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Dirty sexy valley

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Littérature française

La fuite en Egypte

Un matin, Pierre entend les sirènes qui se mettent à hurler. Il se précipite à la cave avec sa femme, Yvonne, et leurs trois enfants. Après deux jours de bombardement, ils se retrouvent dans une ville entièrement rasée, inhabitable et ils s'enfuient. C'est d'abord un long exode au sein d'une foule de plus en plus dense. Lorsqu'elle se heurte pour la première fois aux envahisseurs, une violente panique se produit, au cours de laquelle Pierre et Yvonne perdent leur plus jeune enfant. Ils quittent la route où s'écoule, encadré par les envahisseurs, le flot des fuyards. Ils traversent des régions dévastées, d'autres intactes, à la recherche d'une solitude où ils espèrent trouver un abri. Ceux qu'ils rencontrent les accueillent ou les chassent. Tous s'étonnent de les voir s'épuiser à la recherche d'une impossible sécurité. Ayant atteint les montagnes, Pierre et les siens s'arrêtent dans une vallée dont les habitants ont été déportés. Pendant deux ans, c'est ici qu'ils vont vivre, parfaitement séparés du monde, obligés de subvenir entièrement à leurs besoins. Pendant deux ans, ils lutteront contre leur solitude, mais ne pourront le faire que séparément. Les enfants se réfugient, l'un dans le rêve, l'autre dans la révolte. Pierre essaie de s'absorber dans ses besognes et dans un dernier souci qui ne soit pas égoïste : celui de conserver intacte une fresque ancienne découverte dans une chapelle. Yvonne finit par se réfugier en Dieu. Aucun ne trouve de véritable réconfort dans son amour pour les autres, car cet amour rencontre en eux-mêmes des obstacles grandissants que suscitent la peur, le désespoir, et aussi ce subit anéantissement de l'avenir que la solitude apporte avec elle. Enfin, ils retrouvent les hommes. Mais ce retour ne s'annonce pas sans amertume. Car les hommes sont restés tels qu'ils les avaient quittés. Cependant ils savent maintenant que ce qui fait leur raison de vivre est un bonheur auquel ils aspirent, mais dont ils ne connaissent que quelques signes : l'amour, à la fois exigeant et impossible, les liens qui les attachent entre eux, et de rares moments où il leur est donné de connaître une sorte d'état de grâce, que cette grâce leur soit dispensée par le spectacle de la nature, par la souffrance, par un objet qu'ils aiment ou dans un soudain mouvement du coeur qui les transporte vers ce qu'ils croient être Dieu.

06/1952

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BD tout public

Le déserteur. Charles-Frédéric Brun

L'histoire en images d'un déserteur mystérieux qui a marqué l'imagerie religieuse. Une BD qui a la particularité de mettre en cases les histoires qu'elle raconte La vie de Charles-Frédéric Brun commence par une grande plage blanche de trente-neuf ans. Il serait né à Colmar de parents inconnus en 1804 ou 1811. Sans acte de naissance, un personnage est exposé, la fiction peut le saisir comme la mort saisit le vif. Les auteurs ont choisi 1804. Ses dons le prédestinaient à devenir un artiste de l'image. Avec le retour de la royauté et le pouvoir restauré de l'Eglise à cette époque, l'imagerie religieuse offre le débouché le plus sûr pour un jeune talent. Il exerce en Alsace, plus loin dans la vallée du Rhône et peut-être jusque dans le Midi, une vie ambulante d'imagier qui migre aux beaux jours vers les lieux de pèlerinage bien achalandés. Sur les chemins, il se dira qu'il " aurait " tué son capitaine. Il quitte la France pour rejoindre l'abbaye de Saint-Maurice, en Suisse, où des chanoines l'attendent. On lui propose alors à lui, le lettré, d'apprendre à lire et à écrire aux analphabètes des vallées. Mais jamais il ne fera un bon maître d'école. Sa mission est celle d'un imagier de Dieu. La présence de cet étranger ne passe pas inaperçue dans la région, des gendarmes sont à la trousse du proscrit français. Il fuit en Savoie, sans laisser de trace pendant plusieurs années. C'est à l'automne 1846 qu'il réapparaît, amaigri. En possession de couleurs et de papier, le temps est venu pour lui de commencer sa mission. Il mendie sa nourriture qu'il paye en retour avec des images inspirées par le Très-Haut. Plus tard, il acceptera d'entrer chez ceux qui les lui commandent pour les réaliser plus à son aise. Il devient peintre mural et peintre de chapelle. Les gendarmes le recherchent toujours, mais il est sous la protection des autorités religieuses. Tout le monde a beaucoup d'admiration pour lui. L'homme a aussi d'autres talents. Il connaît la vertu des plantes. Improvisé médecin de campagne, il soigne ses "patients" avec une pharmacopée bien à lui. Durant plus de vingt ans, il sillonne les bois et les vallées, de village en village. Il meurt en 1871 à 67 ans, après une vie de sacrifice qu'il s'est lui-même infligée.

10/2020

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Littérature française

Un long voyage ou l'empreinte d'une vie Tome 26 : Le rêve en miettes

Au terme de sa saison 1955, Louis a rejoint Nadine, non plus dans leur sordide logement du village, mais dans une petite maison flambant neuve, la Quinta, construite sur la terrasse supérieure de leur terrain si bien placé ; en bas, la vallée, à l'horizon, l'Estérel, et au-dessus, l'azur immense. Pour elle, Louis a payé de sa personne, ô combien ! Mais du papier bleu l'y attendait : le jugement de son divorce d'avec Henriette, qui lui impute tous les torts. Le recours : Jenny, une de ses voyageuses, infirmière de nuit chez une avocate parisienne de renom (tome 25). A la Quinta, l'électricité vient d'être installée. Avec l'eau sur l'évier - auparavant il fallait monter les seaux -, c'est presque le grand luxe. Pour le reste : l'immatériel, le curé de la paroisse l'apporte à Louis sous la forme d'une chronique de son sacerdoce auprès des mécréants d'Esclarmont. A charge pour lui d'en faire un véritable roman. Par prudence, le prêtre ne signera pas, la moitié des droits d'auteur lui suffira. Louis se prend au jeu, et après des mois d'un labeur qui exalte sa spiritualité, l'oeuvre est soumise à un éditeur parisien. Mais celui-ci hésite, et finit par renoncer, effrayé par les conséquences d'un tel brûlot sur l'Eglise. Si Louis s'en désole un moment, Nadine en est secrètement satisfaite : un succès, et son Louis trop courtisé, auraient constitué pour elle une menace. Nouvelle saison 1956. Cette fois, Louis écope du voyage ininterrompu, sans repos intermédiaires. Conditions si dures qu'il se décide à proposer ses services au Tourisme Français, une agence établie de longue date, qui s'empresse d'accepter son offre pour la prochaine saison. Auparavant, le pavillon au fond de la terrasse est sorti de terre, ouvrage d'un nouveau maçon à la réputation d'un coureur de jupons, et aux yeux bleus qui feraient la beauté d'une femme. Autre bonne nouvelle : l'appel du jugement de divorce a renversé les torts, et Louis conserve la garde d'Armel, leur fils de quatorze ans. Cette félicité va cependant être troublée par l'influence délétère sur Nadine d'une postière retraitée, qui lui apporte les livres d'un gourou allemand dont elle s'entiche. Avec pour effet le déclin de l'emprise intellectuelle et morale que Louis a toujours eue sur sa maîtresse. La saison 1957, particulièrement longue, va encore élargir la fêlure...

