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Bêtise chronique

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XVIIe siècle

Bons princes et ministres haïssables aux XVIe XVIIe siècles. Quand la réalité imite la fiction

Des princes en fuite qui se déguisent en valets comme dans les comédies. Des ministres en disgrâce qui savent mourir bravement comme dans les tragédies. Un recueil d'anecdotes méconnues et savoureuses. Des récits de cape et d'épée. Quand l'histoire ressemble aux romans. Le prince de Condé poursuivi par les cavaliers de Mazarin ou le roi Charles II d'Angleterre, traqué par les régiments de Cromwell, se sont retrouvés contraints, pour sauver leur tête, de jouer le rôle de domestiques, comme dans les comédies. Des ministres impopulaires, traînés en justice voire condamnés à mort, ont accepté de se sacrifier dans l'intérêt de leur souverain, égalant les héros de tragédies. Des exploits heureux ou malheureux qui ont été repris dans les romans et sur les planches des théâtres : après tout, la réalité inspire souvent les oeuvres de fiction. Mais plus étrangement, il arrive que les intrigues imaginées par les écrivains passent dans la réalité, comme si les grands personnages venaient à reproduire consciemment les comportements que leur assignent les littérateurs de leur temps. Les récits que rassemble cet ouvrage sont plus éloquents que des exposés méthodiques sur les institutions et les événements. Loin d'exposer les gloires ou les malheurs d'un roman national, ils exhument des anecdotes peu connues ou ignorées. Tous sont empruntés aux chroniques particulières de la France, de l'Espagne, des îles britanniques ou des principautés italiennes des XVIe et XVIIe siècles. En dépit de leur dispersion, ils révèlent les similitudes de styles qui se retrouvaient dans les diverses souverainetés de l'Europe baroque et des Temps modernes. Un tel recueil d'anecdotes comparées est une autre manière d'écrire l'histoire et de la rendre compréhensible.

05/2023

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Récits de voyage

Cádiz n'est qu'à trois jours de marche

Cádiz n'est qu'à trois jours de marche fait partie de ces ouvrages qui nous bouleversent pour longtemps. Après une rupture, l'auteur quitte sa vie parisienne et part à pied en sac à dos vers le Sud jusqu'à ce que ma tête ou mon corps disent assez. Il s'arrêtera 2 200 km plus tard à Gibraltar face à l'Afrique. Ce voyage solitaire déclenche une vraie explosion de sa vie intérieure. En route il rédige une vingtaine de chroniques de voyage qui ont eu un tel effet sur son entourage qu'il a décidé de les publier. L'arrivée à Gibraltar ouvre la porte d'une préquelle cachée. En effet, l'auteur avait découvert le Détroit dix ans avant : C'est apparu d'un coup, c'était bluffant de beauté, et j'ai eu le coup de foudre de ma vie. J'ai été soulevé par l'impérieuse et indiscutable évidence qu'il fallait que je le traverse à la nage. (...) Je ne savais pas encore ce qui m'attendait. La beauté de la mer et les rencontres avec ses animaux, la peur et les doutes, les mois de préparation nourrissent cette seconde partie au cours de laquelle l'auteur réussira une traversée simple, puis tentera un aller-retour. Le sens profond se dévoile alors dans la recherche par l'Homme de ses limites et son combat contre l'inconnu et la peur qui règnent dans ce goulot qui étrangle deux mers entre deux mondes. Pourquoi chercher à dépasser ses limites ? Et après ? Deux questions, deux réponses portées par un même esprit. Récit de voyages, d'aventures et de dépassement de soi, Cádiz est porté par un souffle d'émotions de toutes sortes et par un style qui offre un vrai plaisir de lecture.

02/2020

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Critique littéraire

Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale

En 2005 a paru Dictionnaire égoïste de la littérature française, immense succès immédiat critique et public. Chroniqué par tous les médias en France et beaucoup même à l'étranger, ce livre qui n'avait pas d'équivalent a reçu cinq prix littéraires. Il est aujourd'hui devenu un classique. Le Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale est consacré aux littératures des autres pays du monde. Et non pas " étrangers " . Un article l'explique, l'auteur ne croit pas à la notion d'étranger, surtout en matière de littérature. Nous ne sommes pas seuls au monde, et aucun lecteur français n'a été constitué par l'unique lecture de livres français. De même, aucun lecteur n'est constitué par l'unique lecture des livres de son temps. Un lecteur est de tous les temps et de tous les pays. Et c'est ainsi que ce livre comprend aussi bien Eschyle (le plus ancien) que Gabriel García Márquez (le plus récent). Pour " égoïste " , cela signifie que l'auteur ne parle que de choses qui, en bien ou en mal, l'intéressent, le passionnent, l'éveillent, et non à partir d'on ne sait quels canons de la littérature. Le " DELM " comprend, comme son frère aîné, quatre types d'articles : sur des auteurs (Karen Blixen, Jorge Luis Borges, F. S. Fitzgerald, Yukio Mishima, Elsa Morante, Platon, Gertrude Stein...), des oeuvres (Amant de Lady Chatterley (L'), Guépard (Le), Petit Livre rouge (Le)...), des personnages (Ali-Baba, Lady Bracknell, Mademoiselle Else, le prince André, Arturo Ui...), des notions ("Bonheur" , "Enterrements d'écrivains célèbres" , "Imagination" , "Verbes réfléchis" ...). Il a, en plus, des "express" ("Esthétique Express" , "Machiavel Express" ...). On y retrouvera tous les grands noms célèbres, et on y découvrira des méconnus délicieux. On y trouvera un esthétique, et des anecdotes qui sont peut-être un peu plus que des anecdotes, comme Joyce en train de dicter Finnegans Wake à Beckett qui répond " entrez " à un visiteur, Beckett écrivant le mot par mégarde et Joyce lui disant : " Laissez. " Allègre, partial, drôle, sérieux, brillant, inattendu. Un livre qui donne envie d'en parler avec l'auteur. Venez converser avec Charles Dantzig.

09/2019

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Littérature étrangère

Living

Living est un roman foisonnant, qui tisse à l'envie plusieurs fils narratifs pour mieux explorer l'inépuisable thème qui le traverse : la mort. Au coeur du livre, il y a le destin de Nito raconté à la première personne. Commencées avant même sa conception, son histoire et celle de ses parents constituent en creux une chronique de l'Argentine des trente dernières années. L'enfance et l'adolescence de Nito, la galerie de personnages qui l'entourent, le rapport fusionnel à la mère, les premiers émois mais aussi la place de la télévision dans le quotidien latino-américain ou encore le choc de la guerre des Malouines y sont admirablement décrits, dans une langue riche, envoûtante. Nito est un enfant à part, né le jour de la mort de Perrin et marqué par la disparition précoce de son père. De ce traumatisme naîtra une passion macabre qu'il canalisera en devenant prédicateur pour un gourou évangéliste. Ensemble, ils finiront par fomenter un délirant projet : faire embaumer les morts de sorte qu'ils puissent rester à nos côtés pour l'éternité. A cette trame narrative vient se superposer un autre récit en italique, qui prendra corps et sens au fil des pages : on y retrouve Nito dans le présent, dialoguant avec des marginaux, d'étranges amis, sur l'art et l'évolution de la société. Commencé comme un roman d'apprentissage moderne, le récit construit par enchâssements évolue vers une fresque à la construction subtile : jouant sans cesse sur les rapports de la fiction et de la réalité et les strates du récit, Martin Caparros bouscule toutes les attentes du lecteur en inversant les équilibres du texte : le récit d'apprentissage devient peu à peu une sorte de biographie contenue dans le roman en train de s'écrire : les circonvolutions de la destinée de Nito prennent tout leur sens lorsqu'elles rejoignent celles de l'Argentine contemporaine, dans un final aussi burlesque que macabre. Délicieusement obscène, admirablement écrit, Living est au fond un grand roman politique, une charge contre l'Argentine des trente dernières années, sa difficulté à affronter un passé extrêmement noir, celui de la dictature, autant que les frasques ultra-libérales de ses dirigeants.

