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Neil White

Extraits

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Animaux, nature

Le génie des abeilles. 2e édition

Une plongée au coeur de la colonie d'abeilles avec le "photographe des abeilles". Une réédition d'un best-seller en version low-cost ! Couverture souple et format réduit au prix de 29 ! Après le succès des Routes du Miel (2015), le photographe Eric Tourneret et Sylla de Saint Pierre reviennent avec un grand spécialiste de la biologie des abeilles, Jürgen Tautz (L'étonnante abeille chez de Boeck), pour proposer un superbe opus sur Le Génie des Abeilles. Avec de nouvelles photos époustouflantes réalisées au coeur de la colonie, en France et dans le monde, tout comme en laboratoire, adossées à un texte qui fera date par la qualité de son écriture et sa solidité documentaire, riche de fascinantes informations. On y découvre comment est organisée la colonie " super-organisme " en termes de communication, de démocratie et de décision, comment elle s'emploie à lutter contre les maladies ou comment les abeilles s'adaptent aux événements et régulent la température. On y apprend comment elles opèrent pour choisir la reine, quelle transformation épigénétique peut intervenir ou quelle est la vraie nature du vol nuptial, l'appel silencieux des fleurs, l'alchimie du nectar, l'importance des fragrances et du parfum royal, comment le goût du sel se trouve au bout des pattes, le rôle des éclaireuses ou quelle est la fonction de l'oeil composé... On y comprend l'incidence de l'architecture sur la communication et celle des chambres vides au sein du rayon de miel, l'existence d'un web des abeilles, la multiplicité des langages et les raisons du souffle de la colonie, leurs incroyables capacités cognitives et leurs quatre mémoires, les conditions de l'essaimage colonisateur et les secrets de la génétique. Un ouvrage de référence en forme de suite du best-seller Les Routes du Miel et déjà traduit en plusieurs langues. Une réédition dans un format plus petit, plus léger, une qualité renouvelée et un prix très attractif !

09/2020

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Théâtre - Pièces

Arsenic et Eczéma

Lieu : les égouts de Paris, très en profondeur. Personnages : Deux types avec casques et lampes, tenues d'égoutiers, bardas, sacoches, l'un arrive de la gauche, l'autre de la droite Azema, dit Eczéma. Un rêveur, un optimiste, une boule de malice et de bonne humeur. Peut-être un intello contrarié capable de s'adapter à tout. Il a une grosse tache sur le visage et une autre sur le bras. Passe son temps à se gratter et les démangeaisons s'accentuent en fonction de l'action. Bavard, sympathique, aime à susciter l'inquiétude. Père mineur en Alaska ayant abandonné sa famille. Mère prostituée. Pas d'attache. Arsène, surnommé Arsenic par ses collègues de boulot. Très grand, voûté, l'oeil clair, râleur. Le genre revenu de tout. Sens de la répartie aigre-douce. Bosseur, " pro ", toujours syndicaliste mais grand déçu de la politique et des humains en général. Au fond pour lui il n'y a pas d'issue. On naît, on vit, on meurt dans un boyau. Pas de choix. " La vie est un long fleuve de merde ". Il est comme la plupart d'entre nous, incrédule, pragmatique, réaliste et pourtant il rêve d'autre chose, d'un ailleurs, différent. Marié, père de deux enfants qu'il ne voit plus, divorcé. Travaille depuis 30 ans dans les égouts. Passionné contrarié, Il se veut lucide, froid, cynique. Eczéma court dans les égouts... On entend comme un galop à sa poursuite... Il passe devant le 109, s'arrête un instant, le téléphone pend avec le même grésillement qu'au début de la pièce. Il finit par trouver l'échelle de sortie, grimpe, trébuche, tombe, se raccroche, continue de monter, soulève enfin la plaque d'égout donnant sur la rue, sort... Clarté aveuglante... Plus rien... La ville a disparu, désintégrée. On entend alors la voix d'Arsène qui hurle en ricanant : Pourquoi tu cours ma poule ! Je te l'ai dit, y'a plus rien là-haut... Y'a plus rien... Les dieux sont revenus...

05/2022

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Histoire de l'art

Je ne sais pas où nous serons demain. La Vie de trois artistes au XXe siècle : Jeanne Chabod, Paul-Elie Dubois, Henriette Dubois-Damart

Je ne sais pas où nous serons demain. Ce titre, comme découpé au burin dans la correspondance d'Henriette Damart, saille... Car les destinées que l'auteure Annie Marandin nous donne à voir sont toutes traversées de cette forme d'inquiète insouciance et de fragilité vibrante qu'il sous-entend, et qui prend sa source dans une passion commune : la peinture. Cet ouvrage richement documenté et illustré tresse les vies de trois artistes-peintres du XXe siècle : Paul-Elie Dubois (1886-1949), Jeanne Chabod (1886-1974), son amour de jeunesse, et Henriette Damart (1885-1945), sa seconde épouse. Le lecteur est introduit dans leur intimité, parcourt lentement la toile sensible de leur existence, découvre des extraits inédits de leurs correspondances, des fragments de leurs journaux intimes... Bon an mal an, il les suit dans les sentiers francs-comtois, les faubourgs parisiens, les méharées sahariennes, qui sous un soleil de plomb, qui sous les bombes, ou encore dans les brumes et le vent. Il suit les méandres de leurs doutes, leurs courses aux Salons et aux expositions en tout genre, et surtout leur intense recherche du beau, du rendu juste. Le récit-témoignage de ces vies foisonnantes a donc au moins triple valeur : biographique, historique et artistique. Il possède également le mérite de mettre en lumière deux figures de femmes car si Paul-Elie Dubois a joui de son vivant et post-mortem d'une envieuse reconnaissance, cela fut beaucoup moins évident pour Jeanne Chabod et Henriette Damart. La dernière page tournée, il demeure comme l'exprime l'artisane de ce minutieux travail : "L'impression de les connaître, sans les avoir jamais rencontrés. Un artiste est d'abord un homme, une femme, et il reviendra toujours à sa qualité d'homme ou de femme pour créer. Il puise dans la vie et dans sa vie la beauté. Il la met au bout de ses doigts et, tourné vers son oeil intérieur, il la transcrit".

09/2021

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Littérature française

La vie des ombres

"Voilà derrière qui je cours : un homme né sage qui s'est un jour mis en tête de découvrir l'Amérique. Celle des invisibles, voix et visages effacés par les logiques institutionnelles. L'Amérique des marges mais aussi de ceux qu'on ne voit plus à force de les croiser tous les jours. Je cours derrière un homme qui, armé de quatre instruments - une caméra 16 mm pour l'image, une perche pour le son, des ciseaux pour la tension et de la colle pour le sens -, est parti observer comment vivent les hommes". A première vue, rien ne semble rapprocher l'écrivaine Constance Rivière du cinéaste américain Frederick Wiseman. Ni l'origine, ni la nationalité, ni l'âge. Est-ce cette profonde différence qui fonde ce livre ? Ce que cherche Wiseman depuis un demi-siècle, à travers plus de cinquante films documentaires consacrés à la société américaine, c'est la trace que laissent les laissés pour compte, les internés, les victimes de violence conjugale, les exclus du miracle économique, les habitants des cités, mais aussi les membres d'une communauté humaine éparse qui va du petit port de Belfast dans le Maine à la banlieue de Chicago et l'Amérique rurale de l'Indiana. La fabrique de l'exception humaine. Qu'est-ce qu'on refuse de voir ? Comment dire ce qui se joue hors cadre, sur le théâtre du monde ? Constance Rivière a voulu voir à son tour ce qui se cachait derrière l'apparente logique des images, quelles histoires pouvaient en naître. Ni biographie d'un documentariste à l'oeil caméra, ni essai sur une humanité à la dérive, le récit de Constance Rivière est un voyage profondément personnel qui ressemble à une filature de détective. Un récit d'apprentissage des temps modernes. La vie des ombres est un passionnant livre hybride, qui tient parfois de la comédie, parfois de la tragédie, et qui toujours raconte une part de notre humanité.

