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Jamie Littler

Extraits

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Lecture 9-12 ans

Souvenirs de ma nouvelle vie

Charlie est bien une fille, même si tout le monde ne le voit pas au premier coup d’oeil. Sa vie est un puzzle géant d’au moins deux mille pièces, et toutes ces pièces ne sont pas heureuses. Loin de là. Après le pire des pires jours, le décès de sa petite soeur Léa dans un accident de voiture, plus rien n’est pareil. Elle et ses parents déménagent dans le plus grand immeuble de la ville. Nouvel appartement, nouvelle vie, mais Charlie est interdite de sortie pour tout l’été. Pour s’occuper, elle décide d’explorer l’intérieur de l’immeuble, de faire connaissance avec ses voisins et de photographier, avec son Polaroïd, la vue que l’on peut observer de chaque étage. Elle découvre ainsi des personnes plus surprenantes les unes que les autres. Mais certainement pas autant que la vieille femme du troisième étage, plus sèche qu’une biscotte. Madame Simon, ou plutôt Madame Olga, est une Russe plutôt originale qui aime écouter et chanter des opéras, mais aussi écrire des histoires d’amour qui se déroulent à Paris. Très vite, une complicité s’installe entre Charlie la photographe, et Madame Olga l’écrivain. Mais, le jour de la rentrée des classes, c’est la douche froide pour Charlie : elle comprend que Madame Olga n’est pas celle qu’elle prétend être. La jeune fille est en colère, mais peut-elle rayer son amie de son existence comme une vieille brique de lait ? Plutôt que la rancoeur, elle choisit l’amitié et met en place un plan savamment réfléchi. Le dimanche 9 septembre sera le plus grand des grands jours. À midi pile, sur le toit de l’immeuble, Madame Olga et Charlie prennent chacune une photo. Dégoulinantes de pluie. C’est la dernière pièce de l’immense puzzle de la vie de Charlie. Puis, elles se dirigent vers la gare. Parce que nos deux amies vont ensemble à Paris…

10/2013

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Romans historiques

Joujou

Vous êtes en Russie polonaise, à l’hiver 1741. Tombée dans la misère à la suite du suicide de son mari, une mère de famille vend son fils à une amie fortunée. Comme jouet vivant. A neuf ans, Joseph mesure cinquante centimètres, mais il ne ressemble en rien aux nains difformes connus jusqu’alors. Il est parfaitement proportionné, blond, les yeux bleus, les traits fins. Ravissant. C’est une "réduction humaine", un lilliputien. Doué d’une intelligence exceptionnelle. Un prodigieux caprice de la nature. Un monstre parfait. A l’époque où il naît, son espérance de vie est de vingt ans, et le sort qui l’attend au mieux celui d’un animal de compagnie, au pire celui d’une bête de foire. "Joujou" va vivre centenaire, être reçu dans toutes les cours d’Europe, jouer du violon pour des rois et pour des putains, séduire des femmes, rouler dans la boue, exciter la convoitise des savants, devenir une légende. A cheval entre les fastes, l’Ancien Régime et les débuts de la révolution industrielle, il sillonne l’Europe en fête, en deuil, à feu et à sang. Il perd son pucelage entre les cuisses d’une actrice qui fait de lui la risée de Varsovie. Il épouse malgré elle une Française ravissante qui le comble et le crucifie. Il se console dans les bras d’une courtisane qu’il quitte sans avoir compris qu’elle l’aimait. Le hasard et la passion lui donnent trois filles. Toutes trois de taille normale. Il est contraint de vendre la première comme lui-même a été vendu. La deuxième n’est pas de lui, mais il donnerait sa vie pour elle. Il n’apprend l’existence de la troisième qu’à quatre-vingt dix-huit ans. Ces trois femmes se retrouvent à Durham, près de Londres, pour un enterrement. La première est allemande, la seconde française, la troisième anglaise. Aucune ne sait ce qui la lie au défunt qu’on vient d’inhumer dans un cercueil d’enfant à l’entrée de la cathédrale.

10/2014

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Policiers

Guerre sale

Florian Vidal, avocat spécialisé dans les contrats d’armement et les relations franco-africaines, a été assassiné de manière effroyable : brûlé vif aux abords d’une piscine, un pneu enflammé autour du cou, les mains menottées. C’est l’Afrique en plein coeur de Colombes, patron. Les connaisseurs appellent ça le supplice du Père Lebrun. Une technique en vogue à Haïti du temps des tontons macoutes. La coutume est sans doute née à Soweto où elle était, entre autres, la punition favorite pour les voleurs. Vous connaissez le cri de révolte de l’anti-apartheid radical ? « Avec nos boîtes d'allumettes et nos pneus enflammés, nous libérerons ce pays. » L’une des phrases favorites de Winnie Mandela. Or, cinq ans auparavant, Toussaint Kidjo, l’assistant de Lola, de père français et de mère congolaise, avait été assassiné de la même façon. C’est ce meurtre, jamais élucidé, qui avait conduit Lola à anticiper sa retraite. Florian Vidal travaillait pour Richard Gratien, maillon fondamental de la Françafrique pour le secteur de l’armement. Redoutable et froid, Mister Africa, souvent dans le collimateur de la justice française, s’était pris d’affection pour Florian qu’il avait engagé comme chauffeur. Par la suite, il en avait fait un avocat réputé et riche et, avec les années, son fils adoptif. Pour Lola le lien entre les deux affaires ne fait aucun doute. Elle reprend alors son enquête mais empiète terriblement sur le travail du commandant en charge de l’affaire, fort sensible en raison des milieux qu’elle touche : la finance, la politique, les affaires étrangères, Sacha Duguin, ancien amant de son amie Ingrid avec qui il continue d’entretenir des rapports houleux… Lola doit se rendre à l’évidence, seule elle ne pourra rien, l’ennemi est plus puissant qu’il en a l’air. Dans ce contexte difficile, quel rôle notre duo va-t-il bien pouvoir jouer ?

01/2011

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Musique, danse

Les Musiciens de jazz et leur trois voeux

Née à Londres en 1913, dans la branche anglaise de la famille Rothschild, la baronne Pannonica de Koenigswarter - surnommée Nica - connut très tôt une passion sans limites pour le jazz. Elle fut l'amie intime et la confidente des plus grands jazzmen et leur vint en aide sans compter. On sait que, malade, refusant de se faire hospitaliser, Charlie Parker mourut chez elle, et Thelonious Monk y vécut les neuf dernières années de sa vie. Avec son Polaroïd, elle photographia, le plus souvent chez elle, la plupart des musiciens : Dizzy Gillespie, Count Basie, Louis Armstrong, Duke Ellington, Lionel Hampton, Bud Powell, Sun Ra, Miles Davis, Charlie Mingus, Sonny Rollins et tant d'autres. Entre 1961 et 1966, elle leur posa cette question ingénue : " Si on t'accordait trois vœux qui devaient se réaliser sur-le-champ, que souhaiterais-tu ? " projetant de réunir leurs réponses souvent spontanées dans un livre. Ce livre, resté inédit à ce jour, le voici, réalisé d'après la maquette originale de Pannonica. Trois cents musiciens répondent à la question. Duke Ellington : " Mes vœux sont simples ! je veux ce qu'il y a de mieux ! " Et Miles Davis : " Mon vœu ? Etre blanc ! " Le 9 décembre 1988, au Service commémoratif en l'honneur de la baronne Nica de Koenigswarter, à l'église Saint Peter's, Clint Eastwood déclara : " Je n'ai connu Nica que peu de temps, mais j'ai découvert une femme remarquable, et en tant que mécène du jazz, la baronne restera dans les mémoires comme quelqu'un dont la vie était indissociablement liée à cette musique et à ses plus grands interprètes. Elle m'a aidé dans la préparation du film Bird, et je serai toujours heureux d'avoir eu l'occasion de la connaître. C'était véritablement une grande dame. " Reconnaissants, les musiciens lui ont, par ailleurs, dédié une vingtaine de thèmes, notamment : Pannonica de Thelonious Monk, Nica, My dream of Nica de Sonny Clark, Blues for Nica de Kenny Drew, Thelonica de Tommy Flannagan...

