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Georges Appia

Extraits

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Sociologie

Le socialisme

DEUX HOMMES FACE A FACE : L'un et l'autre nés en 1921. L'un et l'autre catholiques militants. L'un et l'autre journalistes professionnels. L'un et l'autre ayant mis la question sociale au centre de leurs recherches. L'un et l'autre tendant à une incarnation concrète en ce domaine. L'un et l'autre dirigeant deux journaux catholiques qui apportent les deux visions, peut-être les plus divergentes, mais sans aucun doute les plus marquantes du catholicisme français actuel. L'un formé essentiellement dans les mouvements d'action catholique, l'autre de formation universitaire. L'un concevant que les options temporelles au sein de l'Eglise sont libres, l'autre considérant que la doctrine sociale apporte une lumière indispensable pour orienter l'action. L'un ayant fait choix de la voie socialiste, l'autre ayant consacré son action à la promotion des corps intermédiaires dans la vie sociale. Très différents donc, mais très semblables aussi par une commune passion pour le dialogue viril et une même satisfaction aussi bien lorsqu'il s'agit de constater des points d'accord que d'affirmer des divergences. Entre ces deux hommes allant jusqu'au fond de leur pensée pour débattre du sens et des chances du Socialisme, l'affrontement devait être, de façon inévitable, totalement clair, totalement loyal et pleinement révélateur. Révélateur de quoi ? Georges Montaron. Dirigeant national de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne de 1940 à 1947 ; a fait partie, pendant la guerre, des Jeunes Chrétiens Combattants et des Equipes Clandestines de diffusion des Cahiers du Témoignage Chrétien ; depuis 1948 est directeur de Témoignage Chrétien. Marcel Clément. Licencié en Philosophie et en Droit, docteur en Sciences économiques ; professeur à l'Université de Montréal de 1947 à 1962 ; depuis 1962 est rédacteur en chef de l'Homme Nouveau.

04/1997

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Littérature française

Louis-René des Forêts. Empreintes

Louis-René des Forêts incarne à coup sûr l'une des figures les plus importantes du XXe siècle littéraire français. L'aura que suscite l'écrivain, même en marge de la lumière médiatique où il s'est toujours lui-même tenu, son compagnonnage avec des auteurs aussi décisifs qu'André du Bouchet, Yves Bonnefoy, Marguerite Duras, Pascal Quignard, Georges Bataille ou encore Maurice Blanchot en attestent. Son oeuvre, récemment rassemblée dans une édition complète, se trouve au carrefour de l'histoire éditoriale de son temps : lecteur chez Gallimard, il a accès à une vaste production originale ainsi qu'aux traductions, lectures qui viennent directement nourrir son propre travail. Son savoir-faire est unique en son genre : il façonne ses livres dans cette écoute attentive à ceux des autres. L'essai d'Emmanuel Delaplanche, dans son remarquable analyse, livre quelques-unes des clefs de la composition des grands ouvrages que sont entre autres Les Mendiants, Le Bavard ou La Chambre des enfants. On découvre en effet comment des thèmes, des atmosphères, des noms, mais surtout des mots, des syntagmes, des membres de phrases parfois, sont réagencés pour produire des oeuvres originales. Loin d'un travail de copiste, loin d'un recel de plagiaire, des Forêts développe un art tout à fait singulier de l'agencement, de la variation, de la reprise. A l'ère de la reproduction numérique et du sampling, le livre d'Emmanuel Delaplanche vient nourrir la réflexion sur la naissance du texte et offre un singulier éclairage sur le laboratoire de l'écrivain et l'originalité de l'oeuvre d'art. Il s'accompagne d'un site internet qui présente quelques-unes des pages de l'oeuvre de des Forêts abreuvées par plusieurs grands textes du XIXe et du XXe siècle (notamment américain).

06/2018

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Poésie

Entrailles célestes

Combien serez-vous à lire ce bouquin ? Une certitude, vous ne ferez pas foule. Peu importe. La poésie est une activité délaissée par le règne de la quantité qui gère circulation des autoroutes médiatiques. Tant mieux. Préférons le chemin de traverse ou celui des écoliers. L'air y est plus libre et les découvertes, plus buissonnantes. Prenez-vous en main et marchez. Ne dites pas "c'est compliqué". La poésie est simple comme bonjour. Comme un jour qui se lève et dont il ne faut rien attendre d'autre que l'imprévu. Marchez sans boussole. Ne vous demandez pas "mais qu'est-ce qu'il a voulu dire par là ?" La poésie ne veut rien dire. Elle dit. Entrailles célestes évoque le trajet de l'homme à la rencontre de son autre partie, la femme. On aurait pu faire l'inverse, en prenant le trajet de la femme à la rencontre de son autre partie, l'homme. Lorsque les deux parties seront réunies, alors le vrai, le grand voyage pourra commencer. Mais avant la fusion dans l'étoile, que de pièges, d'efforts, d'aventures, de mésaventures, de paysages... En fouillant dans ces Entrailles célestes, vous inventerez - au sens où celui qui tombe sur un trésor devient en langage juridique, un "inventeur" -, vous inventerez, disais-je, un éclat d'esprit surgissant des tripes animales, qui sait ? En continuant votre marche en sous-sol, peut-être découvrirez-vous la lumière que cachent les ténèbres. Si c'était votre double que vous devinez dans ce clair-obscur ? Et pour terminer, envisageons "99 définitions de l'indéfinissable". Vous avez certainement les vôtres... Bonne route. PS. : un grand merci au cinéaste alchimiste et veilleur des souterrains célestes Georges Combe. C'est lui, l'inventeur du titre.

06/2015

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Beaux arts

Leiris & Co

Art, littérature, ethnographie... Entrecroisant ces trois disciplines, l'ouvrage, publié à l'occasion de l'exposition "Leiris & Co.", présentée au Centre Pompidou-Metz, retrace la vie et l'oeuvre de Michel Leiris (1901-1990). Ecrivain, poète, ethnologue, ami des grands artistes de son temps : Masson, Picasso, Miro, Giacometti, Lam, Bacon, Michel Leiris se situe à la périphérie des grands courants du siècle et annonce de façon visionnaire les enjeux contemporains issus de la mondialisation et des études postcoloniales. Plus qu'un portrait de l'homme aux multiples facettes, il s'agit ici d'une autre lecture de la modernité qui va de Raymond Roussel à Picasso, en passant par l'Afrique (la mission Dakar-Djibouti en 1931), le jazz, la tauromachie, l'opéra. En marge du surréalisme, il rencontre Max Jacob, puis Georges Bataille, avec lequel il partage non seulement l'aventure de la revue Documents, mais aussi l'intérêt pour le sacré, l'érotisme et la mort. Pendant la guerre il se lie avec Jean-Paul Sartre, puis avec Aimé Césaire, qui lui fait découvrir le syncrétisme des Antilles. Son engagement révolutionnaire va le conduire également en Chine et à Cuba. Son oeuvre littéraire (L'Age d'homme, L'Afrique fantôme, La Règle du jeu) est une vaste quête autobiographique, dans laquelle il souhaite "introduire ne fût-ce que l'ombre d'une corne de taureau". Conçu comme un journal, le livre déroule année par année une chronologie de Michel Leiris, dialoguant avec une cinquantaine d'essais de nombreux auteurs. Largement illustré d'oeuvres, de documents, et de manuscrits, il constitue l'ouvrage le plus complet sur le parcours de cet écrivain singulier dont l'oeuvre a une résonance particulière sur l'art de notre temps.