09/2023

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Techniques photo

Compétence Photo Hors-série N° 10 : La photo de paysage. Le guide pour bien débuter

Face à un paysage resplendissant, tout un chacun se sent animé par le désir de capturer le spectacle éphémère se jouant devant ses yeux. Mais si les boîtiers, reflex comme hybrides, brillent aujourd'hui par leurs performances impressionnantes, cela ne suffit pas. Qui n'a jamais déploré le fait qu'une image ne reproduise pas fidèlement le panorama révélé à l'oeil nu ? Si la photographie de paysage est à n'en pas douter un domaine accessible à tous, pour retranscrire en images les plus beaux lieux de nos contrées, voire les magnifier, il reste nécessaire d'acquérir un certain nombre de compétences : composition, cadrage, techniques de prise de vue, approche de la lumière naturelle... mais également préparation en amont, repérage des lieux, prise en compte des conditions météo et connaissances des éléments formant cette belle Nature. Ce guide pratique a été rédigé par un photographe paysagiste aguerri, Sylvain Perenes, passionné par les grands espaces qu'il sillonne en France et à travers le monde. Souhaitant transmettre son savoir, il partage ici son approche pragmatique de la photographie, vous invitant à planifier précisément vos sorties photographiques à et anticiper les meilleures conditions de prise de vue. Chaque problématique se voit abordée sous la forme d'une fiche didactique particulièrement fournie en conseils avisés, concis et précis. Rien n'est laissé au hasard. Ses préconisations pour parfaire vos images sont rassemblées autour de quatre chapitres : S'équiper et se préparer, Les principes de base, Les techniques spécifiques et Les situations décryptées. Afin d'aller plus loin encore dans l'apprentissage de la photographie de paysage, un cinquième chapitre vous délivre pas moins de cinquante astuces, toutes illustrées, destinées à vous aider à négocier des situations spécifiques et ainsi rapporter de belles images, de flore comme de faune locale. Rédigé par le talentueux et infatigable photographe naturaliste Gil Gautier, cet ultime chapitre ne peut que vous donner l'envie d'explorer les plaines, forêts, sous-bois et montagnes à la découverte de la Nature. Il est grand temps de sortir explorer les alentours.

09/2021

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Acteurs

Paul Newman

Intense, à la fois cool et incandescent, l'oeil plus bleu que bleu : Paul Newman est L'Arnaqueur, Luke la main froide, Butch Cassidy. Un personnage de renégat irrésistible à contre-emploi de sa beauté parfaite qui a ouvert la voie à tous les acteurs d'aujourd'hui. A l'occasion de la diffusion sur la chaîne OCS d'un documentaire qui lui est consacré, ce livre revient sur la vie et l'oeuvre de l'une des plus grandes légendes d'Hollywood. De La Chatte sur un toit brûlant à L'Arnaque, il représente le lien direct entre l'âge d'or et l'ère moderne. Humble, passionné, ce natif de l'Ohio, que rien ne prédestinait à être acteur, est un touche-à-tout qui mêle travail, famille, théâtre, cinéma devant et derrière la caméra avec une bonne dose d'humour, de classe et de simplicité. Activiste et philanthrope avant l'heure, il est aussi champion de course automobile : à quatre-vingts ans, trois ans avant sa disparition en 2008, il courait encore ! Atteignant avec la maturité un véritable état de grâce, il recevra enfin l'Oscar du meilleur acteur pour La Couleur de l'argent, et trouvera jusqu'au bout de grands rôles, chez les frères Coen ou chez Sam Mendes. Ce sont toutes les facettes étincelantes de ce gentleman-acteur que cet ouvrage richement illustré veut faire miroiter. Avec des interviews et des photos rares, iconiques et intimes. De lui, de son épouse Joanne Woodward, de ceux qui l'aiment. Une préface exceptionnelle de Charlotte Rampling, son inoubliable partenairedu Verdict de Sidney Lumet. Les témoignages inédits de Jacqueline Bisset, Ellen Burstyn, Lolita Davidovich, Brigitte Fossey, Tom Hanks, Piper Laurie, Mary Elizabeth Mastrantonio, James Naughton, Edie Shaw, Fred Schepisi, Ron Shelton, Dylan Walsh, ou Sébastien Bourdais, pilote de la Newman/Haas Racing, l'écurie automobile créée par Paul Newman ; la parole de Tom Cruise, Sam Mendes, Robert Redford, Martin Scorsese...

09/2021

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Arts et traditions populaires

Les années mémoire 1974

En cette année 1975, il apparaît évident que les années fastes des Trente Glorieuses appartiennent à un passé révolu. L'ensemble des indicateurs économiques sont au rouge, témoignant de la gravité de la crise structurelle qui touche les nations occidentales. Le Premier ministre français Jacques Chirac, qui pensait entrevoir "le bout du tunnel" , est contraint de proposer un ambitieux plan de soutien à l'économie. La France est aussi éprouvée par de nombreux faits divers. Plusieurs rapts d'enfants sont à déplorer, dont celui du petit Christophe Mérieux, enlevé par le gang des Lyonnais. En parallèle, grâce aux Nations unies, 1975 est aussi l'Année internationale de la femme, ce qui ouvre la voie à l'organisation de nombreux événements. En France, la loi relative à l'interruption volontaire de grossesse - dite "loi Veil" - est officiellement promulguée. Dans le monde, l'heure est à la victoire des guérillas communistes : si les Etats-Unis se sont désengagés de l'Asie du Sud-Est, l'Union soviétique de Leonid Brejnev et la Chine de Mao Zedong continuent, elles, de soutenir militairement leurs "partis frères" dans l'ex-Indochine française. En cyclisme, Eddy Merckx domine les classiques mais doit cependant s'incliner lors d'un Tour de France particulièrement disputé face à Bernard Thévenet qui restera, à jamais, le tombeur du "Cannibale" . 1975 est aussi l'année d'une grande première dans l'histoire de l'exploration spatiale avec la réussite d'une mission conjointe entre l'Union soviétique et les Etats-Unis : le 17 juillet, les vaisseaux Soyouz et Apollo parviennent à s'amarrer dans l'espace. L'Europe elle aussi affirme ses ambitions cosmiques en se dotant d'une Agence spatiale européenne, fruit de la collaboration de onze Etats. C'est de façon beaucoup plus discrète que les jeunes Steve Jobs et Steve Wozniak conçoivent dans un garage l'un des tout premiers micro-ordinateurs qu'ils baptisent Apple I.