01/2022

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Cinéma

Cahiers du cinéma N° 756, juin 2019 : Cinéma indépendant américain

La rectitude de ce prince, accoudé au bar, en a rappelé une autre pourtant apparemment à mille lieues. Celle du commissaire Daoud dans Roubaix, une lumière d'Arnaud Desplechin. On sait l'influence de Kechiche sur Desplechin depuis La Vie d'Adèle, avec lequel rivalisait Trois souvenirs de ma jeunesse ? : ici il tourne avec deux anciennes actrices de Kechiche, Léa Seydoux et Sara Forestier, et entend s'enraciner dans un réalisme prolétaire. Or, malgré la performance des actrices, les deux personnages sont réduits à de pauvres filles, incapables de s'entendre, se contredisant, mentant, aveugles à elles-mêmes, tandis qu'en face, un homme voit ? : il le dit à chacune dans deux séquences édifiantes ? : je sais qui tu es. Avec son sourire de sagesse, le maestro comprend tout, plane au-dessus du commissariat et au-dessus des lois, alors même que sa rectitude semble a priori figurer la Loi. Ce héros de série TV, prêt à élucider n'importe quelle enquête, dit la vérité sur son compte lorsqu'il évoque un ancien ami ? : "? C'était un prince. ? " Lui aussi est un prince ? : intelligence, élégance, grandeur d'âme irrésistibles. D'un film à l'autre, tandis que les filles sont cantonnées au sexe ou à la misère, les princes se dressent pour donner la lumière. Desplechin a déclaré que pour la première fois il mettait les femmes au centre, alors qu'elles sont maintenues fermement sous le regard paternaliste de l'homme. Ce sont dans les structures mêmes des récits et des mises en scène qu'il faut aller chercher la permanence des postures symboliques archaïques. Et à la rectitude souveraine de Daoud s'opposait l'angle mort du récit, celle dont il n'est pas question une seconde, cette vieille femme assassinée dans son lit, qui n'intéresse à aucun instant le scénario, à la place de laquelle personne ne se met.

06/2019

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Psychologie, psychanalyse

Pour Bataille

Beaucoup de surprises attendent le lecteur de ce livre. D'abord celle de l'existence d'une alliance objective entre les deux géants du siècle passé, ayant pu aller jusqu'au pacte tacite, mais constamment renouvelé entre la psychanalyse et la philosophie, anti-hegélienne, bien sûr. Ensuite, celle de la connaissance approfondie des textes de Freud, dès les années 20-30, que pouvait avoir Bataille, et bien avant que Lacan ne s'en empreigne, si l'on veut bien prendre enfin en compte ses écrits du tome II de ses Œuvres Complètes, publiés seulement en 1970. Mais surtout, il devient évident que ce savoir qui est à légitimer, car il est celui d'un analysant, a permis à un écrivain portant ce nom de mener un triple combat : celui, évidemment contre la pusillanimité des plumes surréalistes et toutes les positions qu'il qualifie d'icariennes au regard de l'indécence du sexe ; donc, par là même, l'ouverture d'un autre front : celui d'une réhabilitation de Sade, qui sera présenté dans ces pages comme l'ancêtre le plus direct de Freud, celui-ci offrant enfin à sa " valeur d'usage " une " valeur d'échange " ; enfin la prise en compte effective, non seulement des dangers, mais de la réelle fascination que peut exercer le fascisme sur l'esprit rendu mélanco-lique par tous les progrès d'une science qui évacue la dimension du sujet, le privant de toute attache à sa terre et son histoire. Après la mort du Roi et la mort de Dieu, l'oeuvre relue de Bataille offre ainsi l'occasion de devoir surtout se convaincre de la mort de l'Un. Il importera de bannir l'univocité du sens et d'affirmer la prise en compte, chaque fois que s'énonce un désir, de la contradiction qu'il abrite en son sein entre l'excrétion qu'il permet et la réappropriation qu'il réclame.

05/2019

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Droit

Les effets patrimoniaux du Pacte Civil de Solidarité. L'invention d'une nouvelle forme de conjugalité

Issu de la loi du 15 novembre 1999, le Pacte civil de solidarité (Pacs) connaît un succès grandissant. Constamment enrichi et sécurisé depuis sa création, ce contrat s’affirme aujourd’hui comme une offre de conjugalité à part entière, entre le mariage et le concubinage. Au-delà de cette popularité certaine, le Pacs interroge quant au présent et à l’avenir du droit du couple. En effet, destiné à l’origine aux couples de même sexe, demandeurs pour certains du droit au mariage, il a rapidement été adopté par les personnes hétérosexuelles. Aussi, loin d’être un simple substitut au mariage, il en est souvent aussi un préalable, et parfois même une alternative. Pour autant, le débat sur "le mariage homosexuel", jamais réellement refermé depuis lors, nous interroge sur le devenir du Pacs après l’ouverture à tous les couples de ces trois offres de conjugalité. Même privé de sa raison d’être originelle, le Pacs ne semble pas pouvoir, ni devoir être supprimé. Il a en effet révélé l’attente de nombreux couples dans une union plus souple et moins contraignante et s’avère être le laboratoire des prochaines modernisations du droit des régimes matrimoniaux et notamment de la communauté légale. En revanche, la progression régulière des droits qui lui sont attachés interroge. Si le Pacs et le mariage sont aujourd’hui proches au cours de la vie commune, des différences importantes subsistent notamment au terme de celle-ci, tant sur le plan de la rupture que du décès. Si bien que la situation actuelle, souvent décriée pour son caractère illisible, présente peut- être davantage de cohérence qu’il n’y paraît. La prochaine réforme du Pacs, d’ailleurs plus attendue sur la forme que sur le fond, ne peut donc être dissociée du débat sur le mariage ouvert à tous les couples. Pour que ces formes de conjugalité puissent continuer à cohabiter, le législateur devra s’attacher à préserver les particularités de chacune et l’intelligibilité de l’ensemble.

07/2013

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Psychologie, psychanalyse

Les jeunes suicidants à l'hôpital

Le suicide constitue la deuxième cause de décès pour les 15-24 ans, et ce malgré une diminution des taux de suicide d'environ 15% depuis 1985. Ainsi, actuellement, les jeunes meurent plus par suicide en France qu'en Italie ou en Grèce, aux Pays-Bas, au Portugal ou au Royaume-Uni. Quant à la morbidité suicidaire (tentative de suicide non suivie de décès), le problème persiste et s'aggrave même. Là encore, la France n'est pas en bonne position. Une enquête européenne a montré qu'entre 1989 et 1992 l'incidence a diminué en moyenne de 18 % pour les garçons et de 11% pour les filles de 15 à 24ans, sauf en France où elle a augmenté. Si les facteurs de risque de tentative de suicide sont maintenant mieux connus, le mode de prise en charge hospitalière et le devenir des suicidants hospitalisés restent très peu explorés. Face à ce constat, La Fondation de France a pris l'initiative, en 1997, de lancer l'enquête Jeunes Suicidants à l'Hôpital Réalisée sous la direction de Marie Choquet, épidémiologiste, directeur de recherche à l'Inserm, et Virginie Granboulan, pédopsychiatre, praticien hospitalier au Centre hospitalier intercommunal de Créteil, l'enquête a été organisée, entre 1997 et 1999, dans neuf centres hospitaliers, auprès de 582 jeunes, hospitalisés après une tentative de suicide, et de leur famille. Elle visait à explorer les questions suivantes : Qui sont ces jeunes suicidants hospitalisés ? Quelles sont leurs caractéristiques sociales, familiales et psychologiques ? Comment vivent-ils au quotidien ? Comment sont-ils pris en charge à l'hôpital pour leur tentative de suicide ? Que pensent les jeunes et leurs parents de cette prise en charge ? Que sont devenus ces jeunes un an plus tard ? Quelles différences y a-t-il selon le sexe et l'âge ? Autant de thèmes, analysés à partir de cette enquête, qui permettent de mieux connaître ces jeunes "en mal de vivre" et surtout de bousculer bien des idées reçues les concernant...