04/2015

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Critique Roman

Projections de soi. Identités et images en mouvement dans l'autofiction

L'autofiction est une projection de soi sur le papier. Mais de nombreux écrivains à la première personne ont accepté, choisi ou revendiqué de se projeter sur des écrans, qu'il s'agisse de cinéma, de vidéo ou de télévision. C'est à eux qu'est consacré cet ouvrage, qui invite à un voyage inédit au coeur de la littérature et de ses liens avec l'image en mouvement. Même si le terme " autofiction " n'a été créé qu'en 1977 par Serge Doubrovsky, Elise Hugueny-Léger débute sa réflexion avec les Nouveaux romanciers, Alain Robbe-Grillet en tête, et Marguerite Duras. En effet, ces derniers ont fait de leur vie la matière première de leur écriture et se sont laissés tenter par l'aventure cinématographique, réalisant eux-mêmes plusieurs films. D'autres, comme Sophie Calle ou Georges Perec, ont mis au centre de leurs oeuvres écrites et filmées les figures de la filature ou de la disparition. C'est plutôt la quête de soi et de ses origines qui semble animer tant les livres que les documentaires d'Emmanuel Carrère, sans que le romanesque soit jamais loin. Certaines comme Annie Ernaux (dont l'apparition chez François Busnel le 4 mai dernier est évoquée) ou Christine Angot, sans prendre elles-mêmes la caméra, ont vu leurs textes adaptés à l'écran. Et d'Amélie Nothomb à Delphine de Vigan, de Jean-Philippe Toussaint à Chloé Delaume, d'autres passent outre le mépris intellectuel pour l'écran de télévision afin d'en faire le lieu d'élaboration de leur personnage autofictionnel, prenant ainsi part à la société du spectacle selon des modalités qu'ils définissent eux-mêmes. Autant de manières, donc, de questionner la notion d'identité, entre mots et images.

10/2022

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Collection Budé

Sur les états de cause d’Hermogène

Le présent ouvrage édite ce qui nous a été conservé du commentaire du ??? ? ??? ? ??? (De statibus ; Sur les états de cause) d'Hermogène composé par Marcellinus. Ce commentaire continue la tradition représentée pour nous par ceux de Sopatros, Eustathe, Georges d'Alexandrie, Syrianus et le Pseudo-Sopatros. Il ne nous a pas été transmis séparément, mais inclus dans une compilation dite compilation. Cette dernière emprunte principalement à trois auteurs généralement cités dans l'ordre suivant : Syrianus, Sopatros, Marcellinus. La réunion, à propos d'un extrait du traité d'Hermogène, de diverses exégèses qui en ont été faites, constitue un certain historique de la question et donc les exégèses sont généralement proposées dans un ordre chronologique. Le commentaire de Syrianus est datable du premier quart du Ve s. On en déduit que Marcellinus a probablement rédigé son commentaire dans la deuxième moitié du Ve s. La question se pose de la pertinence d'une édition séparée des exégèses empruntées par le compilateur à Marcellinus. D'une part, elle coupe ces extraits du contexte qui en éclaire certains côtés. Le compilateur choisit en effet chaque emprunt en fonction des autres, soit qu'il aborde autrement la doctrine, soit qu'il la complète. D'autre part, elle dépèce l'oeuvre réalisée par le compilateur, qui répond à un projet et a sa valeur en soi. En revanche, et cela suffit à la justifier, elle participe à l'effort de la philologie moderne pour nous restituer les oeuvres du passé. Le texte est celui d'un pédagogue soucieux de faire bien comprendre à ses auditeurs, ou lecteurs, une doctrine considérée à son époque comme essentielle à la formation rhétorique. On est dans le cadre de la rhétorique d'école et le but de cet enseignement est notamment de permettre la déclamation de discours appliqués aux divers cas répertoriés par la théorie des états de cause.

03/2023

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Généralités médicales

Médecine, science, histoire. Le legs de Mirko Grmek

L'oeuvre du médecin et historien d'origine croate Mirko Grmek (1924-2000) représente un moment incontournable de l'histoire des sciences et de la médecine de la seconde moitié du XXe?siècle. S'installant à Paris au début des années 1960, Grmek travaille aux côtés de Fernand Braudel, Pierre Huard, René Taton, Georges Canguilhem et Alexandre Koyré, puis devient professeur-chercheur aux Etats-Unis et directeur d'études à la Sorbonne. Personnage imposant par son savoir scientifique et sa connaissance des principales langues européennes, il participe à l'essor de l'histoire de la médecine et des sciences grâce à ses nombreux travaux sur la nature du vieillissement, le rôle de la quantification dans les sciences biologiques, l'histoire des maladies, l'oeuvre de Claude Bernard, dont il reste l'un des plus grands spécialistes. Annonçant le " tournant pratique " en philosophie des sciences, Grmek renouvelle l'épistémologie de la découverte scientifique et les méthodes d'investigation en histoire des sciences. Editeur fondateur de la revue History and Philosophy of the Life Sciences, son héritage se prolonge dans le cadre de l'école internationale en histoire de la biologie à Ischia, en Italie. Que retenir aujourd'hui de cette oeuvre couvrant l'histoire des concepts scientifiques de l'Antiquité à la période contemporaine ? Comment décrire cette méthode historique qu'il a préconisée ? A quel courant de pensée la rattacher ? Quelles voies nouvelles Grmek a-t-il tracées dans l'histoire des sciences biologiques ? Quelle est la singularité de son regard sur la science, la médecine, les techniques et leur historiographie ? Rassemblant des études récentes en français sur Mirko Grmek, cet ouvrage collectif se propose de dessiner les contours de son legs d'historien et de philosophe de la médecine et des sciences.

04/2019

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Epistémologie

Le normal et le pathologique : des catégories périmées ? Textes réunis en hommage à Jean Gayon

Dans sa thèse de médecine, soutenue en 1943, Georges Canguilhem a développé une critique de la conception scientifique et quantitative de la maladie, faisant valoir l'irréductible normativité des catégories du normal et du pathologique. Cette critique de l'objectivisme médical est étroitement liée chez Canguilhem avec une réflexion sur la normativité de la vie. Depuis 1943, le contexte de discussion a bien changé. En philosophie de la médecine, les débats ont été en grande partie structurés par l'alternative entre les conceptions naturaliste et normativiste de la santé et de la maladie, la normativité étant alors envisagée dans son aspect social et culturel, non au sens "biologique" de Canguilhem. Simultanément, la philosophie de la biologie et la philosophie de la médecine n'ont cessé de s'éloigner l'une de l'autre, une tendance lourde aujourd'hui remise en question par certains auteurs. Le style de recherche a aussi changé : l'approche "historico-épistémologique" chère à Canguilhem a perdu de son évidence, au profit d'un divorce croissant entre les travaux proprement historiques, et des études philosophiques de caractère analytique. Le contexte scientifique a aussi considérablement changé. Pour ne citer que quelques exemples, la notion épidémiologique de facteur de risque a discrédité l'idée d'une démarcation claire entre phénomènes normaux et phénomènes pathologiques ; la génétique médicale, l'immunologie, la médecine des troubles mentaux ont par ailleurs bouleversé l'explication, la nosologie et la prise en charge des pathologies. Enfin, la médicalisation croissante des sociétés contemporaines se traduit par une pathologisation d'innombrables problèmes dont la solution était traditionnellement sociale plutôt que médicale. Ce livre a pour ambition d'évaluer dans quelle mesure les catégories du normal et du pathologique ont connu une mutation et si elles sont toujours d'actualité.