09/2023

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Canada

52 week-ends inoubliables au Québec et en Ontario

52 week-ends inoubliables au Québec et en Ontario, une inspiration pour vos escapades : balades gourmandes, virées urbaines, excursions sportives, pauses détente, séjours contemplatifs, sorties culturelles. 52 week-ends inoubliables au Québec et en Ontario renferme des idées aussi étonnantes que variées pour des escapades mémorables, qu'il s'agisse de balades gourmandes, de virées urbaines, d'excursions sportives, de pauses détente, de séjours contemplatifs ou de sorties culturelles ou festives. Abondamment illustré de magnifiques photographies, 52 week-ends au Québec et en Ontario met en lumière, pour chaque idée d'évasion, une activité phare justifiant à elle seule le déplacement : week-end vivifiant dans les parcs de Charlevoix ; exploration des vignobles des Cantons-de-l'Est, de la péninsule du Niagara et du Prince Edward County ; participation au Festif ! de Baie-Saint-Paul, au Festival de la poésie de Trois-Rivières et au festival shakespearien de Stratford ; croisière dans les Mille-Iles ; plaisirs d'hiver ou vélo dans les Laurentides ; tournée des microbrasseries du Saguenay-Lac-Saint-Jean ; pow-wow dans l'île Manitoulin ; séjour romantique à Québec ; excursion sur le canal Rideau ; tour du monde gourmand à Montréal et Toronto ; visite des musées d'Ottawa ; observation des baleines à Tadoussac, et bien d'autres encore ! Pour chaque escapade, ce volume donne aussi un aperçu des autres attraits, activités et festivals à ajouter au programme de votre week-end, selon vos intérêts, ainsi qu'un coup d'oeil sur les propositions culturelles, la gastronomie, la vie nocturne et le lèche-vitrine. Il renferme par ailleurs quantité de repères pour bien profiter de votre échappée de quelques jours : des suggestions éclairées sur l'hébergement, des indications pour vous déplacer efficacement, des tuyaux pour optimiser votre budget et autres conseils utiles. 52 week-ends au Québec et en Ontario vous convie à une impressionnante odyssée visuelle qui saura vous inspirer dans la préparation de formidables équipées de quelques jours. Un superbe ouvrage ! Un magnifique cadeau !

10/2021

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Monographies

Jan Van Imschoot. La présentation des absents, Edition bilingue français-anglais

Comment parler d'art ? Ou plutôt, peut-on parler d'art ? Et l'art peut-il parler littérature ? Catalogue d'exposition à la galerie Templon, parution fin octobre 2021, sur l'artiste Jan Van Imschoot. 64 pages 23 x 30 cm. Depuis ses débuts, le peintre belge Jan Van Imschoot confronte langage pictural et langage verbal en explorant les multiples strates de signification laissées par les grands peintres occidentaux dans leurs oeuvres. Avec La présentation des absents, nouvelle série de tableaux de Jan van Imschoot exposée à la galerie Templon en novembre 2021, l'artiste belge " anarcho baroque " poursuit ses recherches sur la signification du langage pictural en détournant l'oeuvre de l'un de ses prédécesseurs. Après avoir exploré les natures mortes de l'Ecole du Nord du XVIIe siècle dans Le bouillon d'onze heures, Van Imschoot prolonge l'immersion dans ce genre avec par exemple des toiles comme La vision féérique. Toutefois, c'est le travail de Manet qu'il a cherché avant tout à appréhender dans cette deuxième série. Comme il le dit, il " confronte l'infini de [son] imagination aux libertés que prend Manet avec l'histoire de l'art ". Cette rencontre conduit à une mise en abyme vertigineuse. L'échange des bêtises fait référence au Déjeuner sur l'herbe de Manet, lui-même écho à Suzanne et les Vieillards du Tintoret. Van Imschoot apporte son propre regard en multipliant les clins d'oeil et références érotiques, historiques ou religieuses, dans une fantaisie symbolique magnifiée par une maîtrise des lumières et des couleurs digne des plus grands Flamands. " Le rapport qu'entretiennent la langue et l'image reste un territoire ouvert ; les mots y rencontrent leurs propres limites, alors que l'art, tel un oiseau, le survole en toute liberté. ", conclut l'artiste. Le beau livre édité par la galerie Templon laisse tout loisir au lecteur d'explorer cette liberté dans tous ses détails.

11/2021

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Sculpteurs

En regardant Giacometti

"Ce qui l'obsède c'est ce qui se produit quand un être humain est vu par un autre être humain qui a l'obsession de représenter ce qu'il voit." C'est en ces termes que David Sylvester résume l'obsession de Giacometti. Or, à la lecture de cette étude, ou de cette succession d'études écrite et peu à peu augmentée entre les années 1950 et 1990, on en vient à se demander comment nous pourrions résumer la sienne. En termes semblables, peut-être ? Dans sa préface de traducteur datant de la première parution chez André Dimanche Editeur en 2001, Jean Frémon en a l'intuition : "On pourra y trouver des redites, une manière très particulière de tourner autour de la question, un excès de méticulosité dans l'analyse. En réalité, une méthode qui est exactement celle de Giacometti lui-même, sculptant ou dessinant, constamment taraudé par le sentiment de l'échec et obsédé par la justesse du regard". Fruits d'une remarquable faculté d'observation qui transparaît à chaque page, ces onze chapitres couronnés par un entretien sont aussi le témoignage d'une longue fréquentation et d'une écoute amicale de l'artiste. Sylvester renonçant par méthode, et peut-être par nature, à toute synthèse brillante, nous n'en ressortons pas munis d'une lecture toute faite qui nous dédouane d'un face-à-face avec l'oeuvre, mais de principes d'observation, presque de lois optiques qui nous y reconduisent mieux armé, l'oeil aguerri, débarrassés de l'aura et du discours qui la cernent, la mettent à distance, la rendent intimidante à force d'être emblématique. De l'enfance à Stampa à l'ascèse créative de l'atelier de la rue Hippolyte-Maindron en passant par la période surréaliste, écrits, dessins, tableaux et sculptures sont scrutés avec une telle minutie, une telle loyauté que, les abordant seuls à notre tour, il nous semble connaître de l'intérieur jusqu'à leur raison d'être.

11/2021

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Ouvrages généraux

Décrire la Terre, écrire le Monde. Le livre du bicentenaire de la Société de Géographie 1821-2021

A quoi sert la Géographie ? Fondée le 15 décembre 1821 par 217 personnalités dont beaucoup ont participé à l'expédition d'Egypte de Bonaparte, la Société de Géographie souhaite " concourir aux progrès de la géographie " grâce à des membres très divers qui forment une assemblée de diplomates, marins, militaires, politiques et savants. Parmi eux Gay-Lussac, Cuvier, les frères Champollion, Chateaubriand, Dumont d'Urville, Freycinet, le prince héritier Christian Frédéric du Danemark, et Humboldt, considéré comme l'un des plus grands géographes de tous les temps. Tout au long du XIXe siècle la Société rayonne grâce aux explorations qu'elle organise et subventionne sur tous les continents et sur océans, aux expositions universelles organisées à Paris auxquelles elle contribue et à la réputation de ses présidents comme Ferdinand de Lesseps ou de ses membres tels Jules Verne, Alexandra David-Néel, le Prince Albert Ier de Monaco ou Charcot et André Gide au début du XXe siècle. Le bilan de la Société raconté dans ces pages par Jacques Gonzales, actuel secrétaire général de l'institution, est extrêmement riche. Elle a participé à la constitution d'une cartographie quasi complète des continents, des mondes sous-marins et souterrains et dispose de collections de documents iconographiques exceptionnels aujourd'hui conservés à la Bibliothèque nationale de France. Près de 300 documents sont ici présentés, témoignages de cette volonté de décrire la Terre et d'écrire le Monde. Grâce à son action de pédagogie et de diffusion de la connaissance, la Société de Géographie, qui fête son bicentenaire en 2021, reste un acteur majeur aujourd'hui encore. En effet, les géographes peuvent éclairer de leur savoir les débats sur l'évolution de l'environnement, sur le devenir des pôles, sur l'avenir démographique de la planète, sur les solutions à envisager en matière de ressources énergétiques. La pensée géographique n'est pas en voie d'extinction et elle doit faire encore rêver. C'est ce feu qui animera la Société de Géographie pour encore longtemps.

