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Littérature française

Le Grain de beauté

"Par contre, ça a été le choc quand j'ai vu l'hécatombe. Caravanes couchées sur le flanc, tentes éventrées, arbres tordus, de la caillasse partout, et çà et là, des vêtements trempés, des cartons de bouffe en goguette, des fils à linge enchevêtrés... Un désastre. J'ai reconnu un correspondant du quotidien Ouest-France. Il faisait son boulot, prenait moult photos. J'ai foncé sur l'emplacement de Manoune et Minouche. La tente avait vraiment morflé. Il restait quelques piquets tordus, des lambeaux de toile usée. En regardant de plus près, j'ai trouvé une chaussette blanche d'enfant et... c'était quoi ce truc informe en laine orange ? Triple con ! Je le reconnaissais, celui-là. C'était le doudou de Minouche. Elle le tenait pressé contre elle quand elle allait se coucher et il était souvent à côté d'elle, sur le plaid, certains matins au moment du petit-déjeuner. Un chien en laine tricoté, bourré de mousse, du moins, c'était le plus plausible. Un chien en forme de boudin. Oreilles tombantes, pattes courtes et queue en l'air. Un genre de Teckel. C'était l'œuvre de Mamoune, certainement." Prenez un petit port costarmoricain sur la côte du Goëlo en Bretagne. Nommez-le "Grain de Beauté". Situez le récit pendant la période estivale de l'année 1994, à tout hasard. Visualisez un camping avec vue sur le port. Placez çà et là quelques humains qui font ce qu'ils peuvent. Une jeune femme et sa fille, précaires et de passage, dignes et fières, un jeune professeur de mathématiques sentimental et légèrement dépressif, que sa femme vient d'abandonner et qui cherche l'amour. Des amis marocains, champions du kebab en banlieue parisienne, une baronne anticonformiste et ancienne taularde, des secrets de famille, un assassinat. Allongez d'une grande bourgeoise désœuvrée qui ne veut pas vieillir, d'un patron de bistrot très sympa. Complétez avec une jolie serveuse blonde et une dame de compagnie. Laissez mijoter à feu doux une semaine environ, puis verser en pluie une tente canadienne usagée, un vieux bus Volkswagen, une djellaba et un chien en laine tricoté. N'oubliez pas de porter le tout à ébullition et vous aurez la tempête du siècle, un orage à tout casser. Avec ce grain sur le "Grain", Périne Dourel fait souffler un vent de folie sur la Bretagne et signe une histoire de destins croisés haute en couleur.

07/2016

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Littérature érotique et sentim

Pour l'amour d'un capitaine

"Elisabeth entra dans sa chambre, bouleversée et complètement perdue. La porte se referma derrière elle. La jeune fille s'appuya au battant. Comment interpréter ce qui s'était passé dans la cuisine ? N'était-ce qu'un simple jeu ? Ou une déclaration sincère ? Elisabeth porta une main à ses lèvres, où elle sentait encore le baiser du capitaine [... ]" 1850. Elisabeth a quinze ans. Contrairement aux jeunes filles de son âge, elle n'aime ni les bals, ni les robes à la dernière mode. Elle préfère la lecture et la compagnie des chevaux. Persuadée qu'elle n'est pas assez jolie pour plaire à un futur époux, elle prétend, par fierté, ne pas vouloir se marier, évitant ainsi, croit-elle, l'humiliation de ne pas avoir de prétendant. Pourtant l'année suivante, Elisabeth tombe follement amoureuse d'un séduisant capitaine. Celui-ci est aussitôt attiré par la jeune fille, mais il est décontenancé par son attitude distante qu'il prend pour de la froideur à son égard. Bien que profondément épris d'Elisabeth, il n'ose pas se déclarer. Plusieurs mois s'écoulent avant que, multipliant quiproquos et malentendus, les deux jeunes gens s'avouent enfin leurs sentiments. Mais alors qu'ils sont en pleine lune de miel, la guerre éclate en Crimée et le capitaine doit partir avec son régiment. Il débarque à Eupatoria le 14 septembre 1854 et participe à la bataille de l'Alma. Les troupes mettent ensuite le siège devant Sébastopol. Elisabeth décide de partir à son tour pour la Crimée où elle pourra se rendre utile en soignant les blessés dans les hôpitaux militaires créés par Florence Nightingale. Mais elle a aussi une autre raison de se rendre dans cette région dangereuse : rejoindre le capitaine. Découvrez une épopée romantique au coeur d'un XIXe siècle bouleversé par la guerre ! Après un double cursus à l'Université Paris IV Sorbonne, Marie Hanoteau-Laforest, mariée et mère d'une fille, travaille au Musée d'Ile-de-France à Sceaux, puis s'occupe de la bibliothèque et de la diffusion d'une revue à l'Institut Archéologique. Elle publie également des articles scientifiques dans différentes revues. Elle s'oriente ensuite vers une carrière de professeur d'espagnol dans des écoles supérieures de commerce et gestion. Passionnée de voyages, de lecture et d'équitation, elle livre ici un premier roman historique et sentimental d'une vraie richesse.

01/2021

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Critique littéraire

Poèmes et poètes : le monde de la réalité poétique

Spécialiste de Langue et Littérature française, François-Chartes Gaudard est professeur émérite à l'Université. Ancien élève de l'Ecole des Beaux-Arts, agrégé de Lettres Modernes, docteur d'Etat ès Lettres, d est également fondateur de l'équipe de recherche Lettres Langages et Arts et directeur honoraire de l'Institut de Recherche Pluridisciplinaire en Arts, Lettres et Langues de l'Université Toulouse -Jean Jaurès. Spécialiste de poésie française des l9° et 20' siècles, son intérêt ininterrompu pour les arts l'a conduit à s'intéresser à la spécificité des langages et des discours artistiques et aux relations de complémentarité voire d'opposition qui peuvent les unir. Universitaire de laboratoire et d'atelier ; il n'a cessé de confronter les théories d'analyse linguistique et stylistique aux réalités discursives des corpus. Autour de lui s'est construite une école de stylistique, à laquelle on doit l'émergence de savoirs et de notions, et dont les travaux se prolongent aujourd'hui dans tous les domaines et les champs d'application de la stylistique. Loin de prétendre offrir des modèles de lecture, ce livre a pour ambition de montrer que l'approche stylistique des textes permet d'entrer pertinemment, que l'on soit simple amateur, spécialiste ou chercheur, dans une écriture singulière, qu'il s'agisse d'un morceau choisi ou d'une ouvre. En 2017 François-Charles Gaudard nous avait offert une vaste étude sur Baudelaire (Le Spleen de Paris. "Petites babioles" et "Bagatelles" de Baudelaire, EUS, 2017, 452 pages). Ici, tout en élargissant le champ de ses explorations, il nous propose une salutaire invitation au voyage hors du temps et a des modes, de La Fontaine à Nerval, de Chénier à Rimbaud, de Musset à Mallarmé, et, plus inattendu, de Paul Valéry à Philippe Jaccottet, de Victor Segalen à Joe Bousquet. Chemin faisant, il ne cesse d'explorer toute la p complexité du verbe poétique, de ce qui fait qu'un texte porte en lui de quoi nourrir notre âme et nous entraîner avec lui sur des chemins encore inexplorés. Et le lecteur se laissera emporter dans un voyage où ce qui n'aurait pu être qu'une dissection se fait dévoilement. C'est au véritable plaisir du texte que nous convie François-Charles Gaudard, en nous invitant à lire ou à relire en sa compagnie quelques pages et rouvres majeures de la poésie francophone de ces cinq derniers siècles.