08/2013

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Littérature étrangère

La saison des ouragans

Inspiré d'un fait divers, La saison des ouragans s'ouvre sur la découverte d'un cadavre. Dans le canal d'irrigation, aux abords du petit village de La Matosa, un groupe d'enfants tombe sur le corps sans vie de la Sorcière. A la fois redoutée et respectée, elle habitait une maison pleine de mystères où les femmes de la région venaient lui rendre visite pour lui demander de l'aide : maladies, mauvais sort, mais aussi avortements discrets. A l'instar de Chronique d'une mort annoncée de Gabriel García Márquez, nous découvrons au fil du roman les événements qui ont mené à son assassinat, les histoires des bourreaux qui sont autant de mobiles expliquant les raisons du meurtre de cette envoûtante Sorcière de La Matosa. Yesenia a vu son cousin Luismi, accompagné de Brando, sortir de la maison de la Sorcière avec un corps. Il y a également Munra, le beau-père boîteux de Luismi, qui conduisait le camion le jour de l'assassinat, un simple exécutant dit-il aux policiers. Luismi vit avec Norma, une jeune fille de 13 ans. Elle a été admise à l'hôpital pour d'importants saignements à la suite d'une visite chez la Sorcière. Brando, lui, a besoin d'argent pour ses projets. Un trésor serait caché dans la maison de la femme maléfique. Autant de raisons pour commettre l'irréparable et autant de perspectives qui nous plongent dans la campagne mexicaine où la misère, la drogue et la violence poussent les gens à la folie autant que l'extrême chaleur qui s'installe. Ce qui, en plein mois de mai, semble annoncer que la saison des ouragans sera violente... Grâce à cette intrigue policière à rebours, Fernanda Melchor dresse un formidable portrait du Mexique et de ses démons. Sa langue est crue, musicale, elle retranscrit la brutalité avec beaucoup de talent. Il s'agit d'un livre sur les pulsions et la violence mais également sur l'une des figures du féminisme - souvent fantasmée, toujours persécutée -, qu'on a cherché à abattre depuis la nuit des temps : la sorcière.

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Littérature étrangère

Je refuse

Je refuse est la chronique d'une amitié entre deux garçons, Jim et Tommy. Ils grandissent dans la même petite commune près d'Oslo, et malgré leurs différences, ils sont inséparables. Jim est enfant unique, couvé et protégé par une mère très pieuse, tandis que Tommy est l'aîné d'une fratrie de quatre. Sa mère a disparu, et il est malmené par un père alcoolique et violent. Bientôt, Tommy, sa soeur Siri et deux autres soeurs jumelles sont placés dans trois familles d'accueil différentes. Tommy, encore adolescent, va commencer à travailler dans la scierie de Jonsen, l'homme qui s'est proposé de prendre soin de lui, tandis que Jim continue à aller au lycée et à fréquenter Siri. Mais un jour, un incident banal sur un lac gelé - Jim, pris de peur, pousse Tommy sans réellement le vouloir - trouble cette amitié si forte, et c'est sans doute le souvenir honteux de ce moment qui constitue le point de départ de la descente aux enfers de Jim. Il commet une tentative de suicide, et lors de son séjour en hôpital psychiatrique, une confrontation stupide va séparer les deux amis à jamais. C'est seulement trente ans plus tard qu'ils se retrouvent, mais il est peut-être trop tard... Le récit avance alors sans souci de chronologie pour retracer la vie cabossée de ces deux hommes : si Tommy a fait carrière dans la finance, sa vie est dominée par ses échecs sentimentaux et sa colère. Quant à Jimmy, il vivote entre son travail de bibliothécaire et des arrêts maladie de longue durée. La narration donne également la parole à Siri, et des retours en arrière permettent de comprendre l'histoire de la mère de Tommy et le rôle que Jonsen a joué dans sa vie. Le récit se déploie lentement entre les années 60 et 2006 pour constituer une mosaïque narrative qui ménage le suspense jusqu'à la fin. Je refuse a valu à Per Petterson un succès exceptionnel dans son pays, avec 115 000 exemplaires vendus. Des traductions dans seize langues sont parues ou en cours.

10/2014

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Littérature française

Le plongeur

Nous sommes à Montréal au début de l'hiver 2002. Le narrateur n'a pas vingt ans. Il aime Lovecraft, le métal, les comic books et la science-fiction. Etudiant en graphisme, il dessine depuis toujours et veut devenir bédéiste et illustrateur. Mais depuis des mois, il évite ses amis, ment, s'endette, aspiré dans une spirale qui menace d'engouffrer sa vie entière : c'est un joueur. Il joue aux loteries vidéo et tout son argent y passe. Il se retrouve à bout de ressources, isolé, sans appartement. C'est à ce moment qu'il devient plongeur au restaurant La Trattoria, où il se liera d'amitié avec Bébert, un cuisinier expérimenté, ogre infatigable au bagou de rappeur, encore jeune mais déjà usé par l'alcool et le speed. Pendant un mois et demi, ils enchaîneront ensemble les shifts de soir et les doubles, et Bébert tiendra auprès du plongeur le rôle de mentor malgré lui et de flamboyant Virgile de la nuit. On découvre ainsi le train survolté d'un restaurant à l'approche des fêtes et sa galerie mouvante de personnages : propriétaire, chef, sous-chefs, cuisiniers, serveurs, barmaids et busboys. Si certains d'entre eux semblent plus grands que nature, tous sont dépeints au plus près des usages du métier, avec une rare justesse. C'est en leur compagnie que le plongeur tente de juguler son obsession pour les machines de vidéopoker, traversant les cercles d'une saison chaotique rythmée par les rushs, les luttes de pouvoir et les décisions néfastes. Oeuvre de nuit qui brille des ors illusoires du jeu, Le plongeur raconte un monde où chacun dépend des autres pour le meilleur et pour le pire. Roman d'apprentissage et roman noir, poème sur l'addiction et chronique saisissante d'une cuisine vue de l'intérieur, Le plongeur est un magnifique coup d'envoi, à l'hyperréalisme documentaire, héritier du Joueur de Dostoïevski, de L'homme au bras d'or de Nelson Algren et du premier récit d'Orwell, celui d'un plongeur dans le Paris des années vingt.

02/2019

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Critique littéraire

Lettres à une dame d'Amérique, Mina Curtiss

Cette édition est à lire comme la suite d'autres correspondances déjà publiées dans la même collection, notamment Saint-John Perse et ses amis américains, Courrier d'exil édité en 2001 par Carol Rigolot. Son intérêt particulier est de nous ouvrir la porte sur la dernière partie de la vie et de l'œuvre du poète, celle du retour si longtemps différé en France, de son installation aux Vigneaux dans la presqu'île de Giens, mais aussi de son mariage, du prix Nobel et, parallèlement, de Chronique, Chanté par celle qui fut là, Chant pour un équinoxe, Nocturne et Sécheresse. Ces lettres, de 1951 à 1973, nous apportent comme toujours leur brassée d'informations biographiques et psychologiques, mais la chance a voulu que la destinataire, Mina Curtiss, ne soit pas seulement une riche mécène. A travers son portrait en creux, nous nous attachons à cette femme musicologue, écrivain, voyageuse, collectionneuse de manuscrits et de tableaux, d'une patience et d'une générosité sans faille à l'égard d'un Léger séducteur et avare de lui-même. Grâce à elle, la statue s'humanise, une relation s'invente sous nos yeux et s'organise autour de tout un monde partagé, réseau amical, lieux familiers, complicité au sujet d'une grille de fer forgé, de chats ou d'un opéra de Mozart. Pour elle qui a su l'entraîner vers des films d'épouvante ou des westerns à New York, Léger devient parfois affectueux, touchant, dans son retour vers l'enfance antillaise, ou drôle. Mais il a semblé bon aussi de faire lire ces lettres en regard de celles adressées dans la " Pléiade " à Mrs Henry Tomlinson Curtiss, pour, à travers quelques exemples, tenter de comprendre les enjeux et la portée de cette entreprise inédite de réécriture, elle aussi réalisée aux Vigneaux. On trouvera aussi en annexe un document d'importance, une correspondance conservée par Mina (on peut donc supposer qu'elle en fut l'instigatrice) qui marque le début d'une campagne américaine en vue de l'attribution du prix Nobel de littérature à Saint-John Perse.

11/2003

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Ménopause

Happy Ménopause. Le guide nutrition pour croquer la vie à belles dents !

