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Marion Billet

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Monographies

Claude Gillot. Satire in the Age of Reason

This scholarly publication presents the work of the designer, painter and illustrator Claude Gillot (1673-1722). The first volume on the artist in English, it accompanies a major exhibition at the Morgan Library & Museum that explores Gillot's inventive and highly original draftsmanship and places his work in the context of artistic and intellectual activity in Paris ca. 1700. The history of eighteenth-century French art under the ancien régime is dominated by great names. But the artistic scene in Paris at the dawn of the century was diverse and included artists who forged careers largely outside of the Royal Academy. Among them was Claude Gillot. Known primarily as a draftsman, Gillot specialized in witty scenes taken from the Italian commedia dell'arte plays performed at fairground theaters and vignettes of satyrs enacting rituals that expose human folly. The book will address Gillot's work as a designer, painter, and book illustrator, and advance a chronology for his career. Crafting a timeline for Gillot's life and work will clarify his relationship with his younger collaborators Antoine Watteau and Nicolas Lancret. Through an artistic biography and six chapters, each devoted to an aspect of his oeuvre, Gillot's role in developing quintessential rococo subjects is established. We follow Gillot from his start as the son of a decorative painter in the bishopric of Langres to his arrival in Paris in the 1690s, as the city and its secular entertainments flourished apart from the royal court at Versailles. Myriad opportunities awaited artists outside official channels, and Gillot built his career working in the theater and as a painter and designer long before seeking official academic status. His involvement with writers, playwrights, and printmakers helped define his sphere. Gillot's preference for theatrical subjects brought him critical attention, and also attracted talented assistants such as Watteau and Lancret. Gillot came to prominence around 1712 working at the Paris Opéra and as a printmaker and illustrator of books, lending his droll humor to satires. By 1720, Gillot was enlisted to design costumes for the last royal ballet, one of the final projects of his career. He died nine months after his most celebrated pupil, Watteau. The sale of his estate, which including his designs and many etched copper plates, provided material for printmakers and publishers and ensured Gillot's lasting fame among print connoisseurs. His oeuvre as a draftsman and painter, however, was largely forgotten until drawings and canvases began to emerge in the first half of the twentieth century.

03/2023

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Sciences de la terre et de la

Géochronique N° 118, juin 2011 : Terres rares

Les "Terres rares" sont à la mode. Cet ensemble de 16 éléments chimiques aux noms peu connus du grand public (cérium, dysprosium, erbium, europium, gadolinium, holmium, lanthane, lutécium, néodyme, praséodyme, prométhium, samarium, terbium, thulium, ytterbium, yttrium) sont devenus de véritables sujets médiatiques, car leurs applications industrielles sont très nombreuses, à part le prométhium dont il n'existe pas d'isotope stable. Elles symbolisent le génie technologique de l'être humain, leur utilisation individuelle étant indispensable à de nombreuses technologies de pointe, dans des domaines aussi divers que l'aéronautique, l'automobile, la défense, l'éclairage, l'énergie et notamment l'énergie éolienne, l'espace, la santé ou l'industrie du verre... voire même la protection des billets de banque contre la contrefaçon ! Dans la longue histoire de l'humanité et de son lien avec la géologie et les ressources minérales, les premières applications industrielles des terres rares ne datent que de la fin du XIXe siècle avec l'invention des manchons à gaz modernes au thorium et au cérium en 1891 par le chimiste Carl Auer von Weisbach. Ce fut la première révolution technologique due aux terres rares, car elle rendit possible l'éclairage urbain à grande échelle. Cette technologie est toujours utilisée dans les lampes de camping à gaz ou au naphte. Auer inventa également la pierre à briquet, contenant 30 % de cérium, une terre rare. Son invention est toujours présente dans les briquets actuels. Leurs multiples applications en font des éléments indispensables à la compétitivité de nos économies modernes, par exemple pour la production des éoliennes les plus performantes ou des véhicules électriques et hybrides. A l'heure où 97% de la production de terres rares vient de Chine, les enjeux géopolitiques liés aux terres rares sont considérables, faisant de cet ensemble d'éléments de véritables vedettes médiatiques. Ce numéro de Géochronique vous invite à découvrir l'univers fascinant des terres rares à travers leur histoire, leurs gisements, leurs applications, les enjeux économiques et stratégiques qui y sont liés. Il est le résultat du travail de trois experts en ressources minérales, dont deux anciens collaborateurs du BRGM aujourd'hui à la retraite et un encore en activité. Il illustre fort bien les relations intimes et complexes existant entre géologie, ressources minérales, économie, stratégie et compétitivité, ainsi que les défis considérables auxquels l'homme se trouve confronté, l'utilisation raisonnée des ressources minérales étant l'un des moteurs du développement durable, au même titre que leur recyclage ou la conception de produits et de services plus économes en ressources. .

06/2011

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Biographies

Pierrot Posthume. Tome 1

La toile se lève sur la scène, où le peintre Puvis de Chavannes a peint d'assez cocasses décorsune scène où il y a juste la place pour un soufflet et un coup de pied dans le derrière. Et la farce commence, une farce qui parait écrite au pied levé, une nuit de carnaval, dans un cabaret de Bergame, avec de jolis vers qui montent s'enrouler ainsi que des fleurs autour d'une batte. Là dedans passe et repasse toute la famille, les deux filles de Gautier, Judith, dans un costume d'Esméralda de la comédie italienne, développant des grâces molles ; la jeune Estelle, svelte dans son habit d'Arlequin, et montrant sous son petit museau noir, de jolies moues d'enfant ; le fils de Gautier en Pierrot un peu froid, un peu trop dans son rôle, un peu trop posthume ; puis enfin Théophile Gautier, luimême faisant le docteur, un Pantalon extraordinaire, grimé, enluminé, peinturluré à faire peur à toutes les maladies énumérées par Diafoirus, l'échiné pliée, le geste en bois, la voix transposée, travaillée, tirée on ne sait d'où, des lobes du cerveau, de l'épigastre, du calcaneum de ses talons : une voix enrouée, extravagante, qui semble du Rabelais gloussé. septembre. BarsurSeine... . Il habite ici un millionnaire, d'une avarice telle, que lorsqu'il a mis ses fils au collège, il a défendu par économie qu'on cirât leurs souliers, disant que le cirage brûlait le cuir... et il a remis au proviseur une couenne de lard pour les frotter. Septembre. C'est prodigieux comme Millet a saisi le galbe de la femme de labeur et de fatigue, courbée sur la glèbe. Il a trouvé un dessin carré, un contour fruste qui rend ce corpspaquet, où il n'y a plus rien des rondeurs provocantes de la forme féminine, ce corps que le travail et la misère ont aplati comme avec un rouleau, n'y laissant ni gorge ni hanches, et qui ont fait de cette femme un ouvrier sans sexe, habillé d'un casaquin et d'une jupe, dont les couleurs ne semblent que la déteinte des deux éléments entre lesquels ce corps vit, en haut bleu comme le ciel, en bas brun comme la terre. septembre. Il y a une vieille demoiselle ici, une cidevant religieuse, qui terminait une longue déploration de toutes les misères et de toutes les dégoûtations de l'humanité par cette réclamation : "Et puis, pourquoi sommesnous faits en viande ? " Cette révolte contre la matérialité de notre être, et l'aspiration à la composition d'un végétal ou d'un minéral, ne prouventelles pas une délicate spiritualité féminine ?

01/2023

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Biographies

Pierrot Posthume. Tome 2

La toile se lève sur la scène, où le peintre Puvis de Chavannes a peint d'assez cocasses décorsune scène où il y a juste la place pour un soufflet et un coup de pied dans le derrière. Et la farce commence, une farce qui parait écrite au pied levé, une nuit de carnaval, dans un cabaret de Bergame, avec de jolis vers qui montent s'enrouler ainsi que des fleurs autour d'une batte. Là dedans passe et repasse toute la famille, les deux filles de Gautier, Judith, dans un costume d'Esméralda de la comédie italienne, développant des grâces molles ; la jeune Estelle, svelte dans son habit d'Arlequin, et montrant sous son petit museau noir, de jolies moues d'enfant ; le fils de Gautier en Pierrot un peu froid, un peu trop dans son rôle, un peu trop posthume ; puis enfin Théophile Gautier, luimême faisant le docteur, un Pantalon extraordinaire, grimé, enluminé, peinturluré à faire peur à toutes les maladies énumérées par Diafoirus, l'échiné pliée, le geste en bois, la voix transposée, travaillée, tirée on ne sait d'où, des lobes du cerveau, de l'épigastre, du calcaneum de ses talons : une voix enrouée, extravagante, qui semble du Rabelais gloussé. septembre. BarsurSeine... . Il habite ici un millionnaire, d'une avarice telle, que lorsqu'il a mis ses fils au collège, il a défendu par économie qu'on cirât leurs souliers, disant que le cirage brûlait le cuir... et il a remis au proviseur une couenne de lard pour les frotter. Septembre. C'est prodigieux comme Millet a saisi le galbe de la femme de labeur et de fatigue, courbée sur la glèbe. Il a trouvé un dessin carré, un contour fruste qui rend ce corpspaquet, où il n'y a plus rien des rondeurs provocantes de la forme féminine, ce corps que le travail et la misère ont aplati comme avec un rouleau, n'y laissant ni gorge ni hanches, et qui ont fait de cette femme un ouvrier sans sexe, habillé d'un casaquin et d'une jupe, dont les couleurs ne semblent que la déteinte des deux éléments entre lesquels ce corps vit, en haut bleu comme le ciel, en bas brun comme la terre. septembre. Il y a une vieille demoiselle ici, une cidevant religieuse, qui terminait une longue déploration de toutes les misères et de toutes les dégoûtations de l'humanité par cette réclamation : "Et puis, pourquoi sommesnous faits en viande ? " Cette révolte contre la matérialité de notre être, et l'aspiration à la composition d'un végétal ou d'un minéral, ne prouventelles pas une délicate spiritualité féminine ?

