Recherche

Michelle Guillot, Denise Thémines

Extraits

ActuaLitté

XXe siècle

Souvenirs sur Rainer Maria Rilke

"Duino est l'atmosphère de mon être" , écrivait Rilke. A jamais l'oeuvre du poète est associée au château de la princesse de Tour et Taxis, à Duino, près de Trieste, où il trouva l'inspiration des Elégies. "Dominant l'Adriatique, écrit Maurice Betz, à l'extrême pointe d'un promontoire, un antique château, juché sur le roc, qu'isolent d'un côté la mer, de l'autre de profondes forêts de chênes-lièges [... ] C'est ici que Rilke vint pour la première fois au printemps de 1910, sur l'invitation de la princesse de la Tour et Taxis, et ce bref séjour au château de Duino fut le début d'une longue et féconde intimité avec ce paysage et ses habitants". Un jour d'hiver, au début de 1912, durant une promenade sur le chemin du Bastion, les vers d'un poème inconnu lui furent comme dictés. La première Elégie était née. Marie de la Tour et Taxis, "cette grande dame autrichienne qui était chez elle aussi bien à Paris qu'à Vienne ou à Venise" (Betz), a tenu à rédiger en français ses souvenirs du Seraphico- c'estle nom qu'avec son accord elle lui avait donné - et à montrer l'homme qu'il était au quotidien, avec toutes ses fragilités et ses étrangetés. Etrangement, le texte a d'abord paru en traduction allemande en 1933. C'est seulement en 1936, grâce à Maurice Betz, qu'ils ont pu paraître dans leur langue originale, chez Emile-Paul à Paris. En ce dixième anniversaire de la mort de Rilke, paraissaient également les souvenirs de Betz, réédités en mars 2022 par Arfuyen sous le titre Conversations avec Rainer Maria Rilk

01/2023

ActuaLitté

Littérature française

Oeuvres

Peu de lecteurs connaissent encore Erckmann-Chatrian. Appréciés de George Sand et d'Alphonse de Lamartine, défendus par Victor Hugo, ils ont subi le sort des auteurs édités par Hetzel : désignés comme des écrivains régionalistes s'adressant uniquement à la jeunesse, ils sont passés de mode. Après avoir paru dans la Bibliothèque verte et sous forme d'extraits dans les manuels scolaires, leurs romans ont été oubliés. Pourtant, Emile Erckmann (1822-1899) et Alexandre Chatrian (1826-1890), auteurs lorrains, figurent parmi les écrivains les plus lus du XIXe siècle. Avec pour cadre la vie quotidienne d'une campagne reculée, celle des environs de Phalsbourg puis des petits villages de Lorraine et des Vosges, leurs écrits abondent de menus faits recueillis auprès des villageois. Mais ce réalisme alors en vogue s'y trouve nettement infléchi par un idéalisme volontaire voire optimiste : "Il faut que tout soit un peu idéaliste, car la réalité plate, telle qu'on la comprend et qu'on la pratique aujourd'hui est trop assommante" confie Erckmann. Leur prose s'en trouve enrichie à la fois de considérations métaphysiques, du recours à l'étrange et au fantastique mais aussi d'un didactisme républicain. Leur devise pourrait être "édifier et instruire" . La présente édition annotée de leurs oeuvres comprend trois recueils de contes - Contes fantastiques (1860), Contes de la montagne (1860) et Contes des bords du Rhin (1862) - et trois romans - L'Ami Fritz (1864), Histoire d'un conscrit de 1813 (1864), Waterloo (1865). Elle reprend la première édition de chaque oeuvre en volume et est accompagnée d'une introduction générale, de notices pour chaque partition, de notes explicatives, d'un dictionnaire des personnages, d'une bibliographie, d'une chronologie et d'index.

11/2020

ActuaLitté

Cinéma

Hier, aujourd'hui et demain

C'est la découverte d'une boîte remplie de lettres et de photographies qui inspire à Sophia Loren ce livre plein de vie, où se déploie le destin d'une gamine peu sûre d'elle mais d'une beauté à faire ressusciter les morts d'une jeune Napolitaine qui, en l'espace de quelques années, conquit le monde. Derrière la star, on découvre le sourire d'une femme timide mais déterminée, qui dès l'enfance a enduré bien des épreuves, a travaillé toute sa vie avec acharnement et a su aimer d'une passion authentique. Sophia Loren nous guide ainsi en personne dans sa ville natale de Pozzuoli dévastée par la guerre, dans la Cinecittà des premiers grands péplums américains, dans le Naples en noir et blanc de Vittorio De Sica. Elle nous fait marcher sur les pas de Cary Grant, Marcello Mastroianni ou Audrey Hepburn, nous emmène avec elle sur les tapis rouges de Hollywood, Cannes et Berlin en compagnie de Charlie Chaplin, Ettore Scola et tous les plus grands. Mais elle nous conduit aussi dans les coulisses, là où bat son coeur d'épouse, de mère et de grand-mère, au sein d'une famille qu'elle considère depuis toujours comme son meilleur film. Au-delà du voyage passionnant dans l'histoire du cinéma, c'est aussi un conte de fées qui, un jour, est devenu réalité. Sophia Loren compte parmi les actrices les plus célèbres au monde. Au cours de son extraordinaire carrière, elle a joué dans plus de cent films et remporté de multiples récompenses, parmi lesquelles le Lion d'or du festival de Venise, cinq Golden Globes, un prix d'interprétation féminine à Cannes, l'Oscar de la meilleure actrice, en 1962, pour La Ciociara, et, en 1991, un Oscar pour l'ensemble de sa carrière.

09/2014

ActuaLitté

Guides étrangers

Une vie de Pintade à Moscou

Saviez-vous qu'en russe, « pintade » se dit tsesarka, un mot qui a la même étymologie que « tsar » et « César » ? On n'en attendait pas moins des pintades moscovites, qui s’apprêtent à élire leur nouveau président en mars 2012 ! Elles s'appellent Macha, Natacha, Olga, ou encore Ksenia, leurs griffes sont affûtées, leur peau est mordorée même en plein hiver, et elles ont su transformer leurs talons de 12 cm en pic à glace sur les trottoirs verglacés. Leur seule devise ? Il faut que ça brille. Et que ça saute ! Les Moscovites sont pressées, pressées de rattraper des décennies de soviétisme, dans une ville devenue l'épicentre d'un nouveau monde. Celui des somptueuses créatures qui filent parfaire leur total look à Milan ou à Paris, histoire d'amadouer les physios des clubs branchés ou de trouver un mari. Mais aussi celui des femmes fortes, babouchkas, immigrées ou chefs d'entreprise, capables de s’imposer dans une société qui ne leur fait pas de cadeaux.   Découvrez des tranches de vie savoureuses, passant d'un cours de strip-plastika, à une banya surchauffée où l'on se fait fouetter avec des branches de bouleau pour goûter au « BDSM » local (Bouleau Détente Sueur Massage), d'une messe pascale à la visite d'un élevage de sangsues réputées pour soulager les hémorroïdes.   Une vie de Pintade à Moscou vous donnera toutes les clés pour savoir où acheter les meilleurs œufs de saumon et les malossols les plus croquants, dans quels restaurants savourer la « perestroïka culinaire », quels ateliers de mode, patinoires et rivières fréquentés, le cours des pots de vin et le dresscode des clubs les plus réputés tout comme les recettes des remèdes de babouchka, à commencer par la vodka qui, déclinée en grogs et en frictions, semble sauver autant de Russes qu’elle n’en tue.