09/2020

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Science-fiction

La mort et quelques amis s’invitent chez le club Diogène (1787-1885)

La gaffe se produisit au coeur tortueux de l'escalier, là où les marches étaient les plus traîtresses. Le tonneau trompa-t-il les doigts de Franklin ou triompha-t-il des biceps du Maréchal, qu'importe, pendant que les deux hommes s'accusaient mutuellement, le tonneau dégringolait par rebonds dans un vacarme de tous les diables. Miraculeusement, il finit sa chute debout, calé d'aplomb contre ses congénères. Mais les secousses avaient dérangé ce qui croupissait à l'intérieur. Au début, ça se mit à taper. Le Maréchal et Franklin supposèrent qu'il s'agissait des remous du liquide, amplifiés par le ballottage des morceaux solides qui nageaient dans cette drôle de soupe. Mais voilà que ça se mettait à cogner plus fort ! Avec des poings, eût-on dit. Quelque chose paraissait vouloir sortir du tonneau. "Y a quelqu'un ? " appela le Maréchal en se baissant malgré lui sur le fût. Ca répondit. --- Les années passent, mais au cinquième étage de l'hôtel Impérial, tel un phare sans compassion, la lumière du club Diogène veille toujours sur les hauts-lieux et les bas-fonds de Paris, à l'affût d'une distrayante monstruosité qui viendrait à passer. Rien n'a vraiment changé. Certains en prennent peut-être plus à leur aise avec les règles édictées par Monsieur : ainsi Vayec et Franklin, en compagnie leurs belles, arpentent-ils en plein jour Montmartre. Mais, "D'une rue à l'autre" , ils risqueront bien de se perdre. Le Maréchal commence à ressentir les affres de la vieillerie : qu'à cela ne tienne ! Ce sera l'occasion pour le Club de se mesurer à un effarant gang de p'tits vieux. Il y a aussi les ennemis séculaires du Club, comme le vieil Esope, qui à grands coups de fables, de métamorphoses et d'incendies cherchent à prendre leur revanche. Fédor et les siens en ont maté d'autres. Enfin O tempora o mores oblige, la gente féminine entend bien occuper le devant de la scène, comme dans cette vaillante "Histoire de filles" , où Camille et Lison en remontrent à tous les goujats. Un sentiment de truculente invulnérabilité pourrait légitimement gagner ces héros sans discipline et les lecteurs éblouis de leurs exploits pas toujours recommandables. Pourtant, au terme de ces quinze nouvelles aventures, le club Diogène perdra l'un des siens...

01/2011

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Pléiades

Oeuvres romanesques complètes. Tome 4, Les communistes ; Les rendez-vous romains ; La semaine sainte ; Chproumpph ; L'inconnue du printemps ; Histoire de Fred et Roberto ; Damien ou Les confidences ; Shakespeare en meublé ; Pastorale dernier cri ; Les his

Aragon, Les Communistes, postface : "Mais n'est-ce pas précisément ici, à Dunkerque, qu'il avait pu me paraître que j'étais arrivé "à la fin du monde réel" ? " C'est en effet à Dunkerque que se dénoue le roman, dont les deux dernières parties forment le récit de la débâcle provoquée par l'attaque allemande du 10 mai 1940. Le cycle du Monde réel s'achève là. Aragon, bientôt, va confier au passé la tâche de nous parler du présent. "Les rendez-vous romains" décrit les tourments artistiques et amoureux de David d'Angers au lendemain de la défaite de Napoléon. La Semaine sainte - qui "n'est pas un roman historique" - retrace la fuite de Louis XVIII devant l'Empereur en 1815 à travers le périple de Géricault, qui délaisse la peinture pour la compagnie des mousquetaires du roi. Dans un cas comme dans l'autre, la figure de l'artiste se trouve au premier plan, et permet à Aragon de s'interroger sur le sentiment national et la finalité de l'art. Pour autant, Dunkerque et 1940 ne sont pas relégués aux oubliettes. A bien des égards, La Semaine sainte offre un lointain écho des Communistes. C'est toujours du désarroi face aux bégaiements de l'Histoire qu'il est question. En croisant les lieux, en superposant les exodes, ces deux romans sont l'écriture er la réécriture du traumatisme que constitua "l'étrange défaite". S'y entrelacent les mêmes questionnements : la fidélité au camp choisi et son corollaire, la trahison, le sentiment national, le lien entre l'individu et la communauté. Si Les Communistes a pu être lu comme un roman partisan, La Semaine sainte, écrit en 1958 après "ce coup formidable porté à l'esprit de certitude que l'on résume par le nom du XX ? congrès", montre la fragilité des choix politiques autant que leur nécessité et rappelle la force de l'indécision. C'est peut-être la raison qui poussa Aragon à abandonner David d'Angers, personnage romantique empli de convictions et de certitudes, au profit de Géricault, en proie au doute. Le XIX ? siècle nous tend un miroir où se réfléchissent les interrogations contemporaines sur le loyalisme, la crise nationale, la défaite d'un régime. Suivra, en 1964, "Le Mentir-vrai" dont le mot d'ordre pourrait être la scission entre vérité et roman.

09/2008

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Faits de société

De l'amour et du crime, du sexe et des enfants

L'arrestation, puis l'annonce de la mort du milliardaire pédophile Jeffrey Epstein déclenchèrent en 2019 plusieurs vagues de révélations qui virent les grands médias jeter l'opprobre sur quelques personnages haut placés. Déjà mis en cause pour le viol d'une mineure en 1977, le cinéaste franco-polonais Roman Polanski dut faire face à une série de dénonciations pour des viols dont plusieurs femmes dirent avoir été victimes il y a 25, 35 et même 45 ans. Des féministes réussirent à perturber à Paris la projection de son dernier film, allant jusqu'à accuser les spectateurs de complicité avec le criminel. Puis on apprit les méfaits et la fuite à l'étranger d'un comparse d'Epstein, Jean-Luc Brunel, alias Benchemoul, directeur d'une agence de mannequins à Paris et fournisseur d'adolescentes pour mâles fortunés en quête de chair fraîche. S'ensuivit une interview, que les médias qualifièrent de calamiteuse, du prince royal d'Angleterre Andrew, qui dut à son tour de justifier d'avoir été vu et revu en compagnie du pédophile et, une fois au moins, enlaçant la taille d'une très jeune fille. Dernier scandale en date : la parution, début janvier 2020, des souvenirs d'une jeune femme qui raconte ce que furent ses rapports, quand elle avait 14 ans, avec Gabriel Matzneff qui en avait à l'époque plus de 50. Le point commun de ces affaires est que dans les quatre cas, les hommes ainsi accusés sont présentés comme des pédophiles (le mot désigne les adeptes du sexe avec les enfants), alors que leurs accusatrices étaient à l'époque toutes des jeunes femmes, ou des adolescentes parfaitement formées, donc plus du tout des enfants. La dernière de ces dénonciatrices, Vanessa Springora, va même plus loin en choisissant pour son livre le titre "Le Consentement". Elle était donc d'accord... Or si ni Roman Polanski, ni Jean-Luc Brunel, ni le prince Andrew ne se sont publiquement reconnus pédophiles, Gabriel Matzneff, lui, le revendique haut et fort. Comment peut-on qualifier de pédophiles et de criminels, des hommes ayant eu des relations sexuelles avec de jeunes filles pubères et, qui plus est, consentantes ? La lecture attentive de plusieurs écrits de Matzneff, m'a donné, il y a plus de vingt ans, la réponse à cette question.

02/2020

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Romans historiques

Civetta. L'égérie du peintre

Une curieuse intuition a guidé Béatrice, jeune comédienne française, devant ces rochers tortueux se reflétant dans les eaux de la Meuse. Un étrange person- nage lui propose de l'emmener sur l'autre rive, mais l'embarcation chavire sous l'effet d'une tornade et Béatrice sauve la vie du passeur. Celui-ci l'héberge dans son refuge pour la nuit et, au matin, la guide vers une grotte où elle découvre, sur une paroi, le dessin d'une chouette. Au sortir de la caverne, elle trébuche et chute du haut des rochers. Quand elle retrouve ses esprits, elle est seule et ne reconnaît rien du paysage. Cette situation échappe à sa raison. Est-ce farce qu'on lui joue, rêve-t-elle ? Une nef tirée par un cheval remonte le fleuve vers elle. L'embarcation est celle de Joachim Patenier, grand peintre paysagiste de la Renaissance, Dinantais de souche qui exerce son art à Anvers. Il la recueille et l'emmène ultérieurement dans sa ville d'adoption, où se trouve son atelier. Elle y devient son intendante, rencontre le gratin de la société anversoise du début du 16e siècle, dialogue avec l'humaniste Erasme, ami du peintre... Mais comment une jeune femme d'aujourd'hui peut-elle réagir et se comporter dans un siècle qui n'est pas le sien, mais dont elle connaît l'avenir ? De manière parfois surprenante, ce qui crée pas mal de quiproquos. A plusieurs reprises, cette connaissance du futur fait vaciller cette femme savante qui fascine tout qui la rencontre, ...parce qu'elle prend conscience qu'elle influe sur ce qui sera. Parallèlement, elle tombe follement amoureuse du jeune peintre Herri Bles, disciple de Patenier et lui aussi originaire des bords de Meuse, de Bouvignes exactement... Pour détourner Herri de la belle Française, Pétronille, la fille de Patenier qui a des visées sur le disciple de son père, use de toutes les fourberies pour les séparer. Ainsi, Joachim Patenier propose à Herri de suivre Albrecht Dürer dans son périple en Zélande où il court mille dangers sur cette mer du Nord dé- montée, qui tape les habitations inondées jusqu'au toit. Herri et Albrecht Dürer échappent de justesse à la mort et le jeune peintre refuse de continuer le voyage en compagnie du téméraire Allemand. Il reste à Veere, petite ville prospère de Zélande où, par une habile manoeuvre, Béatrice l'y rejoint...