Pour accompagner les femmes dans une ménopause sereine et épanouie, un guide nutrition malin, pratique et accessible, avec des conseils alimentaires ciblés selon les symptômes et les habitudes de vie chaque femme. Par la médiatique Jackie Lynch, une référence dans le monde anglo-saxon. La ménopause est toujours une aventure singulière. Plus de 10 millions de femmes sont ménopausées chaque année en France, mais chacune en a une expérience différente. Dans ce rite de passage, parfois difficile, par moments douloureux, l'alimentation est un précieux alliés pour améliorer une qualité de vie parfois chamboulée par les petits désagréments quotidiens, booster son bien-être et prendre sa santé en main. Diététicienne-nutritionniste spécialisée dans la nutrition santé des femmes et l'animatrice du podcast The Happy Menopause, Jackie Lynch propose des conseils nutrition sur mesure, étayés par les dernières recherches, pour permettre aux femmes de composer avec un minimum d'efforts le régime alimentaire qui leur correspond, en fonction de leurs symptômes particuliers et de leurs habitudes. Ce livre n'est pas une série de prescriptions nutritionnelles figées, ni une liste de menus pré-établis, mais un précieux guide pour que chacune puisse piocher les solutions adaptées à sa situation personnelle, et vivre une ménopause heureuse et en bonne santé. La ménopause, comment s'y préparer : les différentes étapes et changements induits sur son corps, et comment l'alimentation peut faire une différence tangible sur l'humeur et le bien-être, que l'on soit ou non sous traitement hormonal. Des conseils nutritionnels faciles à appliquer, ciblant chaque symptôme de ménopause (ou de périménopause) et désagrément auxquels les femmes sont confrontées : Une description précise des symptômes et des causes : bouffées de chaleur, crises d'anxiété, fatigue chronique, etc Ce qu'il faut manger et les aliments à éviter La bonne hygiène de vie Des astuces culinaires, saines et gourmandes, pour pimper ses menus Le guide des nutriments avec l'explication plus détaillée des principaux macro- et micro-nutriments, les phytoostrogènes, les herbes médicinales... , les symptômes et les causes des carences, et des repères sur la complémentation alimentaire.

08/2021

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Littérature française

Courir sur ton ombre ou Nocturne à Pontaniou

La folie amoureuse dans un espace de réclusion, à travers un roman épistolaire en trois temps. Le 26 septembre 1982, le corps d'Anna Guibert, jeune peintre, est retrouvé sans vie dans sa cellule de la prison de Pontaniou. Sa dernière lettre révèle la folie amoureuse morbide qui la liait à son amant, Antoine, pianiste, avec qui elle entretenait une liaison aussi passionnelle que désespérée, puisqu'Antoine était marié. Condamnée pour le meurtre de sa rivale, Anna laisse une correspondance qui, dix ans plus tard, constituera le fil qui permettra à Agathe, sa fille, de remonter jusqu'à Antoine et d'éclaircir le mystère de ses origines. Inspiré d'un fait divers qui défraya la chronique dans les années 80 (une élève tenta de poignarder son professeur de piano), le roman a pour cadre la prison de Pontaniou. L'ancienne prison du port de Brest était, à la fin du 17e siècle, un asile nommé la Madeleine, qui fut reconverti en maison de correction pour les filles et femmes " de mauvaise vie " - prostituées, jeunes filles égarées, libres-penseuses ou femmes engagées. Les détenues étaient marquées de la fleur de lys au fer rouge sur la place publique avant d'être enfermées et exploitées (pour le tannage des voiles, notamment). Trois siècles plus tard, quand la prison maritime deviendra une maison d'arrêt dans les années 1950, le bâtiment d'origine subira peu d'aménagements dignes de décence. Pontaniou détiendra alors la triste réputation d'être une des prisons les plus dures de France, au point que l'établissement devra fermer ses portes en 1993. Le site continue d'exercer une grande fascination sur les artistes (photographes, peintres, urbex). Appartenant aujourd'hui à la ville de Brest, il fait l'objet d'un appel à projet visant à réhabiliter le lieu (fin mai 2023), sous l'impulsion des enfants des Résistants qui y furent incarcérés et torturés durant la Seconde Guerre mondiale. Allégorie de la liaison tumultueuse et passionnée de George Sand et Frédéric Chopin, le roman fait également de la musique un personnage à part entière, avec le choix de la nocturne, composition intime et expression romantique par excellence.

08/2023

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Psychologie, psychanalyse

Des jeux et des hommes. Psychologie des relations humaines

Les hommes ont tendance à vivre en jouant avec logique à certains "jeux" dans leurs relations avec autrui. Ils jouent à ces jeux pour toutes sortes de raisons : pour éviter d'affronter la réalité, pour cacher des motifs profonds, pour rationaliser leurs activités, ou pour rester "en dehors du coup". Ces jeux - sauf quand ils se révèlent destructeurs - sont à la fois souhaitables et nécessaires. Le docteur Berne présente une analyse fascinante de trente-six jeux qu'il classe sous diverses rubriques : les "jeux vitaux" qui transcendent un mode spécifique de réaction dans une situation donnée, et affectent chaque action du joueur; les "jeux conjugaux", auxquels deux personnes peuvent recourir afin de supporter une vie de frustration ou d'insatisfaction (un jeu conjugal des plus joués est celui de "la femme frigide", où l'un des deux joueurs provoque une discussion menant à la colère, à l'aliénation des sentiments, pour éviter les rapports sexuels); les "jeux sexuels", où quelqu'un provoque des réactions sexuelles chez quelqu'un d'autre, puis, agit comme si lui ou elle était la victime innocente; les "jeux de société", sociaux par définition, et qui vont du cancan perpétuel au gémissement chronique; les "jeux des bas-fonds" tel que "aux gendarmes et aux voleurs", pratiqués le plus souvent pour des gains matériels, mais pouvant aussi viser à des avantages psychologiques; les "jeux du cabinet de consultation", peuvent être joués par un malade avec un médecin afin d'éviter la guérison. Le docteur Berne, poursuit dans cet ouvrage le développement et l'élaboration d'un concept qu'il a déjà décrit pour le spécialiste, et qu'il emploie dans son nouveau système de psychiatrie individuelle et sociale, où la thérapeutique de groupe tient lieu de méthode fondamentale, et où l'analyse des jeux forme un élément majeur du traitement. Le docteur Berne montre en outre comment ce concept peut aider à prendre une nouvelle conscience de soi, ainsi qu'à mener une existence plus constructive. Ce livre dont le succès est considérable aux États-Unis, traite de façon concise, claire et spirituelle un sujet profondément sérieux qui concerne chacun de nous de la façon la plus intime.

02/2000

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Troubles féminins

Mon cahier endométriose

Toutes pour mieux comprendre l'endométriose, apaiser ses symptômes et en tirer un moyen de mieux se connaître ! Ah l'endométriose ! cette maladie qui touche 1 femme sur 10 et dont on ne sait encore que peu de chose... Outre la méconnaissance de la maladie chez les médecins, les endogirls elles-mêmes ont du mal à comprendre ce qu'il se passe dans leur corps. L'endométriose, c'est un coup de malchance, mais il est possible de mieux cohabiter avec elle et d'en tirer une meilleure connaissance de notre corps et de notre cycle naturel. Ce cahier regroupe tout ce qu'il faut savoir sur l'endométriose : ses symptômes et les disfonctionnements qu'elle cause, comment l'apaiser et améliorer son bien-être. Il suffit souvent de quelques petits changements bien adaptés dans son quotidien pour retrouver tout son potentiel glowy ! Au programme : Tout sur l'endométriose : ce qu'elle est (des lésions et des adhérences créées par le tissu endométrial dans et hors de l'utérus), ses caractéristiques (douleurs pendant et/ou hors des règles, inflammation, soucis digestifs...), son évolution au cours du cycle et les conseils tout au long du parcours médical. Un trousse zéro douleur spéciale endo, avec du yoga pour créer de l'espace dans le corps et réduire les adhérences endométriales, des huiles essentielles et des plantes antistress afin de réduire la douleur et toutes les méthodes de bien-être (acuponcture, méditation) et les petits gestes quotidiens qui apaisent les symptômes. L'endo food anti-inflammatoire : car l'alimentation anti-inflammatoire peut aider à réduire les troubles digestifs dont se plaignent souvent les endogirls (douleurs, intolérances, constipation, diahrrée, gonflements...) ! L'idée ? Une alimentation saine, légère et microbiote friendly qui régule les hormones afin de réduire l'inflammation. Tous les tips énergie, car les endogirls souffrent souvent de fatigue chronique. Avec les superfoods, les compléments alimentaires et les méthodes naturelles qui reboostent. Les conseils quand on a un projet de baby : comment l'endométriose peut compliquer les choses, comment booster sa fertilité et comment aborder les démarches médicales. Un endo-programme doudou pendant les règles et hors règles, avec toutes les astuces de bien-être pour prendre soin de soi et apprendre à cohabiter au mieux avec son endométriose.

