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Paul Rousseau

Extraits

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Littérature française

Vous m'avez fait former

Des hommes infâmes hantent les crèches et les orphelinats pour capturer des innocents, et les dresser au combat. "Beaucoup de jeux de nuit", prescrivait Rousseau dans son Emile pour l'éducation des enfants. Tonsure, étuve, tatouage : les enfants ne sont plus que ces numéros estampillés sur leurs flancs, qui se répètent sur la toile de jute des sacs où ils se pelotonnent, entravés, les yeux bandés, suspendus à des crochets. Mais un de ces chiffres est maudit, et les brigands se le refilent comme une poisse, une faiblesse, une attirance inavouable. "S'abandonner au jeu des garçons, c'est, comme un loup, se coucher sur un lit de fleurs mourantes" : tel est le dicton qu'inventait au XVIIe siècle le Japonais Saikaku. Au XVIIIe siècle, Sade écrit à sa femme dans une lettre de prison : "Vous m'avez fait former des fantômes qu'il faudra que je réalise." Au XIXe siècle, un manuel pour adolescents fixera comme règle : "Le jeu finit lorsque tous les animaux ont été pris par le diable et sont devenus ses chiens." Ces épigraphes balisent les aventures de ce roman, qui a plus d'un personnage . dans son sac à métamorphoses : la Vierge, un chasseur de têtes, un montreur d'ours, un impresario, des frères, un maître et son disciple.

10/1987

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Philosophie

L'oeuvre d'art

Qu'y a-t-il de commun entre un tableau de Rembrandt, une symphonie de Mozart, une sculpture de Rodin et une photographie de Doisneau ? Peut-on vraiment comprendre sous un même concept un poème de Baudelaire et les ready-made de Marcel Duchamp, lequel prônait "l'anesthésie du goûts et "l'exclusion de toute délectation esthétiques ? L'oeuvre d'art est une énigme : fruit d'un savoir-faire, elle ne saurait être entièrement expliquée par les procédés qui ont mené à son achèvement. Naît-elle du génie ? Imite-t-elle la réalité, ou la réinvente-t-elle ? Joue-t-elle un rôle spécifique dans le développement de la connaissance ? Vise-t-elle la vérité? le beau ? le bien ? Qu'est-ce que le jugement esthétique, et comment expliquer les divergences de goûts ? Quelle part, enfin, le spectateur prend-il dans la réalisation d'une oeuvre d'art ? A la fois close sur elle-même et ouverte, parfaite et par essence inachevée, l'oeuvre d'art, en recréant le monde, perpétue son mystère. Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur l'oeuvre d'art, de Platon à Hannah Arendt, en passant par Aristote, Léonard de Vinci, Rousseau, Kant, Goethe, Hegel, Baudelaire, Nietzsche, Rodin, Proust, Bergson, Benjamin, Alain ou encore Merleau-Ponty.

11/2012

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Littérature française

Les Liaisons dangereuses - annoté. Lettres recueillies dans une société

N'écoutez pas ceux qui ravalent "Les liaisons dangereuses" au rang de roman libertin : assurément, ils ne l'ont pas lu ! Au contraire, l'auteur y démontre combien le libertinage est vain face à l'amour véritable. Rares sont les romans qui, en plus de magnifier la langue française, sondent avec autant d'acuité les rapports humains, et la passion amoureuse en particulier. Cette oeuvre littéraire majeure du xviiie siècle, qui narre le duo pervers de deux nobles manipulateurs, roués et libertins du siècle des Lumières, est considérée comme un chef-d'oeuvre de la littérature française, bien qu'il soit tombé dans un quasi-oubli durant la majeure partie du xixe siècle, avant d'être redécouvert au début du xxe. Roman inscrit dans la tradition du libertinage de moeurs illustrée par Crébillon fils, roman d'analyse psychologique dans la lignée de La Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques Rousseau, il porte à un degré de perfection la forme épistolaire : aucun élément n'est gratuit, chaque épistolier a son style et la polyphonie des correspondances croisées construit un drame en quatre étapes au dénouement moralement ambigu, qui continue à fasciner le lecteur et à susciter de nombreuses adaptations. Cet édition comprend une brève autobiographie de l'auteur

04/2020

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Philosophie

Le parjure et le pardon. Volume 1, Séminaire (1997-1998)

Jacques Derrida déploie ici les éléments d'une réflexion profondément originale sur l'inconditionnalité du pardon, une notion qui ne saurait être confondue avec l'excuse, l'amnistie, la prescription ou la grâce. Si le pardon est hérité de diverses traditions (judéo-chrétienne, coranique et grecque), il ne leur est pas réductible : il excède les modalités du "comprendre", de la mémoire et de l'oubli, d'un certain travail de deuil aussi. Hétérogène à la phénoménalité, à la théâtralisation, voire au langage verbal lui-même, il suspend, comme une "violente tempête" (Benjamin), l'histoire, le droit et le politique. Inconditionnel, le pardon fait l'épreuve de l'impossible : c'est pourquoi il doit rester exceptionnel, sans calcul ni finalité, à l'écart de tout échange et de toute transaction. La trajectoire ainsi dessinée par Derrida tout au long de ce passionnant séminaire passe parla lecture des ouvrages de Jankélévitch sur le pardon et l'imprescriptibilité, de Kant sur le droit de grâce, des textes bibliques et grecs, d'oeuvres littéraires (Shakespeare, Kierkegaard, Baudelaire, Kafka, Rousseau et Augustin), ainsi que par l'analyse de scènes d'aveu et de repentir telles qu'elles se sont multipliées dans l'espace public, en France et ailleurs, à la fin des années quatre-vingt-dix.