02/2012

ActuaLitté

Littérature française

Handicapé-e

Le seul fait d'exister est déjà une bataille de chaque instant, mais celui de naitre femme, est appréhendé comme le plus ardu des combats, dans une société qui considère la femme non seulement moins que l'homme, mais en deçà de l'Homme. Les simples attributs dévolus à l'humain lui sont parfois déniés, sous le regard réel mais indifférent de la société. Qui est coupable de cette déconsidération généralisée à l'endroit de la femme : l'homme ? La société ? Ou la femme elle-même ? Au travers de sept histoires, notamment la parentalité féminine, l'excision, le viol, le harcèlement sexuel, l'univers carcéral, le mariage précoce et le veuvage, toutes inspirées de situations réelles mais décrites à l'aide de personnages fictifs, nous tenterons d'apporter notre part de vérité, en point de vue personnel, de ce qui aujourd'hui, empêche la femme de vivre un épanouissement optimal. Pour la circonstance, nous avons convoqué sept héroïnes : Micheline, Amina, Jenaëlle, Ann-Lise, Lucie, Violet et Bernadette, qui vont raconter leurs histoires avec leurs propres mots. Dans chacun de ces récits, la grande majorité des lecteurs se reconnaitra, ou reconnaitra le vécu d'une mère, d'une soeur, d'une amie, ou d'une fille. Notre objectif est dual : attirer l'attention sur la perception que la société africaine en général et camerounaise en particulier porte sur la femme et, éveiller la conscience de la femme elle-même pour qu'elle réalise que la clé de voute de sa propre destinée, ne se trouve nulle part ailleurs qu'en son for intérieur. C'est tout l'intérêt de présenter la féminité comme la société le perçoit, c'est-à-dire comme un handicap.

09/2020

ActuaLitté

Musique

Wagner, histoire d'un artiste. la biographie de référence sur la vie de Richard Wagner, compositeur et chef d'orchestre allemand

Wagner ! L'un des compositeurs majeurs du XIXe siècle, qui fut également dramaturge, poète, metteur en scène et chef d'orchestre. Mais son nationalisme, son antisémitisme, et la glorification de sa musique par le 3e Reich interrogent. Fallait-il publier cette biographie ? Oui, car il révolutionna la composition musicale et créa le concept de Gesamtkunstwerk (oeuvre d'art totale), en écrivant le texte, en composant la musique et en créant les mises en scènes. Il inventa le "leitmotiv" , ces phrases musicales caractérisant un personnage ou un thème. Oui encore, car Guy de Pourtalès dresse un portrait sans complaisance de cet artiste au caractère difficile, égoïste et sans scrupules. Né en 1813 à Leipzig, décédé en 1883 à Venise, il dédia toute sa vie à la musique. On suit Wagner dans ses pérégrinations à travers l'Europe, exilé politique vivant parfois dans un dénuement total, fuyant souvent ses créanciers, toujours à la recherche d'un lieu retiré et tranquille où il pourrait se consacrer à la composition. Ce fut à Tribschen, près de Lucerne en Suisse, qu'il le trouva et y vécut ses plus belles années. Admirateur de son oeuvre, mais sans concession pour le personnage, Guy de Pourtalès écrit : ""Je ne fais pas l'histoire d'un petit prodige ; je raconte le développement anarchique et lent d'un artiste dont toute la grandeur sera d'être en continuel perfectionnement, alors que l'homme demeurera jusqu'au bout immobile dans son ombre, intraitable, imperfectible, et comme l'envers démoniaque et presque ricanant de son héroïque idéal"". Un livre passionnant et passionné, très documenté, qui captivera tout amateur de musique classique... que l'on apprécie ou non la musique de Wagner !

11/2022

ActuaLitté

Esotérisme

Le crâne d'Adam. De l'enfer de Dante au paradis

Un ouvrage inédit par son approche romanesque qui allège un ésotérisme fécond. Dans une ambiance passionnante et romanesque dynamique, le lecteur découvrira un livre à tiroirs, version à la fois grand public et destiné aux amateurs de cheminement initiatique, léger comme une plume d'oiseau, ce livre porte vers l'Harmonie. Au tournant de sa vie, Antoine Giraud part de Tours et retrouve son vieil ami le Comte de Gazac. Ensemble, ils vont entreprendre un long voyage à la recherche du mythique Crâne d'Adam. Tout commence au prestigieux château de Chambord par la découverte d'un mystérieux Manuscrit attribué au Comte de Saint-Germain, célèbre aventurier du 18° siècle, réputé alchimiste. Il y est question du Crâne d'Adam que certains initiés ont eu en leur possession en secret. Aux côtés du Comte, Antoine Giraud effectue des recherches et découvre l'inattendu. A travers des étapes correspondant à l'étrange et significatif Enfer de Dantes, sept rencontres avec des personnages incarnant les péchés capitaux, il s'aperçoit que l'objet même de la quête revêt plusieurs aspects. Au cours de ce périple qui le conduit à Venise, il fréquente des personnages qui contribuent à changer son être. Le Crâne d'Adam n'est pas seulement un voyage éclairé entre le solstice d'été et l'équinoxe d'automne des Anciens. Entre l'Adam primitif et le nouvel Adam, il s'agit d'autre chose, d'un syncrétisme fécond lumineux et ancré dans l'espace-temps que le lecteur découvre avec les pro- tagonistes. Il est basé notamment sur le Livre de la Caverne des trésors dont le titre original est le Livre de l'ordre de succession des générations. Le mystère paradisiaque laissera peu à peu place à la lumière qui est pour les yeux ce que la vérité est pour l'esprit. La surprise est de taille.

11/2022

ActuaLitté

Développement durable-Ecologie

150 questions sur l'océan et le climat. En direct avec les sicentifiques

Ce livre est le témoin vivant d’un échange riche et unique entre 16 scientifiques et le grand public. Le changement climatique, en partie dû aux activités humaines, affecte l’océan, régulateur important du climat. Les effets s’observent déjà à l'échelle du monde : fonte des glaces continentales et océaniques, montée des eaux, acidification de l'océan... et leur impact sur les sociétés humaines s’accentuera dans le demi-siècle à venir. Il nous faut anticiper et pour nous adapter, mieux connaître l’océan et son rôle dans le climat, trouver des solutions applicables et acceptables par les populations. C’est à cette relation étroite et fragile entre le climat, l’océan et les hommes que s’est intéressée l’exposition qui a eu lieu à la Cité des sciences entre le 6 avril 2011 et fin juin 2012. Expérience séduisante, une borne permettait aux visiteurs de tous âges de poser leurs questions, auxquelles 16 scientifiques ont répondu en fonction de leur domaine d’expertise. « Comment se forment les vagues ? », « Les ours polaires survivront-ils au réchauffement climatique ? », « C’est quoi un tsunami ? », « Venise sera-t-elle un jour sous l’eau ? », « L’évolution actuelle du climat est-elle irréversible ? », « Les changements climatiques vont-ils provoquer des guerres ? », « Quelle est la mer la plus polluée ? », « Combien y a-t-il de CO2 dans la mer ? »... En tout, 150 questions et leurs réponses accessibles et ludiques. L’ouvrage, mine d’informations à la mise en pages graphique et aérée, a été conçu pour que le lecteur s’y oriente le plus librement possible, s’y promène à son gré selon ses propres interrogations, car chaque réponse peut se lire indépendamment des autres.

