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Patrice Bérenger

Extraits

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Cinéma

Scénaristes de cinéma : un autoportrait

Ni cinéaste, ni écrivain, le scénariste de cinéma travaille dans l'ombre, la plupart du temps en collaboration avec les metteurs en scène. Il est le premier témoin de la naissance des films, et les accompagne parfois jusqu'au montage final. Sur la base d'un questionnaire auxquels ont répondu plus d'une soixantaine de professionnels, les scénaristes de cinéma associés décrivent une profession peu connue, mais passionnante. Ils évoquent les difficultés du métier, mais aussi les spécificités de leurs savoir-faire, loin des modèles télévisuels et des formatages en tout genre. Divisé en six chapitres, le livre aborde de nombreuses questions, qui vont du statut social de l'auteur à l'invisibilité publique du scénariste de cinéma. Peut-on vivre du métier de scénariste ? Comment trouve-t-on du travail ? Les scénaristes sont-ils bien lus ? Comment travaille-ton avec un cinéaste ? Que faut-il penser des résidences ? Et tout simplement : A quoi sert un scénariste ? Chaque chapitre a été pris en charge par un ou plusieurs scénaristes de cinéma. Les styles diffèrent, mais témoignent tous du plaisir d'écrire et de transmettre la passion du métier. L'intégration de nombreux témoignages contribue à faire de ce texte un véritable autoportrait de groupe. Le livre s'adresse à tout ceux que le cinéma intéresse : professionnels, enseignants, étudiants, mais également cinéphiles. Pédagogique, documenté, incarné, traversé par un évident plaisir d'écrire, il se lit aisément et met en lumière un métier du cinéma mal connu, même de la profession. Le livre est signé par le SCA - scénaristes de cinéma associés, mais les textes ont été écrits par de nombreux scénaristes de cinéma : Guillaume Laurant, Raphaëlle Desplechin, Gladys Marciano, Nadine Lamari, Maya Haffar, Nathalie Hertzberg, Cyril Brody, Pierre Chosson, Julie Peyr, Cécile Vargaftig, Olivier Gorce, Agnès de Sacy ou Anne-Louise Trividic. Leurs noms ne vous disent peut-être rien, mais ce sont eux qui ont écrit, ou co-écrit, les films de Jean-Pierre Jeunet, Arnaud Desplechin, Anthony Cordier, Stéphane Brizé, Valeria Bruni-Tedeschi, Patrice Chéreau et bien d'autres. Autour d'eux, plus de cinquante autres scénaristes de cinéma les ont soutenus dans ce travail, soit en répondant aux questionnaires, soit plus activement en relisant les textes. Tous écrivent régulièrement pour le cinéma français, certains sont également cinéastes, la plupart enseignent, parallèlement à leur activité, à la Femis, à la Cinéfabrique, dans des universités françaises, ou des écoles à l'étranger.

03/2019

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Sociologie

Dire les guerres. Performance & Création

Ce livre s'adresse à ceux qui s'intéressent aux manières inventées par les hommes pour dire et penser les guerres, et qui ne jugent ni suffisantes, ni satisfaisantes, les catégories usées de l'indicible, de l'inexprimable, de l'irreprésentable, qui concourent à bloquer l'exercice de la pensée critique. Des chercheurs en Sciences humaines se prêtent ici à l'exercice consistant à examiner le fait de "dire les guerres" dans ses dimensions de performance et de performativité. Relevant de diverses disciplines - philosophie, psychanalyse, études théâtrales, Performance Studies, recherches sur l'Inde ancienne -, ils ont pour point commun d'avoir la littérature et le théâtre en partage. Leur regard critique se porte sur ce qui s'effectue par les actes de dire, d'écrire, de former des concepts, de créer des manières d'exprimer l'expérience extrême de la guerre et de résister aux dévastations psychiques et sociales qu'elles entraînent. Certains d'entre eux furent proches de Nicole Loraux, dédicataire de ce livre. Les travaux de cette helléniste et anthropologue de la Cité grecque témoignent en effet d'une attention très vive portée à l'efficacité des mots pour dire ou nier les guerres, et à celle des écrivains pour inventer des manières de lutter contre l'oubli. Table des matières Prologue / Martin Mégevand, Avant-propos. Performance, performativité et création Première partie : Guerre, création, performativité Charles Malamoud, La nuit du cauchemar Jean-Michel Rey, Le terme de la guerre Patrice Loraux, Polemos / Logos. ? Sur l'oeuvre de Nicole Loraux Françoise Davoine, La Trilogie de Pat Barker, une performance cérémonielle Jacqueline Rousseau Dujardin, Paroles et musiques pendant la guerre de 14-18 Seconde partie : Guerre, théâtre, performance Eric Eigenmann, La guerre comme matériau de performance : Par-dessus bord de Michel Vinaver Josette Féral, Violence et allégorie dans la performance : la guerre sous observation Eliane Beaufils, Battre la guerre avec ses propres armes ? La guerre performative de Jelinek, Schlingensief et des Superamas Chloé Déchery, "The Living Protect The Dead" . Rejouer / exhumer / re-montrer l'Histoire : la pratique du performance re-enactment Marvin Carlson, Le phénomène des "War re-enactments" dans la modernité : un aperçu historique Martin Mégevand, Epilogue. Nés de la guerre. / Hommage à Nicole Loraux Index des noms et des thèmes majeurs 192 pages | 230 x 265 mm | illustrations couleurs broché à rabats | gaufrage | ouvrage imprimé à petit nombre par la maison bortolazzi à vérone | isbn 978-2-86742-282-9 prix public : 32 euros

09/2019

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Histoire de France

Bérégovoy. Le dernier secret

Un mois avant sa disparition, le 1er mai 1993, Pierre Bérégovoy remettait à son gendre deux lettres pour annoncer sa volonté de mettre fin à ses jours. La première lui était adressée, l'autre était destinée à François Mitterrand. D'un commun accord, ils déchirèrent celle écrite pour le chef de l'Etat. Quelques semaines plus tard, au bord d'un canal de Nevers, Bérégovoy se tua d'une balle dans la tête, soulevant une immense émotion dans le pays. Dans cet ouvrage, de nombreux témoignages inédits éclairent les dessous d'une véritable descente aux enfers ; et l'on comprend que cette mort fut un acte réfléchi, commis par un homme profondément déprimé. Comptable de sa propre vie, il montra par ce geste une force intérieure méconnue, laquelle lui permit d'ailleurs de troquer, en l'espace d'une vie, sa casquette d'ouvrier et de cheminot contre le costume d'homme d'Etat. Ce livre fournit également l'intégralité des éléments de l'enquête judiciaire sur les causes de la mort de l'ex-Premier ministre, qui tordent le cou à la fable conspirationniste d'un assassinat. Il lève aussi le voile sur une crainte qui a empoisonné la dernière année de la vie de ce fidèle serviteur de François Mitterrand : au-delà de son affaire de prêt accordé par un ami intime du chef de l'Etat, Roger-Patrice Pelat, Bérégovoy conservait un lourd secret, celui des fonds déposés en espèces sur son compte personnel par un autre ami de Mitterrand. A la fin de sa vie, Pierre Bérégovoy fut l'objet d'un harcèlement constant des affairistes dont il goûta, à tort, la compagnie et le soutien souvent intéressé : Bernard Tapie, Samir Traboulsi, Pierre Aïm furent de ceux-là. L'échec historique du Parti socialiste aux élections législatives de 1993 acheva de le convaincre du bilan négatif d'une vie de labeur animée par une ambition dissimulée - la présidence de la République - dont les rares témoins racontent ici comment elle a guidé ses actes. A travers ce destin tragique, c'est toute l'histoire de la gauche française qui se dévoile au lecteur, dans les dérives liées à la pratique du pouvoir, dans ses difficultés à concilier son héritage révolutionnaire et sa volonté de gouverner la France.