11/2021

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Divers

Sur les ailes de l’absinthe - Voyage en 24 dimensions

Symbole de l'absinthe, la Fée verte raconte en 24 étapes l'histoire de la plante absinthe (l'Artemisia absinthium) puis de l'apéritif auquel celle-ci a donné son nom. La Fée verte vous mène en Grèce à la rencontre d'Artémise, la farouche protectrice de l'absinthe, plante médicinale d'exception. Dans le sillage de cette fée reporter, vous surprenez, en Suisse, entre 1783 et 1797, le docteur Pierre Ordinaire et l'herboriste Suzanne-Marguerite Henriod affairés à transformer l'extrait d'absinthe médicinal en apéritif tonique. Vous n'ignorez rien des "casse-poitrine" décriés par Emile Zola dans L'Assommoir et du monde à l'envers décelé par Edgar Degas au café de la Nouvelle-Athènes. Précédant vos questions, notre muse magnétique révèle comment Van Gogh noie les ordres paternels dans Madame Espérance, Paul Verlaine piégé par Notre-Dame de l'oubli ou le verre sans fin de Toulouse-Lautrec. Vous découvrez au petit matin Oscar Wilde vanter le troisième oeil de l'absinthe. Accusée de mener à l'épilepsie, de rendre aveugle ou d'être un agent de la tuberculose, l'absinthe est prohibée en Suisse en 1910 et en France en 1915. Puis, la communauté scientifique revenue de son jugement négatif sur la thuyone, le principe actif de l'Artemisia absinthium, l'absinthe est réautorisée en terre helvète en 2005 et dans l'hexagone en 2011. Pour autant, l'absinthe n'est toujours pas réhabilitée dans l'inconscient collectif. Ernest Hemingway s'inquiétait déjà des effets pervers d'un sérum de vérité au goût de ver à bois. Selon le Dracula de Francis Ford Coppola, l'absinthe est baume de l'âme, fluide visionnaire et philtre amoureux. Karen & Hank Moody rêvent dans la série Californication de l'Isla Verde. Dans l'ombre d'une éternelle Fée des feintes, vous revenez autre de ce sidérant voyage dans l'espace-temps.

11/2021

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Littérature française

En marche... ou pas !

Drôle de monde que celui-ci où l'on finirait par s'émouvoir davantage devant un petit enfant qui meurt de faim en Afrique que devant Neymar qui passe son été à se rouler dans l'herbe (mais qui est bien payé pour faire ça, qu'on se rassure). Heureusement que BFM WC est là pour nous remettre les idées en place et nous rappeler à l'ordre moral, quand on se surprend à divaguer de la sorte ! Leur rôle est d'intérêt général car sans eux, il serait difficile de s'étalonner et d'oublier à quel point notre vie est monotone et pourrie. Les barbituriques peuvent rester tranquillement dans l'armoire à pharmacie (mais attention quand même à la date de péremption ! ). Enseignant repenti, je pose un oeil curieux et circonspect sur notre société dite moderne depuis mon poste d'observation, mouvant (la rue, mon canapé, ma terrasse...). Il en résulte quelques esquisses scripturales et caricaturales, tendres mais acides, bienveillantes mais sans concession, sur l'évolution de notre condition humaine, trop humaine. Quand on n'a que l'humour et le contre-pied pour casser des codes trop codifiés, des limites trop limitantes. Sous nos masques, on a besoin d'air. D'un air nouveau. Jamais respiré encore. Ni jamais entendu. Quand le rationnel a capitulé face au réel, il reste l'art. Sous toutes ses formes. Sauvage et libre par nature. Gabriel Bulik, l'illustrateur de cet ouvrage, né en 1988 à Paris, découvre sa passion pour le dessin durant son enfance. Après des études en cinéma d'animation 3D et un début de carrière dans les jeux vidéo, l'illustrateur en lui s'échappe de l'industrie pour devenir freelance dans les milieux de l'édition à échelle humaine, notamment dans le domaine du jeu de rôle. Cette touche ludique qui lui est chère et son besoin de varier les plaisirs le conduisent à rencontrer MUZ, afin de réaliser une série de dessins humoristiques. La suite, vous la tenez entre vos mains !

11/2021

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Sociologie

L'Etrange procès

Pour que vous puissiez traverser sans encombre, Maurice Papon, deux Républiques, cinq présidents, trois décennies et demie de vie publique, il en a fallu des complices ! Il en a fallu des solidarités politiques efficaces, des adversaires complaisants, des historiens dupés, des journalistes incurieux, des magistrats ligotés, des aveugles volontaires ! Ces mensonges, qui les a gobés ? Qui les a partagés ? Qui y a cru ? Qui vous a aidé à les protéger ? Je vais à présent chercher vos complices. Je ne prétends pas les débusquer tous : ils sont trop nombreux. Sans acharnement mais sans pusillanimité, je voudrais simplement m'adresser à tous ces aveugles, volontaires ou non, qui à eux tous forment la France. J'ai choisi de le faire à travers plusieurs figures. D'abord celles de Simone Veil et Philippe Séguin, parce que ce sont les deux seuls responsables politiques d'envergure à avoir exprimé, dès avant le début de votre procès, leur malaise. Tous deux sont irréprochables, insoupçonnables de complaisance à votre égard, tous deux ont été frappés dans leur chair par la Seconde Guerre mondiale. Comment pouvais-je éviter de revenir sur François Mitterrand ? La photo sur laquelle on le voit serrer la main de Pétain m'a donné voici trois ans déjà l'envie confuse d'écrire ces lettres ouvertes, dont votre procès fut le déclencheur. Celle que je lui adresse sera aussi l'occasion de me tourner vers mes confrères journalistes, et d'analyser... l'aveuglement des autres. Au dernier moment, après le coup de théâtre de la révélation par Me Arno Klarsfeld de son histoire familiale, j'ai complété ce recueil par une lettre au président de la cour d'assises de Bordeaux, Jean-Louis Castagnède. Cet épisode, en effet, m'a paru particulièrement éclairant de l'inadaptation de la justice à traiter un procès comme le vôtre. J'offrirai mes conclusions à l'historien Marc Bloch, auteur de l'Etrange défaite, immortelle chronique de la défaite de 40, puisque aussi bien ce livre pourrait se lire comme la chronique d'un étrange procès.

03/1998

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Conflit israélo-palestinien

Journal de la campagne du Sinaï

Le conflit qui a opposé Israël et l'Egypte en 1956 a pour toile de fond la crise de Suez, faisant suite à la décision du président Nasser de privatiser le canal et de fermer aux transports israéliens l'accès à la mer Rouge. Au cours d'une campagne qui durera huit jours, l'opération Kadesh, menée par les troupes israéliennes sous le commandement de Moshe Dayan, lance une offensive contre les forces égyptiennes le 29 octobre. Au même moment, les troupes franco-britanniques entrent en guerre contre l'Egypte dans le but de contraindre Nasser à revenir sur sa décision. Pour Israël, ce conflit, appelé aussi " campagne du Sinaï " a pour objectif la résolution de trois problèmes : empêcher l'activité terroriste (avec l'infiltration en Israël de fedayin provenant d'Egypte), rétablir la liberté de navigation, et enfin détruire les infrastructures égyptiennes pouvant servir la logistique égyptienne dans une attaque contre Israël). Dans ce journal de campagne, Moshe Dayan, alors chef des opérations, décrit le contexte politique qui mène au conflit, il dévoile les tractations politiques secrètes (notamment les achats d'armes à la France lors d'une visite à Paris), les offensives au jour le jour, les décisions d'intervention, les objectifs qui motivent sa stratégie, ses plans d'action, ses choix, ses erreurs, ses succès. Moshe Dayan (1915-1981) Membre de la Haganah (Organisation clandestine de défense juive) dès l'âge de 14 ans, il n'en combat pas moins dans les forces britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale (au cours de laquelle il perd un oeil). Très apprécié du Premier ministre David Ben Gourion, il suit une carrière militaire fulgurante. Il devient chef d'état-major de Tsahal de 1955 à 1958. Bien que n'ayant pas pris part aux combats, ni même à leur planification, il est considéré comme un acteur prépondérant de la guerre des Six-Jours. En 1959, il entre en politique et rejoint les rangs du parti de gauche Mapaï.