10/2012

ActuaLitté

Instruments de musique

Le violon de Lev. Dans les pas des luthiers italiens

Pendant un concert dans une petite ville du pays de Galles, Helena Attlee est captivée par le son d'un violon dont le timbre est différent de tous ceux qu'elle a entendus auparavant. Elle rencontre le musicien, qui joue dans un grand orchestre britannique ; son violon a appartenu à un Russe nommé Lev et a peut-être été fabriqué dans la ville italienne de Crémone, lieu de naissance du célèbre luthier Stradivarius. Quoique le violon soit usé et dépoli, sa voix est clairement unique. Pourtant, experts et commissaires-priseurs l'ont jugé sans valeur. Ce mystère fascine l'auteure, qui, voulant en savoir plus sur les principes de fabrication des instruments de la Renaissance, se rend en Italie, à Oxford et à Paris, pour interroger des spécialistes de divers domaines au sujet du violon de Lev et de l'histoire du violon en général. Cette biographie d'un instrument donne vite lieu à une discussion plus large sur la politique et l'économie des lieux qu'Helena Attlee traverse : chaque matériau du violon éclaire les échanges du début du monde moderne - de l'épicéa rouge, bois des Alpes déjà rare et régulé au 18e siècle, à l'ébène des violons baroques, importé d'Inde, d'Afrique ou d'Asie, car impossible à cultiver en Europe. Son enquête lui révèle également le double visage du violon, instrument qu'on trouve aux mains des communautés juives et roms les plus démunies (auxquelles le violon de Lev appartint sans doute) comme dans les orchestres princiers. De Crémone en Italie à Rostov en Russie, en passant par Venise et Florence, Helena Attlee découvre une histoire qui va bien au-delà de la valeur de l'instrument qui avait suscité son enquête et nous révèle les mondes divers des sculpteurs, ébénistes, musiciens, compositeurs, marchands et exilés qui vivent du violon depuis plus de trois siècles.

07/2023

ActuaLitté

Critique

Ainsi parlait James Joyce. Dits et maximes de vie

On a célébré en 2022 le centenaire d'Ulysse, le chef d'oeuvre de l'écrivain irlandais James Joyce et, avec La Recherche du Temps perdu de Proust, l'une des oeuvres majeures de la littérature du XXe siècle. Si la personnalité de Proust nous est connue dans ses moindres détails, la figure de Joyce reste en revanche très énigmatique. Génie ou farceur ? Ou les deux ? A coup sûr Joyce est un écrivain multiple. Il y a l'auteur des Gens de Dublin avec leurs célèbres "épiphanies" . Il y l'autobiographe encore plutôt classique du Portrait de l'Artiste en jeune homme. Et il y a ce livre étrange, Ulysse, qui change tout : dans les 700 p. de cette Odyssée vertigineuse et cocasse, c'est l'universel quotidien qui nous est révélé à travers les faits et gestes de Leopold Bloom au cours d'une unique journé à Dublin. Il y a enfin cette oeuvre testamentaire, Finnegans Wake où se mêlent langues, mythes et rêves, au risque d'en devenir illisible. Comme Proust, Joyce est devenu un mythe. Comme lui il a sa propre géographie. Non pas Combray, Balbec et Venise. Mais Dublin, Paris, Trieste, Zurich. A Nice, au bord de la baie des Anges, un hôtel rappelle qu'ici Joyce a commencé d'écrire Finnegans Wake en octobre 1922. Comme Proust, il a engendré une sorte d'idolâtrie, ses habitudes et ses manies servant de références ultimes. Comment aborder un tel monument à travers un volume de la collection Ainsi parlait ? C'est un défi qu'a relevé Mathieu Jung, spécialiste de l'écrivain irlandais et coordinateur de l'hommage que lui a rendu la revue Europe en 2022. Il nous offre ainsi l'indispensable initiation à une oeuvre-monde.

09/2023

ActuaLitté

Portugal

Salazar. Le consul impavide

POINTS FORTS La première biographie non idéologique de lhomme politique portugais le plus célèbre du XXe siècle La pensée corporative et la politique intérieure, étrangère et coloniale dun président du Conseil catholique et paternaliste Une immersion passionnate dans les rouages de la politique portugaise et européenne à travers lhistoire et lâme du peuple portugais ARGUMENTAIRE A sa mort, le Portugal avait neuf tonnes dor en réserve. Et sil eût été légitime den soustraire une fraction pour lutter contre lillettrisme, si les méthodes de la redoutable P. I. D. E. (police politique) ninspirent aujoudhui que juste réprobation, loeuvre du président du Conseil Antonio de Oliveira Salazar (1889-1970) ne fut pas seulement financière et stabilisatrice, mais permit au pays déchapper à la crise de 29, aux destructions de la Seconde Guerre mondiale, à la révolution communiste en sa métropole et ses outremers. Jean-Paul Besse retrace ici la destinée peu connue du doutor dont la devise était "Etudier dans le doute, réaliser dans la foi" , en évitant lécueil du dénigrement autant que du panégyrique. Et si lon sélève au plan spirituel, sans doute faut-il reconnaître la protection mariale dont bénéficia la nation de Fatima au long de quarante ans de gouvernance ; gouvernance de celui dont le général de Gaulle déclarait en 1962 qu "à la fois le peuple de France et moi personnellement respectons loeuvre exemplaire réalisée et quil continue daccomplir pour le bénéfice du Portugal et du monde" . AUTEUR Auteur des premières biographies dElisabeth Feodorovna, dIleana de Roumanie, de sainte Catherine de Lesna, du grand-duc Nicolas Romanov, et de Ménélik II lunificateur, soleil de lEthiopie (2021), Jean-Paul Besse est docteur dEtat en histoire. Spécialiste de lEurope centrale et orientale, il a été professeur invité des universités serbes et de Nijni Novgorod. Chevalier de la Légion dhonneur, primé par lAcadémie française, il enseigne à lInstitut Saint-Pie X.

