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Herve Hugon

Extraits

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Musique, danse

Bestiaire fantastique. partition pour chœur d’enfants et orchestre

Le Départ pour le Sabbat appartient au recueil de poèmes en prose intitulé Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand dont le sous-titre, Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot, en révèle les sources d'inspiration. Le premier livre de cet ouvrage, dont fait partie Départ pour le Sabbat, s'intitule Ecole flamande. Influencé par le clair-obscur cher à Rembrandt et tout particulièrement ici par le sujet du Sabbat dont on trouve des exemples chez Bruegel ou Van der Heyden, ce poème appartient au fantastique issu de la monographie médiévale où se côtoient grimoires, chandelles et braises rougeoyantes, sorciers et sorcières qui s'envolent "à califourchon sur le balai" ! Si ce recueil, dédicacé à Victor Hugo, s'abreuve très nettement aux mêmes sources d'inspiration que la Symphonie fantastique d'Hector Berlioz, c'est un tout autre aspect du genre qui se retrouve dans L'Eléphantastique de Michel-François Lavaur, extrait du recueil Des poèmes pour les enfants. Ceux-ci écrivent rébus, calligrammes et acrostiches, mêlant jeux de mots et mise en espace des poèmes. L'éléphantastique possède un tronc de papillon et de frêles pattes qui ne sont pas sans évoquer Les Eléphants de Salvador Dali aux pattes arachnéennes. Les mots-valises créent un bestiaire dont le fantastique est issu de l'assemblage de ces mots tronqués et où martaureaux, serpaons ou escargorilles se côtoient dans une joyeuse pagaille enfantine. Le Bestiaire fantastique met en musique ces textes emblématiques sous forme d'un diptyque dont le cycle sera amené à s'enrichir d'autres oeuvres littéraires d'inspiration espiègle et fantastique.

10/2019

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Théâtre

La Jacquerie

La Jacquerie a pour sujet la révolte paysanne de 1358, à l'époque de la guerre de Cent Ans. Le pouvoir royal est faible, une grande partie du territoire est sous domination anglaise et les grands féodaux, tels les multinationales d'aujourd'hui, privilégient sans vergogne leurs propres affaires à l'intérêt national. La pièce de Mérimée n'est pas l'histoire, fort complexe, des soulèvements paysans d'alors mais elle en restitue l'esprit et les enjeux sociaux. Lorsqu'il l'écrit, à vingt-cinq ans, Mérimée est un adepte d'une sorte de "réalisme romantique", plus proche de Stendhal que de l'emphase propre à Victor Hugo, ce qui se retrouve dans son style. Passionné par les mécanismes de la vie politique, il excelle à montrer le dessous des situations et à en dévoiler le déroulement. La pièce fait comprendre que l'action des révoltés ne peut aboutir dans la mesure où ils ne sont pas capables d'imaginer les possibilités d'action des féodaux. Ils ne connaissent que leur petit monde et se divisent vite lorsqu'ils croient avoir acquis quelque chose. Il leur manque la compréhension en profondeur des mécanismes du pouvoir. Une vision à long terme. Etrangement oubliée dans les diverses éditions des oeuvres de Mérimée, cette pièce qui se lit comme un roman, est d'une étrange modernité. Les événements liés au mouvement des "gilets jaunes" lui ont redonné toute son actualité. La préface d'Aragon (qui date de 1947) la replace dans le contexte politique et social de son temps et dessine cet horizon historique nécessaire à la réussite de tout mouvement social.

08/2019

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Lecture 6-9 ans

Les plus beaux poèmes pour les enfants

Les Plus Beaux Poèmes pour les enfants Dans cette anthologie à l'usage des enfants, nos grands poètes classiques : Du Bellay, Ronsard, La Fontaine, Lamartine, Hugo, Marceline Desbordes-Valmore, Nerval, Rimbaud, Verlaine, tendent la main aux meilleurs de nos poètes contemporains : Paul Fort, Maurice Carême, Guillevic, Rousselot, Bérimont, Renard, Bosquet, Jeanine Moulin, parmi tant d'autres. Tous ces poètes ont été - ou sont encore - des pères, des mères et des grands-parents qui ont su trouver les mots dont s'enchantent les enfants. On trouvera ici leurs ballades, fables, comptines, bestiaires et herbiers, mais aussi des poèmes plus graves, que les enfants sont parfaitement capables de recevoir et d'aimer - mes nombreux passages dans les classes me l'ayant chaque fois confirmé. Plutôt que d'organiser ces poèmes par thématiques (suffisamment de collections le font déjà), ou de les dérouler en une chronologie, j'ai choisi - et peut-être pris le risque - de présenter leurs auteurs dans l'ordre alphabétique, ce qui pourra sembler banal mais offre à mes yeux l'intérêt de court-circuiter les époques et donc de réduire à néant toute volonté de querelle entre les anciens et les modernes, en laissant parler le seul poème. J'ai toujours pensé, en effet, que l'un des privilèges de la vraie poésie est d'être à la fois de son temps et hors du temps. Puisse cette anthologie en établir la preuve. Comme tout choix, celui-là est personnel, donc subjectif. Mais puisque les poèmes sont le bien de tous, à chacun, enfant, parent ou enseignant, de se les approprier pour le meilleur usage possible.

08/2004

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Religion

La Maison-Dieu. Une histoire monumentale de l'Eglise au Moyen Age (800-1200)

« Dieu, cela n’est pas, tant que ce n’est pas en pierre. / Il faut une maison pour mettre la prière » : Victor Hugo a noté l’évolution paradoxale qui amène le christianisme occidental à exalter les monuments de la présence divine, alors que le Christ et ses premiers disciples entendaient rompre avec le monde matériel et avec toute sacralité ancienne incarnée dans la pierre pour mieux faire sa place à la Cité spirituelle de Dieu dans l’au-delà. Comment, pourquoi et quand Dieu est-il devenu de « pierre » ? Comment, pourquoi et quand l’église s’est-elle imposée dans le paysage social ? Telles sont les questions au centre de cette « histoire monumentale de l’Église au Moyen Âge ». À l’étude du discours que les clercs latins ont tenu sur l’église-bâtiment, il s’agit de montrer comment l’Église, en tant que force d’encadrement et de structuration de la société, a gagné en visibilité terrestre à travers la constitution de « lieux » considérés comme spécifiques. L’itinéraire proposé permet de parcourir, tout au long du Moyen Âge (avec un intérêt particulier pour les IXe-XIIIe siècles), les différentes étapes d’une histoire qui finit par faire de la « cathédrale » le monument emblématique d’une société largement utopique au sein de laquelle chaque homme, comme une petite pierre, a sa place et sa fonction dans la grande architecture du monde. C’est ainsi que la « Maison Dieu », exaltée comme une sainte personne, fait de l’Église une véritable « Cène sociale » où se construit l’architecture communautaire et où s’édifient les fidèles.

