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Neil White

Extraits

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Poésie

Khlebnikov pleure. Edition bilingue français-allemand

Ce premier livre d'Anne Seidel se déploie comme un regard à la fois scintillant et rétrospectif, fait de très lents déplacements qui soulèvent délicatement paysages, histoire obscurcie et souvenirs. Regard transsibérien, glissement en errance à travers la nuit, à la fragile vibration d'une bougie, mais "regard qui ne sait rien de lui-même" . Poésie d'éclats, de reflets électriques sur la neige, livre miroir où figures du passé et du présent se superposent à travers la brume. La main d'Anne Seidel efface la buée et fait surgir des panoramas entre absence et visage, oubli et blancheur plane. Connaissance, surgissement, reconnaissance : tout se passe "de l'intérieur de l'oeil" . Khlebnikov pleure est un jardin d'hiver où les échos des hommes et des territoires, aussi bien sensoriels que réels, imaginés ou traversés, se réverbèrent tout au long du poème et viennent se déposer sur la rétine, dans la mémoire, puis fondre à peine le sol touché, ou déposer au contraire une empreinte délicate, dans de nouveaux scintillements. C'est le livre des lumières perdues, muettes, en forme de "souvenir de neige" , sous lequel doucement s'efface l'Europe de l'est, loin d'ici, s'efface dans les regards oubliés qui glissent sur la Neva. On ne sait pas trop ce qu'on regarde au loin, ce qu'on retient et ce qui parvient jusqu'à nous ; si des hommes souffrent encore, s'il pleut ou pas. Difficile de percevoir l'écho clair des larmes, des voix perdues, presque éteintes, chuchotées. Dans les reflets - plats reflets de lacs gelés, de maigres reliefs, un chien, une usine, un poème - joue, fragile, en apparitions-disparitions, l'attente et peut-être un peu de peur, choses tirées, enfouies, très lointaines : noires. Noires de silences, traces tranchantes de rails luisants dans la nuit. Dans le coeur de pays où affleurent encore de manière sourde les signes de l'exil et de la déportation. Cet "espace de neige" , espace vu, tu, reste "impensé" , sa continuité nous échappe, fragmentée, ressassée. Nous sommes nous-même enfouis entre présent et histoire, qui essayons de remonter nos traces sous la clarté paradoxale de la neige. Nos empreintes, entre les arbres, à travers les rêves, sont diffuses. Un passage à peine assez grand pour nous laisser passer. Des tas de ruines de "temps dérobé" . La douleur en héritage d'une idée russe abandonnée au fond de la mémoire, et de générations enfermées dans leur propre terre. Ici, au milieu de la clarté plane de la lumière d'hiver, nous sommes incertains d'être au bon endroit, ni de comprendre le poids du silence dans chaque mot. Nous qui cherchions à combler quelque chose, nous qui "nous sentions abandonnés" dans cette blancheur qui tombe.

09/2020

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Beaux arts

Surréalismus N° 7, hiver/printemps 2021 : Le surréalisme aux USA

Cette septième livraison de Surréalismus vous offre une maquette renouvelée, des rubriques repensées. L'objectif : laisser davantage de place aux œuvres et rendre les textes plus accessibles. Côté éditorial, quatre séquences jalonnent votre lecture : L’actualité dans la presse, les livres et les DVD, avec un hommage posthume à notre ami, grand poète, éditeur et incomparable défenseur du surréalisme Jean-Michel Goutier. Nous remercions chaleureusement Giovanna Goutier pour son aide. Les grands entretiens autour des expositions s’ouvrent avec Yolande Rasle et Renaud Faroux pour le Centenaire du P.C.F. à l'Espace Niemeyer, à Paris, au printemps prochain. Giovanni Lista raconte De Chirico à l’Orangerie. Sophie Krebs et Marion Brauner évoquent, chacune à sa manière, Victor Brauner au Musée d'Art Moderne de Paris. En instance d’ouverture, un projet autour de la naissance du surréalisme, mis en chantier par deux jeunes conservateurs de la BnF, Bérénice Stoll et Olivier Wagner. Didier Ottinger s’enthousiasme pour la période Renoir du peintre René Magritte qui ouvrira ses portes à l'Orangerie au printemps prochain. Une rencontre magnifique (bien qu’à distance) avec Sarah Meister, conservatrice au MoMA où elle nous initie au Fotoclubismo. Anne Yanover nous parle de l'amitié de Paul Eluard et Pablo Picasso au musée de Saint-Denis. Laurence Imbernon présente Hayter et l'atelier du monde bientôt visible au musée des beaux-arts de Rennes. Le dossier U.S.A. nous entraîne, pour cette première incursion, vers les contrées du nord-est des États-Unis. La couverture et un portfolio de douze pages sont consacrés à Alfred Stieglitz, inventeur de la photographie d'art, extraordinaire précurseur du surréalisme aux Etats-Unis et grand ami de Marcel Duchamp. Suit un long entretien avec Fabrice Maze, réalisateur du film-documentaire dédié à la peintre américaine Kay Sage. C'est aussi l'occasion de faire un point sur la collection Phares créée par la fille d'André Breton et de Jacqueline Lamba, Aube Breton-Elléouët. On vous plonge dans l'univers onirique d'Edgar Allan Poe avec The Raven (Le Corbeau) dans sa version d'origine en anglais illustrée par Gustave Doré, puis dans la traduction française de Charles Baudelaire avec notre choix de gravures d'Odilon Redon. Christophe Dauphin nous initie à l'œuvre de Philip Lamantia, poète et acteur important de la Beat Generation qui fit le lien entre le surréalisme et la contre-culture américaine. Pour clore la séquence : un entretien avec Alain Sayag sur Man Ray et la mode et un clin d’œil sur la grande exposition Alexander Calder programmée au MoMA. Le calendrier international des expositions liées au surréalisme se regarde dans une actualité bouleversée. Il est remis à jour régulièrement sur notre site www.surrealismus.fr (rubrique : + de surréalisme, sous-rubrique : calendrier).

12/2020

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Montagne

L'Alpe N° 82, automne 2018 : Les Alpes vues d'ailleurs

Comment se représente-t-on les Alpes à l'autre bout du monde ? Quel regard les artistes, écrivains, scientifiques, voyageurs japonais, sud-africains, canadiens, papous portent-ils sur l'arc alpin ? En quoi leur vision " géo-décentrée " peut-elle enrichir nos propres connaissances ? Au sommaire de ce numéro : - Dix-neuf mois de voyage à travers les Etats-Unis et l'Europe en bateau et en train, dix-neuf mois de visites d'usines, d'hôpitaux, d'écoles, dix-neuf mois de réceptions : de 1871 à 1873, la délégation japonaise conduite par le prince Iwakura ne ménage pas ses efforts pour comprendre l'Occident afin de moderniser le Japon et renégocier les traités commerciaux. Avec un grand sens de l'observation, le jeune Kume Kunitake consigne le détail de ce voyage officiel qui passe aussi... par les Alpes suisses. - La Canadienne Harriet Rosenberg, anthropologue et historienne, n'est qu'une jeune étudiante quand elle parcourt les Hautes-Alpes en autostop dans les années 1970 à la recherche du village qui deviendra l'objet de sa thèse. Ce sera Abriès dans le Queyras. - Avec le photographe Marc Dozier, le Papou Mundiya Kepanga fait son tour de France, découvrant l'étrange tribu des Français. Dans son livre Au pays des Hommes blancs, à la façon de Montesquieu et de ses Lettres persanes, l'agriculteur pose un regard plein d'humour et de philosophie sur notre monde et ses contradictions. - La Coréenne Ji-Young Demol Park s'est installée dans les Alpes après avoir étudié, dans son pays natal, les grands maîtres européens du paysage. A quoi ressemblent les montagnes suisses ou savoyardes vues par l'oeil d'une artiste orientale ? Réponse en mots et en images. - La Sud-Africaine Lavonne Bosman, après s'être longtemps immergée dans la vie quotidienne de l'ethnie amaXhosa, a posé ses valises à des milliers de kilomètres de son pays natal pour y photographier les habitants de deux villages des Grisons (Suisse). Les uns sont installés là depuis des générations, les autres sont des demandeurs d'asile. Un travail photographique lumineux sur les migrants d'hier et d'aujourd'hui. - " Etage alpin ", " alpinisme ", " Alpes australiennes ", " Alpes néo-zélandaises " : la terminologie alpine s'est imposée à la plupart des régions montagneuses du monde. Ce n'est qu'au cours du xxe siècle que le modèle alpin longtemps dominant a été bousculé et que la nécessité d'une diversité de regards s'est imposée pour rendre compte de la singularité de chacun des massifs, Alpes comprises. Et aussi : - Le musée de l'Ancien Evêché (Grenoble) fête ses vingt ans... comme L'Alpe dans quelques mois ! - Felix von Cube, un pionnier de l'alpinisme en Corse. - D'une rive à l'autre. Voyage autour du Léman, la nouvelle exposition du musée du Chablais (Thonon-les-Bains).

09/2018

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Droit

La coopération franco-allemande et l'ENA 1947-2016

" Lors du Colloque franco-allemand du 22 janvier 2014, il avait été annoncé qu'un Cahier pour une histoire de l'ENA serait spécialement consacré à la coopération entre les deux pays en matière de formation des hauts fonctionnaires. L'engagement a été tenu. " Renaud Denoix de Saint Marc, président du Comité d'histoire, avait ainsi annoncé la publication de ce numéro. Ce Cahier est exceptionnel à deux titres : il retrace l'histoire de la coopération franco-allemande mais aussi révèle la contribution de l'ENA à la réussite de cette coopération. Comme l'écrit Bernard de Montferrand, ancien élève de l'ENA (promotion Simone-Weil) et ambassadeur de France à Berlin de 2007 à 2011 : " Près de soixante-dix ans d'expériences humaines exceptionnelles entre jeunes fonctionnaires allemands et français rendent mieux compte de l'histoire des relations entre nos deux pays que beaucoup de rapports officiels. On y voit de façon très concrète se dérouler les différentes étapes d'un parcours qui n'était pas écrit et dont bien peu à la sortie de la guerre auraient imaginé qu'il soit d'une telle intensité et surtout si porteur d'espoir pour le continent européen. " Son collègue Outre-Rhin, Reinhard Schäfers, ambassadeur d'Allemagne à Paris de 2008 à 2012, a fait partie dans les années 1975-1976 (promotion André-Malraux) du groupe des élèves allemands venus en formation à l'ENA. Il souligne : " Cette période a été décisive dans ma conception du rôle de l'Allemagne et de la France dans une Europe en formation. Elle apprit beaucoup de choses au jeune juriste allemand que j'étais alors. " Durant sa carrière il a retrouvé des élèves français diplomates comme lui : " Est-ce que les interlocuteurs français m'ont vu comme "un des leurs" ? L'affirmer serait sans doute présomptueux. Mais de nombreuses portes se sont ouvertes devant moi qui seraient restées fermées sans mon passé. " Tout au long de ces pages, on découvre non seulement les témoignages de nombreux élèves allemands mais également de leurs camarades français qui ont fait leur stage de première année en Allemagne. On peut aussi y lire les contributions des enseignants et de tous ceux qui ont participé à la réussite de cette coopération. A citer tout particulièrement les directeurs de l'Ecole, depuis le premier d'entre eux, Henri Bourdeau de Fontenay, mais aussi depuis 1963 les responsables du DAAD (Office allemand d'échanges universitaires), qui furent de ceux qui ont mis en place l'une des dispositions du traité de l'Elysée de 1963 : la venue des jeunes Allemands à l'ENA d'abord rue des Saints-Pères, puis rue de l'Université et aujourd'hui à Strasbourg.