06/2022

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Grands couturiers

House of Gucci

Haute couture, meurtres et jet-set : l'histoire vraie de la famille Gucci 1921, Florence. Guccio Gucci ouvre son premier magasin et fonde un véritable empire familial. Trente ans plus tard, ses trois fils, Aldo, Vasco et Rodolfo, poursuivent son oeuvre en imposant mondialement la marque de mode et de luxe tant sur le plan artistique que commercial. A la troisième génération, cette réussite exemplaire prend des airs de saga romanesque. Opulence, aventures sentimentales, fêtes, défis sportifs, mensonges et trahisons. Tous les ingrédients du mythe sont là, y compris la fin tragique du dernier héritier, Maurizio, assassiné sur ordre de son ex-femme, "la veuve noire" . Une dynastie qui donne souvent à la réalité des allures de fiction. Aujourd'hui, Gucci est une société cotée en Bourse et dirigée par François-Henri Pinault, P-DG du groupe Kering. Si le rêve des origines s'éloigne, l'aura de l'aventure perdure. Depuis plus de cent ans, la maison de l'élégance à l'italienne ne cesse de rayonner et demeure l'incarnation de la dolce vita. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Emmanuelle Farhi. A propos de l'autrice Sara Gay Forden a été pendant plus de quinze ans journaliste de mode en Italie. Elle est spécialiste des marques telles que Gucci, Armani, Versace ou Prada. Elle travaille aujourd'hui pour le groupe de médias Bloomberg News et habite à Washington. " La journaliste Sara Gay Forden signe une enquête fouillée qui se lit comme un thriller. Jalousie, argent, sexe, pouvoir... La saga Gucci n'a rien à envier au feuilleton Dallas ! " Le Parisien " Un livre sur le monde des affaires que vous traverserez comme un roman. [... ] Forden a fait d'un mélange de drame familial et de haute finance un récit savoureux et complexe. " The Economist " Une lecture palpitante. " Cosmopolitan (USA) " Une chronique pénétrante de l'ascension et de la chute d'une entreprise familiale. [... ] Même selon les normes Borgia de l'industrie de la mode, les Gucci étaient spéciaux. Non contents de l'habituel condensé familial d'amour, de jalousie et de cupidité, ils ont ajouté au mélange l'évasion fiscale, la bigamie et, oui, le meurtre. " Wall Street Journal

11/2022

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Littérature française

Les Epis mûrs

Rebatet ! Lucien Rebatet ! On entend déjà les commentaires. À quoi bon exhumer, rendre à la lumière, rehausser sur le pavois éditorial, photo d’époque, préface émue et dossier critique, les oeuvres de celui qui fut, après avoir bataillé à l’Action française, le porte-plume le plus incisif et vitriolant de la Collaboration intellectuelle. Celui qui, à côté de la grande et déferlante célinienne, sanieuse, somptueuse, offrit, avec Les Décombres un scanner amer de l’avant-guerre et de la défaite de 40, pointant là ce qui, pour lui, était les signes sombres de la décadence française : les politiciens, la démocratie, les juifs. En effet, pourquoi. Parce qu’il y a, à Rebatet, un autre Rebatet. Au publiciste pronazi répond en effet, dès les années trente, un esthète, un amateur encyclopédique de littérature, peinture, cinéma et, avant tout, un musicologue éclairé, ardemment moderniste. Ce dernier, on le trouvera s’exprimant dans l’opulente Une histoire de la musique, mais également dans ces Épis mûrs que Gallimard publia en 1954 et que réédite aujourd’hui Le Dilettante avec une étude du critique musical Nicolas d’Estienne d’Orves. Ce Doktor Faustus (Thomas Mann) à la française déploie pour nous le destin fracassé de Pierre Tarare, rejeton frondeur d’un chapelier et d’une mère anxieuse et surtout, avant tout, génie musical en herbe. Depuis les premiers tapotis prometteurs sur le piano familial jusqu’à l’adoubement solennel de Fauré et d’Enesco, ce roman nous expose la croissance contrariée, l’expansion douloureuse d’un autre Berlioz ou Wagner, infatigable et conscient de son avant-gardisme génial. Une « courbe de vie » endiguée par la férule imbécile du père, troublée par les soubresauts de la sexualité et le traditionalisme, finalement bienveillant, des professeurs. À l’heure de la reconnaissance et de la célébrité internationale, c’est un autre tonnerre qui attend Pierre Tarare : celui de la Première Guerre mondiale. Chronique d’un gâchis dénoncé, ce roman est également une peinture passionnée, et cocasse, des combats houleux de la modernité musicale des années trente. Comment a-t-il pu y avoir des « maîtres chanteurs » à « Nuremberg » ? Telle est toujours la question.

04/2011

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Exégèse

Le livre des Rois. Israël, le Moby-Dick de Dieu

Que connait-on du livre des Rois, de cette saga des souverains d'Israël et de Juda ? Révélée par Jacques Cazeaux, exégète de renom, l'épopée fantastique, brutale et douloureuse des douze tribus d'Israël nous donne à comprendre l'action de Dieu au coeur de l'histoire. Les trois premiers règnes de Saül, de David et de Salomon occupent les deux tiers des livres de Samuel-Rois, appelés Premiers Prophètes. Mais à ces trois noms tristement exemplaires ont succédé une série de rois. Les livres des Rois les ont suivis sur plus de trois siècles, jusqu'aux exils en Assur et à Babel. Cette chronique n'est pas le fait d'historiens mais de prophètes, et ils n'ont guère retenu des règnes que des apostasies, des crimes, des alliances folles, leurs luttes fratricides après un schisme dû à la folie de Roboam, le fils de Salomon, bref, leur course vers l'abîme - l'Exil, finalement libérateur. Leur acharnement paraît étrange. Mais la Bible soude religion et vie en société. Or, aux nations férues de volonté de puissance sous la forme de la royauté orgueilleuse et destructrice, Israël devait donner le modèle d'une fédération de douze tribus sous la royauté du seul YHWH Dieu. Israël serait l'exemple pour les nations du refus de la volonté de puissance qui défie la divinité et aboutit à l'homicide depuis Caïn. Au contraire, en copiant la royauté des nations, les Israélites ont rompu le maillage et la liberté des tribus, des clans, des familles, de chacun. Ils ruinaient l'essence d'Israël et sa mission dans le monde. Mais à même l'horreur, les prophètes rédacteurs de la Bible ont cru à la persévérante présence de YHWH Dieu dans les ruines : de génération en génération Il aura suivi, repris, châtié, béni pour mieux perdre, exténué, réduit à quelques prophètes ce monstre chéri et nécessaire au monde, Israël. Ce second livre de Jacques Cazeaux sur la royauté en Israël entreprend de faire suivre un tel féroce et sublime compagnonnage. Féroce, par ce qu'on ne rabat pas sur l'absolu ; sublime, par la force de la pensée comme par la subtilité et la grandeur du style.