03/2022

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Ouvrages généraux

Avec Marcel Detienne

Ce livre n'est pas une biographie scientifique de Marcel Detienne (1935-2019) — enfin, il l'est sans l'être vraiment. Ce n'est pas non plus l'éloge du fils brillant et tumultueux de Jean-Pierre Vernant ou d'un des hellénistes, philologues et anthropologues de la Grèce ancienne les plus reconnus dans le monde. Il faudrait ajouter Claude Lévi-Strauss, Michel de Certeau et Georges Dumézil. Son ami Philippe Sollers, aussi. Le havre de paix qu'il avait trouvé à l'Ecole pratique des hautes études, à Paris, venant de sa Belgique problématique. L'ostracisme qu'il a connu, enfin, des rives italiennes à celles des Etats-Unis. Tout ceci fait de lui un sujet infiniment incertain. Il s'agit plutôt d'un essai subjectif, écrit à partir de nombreuses archives inédites, suivi d'une annexe de lettres. Il s'agit surtout de sonder un homme au plus profond, la manière dont un être se laisse marginaliser, pour aller au bout de lui-même. Ce livre est le fruit d'une visite que l'auteur a rendue à Detienne, quelques semaines avant sa mort, et d'une volonté de l'écrire après l'avoir vu. Vincent Genin a voulu rester un moment avec Marcel. Lire son oeuvre, celle du structuraliste au coeur de la Grèce, du camarade des dieux (Dionysos, Apollon), de l'intellectuel qui doute, puis l'enfant de la guerre inquiet devant une Grèce étant la valeur-or des nationalismes. Tentative de cerner un être, ses moteurs, ses errances, sans doute. Une autre manière d'envisager l'histoire des sciences humaines ? Peut-être. Une plongée en apnée dans la tête, la main et l'oeil de Marcel Detienne, certainement.

04/2021

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Histoire de France

Les résistants contre l'occupant et les collabos

Cet ouvrage comprend deux parties. La première présente les parcours de résistants très divers durant l'occupation de la Seconde Guerre mondiale. Georges Legrand et sa famille commencent la résistance avec l'O. R. A. à Tourcoing, puis continuent en région parisienne. Jean-Baptiste Dennetière, instituteur à Bousbecque, est menacé par le S. T. O. Clandestin et réfugié dans la famille à Oignies, il devient membre du réseau "Sylvestre-Farmer" . Il combat pour la Libération sur le secteur Oignies-Phalempin, puis s'engage dans l'Armée Française jusqu'à la fin de la guerre. Jacques Desbonnet adhère au mouvement "O. C. M". , puis "Voix du Nord" sur Douai et les environs. Arrêté à Buxy (Bourgogne), il leurre les Allemands qui le renvoient à Douai. Plus tard, dénoncé, il connaît les prisons de Cuincy, puis de Loos. En décembre 1944, il participe au sein de la 3ème D. I. A. aux combats en Alsace et en Allemagne. La seconde partie est consacrée aux collaborateurs qui rendent périlleuse la vie des résistants. Lutter contre cette menace est une nécessité pour toutes les organisations. On découvre la mise en place de ce service au réseau Sylvestre-Farmer par le capitaine Michel et Pierre Séailles. Un fichier des plus dangereux collabos est constitué et tenu à jour en continu durant l'Occupation. Son fonctionnement très efficace va permettre de limiter leur action. A la Libération, quelques uns n'hésitent pas à porter leur affaire en justice pour obtenir des réparations financières. . Ce triste épisode provoque une vive émotion chez toutes les forces françaises de Résistance et renforce leur cohésion. Les politiques apportent leur soutien par le vote d'une loi pour rendre légales les actions effectuées au nom de la Résistance durant l'occupation.

06/2019

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Musique, danse

MERVEILLEUSES MELODIES. Volume 1, Les grands airs que tout le monde connaît

Voulez-vous, comme l'héroïne de la célèbre bande dessinée, chanter à tout bout de champ, mais jusqu'au bout, " l'air des bijoux " de Gounod " Ah !... je ris de me voir si belle en ce miroir ", ou mélanger les larges notes de son " Ave Maria " au 1er prélude de Jean-Sébastien BACH ? Voulez-vous connaître les paroles de cette marche que jouent des musiques militaires au défilé du 14 juillet " Soni la tromba e intrepido ", retrouver, sous le " Largo " de Haendel des messes de mariage, le " larghetto " où Xerxès exalte l'ombre bienfaisante d'un immense platane ?... Vous le pourrez à travers les pages de ce volume mais vous y trouverez bien d'autres connaissances : " Toréador en garde ! " (" Carmen " de Georges BIZET), " Gloire immortelle de nos aïeux " (" Faust " de Charles GOUNOD), l' " Aria " de BACH, 1' " Alleluia " de MOZART, l' " Ave Maria " de SCHUBERT et " La Truite ", et cent autres de ces airs dont les premières notes vous ont un jour ébloui, devenus célèbres sur les scènes des Opéras, dans les églises, les salons et jusque dans les rues. Les voici rassemblés, nombreux, pour vous qui les aimez, pour vous, jeunes ou moins jeunes, qui en chantez des bribes par hasard, pour vous enfin qui, ne les ayant pas encore rencontrés, pourrez lentement en découvrir les richesses. Quand on aime la chanson, la mélodie, peut-on s'arrêter avant les sommets inégalés que sont tous ces chefs-d'œuvre des grands compositeurs ? Cette gerbe exceptionnelle, haute en couleur, vous permettra de les apprendre, puis de les chanter, de les fredonner au cours de vos journées, pour votre propre plaisir ou avec d'autres, de les étudier en détail si vous en avez envie ou tout simplement de les écouter, texte en mains, exaltés par de grands interprètes.

