morand, Ludovic Orlando, Marie Pelé, Violette Pouillard, Emmanuelle Pouydebat, Emmanuel Porte, Charles Stépanoff, Cédric Sueur, Stéphanie Thiébault, Claire Vial, Jean-Denis Vigne Dans la même collection : Biodiversité(s). Nouveaux regards sur le vivant ; Mondes polaires. Hommes et biodiversités, des défis pour la science ; Ecologie chimique. Le langage de la nature ; Mondes marins. Voyage insolite au coeur des océans ; Ecologie tropicale. De l'ombre à la lumière ; Empreinte du vivant. L'ADN de l'environnement ; Ecologie de la santé. Pour une nouvelle lecture de nos maux ; Mangrove. Une forêt dans la mer ; Pré-histoires. La conquête des territoires ; Abeilles. Une histoire intime avec l'humanité.

11/2021

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Critique Poésie

De l'expérience poétique

Depuis le jour où, adolescent, il a été saisi par un sonnet de Baudelaire, John E. Jackson n'a cessé de s'interroger sur ce qu'est la poésie dans l'espoir d'en dégager les qualités distinctives chez des écrivains que tout oppose a priori. Qu'y a-t-il en effet de commun, notre émotion de lecteur mise à part, entre les chansons du troubadour Jaufré Rudel et le minimalisme inquiet d'un Samuel Beckett ? entre François Villon, celui de la "ballade pour prier Nostre-Dame" , et un Paul Celan qui, écrivant après Auschwitz, profère une sorte de louange à Personne ? et même entre Sapho et Labé, Ronsard et Rückert, Racine et Goethe, Hölderlin et Dante, Eliot, Apollinaire, Shakespeare, Bonnefoy ou Mallarmé ? Aussi familier que Jackson soit de cette constellation de poètes, l'énigme foncière de la poésie lui résiste ; elle mérite néanmoins qu'il y ait consacré le gros de ses efforts d'interprète, ne serait-ce que pour reconnaître l'énormité de la dette affective contractée auprès de ces oeuvres qui l'ont accompagné toute sa vie. Dans les différents chapitres de ce nouvel essai, Jackson appréhende plusieurs facettes du mystère. Dans le premier, intitulé "Musiques du sens" , il fait l'hypothèse que la musique des mots prend le relais de notre désir de compréhension frustré "en instituant des modes de signification qui révèlent des dimensions allusives ou imageantes du langage que la parole ordinaire a tendance à recouvrir ou à masquer" . Dans un deuxième chapitre, convaincu qu'un poète est avant tout une voix, il s'efforce de la définir : "elle n'est pas, ou pas seulement, une façon de parler, elle est l'accent particulier qu'une dimension presque insaisissable donne à cette façon, une modulation qui fait frémir les mots mais sans se laisser réduire à eux" . Il constate ensuite que la poésie, aussi bien médiévale que moderne, a toujours eu besoin des dieux, et se penche sur les raisons de ce nécessaire souci de la transcendance avant d'aborder la question difficile de la réalité que le poème est en mesure de cerner. Bien loin d'être un pur miroir de la psyché de son auteur, la poésie se nourrit pour lui "d'une ambition ontologique qu'il convient d'analyser même si c'est pour reconnaître en elle le caractère inachevable d'une dialectique de l'objectif et du subjectif" . Cet essai vaut par aussi pour l'émouvante profession de foi critique à laquelle Jackson se livre in fine ; cet art de la lecture qu'il défend exige précision et respect de la parole du poète : "Ce qu'il importe de se rappeler quand on cherche à interpréter de la poésie, c'est que celle-ci, quand elle est authentique, n'est jamais que la recherche d'une réalité ou d'une vérité dont son auteur dispose d'autant moins qu'il n'a, précisément, que son poème pour la chercher lui-même. ''La réalité, écrivait Paul Celan, n'est pas. La réalité demande à être cherchée et conquise. '' L'acte de l'interprétation ne peut être, au mieux, qu'une tentative seconde".

03/2023

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Revues

Lignes N° 66, octobre 2021 : Littérature : quelle est la question ?

Au temps des dernières avant-gardes, on déclara l'invention d'art, dont l'art " littéraire ", au service (de la Révolution, sous l'une ou l'autre de ses formes " communistes "). Quelques spectaculaires expériences d'écriture doublées de prises de parti radicales incarnèrent cette façon de voir. Puis la restauration des années 1980 et le post-modernisme éclectique des années 1990 déclarèrent que ces excès n'avaient plus lieu d'être - au moins là où médiatiquement brille la vie littéraire [... ]. Mais voici que des poètes-penseurs attentifs au monde réel invitent l'ancienne passion bucolique des lyriques à se reconvertir en soutien au choeur des combats écologiques. Ou qu'on s'efforce, contre l'aristocratisme des " grandes irrégularités de langage" , de promouvoir la créativité égalitaire d'un " poétariat "(J. -C. Pinson) à l'oeuvre dans la multiplicité moderne des réseaux. Ou encore qu'on nous engage à faire de la " poésie intéressante " (qui parle au public de ce qui l'intéresse). Ainsi reviennent des soucis auxquels sans doute nul créateur n'échappe : à qui entendent parler ceux qui aujourd'hui écrivent à distance de la commande mondaine et des produits pré-formatés par les médiatisations ? pour transmettre quelle expérience ? pour éventuellement produire, ce faisant, quel effet (transformateur, émancipateur - voire au sens politique) ? Christian Prigent La question telle qu'il s'agirait de la reprendre ici n'est pas : à quoi la littérature (le récit, le roman, le poème, la pensée même) est-elle utile ou ne l'est-elle plus ? Mais : qu'est-ce qui ne s'y passe plus, de quoi n'est-elle apparemment plus l'enjeu - à supposer qu'il doive s'y passer quelque chose, ou qu'un enjeu en dépende (supposition de principe) ? A le supposer parce que, tout compte fait, l'histoire une fois finie, au sens où Kojève a d'abord établi qu'elle l'était (dans les années 30, sous les espèces plus rêveuses que réelles du communisme), ou deux fois finie, cette fois au sens de Fukuyama (dans les années 90, sous les espèces cyniques de l'universalisme capitaliste réalisé), la littérature pourrait l'être aussi. Fin de l'histoire donc, et avec elle des révolutions, des avant-gardes, des devenirs, des manifestes, des scandales, des polémiques (les polémiques qui restent sont morales, c'est-à-dire aujourd'hui sociologiques). L'histoire finie, tout étant " accompli ", la question des formes et des langues de la littérature ne se poserait plus ou n'aurait plus à être posée, lesquelles avaient en effet tout à voir avec l'histoire en tant qu'elle se constituait, se construisait diamétralement contre. De là qu'on ne voie plus les formes former une question, et les langues être de plus en plus rares à s'opposer à celle qui domine. [... ] La littérature, donc : quelles questions pose-t-elle encore à ce qui est (qui domine et qu'on dit définitif), et lesquelles lui poser pour que ce qui est et qui domine s'en ressente (qu'il cesse de l'être) ? Michel Surya

10/2021

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Critique Poésie

Baudelaire, la modernité mélancolique

Cet ouvrage célèbre le bicentenaire de la naissance du poète et explore son oeuvre sous l'angle de l'expérience mélancolique. Epreuves corrigées de la première édition des Fleurs du mal, manuscrit autographe de Mon coeur mis à nu, estampes de Meyron, autoportrait ou encore portraits par Nadar invitent à une immersion dans l'univers du poète. Après un essai introductif d'Antoine Compagnon portant sur Baudelaire et la modernité, le prologue, présenté par Jean-Marc Chatelain, partira du rapport privilégié que Baudelaire entretenait avec la figure d'Hamlet, son double allégorique, pour explorer la mélancolie baudelairienne jusqu'à son point le plus intime. 3 axes sont proposés : l'exil et l'errance ; le souvenir et les fantômes du passé ; la déchirure mélancolique du moi. L'exil et l'errance La première partie du catalogue est consacrée au sentiment d'exil, qui constitue la donnée initiale du destin de poète de Baudelaire, vivant mal la séparation avec sa mère et atteint de " la grande Maladie de l'horreur du Domicile ". André Guyaux évoque notamment le voyage que Baudelaire effectue en 1841 aux îles Maurice et Bourbon, auquel le contraint son beau-père, le général Aupick, qui entend l'éloigner de la capitale pour lui faire passer le goût de la littérature. Jean-Marc Chatelain retrace ensuite l'histoire éditoriale des Fleurs du mal jusqu'à leur publication en 1857, à partir des épreuves corrigées par Baudelaire (dont le recueil est conservé à la Réserve des livres rares). Les fantômes de la vie antérieure Rémi Brague, dans son essai, éclaire le rapport singulier qu'entretenait Baudelaire avec le langage de l'image, lui qui se donnait pour double tâche de glorifier " le culte des images (ma grande, mon unique, ma primitive passion) " et le " vagabondage ". L'image répond fondamentalement, chez Baudelaire, à un mode de présence spectral. Ainsi en est-il des " fantômes parisiens " à la suite des démolitions orchestrées par le préfet Haussmann. Valérie Sueur, dans son essai, montre les correspondances entre les vers de l'un (notamment les " Tableaux parisiens ") et les estampes de l'autre, tel le Stryge. La déchirure mélancolique du moi Jean-Claude Mathieu, dans l'essai de la troisième et dernière partie, revient sur tous les thèmes forts du catalogue. Dans ses poèmes, Baudelaire, attentif à la vie triviale des faubourgs boueux et des rues encombrées, prend soin des " ruines ", plus bouleversantes que le nouveau Paris, des " Petites Vieilles " chétives... Dans l'oeuvre de Baudelaire comme dans sa vie, la mélancolie prend différentes formes, celle du dandysme d'une part, qui fait l'objet de l'essai d'Andrea Schellino ; celle de l'ironie de l'autre, du rire et de la caricature, qu'expose Julien Dimerman. Dans l'épilogue " Baudelaire en son miroir ", Sylvie Aubenas présentes les principaux portraits photographiques du poète comme des images diffractées de lui-même qui témoignent à leur manière de l'impossible coïncidence avec soi-même, telle que Courbet la décrit en 1848 : " Je ne sais comment aboutir au portrait de Baudelaire, tous les jours il change de figure. "