04/2008

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Littérature française

Mon après-guerre à Paris. Chronique des années retrouvées

"Dans le Paris d'après-1945, un étranger était considéré comme un être potentiellement suspect. J'avais choisi la France, mais la France, elle, ne m'avait pas choisi et s'occuper d'un réfugié de l'Est qui venait de recevoir six millions de morts en héritage n'était alors l'affaire de personne. Il est dit : "A la sueur de ton front, tu gagneras ton pain" : J'ai travaillé jusqu'en 1950 dans la confection et la chaussure. Misérable condition. Aujourd'hui, les gens trouvent ces débuts presque amusants : la vie d'hôtel en garnis, les ateliers du Marais, le froid pire que la faim, la pauvreté, le prolétariat des cantines, le statut de "métèque"... Ils ne mesurent plus combien notre confiance dans le monde était ébranlée. Un exil se terminait, un autre commençait Mais l'exil est un art qui s'apprend." Après sa superbe Chronique des années égarées (1997), qui relatait son adolescence roumaine marquée par la Shoah, le grand psychosociologue Serge Moscovici, arrivé à Paris en 1948 à 22 ans, nous offre ici la suite française de ses Mémoires, reconstituée de façon posthume par Alexandra Laignel-Lavastine à partir de ses fragments manuscrits. Avec ses compagnons d'exil - Paul Celan, Isac Chiva ou André Schwarz-Bart - ils forment une petite troupe de sans-patrie issue de toute l'Europe. Au fil de souvenirs très vivants et souvent drôles, d'anecdotes et de portraits, ce témoignage offre une plongée inédite dans l'univers de ces jeunes intellectuels juifs à leurs débuts. On mesure ici à quel prix a pu éclore - au contact des Daniel Làgache, Alexandre Koyré, Lacan, Lévi-Strauss - une des plus éblouissantes générations de la seconde moitié du XXe siècle. Un livre rare et merveilleux.

10/2019

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Philosophie

Le Monde Hors-série N° 43 : Friedrich Nietzsche. L'éternel retour

La vie : excellent pianiste, Nietzsche (1844-1900) composait, voulait être musicien, avant de devenir professeur de philologie. Fatigué de l'université, il voyage dans toute l'Europe, philosophe "sans patrie". Ami de Wagner, il rompt ensuite avec lui. Amoureux de Lou von Salomé, il mène une vie solitaire. De santé fragile, il entre dans une frénésie d'écriture, avant de tomber malade et de mourir fou, méconnu de ses contemporains. L'oeuvre : aphorismes, poèmes, fragments, textes rigoureux toujours stylés, Nietzsche laisse une oeuvre foisonnante, scandée par quelques livres inoubliables : Ainsi parlait Zarathoustra, Le Gai Savoir, Par-delà bien et mal, L'Antéchrist... Avec Dorian Astor, grand connaisseur de Nietzsche, nous présentons plusieurs textes clefs et les grands concepts d'une philosophie contemporaine de Marx et de Darwin, annonçant Freud : la critique du nihilisme, la volonté de Vie, l'Amor fati (l'amour du destin), le dionysiaque. Débats : dans la revue L'Acéphale de janvier 1937, Georges Bataille réhabilite Nietzsche, dont l'oeuvre a été récupérée par les nazis par l'entremise de sa soeur Elisabeth, dont Roland Jaccard trace un portrait redoutable. Michel Foucault puis Mazzino Montanari reviennent, à l'occasion de la publication des Œuvres complètes, sur le concept de "Volonté de puissance". Roger-Pol Droit prend le contre-pied de Luc Ferry et de ses amis, auteurs de Pourquoi nous ne sommes pas nietzschéens. Hommages : Nietzsche l'inactuel n'a jamais été autant d'actualité. L'entretien avec Philippe Sollers, les textes inédits de Bernard Edelman et Peter Sloterdijk, ceux de Gilles Deleuze et Clément Rosset ainsi que la chronique nécrologique de Nestor témoignent de la richesse et de l'influence de l'oeuvre du philosophe poète. Et également : bande dessinée, chronologie, lexique et bibliographie.

10/2019

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Histoire internationale

La section italienne de la colonne Ascaso. Hommage à Nino et à ses copains, combattants de la liberté sur le front d'Aragon (août 1836 - mai 1937)

Le 19 juillet 1936, en Espagne, c'est tout un peuple, libertaires aux premiers rangs, qui s'est levé, pour s'opposer, les armes à la main, au coup d'Etat fasciste du général Franco. Immédiatement, et plusieurs mois avant les brigades internationales encadrées par le Parti communiste, qui n'était alors qu'un groupuscule (15 000 membres), ils furent des dizaines de milliers, de tous les pays, à rejoindre l'Espagne pour combattre le fascisme et participer à la plus grande révolution sociale de tous les temps. Ce livre est l'histoire de mon père, Nino Balestri, anarchiste italien exilé à Paris dans les années trente et de ses copains qui se sont enrôlés dans la Section italienne de la colonne Ascaso créée par Carlo Rosselli et Camillo Berneri. Animés par l'enthousiasme et l'espoir de vaincre le fascisme, ils n'hésitèrent pas à laisser famille et travail pour aller soutenir la révolution espagnole et oeuvrer à la construction d'une société nouvelle, véritablement fraternelle et solidaire. Mais quand le peuple décide de prendre son destin en main, ses ennemis sont en embuscade : le fascisme via Franco, Hitler et Mussolini ; les fascistes rouges du stalinisme et les "démocraties" bourgeoises, qui firent tout pour l'écraser. Le 14 avril 1937, Camillo Berneri, conscient des atermoiements de certains cadres libertaires, dont certains, membres du gouvernement, écrivait : "Le dilemme "guerre ou révolution" n'a plus de sens. La seule attitude possible est celle-ci : ou la victoire sur Franco grâce à la guerre révolutionnaire, ou la défaite." C'était prémonitoire ! Mais la devise de la section italienne : "Le monde entier est notre patrie, notre loi, la liberté" reste, quant à elle, toujours bien vivante !