09/2021

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Milieux naturels

4 saisons de nature. Du Luberon à la montagne de Lure

Un beau livre d'écologie actuelle, grand public, sur une des plus belles régions de France, parcourue chaque été par plus de 2 millions de personnes ! Depuis les rives de la Durance jusqu'en haute Provence, le territoire du Luberon et de la montagne Lure est composé plaines et de collines méditerranéennes étagées de 50m à Cavaillon 1 826m au collines méditerranéennes au sommet de Lure. le Luberon possède une multitude de milieux naturels, réserves d'une biodiversité exceptionnelle : 1 800 espèces de végétaux (35% de la flore française) dont 70 protégées statutairement, 135 espèces d'oiseaux (50%), 2 300 espèces de papillons (40%). Tout ce patrimoine géologique, minéralogique, floristique, faunistique et paysager concourt à un ensemble écologique indissociable que le Parc du Luberon inventorie, cartographie et protège depuis quarante ans. Habité depuis très longtemps, cet espace offre une mosaïque de territoires cultivés, de forêts (chênaies blanches ou vertes, territoires cultivés, hêtraies, pinèdes), de pâturages d'altitude et cours d'eau au régime torrentiel qui se jettent dans la Durance, rivière symbolique de Provence. Loin du cliché d'un arrière pays provençal homogène où la lavande fleurit au chant des cigales et près des oliviers, se révèle la réalité de terroirs complexes, fondés sur des conditions naturelles variées, des pratiques agricoles diversifiées et des artisanats multiples : culture de la vigne, des arbres fruitiers, céréales, maraîchage, plantes à la vigne, des arbres fruitiers, céréales, maraîchage, plantes à parfum, élevage. C'est ce patrimoine, transmis par les générations passées, qui permet de reconnaître aujourd'hui encore au premier coup d'oeil, le Luberon parmi tant d'autres territoires. Pour chaque milieu naturel, sont proposés dans ce livre : -réflexion sur l'avenir et actions de protection - zoom sur des espèces emblématiques - rencontre d'acteurs passionnés " J'avais rêvé éperdument devant cette forte montagne où, depuis plusieurs années, le moindre rocher, le moindre creux, la moindre caverne couve, cache, implique, contient le surnaturel. Et je l'aimais. " Henri Bosco

06/2021

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Histoire des religions

La grande Marie ou le luxe de sainteté

Imaginons une barque qui remonte le fleuve Saint-Laurent, entre ses rives escarpées, depuis Tadoussac et accoste à Québec le 1er août 1639 après une escale à l'île d'Orléans. Dans cette barque, éprouvées par trois mois de traversée depuis Dieppe, trois religieuses ursulines, dont l'une, ayant quitté son couvent de Tours, dotée d'un fort tempérament, aussi bien tournée vers l'action que vers la mystique, apparaît déjà comme une figure centrale : Marie de l'Incarnation. N'imaginons plus. A quatre siècles de distance, c'est son portrait que brosse ici, d'une main leste, d'un oeil admiratif, l'écrivain Carl Bergeron, séduit par la force de caractère, les qualités d'organisatrice et le grand talent d'épistolière d'une femme portée par un désir d'absolu et celui, tout aussi impérieux, qui la poussera à faire corps avec ce pays de froid dément, de rochers austères et de forêts implacables, à apprendre les langues autochtones, à y bâtir un monastère, à enseigner, à s'abandonner à l'Amour avec des élans que nous savons plus comprendre. Ce faisant, Carl Bergeron tend à la religieuse de fer et de chair un miroir qui fera paraître étriquées notre époque, ses lâchetés, son amnésie souvent. Il prend la mesure de son legs, interroge la société québécoise issue de la Nouvelle-France. D'un même coup de fleuret, il égratigne l'université quand elle n'est que refuge, l'esprit bourgeois quand il n'est que calcul. Plus que tout, son chant d'amour à la "Grande Marie" , aussi beau que nécessaire, est tourné vers l'avenir : "N'allons pas croire, naïfs que nous sommes, que Marie est morte en 1672 et qu'elle s'est arrêtée là. [... ] Il se pourrait que le XXIe siècle fasse de Marie de l'Incarnation une contemporaine, et la ressuscite plus proche et vibrante à notre conscience qu'un Proust, un Céline ou un Joyce".

08/2021

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Photographie

Lien rouge. Akai Ito

Plusieurs voies s'offrent aux Hommes pour décrire le monde et raconter des histoires. Parce que celle des mots lui faisait défaut, Alain Nahum a choisi la voie des images : animées en tant que réalisateur pour le cinéma et la télévision, fixes comme photographe ou fixes animées pour ses vidéo-graphies. Et elles en racontent des histoires, toutes ces images ! L'oeil photographique de l'artiste est à l'affût du fragment le plus discret, de la moindre trace de notre existence et de notre passage sur Terre. La ville est son champ d'investigation, son "atelier à ciel ouvert" ainsi qu'il le dit lui-même. Et quel vestige plus modeste peut-on trouver dans nos rues, qu'un mouchoir en papier abandonné la nuit sous la pluie ? Pour Alain Nahum, c'est une prise de choix : il en fait plusieurs fois le tour, le photographie, le triture du bout du pied, le re-photographie... Et la magie opère, le sujet apparaît, le fantôme prend corps ! Ainsi naissent les "Papiers de nuit" . Plus tard à l'atelier, les images seront retravaillées, un trait rouge viendra structurer l'espace, réunir ou diriger les personnages, comme autant d'acteurs flottants et silencieux, évoquant à l'artiste Beckett et le théâtre Nô... Conçues comme des haïkus photographiques, ces images métamorphosées feront enfin apparaître le "Lien rouge" ou Akai ito, le fil rouge du destin en japonais. L'ouvrage présente les deux actes de ce petit théâtre imaginaire, conte poétique et féerique : les Papiers de nuit sont introduits par un texte de Philippe Charlier (du Musée du Quai Branly-Jacques Chirac et auteur de Comment faire l'amour avec un fantôme) ; une "gerbe de textes courts" d'Ikezawa Natsuki (écrivain et critique littéraire japonais) accompagne Lien Rouge-Akai Ito. L'ensemble est préfacé par Corinne Atlan, traductrice de japonais. Et s'ils viennent visiter vos rêves, n'ayez donc plus peur des fantômes...

04/2023

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Guides gastronomiques

Notes en cuisine, carnet kaseki

Dans les cuisines du Hyo Tei, institution kaiseki vieille de plus de trois siècles à Kyoto, le cuisinier Paul Caussé a vécu plusieurs mois une étonnante aventure des sens. "Au Japon, en cuisine kaiseki, la cuisine est réglée comme du papier à musique, et obéit à une rigueur singulière, où chacun reste à sa place. Le cuisinier ne prend pas d'initiative et attend sa mission. Une fois celle-ci terminée, il lui arrive de croiser les bras, et d'observer en silence. J'ai utilisé ces instants de calme, pour écrire. Au sein de la brigade, j'ai eu la chance à différents postes, d'avoir un aperçu large des techniques et du fonctionnement japonais, ou du moins propre à ce restaurant. J'ai découpé du poisson sous l'oeil du chef, dressé des plats dans des céramiques vieilles de deux cents ans... Et j'ai écrit ces notes parmi les casseroles et les vapeurs, pendant mes heures de service." Le texte de ces carnets, transcription d'une singulière expérience en cuisine, est suivi de recettes originales vécues sur le vif. Un glossaire des mots essentiels de la cuisine japonaise fait de cet ouvrage un outil de référence. Les croquis de Laure Fissore, épouse de Paul Caussé, accompagnent le récit. Né en Nouvelle-Calédonie, en 1988, Paul Caussé a développé depuis l'enfance un goût prononcé pour l'aventure et ses chemins de traverse. Après des études de journalisme, il enseigne à l'Université d'Irkoutsk, Sibérie orientale. En 2013, il s'inscrit à l'école Ferrandi et poursuit son apprentissage à l'Asirance. Un tournant décisif. Puis il découvre le poisson ikejime chez M. Okuda, et part au Japon. En 2019, installé en Provence, il fonde Une Table dans le Maquis. Chef-guide-accompagnateur, en France et à l'étranger (notamment en Géorgie), il propose une expérience de rencontres et découvertes culturelles autour des produits et du vin, sans intermédiaire, partageant sa connaissance intime du terrain et des artisans.

