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Onfray

Dieu ? Le philosophe & le rabbin

Un échange spirituel et intellectuel de haut niveau entre deux hommes que tout oppose apparemment sur le sujet. Face à un sujet aussi clivant que celui de Dieu, cette conversation sans concessions entre un philosophe et un rabbin ne tenait pas de l'évidence. Leurs controverses démontrent au contraire que deux personnes, précisément lorsqu'elles viennent d'horizons différents, ont beaucoup à se dire. Il suffit pour s'en convaincre de lire leurs premiers échanges portant sur la question universelle du sens à donner aux maux qui nous atteignent et nous interrogent au plus haut point dans notre humanité. Opposer radicalement théologie et philosophie, c'est également éluder le paradoxe d'une philosophie athée qui est " une philosophie toujours habitée par l'objet qu'elle prétend dissoudre ", en l'occurrence Dieu. En outre, les frontières qui séparent les croyants et les athées sont-elles si infranchissables ? Un croyant demeure-t-il étranger aux questions que se pose l'incroyant ? Les épreuves de la vie parfois extrêmes, les maladies, les injustices quotidiennes, ce qu'André Neher appelle " la réalité théologique du Silence de Dieu ", laissent-elles intacte la foi de celui qui s'en réclame, ne l'ébranlent-elle pas ? Un athée ne s'interroge-t-il pas sur le Dieu dont il nie l'existence, ne serait-ce que pour justifier son rejet du divin ? N'est-ce pas le propre de la conscience humaine que d'être en perpétuel mouvement, de croire aujourd'hui pour douter demain ? Michel Onfray est un incroyant convaincu, mais il n'est ni un nihiliste ni un relativiste, la spiritualité et les valeurs morales n'étant pas l'apanage des religions. Et il ne manque pas d'arguments solides pour défendre ses convictions. Il ne s'agissait pas, pour lui comme pour Michaël Azoulay, de chercher à emporter la conviction de l'autre mais de lui donner à percevoir une autre manière de penser, de s'ouvrir à l'altérité. De ces échanges, les deux hommes ont appris, et nous avec eux, qu'un dialogue exigeant contraint à déconstruire les évidences et les tropismes avec lesquels nous vivons. " Car nous sommes engoncés dans des certitudes et dans des idées préconçues que nous n'interrogeons plus, rappelle Michaël Azoulay. Dialoguer en vérité permet de mieux se définir, de mieux saisir ce en quoi on croit ou on ne croit pas. Si la tradition juive privilégie l'étude des textes en groupe, c'est parce que la vérité, ou plus modestement l'opinion juste, jaillit de la contradiction et de la confrontation des idées. "

02/2024

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Philosophie

Propos sur la nature

" Le thème de la nature est la toile de fond de toutes mes pensées. Autant que je pouvais deviner la situation de ceux qui pensent subjectivement, je les voyais enfermés dans des rêves et séparés du monde et développant une existence sans fenêtres, à peu près comme les monades de Leibniz, existence où il y avait pourtant une sorte de monde au-dehors. Et je ne crois pas avoir jamais fait autre chose, quand je décrivais, que nettoyer ce monde de toute la buée humaine, et le voir comme il serait sans nous. Ce qui me semblait digne de remarque, en ces pensées sur le monde, c'est qu'elles n'effaçaient nullement la beauté du monde. Bien au contraire, me semblait-il. L'homme recherche la nature nue ; il s'appuie sur l'océan ou sur le glacier, assuré alors, par l'imminence même du danger, qu'il n'est plus question de bonne ou mauvaise chance, et que la chose suivra seulement son poids et sa pente, sans aucun égard à l'homme. Ces solitudes sont belles, et elles prouvent que Dieu n'est pas par là. On sait que le sauvage sur la terre ferme craint à chaque pas d'offenser le génie de l'arbre ou le génie des pierres. Une telle vie peut sentir pourtant la beauté de l'heure ; car l'homme s'accorde aux saisons, et danse au soleil comme le moucheron. Mais une telle vie ne peut pas penser la beauté du monde ; car la pensée n'y a jamais ce mouvement libre par lequel elle respire. La crainte d'offenser quelqu'un est une pensée qui gâte la plus belle aurore. "

09/2003

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Policiers

Vieux Bob

"C'est vrai, vieux Bob a pas pu s'empêcher. C'était si bon, le calme et puis la sciure sous son ventre, bref, il a pas pu se retenir. A coups de pompe dans le train il se traîne jusqu'à l'arbre, lève à peine la patte, fait trois gouttes qui se perdent dans ses poils". Un vieux clébard incontinent, un simple d'esprit fasciné par les avions, deux étrangers dans le métro qui ne savent se dire leur attirance... Les personnages de ces neuf nouvelles sont attendrissants. S'ils sont pathétiques ? Oui. Et meurtriers, souvent. A l'image de John Fante, Pascal Garnier donne toujours l'impression de se balader avec un couteau en poche. Mais chez lui, l'effarement ne conduit pas à la rage : nous sommes ici du côté du coeur. L'auteur de Comment va la douleur ? Et de La Théorie du Panda est mort en 2010. Le recueil Vieux Bob s'inscrit pleinement dans l'oeuvre de cet entomologiste sentimental. Les éditions in8 ont souhaité rééditer ce recueil paru aux éditions Syros en 1990 sous le titre "Cas de figures" . L'auteur dissèque des solitudes au long cours où animaux, jeunes et moins jeunes rivalisent de lassitude. Qu'advient-il alors de la banalité pesante et de ces êtres fossiles que les jours calmes et monotones assassinent sous un soleil de plomb ? Aux surgissements de coïncidences réelles ou simulées, l'habitude croise les fulgurances de l'inouï. A l'orée du tragique, dans un glissement palpable sous l'ivresse d'un quotidien qui n'en finit jamais de s'éteindre, la vie laisse alors entrevoir la mort - à moins que ce ne soit la mort qui, aux prises avec la vie, lui rende tout son éclat. Garnier distille la subtilité grossière d'une vie mortelle avec beaucoup de poésie.

09/2014

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Littérature étrangère

Jernigan

Les enfants de l'oncle Sam ont mauvaise mine. Ils habitent dans le New Jersey des maisons blanches toutes pareilles. Le week-end, ils font des barbecue-parties autour de la piscine ou tondent la pelouse. Jernigan, lui, regarde pour la 125eme fois le même épisode de Star Trek en buvant une bière, allongé sur un sofa, dans le living de sa voisine. Il attend Dieu sait Quoi. Le quatre juillet, peut-être ? Ce jour-là - Independance Day, la fête nationale américaine -, sa femme Judith s'est tuée et le Dow Jones a atteint son niveau le plus bas depuis la crise de 29. Ce jour-là, sa vie s'est cassée. Depuis, il essaie de recoller les morceaux. Et c'est dur, très dur ! Comme Holden Caulfield, le héros de L'Attrape-Coeur, il monologue, faux cynique cachant sa sensibilité sous une désinvolture apparente. Comme lui, il rêve de se faire ermite au milieu des solitudes du New Hampshire. Oui, mais voilà : Jernigan a la quarantaine, son fils joue des trucs bizarres sur sa guitare électrique (" Hard Rock ? - Arrête, papa, tu n'y comprends rien ") et sa petite amie fait un mauvais trip. Pendant ce temps, l'Amérique glisse doucement vers la fin des années Reagan. C'est le krach de Wall Street et le crack dans la rue, la paupérisation des classes moyennes et la tiers mondisation des pauvres. Où sont passées les couleurs de la vie ? David Gates jette sur tout cela un regard aigu et sensible. Romancier, il est attentif à ce qui se passe entre les hommes et les femmes - attraction-répulsion, love streams, désirs, illusions -, les fils et les pères - amour fou, silences, responsabilités - les mères et les filles - fusion, rivalité, meurtre. Son livre est d'une nudité bouleversante. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par François Lasquin.