10/2021

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Littérature française

Exposée

Par Raphaëlle Pia Le titre à plusieurs sens, " Exposée ", annonce une histoire qui se déroule sur plus d'un registre. L'argument principal ne manque pas d'originalité. Au cours d'un dîner mondain un marchand d'art connu prend la parole et se pare de l'importance fantasmée par le personnage principal, femme et peintre. Une rencontre entre eux finit par se produire. Le galeriste apprécie les oeuvres de cette artiste et lui programme une exposition.
Eblouie par le projet, elle se met à travailler comme jamais. L'exposition a lieu, ne se passe pas très bien et même de façon plutôt bizarre... Les épisodes se truffent de souvenirs, scénettes, petites choses du quotidien, complications et coups de théâtre. Le rythme nous tient en haleine. Le moins qu'on puisse dire de Béatrice, est qu'elle sait écouter. De là, sa sensibilité au rythme formel de l'oeuvre écrite ou peinte, de là aussi la cadence du livre, structuré comme un poème ou un essai, à la façon du " discours amoureux " de Roland Barthes.
Il s'ordonne en douze strophes, chacune annoncées par un titre long comme un vers ou une sentence ou un proverbe, résumant non sans humour le contenu du chapitre, comme le fait la " morale " des fables. La relation des faits, toujours concise comme un scénario de film, s'anime de nombreuses remarques graves, pour ainsi dire rejetées sur les côtés - rasant les murs - pour passer inaperçues. La plupart du temps, elles trébuchent dans des jeux de mots : dérapages sur les deux sens d'un même vocable, dérives sur un élément secondaire, associations d'idées pour déboucher en poésie.
La décision de ne surtout pas se prendre au sérieux, domine. Pour y parvenir l'auteure se dédouble et invente un " autre " qui lui parle et la semonce. Ce " surmoi " prend l'aspect d'un courant d'air, des murs de la galerie ou de l'ami Edouard. Chaque fois le dialogue pose des questions importantes mais aussitôt il s'allège, se tourne en dérision et évite de conclure. Le passage vers l'imaginaire se fait d'une manière quasi rationnelle.
Basé sur des locutions à plusieurs sens, celui qui est choisi se trouve, d'une part, raccordé logiquement au contexte, d'autre part, le plus propre à développer le rêve. Le passage du réel à l'irréel ainsi se justifie ce qui surprend et amuse. Une grande liberté de ton traverse la langue. Des manières du langage parlé ou de l'argot côtoient les termes les plus châtiés et provoquent le même effet de drôlerie.
Le déroulement verbal ressemble au déroulement de la ligne dans les peintures de l'auteure (celles de sa dernière exposition). Le dessin se déploie sans idée préconçue, après de nombreuses esquisses pas tout-à-fait recouvertes, il reste, un profil, un corps à l'envers, des jambes en pleine course, s'enchaînant avec un autre profil tout aussi agité, qui s'avère être la tête d'un personnage, invisible d'abord, puis peu à peu révélé.
Une nécessité autre que la raison enchaîne les éléments. Extraits de la masse par trituration ils finissent par se fi

06/2013

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Beaux arts

Techniques et matériaux des arts

Le visiteur d'un musée, d'une église ou d'une galerie d'art se trouve en présence d'oeuvres chargées d'histoire et porteuses de significations symboliques, mais aussi au contact quasi direct de leur matérialité, que ce soit la feuille d'or incluse dans les tesselles des mosaïques byzantines, la polychromie brillante et dense du panneau d'un retable flamand, ou les bleus lapis-lazuli stupéfiants que Lorenzo Lotto préparait selon un procédé tout particulier. Ces éléments, toujours très fascinants, ne sont pas que des accessoires dans la construction d'une oeuvre, mais, indissolublement liés au contexte historique et à la personnalité de l'artiste, ils constituent le support du langage symbolique des images. La technologie des procédés et des matériaux a une place plus évidente encore dans les arts appliqués, parfois dits, à tort, mineurs, qui, à chaque époque - voyez le panorama artistique des XVe et XVIe siècles, mais aussi du XVIIIe -, jouent un rôle d'une très grande importance, voire remplissent une fonction de véritable " guide " , pour la peinture, la sculpture et l'architecture. Rappelons, par exemple, que Pollaiolo et Verrocchio commencent par pratiquer l'orfèvrerie, et que de nombreux peintres maniéristes et baroques aiment à concevoir et souvent à réaliser eux-mêmes des bronzes décoratifs et des objets de verre ou de cristal ornés de figures. Au XVIIIe siècle, la redécouverte, par Böttger, de la formule de la porcelaine est si révolutionnaire et si déterminante que le délicat matériau inventé en Chine devient l'un des protagonistes du siècle, influençant l'expression du goût dans la peinture et la sculpture, et s'imposant dans le mobilier et jusque dans l'architecture d'intérieur, comme en témoignent les cabinets de porcelaine du palais royal de Madrid et de celui de Capodimonte. C'est que, derrière chaque oeuvre, petite ou grande, se cachent un infini travail de recherche et d'innombrables expériences, véritables épreuves alchimiques. De surcroît, le hasard et d'heureuses " erreurs " entraînent parfois la découverte de procédés et de méthodes que le temps et la pratique d'artistes et de " maîtres expérimentateurs " perfectionnent et transmettent à travers les siècles. Les articles de ce guide des arts illustrent les techniques artistiques fondamentales en même temps que l'origine et l'emploi des matériaux les plus communément utilisés dans le dessin, l'estampe, la peinture et la sculpture. Les arts appliqués ne sont pas oubliés, et une grande partie de ce guide leur est consacrée : sont notamment examinés la mosaïque, la marqueterie, la céramique, le verre, l'orfèvrerie et la joaillerie. Un dernier chapitre présente un bref panorama de divers procédés employés dans l'art contemporain, ceux qui, selon nous, représentent le mieux le profond changement irréversible opéré dans l'expression artistique du xxe siècle. Conformément à l'esprit de la collection " Guide des arts " , ce volume se propose de fournir une clef de lecture particulière des oeuvres d'art en montrant par l'illustration comment elles sont faites et en dévoilant ainsi au lecteur certains de leurs aspects les plus intimes et les plus cachés.

04/2017

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Littérature française

Baron Rouge 19-59

Le narrateur de ces pages se veut le Baron Rouge d'un voyage identitaire dans le troisième millénaire. De Jules à Julio, en passant par Julien, le Je se risque à un récit de soi à la fois spatial et temporel. Hawaï, Louisiane et Belgique se découpent sur la cartographie d'une identité morcelée, patchwork de vie que tisse le fil rouge d'une écriture mosaïcale. L'écriture se fait coruscante et odorante dans la luxuriance d'une nature hawaïenne indomptable. Le narrateur devient aussi le témoin d'une Louisiane mutilée et pantelante, se relevant péniblement des blessures infligées par la rageuse Katrina. L'intertextualité belge se plaît, quant à elle, à moucheter le paysage identitaire, déposant çà et là de petites touches sarcastiques colorées d'humour et de tendresse. Tout cela sur fond de décor temporel où passé et futur se conjuguent dans un plus-que-présent amovible. Le Moi, dans ce roman-mosaïque, ne rencontre pas seulement son double, il le multiplie dans le fantasme prismatique d'une triple rencontre spéculaire, avec soi et aussi l'autre en soi. Triple identité, donc, dans un personnage qui se découvre le privilège magico-surréaliste de traverser le temps, prenant du plaisir à brouiller les pièces du puzzle, de 59 à 19. Et le lecteur, séduit, d'entrer dans le jeu, se laissant emporter avec délice dans les tourbillons des Sept piscines sacrées. Geneviève De Clerck Il nous créolise, Freddy De Pues, un plat de plat pays... un belgo-gombo aux fruits de volcan, assez piquante, cette cuisine... et que vous ne comprendrez que trop bien. Oufti, cher, mais ça paume en Waikiki ! Voici une histoire qui voyage tout doucement comme dans un U-HAUL Gentle Ride Van avec le lecteur comme complice-passager, songeur du bagage en arrière avec les bouleversements petits et grands. Mais malgré les embouteillages des cités obscures, ainsi que l'ennui infernal des autoroutes vides de sens, le chauffeur arrive à livrer ses métamorphoses intactes. C'était un bon moment pour rouler ; c'était au temps où Freddy De Puesait. Dans Baron Rouge 19-59, on devine les visages de réalités voilées telles que dans Les Amants de Magritte. Comme des pétales d'un magnolia japonais, on déplie un origami mutuel de vies embaumées dans une sensualité étourdissante. Dans les affres des siroccos locaux, on meurt à la Thomas Mann devant une décadence exquise, pas à Venise cette fois, mais alors dans le 17th Street Industrial Canal d'une Orléans dégoûtée de se faire encore une fois nouvelle. Et dans l'exotica d'un Hawaï sans serpents où la terre frissonne de mutations sublimes, on improvise le langage d'amour transcendantal exprimé dans un pidgin local mais profondément personnel. Freddy De Pues nous sert son pays plat du jour, bombé de nuit, dans une voix franche et d'une perspective à vue d'oiseau où la prose plane à la hauteur des nuages. Voilà une oeuvre qui par ses hélices poétiques, transcende bayous et lagons où l'évolution ne fait qu'embêter les espèces. Voilà u

11/2015

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Poésie

Pour parler. 115 sonnets avec des dessins

" Frank Smith écrit. Et dessine aussi. Julien Serve dessine. Et écrit aussi. Tous deux sont constamment inspirés par le monde, par ce qui s'écrit en continu sur lui, par l'information. Pour parler est né de leur rencontre. Frank Smith a écrit 115 sonnets. Il voulait s'attaquer à cette forme, une forme fixée, très précise, et la revisiter, la déconstruire, la détourner. Se contraindre soi-même. Voir comment il pouvait faire des " anti-sonnets ", sans rimes, sans la dimension lyrique, sans faire appel aux sentiments, mais en creusant des questions dans cette forme très fixée, très précise : qu'est-ce que c'est que parler, comment peut-on dire ? Dans ce recueil, le vent du lyrisme classique est remplacé par une tempête de questionnements ; l'expression d'un moi tourmenté par la révélation que la pensée n'existe qu'à travers les mots ; l'effusion par la grammaire, la sublimation des sentiments par une opération chimique pratiquée au cutter sur les brèches et les failles ; la musique par la simplification et Schubert par Feldman. Julien Serve se découvre fasciné par " la capacité de Frank Smith à se saisir d'une réalité au travers du vocabulaire, du langage qu'elle produit. La rejouer, l'amener à un point de lisibilité plus pertinent, plus sensible. J'ai eu envie de lui voler ses écrits. Mais je me suis fais attraper. " Et Julien Serve se met à dessiner, " sur " les sonnets, ou plutôt autour. Plutôt que de parler des sonnets, il dessine. Et pour Serve, la main produit de la pensée. Sa pensée est dans le geste. L'écriture comme le dessin lui semblent des exercices d'équilibriste au dessus du vide. Mais ce qui lie peut-être le plus intimement Julien Serve et Frank Smith, c'est que tous deux, qui par le dessin, qui par les mots, cherchent à reformuler une réalité non admissible. " Je ne voulais pas, écrit Julien Serve, illustrer les sonnets de Frank Smith. Je voulais être en immersion totale. Me perdre dans leurs structures éclatées. Perdre le sonnet. Que les sonnets se lisent sans discontinuer me permettaient de perdre prise. L'imprévu devenait alors envisageable. Je me suis donc contraint à ce dispositif avec des règles simples et strictes : 24 heures de dessins en direct à la lecture d'une voix numérique. " Le nombre de dessins est le résultat de la durée du dispositif mis en place ; il n'y a pas de dessin A pour un sonnet A, ni de nombre de dessins par sonnets. Pour le livre, il y a lieu d'inventer une nouvelle forme. Les sonnets et les dessins, les dessins et les sonnets, oui, mais comment ? Il s'agira d'injecter les dessins dans les sonnets, de fondre textes et images pour échapper à la formule texte/illustration et créer la parfaite co-errance/cohérence que nécessite tout travail en duo. " (Barbara Polla, écrivain-galeriste) Par un habile et original façonnage, textes et dessins sont mêlés, feuille par feuille, dans une superposition transparente, formant des " collisions " et des fusions, qui incite à une lecture aléatoire et diverse, de gauche à droite, de droite à gauche, à l'endroit, à l'envers.