10/2021

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Littérature anglo-saxonne

Le sang noir de la terre

Oklahoma, années 1920, réserve des Indiens osages. La découverte d'importants gisements de pétrole sur des terres appartenant aux Osages fait la fortune de quelques membres de la tribu. Hommes d'affaires et autorités locales, dont les intérêts sont en jeu, voient cela d'un mauvais oeil. Dès lors, tous les moyens, dont les meurtres, sont bons pour faire main basse sur ce sous-sol qui renferme d'inestimables richesses. C'est ce qui arrive à Grace Blanket, assassinée. La famille Graycloud, qui a recueilli sa fille Nola, est menacée. Autour d'eux, les morts suspectes et emprisonnements se multiplient. Privés de leurs revenus puis de leurs terres, les Osages sont réduits à la misère. Des lettres arrivent au FBI à Washington, dénonçant les meurtres d'Indiens impunis. Malgré des fuites dans la presse, celles-ci demeurent sans effet. Jusqu'au jour où Stace Red Hawk, un Sioux lakota devenu agent du FBI, est envoyé sur place en mission d'observation. Prenant fait et cause pour ses "frères indiens" de l'est, il suivra les Graycloud dans leur exil, renonçant à un idéal illusoire de coopération avec les Blancs. Fondé sur des faits avérés, le roman de Linda Hogan expose le conflit de deux mondes qui ne peuvent se comprendre. Derrière les images de paysages dévastés, de bidonvilles et d'exode, la cupidité dévastatrice dévore l'univers désormais éclaté des Indiens. A l'heure ou sort le fim de Martin Scorcese, Killers of the Flower Moon qui traite de cette histoire, ce roman est plus que jamais au coeur du sujet. Indienne chickasaw, Linda Hogan, poète, romancière, essayiste, a reçu un American Book Award de la fondation Before Columbus. Titulaire de nombreuses distinctions littéraires, nominée au Pulitzer, elle est professeur à l'Université du Colorado et travaille en tant que bénévole à la préservation de la faune sauvage. Deux autres de ses livres, Power et Femme-Qui-Veille-Sur-Le-Monde ont été publiés dans la présente collection.

02/2023

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Critique

Stendhal en archipel

Un stendhalien triste est un triste stendhalien. Ce petit bréviaire "P. P. C". (pour prendre congé), comme on disait au XIXe siècle, est un salut gai à un écrivain avec qui on a noué amitié dès l'adolescence, commerce quotidien et heureux prolongé sans éclipse jusqu'au grand âge, et qu'il sied désormais d'achever en silence. Osera-t-on dire : tel Fabrice en sa chartreuse ? En se moquant de soi-même, on osera. Pour cet "au revoir et merci" au moins pesant des hommes - sa corpulence physique était une ruse pour détourner les indignes -, on a choisi une forme qui lui ressemble : mercurielle, joueuse et autant que possible à l'état naissant, fuyant comme la peste le compact, le touffu, le prétentieux et l'universitaire, autant dire ce qu'il y a de plus contraire à Stendhal. On espère que cette approche prismatique, dans ses figures libres et ses miroitements, réussit à capter quelque chose d'une personnalité rebelle à tout fixatif. "Dans l'état-major de la France libre, un lettré amoureux de La Chartreuse adresse un clin d'oeil complice à son écrivain préféré en lui empruntant une image, d'autant plus militante et pertinente en l'occurrence, que brûler les ouvrages imprimés était, on le sait, une des occupations favorites des nazis et le symbole même de leur barbarie culturelle. Touché de plein fouet par cette formulation, où il lit son propre destin, un poète, après avoir, comme le stendhalien Jean Prévost, lutté les armes à la main contre ces bûchers qui nient toutes ses raisons de vivre, la reprend à son compte, mais pour la détourner positivement : oui, la bibliothèque flambe, mais c'est de fraternité, d'exigence et d'espoir. Elle n'a d'autre vocation que de mettre le feu. Profession de foi dans le filigrane de laquelle on est heureux que, masqué mais reconnaissable, se profile le visage de Stendhal".

11/2022

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Récits de mer

Musée des vagues

Nous ressentons la justesse de chaque vague. Aucune ne se trompe. La beauté provient de l'exactitude. L'exactitude exprime en même temps la liberté. Car la liberté n'est rien d'autre qu'un accord. La vague est presque une fiction. Nous la voyons se mouvoir alors que se déplace seulement de l'énergie. L'eau reste sur place. La vague n'est pas un objet matériel mais énergétique. Cette âme puissante s'incarne tour à tour dans de nouvelles molécules d'eau, abandonnant les anciennes pour pénétrer les suivantes. L'oeil identifie un être qui voyage. Mais le corps de la vague n'est jamais de la même eau. En regardant la mer, nous confondons énergie et matière. Or Einstein nous a enseigné que l'énergie et la matière sont équivalentes. Grâce aux vagues, nous le savons par confusion. Cet ouvrage aborde tous les types de vagues, depuis le rouleau de bord jusqu'à la vague scélérate en passant par le clapotis, puis leur représentation dans l'univers de l'art. Le mécanisme des vagues est analysé objectivement, appuyé par les notes scientifiques du physicien Léon Brenig, et en même temps interprété d'un point de vue poétique. Les dessins de Philippe Coudray mettent en scène les vagues de manière ludique et expressive. LES AUTEURS Jean-Luc Coudray , écrivain et dessinateur, à la manie de tout éclairer par le sens de l'humour. Il est chroniqueur dans la revue La Décroissance et a publié notamment Humeurs décroissantes, Un mari idéal et Lettres d'engueulade - Nouvelle offensive. . Philippe Coudray est auteur de BD, notamment de la célèbre série L'Ours Barnabé, mais aussi illustrateur et peintre. Il a publié une quarantaine d'albums et participé à de nombreuses revues. Il est traduit notamment aux Etats-Unis et en Chine. Ils sont auteurs du Musée des Animaux et des Monstres marins dans la littérature (Ed. Zeraq, 2019) et du Musée insolite des Machines Marines (Ed. Zeraq, 2021). Ils vivent tous les deux à Bordeaux.