11/2021

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Botanique

Une Orchidée qu'on appela Vanille

Ce livre s'adresse aux passionnés de la botanique comme aux curieux de l'Histoire, aux cuisiniers en herbe comme aux simples gourmets. Nicolas Bouvier est le grand écrivain du voyage, ou plutôt, comme il aimait à le préciser, de "l'état nomade" . Ici, il nous emmène sur la route des épices, l'or des voyageurs, objet de convoitise et même, on le sait, monnaie d'échange multimillénaire. Liée à l'histoire du café comme à celle du chocolat, ces "drogues" qui ont changé l'Europe, celle de la vanille a quelque chose de romanesque : d'un obscur aromate mexicain mentionné pour la première fois au XVème siècle, elle finira par devenir, après moult pérégrinations et autres péripéties que l'auteur suit à la manière d'un enquêteur, un incontournable de nos livres de recettes. Nicolas Bouvier (1929-1998), écrivain, poète, essayiste, photographe, iconographe et voyageur, est né à Genève. Il a publié une dizaine d'ouvrages, dont L'Usage du monde, Le Poisson-Scorpion, Chronique japonaise, Journal d'Aran et d'autres lieux, et aux éditions Metropolis, Routes et Déroutes (entretiens avec Irène Lichtenstein-Fall) en 1992, L'Echappée belle en 1996 et La Chambre rouge en 1998. La première édition de Une Orchidée qu'on appela Vanille date de 1998. Nous la reproduisons ici dans son intégralité au format poche. Elle comprend ledit texte sur la vanille - qui était initialement destiné à un chocolatier de la Suisse centrale (qui, ruiné, n'a finalement rien pu en faire...), - enrichi de longs prolégomènes intitulés "Petite histoire de la vanille et quelques réflexions d'un cancre amoureux des plantes" et d'une iconographie où l'on reconnaît l'homme de métier. Nicolas Bouvier avait aussi tenu à inclure à cet ouvrage des recettes de Jules Gouffé, pâtissier célèbre de la fin du XIXème siècle. Michèle Stroun, éditrice, y adjoignit également la reproduction d'un "mot écrit à l'encre rouge pour Eliane, sa femme, petit mot intime, d'amour et de vanille" ainsi que de "six pages de manuscrits, arabesques noires tailladées de rouge" , comme elle l'explique dans une très belle postface relatant l'émouvante rencontre qui donna naissance à notre livre.

11/2023

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Histoire de France

L'Algérie au coeur : révolutionnaires et anticolonialistes à Renault-Billancourt. Révolutionnaires et anticolonialistes à Renault-Billancourt

La Fédération du France du FLN avait choisi six travailleurs de Renault comme témoins de la manifestation du 17 octobre 1961. Clara et Henri Benoits en faisaient partie. C’est à ce titre que trente-sept ans plus tard, ils témoigneront lors du procès que Maurice Papon avait intenté à Jean-Luc Einaudi. Entrés dans l’usine en 1949-1950 et membres actifs de la CGT, Clara et Henri Benoits ont travaillé et lutté pendant près de quarante ans à Renault Billancourt. Clara, militante du PCF jusqu’en 1969 et se revendiquant du féminisme dès les années 1950, et Henri, trotskiste, ont été des militants critiques, mais jamais isolés. Plongés dans cette Babel ouvrière, ils témoignent de l’irruption des guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie au coeur de l’usine, et de l’activité de leurs camarades de travail qui y ont organisé le FLN. Investis dans le soutien public et clandestin aux Algériens, ils racontent les conséquences du vote des pouvoirs spéciaux au gouvernement Guy Mollet, entraînant le départ de la quasi-totalité des militants algériens du PCF vers le FLN, et décrivent la solidarité concrète manifestée dans les ateliers entre Français et Algériens lors d’incursions policières dans l’usine. Dans cette chronique de plus de cinquante années de luttes se succèdent les premières manifestations syndicales de 1945 où travailleurs algériens et vietnamiens défilent ensemble, le vécu quotidien de militants syndicaux au plus près de leurs collègues de travail, l’indépendance conquise par l’Algérie en 1962, l’occupation de Billancourt pendant la grève générale de 1968, les luttes des femmes et des ouvriers immigrés, et l’agonie du site aujourd’hui partagé entre friches industrielles et immeubles de standing. Solidarité ouvrière et internationalisme, c’est leur fil conducteur, «car en fait, dans la France de l’époque, le fascisme était quotidien». Pouvait-on rester indifférent devant les difficultés de nos frères de classe algériens ? Alors que la chasse au faciès était courante dans le métro, un internationaliste pouvait-il refuser de porter le paquet de tracts clandestins dont un camarade algérien était responsable ? Pouvait-il refuser l’asile à ce même camarade recherché par la police ?

10/2014

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Littérature française

La vie légale

Un roman qui, en quatre récits, s'empare des questions liées à l'immigration, au statut des étudiants étrangers, à celui de la troisième génération, aux attentats islamistes, au port du voile, et à leurs corollaires : trafics dans les cités ou intégration via les études et l'armée. La Vie légale raconte ce que c'est que d'être légal, ou illégal, ou à peine légal, où que ce soit (dans la Légion étrangère, à Paris, ou en Afghanistan) et s'interroge sur le devenir de l'aventure humaine dans les périodes de transition. Si les personnages habitent un réel "local" , ce dernier est largement (impitoyablement ? ) ouvert sur le monde, traversé ou impacté par lui. Les attentats du 11 septembre 2001, date-pivot pour tous les personnages (protagonistes ou "seconds rôles"), ont mis en route des "circulations" (mais aussi des blocages). Beaucoup d'yeux se sont dessillés : les regards changent. De la question de la demande d'asile aux risques encourus par le citoyen qui propose assistance aux sans-papiers, de la paranoïa instillée par les islamistes au parcours du délinquant des cités rentré dans le rang, La Vie légale, épopée et roman historique qui suit la chronique des enjeux politiques des années 2000-2002, se propose d'explorer un entre-deux qui prend en charge le passé encore proche avec sa charge de nouveaux obscurantismes, de nouveaux racismes, de nouvelles techniques de police, de nouvelles techniques de surveillance frontalière, de refondations juridiques des codes anciens (d'hospitalité, entre autres) En quatre séquences dont chacune porte le nom des personnages féminins qui l'habitent, et à travers une série de macro et micro-apocalypses, se déploie un panoptique qui jamais ne sépare un paysage social de son envers obscur où les individus tentent - par la ruse, par le vol, par la force, par le mensonge, voire par l'amour - de surmonter la permanente défaite que menace de devenir l'existence en des jours sombres et troublés. Ou comment les formes familières de notre monde semblent pouvoir en venir , en-deçà et au-delà des discours qui s'y tiennent, à se transformer en espaces uniquement dévolus, désormais, à la férocité de la chasse ou à la désespérance de la fuite.

01/2021

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Littérature étrangère

Propos oisifs sous la tonnelle aux haricots

Un été près de Hangzhou... Un homme seul, cloîtré dans sa retraite campagnarde, assis à sa fenêtre nord, se livre à une activité rafraîchissante : il écrit. Pas un traité philosophique, non ; pas de la poésie ; pas davantage un Mémoire pour servir la chronique du règne achevé en cataclysme un quart de siècle plus tôt : il y risquerait sa tête, dans ces années 1660 où la censure de la nouvelle dynastie mandchoue veille de près à l'ordre moral et scripturaire. II travaille donc à détourner la forme si populaire, si peu considérée, du recueil de contes pour s'en faire une parfaite couverture. Il invente une tonnelle où grimpent des haricots et sous laquelle les villageois viennent se retrouver l'après-midi au frais, après leur journée de travail. Jeunes et vieux s'y installent sur une natte posée à même le sol ou sur de petits bancs, l'éventail à la main, pour écouter, raconter, donner leur avis à tour de rôle. Le cercle des causeurs met les ressources de chacun à contribution : les récits font assaut d'originalité, les points de vue s'affrontent. Les cadavres de la mémoire collective se faufilent hors du placard pour entamer dans l'ombre verte de la tonnelle une danse carnavalesque tour à tour féroce, légère et poignante. Les clichés marchent sur la tête, les icônes bien-pensantes sont retournées comme des gants. La circulation des idées fait lever un vent qui court d'un bout à l'autre du texte et passe en bruissant à travers le tressage des mots pour parvenir jusqu'à nous. Dans l'espace poétique qu'il s'invente, lieu rêvé d'une liberté précaire qui est d'abord une liberté de parole, ce petit livre met en scène des interrogations sur le sens de l'Histoire, sur la fonction des idéologies, sur l'impossible et nécessaire transmission des valeurs auxquelles il ne semble pas que nous ayons, depuis ou ailleurs, trouvé de réponses. Le " Dodécaméron chinois " comme l'a surnommé André Lévy, est un livre hanté. Et un bien curieux trésor, qui n'a pas fini de surprendre.