01/2004

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Critique littéraire

Les étoiles meurent d'elles-mêmes. Dialogues d'outre-tombe entre Nelly Arcan et Sophie Podolski

Philippe Sollers a participé à la reconnaissance de Sophie Podolski en la publiant dans sa revue "Tel Quel" et en rééditant en 1974 son unique livre : "Le Pays où tout est permis". Titre, par ailleurs, de l'exposition que lui ont consacré tout récemment le Centre Wiels (Bruxelles) et la Villa Vassilieff (Paris). Née en 1953 à Bruxelles, Sophie Podolski s'est donnée la mort en 1974 à l'âge de 21 ans. Au cours de sa vie-éclair, elle a subi quelques internements psychiatriques, a produit de nombreux dessins et publié une seule oeuvre de son vivant dans laquelle elle déploie un long monologue halluciné et digressif, faisant fi des conventions de la langue et abordant de nombreux thèmes. Pour elle, ce qui semble importer dans tous les cas, c'est de combler le vide. Nelly Arcan s'est fait connaître très rapidement avec la publication successive des romans "Putain" (2001) et "Folle" (2004) au Seuil. Ces deux oeuvres autofictionnelles relatent de manière crue la vie d'une prostituée de luxe, obsédée par la beauté des apparences. Le style de la romancière a quelque peu dérouté et, en même temps, emballé la critique littéraire qui a souligné la forme de la litanie, étouffante et dense, servant un récit tout entier construit par associations et digressions. Nelly Arcan s'est suicidée en 2009 à l'âge de 36 ans. Dans cet "essai dialogué" , forme originale et récurrente chez l'essayiste, Jacques Beaudry propose un dialogue posthume entre ces deux femmes artistes chez qui il a tout de suite reconnu une parenté d'esprit et de mal-être. Il y sera question de jeunesse, rébellion, provocation, créativité, sexe, drogues et une brutale crudité d'expression qui exprime un désir d'atteindre en toute chose la dernière extrémité qui reflète les vertiges du monde. Les dialogues qu'on lira ici ont été composés à partir de propos authentiques dont ils reprennent souvent la lettre et respectent toujours l'esprit.

09/2018

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Droit

Le travailleur salarié en droit de l'Union européenne. Colloque du 8 novembre 2018

L'article 45 TFUE affirme "La libre circulation des travailleurs est assurée à l'intérieur de l'Union européenne ". Toutefois, cette liberté reconnue suppose, afin de l'appliquer réellement, d'harmoniser les législations des divers Etats, faute de quoi elle est illusoire. Le premier enjeu consiste à déterminer ce qu'il faut entendre par travailleur en droit de l'Union européenne et plus précisément par travailleur salarié. Est-ce une notion englobante couvrant aussi bien les salariés du secteur privé que ceux du secteur public (contractuels ou statutaires), ou faut-il admettre des exceptions, des dérogations ? Qui les fixe et comment ? Par ailleurs, la qualité de travailleur salarié n'induit pas nécessairement un statut univoque. En effet, existe une multitude de situations : les travailleurs saisonniers, les travailleurs détachés, les intermittents, les frontaliers... S'attachent, en outre, à ces qualifications juridiques des fondements différents : contrat de travail à durée indéterminée, contrat de travail à durée déterminée, contrat de mise à disposition, contrat de droit public, contrat de droit privé, statut de fonctionnaire. Chaque Etat, selon son histoire, ses besoins, construit un droit du travail spécifique. Or, pour assurer une mobilité des travailleurs dans l'UE encore faut-il dégager des règles communes susceptibles d'éviter des disparités. Comment y parvenir ? Est-ce par la négociation collective ? Quels rôles pour les syndicats ? Dans quels domaines faut-il harmoniser et de quelle manière ? Certes, la non-discrimination tant sur la nationalité que sur le sexe ou encore l'âge, aboutit sous le contrôle de la CJUE à réduire les écarts de traitement. Pour autant, la situation demeure délicate pour parler d'une Europe sociale. Ce débat sur le travailleur salarié repose, les questions fondamentales traversant l'UE, celle d'une UE à plusieurs vitesses, d'une UE devant enclencher une étape supplémentaire dans l'intégration ou au contraire tirer les conséquences d'une impossible Union ?

09/2019

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Littérature étrangère

Gerald reçoit

Gerald reçoit. Gerald et sa femme reçoivent leurs amis. Le roman tout entier est le récit de cette soirée (beuverie et rigolade, sexe et chahut) qui paraît une illustration en bonne et due forme des règles de la tragédie antique : unité de lieu, c'est un huis clos, personne ne sortira avant la fin de l'action, avant la fin de la nuit ; unité de temps, le temps de la réception ; unité d'action, mais c'est ici que cela se complique et que l'art de l'auteur s'épanouit, au rythme d'une nuit follement mouvementée, qui commence par la découverte du cadavre de la jolie Ros (sorte d'idole érotique, figure de déesse-mère). Les buveurs s'affolent, on appelle la police, l'inspecteur Pardew enquête. On prend des photos, on tourne des vidéos, on parle de théâtre. Le remue-ménage s'accélère : les conversations se croisent vertigineusement, l'érotisme emballe hommes et femmes, amants ou couples défaits, enfants et jeunes filles vierges. D'autres cadavres sont découverts, le sang est projeté partout et, comme dans une bacchanale, on est tribade ou fou, diable, clown ou squelette, satyre en érection, masque. On pense à l'Ange exterminateur de Bunuel. Dans cet effarant huis clos tout est spectacle et sono, et les rituels les plus archaïques (sous couvert de constantes références au théâtre et à ses succédanés : mime, mascarades, cirque, porno, etc.) refont surface : veillée funèbre, rites orgiaques, contes pour enfants, histoires de corps de garde alternent en une sorte de ronde burlesque qui trouvera son apogée avec l'entrée en scène d'une troupe d'acteurs, les anciens partenaires de Ros, qui vont transformer la soirée en carnaval funéraire. Peut-on imaginer Euripide au milieu d'un tel chahut de paroles et de sperme ? Un charivari, sorti tout droit d'un rituel préhistorique, mettant à mal une soirée chic, genre Rotary Club, dans une ville de province ? Des flics, des cadavres, des scènes de copulation frénétique, tandis qu'un plombier flegmatique s'en vient déboucher tranquillement les cabinets engorgés ?

10/1988

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Fantasy

Gamjani. Les pouvoirs de Feu

Une jeune femme se réveille amnésique et complètement nue dans une forêt de l'Oregon et c'est le début des problèmes pour India, notre héroïne un brin décalée. Elle va devoir découvrir qui elle est et d'où elle vient pour pouvoir survivre dans ce monde auquel elle n'entend rien... Cela va passer par la maîtrise de son Gamjani, une énergie transmise de génération en génération, qui met en lumière les aptitudes de son porteur, car oui, India est une sorcière. Quoi de plus normal après tout ! D'un autre côté, se dessine le monde d'Edonia, plus brut, où les seigneurs de guerre et la violence règnent en maître. L'ombre d'un Drac, créature mythique et sanguinaire, plane au-dessus de la tête de l'impitoyable Baldrik, seigneur d'Hardaven, rendu fou par la disparition de la femme qu'il aimait. Il va alors charger le mystérieux et ténébreux Dedjin, pisteur hors pair, de traquer et capturer le Drac avant qu'il ne sombre du côté obscur et ne déchaîne des forces incontrôlables... Mais quel est le lien entre ces deux histoires et ces deux univers ? Vous le découvrirez en plongeant dans ce récit, où l'humour piquant, le sexe et un peu de violence parfois gratuite rythmeront un voyage mêlant aventure et urban fantasy. Embarquez dans l'univers de la magie et des pouvoirs des Gamjani ! L'auteure est une jeune femme aux multiples facettes qui signe ici son tout premier roman fantastique. Derrière la norme d'une femme mariée à son amour de lycée (son Joker) et mère de deux enfants, se dissimule une wicca qui fait vivre par ses mots ce monde imaginaire dans lequel elle aimait se perdre étant ado. Cette dualité et son attirance pour l'univers de la magie font alors de son quotidien un savoureux mélange de folie et d'humour, d'ombre et de lumière.