10/2012

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Critique littéraire

Karl Kraus. Phare et brûlot de la modernité viennoise

Voici une étude d'ensemble, la première en langue française depuis un demi-siècle, de la vie et de l'oeuvre d'une des étoiles les plus brillantes de la Vienne du tournant du siècle à l'entre-deux-guerres. Né en 1874, la même année que Hugo von Hofmannsthal et Arnold Schönberg, Karl Kraus (1874-1936) est l'une des plus grandes figures de cette modernité qui, de la fin de siècle aux années 1920, a fait passer la capitale viennoise au premier plan de l'histoire intellectuelle et artistique européenne. Orateur magnétique, maniant comme personne cet humour (juif) qui fut comme la marque d'un Empire à ses derniers feux, Kraus fascina autant les écrivains (Brecht, Canetti, Broch), les musiciens (Schönberg, Berg), l'architecte Loos, l'explorateur de l'âme Freud, les philosophes, de Wittgenstein à Adorno, que Walter Benjamin, son interprète le plus profond et le plus lucide. Dramaturge, poète, essayiste, il fut avant tout un satiriste redouté, dénonçant dans sa fameuse revue, Die Fackel, les compromissions et les faux-semblants des milieux littéraire et politique, la corruption sous toutes ses formes (en particulier celle de la langue, qui lui semblait la plus destructrice) et la presse en général. Maître de l'essai satirique et polémique, de l'aphorisme, cultivant la provocation au nom d'une certaine idée de la culture et de la vérité, cet enragé magnifique est l'auteur d'authentiques chefs-d'oeuvre (des Derniers Jours de l'humanité à la Troisième Nuit de Walpurgis). Richement documentée et portée de bout en bout par l'élan de créativité qui enflamma l'époque, cette passionnante biographie fera date.

10/2018

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Littérature étrangère

Bayoun ou le voyage en Chine

Huit individus - sept hommes et une femme -, tous de nationalité suisse, sont invités officiellement à un voyage à travers la Chine par une organisation culturelle. La délégation comprend un écrivain célèbre, Samuel Rütter, un ancien directeur de l'industrie chimique, deux spécialistes des relations avec le Tiers-Monde, l'épouse fortement névrosée d'un homme d'affaires, un libraire qui souffre de son insignifiance, un psychologue à l'esprit subtil jusqu'à la perversité, qui est aussi le narrateur. Mais on ne saurait oublier le chef de la délégation, Hugo Stappung, agronome de renom, auteur d'ouvrages qui font autorité sur l'agriculture chinoise, personnage remuant et insupportable. N'a-t-il pas eu l'audace de pénétrer, en dépit de toutes les mises en garde, dans une zone interdite ?... Une enquête s'ouvre. Mais un matin, le chef de la délégation est trouvé mort dans sa chambre d'hôtel. De ce moment la suspicion règne au sein du groupe, de même que chez les Chinois. Qui est responsable de cette mort que rien ne laissait prévoir, que rien n'explique ? La thèse du suicide arrangerait tout le monde mais elle ne peut être retenue. Le mystère ne s'éclaircira qu'après une série de confrontations, qui mettront en lumière la personnalité profonde des protagonistes. Adolf Muschg fait preuve dans ce roman de sa virtuosité habituelle dans le récit et l'analyse psychologique. Il nous montre la Chine d'après Mao et la Révolution culturelle. Derrière elle se dessine une civilisation plurimillénaire, sur laquelle les événements passent comme des nuées. Tel est le sens du mot chinois bayoun, nuage blanc.

12/1984

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Décoration

AZERTY. L'alphabet du monde

Comment les majuscules, dont se servaient uniquement les Romains, sont-elles devenues, en mille ans, des minuscules ? Pourquoi la lettre Z a-t-elle été reléguée à la fin de l'alphabet ? Pour quelle raison a-t-on inventé l'italique, et pourquoi a-t-il pris ce nom, et de même pour le romain ? Quelles images les lettres suggèrent-elles à Victor Hugo ? Comment traduit-on, dans les principales langues européennes, le cri du coq, le miaulement du chat ou le bruit de la locomotive ? À quoi sert la ponctuation et depuis quand existe-t-elle ? Dans quel pays du monde appelle-t-on le Q la " vilaine lettre " ? D'où vient le nom des notes de musique ? Quels sont les ancêtres de nos posters et de nos tags actuels ? Pourquoi a-t-on longtemps confondu le I et le J, ainsi que le U et le V ? Et pourquoi, encore, la nuit est-elle noire ? Ce livre s'efforce de répondre à ces questions, et à bien d'autres aussi que font naître les cinq mille ans d'histoire de l'écriture, avec les lettres d'un alphabet qui, depuis un siècle, avec les machines à écrire, puis les ordinateurs, sont rangées dans un ordre différent, AZERTY chez nous, et auquel les Anglo-Saxons ont préféré QWERTY. Massin qui, en se réclamant de l'interaction des arts, a toujours manifesté son intérêt pour des disciplines et des moyens d'expression variés, nous livre ici, avec une documentation sans faille mais aussi avec poésie et humour, des images des métamorphoses incessantes de notre alphabet.

10/2004

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Photographie

Nadar

Sa longue vie a traversé les époques et les régimes - né sous la Restauration, jeune bohème en 1848, artiste flamboyant sous le second Empire, figure parisienne en vue de la III ? République, avant de quitter la scène à la veille de la Grande Guerre. Il a été successivement gazetier de la "petite presse" , journaliste lancé dans le monde des lettres, caricaturiste acéré, photographe enfin, et le plus grand. Tous ses métiers, Félix Tournachon, devenu Nadar, les a vécus comme autant d'aventures. Car cet homme reconnu ne s'est jamais voulu un personnage installé. Sa force, il la puise dans une curiosité insatiable et une audace du commencement sans cesse renouvelée. Nadar devait à lui seul ses découvertes fulgurantes mais aussi ses échecs retentissants, toujours surmontés. C'est cet itinéraire étincelant, mais aujourd'hui trop méconnu, que retrace Stéphanie de Saint Marc. L'homme qu'elle raconte est pleinement dans son siècle dont il a embrassé les promesses, les enthousiames et parfois les causes. Voici Nadar parti à pied sauver la Pologne de la tyrannie ; ou perché dans la nacelle d'un ballon, en train d'inventer la photographie aérienne ; et dans son atelier, surtout, explorant indéfiniment la célébrité de ses contemporains qui furent aussi ses amis, de Baudelaire à Théophile Gautier, de Daumier à Gustave Doré, de Hugo à George Sand, et de combien d'autres, immortalisés par le génie de son objectif. Mais ce livre révèle également un Nadar plus secret, personnalité complexe, souvent inattendue, dont le charme et l'exubérance masquent des fêlures intimes qui dessinent son portrait sous un jour nouveau.