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Littérature étrangère

La dernière conquête du major Pettigrew

À Edgecombe St. Mary, en plein coeur de la campagne anglaise, une tasse de thé délicatement infusé est un rituel auquel, à l’heure dite, le major Ernest Pettigrew ne saurait déroger pas plus qu’à son sens du devoir et à son extrême courtoisie, aussi désuète que touchante, qui font de lui l’archétype même du gentleman anglais : raffiné, sarcastique et irréprochable. Dans ce petit village pittoresque où les cottages le disputent aux clématites, le major a depuis trop longtemps délaissé son jardin. Désormais veuf, il a pour seule compagnie ses livres, ses chers Kipling, et quelques amis du club de golf fuyant leurs dames patronnesses. Ce n’est guère son fils, Roger, un jeune londonien ambitieux, qui pourrait le combler de tendresse. Mais, le jour où le major apprend le décès de son frère Bertie, la présence douce et gracieuse de Mme Ali, veuve elle aussi, va réveiller son coeur engourdi. Tout devrait les séparer, elle, la petite commerçante d’origine pakistanaise, et lui, le major anglais élevé dans le plus pur esprit britannique. Pourtant leur passion pour la littérature et la douleur partagée du deuil sauront les réunir. Ils vont, dès lors, être confrontés aux préjugés mesquins des villageois, où le racisme ordinaire sévit tout autant dans les soirées privées, sur le parcours de golf, à la chasse, sur les bancs de messe que dans les douillets intérieurs. Et les obstacles seront pour eux d’autant plus nombreux que leurs familles s’en mêlent : Roger s’installe dans un cottage voisin avec Sandy, sa petite amie américaine, et le neveu de Mme Ali, musulman très strict rentré du Pakistan, se découvre un enfant caché… C’est avec beaucoup de charme et d’intelligence que Helen Simonson s’empare du thème des traditions pour montrer combien elles peuvent être à la fois une valeur refuge et un danger. Il se dégage de son roman une atmosphère so british qui enchante. Reste une question : votre tasse de thé, vous le prendrez avec un nuage de lait ou une tranche de citron ?

03/2012

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Littérature étrangère

Robes d'été flottant au vent

Edo Mesch est un petit garçon de huit ans plutôt anxieux, et pour conjurer ses peurs il s'est inventé un double : Oskar Vanille. Sa vie tourne d'autant plus autour de ce personnage imaginaire et de sa mère qu'il se sent handicapé par un bandage sur un oeil. C'est seulement grâce à une voisine attirante qu'il commence timidement à s'ouvrir sur le monde extérieur. Pour l'été de ses dix-sept ans - Edo est entretemps devenu un adolescent égocentrique qui tyrannise sa mère -, il rejoint son oncle et sa tante dans leur magnifique maison des années 30. La géométrie épurée des lieux semble d'abord calmer ses angoisses, mais très vite une fascination érotique pour sa tante Simone le pousse à provoquer un conflit violent, suivi d'une déclaration d'amour. Edo finit par s'enfuir dans une confusion totale. Sept ans plus tard enfin, Edo rencontre Marta, une femme plus âgée et mère de deux enfants. Il se présente à elle sous le nom d'Oskar Vanille, puis se sépare de sa petite amie de longue date, Nina. Après une parenthèse à Rome où il tente d'écrire une encyclopédie du bonheur avec un apprenti acteur, Edo rentre à Amsterdam où ses crises de panique le reprennent. Il décide alors de s'embarquer sur un vieux voilier. Dans des circonstances troubles, Edo tombe à l'eau. Robes d'été flottant au vent est un roman de formation magistralement construit en trois parties qui nous offre autant de variations sur le thème du conflit entre raison et sentiments. Oek de Jong a créé avec Edo un personnage littéraire inoubliable, incarnant un héros fragile en quête d'une harmonie existentielle qui s'échappe toujours. Son écriture frappe par une sensualité à fleur de peau et par cette omniprésence de la nature, comme ce vent soulevant les robes d'été qui donne son titre au roman.

02/2014

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Histoire de France

L'affaire Jean Moulin : trahison ou complot ?

Dans la nuit du 4 au 5 février 1983, Klaus Barbie, l'ancien chef de la Gestapo de Lyon, est extradé de la Bolivie vers la France. Son arrivée réveille quelques spectres, dont l'affaire Jean Moulin. Depuis l'arrestation du résistant à Caluire, le 21 juin 1943, la plaie est restée ouverte : « l'unificateur de la Résistance » a-t-il été victime d'une trahison, d'un complot ? Deux procès impliquant René Hardy ont échoué à faire la lumière. Le résistant a été acquitté chaque fois sur le fil. Quarante ans plus tard, Me Vergès, l'avocat de Barbie, cria haut et fort que Moulin avait été livré par des membres de Combat, le mouvement d'Henri Frenay, auquel appartenait aussi Hardy et son ami Pierre de Bénouville, parce qu'ils le jugeaient trop proche des communistes. Introduit à cette affaire par une amie de Moulin, Antoinette Sachs, et guidé dans son dédale par un autre membre de Combat, Claude Bourdet, Jacques Gelin a d'abord enquêté en journaliste dans les coulisses du procès Barbie, en 1986 et 1987. Puis il a rencontré tous les acteurs, nombreux à l'époque à être encore en vie. Enfin, il a découvert de nouveaux témoins et des documents inédits. Au terme de ce travail étalé sur plus de vingt ans, il apporte des réponses concluantes sur la culpabilité de Hardy et ses mobiles possibles. Moulin était soupçonné d'être un « cryptocommuniste », voire un agent soviétique, par certains résistants, qui redoutaient une prise de pouvoir des «rouges» à l'occasion du débarquement allié, jugé imminent au printemps de 1943. Les opérations d'intoxication mises en place par les Alliés et leurs relais pour couvrir leurs opérations en Sicile et en Corse avaient convaincu ces résistants de la réalité du débarquement en métropole. Le sacrifice de Moulin a-t-il été la conséquence ultime de cette conjonction ? Telle est la grave question que pose l'ouvrage.