11/2019

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Philosophie

Niccolo Massimo. Essai sur l'art d’écrire de Machiavel

Les lecteurs de Machiavel forment une troupe nombreuse où se mêlent les philosophes et les rois, les empereurs et les tyrans. Le Prince est de toutes les oeuvres de la pensée politique la seule qui ait durablement accroché l'intérêt des hommes de gouvernement : Charles-Quint en avait fait un de ses livres de chevet, Frédéric II s'efforça de le réfuter, Napoléon voulut qu'il fût dans ses bibliothèques successives, Mussolini en écrivit une préface. Staline l'annota. Hitler dit l'avoir lu et relu. Du côté des écrivains et philosophes, la liste est longue et prestigieuse : Bodin, Bacon, Marlowe, Spinoza, Montesquieu, Rousseau, Hegel, Nietzsche... Mais qu'y a-t-il donc dans ce livre ambigu, écrit avec brio et semé de contradictions ? Pour tenter d'y voir clair, Philippe Bénéton mène une vaste enquête sur l'art d'écrire du Florentin : des explications de texte serrées, une analyse systématique des sources, la confrontation du témoin Machiavel avec l'histoire de son temps. D'étape en étape, les brouillards se dissipent. Machiavel apparaît comme un maître dans l'art de la rhétorique. Quant à son intention profonde, il s'avère qu'elle n'est guère au diapason de ce que dit la doxa contemporaine. Il y avait une énigme Machiavel : voilà sa solution machiavélique.

03/2018

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Philosophie

Les passions

Amour fou ou souffrances du Christ en croix, goût pour un passe-temps ou obsession, le terme "passion" renvoie à des réalités très diverses, dont le seul point commun semble être l'excès. A la pensée rationnelle, qui assoit les jugements objectifs et motive les actes délibérés, s'opposent en effet les passions irrationnelles qui tourmentent l'esprit et agitent le corps. Pourtant, il n'est pas inutile d'envisager les passions autrement que sous la forme d'un rapport de force. Car sommes-nous aussi passifs que nous le croyons face à nos passions ? Ne sont-elles pas aussi l'expression d'une énergie vitale qui nous pousse à agir ? Devons-nous analyser la complexité des désordres qu'elles font naître ou bien les réprimer avant qu'elles ne troublent notre vie intérieure et sociale ? Faut-il les laisser s'exprimer ou au contraire les apprivoiser ? Si les passions sont quelquefois débordantes, elles sont aussi un moteur qui permet la sublimation artistique et qui rend possible le dépassement de soi. Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur les passions, de Platon à Miscevic en passant par Aristote, Diogène Laërce, Cicéron, Machiavel, Montaigne, Descartes, Spinoza, Malebranche, Voltaire, Hume, Rousseau, Helvétius, Kant, Freud ou encore Bergson.

05/2015

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Beaux arts

Largesse. Edition revue et corrigée

Ce livre de Jean Starobinski s'ouvre sur une scène de largesse, dans la description célèbre qu'en fit Rousseau et à laquelle Baudelaire répondit dans l'un de ses poèmes en prose. Faire largesse, c'est donner à profusion, c'est jeter des trésors ou leur simulacre à la foule. Cette forme spectaculaire de la dépense est un rituel très ancien, étroitement lié à l'exercice du pouvoir et au cérémonial de la fête. Quelques grandes pages de la tradition littéraire d'Occident sont appelées à témoin : elles vont de l'Antiquité latine au xxe siècle (Antonin Artaud). Elles conduisent à reconnaître la version du don qui a prévalu dans l'échelle des valeurs. Le geste de charité, tel qu'il est enseigné par les écritures hébraïque et chrétienne, est celui d'une largesse inspirée par l'amour et non par une volonté de domination. Ce geste ne vise plus à impressionner la foule, mais à secourir des individus dans leur peine. La plupart des illustrations de cet ouvrage avaient figuré, sous le même titre, dans une exposition présentée en 1994 par le département des Arts graphiques du musée du Louvre. Pour la présente édition, le texte a été revu et corrigé par l'auteur.