01/2010

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Théâtre

Après le spectacle

Il est désormais de tradition, au Seuil, que tous les éditeurs, par roulement hebdomadaire, feuillettent la totalité des arrivages de la semaine pour une présélection qui permettra aux autres lecteurs de lire intégralement les manuscrits retenus. Lorsque ce fut mon tour, mon attention a été attirée par un texte qui m'est immédiatement apparu comme une lettre qui m'aurait été adressée, une confidence intime, forte, structurée, sur une vie sentimentale tourmentée, sur des inquiétudes professionnelles concernant un monde qui m'était familier, le théâtre, autour d'une question qui a défrayé la chronique, celle des intermittents du spectacle. Cette vie sentimentale était racontée directement, sans détours inutiles, sans masques. Un homme commençait à se détacher de son amant et à en aimer un autre. Mais, comme son engagement politique, ses intermittences du cœur étaient accompagnées d'humour, de lucidité légère, tendrement ironique. Sujet et objet d'amour, Brice va et vient entre Mathieu et Pierre On sentait que l'auteur se demandait, lui qui était habitué à chercher la lumière des projecteurs ou l'œil de la caméra, lui qui n'hésitait pas à prendre la parole à la fin des spectacles pour défendre sa corporation ni même à s'exprimer dans les journaux, s'il avait bien le droit de parler en son nom propre, de l'amour, du désir, du théâtre, de la vanité, de l'amour-propre, de ses lectures, bref de tout le tissu d'une vie sensible. Je n'ai pas pu, contrairement aux règles du jeu du " feuilletage " de ces manuscrits qui déferlent en trop grand nombre pour qu'on les lise immédiatement tous, me détacher de ce livre. J'ai quitté la salle commune, je me suis enfermé dans mon bureau, j'ai emporté chez mol le manuscrit. Je l'ai terminé dans la nuit C'était un livre. Une voix était là qui me parlait et qui allait parler à d'autres, Une voix sincère, juste, de quelqu'un qui pour une fois écrirait lui-même son rôle Et quand, collectivement, nous avons décidé de reprendre le flambeau de Jean Cayrol, en ressuscitant la collection " Ecrire ", II nous a semblé qu'Après le spectacle y avait sa place naturelle. René de Ceccatty

02/2006

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Histoire de France

Joseph Fiévée. Conseiller secret de Napoléon

De la Chronique de Paris, la feuille inspirée par Mirabeau qu'il imprimait dès 1789, au National, auquel il donnait des articles sous la Monarchie de Juillet, Fiévée fut l'un des représentants les plus typiques de ce pouvoir apparu avec la Révolution, la presse Redoutable pouvoir : il lui nuisit autant qu'il le servit. Royaliste modéré, il est brièvement incarcéré sous la Terreur ; deux ans plus tard, il doit quitter Paris pour échapper à une proscription du Directoire contre la droite. C'est à cette occasion qu'il écrit l'un des grands succès littéraires du temps, La Dot de Suzette, " tableau de moeurs " réhabilitant les valeurs de la société d'Ancien Régime face à l'arrivisme de la nouvelle bourgeoisie. Très vite rallié à Bonaparte (car il aime les pouvoirs forts), il n'en garde pas moins des liens avec la contre-révolution : il est de nouveau arrêté en 1800. Mais Napoléon, qui apprécie son indépendance d'esprit, l'appointe pour qu'il lui envoie régulièrement, en marge de tous les réseaux policiers, des notes sur l'état de l'opinion. Préfet de la Nièvre de 1813 à 1815, il devient sous Louis XVIII l'un des chefs de file intellectuels des Ultras. Emprisonné une troisième fois en 1818 pour avoir défendu la liberté de la presse, il glisse de plus en plus vers le libéralisme sous Charles X et se rallie à la Monarchie de Juillet. Avant de mourir (1839), il contribue à la naissance de la légende napoléonienne. Ami de Chateaubriand et de Mérimée, détesté par Stendhal, évoqué par Sainte-Beuve, écrivain classique au plus fort de la vague romantique, homosexuel affiché en plein ordre moral napoléonien, anticlérical impénitent quand le " parti-prêtre " était au pouvoir, ce non-conformiste avait des " principes et des moeurs très monarchiques " avec " le caractère assez républicain ". Il tenait à " l'indépendance " et à " l'influence qu'on acquiert par la persuasion ". Indépendance, influence : tout le personnage est là. Jean Tulard est le meilleur spécialiste de l'histoire de l'Empire. Il vient de publier une synthèse sur Les Révolutions, dans L'Histoire de France dirigée par Jean Favier.

12/1985

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Critique littéraire

La Guerre des écrivains. 1940-1953

Pourquoi certains écrivains ont-ils collaboré sous l'Occupation quand d'autres choisirent de résister et d'autres encore d'embrasser la cause d'un pétainisme triomphant ? Loin de l'approche classique, qui voit dans chaque prise de position l'aboutissement logique d'une histoire singulière, Gisèle Sapiro montre, au long d'une démonstration implacable et fortement documentée, que les attitudes politiques des uns et des autres furent avant tout fonction de la place qu'ils occupaient dans le champ littéraire, autrement dit que les clivages politiques s'éclairent à la lumière des querelles littéraires, des rivalités entre générations, des divergences entre moralistes et tenants de l'art pur. Autrement dit encore, que rien de ce qui se joue sous l'Occupation n'est étranger aux querelles littéraires d'avant-guerre, que rien de ce qui se jouera ensuite n'est compréhensible sans la guerre. La première partie du livre traite des logiques littéraires de l'engagement des écrivains, à partir d'une enquête statistique et d'une étude des débats sur la " responsabilité de l'écrivain ". La deuxième analyse la façon dont se sont comportées quatre institutions : l'Académie française, l'Académie Goncourt, La NRF, le Comité national des écrivains (CNE). Véritable chronique au jour le jour des querelles littéraires de la France en guerre, elle met en scène petits et grands écrivains, vieilles gloires et jeunes ambitions, passions et sentiments en tous genres. Le tout fondé sur un dépouillement systématique de fonds d'archives peu exploités ou fermés jusque-là. Enfin, la troisième partie se concentre sur la restructuration du champ littéraire après la Libération, marquée par la constitution de la " liste noire ", l'épuration et les polémiques qu'elle a soulevées jusqu'en 1953, date de la seconde loi d'amnistie, qui marque un véritable changement d'époque. Tel est le cadre général de l'essai, une autre façon de peindre la vie littéraire en France, de regarder agir Aragon, Mauriac, Paulhan, Drieu La Rochelle, Maurras, Gide, Massis, Montherlant, Eluard, Henry Bordeaux, Ajalbert, Rebatet, Céline, Sartre, et tant d'autres avec eux - qu'ils soient passés ou non à la postérité.

09/1999

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Critique littéraire

Journal 1894-1927

" Dans cent ans nos étonnements feront rire ", écrit en 1896 Marguerite de Saint-Marceaux dans le journal qu'elle tient assidûment de 1894 à 1927. Aurait-elle pu imaginer que ce texte serait un jour édité et que les lecteurs du XXIe siècle y découvriraient une personnalité singulière et un témoignage unique sur son époque ? Née en 1850, mariée successivement à un peintre et à un sculpteur, " Meg " tient un salon dont le fonctionnement en fait un modèle de celui de Madame Verdurin. Bonne pianiste et chanteuse amateur, elle reçoit compositeurs et interprètes, qu'elle détecte avec un flair étonnant, aussi bien que peintres, sculpteurs et écrivains, et entretient avec nombre d'entre eux des amitiés solides. C'est bien sûr ses réceptions (on y rencontre Fauré, Ravel, Alexandre Dumas fils, Colette, Boldini, Jacques-Emile Blanche, Isadora Duncan...) que relate son journal, mais aussi, et bien au-delà, l'ensemble de sa vie, en une chronique qui mêle les aspects privés et affectifs au tourbillon de ses activités : elle est de tous les vernissages, ne manque pas une première au concert ou à l'opéra, visite musées et monuments au cours de voyages à travers l'Europe. En accord avec son temps, elle adopte avec joie tous les aspects du modernisme : elle se promène à bicyclette et découvre les plaisirs de l'automobile, prend des photos, s'émerveille du cinéma, passe son baptême de l'air en 1913 après la guerre, elle juge cependant avec sévérité les transformations de la mode féminine, reflet de l'évolution des mœurs. La plupart des événements contemporains trouvent un écho dans son journal, l'incendie du Bazar de la Charité aussi bien que les inondations de 1910, et l'actualité politique (l'affaire Dreyfus, la guerre...) sur laquelle elle exprime des opinions tranchées. Témoin et acteur privilégié de la vie artistique, Marguerite de Saint-Marceaux, qui chante avec Debussy en 1894 et voit Antonin Artaud jouer Pirandello en 1923, fait participer ses lecteurs à l'effervescence de la création dont Paris est le foyer. Source pour l'histoire, ce journal, publié ici dans son intégralité, procure aussi un plaisir romanesque de lecture.