12/1998

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Critique

Bonnefoy et la philosophie

Penseur, mais non pas philosophe, si Bonnefoy l'a été avec plus de fécondité qu'aucun des grands poètes de langue française, c'est parce qu'il a élaboré dans une oeuvre exactement monumentale les noyaux de problèmes par lesquels l'esprit de la poésie européenne depuis Shakespeare est parvenu à sa conscience de soi. Le présent livre examine d'abord "L'héritage philosophique chez Bonnefoy" ? : à savoir les dettes que le poète a contractées avec les philosophes qu'il a cités comme appuis de son travail (Platon, Plotin, Hegel, Kierkegaard, Wahl, Chestov, Bachelard, Nygren) ainsi qu'avec ceux dans l'horizon desquels il a réfléchi (Lucrèce, Rousseau, Bergson, Jaspers). Cette première section s'achève avec l'examen de l'héritage théologique dans l'invention des poèmes. Puis viennent les "Rencontres et confrontations" ? : d'abord la reprise des questions premières telles que le poète les a posées (la question du philosophique, celle de la métaphysique, celle de la présence), ensuite l'explication des relations et parfois des différends de sa pensée avec celle de grands contemporains (Blanchot, Bataille, Sartre, Levinas, Derrida, Barthes, Girard). L'ensemble trouve sa fin par l'analyse des rapports entre poème et musique. Ce livre d'études, qui donne à lire un important inédit de Bonnefoy sur Derrida, vise à élargir le champ de la recherche philosophique par la pensée de la poésie. T. Avec les contributions de Teddy Balandraud, Etienne Bimbenet, Sara Bonanni, Dominique Combe, Matthieu Contou, Natalie Depraz, Jeanne Dorn, Michèle Finck, Georges Formentelli, Ramona Fotiade, Jérôme de Gramont, Yvon Inizan, José Kany-Turpin, Sébastien Labrusse, François Lallier, Baptiste Loreaux, Jean-Philippe Milet, Patrick Née, Ahmet Soysal, Michel Terestchenko, Jérôme Thélot, Bernard Vouilloux, Patrick Werly et un inédit d'Yves Bonnefoy.

04/2023

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Littérature française

Ainsi parlait Paul Valéry. Dits et maximes de vie

Le 25 juillet 1945, sur l'esplanade du Trocadéro étaient célébrées les obsèques nationales de Paul Valéry. Deux projecteurs placés au pied de la tour Eiffel dessinaient un gigantesque V dans le ciel, unissant dans un même hommage l'initiale du nom de l'écrivain et la victoire sur l'Allemagne nazie. C'est De Gaulle lui-même qui avait ordonné ces obsèques nationales : les dernières avaient eu lieu en 1885 pour Victor Hugo, qui était aussi homme politique. " Valéry, soulignait Georges Duhamel dans son discours prononcé ce soir-là au nom de l'Académie française, n'a cessé de nous rendre sensibles les prestiges de l'intelligence souveraine, pour l'honneur et pour le salut de nos sociétés en péril. " Nos sociétés sont aujourd'hui tout autant en péril et nous avons plus que jamais besoin de l'héritage que nous a laissé Valéry. Mais qui lit encore l'oeuvre immense de Valéry : essais, dialogues, aphorismes, poèmes, lettres. Sans compter les 28000 pages de ses extraordinaires Cahiers... " L'humanité, écrivait-il, s'en tirera comme elle pourra. L'inhumanité a peut-être un bel avenir... " L'inhumanité étend de jour en jour son emprise sur nos vies et Valéry mieux que quiconque peut nous aider à y résister. " La plus grande liberté, écrit-il, naît de la plus grande rigueur. " En notre temps où la vérité semble devenir indémêlable du mensonge, la leçon de Valéry nous est essentielle : " J'ai ressenti et entretenu, note-t-il, à partir de 1892 une haine et un mépris pour les Choses Vagues, et leur ai fait une guerre impitoyable en moi durant toute ma vie. " Est-il plus belle, plus simple leçon de liberté ?

05/2021

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Musique, danse

Répertoire des chansons françaises de tradition orale. Tome 1, La poésie et l'amour

Nul ne peut aborder l'étude de la chanson française de tradition orale sans avoir recours à l'oeuvre du grand ethnomusicologue Patrice Coirault, et en particulier à son immense travail d'inventaire de la chanson française réalisé entre 1890 et 1950. Ces milliers de références bibliographiques sont conservés dans une impressionnante armoire au département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France. Patrice Coirault avait classé ces références par chansons types, elles-mêmes réparties en 120 rubriques en fonction de leur sujet. Ainsi, pour la poésie, le lecteur choisira à son gré entre les rubriques "Lyriques", "Fantaisistes" ou "Badines", et, pour l'amour, il puisera dans "Sages, prudentes" , "Petites scènes d'amour", "Galants joués"... C'est cet inventaire que Georges Delarue, Yvette Fédoroff et Simone Wallon ont entrepris de rendre public. La tâche n'était pas simple car, élaboré par un chercheur pour son usage personnel, ce répertoire devait être adapté afin d'être accessible à tous. Aussi, pour chaque chanson, les éditeurs se sont efforcés de multiplier les éléments d'identification (titre, résumé, coupe), de codifier les références bibliographiques (utilisation de sigles), d'en ajouter de nouvelles (réédition d'ouvrages anciens, publications récentes, études, etc.). En outre, pour permettre l'accès rapide aux renseignements recherchés, ils ont élaboré de nombreux index ; signalons en particulier ceux des coupes et des mots-clés (abandon, abbesse, berger, foire, ombre, or, rocher, roi...), véritable providence pour le chercheur par les rapprochements qu'ils suggèrent et les pistes de recherche qu'ils offrent. Ainsi, débordant le simple cadre de l'ethnomusicologie, cet ouvrage intéressera les ethnologues, les musicologues et tous ceux qui, à un moment ou un autre de leur vie, ont fredonné une de nos chansons populaires...

08/1996

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Revues Ethnologie

Cahiers d'études africaines N° 244/2021

S'ouvrant par un hommage à Moussa Sow (1953-2021), grande personnalité de la recherche au Mali, dont Anne Doquet et Jean-Paul Colleyn soulignent la "précision discrète" , ce numéro varia comporte plusieurs contributions sur des terrains d'étude en Afrique, tels qu'ils sont pensés et renseignés par des chercheurs qui en sont originaires, en collaboration rapprochée avec d'autres chercheurs basés en Europe et en Amérique. Gaetano Ciarcia évoque ainsi la mémoire du sociologue et poète béninois Emile Désiré Ologoudou, sa pensée oscillant entre marxisme et culte vodun. Un autre dialogue ethnographique est relaté par Lorenzo Macagno, par la révélation d'un échange épistolaire inédit entre le missionnaire et ethnographe mozambicain Kamba Simango et Franz Boas, auprès de qui il avait étudié et travaillé à New York en 1920-1921, contribuant aux premiers travaux de Melville Herskovits sur le Cattle Complex. Augustine Asaah analyse les interrogations de l'écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé sur ses représentations et expériences d'amour/haine de l'Afrique. A sa façon, critique et exigeante, Jean Copans poursuit l'examen des travaux d'intellectuels africains contemporains à travers les publications récentes d'Alain Mabanckou (Huit leçons sur l'Afrique) et Abdourahman Waberi (Dictionnaire enjoué de l'Afrique, coédité avec Manbanckou). Claire Lefort-Rieu & Calvin Minfegue cosignent un article sur les conséquences instutionnelles de l'aide internationale en faveur des réfugiés à la frontière du Cameroun et de la République centrafricaine. Toujours au Cameroun, Georges Macaire Eyenga propose une analyse de l'usage des caméras de surveillance dans le contrôle de l'espace public à Yaoundé. Enfin, dans une perspective de très longue durée, Julien d'Huy questionne différentes méthodes d'analyse appliquées à des corpus mythographiques pour estimer la profondeur temporelle du motif du Soleil en tant qu'animal chassé.