02/1993

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Sociologie

Sensibilités N° 11 : Insensibilités

Le partage du sensible suppose aussi un partage de l'insensible, une insensibilité dont la définition et la valorisation varient selon les moments, les individus et les sociétés. De fait, observer le social au prisme de l'insensibilité s'avère ainsi d'une stimulante et déconcertante fécondité, en temps de grande anesthésie générale. Après 10 numéros et comme pour explorer les frontières d'un concept, la revue " sensibilités " s'intéresse ici aux insensibilités. Si la revue aborde habituellement la balance des sens, l'arc des émotions et des sentiments, les jeux de la douleur et du désir ou les systèmes d'appréhension du temps et de l'espace, elle se penche cette fois sur l'absence de sensation, l'atonie, l'apathie, l'indifférence, les flat affects ou la recherche d'une froide rationalité. Et ce monde du manque se révèle, étonnamment, un monde en plein. Aussi verra-t-on dans ce numéro la manière dont l'ascèse religieuse valorise le détachement des sens, dont l'exercice de certaines professions (comme celle de bourreau ou de pompier) imposent un lent désapprentissage de l'empathie, celle dont l'avènement de la Raison en Occident a marginalisé le sensible ou encore la manière dont les crimes de masse supposent une déshumanisation de l'ennemi. La montée de l'indifférence dans des sociétés qui paraissaient pourtant avoir développé une singulière faculté à s'émouvoir à distance n'est évidemment pas occultée : qu'on songe aux solitudes accrues des âgés, au sort des SDF ou aux maux endurés ces dernières années par les migrants en Méditerranée, tout se passant comme si, à la sidération émue des premiers temps, succédait presque chaque fois un désintérêt croissant face à la banalisation de ces images de souffrance humaine.

01/2023

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Soins palliatifs, douleur

Jusqu'à la mort accompagner la vie N° 154, septembre 2023 : L'atention aux personnes âgées, une vision de la vie

Plusieurs évènements depuis 3 ans ont sollicité notre attention aux conditions - notamment éthiques - de vie et de soins des personnes âgées vulnérables. Mais aujourd'hui ces personnes et leurs proches restent au coeur de tensions et de conflictualité. Leur situation est désormais menacée par la précarité pour la qualité des accompagnements à l'hôpital comme en Ehpad et aussi à domicile, y compris leur fin de vie. La raison principale est le sens dans le travail pour les professionnels de santé, qui reste fortement questionné à la suite de la crise sanitaire. Les valeurs l'humanité promues dans les établissements ne risquentelles pas de se trouver "hors sol" , réduites à des procédures réglementaires, des documents mais pas d'application, s'affranchissant de la parole, des envies de chacun, de leur potentiel de motivation. Il est devenu évident que les professionnels de santé ont besoin de retrouver du sens à leur mission, et que les personnes âgées vulnérables risquent de devenir des oubliées. Il y aurait urgence à porter plus d'attention à ceux à qui on porte le moins d'attention. D'une certaine manière c'est une dynamique collective qui serait fragilisée, ce sont des solitudes qui paraissent exacerbées, comme si on était renvoyé à soi-même en ayant perdu un fondement partagé et poussé au repli d'un individualisme protecteur, car les valeurs et le sens sont nourries par une pensée et une élaboration partagées que reflètent d'ailleurs les textes réglementaires. Nous serions confrontés à l'enjeu renouvelé de la co-construction dans les échanges et l'écoute mutuelle, à faire la promotion de la vie ensemble. Réfléchir ensemble le soin serait donner la parole aux soignants mais pas sans les proches et les personnes âgées.

10/2023

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Comédie romantique et humorist

People we meet on vacation

Deux meilleurs amis. Dix road trips. Une dernière chance de tomber amoureux. Poppy et Alex n'ont absolument rien en commun. Il est grand, calme et aime rester chez lui avec un bon livre. Elle est petite, grande gueule, mordue de fêtes et de voyage. Pourtant, ils sont les meilleurs amis du monde. Depuis dix ans, chaque été, ils se donnent rendez-vous pour une semaine de vacances ensemble. Jusqu'à il y a deux ans, quand ils ont tout gâché... Coincée dans son train-train quotidien, Poppy ne rêve que d'une chose : retrouver son ami et leur traditionnel road trip estival. Lorsqu'Alex accepte de repartir avec elle, Poppy sait que c'est sa dernière chance de tout arranger entre eux. Mais après deux ans de silence, peuvent-ils vraiment faire comme si rien ne s'était passé ? La nouvelle reine de la comédie romantique revient avec un roman pétillant, qui vous laissera une douce impression de chaleur et de nostalgie, comme au retour des meilleures vacances. Le phénomène TikTok enfin traduit en France et bientôt adapté au cinéma ! " La force de People We Meet On Vacation réside dans l'humour des dialogues, l'intelligence des observations que le roman dresse sur la vie et dans la justesse des personnages. la fois drôles, maladroits et attachants, ils valent vraiment le détour. " The Wall Street Journal "L'autrice nous offre dans ce nouveau roman des dialogues pétillants, souvent à mourir de rire, en particulier les conversations entre Poppy et Alex. Le résultat final est un charmant hommage aux comédies romantiques classiques, qui apporte tout de même sa propre touche d'originalité. Une version moderne et réussie de Quand Harry rencontre Sally, qui coche toutes les cases du genre". Kirkus Reviews "J'ai absolument adoré cette comédie romantique des plus parfaites ! Emily Henry pourrait vraiment être la Nora Ephron de notre génération. Un page turner subtil et chaleureux". Sophie Cousens " Le talent d'Emily Henry pour créer une ambiance et des personnages attachants brille ici de mille feux. Un choix judicieux pour les lecteurs à la recherche de vacances d'été par procuration. " Publishers Weekly " Emily Henry est particulièrement douée pour l'écriture des dialogues. Le badinage entre Poppy et Alex est si naturel, dynamique et drôle que Shonda Rhimes elle-même en serait admirative. " The Associated Press "People We Meet On Vacation est une comédie romantique chargée de tension sexuelle, qui fait monter doucement la température. Alex et Poppy m'ont conquise, j'ai adoré voyager avec eux aux quatre coins du monde". Beth O'Leary "Une échappée drôle, tendre et sincère, que l'on aimerait faire durer toute la vie". Jodi Picoult " La nouvelle reine de la comédie romantique, Emily Henry, revient avec un roman pétillant, qui vous laissera une douce impression de chaleur et de nostalgie, comme au retour des meilleures vacances. " Lausanne Cités

06/2024

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Littérature érotique et sentim

Heart Racing - Tome 1. One girl, one pilot

Joyce ne sait qui choisir entre le séduisant Dann et l'énigmatique, mais excitant, Colls. Lors des précédentes relations de Joyce, son coeur n'a jamais vraiment palpité pour qui que ce soit. Cependant, lorsque Dann s'intéresse à elle, elle est bien décidée à ce que cela change. Mais c'est sans compter sur l'énigmatique Colls qui lui fait découvrir l'univers palpitant et dangereux des courses automobiles. Tombera-t-elle amoureuse du séduisant Dann ? Ou bien l'illégalité, l'adrénaline et la sensualité auront-elles raison d'elle ? Découvrez sans plus attendre le premier tome de cette saga de romance palpitante et partagez les émotions de Joyce face à deux hommes séduisants et attirants. EXTRAIT Plusieurs semaines passent et mes nouvelles résolutions semblent m'avoir définitivement perdue. Le fait de fixer Dann pour me prouver à moi-même que je suis capable de rompre ma solitude lui a fait croire, selon les dires de Sonia à qui il ne cesse de se confier, que je suis tombée éperdument amoureuse de lui. En le dévisageant de la sorte, j'admets aussi et surtout que j'ai des desseins particuliers pour son joli minois. En effet, j'envisage de reconstituer sur une toile sa beauté incroyable, de la forme superbe de ses yeux à chaque trait de son visage parfait. Essayer de se prouver à soi-même qu'on peut rompre une forme "d'isolement" envers les hommes et vouloir faire le portrait de quelqu'un n'est pas forcément caractéristique de "l'amour" ou du "coup de foudre" . Ce sont des mots et expressions à sens fort qu'on a tendance à employer à tort et à travers. Mais je ne peux jeter la pierre ni à Dann ni à aucun de mes amis. En effet, la réalité, c'est que sur ce coup-là, je ne parviens pas à déchiffrer mes propres sentiments. Je suis une véritable bille en matière amoureuse. Je me demande même si cette chose si abstraite est réellement faite pour moi. A PROPOS DE L'AUTEUR Laura Wen, étudiante en lettres, est tout simplement amoureuse de la littérature et de l'écriture depuis sa plus tendre enfance. Elle aime par-dessus tout transmettre des émotions à ses lecteurs et s'évader de son quotidien en se mettant dans la peau de ses personnages.