01/2023

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Littérature française

Amours

AMOURS. "L'amour est là où il ne devrait pas être, au deuxième étage de cette maison cossue, protégé par la pierre de tuffeau et ses ardoises trop bien alignées, protégé par cette pensée bourgeoise qui jusque-là les contraignaient et qui, maintenant, leur offre un écrin." Nous sommes en 1908. Léonor de Récondo choisit le huis clos d'une maison pour écrire un éblouissant roman sur l'épanouissement du sentiment amoureux le plus pur - et le plus inattendu. Victoire est mariée depuis cinq ans avec Anselme de Boisvaillant. Rien ne destinait cette jeune fille de son temps, précipitée dans un mariage arrangé avec un riche notaire et que les choses du sexe plongent dans l'effarement, à prendre en mains sa destinée. Surtout pas son trouble face à l'inévitable question de l'enfant qui ne vient pas. Sa détermination se montre pourtant sans faille lorsque la petite bonne de dix-sept ans, Céleste, tombe enceinte : cet enfant sera celui du couple, l'héritier Boisvaillant tant attendu. Comme elle l'a déjà fait dans le passé, la maison aux murs épais s'apprête à enfouir le secret de famille. Mais Victoire ne sait comment s'y prendre avec le nourrisson. Personne n'a le droit d'y toucher et Anselme est prié de s'installer sur un lit de camp dans son étude. Le petit Adrien dépérit dans le couffin glissé sous le piano dont sa mère, qui a bien du mal à s'inventer dans ce rôle, martèle inlassablement les touches. Céleste comprend ce qui se joue là, et décide de porter secours à l'enfant à qui elle a donné le jour. Quand une nuit Victoire s'éveille seule, ses pas la conduisent vers la chambre du deuxième étage... Léonor de Récondo fait alors exploser les cadres de la conformité bourgeoise pour toucher à l'éclosion du désir, la prise de conscience de son propre corps, la ferveur et la pureté d'un sentiment qui balayera tout. Grand roman d'amour, ce livre est aussi celui de l'émancipation féminine.

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Coran

La dimension du temps dans le Coran

Pour les croyants musulmans, le Coran est la Parole de Dieu. Selon certains d'entre eux, cette Parole doit être prise à la lettre ; selon les autres, elle peut faire l'objet d'interprétations plus ou moins subtiles. Mais pour la plupart d'entre eux, elle est imprescriptible, elle a valeur absolue, en tous temps et en tous lieux. Cette approche a été transmise depuis des siècles, de génération en génération, comme une évidence indiscutée. Mais elle pose désormais un insidieux dilemme à tous les croyants qui portent une vision sécularisée du monde et se réclament de valeurs humanistes universelles. Assumant le principe de l'égalité en droit des individus, quels que soient leur religion, leur sexe, ou leur appartenance ethnique, ces croyants se trouvent en porte à faux avec nombre de versets coraniques qui vont à l'encontre de ces valeurs. Ils ne peuvent que récuser, par exemple, l'inégalité de statut social entre l'homme et la femme, la pratique de l'esclavage, la violence contre les Infidèles, les châtiments corporels. Le dilemme de ces croyants n'est pas imputable au Coran, mais au dogme selon lequel la Parole de Dieu serait globalement imprescriptible. Dogme qui repose sur un postulat implicite, tout à fait discutable : que la Parole de Dieu est nécessairement consubstantielle à Dieu. Ce postulat a été théologiquement réfuté par certains des plus grands penseurs musulmans. C'est une thèse, qui a lentement pris corps en se confrontant à une thèse adverse, et qui n'a définitivement prévalu, à l'échelle du monde musulman, que plusieurs siècles après la mort du Prophète. Le présent essai rappelle brièvement le contexte historique dans lequel cette thèse s'est imposée, avant de démontrer qu'elle peut faire, au XXIe siècle, l'objet d'une réfutation nouvelle, dotée d'une cohérence, et d'une force d'évidence, qu'elle ne pouvait avoir il y a mille ans.

02/2023

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Littérature roumaine

Complaisance

En Roumanie, sous la dictature de Ceausescu, la jeune Maïa se retrouve impliquée dans une enquête sur un avortement illégal. C'est elle qui a trouvé le petit corps inerte dans les douches de l'hôpital communiste, îlot entre sexe et mort, dans lequel elle travaille comme instrumentiste et où elle rêve d'un ailleurs, là-bas, de l'autre côté du mur. Dans un second scénario, Maia, exilée, travaille dans la maison médicale suisse d'un canton catholique, dont les règles strictes et impénétrables l'entraîne vers une autre impasse... Sur le mode du miroir, Complaisance reflète deux hypothèses de vie du même personnage, et met face à face deux mondes différents, celui de l'Est et celui de l'Ouest, chacun exigeant, à sa manière, conformité, concession... En un mot : complaisance. C'est avec un réalisme cru, mais aussi beaucoup d'humour et d'acuité intellectuelle que Simona Sora signe ce portrait désillusionné de deux sociétés que tout semble opposer mais qui sont finalement assez semblables où l'hypocrisie ne laisse que peu de place à la vérité. "Dans son esprit, les livres qu'elle avait lus jusque-là étaient de deux types : ceux qui respectaient les trois lois de la complaisance littéraire (ne pas penser autre chose que ce que l'on peut écrire, n'écrire que ce que l'on peut voir, ne voir que ce que l'on peut nommer – avec le corollaire, n'écrire que sur ce que l'on a vu et, finalement, ne vraiment voir que ce que l'on peut écrire ensuite) et tous les autres. Ces derniers, ignorant totalement la loi qui disait, essentiellement, qu'il faut penser, dire, voir et écrire ce que les autres attendent, tombaient sous le régime de l'imagination. Et l'imagination était dangereuse, pensait-elle alors, l'imagination ne pouvait être vraie, le plus grand risque était que, parfois, elle pouvait devenir réelle." S.S.

08/2023

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Faits de société

Les lendemains du mariage gay. Vers la fin du mariage ? Quelle place pour les enfants ?

Est-il juste d'ouvrir le mariage civil aux personnes de même sexe ? Cette question n'est pas posée dans l'abstraction d'une réflexion théorique, mais dans un contexte social et politique bien précis dont il faut partir, la société française en 2012. C'est donc une question pratique qui exige une délibération de chaque citoyen devant se déterminer politiquement. Le critère central à l'aune duquel les choix politiques sont déterminés étant la justice, il s'agit d'expliciter ce qui fonde la revendication à l'ouverture du mariage, à savoir la lutte contre les discriminations. Selon les présupposés d'une telle revendication, ne serait-il pas plus cohérent de réclamer l'abolition du mariage civil et son remplacement par un " contrat de vie commune " à x partenaires ? Après cette première partie, l'auteur analyse ce qu'est le mariage en tant que tel : l'institution articulant la conjugalité et la parenté. Ceci met en pleine lumière le fait que l'ouverture du mariage civil a pour enjeu central le traitement que l'Etat réserve aux enfants qui naissent dans ces familles. La question devient : est-il juste de prévoir un cadre institutionnel dans lequel l'enfant vit sa filiation soit dans une parenté monosexuée, soit dans une pluriparentalité ? De telles situations ne le privent-elles pas de biens humains intrinsèques ? Dans un dernier temps, il s'agit de manifester que la neutralité éthique de l'Etat parfois invoquée pour soutenir l'ouverture du mariage ne fonctionne pas dans ce cas, puisqu'il s'agit ici non pas de promouvoir des droits individuels de manière unilatérale, mais bien d'exercer un arbitrage juste entre des adultes ayant certaines pratiques sexuelles et des enfants. Est-il juste que la loi prévoit que certains enfants aient à supporter les conséquences des choix sexuels de ceux que l'Etat leur désignera malgré tout comme leurs parents ?