12/2021

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Théâtre

L'anti-Brecht. Le théâtre, sa mort, sa vie

Il y a vingt ans, j'ai publié un opuscule polémique, Thaumaturgie du théâtre ou l'Anti-Brecht, où j'annonçais avec des arguments de fond la dégringolade de cette icône stalinienne du mur de la honte où elle était accrochée. Certes, je n'étais pas le seul, bien qu'ayant ouvert le feu dès 1968 - moment particulièrement choisi ! - dans les Nouvelles littéraires et enfoncé le clou à partir de 1971 dans Matulu, tandis que les godillots défilaient en colonnes compactes dans les médias aux ordres, sous la bannière rutilante du compagnon de la Stasi. Parmi d'autres, Ionesco, Weingarten, le cher Georges Vitaly, Arrabal, Sacha Pitoeff, Guy Scarpetta, plus récemment John Fuegi ont dénoncé les impostures de l'homme, et surtout la fadeur du ragoût mitonnée dans le chaudron du Berliner Ensemble. Les chapitres qui composent cet Anti-Brecht revu, augmenté et actualisé entendent, non seulement en finir avec l'idole, mais aussi, d'une part, réfléchir sur la nature... anti-brechtienne du théâtre telle qu'Aristote, Corneille, Jouvet l'ont analysée ; d'autre part, prendre en compte ce qu'on nomme périodiquement la " crise du théâtre " et son évolution durant ces dernières années. L'ouvrage est dédié à la mémoire de Silvia Monfort, qui a suivi mes travaux pendant dix ans avec autant d'attention que j'ai suivi les siens, et de Jacques Mauclair, éveilleur et animateur de théâtre exemplaire. Après en avoir lu la version de 1989, ce dernier avait écrit de mon Anti-Brecht : " Il était temps que l'on sorte de cette ère de terrorisme brechtien et surtout de celui qu'ont exercé les médiocres successeurs du maître, brechtologues sourcilleux, critiques et autres " dramaturges ". M. M.

03/2010

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Critique littéraire

Michel Perrin, gentilhomme des lettres

Je n'ai pas connu les années psychédéliques. Je n'écoutais pas Jimmy Hendrix, ni Bob Dilan, et n'avais aucun goût pour Kerouac. Dans l'appartement familial, la clarinette de Mezz Mezzrow, les chansons désopilantes de Georgius, formaient l'atmosphère quotidienne. Et j'en suis reconnaissant à mon père. Ecrivain atypique, Michel Perrin (1918-1994) connut très jeune les figures qu'il admirait : Blaise Cendrars, Max Jacob et Hugues Panassié. Journaliste, ce sont les princes du métier qui lui mettent le pied à l'étrier : Jean Galtier-Boissière au Crapouillot, et Georges Charensol aux Nouvelles littéraires. Biographe d'Arletty, qu'il sort de l'oubli où l'a plongée l'Epuration, il écrit pour le théâtre. Docteur Glass connaît un triomphe à la Porte-Saint-Martin, en particulier par la verve délirante de Darry Cowl. On y découvre les affres d'un auteur face à son interprète. Ami d'Hugues Panassié, Michel Perrin défendra toute sa vie le jazz qui swingue contre le bebop qu'il abhorre. Pasticheur de haut vol, il rédige un recueil de parodies, Monnaie de Singe, reconnu comme l'un des modèles du genre. Mais tout cela ne serait rien sans les amitiés qui lui ont fait traverser le XXe siècle comme un Lagarde et Michard d'auteurs potaches ou facétieux : l'humour d'Alexandre Vialatte, les canulars de François Caradec, les pirouettes de Roland Cailleux, la finesse de Jacques Laurent. Journaliste à Télé 7 jours, il n'a pas cédé aux sirènes de l'audio-visuel et continue d'écrire avec une bande de copains talentueux tous oubliés : Andréota, Serval et Chabrun. Un quart de siècle après sa mort, j'ai souhaité redonner vie à ce destin original, à un peu de cette France littéraire aujourd'hui enfouie, oubliée, et qui ne demande qu'à renaître.

01/2020

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Vie religieuse

Pour l'éternité. Méditations sur la figure du prêtre

" Il nous faut regarder la vérité en face : le sacerdoce semble vaciller. Certains prêtres ressemblent à des matelots dont le navire serait violemment secoué par l'ouragan. Ils tournoient et titubent. Comment ne pas s'interroger à la lecture de certains récits d'abus sur des enfants ? Comment ne pas douter ? Le sacerdoce, son statut, sa mission, son autorité ont été mis au service du pire. Le sacerdoce a été instrumentalisé pour cacher, voiler et même justifier la profanation de l'innocence des enfants. L'autorité épiscopale a parfois été utilisée pour pervertir et même briser la générosité de ceux qui voulaient se consacrer à Dieu. La recherche de la gloire mondaine, du pouvoir, des honneurs, des plaisirs terrestres et de l'argent s'est infiltrée dans le coeur de prêtres, d'évêques et de cardinaux. Comment pouvons-nous supporter de tels faits sans trembler, sans pleurer, sans nous remettre en cause ? Nous ne pouvons pas faire comme si tout cela n'était rien. Comme si tout cela n'était qu'un accident de parcours. Il nous faut regarder le mal en face. Pourquoi tant de corruption, de dévoiement et de perversion ? Il est légitime que l'on nous demande des comptes. Il est légitime que le monde nous dise : "Vous êtes comme les pharisiens, vous dites et ne faites pas" (cf. Mt 23, 3). Le peuple de Dieu regarde ses prêtres avec suspicion. Les incroyants les méprisent et s'en méfient. " A partir de la méditation des textes d'Augustin, de Jean Chrysostome, de Grégoire le Grand, de Bernard de Clairvaux, de Catherine de Sienne, de John Henry Newman, de Pie XII, de Georges Bernanos, de Jean-Marie Lustiger, de Jean-Paul II, de Benoît XVI et du Pape François, le cardinal Sarah souhaite apporter des réponses concrètes à la crise sans précédent que traverse l'Eglise catholique.

11/2021

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Histoire de la population

Ripostes. Archives de lutte et d'action, 1970-1974

Exposition à La contemporaine du 15 novembre 2023 au 16 mars 2024 Le " peace and love ", la culture hippie et la " libération sexuelle " ont eu tendance à faire oublier combien, en France, les années 1970-1974 furent traversées de tensions, de conflits ou d'affrontements. Ce début de décennie post-68 est largement habité par la figure de la violence, celle de l'Etat ou celle considérée comme une option par les mouvements contestataires. Quels moyens mobiliser dans les luttes locales, nationales ou internationales ? L'occupation d'une usine, la séquestration d'un patron, la préparation au " coup de poing " sont-elles légitimes ? Le recours à des formes d'action directe illégale est-il même inévitable pour espérer " changer la vie " et combattre les diverses formes d'oppression ? Ou bien faut-il malgré tout privilégier la non-violence, la désobéissance civile ? Les archives ici réunies et commentées font entendre les questionnements qui traversent le début des années 1970 - et qui demeurent pour partie les nôtres. Des pièces d'archives - tracts, brochures, affiches, photographies, etc. - choisies et commentées composent un récit vivant qui nous fait redécouvrir la France contestataire du début des années 1970, dont les échos résonnent avec force cinquante ans plus tard. Avec des contributions de Noël Barbe Jean Bérard Sophie Coeuré Victor Collet Xavier Crettiez Olivier Crouillebois Guillaume Denglos Eric Fournier Irène Gimenez Julien Hage Jean-François Hamel Liora Israël Laurent Jeanpierre Maxime Launay Danièle Lochak Emmanuelle Loyer Caroline Moine Emmanuel Naquet Sylvie Ollitrault Georges Palmier Nayeli Palomo Jean-Yves Potel Christophe Prochasson Tramor Quemeneur Judith Revel Isabelle Sommier Danielle Tartakowsky Pierre-Marie Terral Bertrand Tillier Xavier Vigna et Michelle Zancarini-Fournel Postface de Tiphaine Samoyault Exposition à La contemporaine du 15 novembre 2023 au 16 mars 2024