03/2019

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Critique littéraire

Epigrammes/epigrammata. 1606-1612, Edition bilingue français-latin

Il est difficile d'imaginer aujourd'hui la vogue dont jouirent pendant plusieurs siècles les Epigrammes de John Owen (1564-1622), qui en leur temps firent saluer leur auteur comme le "Martial anglais" , le "second Martial" , "Martial ressuscité" . Plus exclusivement intellectuel que son modèle latin, Owen n'eut jamais sa richesse de dons, ni son puissant réalisme, ni inversement sa grâce et sa tendresse, ni ses raffinements d'artiste. Mais dans le domaine volontairement restreint de la satire morale et dans le cadre étroit du distique, son instrument privilégié, il porte l'épigramme à un point d'achèvement qui ne devait plus être égalé : jamais l'épigramme n'a été aussi proche de la maxime au sens que lui donnera bientôt notre La Rochefoucauld et avec laquelle elle partage le brillant et l'étincelante netteté. Le propos est exclusivement celui d'un moraliste. Observateur fin et spirituel du train du monde, Owen livre son expérience en une multitude de traits caustiques qui fusent dans toutes les directions : égratignant les caractères et les âges, insistant sur les travers de quelques professions et conditions (juristes, médecins, théologiens, courtisans) ; quelques traits acérés contre le sexe faible et les inconvénients du mariage pourraient le faire soupçonner de misogynie si le sujet était original. En tout cela, nulle illusion, mais nulle méchanceté ; pas d'attaque personnelle, seulement les défauts universels de la nature humaine ; quelques remarques sont plus directement inspirées par des sujets d'actualité : loyal sujet anglais à l'époque du complot de la poudre à fusil, Owen décoche quelques pointes à l'adresse de l'église catholique, il intervient malicieusement à propos de la querelle du vide. Une sagesse ironique se dégage, qui fait comprendre aisément l'influence qu'il exerça sur l'âge classique, habitué à privilégier l'analyse morale. . Le premier volume des épigrammes, dédié à Lady Neville, a paru en 1606 ; encouragé par son succès immédiat, Owen publia l'année suivante un second volume, dédié à une Stuart ; les troisième et quatrième volumes parurent en 1612 et 1613 : en tout, dix livres d'épigrammes dont l'édition d'ensemble sera publiée en 1622, l'année même de sa mort. Une editio locupletior et emendatior a été publiée à Paris en 1794 par Antoine Augustin Renouard. Premier à ouvrir notre collection à l'humanisme du Nord, Sylvain Durand nous offre dans ce volume le texte et la première traduction française intégrale de cette oeuvre. Exécutée avec une parfaite exactitude, une aisance et un plaisir évident et même quelque gourmandise, cette traduction nous est offerte dans une prose serrée, quand elle n'accueille pas la coquetterie d'une traduction rythmée. L'édition bilingue est, comme dans tous les volumes de la collection, précédée d'une introduction, cinq grandes parties progressant de la biographie et du contexte historique et culturel à l'oeuvre elle-même, analysée ensuite dans son aspect formel (le travail sur la matière des mots, feu d'artifice et fête étourdissante du langage) et dans les liens qu'elle entretient avec l'actualité et la société de son temps, enfin et plus profondément, avec les options intellectuelles et spirituelles de son auteur.

04/2016

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Littérature française

Comme Ulysse

De 1953 à sa mort en 1978, le peintre Norman Rockwell vit à Stockbridge, une petite ville du Massachusetts. Il y fait notamment de nombreuses couvertures pour le Saturday Evening Post, parfois en prenant des habitants de la ville pour modèles. A en croire l'histoire racontée dans ce roman, vers la fin de sa vie il peint Rebecca, une fillette de Stockbridge. Une fois adulte, Rebecca épouse un autre peintre, Peter Milton, avec qui elle a deux enfants, Tom et Hannah. Tandis que Rebecca rêve de devenir écrivain mais n'arrive visiblement à rien, Peter devient progressivement un grand artiste. Il propose un jour à une jeune Française, rencontrée dans le Vermont, de venir vivre dans sa famille ; en échange, elle devra poser pour lui et enseigner le français à ses enfants. Comme Ulysse est l'histoire de cette Française, racontée par elle-même. De la narratrice, on ne connaît ni l'âge, ni le nom véritable ; elle se fait appeler Lou et se présente le plus souvent en adolescente écervelée, un peu ignare et mal dégrossie. Alors qu'elle ne devait rester aux Etats-Unis que le temps d'un séjour linguistique avec sa soeur, elle y passe plusieurs années, d'abord à New York puis en Nouvelle-Angleterre, et ses souvenirs de France (sa vie à Paris, ses vacances en Bretagne), de plus en plus douloureux, doublent le récit de ses aventures américaines, au point que la côte Est apparaît comme un mauvais reflet de la côte bretonne. La nostalgie est aussi celle de l'enfance. Lou raconte à la fois ses relations avec le peintre, sa femme et leurs amis, et ses longues conversations avec Tom et Hannah. Ces deux enfants un peu fantomatiques semblent évoluer dans un univers qu'elle comprend de moins en moins. Ainsi, de même qu'elle flotte entre deux langues et deux cultures, Lou n'a-t-elle sa place ni dans le monde des adultes, ni dans celui de l'enfance. Quelle que soit la nostalgie qui enveloppe ce roman, il est d'abord un récit d'aventures, conduit légèrement et avec désinvolture. Le langage est familier, parfois vulgaire, les phrases se brisent et partent dans des directions aussi imprévues que la pensée de Lou, qui enchaîne les digressions et préfère toujours se contredire plutôt que de se corriger. Même quand l'histoire tourne mal et que sont racontés des événements tragiques, le style reste vif et entraînant. Si la réalité est décrite de manière simplifiée et enfantine, c'est peut-être que la narratrice, incapable d'appréhender le nouveau, doit toujours ramener l'inconnu au connu (Rebecca devient ainsi un double obscur de sa mère, la plage de Newport se confond avec celle de Sainte-Anne-la-Palud...). Lou, qui se plaint de manquer de vocabulaire et d'avoir perdu son français aux Etats- Unis, aplanit le réel et peine à percevoir les nuances entre les êtres, qu'elle confond ou au contraire oppose violemment. Ses dessins en noir et blanc, qui ponctuent la narration, apparaissent eux-mêmes comme un vague écho, simple et naïf, des tableaux de Peter.

08/2015

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Religion

L'Eglise a-t-elle trahi ?

Les articles publiés par Jean Fourastié pour alerter l'opinion sur l'actuelle situation de l'Eglise (Figaro du 24 avril au 6 juillet 1973) ont recueilli un flot d'approbations chaleureuses, ils ont suscité aussi des réactions auxquelles, l'auteur a d'ailleurs fait écho avec beaucoup de fair play (Figaro du 25 septembre). En réponse à son appel aux théologiens, l'abbé Laurentin a exprimé lui-même ses réserves sur l'article du 18 septembre où Jean Fourastié résumait l'opinion de lecteurs qui poussaient loin la suspicion contre les responsables de l'Eglise. Le sociologue et le théologien ne se connaissaient pas. Marcel Gabilly les a réunis devant le magnétophone du Figaro, le 29 octobre 1973. Leur dialogue, centré sur le rite, le dogme et la politique, a été publié les 21, 27 novembre et 5 décembre 1973 - Il a été complété aux Editions Beauchesne, le 13 novembre. R. Laurentin, qui avait établi l'ordre des questions, a intégré les éléments du dialogue, que les deux auteurs ont révisé en janvier 1974. Traversons-nous aujourd'hui une crise sans précédent ? Ou bien sommes-nous à la veille d'un sursaut et d'une renaissance ? C'est autour de cette question que tourne ce dialogue auquel nous avons gardé le titre provocant du Figaro : L'Eglise a-t-elle trahi ? Sans émousser le tranchant de son diagnostic et de son pronostic, Jean Fourastié manifeste plus clairement ici son ouverture aux évolutions nécessaires et à un oecuménisme compris au sens le plus large du mot. Il révèle avec une nouvelle netteté les aspects positifs de sa pensée : une occasion favorable s'offre aujourd'hui à l'Eglise. Il importe qu'elle la saisisse, à défaut de quoi de sombres perspectives s'ouvriraient pour elle et pour le monde. Ce dialogue ouvre de vastes horizons, touchant des problèmes majeurs : rites et doctrine, mystère et intelligibilité, foi et science, mystique et politique, Dieu et l'homme. Il manifeste mieux l'unité de ces aspects corrélatifs que certaines polémiques tendraient à dissocier aujourd'hui. Le ou doit laisser place au et, pour parler le langage mis à la mode par l'ordinateur. Les deux interlocuteurs ne se sont pas dérobés à la question personnelle qu'ils se sont posée réciproquement : "Pour vous, qui est Dieu ? " Ils évoquent les hypothèses sur lesquelles débouche l'avenir. Jean Fourastié a été pendant près de vingt ans conseiller économique au Commissariat général du Plan et, de 1951 à 1965, président de la Commission de la main-d'oeuvre du Plan. Il est professeur de Sciences économiques au Conservatoire national des Arts et Métiers et à l'Ecole pratique des Hautes Etudes. Il a créé le cours de Prospective de l'Institut d'Etudes politiques de Paris. Il a été élu en 1968 à l'Académie des Sciences morales et politiques. Dès 1949, deux ouvrages, La civilisation de 1995 et Le grand espoir du XXe siècle, traduits en dix langues étrangères et constamment réédités depuis, l'ont rendu célèbre dans le monde entier. Ses oeuvres récentes : Essais de

01/1974

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Compositeurs

Luciano Berio. Coro

Coro de Luciano Berio est l'une des oeuvres magistrales de la musique récente, une oeuvre qui marque l'aboutissement du travail que le compositeur a effectué sur la voix. Composée entre 1974 et 1976 pour une formation insolite de 40 chanteurs et 40 instrumentistes disposés sous forme d'autant de duos voix et instrument, l'oeuvre fut créée en 1976 à Donaueschingen sous la direction du compositeur, puis augmentée d'une partie supplémentaire, à Graz en 1977 sous la direction de Leif Segerstam. Dans sa forme, elle présente une alternance entre des parties solistes et des parties chorales : les premières croissent jusqu'à rejoindre les secondes, les duos s'additionnant les uns aux autres, les secondes décroissant jusqu'à devenir des parties solistes. Berio croise également des textes de provenance diverses : d'une part des poésies pour la plupart anonymes, qui glorifient l'amour, d'autre part, un poème de Pablo Neruda qui renvoie à la répression d'une manifestation populaire et au sang qui coule dans les rues. La musique elle-même est faite d'emprunts à différentes musiques populaires, y compris celle des Pygmées révélée par l'ethnomusicologue Simha Arom, qui joue un rôle important ; ces différentes sources sont absorbées par le langage personnel de Berio. Cette fresque d'une heure environ est donc plus qu'une oeuvre de musique destinée au concert : comme Sinfonia composée quelques années plus tôt, elle pose des questions éthiques, politiques et esthétiques, exprimant à travers la musique l'utopie d'une assemblée humaine faisant fi des différences de culture et d'identité. En ce sens, Coro pourrait être perçu dans le sillage de la Neuvième Symphonie de Beethoven, comme un hymne à la fraternité et à la liberté. L'oeuvre offre des perspectives constamment changeantes, tantôt à partir des individus, qui se multiplient, tantôt à partir de la masse, qui se divise et emporte l'auditeur dans son flux ininterrompu, d'une expressivité et d'une vitalité irrésistibles. Alain Poirier donne un grand nombre de clés pour mieux pénétrer le sens de cette oeuvre. Il offre d'abord une remarquable synthèse de la musique et de la pensée de Berio, puis aborde sa manière de traiter les relations entre texte et musique, qui constituent un aspect essentiel de son style. Etudiant les diverses facettes de Coro, il s'attarde tout particulièrement sur la manière dont Berio a construit le soubassement harmonique de l'oeuvre, qui lui confère son unité, sa cohérence profonde. C'est la partie la plus analytique de cette étude par ailleurs tout à fait abordable par les profanes. Dans un chapitre conclusif, il s'attache à l'impact de l'oeuvre et à sa réception. Curieusement, cette oeuvre majeure du répertoire contemporain n'avait pas fait jusque-là l'objet d'une étude approfondie. Sa diffusion a sans doute été freinée par un dispositif vocal et instrumental particulier, non standard. Mais Coro n'en demeure pas moins une des réussites les plus éclatantes de la musique récente, une oeuvre d'une immense générosité, et qui ne peut laisser indifférent.