01/2023

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Histoire de l'art

L'argent dans l'art

Dès le XVe siècle, les représentations de l'argent dans la peinture se multiplient, évoqué sous sa forme de monnaie métallique pour des scènes figurant des transactions. A l'autre bout de cet axe d'une "iconicité de l'argent" , on trouvera pour la période contemporaine des artistes comme Anne et Patrick Poirier ou Claude Closky qui utilisent des billets de banques ou le métal de pièces de monnaie comme matériau plastique : un tableau dans le cas des premiers, une sculpture évoquant la Colonne sans fin de Constantin Brancusi pour le second. Sur ce registre de la représentation matérielle de l'argent, existe un large spectre de possibles La seconde moitié du XIXe siècle voit la naissance de l'Impressionnisme en peinture, qui représente un moment de bascule historique : non seulement pour la rupture esthétique que l'Impressionnisme représente mais aussi pour les nouveaux modes économiques qui se dessinent dans le champ du commerce de l'art. Un des lieux communs sur l'aventure de l'art moderne dans la seconde moitié du XIXe siècle consiste à dire que la rupture esthétique d'avec l'Académie a eu pour conséquence de paupériser les artistes ; Van Gogh étant en quelque sorte le héraut de cette lutte pour une autonomie absolue de l'artiste, en rupture vis-à-vis du goût dominant des commanditaires potentiels. De manière générale, les Impressionnistes ont ébranlé les liens entre la valeur travail, la valeur d'usage et la valeur d'échange. Il s'opère à ce moment-là une dérégulation de la mainmise de l'Etat (après celle du clergé) sur l'art au travers de l'Académie, et l'art devient divergent. La valeur des oeuvres ne sera plus fixée selon les critères académiques, mais au travers du jugement critique. Au XXe siècle, l'artiste ne se contente plus de représenter les thèmes traditionnels liés à l'argent (lieux de commerce et d'échanges, les codes sociétaux liés à l'argent, ou des thèmes dérivés comme le jeu) ; il va engager une réflexion plus intrusive dans les mécanismes de l'argent, dès lors que ceux-ci sont immanents à l'oeuvre d'art. Deux figures tutélaires Marcel Duchamp d'une part, et Salvador Dalí d'autre part, incarnent deux postures en miroir sur le thème de l'argent. Marcel Duchamp crée en 1913 son premier ready made, Roue de bicyclette, l'acte fondateur d'un art de nature conceptuelle. Le geste fait apparaître une valorisation indépendante de la réalité matérielle (ou immatérielle) de l'objet d'art.

04/2023

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Histoire de l'art

Le réalisme. "Pourquoi réalisme il y a"

LE LIVRE Loin de se limiter a la description du réel, les artistes réalistes ont eu a coeur de l'interpréter, afin d'offrir au public de nouvelles clés de lecture du monde. Si ce mouvement, né dans les années 1830- 1840, avant de prendre son essor sous la Révolution de 1848, paraît aujourd'hui bien sage, Courbet et d'autres peintres - Honoré Daumier, Jean-François Millet, Rosa Bonheur... - le pensèrent comme une opération de transgression ostensible et scandaleuse. C'est au début du xIxe siècle qu'apparaissent, marquéees notamment par la découverte de l'art espagnol, les premières peintures réalistes dépeignant les habitants des provinces françaises (Bretagne, Vendée, Pyrénées, etc.) dont certains peintres s'attachent a représenter tant les costumes que les coutumes. Admiré ou critiqué pour sa capacité à montrer sans détour et parfois avec brutalité le monde qui nous entoure, cet art éminemment social et politique s'intéresse en effet aux sujets "ordinaires" (paysans, blanchisseuses, etc.). Face à une société en pleine industrialisation et confrontée à un exode rural important, la vie domestique, le monde paysan, les pratiques religieuses et communautaires proposaient ainsi des sujets rassurants empreints d'harmonie et de calme. A contrario, à la fin du siècle, la peinture réaliste mettra en lumière la modernisation industrielle de l'Europe et les conflits sociaux et politiques liés aux droits des travailleurs. Loin de se cantonner à la France, Bertrand Tillier s'attelle également à démontrer le rayonnement de ce mouvement à l'échelle internationale dans les années 1860-1870, que ce soit en Angleterre, en Allemagne (Hans Thoma, Adolph von Menzel, Wilhelm Leibl, etc.) ou encore en URSS (Ilya Répine) et aux Etats-Unis (Thomas Eakins ou Winslow Homer). Rédigé par l'un des spécialistes les plus éminents de l'art du xIxe siècle et comprenant pas moins de 320 illustrations, l'ouvrage propose une analyse captivante sur cette esthétique subversive qu'est le réalisme. L'AUTEUR Bertrand Tillier est professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est également directeur des Editions de la Sorbonne et co-directeur du Centre d'histoire du XIXe siècle. Ses travaux interrogent plus précisément les rapports entre les arts et la politique aux xIxe et xxe siècles, dans la perspective d'une histoire culturelle et sociale des imaginaires et des sensibilités. Il est l'auteur de nombreuses publications, dont L'Art du xIxe siècle (Citadelles et Mazenod, 2016), La correspondance de Courbet - 20 ans après (Les Presses du Re el, 2018) et Dérégler l'art moderne, De la caricature au caricatural (Hazan, 2021).

04/2024

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Art contemporain

Pierrette Bloch. Une collection

Du 13 février au 6 juin 2021 le musée Fabre met à l'honneur trois artistes contemporains dont les oeuvres, toiles et dessins, ont récemment rejoint les collections du musée. Ils sont à découvrir dans trois espaces distincts du parcours permanent Issus de trois générations différentes, Pierrette Bloch, André-Pierre Arnal et Stéphane Bordarier se sont tous trois intéressés à la matérialité de la peinture, élaborant de nouvelles techniques picturales mises au coeur de leur pratique. Si Pierrette Bloch fait gouter la peinture, point après point, sur le papier ou sur la toile disposée à l'horizontal, noue consciencieusement le crin, inscrit de larges traces blanches au pastel, André-Pierre Arnal plie, froisse, ficèle la toile, colle et décolle le papier. Stéphane Bordarier développe quant à lui une technique picturale qui se rapproche de celle de la fresque, dans laquelle la couleur est prise dans la colle encore humide, induisant l'urgence du geste. Peintre et sculptrice française. Evoluant depuis les années 1950 vers une pratique abstraite, l'oeuvre de Pierrette Bloch, en dehors de toute catégorie esthétique, joue sur le rythme, l'ambivalence entre le plein et le vide, le contraste entre le noir et le blanc. Subtile, elle se décline par séries, avec une économie de moyens, à partir de la répétition de formes élémentaires – le point, les entrelacs, l'écriture – et de couleurs quasi absentes. Elle éprouve ses premières émotions artistiques en 1939, devant les chefs-d'oeuvre du musée du Prado exposés à Genève. C'est justement en Suisse que, fuyant la France occupée, elle se réfugie avec ses parents en 1940. Elle se plonge dans la lecture, source d'inspiration fondamentale, et assiste à des conférences d'histoire de l'art, notamment celle de René Huyghe sur la ligne, qui la conduit à s'interroger sur les relations qu'entretient le dessin avec le temps et l'écriture. A la fin de la guerre, de retour à Paris, elle suit les cours des peintres Jean Souverbie (1891-1981) et André Lhote (1885-1962) ; en 1949, elle est la première élève d'Henri Goetz (1909-1989), qui délaisse alors le surréalisme au profit de l'abstraction. Elle fait la connaissance de Colette et Pierre Soulages (1919), devenus des amis intimes. Influencées par celui-ci et Nicolas de Staël, ses premières peintures abstraites, à la texture épaisse, sont structurées par un système de grille, caractéristique des oeuvres picturales d'après-guerre. Les années 1950 correspondent au début de sa reconnaissance : elle participe au Salon des réalités nouvelles (1950), dédié à l'abstraction depuis l'après-guerre ; dès l'année suivante ont lieu ses premières expositions personnelles en France et aux Etats Unis, où elle séjourne régulièrement.