10/2023

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Sociologie

Zilsel N° 13, décembre 2023

La table d'orientation de ce treizième numéro de Zilsel dit assez la vitalité actuelle des études sociales des sciences et techniques. On y trouvera une série d'enquêtes approfondies sur les effets du genre dans le choix des objets sociologiques, les thèses Cifre en tension avec les attentes académiques et les tentatives d'internationalisation de certaines revues de sciences sociales françaises. Le dossier porte sur le "terrain", cet espace d'investigation multiforme investi par les chercheur.euses. Des blocs opératoires aux professionnelles de la santé non conventionnels, des inquiétudes sur l'empreinte écologique de la recherche à la fiction comme réinvestissement du terrain scientifique, des terrains extrêmes aux blancs des cartes, c'est un kaléidoscope d'études de cas qui donnent à voir le terrain moins comme un banal site d'enquête que comme une entrée toujours incertaine pour construire un objet de recherche. La revue poursuit également son entreprise de défrichement. Des travaux exploratoires sur les stratégies argumentatives des acteurs des médecines "alternatives" pour légitimer leurs pratiques et les tentatives de produire une expertise rationnelle auprès des acteurs du pouvoir au début de la crise du Covid laissent entrevoir des perspectives renouvelées sur les points limites de la science. Le sommaire comprend également un long entretien avec la philosophe des techniques Hélène Vérin, qui a puissamment contribué à repenser les catégories d'ingénieur et de réduction en art. La réédition d'un texte de Jule-Edouard Morére, paru Initialement en 1966, permet de replonger dans les réflexions sur la technologie telle qu'elles émergeaient dans le séminaire de Georges Canguilhem, rue du Four à Paris. Enfin, cinq notes critiques donnent un aperçu des productions en cours, dans le style désormais bien reconnaissable de la revue.

03/2024

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Travail social

Ecrire pour penser. Du récit professionnel à la réflexivité

Ecrire pour penser. Du récit professionnel à la réflexivité réunit, avec certain·es de leurs formateur·rices, des étudiant·es en formation initiale, devenu·es quelques années plus tard des professionnel·les. Iels sont de fait associé·es autour d'une expérience, celle de l'écriture, la mise sur page d'un récit, pour se former, penser, comprendre, transmettre les faits et gestes, les paroles, posés dans le quotidien d'une rencontre professionnelle. Ouvrage original, attachant, qui s'est construit lentement, un premier écrivant, un second lisant ce qui s'est écrit et apportant sa contribution, puis un troisième, etc., avec un andata e ritorno incessant, entre celles et ceux qui ont écrit le fragment d'un jour professionnel, puis qui y sont revenu·es après coup une fois, deux fois, trois fois, et dont les écritures ont inspiré les suivant·es. Tuilages, montages pour célébrer, pourrais-je dire, l'écriture en formation, une écriture autre que celle attendue. Ecriture du quotidien, du banal, des émotions traversées, des sentiments éprouvés, des ambivalences ressenties, des ambiguïtés non perçues, des contradictions apparues. Ecriture déliant ce qui a été vécu. Geste littéraire renouant avec les " je me souviens ", nommant la dimension esthétique des actes d'un métier, utilisant la métaphore pour " essayer dire " après avoir " essayer voir ", selon la formulation de Georges Didi-Huberman. Ecriture qui révèle, surprend, étonne. Expérience qui déplace, replace, autorise la fiction pour exprimer ce qui ne se voit pas [...]. Un livre, salutaire, consacré à la pratique du récit, aux ateliers d'écriture qu'une formation persiste à sauvegarder. " Extrait de " Cette écriture aurait dû être une conclusion, elle sera une ouverture " de Mireille Cifali à la fin de l'ouvrage

12/2023

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Monographies

Eugène Chigot, Peintre de la Côte d’Opale

A l'occasion du centenaire de la mort de l'artiste, la Maison du Port départemental d'Etaples-sur-mer et le Musée de la marine d'Etaples-sur-mer ont organisé l'exposition "Eugène Chigot, Peintre de la Côte d'Opale" (du 24 juin au 10 décembre 2023). Présentation : Les oeuvres rassemblées dans cet ouvrage permettent de découvrir un artiste fidèle à sa région et à ses amis. Eugène Chigot, né à Valenciennes en 1860, a vingt-sept ans quand il vient séjourner à Etaples où il retrouve Henri Le Sidaner, son ami d'enfance et son condisciple à l'Ecole des Beaux-Arts. La carrière du peintre connaît alors un tournant décisif : le littoral de la Manche lui devient une terre d'attache autant qu'une source d'inspiration. Les lumières et les paysages pittoresques de la Côte d'Opale exercent sur lui une puissante séduction : sur ses toiles, plages et rivages s'animent - retours des bateaux, débarquement des poissons, pêcheuses de crevettes dans la baie de la Canche. Fort de cet enchantement, le peintre joue un rôle clé dans la création de la "colonie étaploise" . Il fonde la Société des Amis des Arts et, avec l'aide de Le Sidaner, organise en 1892 l'exposition des Beaux-Arts d'Etaples. Grâce à cette initiative, plus de deux cents artistes de toutes nationalités découvrent Etaples et ses environs, et y installent leur chevalet. Même s'il loue un atelier à Paris, Eugène Chigot s'établit à Berk puis au Touquet. Sa notoriété est prompte : il expose au Salon des Artistes français de 1883 à 1922, et collectionne les distinctions. En 1903, il crée le Salon d'automne avec Cézanne, Dufy et Maurice Denis, et bénéficie, dès 1905, d'une première exposition rétrospective à la Galerie Georges Petit.

10/2023

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Généralités

La magie du codex. Corps, folio, page, pli, coeur

Loin d'être une nouvelle histoire du livre, cet essai s'intéresse à la matérialité de sa forme moderne pliée, le codex, et à la manière dont elle nous invite à le manipuler. Il porte donc avant tout sur le livre comme un corps physique avec lequel le lecteur est invité à interagir par toute une série de gestes : l'ouvrir et le fermer, le feuilleter, le corner, y placer ses doigts comme marque-page, y laisser des souvenirs et des empreintes, s'y enfermer. L'articulation centrale qu'y est le pli permet de créer du mouvement (livre à système, pop-up, flip book), mais aussi de s'embrasser entre deux pages. Le livre, enfin, peut se faire oiseau. Il n'y a donc là aucune thèse, mais une approche presque phénoménologique du codex. Le plan suivi mène de l'ouverture du livre vers son centre, de la couverture jusqu'en son coeur, le pli. Au fil des exemples illustrés par l'image et la citation, une libre promenade se déroule dans des livres et des oeuvres de toutes sortes : manuscrits ou imprimés, précieux ou simples, pour adultes comme pour enfants, du Moyen Age à nos jours, afin de donner à voir et sentir comment le corps même du lecteur se trouve convoqué au dialogue par cet objet à la construction complexe. Objet qui, à force d'être devenu familier, parfois obsolète au profit de versions dématérialisées, a vu sa magie oubliée. Le parcours des textes choisis est éclectique : de Jean Froissart et Christine de Pizan à Charles Nodier et Georges Perec, de Walter Benjamin et Victor Hugo à Lewis Carroll, de Martin Le Franc à Harold Foster, André Franquin ou Thisou Dartois...