08/2012

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Littérature française

Chronique de 18 perversions ordinaires

Des actes pervers répétés sont évoqués. Les victimes ont-elles porté plainte ? Non. Un ami proche me fait dans les jours qui suivent, une injonction claire. Tout acte de perversion doit être dénoncé ! C'est une obligation morale. Mais que puis-je dénoncer, moi qui n'ai rien vu ? Plutôt que de pousser des cris étouffés, ma réponse est d'écrire. Et les cas de perversion ne manquent pas : caresses anodines, pédophilie, fétichisme, voyeurisme, viol et plus simplement abus de la force et du pouvoir. Mais avant de dénoncer, il faut identifier le pervers, comprendre sa stratégie, son déni du réel, ses difficultés à s'ouvrir à la parole. - Josiane se refuse à son mari, sauf service rendu. Elle établit ainsi la règle. Tu branches le nouveau congélateur, on fera l'amour ce soir. - Dominique est dans la séduction, sous le nez de son mari. Je ne fais rien de mal ! Elle met en place la jalousie, dans un triangle mimétique, comme soutien indispensable au désir. Et puis il y a le jeu de l'argent. Quand cette violence s'estompe, le désir s'éteint et le couple n'a plus rien à se dire. Et un nouveau cycle peut commencer. - Pierre, fétichiste gentil, propose à sa femme une fête de printemps d'ici un mois. Il faudra des jonquilles et des tulipes, une brouette et quelques outils de jardin. Tu auras de la lingerie érotique, moi un foulard noué autour du sexe, le tout évoquant le printemps. Nous avons encore un mois pour affiner le scénario. Valerian Dirken, est né en 1950 à Bruxelles. Ingénieur civil, il bifurque en 2007 vers la psychologie et la psychanalyse. Participant à l'Ecole de la Cause Freudienne. Il acquiert un début d'expérience clinique, qu'il poursuit à sa manière depuis 2015, comme bénévole dans un restaurant du coeur, ou il s'est auto attribué le titre d'éplucheur de légumes orienté par la psychanalyse. Depuis cette époque il est également visiteur en prison.

06/2020

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Histoire ancienne

La nef de Vénus. Erotisme et mauvais oeil dans l'Est de la Gaule et l'Empire romain

Dans l'imaginaire collectif, l'Antiquité n'a guère de limites en matière de sexualité. Les orgies n'y sont-elles pas quotidiennes ? Les innombrables phallus ou scènes érotiques, y compris dans des lieux publics, ne sont-elles pas la preuve de cette absence de pudeur ? La représentation d'organes génitaux féminins et masculins existe déjà à la Préhistoire. On en ignore la signification réelle, mais il est fort probable qu'elle soit en lien avec le soucis permanent de fertilité, de fécondité. Cette préoccupation se retrouve dans l'Antiquité, au travers d'ex-voto sexués ou du dieu Priape qui protège jardins et vergers. Son énorme phallus en assure la défense, contre les voleurs, mais aussi contre les envieux. En effet, le phallus/fascinus n'est-il pas un puissant moyen de se protéger du Mauvais OEil ? Pour les Antiques, le pouvoir de fascination est une réalité scientifique, pas une superstition. Le rire, même gêné, a également le pouvoir de détourner de soi le regard maléfique de l'envieux. Les scènes érotiques que l'on retrouve aussi bien sur des lampes à huiles, sur des peintures murales ou des manches de couteaux sont-elles uniquement destinées à exciter le désir sexuel ? Leur iconographie, souvent outrancière et humoristique, est-elle destinée à provoquer un rire apotropaïque ? La représentation d'un sexe, qu'il soit féminin ou masculin, peut donc être en lien avec les croyances religieuses, les connaissances scientifiques et l'érotisme pur. Elle répond donc à des codes, mais aussi à des tabous. Les Antiques n'ont pas l'habitude de se montrer nus en dehors du stade et des thermes. Ils ont, tout comme nous, leurs interdits. Quels sont-ils ? Ainsi, l'art érotique antique, dans l'Est de la France actuelle comme dans le reste de l'Empire romain, nous ouvre un monde méconnu que cet ouvrage invite à explorer.

10/2018

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Histoire ancienne

Ludique. Jouer dans l'Antiquité

LUGDUNUM- Musée & Théâtres romains présentera du 19/06/2019 au 01/12/2019 une exposition temporaire consacrée aux jeux et jouets de l'Antiquité gréco-romaine. Ce projet (Veni, vidi, ludique) avait été initialement conçu en 2014 par le musée de Lyon. Dans l'Antiquité, comme aujourd'hui, le jeu est omniprésent dans la vie quotidienne. Tout le monde joue, des plus jeunes aux plus âgés, libres et esclaves, femmes et hommes, à la ville comme à la campagne. Même les dieux jouent. Mais jouait-on hier autrement d'aujourd'hui ? Les jeux variaient-ils selon l'âge, le sexe et le statut social ? Les hommes jouaient-ils avec les femmes ? Les enfants avec les parents ? Que sait-on encore de ce qui amusait, mais aussi éduquait les enfants il y a 2000 ans ? L'exposition mettra en scène la place des jeux et jouets au cours de la vie, de la petite enfance à l'âge adulte. Depuis les hochets du tout-petit, en passant par les jouets mobiles, les "poupées", les "dînettes" ou les osselets, l'exposition s'intéressera également aux jeux collectifs ou jeux de société. L'exposition se penchera sur le rôle du jeu dans la vie privée et publique, et mettra en évidence les fonctions profanes ou sacrées des jouets qui ont souvent constitué des offrandes lors des rites de passage à l'âge adulte. Parallèlement, l'Antiquité grecque et romaine représente aujourd'hui pour les éditeurs, les créateurs et les joueurs une formidable source d'intérêt. De très nombreux jeux sur le thème de l'Antiquité, jeux de plateau, jeux vidéo, ont été édités au cours de ces quinze dernières années. Mais quelle est l'image de l'Antiquité véhiculée par ces jeux ? Se sont- ils inspirés des recherches archéologiques ou plutôt des séries télévisées ou du cinéma ? Qu'en pensent les archéologues et le public ? Cette réflexion servira de toile de fond à l'espace jeux à la fin du parcours d'exposition.