09/2010

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Psychologie, psychanalyse

De quoi demain...

" De quoi demain sera-t-il fait ? " interroge Victor Hugo. Un philosophe, une historienne répondent au long d'un dialogue serré, travaillé, exigeant. Pourquoi ont-ils choisi de faire ce livre ensemble ? En raison d'une longue amitié, au nom d'une histoire commune, en vertu de la qualité d'un débat qui n'a jamais cessé entre eux depuis qu'à la fin des années soixante, la jeune étudiante découvrit l'importance de ce penseur de quinze ans son aîné qui, avec d'autres, réveillait l'esprit critique de toute une génération. Si les points de vue sont différents, l'héritage intellectuel est commun. Et c'est cet héritage, précisément, que l'un et l'autre s'attachent à inventorier pour commencer, puisque c'est lui qui fournit les références intellectuelles et historiques à l'aide desquelles s'éclaire le monde. S'ensuivent sept chapitres qui circonscrivent autant d'enjeux : comment penser la différence dans l'universel ? la famille a-t-elle encore un avenir ? la liberté se réduira-t-elle demain pour l'homme à l'intelligibilité des contraintes qui pèsent sur lui, ou le désir et l'imprévisibilité auront-ils encore leur place ? que nous dit la souffrance des animaux que nous massacrons ? la page de la révolution est-elle définitivement tournée après l'échec du communisme ? est-il envisageable d'en finir une fois pour toutes avec la peine de mort ? quelles seront, demain, les formes nouvelles de l'antisémitisme, autrement dit de la haine de l'autre par excellence, et comment les combattre ? L'échange s'achève sur un éloge de la psychanalyse, référence commune tout au long de ce dialogue.

09/2001

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Histoire de France

Victor Schoelcher et l'abolition de l'esclavage

Le nom de ce " philanthrope ", disparu il y a tout juste cent ans, s'identifie à ce point à l'émancipation des esclaves dans les colonies françaises que l'on omet souvent les multiples facettes d'une personnalité aussi riche que discrète. Victor Schoelcher fut pourtant l'un des vrais pères fondateurs de la République et demeura jusqu'à sa mort l'une des grandes consciences du pays pour avoir refusé tout compromis avec le régime de Napoléon III. Ami, confident, correspondant de Liszt, de George Sand, de Hugo et de bien d'autres géants du XIXème siècle, globe-trotter, sociologue, ethnologue, collectionneur d'œuvres d'art et d'objets exotiques, musicologue, mécène, il surprend par l'étendue de ses centres d'intérêt. Il fut un homme d'action -en particulier quand il occupa, quelques semaines durant, le poste de sous-secrétaire d'Etat aux Colonies sous la IIème République -, mais, écrivain et journaliste prolixe, il a en même temps développé une œuvre tantôt théorique, tantôt de circonstance, qui a connu de son vivant et après lui des applications concrètes : on parle de " modèle schoelcherien " pour caractériser les réformes politiques et socio-économiques introduites dans les anciennes colonies qui sont aujourd'hui des départements d'outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane et Réunion). La figure et l'œuvre du politique et de l'intellectuel se dégage de ses actes comme de ses écrits. La grande nouveauté de la présente biographie est de reposer sur de très nombreux documents inédits d'origine étrangère ou privée. Elle modifie sensiblement l'image d'un héros dont la vie se confond avec la lutte pour les droits de l'homme.

04/1998

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Manga

Library wars Tome 1

Japon, un futur sombre et incertain... Au début de l'ère Seika (ère fictive), le gouvernement a voté un texte appelé "Loi d'Amélioration des Médias" et qui vise en réalité à un contrôle renforcé de la culture. L'armée est ainsi mise à profit pour censurer et détruire les ouvrages susceptibles de troubler l'ordre public, ou de porter atteinte aux valeurs de la patrie ! Afin de lutter contre cette répression, les bibliothèques se sont fédérées et mobilisées afin de créer une unité d'élite spécialement entraînée pour protéger les livres et leurs lecteurs. Depuis que, lectrice, elle fut sauvée d'une rafle par un des membres de cette unité d'élite, Iku Kasahara rêve d'en faire partie à son tour. Mais l'entraînement, mené d'une main de fer par son instructeur, s'avère impitoyable ! Adaptée d'une série de romans à succès écrits par Hiro Arikawa, "La guerre des bibliothèques" est une incroyable oeuvre de politique-fiction, à la fois grave et prophétique, mais non dénuée d'humour, qui emprunte autant à Appleseed qu'à Fahrenheit 451. Une ode à la liberté et aux livres, originale pour ne pas dire unique en son genre, qui fut adaptée en une série télévisée à succès réalisée par le prestigieux studio I. G. (Ghost in the Shell). Le roman a été vendu à près de 1. 5 millions d'exemplaires au Japon, et a été distingué du "2008 Seiun Award for a long fiction", équivalent asiatique du prix Hugo. Les éditions Glénat auront le plaisir de proposer au public le premier volume du roman en septembre 2010 !

06/2010

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Histoire internationale

Histoire des citoyens du Monde. Un idéal en action, de 1945 à nos jours

CNLPeuples – Socrate, Erasme ou Victor Hugo se voulaient déjà citoyens du monde. En 1948, cet idéal est incarné par Garry Davis : traumatisé par sa participation aux bombardements des villes allemandes, cet ancien pilote américain renonce à sa nationalité et se déclare " premier citoyen du monde ".

Très vite, ses initiatives font sensation et des foules enthousiastes l'acclament. Des dizaines de milliers d'hommes et de femmes s'affirment liés à la communauté mondiale, et la préfecture du Lot se proclame, d'emblée, Cahors Mundi, suivie par des centaines de villes et de villages. Cet émoi populaire, soutenu notamment par Einstein et l'abbé Pierre, se voit relayé par des écrivains - Camus, Breton, Queneau ou Vercors... -, et amplifié par des périodiques issus de la Résistance et des journaux tels que Le Monde ou Le Canard enchaîné.