11/2019

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Littérature française

Contes et récits des peuples moïs et annamites

Tous les lecteurs de Léon Bloy ont gardé en mémoire les pages de son journal où il raconte l'histoire « à faire sangloter les pierres » de ce « naïf qui croyait aux lois ». Il y a longtemps que l'on a identifié, sous cet anonymat, le frère de l'écrivain. Georges Bloy débarqua à Saïgon en février 1870. Il y occupa plusieurs emplois : secrétaire, cantonnier, gardien de bagne… D'un caractère violent et peu souple, il ne tarda pas à avoir des ennuis avec la justice. Peu fait pour la vie citadine et rebuté par ses premières expériences, il s'enfonça vers l'intérieur et alla s'établir aux confins du pays moï. Sa profession avouée était celle de chasseur, et le gibier était alors assez abondant dans ces régions pour qu'il puisse en tirer des revenus appréciables. Mais son caractère emporté devait tout compromettre. Dès 1879, il entra en conflit avec l'administrateur ainsi qu'avec les autorités indigènes. En décembre 1879, il se vit condamné à un an de prison pour vol et outrages. On l'envoya purger sa peine en France et, en mars 1881, libéré, il retrouva son frère Léon à Paris. Georges Bloy travaillait dans la journée chez un maréchal-ferrant et, le soir, il rédigeait, parfois corrigés par son frère, des contes, des récits de chasse ou des scènes de mœurs indochinoises. Ces contes et récits étaient jusqu'à ce jour restés inédits. Mais l'appel de l'Extrême-Orient fut le plus fort et il repartit  une nouvelle fois. Dès son arrivée, il se trouva aux prises avec un chef de canton qui, en son absence, s'était approprié tous ses biens. Bloy n'hésita pas à mettre en cause les autorités annamites, dénonça les exactions commises et la complicité de l'administration française. Une enquête judiciaire fut ouverte et Bloy fut traduit le 29 décembre 1885 devant la cour criminelle en compagnie de sept autres inculpés, tous indigènes. Il aurait pu se tirer d'affaire et quitter la colonie depuis des mois, mais, « monomane de justice écrite » comme le dira Léon Bloy, il s'entêta à vouloir avoir raison. Condamné à six ans de travaux forcés, il fut envoyé en Nouvelle-Calédonie. Son temps terminé, il y demeura jusqu'à sa mort, le 6 octobre 1908.

05/2015

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BD tout public

Les aventures du tsar fou Intégrale

Les aventures du Tsar Fou sont enfin regroupées dans un unique volume pour le plaisir des amateurs d'histoires où l'humour, la réflexion et l'épopée sont au service d'un homme pas si fou que cela... Tout commence dans sa capitale... Pour être proche de ses sujets, le Tsar, habillé en moujik, se promène dans les rues de Saint-Pétersbourg. Catastrophe ! Il est enlevé par un groupe de conspirateurs qui décide d'exploiter son extraordinaire ressemblance avec le souverain. Quel destin attend le vrai tsar devenu simple pion aux mains de ses ennemis ? Surtout, quel châtiment leur réservera-t-il par la suite ? Un autre danger fait irruption : le Caucase a fait sécession et ne reconnait plus l'autorité impériale ! Malgré une victoire écrasante du Prince, l'avenir semble incertain dans cette région... Le seul moyen de conquérir l'âme de ce peuple est de devenir leur chef selon leur tradition. Le Tsar annonce à ses ministres qu'il a l'intention de partir dans cette région ô combien picaresque en compagnie de son ami conteur pour y rétablir son pouvoir. Un étrange derviche croise leur route : est-ce une bonne nouvelle ? Et comme un malheur n'arrive jamais seul, la Sainte Russie est une nouvelle fois menacée de disparaître. Une révolution populaire menée par des opposants risque d'éclater très bientôt. Le Tsar décide d'organiser des élections libres dans tout le pays, pensant qu'avec le renouvellement de la Douma, la contestation s'exprimera dans les urnes et non dans la rue. Souhaitant soutenir les candidats du parti monarchiste, il va sillonner son vaste Empire dans un train spécialement aménagé pour l'occasion. Il inaugure ainsi la première campagne électorale libre et moderne de Russie. Cette balade ferroviaire ne sera pas de tout repos... Oh que non ! Les derniers conjurés encore en liberté ont juré de se venger et choisissent de passer à l'action durant le voyage impérial. Les embûches et les mauvaises surprises ne manqueront pas ! Mais pouvaient-ils imaginer un instant que le Tsar avait tout prévu bien avant son départ ? Une géniale parodie de la grande Russie tsariste et de l'exercice du pouvoir signée par Tarek au scénario (La Guerre des Gaules et Turcos) et Lionel Chouin au dessin (Douce France). La mise en couleur est de Christophe Bouchard (ColtBingers, l'insoumis).

04/2019

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Religion

Bullarium maronitarum. Bullaire maronite

Aux côtés de Léon X, Grégoire XIII, Urbain VIII, Clément XII et Benoît XIV, souverains Pontifes romains, s'illustrent dans le Bullaire maronite les Patriarches maronites Georges de Sebeel, Estéphan Douwayhi, Siméon Awwad et Toubia Khazen. Quand la traduction du Bullarium Maronitarum fut entreprise, l'objectif était clair : mettre à la disposition des historiens et des chercheurs un outil de travail susceptible de les aider à surmonter divers problèmes, principalement ceux de la langue. 1213 et 1899 sont les dates des deux bulles qui bornent dans l'oeuvre un intervalle de quelques siècles marquant profondément l'histoire des maronites, et des rubriques desquelles se dégage symboliquement une tonalité imprimée à l'ensemble : la communion ecclésiale, souci majeur du Saint-Siège. En effet, la première bulle donnée en 1213 par Innocent III à Jérémie Amchiti, et invitant ce dernier au Concile de Latran projeté en 1215, entend récupérer la Terre Sainte, condamner les hérésies et procéder à la réforme de l'Eglise universelle. L'avant-dernière bulle adressée en 1899 en confirmation de l'élection du Patriarche maronite Elias Houwayek est suivie de la formule de profession de foi prescrite uniformément aux Orientaux et Latins. Néanmoins, si le corpus des deux cent treize bulles réunies par Toubia Anaissi (1870-1950), moine de l'Ordre Mariamite Maronite et abbé de l'Hospice-Collège Maronite de Rome, est imprégné par la prééminence d'une Eglise qui se veut unifiée, il charrie selon un rythme inégal, très timide entre le XIIIe et le XVe siècle et s'intensifiant dès le XVIe siècle pour constituer une solide correspondance, un événementiel lourdement chargé dont les maronites ont vécu les vicissitudes avec plus ou moins d'acuité dramatique : la période mamelouk, la mission franciscaine représentée par Grifon de Courtray, la Compagnie de Jésus par l'Italien Jérôme Dandini, l'ascension du Collège Maronite, tournant décisif dans la vie des maronites dont une élite réussit une brillante insertion dans la République des Lettres, notamment Joseph Simon Semaani, pionnier du Synode Libanais. Lui aussi le Synode bénéficie dans cette littérature épistolaire de l'attention qui lui est due, tout comme l'affaire de Hindiyyé, les élections patriarcales, les réformes dogmatiques et liturgiques, celle du monachisme, la christologie et la communication des décrets de Propaganda Fide.

04/2019

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BD tout public

Lucarne

Dans ce recueil de 5 histoires, certaines précédemment publiées dans la revue éponyme de Breakdown Press, Joe Kessler dépeint un monde riche en quêtes, en sensations, en surprises. Les couleurs, franches voire flamboyantes, épaulent la narration d'un point de vue subjectif : l'environnement apparaît et disparaît en fonction de ce que vivent les personnages. Les odeurs, la peur, le plaisir, l'urgence sont représentées comme autant d'explosions chromatiques. Windowpane, soit "carreau de fenêtre" ou "lucarne" en français, mêle le récit de l'auteur et la perception de ses protagonistes. Lucarne, c'est aussi la vision depuis une case de bande dessinée. Une narration innovante et envoutante, qui mérite plusieurs lectures, pour dépasser l'émerveillement esthétique qu'il suscite la première fois. Lauréat en 2017 du prix Audience Award à l'East London Comics & Arts Festival, Joe Kessler vit et travaille en Grande Bretagne. Dans un paysage rural, un chien erre au gré des odeurs qu'il croise. Il finit par rencontrer, enfin, sur le bord d'une fenêtre, l'objet comestible et inanimé qu'il cherchait : une tourte. En visite chez sa tante, une petite fille et son cousin partent explorer la propriété voisine. A travers la fenêtre, ils assistent à une projection d'images de guerre et de violence. De retour au calme, dans la solitude de la nuit, ces images la hante et elle prend peur pour ses parents. Spontanément, elle prend la route pour les rejoindre. Constatant le mauvais état de sa porte d'entrée, un homme rend visite à son propriétaire. Il se trouve alors pris dans un tourbillon de magie, qui l'emmènera jusqu'à un rivage lointain où se trouve, comme dans tout bon conte de fées, une jeune fille prisonnière d'une tour. Un marin complexé et la riche et solitaire propriétaire de la compagnie maritime pour laquelle il travaille vivent une aventure érotique intense avant qu'il ne reparte en mer, paré de cadeaux étranges. Un fugitif, aidé par des amis, est mis à l'abri puis trahi par ses hébergeurs. Traqué, il est finalement recueilli par une artiste qui vit dans une maison isolée. Ils tombent amoureux mais sont rattrapés par ceux qu'il fuit. Par une ultime création, elle parvient à sauver leur union.