06/2019

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Critique Roman

La Bête humaine. Chaos et création

Publié en 1890, La Bête humaine, dix-septième volume des Rougon-Macquart, relève le défi d'une écriture des limites. Comment le naturalisme fondé sur l'observation du réel aborde-t-il le monde indicible de la folie ? Comment le roman parvient-il à entrelacer trois thèmes - la vie du rail, la justice et la criminalité - sans affaiblir sa construction ? Tandis que l'attaque antinaturaliste s'amplifie après le Manifeste des Cinq contre La Terre, comment Zola répond-il à la crise du roman, imprégnée du déclinisme fin-de-siècle ? Les désirs de "la bête humaine" ont fasciné Zola dès 1866, mais ce roman préfreudien, au-delà des drames de sang, est hanté par des questions sans réponse sur le Sexe et la Mort. Poème de la ligne, il impose un voyage au pays des symboles mortifères rehaussés jusqu'au mythe, celui de la Machine, de la Fêlure et de la Catastrophe, sans cesser d'interroger les dessous de la civilisation, lesquels dévoilent qu'il n'est pas d'humanité qui ne participe de l'inhumanité qu'elle déchaîne. Cet essai aborde le roman le plus sombre d'Emile Zola et sans doute l'un des plus modernes, dont le titre aurait pu être : L'Inconscient. Le lecteur découvre avec le travail de l'écrivain et sa biographie, replacés dans le moment de la Belle Epoque, la genèse tortueuse de La Bête humaine. Il pénètre au coeur de sa composition et de son anthropologie romanesque, découvre sa poétique de la vitesse et de l'énergie. Un bilan critique expose la réception du roman, de sa parution jusqu'à nos jours ; il est accompagné d'une bibliographie sélective. Olivier Lumbroso est professeur de littérature française à l'université Sorbonne Nouvelle, membre du DILTEC. Ses travaux de recherche portent sur Zola et les naturalismes. Il codirige le "Centre Zola" de l'Institut des textes et manuscrits modernes du CNRS.

09/2021

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Littérature française

Quatre-vingt-quinze

1995. Il n'existe aucun traitement contre le sida. Les malades tombent les uns après les autres dans l'indifférence générale. Parmi ceux qui sont touchés, donc condamnés, certains n'ont plus la force d'attendre le remède qui pourrait les sauver. Plutôt que de crever comme des chiens dans un lit d'hôpital, ils optent pour une solution radicale : ils préfèrent partir en beauté. Le cocktail est toujours le même, encore plus de fête, plus de drogue et plus de sexe. L'apothéose, et puis la chute finale. Un dimanche midi, après une nouvelle nuit infernale, Alex et Lucien rentrent et s'endorment sur le canapé. Cette fois, Alex ne se réveille pas, il fait un arrêt cardiaque dans son sommeil. La semaine qui suit, Philippe, Willy, Léon, Hervé, Adam et Denis, les copains défilent auprès de Lucien. Le temps est suspendu par la mort d'Alex, et pourtant la vie suit son cours, imperturbable, Philippe fête son anniversaire, il prend un nouvel appartement... Le samedi, toute la bande part enterrer Alex en Normandie. Ils se chauffent avant le départ pour se donner du courage, et débarquent à l'église fins saouls. Quand ils découvrent ce que la famille a fait des obsèques de leur fils, le choc est brutal. La cérémonie vire au supplice. Cinq ans plus tard, Philippe s'adresse à ses amis. Willy, Léon, Hervé, Adam, Denis... à chacun, il pose deux questions : Comment as-tu connu Alex ? Quels souvenirs as-tu gardés de cette semaine ? Entremêlé de leurs paroles, Quatre-vingt-quinze est le récit de ces folles journées, mélange d'euphorie et de désespoir. C'est l'histoire d'une fin de partie qui fut aussi une fête permanente, une célébration de l'amitié, une philosophie de l'urgence vitale. Un tombeau poignant et sublime pour tous les disparus, pour un quartier, une culture, une époque révolue.

02/2023

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Rock

Fleetwood Mac

Fleetwood Mac est un des groupes qui a marqué l'histoire du rock durant les années 80 avec l'album ultime " Rumours ". Il est aussi le reflet des histoires d'une époque entre drogue, sexe et combat d'égos. Mais il fut, avant tout ça, le réceptacle du talent d'un guitariste d'exception : Peter Green. Flanqué de John et de Christine McVie, de Mick Fleetwood et du couple Lindsey Buckingham et Stevie Nicks, Fleetwood Mac a bouleversé la culture pop en semant dans le monde entier une palpitante musique d'ascendance progressiste et country. Il y a eu les records établis par Rumours en 1977, puis les scores immenses de Mirage, Tango In The Night et autres Say You Will dans les années 1980, 1990 et 2000. Derrière cette rare longévité et cet attachement populaire constant, l'aventure aura toutefois été semée d'embûches : de la malédiction des guitaristes aux escroqueries du business, des crises mystiques aux conflits amoureux. Commencé au coeur du Blues Boom anglais des années 1960, cette histoire est une leçon de persévérance et de témérité. Car ce groupe aura d'abord réussi à survivre à la folie de son leader Peter Green, guitariste et compositeur de génie à qui nous devons " Black Magic Woman ", puis à celle de Denny Kirwan, un petit-génie devenu SDF, ainsi qu'à la déconfiture morale de Bob Welch. Il a fallu faire face ensuite aux émois destructeurs de Lindsey Buckingham et de Stevie Nicks, ainsi qu'aux adultères et à la cocaïne. La stature internationale d'un groupe pop de cet acabit ne s'illustre jamais sans la floraison de quelques scandales majeurs. Mais il est question de musique aussi et d'une créativité pionnière tout à fait spectaculaire. Lindsey Buckingham l'illustre pratiquement à lui seul, accompagné d'une des rythmiques les plus raffinées de cette époque, ainsi que de deux compositrices qui auront aussi révolutionné la coutume en imposant le sort des femmes à une échelle générationnelle.

08/2023

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Sociologie

Les mutilations sexuelles féminines

L'auteur de cet ouvrage étudie le phénomène des mutilations sexuelles féminines à travers les âges et les peuples qui les pratiquent de nos jours. Elle décrit les différentes méthodes utilisées (excision et infibulation entre autres) et leurs conséquences. Une des principales fonctions de ces mutilations est de "créer des femmes". La socialisation féminine et la construction de l'identité de genre sont donc au coeur de sa recherche. Cette obligation de socialisation s'appuierait sur une misogynie universelle (le sexe féminin serait impur et indéfini) et la domination masculine qui l'accompagne. Dès lors, la phrase de Simone de Beauvoir "On ne naît pas femme, on le devient" révèle ici toute sa portée : la nature ne suffit pas, il faut la recréer et lui donner un sens, ce qui permet l'intégration au groupe pour notamment prétendre au mariage. Ainsi, la culture s'empare du corps des femmes, devenu vecteur de socialisation, pour l'assigner physiquement et symboliquement ; cette emprise culturelle cherche à ôter toute masculinité aux femmes et à pousser au paroxysme les "ingrédients" de la féminité. En effet, la bisexualité et l'androgynie supposées par la présence du clitoris sont perçues comme des "entre-deux" insupportables et des figures de chaos. Bien que durant ces trente dernières années la lutte contre l'excision se soit intensifiée par des campagnes de sensibilisation, la promulgation de chartes et la signature de conventions, la pratique perdure dans des proportions considérables. Natacha Carbonne a travaillé à partir d'entretiens et d'enquêtes qu'elle a menés en Afrique et particulièrement au Mali. S'appuyant sur une abondante documentation, dont des archives d'ONG en lutte contre cette pratique, l'auteur expose les raisons invoquées par les principaux concernés (purifier, socialiser, définir une identité) mais aussi les buts recherchés (dominer, fidéliser, déchoir) et les conséquences, autant physiques que psychologiques, de ces pratiques sur les femmes.