05/2013

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Lecture 9-12 ans

Ecoute le rossignol

Henrietta, surnommée Henry, emménage dans une grande maison à la campagne avec sa famille, qui est sens dessus dessous après un événement dramatique. Henry, esseulée, entreprend d'explorer les environs comme les héros de ses livres Alice au Pays des Merveilles et Moogli. Dans le bois d'à côté, elle rencontre Moth, une vieille dame étrange, qui malgré son allure de sorcière va devenir son amie et l'aider à sauver sa famille... Points forts : Dans la lignée de 14-14, Adèle et les Noces de la reine Margot et des Lettres volées, un roman de qualité et accessible avec un fond historique. Une héroïne attachante, forte, avec beaucoup d'imagination, avec qui on souffre et on se bat, qui nous embarque à la manière d'un Tobbie Lolness ou d'Adèle (Adèle et les Noces de la reine Margot). Un texte qui traite avec sensibilité du deuil, de l'éclatement d'une famille. Un roman soutenu par les libraires (" Children's Book of the Month " de la chaîne de librairies Waterstones lors de sa parution en octobre 2016) et les critiques britanniques (n° 10 dans le top 50, livres adultes et jeunesse confondus, Telegraph pour 2016). Une manière accessible d'aborder de grands classiques de la littérature : Alice au Pays des Merveilles, Le Livre de la jungle, Le Vent dans les saules... Un charme british, qui rappelle par exemple Eva Ibbotson (Un chien pour toujours, Reine du fleuve...). FAQ : Pourquoi le rossignol ? Moth aperçoit un rossignol dans le bois et en parle à Henry comme un symbole d'amour et de mort, avec des références au poème " Ode à un rossignol ", de John Keats et au conte " Le Rossignol et l'Empereur de Chine ", de Hans Christian Andersen. Référence non présente dans le roman : le poème " Rossignol ", de Paul Verlaine, qui figure dans le recueil Poèmes saturniens. Moth a été infirmière, or le rossignol, en anglais " nightingale ", renvoie à Florence Nightingale, infirmière britannique durant le XIXe siècle qui est considérée dans le monde entier comme une pionnière des soins infirmiers.

05/2017

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Guides étrangers

Une vie de Pintade à Madrid

Les Pintades c'est un peu comme avoir une meilleure amie dans chaque ville. Quand on pense aux Madrilènes, on imagine les personnages féminins déjantés des romans de Lucia Extebarria, les chicas à la sexualité débridée des films d’Almodovar et de Bigas Luna. La réalité est un peu plus nuancée mais tout aussi savoureuse. On croise toutes sortes de femmes dans les rues de Madrid, des « pijas » (les BCBG) de Salamanca aux branchées de Chueca, des « toda la vida » (« pure souche ») de Chamberi aux militantes multi-ethniques de Lavapiés. Madrid, « capitale européenne où l'on peut sortir un jeudi et rentrer à la maison le lundi suivant ! », est peuplée de femmes de tempérament qui n'aiment rien tant que vivre dans la rue, s’amuser avec leur pandilla (leur bande de copines de toujours), passer de bar à tapas en boîte de nuit, réinventer la Movida, boire, manger, draguer… Tout ça avec un décalage horaire permanent de deux bonnes heures ! Parce que l'Europe, l’euro, Zara et autres grandes chaînes franchisées sont loin d'avoir aplani les Pyrénées, suivez les Pintades dans l'exploration désopilante des coulisses d'une ville attachante, contrastée, où l'on peut croiser une procession de la Semaine Sainte en sortant d'une cérémonie de mariage gay, où les mall rutilants à l'américaine côtoient les merceries et les bazars de quartier, où les enfants, traités comme des petits princes, restent (par plaisir) au domicile parental jusque trente ans, où les femmes optent plus souvent pour la blondeur en tube que pour de folles boucles noires. Comme toujours, les Pintades sont partageuses : elles vous diront où manger les meilleurs œufs brouillés au chorizo, où trouver les meilleurs bars à tapas, où se faire pomponner, dans quelles piscines piquer une tête l'été, ou encore où vous faire faire (sur mesure) la même robe que la princesse Letizia…

03/2011

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Littérature étrangère

Un fil rouge

Sous la forme d'un puzzle narratif, Un fil rouge, premier roman de Sara Rosenberg, raconte l'histoire de Julia Berenstein, jeune femme engagée dans l'action révolutionnaire en Argentine, dans les années soixante dix. A travers le discours et la perception des personnes qui l'ont connue, le lecteur découvre petit à petit l'histoire des disparus dans un contexte de lutte armée et de " guerre sale ". La polyphonie et les différentes modalités d'écriture, de même que la construction labyrinthique du roman obligent à une lecture active grâce à laquelle le lecteur doit se faire sa propre idée sur ce moment historique tragique. Une voix peu à peu s'impose, celle de Miguel, ami de Julia, qui veut faire un film sur elle en interrogeant tous ceux qui ont croisé son chemin, l'ont aidée, aimée, incomprise ou trahie jusqu'à sa disparition. Découvrir Julia c'est aussi mettre à nu les assassins et ses complices, qui n'ont pas pu, ni ne pourront, en finir avec les souvenirs, l'amour, ni la mémoire furieuse. Sur les traces de Julia, Miguel est en quête de vérité, mais faire ce film sur l'amie d'enfance à jamais perdue est aussi une façon de faire son deuil, en rendant une présence à la défunte absente. Authentique et émouvant, Un fil rouge tente de restituer la douleur de ceux qui restent, leur incompréhension face à la violence. C'est une des allégations les plus lucides contre les dictatures de ces derniers temps comme seule peut le faire une femme qui a vécu dans sa propre chair ce qu'elle raconte. Dans ce roman politique et poétique, Sara Rosenberg rend compte de la situation concrète de l'Argentine tout au long des années 70 : injustice, révolution et surtout beaucoup de peur. Elle nous livre une vision contrastée et juste d'une période récente où la quête d'un idéal de justice sociale a laissé place à l'affrontement armée, la terreur et le désespoir de toute une génération.

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Faits de société

A coeur ouvert. La douleur d'une mère

« Partager. C'est ce que j'ai voulu faire en écrivant ce livre. Transmettre un peu de la force qui me reste pour vous aider, si je le peux, à avancer, vous qui souffrez comme je souffre. Je vous livre, à vif, mon parcours de femme et de maman. Faites-en votre guide sur le chemin ardu de la guérison. Car on guérit du malheur. On n'oublie pas, mais la souffrance devient une amie familière et le goût de vivre prend doucement la place du désespoir. J'aimerais donner cet espoir à celles et à ceux qui se battent seuls, en plein milieu du chemin de leur douleur. J'aimerais leur dire que le manque et le malheur s'apprivoisent. Qu'il suffit d'apprendre à vivre avec ces amers compagnons. Et trouver le courage d'imaginer les jours meilleurs pour arriver à leur donner réalité. Vous l'écrire, incontestablement, m'aide à penser que cela est possible. Me lire vous aidera peut-être à y parvenir. Je le souhaite de tout mon coeur. Au cours de ces pages, nous cheminerons ensemble. Vous saurez tout de mes espoirs, de mes joies, de l'immense bonheur que cela a été pour moi de donner la vie. Et enfin, j'essaierai (mais les mots me paraissent bien faibles) de vous dire la mort, la déflagration qui m'a brisée et dont je n'arrive toujours pas à me relever. Je suis encore si fragile. Partager justement, avec vous qui avez su toucher mon coeur, est une sorte d'exutoire. Puissions-nous ensemble, de cette douleur abominable, faire germer l'espérance. » Ingrid Chauvin avec un courage à la hauteur de l'amour qu'elle porte à sa petite Jade, disparue à l'âge de cinq mois, Ingrid Chauvin livre un témoignage digne et bouleversant sur la maternité, la pathologie de sa fille, le deuil, la reconstruction et l'engagement.