11/2023

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Musées français

L'abbaye de Beaulieu. 50 ans d'expositions de Geneviève Bonnefoi

Ancienne abbaye cistercienne fondée en XIIe siècle, l'abbaye de Beaulieu-en-Rouergue était en ruine après la Révolution. C'est dans les années 1960 que Geneviève Bonnefoi et Pierre Brache tombèrent amoureux de la belle endormie et décidèrent de l'acquérir afin de la restaurer pour lui redonner son lustre d'antan et y déposer leurs collections. Commencée dans les années 1945-50, cette collection constitue un panorama assez complet des différentes tendances de l'art "d'après-guerre" . Elle est formée par la donation de Geneviève Bonnefoi à la Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites (aujourd'hui Centre des Monuments Nationaux) en 1973 et par deux donations de l'association à la CNMHS en 1981. Elle compte parmi les plus anciens artistes Michaux, Dubuffet, Vieira da Silva et Arpad Szénes, Bissière, Ubac, Karskaya, Gabritschevsky... Puis, avec la grande vague de l'abstraction lyrique et de l'informel, de nouveaux artistes, plus jeunes, entrent dans la collection, comme Mathieu, Hantaï, Judit Reigl, Serpan, Benrath, Degottex, Claude Georges, Xavier Krebs, Viseux, Olson, Saignes, Marcelle Loubchansky, Lerin, Marfaing, Sonderborg, Duvillier et quelques "inclassables" comme Bettencourt, Fred Deux ou Muriel Sinclair. C'est aussi une collection qui recouvre une dimension européenne car dans les années d'après-guerre des artistes de tous pays venaient à Paris et souvent s'y fixaient définitivement. C'est ainsi qu'on y trouve les Allemands Dahmen, K. Otto Götz, Sonderborg, le Suédois Bengt Olson, la Portugaise Vieira da Silva, les Hongrois Arpad Szénes, Simon Hantaï, Judit Reigl, les Russes Karskaya, Gabritschevsky, les Italiens Magnelli, Bertini, l'Espagnol Fernando Lerin. A leur mort, Pierre Brache et Geneviève Bonnefoi, ont légué l'abbaye de Beaulieu-en-Rouergue au Centre des Monuments Nationaux. L'abbaye est aujourd'hui l'un des plus importants centres d'art contemporain d'Occitanie.

02/2024

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Ecologie politique

La lettre Mansholt 1972

Enrichie d'une introduction inédite, la réédition d'un texte épuisé : il y a cinquante ans, un vice-président de la Commission européenne proposait à l'Europe une bifurcation radicale de l'économie, pour éviter la crise climatique qui se profilait déjà. Visionnaire ! Le 9 février 1972, le social-démocrate néerlandais Sicco Mansholt lâche une bombe. Alors vice-président de la Commission européenne chargé de l'agriculture, il écrit une lettre au président de la Commission : l'Europe, affirme-t-il, doit d'urgence engager une politique écologique rompant radicalement avec l'objectif de croissance. En pleines Trente Glorieuses ! Pourquoi un tel revirement de la part d'un homme politique jusqu'alors productiviste ? Mansholt a lu les travaux du rapport Meadows, qui sera publié peu après par le Club de Rome sous le titre Les Limites à la croissance, et en a été profondément ébranlé. C'est cette lecture qui le décide à proposer un plan d'action pour faire face aux menaces écologiques auxquelles l'humanité s'exposerait en continuant sur la même voie. Hélas, Mansholt n'a pas été écouté, il a même été raillé ou conspué, dénoncé comme ennemi des travailleurs ou du progrès, à gauche comme à droite. Nous avons perdu cinquante ans, mais il n'est pas trop tard. Cette lettre visionnaire, précédée d'une remise en contexte de Dominique Méda, est ici republiée, suivie de textes témoignant des vifs débats qu'elle suscita à l'époque. L'homme politique communiste Georges Marchais, le syndicaliste Edmond Maire, le philosophe Herbert Marcuse et Sicco Mansholt lui-même croisent le fer autour de leur conception de l'avenir de l'humanité en des termes d'une étonnante actualité.

05/2023

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Philosophie

L'Homme achevé. Ou la fin des rêves

Ce livre, qui fait suite aux deux essais L'homme seul et L'homme religieux, est une vaste réflexion sur l'homme, la culture, la civilisation, une manière de " requiem pour un temps défunt ". L'humanité a vécu son enfance du néolithique à 1960. De 1960 à 1975, elle connut une adolescence effervescente et agitée. À partir de 1975, elle est entrée dans l'âge adulte. L'homme était achevé : c'était la fin des rêves. La revanche de la réalité, avec prédominance sur l'imagination, est alors entrée en action. Une période nouvelle qui exigeait qu'on récrive l'Histoire. Dans cette perspective. Depuis la sortie de l'animalité, jusqu'à notre époque. Jusqu'à la fin de l'Histoire " d'avant " et l'amorce de l'Histoire " d'après ". Celle que nous vivons aujourd'hui. Claude Frochaux fait des études classiques au gymnase de Neuchâtel qu'il interrompt à 17 ans pour se consacrer entièrement à sa passion du livre et de l'écrit. En 1954, il commence un apprentissage de libraire à la librairie Payot à Lausanne et obtient un diplôme de libraire en 1956. De 1956 à 1958, il travaille à la libraire Payot de Zurich et participe, par deux longs articles, l'un consacré au théâtre contemporain et l'autre à Georges Bataille, à la revue Présence animée par Gilbert Troilliet. De 1958 à 1959, libraire à Londres, Claude Frochaux participe, sans travaux concrets, au Free Cinema Group de Lindsay Anderson en même temps qu'il adresse quelques articles sur le cinéma anglais à La Tribune de Genève. De retour en Suisse il est libraire à Genève de 1959 à 1962, réalise un voyage au Moyen Orient en pratiquant un peu de journalisme libre. De 1962 à 1964, il part travailler à Paris comme libraire et éditeur chez Jean-Jacques Pauvert, Le Palimugre.