02/2023

ActuaLitté

Ethnologie

Un manguier au Nigéria. Histoires du Borno

" Ce lac Tchad ressemblait à un vaste marécage. J'étais entouré de soldats nigérians et de pêcheurs locaux. J'avais mis une demi-journée pour me rendre de la capitale de l'Etat du Borno, Maiduguri, au lac. Un minibus, deux minibus, une mobylette et beaucoup de regards surpris plus tard, j'étais cet homme blanc au nom imprononçable qui s'était retrouvé devant un groupe de soldats dubitatifs. Je m'étais retrouvé sur les rives du lac Tchad pour comprendre la vision du monde des habitants de la région et m'intéressais particulièrement aux questions de territoire, d'espace et de frontières. Cette région du Borno aujourd'hui est connue dans le monde entier comme le berceau de Boko Haram. Personne ne peut oublier l'appel international #BringBackOurGirls pour libérer les 276 lycéennes capturées dans le village de Chibok le 14 avril 2014. L'Etat du Borno dont la devise bien ironique est " demeure de la paix " s'est retrouvé officiellement sur la ligne de front de la lutte contre le terrorisme islamique. Pourtant, l'histoire de la région du lac Tchad mérite bien plus qu'une simple liste des atrocités de Boko Haram. Pendant un millénaire, ses habitants ont contribué à la construction du Kanem-Borno l'un des Etats à la plus grande longévité en Afrique. Situé au croisement de plusieurs aires culturelles, le bassin du lac Tchad renferme un véritable patchwork de populations, langues et religions en particulier au Tchad et au Cameroun. Ce livre donne la parole aux Nigérians souvent caricaturés ou devenus de simples stéréotypes dans les médias occidentaux mais aussi nigérians. La victime, le pauvre, l'oublié d'un côté font face au barbu, au barbare, au terroriste d'autre part ", Vincent Hiribarren.

02/2019

ActuaLitté

Thaïlande

Thaïlande

Première fois au "pays des hommes libres" ? Ne manquez aucune de ses pépites, des khlongs de Bangkok, la Venise de l'Orient, à Ko Samui en passant par Chiang Mai, la "Rose du Nord" et les villages montagnards du Triangle d'Or, grâce à nos pages "Incontournables" et "Itinéraires". Vous voyagez en famille ? Envie d'explorer palais royaux, grottes sanctuaires et wat dorés ou de partir en trek dans la nature luxuriante ? De contempler les plus beaux spots marins de la planète ou de dorloter vos chakras sur une plage paradisiaque ? Cap sur nos sélections "En voilà des idées" pour un séjour selon vos envies. Et entre les visites ? Consultez nos "Carnets d'adresses" pour sillonner un joyau du patrimoine mondial à vélo (magique au petit matin), vivre la vie de fermier (bio) thaï, vous déplacer en rod daeng (taxi collectif), goûter la cuisine de rue, arpenter un marché flottant, longer en train la rivière Kwai avant de siroter un thé glacé sur un lit de toile suspendu au-dessus de l'eau, vous restaurer dans une maison sur pilotis d'un village de pêcheurs ou au beau milieu d'une plantation, embarquer pour aller voir les lucioles... Envie de séjourner "autrement" ? Suivez les conseils des habitants avec qui vous avez "Rendez-vous" : qu'ils soient cheffe étoilée, responsable d'une ferme perlière, fondateur d'un Coconut Museum oeuvrant pour la préservation des cocoteraies ou véritable "Hero of Asia" militant pour la cause animale, tous ont eu à coeur de partager leurs lieux de prédilection. NOTRE AUTEUR Arkanae Sawangkamol, qui a longtemps travaillé pour l'office de tourisme national, séjourne régulièrement dans son pays natal où il aime avant tout s'éloigner des sentiers battus, dans le centre mais aussi dans le nord...

10/2023

ActuaLitté

Sciences historiques

Histoire du citoyen. L"'être nouveau" (de 1789 à nos jours)

Le citoyen, sujet de ce livre, est la créature de la Révolution française. Il est l'être nouveau. Les manuels de droit l'ignorent. Il est encore sous nos yeux. Il ne se reproduit pas lui-même. C'est l'éducation nationale qui le reproduit. Il est armé depuis sa naissance. Aux armes citoyens est sa devise. Il combat pour les Droits de l'homme, prend la Bastille, renverse le trône, fait inlassablement la guerre aux rois, aux empereurs et aux dictateurs. Il fournit en victimes les grandes tueries des guerres contemporaines. Il est républicain depuis l'instauration de la République en 1792, et ne peut pas ne pas l'être, s'identifiant à une république qui n'est pas un régime politique, mais un mythe, une idéologie, des valeurs. Si la République disparaît, il travaille sans relâche à son retour et la fait revenir. C'est le cas par exemple en 1875 et en 1945. Si la République a des ennemis intérieurs vrais ou supposés, il les accable de sa vindicte. Il les tue. Il tue les prêtres réfractaires en septembre 1792, et les Communards en 1871. Aujourd'hui sa vindicte est la même, mais sa mission a changé. Il ne fait plus la guerre aux nations étrangères. Il a été désarmé. Sa nouvelle mission consiste à promouvoir la diversité. Dans ce nouveau combat il mobilise avec lui la société toute entière. L'entreprise, la banque, les équipes sportives, les actions humanitaires, tout doit être citoyen. C'est encore un combat. Le citoyen ne doit jamais cesser de combattre. Il est dans la servitude et ne saurait l'accepter s'il ne votait pas, mais il vote et on le fait voter de plus en plus. Le scrutin l'aide à vivre en lui procurant l'illusion de la liberté.

10/2014

ActuaLitté

Pléiades

Oeuvres complètes. Volume 5, Comédies Tome 1, Edition bilingue français-anglais

Même si toutes ont une fin heureuse, les dix-huit "comédies" de Shakespeare ne répondent guère à la définition classique du genre. On peut distinguer dans leur chronologie trois phases, que recouperont à peu près les trois tomes de cette édition. La première phase, "maniériste", qui fait l'objet du présent volume, met l'éblouissante machinerie verbale du jeu de mots au service d'une esthétique de la surprise renversant tous les codes de l'amour pétrarquiste. Dans la deuxième, plus "baroque", l'ambiguïté verbale s'épanouira : c'est le triomphe des bouffons "corrupteurs de mots" (Feste dans La Nuit des rois, Pierre de Touche dans Comme il vous plaira) ; la mélancolie s'insinue cependant, et la duplicité des apparences (jumeaux, femmes déguisées en adolescents), déjà présente dans les oeuvres de la première période, se teinte d'un trouble plus prononcé ou évolue vers l'hypocrisie (Mesure pour mesure). La troisième période, celle des comédies "romanesques" (Le Conte d'hiver, Cymbeline, La Tempête...), se caractérisera par la complexité des intrigues, la multiplicité des personnages et l'opacité du "mystère" central qui les occupe ; leur esthétique de l'émerveillement coïncide avec la création des théâtres à machines. De La Comédie des erreurs et du Dressage de la rebelle (La Mégère apprivoisée), imitées de Plaute et teintées de commedia dell'arte, au Marchand de Venise, qui mêle une comédie urbaine et cruelle à une intrigue galante et sentimentale, en passant par les désopilantes métamorphoses ovidiennes et la poésie féerique du Songe d'une nuit d'été ou par les jeux de langage en cascade - traits d'esprit affutés ou impropriétés cocasses - qui font toute la matière de Peines d'amour perdues, les pièces réunies dans ce premier volume reflètent la multiplicité des facettes d'une écriture toujours pleine d'insolence et d'alacrité.