Michel Auvray fait le récit de ces événements aujourd'hui méconnus, mais qui firent alors la une de la presse. Il relate comment, après la bombe d'Hiroshima, les tensions nées de la guerre froide semblent placer chacun devant une alternative : un monde uni ou le néant. Il décrit l'aspiration à une " mondialisation " - le mot apparaît dans ce contexte - au service des peuples, et qui sera symbolisée par l'ouverture d'une Route sans frontières.

S'appuyant sur des sources très diverses - témoignages, presse nationale et régionale, publications mondialistes, rapports des RG, archives publiques et privées, mémoires inédits... -, Michel Auvray retrace pour la première fois l'émergence et l'apogée des Citoyens du Monde. Singulière et passionnante aventure, se poursuivant jusqu'à nos jours, telle est l'étonnante histoire de cet élan de fraternité universelle.

08/2020

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Critique littéraire

Les tragiques grecs. Tome 2

" Nous assistons à une renaissance de la tragédie ", s'écriait Nietzsche dès 1872. Et nombreux sont les auteurs qui, depuis, ont évoqué le retour du tragique. En effet, il est omniprésent. Et que serait le théâtre occidental sans les Tragiques grecs ? Il n'existerait pas. Tant est grande l'influence d'Eschyle, d'Euripide et de Sophocle sur l'ensemble des auteurs qui leur ont succédé : de Sénèque à Corneille, de Shakespeare à Racine, de Goethe à Victor Hugo, de Gide à Cocteau, de Giraudoux à Anouilh, nous retrouvons les figures d'Hélène, d'Agamemnon, d'Electre ou de Ménélas. Ils incarnent, pour l'éternité, certaines attitudes humaines, certains destins exemplaires qui reparaîtront sur les scènes de théâtre aussi longtemps qu'il y aura des hommes. Les Tragiques grecs n'ont pas seulement été revisités à chaque génération, ils ont également inspiré d'innombrables pièces modernes et suscité une multitude de traductions. Il était indispensable de proposer au public d'aujourd'hui une version nouvelle tenant compte des derniers acquis de la science. ROBERT KOPP. Cette nouvelle édition en deux volumes des Tragiques grecs a été préparée par Bernard Deforge, doyen de la faculté des lettres et de sciences humaines de Caen, et François Jouan, professeur émérite de langue et littérature grecques de l'université de Paris-X, avec le concours de Louis Bardollet, professeur agrégé de l'Université, et jules Villemonteix, maître de conférences à l'université de Poitiers. Ce deuxième volume est consacré à Euripide. Le premier volume contient, outre une introduction générale, toutes les pièces (et fragments) connus d'Eschyle et de Sophocle; chaque volume est complété par un Index mythologique, historique et topographique.

09/2001

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Histoire de France

Cocus, même les grands hommes peuvent l'être

Heureux les grands cocus, votre gloire est éternelle... "Apprenez qu'à Paris ce n'est pas comme à Rome, Le cocu qui s'afflige y passe pour un sot Et le cocu qui rit pour un fort honnête homme. ". . La Fontaine Il est autant de sortes de cocus que de porteurs de cornes. On pense tout de suite au personnage de comédie, ridicule ou pathétique, mais de glorieuse figures de la grande Histoire ont aussi appartenu à cette célèbre confrérie. Héros, puissants, princes, rois, empereurs, présidents... Loin d'être tous pauvres et benêts, certains d'entre eux trônent au Panthéon. Molière, Voltaire, Victor Hugo, Napoléon, Henri IV le vert galant lui-même illustrent le clan des cornards. Qui donc a osé leur planter au front les cornes de l'opprobre ? Des femmes libres et audacieuses qui depuis la nuit des temps font cocus tous ces hommes orgueilleux qui pensent les mater. Au temps de la femme soumise, elles sont enjôleuses, intrigantes, amoureuses, audacieuses ou même nymphomanes. Finalement, c'est à ces grandes séductrices, à ces héroïnes passionnées que Pierre Lunel s'est attaché à rendre ici un hommage complice... Pierre Lunel, agrégé de droit romain, est l'auteur de nombreux ouvrages. Il écrit des essais polémiques, des hagiographies de gens d'Eglise L'Abbé Pierre, l'insurgé de Dieu (Stock, 1989), Soeur Emmanuelle, secrets de vie (Anne Carrère, 2000) , des ouvrages historiques. En 2009, il publie Les Amours d'Hollywood et, deux ans plus tard, Kennedy, secrets de femmes aux éditions du Rocher. Il est également l'auteur des textes de l'ouvrage du père Pedro, Akamasoa, rêves d'enfants (Le Rocher, 2014).

05/2015

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Littérature française

Anthologie des écrivains français racontés par les écrivains qui les ont connus

Publié pour la première fois en 1995, Les écrivains français racontés par les écrivains qui les ont connus est une passionnante anthologie réalisée et préfacée par Charles Dantzig. Elle rassemble, du XVIe siècle au XXe siècle, des témoignages de première main rarement, sinon jamais reproduits jusque-là sur trente-sept des plus grands auteurs de notre littérature. Voici Claude Binet, ami de Ronsard, évoquant la séduction qu'exerçait l'auteur des Sonnets pour Hélène sur le roi Charles IX. Au XVIIe siècle, c'est Marie de Gournay, la " fille d'alliance " de Montaigne, qui est racontée par le mémorialiste le plus spirituel de son temps, Tallemant des Réaux, et Molière par La Grange, le secrétaire de sa troupe, tandis que Charles Perrault parle avec sagacité et affection de La Fontaine. Au XVIIIe siècle, Rousseau est portraituré de manière inattendue par Bernardin de Saint-Pierre, l'auteur de Paul et Virginie. Un siècle plus tard, Mérimée raconte son ami Stendhal avec sa vivacité habituelle ; Victor Hugo se remémore les derniers jours de Chateaubriand, à qui il avait tant voulu ressembler ; les Goncourt, pourtant si méchants dessinent un Flaubert à la fois attendri et admiratif. Au XIXe siècle, c'est au tour de Maurice Sachs de se remémorer Jean Cocteau, sa séduction et son talent. Quant à Serge Doubrovsky, il met en scène sa rencontre avec un Jean-Paul Sartre épuisé et malade, mais à l'intelligence aussi vive que toujours : " Je m'arrête, j'attends. [... ] La tremblote a disparu par enchantement. L'oeil terne se rallume, lance des éclairs. " Qui connaît mieux les écrivains que les écrivains ? Le complément indispensable du Dictionnaire égoïste de la littérature française.