02/2021

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Voile

Toutes voiles dehors. Mes 40 ans de course au large

L'autobiographie du meilleur et du plus populaire des navigateurs français. Préface d'Erik Orsenna Après avoir navigué avec sa mère aux Glénans, à 10 ans, Jean Le Cam construit seul son propre voilier pour faire des ronds dans la baie de La Forêt. Puis il navigue avec son ami d'enfance Hubert Desjoyeaux, le frère de Michel, seul double vainqueur du Vendée Globe, avec lequel il créera le chantier naval CDK, à l'origine de la construction de nombreux voiliers mythiques (Poulain, Jet Service, PRB, Foncia...). A 14 ans, il débute la compétition puis s'embarque au côté d'Eric Tabarly pour faire son service militaire. A 19, il participe à sa première Solitaire du Figaro qu'il remportera trois fois par la suite. Mais c'est sur le mythique tour du monde en solitaire, le Vendée Globe, que Le Cam vivra ses plus grandes heures de navigateur solitaire. En 2004-05, il est la révélation de la course, luttant bord à bord avec Vincent Riou qui ne le précèdera que de 7 heures à l'arrivée. En 2008-09, alors qu'il aborde le cap Horn en troisième position, il chavire après avoir perdu son bulbe de quille. Il doit se réfugier à l'intérieur de la coque, bateau renversé. C'est Vincent Riou qui le récupère in extremis. Et en 2020, alors qu'il fait la course dans le trio de tête, il se déroute pour récupérer Kevin Escoffier qui a déclenché sa balise de détresse. Jean Le Cam arrive sur zone mais le temps de manoeuvrer dans une mer agitée, il perd le contact visuel avec le radeau d'Escoffier. Il le sauvera finalement six heures plus tard et reprendra la course qu'il terminera 4e et premier des non-foilers. Fêté en héros aux Sables-d'Olonne, Le Cam stupéfie alors le public lorsqu'il révèle qu'il a vécu un enfer lors de ses derniers jours en mer, devant manoeuvrer avec une côte cassée et une coque " délaminée " qui menaçait de céder à tout instant. Jusqu'au dernier jour, il a risqué de perdre son bateau. Mais Jean Le Cam, n'est pas qu'un immense marin au palmarès impressionnant, ce qui lui a valu son surnom de Roi Jean. C'est aussi une forte personnalité, un personnage truculent et attachant. Ainsi, en 1989, alors qu'équipier de Tabarly sur la transat en double Lorient-Saint-Barthélémy-Lorient, et qu'une mauvaise manoeuvre les fait chavirer, il traite Tabarly de " con " (la première fois et sans doute la dernière fois que cela est arrivé au maître), car il sait que ce naufrage aura des conséquences dramatiques pour son ami Hubert, CDK étant propriétaire du bateau. En 1996, vainqueur de la Solitaire du Figaro, il attend chacun de ses concurrents pour leur payer à boire. Ou encore cette année, lorsqu'il triomphe aux Sables-d'Olonne, il déclare : " Je finis quatrième, à la place du con. J'ai soulagé l'éventuel con qui aurait pu être à ma place ! Comme quoi ma générosité n'a pas de limites. " Dans ce livre, où il revient avec son humour et son franc parler sur son incroyable carrière de marin mais aussi de concepteur de voiliers, Jean Le Cam nous fait découvrir les coulisses de la course au large : la quête des sponsors, le risque permanent, la recherche permanente de la vitesse... Le Cam veut également transmettre à travers ce livre son amour de la voile et de la mer aux jeunes générations. Palmarès 1982 : Record de l'Atlantique sur Jet Services II, comme équipier de Patrick Morvan. 1984 : Vainqueur de la Route de la découverte avec Philippe Poupon sur Fleury Michon III. 1988 et 1989 : Champion du monde de Formule 40. 1994, 1996, 1999 : Vainqueur de la Solitaire du Figaro. 2005 : 2e du Vendée Globe. 2006 : 2e de la Route du Rhum en classe IMOCA sur VM Matériaux. 2013 : Vainqueur de la Transat Jacques-Vabre avec Vincent Riou en classe IMOCA sur PRB. 2015 : Champion du monde IMOCA Ocean Masters ; Vainqueur de la Barcelona world race avec Bernard Stamm. 2021 : 4e du Vendée Globe et premier des non-foilers.

09/2021

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Photographie

Compétence Photo N°78 : L'exposition - Lightroom

Le Numéro 78 de Compétence Photo fait la part belle à un sujet déterminant en photographie : l'exposition (26 pages). Maîtriser l'exposition d'une photo constitue un enjeu à la fois technique et créatif. Technique, parce que cela implique d'optimiser le paramétrage du matériel, mais aussi de moduler au mieux l'éclairage. Créatif, car jouer avec l'exposition est le moyen de décider de la manière dont la scène se présente au spectateur. Ce guide pratique conséquent s'articule ainsi autour de trois problématiques pratiques : la maîtrise de la technique, la manière de déjouer les nombreux pièges et enfin des idées pour gagner en créativité et ainsi jouer avec l'exposition. Ce numéro consacre un second dossier à la prise de vue, et plus particulièrement à capture d'images de vos animaux favoris : chien, chat, cheval, hamster, oiseaux, etc. (16 pages) Que diriez-vous de tenter de réaliser une séance de pose fignolée pour réaliser la photo que vous aurez envie de montrer, d'agrandir, d'exposer au mur ou d'offrir ? Ce guide pratique vous accompagne dans la réalisation de prises de vue réussies, en intérieur comme en extérieur. Côté pratique logicielle, Compétence Photo vous propose un copieux cahier d'exercices pour parfaire votre maîtrise de Lightroom (28 pages). S'adressant aux photographes de tous niveaux y compris aux débutants avec Lightroom, nous avons choisi de dérouler la chronologie du développement d'un Raw – ou de la retouche d'un Jpeg – au travers de 10 exercices thématiques dotés de 12 tutoriels afin de mettre en pratique les outils et les concepts décryptés. Les nouveautés des dernières versions sont signalées dans le texte courant. Pour les inconditionnels de la suite Nik Collection, nous publions par ailleurs un second dossier pratique (14 pages) consacré à la nouvelle version 3.0 de la suite de l'éditeur DxO. Côté Bricolage, nous vous accompagnons dans la confection de fonds photo personnalisés. Vos images réalisées en studio gagneront ainsi en singularité car vous serez le seul à disposer de tels fonds ! Egalement au sommaire : la rubrique Droit vous livre dix astuces pour lancer votre activité en tant que photographe. Ce dossier se présente en deux volets. Le premier volet, consacré au statut d'artisan photographe, est publié dans ce numéro. Découvrez également la série Re-cycle de Marion Saupin, la photographe soutenue par la rédaction de Compétence Photo pour les Zooms 2020 organisés chaque année par le Salon de la Photo. Enfin, Compétence Photo soutient les Prix HiP du livre de photographie francophone et vous propose ses coups de coeur parmi les premiers ouvrages reçus pour concourir à l'édition 2020. Bonne lecture !