03/2015

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Littérature française

Odelicat

"Je veux voir le monde et étudier ce qui est différent d'ici, dit Nazuka d'une voix claire et assurée. Je veux comprendre la nature humaine, ce qui fait qu'un être est bon et un autre mauvais. Les autres peuples, les autres pays, les autres coutumes. Je veux aller là où le soleil se lève et là où il se couche, je veux parcourir la Terre entière et étudier les différences des autres peuples, leurs mécanismes et leurs origines." Nazuka est une jeune fille bien singulière ; ses os transcrivent ses émotions, se brisant au gré des déconvenues et se renforçant avec la joie, la colère et la haine. Bien entendu, comme dans tout conte digne de ce nom, ses parents sont décédés à sa naissance, et Tante, une amie de ces-derniers, s'est occupé d'elle avec une attention et un amour rares, la protégeant de l'extérieur afin que son état jamais ne se déclare. Pour Nazuka, l'horizon se limite à la colline qu'elle voit depuis sa fenêtre, et le soleil se couche derrière le lac qui se trouve non loin. Un jour cependant, une chose étrange se produit. Sous l'effet d'une émotion ressentie lors de la lecture d'un roman, son petit doigt se brise... Début d'une grande aventure pour la jeune fille qui se rend ainsi compte des limitations de son monde. Nazuka quitte alors son cocon et part à la découverte du vaste monde. Naïve, innocente, comme Candide se confrontant à la réalité des Hommes, elle s'intéresse tout particulièrement à l'étude du mensonge et à ses origines au sein du langage, cherchant, tout au long de son voyage, les réponses à ses questions et la compréhension de cet état qui la caractérise. Au fur et à mesure des expériences, Nazuka grandit, s'étoffe, et découvre la personne qu'elle souhaite devenir.

02/2021

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Littérature française

La vraie vie de Vinteuil

Vinteuil est le musicien le plus célèbre de la littérature française. " Le " musicien d'A la recherche du temps perdu, l'auteur de la fameuse sonate, celui qui a une fille lesbienne et sacrilège... Il demeure pourtant un grand inconnu, puisque Marcel Proust ne donne que de très rares informations à son sujet. Son nom est plus célèbre sa vie. Sa vie, précisément. A partir du peu que raconte Proust, et, plus encore, de ce qu'il ne raconte pas, La vraie vie de Vinteuil imagine quel a été le parcours de ce mystérieux compositeur. Sa vraie vie. Celle que l'auteur de La Recherche n'a pas connue. A-t-il eu connaissance de tout ? Ce grand espion n'aurait-il pas manqué d'informations ? A-t-il par exemple su que Vinteuil est le fils illégitime du curé de Combray ? Et tant d'autres secrets ? Se fondant sur l'histoire politique et musicale du XIXe siècle que Jérôme Bastianelli connaît particulièrement bien, lui qui a écrit les biographies de Berlioz et de Mendelssohn, son roman raconte dans quelles conditions Vinteuil a été amené à écrire sa si novatrice Sonate pour violon ; comment sa fille a rencontré la sulfureuse amie avec qui elle a entretenu une liaison scandaleuse ; comment le jeune Proust en est arrivé à s'intéresser à lui. Musique, littérature, révolution de 1848, guerre de 1870 : la vie artistique et politique de la France forment l'arrière-plan du portrait de cet artiste incompris à qui il est enfin rendu justice. Un premier roman brillant et surprenant, qui, si on n'a pas lu Proust, peut se lire comme la biographie imaginaire d'un grand musicien et qui, si on l'a lu, se révèle comme une délicieuse interprétation critique d'un des plus grands romans du XXe siècle, que n'aurait pas reniée Marcel Schwob, l'auteur des Vies imaginaires.

01/2019

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Roman d'amour, roman sentiment

Mariages princiers. Alliance scandaleuse ; Un serment princier ; Trahie par le prince

Un mariage sous contrat, une union de convenance : ils avaient tout prévu... sauf de tomber amoureux ! Alliance scandaleuse, Caitlin Crews Le prince Cairo le sait, il doit agir, et vite : son peuple souhaite qu'il monte sur le trône de Santa Domini dès que possible afin de rétablir l'ordre dans le royaume. Mais hors de question pour lui d'endosser un rôle qui a brisé sa famille ! Pour échapper aux responsabilités que le pouvoir lui imposera, il a donc trouvé une astuce infaillible... Il épousera la plus improbable des reines. D'ailleurs, il connaît la femme idéale pour remplir ce rôle : la sublime Brittany Hollis. Jamais les sujets de Santa Domini n'accepteront qu'une roturière au passé controversé devienne leur souveraine ! Reste à convaincre la jeune femme de l'épouser... même si, pour cela, il doit la manipuler. Un serment princier, Robyn Donald Trois ans plus tôt, Abby a fait une promesse à son amie Gemma : choyer son enfant et l'élever loin de la famille princière de Dacia. Mais quand Caelan, l'oncle du petit Michael, retrouve sa trace, l'existence clandestine d'Abby prend fin et son destin vacille. Car ce prince redoutable lui impose une odieuse condition : si elle veut rester auprès de l'enfant qu'elle aime plus que tout, elle devra l'épouser... Trahie par le prince, Jennie Lucas Le jour même de ses fiançailles arrangées avec un riche notable de Qusay, Jasmine a la stupeur de voir Kareef Al'Qadir parmi les invités. Treize ans plus tôt, tous deux ont vécu une intense passion, jusqu'à ce que Kareef ne la trahisse, la condamnant au chagrin et à l'exil. Aujourd'hui, Jasmine est de retour dans son pays, auprès des siens, et c'est dans cet unique but qu'elle a accepté le mariage de convenance imposé par son père. Aussi est-elle bien décidée à ignorer le désir qu'elle éprouve toujours, malgré elle, pour ce prince qu'elle hait de toutes ses forces...

02/2022

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Romance et érotique LGBT

Sur un petit nuage

Valentin le saint. Quand Valentin couche avec un inconnu durant une soirée masquée, il ne s'attend pas le lendemain à recevoir des SMS de la part de deux types revendiquant leur partie de jambes en l'air. Sa quête de la vérité le conduira-t-elle à démasquer l'imposteur et retrouver le véritable homme dans les bras duquel il s'est abandonné ? Rendez-vous pour la Saint-Valentin ? Valentin, artiste peintre est désespéré : constamment célibataire pour le 14 février, reçoit une opportunité incroyable. Le jour de la Saint Valentin, des mécènes lui demandent de présenter ses tableaux durant un vernissage, où il serait de bon ton de venir accompagné. Valentin accepte sans avoir de compassion. Avec une amie et une bonne bouteille, il signe un contrat en ligne pour avoir la compagnie d'un homme pour cette soirée si importante à ses yeux. Valentin fait alors la connaissance du ténébreux Nick qui est très loin de le laisser indifférent Blind Date Théo est un habitué des applications de rencontre, il est sélectif quant à ses amants sans vraiment en avoir conscience. Et clairement, il est hermétique à l'amour. Cette période de Saint-Valentin lui donne de l'urticaire et il peine à comprendre ce qui peut justifier qu'un couple reste ensemble alors que les occasions de remplir son lit pour un soir ne manquent pas. Les plans, sans lendemain, c'est zéro tracas. Pas de dispute, pas de routine, pas de souci, pas de perte de temps, toujours de la nouveauté. Alors, quand, au boulot, Colette organise des séances de team building, connaissant sa collègue, il s'apprête au pire. D'autant qu'il pioche, par hasard, un bon pour le restaurant A l'Aveugle. Avec quel collègue y mangera-t-il ? Et c'est ici que ses convictions seront mises à l'épreuve et changeront à tout jamais le cours de sa vie.