03/2023

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Littérature française

La connaissance du vent

La Connaissance du vent, qui peut se définir comme une "fable spirituelle" , raconte l'histoire de Hannes, jeune restaurateur d'art néerlandais élevé dans les rigueurs moroses du fondamentalisme calviniste, qui a perdu la foi à l'adolescence et sombré dans la débauche et dans les addictions - au sexe, à l'alcool, à certaines drogues -, ce qui le remplit d'une honte morbide (d'autant plus qu'il est gay, ce qui est encore loin d'aller de soi en 1981, année où se situe le récit, a fortiori quand on a reçu son éducation) sans qu'il trouve le ressort pour amender sa vie. Ce solitaire angoissé est aussi hanté par la "disparition" de Kobie, son seul ami et confident, un peintre plus drogué que lui et attiré par le masochisme, sans qu'on sache avant la fin du livre ce qu'il a pu devenir. Pour fuir et se fuir lui-même, Hannes s'en va restaurer un retable baroque dans une abbaye voisine d'une bourgade perdue des Marches italiennes, qui se révèle un lieu à la fois beau et sinistre, car les habitants semblent endeuillés et hostiles, peut-être parce que la petite cité a autrefois été martyrisée par des mercenaires ottomans. Bien accueilli par les moines, un même amour de la musique - qui joue dans l'histoire un rôle essentiel, de même que la poésie et la nature - le rapproche de Guido, jeune novice souriant, érudit et d'une étonnante sagesse. Malgré les résistances de Hannes, Guido lui révèle peu à peu un Dieu tout différent de celui auquel il a jadis tourné le dos : doux, juvénile et miséricordieux. Le Dieu sans colère de Thérèse d'Ávila et de la mystique Hetty Hillesum, qui n'a rien contre les gays ni contre le langage des sens. Mais Hannes freine des quatre fers et en veut même à Guido - dont la santé ne cesse de se dégrader - pour son optimisme et sa sérénité. Il a aussi parlé avec Bertille, artiste installée dans la région, qui proclame sa haine de la foi et de ses serviteurs. Pourtant, des signes se manifestent : une étrange petite brise caressante du crépuscule, qui semble contenir une présence, et aussi les apparitions fugaces et parfois rêvées d'un étrange personnage de jeune Oriental, peut-être un fantôme surgi d'une légende locale, peut-être un messager du divin, qui semble lui tendre la main. Un soir, en un lieu désert où il s'est laissé guider par l'ombre de l'Oriental, Dieu fait irruption dans la vie de Hannes. Cette expérience de metánoia fait dans l'instant de lui un tout autre homme. Mais la révélation a un prix : le même soir, Guido est mort et Hannes comprend confusément que, selon le mystère de la communion des saints, le novice est mort pour lui. Hannes a cependant découvert une paix, une harmonie intérieures qui lui permettent de poser sur sa vie un nouveau regard et d'habiter poétiquement et spirituellement le monde. Mais nous sommes en 1981, et la menace du sida vient d'apparaître... Pourtant, à la fin du livre, la paix de Dieu aura le dernier mot.

10/2023

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Faits de société

Jeunesses & Engagements citoyens. Au-delà des malentendus

" La question de l'engagement des jeunes est au coeur des discours politiques et médiatiques qui relayent l'idée d'une jeunesse désengagée, apolitique, individualiste et apathique " écrivaient les sociologues Valérie Becquet et Martin Goyette en 2014 . Presque dix années plus tard, les mêmes éléments de langage circulent toujours, alimentés notamment par la désaffection croissante des 18-24 ans pour les urnes. Mais s'y superpose dorénavant le diagnostic de la " fracture générationnelle ", établi à partir de sondages et d'événements qui semblent montrer que les jeunes remettent en question les valeurs et les choix des " boomers ". Les nouvelles générations auraient une appétence pour la radicalité, tant dans leurs répertoires de mobilisation que dans leurs idées. Les articles rassemblés dans ce dossier permettent de complexifier ce tableau. Ils tendent à dessiner le portrait de jeunes plus engagés que leurs prédécesseurs au même âge, notamment sur les questions environnementales. La dimension politique de l'engagement n'est pas absente, mais elle se fait sur le mode de la " conversion " individuelle (qui peut s'exprimer dans le champ professionnel ou dans les choix de consommation) ou à travers des réseaux souples constitués via l'espace numérique. Les partis et les syndicats sont assez largement ignorés, et la dimension institutionnelle de la politique (élections, décisions gouvernementales, initiatives parlementaires) semble souffrir d'un profond discrédit au sein des générations Y (nées entre 1980 et 1995) et Z (nées entre 1995 et 2010). Cette désintermédiation n'est pas sans conséquence : comme l'a analysé le politiste Vincent Tiberj " dans les urnes, les moins de 35 ans pèsent moins de 50 % de leur poids démographique réel ". Le différentiel d'abstention crée un effet de distorsion, qui contribue à mettre au centre de la scène politique des enjeux qui ne sont pas ceux qui comptent le plus pour les jeunes, ce qui alimente le cercle vicieux de la baisse de leur participation. Ce phénomène, qui n'est pas spécifiquement français, comme le montrent les comparaisons avec la Belgique et l'Italie, semble prendre ses racines dans les années 1960, marquées par l'affaiblissement des transmissions intergénérationnelles des pratiques religieuses mais aussi politiques, ainsi que par le délitement de la confiance dans les institutions. Loin de proposer un chimérique retour au statu quo ante, les contributions de la dernière partie du dossier esquissent des réponses créatives. Elles empruntent les chemins de l'école, de l'éducation populaire, mais aussi de dispositifs urbains comme les skate-parks. Plusieurs auteurs soulignent la fertilité d'initiatives de terrain qui offrent aux jeunes des espaces d'autonomie dans lesquels ils se voient confier des responsabilités et s'éveillent à l'exercice d'une citoyenneté active. Le Service Civique et le Service national universel sont deux exemples de politiques qui essayent d'amplifier ces effets vertueux. Il est réconfortant de découvrir que le Service Civique peut avoir un impact sur la décision de prendre part aux élections. Les malentendus intergénérationnels autour de la politique ne sont pas une fatalité, à condition que jeunes et moins jeunes redécouvrent, en échangeant les uns avec les autres, les différentes dimensions de l'engagement citoyen.

12/2023

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Critique Poésie

Dans une rime de bois. Deux poèmes de Mahmoud Darwich

Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin : 0cm ; mso-para-margin-bottom : . 0001pt ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 12. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; }Cet ouvrage, en confrontant deux poèmes en arabe de l'écrivain palestinien Mahmoud Darwich à leur traduction dans diverses langues, tâche d'éclairer certains enjeux spécifiques à la langue arabe et à sa traduction, ainsi qu'à la traduction poétique. Cet ouvrage plurilingue, où deux poèmes en arabe sont confrontés à leur traduction en français, allemand, espagnol, anglais, italien et hébreu, a pour objet d'éclairer à travers un extrait de l'oeuvre du poète palestinien Mahmoud Darwich (1941-2008), certains des enjeux spécifiques à la langue arabe et à sa traduction, mais aussi à la traduction poétique. Comment peut-on transmettre les spécificités rythmiques et sonores d'une langue et de la tradition littéraire dans laquelle elle se déploie ? Quels partis pris de lecture sont les nôtres devant un texte étranger, exotique, ou perçu comme irréductiblement "autre" ? Dans quelle mesure le rôle politique qui fut celui de Darwich en tant que porte-parole de la cause palestinienne voire poète national de la Palestine peut-il influencer la manière de traduire ses textes poétiques, selon les langues concernées ? Les lecteurs trouveront dans cet ouvrage une tentative de réponse à ces différentes questions et, qu'ils soient seulement francophones ou portés vers d'autres langues (maîtrisées ou simplement abordées), qu'ils soient en mesure de comprendre la langue originale ou s'intéressent peut-être à la graphie ou au dessin de l'arabe, ils pourront parcourir ce florilège de traductions. Cet ouvrage, composé d'une présentation et de fiches numérotées, que l'on peut manipuler à sa guise, tel un manuel ou des cartes à jouer, ou encore étaler sur la table devant soi comme un seul grand texte, nous invite à découvrir à la fois la langue arabe, la poésie de Mahmoud Darwich, et le chemin qui relie l'écriture et la lecture à travers la traduction.

02/2023

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Pédagogie

L'exercice comparatiste en didactique. Outils et concepts pour l'étude des systèmes didactiques

Normal021falsefalsefalseFRJAX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin-top : 0cm ; mso-para-margin-right : 0cm ; mso-para-margin-bottom : 8. 0pt ; mso-para-margin-left : 0cm ; line-height : 107% ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 11. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; }En convoquant différentes formes de comparatisme, cet ouvrage rend visible et discute quelques démarches et concepts fondamentaux candidats à l'étude des situations d'enseignement-apprentissage en contexte scolaire ou non scolaire. En de ? pit de la varie ? te ? de leurs processus de formation historique, des outils the ? oriques qu'elles se sont forgés et de leurs insertions institutionnelles respectives, les didactiques des disciplines se sont construites autour d'un caracte`re commun : celui de conside ? rer que la nature des savoirs enseigne ? s contraint de fac ? on spe ? cifique les pratiques d'enseignement et apprentissage en classe. Si cette pre ? misse a pu, dans un premier temps, justifier le principe d'un de ? veloppement des didactiques en fonction des disciplines scolaires prioritairement, un champ scientifique peut-il, sans autre de ? bat, de ? limiter son objet d'e ? tude seulement en fonction de cate ? gories - les disciplines scolaires - produites par le champ des pratiques scolaires, lui-me^me au coeur de l'objet d'e ? tude ? Cet ouvrage positionne le programme de recherche en didactique compare ? e qui s'est de ? veloppe ? en Suisse romande, en proposant trois formes de comparatisme pour traiter de la diversite ? des conditions d'acce`s au savoir a` l'e ? cole : le croisement de perspectives théoriques pour l'e ? tude de l'entre ? e dans l'e ? crit au de ? but de la scolarite ? ; la mise a` l'e ? preuve des descripteurs d'un mode`le de l'action conjointe en didactique pour saisir les dimensions ge ? ne ? riques de la pratique enseignante au-dela` de la spe ? cificite ? disciplinaire des savoirs en jeu ; et l'étude de certaines interdépendances disciplinaires et contextuelles entre situations d'enseignement et apprentissage. A partir des exemples de recherche traités, cet ouvrage rend visible et discute quelques démarches et concepts fondamentaux candidats à l'étude des systèmes didactiques.