10/2016

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Romans policiers

Palais mental

Il y a une situation, celle de l'énigme policière traditionnelle, une pièce pourvue d'une porte et d'une fenêtre, un meurtre inexpliqué, et il y a les personnages qui sont les acteurs traditionnels de cette situation : un détective, qui ne porte pas de nom (sa fonction pourvoit à tout), son assistant, l'enthousiaste Silbano, et le brigadier Gutiérrez, qui reste à l'entrée afin que personne ne vienne perturber le travail des enquêteurs. Il y a également, bien entendu, le personnage principal (ou subsidiaire), un cadavre, la justification de toute l'affaire, et qui n'est peut-être pas aussi mort qu'on voudrait le croire (il se permet quelques clins d'oeil au détective, qui ne sait pas trop quoi en penser). Il y a aussi une série d'objets, ceux du détective, qui accompagnent sa fonction (une pipe, une loupe), et d'autres, contondants, qui pourraient être (il le faut bien) les armes du crime. Le décor est donc planté (avec, en point de fuite, à l'extérieur, la ville et la nuit, lourde comme un pesant rideau) et puisque nous assistons à une sorte de théâtre, autant respecter les trois règles classiques de l'unité de temps, de lieu et d'action. Mais l'enjeu ne sera pas de résoudre l'énigme. Whodunit n'est pas la question, même si les questions sont nombreuses, infinies, dans la tête du détective. La preuve, elles s'enchaînent à un rythme frénétique, qui est moins celui de la pensée elle-même - toujours tronquée - que celle de la perplexité, qui va en s'épaississant. Le mystère, lui, flotte, statique : il est le même du début à la fin. Il piétine. La question est d'explorer exhaustivement le palais mental du détective, plein de cul-de-sac. On observe le courant de conscience de notre fin limier en restant prudemment à la troisième personne. Une réponse en mène à une autre, qui mène à une nouvelle question ou à une nouvelle contradiction. Nous sommes au théâtre, mais peut-être aussi au concert : différence et répétition, leitmotiv et variation. Un continuum - un seul paragraphe - qui construit la tension et augmente peu à peu la cadence, comme ce courant d'air en provenance de l'unique fenêtre qui finit par se convertir en un tourbillon pour mieux secouer la pièce comme un shaker. La syntaxe, elle, reste impassible : la langue est transparente mais le sens, lui, se fait souvent la malle. Sa recherche incessante, la quête des indices qui en indiquerait l'apparition, est une poursuite de l'unité, une mystique du pauvre. A moins qu'il ne s'agisse simplement de trouver les images de la pensée ou de faire de la pensée un livre d'images. De visualiser la scène.

01/2023

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 7, Comédies Tome 3, Edition bilingue français-anglais

"Commencées dans l'agitation, les comédies se terminent dans le calme, contrairement aux tragédies qui, commencées dans le calme, finissent en tempête". La formule est du dramaturge Thomas Heywood, elle date de 1612 et a le mérite de la simplicité. Mais c'est aussi sa limite, le genre "comédie", si c'en est un, étant quant à lui plutôt complexe. Shakespeare a écrit dix-huit pièces ainsi désignées, et ce qu'ont en commun La Comédie des erreurs (1590-93) et La Tempête (1611) ne saute pas aux yeux. Reste qu'il est possible d'identifier dans cet ensemble trois phases, que recoupent à peu près les trois volumes de la Pléiade. Après une première époque (1590-1598 ; tome I) qualifiée de "maniériste" et au cours de laquelle Shakespeare renverse les codes de l'amour pétrarquiste, c'est plus que jamais le sentiment amoureux qui confère leur (problématique) unité aux comédies écrites entre 1598 et 1604-06 (tome II). Il irrigue toutes les intrigues, des plus désopilantes aux plus romantiques, et s'accommode de toutes les modalités du comique. Comique énorme des Joyeuses Epouses de Windsor, "comédie sans comique" à l'autre bout du spectre : Tout est bien qui finit bien finit bien, mais contre toute attente. Entre ces deux extrêmes se déploient les "comédies brillantes". Jouant de la duplicité des apparences (trompe-l'oeil et anamorphoses sont alors en vogue), irrésistiblement séduisantes, elles mettent en scène le miroitement et les intermittences des cours. La dernière phase (1607-1613 ; tome III) réunit des pièces traitées de tous les noms : romances (drames romanesques), "comédies du renouveau", pièces "bâtardes", "tragi-comédies" - ni comédies, car la mort rôde, ni tragédies, car on n'y meurt pas assez. (Il ne manque en somme à ce chapelet de qualificatifs que la "tragédie comico-historico-pastorale" imaginée par Polonius dans Hamlet.) C'est le temps des harmonies paradoxales : s'y accordent le comique et l'odieux, le rire et la peur, les danses et les funérailles. La joie des héros du Conte d'hiver "patauge dans les larmes", la tristesse du Palamon des Deux Nobles Cousins "est une sorte de joie composite". Les intrigues de ces dernières pièces sont complexes. Strange est le mot qui, d'écho en écho, les traverse toutes. Les contrées sont inconnues, les rebondissements inattendus, les apparitions déconcertantes. Le merveilleux règne sans partage sur l'île enchantée de La Tempête. Puis "ce spectacle insubstantiel" s'évanouit ; Prospéro et ses semblables étaient "de l'étoffe dont les rêves sont faits". Les dernières comédies mettent en lumière le paradoxe de leur art : éphémères productions d'insaisissables rêveries, invraisemblables "histoires d'autrefois", elles pourraient ne pas nous concerner, et pourtant nous habitent. C'est avec elles que s'achève la publication de l'édition bilingue du théâtre de Shakespeare à la Pléiade.

05/2016

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BD jeunesse divers

Happif Birthday. Strips 75 ans Pif

STRIP PIF 75 ans après... par Mircea ARAPU Collection Pif et Hercule Pif le chien est né le 28 mars 1948 sous le crayon de l'espagnol José Cabrero Arnal, au rythme d'un Strip quotidien publié dans le journal l'Humanité, créé par Jean Jaurès. Pif finira par donner son nom au magazine Vaillant, véritable creuset de la BD francophone. Les Editions Vaillant et Pif Le Mag ont décidé de rendre hommage à ce personnage iconique, apprécié encore aujourd'hui par 61% des Français. source Harris interactive, sondage réalisé en mars 2022) Le directeur de la publication du magazine a chargé Mircea Arapu, le Roumain débarqué tout jeune à la rédaction de Pif Gadget en 1982, de renouer avec l'esprit de ces strips drolatiques et poétiques en trois ou quatre cases. Mircea Arapu est l'homme de la situation. Il a travaillé avec les plus grands, Kamb pour Arthur le fantôme, a réalisé les Pif de couverture dès 1985, ainsi que les illustrations de gadgets, dont le fameux Artémia salina, les oeufs de la préhistoire. Amoureux du style Arnal, il incarne dans cet ouvrage un retour aux sources. Le timbre des 75 ans, édité par La Poste, en forme de strip, une première dans l'histoire de la philatélie, a d'ailleurs été choisi parmi une vingtaine de projets des dessinateurs de Pif, par La Poste et la Rédaction du magazine. Mircea Arapu en est l'auteur. Il a travaillé et retravaillé, se pliant aux désidératas de la rédaction et du directeur de la publication, conscient de la mission impossible qui lui avait été confiée par Frédéric Lefebvre, qui a voulu ce clin d'oeil historique et moderne à l'immense créateur de Pif. Des dizaines de Strips, parfois en vers comme aux tout débuts du personnage, mettent en scène Pif et son meilleur ennemi Hercule, né, lui, en 1949. Des gags de vies du couple de chien et chat le plus célèbre de l'histoire mondiale, à se tordre de rire. Nostalgie et émotion garanties à chaque case ! Et, en prime, le Strip le plus long de l'histoire de la BD... Le lecteur en redemandera en arrivant au bout de ces 48 pages de bonheur. Mircea Arapu, auteur d'histoires de Pif & Hercule, Placid & Muzo ou encore Arthur le fantôme a accepté de renouer avec le, style initial du personnage, après les innombrables Strips de Roger Mas ou ceux, plus récents, de François Corteggiani (brutalement disparu le 21 septembre 2022) avec lequel il a collaboré souvent et auquel il a finalement succédé dans le quotidien l'Humanité, au rythme effréné d'un Strip par jour... Nostalgiques ou novices, collectionneurs ou farfouilleurs, cet ouvrage est fait sur mesure pour leur plaire.