09/2013

ActuaLitté

Mer

40 ans à la barre. Les carnets d'un marin journaliste

Depuis quarante ans, il navigue avec les plus grands, participe aux événements maritimes incontournables, s'intéresse aux dernières relèves de phares... Quarante ans d'une passion immodérée pour la mer que Bernard Rubinstein partage avec nous dans ce livre exceptionnel. Bernard Rubinstein aime naviguer. Une passion illustrée dans de nombreux reportages pour lesquels il a embarqué avec les grands noms de la voile : Eric Tabarly bien sûr, avec qui il participe à la première course autour du monde en 1973, mais également Alain Colas, Olivier de Kersauson, Titouan Lamazou, Mike Birch, Loïck Peyron, Philippe Poupon, Armel Le Cléac'h, Jean-Luc Van Den Heede, Pierre Follenfant, Alain Gautier, Michel Desjoyeaux, Franck Cammas... Observateur privilégié d'une plaisance en perpétuelle mutation, il a toujours été présent au départ des plus grandes courses. A Plymouth, pour la mythique Transat en solitaire, à Saint-Malo pour le départ de la Route du Rhum ou encore aux Sables-d'Olonne pour le départ et l'arrivée du Vendée Globe. Mais le marin journaliste n'a pas limité ses reportages au seul monde de la course. Il a aussi connu des tempêtes à bord de l'Abeille-Flandre, vécu huit jours dans le phare de Cordouan, participé aux dernières relèves des phares de la mer d'Iroise, régaté sur la célèbre bisquine de Cancale, navigué à Venise devant la place Saint-Marc. Ce tableau serait incomplet sans évoquer son goût pour le patrimoine maritime, l'occasion d'articles sur la dernière clouterie française ou le dernier des maîtres voiliers de tradition, Jean-Pierre Burgaud. Point de nostalgie ici. Rubi - son surnom dans le monde de la voile - nous embarque dans le sillage de ses souvenirs. Pour mieux transmettre, partager.

09/2019

ActuaLitté

Sciences historiques

Mémoires souletines. Tome 2, Bergers et cayolars

Vous souvenez-vous du dimanche 20 août 1950 ? Même si vous étiez déjà nés, cette date ne vous a sans doute pas marqués autant que moi. Plus de 60 ans ont passé depuis cette journée mémorable mais le souvenir de mon premier départ pour une semaine au cayolar de Zingolatze est toujours présent dans ma mémoire. Bien avant ceux de Syracuse, Samarcande ou Venise, les noms de Zingolatze, Ahüzki, Irati ou Itürxarre ont marqué ma mémoire et nourri mes rêves. Les cayolars ont été mes premiers Eldorados. Le souvenir de ce premier séjour et de ceux qui ont suivi est toujours là, mêlé à une certaine nostalgie et une non moins certaine frustration. Ces bergers et ce mode de vie, nous sommes nombreux à les avoir connus sans y attacher toute l'importance qu'ils méritaient, sans savoir qu'ils étaient les derniers témoins d'une époque en train de disparaître. Les témoignages de ceux qui ont bien connu cette société originale dans leur jeunesse ont permis de la faire revivre. Ces hommes et ces femmes, qui commençaient toujours par dire qu'ils n'avaient rien d'intéressant à raconter, n'avaient pas conscience des trésors contenus dans leur mémoire et devenaient intarissables une fois lancés. Certains des témoins sont décédés et le retour dans leurs cuisines maintenant vides mais imprégnées de leur présence est toujours émouvant ; c'est dans ces moments-là que je regrette de n'avoir pas pris tout ce qu'ils offraient, enregistré tout ce qu'ils savaient. La phrase d'Hampâté Bâ, "En Afrique, chaque fois qu'un ancien meurt, c'est une bibliothèque qui brûle", ne s'applique-t-elle pas aussi à la Soule ?

10/2012

ActuaLitté

Beaux arts

Combas & Kijno. Peindre à quatre mains

Ladislas Kijno (1921-2012) est considéré comme l'un des maîtres de l'abstraction, spécialiste de la technique du froissage et de la vaporisation sur toile. Sa rencontre avec Louis Aragon et Francis Ponge en 1943 l'a également amené à beaucoup oeuvrer en collaboration avec des poètes. Invité de la Biennale de Venise en 1980, l'artiste a notamment signé plusieurs oeuvres monumentales pour des édifices religieux dont la rosace de la cathédrale Notre-Dame de la Treille de Lille. Kijno a réalisé aussi une représentation de la Cène pour l'église du plateau d'Assy, sur la commune de Passy (Haute-Savoie), décorée par les plus grands artistes de l'après-guerre. Robert Combas a apporté à l'aube des années quatre-vingt une nouvelle peinture figurative. Présent sur la scène artistique dès 1979, il est le créateur d'un mouvement que Ben appela la Figuration Libre, mouvement regroupant Rémi Blanchard, François Boisrond et Hervé Di Rosa. Peinture faite de libertés elle parle de la société, de la violence, de la sexualité, de la souffrance des gens, de leurs petits bonheurs, de leur petitesse, de leur grandeur... Elle s'inspire du rock dont l'artiste est un fin amateur, des images populaires, des livres d'enfance, des manuels scolaires de tout ce qui fait une culture populaire accessible à tous. Robert Combas a souhaité rendre hommage à celui qui fut un ami, Kijno, mort en novembre 2012. Cette exposition et le catalogue qui l'accompagne présentent une série réalisée en commun, un Chemin de croix, ainsi que deux oeuvres aux thématiques partagées : Bouddhas, galets, crucifix... Un véritable dialogue entre la puissance de l'abstraction de Kijno et la foudre de la figuration libre de Combas, une vision commune de l'engagement, du sacré et de la peinture.

06/2013

ActuaLitté

Histoire et Philosophiesophie

Itinéraire de l'égarement. Du rôle de la science dans l'absurdité contemporaine

L 'idéal moderne de liberté, l'affranchissement de la tradition pour mener sa vie propre et pour être soi-même ; comment cela a-t-il pu déchoir en liberté de choisir le lieu de ses prochaines vacances ? Les questions de fond - la vie telle qu'on aimerait vraiment la vivre, le sens d'une existence humaine - disparaissent de l'horizon. Comment en sommes-nous arrivés à cette insignifiance ? Comment avons-nous pu à ce point nous fourvoyer ? La chose paraît si incompréhensible qu'elle nous invite à parcourir à nouveau le chemin, comme lorsqu'on a perdu ses clés et qu'on repasse dans sa tête faits et gestes pour se souvenir où on les a posées. Alors on se heurte à ce fait massif la science moderne a peu à peu capté l'essentiel des forces spirituelles et matérielles de la culture occidentale. Mais pourquoi l'Europe s'est -elle lancée à corps perdu dans l'aventure scientifique, du temps où la science ne servait pratiquement à rien ? Pourquoi Pascal, plein d'éloignement pour la science après sa conversion, reprit sous l'empire d'une rage de dents l'étude de la cycloïde ? Pourquoi Rousseau, à Venise, fit fiasco auprès de la prostituée Julietta au téton manquant, et pourquoi celle-ci lui conseilla de faire des mathématiques ? Pour quelle raison, aujourd'hui, certains biologistes tiennent si fort à ce que l'homme soit une simple machine à survie pour ses gènes, ou une machine neuronale. Quels sont les rapports ambigus entre l'individu autonome, libre, et la pensée objectivante qui nie son autonomie et sa liberté ? Que demande-t-on ultimement à la science ? C'est de telles questions que ce livre, en suivant pas à pas l'itinéraire de l'égarement, cherche à répondre.