07/2019

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Poésie

Mire

Pour ceux qui l'ont vécue, une guerre n'est jamais terminée, toute image mentale lui doit quelque chose, sans elle les images des êtres n'ont pas d'ancrage. Solmaz Sharif embrasse l'histoire récente : la guerre Iran-Iraq, les attaques américaines au Moyen-Orient, Guantanamo... , parce que c'est avant tout son histoire. Née en exil, elle cherche à la fois sa mémoire et son foyer et la guerre est comme un lien naturel au monde. "Mire" est un tableau virtuose de poèmes, de listes, de fragments et de séquences, Sharif rassemble les récits éparpillés de sa famille plongée dans des conflits qui la dépassent mais la plongent dans la destruction. Livre en errance, en migration permanente, en quête d'abri, d'une femme qui n'est chez elle nulle part, qui mesure la distance qui la sépare des êtres perdus. Dialogue morcelé avec des images, Solmaz Sharif nous force à regarder les morts en face, les cadavres d'écoliers, les civils bombardés, les mosquées détruites, le poids de chaque homme. Elle nous force à identifier les corps inertes de notre histoire. "Mire" est saturé par la violation constante de l'intimité, les fouilles au corps, les intrusions policières, les mises sur écoute, les ségrégations. En sécurité nulle part, que ce soit dans le présent ou dans les souvenirs, le rêve américain est une solitude et une déception, avec des uniformes prêts à enfoncer votre porte à chaque instant. Sharif montre aussi comment la violence s'exerce contre le langage. Elle injecte dans son livre des mots tirés du Dictionnaire Militaire Américain ; qui viennent faire exploser le rapport à l'autre, elle expose les euphémismes dévastateurs utilisés pour stériliser la langue, contrôler ses effets et influencer notre résolution collective. Il s'agit de vivre avec "le langage qu'ils ont fait de notre langage", dans l'abîme qui sépare les individus que nous sommes des histoires racontées. Que faut-il tirer de l'abîme pour faire exister son histoire, ses proches emprisonnés et disparus ? Où peut-on porter son histoire dangereuse car sensible comme un champ de mines, précise comme un dictionnaire de termes qui désignent des mises à mort dans l'intervalle de la mire à l'écran, l'ordre de tirer et l'impact. Mais Un élan de survie, une sensualité limpide nous signalent la présence d'une conscience lumineuse, un étonnant apaisement.

05/2019

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Religion

Zoroastre. Vie et oeuvre du précurseur en Iran

Lorsque naquit Zoroastre, la foi dans les dieux était à vrai dire encore vivante en Iran, et pourtant elle menaçait de s'effondrer. Les croyances erronées se répandaient. Zoroastre avait pour tâche - en tant que précurseur de la Lumière de la Vérité - de mettre en garde le peuple iranien contre l'hérésie et, en allant beaucoup plus loin, il devait se servir de ce peuple pour conduire l'humanité vers la foi en Dieu, pour la préparer au Jugement dernier et à la venue du "Saoshyant", du Sauveur. Zoroastre qui, au début, n'a nullement connaissance de sa mission, ne la reconnaît que dans la solitude des montagnes et trouve le chemin de son accomplissement. Le lecteur captivé suit avec intérêt la façon dont le faux précurseur s'oppose à Zoroastre. En liaison avec l'activité qui se manifeste dans la Création, Zoroastre trouve les révélations de la Vérité. C'est alors que commence son activité : Les êtres humains doivent être guidés hors de la déchéance et de l'erreur vers la pureté des moeurs afin qu'ils puissent être peu à peu amenés à reconnaître la lumineuse Vérité. Zoroastre suit courageusement son chemin. A l'heure dite, il rencontre les compagnons dont il a besoin pour accomplir son oeuvre ; il reçoit des aides et des directives en provenance de sphères plus élevées et il grandit intérieurement dans sa mission. Le peuple iranien mûrit ; il devient capable de saisir les Commandements reçus par Zoroastre en provenance de la Lumière et de les mettre en pratique dans la vie quotidienne. Arrivé à un certain âge, Zoroastre note les révélations que, dans sa Sagesse, la Lumière lui a permis de recevoir ; l'apogée de ces révélations est l'annonce du Sauveur, du "Saoshyant" qui viendra au moment du Jugement. Il se sert à cet effet d'un langage imagé qu'il élargit sans cesse et grave sur de minces plaques de pierre. La valeur du livre intitulé "Zoroastre" ne repose pas seulement dans la beauté de la langue et dans l'explication des événements historiques, mais bien davantage dans l'expérience qui fait ressortir la Grandeur et la Sagesse de Dieu qui guide tout et envoie à chaque peuple, pour lui annoncer la Vérité, le précurseur dont il a besoin pour mûrir.

05/1991

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Littérature française (poches)

Strangulation

On peut avoir grandi dans le confort feutré de l'aristocratie bordelaise, avoir un père célèbre dans le petit cercle des études cicéroniennes et une mère à l'affection débordante qui archive inlassablement les courriers de son fils, on peut avoir passé son enfance à rêver de grands départs, le regard porté sur les bateaux s'élançant vers l'Atlantique, et ne rien faire de sa vie. Ou si peu. Jean a quitté Bordeaux à vingt ans pour aller flâner sur les quais de Paris, faute d'avoir osé partir plus loin. Lui qui se pique de littérature en ses heures de loisir, qui compose des vers et s'apprête à publier un roman, pourrait croiser les illustres acteurs de la bohème de la Belle Epoque, pourtant son destin semble être de passer à côté des choses et des gens. Il écrit des lettres à sa mère, dans lesquelles il lui raconte ses journées de petit fonctionnaire à la préfecture, évitant de mentionner ses heures d'errance vaine, mentant parfois pour ne pas l'inquiéter. Il apprécie la compagnie d'animaux qui le distraient un temps de sa solitude et de son désoeuvrement. Quand ce dernier devient trop pesant, Jean est sujet à d'étranges pulsions lors desquelles il exécute l'ami domestique du moment avant de porter son deuil, presque heureux d'avoir su ainsi se fabriquer un semblant d'émotion. C'est avec une plume précise et baroque, trempée dans l'humour noir, que Mathieu Larnaudie relate les fantaisies et démystifie les fantasmes de son jeune dandy impuissant à rencontrer son époque comme sa propre existence. Il n'est pourtant pas question d'échec ici, car l'échec supposerait une ambition, une entreprise : Jean rate sa vie comme on rate un train, avec une telle conscience de ce non-avènement que les seuls projets lui semblant réalisables ressortissent à la mort - bientôt à la sienne propre, que d'une certaine manière il orchestrera. S'inspirant librement de la biographie du poète Jean de La Ville de Mirmont, Strangulation compose une fiction originale, à la fois détournement et hommage des romans décadents de la fin du XIXe siècle, jouant des mises en abyme et des voix (celle du héros dans sa correspondance, celle d'un narrateur à la connivence ironique) pour interroger brillamment l'art du roman.

08/2015

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Beaux arts

Van Gogh

Voici LA grande biographie de Van Gogh, complète, magistrale et définitive, qui, malgré la somme de livres et de films qui lui sont consacrés, se lit avec un plaisir tout neuf. On y retrouve la figure fascinante du peintre maudit à l'oreille coupée, la vie d'écorché vif d'un génie solitaire et incompris, qui mourra à 37 ans d'une balle dans la poitrine. Mais pas seulement, et pas tout de suite : c'est là l'une des grandes qualités du livre. Contrairement à Pialat, par exemple, qui se focalisait sur les derniers mois de la vie du peintre, Naifeh et Smith commencent par le commencement. Sans céder pour autant à l'illusion rétrospective (où l'enfance expliquerait tout), ils nous montrent qui était Vincent avant d'être Van Gogh : le mythe (et le carcan) familial, les années de pensionnat vécues comme un rejet insupportable, la passion et la rivalité envers Theo, la première confrontation au monde de l'art, dans l'atelier de son oncle et la constitution d'un musée imaginaire, l'exil à Londres, la tentation mystique... La fin du livre a fait "scoop" lors de sa parution, les auteurs remettant en cause la thèse du suicide de l'artiste. Après dix ans de recherches, en un tissage exemplaire de la narration et des citations, des événements et de la psychologie, du contexte historique et d'analyse de tableaux, les auteurs nous ouvrent les clés de la constitution d'une personnalité et d'une oeuvre. Quelques grands thèmes prennent tout leur sens : l'abandon, la solitude, l'échec, la recherche éternelle d'une famille, d'une appartenance par Van Gogh, tandis que la disgrâce des siens s'installe et se creuse, les figures du voyageur, du semeur, du fils prodigue... Les images, d'ailleurs, se superposent à la lecture et l'on garde en tête comme un portrait du peintre pour chaque époque : le gamin revêche, tignasse rousse, souliers défaits et filet de pêche à la main ; le jeune commis élégant et chapeauté, un carton d'estampe sous le bras ; le fou malade, amaigri, asocial de la fin... Jamais bavard, d'une rigueur et d'une précision absolues, à juste distance du sujet (ni empathie excessive ni froide objectivité), c'est là le formidable récit d'un destin génial et tragique.