04/2023

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Revues de psychanalyse

Essaim N° 48, printemps 2022 : Variants américains de l'épidémie freudienne

Comment, plus d'un siècle après la conférence de Freud à la Clark University et plus de 40 ans après la dernière intervention de Lacan dans les universités nord-américaines, s'est propagé le virus de la psychanalyse et dans quelles mesures est-il encore actif sur le sol américain ? Comment s'est développée et implantée la psychanalyse sur la côte Est, puis, différemment, sur la côte Ouest ? Comment se distribue-t-elle dans les champs disciplinaires universitaires ? Quelle est désormais la politique des associations et des écoles de psychanalyse, notamment en regard de la question de l'analyse profane dont on connaît le désaccord historique avec Freud ? Freud comme Lacan craignaient que la psychanalyse trouve aux Etats-Unis son antidote qui l'éradiquerait une fois pour toutes. Freud y voyait d'un mauvais oeil le succès d'Adler, signe d'une édulcoration de la sexualité dans une morale sexuelle civilisée subordonnée aux valeurs du protestantisme. Lacan rejoignait Freud sur ce point, apercevant dans la psychanalyse nord-américaine une éclipse des termes les plus vivants de son expérience, comme l'inconscient, la sexualité et, bien sûr, le champ de la parole et la fonction du langage ; leur éclat spécifique s'affadissant derrière une conception de la cure moins orientée vers l'assomption de la castration et l'avènement d'un désir inédit que par le souci d'optimisation des capacités et du potentiel de l'individu en vue de son adaptation à son entourage social. Ce human engineering trouvait dans les années 1950 son plein accomplissement dans les courants de l'ego psychology mais aussi du culturalisme, que Lacan considérait comme ce qu'il y a " de plus discutable dans le développement de la psychanalyse aux Etats-Unis ". Ces critiques sont-elles de nos jours caduques ? Si tel est le cas, comment la psychanalyse aux usa aurait-elle surmonté les impasses que Freud et Lacan avaient jadis identifiées en ce qui la concerne spécialement ? En revanche, si ces critiques gardent toujours leur pertinence, quelles sont les formes contemporaines américaines de ces déviations, leur degré d'extension et les raisons actualisées de leur succès dans des courants plus ou moins dominants ? Au mot célèbre de Freud entrant aux Etats-Unis - " ils ne savent pas que nous leur apportons la peste " -, Lacan avait ajouté une inquiétude qu'il ne faut pas méconnaître : et si la Némésis avait alors renvoyé à Freud son propre message en lui adressant " un billet de retour de première classe ". En d'autres termes, peut-on penser que l'épidémie freudienne, affaiblie par ses mutations américaines, ait pu à son tour se propager hors des frontières des Etats-Unis et, pourquoi pas, contaminer l'Europe ?

05/2022

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 5, 1874-1880

Le premier volume des Ouvres complètes était intitulé Ouvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle ? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient : une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la "grande étude du style" . Par les champs et par les grèves : "la première chose que j'aie écrite péniblement" . Suit une parenthèse anxieuse : "(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)" . Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand : sa vision est personnelle. Etre un oeil, "regarder sans songer à aucun livre" , puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection. Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire ; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire ("l'auteur ! l'auteur ! "). Mais ce désir-là n'a qu'un temps ; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. "L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras". La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais : la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849 ; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856 : trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la "couleur sensuelle" de Madame Bovary. Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs épisodes retranchés de Madame Bovary) et renoncer par avance à toute satisfaction. Tel est le prix à payer (par l'auteur) pour que le lecteur puisse un jour monter "sur ce grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert" (Proust). Une expérience unique : les lois du langage paraissent avoir changé ; une variation dans le temps des verbes bouleverse notre vision des choses ; et l'on avance, comme en atmosphère modifiée, dans "quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d'insaisissable comme un chant" .

05/2021

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 4, 1863-1874

Le premier volume des Ouvres complètes était intitulé Ouvres de jeunesse, mais la jeunesse, quand s'achève-t-elle ? Certains événements de la vie de Flaubert peuvent servir de bornes, si l'on y tient : une crise d'épilepsie en 1844, la découverte de la Tentation de saint Antoine de Bruegel en 1845, en 1846 les morts du père et de la soeur, ou la rencontre de Louise Colet. Mais là n'est pas l'essentiel. La jeunesse littéraire s'achève quand disparaît l'allégresse d'écrire. Flaubert entre alors dans la "grande étude du style" . Par les champs et par les grèves : "la première chose que j'aie écrite péniblement" . Suit une parenthèse anxieuse : "(je ne sais où cette difficulté de trouver le mot s'arrêtera)" . Nous savons, nous, qu'elle ne s'arrêtera pas. Par les champs est un carrefour. La jeunesse y aboutit, l'art s'y déclare. Bientôt, il faudra faire de chaque phrase une oeuvre en soi. Flaubert racontant ses voyages, en Bretagne ou en Orient, peut bien lorgner ici ou là du côté de Chateaubriand : sa vision est personnelle. Etre un oeil, "regarder sans songer à aucun livre" , puis, péniblement, faire oeuvre, s'efforcer de créer une perfection. Péniblement, en effet. Le jeune Flaubert voulait plaire ; les très étonnants scénarios de théâtre recueillis ici sont comme les séquelles d'un vieux désir de gloire ("l'auteur ! l'auteur ! "). Mais ce désir-là n'a qu'un temps ; lui succède la quête du Beau, qui est un combat sans fin. "L'empoisonnement de la Bovary m'avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. L'assaut de Carthage [dans Salammbô] me procure des courbatures dans les bras". La Tentation de saint Antoine occupe Flaubert pendant près de trente ans. On en trouvera ici les première et deuxième versions, qu'on ne lit jamais : la première, luxuriante et onirique, est mise au placard en 1849 ; la deuxième, où l'étrangeté naît de la concision, est laissée de côté en 1856 : trop audacieuse en un temps où le procureur impérial incrimine la "couleur sensuelle" de Madame Bovary. Faire oeuvre, c'est donc aussi, pour Flaubert, sacrifier, supprimer (on exhume ici plusieurs épisodes retranchés de Madame Bovary) et renoncer par avance à toute satisfaction. Tel est le prix à payer (par l'auteur) pour que le lecteur puisse un jour monter "sur ce grand Trottoir roulant que sont les pages de Flaubert" (Proust). Une expérience unique : les lois du langage paraissent avoir changé ; une variation dans le temps des verbes bouleverse notre vision des choses ; et l'on avance, comme en atmosphère modifiée, dans "quelque chose de pur comme un parfum, de fort comme la pierre, d'insaisissable comme un chant" .

05/2021

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Notions

Des indésirables. Quatre manières de traiter un embarras

Sous le titre Des indésirables sont étudiées et confrontées des situations différentes mais présentant des points communs ou des analogies. C'est, d'abord, un détail de la législation de Vichy de 1940 ; l' "embarras" , ici, ce sont les Juifs : il faut les faire tout simplement disparaître. Quelques mots paraissent suffire à cette opération. Il s'agit, ensuite, du rejet du protestantisme, au début du XIXe siècle, de la part de Joseph de Maistre avec son équivalent chez Novalis ; terrain propice au développement d'un certain théologico-politique "à la française" . Le troisième chapitre évoque la réflexion d'Edgar Quinet (et, à sa suite, Simone Weil) sur la continuité entre les Grecs de l'époque classique et le christianisme ; le judaïsme est donc l'absent de la civilisation, les Grecs sont d'emblée déjà-chrétiens. Le dernier chapitre reprend une analyse de Péguy qui montre comment la pédagogie moderne réduit l'enfant pour le faire accéder à l'état adulte, le rendant proprement inexistant. Dans ces quatre cas, c'est un objet indésirable qui est effectivement façonné, qui est désigné en tant qu'embarras. On croit donner ainsi toutes les raisons de le faire disparaître, et ce, définitivement. Ce sont là des façons de fabriquer du non-être pour pouvoir rapidement s'en défaire. Le paradoxe est, ici, que la haine s'en prend à des formes imaginaires qu'elle contribue à former continuellement. Quatre institutions sont évoquées par ce biais, en vue de cerner cette logique singulière d'exclusion et de destitution : l'Etat, l'Eglise, l'Histoire, l'Education. Accommoder le temps et réduire la langue à quelques vocables ou à des mots d'ordre, ce sont, aux yeux de l'Institution, des manières de faire qui doivent permettre une éviction réussie de ce qui gêne foncièrement, voire une épuration rassurante, et qui fournissent, également, en quelques phrases, un surcroît de narcissisme à un "nous" fabriqué de toutes pièces. Ces quatre modalités d'éjection sont, selon l'auteur, constitutives de notre modernité. Elles appartiennent à l'histoire française récente et, pour certaines, contiennent de véritables germes de guerre civile. Rien ne dit qu'elles aient disparu. Jean-Michel Rey est né à janvier 1942 à Paris. Il a enseigné la philosophie et l'esthétique à l'Université de Paris VIII de 1969 à 2008. Il a fondé et dirigé avec Marie Moscovici la revue L'Ecrit dutemps (1982-1988) aux éditions de Minuit. Il a été directeur de programme au Collège International de Philosophie de 1992 à 1998. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres sur Nietzsche, Freud, Kafka, Valéry, Péguy, Artaud, Thomas Mann. Jean-Michel Rey pense donc, de longue date, que philosophie et littérature sont indissociables, et qu'entre le politique et la philosophie les liens sont étroits.

04/2023

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Religion

Berbères juifs. L'émergence du monothéisme en Afrique du Nord

Voici un livre qui bouleverse complètement les idées reçues sur l'origine des juifs d'Afrique du Nord. Le récit classique est simple : après la destruction du deuxième temple de Jérusalem par les troupes de Titus en l'an 70 de notre ère, les juifs de Judée furent contraints à l'exil et se dispersèrent dans le monde entier, où ils fondèrent des communautés européennes, orientales, africaines, asiatiques et maghrébines. Dans cette conception, les juifs d'Afrique du Nord descendent, comme tous les autres, de la population initiale de Judée. Il apparaît aujourd'hui que si le temple a bien été détruit, l'exil consécutif n'a jamais eu lieu. Comment un exode aussi massif aurait-il pu matériellement se produire ? "Dans quels camions ? " demande Shlomo Sand dans son grand livre, "Comment le peuple juif fut inventé" (Fayard, 2008). Les communautés juives étaient nombreuses dans tout l'Orient bien avant la destruction du temple : d'après Philon d'Alexandrie, les juifs étaient plus nombreux en Egypte, en Libye, en Asie mineure et surtout à Babylone qu'autour de Jérusalem. Ils ne parlaient hébreu que pour la liturgie et le reste du temps, ils utilisaient la langue du pays où ils vivaient (souvent le grec). D'où proviennent donc les juifs d'Afrique du Nord ? la réponse est simple : ce sont des Berbères judaïsés. Le judaïsme antique était fortement prosélyte (à la différence du judaïsme actuel) Le monothéisme juif, né à Babylone, s'est propagé dans le bassin méditerranéen, sous l'oeil bienveillant (au moins au début) de l'empire romain, Les Phéniciens, grands navigateurs – ce que les juifs n'étaient pas – a beaucoup contribué à l'extension du monothéisme juif, dont ils étaient proches par la langue et les idées. On appelle souvent "Sépharades" les juifs d'Afrique du Nord. Cohen-Lacassagne montre que c'est une erreur : sépharade signifie espagnol (ou plus largement ibère). Or s'il est vrai qu'une partie des juifs d'Espagne ont franchi le détroit lors de la reconquista par les Rois très catholiques, ils ne représentent qu'une très faible partie de la population juive maghrébine de l'époque – constituée, répétons-le, de Berbères judaïsés. "Au Maghreb comme ailleurs, être juif ne coïncide ni avec une réalité ethnique, ni avec une réalité linguistique, ni avec une réalité nationale – pas plus qu'être musulman." En Méditerranée et au Moyen-Orient s'est constituée avec l'arrivée de l'islam une authentique civilisation judéo-musulmane, bien plus réelle que l'hypothétique civilisation judéo-chrétienne. Après le triomphe du christianisme, devenu religion officielle, le judaïsme se trouva confiné dans l'arrière-pays rural, au coeur d'un réseau de solidarité arabo-judéo-berbère, ce qui lui a sans doute permis de survivre jusqu'à l'époque actuelle.

