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Gabriel Tallent

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Littérature anglo-saxonne

Rends-moi fière

"Lorsque apparaît la nouvelle lune, les vagues se font plus bruyantes. Elles s'écrasent sur le rivage, poussées par une force invisible. Thandi s'allonge sur le dos au fond de la coque et les écoute. Elles parlent à son coeur, à la colère qui bout en elle". Jamaïque, petit village de pêcheurs. Une famille ? : la mère, Delores, qui vend des pacotilles aux touristes américains. La fille aînée, Margot, qui ne recule devant rien pour avoir le droit à une autre vie. Et Thandi, encore adolescente, aussi brillante lycéenne que jeune fille en plein désarroi. Trois femmes "? empêchées ? " , à la fois d'être ce qu'elles veulent, mais aussi de faire preuve de tendresse ou de sincérité, au risque de paraître faibles. Or ce qu'elles ont de commun, c'est leur force. Avec ce premier roman, Nicole Dennis-Benn évoque tout à la fois la dynamique explosive des relations familiales et amoureuses, la sexualité, l'homophobie, la prostitution, le racisme, mais aussi la vie de la classe ouvrière jamaïcaine et l'aspect destructeur du tourisme. Un roman magistral. "? Courageux, habile et ambitieux. Les lecteurs de cet important premier roman découvriront sans nul doute la Jamaïque sous un jour nouveau. ? " The New York Times "? Eblouissant. ? " The Guardian "? Un premier roman qui vous étourdit à tout bout de champ. ? " Marlon James "? Dennis-Benn décrit en termes émouvants la façon dont les distinctions et la stigmatisation sociales limitent la liberté individuelle, ainsi que ces compromis qui donnent un frêle espoir de s'en sortir. ? " BBC "? Troublant et superbement élaboré, ce roman magique est l'oeuvre d'une auteure au talent et à l'intelligence remarquables. ? " Kirkus Review "Impossible à oublier... Le style de Dennis-Benn est aussi exubérant que la végétation de l'île... [Elle] sait rendre ses personnages féminins assez complexes pour que chacune des péripéties de son histoire soit crédible". The Boston Globe "[Un] portrait frappant d'une communauté pleine de vie dont tous les membres sont liés et dont chaque acte entraîne des répercussions, et [une] description fournie du processus par lequel la honte transforme le désir en soumission". Publishers Weekly "Un des romans les plus éblouissants de ces dernières années... Une pure merveille". NPR Lauréat du prix Lambda Literary Nicole Dennis-Benn est née et a grandi à Kingston, en Jamaïque. Elle vit aujourd'hui à New York et enseigne à Princeton. Rends-moi fière est son premier roman, déjà disponible aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, au Brésil et en Corée.

08/2021

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Romans historiques

La maîtresse d'école. Tome 1, Les voix de la plaine

Le parcours inspirant d'une enseignante au début du XXe siècle Librement inspiré de la vie de Gabrielle Roy ce roman plus roman que bibliographie véritable nous décrit la jeunesse de Gabrielle Roy, cet écrivain canadien français élevée dans le Manitoba, province canadienne de langue anglaise qui a " interdit " le français alors qu'à l'époque la majorité de ses habitants étaient des canadiens français ! Une enfance à la fois simple, modeste mais heureuse, benjamine de 8 enfants, Gabrielle alors qu'elle avait déjà décidé de devenir écrivain, une fois son père décédé, ne peut que se consacrer pleinement au métier qu'elle a choisi comme d'autres de ses soeurs celui de Maîtresse d'école. Nous la suivons dans ses études à l'Ecole normale anglaise, dans ses premiers pas dans le métier. La plume d'Ismène Toussaint est vive, plaisante, la narration agréable. J'ai pris grand plaisir à arpenter les rues de Winnipeg, de Saint Boniface, à chevaucher dans les plaines de l'Ouest. Un premier tome d'une saga qui se laisse dévorer, dommage je n'ai pas encore la suite sous la main mais ce n'est que partie remise ... . (Babielo) Manitoba, 1928. Gabrielle atteint l'âge où elle doit choisir un métier pour gagner sa vie et satisfaire aux exigences de la modeste famille dont elle est la benjamine. Comme ses soeurs aînées, elle se tourne vers l'enseignement, bien que son talent artistique en voudrait autrement. Ainsi entame-t-elle sa formation à l'Ecole normale anglaise, un milieu intimidant pour la jeune Canadienne française. Malgré sa bonne maîtrise de la langue de Shakespeare, son acharnement au travail, sa gentillesse contagieuse et son espièglerie, il lui faudra lutter pour s'attirer le respect de ses consoeurs. Son diplôme en main, Gabrielle accepte des contrats dans différentes communautés, faisant la rencontre d'élèves qui occuperont pour toujours une place dans son coeur. Alors qu'elle apprend les rouages de la profession, elle se fait courtiser par des hommes, certains plus séduisants que d'autres, mais en cette époque de conventions strictes, la jeune femme fantasque devra parfois choisir entre l'amour, la raison et son désir d'indépendance. N'ayant par ailleurs jamais renoncé à son rêve de jeunesse qui ferait d'elle une écrivaine, celle qu'on connaîtra un jour dans divers cercles littéraires francophones se contente pour l'instant de tenir un journal intime. Bien souvent, elle se demandera si l'enseignement est réellement la vocation qui lui sied, à elle, Gabrielle Roy... Prix André-Laurendeau

08/2021

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Critique littéraire

Journal 1919-1924. "Aller droit à l'enfer, par le chemin même qui le fait oublier"

" Par amour de l'aventure, de l'ombre qui masque et de l'équivoque, j'ai préféré le mardi-gras où l'on pleure sous son masque, à tous les jours, et me voilà grimée pour la vie en pantin que rien ne casse, en fantoche de bois. Horreur ! Puisque tu es si consciente, me direz-vous, ô mes rares amis, pourquoi ne pas t'arrêter, ne pas reprendre souffle, pourquoi ? Parce qu'il est déjà trop tard, ou bien trop tôt, vous dirai-je, parce que je suis contaminée, parce que maintenant l'ennui me terrasse dès que je m'arrête, dès que je me tais, et. que la solitude m'est un supplice bien mérité que ma faiblesse et ma lâcheté ne supportent plus ! Il faudrait qu'un être qui ne serait pas un maître d'école m'aime et me sauve par l'amour, par le voyage, par le travail compris et partagé, par l'argent ! Alors je renaîtrais à moi-même et le bon grain reprendrait ! Alors j'oublierais la parade du vice, le sadisme de la souffrance, la morbidité des larmes et des déceptions profondes et soutenues. Mais seule ! je ne peux et je ne veux pas. Je ne peux plus ! Et je ne veux plus ! Le manque d'argent continuel fait que je préfère ce milieu louche où l'on nage, où l'or s'attrape comme les maladies, où l'on revend, prête et trafique jusqu'à l'âme. " 28 septembre 1919. Mireille HAVET [DE SOYECOURT] (1898-19321) : Guillaume Apollinaire, Colette, Natalie Barney, la princesse Murat, Edmond Jaloux et Jean Cocteau encouragèrent son jeune talent de " petite poyétesse " (ainsi l'appelait Apollinaire) et favorisèrent la publication de ses textes : des poèmes et des contes fantastiques (La Maison dans l'œil du chat, G. Crès, 1917), des articles dans Les Nouvelles littéraires et un roman à clé, Carnaval (Albin Michel, 1923)... Mais ils ignoraient que celle qu'ils virent courir à sa perte tenait son Journal : de 1913 à 1929, cahiers et feuillets, conservés par son amie Ludmila Savitzky, forment une extraordinaire autobiographie. Avec lucidité et exaltation, Mireille Havet y décrit sa " vie de damnation ", une vie de guet et d'attente, de songe et d'outrance, une vie aimantée par son " goût singulier " pour l'amour des femmes et pour les stupéfiants. Un premier volume (1918-1919) a déjà paru aux mêmes éditions ; l'ensemble de ce journal sera publie en 3 tomes : 1913-1919,1919-1924 & 1924-1929.

03/2005

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Aquitaine

Le Festin Hors-série : Les Landes en 101 sites et monuments

101 sites et monuments, soit autant de prétextes pour partir à la rencontre des joyaux des Landes. A travers son remarquable patrimoine bâti, au détour de son étonnant folklore, au fil de ses rivières sinueuses, au plus profond de sa pinède secrète et jusqu'au sommet de ses dunes, ce hors-série explore, arpente et célèbre l'incroyable diversité du territoire landais : de la Grande Lande à la Chalosse, du pays de Born au Tursan, de la Maremme au pays d'Orthe, vous êtes ici conviés à une foisonnante balade culturelle au coeur de la Gascogne. A travers une sélection d'architectures et de lieux remarquables, ce nouveau hors-série du festin met en lumière toute la richesse artistique, culturelle et patrimoniale des Landes. Il revisite les "grands classiques" (clocher-porche de Mimizan, abbaye d'Arthous, villa Mirasol, musée Despiau-Wléricq, l'hôtel Splendid de Dax...), invite à la découverte de lieux insolites, secrets ou peu connus (chapelle Sainte-Thérèse de Labenne, réserve naturelle du Courant d'Huchet, château Woolsack au lac d'Aureilhan, chapelle de Bouricos...), publics et privés, qui racontent ce territoire haut en couleur. Le succès de la collection des "101 sites et monuments" Depuis plus de trente ans, la revue le festin permet à un large public de découvrir les richesses artistiques de la Nouvelle-Aquitaine. Elle est aujourd'hui reconnue comme la première publication culturelle et touristique de la région. Les titres de la formule en "101 sites et monuments" (Bordeaux, le Périgord, le Pays Basque, La Rochelle ou le Bassin d'Arcachon...) font l'objet de rééditions continues. Ainsi, plus encore que des best-sellers, ces numéros sont devenus de véritables long-sellers... Chacun des 101 sites retenus est mis en lumière par une notice claire et détaillée, rédigée par des spécialistes, et illustrée par des photographes de talent. - Une souplesse dans le rubriquage qui permet une découverte immédiate du patrimoine culturel avec un vocabulaire précis et accessible. - Son concept : permettre aux lecteurs de parfaire leurs connaissances sur un patrimoine dont ils ne possèdent pas toujours les clés, ou bien d'en découvrir les aspects insoupçonnés. Des notices complétées par des focus et des dossiers pour GERS une lecture dynamique et une approche didactique : des curiosités patrimoniales, des spécificités du territoire, etc. - Le mélange réussi d'un livre riche et très illustré que l'on conserve longtemps et d'un guide utilisable au quotidien pour découvrir les lieux et initier des balades imprévues.