03/2012

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Revues

Revue générale N° 2022/2, juin 2022 : Occident-Russie, la fracture

Depuis sa création en 1865, La Revue générale ne s'est jamais soumise à l'impératif de l'actualité immédiate. Il n'en reste pas moins que son souci d'offrir, sur des sujets contemporains, des mises en perspective plus larges s'est trouvé ravivé par le conflit qui s'est ouvert au début de l'année 2022 entre la Russie et l'Ukraine. La guerre est de retour aux portes du Vieux Continent, avec son cortège de faits tragiques, de déplacements de population, d'images frappées du sceau d'une inhumanité que l'on ne pensait plus revoir de sitôt, de nouvelles incertaines, tour à tour vérifiées et contredites à la vitesse du flux médiatique, de menaces globales. Avec sa sémantique aussi, et ses références lointaines, puisées dans des guerres passées, mais qui font encore aujourd'hui leur lot de victimes. Notre dossier rassemble des analyses et des réflexions portant sur les implications géopolitiques, diplomatiques, économiques ou encore culturelles d'événements qui redéfinissent pour longtemps les rapports entre d'une part la Russie et d'autre part l'OTAN, l'Europe, l'Occident. La fracture serait-elle consommée entre ces deux aires civilisationnelles ? Et tenter de la penser ne serait-il pas l'un des plus humbles moyens de la dépasser ? Attendre et espérer... Avec les contributions de Paul Ariès, Jeanne Augier, Nina Bachkatov, Jean-Baptiste Baronian, Alexandre Borisov, Bruno Colmant, Marc Danval, Raoul Delcorde, Guy Delhasse, Charles Delhez, Luc Dellisse, Francis Delpérée, Renaud Denuit, Mark Eyskens, Christopher Gérard, Jean-Paul Glorieux, Pierre Guérande, Estelle Hoorickx, Jean-Claude Juncker, Theodoros Koutroubas, Père Georges Kovalenko, Jean Lacroix, Serge Model, Louis Morès, Silvana Panciera, Edouard Philippe, Gabriel Ringlet, Frédéric Saenen, Frédéric Vinclair, Tanguy de Wilde d'Estmael

06/2022

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Actualité et médias

Médecin de combat

Grand patron hospitalier, médecin de la BRI, l'ancien Antigang, Denis Safran raconte de l'intérieur cette unité d'élite qu'il accompagne lors de ses plus délicates interventions antiterroristes. Le parcours exceptionnel d'un médecin au chevet du pire. Fils unique d'un couple de juifs polonais rescapés de la Shoah, Denis Safran grandit en liberté dans le Paris de l'après-guerre, au coeur du Marais. A 20 ans, il décide de vouer sa vie à réparer des corps cassés. Dès ses débuts de médecin, il va chercher des blessés de la route avec l'un des tout premiers Samu et, en 2000, il crée un grand service d'anesthésie-réanimation pour les polytraumatisés à l'hôpital Georges-Pompidou. Depuis sa péniche amarrée sur la Seine ou à la Brigade des Sapeurs-pompiers, il répond aux urgences 24h sur 24, pour le shah d'Iran, un dignitaire irakien comme pour un simple anonyme. En 2011, il médicalise la BRI pour ses missions dangereuses, en devient médecin-chef, et partage sa vie entre le 36 quai des Orfèvres, le ministère de l'Intérieur et la Préfecture de Police, où il est conseiller pour les affaires médicales. Cette même préfecture d'où partit l'ordre, il y a soixante-dix ans, d'embarquer pour les camps la famille de son père. Une façon pour lui de conjurer le passé indigne de l'Etat français ? A 69 ans, ce farouche républicain est toujours prêt pour une nouvelle mission de service public. Le 9 janvier 2015, il participe à l'assaut contre l'Hypercacher. Et le 13 novembre 2015, à 22h20, dans une colonne de la BRI, il est le premier médecin à entrer au Bataclan...

01/2017

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Généralités

Eloge des moches

Le grand, c'est le laid. S'il avait été grand et beau, Toulouse-Lautrec aurait-il poursuivi la même carrière de peintre ? Madame Palatine, si elle avait ressemblé à une princesse de contes de fées, aurait-elle regardé la Cour de son beau-frère Louis XIV avec une telle liberté ? Danton, doté d'une apparence répulsive, se serait-il ménagé la même position dans le Paris révolutionnaire ? Face à la tentation de minimiser l'importance de la disgrâce physique dans les itinéraires historiques, Pierre-Louis Lensel propose d'en étudier le rôle, à travers onze récits surprenants, du procès en annulation de mariage imposé à Jeanne de France par le roi Louis XII aux tours de force scéniques du chanteur " extraterrestre " Klaus Nomi, au début des années 1980. La laideur, trop souvent insultée paresseusement, regardée avec une pitié stérile ou effacée dans un déni hypocrite, s'inscrit heureusement dans un ensemble qui la dépasse, et de loin : l'individualité, capable dans bien des cas de transcender, voire de transfigurer, ce qui la mine et la fait douter. Avec un rare brio dans l'écriture, Pierre-Louis Lensel dresse une dizaine de portraits d'anthologie d'individus d'exception qui ont su faire un atout de leur handicap et forcer l'admiration de leurs contemporains. Une leçon d'histoire et d'espérance. Sommaire : - Sainte-Beuve, la séduction du crapaud - Madame Palatine, la force de rester soi-même - Albert Jugon, au nom des " gueules cassées " - Mickey Rooney, l'adieu au charme - Jeanne de France, la mariée était trop laide - Toulouse-Lautrec, la vie comme antidote - Georges Danton, une tête qui en vaut la peine - Charles II, le corps ensorcelé - Jane Barnell, à la barbe du monde - Anne de Clèves, la laide et la bête ? - Klaus Nomi, l'extraterrestre - Conclusion : les bagnards de Dostoïevski, disgrâces et grâce

05/2024

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Beaux arts

Vie d'un musée 1937-2005

L'histoire du musée national des Arts et Traditions populaires (Atp), qui a commencé à la fin des années 1930, se termine au printemps 2005 par une fermeture définitive. Pour Martine Segalen, qui a dirigé pendant dix ans le Centre d'ethnologie française, laboratoire rattaché au musée, c'est " un crève-cœur, la fin d'une aventure et l'enterrement d'un grand projet ". C'est aussi le moment de revenir sur cette histoire riche d'enseignements sur les rapports entre politique et culture, beaux-arts et arts populaires, identité, nation et patrimoine. A l'origine des Atp, il y a d'abord la folle ambition d'un homme, Georges Henri Rivière, visionnaire, passionné et prêt à tous les revirements idéologiques pour mener à bien son dessein. Présenté comme une vitrine du peuple au temps du Front populaire, un temple des traditions soutenu par la Confédération paysanne sous Vichy et un lieu de modernité scientifique et muséographique après la guerre, son musée est finalement installé, en 1972, dans un bâtiment flambant neuf construit au bois de Boulogne. Une apothéose, qui donne à l'ethnologie de la France, jusque-là parente pauvre de l'ethnologie exotique, une légitimité nouvelle. Mais un succès de courte durée car, dès la fin des années 1980, alors qu'en province le mouvement des écomusées suscite un engouement croissant, les visiteurs se font rares, le soutien de la direction des musées de France fait défaut et l'établissement s'enlise dans la crise qui lui sera fatale. En s'appuyant à la fois sur des archives inédites et sur une expérience vive, Martine Segalen offre, dans ce livre rigoureux et personnel, une réflexion de fond sur le devenir des musées d'ethnologie en France, pris entre tutelle publique, enjeux politiques et évolutions de la société.

03/2005