11/2020

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BD tout public

La revue dessinée N° 29, automne 2020

CHAIR A CARTON : Une enquête de Jean-Baptiste Malet et Benjamin Adam. Sous la contrainte. C'est ainsi que les six entrepôts français d'Amazon ont temporairement fermé leurs portes, le 16 avril dernier. Condamné par la justice pour avoir "méconnu son obligation de sécurité et de prévention de la santé des salariés", le géant américain du commerce en ligne a suspendu son activité en France alors que l'épidémie de Covid-19 battait son plein depuis plus d'un mois. Cet épisode signait le dénouement d'une saga qui dure depuis plusieurs semaines. Des semaines à ignorer les craintes des salariés et les plaintes des syndicats. Des semaines à répondre aux mises en demeure de l'Inspection du travail par des mesures tardives et un déluge de communication. Des semaines, surtout, à redoubler d'activité pour engranger des recettes mirifiques. Retour sur le mois où le géant du commerce en ligne a profité de la pandémie. LE FUTUR EST DANS LE PRE : Une enquête de Marion Touboul et Léo Quiévreux. Tracteurs intelligents, drones pulvérisateurs, robot de désherbage... Des machines toujours plus high tech envahissent les champs. Moderniser l'agriculture, telle est la volonté du gouvernement qui multiplie les appels du pied aux industriels afin qu'ils soutiennent les start-up de l'agroéquipement. "La France doit devenir un des pays leader de la robotique agricole", a annoncé le ministre de l'Agriculture. Il veut aussi une accélération du passage à la Big Data. Fermes et paysans doivent désormais être "connectés". Une révolution dans l'histoire de l'agriculture. Mais alors, la place de l'agriculteur est-elle encore dans les champs ? SAGES SUR ORDONNANCE : Une enquête de Julien Brygo et Singeon. Niels fait partie des quelque 62 000 enfants de moins de 20 ans en France qui ont consommé du méthylphénidate en 2016. Comme la plupart de ses camarades " hyperactifs ", il prend ses cachets uniquement les jours d'école. Le but ? Le faire tenir en place de 8 heures à 16 heures exactement. En France, la prescription de méthylphénidate a explosé : on en consomme trente fois plus aujourd'hui qu'en 1996, année de sa mise sur le marché. En 2017, il s'en est vendu quatre fois plus qu'en 2005. La pilule magique porte le nom de Ritaline et est, pour de nombreux parents, synonyme de calme et de réussite scolaire. Mais quels dangers se cachent derrière ces belles promesses ? Qu'est-ce que l'usage de plus en plus répandu de ce produit "miracle" raconte des sociétés dans lesquelles nous vivons ? LES CHRONIQUES : Sans oublier les traditionnelles chroniques avec un mélange de cinéma, d'humour, de musique, de sciences et d'anecdotes historiques. Avec, fidèle au rendez-vous, la drolatique "sémantique c'est élastique".

09/2020

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Beaux arts

Surréalismus N° 7, hiver/printemps 2021 : Le surréalisme aux USA

Cette septième livraison de Surréalismus vous offre une maquette renouvelée, des rubriques repensées. L'objectif : laisser davantage de place aux œuvres et rendre les textes plus accessibles. Côté éditorial, quatre séquences jalonnent votre lecture : L’actualité dans la presse, les livres et les DVD, avec un hommage posthume à notre ami, grand poète, éditeur et incomparable défenseur du surréalisme Jean-Michel Goutier. Nous remercions chaleureusement Giovanna Goutier pour son aide. Les grands entretiens autour des expositions s’ouvrent avec Yolande Rasle et Renaud Faroux pour le Centenaire du P.C.F. à l'Espace Niemeyer, à Paris, au printemps prochain. Giovanni Lista raconte De Chirico à l’Orangerie. Sophie Krebs et Marion Brauner évoquent, chacune à sa manière, Victor Brauner au Musée d'Art Moderne de Paris. En instance d’ouverture, un projet autour de la naissance du surréalisme, mis en chantier par deux jeunes conservateurs de la BnF, Bérénice Stoll et Olivier Wagner. Didier Ottinger s’enthousiasme pour la période Renoir du peintre René Magritte qui ouvrira ses portes à l'Orangerie au printemps prochain. Une rencontre magnifique (bien qu’à distance) avec Sarah Meister, conservatrice au MoMA où elle nous initie au Fotoclubismo. Anne Yanover nous parle de l'amitié de Paul Eluard et Pablo Picasso au musée de Saint-Denis. Laurence Imbernon présente Hayter et l'atelier du monde bientôt visible au musée des beaux-arts de Rennes. Le dossier U.S.A. nous entraîne, pour cette première incursion, vers les contrées du nord-est des États-Unis. La couverture et un portfolio de douze pages sont consacrés à Alfred Stieglitz, inventeur de la photographie d'art, extraordinaire précurseur du surréalisme aux Etats-Unis et grand ami de Marcel Duchamp. Suit un long entretien avec Fabrice Maze, réalisateur du film-documentaire dédié à la peintre américaine Kay Sage. C'est aussi l'occasion de faire un point sur la collection Phares créée par la fille d'André Breton et de Jacqueline Lamba, Aube Breton-Elléouët. On vous plonge dans l'univers onirique d'Edgar Allan Poe avec The Raven (Le Corbeau) dans sa version d'origine en anglais illustrée par Gustave Doré, puis dans la traduction française de Charles Baudelaire avec notre choix de gravures d'Odilon Redon. Christophe Dauphin nous initie à l'œuvre de Philip Lamantia, poète et acteur important de la Beat Generation qui fit le lien entre le surréalisme et la contre-culture américaine. Pour clore la séquence : un entretien avec Alain Sayag sur Man Ray et la mode et un clin d’œil sur la grande exposition Alexander Calder programmée au MoMA. Le calendrier international des expositions liées au surréalisme se regarde dans une actualité bouleversée. Il est remis à jour régulièrement sur notre site www.surrealismus.fr (rubrique : + de surréalisme, sous-rubrique : calendrier).

12/2020

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Sciences de la terre et de la

Oeuvres complètes. Tome 6, 2, Zoologie du voyage du HMS Beagle - Cinquième partie : reptiles

Au retour de son célèbre voyage, qui a duré près de cinq ans (27 décembre 1831 - 2 octobre 1836), à bord du Beagle, Charles Darwin, tout en préparant la publication de son Journal, classe ses spécimens d'animaux vivants naturalisés ainsi que ses échantillons fossiles, et en confie l'identification et la description savante à plusieurs spécialistes : les Mammifères fossiles sont attribués à Richard Owen, les Mammifères actuels à George Robert Waterhouse, les Oiseaux à John Gould, les Poissons à Leonard Jenyns. C'est à Thomas Bell (1792-1880) que Darwin s'en remet, dès le 1er novembre 1836, pour l'expertise de ses spécimens de Reptiles et d'Amphibiens, ainsi que de Crustacés. Si Thomas Bell, excellent erpétologiste et carcinologiste, professeur de zoologie au King's College, n'est pas le moins brillant des naturalistes recrutés par Darwin, il sera malheureusement le moins ponctuel : après quelque sept années écoulées entre sa promesse et la livraison de son second et dernier fascicule en 1843, il portera la responsabilité du retard éditorial qui affectera l'achèvement de la Zoologie. Des Crustacés, il ne sera plus question. Pas plus que ses confrères, Bell ne soupçonna le transformisme de Darwin, effectif depuis le printemps de 1837. Mais les Reptiles furent assurément l'un des éléments d'observation et de réflexion qui conduisirent Darwin à rejeter le fixisme de la doctrine chrétienne de la Création. Dans sa préface, Patrick Tort montre comment Darwin, en se livrant à d'insolites expériences sur les Iguanes marins des Galápagos - dont il note la ressemblance extrême avec les Iguanes terrestres -, met en évidence leur compulsion à revenir toujours sur le rivage en évitant le plus possible de séjourner dans le milieu marin. Or comment un Dieu tout-puissant et infiniment sage aurait-il pu créer directement un animal évidemment aquatique qui manifeste d'une manière aussi accusée et constante sa frayeur instinctive de l'eau ?

09/2019

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Histoire internationale

Il était une fois... les révolutions arabes

"On retrouve la révolution au centre même de l'histoire et de l'imaginaire propres au monde arabe, comme composante de la pensée et comme vecteur de l'action. Elle s'est construite dans un rapport à l'autre, extérieur, fait d'emprunts, de fascination parfois, et de rejet aussi. De par sa localisation, de par son histoire et sa situation de carrefour culturel, l'espace arabe a été un lieu privilégié d'élaboration d'une pensée révolutionnaire, d'effervescence des idées contestataires. On ne s'étonnera pas que, dans un contexte de mondialisation, il devienne un espace privilégié de production révolutionnaire et que le "Printemps arabe' ait ainsi très vite gagné ce statut de laboratoire d'idées et de formes de mobilisation renouvelée." Extrait de l'introduction de Bertrand Badie. Ont contribué à cet ouvrage : Farah Kamel Abdel Hadi, Tarek Moustafa Abdel-Salam, Mayada Adil, Kaouther Adimi, Lama Ali, Zahra Ali, Tammam al Omar, Mehdi Annassi, Iasmin Omar Ata, Christophe Ayad, Bertrand Badie, Benjamin Barthe, Nazim Baya, Akram Belkaïd, Radia Belkhayat, Mounia Bennani-Chraïbi, Myriam Benraad, Sonia Bensalem, Raja Ben Slama, Karim Emile Bitar, Mehdi Boubekeur, Ichraq Bouzidi, Marwan Chahine, Tracy Chahwan, Leyla Dakhli, Zakya Daoud, Delou, Brecht de Smet, Yasmine Diaz, Pauline Donizeau, Tarek El-Ariss, Alaa El Aswany, Moaz Elemam, Salma El-Naqqash, Khaled Fahmy, Mona Fawaz, Jean-Pierre Filiu, Ganzeer, Dalia Ghanem, Kinda Ghannoum, Salah Guemriche, Noha Habaieb, Patrick Haimzadeh, Halim, Narmeen Hamadeh, Sarah B. Harnafi, Ali Hassan, Sulafa Hijazi, Coline Houssais, Incrusted, Intibint, Joseph Kai, Lena Kassicieh, Mazen Kerbaj, Bahgat Korany, Abir Kréfa, Stéphane Lacroix, Ibticem Larbi, Pierre-Jean Luizard, Ziad Majed, Zarifi Haidar Marín, Hind Meddeb, Meen One, Sabrina Mervin, Merieme Mesfioui, Rania Muhareb, Mostafa M Najem, Aude Nasr, Nime, Mohamed Omran, Marc Pellas, Victor Salama, Sara Saroufim, Enas Satir, Alexandra Schwartzbrod, Isabela Serhan, Rima Sghaier, Leïla Shahid, Bahia Shehab, Leïla Slimani, Laila Soliman, ST4 The project, Hamid Sulaiman, Anna Sylvestre-Treiner, Abdellah Taïa, Fawwaz Traboulsi, Willis from Tunis, Sana Yazigi, Ali Mohamed Zaid, Salim Zerrouki.