03/2019

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Cinéma

Philippe Torreton

Pour beaucoup, les histoires sont écrites. Plus rares sont ceux qui réinventent leur destin. Philippe Torreton est de ceux-là. L'enfant né au milieu des années soixante à Rouen, d'une mère institutrice et d'un père employé d'une station-service, est un jour devenu le grand comédien que nous connaissons. Au cours de sa jeunesse, le collégien se montre plutôt timide, réservé. L'inscrire à un stage de théâtre organisé par son établissement scolaire l'aiderait peut-être à se désinhiber... L'expérience se révèle déterminante, une ferveur dévorante s'empare de l'adolescent, ne le quittera plus. Cet ouvrage est agrémenté d'entretiens exclusifs, le comédien se livre en toute simplicité et dévoile comment le gamin qui n'osait envisager une carrière artistique, s'est retrouvé littéralement happé par le souffle de la passion puis propulsé dans la spirale d'une irrésistible ascension. En 1987, Philippe Torreton passe le concours d'entrée du Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Il va fréquenter les classes de Catherine Hiegel et Daniel Mesguich. En 1990, il entre à la Comédie Française comme pensionnaire. Il en devient sociétaire en 1994. Mais comment retracer les débuts de la carrière de l'acteur normand sans évoquer sa rencontre avec Bertrand Tavernier ? Cette collaboration avec l'immense metteur en scène contribuera à la naissance de sa carrière cinématographique. Philippe Torreton recevra le César du meilleur acteur pour son rôle dans Capitaine Conan en 1997. Quand on demande au comédien quelles sont les personnalités qui l'ont le plus marqué, il hésite, elles sont si nombreuses ! Après une brève réflexion, le quinquagénaire confie : " Je pense à Bob Villette de la Compagnie errante, à mes professeurs au Conservatoire puis au Français. A Daniel Mesguich mais aussi à Antoine Vitez qui m'a engagé à la Comédie Française. A Bertrand Tavernier pour le cinéma et sans doute à Jeanne Moreau, Claude Rich et Jean-Claude Brialy pour les acteurs... " Philippe Torreton porte un regard sur son époque mais se confie également sur ses hobbies, ses projets, ses espoirs... Un artiste dont le talent n'a d'égal que l'humilité. Un homme capable de relever tous les défis, celui de passer du rôle de Cyrano à celui de Napoléon, de Robert III d'Artois dans les Rois maudits à celui d'Hamlet de Shakespeare, un comédien sans frontières qui n'a pas fini de nous étonner !

02/2019

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Histoire de France

De la capture à Verdun à la rupture avec Pétain. Une autre histoire de Charles de Gaulle

Le 2 mars 1916, au fort de Douaumont, le capitaine Charles de Gaulle, monté en ligne la veille à la tête de la 10e Compagnie du 33e RI, est fait prisonnier. S'agit-il d'une capture au terme d'un combat acharné ou, selon certains témoins, d'une reddition, attitude alors inconcevable pour des officiers d'active ? C'est l'une des questions majeures de cet ouvrage où l'on suit de Gaulle, de son arrivée comme lieutenant au 33e RI commandé par le colonel Philippe Pétain, et son engagement à Dinant-sur-Meuse où il est blessé, à son affectation comme capitaine sur le front de Champagne, puis de son envoi à Verdun. Prisonnier en Allemagne de 1916 à décembre 1918, de Gaulle, meurtri et humilié, doutant de son avenir militaire, ronge son frein, tout en mûrissant sa pensée et sa réflexion. La guerre terminée, il est affecté non loin de Varsovie comme instructeur d'officiers polonais contre les bolcheviks, puis à l'Ecole militaire de Saint-Cyr, avant d'enseigner à l'Ecole supérieure de guerre, grâce à la protection constante du maréchal Pétain dont il rejoindra l'Etat-major avec le grade de commandant. Nommé en 1933 lieutenant-colonel, il oeuvre activement pour sa carrière. Mais, en 1938, de Gaulle, qui a écrit – à la demande du Maréchal – un livre que celui-ci laisse dormir depuis des années, décide de le faire paraître sous son nom : ce sera La France et son armée. Une histoire de dédicace achèvera de brouiller les deux hommes. Le 1er juin 1940, de Gaulle est promu général de brigade ; le même mois, Paul Reynaud, nouveau président du Conseil, le nomme sous-secrétaire d'Etat à la Guerre. Le 11 juin, en pleine débâcle, de Gaulle croise Pétain une dernière fois. Une page est tournée. Cet ouvrage, étayé par de nombreux témoignages, ainsi que par des documents d'archives, n'est ni un panégyrique du futur chef de la France libre, ni un pamphlet contre le premier président de la Ve République. C'est un récit qui permet de constater que Charles de Gaulle n'a jamais été un véritable officier de troupe et que son comportement au front, contrasté et controversé, lui a probablement sauvé la vie. Un élément de plus pour éclairer une grande figure.

11/2015

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Littérature étrangère

Ils ne savent pas ce qu'ils font

Traduit du finnois par Sébastien Cagnoli Baltimore, 2014. Le laboratoire de recherches en neurosciences du professeur Joe Cheyefski est saccagé par des défenseurs de la cause animale. Peu après, Joe apprend que les menaces qui pèsent sur lui et sur sa famille sont liées au fils qu'il a eu avec sa première épouse, devenu militant extrémiste, qu'il n'a pas revu depuis qu'il a quitté la Finlande deux décennies plus tôt en abandonnant femme et enfant. Joe s'inquiète également pour sa fille, Rebecca. Une grande entreprise l'a choisie pour être son porte-étendard au lycée : en échange de vêtements, de maquillage et d'accessoires, Rebecca doit promouvoir les produits de cette compagnie auprès de ses camarades, notamment une drogue contre l'anxiété sociale, Altius. Elle se voit aussi remettre un engin hyperconnecté relié directement à ses neurones, l'iAm, qui capte toutes ses données 24 h/24 et oriente ses choix, ses goûts, ses activités. Joe découvre bientôt que la multinationale qui se trouve derrière tout ça a infiltré différents secteurs de la société, et que ses propres recherches ne sont peut-être pas pour rien dans son malheur. Jussi Valtonen livre un roman d'une ampleur magistrale, à la croisée de la Pastorale américaine de Philip Roth et du Meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Il y aborde avec audace et ingéniosité quelques grandes questions de notre temps : la perte de repères dans une société hyperconnectée et impersonnelle, les écueils du consumérisme, les problèmes éthiques posés par la recherche scientifique. La dimension dystopique du récit, qui confine pourtant au réalisme, la qualité de l'écriture et la profondeur psychologique des personnages en font un grand roman contemporain qui tend un miroir terrifiant à ses lecteurs. Prix Finlandia 2014 Né en 1974, Jussi Valtonen est un écrivain et psychologue finlandais. Après avoir étudié la neuropsychologie aux Etats-Unis et vécu en Grande-Bretagne, il a travaillé comme journaliste scientifique pour différentes revues. Il est l'auteur de trois romans et d'un recueil de nouvelles. Ils ne savent pas ce qu'ils font, son premier livre publié en France, meilleure vente de l'année 2014 en Finlande et traduit dans une dizaine de pays, s'est vu décerner le prestigieux Prix Finlandia.