06/2020

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Grec ancien - Littérature

Médecine et tragédie en Grèce antique. Scripta minora 1961-2023

Ce volume de Scripta minora réunit l'ensemble des articles scientifiques de Jacques Jouanna (Nancy, 27 mai 1935), membre de l'Institut (AIBL) et professeur émérite de littérature et de civilisation grecques à la Sorbonne, à savoir près de 250 contributions écrites essentiellement en français, mais aussi en anglais et en italien, parues en plus de soixante années de carrière (1961-2023). Il met à la portée du public lettré comme des spécialistes cette oeuvre immense et magistrale, caractérisée par une profonde unité organique, autour de deux genres littéraires principaux, la médecine et la tragédie, qui illustrent tous deux la période de naissance et d'épanouissement de la pensée et des arts grecs qu'a été le siècle de Périclès. D'une part, l'oeuvre attribuée à Hippocrate de Cos, constituée d'une soixantaine de traités médicaux, demeure, par son art de l'observation et la profondeur de son humanisme, un modèle pour le médecin ; elle est aussi l'un des monuments les plus riches et les plus impressionnants de l'éveil de l'esprit scientifique en Grèce et dans le monde occidental. Un nombre élevé d'articles traitent de la paternité, transmission, structure, langue, style ou encore doctrine, des écrits mis sous le nom de celui qui passe pour être le père de la médecine, ainsi que de la postérité de l'hippocratisme, à laquelle Jacques Jouanna a toujours été très attentif. D'autre part, les contributions de l'académicien français permettent de lire d'un oeil neuf, de pénétrer et d'analyser avec une finesse inégalée, la production théâtrale, d'une richesse inépuisable, des trois Tragiques majeurs Eschyle, Sophocle et Euripide, tout en affrontant les problèmes cruciaux, notamment de représentation, qu'elle pose. A côté de ces deux genres, un petit groupe de textes est relatif à l'hellénisme en France du XIXe siècle à nos jours. Afin de faciliter la consultation et l'utilisation du volume, il a été choisi non seulement d'insérer la pagination originelle dans la marge de droite de tous les articles qui sont classés par ordre chronologique, et, pour les renvois internes, d'ajouter systématiquement le renvoi à la nouvelle pagination, mais aussi de le compléter d'un précieux index des mots grecs qui sont discutés. Mêlant idéalement des articles de spécialisation aux travaux de synthèse, ce volume forme le complément indispensable des éditions critiques de Jacques Jouanna, ainsi que de ses biographies monumentales d'Hippocrate (éd. mise à jour, 2017) et de Sophocle (2007). Aboutissement d'une vie d'enseignement et de recherche, il constitue aussi une excellente introduction à l'histoire de la médecine et de la tragédie anciennes, et, plus généralement, à la philologie et à l'histoire de la langue grecque, par l'un des meilleurs hellénistes de notre temps.

05/2024

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Développement durable-Ecologie

L'Afrique, l'ultime réserve pétrolière du monde face à la transition énergétique. Un zoom sur les matières premières minérales énergétiques et le développement de l'Afrique

En plus de ses importantes ressources minières stratégiques (diamant, or, coltan, cobalt, nickel, cuivre, fer, métaux technologiques, métaux précieux), l'Afrique regorge aussi d'abondants gisements de pétrole, de gaz, de charbon et d'uranium. Ses matières premières minérales hommes norme en font l'ultime recours et le dernier bastion énergétique du monde face à la transition énergétique qui s'impose progressivement et sûrement dans notre société, à la difficulté d'approvisionnement en hydrocarbures des Etats occidentaux et des multinationales pétrolières au Moyen-Orient avec la montée en puissance du terrorisme et en Amérique latine avec le nationalisme prononcé de ses pays. L'Afrique détient 15% des réserves pétrolières du monde selon la carte publiée en 2018 parla Central Intelligence Agency (CIA). Du golfe de Guinée au Sahel en passant parle Sahara, la corne de l'Afrique, le golfe d'Aden, la mer Rouge, la mer Méditerranée, le delta du Niger, le delta du Nil, le canal de Suez, le Darfour, le canal du Mozambique, le désert du Kalahari et la région des Grands Lacs, les régions pétrolières de l'Afrique sont nombreuses, toujours peu explorées et décrites dans ce livre. Certes, l'Afrique est un continent potentiellement riche en ressources pétrolières et gazières comme ce livre le démontre mais elle n'a jamais pu profiter de tous ses atouts géologiques uniques sur le plan économique et géopolitique pour la prospérité de ses populations, de plus en plus conscientes et émancipées. Ainsi, alors que tous les experts et toutes les organisations internationales prédisent depuis des décennies que l'Afrique est le dernier grenier énergétique du monde, sera-t-elle enfin à la hauteur des espérances fondées sur ses ressources naturelles, humaines, économiques ? En découvrant les réponses à cette question fondamentale dans cet ouvrage, retenez d'ores et déjà que la transition énergétique, également au coeur de ce livre, passe par l'Afrique. Cependant, elle ne se fat pas sans conséquence car elle entraîne dans sa course des transitions démocratiques, démographiques, numériques, économiques, monétaires, bancaires, sociales, environnementales et écologiques complexes qui modifient la stabilité et l'ordre mondial d'autant plus que la population de l'Afrique, la plus jeune du monde, passera de 1,3 milliard de personnes en 2020 à 2,5 milliards en 2050.

12/2020

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Histoire internationale

Histoire de l'Afrique du Nord (Egypte, Libye, Tunisie, Algérie, Maroc). Des origines à nos jours

L'Afrique du Nord est formée de cinq pays (Egypte, Libye, Tunisie, Algérie et Maroc) que ce livre présente dans leur longue durée historique. A l'est, centrée sur l'étroit cordon du Nil, l'Egypte développa, dès le 5e millénaire av. J. -C. , une civilisation aussi brillante qu'originale. A l'ouest, en Berbérie, apparurent au VIe siècle av. J. -C. , trois royaumes berbères dont les limites correspondaient aux actuels Etats du Maghreb. Rome imprégna ensuite toute la région de sa marque. L'empire byzantin qui lui succéda s'établit de l'Egypte jusqu'à l'est de l'actuelle Tunisie, renonçant à la plus grande partie du Maghreb où la "reconquête" berbère eut raison du vernis romano-chrétien. Aux VIIe-VIIIe siècles, l'islamisation provoqua une rupture entre les deux rives de la Méditerranée ainsi qu'une profonde mutation des sociétés nord-africaines. Au XVIe siècle, l'expansion turco-ottomane subjugua toute l'Afrique du Nord avant de buter sur le Maroc qui réussit à maintenir son indépendance en s'alliant à l'Espagne chrétienne. Durant la période coloniale, les Britanniques s'installèrent en Egypte, les Italiens disputèrent le vide libyen à la Turquie et, à l'exception de la partie nord du Maroc devenue protectorat espagnol, le Maghreb fut tout entier rattaché au domaine français. L'Egypte recouvrit son indépendance en 1922, la Libye en 1951. Quant au Maghreb, il connut des péripéties sanglantes avec la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962). En dépit d'une "arabité" postulée et d'une islamité commune, les cinq pays composant l'Afrique du Nord eurent ensuite des destins divers illustrés par l'épisode dit des "printemps arabes" . Riche d'une centaine de cartes en couleur, ce livre est l'outil de référence indispensable à tous ceux qui veulent connaître les constantes qui fondent la géopolitique de cette arrière-cour de l'Europe qu'est l'Afrique du Nord. Bernard Lugan est universitaire, professeur aux Ecoles de Saint-Cyr-Coëtquidan et à l'Ecole de Guerre, et expert auprès du TPIR (ONU). Il est notamment l'auteur d'une Histoire de l'Egypte, d'une Histoire du Maroc, d'une Histoire de la Libye et d'une Histoire des Berbères. Il dirige la revue par internet l'Afrique réelle.

06/2016

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Géographie

Hors du monde. La carte et l'imaginaire

Hors du monde sous la direction d'Annick BOHN et Gwénaël CITERIN commissaires de l'exposition présentée à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg du 17 mai au 20 octobre 2019 "L'imaginaire, c'est ce qui tend à devenir réel" écrivait André Breton. C'est une de ces facettes de l'imaginaire qu'illustre ce catalogue d'exposition, à travers l'exemple de la carte des origines à nos jours. Creusez aux racines de la cartographie, vous y trouverez l'imaginaire ; et aux racines des mondes imaginaires, vous y trouverez une carte. Instrument scientifique autant que source de fiction, la carte se nourrit d'imaginaire, et inversement. Depuis les interrogations de Gérard Mercator au 16e siècle sur les contours des continents encore en cours d'exploration, jusqu'aux univers conçus par J. R. R. Tolkien, la carte a le pouvoir de créer ou recréer le monde à sa guise. Richement illustré, le catalogue parcourt le monde, sur le même rythme que l'exposition qu'il accompagne, sous l'angle de l'exploration, de la découverte, de l'invention et de la création artistique. Outre la reproduction commentée des oeuvres présentes dans l'exposition, qui sont issues d'institutions prestigieuses comme le Musée du Louvre ou la bibliothèque de l'Académie des Sciences de Hongrie, il propose des articles de fond par les meilleurs spécialistes sur l'histoire de la cartographie, la recherche de l'Eldorado, la redécouverte des temples d'Angkor Vat, la longue quête des sources du Nil, mais aussi les cartes aux racines des univers de la fantasy & de la science-fiction, l'usage humoristique de la carte ou la place de la carte dans l'art contemporain. un ouvrage pluridisciplinaire Il existe déjà de nombreux et très beaux livres sur l'histoire de la carte ancienne et des premiers géographes. L'originalité de l'approche de ce catalogue est de croiser les regards entre historiens de la carte et historiens de l'art, entre arpenteurs scientifiques du monde réel et créateurs littéraires de mondes imaginaires, pour mettre l'objet carte en perspective. Ainsi le catalogue ne se limite pas à la reproduction des très belles cartes que l'on trouve dans l'exposition, mais y ajoute objets et témoignages qui mettent en lumière la démarche d'invention, d'exploration et de représentation du monde.