09/2003

ActuaLitté

Littérature française

Consuelo suivi de La comtesse de Rudolstadt

Consuelo et La Comtesse de Rudolstadt, ces deux romans, qui en réalité n'en font qu'un, forment une fresque unique dans l'œuvre de George Sand (1804-1876). Roman historique, roman noir, roman d'initiation, roman d'amour : jamais l'auteur ne s'est autant abandonnée à sa verve, convoquant, pour servir de décor aux aventures de son héroïne, toute l'Europe des Lumières qui est aussi celle des Illuminés. Consuelo, petite bohémienne douée d'une voix splendide, est engagée à l'Opéra de Venise, en même temps que son fiancé Anzoleto. Mais après des débuts triomphants, trahie dans son amour, elle se retire en Bohême, où elle est accueillie comme répétitrice de chant au château des Géants. Cette vie calme est bientôt troublée par sa rencontre avec Albert de Rudolstadt, qui, atteint d'un mal étrange, revit l'histoire tourmentée de ses ancêtres hussites. Consuelo s'attache à le guérir, mais Albert tombe amoureux d'elle et veut l'épouser. Nouvelle fuite, à Vienne cette fois, en compagnie du jeune Haydn, puis à Berlin, où elle rencontre Voltaire à la cour de Frédéric II. Après les fastes d'une vie brillante, elle connaîtra la prison, puis la séquestration par la secte des Invisibles et l'initiation aux rites maçonniques. Au terme de ces extravagantes péripéties, Consuelo retrouvera Albert et renouera avec sa passion de la musique. Ce roman foisonnant justifie mieux que tout autre le jugement d'Alexandre Dumas sur l'auteur : " Génie hermaphrodite, qui réunit la vigueur de l'homme à la grâce de la femme ; qui, pareille au sphinx antique, vivante et mystérieuse énigme, s'accroupit aux extrêmes limites de l'art avec un visage de femme, des griffes de lion, des ailes d'aigle. " Robert KOPP

03/2004

ActuaLitté

Beaux arts

Tout

Inviter des inconnus à dormir dans son lit, suivre un homme dans les rues de Paris jusqu'à Venise, engager un détective pour l'espionner elle-même et lui rendre un compte rendu de sa journée, se faire engager en tant que femme de chambre dans un hôtel pour photographier les objets personnels des clients, demander à des aveugles de lui raconter la dernière image dont ils se souviennent, chasser les fantômes d'oeuvres volées dans les musées... Sophie Calle orchestre de petits moments de vie depuis près de trente ans. Ces sortes de règles du jeu qu'elle se fixe, autant à elle-même qu'aux autres, estompent la frontière entre l'art et la vie. Si elle choisit méthodiquement les expériences à vivre qu'elle met en scène, la "faiseuse d'histoires", selon l'expression d'Hervé Guibert, n'a pas peur de dévoiler l'intime de ses amours déçues ou les douleurs exquises des absences qui peuvent rendre mélancolique. La conservatrice et critique d'art, Christine Macel, résume les contours de son travail ainsi : "L'association d'une image et d'une narration, autour d'un jeu ou d'un rituel autobiographique, qui tente de conjurer l'angoisse de l'absence, tout en créant une relation à l'autre contrôlée par l'artiste." Sophie Calle ne cesse d'explorer cette relation avec les autres et conçoit une façon de voir singulière, autant qu'une quête personnelle poétique et artistique. Ses récits à la première personne sont souvent associés à toutes sortes de supports possibles (livres, photos, vidéos, films, performances). Ce jeu de cartes postales en est une trace de plus, une nouvelle facette. Il devient un portfolio embrassant l'ensemble de ses oeuvres.

11/2015

ActuaLitté

Littérature française

Le roman rouge - Tome II

" Où est le roman rouge ? ". Il ne sait pas, il ne peut pas savoir que le roman rouge est déjà là et que c'est lui qui l'exprime dans son interrogation. " La tache noire salit le blanc, c'est comme une chemise sale, une veste vérolée qui pend aux branches et tue les Indiens, et pourtant cette salissure est une des racines du roman rouge, d'abord des racines dans le noir de la terre, là où les mouvements sont sismiques et telluriques, absolument désordonnés, des mouvements d'apocalypse. C'est comme un navire qui jette l'ancre dans l'encre noire et qui navigue sans but, vers un sans rive, vers un nulle part, il y a dans le roman rouge cette veine anarchique, cet amour du désordre, de l'impossible et de l'impouvoir. Le roman rouge met à nu cette matrice qui nourrit le communisme irrigué par une double racine rouge et noire. Il y a dans les histoires du roman rouge cette fantaisie débridée qui ressemble aux galets que l'on jette au loin dans une mer aux yeux pers. Le roman rouge est alors comme une madeleine, bombée sur le dos, il ressemble à une coquille et nous fait partir dans des rêves rouges, rêves de Venise, opérations et airs d'opéra. On dirait que ce roman rouge avance dans le noir, sans lumière, les yeux crevés, comme dans un grand mythe, OEdipe n'est pas loin. Du roman rouge et de sa tache noire, on pourrait dire qu'ils n'entretiennent pas de rapports et c'est précisément le sans rapport qui fait toute l'aventure Jean-Joël Lemarchand, né en 1947, a reçu une formation philosophique et littéraire qui, très tôt, lui a donné l'amour des mots et, plus que leur sens, l'amour de leur son.