04/2023

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Photographes

Paris. Edition bilingue français-italien

Maître de la photographie couleur, Franco Fontana est l'une des figures majeures de la photographie italienne. Capturant le monde à travers des compositions géométriques audacieuses, des couleurs éclatantes et un langage minimaliste, Franco Fontana s'approprie les paysages qu'il traverse depuis plus de cinquante ans. Ici, c'est le paysage de Paris qu'il explore. Ses rues, ses jardins, ses monuments, mais aussi ses troquets, son métro, ses façades décaties, sa foule. C'est en 1958 qu'il se rend pour la première fois dans la capitale française, au retour de son service militaire. A partir de ce moment-là, il s'y rendra à maintes reprises. Cet ouvrage rassemble ses photographies prises entre la fin des années 1970 et novembre 2022, date de son dernier voyage. A Sous son objectif défile ainsi la vie animée de la capitale, véritables tableaux vivants dont l'ambiance unique est parfaitement décrite sous la plume de Jean-Baptiste Gauvin. Auteur et journaliste, il imagine ici un récit fictif épistolaire : celui d'un italien s'installant à Paris qui raconte à un ami sa nouvelle vie parisienne. Mêlant un certain humour et des détails historiques, il vient souligner la déambulation du photographe italien dans la Ville lumière. A La publication du livre est accompagnée d'une exposition à la galerie Polka à l'automne 2023. A Franco Fontana est né le 9 décembre 1933 à Modène en Italie et commence la photographie au début des années 1960. En 1978, il publie son livre Skyline et devient l'une des figures les plus emblématiques de la photographie italienne grâce à son travail sur le rapport des couleurs à l'espace, aux formes et à la lumière. A Jean-Baptiste Gauvin est auteur et journaliste. Spécialisé dans les arts visuels, il collabore régulièrement avec des revues dédiées à la photographie (LIKE, L'Oeil de la photographie, Process...). Il publie prochainement un ouvrage sur le séjour du peintre Claude Monet à Belle-Ile-en-Mer aux éditions Les ateliers Henry Dougier.

10/2023

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Sports

Ouvre ta main et tu possèderas le monde

A onze ans, Dominique Saatenang quitte son village natal, Bafou, au Cameroun, pour entrer au collège à Douala, capitale économique du pays où ses aptitudes de jeune footballeur ont plus de chances d'être repérées. A la veille de la rentrée des classes, son oncle et sa tante, qui l'hébergent, l'emmènent au cinéma – et c'est la révélation : le premier film de sa vie (c'est la première fois qu'il met les pieds dans une salle de cinéma) Opération Dragon, avec Bruce Lee, est aussi ce qui va déterminer sa vocation : " Je veux faire du kung-fu ". Le parcours sera semé d'obstacles, sa famille, notamment, voyant d'un très mauvais oeil cette passion, mais jamais Dominique ne déviera de sa voie. En Bruce Lee il a trouvé " une discipline, un maître, une idole ". A vingt-quatre ans, sans parler un mot de chinois, il part en Chine pour un stage de wushu (le vrai nom du kung-fu) d'un mois. Il y restera quatre ans, premier Noir admis dans ce temple de la discipline où l'apprentissage des arts martiaux est une philosophie de vie. De longues années après, l'ancien champion de kung-fu devenu le premier moine bouddhiste africain est l'ambassadeur itinérant du temple Shaolin à l'étranger. Revenu à la vie civile, acteur, cascadeur, homme d'affaires, celui que les Chinois surnomment " l'Aigle noir " et les Européens " le Chinois noir " a à son tour des milliers de disciples en France et en Afrique, où il a ouvert plusieurs écoles de kung-fu. C'est cette histoire, celle d'un destin exceptionnel, construit à la force d'une volonté farouche, qu'il retrace ici, nous faisant voyager de l'Afrique à la Chine, pont entre deux cultures qu'a priori tout oppose. C'est aussi une leçon de sagesse à travers laquelle nous découvrons la philosophie shaolin. Elle imprègne chaque page de cette autobiographie, autant que la puissance d'un rêve d'enfant devenu la réalité d'une vie d'adulte.

04/2017

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Photographie

Afriques Depardon

Depuis plus de vingt ans Raymond Depardon a parcouru tout le continent africain auquel il a consacré plusieurs films. Il a réalisé ainsi une grande quantité de photographies dont 350 inédites sont présentées dans cet ouvrage.   Ces photographies couvrent toute l’Afrique, à travers une présentation non pas par pays mais par associations originales. Ces associations privilégient un rythme soutenu, sans temps d’arrêt, des enchaînements qui montrent la vie au travers de sujets très variés : portraits, villes, paysages, religions, activités sociales et métiers mais aussi des conflits et la misère.   A travers ses photographies, exemptes de toute volonté d’esthétiser son propos, Raymond Depardon ne livre aucun jugement sur l’Afrique, aucune thèse. Ce qui relie entre elles ces prises de vue, c’est l’impulsion de l’œil, simplement un regard de photographe et de grand voyageur sur les paysages et les hommes qui peuplent ce continent. Pourquoi des Afriques ?   Depuis 1960, année de ma première rencontre avec le continent africain à l’âge de dix-huit ans, et jusqu’à mon dernier voyage cet hiver au Horar, je n’ai cessé de photographier l’Afrique. Mais que de lieux, de temps différents ! Une vie toute entière ne suffirait pas à prétendre connaître cette Afrique. Aujourd’hui, les prétextes, les raisons de ces voyages sont oubliés. C’est pour cela que j’avais envie de faire ce livre, pour rendre la liberté à toutes ces photographies et enfin réunir toutes ces Afriques, celles des pistes, des sourires, des famines et des guerres civiles. Je voulais oser ces quatre cents pages de photographies sous respiration. Je voulais étouffer devant l’immense Afrique, me trouver comme au bord d’une route où nous serions en panne pour plusieurs jours, envahis, à rester silencieux et à écouter.   Je me souviens de chaque lieu, de chaque temps. J’ose le désordre, il le faut. Je réunis ces photographies prises pendant quarante-cinq ans de voyages en Afrique. Raymond Depardon

04/2012

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Sciences historiques

Le génie technologique des anciens

Les historiens ont longtemps posé en dogme que le savoir scientifique appartenait à nos seuls contemporains. En conséquence, ils refusaient d'envisager que nos ancêtres les plus lointains aient pu posséder la moindre connaissance en matière de sciences et de techniques. Il y avait bien, ici et là, quelques voix impertinentes pour faire remarquer que certains faits étaient troublants. Mais elles étaient peu écoutées, le plus souvent ignorées et parfois tournées en ridicule. Nous avons tous en tête quelques exemples fameux de ces "mystères de l'archéologie", dont une abondante littérature s'est emparée avec plus ou moins de bonheur depuis un demi-siècle : connaissances mathématiques, astronomiques ou géographiques en avance sur leur temps, instruments et outils anachroniques, techniques sophistiquées dans des domaines tels que l'architecture ou la métallurgie… autant de témoignages incontestables d'un savoir et d'un savoir-faire parfaitement maîtrisés dès la plus haute Antiquité. Aujourd'hui, les progrès réalisés au cours des dernières décennies en matière de recherche archéologique nous permettent de reconsidérer d'un oeil neuf ces témoins de connaissances naguère qualifiées d'"impossibles". Etrangères à leur contexte historique, bien souvent uniques en leur genre, ces véritables " pièces à conviction" ne nous permettent certes pas, à elles seules, de connaître précisément ceux qui les ont conçues. Elles ne sont rien d'autre que des pièces de puzzle. De simples pièces, mais essentielles dans notre recherche des civilisations disparues. Nous voyagerons, au fil de ces pages, dans l'espace d'abord, de la Grèce à la Chine, en passant par la Mésopotamie, l'Afrique, l'Europe de l'Ouest, l'Inde et même l'Antarctique. Dans le temps ensuite, que nous parcourrons en tous sens, depuis la préhistoire jusqu'au XVIe siècle de notre ère. A travers les disciplines enfin, car il sera question, outre d'archéologie, de mécanique, de mathématiques, de cartographie, d'astronomie, d'électricité, de métallurgie, de géographie, de chimie, ou encore d'aéronautique.