06/2023

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Littérature française

Manam

Rima Elkouri emprunte les chemins de la littérature afin de démêler les noeuds d'une mémoire familiale blessée. . A la manière de la défunte Téta, qui avait toujours une fable dans sa manche, elle raconte, avec générosité et pudeur, la tragédie arménienne. Au passage, sans emphase, elle nous donne accès à une certaine idée du Québec et de ses immigrants. Léa est institutrice. Tous les mois de septembre, elle accueille la vingtaine d'enfants qu'elle accompagnera pour la prochaine année. Chaque fois, elle brandit le dictionnaire devant eux, leur expliquant que c'est comme un coffre au trésor de vingt-six lettres. Elle leur dit qu'ils ont là tout ce qu'il faut pour raconter le monde. Même ce qui ne se raconte pas. Même les secrets qu'ils n'osent dire à personne. Même le silence. Le secret, le silence, n'est-ce pas justement une grande part de l'héritage que Léa a reçu de sa Téta, sa grand-mère tant aimée, qui vient de mourir à cent sept ans ? Dans la maison de Téta, aux allures de quai de gare, le repas commençait mais ne finissait jamais, la cousine débarquée d'Alep y croisait le neveu de New York ou l'amie de Marseille, tout ce beau monde s'alignait sur le mobilier kitsch, fumait le narguilé, riait aux éclats, mangeait beaucoup trop, prenait des nouvelles des " enfants ", ainsi nommés même à quarante ans. Mais il était un sujet dont Téta refusait de parler. Au début du siècle dernier, presque toute la population de Manam, où vivait sa famille, a trouvé la mort, soit sous les coups de l'armée turque, soit sur la route de l'exil vers la Syrie. Comment sa grand-mère et les siens avaient-ils survécu au massacre ? Dès que Léa lui posait la question, sa Téta, d'ordinaire si volubile, changeait de sujet : " Le Canadien sera éliminé en cinq ou en six, à ton avis ? " Rima Elkouri emprunte les chemins de la littérature afin de démêler les noeuds d'une mémoire familiale blessée. " Nos silences sont des tiroirs à double-fond ", écrit-elle. A la manière de la défunte Téta, qui avait toujours une fable dans sa manche, elle raconte, avec générosité et pudeur, la tragédie arménienne. Au passage, sans emphase, elle nous donne accès à une certaine idée du Québec et de ses immigrants. Elle le fait avec finesse et humilité, à hauteur de femme, d'homme et d'enfant, mettant à profit son habile talent de portraitiste pour nous faire découvrir des êtres courageux qui ont résolument choisi le côté de la vie.

12/2022

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Littérature Italienne

Dépaysement

Après une longue absence, le narrateur rentre à Palerme, sa ville natale, pour y passer trois jours de vacances chez ses parents. Ce séjour a un but : par une opération de « carottage », il s’agit de mesurer les transformations de la ville et, à travers elle, de l’Italie tout entière. Pendant ces trois jours, il va donc observer, écouter et enregistrer, sur la plage, dans la rue et dans les cafés, telle une sonde qui collecte des informations au hasard puis s’efforce d’en tirer des enseignements. Mais ce qui s’annonçait comme un simple jeu, non une recherche sérieuse, le conduit assez vite à un constat : Berlusconi. Partout et toujours Berlusconi, à Palerme comme dans toute l’Italie, sur toutes les bouches et tous les écrans, dans tous les esprits et toutes les situations, toujours et seulement Berlusconi. D’où la question que notre homme est contraint de se poser : Berlusconi a-t-il créé l’Italie ou n’est-ce pas plutôt l’Italie qui, au fil des années, a créé Berlusconi ? Palerme, dans ce livre, n’est qu’un prétexte – ou, d’une certaine façon, un échantillon d’Italie. Le vrai sujet, c’est Berlusconi. Pourquoi Berlusconi est-il partout ? Y compris sur la plage, où des enfants aidés par leurs parents et par d’autres adultes construisent avec du sable et une armature en fil de fer un mot qui ressemble au Hollywood des célèbres collines de Los Angeles : BERLUSCONI. Et, comme les acteurs ratés d’autrefois qui se jetaient du haut de ces lettres, les enfants y installent leurs petits soldats et les font tomber dans le sable. Ce passage superbe, qui est au coeur du livre, démontre tout le talent et l’intelligence de Vasta. Il marque aussi le début d’une prise de conscience, d’une recherche qui se poursuit sur les traces de Berlusconi, l’homme-entreprise, l’homme-pays, une recherche qui traumatise quelque peu le narrateur, trop abasourdi pour émettre le moindre jugement, seulement un constat : Berlusconi est partout ! Si on a énormément écrit sur Berlusconi, Vasta tente autre chose : examiner le phénomène du point de vue de la fiction littéraire, grâce à un récit vif et brillant, qui parvient à trouver une certaine vérité mieux que ne l’ont fait des centaines d’analyses politiques et de réflexions journalistiques. Dans la mesure où le phénomène Berlusconi aura dans tous les cas marqué son époque, et pas seulement en Italie, Dépaysement apparaît comme un livre nécessaire.

09/2012

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Comédie romantique et humorist

People we meet on vacation

Deux meilleurs amis. Dix road trips. Une dernière chance de tomber amoureux. Poppy et Alex n'ont absolument rien en commun. Il est grand, calme et aime rester chez lui avec un bon livre. Elle est petite, grande gueule, mordue de fêtes et de voyage. Pourtant, ils sont les meilleurs amis du monde. Depuis dix ans, chaque été, ils se donnent rendez-vous pour une semaine de vacances ensemble. Jusqu'à il y a deux ans, quand ils ont tout gâché... Coincée dans son train-train quotidien, Poppy ne rêve que d'une chose : retrouver son ami et leur traditionnel road trip estival. Lorsqu'Alex accepte de repartir avec elle, Poppy sait que c'est sa dernière chance de tout arranger entre eux. Mais après deux ans de silence, peuvent-ils vraiment faire comme si rien ne s'était passé ? La nouvelle reine de la comédie romantique revient avec un roman pétillant, qui vous laissera une douce impression de chaleur et de nostalgie, comme au retour des meilleures vacances. Le phénomène TikTok enfin traduit en France et bientôt adapté au cinéma ! " La force de People We Meet On Vacation réside dans l'humour des dialogues, l'intelligence des observations que le roman dresse sur la vie et dans la justesse des personnages. la fois drôles, maladroits et attachants, ils valent vraiment le détour. " The Wall Street Journal "L'autrice nous offre dans ce nouveau roman des dialogues pétillants, souvent à mourir de rire, en particulier les conversations entre Poppy et Alex. Le résultat final est un charmant hommage aux comédies romantiques classiques, qui apporte tout de même sa propre touche d'originalité. Une version moderne et réussie de Quand Harry rencontre Sally, qui coche toutes les cases du genre". Kirkus Reviews "J'ai absolument adoré cette comédie romantique des plus parfaites ! Emily Henry pourrait vraiment être la Nora Ephron de notre génération. Un page turner subtil et chaleureux". Sophie Cousens " Le talent d'Emily Henry pour créer une ambiance et des personnages attachants brille ici de mille feux. Un choix judicieux pour les lecteurs à la recherche de vacances d'été par procuration. " Publishers Weekly " Emily Henry est particulièrement douée pour l'écriture des dialogues. Le badinage entre Poppy et Alex est si naturel, dynamique et drôle que Shonda Rhimes elle-même en serait admirative. " The Associated Press "People We Meet On Vacation est une comédie romantique chargée de tension sexuelle, qui fait monter doucement la température. Alex et Poppy m'ont conquise, j'ai adoré voyager avec eux aux quatre coins du monde". Beth O'Leary