02/2015

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Histoire de France

Des étrangers dans la Résistance. Avec 1 DVD

Durant la Seconde Guerre mondiale la résistance au nazisme en France a été l’oeuvre d’hommes et de femmes de toutes origines sociales, politiques et nationales. Parmi ceux-ci les étrangers ont occupé une place décisive. Venus en France pour des raisons économiques ou politiques, beaucoup fuyaient les fascismes, ils se sont battus pour le pays qui les avait accueillis. Ce fut aussi le cas de nombreux combattants africains et maghrébins issus des colonies, simples sujets de l’Empire français. La résistance de ces milliers d’étrangers, souvent anonymes, a été longtemps effacée d’une mémoire et d’une histoire qui se voulaient exclusivement nationales. Cet ouvrage retrace les raisons et les étapes d’un engagement pour la liberté dans lequel beaucoup laissèrent leur vie. Cet épisode héroïque a été d’évidence un facteur d’intégration après la guerre. Sa mémoire doit l’être également aujourd’hui. Illustré par une abondante documentation iconographique, souvent inédite, le récit historique de Denis Peschanski met en lumière l’une des pages les plus tragiques et les plus belles de l’histoire contemporaine : le combat de résistants venus d’ailleurs qui, dans la tourmente ont fait leur la phrase de Goethe : "Tout homme a deux patrie, la sienne et la France". Le film de Jorge Amat, placé en fin d’ouvrage, raconte de façon passionnante la lutte, la traque et la chute du groupe de l’Affiche rouge de janvier à novembre 1943. À la manière d’une enquête documentaire le film propose une reconstitution historique croisée de la traque des membres du groupe Manouchian par la police française à partir des archives judiciaires et policières de l’époque et des archives de combattants. En bonus DVD : Un entretien avec Irma Mico, résistante de la Main d’oeuvre Immigrée (M.O.I.) et le témoignage de Jean-Jacques Thiéfine, commissaire honoraire.

10/2013

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Psychologie, psychanalyse

Oublier son nom. Histoire d'un cas, l'Amnésique de Collegno

En Italie, les expressions « C’est toi, l’Amnésique de Collegno ? » ou « Qui es-tu, Bruneri ou Canella ? » font partie de la langue courante. C’est dire si le cas de Giulio Canella fit — et continue de faire — grand bruit, cas judiciaire, psychiatrique et médiatique dont s’emparèrent des auteurs tels Sciascia ou Pirandello. Pendant la Première Guerre mondiale, le capitaine Giulio Canella, blessé à la tête, tombe entre les mains de l’ennemi en 1916. Après le choc physique, le trauma : Canella perd la mémoire. Il est déplacé de camp en camp entre la mer Noire et Constantinople. À la fin du conflit, Canella passe de l’état de prisonnier à celui de clochard. Ayant tout oublié — son nom, sa famille, sa patrie, son passé — il erre et vit d’expédients. En 1926, il est arrêté en Italie par des carabiniers : confus, suicidaire, il est hospitalisé dans un asile. Au bout d’un an, sur l’initiative de son médecin, sa photo est publiée dans les journaux avec cette question : « Qui le connaît ? » C’est alors que commence l’Affaire. Tout d’abord formellement identifié par sa famille, il est ensuite dénoncé dans une lettre anonyme : l’amnésique ne serait pas Canella, le brillant professeur de philosophie, mais Bruneri, un simulateur, un vulgaire malfrat recherché par la police. S’appuyant sur le journal intime tenu par le patient lors de son internement à l’hôpital de Collegno ainsi que sur les archives familiales, Christine Dal Bon reprend l’ensemble du dossier. Par la voix de Giulia, épouse de Giulio, elle démêle l’étonnant imbroglio entrecroisant, dans une ambiance délétère, pressions fascistes, machinations de hauts dignitaires du Vatican et corruptions de type mafieux, et dans lequel Canella et ses proches furent pris au piège des années durant.

02/2014

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Histoire de France

La question post-coloniale. Une analyse géopolitique

La forte présence en France de ressortissants d'anciennes colonies est le principal paradoxe de ce que l'on appelle désormais la question post-coloniale. Dans le cas de l'Algérie en particulier, on aurait pu penser que les combattants d'une longue et douloureuse guerre d'indépendance ne voudraient plus avoir de liens avec l'ancienne métropole. Or de nombreux patriotes sont venus, après 1962, rejoindre de ce côté-ci de la Méditerranée des Algériens déjà installés pour des raisons économiques et qui n'entendaient pas rentrer chez eux. Les uns et les autres sont devenus majoritaires dans les " grands ensembles " qui avaient été bâtis pour des Français à la périphérie des villes au cours des années 1960 et 1970. Depuis trente ans, ces " grands ensembles " ou ces " cités " sont le lieu d'émeutes déclenchées par des " jeunes " d'origine immigrée victimes de discriminations et du chômage. Souvent ces " jeunes " ne savent ni ne comprennent pourquoi ils sont nés en France et pourquoi leurs pères et leurs grands-pères se sont établis dans un pays qu'ils avaient âprement combattu. Leur sentiment de déracinement se double d'une fréquente ignorance des circonstances dans lesquelles leur patrie a autrefois été conquise et mise sous tutelle. Ils ne connaissent pas toujours non plus les débats et les conflits qui ont pu diviser les mouvements pour l'indépendance. Afin d'éclairer la lanterne des ex-colonisés comme des ex-colonisateurs et de clarifier cette très complexe question post-coloniale, Yves Lacoste propose une analyse géopolitique et un récit historique. Analyse géopolitique pour décrire les rivalités de pouvoir qui ont facilité les entreprises européennes (notamment la traite des esclaves), récit historique pour comprendre le déroulement des conquêtes puis des luttes de libération. Cette démarche se veut une contribution à l'apaisement des malentendus, des ressentiments, des rancœurs.

05/2010

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Histoire internationale

De Codreanu à Ceausescu. Parallèles roumains

À travers l'engagement de son mari en Roumanie durant l'immédiat avant-guerre et la 2e Guerre mondiale, ce récit est un remarquable témoignage sur un pays de culture latine, qu'une élite, composée d'ardents patriotes honnêtes et sincères, a voulu faire entrer dans le monde moderne, sans sacrifier le très riche héritage d'une tradition multi-séculaire. Denise Pop apporte des informations fort utiles à tous ceux qui sont passionnés par l'histoire véridique, encore si mal connue, de cette période, mais elle est plus que cela. Elle met en opposition deux époques qui se sont succédées sans interruption notable. En première partie (fondée sur les récits de son mari Grig), le livre raconte les espoirs déçus des militants de la très stupidement calomniée Garde de Fer, ces hommes qui voulaient moderniser leur patrie en préservant leur foi et leur passé. La seconde, dans laquelle elle nous présente ce qu'elle a vu, entendu et vécu dans la Roumanie de Nicolas Ceausescu, met en scène l'immonde tyrannie marxiste, où de ridicules despotes voulurent faire renoncer un peuple à ses traditions, sous prétexte de l'engager dans la voie du "matérialisme historique", obtenue grâce à une mythique "dictature du prolétariat", en réalité la tyrannie d'une caste d'incapables et corrompus. De nos jours, débarrassée de l'ignominie communiste, la Roumanie est un pays appauvri, mais elle a retrouvé sa fierté nationale et commence à renouer avec son passé. Il est important, pour la jeune génération, de savoir ce qui s'est réellement passé durant les années 1935-1945 puis dans les années 1975-1989, en sortant de l'absurde manichéisme des narrations conventionnelles, trop respectueuses de dogmes erronés. Ce livre est une oeuvre de salubrité historique.