10/2013

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Littérature étrangère

Un petit roman Lumpen

Dans ce court roman, Roberto Bolaño abandonne les territoires qui ont marqué son parcours et son imaginaire personnel pour se déplacer vers la ville de Rome. C'est le décor où plusieurs personnages excessifs déambulent, tendus entre l'inquiétude et la folie. Après la mort soudaine de ses parents dans un accident de voiture, Bianca, la jeune protagoniste, commence en effet une véritable descente aux enfers, côtoyant la délinquance et le mal. Elle se rappelle sa vie avec son frère, tous deux adolescents au moment de la mort brutale de leurs parents. Livrés à eux-mêmes, ils abandonnent rapidement leurs études et vont essayer de survivre : Bianca, la narratrice, travaille dans un salon de coiffure, son jeune frère se fait engager dans un gymnase où il fait la connaissance de deux individus étranges, le Bolognais et le Libyen. Ces derniers finissent par proposer à la jeune fille de se prostituer à un ancien acteur de péplums, Maciste, afin de pouvoir le voler. De la même manière que le titre du roman est un écho ironique aux trois petits romans bourgeois de l'écrivain chilien José Donoso, Rome et son passé, ici rappelé par le personnage de Maciste, héros de péplum, ancienne figure du nationalisme et du fascisme italien, n'apparaissent que sous leurs aspects les plus défaits. Il n'y a plus rien d'épique, Maciste est aveugle, sa gloire n'est même plus un souvenir et il n'apparaît que parce que les deux personnages indifférenciés - le Libyen et le Bolognais - veulent le voler (est-il vraiment riche, le lecteur en doute). Bolaño recycle donc cette fin de l'épopée, du grand récit (de carton pâte), se rappelle sans doute de la prostituée fellinienne qui erre dans les Nuits de Cabiria, affirmant une nouvelle fois que l'expérience de la difficile frontière entre le bien et le mal est faite par les personnages à la marge, pasoliniens pour rester en Italie, pris entre la terreur à la solitude extrême et l'impérieuse nécessité de l'affection, comme le dit Patricia Espinosa. Le titre modeste et ironique de Petit roman lumpen ne doit pas tromper le lecteur : nous sommes bien face à une œuvre, la dernière publiée du vivant de l'auteur, où, une fois de plus, sont rassemblés des personnages touchants, luttant pour leur survie, cherchant l'amour, en équilibre au bord d'un abîme.

03/2012

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Littérature étrangère

Journal (1939-1943)

Fils de la poétesse Marina Tsvetaeva, Gueorgui Efron, que l'on appelait Murr, est né en Tchécoslovaquie, le 1er février 1925 et a grandi en France jusqu'à l'âge de quatorze ans. En 1937, son père et sa soeur retournent en URSS, suivis en 1939, par Marina et Murr. Après l'arrestation d'Ariadna et de Sergueï Efron, Gueorgui et sa mère restent seuls, contraints de déménager et de vivre des maigres revenus de Tsvetaeva. Au début de la guerre, Marina Tsvetaeva et son fils sont évacués à Elabouga. Submergée par la misère, la solitude et l'incompréhension, elle se suicide le 31 août 1941. Envoyé au front, son fils fut tué au combat le 7 juillet 1944. Murr commence à tenir son Journal dès son arrivée en URSS. Les dernières notes datent d'août 1943, quelques mois avant sa mort. La première partie de ce document plonge dans la réalité soviétique la plus ordinaire et la plus brutale qui soit. Sa force vient de la disproportion entre sa banalité et les grands bouleversements dont il se fait l'écho. Gueorgui Efron ouvre une Fenêtre sur le monde pour se livrer à une observation continue de l'ordinaire soviétique. Il note une foule de pensées et d'émotions, de faits et de détails quotidiens qui évoquent l'atmosphère de Moscou sous la Terreur, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. La seconde partie s'ouvre sur la terrible année 1941. C'est l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, l'évacuation précipitée en Tatarie, puis le suicide de Tsvetaeva. Murr, devenu orphelin, désormais livré à lui-même, commence une vie errante et incertaine. Le Journal prend alors une autre dimension et devient un témoignage sur la survie. L'obsession de la faim devient le leitmotiv des années 1942-1943, elle ne le quitte jamais. Quelque chose se brise dans la personnalité du jeune homme. Mais le Journal continue de s'écrire. La vie devient plus oppressante, et se trouve suspendue aux ordres arbitraires. La descente aux enfers se fait en temps réel ; le document est saisissant, non par la puissance de l'émotion, mais par l'adhérence matérielle à la situation, face aux horreurs impassibles du quotidien. L'écriture devient un état second. Le cahier s'arrête lorsque son auteur est happé par la guerre, lorsqu'il n'y a plus de papier ni de crayon.

08/2014

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Littérature française

OEUVRES COMPLETES. Tome 19

Cette fabuleuse entreprise : la reconquête de son propre moi, dont le lent cheminement a pu se lire dans des centaines et des centaines de pages quotidiennes, il semble, en décembre 1945, qu'elle est achevée. L'oppression religieuse s'est éloignée. De la lutte incessante menée pour s'en défaire demeure une vigilance sardonique dont les effets dévastateurs vont désormais s'opposer à toute emprise métaphysique. L'écriture s'est transformée jusque dans sa matérialité. Elle n'offre plus les lignes sages, appliquées, des premiers cahiers. Plus large, plus rapide, comme libérée, elle s'entremêle maintenant de signes et de dessins. Pourtant, en ce début de 1946, où Antonin Artaud s'alarme de voir ne pas paraître les Lettres de Rodez, où il redoute que par là même ne se prolonge sa mise à l'écart, c'est, après la période explosive, presque euphorique, d'une communication qu'il avait cru pouvoir retrouver, le repliement dans la solitude et, de nouveau, le débat s'intériorise. Il se déplace aussi et, de plus en plus, le corps va en être le centre : "le corps inamovible de M ? Antonin Artaud vivant dont on a cent fois dépecé des duplicata arrachés et qui n'a cessé de rester vivant et lui-même contre toutes les formes qu'on lui prenait". Antonin Artaud ne cessera plus de dénoncer l'inaptitude à la vie du corps dont l'homme dispose, ce corps défectueux, aux fonctions dangereusement séparées, à la sexualité désaccordée, au mode d'engendrement désastreux. Son indispensable réfection va devenir l'un des mythes symboliques dominants de ses textes futurs. C'est d'ailleurs pendant ces mois-là qu'apparaissent dans les cahiers les principaux thèmes qui se développeront après sa sortie de l'hôpital psychiatrique : la véritable identité de l'homme crucifié au Golgotha, le reniement du baptême, la géographie des envoûtements destinés à fermer la bouche aux consciences lucides, le rôle de la sexualité dans ces ondes perverses qui partent de lieux dispersés sur toute la terre, l'émeute qui s'est déclarée à Dublin autour de sa personne et de sa canne, les raisons profondes de son internement, son refus enfin de disparaître : "Je ne suis pas celui qui a fixé de disparaître sans laisser de traces sur la terre. Je ferai au contraire disparaître la terre avant de m'en aller".

02/1984

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Littérature française

L'âme du violon

Un vieux luthier Italien au XVIIème siècle, un tsigane orphelin qui vit de sa musique sur les chemins de la France des années 30, une jeune femme bohème qui rêve de voir un jour ses toiles exposées dans le Paris contemporain et un PDG infatigable dont le coeur n'est touché que par les airs classiques qui résonnent dans son bureau new-yorkais : si différents soient-ils, ces quatre personnages ont en commun, un objet, le violon. Giuseppe lui a consacré sa vie, penché sur son établi jour après jour pour le compte d'un célèbre atelier italien ; un drame va le pousser à sortir de sa solitude et à transmettre son art à un jeune apprenti pour tenter de réaliser l'instrument parfait. Lazlo joue sans cesse de celui qu'il a reçu en seul héritage ; son incroyable talent lui permet d'en vivre et d'espérer un jour gagner cette Amérique dont on lui parle tant, et vers laquelle on le suivra. Lucie se voit obligée de reprendre sa vie en main pour vendre l'instrument que sa grand-mère musicienne lui a confié afin de lui permettre d'acheter le matériel nécessaire à la préparation de sa première exposition. Un projet qui la mènera de Londres à Vichy, mais surtout loin de ses peurs. Et Charles se met à enquêter sur les traces de violons mystérieusement signés pour conquérir une musicienne qui a su, par son art, ré-enchanter son existence jusqu'ici réduite à des chiffres et des contrats. Il redécouvrira dans cette aventure les plaisirs simples de joies qui ne s'achètent pas. De 1630 à nos jours en passant par l'entre-deux guerres, de la Lombardie aux gratte-ciels de New-York en passant par Paris et la Camargue, Marie Charvet lie ces quatre destins pour révéler l'âme d'un violon unique qui changera à jamais la destinée de nos quatre personnages. En lutherie, l' "âme du violon" désigne l'ultime pièce que dépose l'artisan au coeur de l'instrument et qui détermine sa sonorité et sa vibration. Dans ce roman choral, musical et léger, conçu comme une fugue à quatre voix et dont les chapitres déroulent en alternance les vies de chaque personnage, elle permet à l'auteur de faire résonner ensemble trois époques, plusieurs cultures et d'accorder ces destins bouleversés par un même instrument.