03/2007

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Critique littéraire

Diderot. Un diable de ramage

Ce recueil rassemble dix-huit études écrites entre les années 1970 et 1990. Moins récentes, donc, que les essais du Rousseau, elles diffèrent également par le fait que certaines d’entre elles ont déjà paru en volume. Quant au fond, elles se distinguent par le sujet qui les rassemble : l’écriture plus que l’homme, le style plutôt que le tempérament, si toutefois la distinction a un sens. L’expression qui donne son titre à l’ensemble est tirée du Neveu de Rameau. Par-delà l’étymologie (ramage/rameau), c’est au sens second de « chant des oiseaux dans la ramure » qu’il faut la comprendre : « Diderot se plaît à parler de sa propre parole. » Pour Diderot, maître de l’autoréférence et de la réflexivité, le ramage c’est le style, un style dont l’écrivain est conscient et sait jouer. Jean Starobinski s’émerveille alors de la liberté de Diderot, qui joue avec les genres, les rythmes, les formes du récit, sans oublier le lecteur. Liberté paradoxale puisqu’elle se déploie en dialoguant avec la toute-puissance de la nécessité, la grande question philosophique qui hante Diderot. Derrière les questions stylistiques agitées par l’auteur de L’Invention de la liberté, on sent vibrer la politique, l’annonce des temps modernes.

11/2012

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Philosophie

Le Crocodile d'Aristote

La plupart du temps, quand un peintre choisit de traiter un sujet philosophique, il peint un texte. Un texte ou une phrase de ce texte, un moment de ce texte, voire un mot. Comme il est difficile de peindre une idée, il lui faut peindre un clin d'oeil qui dira cette idée à laquelle se résume la totalité de la pensée du philosophe : ce clin d'oeil est un détail, or le diable est dans les détails. Ce qu'il faut voir dans une peinture que je dirai philosophique, c'est le détail qui résume cette philosophie. Pour Anaxagore, c'est une lampe à huile, des légumes pour Pythagore, une cruche pour Socrate et Xanthippe, des larmes pour Héraclite, un rire pour Démocrite, une coupe pour Socrate, une lanterne pour Diogène, une caverne pour Platon, un crocodile pour Aristote, une lancette pour Sénèque, un pain pour Marc-Aurèle, une coquille pour Augustin, ceci pour rester dans les limites de la philosophie antique. De Pythagore à Derrida, via Descartes et Kant, Montaigne et Rousseau, Voltaire et Nietzsche parmi d'autres, en trente-quatre toiles, donc en trente-quatre philosophes, Michel Onfray propose une histoire de la philosophie par la peinture !

10/2019

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Littérature française

Marcher selon Bernard Rio

Marcher selon Bernard Rio est un livre qu'on lit le crayon à la main, de ces livres qu'on annote et qui donnent envie de partir. Il entraine le lecteur page après page, chemin après chemin, jusqu'au mot "fin", jusqu'à l'instant de poser ce crayon et de prendre enfin le départ. C'est à la fois un livre de voyage à l'intérieur de sublimes paysages, de la Bretagne à la Provence, en passant par les chemins de Compostelle, et c'est aussi une invitation au cheminement intérieur. Le lecteur devient marcheur. Il n'est pas ou plus un homme pressé, mais un vagabond, à la manière de Henry David Thoreau, Walt Whitman, Jean-Jacques Rousseau, Jean Giono, Julien Gracq. Car Marcher selon Bernard Rio, c'est aussi flâner en littérature, des auteurs de l'Antiquité jusqu'aux plus modernes. Marcher, c'est prendre le temps de regarder autour de soi et en soi. Une invitation à mettre le nez dehors par tous les temps. "En avant pour une éternité", écrit Bernard Rio dans le prologue de son ouvrage. Impossible de refuser une telle invitation. Il est temps de lire, avant de mettre un pied devant l'autre...

02/2021

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Critique littéraire

Strindberg

Admiré par ses pairs - Ibsen, Tchekhov, Gorki, Shaw -, Strindberg fut longtemps rejeté par ses compatriotes. Créateur de nombre des aspects du théâtre contemporain, il noua de fortes amitiés avec Gauguin, Munch, Yeats. Auteur dramatique original, il puisa dans sa vie tourmentée la matière d'écrits autobiographiques qui tenaient dans sa pensée une place aussi prépondérante que les pièces. De son théâtre, Strindberg avouait finir par ignorer s'il était une fiction ou si ce n'était pas plutôt sa vie qui l'avait été. "En écrivant beaucoup, j'ai fait de ma vie la vie d'une ombre : j'ai le sentiment de ne pas me déplacer sur terre mais de flotter sans pesanteur dans une atmosphère qui n'est pas faite d'air mais de ténèbres". Strindberg est joué sur les scènes du monde entier, car à tous son théâtre ne parle plus de l'auteur, mais du mal-être universel de l'existence. Ce travail de sublimation créative, tel que le restitue Michael Meyer, permet enfin de comprendre comment Strindberg, marqué par des influences aussi diverses que Schopenhauer, Nietzsche ou Rousseau, put infléchir son écriture, sans rupture, du naturalisme le plus militant au symbolisme le plus épuré, du drame historique national au théâtre intimiste joué en chambre.