11/2011

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Beaux arts

Sans lui

Avec cet ouvrage, Sophie Calle nous plonge cette fois dans les annonces matrimoniales publiées dans le magazine Le Chasseur français depuis sa création à l'aube du xxe siècle. Présentées lors de son exposition au musée de la Chasse, à Paris, en 2018, puis ce printemps au Muséum d'histoire naturelle de Marseille, ces petites annonces, d'hommes cherchant des femmes, racontent l'évolution des qualités recherchées chez l'autre sexe depuis plus d'un siècle. Classés par décennies, des années 1910 à aujourd'hui, ces messages montrent les changements dans les critères de sélection. Au début du xxe siècle, les hommes parlent de fortune, de mariage, dans les années 1970, ils évoquent plutôt la crainte des femmes trop cérébrales et indépendantes. Plus on avance avec le temps plus le corps est évoqué, de même que la sexualité. Pour compléter son panorama sociologique des relations homme-femme, Sophie Calle a également puisé dans les annonces du Nouvel Observateur et du site de rencontres Meetic. Elle a repéré pour chaque décennie les qualités principales recherchées chez les deux sexes ; cet ouvrage présentant aussi des annonces de femmes cherchant des hommes. " J'ai toujours trouvé les petites annonces poétiques, j'aime leur langage concis, économique, elles sont comme des haïkus ", souligne l'artiste. Parfois clairement intéressées, telle : " Garçon boucher désire connaître personne ayant boucherie, vue mariage ", ces publications parlent aussi de la solitude à l'oeuvre dans la quête amoureuse, une quête dans laquelle il y a aussi de de l'attente, du silence, des non-dits. Image de la solitude affective, de la quête de l'amour ou au contraire marque de son renoncement, ces petites annonces dressent un catalogue amoureux. Artiste inclassable qui floute en permanence la ligne entre réalité et fiction, Sophie Calle met ici en scène la recherche universelle de l'être aimé chez la femme et chez l'homme. Conçu en collaboration avec la maison d'édition Cent pages, cet ouvrage s'inscrit dans la suite des livres dessinés à quatre mains avec l'artiste.

06/2020

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Empire

Les sévères

Succédant au " siècle d'or " des Antonins, les Sévères qui gouvernèrent l'Empire romain de 193 à 235 après J. -C jouissent d'une réputation exécrable. Si le fondateur de la dynastie, Septime Sévère, dépeint comme un personnage cynique et brutal, est relativement épargné par l'historiographie, ce n'est pas le cas de Caracalla, qui passe pour un soudard tyrannique, fratricide et incestueux, Géta pour une victime indolente, Sévère Alexandre pour un prince pusillanime gouverné par les femmes, Varius Avitus Bassianus, plus connu sous les sobriquets d'Héliogabale ou d'Elagabal, pour un fanatique obsédé par le sexe. Sans nier la face obscure de ces princes, l'auteur met en exergue leur contribution à la grandeur de l'Empire : les qualités de chef d'Etat de Septime Sévère, la volonté de Caracalla de protéger son immense royaume contre les turbulentes tribus barbares, le souci de chacun d'améliorer et d'adoucir la condition de leurs sujets. Au-delà de ces portraits impériaux singuliers, Les Sévères de Pierre Forni propose aussi un voyage au coeur des provinces et des cités de l'Empire, dont il restitue le cadre et les modes de vie bruyants et colorés : les séances houleuses du Sénat, les ravages de la " peste antonine ", la correspondance des militaires en poste près du mur d'Hadrien, le ridicule des conférenciers en vogue, les rituels de la cour impériale, les blagues à la mode, les guerres picrocholines des cités d'Orient que les Romains incrédules qualifiaient de " bêtises des Grecs ", les conflits internes entre gnostiques et chrétiens orthodoxes... Ce livre étudie également les traces que ces cinq empereurs ont laissé dans l'histoire, l'art ou la littérature en privilégiant notamment, celles, innombrables, qu'inspirèrent les brèves existences de Caracalla et d'Héliogabale le " petit prince " hédoniste d'Emèse, qu'on qualifierait aisément de nos jours d'anarchiste, de martyr ou d'icône LGBT.

11/2022

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Art, culture

Déviances féminines dans la famille hispanophone. Evolution et transgression du modèle familial traditionnel, Textes en français et en espagnol

Cet ouvrage explore les concepts de modèle et de transgression tels qu'ils se manifestent en "terres hispanophones". Dans la continuité du séminaire "femmes en résistance(s) ou en rupture", les communicants se sont intéressés à la question de la déviance féminine. Toutefois, dans un esprit de renouveau, la famille fut au coeur de cette nouvelle activité de recherche. Constitutives de l'ordre social, les normes et les transgressions structurent la société et régulent les relations entre les hommes et les femmes. Société et famille sont deux réalités intimement liées : les choix de la communauté familiale sont déterminés par la norme sociale et sont, par conséquent révélateurs de valeurs sociétales. Structure de base de toute communauté, le cercle familial constitue le cadre privilégié dans lequel les enfants apprennent l'ensemble des règles de comportement qu'ils devront assimiler pour intégrer pleinement la collectivité à l'âge adulte. Espace de fabrication des individus, de conventions, de contraintes et d'interdits, la famille est également source d'oppression. Dans de nombreuses sociétés, la raison du "sexe fort" s'impose aux autres membres de la maisonnée, notamment aux épouses et aux filles, premières victimes des normes de genre. Aussi, l'existence de modèles familiaux sexués implique des pratiques féminines "hors la loi" qui sont à l'origine de profils de femmes "atypiques" telles que les divorcées, les prostituées, les filles-mères, les mères infanticides ou celles qui délaissent leur(s) enfant(s) pour diverses raisons, les femmes dont la transgression s'inscrit dans la violence comme les filles parricides ou les épousés maricides. C'est pourquoi la question des marginalités féminines au sein de l'intimité familiale nous donne l'occasion de mieux saisir les règles sociales que tout individu se doit de respecter s'il ne veut pas se retrouver marginalisé ou exclu. Aucune construction sociale n'étant immuable, nous nous sommes également attachés à comprendre comment des pratiques féminines dissidentes contribuent, ou pas, à déplacer les interdits et à faire évoluer les normes familiales et sociétales. 3RIX 22 €

07/2021

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Littérature étrangère

Nouvelles du pays

Il y a la femme adultère condamnée à être lapidée, le carrossier qui reçoit des foules convaincues de voir la vierge Marie sur un pare-brise, le jeune théâtreux idéaliste et paumé, la jeune fille pénétrée de convictions sociales et religieuses qui n'ont rien d'un choix, le Nigérian qui remonte vers le Nord avec de faux papiers pour passer en Europe, la jeune femme qui travaille au noir à Londres, la mère célibataire devenue experte en transport de drogue, la jeune fille au pair qui travaille pour une famille de Nigérians expatriés aux Etats-Unis, la Nigériane enceinte qui se lie d'amitié avec sa voisine américaine elle aussi enceinte, la fillette qui accompagne ses parents lors du rendez-vous où ils espèrent obtenir la green card, le garçon issu d'un milieu modeste qui hésite à entrer dans des combines illégales... Au fil de ces onze nouvelles, c'est un vaste panorama tout en nuances que compose Sefi Atta, dans lequel les dialogues imposent un rythme narratif enlevé et permettent une perception immédiate des personnages. L'humour se mêle au désespoir et au tragique, et l'on passe d'une aspérité à l'autre, d'une facette du Nigeria à l'autre, toutes plus sombres les unes que les autres mais en même temps empreintes d'une vitalité qui force l'admiration, éclairées d'un humour et d'un amour de la vie qui s'imposent avec force. Ce recueil parcourt les diverses échappatoires qui s'offrent à chacun dans ce pays : la drogue, le sexe, la corruption, les ragots, la foi envers et contre tout, le trafic de tout et de rien, la fuite à l'étranger, mais aussi les liens familiaux, la transmission de génération en génération d'une identité évolutive mais forte, les improbables solidarités qui se créent, s'éprouvent, s'effritent, la quête de valeurs humaines, le désir de s'en sortir à tout prix. Autant de thèmes qui sont ici abordés avec une remarquable sincérité et une profonde humanité.