02/2012

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Littérature française

Marqués par le destin

" La vie est un long fleuve tranquille ", prétendent certains adages. Beaucoup de vécus tendent à démontrer le contraire. " On ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas ses parents ", affirme encore une chanson. D'aucuns naissent avec un handicap, si petit soit-il, moteur, sensoriel, psychique et doivent, dès leur plus jeune âge, apprendre à se sentir différents, à souffrir du regard ou des réflexions de leurs " semblables ", à trouver leur place dans la société. Dans notre monde, les aléas du destin se montrent cruels envers des hommes et des femmes, que l'accident ou la maladie frappe, quel que soit leur âge. Mourir à 31 ans ou à 74, comme le montrent deux nouvelles, ne constitue-t-il pas le même chagrin dans une famille éplorée ? L'égoïsme, l'égocentrisme qui placent un être au centre de tout, qui dédaignent autrui, ont souvent des répercussions au plus proche de ceux qui les personnifient et qui oublient que leur comportement engendre le mal autour d'eux. Plus que jamais, l'univers est confronté à des déplacements de populations, à des exils forcés. Pourtant, pour peu que l'on s'y penche, le phénomène ne s'avère pas nouveau et sans aller très loin de nous. Qui se souvient de quantités de Polonais, d'Italiens, d'Espagnols ou de Portugais qui se sont installés chez nous, poussés par la misère, par la dictature dans leurs pays, par la volonté de préserver leurs familles ? Beaucoup ont opté pour la nationalité française, certains reniant totalement leur patrie d'origine, d'autres en éprouvant la nostalgie. Ce sont des tranches de vie qui s'offrent ici au lecteur, des humains " marqués par le destin " , des exemples, un mis à part, sortis de mon vécu plus ou moins proche dans le sud haut-marnais.

06/2016

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Histoire internationale

La RDA après la RDA. Des Allemands de l'Est racontent

Trente ans après la chute du mur de Berlin en 1989 et la réunification officielle des deux Allemagne le 3 octobre 1990, les auteures dressent un état des lieux basé sur les recherches les plus récentes et, surtout, sur les témoignages des premiers concernés : les Allemands de l'Est, ceux et celles qui ont vécu en RDA. Avec le recul du temps ­- qui permet de dépasser le seul symbole de liberté qu'a pu représenter la chute du Mur -, cet ouvrage offre une histoire originale de la transition entre deux sociétés. Pour cela, les auteures racontent la RDA telle qu'elle existe encore dans les souvenirs, en fonction de l'appartenance générationnelle et du type de récit rapporté dans le cercle familial. L'objectif est de proposer une histoire vivante, différente de l'image de la RDA véhiculée dans les livres d'histoire. De montrer aussi l'implication très forte et la difficulté à voir disparaître une patrie pour certains qui, après le traumatisme nazi, avaient fondé beaucoup d'espoirs dans le communisme. Elles explorent les traces de la RDA encore perceptibles : dans les types de solidarité, dans la conception du travail, dans la place donnée à l'art, dans le vote qui reste très différent entre l'Est ou l'Ouest à chaque élection... Enfin elles rendent compte de la recherche actuelle qui explore le domaine de l'intime et s'intéresse aux sources " d'en bas " (les organisations de masse, etc.), et plus seulement aux sources " d'en haut " (les ministères, le Parti, la, Stasi, etc.) Un travail inédit passionnant qui apporte une pierre majeure à la connaissance de la société est-allemande contemporaine et nous parle, à travers la mémoire de la RDA, d'un autre modèle d'organisation sociale.

09/2020

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Histoire internationale

Commandant Si Lakhdhar Bouchema, 1931-1960. Armée de Libération Nationale (Wilaya IV-Algérie)

Dès 1957, Si Lakhdhar Bouchema. alors jeune lieutenant, nous disait que le temps des armes était terminé et qu'il fallait passer au dialogue, afin d'arrêter au plus vite les massacres : " Les meilleurs d'entre nous sont déjà tombés au combat ! ". nous disait Si Lakhdhar. Quand, en 1959-1960, le général de Gaulle a parlé de " la paix des braves ". Si Lakhdhar, comme la grande majorité des " jounoud " de l'Armée de Libération Nationale (A.L.N.), ces termes " Paix des braves ", il les a reçus comme une insulte. Lorsque le général de Gaulle a lancé l'idée d'une " autodétermination ". la réaction fut tout autre. Il fallait tout faire afin de savoir ce que le chef de l'Etat français entendait par " autodétermination ". Serait-ce un premier pas vers l'indépendance, ou alors cette formule cacherait-elle un nouveau piège ? Il fallait tout faire pour voir clair et essayer d'avancer vers la Paix. Ainsi des officiers de l'état-major de la Wilaya IV allaient-ils risquer leur vie pour construire une paix véritable dans l'indépendance de leur patrie. Ainsi le capitaine Si Ahd-el-Latif. les commandants Si Halim, Si Lakhdhar, Si Mohammed et le colonel Si Salah chercheront-ils à connaître la pensée du général de Gaulle. Trois d'entre eux, Si Salah, Si Lakhdhar et Si Mohammed iront le rencontrer à Pans. A leur retour, ils seront exécutés par des militaristes sans formation politique. Le colonel Si Salah, à cause de son grade et en tant que responsable de toute la Wilaya IV, sera envoyé à Tunis. en principe pour être jugé par le GPRA. en réalité pour être protégé par ses amis du massacre déjà commencé en Wilaya IV. En chemin, il mourra au combat.

09/2010

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Religion

Les chemins de mon judaïsme. Et divers inédits

Armand Lunel est né à Aix-en-Provence en 1892. Descendant de deux très anciennes familles juives de Cavaillon, par son père, de Carpentras, par sa mère, il ne cesse, dans son oeuvre de romancier, de librettiste ou d'historien, d'invoquer ses ancêtres, les "Juifs du Pape", cette extraordinaire permanence du judaïsme en terre française. En 1940 cependant, le gouvernement de Vichy le révoque de ses fonctions de professeur et rend caduque par décret une appartenance deux fois millénaire à la patrie française. "Des événements imprévisibles allaient m'ouvrir les yeux, le coeur, l'esprit", écrit-il. Et tel est sans doute l'origine des réflexions qu'il rassemble dans Les Chemins de mon judaïsme. Que de rencontres sur ces Chemins ! La vieille arrière grand-tante Sarra qui ne savait pas lire mais connaissait par coeur ses prières, le grand-père Abranet "gardien des trésors du passé", mais aussi Montaigne, Proust, Bernard Lazare, André Spire, et jusqu'aux jeunes gens qui, dans les armées 1970, se posent la même question qu'Armand Lunel. Quelle est donc la signification de son judaïsme, dont il n'a jamais cessé de sentir l'impérieuse évidence, alors même qu'il est si loin de tout sentiment religieux ? La magie d'un voyage en Israël avec l'ami de toujours, Darius Milhaud, et la composition du livret de l'opéra David fourniront-elles la réponse ? Certainement pas. En fait, bien avant les confidences des Chemins de mon judaïsme, et même bien avant les "événements imprévisibles", le romancier, invoquant le bouclier de David, symbole de la permanence juive, a livré au lecteur son crédo. Malgré toutes les persécutions et tous les reniements, écrivait-il alors qu'il dépassait à peine la trentaine, "le signe juif ne se prescrit jamais".