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Beaux arts

Titien

Titien (1488-1490 - 1576) est le contemporain de Vasari, Michel-Ange, Tintoret et Véronèse. Il reste le souverain indiscuté de la scène vénitienne durant trois quarts de siècle. Formé dans l'atelier des Bellini et bientôt associé à Giorgione, il est dès son adolescence l'un des artistes le plus en vue à Venise. À la mort de Giovanni Bellini, en 1516, il est nommé peintre officiel de la République de Venise. Le cercle de ses commanditaires s'étend rapidement, grâce notamment au soutien de l'Arétin : son ami écrivain et essayiste ne cesse, dans ses Lettres, de décrire et de louer ses tableaux, et, ce faisant, lui permet de tisser un puissant réseau de relations. Malgré les guerres de religion et les voyages, les succès s'enchaînent : Mantoue et Ferrare auprès de Frédéric II Gonzague, Rome auprès du pape Paul III, Augsbourg auprès de Charles Quint. Enfin, il peint pour Philippe II, roi d'Espagne, et se fixe définitivement à Venise où il meurt en 1576. Titien est l'auteur d'une oeuvre immense. On lui connaît directement deux cent soixante-dix oeuvres : portraits, scènes religieuses, mythologiques, allégoriques ou érotiques. La vision sereine de ses débuts s'estompe dans sa période maniériste, au profit d'une maîtrise toujours plus libérée. Puis les guerres de religion donnent à ses travaux un ton plus dramatique, mais avec un chromatisme plus expressif. Titien est avant tout un peintre de la liberté. Une liberté thématique. Il privilégie le rendu expressif de l'aspect physique et moral de ses sujets et donne naissance au nouveau genre qu'est le portrait officiel. Parallèlement, il détourne les thèmes religieux pour exalter les plaisirs terrestres et les fastes de la mondanité. Sa peinture transpire le bonheur païen et innocent. Une liberté technique. Le recours aux tout nouveaux liants et pigments, comme à la toile, suscite à Venise recherches et inventions. Alors que l'école florentine continue d'accorder la primauté à la ligne et au dessin préparatoire, Venise privilégie la spontanéité de la touche et la richesse des coloris. S'attachant moins aux détails, Titien va jusqu'à mélanger et projeter les couleurs du bout des doigts, dans une gamme chromatique plus restreinte où se juxtaposent des taches qu'on dirait informes. Une liberté de diffusion. La toile ne présente pas les contraintes des panneaux ou des fresques. Elle se transporte aisément, même de grands formats, se montre et suscite l'envie des amateurs. C'est dans ce climat d'ouverture que l'artiste déploie son talent et connaît fortune et reconnaissance.

10/2012

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Littérature étrangère

Coup de froid

Des Etats-Unis aux confins ravagés de l'Afrique, Thom Jones nous plonge, avec ces dix nouvelles, dans un monde nerveux fait de désir, de folie et de rage. Une fresque hallucinée à la Bruegel, où des accidentés de la vie (marines, boxeurs...) se confrontent aux maux éternels qui frappent la condition humaine - la guerre et la maladie au premier plan. N'ayant pour seule arme qu'une certaine dose d'ironie... " Disons-le d'emblée, c'est un formidable putain d'écrivain, à déguster à petites doses, reprendre les histoires dès le début, sucer les mots comme des bonbecs. " Philippe Garnier, Libération. " Les auteurs de la trempe de Thom Jones sont rares. L'authentique poésie de son univers fictif est irrésistible. [... ] Un écrivain exceptionnel. " New York Times. "Les nouvelles de Thom Jones dégagent une étrange poésie et restent longtemps en mémoire". Livres Hebdo. "Ce Coup de froid est chaudement recommandé". André Rollin, Le Canard enchaîné. " La nouvelle américaine possède en Thom Jones un talent rare, capable de convertir en mots les malheurs des hommes, de rendre palpable la violence de leur condition et de rire de cette vaste comédie. " Bruno Corty, Le Figaro littéraire. " Une belle écriture tendue, servie par une traduction experte et vivante [... ]. Coup de chapeau au tumulte de vivre. " Liliane Kerjan, La Quinzaine littéraire. " Thom Jones est l'un des meilleurs nouvellistes actuels, excellant à dépeindre les antihéros d'aujourd'hui. " Le Monde des Livres. " Au fil de la lecture, les nouvelles épuisent et laissent un goût amer mais, comme une drogue, on en veut encore. " Camille Perotti, La Libre Belgique. " On reste en état de sidération face à cette écriture de trompe-la-mort. " Marie-Laure Delorme, Le Journal du Dimanche. " Cette écriture a un sacré coup de griffe, doublé d'un sens inné du flingage. " Bruno Juffin, Les Inrockuptibles. " Ces histoires, écrites avec des mots coups de poing, donnent le vertige... " Manon de Staël, Le Spectacle du monde. " Par sa manière magistrale de transcender le reportage, de donner aux détails du quotidien une résonance durable, Márai s'y impose pour ce qu'il est : un maître à tout jamais. " Jacques Decker, Le Soir. " Une prose coup de poing, mais qui frappe juste. " Connaissance des arts. " Une voix décoiffante. [... ] Lire une nouvelle de Jones, c'est ouvrir une porte sur un décor d'apparence normale et peu à peu sentir le sol se dérober sous ses pas. " Le Populaire du Centre. " Tout simplement unique, exceptionnel et incontournable. [... ] Un chef-d'oeuvre. " Edelweiss.

10/2007

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Droit

Les droits de la reine. La guerre juridique de Dévolution (1661-1674)

La guerre de Dévolution, première guerre du règne personnel de Louis XIV, est souvent présentée comme une guerre éclair, au cours de laquelle la domination française s'étend trop rapidement au goût des puissances voisines. La Triple Alliance force alors le Roi-Soleil à une paix jugée peu avantageuse en terme territorial. Toutefois, Louis XIV obtient en réalité bien plus que des terres. Le premier traité de partage de la succession d'Espagne est décidé entre le roi de France et l'empereur Léopold Ier, qui reconnaît, malgré ses renonciations, les droits de la reine de France, Marie-Thérèse d'Autriche, à la succession aux couronnes d'Espagne. Cette reconnaissance est due pour une grande part au Traité des droits de la Reyne Tres-Chrestienne et à son abrégé, largement diffusés en Europe pour soutenir les droits du roi de France et de son épouse dans cet affrontement. Conflit d'une ampleur encore méconnue, la guerre juridique de Dévolution est préparée, sous la houlette de Colbert, par plusieurs milliers de pages manuscrites et se déploie en Europe dans une cinquantaine d'imprimés. Juristes français et défenseurs du roi catholique y croisent les plumes, quand d'autres croisent le fer. Les arguments s'entrechoquent avec la verve propre aux auteurs du Grand Siècle mais l'élégance de leur écriture ne doit pas gagner le lecteur à leur cause sans examen. Trop souvent rejetés comme des libelles de peu d'intérêt, les traités français de la guerre de Dévolution méritent plus d'attention, que ne le laissent supposer leurs adversaires ; car c'est bien l'opinion des défenseurs du roi catholique, qui a fondé les commentaires depuis lors. Le plus acharné d'entre eux, le baron François-Paul de Lisola, célèbre diplomate impérial, aurait été fier de lui car voilà plus de trois siècles que son Boucher d'Estat et de Justice est invariablement cité comme preuve de la mauvaise foi française. L'image noire de Louis XIV est aussi en partie due à ce libelliste de talent dont la vivacité d'esprit n'avait d'égale que sa haine pour le roi de France. Il abhorrait ce Soleil qui en se levant faisait tant d'ombre aux Habsbourg. Dam le texte remanié de sa thèse de Doctorat soutenue le 30 novembre 2005, l'auteure présente ce conflit intellectuel trop souvent méconnu et fait émerger des ténèbres du temps un corpus inédit de sources, pourtant fort éclairantes sur le règne du plus célèbre roi de France.

05/2018

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Histoire internationale

Le Mortainais: l'Ancien Régime en héritage

Le Mortainais : l'ancien régime en héritage (Ouvrage de 358 pages illustré par plus de 200 documents en couleur) Cet ouvrage conte l'histoire du Mortainais, partie d'une plus vaste Normandie. Histoire d'une communauté d'hommes qui s'est constituée dans le contexte privilégié créé par un climat et une géologie favorables, conditions utiles pour se nourrir et croître en nombre. L'histoire de cette communauté se parcourt, de nos jours, au travers de ses héritages culturels. Une période glorieuse d'abord, celle où un jeune duc de Normandie, à forte personnalité, a défendu son duché avant de conquérir l'Angleterre. Guillaume dit le Conquérant avait un demi-frère, Robert qui l'aida efficacement à conserver son duché d'abord, puis à conquérir son royaume. En récompense, le duc-roi lui donna le comté de Mortain, immense et richissime comté. Robert voulut, lui aussi, laisser sa trace, ce sera la collégiale de Mortain construite au XIe siècle mais reconstruite au XIIIe. Le temps va passer. Si on se souvient de la Guerre de Cent Ans et de Jeanne d'Arc, on oublie trop souvent la peste de 1348 avec ses résurgences pendant trois siècles et ses effets dévastateurs, incroyables, terrifiants. L'église de Rome a voulu réconforter les populations déboussolées. Le moyen sera l'art avec ces compositions sculptées : "la Vierge et l'Enfant" qui véhiculent l'espérance, et "la Vierge de Douleur" , la compassion. Au XVIe, on va aussi construire, souvent avec talent, des maisons fortes voire des châteaux : il fallait se protéger, c'était l'époque des guerres de religion. Période qui verra aussi la création de magnifiques vitraux. Mais le concile de Trente change le monde, impose l'ordre. L'art religieux va relayer cette volonté : le retable des églises impressionne le fidèle par sa taille et parfois son exubérance, lui enseigne ce qu'il doit croire, et lui rappelle l'autorité ecclésiale. Il en reste de nombreux et souvent d'excellente qualité. La population recommence à croître après la fin mystérieuse de la peste, les paysans conquièrent de nouveaux droits, la société civile se structure, s'organise, s'enrichit : les meubles normands en sont les meilleurs exemples. Moissons, mariages, fêtes rythment la vie des villages. L'Ancien Régime se termine par une révolte, la Chouannerie. Révolte surprenante de jeunes aristocrates fougueux, sympathiques mais sans perspective et de paysans qui ne trouvent pas leur compte dans la Révolution en cours. On va s'entretuer modérément. Les énergies vont s'épuiser et le chef, comte de Frotté, assez lâchement fusillé.