07/2023

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Histoire de l'art

Dessiner, enseigner. François-Georges Pariset (1904-1980), historien de l’art au XXe siècle

Normal021falsefalsefalseFRJAX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin-top : 0cm ; mso-para-margin-right : 0cm ; mso-para-margin-bottom : 8. 0pt ; mso-para-margin-left : 0cm ; line-height : 107% ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 11. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; } Cet ouvrage met en lumière des aspects inédits de la carrière et des pratiques de François-Georges Pariset (1904-1980). On découvre sa production graphique et sa conception de l'enseignement au prisme des fonds d'archives de l'INHA et de la bibliothèque municipale de Bordeaux. Ce volume met en lumière des aspects inédits liés à la carrière et aux pratiques de François-Georges Pariset (1904-1980). Premier professeur d'histoire de l'art moderne et contemporain de la faculté des lettres de Bordeaux, Pariset est principalement connu comme l'un des spécialistes de Georges de La Tour (1593-1652) et des artistes lorrains de la Renaissance. Le traitement récent de ses archives personnelles et professionnelles, aujourd'hui conservées à la bibliothèque de l'INHA, à la bibliothèque municipale de Bordeaux ou encore à l'université Bordeaux Montaigne, permet notamment d'étudier ses enseignements et de découvrir sa production graphique. Myriam Metayer et Adriana Sotropa explorent ces deux composantes significatives des fonds d'archives, contribuant à mieux analyser les racines intellectuelles de François-Georges Pariset. Les autrices reviennent ainsi sur les traces d'une histoire de l'art inscrite aux croisements de l'érudition, de la connaissance empirique des oeuvres et de la compréhension des formes saisies dans leur contexte. Le cas de François-Georges Pariset soulève par ailleurs des questions relatives à la fabrique institutionnelle de la discipline, dans le cadre universitaire de l'immédiat après-guerre jusqu'aux années 1970. L'ouvrage est enrichi par les contributions de Sophie Derrot (directrice adjointe de la bibliothèque de l'INHA), Clotilde Angleys et Hélène Fleury Ameztoy (respectivement cheffe de service et responsable des collections et médiations régionales et patrimoniales de la bibliothèque municipale de Bordeaux), qui présentent les deux fonds Pariset conservés dans ces institutions.

04/2024

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Ouvrages généraux

Trieste. Mon jardin mitteleuropéen

Normal021falsefalsefalseFRJAX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin-top : 0cm ; mso-para-margin-right : 0cm ; mso-para-margin-bottom : 8. 0pt ; mso-para-margin-left : 0cm ; line-height : 107% ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 11. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; }Entre souvenirs personnels et faits historiques, une promenade sentimentale à travers Trieste la belle mais aussi la tragique, cité habsbourgeoise pendant des siècles, puis italienne, trait d'union entre la Mitteleuropa et la Méditerranée. Trieste est un laboratoire européen dans le domaine de la recomposition identitaire par excellence. Point de rencontre de la Méditerranée et de la Mitteleuropa, porte d'entrée au XIXe siècle de l'Europe centrale, rattachée à l'Italie après 1918 et le démantèlement de l'Autriche-Hongrie, séparée de son arrière-pays avec la cession de l'Istrie à la Yougoslavie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Trieste espère, avec la chute du Rideau de fer en 1989-1990 et l'élargissement de l'Union européenne, retrouver son statut de port central en Europe. Ville de contradictions - la Mitteleuropa est encore dans la tête des habitants de Trieste, évoquant la splendeur de la cité lorsque, sous les Habsbourg, elle y fut prospère -, elle revendique ses fantômes littéraires - de Scipio Slataper à Italo Svevo en passant par Umberto Saba -, mais les chercheurs du parc scientifique Area, le plus important d'Europe, tendent à remplacer les écrivains. L'auteur, d'origine allemande, né à Trieste, où il a vécu pendant toute son enfance - il y retourne régulièrement à titre privé ou professionnel -, parle de la ville avec lucidité et émotion. En rappelant son histoire, sa géographie, sa richesse culturelle, son caractère cosmopolite, ses atouts économiques, il nourrit son argumentaire de connaissances approfondies, d'un questionnement aussi sur sa propre identité - après Trieste, il vit en France, obtient la double nationalité allemande et française, et réside depuis quelques années dans les Antilles françaises - tout en l'imprégnant d'une mélancolie voilée qui s'appuie sur des souvenirs d'enfance ou des rappels douloureux du passé récent.

04/2024

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Langues régionales

Petit guide de créole martiniquais

Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin-top : 0cm ; mso-para-margin-right : 0cm ; mso-para-margin-bottom : 8. 0pt ; mso-para-margin-left : 0cm ; line-height : 107% ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 11. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; } Visite guidée de la grammaire du créole martiniquais, destinée tant aux locuteurs de cette langue, qui bien souvent ne lui associent pas la notion de "grammaire" , qu'aux non créolophones. Tous risquent d'être étonnés de sa riche complexité. Ce livre présente divers aspects de la grammaire d'une variété de créole martiniquais, à la manière d'un guide de voyage cherchant à anticiper les demandes d'information de ses utilisateurs. L'écriture, en français, se veut accessible à un public large, créolophone ou non, linguiste ou non linguiste. Il met à contribution les résultats de la grammaire moderne, notamment dans sa méthodologie descriptive et dans sa technique de présentation des très nombreux exemples graphiés en créole, glosés et traduits en français, et organisés en paradigmes faisant ressortir des régularités, voire des questions en attente d'éclaircissement. En contribuant à la visibilité du créole de Martinique, cet ouvrage pourrait stimuler son enseignement et susciter de nouvelles recherches sur sa grammaire, la variation intra-créole, le changement linguistique, et la grammaire comparée des créoles à base française. La principale qualité de ce livre tient à la richesse des données créoles qu'il tâche de rendre transparentes pour tous, et à l'attention qu'il porte aux détails et aux finesses interprétatives. Né en Martinique en 1957, Loïc Jean-Louis n'a jamais cessé d'utiliser le créole, à côté du français, dans ses interactions régulières avec sa nombreuse famille martiniquaise et ses collègues et amis antillais. Son mémoire de Master (2019) traite des constructions ditransitives en créole martiniquais. Professeure de linguistique à l'Université Paris 8, Anne Zribi-Hertz a été un membre fondateur du Groupe de Recherche sur les Grammaires Créoles. Avec des étudiants ou collègues créolophones, elle a publié plusieurs articles sur les créoles à base française.

04/2024

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Philosophie

Philosophie N° 148, janvier 2021 : Reiner Schurmann interprète de Heidegger et penseur de l'histoire

Ce numéro thématique est consacré à Reiner Schürmann, phénoménologue qui, dans Le principe d'anarchie et Des hégémonies brisées, a prolongé et interrogé la pensée du second Heidegger pour tenter de repenser l'historicité de la pensée occidentale et le statut postmétaphysique de l'Ereignis. Il s'ouvre sur la traduction, par Bruce Bégout, de l'article de Schürmann intitulé ""Que dois-je faire" à la fin de la métaphysique ? ", qui pose la question de l'agir dans sa relation avec le problème du statut et du destin des "principes époquaux" qui régissent l'être et l'action. La question "que dois-je faire ? " sonne le glas d'une certaine normativité principielle dont il s'agit alors, sous le nom d'anarchie, de mesurer le possible ainsi ouvert. Dans "Reiner Schürmann, phénoménologue des ultimes", Vincent Giraud introduit à sa pensée au fil conducteur du phénomène et du mot d'ordre "sauver les phénomènes". Si ce qui se montre est originairement un singulier, que les différents "fantasmes hégémoniques" réduisent à un cas particulier de leur loi, retrouver les phénomènes se fera par une épopée du singulier qui nous établit dans la "condition tragique", fond de notre rapport à l'apparaître. Dans "Fin de partie. Philosophie de l'histoire et clôture de la métaphysique chez Reiner Schürmann", Bruce Bégout interroge la notion d'époque dans sa philosophie, montrant que sa critique de la philosophie de l'histoire procède d'une conception de l'histoire comme dépérissement des hégémonies, à laquelle se soustrait l'ultime époque. Il met en question le paradigme ontologique du contingent, fondement anarchique de la philosophie tragique. Dans "La recherche des origines : entre anamnèse et oubli. Heidegger relu par Schürmann", Servanne Jollivet en expose la lecture de Heidegger à partir des textes tardifs, qui en radicalise le geste et en montre l'ambivalence : en l'inscrivant dans l'histoire des hégémonies, il remonte de l'interrogation sur les origines à l'origine première, repensée de manière non fondamentale comme "violence originaire". Dans "L'absent, vois-le comme fermement présent", Thomas Aït Kaci s'attache au problème de l'effacement de la figure hégélienne dans Des hégémonies brisées. Que dans son opiniâtre combat mené contre la dialectique, du commencement à la fin et de Parménide à Heidegger, Schürmann ne rencontre pas à un moment ou à un autre son adversaire hégélien, surprend. Quel est le sens philosophique d'une telle absence, concertée et déconcertante ? Dans "Des langues brisées. Silence et origine dans la pensée de Reiner Schürmann", Vincent Blanchet comprend l'ensemble de son oeuvre à la lumière de la méditation de la langue qui la traverse jusqu'à son accomplissement dans Des hégémonies brisées ; il s'agit par là d'interroger la possibilité, pour la parole, de demeurer fidèle aux conditions dernières de l'expérience. Enfin, dans "La source", Emmanuel Cattin s'attache à la question de ce que Schürmann nomme "l'origine", en lien essentiel à "l'expérience originaire avec le langage". Dans l'héritage de l'Ereignis de Heidegger, Schürmann n'aura cessé de méditer le sens de la source de tout apparaître, et le mode de séjour accordé à celle-ci, "l'errance". Entre le Maître Eckhart de 1972 et Des hégémonies brisées de 1996, la joie errante aura disparu pour céder devant le regard tragique. D P.