12/1993

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Histoire internationale

Afrocentrismes. L'histoire des Africains entre Egypte et Amérique, 3e édition

Il y a un demi-siècle, le chercheur sénégalais Cheikh Anta Diop posait la question de la négritude de l'Egypte et de l'antériorité des civilisations nègres. Aujourd'hui, c'est d'Amérique du Nord que nous viennent les échos d'une telle contestation de l'histoire écrite par les Blancs. Les thèmes en sont multiples. Ne serions-nous pas tous les enfants d'une Eve noire ? La première civilisation ne fut-elle pas africaine, rayonnant ensuite de son berceau égyptien jusque dans la Grèce classique ? La déesse Athéna n'avait-elle pas une origine noire ? Les Hébreux n'auraient-ils pas eu l'Ethiopie pour vraie patrie ? La réécriture du passé des Africains, vu à la lumière de l'Egypte pharaonique, suscite une relecture du passé européen. Les humanités gréco-latines se voient opposer des humanités négro-égyptiennes. Des jeunes Noirs des métropoles des pays du Nord apprennent les hiéroglyphes et chantent contre la Babylone des Blancs. Et dans les pays du Sud, les Bantous sont érigés en équivalents des Aryens. Plus loin, l'Amérique aurait été découverte et peuplée par des Noirs, déjà présents dans les civilisations précolombiennes. Toute l'historiographie savante est donc soupçonnée d'un complot planétaire contre les peuples noirs, dont elle aurait dérobé l'héritage culturel pour mieux les asservir. Cette science dite eurocentriste est donc défiée par une histoire afrocentriste du monde. L'objet de ce livre est de mieux connaître l'argumentation de ce courant, d'en discuter les sources et les méthodes, d'en comprendre les motivations et d'en analyser les réseaux, sans oublier ni les siècles d'oppression et de discrimination pesant sur la condition noire, ni les aspirations actuelles à une renaissance noire.

08/2010

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Humour

Et maintenant le professeur Choron nous parle d'amour. Entretiens et divagations diverses avec Jean-Christophe Florentin

Entretiens et divagations diverses avec Jean-Christophe Florentin De 1984 à 1989, Jean-Christophe Florentin enregistra Georges Bernier, plus connu sous le nom de Professeur Choron, pour une diffusion quotidienne sur la ligne " Bête et Méchante ", le 36 69 69 69 69. Le Prof rebondissait sur l'actualité et répondait alors, pour conclure, à des questions aussi bêtes que pertinentes sur le sexe. Plus tard, le succès dictant sa loi, l'actualité fut abandonnée et la ligne devint " Professeur Choron sexologue ", pulvérisant ainsi les records de consultation. Ce livre est le best of de ces séquences audio, la crème de l'anti politiquement correct, et qui se moque frontalement de ces émissions de sexologie très en vogue dans les années 80, où l'on prodiguait tous les conseils pour vivre l'amour sans tabous. Car soyons clair, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains. Georges Bernier fut le précurseur et l'apôtre de la provoc et du fouteur de bordel tous médias confondus. Il créa Hara Kiri, Charlie Hebdo, Charlie mensuel, La Gueule Ouverte, Zéro, Grodada, et bien d'autres, écrivit et interpréta des dizaines de chansons et plusieurs comédies musicales comme Ivre mort pour la patrie, il était aussi un habitué des plateaux télé, comme Polac ou Ardisson, : on l'appelait pour mettre du peps dans les émissions, il servait de " harissa dans le couscous "... Le fameux esprit Canal lui doit tout, des Nuls à Groland, en passant par le grand Coluche, un autre fils spirituel du professeur. Un humour extrême, sans concession. Ici, vous trouverez un Choron au mieux de sa forme et en totale liberté : grossier et vulgaire, c'est certain, mais avec une grande élégance et aux traits d'esprit de haute volée.

11/2020

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Critique littéraire

Souvenirs d'une actrice

Qui se souvient aujourd'hui de Louise Fusil? La comédienne, élève de Piccini, connut pourtant son heure de gloire sur les scènes françaises et " belges", avant de quitter sa patrie pour la Russie, où elle passa plusieurs années. Les biographies de l'époque sont avares de renseignements, seuls les articles de journaux et les mémoires de ses contemporains gardent encore le souvenir de son existence. Cette femme, qui avait connu les " révolutions de France et de Brabant ", survécu à la Terreur, à l'incendie de Moscou et au tristement fameux passage de la Bérézina, mourut en 1848, dans le plus complet dénuement. En 1841, elle avait publié 'ses Souvenirs chez Dumont, libraire au Palais-Royal; dans l'espoir de gagner quelques sous. L'ouvrage possède des qualités littéraires indéniables, mêlant habilement la technique du portrait aux procédés romanesques, les descriptions pittoresques aux réflexions abstraites. Il se révèle en outre un document de choix pour l'étude des conditions de vie des comédiens à la fin du XVIIIe siècle, un témoignage privilégié de l'évolution des modes et de l'art de la scène. Aujourd'hui encore, Louise Fusil se trouve convoquée par les plus grands historiens du théâtre, les érudits et les auteurs de dictionnaires. Les anecdotes qu'elle rapporte sont reproduites de livre en livre, ses jugements sur l'es comédiens du temps, son récit de la retraite de Russie sont sans cesse appelés à illustrer le tableau d'une époque troublée et fascinante. L'édition critique du texte intégral de ses Souvenirs, augmenté en annexe d'une " suite " restée inachevée, devrait permettre aux chercheurs de pouvoir recourir plus aisément à un réel outil de travail et donner l'occasion aux amateurs de, découvrir l'histoire passionnante d'une femme qui, souvent malgré elle, fut l'héroïne d'un incroyable roman d'aventures.

01/2006

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Littérature française

Une passion italienne

Récit d'une liaison passionnée entre deux êtres d'exception : Alexandre Ivanovitch Ostermann-Tolstoï, issu d'une ancienne et noble famille russe, et Maria Pagliari, mariée très jeune à un homme de quarante-six ans son aîné. Lui, général de belle prestance, ami du tsar Alexandre 1er, souvent à la tête d'un corps d'armée dans les guerres contre Napoléon, est connu pour sa bravoure. Pendant la bataille de Kulm en Bohême, dans laquelle il se distingue au commandement des troupes russes et prussiennes contre les forces françaises du terrible général Vandamme, il perd son bras gauche. Fêté comme un héros en Russie, il quitte alors le service actif, renonce à la vie militaire et voyage en Italie dans un carrosse tiré par six chevaux. Elle, fille d'un notable de Frascati près de Rome, touchée avec les siens par les graves événements qui frappent sa patrie, est admirée pour son intelligence et sa beauté. C'est dans la Ville Eternelle qu'Alexandre et Maria se rencontrent. Fascinée par la haute prestance d'Ostermann-Tolstoï, par son caractère fougueux, par ses excentricités et par la légende qui l'entoure, la jeune femme se laisse entraîner dans une relation dont les différentes étapes et conséquences sont relatées dans cet ouvrage. Elle nous fait traverser une Europe déchirée par les guerres napoléoniennes, une Russie qui se bat contre l'envahisseur, une Italie qui souffre des invasions et pillages des Français. Le récit se termine dans la Genève de James-Fazy, une Genève qui se réinvente politiquement. De l'amour interdit et dévorant de Maria Pagliari et d'Alexandre Ostermann-Tolstoï naitront trois enfants illustrés sur le portrait-couverture de ce livre. Ils seront éduqués et grandiront dans la cité de Calvin.