11/1993

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Philosophie

La nature

Nous prêtons beaucoup à la nature : la mort, les droits, parfois même les enfants peuvent être qualifiés de naturels". On l'invoque pour tout et son contraire : tantôt pour réunir et intégrer ("tous les goûts sont dans la nature"), tantôt pour dénoncer ce qui serait contre nature"; tantôt pour justifier la guerre (la "loi de la jungle" coïnciderait avec "l'état de nature"), tantôt la paix (au nom de la nature sociale de l'homme). Et que dire du présupposé positif à partir duquel on pense d'ordinaire le naturel par opposition à l'artificiel ? Il est pourtant des artifices salutaires et des catastrophes naturelles... Quelle est la place de l'homme dans la nature et sa part de liberté ? Au nom de quoi l'homme serait-il possesseur de la nature ? Au carrefour de la physique et de la métaphysique, de la science et de la théologie, la notion n'a pas fini de nourrir les controverses, aujourd'hui relancées par la préoccupation écologique. Cette anthologie rassemble les plus grands textes sur la nature, de Platon à Deleuze, en passant par Aristote, Epicure, Lucrèce, Cicéron, Galilée, Hobbes, Descartes, Pascal, Spinoza, Leibniz, Hume, Rousseau, Kant, Hegel, Nietzsche, Husserl, Bergson, Koyré, Jonas ou encore Levinas.

11/2013

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Généralités

Laval rebelle et singulière

Offrant aujourd'hui au visiteur l'aspect d'une cité paisible reposant le long des deux rives de la Mayenne, Laval emprunte néanmoins à sa rivière, jadis cours d'eau tortueux dévalant les contreforts du massif armoricain, son caractère impétueux. Née au Moyen Age d'un acte de rébellion perpétré par un seigneur en quête d'indépendance, la ville s'est toujours plu à défier toutes les formes d'autorité, d'abord celle des Plantagenêt puis plus tard celle des Anglais ou des révolutionnaires jacobins. Rebelle par nature, Laval cultive également volontiers une identité singulière. Entre ses murs ont grandi des personnages aux tempéraments détonnants tels le chirurgien Ambroise Paré, l'écrivain Alfred Jarry, le peintre Henri Rousseau ou le navigateur Alain Gerbault dont le génial héritage continue à hanter les rues pavées du centre historique, les grandes artères d'époque napoléonienne ou les quartiers contemporains de la périphérie. Fruit de la rencontre prolifique du photographe Chanel Koehl et de l'auteur Stéphane Hiland dont le mariage des sensibilités a contribué à faire émerger un portrait original de Laval, le présent ouvrage vous invite à vous laisser surprendre par un héritage architectural exceptionnel forgé au cours de mille ans d'histoire.

11/2022

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Romans historiques

Reine des Lumières

1745 — Jeanne-Antoinette Le Normant d'Etiolles, née Poisson, accède officiellement au statut de favorite. Véritable révolution de palais, qui voit s'établir une femme de petite noblesse aux côtés de Louis XV. Les mauvaises langues parient d'ailleurs sur la brièveté de sa faveur. Or, grâce à son charme, à son intelligence, à sa jovialité et à sa bienveillance, celle qui est bientôt titrée marquise de Pompadour conquiert au contraire durablement le coeur du roi et devient, au-delà de l'alcôve, une éminence grise dont l'influence politique et artistique s'accroît inexorablement. Bâtisseuse infatigable, esprit éclairé, esthète cultivée et raffinée, elle est l'amie des philosophes, des hommes de lettres, des scientifiques, des peintres et des musiciens, qu'elle protège, pensionne et encourage. Avec talent et érudition, Karin Hann nous livre, à travers une fresque romanesque très vivante, l'étourdissante chronique d'un règne singulier, à la rencontre des plus grandes figures qui l'ont éclairé. Voltaire, Rousseau, Diderot, Casanova, Boucher, Beaumarchais, Buffon, le chevalier d'Eon, y côtoient l'audacieuse marquise dont l'éclat incomparable rayonne sur cette époque foisonnante. Femme attachante et mystérieuse, madame de Pompadour intrigue et séduit, car plus encore que la favorite du roi, elle fut bel et bien... la reine du siècle des Lumières !

03/2017

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Histoire de la philosophie

La force du mou

Le mou dégoûte, effraie, agace. Indécis et inconstant, il nous renvoie à notre propre dégénérescence. De la pieuvre à la morve en passant par l'apathie du flemmard, il indispose. Mais cette mollesse tant décriée est également matière de transition, elle évoque la fluidité, le flottant et la douceur, le réconfort d'un beignet moelleux. Et le temps du relâchement et de la contemplation n'est-il pas celui de la pensée créatrice ? Le mou est souple, insaisissable... dissident ! Sa réhabilitation, pourtant, n'est pas évidente. Les philosophes mènent la vie dure au mou : ainsi Alexis de Tocqueville conspue-t-il la "mollesse des moeurs " de l'homme démocratique, abêti et conformiste, et la fin des émotions nobles et brillantes. Jean-Jacques Rousseau n'est pas tendre non plus, lui qui déplore que les enfants soient " amollis avant que de naître par la mollesse des pères et des mères, [d']un tempérament déjà gâté" . Aujourd'hui encore, l'adolescent avachi dans son canapé inspire impatience et crispation. De la léthargie politique à la mozzarella, de l'impuissance aux tentacules, du coup de mou au pouvoir du jogging, la philosophe Géraldine Mosna-Savoye cherche à redonner sens et valeur au mou.