01/2017

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Développement durable-Ecologie

L'impact environnemental de la norme en milieu contraint. Volume 2, Ranger l'animal

Le groupe d'Histoire du droit des colonies de Montpellier (HDC) poursuit sa réflexion sur l'impact de la norme en milieu contraint, considérant à la fois l'espace colonial français et ses analogies contemporaines. Après avoir porté un premier regard en 2011 sur la norme en matière d'environnement, il a rassemblé à nouveau plusieurs chercheurs de disciplines aussi différentes que le droit, l'histoire, la pharmacie ou la philosophie pour questionner cette fois l'emprise de la norme sur l'animal. Découvrir l'animal suppose de voyager dans l'espace et dans le temps, de traverser tous les continents, toutes les périodes (de la Grèce antique à aujourd'hui, en passant par l'époque coloniale). Partout et toujours, il apparaît qu'il échappe aux classifications dans lesquelles on cherche à le cantonner. De par sa nature même, l'animal dérange. D'ailleurs, en dépit - ou à cause - des 1 460 articles répartis dans 37 codes différents que le droit français lui a déjà consacrés, il se retrouve encore aujourd'hui au coeur de notre actualité juridique la plus récente. L'animal serait-il trop incertain pour pouvoir être rangé ? Il appartient en effet à nombre d'espèces qui se bousculent dans cet ouvrage : bovins, équidés, chiens, poissons... et maintenant primates non humains. Il répond à de multiples fonctions : animal de laboratoire, animal mis au travail, animal de guerre, animal de compagnie, animal produit de consommation... et se retrouve affublé d'une quantité de qualificatifs : sacralisé, errant, transcatégoriel... Et même un simple boeuf n'est peut-être pas qu'un boeuf ! Si l'animal n'était pas si compliqué, nous aurions réussi à le ranger. En réalité, qu'il soit «singulier-pluriel» «transcatégoriel» ou envisagé de manière singulière, l'animal demeure, comme le reste des choses auxquelles le droit l'associe, l'objet de l'opportunisme de l'homme habile à en tirer le meilleur parti, la plus grande utilité, l'utilité primant la nature. De fait, quel que soit l'appareil normatif qu'on invente pour lui - et cet ouvrage le montre brillamment -, l'animal finit toujours par révéler et finalement conjuguer nos pluralités, nos diversités, nos points de vue «à partir d'un point» où l'homme n'est jamais loin ou tout contre. Si l'animal dérange, l'homme est celui qui le range. Lequel des deux est-il alors le vrai facteur du désordre de l'ordre animal ?

01/2015

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Cinéastes, réalisateurs

Jean-Pierre & Luc Dardenne / Seraing

Ce livre s'inscrit dans une continuité. Un précédent volume, Antonioni/Ferrare, interrogeait une ville et un mode d'écriture. Il s'agissait d'écrire sur le cinéma d'Antonioni et sur la ville de Ferrare qui, c'était une hypothèse, a construit son regard, et d'expérimenter par ailleurs un mode d'écriture à la lisière de la fiction. Réfléchir à l'urbain et tenter de trouver une écriture "juste" pour parler des films reste le moteur de ce nouveau projet. La ville de Seraing sert d'écrin à presque tous les films réalisés par les frères Dardenne. L'hypothèse, tette fois, est qu'en travaillant sur la durée et en inscrivant leurs films dans un environnement social précis, en accordant une place déterminante au travail et à ses variantes dans le temps, Jean-Pierre et Lut Dardenne ont contribué à définir un paysage. La construction de l'ouvrage repose sur trois séjours successifs à Seraing en compagnie de Guy Jungblut, à nouveau sollicité pour les photos qui encadrent l'écrit. Ces photos n'ont pas le statut de simples illustrations. Les séquences photographiques constituent un regard autonome sur la ville, ses particularités et ses failles. A plusieurs reprises, elles ont relancé le travail d'écriture qui parfois s'épuisait entre descriptions vaines et réflexions sociologisantes déconnectées du terrain. Le texte avance à partir de thèmes associés à la ville, son inscription dans l'histoire industrielle de la région, sa structuration, son fleuve, les bois qui l'enserrent, les ruines qui la trouent : des thèmes mis en regard des manières de filmer des frères Dardenne, tels les déplacements incessants des personnages, leurs gestes, leur relation au monde du travail et à la parole. D'autres pistes encore sont explorées, celle de frontière, de seuil, de passage, de lieu. Le fil narratif s'autorise des retours, des redites, des précisions d'un chapitre à l'autre. Il ne s'agit pas de démontrer mais de parcourir un chemin fragile, cabossé, incertain ; une réflexion forte de ses convictions mais sans cesse assaillie par le doute. Un troisième volume devrait poursuivre le parcours : un voyage en Allemagne sur les traces de Wim Wenders, de Berlin à Wuppertal. Il s'agira alors de se risquer à passer du côté de la fiction.

03/2021

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Science-fiction

L'apprenti perdu

Au XXIIe siècle, l'humanité ne peut plus vivre que dans certaines zones, contrôlées par des " synthétiques ". La liberté ressemble à un concept éculé. Le libre-arbitre n'existe plus pour l'Homme. Placés en élevage d'orphelins dans des cités dortoirs, la seule vocation des humains semble être la reproduction de l'espèce à des fins inconnues. Lewis a été reçu dans une société interdite, le "Craft". Il doit rencontrer son mentor, le Gardien. Avec ses compagnons, Lewis va oser. Il va défier les "cowans", au service des synthétiques. Son souhait le plus cher, revenir heureux sur le chemin qui lui a été tracé. Il pourrait exercer un autre choix, mais il décide qu'il en sera autrement. Entre la fuite et les épreuves, il affrontera ce que sa conscience lui dicte non sans être revenu dans le présent. Il fera la découverte de monstres domestiqués, génétiquement créés lors des guerres qui ont ravagé la planète : les chimères. Il se lie d'affection avec un jeune sphinx mais aussi avec un vieil homme surnommé "le vieux Gildas". Accompagné de ce mentor de substitution Lewis se remet sur le chemin de son aventure en compagnie d'Emilie. Mais pour cela, ils doivent partir à la recherche de moyens de défense et d'armes dans la vieille Cité interdite. Le héros ira de découverte en découverte, de surprise en surprise, jusqu'à comprendre à travers des aventures initiatiques et inquiétantes, comment l'humanité a pu évoluer ainsi. L'Homme peut-il ou non jouer à Dieu, renverser le divin, et dans l'affirmative, quel prix aurait-il à payer ? Cet ouvrage plonge à la fois dans un futur particulier et dans un présent qui au-delà des apparences, serait porteur de cet avenir qu'en principe un être libre ne peut vouloir vivre. A travers ce livre de science-fiction spirituelle ou d'anticipation sociétale, l'auteur nous emmène sur des chemins où il s'avère capital de ne jamais perdre sa route, de savoir qui on est, d'où on vient et où on va. Bien plus, il met en scène un monde qui questionne sur ce qu'est le véritable libre-arbitre. Un apprenti est-il vraiment perdu avant de cheminer dans une direction qui soit en phase avec ses choix ? Tout commencera en juillet 2142, dans un secteur condamné, Grand Lyon.

03/2021

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Théâtre - Pièces

Voix. Suivi de Ysteria

Voix : Dans une salle vide quelque part des êtres se réunissent. Ce sont des entendeur·euse·s de voix. Ils sont jeunes, ont moins de trente ans. Ils participent à un groupe de parole. Cette séance a pour but de les aider à vivre en compagnie de leurs voix, à les réguler, à comprendre ce qu'elles leur disent, d'où elles viennent. Elle est menée par une personne qu'on ne verra jamais et que l'on va appeler tout simplement La Voix. Il y a Manon, qui vit sous l'emprise d'une personne très âgée qui l'entraîne peu à peu vers les méandres d'un amour total et mystique. Il y a Eloïse, tiraillée entre la voix de celui qui est devenu comme un amant distant, qui l'accapare, et celle d'une jeune adolescente troublée et dépressive qui la tire vers le bas. Et il y a Clément, qui a commencé à entendre, pendant le confinement, une voix qui l'oblige à pousser les limites de son endurance physique. Et d'autres plus facétieuses, philosophiques, amicales, qui l'aident à sortir de sa condition. Puis vient Véronique. Elle a 60 ans. C'est sa première séance collective. La séance va basculer dans une introspection au coeur des nombreuses voix qui accompagnent sa vie. Dieu, le garçon des bois, le morse, et la petite. - Pièce pour 3 comédiennes et 1 comédien/ Ysteria : Quelque part, de nos jours, dans ce qui serait une sorte d'installation médicale, où il y aurait un canapé, une petite salle d'attente, trois médecins-psychiatres, tentent de percer le mystère de deux de leurs patients atteints d'hystéries de conversion. Les démonstrations publiques d'Hystérie orchestrées par Charcot à la Salpêtrière ont constitué l'évènement médical et artistique le plus marquant de la fin du 19ème siècle. Elles ont servi de socle à l'invention de la psychanalyse, mais ont aussi fasciné les artistes, qui leur ont voué au fil des années un véritable culte. Comme si l'hystérie constituait en elle-même l'expression artistique absolue. Ysteria en proposera une version moderne, sorte de transposition des fameuses "?leçons du mardi?", et tentera de la remettre au goût du jour, en rouvrant le dossier Hystérie pour ausculter ce qu'elle a à nous raconter sur notre époque. - Pièce pour 3 comédiennes et 2 comédiens