03/2015

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Critique littéraire

La grandeur et la grâce. Quand l'Europe parlait français ; Le poète et le roi

Marc Fumaroli présente Quand l'Europe parlait français comme "une promenade au hasard de rencontres entre Français et étrangers, dans un XVIIIe siècle où les Français sont partout chez eux, où Paris est la seconde patrie de tous les étrangers, et où la France est l'objet de la curiosité générale des Européens". Une promenade qui commence avec le siècle des Lumières et s'achève à l'aube de l'Empire napoléonien. Marc Fumaroli restitue cette période de notre histoire - la dernière "où l'on ait cru au bonheur sur la terre" - avec une érudition allègre, sensible et rigoureuse à la fois. Il montre comment l'universalité de la langue française s'est confondue avec celle d'un art de vivre et de penser, où princes, diplomates, esthètes et chefs militaires étrangers ont tous en commun d'être amoureux du français. Le second ouvrage repris ici, Le Poète et le Roi, est consacré à Jean de La Fontaine. L'auteur souligne que de toutes les voix issues du Grand Siècle, la plus modeste, la plus retenue est aussi la seule qui n'a jamais cessé d'émouvoir, au point de se fondre dans le folklore de l'enfance. L'Histoire a fait de La Fontaine un "bonhomme" presque aussi anonyme que la tradition orale qu'il a recueillie. Marc Fumaroli rend ici justice au poète caché derrière le personnage de la légende, et à travers lui nous fait revisiter le Paris de la Fronde, de l'affaire Foucquet et du règne de Louis XIV. Ce volume démontre de la façon la plus éclatante que la grandeur et le rayonnement d'un pays comme le nôtre tiennent d'abord à la vitalité de sa langue et de sa culture.

11/2014

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Sciences historiques

L'abbé Gantois, l'histoire

Jean-Marie Gantois, né en 1904, est demeuré en esprit sa vie durant, jusqu'à sa mort en 1968, ce jeune contemporain d'une époque caractérisée par des idéologies typiques de l'Entre-deux-guerres : nationalismes, impérialismes et colonialismes propices au racisme, suscitant des vocations politiques extrêmes issues de la gauche comme de la droite. Pour sa part, prêtre imprégné de sa Flandre rurale et catholique, l'abbé Gantois n'a pu éviter tout à fait le contact de cette atmosphère des années Trente et de ses confrontations idéologiques exacerbées par le verbe, l'écrit et de rudes manifestations antagonistes. Gantois a élaboré sa doctrine personnelle depuis les années 1920 et a placé son amour passionné et idéaliste voire mystique, de sa patrie flamande. Il a choisi d'exalter la germanité de sa région natale en chantant l'épopée de ces bas pays d'entre Somme et Mer du Nord, jusqu'à l'Ems, dont les fondations étaient, selon son concept, nordiques et sûrement pas méridionales et méditerranéennes. Peu à peu, il se résolut à afficher ouvertement, et avec quelque succès son idéologie pangermaniste européenne. Son attitude culmina alors sous l'occupation allemande de la France du Nord de 1940 à 1944, qu'il estimait protectrice pour son Vlaamsch Verbond van Frankrijk fondé avant 1930. Il ne se fourvoya pas dans le nazisme mais il s'affirma comme flamand des rives de la Mer du Nord et non pas français. A la libération, il fut évidemment arrêté, jugé, et condamné. Isolé en France, moins en Belgique, il adhéra aux idées fédéralistes en vogue, révisées selon ses conceptions particulières. Néanmoins, la revendication flamande ne trouva jamais grâce auprès de Paris. L'image de l'abbé Gantois servit de prétexte pour bloquer toute avancée dans ce domaine.

02/2020

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Littérature française

Légendes lorraines

Alors qu'abondent les livres contant les légendes d'Alsace, de Bretagne, de Franche-Comté, d'Auvergne, de Gascogne, de tous les coins de France, il n'existe pas, du moins à ma connaissance, un seul recueil en langue française des légendes de Lorraine. Le fait paraît surprenant, car il est peu de provinces où le passé demeure l'objet d'un culte aussi fervent, où tant d'historiens éminents, d'érudits, de chercheurs se soient attachés à faire revivre la vieille gloire du pays jalousement aimé. Dira-t-on qu'il est bien dans le caractère lorrain de préférer le réel à la rêverie et l'Histoire à la Légende ? Cette raison sera-t-elle valable ? Peut-être... Je ne cherche pas à expliquer ; je constate seulement. Qu'on n'aille pas imaginer cependant qu'en publiant ces légendes je prétende combler une lacune, apporter une oeuvre attendue : je les dédie à mes petits-enfants, et cela montre assez combien mes intentions sont modestes. J'ai rassemblé quelques-uns des récits qui ont enchanté ou enthousiasmé mon jeune âge et qui m'ont fait ressentir, dès l'enfance, l'amour de ma petite patrie et la fierté d'être Lorrain. Si des lecteurs trouvaient plaisir à feuille - ter ce livre, je me tiendrais pour largement satisfait et si j'osais penser que ce regard jeté dans le passé légendaire de la Lorraine puisse donner à certains d'entre eux le désir de mieux connaître, pour mieux l'aimer, une des plus glorieuses provinces de France, j'éprouverais la joie, un peu orgueilleuse peut-être, d'avoir dépassé le but que je m'étais d'abord proposé (Avant-propos de l'édition originale de 1953). On doit également à André Dorny un ouvrage sur Colmar et ses environs , un Légendes d'Alsace et un roman historique La Dame de Hungerstein.

08/2018

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Histoire internationale

Pounr une RDC nouvelle. De l'horreur à l'aurore

Debout Congolais, le pays brûle et les négociations télécommandées servent de voie légale au lent et programmé processus de la balkanisation. La mégestion de la res publica enfonce le clou, les institutions marionnettes enterrent la nation... Comment l'être humain peut-il être réduit à un statut aussi inférieur par rapport au degré tolérable de l'inhumanité ? Plus de six millions de morts tombés dans une guerre d'invasion et de prédation en RDC, un holocauste qui ne dit pas son nom destiné à satisfaire l'appétit des décideurs du monde. Faut-il vraiment répandre sans merci le sang des Congolais pour exploiter leurs nombreuses ressources minières ? Est-on si nais pour collaborer avec les forces étrangères et tuer son propre peuple ? Doit-on continuer à rester insensible, à multiplier discours et négociations, alors que l'ennemi gagne du terrain ? Peut-on parler d'Etat souverain, indépendant et demeurer clochard en tout de la communauté internationale ? Où est allée l'élite congolaise ? Où sont les députés et honorables qui sont censés défendre les intérêts du peuple ? Où sont ces soldats et policiers dont la mission est de défendre la population ? Suffit-il de parler de scandale géologique pour bâtir un pays plus beau qu'avant ? Inquiet de la situation exécrable que vit son peuple, l'auteur milite pour une éducation civique et pour une bonne gouvernance qui partent de la base, pour un éveil et 'un réveil de conscience, pour un amour patriotique, pour des valeurs et des vertus qui remettent l'homme, le bien commun et l'intérêt suprême de la patrie au-dessus des égoïsmes et des intérêts individuels, en vue de la justice et de la parité des droits.