09/2021

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Littérature comparée

Mythopoétiques dantesques. Une étude intermédiale sur la France, l'Espagne et l'Italie (1766-1897)

Dès 1854, le poète et historien Jean-Dominique Fuss s'indigne de la "dantomanie" de ses contemporains et reproche aux "dantomanes" un manque de goût et de génie issu d'un excès d'admiration pour le Moyen-Age. L'idée que les appropriations dantesques dans la littérature et les beaux-arts des XVIIIe et XIXe siècles soient inférieures à celles de la (post)modernité a persisté jusqu'à nos jours. Le but de la présente étude est de réajuster l'opinion dominante de la critique en montrant la complexité, l'originalité et la valeur artistique des oeuvres canonisées et non-canonisées qui composent le corpus. Parmi les 'dantomanes' dévalorisés des XVIIIe et XIXe siècles se trouvent des personnalités aussi éminentes que Giacomo Leopardi, Victor Hugo, Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Gustavo Adolfo Bécquer et Emilia Pardo Bazán, mais aussi des artistes, des écrivains et des écrivaines qu'il est temps de sortir de l'oubli, notamment Caterina Franceschi Ferrucci, Sofia Giacomelli, Julio Monreal, Vicente Colorado ou Henri Cantel. Leurs oeuvres sont souvent en avance sur leur temps, faisant ressortir des aspects de la Divine Comédie que la critique n'abordera qu'au XXIe siècle. L'analyse comparatiste et intermédiale permet non seulement de redécouvrir les mythopoétiques dantesques des XVIIIe et XIXe siècles, mais aussi de mieux comprendre les tensions et les apories de la Divine Comédie elle-même, montrant ainsi qu'il faut cesser de considérer les productions dantesques des XVIIIe et XIXe siècles comme de "mauvaises copies" de "l'original", et que la Divine Comédie et ses réappropriations s'éclairent de manière réciproque.

07/2021

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Science-fiction

Alien 3 - le scénario de William Gibson

Composée de six films à succès, considérés aujourd'hui comme des classiques du genre, la série Alien a marqué l'histoire de la science-fiction horrifique. L'auteur de science-fiction et initiateur du mouvement cyberpunk, William Gibson (Trilogie de la Conurb ; Trilogie du Pont...) avait écrit un premier scénario faisant suite au film Aliens, le Retour. Jamais adapté à l'écran et donc totalement inédit, son scénario est décliné en roman par Pat Cadigan avec Alien3. Après les événements sur la planète LV-426, le vaisseau Sulaco entame son retour vers la Terre. A son bord, dorment Ripley, Newt, Bishop et Hicks dans des capsules de biophase. Mais d'autres êtres se sont invités au voyage... Sur le chemin, l'Union des Peuples progressifs va en faire les frais, tout comme l'équipe de scientifiques de la station spatiale et base militaire Anchorpoint, qui prend en charge le vaisseau. C'est sur cette planète, que se réveillent Newt et Hicks. Ils prennent connaissance d'inquiétantes rumeurs : à Anchorpoint, des expériences de clonage et de modifications génétiques seraient faites sur les Xénomorphes. Des expériences qui pourraient bien provoquer la naissance d'un monstrueux hybride, voire d'une Reine... William Gibson signe un scénario haletant et plein d'imagination, dans le même ton que le film Aliens de James Cameron. Pat Cadigan, lauréate de plusieurs prix littéraires récompensant des oeuvres de l'imaginaire (prix Arthur-C. Clarke, Prix Locus, Prix Hugo...), lui rend hommage par cette adaptation : Une occasion de se replonger dans la saga Alien en découvrant de nouvelles facettes des personnages et une espèce de xénomorphes encore plus mortelle.

10/2022

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Critique littéraire

Intérieurs. Baudelaire, Fromentin, Amiel

Il est des auteurs - Hugo, Gautier, Balzac - capables "de suivre, de décrire, d'embrasser" grâce à leur art " le monde extérieur avec toute sa diversité". Mais il en est d'autres - Baudelaire, Fromentin, Amiel - dont la principale raison d'écrire est de " se dire", de "marquer [leur] différence", de "s'exposer en un journal intime". C'est à eux que sont consacrées ces trois études qu'Albert Thibaudet (1874-1936) a réunies sous le titre Intérieurs. Rédigées à l'occasion de trois centenaires - Fromentin est né en 1820, Amiel et Baudelaire en 1821-, ces pages forment trois portraits littéraires. Thibaudet pratique ce genre à l'instar de son maître Sainte-Beuve : il ne s'agit pas d'expliquer l'œuvre par l'homme, mais d'appréhender l'homme à travers l'œuvre. Non pas l'homme dans la contingence anecdotique de son quotidien, mais l'homme dans ce qu'il pense, dans ce qu'il ressent. Car Thibaudet pratique la critique en moraliste. D'où sa prédilection pour la grande tradition des moralistes français qui, à ses yeux, commence avec Montaigne et aboutit à Gide, en passant précisément par Baudelaire, Fromentin et Amiel. Ils appartiennent à la même génération, "celle des Trente ans en 1850, de la vie d'homme sous le second Empire". Par rapport à la génération précédente, celle des grands romantiques, c'est celle du "reflux". Trois esprits "infiniment plus intelligents que créateurs", d'où leur intérêt pour la critique, critique d'art et critique littéraire. Chacun représente un des éléments dont se composent les lettres françaises : Paris, la province, l'étranger. "Trois visages symboliques et complémentaires de la durée littéraire française. " R. K.

03/2010

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Littérature Espagnole

Terra Alta

Sur des terres catalanes qui portent encore les stigmates de la bataille de l'Ebre, Terra Alta est secouée par un affreux fait divers : on a retrouvé, sans vie et déchiquetés, les corps des époux Adell, riches nonagénaires qui emploient la plupart des habitants du coin. La petite commune abrite sans le savoir un policier qui s'est montré héroïque lors des attentats islamistes de Barcelone et Cambrils, et c'est lui, Melchor, qui va diriger l'enquête. Laquelle promet d'être ardue, sans traces d'effraction, sans indices probants. Or l'énigme première — qui est l'assassin ? — va se doubler d'une question plus profonde : qui est le policier ? Car avant d'être un mari et père comblé, coulant des jours heureux dans cette paisible bourgade, le policier converti en justicier obsessionnel fut un ancien repris de justice, élevé par une prostituée dans les bas-fonds de Barcelone. Mors qu'il se pensait perdu par la rage et par la haine du monde, la lecture fortuite des Misérables de Victor Hugo est venue exorciser ses démons et bouleverser son destin. Il aurait pu être Jean Valjean... s'il ne s'émit changé en Javert. A Terra Alta, plus qu'ailleurs, bien des secrets plongent leurs racines dans la guerre. Et, pour résoudre l'affaire qui lui est confiée, Melchor doit avoir conscience que l'amour de la justice absolue peut s'avérer la plus absolue des injustices. Il va lui être donné de partager le dilemme de Jean Valjean : "Rester dans le paradis et y devenir démon ! Rentrer dans l'enfer et y devenir ange ! "