04/2023

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Romans historiques

Les eaux de la colère

Les Eaux de la colère mêle de façon subtile histoire et fiction. Cette fresque minutieuse de l'Alexandrie cosmopolite de la fin du XIXe siècle propose une reconstitution documentée de l'épi démie qui frappe alors la ville. Alexandrie, 1883. Un navire marchand en provenance de Calcutta arrive dans le port de la cité égyptienne. Outre sa cargaison d'étoffes, il transporte un dangereux passager clandestin, invisible à l'oeil nu : le microbe du choléra. Depuis Paris, Louis Pasteur dépêche sur place un groupe de jeunes scientifiques chargés de découvrir le microbe avant le Dr Robert Koch (le chercheur allemand qui a identifié l'année précédente le bacille de la tuberculose), lequel a également rejoint Alexandrie. Il en va de l'honneur de la France. L'équipe se compose de Louis Thuillier, d'Emile Roux et du vétérinaire Edmond Nocard, accompagnés de Marcus, leur assistant. Selon les instructions de Pasteur, ils installent leur laboratoire dans l'enceinte de l'Hôpital européen et se mettent au travail. Rapidement, ils font la connaissance de plusieurs notables alexandrins, parmi lesquels le docteur Malina, un juif dont la famille vit là depuis trois siècles. Sa fille Este, dix huit ans, d'abord indifférente aux recherches des Français, finit par leur proposer son aide. A force de côtoyer Louis Thuillier, elle se met à envisager un avenir à ses côtés, tout en éprouvant une furieuse envie de comprendre les subtilités du monde microscopique qu'il lui fait découvrir. Cependant, l'épidémie continue ses ravages, alors que les travaux des deux équipes concurrentes stagnent. Puis peu à peu, la rémission s'annonce, les décès se font plus rares, le danger semble s'éloigner et les chercheurs, moroses et découragés, voient le microbe leur échapper : pour Thuillier, Roux et Nocard, un retour en France est donc imminent. Et Louis espère bien repartir en compagnie d'Este... Les Eaux de la colère mêle de façon subtile histoire et fiction. Cette fresque minutieuse de l'Alexandrie cosmopolite de la fin du XIXe siècle propose une reconstitution documentée de l'épi démie qui frappe alors la ville. Le récit, dans lequel le microbe du choléra est un personnage à part entière, prend des allures de roman policier. Dans lequel rebondissements, attente, découragement, espoirs ne sont pas sans évoquer une certaine actualité...

05/2021

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Science-fiction, heroic fantas

Les géants Tome 8 : Nangali

Les fléaux ont commencé leur oeuvre Précédemment une pluie de météorites s'est abattue en Corée du Nord Dans le magma de ces boules de feu des créatures destructrices sommeillent et menacent l'équilibre du monde Ce fléau vient de toucher aussi l'Australie où habite Nangali Face à ce cataclysme mondial la mère de cette jeune fille de 11 ans décide de prendre la route pour rejoindre son père à Uluru Même si Nangali n'a pas vu son père depuis des années elle pourra se mettre à l'abri dans cette région sauvage où les étoiles brillent avec une incroyable intensité la nuit Pendant ce temps en Corée Moon qui a découvert ses pouvoirs s'est lancée à la recherche des autres Géants capables de combattre ces fléaux En compagnie de son Géant Ungdy elle ne va pas tarder à retrouver Nangali pour l'encourager à réveiller à son tour son propre Géant Si Nangali parvient à révéler ses forces elle sera une alliée de taille pour Moon Ensemble elles pourront peut-être sauver l'humanité Mais comment Nangali va-t-elle réussir à entrer en contact avec son Géant Et que se cache-il vraiment au coeur des météorites Pourquoi les fléaux semblent avoir des objectifs différents selon l'endroit où ils atterrissent et à qui obéissent-ils Alors que le chaos règne sur Terre plus que jamais le salut de l'Humanité passe par le courage de ces enfants liés à cette nouvelle génération de Géants puisant leurs forces dans les planètes de notre système solaire Après un premier cycle best-seller le tout nouveau cycle tient toutes ses promesses L'équipe d'artistes est toujours composée de Lylian au scénario et de Paul Drouin à la Direction artistique Paul Drouin Luisa Russo et James Christ s'attèleront au dessin avec Charline Forns qui rejoint l'équipe au tome 8 Ingrid Chabbert viendra épauler Lylian au scénario Il n'en faudra pas moins pour mettre en scène ce nouveau casting d'enfants et de géants qui nous emmènent à la découverte de nouveaux pays Dans ce tome 8 nous irons en Australie pour un récit toujours nourri d'action et de nouvelles rencontres dans un cycle qui permettra de développer les origines de ces Géants Comme pour le tome 7 cet album contient 2 cartes supplémentaires à collectionner

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Spiritisme

Nous sommes tous éternels

Le plus grand médium psychique américain, auteur du best-seller When Heaven Calls, propose un nouvel ouvrage dévoilant les secrets de l'au-delà et la vérité sur le ciel. Matt Fraser revient sur la grande question qu'on ne cesse de lui poser : " Qu'arrive-t-il après la mort ? " Nous aurions pu nous attendre à une réponse compliquée, or elle est très simple : Nous sommes tous éternels ! Matt Fraser fait part de son expérience de médium pour aider les personnes sur terre à surmonter des épreuves comme le deuil, en insistant sur le fait que la vie ne se termine pas avec la mort terrestre, qui n'est pas une fin, mais se poursuit dans le ciel (l'au-delà). Pendant notre vie terrestre, nos proches défunts sont à nos côtés, nous écoutent, nous aident à combattre les mauvais esprits. Ils sont accompagnés des anges et des esprits tels que les fantômes. S'appuyant sur des milliers de conversations avec l'Esprit, Matt lève le voile sur les révélations cachées de l'existence : - les évènements survenant lors de notre traversée - les belles réalités du ciel et de la vie éternelle - les anges gardiens qui nous protègent sur Terre (y compris nos animaux de compagnie décédés) - le rôle des rêves et les formes de manifestation des âmes aux vivants - l'amour, la romance, les âmes soeurs au-delà de la vie - les fantômes, les hantises, les âmes négatives, les vampires énergétiques, la protection psychique - le destin, le libre arbitre, la deuxième chance - les regrets, les excuses et le pardon du ciel - la compréhension de vos dons et buts - le karma, la bonté, la vie au coeur du flux divin - la reconnaissance des signes et des messages de nos proches depuis le ciel. Comme l'explique Matt, " nous avons tous notre propre "ligne téléphonique" pour communiquer avec le ciel. Tout ce que nous avons à faire, c'est trouver comment l'utiliser. " Révélée par des histoires jamais racontées, la sagesse de Nous sommes tous éternels " guérit le monde en nous assurant une forte connexion émotionnelle et spirituelle, fondement d'une vie saine " (Karamo Brown, vedette de Queer Eye et auteur de Karamo). Il nous inspire " avec sa certitude réconfortante que nous sommes tous éternels. " (Gloria Estefan).

08/2023

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Histoire de France

Bérégovoy. Le dernier secret

Un mois avant sa disparition, le 1er mai 1993, Pierre Bérégovoy remettait à son gendre deux lettres pour annoncer sa volonté de mettre fin à ses jours. La première lui était adressée, l'autre était destinée à François Mitterrand. D'un commun accord, ils déchirèrent celle écrite pour le chef de l'Etat. Quelques semaines plus tard, au bord d'un canal de Nevers, Bérégovoy se tua d'une balle dans la tête, soulevant une immense émotion dans le pays. Dans cet ouvrage, de nombreux témoignages inédits éclairent les dessous d'une véritable descente aux enfers ; et l'on comprend que cette mort fut un acte réfléchi, commis par un homme profondément déprimé. Comptable de sa propre vie, il montra par ce geste une force intérieure méconnue, laquelle lui permit d'ailleurs de troquer, en l'espace d'une vie, sa casquette d'ouvrier et de cheminot contre le costume d'homme d'Etat. Ce livre fournit également l'intégralité des éléments de l'enquête judiciaire sur les causes de la mort de l'ex-Premier ministre, qui tordent le cou à la fable conspirationniste d'un assassinat. Il lève aussi le voile sur une crainte qui a empoisonné la dernière année de la vie de ce fidèle serviteur de François Mitterrand : au-delà de son affaire de prêt accordé par un ami intime du chef de l'Etat, Roger-Patrice Pelat, Bérégovoy conservait un lourd secret, celui des fonds déposés en espèces sur son compte personnel par un autre ami de Mitterrand. A la fin de sa vie, Pierre Bérégovoy fut l'objet d'un harcèlement constant des affairistes dont il goûta, à tort, la compagnie et le soutien souvent intéressé : Bernard Tapie, Samir Traboulsi, Pierre Aïm furent de ceux-là. L'échec historique du Parti socialiste aux élections législatives de 1993 acheva de le convaincre du bilan négatif d'une vie de labeur animée par une ambition dissimulée - la présidence de la République - dont les rares témoins racontent ici comment elle a guidé ses actes. A travers ce destin tragique, c'est toute l'histoire de la gauche française qui se dévoile au lecteur, dans les dérives liées à la pratique du pouvoir, dans ses difficultés à concilier son héritage révolutionnaire et sa volonté de gouverner la France.