01/2021

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Littérature étrangère

Après la mousson

Selina Sen prend pour décor de ce premier roman mené tambour battant les faubourgs de New Delhi, où se sont installés en 1947, après avoir fui le Bengale, les grands-parents de ses deux héroïnes. Chhobi, la soeur aînée, qu'occupent essentiellement ses projets professionnels, tente de veiller-tant bien que mal-sur la jeune, ravissante et impulsive Sonali. Leur mère, dont le mari militaire en poste dans l'Himalaya est mort des années auparavant, se bat vent debout contre la solitude et la difficulté des temps. En cette année 1984, celle de l'assassinat d'Indira Gandhi par ses gardes du corps sikhs, l'insécurité et l'inquiétude règnent. Dadu le grand-père, muré dans la nostalgie de ses terres perdues avant la Partition, n'est plus d'aucun soutien, seule la présence lumineuse de Dida, la grand-mère, cuisinière émérite et protectrice du foyer, adoucit la vie quotidienne de cette lignée de femmes. L'arrivée de Sonny, un fils de famille, dans la vie de la belle Sonali va perturber l'équilibre précaire de la maisonnée. Séduite et abandonnée par le fringant jeune homme, Sonali se jette dans les bras d'un de ses cousins, un obscur marin, qu'elle épouse. Le nouveau mari embarque sur un bateau à la cargaison plus que suspecte, qui disparaît corps et biens. Sonali veut obtenir réparation: révélant une force de caractère insoupçonnée, elle se lance avec les femmes de sa famille dans une enquête qui les conduira à rien moins que des trafics d'armes et des malversations financières. Si le roman de Selina Sen se lit comme un récit d'aventures souvent rocambolesques, il décrit surtout, à travers une famille ordinaire, les mutations d'une société indienne où les jeunes générations prennent en main leur destin. Après la mousson est aussi un livre flamboyant, profondément ancré dans son territoire: la langue ciselée de l'auteur y restitue à merveille la saveur des mets, les couleurs des étoffes et le chatoiement de la ville.

04/2009

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Animaux, nature

Planète bleue au coeur des océans

Planète bleue brosse un portrait très complet et unique en son genre de cet univers étonnant et si mal connu que sont les océans. Auteurs et photographes nous emmènent dans un formidable voyage d'exploration des six habitats océaniques. Depuis les rivages et les côtes jusqu'au grand large et aux abysses les plus profonds, ce périple est riche en rencontres extraordinaires, du minuscule copépode aux majestueuses baleines bleues et du bizarre diable de mer abyssal au stupéfiant poisson-tripode, qui attend sa proie dressé sur ses nageoires. Le rivage est l'un des habitats océaniques les plus recherchés. Mais, pour y vivre, les animaux et les végétaux doivent composer avec le mouvement des vagues et les changements de conditions imposés par les marées. Les mers tropicales sont le terrain des mangroves et des récifs coralliens, qui offrent un habitat permanent à une faune et à une flore variées mais qui servent aussi de refuge et de lieu de chasse aux animaux de passage. Les mers tempérées, entre les tropiques et les pôles, hébergent la majorité des 10 000 espèces de poissons océaniques. On y trouve également des plantes minuscules issues du plancton, source de nourriture la plus importante de l'écosystème marin. Dans les mers de glace, seuls quelques animaux sont capables d'affronter les rigueurs de l'hiver polaire, dont le plus redoutable des prédateurs arctiques : l'ours blanc. Le grand large est l'habitat des prédateurs marins les plus puissants, véritables " machines à nager ", capables de voyager sur des milliers de kilomètres pour trouver un partenaire ou de quoi se nourrir. Leurs proies ont recours au camouflage, au mimétisme ou au poison pour leur échapper. Les grands fonds constituent l'habitat de la Terre à la fois le plus vaste et le plus méconnu. Seuls quelques scientifiques ont eu l'opportunité d'observer la faune extraordinaire aux silhouettes étranges qui peuple les ténèbres des abysses : en fait, de véritables monstres.

10/2002

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Littérature étrangère

Le serpent de l'Essex

Angleterre, fin du XIXe siècle. Cora Seaborne, une jeune veuve férue de paléontologie, quitte Londres en compagnie de son fils Francis et de sa nourrice Martha pour s'installer à Aldwinter, dans l'Essex, où elle se lie avec le pasteur William Ransome et sa famille. Elle s'intéresse à la rumeur qui met tout le lieu en émoi : le Serpent de l'Essex, monstre marin aux allures de dragon apparu deux siècles plus tôt, aurait-il resurgi de l'estuaire du Blackwater ? C'est ce que portent à croire la mystérieuse disparition d'un homme à la veille du nouvel an, puis celle de la petite Naomi Banks, fille d'un batelier du village. Dans un cadre gothique marqué par une brume traversée d'étranges lumières, les perceptions singulières de l'épouse phtisique du pasteur et les prophéties d'un vieillard dont l'aspect se confond presque avec celui de sa maison, Cora Seaborne construit sa liberté dans un univers dominé par la peur, repousse les limites de son esprit en le confrontant à une foi qu'elle a reniée et s'attache sans regrets les sentiments de ceux auxquels elle voudrait oublier de plaire. En cette fin d'ère victorienne dont les problèmes sociaux ne doivent pas faire oublier les succès scientifiques, nous suivons les aventures – narrées dans un style riche, élégant et varié – d'hommes qui s'acceptent tels qu'ils devraient être, de femmes qui découvrent devoir être ce qu'elles sont et d'un monstre effroyable qui redevient ce qu'il était. Roman optimiste au charme victorien et à la modernité subtile, Le Serpent de l'Essex est un jardin d'Eden où céder à la tentation permet de se révéler à soi-même, où il n'y a nulle honte à être heureux et où les serpents, aussi terrifiants soient-ils, ne sont jamais dans le coeur des hommes.

01/2018

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Littérature française

Naufrage en deçà des entrailles des Océans

Ce roman retrace la jeunesse malheureuse de Josepho. Il naquit dans la petite bourgade de Firsanovka, en Crimée, en 1885. Il devient orphelin à part entière dès l'âge de sept ans. Son oncle le place chez les "Gunther" les charbonniers du quartier. Josepho va connaitre les plus grandes misères que l'on puisse affliger à un enfant de son âge. Il va devoir devenir rentable, ramoneur le jour, ménage le soir. Il dort à même le sol, sans nourriture et battu. Il fugue et trouve refuge auprès de vieilles personnes, mais le charbonnier le retrouve, la vie de Josepho est à l'apogée du cauchemar. Un oncle de retour d'Autriche le délivre du joug des Gunther et le prend sous sa tutelle, une vie heureuse commence pour Josepho. Cet oncle le comblera de bienfaits, Josepho aime la mer et veut devenir marin, Daniel, son oncle se marie avec Eva, une riche veuve, sa fille Myriam aime la compagnie de Josepho qui ne pense qu'à la marine. Il réalise son rêve et est engagé comme mousse, il fera de nombreux voyages en mer et à chaque période de repos, il retourne auprès des siens, il est sollicité par Eva pour prendre les commandes de ses usines et d'épouser Myriam, mais, seul la mer le passionne. Les multiples épreuves de son dernier voyage feront qu'il abandonnera la marine. Il retourne au pays avec la ferme intention d'épouser Myriam. Mais, il a une désagréable surprise, le jour de sa visite, fut celui de la fixation de la date de mariage de Myriam avec un jeune ingénieur. Eva ne voulant pas que Josepho joue les troubles fêtes lui recommande de quitter le pays, Myriam apprenant le retour de Josepho, va à sa rencontre, elle veut le suivre pour l'Angleterre, pour ne pas créer une scission entre Eva et sa fille, il refuse et c'est avec peine qui quitte Yalta pour Londres... . La suite se trouve à la fin du roman.