01/2021

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Littérature étrangère

Granny webster

Caroline Blackwood affirmait que la majorité de ses écrits n’étaient pas particulièrement autobiographiques, à l’exception de Granny Webster, dans lequel elle s’inspire de sa famille. Ce livre, publié en 1977, a été sélectionné pour le prestigieux Booker Prize. La jeune narratrice orpheline de père s’installe chez son arrière-grand-mère, l’avare et glaciale Granny Webster, dans une grande demeure sombre de la banlieue de Brighton, à Hove. Son regard impitoyable d’adolescente révèle la folie noire qui se dissimule derrière les décors des grandes demeures de l’aristocratie. Le personnage de Granny Webster est inspiré par l’arrière-grand-mère de Caroline Blackwood, une héritière écossaise pingre nommée Woodhouse. Le portrait qu’en dresse l’auteur est à la fois drôle et effrayant. La seule chose qui intéresse Granny Webster, c’est son coeur. Elle ménage ce dernier autant qu’elle le peut, jusqu’à l’absurde. De fait, la vieille dame évite toute émotion, toute parole inutile et toute nourriture qui pourrait être appétissante. Granny Webster n’a jamais tenté de nouer des liens avec d’autres personnes, préférant vivre seule dans sa demeure glaciale. Granny Webster a été le premier livre de Caroline Blackwood dans lequel elle condamna l’égoïsme absolu d’une matriarche riche et mesquine, d’une sorcière diabolique qui observe sans bouger la ruine de son enfant. Car, la narratrice s’interroge sur sa grand-mère, la fille de Granny Webster, que son arrière-grand-mère n’évoque jamais. C’est Tommy Redcliffe, un ami de la famille, qui dévoile à la jeune fille l’histoire de sa grand-mère. On apprend que, une fois mariée, cette femme frêle était incapable de tenir la maison, qu’elle passait ses journées cachée dans sa chambre, et ses nuits à errer aux abords de la demeure familiale de Dunmartin Hall. Elle ne semblait même plus reconnaître les membres de sa famille. Puis, elle donna libre cours à sa passion pour les fées sans se soucier de personne et se mit à apprendre leur langage. La folie de la grand-mère allant grandissante, la maisonnée tomba dans la décadence. Granny Webster finit par agir, uniquement pour ne pas salir le nom de la famille, et se déplaça pour faire interner sa fille, laissant son beau-fils nourrir une tristesse sans égale. D’autres personnages, tout aussi truculents et affligeants, complètent cette galerie de portraits. Tante Lavinia est un personnage inoubliable. Blackwood s’est inspirée de sa propre tante, Veronica Blackwood. Lavinia est une « jolie-laide » qui raconte des histoires scandaleuses, qui vit au-dessus de ses moyens et est connue pour ses nombreux mariages. Piégée dans l’inexorable vie de plaisirs de la haute société délurée de Londres, elle tente de se suicider dans sa baignoire de marbre. Cette scène devient comique sous la plume de Blackwood, de même que le devient la tentative de viol par le psychiatre à l’hôpital où on emmène Lavinia après qu’elle se soit taillé les veines. Le livre se clôt sur les funérailles de Granny Webster. Les seules pleureuses qui y assistent sont la narratrice (qui revient à Hove pour la première fois depuis quinze ans) et l’ancienne domestique borgne de son arrière-grand-mère, Richards. Le coup de grâce, à la fois comique et horrible, vient lorsqu’un flocon de cendre, tout ce qui reste de la vieille dame , s’engouffre dans l’oeil valide de sa servante dévouée.

05/2011

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Poésie - Comptines

Poème sucré de mon enfance. Edition bilingue français-arabe

Quand Assam Mohamed est arrivé en France, après un long parcours en provenance du Soudan, il ne parlait pas français. Il a appris grâce à des cours d'alphabétisation avec Elsa Valentin. Lorsqu'il ne savait pas dire le mot en français, il le disait dans sa langue maternelle, l'arabe, et Elsa Valentin notait phonétiquement le mot prononcé avant de chercher à le traduire en français. Tout en lui apprenant les mots qui lui manquait, elle s'est constitué un petit lexique de mots arabes pour apprendre elle aussi. Ainsi, le récit d'enfance d'Assam Mohamed s'est tissé dans les deux langues. C'est comme cela que l'on apprend à parler, par besoin de se raconter et de dire le monde. Pour rendre compte de ce tissage entre le français et arabe, nous avons gardé certains mots arabes au milieu du texte français, et inversement. Cette mise en page invite le lecteur à chercher le mot manquant dans la langue de l'autre. Dans la même page et dans la même couleur, on retrouve la retranscription phonétique de ce mot manquant, dans l'une et l'autre langue. La version sonore, publiée en même temps que le livre, en accès libre et gratuit sur notre site, permettra aussi d'entendre ce tissage entre les deux langues, et de savoir comment le mot se prononce dans la langue que l'on ne lit pas, que l'on ne connaît pas. Par sa forme, ce recueil témoigne du déplacement de soi qu'exige l'apprentissage d'une langue nouvelle très éloignée de sa langue d'origine. Ce que cela provoque de perturbation intérieure, d'enthousiasme parfois, de désespoir et d'inquiétude d'autres fois. L'effort que cela demande. Le courage. Dans le fond, ce texte raconte l'enfance d'Assam Mohamed. Il y a un enfant gardien de troupeau, un père qui veille, une chèvre espiègle, un voisin qui se fâche, un enfant qui grandit, un adulte qui se souvient. Ce long poème est une ode à l'enfance, une mémoire sensorielle que chacun, chacune d'entre nous garde blottie au fond, et que l'on dit mieux dans la langue de son enfance. Elsa Valentin écrit pour les enfants en jouant avec la langue et les langues. Elle revisite parfois les contes traditionnels, comme dans Bou et les 3 zours qu'elle écrit dans un langage mêlant mots d'autres langues, mots inventés, et mots-valises. Par ses cours de français aux demandeurs d'asile et la rédaction de leurs récits de vie pour l'OFPRA, elle poursuit cette réflexion sur les niveaux de langues, les mots justes pour se dire, la langue appropriée pour parler le monde. En ce sens, elle travaille le bilinguisme, voire le plurilinguisme, qui trouvent leur écho dans cette publication du Port a jauni. Pour traduire ces mots en images, nous avons choisi Frédéric Hainaut, qui dessine comme dans un souffle, avec l'énergie et le geste dru, sec, assuré et naïf d'un enfant. Auteur et illustrateur de dessins animés, Frédéric Hainaut se lance aussi dans des séries picturales impulsives, comme la frise que nous avons choisie, où l'on voit tout à la fois la marche, les herbes sèches, la course, le paysage sec, le sauvage.

03/2022

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Mathématiques (Bac pro)

Mathématiques Tle Bac Pro Groupements A et B Cahier de Maths Spirales. Edition 2021

Ce cahier de Mathématiques Tle Bac Pro Gpts A et B s'inscrit dans la collection Spirales qui se base sur les pratiques de classe et sur les avancées pédagogiques des neurosciences, pour faciliter la différenciation et permettre à chaque élève de mieux comprendre. Il est proposé au choix en livre papier + licence numérique i-Manuel ou en 100% numérique i-Manuel. En version imprimée, cet ouvrage propose en complément une licence numérique i-Manuel 2. 0, la solution pour mettre les élèves en activité sur ordinateur ou sur tablette. >> Les infos pratiques sur le i-Manuel 2. 0 à découvrir ci-dessous Les cahiers de Maths proposent une démarche pédagogique éprouvée - En ouverture de chapitre : des objectifs clairs ; des rituels permettant la mise en place des automatismes ; le choix de son parcours pour chaque élève, permettant de mettre en place un travail différencié. - Une partie " Je découvre des notions et des méthodes " pour comprendre les notions et acquérir les capacités définies par le programme : une situation-problème travaillée en 5 étapes, des activités plus courtes pour découvrir ou consolider d'autres notions du chapitre. - Une partie " Je retiens l'essentiel " : un essentiel à compléter par l'élève avec une aide à la mémorisation des mots clés " J'étudie ma leçon ", et un exercice résolu pour travailler la méthode et acquérir des automatismes. L'exigence de la trace écrite est différenciée et s'adapte aux besoins des élèves. - Des ? ches méthodologiques (conseils d'organisation et aide à l'usage du numérique) pour aider les élèves à devenir autonomes et les accompagner tout au long de leurs apprentissages. - Des exercices organisés en 3 parties : " Je vérifie mes connaissances " pour faire le point et se positionner sur les notions abordées dans le thème ; " J'acquiers des capacités " pour travailler les méthodes et les mécaniques de résolution ; " Je développe des compétences " pour s'entraîner et consolider les acquis. Le contexte de ces exercices est issu de la vie courante ou professionnelle ; ils peuvent être en lien avec de la Physique-Chimie pour les élèves qui en font. Certains exercices peuvent demander l'usage de l'outil numérique (calculatrice, tableur, logiciel de géométrie dynamique...), font appel à l'algorithmique ou portent sur le langage de programmation Python. - Les élèves sont régulièrement amenés à compléter leur fiche " J'apprends de mes erreurs pour progresser " pour faire le point sur les difficultés rencontrées. - En fin d'ouvrage, une partie est exclusivement consacrée au travail sur les automatismes afin de pouvoir proposer à chaque élève de revoir et travailler de façon plus approfondie les automatismes sur lesquels il est en difficulté. Dans les manuels de Tle : - Des séquences de rituels à projeter pour travailler les automatismes, notamment en accompagnement personnalisé. - Des sujets complets de CCF pour s'entraîner. - Des questions ? ash sous forme de cartes à découper afin de consolider la maîtrise des automatismes de manière ludique tout en renforçant la mémorisation. - Des liens avec le référentiel Pix dans des exercices mobilisant des compétences numériques évaluées lors de la certification de Tle. - Une aide à la présentation du chef-d'oeuvre avec un renforcement du travail à l'oral à travers des exercices développant la compétence " Communiquer " et d'autres proposant des problématiques en lien avec les disciplines professionnelles pouvant intervenir dans le chef-d'oeuvre. - La poursuite d'études : 3 chapitres complets traitant des notions complémentaires sont proposés en téléchargement sur le site compagnon enseignant.

05/2021

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Monographies

Hans Emmenegger (1866-1940)