02/2014

ActuaLitté

Musique, danse

Roland de Lassus

Compositeur majeur de la Renaissance, Roland de Lassus (1532-1594) connut de son vivant une grande notoriété, à l'échelle européenne. Né à Mons, il voyage en France et en Italie avec le vice-roi de Sicile ; en poste à Naples, puis à Rome, il retrouve les Flandres en séjournant à Anvers. C'est à Munich, où il s'installe en 1556 auprès des ducs de Bavière, qu'il passe la plus grande partie de sa vie, sans toutefois cesser de parcourir l'Europe. Couronné d'honneurs, il est publié en Flandre, à Venise, à Paris, en Allemagne. Annie Cœurdevey retrace de façon minutieuse la carrière de ce compositeur éclectique qui, d'abord jeune homme orgueilleux et prêt à tout pour arriver, devient un homme mûr avide d'argent et d'honneurs puis un vieil homme inquiet du salut de son âme. Si, comme pour tout musicien de cette époque, les sources sont lacunaires, la connaissance de l'être intime de Lassus s'appuie sur des documents captivants, en particulier la correspondance que le musicien adressa au duc de Bavière ; ces lettres, écrites dans un mélange de toutes les langues que pratiquait Lassus, révèlent, par leur talent d'écriture hors du commun, une personnalité d'exception. Son œuvre très vaste, qui constitue l'apogée de la polyphonie du XVIe siècle, comporte quelques pièces profanes (des chansons françaises entre autres) mais essentiellement des compositions religieuses (messes, motets, madrigaux spirituels). A l'époque des querelles religieuses et du concile de Trente, Lassus, fervent catholique, est attaché aux cours engagées dans la défense de cette foi. La richesse de son écriture, sa maîtrise de l'héritage polyphonique et la façon dont il constitue une synthèse de son époque sont étudiées en détail, force exemples musicaux à l'appui.

03/2003

ActuaLitté

Sciences historiques

Une brève histoire de l'ivresse

Par l'auteur d'Incognita, incognita ou le plaisir de trouver ce qu'on ne cherchait pas. Une nouvelles histoire de l'humanité via le prisme de l'ivresse. Un livre érudit et férocement drôle. " Instruire en divertissant, divertir en instruisant ", telle était la devise de la Maison Hetzel à la glorieuse époque de la collection des Voyages extraordinaires de Jules Verne, et telle pourrait être celle du malicieux écrivain Mark Forsyth, qui nous propose un périple érudit à travers les âges et les civilisations sous l'angle de notre relation à l'alcool et à l'ivresse. Les raisons et les manifestations de l'ébriété se sont manifestées différemment au gré des âges et des lieux. Elle peut avoir une origine religieuse tout autant que sexuelle, elle peut asseoir le pouvoir des rois comme apporter un soulagement aux paysans, elle peut être une offrande aux ancêtres ou bien marquer la fin d'une journée de travail, elle peut mener au sommeil aussi bien que déclencher une guerre. Une brève histoire de l'ivresse retrace ainsi l'histoire d'amour qui lie l'humanité à l'alcool, depuis nos aïeuls jusqu'à la Prohibition, en répondant à toutes les questions possibles et imaginables : qu'a bu l'humanité au gré des siècles ? Dans quelles quantités ? Qui buvait au sein d'une société ? Et pourquoi ? En quoi l'alcool a-t-il joué un rôle décisif dans l'évolution de l'espèce humaine ? Ce drôle de livre nous amène à nous interroger sur les différences de consommation d'alcool d'une civilisation à l'autre et brosse ainsi une sorte d'histoire de l'humanité - tout cela sans jamais manquer une occasion de nous faire rire.

09/2020

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Elle et lui, lui et elle

De même qu'il existe une "littérature jeunesse", on pourrait concevoir une "littérature vieillesse" : les auteurs seraient des vieux, qui mettraient en scène des personnages de vieux, pour toucher un public de vieux. Les thèmes de prédilection en seraient la vieillesse, la maladie, et bien entendu, la mort. Le recueil des dix nouvelles de Michel Arrivé, intitulé Elle et lui, lui et elle figurerait en excellente place dans cette bibliothèque. Et ceci d'autant plus justement qu'il constitue une édition posthume ! Car Michel Arrivé est mort le 3 avril 2017, dans sa quatre-vingt-unième année. Dans ce "rayon vieillesse", il y aurait deux sous-genres : la collection White et la collection Black. La première proposerait une littérature de la sérénité, de la sagesse et de la transmission ; on y verrait de beaux vieillards chenus donner aux générations montantes les leçons apaisées d'expériences maîtrisées et heureuses. Les autres textes, ceux du désespoir, de la désillusion et de l'amertume seraient réunis dans la seconde collection, la Black. Sa devise, empruntée au personnage de Jacques Horlaville dans La 273ème fois, serait que "tout est définitivement pis dans le plus mauvais des mondes possibles". C'est assurément à cette seconde catégorie de la "littérature vieillesse" qu'appartiendraient les nouvelles de Michel Arrivé. Extrait de la préface de Sylvaine Arrivé Livre posthume de Michel Arrivé, linguiste, spécialiste de Jarry et du Collège de Pataphysique, dont les écrits ont beaucoup tourné autour de son rapport à la vieillesse et la mort, avec notamment "Les Remembrances du vieillard idiot" (Flammarion, prix du premier roman). Avec une couverture d'Alexis Horellou et des illustrations intérieures de Brito (ancien reporter-dessinateur au Canard Enchaîné et au Monde).

12/2017

ActuaLitté

Cinéma

Les yeux de la momie. L'intégrale des chroniques de cinéma. Précédé de 57 notes sur le cinéma

L'intégrale des chroniques de cinéma parues dans Charlie hebdo (1979-1982) "Tous les journalistes sont des menteurs et des putes" , rappelle Manchette en conclusion des chroniques de cinéma hebdomadaires qu'il publia dans Charlie hebdo de 1979 à 1982 sous le titre "Les yeux de la momie" . Rien d'étonnant donc à ce que ses textes - virulents, érudits, ludiques et caustiques - ne ressemblent en rien à des critiques culturelles à visée promotionnelle. Partant de la devise situationniste que "l'Art est mort" et que le chant du cygne du cinéma fut déjà atteint avec Citizen Kane, Manchette ne dénigre pas pour autant de nouveaux réalisateurs prometteurs (Spielberg, Fassbinder, Pialat, Carpenter, Zulawski...), voire de gouleyantes séries B. C'est néanmoins à travers ses analyses passionnées de classiques (Lang, Hitchcock, Kurosawa, Cassavetes...) qu'il délivre toute la lucidité érudite de son regard sur l'objet cinématographique, vu comme "reflet de notre temps" . Quant à ses détestations, elles donnent lieu à de jubilatoires massacres en règle où l'humour féroce de l'auteur se laisse libre cours (au point de réintituler un temps sa chronique "L'aveugle au pistolet"). On n'avait jamais lu de telles chroniques littéraires et "vagabondes" de cinéma (on y parle en effet aussi de livres ou de critique sociale), drôles et profondes, où le plaisir d'écriture d'un grand styliste se mêle à l'amour intime de son sujet, pour le plus grand bonheur du lecteur. "Manchette nous laisse une masse de critiques où le nom des films importe peu. On peut remplacer les titres. Restent son jugement, son discernement, sa lucidité, sa pénétration, sa morale qui s'appliquent à tout. Une philosophie". (extrait de la préface de Gébé)