10/2010

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Littérature étrangère

Un Vagabond joue en sourdine

Le vagabond qui, ici, ne joue plus qu'en sourdine parce qu'il a passé la cinquantaine et s'estime vieux, c'est le Knut Pedersen dont l'éternel voyage sentimental nous fut conté dans Sous l'étoile d'automne et que nous retrouverons une ultime fois dans La Dernière joie. Amoureux de l'amour autant que de la nature du Nord au printemps, il avait cru, un temps, pouvoir offrir son coeur à prendre à la belle Mme Falkenberg, d'Ovrebö. Il avait renoncé, mais l'aimantation était trop forte : le voici revenu vers l'unique inaccessible, dans l'humilité adorante et la passion de l'holocauste. Mais la femme est imprévisible, inconstante et aveugle. A peine si elle pressent la délicate profondeur de la passion qu'elle suscite. Elle est toute à ce jeu cruel et dévastateur de l'amour possessif qui croit exaspérer la passion en provoquant la jalousie, sans voir que la véritable tendresse qui la sauverait de son irresponsabilité attend vainement dans l'ombre un signe, un regard, un sourire. Exercice dangereux, flamme menaçante à laquelle immanquablement les phalènes se brûlent. Symboliquement, la glace de la rivière cédera devant les ardeurs dispersées d'un feu follet qui ne put, ne sut purifier sa chaleur. Et la plume subtile de Knut Hamsun, au rythme lent, volontairement monotone, des battements d'un coeur attristé, parvient à merveille à rendre l'infime chassé-croisé des aveux retenus, des élans ébauchés, d'une pudeur infinie où tout, toujours, reste à dire. oeuvre tragique sans grandiloquence, constamment mesurée parce que l'essentiel est ineffable, mais dont l'intense pouvoir de suggestion ne se dément jamais. oeuvre qui refuse le désespoir aussi. Car à ce vagabond qui se croit un vieillard, à ce mal-aimé trop aimant, il reste la vie, simple et naturelle, accordé aux pulsations de la forêt, du torrent et de la montagne. Et " la simple grâce de recevoir la vie vous dédommage largement d'avance de toutes les misères de la vie, toutes sans exception ". Régis Boyer Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer par deux fois aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890, La Faim lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. Un vagabond joue en sourdine fut publié en Norvège en 1909, trois ans après Sous l'étoile d'automne. Knut Hamsun obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyage, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952.

04/1994

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Gestion

Entrepreneur à l'université. Mélanges en l'honneur de Michel Kalika

Quand de si nombreuses personnalités réputées et expertes dans leur métier se rejoignent pour contribuer à la rédaction d'un ouvrage, nul ne doute qu'un motif puissant les y incite. La raison en est ici de rendre un hommage à un collègue et ami. Le titre de cet ouvrage, une sorte d'oxymore, résume en une expression toute l'originalité positive qui marque l'engagement profond de Michel Kalika : celui de faire bouger les lignes au sein de la sphère académique en lui insufflant l'énergie de l'entrepreneuriat, en apportant dans le monde des universités et des grandes écoles les vertus du dynamisme de l'entrepreneur. Une carrière universitaire lorsqu'elle est mue par le souhait régulier de changement et par un indéfectible désir de prendre des initiatives comporte à l'évidence des facettes multiples. Ce sont des lieux et on retrouve ici Angers, Poitiers et Tours, Paris, Strasbourg, Lyon et naturellement le monde entier avec un sérieux enracinement récent à Bruxelles et au Luxembourg. Ce sont des thématiques qui vont de l'organisation au numérique en passant par les systèmes d'information et la stratégie. Ce sont des réseaux qui s'alignent du national à l'international, de la recherche à l'entreprise, du professionnel à l'amitié. Ce sont des institutions qui se profilent des universités aux écoles et des associations aux fondations. Les contributions ont été regroupées autour de trois parties. D'abord, le professeur/chercheur qui a produit un grand nombre d'articles et de communications reconnues et a engendré des thèses en nouant avec ses doctorants de forts liens d'estime et de considération réciproque. Ensuite, l'administrateur repéré par les multiples programmes, diplômes, centres, établissements qui ont été créés, animés, développés. Enfin, l'entrepreneur qui a le talent de découvrir une opportunité d'affaires et sait la faire évoluer au gré des contextes en adoptant ainsi les principes de l'effectuation. Dirigé par Jean Desmazes, Jean-Pierre Helfer, Jean-Fabrice Lebraty et Jacques Orsoni. Avec les contributions de : Marie-José Avenier, Pierre-Jean Benghozi, Michelle Bergadaà, Jean-Christophe Bogaert, Alain Burlaud, Françoise Chevalier, Jean-Philippe Denis, Jean Desmazes, Pierre-Louis Dubois, Aurélie Dudézert, Bruno Dufour, Marc Favier, Bernard Fustier, Jean-Pierre Helfer, Sylvie Hertrich, Jacques Igalens, Emmanuel Josserand, Hajer Kefi, Eric Lamarque, Florence Laval, Jacques Lebraty, Jean-Fabrice Lebraty, Paul Le Floch, Katia Lobre-Lebraty, Michel Marchesnay, Ulrike Mayrhofer, Géraldine Michel, Alya Mlaiki, Jean Moscarola, Caroline Mothe, Jacques Orsoni, Jean-Marie Peretti, Yvon Pesqueux, Alexandre Renaud, Gordon Shenton, Patrick Soulisse, Maurice Thévenet, Jacques Thevenot, Isabelle Walsh.

03/2019

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Livres 3 ans et +

Fanette et Filipin N°21 Eté

SOMMAIRE : Raconte-moi une histoire L'anniversaire de Fanette L'anniversaire de Souricette Poème : Graine de lumière Le garçon doué de la force des chevaux bleus Je fais avec mes mains Couronne d'anniversaire L'histoire du prénom La danse des formes Le gâteau d'anniversaire Décorations en éventail Je m'amuse Le joyeux anniversaire La page de l'été Les mots reliés de l'été Je découvre la nature Les petites souris des champs Camomille, une douce mère Le coin des parents Deviens qui tu es ! Le journal de Fanette et Filipin est un magazine alternatif drôle et plein de vie pour les enfants de 3 à 10 ans. Au rythme des saisons, il propose des histoires et des activités en lien avec la nature pour partager en famille beaucoup de joie et de créativité. Un magazine pour rêver et s'émerveiller A chaque saison, le journal de Fanette et Filipin propose de belles histoires basées sur des valeurs d'amitié, d'entraide, de confiance et de gratitude qui viennent nourrir l'imaginaire des enfants et ouvrent toutes grandes les portes du rêve. Les illustrations d'une qualité exceptionnelle, entièrement réalisées à la main par des illustratrices de talent, sont pleines de douceur, de couleurs et de poésie, pour rêver et s'émerveiller. Le monde est beau : vivons pleinement les quatre saisons Tous les trois mois, Fanette et Filipin emmènent vos enfants en balade dans la nature et leur proposent en plus des histoires : -Des bricolages amusants et faciles à réaliser dans des matériaux nobles et naturels pour développer le goût de faire et de créer avec ses mains. -Des recettes de cuisine végétarienne pour apprendre à se nourrir sainement. -Une rubrique vie des animaux et secrets des plantes. -Du dessin de forme, pour développer le centrage, la concentration, la motricité fine et la créativité. -Des fables, des poésies, des chansons de saison et des jeux rigolos. Le magazine jeunesse qui plaît autant aux enfants qu'à leurs parents ! Mais au fait, qui sont Fanette et Filipin ? Fanette est une petite fille intrépide qui vit au rythme des saisons et partage avec son ami Filipin, un drôle de lutin des bois, une amitié extraordinaire et émouvante. Leurs aventures rocambolesques les emmènent à la découverte des merveilles de la nature. Les récits sont drôles, émaillés de difficultés à surmonter. C'est avec bonheur que les enfants s'identifient à ces petits héros qu'ils retrouvent à chaque numéro.

06/2018

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BD tout public

Les chemins du fantastique. Tirage numéroté et signé

Guillaume Sorel voit le jour à Cherbourg en 1966. Entre 1982 et 1990, il enchaîne une école d'architecture, une école d'arts appliqués à Lyon et l'Ecole supérieure des beaux-arts à Paris. Amateur de littérature fantastique, il prête son talent d'illustrateur à des magazines et à des éditeurs de jeux de rôles. Ce secteur lui permet de rencontrer Thomas Mosdi, avec lequel il imagine L'île des morts, une série d'albums alliant un scénario lovecraftien avec un graphisme gothique, le tout sous le titre évocateur du célèbre tableau d'Arnold Bôcklin. En 1996, il débute la série Mens magna écrite par Froideval et, en 1999, le tandem Mosdi-Sorel se reforme pour le diptyque Amnésia dont Michel Crespin - une des influences dont se réclame Sorel - réalisera les couleurs. En 2000, Guillaume Sorel signe Mother, son premier album solo. Une guerre psychologique totale entre une mère et un fils, tous deux aux portes de la folie. Le " style Sorel " vient de naître. Et ce n'est que l'amorce d'une montée en puissance. Avec Mathieu Gallié, il imagine les aventures d'Algernon Woodcock, un jeune médecin de petite taille arpentant une Ecosse peuplée de créatures surnaturelles. En effet, le dessinateur affiche depuis toujours un faible pour la littérature fantastique européenne des XIXe et XXe siècles. Son roman graphique, Mâle de mer, paraît en 2009. Scénarisé par Laêtitia Villemin, il est l'unique ouvrage en noir et blanc réalisé par ce prince de la couleur. En 2012, il réussit avec brio l'adaptation du roman de Laurent Seksik, Les derniers jours de Stefan Zweig. En 2013 et 2014, il enchaîne deux albums en solo : Hôtel particulier et Le Horla, une adaptation libre de Maupassant. Plus que jamais, les dessins dépassent les apparences du réel pour plonger dans des univers où tout - même et surtout l'indicible - semble possible. J'ai tué Abel, scénarisé par Serge Le Tendre, inaugure, en 2015, une collection dédiée aux plus grands crimes qui ont marqué l'humanité. Bluebells Wood, en 2018, démontre l'évidence : Guillaume Sorel est un auteur complet. Textes, dessin et couleurs sont la Trinité de son univers. De fin 2015 à début 2017, il délaisse pour un temps la bande dessinée pour se consacrer à son travail d'illustrateur et de peintre. Les Chemins du Fantastique présente une grande partie de cette fête de la créativité : la mer, la nature, le rêve, l'art, sans oublier un monde animal vivant à côté du monde humain et, bien sûr, la féminité que Sorel se plaît à faire vivre sous tous ses atours.