04/2019

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Histoire de France

Le Roman de la DURBELIERE t 1 & t 2. Cybele et Bellone Les jeux de l'Amour et de la Guerre

Tome 1 Dans une société finissante où règnent raffinement de l'esprit et goût du bon mot, Alys de Rorthais, jeune fille de haute naissance, au caractère sentimental et insouciant, retirée dans la demeure de sa famille au coeur du Bas-Poitou, rêve de connaître l'amour. Jusqu'au jour où, lors d'un bal donné en son honneur à la veille de sa présentation à la Cour, son chemin croise celui d'Arthur de La Guyonnière, jeune marquis séduisant, ami de son frère Gonzague et qui, comme lui, ne rêve que d'exploits militaires. Mais la guerre arrachera bientôt ces jeunes amants à cette vie idyllique tandis que la famille d'Alys se disperse, partie en quête des lauriers de la gloire. Du bocage poitevin aux ultimes fastes de la Cour de Versailles, à travers une Allemagne déchirée et les vastes contrées sauvages de la Nouvelle-France, chacun, poussé par les divinités Cybèle et Bellone, connaîtra passions et tourments, par-delà les affres de l'amour et de la guerre... Tome 2 France, fin du XVIIIe siècle... Alors que la guerre fait rage dans la vieille Europe, Arthur, engagé sur le front d'Allemagne, est laissé pour mort sous les murs d'Heidelberg. Bouleversée par la disparition de son fiancé, Alys est déchirée entre son désir de solitude et la nécessité de réapprendre à vivre. En proie aux vanités et aux intrigues de la Cour, la jeune fille saura-t-elle rester fidèle à la mémoire du marquis de La Guyonnière et continuer d'espérer qu'il lui revienne un jour ? Décidé à fuir une existence monotone et à prouver sa valeur, après s'être vu refuser le coeur d'Elisabeth, Léandre, accompagné de Guillaume, s'embarque à destination de la Nouvelle-France, pour y chercher une gloire à laquelle il aspire. La secrète liaison de Gonzague et de la princesse de Bourbon sera-t-elle sans lendemain alors que la lutte entre la France et l'Angleterre, sur mer comme aux Amériques, impose un mariage princier, gage de paix, entre les deux couronnes ? Dans un rythme effréné de déchirements et de trahisons, de haines et de passions, qui, des divinités de l'Amour ou de la Guerre, l'emportera ? Il appartient à ce second tome de Cybèle et Bellone d'y répondre...

11/2019

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Critique littéraire

Cahiers Saint-John Perse Tome 18 : Une lecture de Vents de Saint-John Perse

Saint-John Perse a composé Vents pendant l'été 1945, alors qu'il séjournait, comme chaque été, sur une petite île du Maine (Etats-Unis). C'était le sixième été de l'exil, depuis que, au mois de juin 1940, Alexis Leger, le diplomate, avait été relevé de ses fonctions de Secrétaire général du Quai d'Orsay par Paul Reynaud. Du fond du silence et de la solitude, l'appel de la poésie s'était à nouveau fait entendre, elle qui avait été laissée en retrait depuis Anabase. Et avec le recueil, d'abord intitulé Quatre poèmes-1941-1944, puis Exil, un cycle s'était clos. Celui de l'exil politique la libération de la France occupée pouvait laisser légitimement prétendre à une réhabilitation du proscrit. Celui de l'exil poétique : Perse avait appris le sacrifice du passé et le dialogue imaginaire avec les gens de peu, sur les chantiers et les cales désertées par la foule, après le lancement d'une grande coque de trois ans. Le thème n'était bientôt plus de circonstance. Or, dans les mois qui précédèrent Vents, Saint John Perse se trouva face à un dilemme majeur : il allait falloir choisir entre la reprise de la vie publique du haut fonctionnaire - mais quelle serait-elle? - et la construction d'une grande œuvre poétique - mais serait-elle entendue? On sera peut-être surpris d'apprendre que c'est le poète qu'il avait eu l'intention durant l'été 1944 d'étrangler, devenu trop inopportun pour la préparation pratique à une vie nouvelle (lettre à Mrs Francis Biddle). Vents est donc le résultat inattendu d'une crise du renoncement, aussi grave que la nuit de Gênes pour Valéry. Finalement, Saint-John Perse a voulu demeurer chez ses amis américains, quitte à s'installer dans une posture fictive d'exilé. Dans son poème, il traverse les Etats-Unis, à cheval, d'Est en Ouest. Aurait-il tourné le dos à la vieille Europe blessée et renoncé à y faire entendre sa voix? Ou bien, serait-ce que la hauteur de sa monture et la distance de l'Atlantique fussent les seuls lieux d'où il réussissait à parler aux hommes de son pays? Poussé en avant par la force des vents, par le rythme entraînant du verset et les rebonds inouïs des images, le lecteur n'a pas toujours conscience du drame qui se joue dans Vents : les destinataires ardemment sollicités y sont absents.

11/2006

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Paramédical

A l'écoute des proches aidants. Du répit à la rêverie - Approche psychique des émotions des accompagnants et des soignants

L'entrée de la maladie, du handicap ou de la démence dans une famille perturbe toujours son équilibre. Ce livre montre ce que vivent alors les proches devenus des aidants et propose la mise en oeuvre d'une écoute spécifique pour aider les aidants. L'entrée de la maladie, du handicap ou de la démence dans une famille peut être brutale ou lente. L'équilibre familial entre, lui, toujours en turbulence ; il y aura désormais un avant et un après. Que vivent alors les membres de l'entourage devenus des "aidants" ? Qui sont ceux que l'on nomme les "proches aidants" ? Comment, dans ce contexte, aider les aidants, mettre en oeuvre une écoute spécifique ? Ces questions sont abordées dans cet ouvrage par Hélène Viennet. Elle apporte un éclairage psychanalytique issu de son expérience clinique auprès des proches aidants et développe une approche psychique des émotions vécues. De nombreuses situations, des paroles d'aidants et de soignants, qui peuvent être démunis face aux difficultés psychiques de l'entourage des patients, émaillent ce livre. Grandes douleurs et petites joies, angoisses et soulagement, éloignements et retrouvailles, les ressentis sont intenses. Parmi les affects éprouvés par les proches, revient souvent la sensation d'épuisement, de ne pas avoir de temps pour soi, de ne pas pouvoir sortir de l'atmosphère de la maladie, de la dépendance. Se reconnaître aidant puis se laisser aider relève d'un cheminement en soi, tant les accompagnants focalisent leur attention sur leur proche. Le besoin d'aide une fois admis, un séjour de répit peut ne pas suffire. Si un "droit au répit" est reconnu, celui-ci correspond avant tout à un temps de pause et un lieu pour se reposer. Cependant, au-delà, pour accueillir au mieux les états de détresse vécus par les proches, souvent isolés, il est essentiel de leur offrir un répit psychique, soit un espace et un temps de rêverie. Si chaque histoire est singulière, nombre de personnes aidées, de proches aidants et de soignants qui les côtoient au quotidien à domicile et dans les divers lieux de pratiques pourront se reconnaître dans les situations présentées dans ce livre. C'est un modèle d'accueil de la parole, de possibilité d'une rêverie ouvrant au répit psychique qui leur est proposé en vue de favoriser l'allégement des contraintes et de la solitude.