10/2022

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Autres philosophes

Sarah Kofman : philosopher autrement

L'écriture philosophique de Sarah Kofman a eu pour enjeu "la vie comme texte" . De L'enfance de l'art (1970) à L'imposture de la beauté (1995, posthume), la philosophe a exploré cette question dans un geste de lecture audacieux par lequel elle confronte philosophes anciens (Empédocle, Héraclite, Platon), modernes (Descartes, Kant, Rousseau, Kierkegaard, Comte, Marx) et contemporains (Sartre, Blanchot, Derrida). Sarah Kofman convoquait aussi dans toutes ses analyses deux interlocuteurs privilégiés, Freud et Nietzsche. La littérature, l'idéologie, le féminin, le rire, les rapports à l'art et à la psychanalyse, l'autobiogriffure furent les "voies de traverse" par lesquelles celle qui, enfant, avait survécu à la Shoah, reconduisit la philosophie "au coeur de la vie" . Plus de vingt-cinq ans après la parution de Rue Ordener, rue Labat et du Mépris des Juifs en 1994, n'est-il pas temps de prendre la mesure de cette oeuvre philosophique ? Cet ouvrage réunit, dans une perspective transdisciplinaire et internationale, philosophes, littéraires, historiens, historiens de l'art et psychanalystes autour du travail de la philosophe. Multipliant les approches et les interprétations, faisant droit aux questions historiographiques et archivistiques liées à son oeuvre, ces lectures entendent donner toute son actualité critique à la voix unique de Sarah Kofman.

07/2021

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Histoire des mentalités

Discours sur l'éducation au XVIIIe siècle. Pédagogie et utopies pédagogiques

La publication par John Locke de son célèbre Essay Concerning Human Understanding (1690) puis de Some Thoughts Concerning Education (1694) a marqué un véritable tournant dans le discours européen sur l'éducation. Ces deux ouvrages consacrent la défaite définitive de l'innéisme cartésien et leibnizien au profit d'un empirisme pédagogique qui fait de l'esprit de l'enfant une tabula rasa que les pédagogues auront pour tâche d'alimenter. Plus tard, en proposant, dans Emile, ou de l'éducation (1762), une éducation plus proche de "la Nature", Jean-Jacques Rousseau a posé un autre jalon majeur au sein du discours éducatif et a tait de nombreux disciples, tant professionnels qu'amateurs. Malgré cela, on le verra, le discours utilitariste d'adaptation de l'individu â la société a néanmoins continué â avoir, tout au long du siècle, de nombreux adeptes, notamment au sein des milieux bourgeois. C'est essentiellement au sein de ce cadre théorique contrasté que se développent les essais ici réunis. Du traité général d'éducation au simple journal tenu par un père â propos de l'éducation de son rejeton et de la vie de college au préceptorat princier, ce sont les aspects théoriques et pratiques essentiels de l'éducation au XVIIIe siècle qui sont successivement évoqués.

05/2021

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Pédagogie

Le Christ éducateur. Ecoles confessionnelles et restauration de l'être colonisé : cas du Bénin et de la Martinique

Selon le pédagogue Jean Jacques Rousseau l'homme naît bon, c'est la société qui le corrompt. Les écritures nous enseignent que Dieu nous a crées à Son image et à Sa ressemblance c'est-à-dire : sans défaut. Et un autre passage atteste de Sa présence à la sortie du sein maternel pour nous établir et nous consacrer. L'histoire du général en chef de l'armée russe, le 4e personnage de l'Empire russe sur le plan protocolaire. Abraham Hanibal Pouchkine (1695-1781), brillant élève de l'école d'artillerie de la Fèret ancien esclave d'origine de la ville de Logone, près du lac Tchad, fils adoptif du Tsar Pierre 1er et arrière grand-père du plus grand poète russe Alexandre Poutchkine (1799-1837), considéré comme fondateur de la littérature russe est édifiante dans le sens qu'elle révèle l'importance de l'éducation dans la construction du sujet pour sa réalisation. Ce livre qui est issu d'un travail de thèse minutieux et conséquent nous dévoile les enjeux de l'éducation, nous fournit les clés pour sa réussite et nous détaille l'intérêt qu'il y a de veiller pour les générations futures au bon déploiement de ce ministère, la paideia.