11/2018

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Beaux arts

Delacroix. La liberté d'être soi

Eugene Delacroix (1798-1863) fut l'un des plus grands artistes français du XIXe siècle. Sa création artistique, riche, variée, multiple, le distingue. Héros de la génération mantique des années 1820, incarnant par ses succès teintés de scandale le renouveau de la peinture, il fut aussi l'un des plus grands peintres de décors religieux ou civils, jusqu'à la fin de se vie. Travaillant seul, n'ayant fondé ni école, ni atelier, il fut pourtant reconnu comme maître et modèle par bien des artistes après lui. Coloriste talentueux, sa pratique du dessin, ignorée de son vivant, fut une des grandes révélations de la vente après son décès. Habité par le génie de la peinture, sûr dès ses plus jeunes années de son talent, il fut tente par l'écriture, qu'il pratiqua toute sa vie - journal, correspondance, essais théoriques, courtes nouvelles. Snob, dandy, il fut un solitaire. Connu pour l'aventure magique de son voyage au Maroc, il fut pourtant un casanier, n'aimant rien tant que de rester chez lui, protégé par sa fidèle gouvernante. Porté par sa passion de la peinture, cet émotif se tint à distance des amours trop ombrageuses. Ces contradictions dessinent aux yeux de nos contemporains un Delacroix difficile à saisir, impossible à étique ou à classer. Peu font le lien entre le jeune homme romantique et le décorateur de l'Assemblée nationale, le voyageur au Maroc et l'homme introverti, l'amateur intellectuel et le dandy solitaire. Incarné pour beaucoup par la seule Liberté guidant le peuple, son oeuvre s'efface et semble difficile à lire face à ce tableau magistral devenu, avec la Troisième République, le symbole de la France républicaine. Delacroix apparaît ainsi, au début du XXIe siècle, célèbre mais obscur, peintre majeur mais homme discret. L'exposition qui lui a été dédiée en 2018, à Paris et à New York, a mis en valeur le richesse de sa création. En donnant la parole à Delacroix lui-même, grâce à la publication de ses écrits, ce livre cherche à faire découvrir la puissance de son oeuvre, sa diversité comme sa cohérence. Il s'attache à révéler le processus créatif de l'artiste, à la croisée des disciplines artistiques, et à rappeler son rôle insigne dans la vie artistique de son temps. Ses oeuvres, célébrées par Adolphe Thiers, Victor Hugo, Alexandre Dumas, Charles Baudelaire ou encore Théophile Gautier, ont ouvert la voie à une modernité picturale singulière, où la liberté que Delacroix prit à devenir soi, à mener au plus haut l'idéal qu'il portait en lui, joue un rôle crucial.

11/2018

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BD tout public

Le déserteur. Charles-Frédéric Brun

L'histoire en images d'un déserteur mystérieux qui a marqué l'imagerie religieuse. Une BD qui a la particularité de mettre en cases les histoires qu'elle raconte La vie de Charles-Frédéric Brun commence par une grande plage blanche de trente-neuf ans. Il serait né à Colmar de parents inconnus en 1804 ou 1811. Sans acte de naissance, un personnage est exposé, la fiction peut le saisir comme la mort saisit le vif. Les auteurs ont choisi 1804. Ses dons le prédestinaient à devenir un artiste de l'image. Avec le retour de la royauté et le pouvoir restauré de l'Eglise à cette époque, l'imagerie religieuse offre le débouché le plus sûr pour un jeune talent. Il exerce en Alsace, plus loin dans la vallée du Rhône et peut-être jusque dans le Midi, une vie ambulante d'imagier qui migre aux beaux jours vers les lieux de pèlerinage bien achalandés. Sur les chemins, il se dira qu'il " aurait " tué son capitaine. Il quitte la France pour rejoindre l'abbaye de Saint-Maurice, en Suisse, où des chanoines l'attendent. On lui propose alors à lui, le lettré, d'apprendre à lire et à écrire aux analphabètes des vallées. Mais jamais il ne fera un bon maître d'école. Sa mission est celle d'un imagier de Dieu. La présence de cet étranger ne passe pas inaperçue dans la région, des gendarmes sont à la trousse du proscrit français. Il fuit en Savoie, sans laisser de trace pendant plusieurs années. C'est à l'automne 1846 qu'il réapparaît, amaigri. En possession de couleurs et de papier, le temps est venu pour lui de commencer sa mission. Il mendie sa nourriture qu'il paye en retour avec des images inspirées par le Très-Haut. Plus tard, il acceptera d'entrer chez ceux qui les lui commandent pour les réaliser plus à son aise. Il devient peintre mural et peintre de chapelle. Les gendarmes le recherchent toujours, mais il est sous la protection des autorités religieuses. Tout le monde a beaucoup d'admiration pour lui. L'homme a aussi d'autres talents. Il connaît la vertu des plantes. Improvisé médecin de campagne, il soigne ses "patients" avec une pharmacopée bien à lui. Durant plus de vingt ans, il sillonne les bois et les vallées, de village en village. Il meurt en 1871 à 67 ans, après une vie de sacrifice qu'il s'est lui-même infligée.

10/2020

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Revues

Oblik N° 5/Printemps 2021 : Liberté égalité sororité. 50 raisons de devenir féministe (ou de le rester)

OBLIK n°5 Oblik, c'est la revue d'infos dessinées d'Alternatives Economiques où des illustrateurs talentueux posent un regard créatif et décalé sur l'actualité avec, en toile de fond, l'expertise et l'exigence des journalistes d'Alternatives Economiques. Ce numéro a pour thème "Liberté, Egalité, Sororité. 50 raisons de devenir féministe (ou de le rester)" et sa couverture est signée Lucrèce Andreae. "Liberté, Egalité, Sororité. 50 raisons de devenir féministe (ou de le rester)". Ca fait combien de siècles déjà que les femmes réclament qu'on ne les prenne plus pour des potiches et des boniches ? Combien de décennies qu'elles rongent leur frein pour obtenir le droit, le vrai droit - pas celui des lois de papier - de suivre les mêmes études, d'exercer le même métier, de gagner le même salaire, de bénéficier des mêmes loisirs, de recevoir les mêmes prix aussi quand leur talent est éclatant ? Et combien de temps encore devront-elles supporter d'être considérées comme des corps en libre-service par ceux dont la force brute est le seul langage ? Le combat pour l'égalité ne date pas d'hier bien sûr. Mais dans la foulée du mouvement MeToo et à la surprise de militantes moins jeunes parfois, une nouvelle génération de féministes a surgi qui rue dans les brancards avec des slogans qui claquent, parfois crus. Des images qui vont droit au but sans pudeur superflue. A découvrir également dans ce numéro : Une BD sur l'impact de la mondialisation sur l'environnement : " La mondialisation détruit-elle l'avenir ". Texte de Sébastien Jean et Isabelle Bensidoun du Cepii (Centre d'études prospectives et d'informations internationales) / illustration d'Enzo La France racontée par ses paysages. Texte de Vincent Grimault / illustration de Jérémie Fischer Un sujet sur la chasse et la biodiversité (dans les coulisses de la chasse) Un portfolio (sujet photo) La couverture de ce numéro est signée Lucrèce Andreae (autrice de la BD "Flipette et Vénère", également réalisatrice et scénariste, notamment du film d'animation "Pépé le morse" qui a remporté le César du meilleur court métrage d'animation en 2018). (Le 4e numéro d'Oblik portait sur "50 leçons d'écologie pour les boomers et les autres", le 3e numéro sur "Tout ne va pas si mal : 50 raisons de garder espoir", le 2e numéro sur "Les Français ne sont pas ceux que vous croyez" et le 1er numéro sur "Manuel de survie contre les idées reçues").