02/2022

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Littérature française

Un chemin nommé Bertille. Tome 2

" Comment oublier ce village et toutes les souffrances qui s'y rattachaient ? Tout comme ses propos devenus leitmotiv [...] : la beauté des éclaircies arrive toujours à adoucir la noirceur des tempêtes de la vie, redonnant à l'horizon du quotidien des allures insoupçonnées. Aujourd'hui encore, Bertille s'accrochait à cette théorie, celle portée par la balance du destin. " Bertille Dubois, aujourd'hui âgée de trente-six ans, nous dévoile sa personnalité aux forts contrastes. Sur fond de jeu de piste et avec beaucoup de pudeur, elle nous fait découvrir le cheminement de sa famille et de ses proches depuis 1960, l'année de ses sept ans. Fille, femme et mère à son tour, elle poursuit sa route, confrontée bien malgré elle aux méandres et aux facettes obscures de la nature humaine. Emportée par une curiosité insatiable à découvrir la vérité sur son amie Brianne, Bertille s'engage dans une quête susceptible de tout remettre en question... Ses convictions, qui jusqu'à présent régissaient ses actes, lui permettront-elles de rester intègre face aux événements inattendus venus perturber son existence ? Ce nouveau Chemin nommé Bertille nous parle sans détour des émotions les plus inavouables engendrées par la jalousie, celles capables de réinviter le passé. Entraînée dans un tourbillon fait d'amour, d'amitié et de déchirement, l'enfant devenue femme se dévoile dans une force et une fragilité désarmantes. Nous serat- il possible d'ignorer cette histoire si proche de la nôtre ? Après vingt ans de passion artistique à réaliser du " théâtre dansé ", Bernie Féré crée près d'Orléans sa compagnie professionnelle " A tire d'aile ", ajoutant des animaux à ses créations avec l'aide et l'expérience de Jean-Philippe Varin. L'attrait des mots, le besoin de transcrire ses réflexions, ses observations et son imagination débordante sont naturellement devenus l'histoire de Bertille dont elle livre ici le second tome. Retrouvez toute l'actualité autour du livre et de l'auteure bernie-fere-auteure.com

08/2019

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Histoire internationale

Ileana. L'archiduchesse voilée

La longue vie de la princesse Ileana (1909-1991) est indissociable de l'histoire et de l'indépendance roumaines. Très populaire clans son pays qu'elle revit après un demi-siècle d'exil. très connue en Amérique où elle fut une figure de la Guerre Froide, elle restait ignorée jusqu'à ce jour du public français. Arrière-petite-fille de la reine Victoria, fille du seul Hohenzollern vainqueur en 1918, le second roi de Roumanie Ferdinand le Loyal, et de la célèbre reine tarie, elle fut aussi la soeur préférée de Carol II et la tante de l'actuel roi Michel. Belle et généreuse, guide des scoutes roumaines de l'YWCA, cette amie des moines, partagée entre la mer Noire et le château dit de Dracula dans les Carpates, se révéla une fondatrice d'hôpitaux, une bienfaitrice dès affligés et une patriote indomptable. Epouse d'un archiduc de la Maison d'Autriche apparenté aux Bourbons, mère de six enfants, elle subit l'hitlérisme, la Garde de Fer puis l'Armée rouge et le communisme. Fière et ardente, fréquentant l'élite de chaque camp, du Conducator Antonesco au Staline roumain, Gheorghiu-Dej. quel rôle joua-t-elle ? Fut-elle vraiment la tante rouge du dernier roi, entre naïveté et duplicité ? Artiste, écrivain, éditorialiste et conférencière de talent dans son refuge de la Nouvelle Angleterre, cette orthodoxe fervente, protégée par le président Kennedy, voulut répondre aux aspirations spirituelles de ses nouveaux compatriotes américains. Devenue moniale en Bourgogne, au monastère russe de Bussy-en-Othe, elle fonda aux Etats-Unis le premier couvent orthodoxe anglophone. D'un grand rayonnement, elle y mourut abbesse il y a moins de vingt ans sous le nom de Mère Alexandra. Les lecteurs en quête de spiritualité ou nostalgiques de la Grande Roumanie, les historiens de l'Entre-deux-guerres et des démocraties populaires, les marins et les scouts trouveront en elle une figure féminine de référence.

06/2010

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Thrillers

Rescapée. Dans les bas-fonds de l'horreur

Le livre raconte l'histoire vraie d'une femme qui fut mise sur le trottoir très jeune. Durant plusieurs années elle fut l'objet sexuel d'un tueur en série et dont elle réussit à échapper. Toutes les horreurs que l'être humain est capable de commettre sont racontées, viols, pédophilie, tortures, meurtres... . les scènes sont décrites telles qu'elles ont été vécues, cruelles, sadiques, choquantes mais totalement vraies. Les noms, les lieux et certaines scènes ont été modifiées pour garantir la sécurité des personnes encore vivantes et qui furent plongées à l'époque dans la tourmente médiatique. Le but de ce livre est uniquement à titre de "mémoires" et a été rédigé de manière à ne nuire à personne, certaines figures des "hautes sphères" politiques étant impliquées dans ces réseaux sadiques. Lucie, prostituée avant même sa majorité, sera la proie, durant toute sa vie, d'un tueur en série sanguinaire. Il lui faudra traverser l'enfer pour se libérer. Menacée, battue, torturée, droguée, Lucie est obligée d'assouvir les fantasmes les plus cruels des clients que lui impose Eugène, son mac. Les soirées qu'il organise à l'hacienda sont connues pour être barbares pouvant aller jusqu'au meurtre. Malheureusement pour elle, Lucie fait partie des "filles favorites" pour cette clientèle perverse de la bourgeoisie espagnole. Pour protéger son enfant, Lucie va vaciller entre plusieurs versions d'elle-même, victime, rabatteuse, et complice d'un homme sans pitié. Témoin de l'assassinat sauvage de sa meilleure amie d'infortune, Lucie n'aura alors qu'une seule idée en tête, fuir cet homme qui la tient sous son emprise, et qui détient sa fille. Déterminée, Lucie va tenter le tout pour le tout pour s'échapper de toute cette abomination. Drogue, armes, pédophilie, viols, meurtres, Lucie veut sauver son enfant de cet enfer, mais il lui faudra se cacher le reste de sa vie, car Eugène, tueur en série, ne l'entends pas de cette oreille.

10/2021

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Littérature arabe

Des choses qui arrivent

En neuf nouvelles, l'écrivain algérien Salah Badis dessine le portrait d'une ville - Alger et ses environs - et d'une galerie de personnages confrontés à la difficulté de vivre et d'aimer au quotidien dans une société sclérosée. " Personne ne veille sur la nuit à Alger. Ici, la nuit est assez grande pour veiller sur elle-même, la nuit est adulte. " Un couple qui rêve d'ouvrir une laverie automatique à Alger ; un musicien amateur et mythomane dont la petite amie et son père meurent soudainement en Turquie ; un étudiant qui se demande quel serait " le bonheur potentiel de ses journées " ; un éditeur pris entre le manuscrit d'un écrivain tunisien des années 1930 et les affres du terrorisme contemporain ; Madame qui tient un salon de coiffure ; Monsieur Krimou et sa Peugeot 505 ; un jeune homme dans sa ville sinistrée par un tremblement de terre ; une femme qui rêve obstinément d'un appartement ; un preneur de son ballotté entre ses multiples désirs. Ils et elles s'appellent Kahina, Amin, Maria, Imen, Madjid, Madame Djouzi, Selma... Ils sont plus ou moins jeunes, commerçants, étudiants, éditeurs, ils cherchent à faire la fête, à s'aimer, ils se remémorent leurs vies et scrutent les stigmates du temps qui passe. Ce sont autant de personnages en butte aux contraintes sociales et politiques de l'Algérie des années 1980 jusqu'à la fin des années 2010, pays marqué par la fin de règne, laborieuse et pathétique, du président Bouteflika et les prémices du Hirak (mouvement de révolte citoyen de février 2019), en passant par la sanglante décennie 1990. Dans le décor décati et sublime de la ville d'Alger et de ses banlieues anonymes pleines de vie, Salah Badis exprime les sourdes contradictions de son pays par petites touches sensibles où se conjuguent conflit de génération, mal-être, incompréhensions, amours noires et quête de tendresse. Par sa prose poétique, son sens du détail, il donne vie à des existences qui tentent de n'être pas que chimériques.