05/2021

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Terreur

Le réclusoir d'Elisabeth de Beaupond

Papa, maman ? Où êtes-vous passés ? Où sont mes soeurs chéries ? Et mes petits frères adorés ? Il y a encore un instant, nous prenions le frais sur notre terrasse. J'entends encore les rires de mes jeunes frères. Pour quelle raison, tout à coup fait-il si noir ? Où suis-je ? je me sens si seule loin de vous, loin de tout. Et toi Hugo, tu me disais m'aimer, pour quelle raison, désormais, ce silence ? Qu'ai-je fait ? Aurais-je offensé notre Seigneur ? Et si le sentiment profond d'injustice nourrissait le refus de la mort ? Si la colère, la haine devenaient l'élément essentiel de la survivance de l'être ? L'on pourrait alors difficilement discerner la limite entre le monde des morts et celui des vivants ! Et puis, où situer le mal ? Selon quelle loi ? Par rapport à quelle doctrine ? La définition du bien et du mal est peut-être tout simplement une appréciation selon chacune des cultures voire plus encore, au-delà de notre monde au coeur d'autres réalités ? Malheur à toi, si tu croises son chemin, elle peut être partout et nulle part à la fois. Sa souffrance laisse dans son sillage un champ de débris dans nos esprits. Ceux qu'Elle ne tue pas, demeureront confus à jamais, dans le désarroi le plus total, ils auront basculé dans la folie. Ce n'est pas de sa faute, ce sont les "Hommes" qui l'ont rendue ainsi, ils l'ont créée. Elle est désormais parmi nous, rôdant dans notre monde. Que Dieu ait pitié de nous. "Oh douleur, j'apporte les ronces, Par la peur en vous, mes griffes s'enfoncent".

11/2021

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Science-fiction

Superluminal

Désormais, l'humanité peut mener des vaisseaux au-delà de la vitesse de la lumière. Afin de rejoindre le prestigieux corps des pilotes interstellaires, Laenea n'hésite pas à sacrifier son coeur humain pour une machine sophistiquée. Mais pour aller encore plus loin, vers de nouveaux mondes distants ou d'autres dimensions, devra-t-elle renoncer à tout jamais à sa nature humaine ou pire, à aimer ? L'avis de l'éditeur Avec Superluminal, Vonda N. McIntyre explore une société futuriste et utopiste où les voyages plus rapides que la lumière sont devenus possibles et où des humains améliorés vivent sur d'étranges exoplanètes comme dans les profondeurs des océans. Les polyamours interstellaires de Laena et de Radu nous laissent entrevoir des possibilités infinies, non seulement aux confins de l'univers, mais aussi dans nos coeurs, dans nos âmes. L'autrice réussit à rendre intensément vivants ses personnages, et la relation impossible entre les deux amants hante chaque page. Elle nous offre ici l'une des odyssées les plus dépaysantes et les plus émouvantes de la science-fiction moderne. Vonda N. McIntyre (1948-2019), biologiste de formation, a publié une science-fiction innovante et humaniste qui sera couronnée par les prix Nebula, Hugo et Locus en 1978-1979 pour son chef-d'oeuvre Le Serpent du Rêve. Dans une démarche proche de celle d'Ursula K. Le Guin, elle fait la part belle aux figures féminines dans ses romans. Outre le succès de ses propres romans, elle contribua au renouvellement des novélisations de Star Trek. "Un livre superbe et attachant comme il en paraît trop peu, qui se déguste comme un alcool fin". Roland C. Wagner in Fiction

06/2022

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Sociologie politique

Les couleurs de la révolution. La gauche à l'épreuve du pouvoir - Venezuela, Equateur, Bolivie : un bilan à travers l'histoire

"? Ce livre fait le bilan de cette gauche latino-américaine des années 2000 qui, avec Hugo Chávez au Venezuela, Rafael Correa en Equateur et Evo Morales en Bolivie, avait pour objectif déclaré d'en finir avec la longue nuit néolibérale.? " Instrument de réflexion et d'information, cet ouvrage a pour vocation, en ces temps difficiles, de livrer une analyse fouillée d'une importante séquence de changement social. En ayant au préalable replacé ces trois expériences de transformation sociale dans la longue et incandescente histoire de la gauche latino-américaine, les deux auteurs s'évertuent à en retracer avec rigueur les moments clés ainsi que leurs avancées tout comme leurs fortes limitations. Sans rien oublier des questions qui secouent aujourd'hui les forces de gauche et qui touchent autant à la question de l'hégémonie qu'à celle des prédations environnementales ou des oppressions néocoloniales et patriarcales, ils mettent également l'accent sur ce qu'on tend trop souvent à oublier ? : le poids décisif des rapports de production capitalistes et des luttes de classes qui les traversent. Dans sa préface, Franck Gaudichaud ? décrit en quelques mots le propos de l'ouvrage ? : "? "Histoire incandescente"? : c'est dans le feu du brasier des mobilisations de la gauche et des mouvements populaires des Amériques latines et de la Caraïbe, que Patrick Guillaudat et Pierre Mouterde proposent de nous emporter ici.? Aujourd'hui, un nouveau chapitre s'ouvre pour les luttes des peuples latino-américains. Pour le lire pleinement, il faut en comprendre le passé récent, les dynamiques et les enjeux stratégiques. C'est précisément ce à quoi contribue ce livre.? "