10/2012

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Sciences politiques

Revendiquer le "mariage gay". Belgique, France, Espagne

Nouvelle étape dans le processus de reconnaissance légale des unions de même sexe, le " mariage gay " est aujourd'hui débattu dans de nombreux pays. Ce livre pionnier se penche sur l'émergence de cette revendication en Belgique, en Espagne et en France, trois Etats où les militants gays et lesbiens exigèrent très tôt le droit de se marier. Il examine les arguments utilisés et retrace le parcours de cette revendication jusqu'à sa reconnaissance par la loi en Belgique (2003), en Espagne (2005) et en France (2008). Il dévoile l'importance des réseaux d'acteurs et montre, à travers le concept de " triangle de velours ", comment le parcours d'une revendication est influencé par les formes d'organisation du mouvement social qui la porte. S'appuyant sur une comparaison transnationale et sur une étude minutieuse du travail des acteurs, l'auteur explique pourquoi les militants belges, espagnols et français ont commencé à revendiquer le droit au mariage au même moment (1996-1997) et à l'aide des mêmes arguments. A l'inverse de la plupart des travaux sur le sujet, cet ouvrage défend la nécessité de considérer l'Europe comme un espace transnational et insiste sur le rôle des échanges et influences entre militants de différents pays. Il examine les convergences revendicatives entre les mouvements belge, espagnol et français en mobilisant des travaux sur les mouvements sociaux, les politiques publiques, l'européanisation et les relations internationales. Pour terminer, l'auteur s'interroge sur les conséquences de l'adoption du droit comme principale matrice de revendication, alors que les militants belges, espagnols et français ont très rarement eu recours aux cours et tribunaux. Plutôt que de considérer l'émergence de la demande du droit au mariage comme la conséquence logique du développement du mouvement homosexuel en Occident, il soutient la thèse d'une rupture avec l'agenda revendicatif plus ancien et s'interroge sur les transformations du militantisme gay et lesbien au cours des vingt dernières années.

03/2011

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Sciences politiques

La mondialisation, l'Occcident et le Congo-Kinshasa

L'auteur rêve de la création d'un Congo nouveau, libéré, uni, puissant, prospère et capable d'assumer son rôle naturel de leader que lui confèrent sa position géographique, sa démographie, son envergure et ses potentialités à exploiter. Emile Bongeli est un fin observateur de l'évolution du monde qu'il se représente comme une jungle dans laquelle les humains puissants se nourrissent d'autres humains faibles. Nous nous retrouvons ici dans l'univers artistique de La Fontaine. Les USA, ayant bien médité cette vérité, ont mis sur pied des mécanismes subtils, inconnus, ayant pour mission de les hisser au-dessus de toutes les nations afin de mieux imposer leur diktat. Même les puissantes nations qui les y avaient accompagnés ne viennent que de découvrir, apparemment à l'impromptu, la supercherie de leur puissant allié. Aujourd'hui, elles ne savent où donner de la tête. Mais certains pays comme la Chine, l'Inde, le Pakistan et quelques autres, ayant tourné le dos aux principes philosophiques et économiques de la grande école occidentale, ont fait contrepoids à ces superpuissances. On les appelle aujourd'hui pays émergents. Tout l'Occident est à genoux devant une Chine financièrement puissante et sourde au diktat qui l'appelle à l'alignement. Tous ces pays prospèrent et ont obligé le G8 à se transformer en G20. Toutefois, l'Afrique (dont le Congo) est restée fidèle à cette école de l'Occident. Cette dernière continue à élaborer des néologismes lui permettant de s'épuiser dans la détermination du sexe des anges pendant qu'eux avancent. Ils nous poussent à réfléchir à l'intérieur d'un espace clos dont seuls leurs maîtres connaissent déjà les termes de départ et d'arrivée. Cette stratégie maintient l'Afrique dans le sous-développement et la faim. Emile Bongeli appelle les Congolais au réveil de la conscience et à la sortie de ce bourbier.

08/2011

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Droit

Les enjeux de la transmission entre générations. Du don pesant au dû vindicatif

Transmission de gènes et de biens, transmission d'une identité et de valeurs familiales, le législateur vient d'investir ou de remodeler ces objets de la transmission des parents aux enfants par les lois de 2001 sur les successions, de 2002 sur l'accès aux origines, sur la condition des malades, sur l'autorité parentale, de 2002 et 2003 sur le nom de famille. Grâce aux progrès de la biologie, l'enfant revendique un patrimoine génétique transparent (une filiation de naissance) et sain (à défaut il recourt contre ses auteurs). Et avec l'évolution des mœurs, les parents revendiquent l'égalité de leur sexe dans la transmission du nom et de l'éducation, et les enfants leur égalité successorale quelle que soit leur filiation juridique. Dès lors, les enjeux de cette transmission ne sont plus seulement au cour du droit de la famille mais aussi au centre du droit des personnes. Chaque individu revendique des droits fondamentaux, faisant naître des conflits inédits dans les familles, où les nouveaux équilibres à trouver entre vérité et volonté, liberté et égalité voire équité doivent aussi satisfaire la société toute entière pour nourrir sa culture (transmission des valeurs) et son économie (transmission des biens) et maintenir son bien-être (transmission de la filiation juridique). En philosophe du droit, Charles Coutel inaugure ces travaux en montrant qu'il est urgent de réaffirmer le rôle structurant du " paradoxe de la transmission " qui est de " transporter tout en transformant ", car son oubli par notre société est la cause de notre difficulté à penser la famille. La conclusion de Laurent Leveneur sépare le bon grain de l'ivraie, inventoriant de main de maître les difficultés non négligeables et les multiples intérêts de cette transmission dont l'auteur veut lui aussi nous faire prendre toute la mesure : " "Le mort saisit le vif"... Quelle formule !... On ne peut mieux illustrer l'importance de la transmission transgénérationnelle. Elle est au cœur de notre condition humaine, où la vie et la mort sont consubstantielles ".

07/2005

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Beaux arts

Gaston Lachaise, 1882-1935

Né à Paris le 19 mars 1882, fils d'un fabricant de meubles, Gaston Lachaise étudie la sculpture à l'École nationale supérieure des beaux-arts de 1898 à 1906. Il commence à exposer au Salon à partir de 1899. Vers 1902 ou 1903, Lachaise rencontre Isabel Dutaud Nagel, une Américaine de dix ans son aînée, mariée et mère d'un enfant. Il tombe passionnément amoureux d'elle, et lorsqu'elle retourne à Boston, Lachaise la suit un an plus tard et commence aussitôt à travailler pour le sculpteur Henry Hudson Kitson. Il expose à New York au fameux Armory Show de 1913 qui montre tout l'art moderne en provenance d'Europe, de Matisse et Picasso à Brancusi. Après le divorce d'Isabel, Gaston Lachaise l'épouse en 1917. Il ne cessera alors, et jusqu'à sa mort, de s'inspirer du corps de sa femme pour des sculptures, souvent monumentales, qui le mettront vite au tout premier plan des sculpteurs modernes. Ses œuvres seront rapidement dans les plus grands musées américains. L'obsession pour le corps de sa femme le conduit à des œuvres de plus en plus radicales qu'il ne montre pas au public, en particulier certaines sculptures du corps féminin qu'il réduit à deux seins gigantesques entourant un sexe, œuvre aussi dérangeante que L'Origine du monde de Courbet. La sculpture de Lachaise, qui a marqué de manière significative l'art du XXe siècle, est peu connue en France. C'est pourquoi le musée d'Art et d'Industrie - La Piscine de Roubaix organise, avec le soutien de la Fondation Lachaise, une grande rétrospective de son œuvre, avec près de quatre-vingts sculptures et de nombreux dessins. L'ouvrage publié à cette occasion comportera des essais de Jean Clair, Hilton Kramer, Louise Bourgeois - artiste célèbre et autre sculpteur américain d'origine française - et Paula R. Hornbostel, qui montre pour la première fois des photos prises par Lachaise de sa femme, et enfin " Quelques mots sur mes sculptures ", texte de 1928 par Gaston Lachaise.

06/2003