04/2007

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Théâtre

L'ombre de Stella. Avec 1 CD audio

Rares sont les stars qui, après avoir éclairé une époque, défient le temps. Leurs noms s'éteignent comme des étoiles mortes. Stella Marco, dont le sien, connu de tous hier encore, a brillé en lettres de feu aux frontons des cinémas et des théâtres, est une héroïne de fiction, un amalgame de ces grandes vedettes qui, bien réelles, ont ému, fait rire et pleurer des générations. Leurs vies privées, plus facilement secrètes jadis qu'aujourd'hui, défrayaient la chronique en alimentant des rumeurs, parfois vraies et souvent fausses. Stella Marco a traversé trois décennies sur la corde raide, et survécu aux années maudites de l'Occupation qu'illustrèrent pour exemple Edwige Feuillère, Gaby Morlay, Elvire Popesco qui étaient alors des idoles nationales vénérées de tous les publics. Aujourd'hui oubliée, Stella s'éteint dans l'anonymat. Seule... enfin presque. Tapie à ses côtés, il y a Mylène Janvier (de son vrai nom Josette Puchaud), le témoin des bons et des mauvais jours, l'obscure, la sans grade, la groupie, tiraillée entre la passion et la jalousie que lui inspire son idole, l'ombre de Stella qui, dans un flot d'aveux se trahit et se délivre d'un secret qui l'étouffe. Denis D'Arcangelo, qui a imposé le personnage mythique de "Madame Raymonde", incarne avec maestria celui de Mylène Janvier (de son vrai nom Josette Puchaud), ombre de Stella Marco, la grande vedette qu'elle hait pour l'avoir trop aimée. Enfermé dans sa solitude par la mise en scène épurée de Thierry Harcourt, Denis D'Arcangelo ressuscite cette espèce de comédiens qui n'existe plus, jouant du coeur et des tripes, ceux que Jean Cocteau appelait les "monstres sacrés". Il change de sexe comme on change de costume, mais la métamorphose est intérieure, profonde, sans la moindre afféterie. Il pousse au paroxysme la confession de son héroïne, gouailleuse et tragique, sans jamais la travestir. Ne faisant qu'une avec elle, il l'incarne avec une vérité déchirante, donnant à la fois vie à deux personnages qu'elle oppose et fait revivre. Du grand art. Pierre Barillet

07/2017

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Actualité et médias

Tu le raconteras plus tard

La vie politique racontée par Jean-Louis Debré, avec sa liberté de ton et son franc-parler habituels, est un spectacle qui n'a jamais rien de conventionnel. Notations insolites, coups d'oeil incisifs, vérités saisies sur le vif : on retrouve dans cette chronique des années Chirac toute l'acuité de regard et de jugement qui marquait son témoignage précédent, Ce que je ne pouvais pas dire. Ministre de l´Intérieur de 1995 à 1997, Jean-Louis Debré a ensuite été président du groupe RPR jusqu'en 2002, puis de l'Assemblée nationale pendant les cinq années suivantes. D'une fidélité sans faille à Jacques Chirac, qui l'a toujours autorisé à une franchise sans détour envers lui, Jean-Louis Debré n'a obéi dans ses engagements publics qu'à une seule exigence : la défense des valeurs républicaines et le respect des institutions. Dans l'exercice de ses fonctions, il a vu de près s'affronter les caractères, se révéler les personnalités de ceux qui, d'Alain Juppé à Nicolas Sarkozy ou Dominique de Villepin, aspiraient aux plus hautes fonctions. A travers ces savoureuses scènes de la vie parlementaire, dominées par la tumultueuse personnalité de Philippe Séguin, comme dans son récit de la dernière période de la présidence chiraquienne, marquée par l'affrontement entre prétendants à la succession, Jean-Louis Debré brosse un tableau sans complaisance de sa propre famille politique, de ses carences et de ses dérives, amplement vérifiées par l'actualité la plus récente. " Tu le raconteras plus tard ", lui avait conseillé Jacques Chirac à la lecture d'une partie de cet ouvrage en lui demandant de différer sa publication pour des raisons politiques. Jean-Louis Debré a attendu plus de dix ans. Il offre ici à la fois un témoignage de première main sur une période passionnante de notre vie politique et un portrait intime et très personnel de l'ancien président, puisé dans l'histoire d'une longue relation de confiance et d'affection. Fourmillant d'anecdotes et de choses vues, son livre est celui d'un confident des bons et des mauvais jours, d'un ami aussi lucide qu'indéfectible.

10/2017

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Littérature étrangère

Vies privées

Peu connu en France, Josep Maria de Sagarra est considéré en Espagne comme un des auteurs majeurs de la littérature catalane du XXe siècle. Son roman Vies privées, paru en 1932, est désormais considéré comme un classique. Paru en 1932, ce texte a fait scandale pour sa dimension sulfureuse. Il a ensuite fait l'objet d'une version expurgée en 1961, avant d'être rééditée en 1982 dans sa version originale. En 2007, le 75e anniversaire de sa parution a même été célébré dans une édition commémorative. Josep María de Sagarra offre la chronique d'une famille barcelonaise et en particulier des frères Lloberola, deux "fins de race" : Frédéric, l'héritier veule et incapable, et Guillem, son cadet, prostitué, tous deux fils de Tomàs, aristocrate réactionnaire, catholique, royaliste, carliste, qui assiste à l'effondrement de son monde. L'histoire se déroule entre 1927 et 1932. La première partie, qui s'étend sur cinq mois, dans le quartier huppé de la rue Mallorca ou à l'Eixample, s'articule autour d'un chantage dans lequel se trouvent impliqués des membres de la vieille noblesse et de la nouvelle aristocratie, englués dans des affaires de sexe et d'argent. La seconde partie nous transporte cinq ans après la mort de la victime du chantage, au moment de l'instauration de la République, après la dictature de Primo de Rivera. On y suit principalement les enfants de Frédéric : Maria Lluïsa et Ferran. Portant les stigmates de la décadence familiale initiée par la génération antérieure, ils ont intégré le vice et l'argent comme valeurs de substitution de l'ancien ordre. Marquée par une forme de réalisme pessimiste, la narration est rythmée par une série de portraits physiques et moraux, de descriptions, qui brossent une satire noire, mais non dénuée d'humour, de la société barcelonaise, dans une langue d'une grande intensité expressive. Josep Maria de Sagarra s'attache à décrire et à analyser les changements profonds qui affectent la haute société catalane ou majorquine dans cette première moitié du XXe siècle, secouée par les convulsions politiques qui précèdent l'avènement de Franco, l'effondrement moral et économique de la vieille aristocratie terrienne et l'avènement d'une haute société ambitieuse, frivole et cynique.

10/2015

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Biographies

Lumière

Valérie Faidherbe est médecin. Dans son ouvrage « Lumière »,  elle témoigne de rencontres  qui l’ont profondément touchée  avec certains de ses patients, avec ceux dont on ne parle pas à la télévision ni dans les journaux, mais qui sont là tout autour de nous, dont nous faisons partie. Avec les vrais gens.

  L’auteur évoque aussi son cheminement personnel et professionnel, dans une société qu’elle a vu évoluer, et dont l’apparente rationalisation masque une déshumanisation toujours plus aveugle et implacable.

Face à ce constat, face aux difficultés de vivre et à la montée de la souffrance, ce livre est un message d’espoir, un plaidoyer pour l’humain, un cri pour tous ceux qui désespèrent. Pour une place, une dignité données à tous. Pour que chacun de nous ose son chemin propre, ose  aller vers la lumière. 