06/2022

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Beaux arts

Voyages

Au musée du Louvre, Philippe Djian propose, le temps d'une exposition, un voyage onirique dans les arts et la littérature. Goût pour l'ailleurs, désir de passer au-delà des frontières, le voyage se découvre aussi comme une universelle interrogation humaine sur l'avenir de l'individu ou de l'espèce, une transhumance des âmes, un exil intérieur, une forme de la création littéraire. Le texte de Philippe Djian, écrit pour le livre qui accompagne l'exposition, ne sera pas un commentaire des oeuvres qu'il a choisies mais un ensemble autonome qui pourrait être lu seul. Il précède les reproductions des oeuvres présentées, puisées par l'auteur dans le fonds de la collection Edmond de Rothschild conservé au musée du Louvre. De nombreux dessins et estampes de Dürer, Rembrandt, Seghers et bien d'autres, des livres, des carnets de voyages d'artistes occidentaux des XVIIIee et XIXe siècles, seront accompagnés de dessins de Victor Hugo, d'estampes de Pierre Alechinsky ou de Louise Bourgeois, une vidéo de Bill Viola, une grande encre d'Henri Michaux, enfin une oeuvre contemporaine consacrée, par le Collectif anonyme défendu par Vincent Sator, à la Cartographie littéraire de Guy Debord. Sera également présentée une oeuvre spécialement créée pour cette occasion, un cadavre-exquis vidéo d'une durée de cinq minutes tournant en boucle sur moniteur, moment de création libre par des cinéastes et vidéastes souhaitant mettre en scène la relation entre la feuille, la route, le voyage et la littérature. Du 16 au 18 janvier 2015, à l'auditorium du Louvre, Philippe Djian, entouré de quelques invités, prolongera ses "Voyages" dans les domaines de la musique, de la littérature et du cinéma.

11/2014

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Théâtre

Correspondance et théâtre

Genèse d'une pièce, mise en scène, création, interprétation - autant de sujets qui n'ont jamais été systématiquement étudiés jusque-là en lien avec les correspondances. Pourtant, tous ceux qui l'ont un tant soit peu pratiqué le savent : le théâtre est avant tout un art coopératif. Il était donc naturel que les lettres y trouvent leur compte. Après une première partie réservée à Beaumarchais, le fondateur de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, six articles présentent des cas particuliers d'échanges entre auteurs, coauteurs, acteurs et actrices, qui ont en commun d'avoir eu une incidence directe sur la composition d'une pièce ou sur sa représentation. Huit études montrent ensuite par l'exemple l'apport irremplaçable des lettres sur le théâtre écrites par des dramaturges, des actrices ou encore d'autres artistes, dans la connaissance et dans l'écriture de l'histoire littéraire, et plus largement de l'histoire des arts, des idées et des moeurs. Une dernière partie est consacrée aux rôles et aux fonctions des lettres dans les pièces. Gageons qu'une nouvelle branche des études épistolaires, à l'intersection des études théâtrales, naîtra de la vingtaine d'auteurs ici représentés, répartis sur trois siècles : Beaumarchais, Marmontel, Ducis, Marivaux, Hugo, Vigny, Flaubert, Bouilhet, Les Goncourt, Dumas fils, Zola, Busnach, Victorien Sardou, Émile Bergerat, Catulle Mendès, Alain-Fournier, Maurice Emmanuel, Maeterlinck, Cocteau... Leurs correspondances, souvent inédites, étudiées par leurs meilleurs spécialistes, apportent déjà la preuve qu'elles ont un rôle à jouer, le premier, sur la scène comme en dehors, dans l'histoire du théâtre et de ceux qui l'ont fait.

03/2012

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Economie

Un autre capitalisme n'est pas possible

Le capitalisme est en crise. Il pourrait même s'agir d'une des plus graves crises de l'histoire moderne. Et pourtant, à suivre l'actualité au jour le jour, l'opinion publique peut avoir le sentiment que cette crise est déjà derrière nous. Or, le pire est sans doute encore à venir, malgré les propos rassurants tenus et les aménagements envisagés. En effet, la réactivation annoncée de l'intervention étatique a notamment pour objet la négation de la nature de biens publics à la fois gratuits et libres de composantes fondamentales du patrimoine commun de l'humanité, comme le savoir, l'éducation ou les infrastructures sociales et des ressources naturelles. Ce livre nous propose un voyage dans les "entrailles du monstre ", car c'est la dynamique même du capitalisme qu'il faut examiner et mettre à nu pour engager la grande transformation dont l'humanité et la planète ont besoin. L'appel à la contre-offensive est lancé dans la théorie comme dans la pratique. Les limites des politiques économiques menées par les gauches au pouvoir sont mises en évidence à partir de l'étude de quatre expériences: celles de Barack Obama aux Etats-Unis, de François Mitterrand en France (1981-19861, de Lula au Brésil et de Hugo Chavez au Venezuela. C'est évidemment vers l'Amérique latine que les yeux se tournent. Les efforts de transformations sociales et de régionalisation mises au service des peuples font la démonstration qu'il est possible de passer de la défensive à l'offensive et d'ouvrir à nouveau les débats sur les alternatives anticapitalistes et les processus de transition socialiste.

02/2010

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Littérature française

Votre vie m'intéresse. 2ème édition

" Godeau fait tenir en 8 ou 10 lignes ineffables ce que les analystes chevronnés de L'Express ou de L'Observateur ou du Monde n'atteignent, et pas toujours, qu'en 3 ou 4 colonnes... S'il avait été grand reporter, il serait mondialement connu... " Georges Mounin (La Quinzaine Littéraire). Votre vie m'intéresse n'est pas seulement le détournement malicieux d'un slogan publicitaire connu. Ce titre traduit très exactement le projet - pour ne pas dire l'" art " - poétique de G.-L. Godeau. Sa poésie est de plain pied avec " les gens ", ouvriers et paysans, employés et ingénieurs, dans leur travail, leurs loisirs, la tragédie quotidienne ou la comédie absurde de l'existence. Il parle avec eux, parle d'eux, dans des poèmes en prose, construits avec une grande exigence d'écriture. Les choses vues, vécues, existent alors comme des choses écrites : chez G.-L. Godeau, l'œil écrit. Beaucoup d'écrivains se sont engagés aux côtés du peuple : trop souvent, ils sont restés à côté. Et le peuple n'a pas rencontré la poésie, ne s'y est pas reconnu. Sauf, peut-être, dans des poèmes de Hugo, Prévert ou des chansons d'Aragon. A ces exceptions, il faut aujourd'hui ajouter Godeau : " les petits voyous ", " Jean Renaud ", " la fille du mareyeur ", " Louise ", " le chien de chantier ", " l'enfant berbère "... sont nos voisins, nos amis, nos familiers. C'est nous. " Rien n'est important, sauf les quelques vrais textes qui resteront après ce grand remue-ménage ", avoue l'auteur. Ce livre-bilan fait le ménage dans 25 ans d'écriture, nous offre quelques dizaines de " vrais textes ". Pourquoi attendre, pour lire Godeau ?

04/2000

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Critique littéraire

La bonté, une certaine folie ?