07/2019

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Histoire internationale

Le Soudan dans tous ses états. L'espace soudanais à l'épreuve du temps, 2e édition revue et augmentée

Taillé à l'échelle d'un mini-continent (quatre fois et demie la France), l'ex- Soudan anglo-égyptien est structuré autour du Nil et de ses affluents. Bien doté en voies d'accès par ce puissant réseau hydrographique et sans frontières naturelles très dissuasives, il est depuis toujours une terre de passage, largement ouverte sur les neuf pays de son voisinage : l'Egypte, la Libye, le Tchad, la République Centrafricaine, la République Démocratique du Congo, l'Ouganda, le Kenya, l'Ethiopie, l'Erythrée. Cette position stratégique constitue un atout précieux, mais l'expose à tous les dangers et à toutes les convoitises, d'autant plus qu'il est bien doté en richesses naturelles. A l'indépendance, proclamée le 1er janvier 1956, les gouvernants (nordistes) se trouvent confrontés à un défi redoutable : comment reconstruire cet espace immense – fruit d'une épopée "égypto-ottomane" bicentenaire – dont le devenir a été fragilisé par 56 années de colonisation britannique ? Le Soudan vivra son demi-siècle d'existence dans une instabilité chronique, sur fond de coups d'Etat et de guerre civile, à la recherche d'une identité controversée (arabo-musulmane ou arabo-africaine), en quête d'une paix insaisissable entre l'Etat "nordiste" et les mouvements sudistes. Par un mauvais coup du destin, l'accord signé à Naivasha entre Khartoum et le SPLM de John Garang, censé privilégier l'unité, débouchera sur la partition (par référendum), sans même amener une paix véritable, la "communauté internationale" se débarrassant cyniquement d'un conflit qu'elle avait attisé et laissant aux protagonistes le soin de régler les modalités de leur divorce. La République du Soudan du Sud est née le 9 juillet 2011, sonnant ainsi le glas de l'unité pour le géant arabo-africain. Le nouvel Etat, le plus déshérité de la planète, est déjà sous la coupe américano-israélienne et sous la menace des prédateurs (multinationales, financiers...). Pour sa part, le "Soudan maintenu", amputé en territoire, en population et en ressources, est au pied du mur, sous pression des "pays de l'arrogance", l'Occident ayant trouvé au Darfour le nouveau Sud-Soudan dont il rêvait et dans la Cour Pénale Internationale un nouvel instrument d'ingérence. Dans ce contexte, l'établissement de relations "fraternelles" entre les deux Soudans paraît illusoire. Pourtant, l'espace soudanais demeure, à l'épreuve du temps...

02/2019

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Littérature érotique et sentim

Aux délices d'Amsterdam - Tome 1. Noël sucré

Ils n'étaient pas faits pour se rencontrer, mais la magie de Noël en a décidé autrement... Tess et Nolan n'étaient pas faits pour se rencontrer. Elle est une femme d'affaires, fragilisée par son ex, Tomás, qui l'a abandonnée à la veille de leur mariage. Il est confiseur, hanté par la mort de sa fiancée et de sa mère. Deux personnes aux passés tumultueux qui vont se croiser par hasard à Amsterdam à l'approche de Noël. Tout semble les opposer... Et pourtant, les artifices de Noël ne cessent de nous réserver des surprises ! Sauront-ils laisser leurs blessures de côté pour que la magie de Noël puisse opérer ? Venez découvrir la nouvelle série So Romance sous un Amsterdam enneigé, des confiseries alléchantes... Et des rêves plein la tête. EXTRAIT Je reste assis sur le sol, à côté d'elle, un moment. Je la distrais en racontant une des pires chutes que j'ai eue dans ma jeunesse. Une vilaine bosse agrémentée d'une lacération au niveau des côtes. L'anecdote, que je sois tombé trois fois dans les pommes à l'évocation d'une aiguille pour me recoudre les bras, semble beaucoup l'amuser. Au bout d'un moment, son nez se fronce et elle arrive enfin à articuler une phrase : - Ca pue... Nous puons, précise-t-elle. Je renifle et me rends compte de l'odeur ambiante qui nous entoure. - Vous n'allez pas encore enlever votre t-shirt ?? me taquine-t-elle. Je crois que je pourrais comprendre de travers ce genre de coïncidence, rajoute-t-elle dans un demi-sourire. Je lui souris en faisant semblant de l'enlever. Elle se cache le visage de sa main telle une enfant. Son geste me fait sortir un rire dont je n'avais pas ressenti les effets depuis longtemps. - Promis, j'arrête de me déshabiller. Mais nous allons tout de même devoir faire quelque chose pour l'odeur, ris-je. Elle hoche la tête, en accord avec ça. D'une main, elle attrape le montant du canapé pour se relever. Je lui soutiens le dos, prêt à la maintenir au moindre signe de faiblesse. - Je vais bien, m'assure-t-elle. Je fais semblant de m'éloigner, toujours un oeil sur elle. Elle apprécie ma marque de confiance et se relève en position assise. Toujours le visage pâle, elle attend un instant avant de se redresser complètement et se mettre debout. Les yeux brillants, elle m'observe sans animosité. Presque curieuse de me voir toujours là. A PROPOS DE L'AUTEUR Agée de 21 ans, Emily Chain écrit depuis toujours et dans des styles diversifiés : des récits fantastiques aux thrillers en passant bien sûr par la romance. Après la série L'Interne, elle revient chez So Romance pour mettre des étoiles dans nos yeux à l'approche de Noël.

12/2019

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Musique, danse

Images de femmes. Avec 1 CD audio

La place des femmes dans la société : un thème d'une brûlante actualité... depuis des siècles !! Il est de telles évidences, si profondément ancrées dans nos cultures et dans nos comportements, qu'on a parfois du mal à les reconnaître, à les discerner ou, tout simplement, à les admettre. Ainsi, malgré une pléiade de lois autour de la parité hommes-femmes, force est de constater que les inégalités persistent toujours dans de nombreux domaines et que les bonnes intentions sont rarement suivies d'effets. Dès lors, la prise de conscience de cette situation, condition nécessaire pour faire réellement évoluer les choses, passe par des chemins bien plus efficaces que l'action politique, autrement dit par l'éducation. L'objectif de ce nouvel opus consiste à faire de l'art, de la musique et de l'histoire les vecteurs d'une approche différente pour sensibiliser les nouvelles générations à l'importance des rôles et fonctions que la femme a occupé aussi bien dans les mythologies des mondes antiques qu'au XXIe siècle. Agrémenté de nombreuses illustrations, tant graphiques que sonores, ce large survol apporte une autre regard sur l'histoire de l'humanité qui a trop souvent fait de la femme un "homme partiel", voire "un être invisible". Bref, qu'elles soient sainte, sorcière, chef de guerre, philosophe, maître à penser ou stratège politique, diverses figures exceptionnelles sont ainsi abordées (Hypathie d'Alexandrie, Cléopâtre, Jeanne d'Arc, Christine de Pisan, Yennenga, Isabelle d'Este, Louise Labbé, Olympe de Gouge, Anna Zingha, Kimpa Vita, Lalla Fatma N'soumer, Marianne, Louise Michel, Mary Shelley, Ada Lovelace, Victoria, Tarenorer, Joséphine Baker, Alexandra David-Néel, Rosa Parks, Aung San Suu Kyi, Mère Térésa, Soeur Emmanuelle...). Par ailleurs, Jérôme Dorival s'attache à présenter les vies et oeuvres de quelques rares compositrices qui ont jalonné l'histoire de la musique : Hildegard von Bingen, Francesca Caccini, Elisabeth Jacquet de La Guerre, Louise Farrenc, Fanny Hensel-Mendelssohn, Clara Schumann, Germaine Tailleferre, Yi-Xu... et Hélène de Montgeroult (indépendamment de la qualité de son oeuvre, trop méconnue, il faut découvrir l'histoire de sa rocambolesque traversée de la Révolution française !! ). De plus sera proposé un dossier consacré à la portraitiste Elisabeth Vigée La Brun et à la présence de la musique dans son oeuvre... De son côté, Claude Dietrich décrypte les parcours atypiques de plusieurs femmes qui se sont illustrées dans les domaines de la chanson (Edith Piaf, Marlène Dietrich...), du cinéma (Marilyn Monroe, Greta Garbo...) ou du jazz (Bessie Smith, Billy Holiday, Ella Fitzgerald) ainsi que l'écoute d'oeuvres marquantes. Enfin, Phalika Ngin nous entraînera dans le sillage de deux reines (Indradevi et Jayarajadevi) qui, au cours du XIIe siècle, ont marqué par leurs initiatives diverses tout le royaume khmer (Cambodge) alors à son apogée. Un grand pan de l'histoire trop souvent ignoré par l'Occident nous est ainsi révél