01/2020

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Littérature française

Reine des bois

Chantre de la Montagne langroise et de ses paysages, André Theuriet, receveur enregistreur à Auberive de 1856 à 1859, a merveilleusement appréhendé la nature haut-marnaise. Timide, sensible, intériorisé, André Theuriet a toujours trouvé le bon côté des lieux. Que dire des 80 romans et 286 titres qu'André Theuriet nous a laissés ? Qu'il faut les lire ! Et en premier lieu "Reine des Bois" que publie aujourd'hui de nouveau "Le Pythagore Editions" . Une bonne opportunité pour retrouver nos racines, de redécouvrir les us et coutumes d'une campagne oubliée, tout en respirant le parfum des villages, des forêts, du changement des saisons. André Theuriet, entrera tout naturellement à l'Académie pour revêtir un habit vert qui lui sied parfaitement. André Theuriet a consacré une quinzaine de livres au Pays de Langres, dont deux se détachent, "Sauvageonne" et... "Reine des Bois" ! Un hymne à la joie naturelle. Mais qui peut mieux qu'André Theuriet parler de cette région, comme il le fit lors de son discours d'admission à l'Académie : "Il y a en effet de longues années que je débarquai par un soir gris de novembre, en plein pays langrois, et qu'un heureux hasard administratif m'appela à Auberive, en Haute-Marne. Ce petit coin de terre où je demeurai près de trois années, me charma à tel point, que l'enchantement dure encore. Je revois avec une étonnante netteté le village que baigne l'Aube naissante, l'ancienne abbaye des Bernardins et surtout une délicieuse promenade Entre-deux-Eaux, qui méritait bien son nom, car elle était bordée par deux bras de l'Aube, aux ondes claires et peuplées de truites frétillantes. De tous côtés, le bois enveloppait ce village d'une ombre pacifique et fraîche. J'y ai passé en pleine solitude, de douces heures de rêverie et de travail, j'y ai risqué mes premiers vers. Au fond des combes silencieuses, sous les futaies de foyards, j'ai glané les éléments de mes premiers livres et s'il est vrai qu'on appartient surtout au pays qui vous a réchauffé le coeur et nourri l'essentiel, je suis fier de le dire ici : je suis haut-marnais parce que j'aime la Haute-Marne et parce que je lui dois beaucoup" . Difficile de dire mieux ! Vous avez dit "habit vert" ?

06/2010

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Poésie

Les Seules

Que font les seules, prisonnières d'un paysage d'hiver, entre les baraquements, les barbelés, les coups ? Des voix d'enfants, la neige, le marais gelé, les arbres. Les corps coupés tombés des wagons. Elles disparaissent, entre les cris des hommes, les fusils qui résonnent à l'autre bout de la forêt, les chiens. Ces femmes privées de mère, seules sous les feuilles, laissées là au centre d'une angoisse plus grande, dans le poing fermé de l'histoire et de la violence. A la fois violentées et oubliées, prises dans la lenteur d'un labeur quotidien, la répétition, un cercle autour des âmes, des numéros tatoués sur les bras, et les "coeurs un peu courts" . Elles sont sous une menace permanente, obscure, on ne voit pas bien, c'est toujours comme un poids, une blessure, une brume, dans le dos. Où sommes-nous ? Est-ce l'hiver, la mémoire, les planches ? Entre la forêt et le lac. Les rails. La maison. Claire Genoux étend une brume tout en évocations de corps brisés, solitaires, en passages furtifs sur la terre froide, le brouillard sur la rivière, les chambres vides - des échos - des fantômes passent. Toujours très silencieusement. Les seules sont des victimes muettes, encore à demi enfoncées dans l'enfance, aux existences traquées, de pierres et de plomb. Elles habitent encore la grande maison, elles ne partiront pas. Elles cherchent, à force de persévérance, à frotter la porosité des mondes. Elles gardent la disparue et les souvenirs, et tout s'efface autour, c'est leur résistance, car les hommes "ne viennent jamais rechercher ce qui reste" . On voudrait les arracher à la mémoire, à l'enfance. Forcer leur passage, franchir leurs sexes et leurs langues. Déposer des enfants entre leurs cuisses. Entre suture et expulsion. Chassées par le pas lourd des hommes, qui pénètrent les espaces intimes, saccagent les chambres et écrasent en passant l'herbe et les corps au fond desquels elles ont caché leur solitude. Leurs corps en forme de vêtements abandonnés dans le hall délabré. Alors elles font les absentes, prennent le visage des spectres. Elles laissent les hommes les traverser sans rien dire, et les écraser d'enfants à naître, qui seront emportés. Tas de pierres, berceaux vides, sans un nom. Les seules restent là, à ne peser plus rien que le poids des âmes oubliées entre les arbres.

02/2021

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Développement durable-Ecologie

L'avenir des simples

"On a bien compris que l'objectif des "multi-monstres" (multinationales, Gafa, oligarchie financière) était de nous décérébrer, de squatter par tous les moyens notre esprit pour empêcher l'exercice d'une pensée libre, nous obligeant à regarder le doigt qui pointe la lune, ce qui est le geste de tout dictateur montrant la voie à suivre, de nous rendre dépendant des produits manufacturés, des services et des applications en tout genre, nous dépossédant ainsi de notre savoir-faire qui est leur grand ennemi, un savoir-faire à qui nous devons d'avoir traversé des millénaires, du jardinage à la cuisine en passant par le bricolage, l'art savant de l'aiguille et du tricot et la pratique d'un instrument de musique au lieu qu'on se sature les oreilles de décibels. Reprendre son temps, un temps à soi, reprendre la possession pleine de sa vie. Et pour échapper à l'emprise des "multi-monstres" , utiliser toutes les armes d'une guérilla économique, montrer un mépris souverain pour leurs colifichets : "votre appareil ne nous intéresse pas" , graffite le capitaine Haddock sur un mur. Contre les transports, la proximité des services, contre l'agriculture intensive empoisonneuse, des multitudes de parcelles d'agro-écologie, ce qui sera aussi un moyen de lutter contre l'immense solitude des campagnes et l'encombrement des villes, contre la dépendance, la réappropriation des gestes vitaux, contre les heures abrutissantes au travail, une nouvelle répartition du temps, contre les yeux vissés au portable, le nez au vent, et l'arme fatale contre un système hégémonique vivant de la consommation de viande, le véganisme. Car nous ne sommes pas 7 milliards, mais 80 milliards, à moins de considérer que tout ce bétail qui sert à engraisser nos artères ne respire pas, ne mange pas, ne boit pas, ne défèque pas. Il y a plus de porcs que d'habitants en Bretagne, et quatre-vingt pour cent des terres cultivées dans le monde le sont à usage des élevages, pour lesquels on ne regarde pas à la santé des sols et des plantes. Renoncer à la consommation de viande et des produits laitiers, c'est refroidir l'atmosphère, soulager la terre et les mers de leurs rejets toxiques, se porter mieux, envoyer pointer au chômage les actionnaires de Bayer-Monsanto et en finir avec le calvaire des animaux de boucherie pour qui, écrivait Isaac Bashevis Singer, "c'est un éternel Treblinka". J.R.

03/2020

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Littérature française

L'homme qui voulait otrechoze

"Tout a commencé il y a deux ans, avec ce cahier à dessin sur lequel je n'écrivais qu'une seule phrase par page. Puis il y eut ces notes vocales prises à la volée sur mon téléphone mobile, entre deux rendez-vous, en voiture, toujours en mouvement vers un ailleurs. Jusqu'au moment où j'ai ressenti un appel si puissant qu'il m'a été impossible de différer plus longtemps ce travail d'introspection en solitaire. Je me sentais comme conduit vers l'écriture de ce que jamais je n'aurais imaginé comme un aussi beau voyage". C'est une histoire vraie. Une histoire à la fois simple et dense, futile et profonde, mélancolique et pleine d'espoir. Celle d'un homme né à la fin des années 70 en Normandie qui se retrouve un peu par hasard en école hôtelière. Commence alors pour lui une course folle, en France et ailleurs, dans le tourbillon de la restauration d'excellence. En filigrane l'animent la passion du théâtre et l'envie inavouée de mettre son insatiable créativité au service du spectacle... Voilà pourquoi vous êtes ici aujourd'hui : pour assister à la mise en scène qu'il a voulu faire de sa vie, de ses expériences heureuses et moins heureuses et de tous les secrets qu'il en a retirés. Secrets autour des choix de vie, des limites, de l'audace, de la spiritualité, de la solitude, de la mort, de la vie... C'est l'histoire d'un homme qui voulait autre chose et qui croyait en la capacité de se renouveler... encore et toujours. Franck Archimbaud est né en 1967 à Barentin. Diplômé de l'Ecole Hôtelière de l'Avalasse, il fait ses armes au sein de grandes maisons parisiennes avant d'élargir son expérience à l'étranger. Cadre au sein d'une multinationale durant plus de dix ans, il continue de nourrir pour le monde du spectacle une passion née dès l'enfance. En 2004, il décide de rassembler ses compétences en créant OTRECHOZE, concept novateur éco-responsable au carrefour de la restauration et de l'événementiel, qu'il développe et décline désormais dans toutes les branches de son entreprise. Ce livre est le récit de son parcours de vie, le témoignage d'une incessante quête prenant racine au coeur de l'intime.