04/2008

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Portugal

Les meilleures expériences au Portugal. Avec 1 Plan détachable

Pour vivre la destination au plus près Un guide Lonely Planet pour s'imprégner de la culture, de l'art de vivre et des paysages portugais et vivre une expérience immersive du pays. Regarder, marcher, écouter, sentir, goûter, un guide qui fait appel à tous les sens pour vivre intensément son séjour. Des pages introductives thématiques pour aborder le pays sous tous les angles : gastronomie, fêtes et festivals, vins, activités balnéaires, sites historiques, vie nocturne, voyages en famille. . . Les régions portugaises à ne pas manquer (Lisbonne, Cintra, l'Alentejo, l'Algarve, Porto et la vallée du Douro, Braga, les 12 villages historiques, etc. ) traitées sous forme d'activités, de promenades et de visites incontournables ou insolites. Des cartes des principales régions et des clés pour construire son trajet en un clin d'oeil. De nombreuses propositions d'activités nature et de plein air (surf dans l'Alentejo ou sur la côte ouest de l'Algarve, survoler la côte en parapente, longer les sentiers des douaniers à pied, parcourir l'arrière-pays à VTT ou à dos de cheval, découvrir la vie sauvage) pour s'évader et s'émerveiller dans des paysages grandioses. Et toujours : des informations pratiques pour préparer son séjour et ses visites. Une carte détachable du pays avec les incontournable par région et des propositions d'itinéraires. LA COLLECTION " DECOUVERTES ET EXPERIENCES " Un guide construit autour d'expériences pour sortir des sentiers battus, découvrir les sites incontournables de manière originale, changer sa manière de voyager : apprendre à cuisiner, s'initier aux savoir-faire locaux, emprunter les chemins de traverse en compagnie d'habitants, assister à une démonstration d'artisans, etc. Pour chaque région, des expériences pour une immersion dans la nature et les paysages grandioses : randonner sur les plus beaux sentiers, pagayer sur des eaux sauvages, parcourir les plus belles routes en van ou à vélo, plonger dans des sources chaudes ou des vagues cristallines, découvrir une faune inattendue. . . Une cartographie dynamique, pour construire son voyage en un coup d'oeil. Des pages magazine écrites par des experts sur l'artisanat, les plus grands livres ou films inspirés par les lieux, l'histoire, les secrets locaux. . . Des tips pour organiser au mieux ses expériences. Une maquette très visuelle et aérée, ponctuée de pictos, photos et cartes, pour une lecture claire et ludique. Une carte détachable du pays avec au recto une présentation des régions et de leurs points forts, et

05/2022

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Histoire internationale

Abdullah Mubarak Al-Sabah, le faucon du Golfe

Le cheikh Abdullah Mubarak AI-Sabah eut une influence déterminante dans la création de l'Etat moderne du Koweït. Personnage emblématique, il joua un rôle clé dans le développement de son pays. Le fondateur de l'Etat moderne du Koweït fut le Cheikh Moubarak. Mais c'est son fils, Abdullah Mubarak Al-Sabah, l'une des figures les plus importantes du Koweït des années 1940 à l'indépendance de l'émirat en 1961, qui conduisit effectivement le pays à la modernité. Responsable, en grande partie, de la création des Forces de défense koweïtiennes, Abdullah Mubarak Al-Sabah eut à coeur de donner la priorité aux intérêts nationaux koweïtiens face aux pressions britanniques, américaines et iraniennes et cela dans une période cruciale de grands changements. Figure essentielle dans l'histoire et le développement de son pays, il prit soin aussi d'établir des relations avec les compagnies pétrolières étrangères et il renforça le standing économique du Koweït en menant des politiques déterminées en ce sens. Elaboré par l'auteur grâce à de nouvelles recherches et à l'accès à des sources bien informées, cet ouvrage est à la fois une biographie et un livre d'histoire du Koweït moderne. Il aborde les relations de l'Emirat avec ses voisins et l'Occident. Il traite notamment de la stratégie américaine de renforcement de ses relations dans le Golfe et la péninsule arabique à une époque où la Guerre froide battait son plein tandis que les nationalismes arabes égaient à leur apogée. Le livre n'élude pas les questions diplomatiques délicates comme les différends à propos de l'eau ou des frontières ou comme les relations difficiles entre le Koweït et l'Irak, plus particulièrement après la Révolution de 1958 menée par le général Abdul Karim Qasim. Chaque thème évoqué par ce livre met en exergue le rôle charnière joué alors par le cheikh Abdullah Mubarak Al-Sabah. Cet ouvrage apporte ainsi une contribution significative à la compréhension de la politique complexe du Koweït moderne et de l'histoire récente des Etats du Golfe.

06/2019

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Histoire de France

Jean Zay. Le ministre assassiné (1904-1944)

Député radical-socialiste à 28 ans, ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts de 1936 à 1939, Jean Zay fut assassiné par la milice avant même d'avoir eu 40 ans, le 20 juin 1944. Pourquoi ce destin hors du commun, cet accès précoce à de très hautes responsabilités et cette fin tragique ? Pour répondre à ces questions, on retrace ici simplement et clairement la vie et l'action de Jean Zay : ses origines familiales, sa formation, son ascension politique, puis son rôle à l'Éducation nationale sous le Front populaire. Par ses projets, ses décisions, sa méthode et son style, il fut un grand ministre réformateur : classes de fin d'études primaires, sixièmes d'orientation, activités dirigées, sport à l'école, mise en réseau des centres d'orientation, création du CNRS. Chargé des Beaux-Arts, il leur donne, résolument soutenu par un mouvement de fond à la fois moderniste et démocratique, une inspiration nouvelle qui annonce les enjeux de la "Culture" d'après-guerre : réforme de la Comédie-Française, premières subventions aux "jeunes compagnies", nouveaux musées, soutien à la lecture publique, liens Culture-Loisirs, festival de Cannes... Après Munich, c'est dans le gouvernement l'un des ministres les plus fermes dans la volonté de résister à l'Allemagne nazie. Les collaborateurs dénonceront d'ailleurs en lui un fauteur de guerre, coupable de ne pas avoir fait la paix avec Hitler. Suprêmement intelligent et cultivé, actif, organisé, ouvert, Jean Zay tranchait sur la grisaille du personnel politique d'alors. De plus, sa réussite lui promettait un rôle majeur dans les gouvernements à venir. Mais il représentait tout ce que Vichy détestait. Aussi, après un procès proprement scandaleux, le nouveau régime le condamna-t-il à la détention à perpétuité. Emprisonné à Riom pendant toute la guerre, il est finalement exécuté au coin d'un bois. Ainsi finit tragiquement un ministre éminemment sympathique, efficace et moderne, qui avait mis en mouvement l'école républicaine et fait lever de grands espoirs.

05/2015

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Histoire de France

Le rapport Brazza. Mission d'enquête du Congo : rapport et documents (1905-1907). Mission Pierre Savorgnan de Brazza, commission Lanessan

En 1903-1905, le scandale du " caoutchouc rouge " révèle les pratiques sanglantes des compagnies concessionnaires du Congo belge et menace les intérêts du royaume de Belgique sur le " continent noir ". En février 1905, l'affaire Gaud et Toqué, deux fonctionnaires français coupables d'exactions sur des prisonniers " indigènes ", éclate, obligeant les autorités françaises à mandater une mission d'inspection dans la colonie. Ainsi commence la dernière mission menée par Pierre Savorgnan de Brazza du 25 avril au 14 septembre 1905 et qui s'achève par la mort de l'explorateur et fondateur de l'Afrique équatoriale française. A la tête d'une équipe d'une dizaine d'inspecteurs, Brazza a recueilli auprès des populations locales, de fonctionnaires coloniaux et d'agents des sociétés concessionnaires une masse considérable de renseignements qui fournit les bases d'un procès en règle du régime concessionnaire d'exploitation des ressources (caoutchouc et ivoire, surtout) de la colonie. Régime de travail forcé, de répression généralisée, de prise en otage des populations qui reçoit l'appui de l'administration coloniale et engage la responsabilité du commissaire générale de l'époque Emile Gentil. Après la mort de Brazza, les documents de la mission sont confiés à une commission composée de hauts fonctionnaires coloniaux. Le rapport qu'ils établissent, pourtant indulgent sur bien des points, demeure si accablant que, malgré les demandes répétées de parlementaires et d'une partie de la presse, le ministre des Colonies décide, en 1907, d'en interdire la publication. Imprimé en dix exemplaires classés " confidentiels " et enfoui dans les archives gouvernementales avec des centaines de pièces annexes, méconnu des historiens, le rapport Brazza n'a jamais été rendu public. En mars 2014, Le passager clandestin le publiera pour la première fois, dans une présentation détaillée de Catherine Coquery-Vidrovitch, accompagné de nombreux documents inédits. Une publication-événement qui éclaire tout un pan de l'histoire coloniale française et nous renseigne sur les mécanismes collectifs de son oubli.