02/2016

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Policiers

Le bal des frelons

La montagne, le grand air, la nature, ce n’est pas aussi sain et bucolique qu’on le pense. D’abord parce qu’il y a les vestiges de l’ancienne usine de tungstène, pas loin. Ensuite parce qu’il y a le village, loin de tout. Enfin parce qu’il y a les habitants du village. C’est ça le pire. À commencer par Michel, le maire. Pusillanime, cupide, il fait ses petits trafics et prélève gentiment sa dîme sur les fonds publics, sous l’œil de sa secrétaire Coralie, toujours vierge à 40 ans passés et qui ferait tout pour ne plus l’être ; si possible, avec Monsieur le maire, ce serait mieux.Au nombre des administrés, on compte Antonin, pas si méchant pour un gardien de prison à la retraite ; sauf qu’il veut tuer sa femme Martine qui lui tape sur le système. Il ne sait pas toutefois que Martine – qui vient de retirer de la banque toutes les économies du couple sans dire où elle a caché le magot – se verrait bien veuve elle aussi, et riche. Si possible, il faudrait que Monsieur le maire, son ex-amant, l’aide à trucider Antonin, ce serait mieux. Il y a également Rémi, tellement dégoûté du genre humain qu’il ne parle plus qu’à ses poules Sten et Dhal et aux morts, sa femme Mariel en l’occurrence, qu’il a déterrée du cimetière où elle reposait. Évidemment, si elle était vivante, ce serait mieux. Sans oublier les citadins, Baptiste et Loïk, totalement insensibles au charme de cette belle contrée pyrénéenne. Ils forment un couple presque fusionnel, n’aiment que le rock’n’roll (hard) et leur hérisson Caroline. Loïk est venu là pour se venger d’Antonin, à cause d’une histoire… de femme. Baptiste explique à son amant que s’il oubliait cette vieille affaire, ce serait mieux, mais comme presque tous les personnages de ce roman, Loïk ne se caractérise ni par sa sagesse ni par son discernement. Alors il vaut mieux imiter Maxime l’apiculteur et enfiler sa combinaison protectrice pour traverser cet essaim de frelons aux dards venimeux. Dans ce village de l’Ariège, ce n’est certes pas l’ours qui fait des apparitions sporadiques qui est le plus dangereux…Pascal Dessaint l’amoureux de la nature nous offre une tout autre facette de la vie des bêtes avec cette farce drôle et cruelle qui s’inscrit dans la lignée de Siniac ou du Charles Williams de Fantasia chez les ploucs. Chassé-croisé délicieusement méchant, mené d’une plume alerte et impeccablement construit, Le Bal des frelons nous ramène à cette vérité première : l’homme est un loup pour l’homme. Mais les moments de tendresse qui éclairent le récit nous empêchent de désespérer totalement du genre humain.Pascal Dessaint est l’un des auteurs les plus primés du roman noir français. Il est par ailleurs l’un des organisateurs du « Marathon des mots » à Toulouse.

02/2011

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Pléiades

Oeuvres. Réunit Au revoir et merci ; La gloire de l'Empire ; Au plaisir de Dieu ; Histoire du juif errant

"Je suis, à ma façon, un amateur d'histoire, un spectateur du bon Dieu. Dans la mesure de mes moyens, j'étais, j'essayais d'être, je suis toujours ou j'essaie d'être le témoin du temps qui passe et de ma propre vie. C'était l'ambition avouée de La Gloire de l'Empire et d'Au plaisir de Dieu. Au revoir et merci n'avait pas d'autre sens. Est-ce qu'il y a rien d'autre à faire, pour un écrivain, pour un homme, que de s'efforcer de comprendre notre monde et sa vie ? Est-ce qu'il existe d'autre tâche pour moi que de balancer mon fanal le long des trains étincelants du temps qui nous emporte ? Je suis une espèce de lampiste de l'histoire. Je suis une espèce d'agent secret de Dieu. Peut-être, un jour, tremblez, bonnes gens ! je m'en expliquerai à nouveau." Jean d'Ormesson, Au revoir et merci, préface de 1976. Comme on lui demandait un jour s'il n'avait pas été tenté de varier son style, Jean d'Ormesson répondit qu'il était au contraire heureux d'avoir pu rester identique à lui-même. "C'est pour cela, précisait-il, que vous retrouverez, par clin d'oeil et comme une marque de fabrique, dans chacun de mes livres un passage d'un livre précédent." Le lecteur découvrira ces discrets rappels dans les quatre ouvrages ici réunis et dont, c'est la première vertu d'un tel recueil, l'unité saute aux yeux : la préoccupation essentielle de l'auteur et de ses personnages, le trait commun à toutes les histoires auxquelles ceux-ci donnent vie (récit d'une jeunesse, histoire d'un Empire, histoire d'une famille, histoire sans fin des pérégrinations du Juif errant), c'est le temps. Le temps qui dure, le temps qui passe, celui contre lequel on remporte parfois des victoires plus ou moins éphémères : "Il n'y a qu'une chose sous le soleil qui mette un terme, pour un temps, à l'écoulement perpétuel : c'est l'amour." Entré en littérature pour des raisons (selon lui) "douteuses", Jean d'Ormesson a construit une oeuvre sur le "mélange du temps historique et du temps individuel", en héritier de Chateaubriand ("Chaque âge est un fleuve qui nous entraîne...") mais aussi, peut-être, de Borges : "La croyance générale a décidé que le fleuve des heures, le temps, s'écoulait vers l'avenir. Imaginer un sens contraire n'est pas moins raisonnable et en tout cas plus poétique." Etabli en lien avec l'auteur, préfacé par Marc Fumaroli, ce volume propose en outre, grâce à Bernard Degout, des notices retraçant la "carrière" des ouvrages inscrits à son sommaire, et de nombreux documents aujourd'hui inaccessibles, comme le magnifique article par lequel Jacques Le Goff salua en 1971 La Gloire de l'Empire, "oeuvre pionnière" marquant la naissance de "l'histoire-fiction".

04/2015

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Humour

Croquis d'Histoire

Michel Iturria est de retour avec un troisième album de dessins d'humour ! Il nous propose de revisiter l'Histoire de France et d'ailleurs à travers 80 dessins de la préhistoire à aujourd'hui, sans oublier quelques clins d'oeil à l'avenir ! Un 3em opus très réussi qui ravira les fans du coup de crayon de notre dessinateur made in Sud-Ouest préféré. Quand nous avons proposé une nouvelle collaboration à l'illustrateur Michel Iturria, celui-ci nous a répondu un grand OUI et avec une proposition de sujet très prometteuse : l'Histoire de France et d'ailleurs ! Comme vous le savez l'Histoire est un de nos sujets préféré aux éditions Cairn et nous sommes absolument fan du coup de crayon d'Iturria et de son univers ! Ce nouvel album, très attendu, est prévu pour septembre 2021 avec en tout 80 dessins allant de la préhistoire à aujourd'hui, en passant par le Moyen-âge, la Renaissance et les grandes périodes qui ont marqué l'Histoire de France mais aussi du monde en général. Des dessins qui posent des questions, qui amusent, qui dénoncent, qui sont aussi le reflet de l'admiration du dessinateur pour les grands personnages qui ont fait le monde d'Aujourd'hui. Un livre à offrir aux amateurs de dessins humoristiques, de caricatures et bien sûr à tous les lecteurs friands d'Histoire. 4e de couverture : Gamin, Iturria voulait devenir dessinateur d'humour et à l'école il aimait surtout l'Histoire. Un jour, c'est sûr, il allait se délecter à passer l'Histoire au tamis du dessin d'humour. Ferme partisan d'une histoire chronologique, il s'attache d'abord à percer quelques mystères de la préhistoire : saviez-vous que " l'inventeur " du feu s'appelait Jean- Fabrice Lataillade et qu'il était fortement déprimé ? que la cueillette des cèpes et autres girolles entraîna la découverte de la méthode expérimentale, de la science donc ? ... Plongeant dans les périodes obscures, Iturria va nous apprendre qu'Attila n'était pas forcément le mauvais bougre et qu'Ivan-le-Terrible pouvait se révéler, par certains côtés, un sympathique modéré à tendances socialisantes. Moyen Age oblige, il a gardé une affection particulière pour l'époque où " les Anglais vendangeaient l'Aquitaine " et explique pourquoi ils continuent obstinément à rouler à gauche ! Un peu plus loin, il éclaire d'un jour nouveau les rapports entre Louis XI et l'ostéopathie, et montre comment Napoléon, aspect ignoré de son oeuvre gigantesque, privilégiait le tourisme vert, ou bien encore comment les soucis matrimoniaux de Jean- Sébastien Bach ou de Karl Marx influencèrent leurs oeuvres respectives. Dans l'époque bouleversée que nous vivons, porteuse de mutations diverses, ces 80 dessins espiègles qui courent du paléolithique à la conquête de Mars, nous rappellent cette maxime gravée dans le marbre : " Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens. " ...en souriant... "

08/2021

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Divers

Lapérouse 64

Quand l'océan livre ses secrets : le mystère du naufrage de Lapérouse Paris. 1964. Le nageur de combat François Guérin est dépêché à l'autre bout du monde pour une opération "secret-défense" : retrouver l'épave perdue de La Boussole, le mythique vaisseau amiral de Lapérouse ! De nouvelles informations ont en effet été livrées aux autorités françaises, qui se mobilisent pour percer enfin le mystère de Vanikoro... François n'est pas attiré par cette légende "lapérousienne" mais le devoir l'appelle et il sait que le destin funeste de cette expédition n'a cessé d'obséder tous les pouvoirs français en place depuis près de deux siècles. Partie de Brest en 1785 à bord de deux frégates, La Boussole et L'Astrolabe, l'expédition a subi plusieurs drames avant de disparaître corps et biens début 1788, après une halte dans la nouvelle colonie anglaise de Sydney. Sous la Révolution et durant tout le XIXe siècle, des recherches et fouilles ont été entreprises, notamment à Vanikoro, une île "maudite" du Pacifique. Là, on sait qu'en effet L'Astrolabe s'est bien fracassée sur des récifs coralliens... mais quid de La Boussole, le navire où se trouvait Lapérouse ? Il semble bien que cette fois, on puisse apporter la preuve définitive du lieu du naufrage. Lorsque le patrouilleur français, La Lilloise, arrive aux abords de Vanikoro, François ne se doute pas encore de ce qui l'attend. Sous les ordres du Capitaine de frégate Durieux, c'est une véritable "fièvre" qui semble s'emparer de l'équipage, prêt à tout pour arracher une relique des profondeurs... François va devoir agir avec prudence. Après tout n'est-ce pas l'orgueil des hommes qui mena l'équipage à sa perte 176 ans en arrière ? Et si la quête de la preuve ultime du naufrage de Lapérouse ne devenait pas, sous une météo exécrable et des périples hasardeux dans la jungle, le terrain idéal pour se tromper encore une fois et mettre des vies en danger ? Sous l'oeil parfois narquois de Viviane, une journaliste photographe indépendante et peu encline à suivre la hiérarchie militaire, François navigue assurément en eaux troubles... Est-ce la plus belle des quêtes qui est en cours, ou la plus absurde ? Inspiré par les missions d'exploration menées par la France à Vanikoro dans les années 1960, ce superbe roman graphique écrit par LF Bollée (La Bombe, Terra Australis, Terra Doloris, Patrick Dewaere...) et Marie-Agnès Le Roux, grande passionnée de Lapérouse, remet au goût du jour le naufrage le plus célèbre de la Marine française, qui restait alors un mystère et ne cessait de hanter les esprits depuis près de deux siècles. Une aventure humaine entre Cousteau et Conrad, Histoire et fiction, qui nous plonge dans les eaux fascinantes et dangereuses du Pacifique sud. Vincenzo Bizzarri rend à cette expédition toutes ses couleurs et nous invite à évoluer dans des décors plus vrais que nature, où les hommes semblent devenir plus fragiles que jamais...