Ce livre allume la lumière sur des rencontres authentiques, sur le monde d’aujourd’hui : il propose d’aller, malgré la tentation de la noirceur, vers la lumière de l’espoir et de notre humanité.

 


 

«  Une radiographie, une chronique de notre époque » 

«  Téléchargé et lu d’une traite ! Inspirant et lumineux »

«  Ce livre est une petite merveille ! Je l’ai téléchargé sur kindle, lu une partie de la nuit, et je vais l’offrir ici et là autour de moi tant il est ressourçant ! »

«  Ce livre est plein de lumière ! Merci ! »

«  J’ai pleuré, j’ai ri, j’ai vécu ces écrits. J’aime ce discours à deux voix, ces deux parcours qui n’en font qu’un, cette découverte d’ « une »  poussée par la découverte du multiple. J’aime ces temps de poésie, ces petits intermèdes qui permettent de souffler, de rythmer calmement. Que c’est beau !»

« Poussé par les mots enchanteurs de mon épouse, j’ai commencé à le lire, moi aussi….Je n’ai pas pu arrêter ! Même déçu qu’il ait une fin ! Ces textes sont évocateurs, pleins de sens, vivants »

« La narration du cheminement parallèle est parfaitement amenée, et donne un relief à l’histoire racontée. Livre dévoré ce dimanche, plein de sensibilité et d’humour, très attachant. C’est très beau »

12/2022

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Littérature française

Gabrielle ou les infortunes de la vertu

Belle, l'indomptable de la Révolution 1784, Auvergne. Fraîchement sortie du couvent et désormais sous la férule de son frère, le marquis d'Espeils, Gabrielle est déjà éprise de liberté. Elle a quinze ans lorsqu'elle croise le grand amour sur les bords de la Cère, sous les traits d'un roturier du nom de Pierre-André Coffinhal. Ils veulent se marier. Mais les convenances interdisent cette union, et Gabrielle est promise à un riche et lointain cousin, qui se révèle d'une rare brutalité. Ce dernier attend de sa femme qu'elle se soumette à ses assauts, souffre ses infidélités et lui donne un fils. Deux ans plus tard, la mort de l'odieux mari ne met pas un terme aux tourments de Gabrielle. Quasiment déshéritée parce qu'elle n'a pas donné d'héritier mâle, elle se voit contrainte de rejoindre Paris. Elle y découvre la vie impitoyable de la cour sous Louis XVI et Marie-Antoinette et n'a d'autres choix que de se placer sous la protection d'un comte richissime qui accepte de l'entretenir contre ses faveurs. Avec le comte de Villiers, c'est une domination vénéneuse que va subir la belle Gabrielle. Libertin et débauché, Villers veut la posséder. Il refuse de l'épouser pour la réduire au rôle de courtisane et mieux la tenir sous son joug. La tempête de l'histoire se lève alors. Dans la tourmente de le terreur révolutionnaire, Gabrielle retrouve Pierre-André, devenu le citoyen Coffinhal, désormais juge au tribunal révolutionnaire et proche de Robespierre. Mais cette période où le vent tourne sans cesse et ou les têtes tombent leur permettra-t-elle de construire enfin ce bonheur qu'on leur a volé ? Fresque aussi galante que flamboyante, Gabrielle ou les infortunes de la vertu nous entraîne à vive allure dans les pas d'une aristocrate qui cherche à défendre sa dignité malgré les hommes qui n'ont fait d'elle qu'un simple objet de plaisir. En miroir, son combat rejoint celui du peuple qui souhaite renverser l'Ancien régime. Un feuilleton de haute volée, entre Bridgerton et Justine ou les malheurs de la vertu, chronique des moeurs délicieusement assassines du XVIIIème siècle.

04/2022

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Guerre d'Algérie

Reporter en Algérie

Né à Paris en 1938, Jean-Baptiste Ferracci a vécu la fin de la Seconde Guerre mondiale dans la capitale, traversant dans son enfance des événements qui l'ont endurci. Fin 1957, il réussit à entrer dans la presse quotidienne comme reporter-photographe au journal L'Aurore. Il couvre alors, entre faits divers et sujets magazines, les grands événements qui bouleversèrent la vie politique française en 1958 : chute de la IVe République et arrivée au pouvoir du général de Gaulle, avec une obsession : être là pour "faire la une" . En janvier 1959, il est appelé sous les drapeaux au 1er Choc à Calvi. Arrivé en Algérie en juin, il participe à des opérations dans le Hodna et à la frontière tunisienne. Affecté en septembre comme reporter à l'hebdomadaire des forces armées Bled, il couvre les "événements d'Algérie" sur le terrain comme en ville où, à Alger, il frôle la mort lors de la fusillade des barricades, le 24 janvier 1960. Aux côtés de nos soldats, d'unité en unité ou lors d'opérations dont il nous livre le récit, il parcourt toute l'Algérie, s'attache à ce pays qu'il quitte en catastrophe, libéré de ses obligations militaires lors du putsch des généraux, fin avril 1961. Il reprend alors son job de reporter dans la grande presse pour, au coeur d'une actualité ordinaire, couvrir notamment les émeutes qui ensanglantent Paris, les actions violentes de l'OAS, les grands procès des généraux et des "militaires perdus" . Après les accords d'Evian en mars 1962, son journal le renvoie en Algérie pour rendre compte des drames inimaginables qui ont suivi le cessez-le-feu : bouclage de Bab-el-Oued, fusillade de la rue d'Isly, exode tragique des Français d'Algérie, curée anti-européenne du 5 juillet à Oran, massacre des harkis. Cette chronique vivante d'une époque mouvementée, qui prend parfois des allures de roman, offre au lecteur un point de vue unique : celui d'un jeune reporter, civil et militaire, dont on découvre la vie quotidienne au coeur d'événements que les générations qui ne les ont pas vécus découvriront soixante ans après. Ceux qui les ont traversés douloureusement s'y retrouveront.

04/2022

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Indépendants

Un beau voyage

" Ah les voyages ! Aux rivages lointains, aux rêves incertains, que c'est beau les voyages ! " chantait Barbara. Mais il faut bien le dire, durant cette année 2020, les voyageurs, ceux qui se ressourcent auprès de paysages, de senteurs, de saveurs inconnues, ont été bien malmenés. Heureusement, en 2021 " Un beau voyage ", de Delphine Panique, arrive pour leur venir en aide ! Comment faire pour voyager lorsqu'on est bloqués ? Imaginons-nous, en mer, pendant un calme plat : pas de vent, pas de courant. Le navire, telle une souche morte, est immobilisé. Que faire, à part imaginer les îles qu'on pourrait accoster, les terres qu'on souhaiterait aborder ? Que faire, à part évoquer diverses légendes marines et autres monstres aquatiques ? Que faire, à part se raconter des aventures passées, et, pourquoi pas, futures ? Tant que vous resterez calme, tant qu'il vous restera des vivres, tout ira bien... Et après ? Après Orlando, fausse adaptation littéraire, et En temps de guerre, chronique historique douteuse, Delphine Panique revient chez Misma, son éditeur originel, pour s'attaquer au genre du récit de voyage en mer, et, comme à son habitude, le détourner. Son voyage sera donc immobile. Les protagonistes ont beau être sur un bateau à voile, ou quelque chose qui y ressemble, ils sont bloqués. Ils ne peuvent qu'imaginer. Dès lors, Delphine Panique, au travers d'une longue discussion entre le Capitaine et son mousse Béber, développe tout un imaginaire traditionnel et référencé sur le voyage en mer : îles inconnues, naufrages, tempêtes, pêche à la baleine, monstres marins et autres créatures des profondeurs. Mais petit à petit, malgré leurs joyeuses rêveries, les deux protagonistes vont faire face à l'angoisse de la solitude, de l'inconnu, et laisser apparaître leurs faiblesses et leurs peurs devant la force des éléments qui les entourent, devant l'immense et secrète monstruosité de l'océan... Pour ce nouvel album, Delphine Panique accentue brutalement le minimalisme de son dessin et de sa mise en scène. Horizon plat, dessins géométriques tirant vers l'abstraction, pour un récit dénué d'actions mais ponctué de dialogues truculents et de curieux paysages imaginaires qui invitent le lecteur à la rêverie, à la divagation, au voyage.

04/2021