03/2015

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Sciences politiques

Et maintenant... Maurice Kamto

Personnellement, je ne suis ni du parti politique de Maurice Kamto, ni de sa communauté ethno-tribale, et ne suis membre avec lui de quelque organisation sociale que ce soit. Mais par amour de la patrie et dans l'intérêt de la Nation, j'appelle le peuple de l'opposition à lui apporter son soutien, tout son soutien, comme cela s'est vu sous d'autres cieux, afin que de nos efforts communs et de la volonté de tous, naisse un Cameroun nouveau. J'affirme humblement que le professeur Maurice Kamto est une chance pour le Cameroun en ce début du siècle. Dans le monde politique, il apparaît, en effet, comme le meilleur du moment, le meilleur parce que par ces temps difficiles où une autocratie confisque tout sans partage et n'hésite pas de mettre à mort, le président Maurice Kamto a un discours rassembleur, il ratisse large, il nourrit un rêve pour son pays et ceci n'est guère surprenant, car avec son "urgence de la pensée", il avait déjà élaboré dans sa tête l'idée du Cameroun qu'il voulait. Il sait, sans les rendre, recevoir des coups de la part de ceux qui, par amour-propre, ne veulent pas reconnaître qu'ils ont perdu. Il sait éviter toute polémique qui ne serait qu'une débauche sans intérêt d'énergie à une passe de la vie où le pays a besoin de la contribution de ses enfants, de tous ses enfants. Il est venu faire la politique autrement, ce qui l'expose à la vindicte de la vieille école où la compromission, le clanisme, le népotisme, la corruption, la secte sont à la base de toute promotion sociale.

09/2020

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Romans historiques

La bouboulina

La Bouboulina naquit en 1771 dans une prison d'Istanbul. Elevée par sa mère, elle se marie à 16 ans avec un riche armateur qui lui fait découvrir la passion de la mer. Lorsque éclate le soulèvement contre les Turcs, La Bouboulina part guerroyer... Derrière cette héroïne nationale, Michel de Grèce nous raconte l'histoire extraordinaire de la renaissance de son pays, la Grèce. "Je vins au monde sur le sol maculé d'une prison d'Istanbul le 11 mai 1771". Tel est le début de l'étonnant récit de la Bouboulina. Elevée par sa mère dans l'île de Spétasi, alors que la Grèce était sous le joug de l'Empire ottoman, elle se marie à seize ans avec un riche armateur qui lui fait découvrir le goût de la mer et du risque. Ensemble, à la tête d'une véritable armada, ils écument la Méditerranée, d'Istanbul à Marseille, de Carthagène à Tripoli, à la recherche de fabuleux destins. Grande séductrice, héroïne moderne avant l'heure, Laskarina Bouboulis tourne les têtes et enflamme les coeurs. Plusieurs hommes vont l'aimer et l'aider, chacun à sa manière. Mais jamais ses amours tumultueuses ne lui feront oublier sa véritable passion : sa patrie. Femme d'affaires redoutable, elle bâtit une immense fortune qu'elle met à la disposition de la résistance hellénique lorsque la révolte gronde contre les Turcs. Téméraire, elle prend part aux combats, arme ses navires, et va aborder et bombarder les bateaux ennemis. Prise dans la tourmente, elle fera face avec courage aux dangers, trahisons, manoeuvres souterraines de ses adversaires comme de ses alliés. Derrière cette héroïne nationale, Michel de Grèce nous raconte pour la première fois l'histoire extraordinaire de la renaissance de son pays, la Grèce.

06/2018

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Sciences politiques

Le Français cet inconnu

Le Français inconnu est ce patriote que l'on s'efforce de réduire au silence depuis des décennies. C'est lui dont on se gausse, que l'on stigmatise, que l'on conspue et que l'on exploite tout en l'excluant de la société. Le procédé, si simple qu'il a fait ses preuves au sein de toutes les dictatures sournoises, consiste à travestir l'histoire dont il est héritier, à détourner la conscience populaire de l'essentiel pour n'intéresser l'opinion qu'à des vétilles, à user d'impostures verbales au quotidien (mouvement social, IVG, sans papiers...), et à banaliser l'opprobre jusqu'à ce qu'elle devienne un acquis. Le Français inconnu appartient à la France que la gauche n'aime pas. Il n'a pas renié l'éducation qu'il a reçue de ses parents, et s'il considère que la morale existe, il pense qu'elle ne procède pas des caprices de la démocratie. La morale est d'une autre essence. Le Français inconnu n'a pas honte de sa foi, et il aime sa patrie jusqu'à la défendre contre des lois insanes. C'est lui qui revient enfin sur le devant de la scène, au grand dam de ceux qui n'aspiraient qu'à le faire disparaître et avaient déjà organisé ses funérailles. Ce livre est le coup d'oeil que jette le Français inconnu sur la société actuelle. Il n'a d'autre dessein que de montrer à quel point on a perdu le sens commun à force de s'accoutumer au mal érigé en vertu. C'est une satire souvent drôle, parfois féroce des moeurs de notre temps, et un réquisitoire serré contre la dictature des bien-pensants.

03/2014

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Histoire de France

Il portait l'ancre d'or. Colonel Christian Marsaud de Labouygue, de l'Infanterie coloniale (1880-1952)

L'aventure était dans le Havresac de ces Marsouins qui parcouraient mers et océans des continents asiatique et africain. L'ardeur d'une jeunesse " instruite pour vaincre " et l'enthousiasme légué par leurs aînés les entraînaient à se surpasser pour continuer l'uvre coloniale grandiose, d'un Empire qui ne voyait pas se coucher le soleil. Christian Marsaud, comme ses camarades, a vécu grandement les événements qui se sont déroulés en Cochinchine, au Niger, avant de regagner la France métropolitaine pour participer à la Grande Guerre. Une blessure vint interrompre momentanément cette carrière, à défaut d'interrompre sa vie. Affecté au ministère de la Guerre, il devait travailler pendant deux ans, près du général Galliéni, dont il fut un des élèves. Il repart en opérations extérieures au Togo. Au ministère des Colonies et à l'Ecole Militaire de Saint-Cyr, où il enseigna la géographie. De retour en opérations extérieures au Cameroun, il y rencontra le célèbre docteur Eugène Jamot, vainqueur de la maladie du Sommeil, propagée par la mouche Tsé-Tsé. Là, devait se terminer le temps de l'expatriation Outre-Mer. Il fut appelé à la Maison militaire de la Présidence de la République, à l'Elysée, par le Président Paul Doumer et confirmé ensuite dans ses fonctions par le Président Albert Lebrun, jusqu'en 1940. Il pressentait le désastre d'une défaite de nos armées et mettait un terme à sa carrière à Bordeaux, avec le sentiment, comme son père, le colonel d'Etat-Major-Général Joseph Marsaud, la veille de sa mort, qui s'était écrié : " J'ai fait mon devoir. Vive la France  ; ! " Christian Marsaud de Labouygue, repose au Pays Basque, sa seconde patrie, qu'il aimait tant, dans le petit cimetière de Saint-Pierre-D'Irube.