06/2021

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Propriété littéraire et artist

La création artistique et littéraire et le droit

Réédition d'une oeuvre de Marcel Plaisant, La création artistique et littéraire et le droit, parue en 1920 aux éditions Rousseau. Figure du XXe siècle car il a été eu une vie politique et diplomatique riche en étant tout d'abord délégué de la France auprès de la Société des nations et "lieutenant d'Aristide Briand", il sera ensuite délégué de la France à l'ONU après la Seconde Guerre mondiale. Cette richesse de la vie politique de Marcel Plaisant ferait presque oublier qu'il fut au XXe siècle l'un des plus importants juristes français des droits de propriété intellectuelles. Il a porté la voix de la France dans toutes les conférences de révisions des conventions internationales sur la propriété industrielle et la propriété littéraire et artistique, de même que les textes nationaux dont il està l'origine (les lois Plaisant) ou à la rédaction dequels il a contribué comme la loi du 11 mars 1957. Il puise sa conception des droits de la pensée dans deux sources : la nature et les Anciens. Il faut savoir isoler le bien incorporel "de sa dépouile matérielle" et affirme par conséquent que "ce qui mérite d'être reconnu n'est pas l'oeuvre matérielle... . mais l'effort de la pensée".

12/2022

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Sociologie

La philosophie survivaliste

Le survivalisme, apparu au début des années 60 dans le sillage de la guerre froide, est un projet de vie personnel qui consiste à ne plus faire confiance à l'Etat pour prendre en charge sa sécurité et son avenir. Il s'agit de " réapprendre à survivre par soi-même " dans l'anticipation d'un effondrement de la civilisation. Souvent relégué au rang de curiosité, le survivalisme n'a pas eu jusqu'à présent la philosophie qu'il mérite. Or, au regard de notre situation politique et environnementale précaire, qui oserait affirmer aujourd'hui que vouloir se réapproprier ses conditions de survivance est une démarche dénuée de sens ? L'auteur de cet essai entend donc prendre au sérieux cette proposition en démontrant que la fascination actuelle pour la figure du survivant, telle qu'elle s'exprime en particulier à travers le cinéma ou la littérature, n'est pas qu'un effet de mode ou un repli angoissé de l'individu sur lui-même, mais au contraire l'aboutissement logique d'une exigence de liberté et de lucidité. Il existe ainsi une véritable pensée de la survie individuelle (des Cyniques à Jünger en passant par Rousseau, Nietzsche, Thoreau, Bernanos etc.) que ce livre propose de restituer et de prolonger.

09/2021

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Littérature française

La lettre à Girardin (comment j'ai volé Les Confessions)

Philippe Sabres donne à lire un premier roman magistral et lumineux qui a pour point de départ l'allergie au théâtre qui chez Jean-Jacques Rousseau atteignait une dimension passionnelle. A partir de l'intrigue du vol du manuscrit des Confessions par un modeste apprenti-comédien, c'est tout l'univers de leur auteur qui est soumis à la fois à un hommage et une critique pétris d'humour et de tendresse. Ce jeune Parisien d'obscure condition qui rêve de devenir célèbre se lie d'amitié avec l'écrivain, qui souffre plus qu'il ne jouit d'une célébrité entachée de rumeurs et de malentendus. A la suite d'une brouille, il lui dérobe le manuscrit tenu secret des Confessions. Peu de temps après la mort du philosophe qui avait été accueilli pour les dernières semaines de sa vie au château d'Ermenonville par le marquis de Girardin, le jeune homme, accablé de remords, adresse à ce dernier une longue lettre. Il y a dans ce texte tout à fait précis quant à la description des évolutions du théâtre dans le contexte historique mouvementé de cette fin de 18ème siècle, tout un arsenal d'artifices à la louange de cet art.

11/2018

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Histoire ancienne

La cité antique

Lorsque paraît La Cité antique, en 1864, son auteur, jeune professeur d'histoire à l'université de Strasbourg, est encore inconnu. Mais très vite, rééditions et traductions se succèdent, tandis que l'approche de l'auteur, audacieuse, suscite la controverse. La récente découverte du fait indo-européen permet à Fustel de Coulanges de dépasser le décalage chronologique pour considérer ensemble la Grèce et Rome et poser la question de la cité. Mais ce n'est pas tant une nouvelle histoire de l'Antiquité qu'il propose que l'histoire d'une croyance et de la façon dont celle-ci façonne une société. L'approche comparatiste l'amène également à mettre en regard passé et présent, Anciens et Modernes. Comme l'écrit François Hartog, " le livre pourrait porter comme sous-titre "Pour en finir avec l'imitation des Anciens". Entre eux et nous, les Modernes, la distance est infranchissable et se méprendre sur eux n'a pas été sans conséquence sur nous. Fustel vise ici la Révolution et son usage de l'Antiquité. Les Jésuites, Plutarque, Rousseau sont les principaux responsables de ces illusions qui ne sont pas tout à fait sans importance, puisqu'elles ont finalement conduit à la Terreur ".