04/2021

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Football

Le jeu à la nantaise - Livre

Les secrets du jeu à la nantaise révélés par les quatre entraîneurs qui ont bâti les succès du FC Nantes. Le Football Club de Nantes est un cas à part dans le football français. Au-delà de son palmarès qui affiche 8 titres de champion et 3 Coupes de France, il faut retenir sa constance au plus haut niveau... mais surtout cette culture qui concilie le beau jeu à l'efficacité. En proposant un jeu atypique, ce club a fait rêver plusieurs générations de passionnés. Sa philosophie privilégiant l'intelligence collective a toujours été en marge avec la pensée dominante de l'époque : que ce soit l'ère du catenaccio ou, plus tard, celle de la puissance athlétique. Pendant 4 décennies, ce jeu a inspiré de nombreux clubs de la planète Football au coeur desquels se trouve notamment le FC Barcelone. Une filiation évidente tant le Barça a profondément modifié sa vision du football suite à quelques séjours d'observation dans la capitale ligérienne. Le " Jeu à la Nantaise " incarne aussi une philosophie du football en décalage avec les conceptions prônées par les instances fédérales et la presse spécialisée. Un modèle à part qui sort des sentiers battus. Le " Jeu à la Nantaise " est une pratique qui à l'origine puise ses fondements dans les 3 principes immuables édictés par José Arribas : Technique, Vitesse et Intelligence. Toutefois, la manière de jouer au football n'est que la phase apparente d'une culture managériale qui prend appui sur l'identité du club et ses valeurs, une vision spécifique du collectif et des relations humaines, une conception de l'éducation et de la formation. C'est une matrice qui se réinvente en permanence pour produire de l'intelligence collective. Les promoteurs et garants du " Jeu à la Nantaise " sont les 4 entraineurs qui ont marqué l'histoire du FC Nantes : José Arribas, Jean Vincent, Jean Claude Suaudeau et Raynald Denoueix. Ce livre a pour but de décrire leurs parcours personnels, leurs conceptions du métier d'entraîneur et leurs méthodes de travail. Avec des personnalités différentes, ils ont chacun contribué, avec talent, à donner à ce jeu un éclat particulier. Entre eux, le jeu constitue un continuum et leurs histoires personnelles s'imbriquent étroitement. Une aventure humaine qui constitue en soi une sorte de " quête du graal " permanente visant à adapter le jeu aux talents des joueurs et aux mutations d'un football professionnel devenu sans cesse plus exigeant. Aucun autre club que le FC Nantes n'a généré autant, chez ses joueurs, l'envie de devenir coach ou éducateur.

10/2022

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Littérature anglo-saxonne

Quand sonne l'heure

Paul McCartney est une icône. Après la fulgurance du phénomène Beatles, puis leur douloureuse séparation, il a su recommencer à zéro et monter un nouveau groupe à succès, Wings, avec sa femme Linda à ses côtés. Aujourd'hui, en tant que musicien solo, il se produit à guichets fermés dans le monde entier. Loin de se reposer sur ses lauriers, il n'a de cesse de se renouveler. Dans ce livre de conversations avec l'éminent journaliste rock anglais Paul du Noyer, il revient sur son parcours riche en rebondissements. De leurs débuts à Liverpool à l'explosion psychédélique, en passant par leur conquête de l'Amérique, les Beatles ont été à la fois le reflet de leur temps et des modèles pour les générations à venir. Paul McCartney est une figure de proue de la culture rock que les Beatles eux-mêmes ont contribué à céer, et ces pages témoignent de l'influence que des artisans comme Bob Dylan, les Rolling Stones, Donovan, Stevie Wonder, Michael Jackson ou Elvis Costello ont pu exercer les uns sur les autres. McCartney, qui adore innover dans son art, admire également d'illustres pionners dans d'autres domaines que la musique : il est fasciné par Magritte et Picasso, les poètes et les écrivains de la Beat Generation, des mouvements comme le surréalisme. Mais c'est aussi le caractère optimiste de McCartney qui a contribué à son succès, tout comme son talent et sa curiosité. La convivialité et le ton engageant de ces échanges permettent au lecteur de mieux cerner la personnalité de l'artiste. Malgré son parcours hors du commun, il se voit comme quelqu'un de simple, resté proche de ses racines à Liverpool, et capable de prendre du recul par rapport au monde cliquant et superficiel qu'il ne connaît que trop bien. C'est le portrait de l'être humain derrière la légende, d'un musicien passionné par son art. Paul du Noyer, journaliste, critique, auteur d'une dizaine de livres sur la musique, dont plusieurs sur les Beatles, est également originaire de Liverpool. Il a écrit pour les meilleurs magazines rock en Angleterre et a été notamment le fondateur et rédacteur en chef de MOJO. Il a interviewé les plus grands, parmi lesquels David Bowie, Mick Jagger, Madonna, Lou Reed, Bruce Springsteen et Amy Winehouse. Ses nombreuses interviews et fréquentes collaborations avec Paul McCartney depuis le début des années 80 font de lui "l'insider" idéal et un témoin clé de l'évolution du musicien à travers le temps.

01/2022

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Littérature étrangère

Benoni

Benoni est le premier volet d'un dyptique qui tient une place à part dans l'oeuvre de Knut Hamsun. Sans doute y retrouve-t-on la grande nature du Nordland, ses forêts, sa faune et sa flore, la mer, les nuits translucides de ses étés, la pesanteur de ses journées d'hiver ; de même y renoue-t-on connaissance avec un type d'analyse psychologique qui a fait école depuis, où tout n'est que suggéré par approches de biais, demi-teintes, gestes ébauchés et retenus, élans du coeur arrêtés d'une parole. Cependant, Knut Hamsun y aborde de front, pour la première fois, ce qui deviendra une des préoccupations majeures de toute son oeuvre, un des problèmes essentiels aussi de la société scandinave : l'affrontement entre une culture rurale traditionnelle avec son éthique et ses valeurs typiques, et le monde de la ville, le capitalisme, l'argent. Autour de Mack de Sirilund gravite un microcosme qui accuse fortement le contrecoup de cet antagonisme : l'argent, nouveau maître, fustige insolemment parvenus aussi bien que mainteneurs de traditions, sans que l'on sente percer encore l'option résolument conservatrice que Knut Hamsun adoptera un jour. En second lieu, si l'amour joue, ici comme dans les autres romans hamsuniens, un rôle de premier plan, c'est en un camaïeu de gris qui a quelque chose de poignant dans son mélancolique bilan d'échecs et de ratés : Benoni et Rosa, Svend et Ellen, Nikolaï et Rosa font tour à tour l'expérience navrante de l'impossibilité d'aimer et d'être aimé sans retour. Violence ou timidité, cynisme ou naïveté, mépris ou sensualité, rien ne paraît devoir triompher d'obstacles insurmontables jamais dits, qui font de ce livre un lamento pudique et feutré. Enfin, en bon Scandinave conscient des très lointains tropismes de son peuple, Hamsun a mis en scène ici, plus clairement que nulle part ailleurs, le seul vrai personnage de son oeuvre, ce Destin inexorable et fantasque qui se plaît cruellement à flétrir les corps comme il ride les coeurs. Régis Boyer Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890. la Faim lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. Benoni, et Rosa, le second volet du dyptique, ont été publiés en Norvège en 1908. Knut Hamsun obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyages, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952.

06/1980

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Littérature étrangère

La Dernière joie

Voici les dernières errances de Knut Pedersen, le vagabond perpétuel que nous avons suivi de lieu en lieu et d'amour déçu en amour vain dans Sous l'étoile d'automne et Un vagabond joue en sourdine. Nous retrouvons dans ce troisième roman, inédit en français, ce qui fit le charme des deux premiers : la connivence instinctive avec la grande nature du Nord, ses forêts, ses animaux, ses ciels sans fond que multiplie l'eau des lacs et des rivières, que cernent les pics des montagnes redoutables où l'accident fatal vous guette. Et, de nouveau, voici la Femme, instable et fantasque, éperdue d'amour : de soi ? de l'autre ? qui le saura ? Une fois de plus, l'écriture épouse avec bonheur les intermittences du coeur et réussit à suggérer ce qui ne se peut dire. Mais La Dernière joie se situe, dans l'oeuvre de Knut Hamsun, à l'articulation exacte entre inspiration d'ordre psychologique et sentimental et préoccupations désormais orientées fortement par l'idéologie. On y pressent la montée de thèmes qui seront bientôt majeurs : refus de notre prétendue civilisation, détestation d'une culture qui coupe l'être humain de ses véritables racines, exécration de la masse, de la ville, anglophobie, et cette misogynie qu'il faut entendre bien plus comme un aveu de déception profonde (mais pouvait-il en aller autrement chez ce pèlerin de l'absolu en amour ? ) que comme une réelle aversion. On prendra garde pourtant que ce pessimisme n'est pas irrémédiable. La " dernière joie " n'est qu'un trompe-l'oeil. Elle est multiple, en vérité. Il n'est pas nécessaire de s'arrêter sur ses premières formulations : ce serait la solitude, loin des hommes, ou la mort. Elle est, en fait, tout entière dans la récompense suprême, un enfant qui est toute la vie, la vie renouvelée, recréée, infiniment porteuse de promesses. Régis Boyer Né en 1859 en Norvège, Knut Hamsun était fils de paysans et autodidacte. Ses premiers écrits passèrent inaperçus, et il dut émigrer aux Etats-Unis. Peu après son retour, en 1890, La Faim lui apporta la célébrité. De nombreux romans suivirent. La Dernière joie fut publiée en Norvège en 1912, trois ans après Un Vagabond joue en sourdine et six ans après Sous l'étoile d'automne. Knut Hamsun obtint le Prix Nobel en 1920. Son talent s'est exprimé également à travers des récits de voyages, contes, nouvelles et pièces de théâtre. Il est décédé en 1952.