04/2016

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Littérature étrangère

Examen de mon père. Dix leçons d'anatomie comparée

" De la même manière que la maladie gâte les organes et les tissus, écrit Jorge Volpi, les maux tels que l'impéritie, la cupidité des puissants ou la corruption généralisée dévastent les structures qui maintiennent en vie et en paix une nation. Les pages qui suivent visent à présenter un examen de mon père, une dissection de ses réussites et de ses échecs, de ses enseignements et de ses faiblesses, de ses convictions et de ses détestations. Elles sont aussi une anatomie de moi-même, et surtout une étude de ma patrie, ce Mexique dolent de la fin du vingtième siècle et du début du vingt et unième. Une autopsie de cette nation de menaces et de cadavres. " En hommage à son père décédé en 2014, Jorge Volpi retrace, en dix petits essais qui filent la métaphore du corps, la vie de celui qui fut un grand chirurgien et un mélomane éclairé. Evoquant les figures d'Ambroise Paré et de Rembrandt, de Beethoven et de Verdi, chaque texte conduit à la dissection de ce grand corps malade qu'est le Mexique, livré depuis plus d'un siècle aux révolutions, aux soulèvements et aujourd'hui à la barbarie des narcotrafiquants. Un livre érudit, brillant et passionnant. Jorge Volpi, né à Mexico en 1968, a d'abord étudié la littérature et le droit avant de devenir avocat. Il est l'auteur de romans et d'un essai sur l'histoire intellectuelle de 1968. A la recherche de Klingsor, publié en 19 langues, a reçu le prestigieux prix Biblioteca Breve en 1999, attribué avant lui à Mario Vargas Llosa et Carlos Fuentes. Il est considéré aujourd'hui comme l'un des écrivains les plus importants d'Amérique latine. Gabriel Iaculli a traduit à ce jour une soixantaine d'oeuvres d'auteurs espagnols et latino-américains, parmi lesquels Federico García Lorca, Miguel de Unamuno, Juan Rulfo, Eduardo Galeano, Juan Carlos Mondragón, Arturo Pérez-Reverte, Sergio Pitol, Julia Ramón Ribeyro, Fernando Savater et Juan Manuel de Prada.

02/2018

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Histoire internationale

Un activiste des Lumières. Le destin singulier de Benjamin Lay

Markus Rediker trace le portrait d'une magnifique figure de la lutte pour l'abolition de l'esclavage. Né en 1682 en Angleterre, Benjamin Lay fut tour à tour berger, gantier, marin. Il vécut dans la campagne de l'Essex, à la Barbade puis dans une habitation troglodyte aux environs de Philadelphie. Influencé par le radicalisme des premiers Quakers, il acquit très tôt la conviction de l'égalité de tout être humain et n'eut de cesse d'exiger la libération immédiate et sans conditions de tous les esclaves, à une époque où l'abolitionnisme restait très minoritaire. Activiste de la première heure, cet homme singulier (qui était de petite taille) n'hésitait pas à choquer ses contemporains, usant de tous les moyens d'action pour bouleverser les conventions sociales, et ébranler les consciences. Il interrompait les offices, organisait des happenings, où il éclaboussait de faux sang les propriétaires d'esclaves. Il dérangeait. On le moqua. Mais son nom bientôt fut sur toutes les lèvres, des plus puissants aux plus humbles... Puisant dans les témoignages de l'époque, dans les écrits de Lay, Rediker nous conte avec passion et rigueur le destin de cet homme visionnaire dont les combats ont de nombreux échos avec les préoccupations d'aujourd'hui (abolitionniste, il fut aussi végétarien, défenseur de la cause animale, opposé à la peine de mort). Il devint l'ami de Benjamin Franklin et croisa peut-être Voltaire. Benjamin Lay est, à bien des égards, un précurseur. Il est aussi une figure éclatante d'une histoire populaire des Lumières. Marcus Rediker est professeur distingué d'histoire atlantique à l'université de Pittsburg. Historien, écrivain et militant des droits de l'homme, il est spécialiste de l'histoire maritime et notamment de l'Atlantique. Ses livres ont été traduits en quatorze langues, notamment en français au Seuil : A bord du négrier. Une histoire atlantique de la traite (2013 ; " Points Histoire ", 2017), Les Révoltés de l'Amistad. Une odyssée atlantique (1839-1842) (2015) et Les Hors-la-loi de l'Atlantique. Pirates, mutins et flibustiers (2017).

10/2019

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Littérature étrangère

D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds. Chronique famililale

"Elle est plus belle que tout ce qu'il a pu voir et rêver jusque-là, à cet instant, il ne se souvient de rien qui puisse soutenir la comparaison, sans doute devrait-il couper court à tout ça, faire preuve d'un peu de courage et de virilité, pourtant il ne fait rien, comme s'il se débattait avec un ennemi plus grand que lui, plus fort aussi, c'est insupportable, il serre à nouveau les poings, récitant inconsciemment son poème d'amour. Elle s'en rend compte et lui dit, si je dénoue mes cheveux, alors tu sauras que je suis nue sous ma robe, alors tu sauras que je t'aime". Ari regarde le diplôme d'honneur décerné à son grand-père, le célèbre capitaine et armateur Oddur, alors que son avion entame sa descente vers l'aéroport de Keflavík. Son père lui a fait parvenir un colis plein de souvenirs qui le poussent à quitter sa maison d'édition danoise pour rentrer en Islande. Mais s'il ne le sait pas encore, c'est vers sa mémoire qu'Ari se dirige, la mémoire de ses grands-parents et de leur vie de pêcheurs du Norofjörour, de son enfance à Keflavík, dans cette ville "qui n'existe pas", et vers le souvenir de sa mère décédée. Jón Kalman Stefánsson entremêle trois époques et trois générations qui condensent un siècle d'histoire islandaise. Lorsque Ari atterrit, il foule la terre de ses ancêtres mais aussi de ses propres enfants, une terre que Stefánsson peuple de personnages merveilleux, de figures marquées par le sel marin autant que par la lyre. Ari l'ancien poète bien sûr, mais aussi sa grand-mère Margrét, que certains déclareront démente au moment où d'autres céderont devant ses cheveux dénoués. Et c'est précisément à ce croisement de la folie et de l'érotisme que la plume de Jón Kalman Stefánsson nous saisit, avec simplicité, de toute sa beauté.

08/2015

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Religion

Notre-Dame qui défait les noeuds. Le cadeau du pape François au monde

"Dans les désordres constatés, Marie nous aide (...) à réaliser sereinement ce qui vient de soi-même, et ce qui, objectivement, vient de l'extérieur. Elle nous aide à démêler l'écheveau afin qu'une solution soit trouvée et qu'on arrive finalement à ce que l'on appelle justement un " heureux dénouement ". Elle est en effet Marie qui défait les noeuds ! ", précise Mgr Nicolas Brouwet, Evêque de Tarbes et Lourdes. En quelques années Marie qui défait les noeuds est devenue l'une des représentations iconographiques et l'une des dévotions les plus populaires de la Mère de Dieu dans le monde. Notre-Dame qui défait les noeuds - Le cadeau du Pape François au monde retrace l'aventure extraordinaire de l'explosion de cette ferveur consacrée parla publication d'une neuvaine (28 pages) qui en France avoisine le score d'un million d'exemplaires diffusés depuis 2001. Cet enthousiasme débute en Argentine au milieu des années 1980, à l'époque troublée de la dictature militaire. Le journaliste Eduardo Mattos révèle comment une simple petite image de la Vierge Marie, après avoir franchi l'océan pour venir d'Allemagne jusqu'en Amérique du Sud, a déclenché dans ce pays un élan majeur de foi, de piété, de zèle envers Notre-Dame. D'abord par l'action du père Jorge Mario Bergoglio, Jésuite alors peu connu qui, 25 ans plus tard, deviendrait le 266e Pape, et prendrait le nom de François. Puis au Brésil, avant de s'étendre à l'ensemble du monde. Ce reportage passionnant donne aussi donne à voir l'itinéraire, l'engagement d'hommes et de femmes de foi, de personnes de tous âges et de toutes conditions qui ont déposé leurs difficultés, leurs noeuds, dans les mains de Notre-Dame, qui ont reçu des grâces et qui en témoignent. Et chacun de leurs témoignages confirme la puissance de la prière à Marie qui défait les noeuds qui rayonne aujourd'hui sur le monde entier (12 traductions de la neuvaine). Avec des prières et des clichés photographiques des personnes et des lieux.