09/2023

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Comics

Avengers : Etat de siège

Né en 1950, Roger Stern est, dans les années 70-80, l'un des piliers de Marvel. Il écrit alors certaines des séries les plus prestigieuses de la maison d'édition, d'Amazing Spider-Man à Captain America, en passant par Avengers et Doctor Strange. Stern débute dans l'univers des fanzines. Au début des années 70, il publie, avec Bob Layton (qui va lui aussi se faire un nom dans le monde des comics), la revue amateur CPL, où apparaissent, entre autres, les premiers travaux de John Byrne, son ami et collaborateur en maintes entreprises. Après quelques années passées chez DC Comics, Stern revient chez Marvel en 1997 pour raconter la véritable origine de son lutin malveillant dans Hobgoblin Lives ! Cette mini-série est suivie par une autre, tout aussi fondamentale, centrée cette fois sur Norman Osborn : Revenge of the Green Goblin. En 2010, il fait un autre bref retour à la Maison des Idées. Il aide d'abord Kurt Busiek à compléter le sequel de Marvels, Eye Of The Camera, puis il s'illustre sur Amazing Spider-Man et sur la mini-série Captain America : Forever Allies. En plus de travailler pour la bande dessinée, Roger Stern a aussi écrit trois romans best-sellers sur Superman. D'origine italienne, le regretté dessinateur John Buscema est né à New York le 11 décembre 1927. Passionné de peinture dès l'enfance, il s'inscrit au Pratt Institute of Arts pour mieux approfondir sa passion. Mais il se rend vite compte de la difficulté pour un peintre à percer dans le domaine de l'art pur et il tente la carte de sa version commerciale, la bande dessinée, non sans garder une certaine frustration pour l'occasion manquée. Sa première production dans le domaine des comics a lieu en 1948 pour Atlas/Timely (l'actuelle Marvel), pour qui il travaille de façon presque ininterrompue à partir de 1966 jusqu'à sa disparition, en 2002. Buscema a dessiné tous les plus célèbres personnages de Marvel, mais aussi Superman et Wonder Woman de DC Comics et, naturellement, le héros de fantasy Conan le Barbare pendant presque trente ans. Né en 1942, Tom Palmer est l'un des encreurs les plus estimés et les plus célèbres de l'univers des comics. Il commence son activité professionelle le chez Marvel en encrant Doctor Strange. Au cours de ses cinquante ans de carrière, il se distingue surtout comme encreur de Neal Adams, John Buscema, Gene Colan et John Byrne avec lesquels il signe les cycles légendaires des super-héros Marvel dans les années 60 à 90 sur des revues comme X-Men, Daredevil, Tomb of Dracula, Star Wars, Avengers et Doctor Strange. Désormais en semi-retraite, il a aussi collaboré, ces dernières années, avec DC Comics, Valiant Comics et IDW Publishing. Il est également peintre et illustrateur publicitaire.

02/2020

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Religion

L'Imam Ach-Châfi'î. Sa vie et son époque, ses opinions et son fiqh

Ach-Châfi'î est le fondateur d'une des quatre écoles juridiques les plus renommées du monde musulman, l'école chafiite. Cet ouvrage étudie sa jeunesse, sa culture, ses maîtres et ses élèves, c'est-à-dire sa vie d'une manière générale. Il analyse son siècle et son fiqh, ses livres, comment ils ont été composés et la confiance qu'on peut leur accorder. Sont aussi exposées les sources du raisonnement déductif qu'il a utilisées et les méthodes suivies pour élaborer sa doctrine, avant de passer à la doctrine elle-même, à sa diffusion et aux facteurs de son développement. L'auteur montre comment ach-Châfi'î, en interprétant les sources et les cas subsidiaires de la charî'a, s'en tient aux faits apparents et généraux, refusant de considérer les conjectures et les intentions, mais analysant des problèmes concrets. Ses voies sont alors le Coran, la Sounna et l'analogie. Le fiqh d'ach-Châfi'î représente parfaitement le fiqh islamique à l'époque de son épanouissement et de sa maturité. Il combine de façon équilibrée le fiqh des moujtahid et celui des spécialistes du hadîth. Ach-Châfi'î fut le premier à développer la science des fondements du fiqh : fixant les critères de l'analogie, tentant de définir les règles de la Sounna et distinguant l'abrogé de l'abrogeant. De la sorte, il définit les principes fixes concernant le raisonnement déductif et les sources de l'extrapolation. L'Ecole chafiite s'est répandue en Egypte, en Irak, au Khorassan, au Sijistan, dans l'ancienne Syrie, au Yémen et au-delà de l'Euphrate, en Perse, au Hijâz, dans certaines villes d'Inde et en Indonésie. Ach-Châfi'î, né en 150 H. (767 ap. J.C.) et mort en 240 H. (820 ap. J.C.), grandit au moment de l'apparition des deux doctrines hanafite et malikite, et de la classification de leurs sources et de leurs cas subsidiaires. Il eut ainsi à sa disposition une matière jurisprudentielle déjà élaborée et prête à être assimilée. Il l'étudia, l'analysa avec un œil critique et un esprit incisif et indépendant, sans suivre aveuglément les opinions des uns et des autres, avant d'en tirer quelque chose de neuf s'accordant avec ses dons et sa culture : ce fut sa doctrine, puis les fondements de cette doctrine. Il consigna les éléments essentiels de la science des fondements du fiqh dans son ouvrage Ar-risâla. Ach-Châfi'î n'envisagea de constituer une école de fiqh indépendante qu'à l'issue de son premier voyage à Bagdad en 184. Avant cela, il était considéré comme un disciple de Mâlik et un défenseur de ses idées et de son fiqh, n'hésitant pas pour cela à s'en prendre aux partisans de l'interprétation. C'est pourquoi il fut surnommé " le Défenseur du hadîth ".

10/2012

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Littérature érotique et sentim

Mi-figue Mi-raison - tome 3. Quand l'impossible devient possible

Pourront-ils concrétiser leur rêve le plus profond ? C'est officiel, Emilie et Samy vont pouvoir vivre leur amour pleinement, et (presque) sans nouvelles règles ! Les préparatifs sont lancés, et ils ne rêvent plus que d'une chose : pouvoir savourer leur nuit de noces et vivre enfin ensemble. Mais cette union mixte n'est pas vue d'un bon oeil par tout le monde. Emy va devoir apprendre à vivre avec le regard des autres, ce qui n'est pas si facile, car Paris traverse une période sombre... A côté de ça, Emy reçoit une terrible nouvelle. Le futur qu'elle s'était imaginé commence peu à peu à s'effacer... Leur amour demeurera-t-il plus fort que tout ? Fanny DL termine admirablement sa saga Mi-figue Mi-raison, avec un troisième tome renversant. Ancré plus que jamais dans la réalité, ce roman nous rend totalement accro à la plume de l'auteure. EXTRAIT L'atmosphère est insupportable et mon coeur bat tellement fort que je me demande s'ils ne l'entendent pas. J'ai besoin d'air, mais nous venons à peine d'arriver, alors j'essaie de me concentrer sur autre chose. Samy fronce les sourcils alors que je mate clairement le paquet de clopes posé sur la table basse. Il a compris que je m'en grillerais bien une. Je regarde maman, assise sur le canapé en face de nous, boire son thé tout en gardant le silence. Quand nous sommes arrivés il y a à peine dix minutes, qui me semblent plutôt être des heures, j'ai tout de suite vu à la tête de maman que ça allait être dur. Son visage fermé montrait clairement son désaccord. Samy est resté flegmatique et lui a gentiment dit des phrases comme "ravi de vous rencontrer" et "votre maison est magnifique" . Elle a juste murmuré un simple "bonsoir" sans même m'embrasser. Ca va faire mal ! CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE "En bref, Fanny DL a su faire preuve d'originalité en nous offrant cette histoire peu commune. J'ai passé un excellent moment. Mi-Figue mi-raison est un très beau livre qui est à découvrir. . ". - Mon Paradis des Livres. "L'auteur a une écriture fluide, facile à lire et très agréable à suivre. On comprend et on ressent facilement les sentiments du personnage narrateur". - Bbook_NW sur Booknode. A PROPOS DE L'AUTEUR Titulaire d'un diplôme en psychologie, Fanny Dl écrit son premier livre en 2015. Sa meilleure amie d'enfance vivait une histoire d'amour atypique et à force de lui répéter qu'elle était digne d'un roman d'amour, elle a fini par se lancer dans cette incroyable aventure ! Elle écrit alors trois tomes intitulés Mi-figue Mi-raison. A partir de là, l'écriture a fait partie intégrante de sa vie et elle passe tout son temps libre à imaginer des histoires. Elle publie également un autre roman chez les éditions Addictives et chez Harlequin.