01/2021

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Sociologie

Edgar Morin. L'indiscipliné

Qui est vraiment Edgar Morin ? Le philosophe auteur d'une ambitieuse Méthode de la pensée complexe ? Le sociologue précurseur de la culture de masse, chroniqueur de la rumeur antisémite d'Orléans et de la modernité du village de Plozévet? À moins que ce ne soit l'auteur du film culte Chronique d'un été, réalisé avec Jean Rouch ? Ou encore l'observateur aiguisé des adolescents, de l'écologie, de la Terre-patrie, sans oublier le penseur indiscipliné d'une politique de civilisation et du conflit israélo-palestinien ? Tout cela, et bien plus encore. Cette enquête biographique retrace le parcours exceptionnel d'un homme inattendu. Edgar Morin est un roman à lui tout seul ! On devine d'emblée la personnalité du futur philosophe à travers le récit des années d'enfance à Paris, au sein de la communauté des immigrés juifs de Salonique puis celui de la disparition brutale de sa mère, Luna, alors qu'il a à peine dix ans. Les rebondissements se poursuivent avec l'exode et le chaos - d'où naît son engagement dans la Résistance -, sa stalinisation et sa rupture ultérieure avec le Parti communiste, son engage-ment singulier dans la guerre d'Algérie, les débuts de la sociologie, son goût pour le cinéma et les idées, sa remise en question totale à partir des années 1960 et dans la Californie du "nouvel âge", ses engagements pour l'écologie et la transmission des savoirs. Il a traversé le xxe siècle sans rien rater. Avec des documents de première main, les témoignages de proches et une enquête au plus près de l'œuvre, cette biographie d'Edgar Morin restitue toute la complexité d'un personnage attachant, et encore largement inconnu. Elle permet de mieux comprendre pourquoi Edgar Morin est un penseur nécessaire, dans ces temps obscurs et chaotiques.

05/2009

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Sciences historiques

La fin du village. Une histoire française

A l'heure du "changement" et de la "mondialisation", le "village" continue d'être présent dans la mémoire et l'imaginaire des Français. Mais le divorce entre le mythe et la réalité n'a jamais été aussi flagrant. A l'ancienne collectivité, rude, souvent, mais solidaire et qui baignait dans une culture dont la "petite" et la "grande patrie" étaient le creuset, a succédé un nouveau monde bariolé où individus, catégories sociales, réseaux et univers mentaux, parfois étrangers les uns des autres, coexistent dans un même espace dépourvu d'un avenir commun. Telle est la conclusion de l'enquête menée par Jean-Pierre Le Goff pendant plusieurs années sur les évolutions d'un bourg du Luberon depuis la Seconde Guerre mondiale. Il s'est immergé dans la vie quotidienne des habitants, a interrogé beaucoup d'entre eux, consulté des archives, recueilli les documents les plus divers. Le tableau qu'il brosse est saisissant. A rebours des clichés et d'une vision idéalisée de la Provence, les anciens du village ont le sentiment d'être les derniers représentants d'une culture en voie de disparition, face aux modes de vie des néo-ruraux et au tourisme de masse. Animation culturelle et festive, écologie et bons sentiments, pédagogie et management, spiritualités diffuses se développent sur fond de chômage et de désaffiliation. Les fractures sociales se doublent de fractures culturelles qui mettent en jeu des conceptions différentes de la vie individuelle et collective. C'est donc un microcosme du mal-être français que l'auteur décrit au plus près des réalités, en s'interrogeant sur ce qu'il est advenu de l'ancien peuple de France et sur les défis qu'un nouveau type d'individualisme pose à la vie en société.

02/2017

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Critique littéraire

Marina Tsvetaeva. L'éternelle insurgée

Aussi torrentueuse et imprévisible dans ses vers que dans sa vie, Marina Tsvetaeva, un des plus grands poètes russes de la fin du XXe siècle, est dévorée dés son plus jeune âge par le besoin d'écrire et la fureur d'aimer. Née en 1892, elle a dix-huit ans à peine quand elle publie son premier recueil de poèmes. L'année suivante, elle épouse, sur un coup de tête, Serge Efron, un étudiant à qui elle restera attachée toute sa vie à travers de multiples infidélités, des plus banales aux plus glorieuses. A ces aventures sentimentales s'ajoutent les épreuves de l'histoire : la guerre de 1914 puis la Révolution russe de 1917 la séparent de Serge, qui rallie les volontaires de l'armée blanche opposés aux bolcheviks. Elle le perd de vue pendant les désordres de la guerre civile, mais le retrouve, par miracle, dans l'émigration - en Allemagne, en Tchécoslovaquie, en France. Parmi les réfugiés, Marina se sent doublement exilée. Refusant de choisir son camp, elle se met à dos ses compatriotes des deux bords, alors que Serge cède aux séductions des agents soviétiques et décide de retourner en U.R.S.S... Aura-t-elle le courage de l'y rejoindre ? Si elle se lance dans cette nouvelle équipée, ne se sentira-t-elle pas une étrangère dans sa propre patrie ? Le suspens demeure entier jusqu'à la fin tragique de cette éternelle insurgée. Emportée par les événements politiques, Marina Tsvetaeva apparaît comme un symbole du merveilleux et dérisoire combat de l'artiste qui s'obstine à chanter les grandes idées, les beautés de la nature et le mystérieux enseignement de la mort, au milieu des vociférations d'un monde en délire.

10/2001

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Critique littéraire

Tragédies. Tome 7, 1e partie, Iphigénie à Aulis, Edition bilingue français-grec ancien

La première victime de la Guerre de Troie est une femme, Iphigénie. La flotte grecque sur le départ est bloquée à Aulis, faute de vents favorables, car Artémis est hostile au chef de l'armée, Agamemnon. Seule le sacrifice de sa fille Iphigénie pourrait apaiser la colère de la déesse. Agamemnon hésite avant de se plier aux ordres de l'oracle. Il mande sa fille à Aulis, sous le prétexte de la marier à Achille. La promise est conduite vers un autel autrement plus funeste. C'est alors qu'intervient Artémis qui dérobe Iphigénie et lui substitue une biche. Unités de temps et de lieu, conflit entre l'amour filial et celui de la patrie, le mythe d'Iphigénie est particulièrement propice à une adaptation tragique. Il fut traité par Eschyle et Sophocle avant Euripide qui en donna sa version à l'extrême fin de sa vie, probablement lors de son séjour à Pella, en Macédoine. La pièce eut des honneurs posthumes : présentée par Euripide le jeune pour son père, elle reçut en 405 le premier prix aux Grandes Dionysies. Notre édition présente en un volume à part ce classique de la tragédie grecque, qui inspira, entre autres, Racine. Les récits traitant du mythe, tels que Les Chants Cypriens et les poèmes homériques, sont étudiés, si bien qu'apparaissent nettement l'évolution du mythe et les particularités d'Euripide par rapport à la tradition qu'il pouvait connaître. Les implications politiques et religieuses du texte sont mises en avant et assorties de judicieuses pistes de lecture. Les personnages ainsi que les innovations dramatiques sont présentés, tandis que l'histoire du texte et des manuscrits fait l'objet d'une analyse succincte. L'ouvrage est en outre enrichi de notes qui accompagnent la lecture.

01/1983