04/2018

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Littérature étrangère

Moby-Dick ou le Cachalot

Quarto propose le chef-d'oeuvre de Melville (1819-1891) comme on ne l'a jamais lu dans l'édition française : un Moby-Dick conté par le texte et l'image. Par Melville, bien sûr, et par l'artiste américain Rockwell Kent (1882-1971) qui a réalisé en 1930, pour une édition limitée, les illustrations que nous reprenons. Un choix de somptueuses gravures, célèbres aux Etats-Unis, peu connues en France, met en valeur les personnages, les lieux, les scènes avec leur charge de poésie et de mystère. Il y a fort à parier que John Huston s'en soit inspiré en 1956 pour son adaptation au cinéma. La présentation de Philippe Jaworski invite le lecteur à lire ce texte comme une épopée du travail soutenue par trois forces majeures : l'équipage du Pequod, véritable navire-monde ; le personnage d'Achab, capitaine modelé d'après la Bible, les héros shakespeariens, Prométhée, Lucifer et Faust ; et la voix d'Ismaël, chroniqueur, metteur en scène et commentateur de la chasse quasi mystique d'Achab. Autant de pistes de réflexion qui permettent d'entrer dans l'imagination mythographique de Melville. A l'approche du bicentenaire de la naissance de Melville, notre nouvelle édition a pour ambition de montrer comment Moby-Dick n'a cessé de nourrir et d'inspirer la littérature, le cinéma et les arts graphiques. Un dossier iconographique met en miroir des extraits de Moby-Dick et une pêche de la baleine, amplement illustrée de gravures anciennes et de photographies. Un dossier critique retrace l'histoire des origines, de la composition et de la postérité du roman : de Job et Jonas à Sartre, en passant par Bradbury et Vargas Llosa jusqu'à Pierre Senges et Nicolas Cavaillès, on suivra le fascinant et redoutable monstre marin dans ses surgissements et ses représentations, les commentaires qu'il a suscités et les harponnages littéraires qu'il a inspirés.

04/2018

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Développement durable-Ecologie

Dernières nouvelles du monde

Navigateur et grand voyageur, mais aussi économiste, Erik Orsenna voulait mieux comprendre les mécanismes concrets de la mondialisation. C'est ainsi que, admirateur intimidé depuis toujours d'Albert Londres et de Joseph Kessel, il s'est mué en grand reporter. Dans Portrait du Gulf Stream. Eloge des courants, le marin breton qu'il est s'interroge sur les changements climatiques. Prenant très tôt conscience de cette nouvelle réalité du monde, il est allé, pour mieux l'appréhender, à la rencontre des savants et s'est rendu sur les lieux les plus exposés. Cette même démarche l'a entraîné dans un Voyage aux pays du coton, du Mali à la Chine et du Texas à Alexandrie. Une aventure "faite de fils et de liens" qui commence de manière artisanale dans la nuit des temps et se poursuit aujourd'hui à travers l'agriculture et l'industrie. Dans L'Avenir de l'eau, il alerte : un très grand nombre d'habitants de cette planète n'ont toujours pas accès ni à l'eau ni à l'assainissement. Cette pénurie dramatique ne fait qu'aggraver les inégalités tandis que se multiplient les conflits. Là encore, Erik Orsenna est parti enquêter au plus près des populations, en Inde, en Ethiopie, en Chine et au Bangladesh. L'écrivain ne pouvait manquer de se lancer tôt ou tard sur une autre route, qui le concerne encore plus intimement parce qu'elle se confond avec celle de sa vie : la Route du papier. Après un long périple, des forêts canadiennes à celles de la Russie et du Brésil, il retrace une histoire millénaire, de ses origines à l'avènement des technologies les plus modernes. A cet ensemble s'ajoute un des textes les moins connus de l'auteur : son Histoire du monde en neuf guitares, coécrite avec son frère Thierry Amoult. Une oeuvre de passion et d'érudition qui nous plonge elle aussi, à sa manière, au coeur des siècles et des civilisations. Qu'y a-t-il de plus mondialisé que la musique ?

03/2018

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Littérature étrangère

A la recherche des esprits (Récits tirés du Sou Shen Ji)

À l'aube du quatrième siècle vécut un homme que son destin avait maintes fois mis en présence de l'étrange outre-tombe. Son frère quitta ce monde pour y revenir chargé de souvenirs célestes ; l'amante de son père vint à sortir vivante du tombeau... Qui sont ceux qu'en Chine aussi l'on nomme " revenants " ? Des démons, de purs esprits, des bêtes métamorphosées ? Au soir couchant, au matin parfois, " un peu avant l'aurore et les glaives du jour, quand la rosée de mer enduit les marbres et les bronzes ", ils apparaissent et nous parlent. Ecoutons donc ces revenants qui hantent les prés sous la lune, les chambres vides, nos songes les plus noirs et nos plus beaux livres. Ils nous ouvrent un monde que nous ne faisons que soupçonner, qui est au fond si semblable au nôtre : c'en est, en quelque sorte, le miroir. " Dans la solitude fervente de minuit ", ils désolent notre sommeil. Les chambres closes n'arrêtent pas ceux qui se jouent des murs. Tel Virgile avec Dante, Gan Bao nous prend la main dans cet univers hanté ; nous y sommes comme le marin mis au péril de la mer. Mais ce livre est la boussole et le gouvernail. Il dit où nous allons et, comme les tripodes de bronze fondus par Yu le Grand aux premiers temps du monde, désigne les êtres maléfiques qu'il convient d'éviter, les êtres fastes qu'il est licite de fréquenter. Ces deux mondes s'interpénètrent et s'influencent ; tout acte commis d'un côté du miroir se répercute au-delà. C'est le sentiment de l'étrangeté qui marque la présence du surnaturel. Tout l'art de l'observateur subtil consiste à repérer les sens de ces manifestations dérangeantes. C'est à cet apprentissage, à cette quête, que nous invite Gan Bao dans sa fascinante Recherche des esprits, ici traduite pour la première fois en une langue d'Occident.

11/1992

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Psychologie, psychanalyse

LE CORPS DE L'OEUVRE. Essais psychanalytiques sur le travail créateur

Les nombreuses contributions de la psychanalyse à l'esthétique se sont surtout attachées à l'interprétation du contenu fantasmatique des oeuvres ou à la psychopathologie des auteurs. Si féconds qu'aient été en leur temps ces travaux, ils laissaient sans réponse les questions que pose toute oeuvre d'art: l'effet de captation qu'elle produit, les affects et les identifications qu'elle suscite, le dévoilement du réel qu'elle opère. Pour saisir de tels effets, on doit interroger moins le produit fini que l'expérience et le processus d'où résulte ce produit. Tout comme le rêve suppose un "travail", non visible, tout comme l'épreuve de la perte engage un douloureux "travail de deuil", l'oeuvre d'art et de pensée est tout entière traversée par un travail créateur. Bien plus, son originalité et son pouvoir sur nous tiennent à ce qu'elle figure ce travail dans sa forme et dans son style. Le corps de l'oeuvre - et non le seul texte - est l'oeuvre elle-même. Trois parties dans cet ouvrage. D'abord, une clinique et une théorie du travail créateur, où le cas de Freud est pris pour paradigme. Ensuite une analyse, menée à partir du Cimetière marin, "poème de la création du poème", qui permet à l'auteur d'y différencier cinq phases: l'état de saisissement, l'appréhension d'un représentant psychique inconscient, sa transformation en code organisateur, la donation d'un corps à ce code, l'affrontement imaginaire puis réel à un publie. Enfin, venant préciser et affiner le modèle théorique, quelques monographies: sur une nouvelle d'Henry James et le dédoublement, sur les contes et codes de Borges, sur la détresse et les toiles de Francis Bacon, sur les romans de Robbe-Grillet et les techniques de la pensée obsessionnelle. Autant de lectures psychanalytiques qui nous font effectuer un aller et retour entre l'opacité de la création et la complexité de l'intelligible. Une "poétique" psychanalytique serait donc possible ?

01/1981

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Littérature française

La mer solitaire

A l'aube de ses seize ans, Hasil doit encore trouver le métier qui l'occupera toute sa vie durant. Deux choix s'offrent à lui : marin ou tavernier, mais il n'a de passion pour aucun d'entre eux. La seule chose dont il est certain, c'est de l'amour qu'il porte pour Fidjie. Elle l'aime aussi. En revanche, le père de la jeune Fidjie n'a de cesse que de rejeter Hasil. Il semblerait que le garçon ne soit pas au fait de tous les secrets qui hantent sa famille. Pourtant, Hasil croit encore que tout est possible, que le déshonneur qui le sépare de Fidjie peut être lavé. Il fera tout pour être avec elle, quitte à fuir à ses côtés. "elle s'est réfugiée là où les vagues viennent mourir. C'est à cet endroit même que je l'ai trouvée, la femme de ma vie. Quoique sa tristesse me bouleversât, j'eus découvert bien ancré au fond de moi, et je ne saurais en expliquer la cause, un certain goût fort agréable pour son chagrin. Sa peine m'avait charmé. C'était comme si son malheur s'était offert à ma conscience sous la forme d'une bien belle tragédie ; si belle qu'elle en perdait de sa noirceur. Elle, noyée dans ses pleurs, semblait imperturbée et détruite à la fois. On aurait dit les ruines d'un palais royal". Ce roman est un inédit de Zola qui se passe dans une ville portuaire. On y fait la rencontre d'un enfant en passe de devenir adulte, bouleversé par des choix, et qui fera tout pour arriver à ses fins. Ce manuscrit inachevé, retrouvé en 2021 et daté de 1870, témoigne des prémices de l'oeuvre des Rougon-Macquart qui le rendra mondialement célèbre. Peut-être l'une des oeuvres les plus importantes de la littérature française.