Du 25 juin au 31 octobre 2021, la Fondation de l'Hermitage consacrera une importante rétrospective au peintre lucernois Hans Emmenegger (1866-1940) – une première en Suisse romande. A travers une centaine de tableaux, l'exposition dévoilera l'oeuvre de cet artiste qui, malgré un fort engagement au sein de la communauté culturelle suisse alémanique, reste méconnu du grand public. Fin observateur et amoureux de la nature, Emmenegger est un peintre d'une originalité frappante, tant dans le choix de sujets insolites que dans l'audace de ses compositions, qui compte parmi les artistes suisses les plus importants de sa génération. Formation artistique Emmenegger commence sa formation à l'école des arts appliqués de Lucerne (1883-1884). Il la poursuit à Paris, à l'Académie Julian auprès de Jules Lefèbre et Gustave Boulanger, puis dans l'atelier de Jean-Léon Gérôme. Dans cette effervescence artistique, il se lie d'amitié avec Cuno Amiet et Giovanni Giacometti. En hiver 1885-1886, il séjourne à Munich, où il rencontre Max Buri, avec qui il voyagera en Afrique du Nord en 1891. En 1893, Emmenegger hérite du domaine de son père à Emmen, près de Lucerne, où il vivra et travaillera jusqu'à sa mort. En 1895-1896, il passe un second hiver à Munich. Il y pratique la gravure avec Albert Welti et s'initie à la peinture de plein air avec Bernhard Buttersack. Fasciné par le travail d'Arnold Böcklin, il séjourne à plusieurs reprises au Tessin et en Italie entre 1897 et 1903. Un artiste singulier Au début du 20e siècle, Emmenegger s'affranchit de l'influence de Böcklin et développe son propre langage artistique en s'attardant sur des thèmes d'une étonnante modernité – intérieurs obscurs de forêt, fonte des neiges, ombres portées ou reflets à la surface de l'eau. Son style réaliste, qui plonge le spectateur dans des décors au cadrage serré, parfois sans horizon, génère une atmosphère aussi étrange que mélancolique. Grâce à de subtils agencements d'aplats de couleur et à la fragmentation de l'espace pictural par de puissants contrastes d'ombres et de lumière, une grande tension se dégage de ses compositions. Dès les années 1910, Emmenegger se passionne pour la question de la représentation du mouvement et livre des toiles, inspirées de la chronophotographie, qui ne sont pas sans rappeler les expérimentations des artistes futuristes. Engagement dans le milieu artistique Emmenegger était notamment Président de la section lucernoise de la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses (1902 à 1913 et 1928 à 1930) et membre du comité de la Société des beaux-arts de Lucerne (1904- 1926). Philatéliste et collectionneur averti, il possédait, entre autres, des oeuvres de Ferdinand Hodler, Cuno Amiet, Max Buri, Giovanni Giacometti et Albert Trachsel ainsi qu'un ensemble de photographies, de minéraux et de fossiles. Il exposait régulièrement ses tableaux en Suisse et à l'étranger. En dialogue avec d'autres artistes L'époustouflante modernité de l'oeuvre d'Emmenegger sera mise en évidence par une sélection exceptionnelle d'une centaine de tableaux, qui dialogueront avec des peintures de ses mentors, amis et contemporains tels que Cuno Amiet, Arnold Böcklin, Giovanni Giacometti, Ferdinand Hodler, Félix Vallotton et Robert Zünd. Le parcours sera également ponctué d'oeuvres d'artistes contemporains inspirés par son travail : Albrecht Schnider, Silvia Bächli, Nicolas Party, Alois Lichtsteiner, Stefan Banz et Caroline Bachmann. Une carte blanche sera confiée à l'Ecole cantonale d'art de Lausanne (ECAL), pour mettre en résonance l'oeuvre d'Emmenegger avec la nouvelle génération.

07/2021

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Anges - Archanges

Clés et souffles d'Anges vers le retour à l'authenticité. Osez vos rêves d'enfants

Simone Papaux, thérapeute de l'âme Les Anges, les Archanges, la foi au grand Tout, le monde spirituel est un langage courant dans les mots de Simone Papaux, thérapeute de l'âme comme elle aime bien se décrire. Toute petite je suis attirée par le mystique, l'invisible, ce monde qui laisse passer le courant de vie animée par une force d'amour inconditionnel. Attirée par les forces de la nature, comprendre pourquoi les plantes émettent tant de vibrations puissantes me fascine. En parcourant la nature je ressens chaque plante, la vibration qu'elle porte, je fais l'expérience du magnétisme à travers les arbres, tout ce qui pousse, les minéraux m'ouvrent à un champ illimité de guérison à travers leurs vibrations subtiles que je comprends par le toucher, puis à travers une vitrine de minéraux, j'ai la sensation d'être en contact direct avec ces bombes thérapeutiques. Plus tard, ce sont les enfants, les personnes qui m'étonneront chaque jour dans mon métier de thérapeute de l'âme à me faire admettre que tout est relié au Grand Tout, l'Univers, Dieu, appelez ces vibrations par vos mots. Ces expériences fabuleuses de la découverte d'une Unité explosent dans mon coeur et je comprends que j'ai en moi des dons innés de magnétisme sans l'avoir appris, des dons de ressentir profondément les vibrations, et des dons de comprendre les remèdes thérapeutiques vibratoires même avant de les avoir étudiés dans les livres. Ce qui fera de moi une apprentie de tout ce qui est merveilleusement guidé par une Source qui coule, incommensurable de beauté et d'amour. Je me réveille à mon côté mystique qui me conduit à expérimenter tout ce que mon âme d'enfant m'a déjà fait comprendre dans mes rêves de devenir un canal de guérison, une aide, une oreille attentive, une musique intérieure qui résonne avec justesse et qui m'encourage pas à pas à devenir celle que je Suis aujourd'hui. Mes mains, mon regard, ma voix, mes oreilles, tout est là pour unique valeur, celle d'aider et de guérir. Mes perceptions extra-sensorielles m'amèneront à expérimenter chaque vibration énergétique, j'ai une chance innée d'appartenir à une famille d'âmes des guérisseurs qui sont toujours à mes côtés pour me souffler, me donner les clés comment guérir et comment enseigner. Cette famille d'âmes je les appelle mes Anges, mes Archanges... mes Etres de la Guidance Infinie de la Source Divine. Mes formations m'ont aidée à valider chacune de mes perceptions, de mes entendements. Ma personnalité au service de mon âme grandit de jour en jour. Je deviens semblable à une guide de montagne qui fait découvrir les plus beaux sommets, ouvrant ainsi la voie du divin en soi. Ce livre est un bouquet de transmissions de mes courants de forces, mais aussi de mes passages à l'épreuve pour pouvoir m'ouvrir pleinement à cette conscience illimitée. C'est ma plus belle façon de danser la VIE, de vivre mon bonheur et de le transmettre avec mes dons innés et mes talents de naissance. Tout le reste, je l'ai tiré des livres, des formations pratiques, d'une vie entière consacrée à l'étude, comment puis-je servir.

06/2022

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Beaux arts

Magritte tout en papier. Collages, dessins, gouaches

L'oeuvre de Magritte est internationalement reconnue comme un des moments essentiels de l'art du XXe siècle. De nombreuses rétrospectives et plusieurs monographies lui ont été consacrées à travers le monde ces quinze dernières années. Mais jamais jusqu'ici on n'avait étudié une facette peu connue de son oeuvre à savoir : les gouaches, dessins, lettres et croquis. Or l'oeuvre sur papier, chez Magritte, constitue une plongée originale dans le laboratoire d'une pensée subversive. Fruit d'un travail de recherche réalisé au sein du Centre de Recherche René Magritte de l'Université libre de Bruxelles, l'ouvrage doublé d'une exposition à la fondation Maillol à Paris puis au Boijmans Museum de Rotterdam, présentera lettres, croquis, esquisses sur papier, dessins préparatoires, études à la gouache, préparations mises au carré, gouaches tirées de peintures, collages et objets peints. En même temps qu'une réelle rétrospective de l'oeuvre à travers ces mediums - premières pensées ou transcriptions de ses images désormais classiques - cet ouvrage permet de mettre en évidence plusieurs aspects méconnus de la création chez Magritte. D'abord une pensée en forme de collage. Procédé essentiel de la culture moderniste, au coeur de la démarche magritienne, le collage introduit une rupture dans le principe même de la représentation. Il en a radicalement transformé le langage. On touche ici un élément essentiel de la poétique surréaliste. Le dessin ensuite s'impose comme écriture de la pensée. Ce volet couvre l'ensemble de l'oeuvre. Des esquisses aux croquis introduits dans les lettres, Magritte a construit l'image tout en testant l'idée selon un travail qui fait de tout dessin un récit en action. Il s'agit de recomposer le processus créateur de l'artiste en montrant comment il a joué des supports et des techniques. De la lettre à l'image, le laboratoire de l'oeuvre se compose à l'instar d'une pensée en perpétuel mouvement. L'activité de copies, variante et dérivés, constitue un autre chapitre dans lequel on voit que la gouache a toujours eu pour Magritte une valeur promotionnelle. On s'en rendra compte en partant des travaux publicitaires du peintre réalisés dans les années 20. Rassemblés ici, ils introduisent les copies qui ont été réalisées en gouache à des fins commerciales. Par ce biais, Magritte brise la valeur unique de l'oeuvre sans pour autant que cette dernière perde son aura. La gouache permet de renoncer au tableau comme pratique conventionnelle. Désormais celui-ci vaut comme "idée poétique" vouée à être répétée, reprise, modulée, transformée par la gouache. Michel Draguet aborde ici ce jeu de variation auquel Magritte n'a cessé de se livrer avec liberté et ironie. Enfin, directement déduite des travaux publicitaires, la pratique de la gouache passe par une affirmation de la couleur comme lumière. Ce sens, Magritte l'a expérimenté dans une forme d'opposition à sa propre peinture à l'huile aux tonalités sombres et tragiques. La gouache a au contraire parti lié avec le soleil ; elle a aussi nourri la virulence de la période vache. La confrontation des deux séries rend compte d'horizons différents. De l'une à l'autre, deux valeurs chromatiques - postimpressionniste déduite de Renoir ou expressionniste et fauve - de la gouache influent Magritte dans sa recherche de redéfinition de l'imaginaire surréaliste. Toutes les gouaches ne sont pas que des variantes. Magritte a développé dans cette technique des oeuvres sans équivalents en peinture. La gouache apparaît ainsi comme un moyen d'expression en soi au même titre que certains dessins à la plume.

03/2006

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Histoire internationale

Le Golgotha arménien. De Berlin à Deir es-Zor : Mémoires en deux tomes

Dans les mois qui précèdent l'éclatement de la Première guerre mondiale le 28 juillet 1914, Grigoris Balakian assiste à l'université de Berlin aux cours de théologie du professeur Adolf von Harnack. Il y sera l'observateur attentif des préparatifs à l'entrée dans la guerre de l'Allemagne aux côtés de l'Autriche-Hongrie, auxquelles se joindra début novembre l'empire ottoman gouverné par les Jeunes-Turcs du parti panturquiste Ittihad-ve-Terakki. A l'époque déjà membre du haut clergé de l'Eglise arménienne de Turquie, il occupe au patriarcat à Constantinople des fonctions politiques importantes, qui l'amènent à rencontrer tant des personnalités officielles turques qu'étrangères de passage et en poste dans les ambassades. Ces fonctions en font l'une des figures éminentes arméniennes les mieux informées de ce qui se trame dans les coulisses de la politique depuis l'arrivée au pouvoir des Jeunes-Turcs en août 1908. Rentré en Turquie fin septembre, il sera l'un des premiers représentants politiques et intellectuels arméniens, environ 230 personnes, à être arrêté dans la nuit du 23/24 avril 1915, date qui sera le signal de la déportation et de l'extermination de plus de deux millions d'Arméniens sur les trois millions de l'empire ottoman, et qui symbolise le début de leur génocide perpétré par le gouvernement jeune-turc à la faveur de la Première guerre mondiale. Deux jours plus tard, ces 230 hommes sont transférés d'abord par train, puis à bord de dizaines de charrettes vers deux localités au coeur de l'Anatolie : Ayache et Tchanghiri. Le groupe déporté à Ayache, essentiellement des activistes politiques considérés par le régime comme les plus dangereux, sera exterminé dans les mois suivants ; du groupe, le plus nombreux, exilé à Tchanghiri certains survivront, les autres connaîtront le sort du premier groupe. Grigoris Balakian réussira à retarder jusqu'en février 1916 la déportation vers les déserts de Syrie, tombeau à ciel ouverts de plus de 500000 déportés réduits à l'état d'épaves, des rares compagnons qui lui restent et de la population masculine de Tchanghiri. Arrivé à Islahiyé au nord de la Syrie au terme d'une marche harassante de deux mois, jalonnée de périls mortels, il s'enfuira du convoi de déportés sur lequel il avait veillé en permanence mais qu'il sait désormais condamné. Jusqu'à la fin de la guerre en novembre 1918, comme il le raconte dans le second tome, il travaillera sous de fausses identités et grâce à sa parfaite connaissance de l'allemand sur les chantiers de percement des tunnels dirigés par les ingénieurs-géomètres allemands, suisses, autrichiens, dont certains ne lui ménageront pas leur aide afin qu'il échappe aux poursuites des autorités jeunes-turques. Ces Mémoires comblent un vide et sont précieux à plus d'un titre ; d'abord l'auteur en a entrepris la rédaction dès 1919-1920, ensuite le langage dur, souvent virulent, qu'il emploie tant à l'égard des assassins que des victimes pour leur naïveté, confère un crédit incontestable à son témoignage. Enfin par la richesses de révélations, notamment sur le rôle d'inspirateur que l'Allemagne joua dans l'anéantissement de la nation arménienne sur son sol ancestral.