02/2021

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Poésie

Le chemin de sable

On se souvient peut-être d'une photo des surréalistes réunis, l'air grave, vers 1930, autour d'une adolescente assise. Sur cette image Gisèle Prassinos, âgée à l'époque de 14 ans (elle mourra nonagénaire) leur lit ses poèmes. Rien de tel pour l'inconnue qui nous occupe aujourd'hui. L'unique recueil anthume de Sabine Sicaud (1913-1928) paraît en 1926, préfacé par madame de Noailles. Il reste à l'auteur deux ans à vivre. Dans son cas, le misérabilisme cher à la nécrophilie littéraire serait insuffisant : elle est morte enfant. C'est là une monstruosité du destin que les amateurs friands de "poètes morts jeunes" eux-mêmes hésiteraient à mettre en avant. Du reste, la toute jeune fille avait d'emblée fait un sort au mot malencontreux d'Ana de Brancovan sur "l'honneur de souffrir" . On ne sait pas bien dire si en la comparant dans ses Mythologies à Minou Drouet, Barthes aura été beaucoup plus heureux. Mais sa précocité exceptionnelle ne devrait pas pour autant interdire de constater que l'esprit de poésie soufflant où il veut, l'enfant prodige aura bénéficié de ses largesses. Dans cet ensemble choisi, ce Chemin de sable éponyme, où deux crépuscules coïncident à la genèse de l'oeuvre - puisqu'en bouton Sabine écrit la page où il lui faut mourir -, le vertige de la souffrance et du pressentiment de la fin épousent une forme d'acuité de l'intelligence et de la sensibilité qui sont ce don de poésie dont les accents ne trompent pas : "Vous parler ? Non. Je ne peux pas. /Je préfère souffrir comme une plante, / Comme l'oiseau qui ne dit rien sur le tilleul". (...) On doit apprendre à souffrir seul. (...) //Que nul ne vienne. //La plante ne dit rien. L'oiseau se tait. Que dire ? /Cette douleur est seule au monde, quoi qu'on veuille. /Elle n'est pas celle des autres, c'est la mienne. //Une feuille a son mal qu'ignore l'autre feuille. /Et le mal de l'oiseau, l'autre oiseau n'en sait rien" C'était bien le moins que d'intégrer l'impardonnable adolescente de la villa "Solitude" , nom de sa demeure familiale dans le Sud-Ouest, au catalogue en progrès de notre Bibliothèque. Ne serait-ce que pour rafraîchir une mémoire éditoriale encline à l'oubli. Rien d'elle n'avait paru d'assez complet depuis 1958. Oui, il était grand temps.

01/2023

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Religion

Ouvrir des pistes à l'Infini de Dieu. Mélanges pour François Kabasele Lumbala

Dieu ne fait rien par hasard, ni par accident ; s'il nous a créés, Africains, Occidentaux, Orientaux..., c'est pour l'épanouissement du monde et la splendeur de sa gloire, dans chaque culture. Dieu n'a pas de langue ni de race propres ; sa langue et sa race sont celles de l'homme avec qui Il chemine. L'homme africain, chemin de Dieu et route de l'Eglise, fournira aux Eglises d'Afrique et celles du monde un modèle d'organisation et de célébrations par un dialogue véritable entre l'Evangile et les cultures. "Regardez en vous-mêmes, je vous recommande de regarder les richesses qui sont en vous" disait Saint Jean-Paul II aux Africains du Malawi en 1989. Les amis et collaborateurs de François Kabasele, qui l'ont côtoyé en divers lieux - paroisses, universités, colloques, monastères et autres espaces à travers le monde (son Kàsaayì natal et la région de Kinshasa, le Cameroun, le Nigeria, la Grèce, la Belgique, la France, la Suisse...) - ont découvert, en ce fils de Kam, l'immense richesse de son oeuvre dans la perspective principale de ses recherches en théologie, liturgie, catéchèse et enseignement. C'est la saveur de cette grande activité menée par ce chercheur africain que les quinze contributions de cet ouvrage, réunies par les coauteurs de ces mélanges, veulent faire goûter au grand public. Une vérité théologique, coeur de réflexion du professeur Kabasele, en est le fil conducteur : Jésus-Christ, personne ne l'a épuisé, personne ne l'épuisera, Lui qui reste l'au-delà de tous les modèles est à redécouvrir sans cesse, aux fondements, dans le cheminement, et au sommet de toutes les cultures. "Vrai homme", Jésus fut un Blanc, oriental, méditerranéen. Mais "Vrai Dieu", il est "multiracial", "multilingue", homme et femme, et il mange de tout ce dont les hommes se nourrissent : du manioc, du blé, du maïs, du mil, du vin de palme et des raisins... Les rites sont un langage symbolique, toujours tissé dans une culture ; changement de culture égale changement de rite. Il y va du témoignage de l'Infini de Dieu. C'est autour de cette intelligence que les auteurs honorent celui qui, au lendemain de ses 70 ans, continue la recherche, dans le silence, la solitude, et la prière.

10/2017

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Romans noirs

Un match parfait. Une enquête de Clara Weber

La grande originalité de ce livre, c'est qu'il est écrit à quatre mains, par une femme et un homme. Avec talent et sens du suspense, les auteurs mettent en scène la quête de séduction et d'amour qui gouverne la plupart de nos vies d'humains, pas faits pour rester seuls. Mais comment concilier ses attentes et celles de l'autre, trouver un langage commun et obtenir le perfect match, la correspondance parfaite ? Un homme reprend conscience dans un endroit sombre et humide. Il ne se souvient de rien, si ce n'est de son identité : avocat genevois, député au parlement cantonal. Dans la pièce où il est attaché résonne un morceau de piano qui tourne en boucle. Que lui veut-on ? Une femme masquée lui rend brièvement visite, mais elle reste énigmatique, ne répond pas à ses questions. Dans le noir et la solitude, il est condamné à revisiter sa vie. La disparition suspecte de l'homme de loi Adam Morand est alors signalée à la police. L'enquête est menée par la commissaire Clara Weber. Quand la policière s'aperçoit qu'Adam Morand est inscrit sur de nombreux sites de rencontre, elle pressent que c'est la piste à suivre. Ce monde de la séduction en ligne, elle l'a toujours évité, bien que sortant d'une relation sentimentale difficile. Elle découvre avec stupéfaction les stratégies de certaines personnes passées maître dans l'art de la séduction, la manipulation et le mensonge. Entre fausses promesses et maltraitance psychologique, quatre femmes ont justement été les victimes du même prédateur. Elles ont décidé de se venger. Dans la cave, la mémoire revient peu à peu à Adam. Un repas au restaurant en galante compagnie, puis les arrivées successives d'anciennes relations, une perte de connaissance. Il a été drogué. Il reconnaît Pénélope, sa geôlière, et tente de négocier. Le dialogue est tendu et très révélateur des attentes souvent différentes entre femmes et hommes. Mais bientôt la situation se corse. La police est désormais sur la trace d'une des ravisseuses. Pour elle, le danger se rapproche : que vont faire les quatre complices ? Relâcher leur prisonnier en le menaçant ou l'amadouant pour qu'il ne les dénonce pas ? Ou passer à l'acte et s'en débarrasser. Et si les elles ne partageaient pas tout à fait les mêmes motivations et sentiments à l'égard de l'homme qui les a tant fait souffrir ?