03/2014

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Economie

Peuple, pouvoir et profits. Le capitalisme à l'heure de l'exaspération sociale

Voici le grand réquisitoire du prix Nobel d'économie Joseph E. Stiglitz contre la dialectique infernale du pouvoir et des profits. Depuis plusieurs décennies, Joseph Stiglitz développe une critique forte du néolibéralisme. Il dénonce la foi aveugle dans les marchés libres et sans entraves. Il fustige la mondialisation, qui étrangle les pays en développement. Il condamne la libre circulation des capitaux, qui aboutit à des crises financières. Il met en garde contre le creusement des inégalités. Toutes ces évolutions sont voulues par les grandes entreprises. Grâce à leur "pouvoir de marché", elles exploitent aussi bien leur personnel que leurs clients pour accroître leurs profits. Ces profits leur permettent d'"acheter" le pouvoir politique afin qu'il légifère selon leurs désirs, et non dans l'intérêt du peuple. Mais ce dernier n'en peut plus. Il veut que cela change. Entrent alors en scène des démagogues qui, pour tirer parti de cette colère, élaborent une critique superficielle de la mondialisation. Fondée sur l'hostilité à l'égard des migrants et le protectionnisme, celle-ci trouve un large écho auprès des victimes de la désindustrialisation. Ces nouveaux populistes ont également l'appui des grandes entreprises, et pour cause : ils travaillent pour elles, notamment en leur accordant des réductions d'impôts massives et en déréglementant. Pour combien de temps ? Dans ce livre, Stiglitz ne se contente pas d'analyser avec finesse les grands problèmes actuels de l'Occident (l'anémie de l'économie, le pouvoir des monopoles, la mauvaise gestion de la mondialisation, la financiarisation abusive, le changement technologique mal maîtrisé). Il propose aussi un tournant radical : un programme économique et politique progressiste. A ses yeux, il est urgent de mettre en oeuvre une politique sociale ambitieuse autour d'une idée forte : l'"option publique". Car c'est en s'attaquant de front au pouvoir et aux profits des grandes compagnies que le peuple pourra enfin espérer vivre décemment.

09/2019

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Histoire internationale

Le cimetière des innocents. Victimes et bourreaux en Russie soviétique 1917-1989

Au début des années 90, alors que l'empire s'écroule et qu'on croyait tout savoir sur la terreur soviétique, les archives les plus secrètes du régime, du Comité central, du KGB et de la Guépéou vont devenir accessibles pendant une courte période de temps et révéler une barbarie insoupçonnée. Alexander Yakovlev est alors un ancien responsable du régime chargé, sous Gorbatchev, de recenser et de réhabiliter les victimes du communisme dans son pays. De ces archives, il tirera cet inventaire méthodique et détaillé des crimes du système soviétique, de l'époque de Lénine jusqu'à la perestroïka. Il y dénonce la prédilection de Lénine pour les prises d'otages, considérées comme un moyen de consolider le système ; les mauvais traitements de près d'un demi-million de prisonniers de guerre, rentrés au pays après la guerre finno-soviétique ; les terrifiants échanges entre Staline et Romain Rolland sur la punition des enfants et des adolescents ; les nombreuses intrigues et dénonciations visant divers artistes et écrivains ; la persécution des compagnies théâtrales et des cinéastes dans les années 30 ; le sort réservé à la minorité coréenne ; les préparatifs de la déportation des Juifs à l'époque du "complot des blouses blanches", juste avant la mort de Staline... Il revient sur les mesures de répression touchant les minorités ethniques ou nationales dirigées notamment contre les Ukrainiens, les Allemands de la Volga, les Tatars de Crimée, les Ingouches, et étudie - de façon particulièrement pertinente aujourd'hui - les mauvais traitements infligés dès les années 30 par les Soviétiques aux Tchétchènes. Cet ouvrage n'a rien d'un compte rendu clinique et froid. Fondé à la fois sur l'expérience personnelle de l'auteur et sur l'accès privilégié qu'il a pu avoir à certaines sources, c'est un cri de révolte et de honte lancé au soir de sa vie par un homme brisé par ses découvertes.

09/2007

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Rock

Jimi Hendrix. Les manuscrits de plus de 130 chansons, photos rares, textes autographes et inédits

Jimi Hendrix était un guitariste si extraordinaire que l'on en oublie presque qu'il mettait tout autant de passion, d'âme et de précision dans ses textes. Fervent admirateur de Bob Dylan, Hendrix était un défricheur de mots ébouriffant qui laissait son imagination le guider vers des horizons jusqu'alors inexplorés par la musique pop. L'incroyable corpus musical composé et enregistré par Jimi Hendrix au cours des quatre dernières années de sa vie témoigne avant tout de son incomparable génie créatif. Déterminé à capturer toutes les idées qui pouvaient attiser sa curiosité, il écrivait sans cesse, avidement, s'emparant de chaque bout de chiffon, enveloppe, papier à en-tête d'hôtels ou de compagnies aériennes, menu ou serviette de table qui lui passait sous la main pour noter une pensée qu'il comptait approfondir ensuite. Des explorations psychédéliques de Purple Haze à la douce beauté d'Angel en passant par les résonances mystiques de Valleys Of Neptune, les drôleries d'Astro Man et les sonorités blues de Hear My Train A Comin'... Tous ses textes sont aujourd'hui inscrits au panthéon du rock. Son écriture créative, en constante évolution, était imprégnée de la même inventivité, virtuosité et intrépidité qui vibrait dans son jeu de guitare. Cette nouvelle collection augmentée réunit les paroles de plus de cent trente chansons de l'artiste, dont nombre de manuscrits sont ici présentés pour la toute première fois. Riche en illustrations et compilé par Janie L. Hendrix - soeur de Jimi et présidente de la société chargée de préserver l'intégrité du patrimoine de l'artiste - Jimi Hendrix : Les manuscrits de plus de 130 chansons, photos rares, textes autographes et inédits regroupe de nombreuses photos peu connues ou inédites. Cette compilation extravagante est aussi l'occasion de découvrir le parolier à travers ses chansons, un auteur-compositeur dont les mots étaient aussi flamboyants que ses solos.

10/2021

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Histoire internationale

La Brigade Piron en Normandie

6 juin 1944 ! Ce jour-là, la Normandie est le théâtre de la plus formidable opération aéroportée, navale et aérienne de tous les temps, avec pour objectif la Libération de la France, de l'Europe, occupées depuis quatre ans par l'Allemagne nazie. Sur le rivage, cinq têtes de pont sont reliées les jours suivants. De mi-juin au 20 août, la bataille de Normandie permet la libération de la plus grande partie de la province. Cependant, une large zone, la Côte Fleurie, entre l'Orne et l'estuaire de la Seine, est toujours occupée. Le 17 août, les Alliés lancent l'opération Paddle dont l'objectif est la libération de cette zone. Cette opération est assignée à la brigade belge libre ou encore "brigade Piron" , du nom de son chef, le lieutenant-colonel Jean Piron. La brigade est placée sous le commandement du major-général Richard N. Gales, le commandant la 6e division aéroportée britannique. Forte de ses 2 300 hommes et de ses 500 véhicules, la brigade Piron est constituée de trois compagnies indépendantes, alliant mobilité et puissance de feu. Entre le 17 et le 31 août, la brigade va opérer le long de la route côtière, de Ranville à Honfleur, avec ses unités motorisées, et sur la route Troarn-Pont-l'Evêque avec l'escadron blindé ; puis l'ensemble de la brigade passe la Seine, entre La Meilleraye et Rouen. Destinée à délivrer Le Havre, elle est finalement appelée pour remonter en Belgique... et libérer Bruxelles. C'est cette odyssée, marquée de durs combats face à un ennemi qui a conservé toute sa pugnacité, que proposent de retracer les auteurs. L'ouvrage présente un rappel de l'histoire de la brigade, depuis sa création en Angleterre en juillet 1940, et le récit de la campagne de Normandie. Des annexes sont réservées à un moment de mémoire, à la commémoration de la libération de Bruxelles et à un parcours du souvenir, d'Arromanches aux rives de la Seine. L'ouvrage est illustré de nombreuses photographies et documents.

07/2014