10/2023

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Romance sexy

The Forever Marked : Le héros

Un amour dévastateur peut-il s'apprivoiser ? Hyde n'a jamais voulu blesser son amie Remy. Depuis toujours, il n'a qu'un souhait : protéger cette jeune fille hypersensible qu'il a longtemps considérée comme sa petite soeur ; mais qui, malgré lui, le met sur un piédestal. Aussi, quand l'occasion se présente de s'engager dans l'armée, il la saisit. Mieux vaut mettre entre eux de la distance, même si ça lui coûte. Pourtant, après cinq ans passés en mission, et alors que sa situation a bien changé, il doit se rendre à l'évidence : Remy n'a jamais quitté ses pensées. Il lui faut la retrouver. Remy aurait voulu ne jamais revoir Hyde. Depuis qu'il est parti en lui brisant le coeur au passage, elle a pu se reconstruire et apprendre à vivre avec ses émotions si extrêmes. Mais voilà que le retour de Hyde à Denver menace cet équilibre fragile. Alors, même s'il insiste aujourd'hui pour se rapprocher d'elle, même si son corps sculpté par sa vie de soldat est plus irrésistible que jamais, Remy n'est pas prête à mettre à nouveau son coeur en péril. D'autant que Hyde ne revient pas seul... il est désormais le papa d'une petite fille. A propos de l'autrice Tout comme les personnages de ses romans, Jay Crownover est une grande amatrice (et collectionneuse ! ) de tatouages. Lorsqu'elle a pris conscience qu'elle ne deviendrait pas la rock star qu'elle rêvait d'être depuis ses huit ans, elle a décidé d'embrasser son autre passion : l'écriture. Elle est l'autrice des séries à succès "Bad", "Marked Men" et "Clash". " Je trouve que les sujets de maladie psychologique sont communiqués avec beaucoup de délicatesse mais aussi de compréhension ! Encore une fois Jay sait donner de l'amour et du courage dans chacune de ses oeuvre. " book_serguei

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XVIIIe siècle

Un ballet diplomatique au service de la paix. Les ministres de France à Bruxelles dans la seconde moitié du XVIIIe siècle

Comment deux pays voisins, qui n'ont connu que la guerre, parviennent-ils à créer des relations de paix durables ? C'est à cette question essentielle et toujours actuelle que ce livre répond en étudiant l'action de la diplomatie française à Bruxelles au siècle des Lumières. L'amitié qui unit aujourd'hui la France à la Belgique s'impose comme une évidence et elle semble enracinée dans un long passé. Pourtant, les relations entre les deux pays offrent une histoire pleine de contrastes. Sous l'Ancien Régime, la Belgique faisait partie de l'Empire des Habsbourg. Situé à côté de la France, ce territoire, qu'on appelait alors les Pays-Bas, subissait de plein fouet la rivalité entre les Bourbons et la Maison d'Autriche. La situation change en 1756 lorsque Louis XV et Marie-Thérèse d'Autriche décident de s'allier, un événement qualifié de "révolution diplomatique" tant il renverse l'équilibre européen. Ce sont deux générations de ces pays qui vivent alors une période de paix exceptionnelle. La réussite de cette transition dépend beaucoup des diplomates envoyés par la France à Bruxelles. Ce livre les sort de l'oubli et met en exergue leur action : la rationalisation de la frontière, le règlement de nombreux conflits de personnes, la création de partenariats financiers colossaux, une présence de premier plan à la cour de Bruxelles... A travers eux, on croise la route de personnages variés et hauts en couleur : des moines à la dérive, des aventuriers qui promettent monts et merveilles, des espionnes plus intrépides qu'un régiment, mais aussi la fine fleur de l'Europe des Lumières : le philosophe Helvétius et son épouse, la duchesse de Polignac, meilleure amie de Marie-Antoinette, la peintre Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun, le prince de Ligne, etc. Les années les plus passionnantes du XVIIIe siècle se donnent à voir sous un angle nouveau, dans une étude remarquable fondée sur des correspondances diplomatiques aussi inédites que fascinantes.

11/2023

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Photographes

Anna Atkins. Cyanotypes

A l'aube de l'ère victorienne, dans son laboratoire à ciel ouvert de Halstead, dans le Kent, Anna Atkins se lança dans une expérimentation radicale pour créer une plus fidèle représentation des espèces botaniques grâce à une discipline artistique totalement nouvelle. Ses recueils d'inimitables photogrammes en cyanotype d'algues et de fougères sont les premiers ouvrages illustrés d'images photographiques jamais publiés. Aussi saisissants qu'éthérés, ils constituent une synthèse parfaite entre art et science. Bien que la technique du cyanotype ait été découverte par son ami John Herschel, Atkins a été la première à en exploiter les applications pratiques, au service de son intérêt pour la botanique et la taxonomie, mais aussi pour son intrigant potentiel artistique. Le procédé consiste à placer un objet sur un papier sensibilisé exposé à la lumière directe du soleil pour révéler le pigment bleu cyan ou de Prusse qui forme l'arrière-plan si reconnaissable de ces oeuvres. Les herbiers d'Atkins British Algae (1843-1853) et Cyanotypes of British and Foreign Ferns (1853, conçu en collaboration avec son amie Anne Dixon), sont des ouvrages d'une remarquable rareté. Réimprimés ici dans leur intégralité pour la première fois, ils dévoilent sa maîtrise de multiples disciplines : si le cyanotype permet à Atkins de relever le défi de la représentation fidèle, les contours délicats des spécimens qui se détachent sur le fond bleu intense confèrent aux images un attrait esthétique intemporel. Pour cette édition, qui s'appuie principalement sur les exemplaires conservés à la New York Public Library et au Musée J. Paul Getty, nous avons compilé des cyanotypes issus de différentes sources afin de réimprimer les oeuvres majeures d'Atkins dans leur intégralité. Plus de 550 impressions de cyanotypes sont accompagnées d'une série d'essais introductifs de Peter Walther, qui replacent le travail d'Atkins dans son contexte scientifique et artistique et rend un hommage mérité à une pionnière peu connue.

04/2023

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Roman d'amour, roman sentiment

Never... ou presque !

Juillet 2020. Ma meilleure amie, Nolwenn, vient de m'inviter pour les vacances estivales dans sa famille... en Bretagne ? ! Je suis morte de rire, pliée en deux, à me tordre le ventre. Moi, Apolline, people à mes heures perdues, en vacances dans le trou du cul du monde ? ! Elle plaisante ?? Une mauvaise blague, un trait d'humour ?? Si, si, elle est sérieuse ? ! Elle imagine que mes petites fesses vont se poser dans une destination pareille. Elle connaît mes goûts... Cancún, Marbella, Ibiza, Miami et j'en passe. Alors, Perros-Guirec dans les Côtes-d'Armor, je risque une crise d'apoplexie. Allez savoir pourquoi, mes lèvres ont susurré un oui, peut-être la peur de rester seule tout l'été à Paris... Emmitouflée, je prends la route vers cette contrée lointaine, dubitative. J'espère qu'ils ont l'eau courante, l'électricité, le wifi et au minimum la 4G. Les Bretons n'ont qu'à bien se tenir. En mode star, je compte bien dégoter quelques sexy boys pour agrémenter mes congés. Never... ou presque ? ! La romance acidulée et déjantée de Zéa Marshall. Après la saga Doutes, notre auteure vous embarque sur les terres celtiques pour une histoire d'amour affriolante et passionnée. Entre la baie des Sept-Iles, l'archipel de Bréhat, la Côte de granit rose, Apolline notre héroïne risque de vous chambouler : passion, érotisme et trahison sont au rendez-vous de ce roman qui se déguste de préférence allongé sur le sable, un cocktail à la main et de préférence également sur une plage bretonne. "? Un roman captivant qui m'a tenue en haleine du début à la fin. Les paysages et les lieux sont décrits magnifiquement. J'ai adoré partir en vacances avec Apolline et découvrir la Bretagne. Enfin, surtout découvrir un certain Breton. Les personnages sont aussi détestables qu'attachants. Les émotions sont fortes. Mon coeur a fait les montagnes russes tout du long, mais la fin est vraiment parfaite. Un livre qui sent bon l'été, les vacances, la plage, les balades en bateau... ? " Aurore, chroniqueuse. Bouquinebook.