11/2009

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Philosophie

Eloge de la philosophie en langue française

"Savions-nous que presque tous nos philosophes endurèrent l'exil, la prison, l'interdit ou la condamnation, une forme d'exclusion ? Qu'ils refusèrent, avec courage, de se plier aux idées dominantes? Qu'ils s'exposèrent à mille risques pour garder leur liberté de penser ? Que leurs vies, aussi diverses que parallèles, garantissent l'authenticité de leurs écrits ? Des mille conflits dont ils souffrirent et dont la France, au bout du compte, tira son unité, si rare parmi les nations, naquirent une multitude d'oeuvres connues ou moins connues, ces milliers de pages d'où fuse un cri, déchirant, de liberté, dont l'allégresse et la gravité distinguent la philosophie écrite en notre langue." Soutenant ces philosophes qui avancent seuls dans les méandres de la pensée, Michel Serres invite à une randonnée dans l'histoire de la philosophie qui court sur quatre siècles de manière aléatoire. Il s'attarde en chemin sur les mérites de la pensée de Leibniz, de Poincaré, de Rousseau, de Bergson, de Péguy, cherchant à mettre en avant des synergies et des convergences qui dépassent les siècles et la géographie. Il s'interroge aussi sur la langue française, sur son avenir et ses influences sur les modèles de pensée.

03/2014

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Littérature française

Correspondance. Tome 5

Diderot -la cheville ouvrière de l'Encyclopédie- a été en relation avec tous les écrivains, tous les artistes, tous les savants de son époque. Son universelle curiosité et son immense culture lui ont permis de dialoguer avec les représentants des disciplines les plus diverses. Aussi, sa Correspondance est-elle un témoignage unique sur la vie intellectuelle et artistique du XVIIIè siècle. Moins volumineuse (et moins mondaine) que celle de Voltaire, moins sentimentale (et moins geignarde) que celle de Rousseau, elle fait entrer le lecteur de plein-pied dans la république des lettres. Si l'Europe des Lumières a été une Europe française, c'est aussi grâce au rayonnement des Encyclopédistes et de Diderot en particulier, qui fut également le conseiller de Catherine II de Russie. Mais ce ne sont pas seulement tous les grands esprits de l'époque que l'on rencontre au fil de ces pages, ce sont aussi les amis de Diderot, ses familiers, sa fille et Sophie Vollant. L'homme de lettres était aussi un homme de cœur. L'intérêt de ce volume réside dans les textes et dans les notes établies par un des meilleurs spécialistes de l'époque. De précieux index des lieux, des personnes et des œuvres font de cet ouvrage un instrument de travail hors pair.

09/1997

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Ethnologie

Pouvoir et religion (pour réconcilier l'Histoire et l'anthropologie)

Luc De Heusch examine les rapports entre l'anthropologie et la discipline baptisée Histoire. A titre d'essai, inaugurant une voie originale, il analyse ici du point de vue structural les relations permanentes et changeantes que le pouvoir entretient avec la religion. L'anthropologie sociale et culturelle (plus connue en France sous le nom d'ethnologie), considérée à tort comme une science coloniale périmée, nous livre une institution caractéristique des sociétés centralisées dépourvues d'écriture : la chefferie ou la royauté sacrée. L'auteur la décrypte comme structure symbolique arrachant le pouvoir au seul contrôle de la parenté. Elle transforme un homme, détenteur du pouvoir suprême, en une espèce de fétiche vivant, condamné à mort à plus ou moins brève échéance. L'Histoire, de son côté, a souvent affaire à une institution politico-religieuse qui confère à un homme projeté au sommet du pouvoir un statut quasi divinisé. Le monothéisme s'est emparé de cette vision ; il fait du roi un prêtre d'une espèce particulière. Luc de Heusch analyse les avatars de ce continuum qui rend compte du devenir politique. Il prend le parti de Hobbes contre Rousseau et constate que la démocratie en tant que Léviathan a bien du chemin à parcourir avant d'être désacralisée.

10/2009

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Philosophie

Sur l'art de vivre

Les textes recueillis dans cet ouvrage de Fernando Savater (parus dans les années soixante-dix et quatre-vingt en Espagne, dans El Pais et des revues littéraires) ne connaissent pas de limites dans leur gourmandise : l'éthique, la politique, les relations internationales, le cinéma, la littérature... Une ligne cohérente de pensée se dégage très vite. La multiplicité l'emporte sur l'unité, la liberté sur le déterminisme, les passions gaies sur les passions tristes... A une époque où l'Espagne connaît de nombreux changements politiques et sociaux, Savater regarde d'un œil soupçonneux les mouvements du tiers-monde, dont la contradiction entre nationalisme et démocratie lui vaut des pages passionnées. Son refus de la guerre est argumenté souvent en référence à la tradition philosophique (Kant, Rousseau). Sa défense de la démocratie est pesée, mi-sceptique mi-exaltée. Dans les critiques cinématographiques et littéraires, la subjectivité l'emporte parfois sur l'argumentation, tout en lui donnant l'occasion de développements très subtils sur l'essence du cinéma. Ses sarcasmes à l'égard d'un système universitaire fondé sur la bureaucratie et la course aux concours font également partie de ses convictions philosophiques. Car sa philosophie est conçue comme un savoir de la vie mis au service de la communauté.