08/2022

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Romance et érotique LGBT

Secondes chances. Tome 2, Devenir sa boussole

Tom a une règle : ne pas coucher avec l'équipage. Une seconde chance avec un magnifique matelot plus jeune l'incite à la briser. Après une saison bien remplie en tant que skipper d'un bateau de location, Tom aspire à un peu de repos. Et si ce solitaire souhaite vivre une aventure avec quelqu'un de spécial, il doit d'abord payer ses factures. Un contrat de navigation surprise et un énorme bonus lui offrent son premier aperçu de liberté depuis des années. Il n'y a qu'un seul hic : il doit faire équipe avec Nick, un matelot qui a déjà quitté le navire une fois. Nick est aussi jeune et inexpérimenté que le nouveau yacht sur lequel ils ont été engagés, et il est tout aussi beau. Forcé de passer un mois comme capitaine auprès de Nick, Tom découvre des profondeurs qu'il n'avait pas remarquées auparavant. Il est captivé et plus heureux de naviguer avec ce dernier qu'il ne l'a jamais été. Cependant, leur voyage a une durée limitée et les deux hommes gardent des secrets enfouis au plus profond d'eux-mêmes. Alors que le contrat touche à sa fin, ils doivent être honnêtes sur ce qu'ils ont dans le coeur s'ils veulent partager une vie en mer, et l'amour, pour toujours. Mettant en scène une différence d'âge qui n'est qu'un chiffre, une proximité forcée qui rend impossible la dissimulation de l'attirance et un yacht qui n'apporte que des ennuis, Devenir sa boussole est le deuxième roman de la série Secondes Chances de Con Riley. Cette série à univers partagé débute avec Partager son horizon, mais chaque livre suit un couple différent et peut être apprécié comme un roman autonome, avec un heureux dénouement. #MM #Différence d'âge #Voyage #Marin --- "Je pense que ce que je préfère dans les livres de Con Riley, c'est que pendant que je regarde les personnages tomber amoureux, je tombe amoureuse à leurs côtés". Amanda

07/2022

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Thèmes photo

Renverser ses yeux. Autour de l'arte Povera, photographie, film, video

Fruit de longues recherches dans les archives des artistes, l'ouvrage sera doté d'une riche documentation et offrira une relecture inédite de la production artistique italienne entre 1960 et 1975. Apparu dans les années 1960 en Italie, l'Arte Povera est une démarche artistique ; davantage une attitude qu'un mouvement. Théorisé par Germano Celant en 1966, l'Arte Povera s'inscrit dans une volonté de défiance à l'égard des industries culturelles, portée par une nouvelle génération d'artistes incarnant des manières inédites d'appréhender l'art et la création. S'opposant à la consommation de masse et réhabilitant la place de l'homme et de la nature dans l'art, l'Arte Povera en renouvelle les thématiques (l'homme, la nature, le corps, le temps), les matériaux (naturels, de récupération, périssables), les techniques (artisanales), les gestes et l'intention. Il s'agit de repenser les critères d'esthétisme, de se défaire des artifices, de revenir à l'immédiateté des émotions et des sensations. A travers la production de livres, d'affiches, de projections et d'impressions sur toile, les artistes italiens de cette époque se sont appropriés le pouvoir narratif de l'image photographique et filmique afin d'explorer de nouveaux possibles de l'art. Transdisciplinaires, mêlant photographies, films, vidéos, affiches, livres, objets, sculptures et peintures, l'ouvrage, qui l'accompagnera l'exposition, présentera plus de 300 oeuvres de figures majeures de l'Arte Povera, parmi lesquelles Giovanni Anselmo, Alighiero Boetti, Luigi Ghirri, Jannis Kounellis, Piero Manzoni, Mario Merz, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto... Conçu comme un livre d'art et non comme un catalogue d'exposition, il donnera à voir l'extraordinaire richesse d'une période où les artistes italiens ont compté parmi les plus importants interprètes de la transformation des langages visuels. Ce nouveau regard sur une démarche artistique majeure des avant-gardes du XXe siècle proposera également une immersion visuelle dans le contexte politique et culturel de l'époque avec des portfolios dédiés au cinéma, théâtre, soirées littéraires, extraits de presse présentant les grands enjeux socioculturels d'alors.

10/2022

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Poésie

Représentation de la croix

Comme l'écrit Jean-Pierre Lemaire, dans sa préface : "Le lecteur français peut aujourd'hui retrouver, grâce à Giovanni Raboni et à son traducteur, Jean-Charles Vegliante, une forme de poème dramatique dont il n'a plus d'équivalent dans sa langue depuis le Moyen Age. En Italie, des poètes contemporains perpétuent la tradition médiévale du "drame semi-liturgique" ; ainsi Mario Luzi a-t-il écrit en 1999 La Passione, long monologue prêté au Christ gravissant le chemin de croix. Avec Représentation de la Croix, Giovanni Raboni a fait, un choix inverse : le Christ est aussi au centre du drame, mais il en est le centre absent. On le devine parfois en coulisse : tout proche, derrière la porte du Temple où il s'entretient avec les docteurs tandis que ses parents à sa recherche interrogent le gardien ; sur le point de paraître devant la foule à laquelle Pilate va le présenter ; mais on ne le voit, on ne l'entend jamais en personne. Un tel choix est caractéristique d'une approche moderne du mystère : il n'y a plus, devant le lecteur ou le spectateur, de figure centrale pour incarner et dire le sens. Comme le postule Judas à propos du discours sur le pain de vie, "Un sens, de toutes les façons, doit bien y être ! " , mais il est livré à l'interprétation, aux doutes, à la confiance ou au désarroi des uns et des autres. Cette présentation nous touche d'autant plus : le récit que nous connaissions par coeur, mais qui pouvait rester extérieur, dans son intangibilité, à nos vies incertaines, est fragmenté, interrogé, débattu comme il le fut sans doute entre les premiers témoins du drame, et comme il l'est peut-être encore aujourd'hui dans le secret de nos consciences troublées. C'est ce débat, perdu ou tu, que le poème polyphonique de Raboni met au jour".

09/2021

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Littérature française

Les travailleurs de la mer. L'archipel de la manche - Poèmes marins

Le grand roman de la mer de Victor Hugo dans une superbe édition, illustrée des gravures dessinées de la main de l'écrivain. Avec, en texte liminaire, L'Archipel de la Manche, présentant les îles anglo-normandes. Plus méconnu et mystérieux que Les Misérables ou Notre-Dame de Paris, Les Travailleurs de la mer est une épopée de la mer à lire ou redécouvrir. " Les Travailleurs de la Mer sont donc à la fois le roman le plus méconnu de Victor Hugo, le plus riche et le plus mystérieux. " Claude Aziza. Gilliatt est " un homme de la mer surprenant ", un " vrai marin qui navigue sur le fond plus encore que sur la surface. ". Une force de la nature mal aimée qui vit isolée dans sa maison " visitée par les esprits " et doublée d'un tempérament pensif et solitaire ; d'aucuns le surnomment le Malin. Afin de pouvoir épouser Déruchette qu'il aime, il accepte le défi lancé par la tante de celle-ci : retrouver une machine de l'épave La Durande coincée entre les deux rochers au large de l'île de Guernesey. Entre l'homme et les éléments marins s'engage alors un combat terrible, dans lequel Gilliat se mesure, dans une solitude extrême, aux puissants éléments, à la mer déchaînée mais aussi au mystère et aux cauchemars des fonds marins qu'incarne une pieuvre... Et pourtant, l'exploit accompli restera vain, la jolie et insouciante Déruchette n'attendra pas Gilliat car elle s'est offerte à un autre. Ecrit lors de son exil à Guernesey, Les Travailleurs de la mer est une oeuvre grandiose et lyrique, introduit par L'Archipel de la Manche, qui présente la vie, les moeurs des îles anglo-normandes. Cette édition Omnibus est également enrichie de poèmes marins de Victor Hugo, des illustrations magnifiques de l'écrivain, d'une préface de Claude Aziza et d'un dictionnaire de l'exil hugolien de ce spécialiste du XIXe siècle.

10/2021