05/2021

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Romans policiers

Intrigue à Brégançon

Pénélope, la fameuse enquêtrice-conservatrice du Mobilier national, reçoit pour mission de moderniser le fort de Brégançon. Elle y est rejointe par son éternel amoureux, Wandrille, le pigiste qu'elle entraîne dans le plus improbable rôle d'adjoint au cours de ses enquêtes. On leur annonce l'arrivée d'un chef d'Etat étranger, opéré à l'hôpital de Nice, qui doit passer une semaine de convalescence. Ce qui s'annonçait comme un séjour paisible se transforme en une rocambolesque aventure. Quel mystérieux lien peut-t-il y avoir entre le paisible fort servant de résidence d'été aux présidents de la République française et la Résistance ? Une guide-conférencière amie de la mère de Pénélope passionne les visiteurs en racontant les parties de pétanque qui s'y jouaient entre le couple Pompidou et Françoise Sagan, mais aussi comment, à la fin de la guerre, un certain capitaine de Leusse, résistant à la tête d'un petit groupe d'hommes, a pris ce bastion aux Allemands. Et c'est cette inoffensive savante que l'on retrouve poignardée dans la cour intérieure d'un lieu parfaitement clos relié à la côte par une digue très surveillée ! Le suspect ? Wandrille, qu'un détail stupide semble accuser. Pour le défendre, Pénélope va s'intéresser aux secrets du fort. De quelle infirmation cruciale la guide était-elle la dépositaire ? Pourquoi le général de Gaulle a-t-il voulu doter la présidence de cette résidence balnéaire - où il était impossible de se baigner - et où lui-même ne résida qu'une nuit ? A quoi sert réellement le fort de Brégançon ? Pour écrire ce roman, Adrien Goetz a reçu l'autorisation exceptionnelle de visiter l'intégralité du fort, des appartements privés du président aux caves creusées dans le rocher. Il a eu accès aux très discrets entrepôts où, aux environs de Paris, sont conservées les pièces du Mobilier national qui en proviennent. Il a parlé aux descendants du capitaine de Leusse. Une aventure de Pénélope où se mêlent histoire de l'art et grande Histoire.

04/2023

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Littérature française

La grande aventure. Roman-poéme

Ce livre est à la fois un roman et un recueil de poésie. Un recueil parce que le texte est composé d'une suite de poèmes courts et modernes, vivants et rythmés, sur l'amour, la mort, la nature et les surprises de la vie. Mais un roman aussi car les poèmes se lisent à la suite et racontent une même histoire : celle d'une amitié qui se transforme peut-être en amour. C'est un roman-poème. Le narrateur est un jeune homme confiné loin de la grande ville avec une amie, qui lui lance un défi : écrire un poème par jour pour raconter leur séjour loin de tout. La vie lui en lance un second : se jeter dans une grande aventure qui pourrait bien être celle de l'amour... ou d'autre chose. On passe de la campagne à la ville, on voit les jeunes gens se rapprocher, s'éloigner, se retrouver, et on lit les poèmes dans lesquels le narrateur recueille avec humour les petites et grandes choses de la vie, micro-aventures qui prennent les proportions de l'univers, angoisses cosmiques, siestes trop longues, chansons tristes et verres de vin. Comme le dit Hervé Le Tellier dans sa préface : "un poème a le droit d'être léger, charmant, de faire sourire, pleurer, réfléchir, on doit pouvoir se demander si on n'est pas en train de se faire avoir, si on a vraiment affaire à un poème, sinon à quoi bon, et on a le droit d'être joyeux, rêveur, plus intelligent même après avoir lu un poème, un poème de Victor Pouchet" . C'est un recueil inédit et chantant - la musique de ses vers simples reste en tête longtemps. Un texte drôle, mélancolique, profond, parfois tragique, mais également léger et aérien. Un livre qu'on n'attendait pas et qui fait du bien, qu'on dévore et relit comme on voudra - dans l'ordre, ou pas. Une grande aventure.

10/2021

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Histoire de France

Journal du camp de Vittel

Le 14 août 1942, Hannah, l'épouse d'Yitzhak Katzenelson, et leurs deux plus jeunes garçons, Ben Zion et Benjamin sont convoyés vers Treblinka depuis le ghetto de Varsovie. Katzenelson et son fils aîné, Zvi, en réchappent et travaillent alors quelques mois dans un atelier allemand situé dans les décombres du ghetto. Sans illusion sur le sort réservé à sa femme et ses enfants, celui qui est l'un des plus grands poètes juifs du XXe siècle cesse alors d'écrire. Grâce à la Résistance juive qui cherche à le protéger, il obtient des faux papiers de l'Etat du Honduras qui lui permettent de quitter la Pologne. Le 22 mai 1943 Katzenelson et son fils sont envoyés au camp de Vittel, en France, un camp pour "personnalités", c'est-à-dire des ressortissants de pays alliés ou neutres détenus comme d'éventuelles monnaies d'échanges. Miné par une terrible dépression, craignant de basculer dans la folie, Katzenelson écrit quelques lignes dans son journal puis s'emmure dans le silence. Ce n'est qu'à la veille de l'anniversaire de la liquidation du ghetto de Varsovie, qu'il commence à tenir véritablement son Journal. Bien qu'il ne coure que sur deux mois seulement, il s'agit là d'un document exceptionnel d'une rare intensité. A l'amie de Vittel qui le presse d'écrire, il répond : "Je ne peux pas écrire. Il n'existe pas de mots pour décrire ces horreurs ; ils n'ont pas encore été créés". Mais c'est aussi le même homme qui lui déclare un autre jour : "Non ! Non ! Cela doit être écrit. Le monde entier doit savoir ce qui est arrivé. Tout doit être raconté". C'est le témoignage d'un homme brisé qui survit dans un entre-deux de la mort. Dans un cri poignant, le poète mentionne déjà l'extermination par balles, les déportations et les chambres à gaz. Mais surtout, avec une terrible prescience, il avance dès 1943 le chiffre de six millions de Juifs assassinés.