07/2018

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Monographies

Corpus Painting, Xie Lei

Par conviction, Xie Lei a choisi la peinture parce qu'elle lui ouvre la voie d'un langage traduisant son univers sensible et un terrain d'expérimentation pour creuser la spécificité de ce médium dans la contemporanéité. Sa pratique part du réel mais s'en échappe pour explorer des mondes équivoques, incertains, que son imaginaire transforme. La plupart de ses tableaux renvoient à des situations troubles ou inquiétantes, discrètement rattachées à des souvenirs littéraires et cinématographiques, ou bien puisées au creuset profond des sentiments. Il s'attache à la complexité des évènements, des situations et surtout à leurs ambiguïtés, leurs tensions. Sa peinture récente intrigue par un entre-deux, celui du sommeil et la mort, du supplice et l'érotisme. Les couleurs sont sombres, mais mutent pour devenir lumineuses, puissantes. La touche est fluide ou plus en matière. La peinture telle que la pratique Xie Lei se singularise en délivrant une autre perception du temps : salutairement, elle propose de ralentir le regard et d'échapper aux ivresses de l'accélération et de l'immédiateté. ? " Xie Lei, artiste parisien originaire de Chine, compose des images et des scènes floues et ambiguës comme autant de tentatives de s'emparer du sentiment et de l'émotion quasi-impossible. Le résultat oscille toujours entre une obscurité sans fin et des lumières troublantes, obscurcissant et déformant l'apparence des choses, les silhouettes des corps et les expressions des visages. Les interactions-intercourses entre les corps masculins ou les expressions les plus intimes de l'amour apparaissent souvent comme un thème principal. Mais elles sont toujours quelque peu dissimulées par une sorte de vernis mêlant ombre et lumière, suggérant une lutte éternelle pour négocier avec le désir et les contraintes, le plaisir sexuel et la violence fatale... Ce vernis révèle la véritable substance du principe de plaisir - le Lustprinzip tel que le conceptualise Freud - et incarne l'état réel de la vie érotique : douleur et beauté ! " Extrait du texte de Hou Hanru Xie Lei (né en 1983 en Chine) vit et travaille à Paris depuis 2006. Il est diplômé de la CAFA de Pékin et de l'ENSBA de Paris. Ses oeuvres ont été exposées dans de nombreuses institutions : Mendes Wood DM, São Paulo (BR) ; Meessen de Clercq, Bruxelles (BE) ; PS120 , Berlin (DE) ; MAC VAL, Vitry-sur-Seine (FR) ; Langen Foundation, Neuss (DE) ; Musée national de l'histoire de l'immigration, Paris (FR) ; Fondation Yishu 8, Pékin (CH) ; Fondation d'entreprise Ricard, Paris (FR). Ses oeuvres figurent dans des collections publiques et privées, telles que celles du MAC VAL, de la fondation Colas, de la Burger Collection et du X Museum à Pékin. Xie Lei a été pensionnaire de la Casa de Velázquez à Madrid en 2020-21 et de la Fondation Boghossian en 2022. Avec " Corpus Painting ", Semiose éditions lance une nouvelle collection éditoriale entièrement dédiée à la peinture. En 48 pages, relié façon beau livre, chacun des opus se concentre sur un ensemble précis de tableaux, complété d'un texte en français et en anglais signé d'une personnalité du monde de l'art. Une invitation à plonger dans la peinture, à comprendre les ressorts d'une série, à contempler une suite d'images, avec la même dévotion et passion que l'on porte aux retables ou aux icônes peintes.

02/2023

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Mondes fantastiques

Eragon Tome 4 : L'héritage

Tome 4 de la série Eragon. Remporter l'ultime combat contre l'Empire ou périr, les rebelles n'ont plus d'autre choix... Pourquoi Galbatorix, l'usurpateur, ne détruit-il pas l'armée en marche vers Urû'baen, sa capitale ? Il en aurait le pouvoir. Alors, que trame-t-il ? Pourquoi laisse-t-il les Vardens et leurs alliés, les nains, les elfes, les Urgals et aussi... les chats-garous ! poursuivre, sous le commandement de Nasuada, leur conquête de ses places fortes ? Belatonatombe, ainsi que Dras-Leona. Et Aroughs, réputée imprenable, est conquise grâce à l'astuce et à la témérité de Roran. Le cousin d'Eragon mérite plus que jamais son surnom de Puissant Marteau ! Certes les soldats et les magiciens de l'Empire se défendent. Mais les Vardens ont avec eux Eragon et Saphira, qui font des ravages dans les rangs ennemis. Murtagh et Thorn eux-mêmes ne sont pas de taille à les arrêter. À moins que... Murtagh, bien que lié à Galbatorix par un serment de fidélité prononcé en ancien langage, et donc impossible à rompre, ne fait peut-être pas tout ce qu'il pourrait pour les vaincre... Cependant, l'avancée des Vardens se trouve dramatiquement stoppée sur la route d'Urû'baen. Leur camp est dévasté par une attaque de Thorn et Murtagh, qui enlèvent Nasuada. Comme la jeune femme l'avait décidé, au temps de sa prise de pouvoir, c'est Eragon qui doit prendre sa place à la tête des armées rebelles. Or le garçon est loin de se sentir prêt pour une telle responsabilité, pas plus que pour combattre prochainement Galbatorix en personne. En vérité, après cet enlèvement, il perd tout espoir de venir à bout du tyran. Il comprend que celui-ci ne veut pas les tuer, ni lui ni Saphira, mais les soumettre, comme il a soumis Murtagh et son dragon. Eragon se souvient alors des mystérieux conseils donnés par Solembum, le chat-garou, alors qu'il n'était encore que l'apprenti de Brom. Le premier lui a permis de trouver le métal dont a été forgée Brisingr, son épée. Le deuxième, tout aussi énigmatique, disait : "Quand tout te semblera perdu, rends-toi au Rocher de Kuthian, il t'ouvrira la Crypte des Âmes". Eh bien, le moment est venu. Mais où se trouve le Rocher de Kuthian ? Solembum prétend l'ignorer. C'est pourtant lui qui va lâcher une phrase étrange - dont il ne se rappellera pas ensuite l'avoir prononcée - révélant l'emplacement du rocher. Il est sur l'île de Vroengard, où se dressait Dorú Areaba, l'ancienne cité des dragons et des Dragonniers, qui fut rasée par Galbatorix et les Parjures. Une magie d'une puissance inimaginable semble avoir effacé de toutes les mémoires ce Rocher de Kuthian, car Glaedr lui-même - qui est mort, mais dont Eragon conserve précieusement l'Eldunarí, le coeur des coeurs, dans un coffret - ne s'en souvient pas. Le dragon d'or est néanmoins d'avis qu'ils doivent prendre le risque et se rendre sur Vroengard. Est-ce un piège de Galbatorix ? A moins qu'une entité inconnue, un formidable magicien, ait décidé de leur venir en aide ? Tandis que Nasuada lutte de tout son courage pour ne pas prêter allégeance à Galbatorix en dépit des tortures qu'il lui inflige, Saphira emporte Eragon et Glaedr au-dessus de l'océan, à travers la pire tempête qu'ils n'aient jamais affrontée

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Bibliothéconomie

La Revue de la BNU N° 26

Dans la suite du précedent, ce numéro aurait pu s'intituler "La fabrique de l'art", tant les divers usages commentés dans les pages qui suivent documentent, à différents degrés et suivant plusieurs étapes, la réalité du processus créatif. Les carnets d'artistes sont aussi des "musées de papier" et à ce titre, renvoient de façon plus générale à la fonction même des bibliothèques dont l'ouverture, toute récente, de ses espaces muséaux par la Bibliothèque nationale de France dans le "quadrilatère Richelieu" témoigne de façon éclatante. On y voit certes davantage de manuscrits que de carnets – l'étape ultérieure, au fond, du processus créatif ; mais on sait l'importance que ceux-ci ont pu avoir chez des auteurs aussi divers qu'Hugo, Flaubert, Valéry ou encore Butor... pour nous limiter à l'espace francophone, car on aurait tout aussi bien pu évoquer les carnets d'Hermann Lenz ou de Peter Weiss, ou encore les 14 000 pages noircies par Joyce pour la préparation de Finnegans Wake. Griffonner dans un petit carnet, une activité qui peut donc avoir plus de signification qu'elle n'en a l'air... et dont il nous semble important de rendre compte, car elle n'est peut-être plus évidente pour tous. A l'ère des iPhones, smartphones et autres tablettes numériques, le carnet d'artiste, d'écrivain ou de chercheur a-t-il encore une signification ? Pis encore, que représente-t-il dans l'imaginaire collectif alors que, dans le monde académique, l'expression "carnet de recherche" renvoie plutôt, aujourd'hui, aux blogs mis en place par l'infrastructure OpenEdition et qui sont, eux, totalement numériques. Dans ce cas aussi, les profondes mutations à l'oeuvre nous imposent de prendre le temps de réfléchir et de questionner la place que doit prendre, dans la valorisation de notre patrimoine, celle de nos "musées de papier". Car l'intelligibilité d'une oeuvre ne va pas de soi. De même qu'il n'y a pas de beau absolu, chaque époque et chaque civilisation créant régulièrement les siens, de même on ne saurait parler d'intelligence absolue, qui survivrait de façon mécanique et en dépit des convulsions chroniques du monde. Un savoir évident, intégré, qu'une époque donnée (et une génération donnée) va considérer comme un acquis définitif peut finir par disparaître ou ne devenir que l'apanage de quelques-uns : on ne saurait jurer que (par exemple) les tragédies de Corneille fassent encore partie du bagage obligé de l'étudiant en lettres, ni que le même étudiant soit encore en capacité de comprendre la langue de cet auteur. On ne saurait jurer non plus (pour revenir à l'histoire de l'art) que l'importance pour celle-ci du patrimoine religieux du 20e siècle soit véritablement un sujet d'appropriation collective, quand on constate l'état souvent préoccupant des églises de banlieues et de quartiers construits après la Seconde Guerre mondiale. C'est pourquoi il est nécessaire de s'intéresser à la "fabrique de l'art", de sonder ainsi le processus créatif et de voir comment les artistes, les écrivains ou les penseurs se sont nourris à la fois d'un dialogue avec leurs pairs comme d'une fréquentation des oeuvres du passé – pour mieux inventer le langage de leur temps.

01/2023