03/2013

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Poésie

Enlacement(s). Triptyque : Des ruines ; Obscena ; Il n'y pas plus de pays

Un coffret : il s'agit d'un objet exceptionnel. Sa dimension inhabituelle (450x180) en fait un objet d'art. Un cadeau intelligent. Il contient trois ouvrages indépendants : Des ruines ; Obscena ; Il n'y a plus de pays ; Voix. Chants. Danses. S'enlacent les mots à travers trois livres, trois espaces, trois temps. Impalpable beauté des mots et des phrases. Impalpable trouble des images et des mouvements qui nous enivrent. Impalpable récit des temps d'aujourd'hui, quand les guerres défilent comme faits divers. Traverser les ruines, ruines de la mémoire comme ruines du présent, et continuer le chemin en enjambant l'inacceptable, jour après jour, souffle après souffle, se faire le lieu de l'oubli pour survivre... Des ruines est ce premier volet où l'auteur s'ouvre à la fragilité et convoque ces ruines qui l'ont constitué, de l'esclavage à la dictature, de l'intime à la mondialisation, ou comment se construire sur les champs de ruines, comment renaître et rester debout, de là où il écrit ? Les mots sont les piliers, la voix rebâtit l'édifice du corps... Obscena est ce long chant d'amour et de guérison délivré à l'enfant, à la femme, au pays, à l'île, le chant hors scène, au-delà de la représentation, dans la nudité et la pudeur de ce qui n'est pas à montrer mais qui se délivre sans rémission, quand la douleur trop vive oublie l'œil qui voit, quand la danse dit les mots inachevés, inachevables... Il n'y a plus de pays est cette quête d'une mère à travers les brumes et les bombes, à travers les paysages et les intolérances, quand l'humanité oublie de quel lieu elle provient, sur quel lieu elle habite, vers quel lieu elle se dirige, quand elle prend le corps de la femme comme terre de conquête. Soif de cette femme, soif des mots qui redonnent naissance, qui redisent l'identité, la fabrique du sens.

10/2012

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Sports

La corrida de A à Z

La corrida constitue un univers si vaste qu'il faudrait une vie entière pour en pénétrer les mystères. Certes, l'appréciation des gestes du torero, vifs comme l'éclair, demande un œil exercé. Néanmoins, en regroupant toutes les notices de cet abécédaire par grands sujets, c'est toute l'histoire de la corrida qui se dessine… Tout d'abord, vous retrouverez des intitulés qui suffisent pour comprendre que ce spectacle se joue en trois actes : le Scenario bien rodé commence par l'entrée en piste du Cheval avec son picador, et continue avec la pose des Banderilles et la mise à mort de l'animal à l'Epée. Mais que serait la corrida sans ses acteurs que sont le Matador, les femmes (Univers féminin) et les enfants (Juli, el), et surtout son rôle-titre, tenu par le Taureau et symboliquement par madame la Mort (Fête) ? Pour mieux comprendre les origines de la corrida, Elisabeth Hardouin-Fugier renvoie son lecteur à l'intitulé Ibérique. Introduite en France par Napoléon III, la corrida espagnole s'étend à partir d'une date précise, Dix-huit-cent-quatre-vingt-neuf, puis s'organise (Lois) avec une Période faste, l'après-guerre, qui suscite toutefois une Opposition. Pour finir le tour d'horizon proposé par cet ouvrage abondamment illustré, l'auteure nous entraîne dans les arènes d'Hagetmau, dans le Sud-Ouest, et dans le plus ancien élevage taurin du Sud-Est, fondé par Joseph Yonnet, tout en nous faisant découvrir la Camargue, les arènes d'Arles et de Nîmes. Universitaire, Elisabeth Hardouin-Fugier est une historienne des arts et des mentalités. Elle a traité les thèmes où se croisent les modes d'expression, la peinture mystique, les fleurs, les objets liturgiques ou de dévotion, les étoffes. Depuis un Que sais-je ? (1995, traduit en japonais) sur la corrida, elle a publié sur les jardins zoologiques (traductions en anglais, allemand, chinois, taïwanais), sur la législation animalière allemande et les multiples aspects de la corrida.

04/2010

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Histoire ancienne

L'INDIVIDU, LA MORT, L'AMOUR. Soi-même et l'autre en Grèce ancienne

Pour un Grec de l'Antiquité, qu'est-ce qu'être soi-même ? Comment se manifeste le caractère singulier des individus au cours de la vie et qu'en subsiste-t-il après la mort ? L'helléniste qui, comme tout autre anthropologue, se pose ces questions fait un constat paradoxal. La Grèce des cités a largement ouvert la voie au développement de l'individu dans la vie sociale ; pourtant l'être humain n'y apparaît pas encore comme une personne, au sens moderne, une conscience de soi dont le secret reste inaccessible à tout autre que le sujet lui-même. La religion civique n'a pas non plus doté chaque individu d'une âme immortelle qui prolongerait son identité dans l'au-delà. C'est que dans une société de face à face, une culture de la honte et de l'honneur où la compétition pour la gloire laisse peu de place au sens du devoir et ignore celui du péché, l'existence de chacun est sans cesse placée sous le regard d'autrui. Pour se connaître il faut contempler son image reflétée dans l'oeil de son vis-à-vis. En un jeu de miroirs soi-même et l'autre, identité et altérité se répondent. Parmi les formes diverses que l'autre a revêtues aux yeux des Grecs, il en est trois qu'en raison de leur position extrême dans le champ de l'altérité J.-P. Vernant a retenues pour focaliser sur elles son enquête : la figure des dieux, le masque de la mort, le visage de l'être aimé. Parce qu'ils marquent les frontières à l'intérieur desquelles l'individu humain se trouve enfermé tout en éveillant son désir de les dépasser, ces trois types d'affrontement à l'autre servent comme de révélateurs pour dégager les trais de l'identité telle que les Grecs l'ont conçue et assumée. Par des voies diverses, en variant l'éclairage, ces dix essais gravitent autour d'une même interrogation : comment faire un soi-même avec de l'autre?

06/2015

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Pléiades

Oeuvres

Homme-orchestre, touche-à-tout inspiré qui faisait son miel de tous les genres et de tous les sujets, Thomas De Quincey (1785-1859) est, pour beaucoup de lecteurs français, " seulement " l'auteur des Confessions d'un mangeur d'opium anglais. Traduit successivement par Musset et Baudelaire (qui en tire la moitié de ses Paradis artificiels), ce livre phare inspira, il est vrai, des générations d'écrivains : Balzac, Poe, Gautier, Huysmans... Parce que le portrait des autres est l'une des façons les plus justes de s'auto-dépeindre, De Quincey, créant un genre nouveau, mêla souvent autobiographie et biographie, notamment dans ses Souvenirs de la région des Lacs et des poètes lakistes. Ami intime, entre autres figures du premier romantisme, de deux des plus grands poètes anglais, Wordsworth et Coleridge, il est un portraitiste à l'oeil acéré et à la dent dure, particulièrement pour ses anciennes idoles : la description de Wordsworth coupant les pages d'un livre à l'aide d'un couteau beurré le dispute en raillerie aux célèbres Derniers Jours d'Emmanuel Kant. Les liens qu'il tisse, dans Suspiria de profundis surtout, entre la souffrance de l'adulte et les "malheurs" de l'enfance, aussi bien que le rôle central qu'il accorde aux rêves (ou aux rêveries liées à l'opium), décrits dans une prose poétique qui contribue à sa réputation de styliste, font de lui un précurseur de la psychanalyse. Borges, qui compte au nombre de ses admirateurs fervents et partage son goût pour tout ce qui touche aux mots et à l'érudition en général, adoptera le genre si original de ses essais mêlés de fiction (La Malle-poste anglaise, Du heurt à la porte dans Macbeth...). L'art de De Quincey, c'est enfin, comme dans De l'assassinat considéré comme un des Beaux-Arts, celui de l'humour noir poussé à son paroxysme.

04/2011