04/1994

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Monographies

Lurçat intime. Oeuvres sur papier

"J'use de crayons Gilbert n° 6, de Conté dessin n° 0 pour les noirs et les gris secs... J'ai dessiné à l'encre de Chine et à la plume un paysage tiré de ma peinture de Sceaux... Pour les aquarelles toujours le même sentiment de gêne. Impossibilité de sérieuse réalisation. J'use du blanc tiré du papier et j'auréole mes personnages de la chaîne des passages qui les relient à l'espace. J'obtiens des peintures fort claires parfois dans certains morceaux solides, rarement d'unité. C'est un instrument de recherche et cela ne va pas plus loin" (Jean Lurçat, 1916) "Depuis la rétrospective qui lui a été consacrée aux Gobelins en 2016 et qui l'a fait découvrir au grand public, on connaissait surtout Jean Lurçat pour ses tapisseries et ses peintures expressives et colorées. Mais cet artiste incroyablement éclectique maîtrisait de nombreuses techniques ; il était peintre, lissier, graveur, calligraphe, lithographe, céramiste et dessinateur... L'ouvrage que nous lui consacrons révèle un visage inédit de Lurçat. A l'exception de ses années de jeunesse, il n'y a pas eu d'exposition consacrée uniquement à ses oeuvres sur papier. Il en demeure pourtant plus d'un millier conservé dans la maison de l'artiste. Nous proposons ici un voyage libre à travers des oeuvres qui, pour beaucoup d'entre elles, n'ont jamais été montrées. Ce fonds exceptionnel, cet aspect de son talent constituent une véritable découverte poétique... Lurçat fréquentait le Tout-Montparnasse des années 1920 ; ces tourbillons d'idées, ce fourmillement de couleurs illustrent à la fois l'époque dont il est le témoin et sa flamboyante créativité. Au croisement des arts plastiques avec lesquels il flirtait, on retrouve dans cet ensemble de dessins choisis au fil de sa carrière l'unité d'un artiste engagé dans son temps. Jean Lurçat avait été élu membre de notre Compagnie en 1964, Simone Lurçat s'est donc tout naturellement adressée à l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France pour conserver sa maison-atelier, le mobilier et les oeuvres qui s'y trouvent, afin d'ouvrir au public cette belle endormie construite par son frère, l'architecte André Lurçat. Savourons cette occasion rare de pénétrer plus avant dans la création d'un artiste foisonnant du xxe siècle, avant de le retrouver dans l'univers de son atelier de la Villa Seurat" (Jean-Michel Wilmotte, Membre de l'Académie des beaux-arts, Directeur de la maison-atelier Lurçat)

06/2021

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Mélanges

Grandeur et servitudes du bien commun. Mélanges en l'honneur de Jean-Claude Ricci

Pour le Professeur Jean-Claude Ricci, l'étude et l'enseignement du droit public ne se sont jamais résumés à une entreprise de pure analyse technique. Il a su, tout au long de sa carrière, situer son enseignement et sa réflexion dans un contexte bien plus vaste qui l'a conduit à confronter en permanence le droit positif aux principes qui l'inspirent et à la réalisation desquels il doit tendre. En tant qu'administrativiste " de l'ère classique ", l'éminent juriste ne doutait pas que l'administration et ses règles n'ont qu'une raison d'être : le service de l'intérêt général mais aussi du Bien commun, une notion qui mérite d'être restaurée dans le raisonnement du juriste contemporain. L'étude du droit public se doit de le mettre en exergue. Le droit administratif - plus globalement le droit public - n'est pas une fin ni un but, mais un simple instrument, un moyen au service d'un but qui lui est radicalement extérieur. Les nombreux cours ou écrits de notre prolifique publiciste - y compris sur des sujets aussi ardus que parfois austères qui ne se prêtent guère, en apparence, à ce type de questionnement - l'ont amené à mettre en évidence la noblesse de la mission des pouvoirs publics et des règles qui l'encadrent, tout comme les considérations morales qui se nichent dans la règle de droit. Chaque règle, chaque principe du droit public doit être confronté à sa raison d'être, à cet objectif de Bien commun. Le Professeur Ricci n'a jamais été dupe, néanmoins, des limites tant intellectuelles que contextuelles qui briment souvent la puissance publique, ni des servitudes qui peuvent peser sur le Bien commun et son serviteur, le droit. Ses amis, ses collègues, ses élèves, tous ceux qui ont lu et surtout entendu ce maître de l'art juridique, lors de ses mémorables cours marqués par son érudition mais aussi par son humour, ont souhaité rendre hommage à sa vision du droit en étudiant les facettes de ce Bien commun que le droit public, auquel il a consacré sa carrière universitaire, tâche de perfectionner - ou d'atteindre - et d'approfondir avec plus ou moins de bonheur. La richesse et la variété des articles composant ses Mélanges témoignent de l'affection teintée d'admiration et de gratitude que lui vouent les auteurs de cet ouvrage. Elles portent aussi le témoignage de la pensée d'un professeur qui a su, avec un talent rarement égalé, marier la rigueur de l'analyse juridique avec la profondeur de la réflexion.

04/2023

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Fantasy

La Saga des sans-destin Tome 1 : Un destin encré dans le sang

La nouvelle saga de Danielle L. Jensen (Le Pont des Tempêtes), inspirée de la mythologie nordique et alliant Fantasy épique et bouleversante histoire d'amour ! Née au coeur des fjords glacés du Skaland et mariée à un homme rustre qu'elle n'aime pas, Freya ne rêve que de devenir une guerrière. Tout change le jour où son mari la trahit et la livre à un jarl, qui la contraint à disputer un combat à mort avec son fils, Bjorn. Pour survivre, Freya n'a d'autre choix que de révéler son plus grand secret : en lui offrant une goutte de son sang, une déesse l'a dotée de pouvoirs qui font d'elle une skjaldmö, guerrière capable de repousser n'importe quelle attaque. Or une prophétie ancienne avait annoncé qu'une skjaldmö unirait les peuples du Skaland sous le règne de celui qui contrôlerait sa destinée. Afin de devenir roi, le jarl force Freya à lui prêter serment et ordonne à Bjorn de la protéger contre leurs ennemis. Pour faire ses preuves, Freya doit apprendre à se battre et à maîtriser ses pouvoirs tout en surmontant les terribles épreuves auxquelles la soumettent les dieux. Cependant, de tous les défis qu'elle affronte, le plus difficile est peut-être l'attirance irrésistible qu'elle éprouve pour Bjorn. Si elle succombe à son désir interdit pour le beau et valeureux guerrier, elle risque non seulement sa destinée, mais aussi celle de tous ceux qu'elle s'est juré de protéger... " Envoûtant et sexy... Avec son héroïne intrépide et son sulfureux héros, ce roman incarne la Fantasy romantique parfaite. " Elise Kova, Un pacte avec le roi elfe " Un amour interdit aussi brûlant que le feu magique de Tyr et une histoire totalement addictive. Ce récit épique est si riche en action et en suspense que je n'arrivais pas à tourner les pages assez vite à mon goût. " Kerri Maniscalco, Le Royaume des damnés " Ce livre vous transporte littéralement et vous happe dès la première page ! Danielle Jensen dépeint un univers sombre, d'une grande richesse historique et mythologique. La tension qui règne entre les deux héros m'a maintenue sur des charbons ardents. " Raven Kennedy, Gild " Un monde brutal et sensuel alliant magie, prophéties et mythologie nordique qui va vous pousser à lire jusqu'au bout de la nuit. " Olivia Wildenstein, La Maison aux ailes déployées " Tout le talent de Danielle Jensen dans un roman : une Fantasy exquise qui se lit d'une traite ! " Katee Robert, Dark Olympus

06/2024

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Littérature française

Le livre de la jungle

Un petit d'homme est retrouvé dans la forêt par les loups, qui se réunissent et décident d'élever celui qu'ils appelleront Mowgli. Mais un jour, sous l'influence du tigre Shere Khan qui cherche à le tuer, les animaux somment l'enfant de retourner parmi les humains. Heureusement, Mowgli pourra compter sur l'amitié et la sagesse de l'ours Baloo et de la panthère Bagheera, qui vont l'aider à survivre et à s'affirmer. Avec ses illustrations poétiques réalisées au crayon de couleur et au pastel, Andrea Serio propose une réinterprétation magistrale de ce classique de la littérature britannique.

11/2023

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Histoire de France

La grande histoire des Français sous l'Occupation. Volume 1, Le peuple du désastre

Cet ouvrage, Le peuple du désastre, est le premier livre d'une série de onze ouvrages dédiés à La Grande Histoire des Français sous l'Occupation. Du 3 septembre 1939, date de la déclaration de la guerre à l'Allemagne, au 22 juin 1940, date de la signature de l'Armistice avec le IIIe Reich, la France allait entrer dans l'une des plus sombres périodes de son Histoire. Jusqu'au 10 mai 1940, tout se passa comme si les responsables militaires français s'étaient installés "confortablement" dans une Drôle de Guerre pour laquelle il semblait urgent de ne rien faire. Drôle, cette guerre l'a été par certains de ses aspects lorsque l'on songe au cas du lieutenant Lacombe, un pilote français de Morane 406, qui écopa d'un blâme sévère pour avoir attaqué l'aérodrome de Sarrebruck, détruit un Messerschmitt 109 ainsi qu'un hangar. Ce ne fut malheureusement pas un isolé. Ce manque de combativité (à quelques exceptions près) laisse-t-il supposer que les responsables militaires français étaient en attente d'un règlement pacifique du conflit ? Le 10 mai 1940, lorsque l'armée allemande passe à l'offensive en envahissant la Belgique et les Pays-Bas, on réalise qu'au manque d'initiative s'ajoute un manque de réactivité. Il est impossible de contrer la ruée des panzers conjuguée aux bombardements des Stukas de la Luftwaffe qui sèment la terreur chez les militaires comme chez les civils. La Blitzkrieg élaborée par le général von Manstein et validée par Hitler donne alors un avantage décisif aux forces allemandes. La mise en oeuvre de cette audacieuse stratégie n'avait pu être imaginée par les stratèges français. Cette carence dans l'anticipation fit que l'armée française ne sut profiter des quelques périodes de faiblesse que traversa la Wehrmacht lors de sa rapide progression et qui auraient pu entraîner un retournement de situation. Seule la volonté d'Hitler d'en découdre militairement donna la victoire à l'Allemagne. Cette même volonté belliqueuse allait l'amener plus tard à sa perte. Pour les civils, c'est l'exode. Pour les militaires, c'est la débâcle. Pour les politiques c'est la fuite vers Bordeaux. C'est un désastre dans lequel la France et ses élites se trouvèrent complétement dépassées par les événements. Grâce à son talent de journaliste et d'historien Henri Amouroux, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, sait mieux que quiconque nous faire partager l'intensité dramatique de cette période où l'héroïsme le plus pur côtoya la veulerie la plus sordide. Dans ses analyses minutieuses, le facteur humain reste toujours omniprésent et facilite la compréhension de cette terrible période d'où émergera la France moderne, mais aussi l'Europe en tant qu'entité économique et politique en devenir.