05/2020

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Littérature française

La dame de Murcie

Cet ouvrage comprend cinq nouvelles : La Dame de Murcie, Euphémisme, Aubade à la folle, Album de famille et Cour des miracles, dont le caractère insolite est au moins un trait commun. Toutes les histoires sont racontées à la première personne par un narrateur qui change d'âge, de pays et d'occupations, mais qui est toujours un artiste avec un oeil, une mémoire, une culture d'artiste. On songe à Mérimée, à Gérard de Nerval. Dans l'atelier où se passe l'aventure de La Dame de Murcie, on voit apparaître un être fantastique, mi-félin, mi-rapace, sorte de sphinge aux yeux d'or qui bouleversera le monde habituel de sa victime jusqu'à la pousser au crime. Dans Euphémisme, le narrateur a la passion des statues et parcourt les églises d'Espagne à la recherche de pièces rares. Une vieille coquette y trouve l'occasion de se survivre et lui cède une sainte Euphémine (c'est le nom d'une esclave donnée en présent à un soudard qui devint Empereur), qui établira solidement son pouvoir sur sa raison. Enfin, il détruira "l'idole". Plus tard, marié, père de famille, il s'efforce en vain d'oublier son passé. Dans Aubade à la folle, un ancien port, enrichi par la traite des nègres, est transformé en ville salubre et moderne par une municipalité progressiste. Quelques maisons pittoresques de jadis subsistent encore, dont celle d'une affreuse vieille négresse en haillons. Le narrateur et ses amis décident, par jeu, d'aller donner une aubade à la vieille et l'on voit apparaître un instant à la fenêtre une merveilleuse créature. Les garçons se précipitent à l'intérieur de la maison, mais n'y trouvent que la vieille au milieu de ses haillons. Album de famille se passe en Bretagne où le conteur va revoir son manoir d'enfance. Accueilli par une vieille nourrice - ce personnage de vieille est une constante de ces histoires -, il retrouve sa chambre d'enfant et rêve - mais rêve-t-il ? - qu'il participe dans le salon ressuscité à une réunion de famille qui se serait passée bien des années plus tôt. Enfin, dans la Cour des miracles, probablement dans une ville d'Italie, il est attiré par une jeune fille à la jupe brillante, qu'il poursuit à travers un enchevêtrement de rues, de places, de retraits et qu'il finit par perdre. Puis d'un recoin où il s'abrite de l'orage, il voit passer une sorte de grand corps enveloppé dans un froc à capuchon, qui lui cause une frayeur indicible. Mais rien n'arrive et il s'endort. Il refuse d'admettre qu'il a rêvé. Car les rêves sont bien différents, dit-il, de ces aventures-là et "n'ont rien de commun avec cette chasse inepte, constamment ranimée de promesse en déboires, de déboires en promesse...".

06/1961

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Littérature française

Connaissance de soi et conscience

Le titre de ce livre paraîtra ingrat à celui qui se décourage très vite, préjugeant de son intérêt, décidant arbitrairement que sa lecture ne se justifie pas dans la mesure où les mots ne seraient pas susceptibles de lui apporter l'évasion libératrice qu'il appelle de ses voeux. Se distraire serait son credo exclusif. Jetez au moins un oeil sur ce verso ! La liberté de son auteur de s'exprimer en toute franchise l'a conduit à déposer sa réflexion sur la nécessité de se bien connaître pour que la joie de vivre demeure présente dans votre coeur, et avive votre goût d'être vivant, au point de faire envie à ceux que le destin a blessés, à ceux qui ne se sentent pas suffisamment armés pour recouvrer seuls la joie de l'Amour coulant dans leurs veines. Thème vieux comme l'humain, la rencontre de l'homme avec lui-même est toujours d'actualité. Question d'amour. Et cet amour se colore de l'image que l'homme s'en fait à un moment de sa vie. Les valeurs qui dépeignent cet Amour sont-elles éternelles ou bien l'homme les " désacralise-t-il " parce que le temps " affadit son désir ", préférant porter son appétence sur d'autres objets qu'il encense de toutes les vertus ? Ces " objets " sont-ils encore des valeurs ? Il est toujours possible d'ajouter un grain supplémentaire sur le tas de sable de l'héritage légué sous forme de légendes et d'histoires rapportées véridiques. La vie est une offre à consommer sur place, elle s'offre à jouer en exclusivité, sans qu'on puisse le lui refuser. Elle se mérite aussi, n'ajoute-t-elle pas dans son jeu – jeu de l'Oie - quelques obstacles à surmonter pour gagner la partie ? C'est tout l'enjeu de la vie que la conscience en premier, et la connaissance de SOI offrent sur un plateau à celui qui sait " voir ". La découverte de SOI est la clé pour aimer vivre la joie simple d'être " le vivant " plongé dans l'escarcelle qu'est la vie. La sphère de la spiritualité pure, exempte de sentiments humains, et sans les artifices du prosélytisme, vous procurera une telle joie et une telle paix intérieure que seuls ceux qui ont vécu " leur retournement ", peuvent le confirmer. Lâcher et lâcher encore, et votre rencontre avec SOI vous ouvrira la vie que votre seconde naissance aura scellée dans votre Coeur flamboyant. Robert Jacquot a publié aux éditions La Bruyère : Vivre en pleine conscience est le prélude de l'éveil (2009) ; Du Coq à L'Ame (2010) ; L'Ascète du Bézu (2011) ; Le Coeur Flamboyant (2012) ; L'Osirien ou le Rêve de Pharaon (2013) ; Le Sot-l'y-laisse (2014) ; La Cabane du Serpent (2015) ; Du coeur à ma plume (2016) ; SOI, où te caches-tu ? (2017) ; Les Nombres Parlent (Nouvelle édition augmentée 2018).

06/2018

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Littérature française

Fred - un instituteur laïque sous la Troisième République

Jean-Paul Colin, nous propose de (re)découvrir un roman de Victor-Eugène Magdelaine, son grand-oncle né en 1876 à Chamblay dans le Jura. Un ton d'autrefois vient se mesurer à celui d'aujourd'hui sans aucune honte ni discordance. Puis on fait la connaissance de Fred, héros de ce roman, élève de l'Ecole normale laïque d'instituteurs de Lons-le-Saulnier, sous la Troisième République. Avec lui, nous franchissons le seuil d'écoles dans lesquelles l'aspect éducatif revêtait un aspect religieux et militaire et où "? labeur et vertu sont prônée ? " aux dépens de valeurs et d'enseignements réels. Fred, esprit talentueux et libre va se battre de toute sa jeunesse contre les pouvoirs oppressants de ceux qui les détiennent et dirigent. Il ne peut se contenter d'être une petite lampe dans la rue du village, il veut aussi écrire et "? peupler des déserts ? ", les siens en l'occurrence. Ils étaient là, de trente-cinq à quarante, dans une salle étroite et longue, aux murs peints en vert et qui, malgré la lumière qu'elle recevait en abondance, avait un aspect sévère et triste. Ils étaient là, de trente-cinq à quarante jeunes gens, qui aspiraient à l'Ecole normale. Courbés sur de vieux pupitres en chêne que le temps et l'usage avaient mordorés, on ne voyait que leurs dos et le dessus de leurs têtes : têtes aux chevelures de nuances variées ; dos puissants ou malingres. Et dans le silence on entendait le crissement des plumes, le frottement des semelles ferrées sur le parquet, des toux nerveuses, des soupirs de contentement ou de désespoir. Ils commentaient la parole de Vauvenargues : "Les grandes pensées viennent du coeur" . Ils écrivaient, biffaient, ajoutaient, et les phrases se suivaient, boiteuses, incohérentes, insignifiantes, énigmatiques ; mais ce débordement de phrases, cette multitude de mots allaient, couraient vers l'horizon brumeux et lointain où était écrit : "Les grandes pensées viennent du coeur" . Assis au bureau, M. Rachel, professeur surveillant, lisait. Tandis que sa main gauche tournait les feuilles, sa dextre tortillait une barbe noire correctement taillée. Fred avait remarqué qu'il portait une bague où rutilait un diamant, et que deux minuscules boutons en or se détachaient sur la blancheur immaculée de son plastron de chemise. Mais son admiration déjà fort excitée n'eut plus de bornes lorsque, M. Rachel circulant dans la salle, il constata qu'il laissait après lui des effluves discrets d'héliotrope. Cependant les aiguilles de la pendule tournaient ; midi allait bientôt sonner. Pendant quatre heures, les candidats avaient successivement raisonné leurs problèmes, écrit une dictée, composé une dissertation ; mais bien qu'inhabitués à d'aussi longs efforts, la matinée leur avait paru courte. Ils jetaient un dernier coup d'oeil sur leurs copies, corrigeaient une faute, mettaient une virgule, rectifiaient une lettre ; tous ces gestes accusaient la fatigue et l'énervement. - Encore cinq minutes, messieurs ! annonça M. R

05/2017

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Poésie

Les anges bucoliques

Un grand philosophe a dit un jour que nous pouvons nous parer des plumes de quelqu'un d'autre, mais nous ne pouvons pas voler avec eux. En réalité, c'est une certitude mais, dans le monde de la poésie spirituelle, nous pouvons nous parer de la lumière qui nous inspire, ou des ailes des anges qui nous chuchotent les prières. Même avec des ailes d'ombre, si nous survolons le transcendant ou comprenons les processus antithétiques. La poétesse Marine Rose, brillante et mystique par essence, prouve sa capacité à voler avec les ailes des mots, par son désir de "respirer l'effluve mystique, une rose bougie qui brûle toujours". Sa foi est le fondement de tout ce qu'elle construit, de tout ce qu'elle envoie au ciel. La prière qui jaillit de son coeur est "une prière douce aux élans de taureaux". Elle "prie avec son coeur ouvert comme un livre". Voilà donc la sensibilité et la puissance de cette sublime invocation qui aide à révéler les mots. Une sorte de "prophétie pure", ce qui nous rappelle le merveilleux Gibrain ou le brillant Ai Qing. Cette fois, dans une version féminine, jeune et angélique. Une voix fraîche et chaleureuse dans la cathédrale renaissante de la poésie française. L'initiation est à la fois humaine et cosmique. La souffrance, les larmes, aident à purifier. Même les rêves ont le don du salut, de la guérison ; et l'amour, fruit de la révélation suprême, est sage, édifiant, exaltant. On sait que l'ange est un sujet sur-utilisé dans la poésie universelle, mais cette poétesse sait le réinventer en cascades de métaphores surprenantes. La poésie bucolique d'il y a quelques siècles se réinvente à son tour. Ainsi que le classicisme se réinvente d'une génération à l'autre, devenant néo et rétro. Cela démontre un retour aux origines, aux anciennes valeurs, à travers un langage moderne et actuel. Tradition, respect et réinvention. Changement, évolution, sans trahir les principes humains les plus élevés, les fondations. Art sans caractère de fronde. Reconnaissance. On pourrait reprocher à Marine de ne pas avoir exploré des dimensions plus sombres pour nous montrer comment elle est arrivée à cette illumination poétique. Trop de lumière peut aveugler l'oeil non initié, cependant elle nous présente brièvement la bête noire, pour nous montrer qu'elle connaît le danger, les tentations, l'obscurité. C'est juste qu'elle ne veut pas les rendre plus importants. Ils ne méritent pas la gloire. Elle préfère la volupté des éléments. L'origine des anges bucoliques. Marine Rose s'est réinventée dans ce recueil de poèmes, mais elle est restée fidèle à sa vocation, à son chemin mystique, au vol qui l'élève aux dimensions astrales. Nous lui sommes reconnaissants pour son voyage angélique et nous sommes curieux de savoir ce qui va se passer ensuite.

04/2021