09/2016

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Histoire de l'art - Guides

Comment regarder le corps. Anatomie et symboles

Du point de vue historique, cet ouvrage décrit comment les connaissances en anatomie représentent des états successifs d'une compréhension globale du corps qui, domaine et instrument de l'être humain, a conditionné sa manière même de voir et d'interpréter le monde environnant. Dans quasiment toutes les civilisations, démontre un des chapitres, il est devenu le modèle même de l'univers et, parfois, l'image du dieu créateur (Vishnou, Bouggha, Pan-Ku, Tangaroa, Christ pantocrator, Zodiques, etc). Cela a donné lieu à un riche symbolisme, et les différentes parties du corps ont été investies de valeurs tellement puissantes qu'elles sont quotidiennement utilisées comme métaphores (avoir "du coeur" ou "de l'estomac"), véritables hypostases de sentiments, d'attitudes ou de caractères, ainsi facilement illustrées, tous décrits ici. Pour s'en tenir aux temps historiques, une autre partie traite des différentes solutions formelles apportées à la représentation du corps humain à travers le temps. Pour que notre panorama soit complet, notre voyage devait s'orienter vers d'autres horizons culturels, notamment des civilisations non-européennes où, malgré les importantes différences qui les séparent de la nôtre, se découvrent d'insoupçonnables consonances. La permanence de l'homme comme sujet d'oeuvre d'art est aussi l'indice d'un profond narcissisme : il s'observe à tous les moments de la vie, dans l'enfance, à l'âge adulte ou dans la vieillesse. C'est le fil conducteur du parcours qui relie entre eux les principaux chapitres du livre. On verra qu'une grande partie de notre choix iconographique concerne l'univers féminin, le plus important en tant que centre d'attraction de l'univers masculin dont les représentants ont, la plupart du temps, produit les oeuvres d'art. Le texte, par conséquent, enchaîne une série de modulations sur la femme vue comme déesse, comme mère, comme amie et comme amante. On le constatera, le sujet pris en considération reste toujours le même, mais en changeant de point de vue, le "voyage à l'intérieur du corps humain" gagne en richesse et en variété.

03/2021

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Littérature française

Nancy-Kabylie

" T'es en quête ! " . Voilà ce qu'un jour, sa meilleure amie lance à Dorothée Myriam Kellou. De quoi, elle l'ignore. Pourtant tous les indices sont là. Son apprentissage de la langue arabe, son parcours intellectuel, ses voyages, et le besoin de rappeler les origines algériennes de son père. Que sait-elle de sa jeunesse ? Peu de choses. Il l'invite donc à relire un projet de film qu'il lui avait adressé quelques années auparavant. Dorothée y découvre qu'en 1960, son père et sa famille ont été contraints de quitter leur village de Mansourah, où des populations avaient été déplacées sous le contrôle de l'armée française. Chapitre mal connu d'une guerre sur laquelle beaucoup d'ombres demeurent. Dorothée Myriam Kellou tente d'y apporter sa part de lumière. De Nancy où elle a grandi, en passant par l'Egypte, la Palestine et les Etats-Unis, la jeune femme vogue pour mieux s'ancrer. Dans ce livre très personnel, Dorothée remonte le temps, celui où ses parents - Catherine, jeune française en voyage solidaire en Algérie, et Malek, jeune réalisateur algérien aux sympathies communistes -, se sont connus et aimés. L'autrice évoque aussi son enfance, sa double culture, la force et les tiraillements qu'elle engendre. Le poids du silence en héritage : la guerre, les déplacements de population, les camps. Toutes ces vérités qu'on tait, la violence éprouvée quand enfin elles éclatent. Avec son père, Dorothée retournera sur les lieux de cette histoire traumatique : une maison, un arbre, des témoins d'alors la feront resurgir. Père et fille en feront un film, et ainsi, répareront l'oubli. Enquête, récit intime, réflexion sur l'histoire, la mémoire, l'identité et la transmission, voyage initiatique, hommage au père et à son pays : ce premier texte de Dorothée Myriam Kellou est inclassable et remarquable pour cette raison même. Il tâtonne, interroge, raconte une Algérie tantôt douloureuse, tantôt rêvée, ouvrant la voie de l'apaisement et de la réconciliation.

10/2023

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Critique littéraire

J'entends des voix

C'est tout à fait par hasard que je me suis retrouvé, il y a trois ans, à randonner et à dessiner chaque jour dans la montagne, aux alentours de Sils-Maria, où vécut Friedrich Nietzsche. Fatalement, j'ai repensé à lui, et fatalement je me suis plongé à nouveau dans ses écrits, dans sa correspondance, avec l'envie de reparler de lui et - pourquoi pas ? -, avec lui. Un dialogue imaginaire qui m'a reconduit à Turin où j'ai écrit et dessiné L'immense solitude - livre inachevé qui devait se conclure sur le suicide de Primo Levi. Déjà trente ans que je lis et relis Nietzsche. J'aime toujours autant ses paradoxes, ses provocations, sa liberté. Mais à Sils-Maria, j'ai pensé de façon obsessionnelle à sa douleur - sa douleur mentale, certes ; sa douleur physique, plus encore. J'ai cherché à comprendre d'où venait ce mal et, en cherchant, j'ai rencontré parfois son contraire : le plaisir, celui, par exemple, de la conversation, avec Paul Rée, avec Albert Brenner et surtout avec son amie Malwida von Meysenbug, qui l'aura rendu si heureux. J'ai entendu la voix de Nietzsche, un chuchotement, parfois un fracas, et très vite s'y sont mêlées d'autres voix, celles d'amis et de parents disparus. Au chagrin que m'inspire leur absence se sont ajoutés d'autres états d'âme, et des souvenirs, des paysages, des anecdotes. Peu à peu ce livre écrit et dessiné, précédé de quelques photographies, s'est refermé, tournant la page d'un seul et même livre - depuis L'immense solitude jusqu'à Mélancolie - dédié à la solitude, à l'enfance, à l'amour, comme ce manifeste dont je rêvais à l'âge de dix-neuf ans, lorsque je présentai timidement mes premiers dessins à Gébé, le rédacteur en chef d'Hara-Kiri, et qui avait pour titre Manifeste incertain. F.P.

10/2006

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Littérature française

J'ai volé le trésor de la France ou lettres de Paris à Vladivostok. Volume III – Sagesse

« Il y a toujours un décalage entre la vie telle que nous la vivons et telle que nous la racontons. Imagines-tu ma vie avec Christian sans stress, une vie trop parfaite, où tout ne serait qu'effusions ? Si tu veux avoir mon avis, il faut au contraire laisser les choses se faire, s'en remettre au hasard. Le bonheur, c'est un heurt, une chimère que l'on ne peut jamais prévoir ni organiser. Pourquoi cherchons-nous à organiser, à planifier, à discipliner notre vie ? Simplement parce que nous avons peur du chaos. C'est la nature humaine : elle a besoin d'une certaine confiance. Moi, je me sens toujours en danger, avec Christian. Mais tu sais, Vosik, ma chère amie, comme on dit en philosophie : nous sommes les premiers responsables de nos soucis. Les tâches ménagères dont je m'acquitte chaque jour ne me rendront jamais heureuse. Ma nature doit être nourrie par de l'extra-quotidien, sinon la vie peut devenir une routine, une mécanique morte... » Les aléas de la vie conjugale, les relations mixtes, l'histoire de France, l'enracinement, les nouvelles rencontres, le bonheur et les joies simples... Sur ces sujets, S. Guyot laisse courir sa plume d'expatriée russe et dévoile, dans ce troisième volume, un peu plus de son quotidien. De son passé et de ses attentes aussi. Entre le sucré et l'amer, le doux et le piquant, ce texte, où se rejoignent les registres de l'essai et de l'autobiographie, rend compte d'un regard juste et acéré, parfois terriblement honnête, sur une existence pas comme les autres. Sveti est née en Lettonie en 1962. Fille de colonel, elle a beaucoup voyagé. Après des études de médecine à la faculté de Vladivostok, elle exerce en épidémiologie pendant dix années avant de devenir médecin rattachée au Ministère de la Santé à Stavropol, où elle crée et dirige depuis 1995 un magasin de luxe. Suite à son mariage en 2006, elle s'installe en France.

09/2014