12/2019

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Beaux arts

Käthe Kollwitz. Je veux agir dans ce temps - Dessins, estampes, sculptures

L'oeuvre poignante d'une femme artiste traitant avec vigueur des conflits sociaux, de l'amour maternel, de la guerre et du deuil. Gravures, dessins et sculptures forment un ensemble d'une grande virtuosité formelle, toujours nourrie par un engagement sans fard au service des plus faibles et une touchante sincérité. Née en 1867 et morte quelques jours avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, Käthe Kollwitz est l'une des figures artistiques allemandes les plus marquantes de la première moitié du XXe siècle. Véritable institution dans son pays, où son oeuvre et son engagement politique sont unanimement salués, elle demeure très peu connue en France. L'exposition organisée au musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg et le catalogue qui l'accompagne invitent le public français à découvrir une oeuvre plastique (gravures, dessins, sculptures) d'une vigueur et d'une maîtrise formelle hors du commun. Kathe Kollwitz naît en 1867 dans une famille profondément socialiste. Elle fait preuve très tôt d'un talent marqué pour le dessin, qu'elle met dès le début de son oeuvre au service d'une cause : la dénonciation de l'oppression exercée sur les plus pauvres, à laquelle elle a été sensibilisée par son environnement familial, mais aussi par ses lectures, entre autres de Zola. Elle réalise ainsi deux suites importantes de gravure, La Guerre des Paysans et la Révolte des Tisserands, inspirés de faits historiques ou d'oeuvres théâtrales, qui mettent en scène de façon poignante et avec une inventivité formelle frappante la misère et le courage des plus faibles. La réception de son oeuvre est d'emblée ambivalente : admirée par ses pairs, elle se confrontera à plusieurs refus d'être exposée, que ce soit de la part du gouvernement prussien ou des institutions nazies. Cofondatrice de l' " Organisation des femmes artistes ", elle est la première femme à être admise comme membre de l'Académie et à placer la figure féminine, y compris dans la réalité la plus sombre de sa condition, au coeur d'une oeuvre expressionniste atypique, sans doute plus proche du roman réaliste que du paysage artistique de son temps. Lorsqu'elle perd l'un de ses fils volontaires dans les premiers jours de la Première Guerre mondiale, elle sublime sa douleur par des dessins et des sculptures d'une force exceptionnelle, et s'engage rapidement au service du pacifisme. Son oeuvre engagée est complétée d'un versant très intime, comme en témoigne la pratique continue de l'autobiographie et du journal. On y découvre que ses questionnements et explorations formelles sont toujours au service d'une cause : dénoncer avec le plus de vigueur et d'expressivité possible la condition du prolétariat, et en particulier des femmes.

10/2019

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Science-fiction

Gunpowder Moon

La Lune sent la poudre. Depuis Apollo 11, chaque astronaute ayant foulé le sol lunaire a pu remarquer cette odeur de métal brûlé qui évoque la guerre et la violence. Pour Caden Dechert, le chef des opérations d'extraction minière au bord de la mer de la Sérénité, cette odeur n'est qu'une réminiscence de son éprouvant passé de Marine. Nous sommes en 2072, et l'extraction d'hélium 3 sur la Lune alimente les réacteurs à fusion qui permettent à la Terre de se relever d'une catastrophe écologique sans précédent. Mais la concurrence pour obtenir la ressource si précieuse fait rage. Lorsqu'une bombe tue l'un des mineurs de Dechert, le vétéran décide de trouver lui-même le coupable, avant que davantage de sang ne soit versé. En tentant de résoudre le premier meurtre sur la Lune, Dechert se retrouve pris entre les tirs croisés de deux puissances mondiales ennemies. Il sait que sa vie et celles de ses hommes ne valent rien face à elles. Et le tueur rôde toujours. Dechert découvre alors une conspiration qui, à la moindre étincelle, pourrait provoquer une guerre lunaire, entraîner la mort des siens... et replonger, peut-être, la Terre dans les ténèbres. " Une surprenante enquête criminelle menée de main de maître... qui se déroule sur la Lune. " Booklist " Un excellent thriller de SF... La tension est particulièrement forte dans les dernières pages du roman, débouchant sur une conclusion qui réussit le tour de force d'être à la fois cynique et empreinte d'espoir. Voilà une histoire d'une profondeur insoupçonnée, qui fait de ce roman un grand cru dans sa catégorie. " Publishers Weekly " Des images inoubliables et des scènes d'action parfaitement orchestrées caractérisent cette passionnante incursion dans un univers de SF, qui n'est jamais si bien réussie que lorsqu'elle expose un profond désir de paix. " Kirkus Reviews " D'intéressants conflits de loyauté étoffent ce roman où la SF et le mystère se croisent dans une intrigue bien ficelée... Le talent de Pedreira pour le thriller souligne puissamment les enjeux politiques et économiques de l'humanité, au milieu de ces étendues lunaires en apparence désolées. " Library Journal " Ce premier roman mélange avec brio les genres de la SF, du policier et du thriller dans une oeuvre palpitante qui se lit d'une traite... Les lecteurs de hard science et de la SF militaire comme les simples amateurs de bonnes enquêtes policières vont savourer ce livre. " New York Journal of Books " Pedreira réussit une prouesse impressionnante... transposer la corruption économique dans un territoire extraterrestre, ce qui élève ce roman de SF policier, déjà captivant, au rang d'oeuvre troublante et stimulant la réflexion, qui maintiendra les lecteurs en haleine. " RT Book Reviews

05/2019

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Beaux arts

Art animalier. Tome 4, L'oiseau dans l'art contemporain

Le premier volume thématique de la collection Art Animalier traite de l'oiseau dans l'Art contemporain. Quoi de plus normal pour fêter le centenaire de la LPO ? Les artistes rassemblés dans cet ouvrage travaillent par amour et respect pour l'oiseau qui les a émus mais aussi par gratitude et générosité ; afin de le remercier du mieux qu'ils peuvent de l'émotion procurée et de témoigner de sa beauté auprès des autres hommes, selon le vieux principe qu'une joie partagée est toujours décuplée. Du coup, ils en deviennent pour ainsi dire les porte-parole. Jacques Perrin S'il était besoin de prouver combien l'oiseau s'inscrit dans les plus beaux modèles de la création, cet ouvrage en fait la démonstration. L'oiseau s'offre dans tous ses états par la grâce et le talent de l'artiste. Mais l'oiseau se mérite. Souvent discret, il ne se fige que rarement. Le mouvement s'inscrit dans ses gènes (mis à part quelques espèces passées maîtres dans l'art du camouflage). L'artiste doit donc partir en quête de l'oeuvre vivante, avec humilité et patience. Avec compétence aussi. Que de préambules avant d'espérer la fugitive rencontre qui fixera l'image par l'art du trait. Allain Bougrain-Dubourg. Les artistes naturalistes, pour la plupart, affectionnent particulièrement le monde des oiseaux, cet ouvrage en est le témoin incontestable... Ne sont-ils pas eux aussi des explorateurs, naviguant depuis leur carnet de croquis jusqu'à la création finale, esthètes traversant des mondes très réalistes ou imaginaires, de la précision jusqu'au rêve en passant par la poésie ? Comme ils nous touchent, dans ce catalogue des talents, par leur aptitude à fixer une scène, à capter un comportement, à faire flamboyer les plumages ! Comme le ballet céleste de ces hirondelles est bouleversant, les touches de pinceau rendent leurs mouvements si légers, plus vrais que nature, on se surprend à imaginer le fond sonore... Et cet envol de Flamants roses, que le burin du graveur a si précisément restitué, tout en laissant libre cours à sa fascination et à sa poésie ? ! Que dire enfin de tous ces oiseaux auxquels les sculpteurs ont redonné vie, chacun a choisi sa matière, sa technique, et ce subtil dosage qui n'appartient à personne d'autre, entre le réalisme et le rêve... La palette de nos exaltations est très largement sollicitée, à l'instar de notre imagination. Tous ces artistes qui puisent leur inspiration au sein de la nature, nous invitent au voyage, tant dans le monde des oiseaux qu'en notre for intérieur, au plus profond des émotions qu'ils suscitent en nous. Ils sensibilisent, et ainsi mobilisent, à la fois témoins et acteurs essentiels du maintien de la biodiversité... Sylvain Mahuzier.

11/2012