06/2022

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Ethnologie et anthropologie

Mariage Traditionnel Kongo - Makuela -. Corps résistant du langage culturel bantu

Cette étude sur le Mariage Traditionnel Kongo - Makuela -, intervient dans un contexte de mondialisation qui tente de vouloir uniformiser les us et coutumes de toutes les sociétés. Malgré les injonctions portugaises depuis le 15ème siècle, l'esclavage puis la colonisation européenne qui ont longtemps meurtri la société Kongo, celle-ci a su préserver l'institution du mariage traditionnel (Makuela ou Makwela). Le makuela est un pacte communautaire qui crée une triple alliance : alliance entre deux personnes, alliance entre deux familles et alliance entre ces deux personnes et familles avec toute la communauté. Il concrétise l'élan vital, qui par l'acte de procréation renouvelle la vie dans la famille et le clan. Il pérennise ainsi le lien entre les vivants et les morts. Le makuela est une réalité merveilleuse et très précieuse du Bukongo, car la solitude (bukaka) de l'être humain est un mal social (nsongo), contraire à la sociologie africaine. Bole bantu, bukaka nsongo. Dans une première partie, Rescova présente le royaume Kongo avant l'intrusion portugaise de Soyo, jusqu'aux résistances qui ont jalonné son histoire, du 15ème au 20ème siècle (Nsaku Ne Vunda, Vita NKanga, Kimpa-Vita, Simon Kimbangu, Simao Ntoko, André Grenard Matsoua, etc.). C'est dans la seconde partie que Rescova aborde la réalité du mariage. C'est une étude assez dense qui présente entre autres les rites d'initiation, le choix du conjoint, la remise de la dot, les pourparlers, etc. L'auteur n'élude pas non plus les points obscurs de la vie conjugale. Enfin la troisième partie insiste sur la résistance du mariage traditionnel Kongo en tant qu'institution ayant survécu à l'influence européenne. Les rites du nganga ma sutu (circoncision) et du kikumbi sont des marqueurs culturels qui résistent. C'est le corps qui donne cette capacité de communion et d'interaction. C'est aussi le corps qui permet de résister. Ainsi, le rapport entre mariage et corps est indissociable chez les Kongo. Seule l'expression corporelle du mariage, avec toute sa symbolique, est capable de faire de la réalité humaine une poésie constante et pérenne, qui résiste encore aujourd'hui à sa propre histoire. Ce livre restitue de l'intérieur une réalité sociologique bantu, avec des apports nouveaux. Le makuela contemporain continue de s'adapter à la modernité tout en conservant sa substance fondatrice : une triple alliance, socle de l'équilibre communautaire.

12/2022

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Littérature française

Comment trouver l'amour à cinquante ans quand on est parisienne (et autres questions capitales)

Comment fait-on à 18, 30, 40 ou 50 ans, pour changer le cours de sa vie insatisfaisante, et conquérir l’apaisement, peut-être même le bonheur et l’amour ? Ainsi pourrait-on résumer, de façon simple mais juste, le foisonnant et lumineux roman de Pascal Morin. Avec grande maîtrise, l’auteur nous entraîne dans une "ronde" d’une petite dizaine de personnages, d’âges et de conditions sociales et raciales différentes, tous saisis à un moment de questionnement et de basculement vers un avenir meilleur. Voici tout d’abord Catherine Tournant, professeur de français à Aulnay-sous-Bois, à la cinquantaine solitaire, élégante et cultivée, enfermée dans sa routine. Une femme plutôt perfectionniste mais chaleureuse avec ses élèves souvent médiocres, à l’avenir déjà socialement bouché, à l’image de cette Natacha Jackowska, dont la mère, obèse et au RSA, vient de mourir. Lors de travaux dans son appartement, entre ensuite en scène un jeune plombier d’origine africaine, Dimitri Diop, que sa copine vient de larguer par sms, puis son père, Robert, veuf très séduisant. Mais aussi Jérémie Lesdiguières, 38 ans, couturier branché et homosexuel, Eve-Marie Saada, psychanalyste fragilisée par la quarantaine. De scène en scène, ils viennent sur le plateau s’interroger sur eux-mêmes et le monde qui les entoure, et surtout se rencontrer, au-delà de tout ce qui pourrait les séparer. Catherine, par exemple, pourra-t-elle dépasser ses préjugés, en dépit de son antiracisme d’intellectuelle de gauche, pour tomber amoureuse de Robert, si attirant mais noir de peau ? Pascal Morin nous prend par la main dans ce conte moral d’un bel optimiste. Renversant les clichés (la prof de banlieue, le jeune black, la lycéenne paumée, etc.), il donne vie à des personnages profonds, chaleureux et convaincants, dans une langue agréable et fluide. C’est aussi, au-delà du plaisir de lecture que l’on prend à cet entremêlement de destins, un très beau roman sur Paris et les Parisiens, tous déracinés, exilés de province ou du Sénégal, sur la solitude contemporaine mais aussi la liberté que donne l’absence d’attaches, sur la différence et sa séduction, les rencontres qui nous construisent et nous amènent à devenir autres. Avec ce cinquième roman, Pascal Morin atteint une maturité… séduisante !

01/2013

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Littérature étrangère

Famille modèle

"Deux jours après que sa voiture - une Chrysler LeBaron avec sièges en cuir et options haut de gamme - eut disparu de l'allée du garage, Warren Ziller longeait discrètement les demeures cossues de ses voisins, s'appliquant à boiter au même rythme que son chien". Après La Musique des autres, recueil de nouvelles inventives et déroutantes, Eric Puchner réussit un premier roman saisissant de drôlerie et d'intelligence. Sur le ton de la tragicomédie, il raconte la chute de la famille Ziller, et plus particulièrement du père, Warren, qui a délaissé le bonheur paisible du Wisconsin pour la Californie du rêve américain. Mais rien ne se passe comme prévu et Warren ne peut avouer à sa femme et à ses trois enfants qu'il a investi toutes leurs économies dans un projet immobilier qui vient de tourner au désastre... Un mensonge qui ne sera pas sans conséquences. Au coeur de ce fiasco, entre hilarité et désespoir, Puchner fait preuve d'une parfaite maîtrise du récit. Caustique et brillant, Famille modèle nous offre un portrait original et émouvant de la condition humaine. La presse française "Puchner oscille entre drame et comédie. On pense à John Updike ou à Tom Perrotta... Il laisse entrer dans son talentueux premier roman une certaine étrangeté à la fois bienvenue et prometteuse". Alexandre Fillon, Livres Hebdo "Enfouie sous des strates d'humour grinçant, la sensibilité d'un auteur aux sentiments humains". Clara Georges, Le Monde des livres La presse américaine "Lire Famille Modèle, c'est assister fasciné à la chute et au démantèlement d'une famille ordinaire, grâce à une écriture saisissante et à l'accumulation de scènes mémorables". The San Francisco Chronicle "Un premier roman déchirant. Avec une attention méticuleuse, Puchner trouve une certaine beauté dans cette solitude qui sépare les membres d'une même famille". Publishers Weekly "Ce qui impressionne le plus, c'est cette capacité que possède Eric Puchner à rendre crédibles tous ses personnages, même quand il passe de l'un à l'autre". ELLE "C'est l'idée même de la famille qui se dévoile dans ce roman au style élégant et maitrisé". The Los Angeles Times "Eric Puchner est un écrivain extraordinairement talentueux. C'est un maitre de l'ambiance et du ton". The Boston Globe "La conclusion s'impose : Eric Puchner possède un talent colossal". McSweeney's

08/2011

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Couple, famille

Construisez votre amour, il est si fragile ! Cohabitation et union libre du Pacs au mariage, 2e édition

Cette deuxième édition a été largement complétée à partir de la double expérience des auteurs. D'abord, celle acquise depuis l'arrivée du Sida en 1982, mais aussi par les très nombreuses rencontres avec les jeunes de toutes les tranches d'âge, dans le milieu scolaire... et au-delà. Ensuite, évidemment par l'expérience du dialogue permanent qui existe dans tout couple entre l'homme et la femme. Voilà donc un livre à deux voix, très différentes, qui se comprennent et se complètent. C'est la soif de savoir, et de faire savoir ce qui se passe dans le coeur et le corps des jeunes, qui est la cause de ce livre. Tous veulent trouver et vivre le grand amour et le cherchent de plus en plus tôt. L'amour est synonyme de douceur, confiance, délicatesse, tendresse, caresses, respect de l'autre et de soi-même. Le temps est un ami de l'amour. L'amour est une construction qui demande du temps. Les fondations se mettent en place souvent brutalement : c'est l'attirance. Elle est très forte entre jeunes, car, à cet âge, le coeur et le corps des uns et des autres bouillonnent. Comme le coup de foudre, souvent l'attirance ne dure pas. L'amitié peut être une étape vers l'amour, mais elle peut aussi rester au stade amical. L'amour, pour se construire, a besoin, en plus de la patience, de maturité, de recul, de solitude, de recueillement, d'une bonne connaissance de soi. Combien d'échecs sont dus à une ignorance de choses pourtant si simples. Partir trop tôt dans l'amour, c'est avoir la certitude de se tromper, se planter, de verser des larmes de douleur, de faire mal et de se faire mal. C'est alors que la douleur va prendre le chemin de la violence, contre soi, contre l'autre, contre les autres. Une violence gratuite, irraisonnée qui se développe dans la famille, dans l'école, dans les quartiers. La puissance d'amour, la puissance sexuelle se muent en violence. Construire l'amour n'est pas si facile, cela s'apprend. Ce livre est destiné à éclairer les parents et les jeunes, les éducateurs et les pouvoirs publics. Ils ne résoudront pas la délinquance et la violence des banlieues et des lycées seulement avec des millions, des constructions, des clubs et des équipements sportifs... C'est urgent, il faudra leur parler d'amour.

05/2009