09/2005

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Sciences historiques

Les nouveaux mystères du nivernais

Après avoir rencontré un vif succès avec Les Mystères du Nivernais, Sandra Amani dévoile ici de nouvelles histoires insolites, étranges, criminelles et extraordinaires puisées dans le riche patrimoine départemental. En véritable conteuse, elle fait revivre les légendes, les faits divers, les épisodes historiques et les événements tragiques, restituant l'âme de cette ancienne province française. Tour à tour, vous voguerez sur les eaux nivernaises, sources de multiples légendes ; vous serez guidés sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle ; vous serez émerveillés par de belles histoires d'amour, telle celle de Françoise de Rabutin et François de la Rivière ; vous suivrez les passages dans le département de personnages illustres, comme Richelieu ou Jean-Jacques Rousseau ; vous découvrirez les facéties du Petit Mineur et ferez connaissance avec le terrifiant esprit frappeur de La Machine ; vous contemplerez les différentes richesses de la ville de Nevers ; vous vous interrogerez sur les deux énigmatiques vagues d'ovnis dans la Nièvre… L'auteur vous conduira également sur les traces des coutumes et traditions de cette partie de la Bourgogne. Entre anecdotes singulières et récits fabuleux, les histoires contées par Sandra Amani dans ces Nouveaux Mystères du Nivernais ont toutes participé à forger l'identité culturelle de ce petit bout de France.

03/2014

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Critique littéraire

Portraits crachés. Un trésor littéraire de Montaigne à Houellebecq

Ce volume rassemble près de cinq cents portraits de personnages ayant existé (de Saint Louis à Mao) ou qui ont été inventés (du Gargantua de Rabelais à la Léa de Colette). Tirés de Mémoires, de lettres ou de romans, ces textes révèlent la richesse d'un genre littéraire à part entière qui joua un rôle décisif dans l'essor de l'individualisme à la française et dans notre passion de l'analyse. Cet ouvrage regroupe des autoportraits célèbres, comme ceux de Montaigne, de la Grande Mademoiselle ou de Rousseau, et des textes devenus introuvables, de Jouhandeau ou de Cingria. Portraits historiques et de caractères (l'Avare, l'Hypocrite...) côtoient ici portraits de peuples, de villes et même d'animaux. Bien plus qu'une anthologie, ce livre sans équivalent est l'oeuvre d'un écrivain qui s'est toujours demandé Qui dit je en nous ?, en même temps qu'un journal couvrant des années de lectures. Le plaisir seul a dicté les choix de Claude Arnaud : genre bref par essence, le portrait s'y prête tout particulièrement. Mme de Sévigné comparait les Fables de La Fontaine à ces paniers de cerises dans lesquels on picore, avant de finir par tout dévorer. Ces Portraits crachés ont la saveur des bonheurs immédiats.

09/2017

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Philosophie

Le bonheur d'être ici

" Le bonheur nous hante, comme un beau souvenir ou un rêve, comme une perte et une promesse ". Tels sont les premiers mots de Michael Edwards qui nous propose de réfléchir à des manières contrastées de concevoir la vie sur terre, résumées dans deux expressions : le bonheur d'être (Claudel) et n'importe ois hors du monde (Baudelaire). Faut-il situer le bonheur dans un ailleurs, au risque de dévaloriser la Terre et de rejeter le cadeau, le présent, qui nous est fait ? Ou approfondir le bonheur de l'ici, dans l'espoir de trouver l'infini dans l'inépuisable fini, et de voir chaque être, chaque objet irradié par l'inconnu, le neuf, le possible ? Comment la littérature, la peinture et la musique découvrent-elles et chantent-elles ce bonheur, au sein d'un monde aussi malheureux et malade ? Dans cet essai qui renoue avec De l'émerveillement, Michael Edwards nous invite à méditer sur le plaisir de la poésie et de l'art, en commentant notamment des oeuvres de Rousseau, Proust, Valéry, Whitman, Manet ou Haendel. Mais il s'attarde aussi de façon originale sur l'enfer de Dante, la joie dans L'Ecclésiaste ou tout simplement sur l'extase du passant sur le pont des Arts.

02/2011

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Littérature française (poches)

Histoire de ma vie

Plus encore que de vivre des aventures, Casanova aime à les raconter. Ses récits dépendent du public auquel il s'adapte. Il n'a pas le goût de la confession ; il n'a ni les pudeurs ni les soucis d'un Rousseau. Il raconte des plaisirs anciens pour le plaisir renouvelé d'auditeurs et de lecteurs, d'auditrices et de lectrices. La séduction est une fiction de soi et de l'autre, qui passe par l'échange verbal. Elle n'est restituée qu'à travers ce plaisir de la langue qu'on nomme le style. Chercher les mots qui sachent rendre une silhouette, un vêtement, une attitude, une étreinte, c'est donner forme à des souvenirs ; c'est aussi se laisser aller à un roman qui déborde le souvenir. L'Histoire de ma vie est un mélange indiscernable et jouissif d'un mémorial et d'une réinvention de soi. Dans cette anthologie on découvre bien sûr l'aventurier, le libertin, le grand amoureux et le grand Européen que fut Casanova. Mais aussi un Casanova plus sombre et moins connu : l'homme inquiet de Dieu et de la mort, le vieil homme qui se penche avec nostalgie sur les frasques et coups d'éclat d'une jeunesse perdue.

01/2021