05/2020

ActuaLitté

Critique littéraire

De la publication. Entre Renaissance et Lumières

Rendre public est une action qui, sous l'Ancien Régime, ne va pas de soi. Elle comporte de multiples enjeux - juridiques, politiques, sociaux, culturels - qui nous sont devenus presque étrangers. Elle définit, en le visant, un public, terme plus riche, plus complexe, plus " politique " que ne le suggère aujourd'hui son acception de tous les jours. Car entre Renaissance et Lumières, l'opération de faire paraître un écrit - un livre par exemple - renvoie inséparablement au public des lecteurs et à la perception même de l'idée de public dans son rapport à la respublica. C'est cette réalité complexe, mouvante, intimement liée à la genèse de notre " espace public " qu'étudient les textes réunis dans le présent ouvrage, tous issus d'une recherche élaborée en commun, dont voici le premier bilan. Ce livre explore de multiples lieux de publication, de Paris à Venise, du collège jésuite au théâtre de société. Il rencontre bien des protagonistes de ce processus, les auteurs, les censeurs, les orateurs, les donneurs d'avis... Il met en lumière ce qui se trouve ainsi finalement publié : la réputation, la puissance, la gloire, la philosophie et même le secret. Les études ici rassemblées remettent en cause l'idée d'un simple face-à-face entre les producteurs d'écrits - auteurs, éditeurs, commanditaires, imprimeurs - et les divers publics qui en sont les destinataires. Elles font découvrir l'importance des médiations, la multiplicité des relais, la confusion parfois des rôles. Au fil des pages et d'un chapitre à l'autre on voit ainsi se composer, par fragments, une histoire renouvelée de la circulation et de la réception des écrits sous l'Ancien Régime, qui esquisse, chemin faisant, une autre approche de la littérature à l'âge classique.

10/2002

ActuaLitté

Littérature française

CAHIERS. Tome 4

A la fin de l'année 1900, les Cahiers changent durablement d'aspect. Une écriture disciplinée s'installe dans l'espace stable de grands registres cartonnés, révélant le souci d'un travail régulier maintenant devenu rituel. Le quatrième volume de l'édition intégrale, établie d'après les manuscrits originaux conservés à la Bibliothèque nationale, contient les trois premiers cahiers d'une longue série chronologique, commencés respectivement en novembre 1900, juillet 1901 et novembre 1901.
Valéry a trouvé sa devise, que rien désormais ne démentira : "J'ai l'esprit unitaire, en mille morceaux". Elle dit la volonté de ne jamais donner prise, le principe de rupture qui préside au choix de la forme fragmentée. Sous l'hétérogénéité apparente de notes très diverses, le texte a pourtant sa continuité souterraine. Le but principal se dit, comme naguère, représenter la connaissance et tenter d'en définir le fonctionnement.
Valéry reprend un très ancien problème : le rapport de l'image sensible et de l'intelligible, de la sensation et du concept. La recherche est sous-tendue par une lecture critique, avouée ou tacite, des philosophes : Aristote, Thomas d'Aquin, Descartes et surtout Kant suscitent le désir de repenser les concepts fondamentaux de la culture occidentale. Mais une autre tension anime ces cahiers : celui qui se plaçait sous le signe de la mystique de l'intellect se confronte à l'étrangeté corporelle.
Comment l'esprit peut-il s'accommoder du corps, cet incompréhensible véhicule du Moi, avec son langage obscur et les mystères de ses organes ? L'importance maintenant accordée à la condition incarnée freine l'élan d'une ascèse qui rêva de conduire l'esprit là où il coïnciderait avec les structures a priori de la conscience : à la Limite.

06/1992

ActuaLitté

Critique littéraire

Religions en bibliothèque

Les violences et Les tensions dont elles ont fourni le prétexte depuis 2015 font émerger, au-delà de l'urgence et de l'émotion, de nouvelles questions sur la place et le rôle des religions dans la société contemporaine, et sur les difficultés de l'institution laïque à préserver du fondamentalisme religieux une jeunesse marginalisée par la crise économique et sociale, et d'autant plus perméable aux fanatismes. Les missions des bibliothèques publiques font d'elles des artisans privilégiés du lien social et des observatoires critiques de l'actualité. Les bibliothécaires ont réaffirmé ces dernières années leur engagement dans les valeurs essentielles du vivre-ensemble républicain : tolérance, ouverture et laïcité. Mais une réflexion complémentaire doit être menée sur la part réservée aux religions dans les pratiques professionnelles, et sur l'effort à déployer pour qu'une meilleure connaissance mutuelle permette dans les esprits les conditions d'une coexistence pacifique. Il est urgent de passer aujourd'hui, comme le proposait en 2001 Régis Debray d'une laïcité d'indifférence à une laïcité d'intelligence. Les bibliothèques sont les outils par excellence de cette nécessaire mutation. Elles doivent sans doute, au-delà d'une simple approche encyclopédique des religions, repenser leur politique documentaire, et intégrer davantage les questions religieuses dans leurs partenariats et leur action culturelle ; des organismes et des réseaux, confessionnels ou non, peuvent leur servir de référence au d'appui scientifique. Loin de tout prosélytisme, du relativisme sceptique ou de l'athéisme agressif, parle simple souci de mieux connaitre et de respecter tes convictions de chacun, les bibliothèques délivreront d'autant mieux, dans une société sécularisée qui doit encore pacifier son approche de la transcendance, Le message de fraternité compris dans la devise de la République.

03/2019

ActuaLitté

Poésie

Voyages avec Rimbaud, Kipling, Baffo. Coffret en 3 volumes : Lettres d'Afrique ; Poèmes ; Sonnets érotiques

Dans les dernières années de sa vie, entre 1991 à 1994, Hugo Pratt choisit d'accompagner d'aquarelles des textes rares d'Arthur Rimbaud, Rudyard Kipling et Giorgio Baffo. Ces recueils, devenus depuis introuvables, sont rassemblés pour la première fois dans un coffret et accompagnés de préfaces inédites d'un des meilleurs connaisseurs d'Hugo Pratt, Dominique Petitfaux. L'oeuvre de Pratt permet de le deviner, les livres occupèrent une place prépondérante dans sa vie. De sa découverte précoce d'écrivains comme Robert Louis Stevenson et Homère, jusqu'à ses ultimes lectures, souvent très érudites, le célèbre dessinateur n'a eu de cesse tout au long de sa vie de constituer une bibliothèque irradiante, à la mesure de son insatiable curiosité. Au moment de sa mort, cette bibliothèque rassemblait plus de vingt mille ouvrages et avait envahi toutes les pièces de sa maison. Mais pourquoi, dans le vaste inventaire de ses livres de prédilection, Hugo Pratt a-t-il privilégié des lettres d'Afrique de Rimbaud, des poésies militaires de Kipling et des sonnets érotiques de Baffo, poète vénitien du dix-huitième siècle ? Comme le souligne dans ses préfaces Dominique Petitfaux, le choix inattendu de ces textes en dit beaucoup des goûts littéraires de Pratt mais révèle aussi l'attirance du créateur de Corto Maltese pour des écrivains dont les destins font écho au sien. L'Ethiopie de Rimbaud et son appel de l'ailleurs, l'enfance coloniale de Kipling et sa culture militaire, la Venise de Baffo et son goût immodéré des femmes... En choisissant des auteurs à la façon d'un portrait chinois, Hugo Pratt nous offre, à la croisée de la littérature et de l'art, l'une de ses dernières et plus intimes invitations au voyage.

11/2018