Don Quichotte, Jean Valjean, Monsieur Pickwick et l'Idiot sont des hommes au destin peu commun, des originaux ou des parias qui sont très souvent seuls tout en étant en contact avec la société. Ils ont un comportement inhabituel qui les fait passer pour fous aux yeux des autres. Comment se manifeste leur folie ? Ils se montrent bienveillants envers leurs semblables et tentent de faire triompher les valeurs du Christ : l'amour, le pardon et la paix. Mais c'est le contraire qui se produit car il y a une inadéquation fondamentale entre ces antihéros et la société dans laquelle ils vivent. À la lecture de l'Évangile selon Saint Jean on constate que certains passages semblent s'entretenir de nos quatre personnages : « Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres. Si le monde vous hait, sachez que moi, il m'a pris en haine avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait son bien ; mais parce que vous n'êtes pas du monde, puisque mon choix vous a tirés du monde, pour cette raison, le monde vous hait. » (Jn 15, 17-19) Youssef Ferdjani plaide donc ici pour la folie. Faire preuve de bonté s'apparente à une forme de suicide puisque les valeurs du Christ sont bafouées dans la société humaine. Cette idée a été développée par plusieurs philosophes : Érasme, Kierkegaard et Nietzsche. Mais ce sont les grands écrivains Cervantès, Hugo, Dickens et Dostoïevski qui ont le mieux donné vie à cette tension entre bonté et folie. Un ouvrage destiné à ceux qui ont pris le parti de la « douce » folie !

10/2015

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Critique littéraire

Neruda le voyageur immobile

Comme certains de ses grands devanciers, comme Hugo, comme Whitman, Pablo Neruda a créé, non seulement un monde poétique, mais aussi une "image" du poète ou, pour parler comme Ezra Pound : une personne. Cette personne poétique est et n'est pas Neftali Ellecér Reyes, nom du poète selon l'état civil. On peut dire que, si la pulsion poétique et l'appétit vital naissent de l'homme Neftali, l'insatiable curiosité en face du monde appartient à "Pablo Neruda", c'est-à-dire au masque du poète, d'où sort la voix qui parle dans chaque poème. "Je suis un autre", avait dit Rimbaud. Les autres, dans la poésie de Pablo Neruda, sont une foule de poètes. De l'adolescent solitaire du Crépusculaire à l'éternel amoureux de La Barcarolle, du héros de la recherche intérieure qui signe Résidence sur la terre au militant acharné d'Espagne au coeur, et plus tard du chantre des grandeurs du Nouveau Monde Nouveau, de l'inépuisable narrateur des Odes élémentaires au poète drolatique de Vaguedivague et au mémorialiste de l'Ile Noire. Dans tous ces avatars, Neruda est autre et le même. Ce voyageur, qui n'est pas seulement le rénovateur de la poésie de langue espagnole au XXe siècle, mais aussi l'auteur d'une e des oeuvres les plus monumentales de la poésie universelle, aura vécu sous toutes les latitudes du monde ; mais il ne cesse d'être ancré dans une substance unique, de se retrouver immobile dans le seul espace de sa passion d'enfant du sud pluvieux et froid du Chili : il est le "Voyageur immobile".

08/2001

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Ethnologie

Chants ouraliens. Chants, poèmes et prières de trois peuples ouraliens : Mordves, Vogoules et Ostyaks

"Les savants et linguistes venus de Hongrie, de Finlande puis d'Estonie, ont parcouru au XIX ? siècle les plaines de la Volga, les contreforts de l'Oural et la Sibérie occidentale, dans des conditions difficiles, souvent au péril de leur santé, pour recueillir les preuves matérielles de l'existence de leurs peuples frères : la fin du siècle précédent venait de révéler, puis de confirmer l'existence des peuples ouraliens et finno-ougriens, jusque dans les terres reculées de la Sibérie - des peuples que les anciens avaient ici et là évoqués comme des énigmes, puis oubliés aux marches des terres connues. On a découvert alors des cultures riches, complexes, portées par des hommes simples, fiers chasseurs ou modestes paysans. Ces cultures ont traversé tant bien que mal des siècles de turbulences extrêmes, entre les vagues germaniques, turkmènes et russes, reculant ici, se rebellant là, mais préservant de grands pans de ce qui fait leur saveur unique. Lamartine et Victor Hugo ont exprimé en leur temps une admiration sincère devant la puissance des chants des Caréliens et des Finnois : dans la même veine que ces chants ancestraux, issus du même creuset, ce volume des Chants ouraliens livre au lecteur un complément précieux à sa connaissance des cultures humaines originales - c'est une moisson de chants, poèmes, complaintes, incantations et mythes de la "Yougrie" , comme la nommèrent d'anciens géographes, un pays qui n'a sans doute jamais existé politiquement, mais dont la noblesse passée est attestée par la qualité, la puissance et l'originalité du trésor poétique et culturel de ses peuples, les Ouraliens. Gabriel Rebourcet.

06/2006

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Histoire de France

Décadence fin de siècle

Les dernières années du XIXe siècle voient triompher la République. Une ère nouvelle commence. À Paris, les expositions universelles de 1889 et de 1900 donnent la mesure du progrès technique et industriel du pays. Mais la victoire des républicains et l'apothéose d'une nouvelle civilisation, urbaine, technique, matérialiste font naître un sentiment profond de décadence. Le mot court comme une traînée de poudre, répété par les intellectuels et repris dans les discours des premiers chantres du nationalisme. Hugo est mort. Barrès est né. Ecrivains, publicistes, journalistes rivalisent de pessimisme sur les temps modernes appauvris par la déchristianisation et hantés par la menace révolutionnaire en ces années de misère sociale. On dénonce les progrès de la société démocratique, que le naturalisme dans les romans a dépeinte dans toute son abjection. Resurgit alors le goût pour le morbide, les sciences occultes, l'érotisme faisandé, le satanisme... Voici venu l'époque des imprécateurs qui haïssent le siècle et annoncent la fin des temps. Décadence ! Ce mot-là est associé en effet à la conviction séculaire, théologique, du grand coup de balai qui jettera le monde dans un abîme apocalyptique, d'où l'on espère voir sortir la régénérescence de l'humanité. Dans cet ouvrage arborescent, Michel Winock explore les peurs, les angoisses, les découragements qui, sous le signe de la décadence, se révèlent également la source féconde d'un renouvellement littéraire et artistique, illustré par de grands auteurs, Barbey d'Aurevilly, Huysmans, Léon Bloy, Octave Mirbeau, Mallarmé, Georges Darien, Pierre Louÿs... La décadence représente aussi bien un état d'esprit et une disposition de l'âme qu'une esthétique.

10/2017