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Cinéma

Bernard Blier, un homme façon puzzle

Bernard Blier fait partie de ces " gueules " du cinéma français qui appartiennent à notre mémoire collective. Et pourtant, de ce comédien extrêmement populaire (y compris dans les jeunes générations, fans comme leurs aînés des inoubliables Tontons flingueurs), à la carrière riche de plus de cent quatre-vingts films et trente pièces de théâtre, on ne sait presque rien. Au fil de cette biographie - la première complète et documentée qui lui soit consacrée -, Bernard Blier se révèle un personnage aussi singulier que ceux qu'il a incarnés. Une naissance en Argentine en 1916, une vocation précoce, à l'âge de onze ans, à la sortie d'une représentation à la Comédie Française. Son père hausse les épaules : " Tu seras privé de dessert ", mais prend conseil auprès d'un comédien en vogue à l'époque. " C'est dans l'oeuf ", juge l'homme de l'art après avoir écouté l'aspirant acteur réciter un poème. Et de fait, le jeune Blier (élève préféré de Louis Jouvet au Conservatoire) débutera dans Entrée des artistes, Hôtel du Nord et Le Jour se lève, rien de moins ! Facétieux comme on n'oserait plus l'être aujourd'hui, soupe au lait, joueur (il s'adonne aux courses... de chevaux de bois !), bibliophile et alpiniste avertis, fin gastronome, homme et père intransigeant, fou de comédie, il plaçait l'amitié plus haut que tout avec ses complices François Périer, Gérard Philipe, Jean Gabin, Jean Carmet, Gérard Depardieu... Menée à l'anglo-saxonne, comme une enquête, fondée sur des témoignages inédits (notamment celui de son fils, le cinéaste Bertrand Blier, qui a accepté pour la première fois de se confier aussi longuement sur ce père aux multiples visages), cette biographie traverse cinquante ans d'histoire du septième art, et nous fait approcher la vérité d'un homme qui a vécu comme il jouait la comédie : sérieusement, sans jamais se prendre au sérieux, avec pour maxime cette devise de Michel Audiard, son meilleur dialoguiste : " J'parle pas aux cons, ça les instruit. "

03/2009

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Critique littéraire

L'atelier du roman N° 44, décembre 2005 : Fanatisme, terrorisme et autres matières romanesques

Les mythes eux-mêmes sont usés et l'image d'Œdipe qui court tout au long de Comme un bruit d'abeilles vaut moins comme contrepoint que comme antiphrase. Il n'y a plus de tragédie ni de farce, car il n'y a plus d'humanité, que des clones ou des déchets, tandis qu'au-dessus des décombres, se fait entendre le bruit des abeilles au travail - autant dire des damnés. Jean Levi. L'absurde beckettien [...] n'est rien auprès de l'insignifiance majeure dans laquelle sont tombés les héros de Mohammed Dib, où ils ne peuvent que ressasser à l'infini la vanité de toute action, de toute pensée, de tout sentiment. Gilles Marcotte. On est femme, noir, homosexuel ou musulman avant d'être X, Y ou Z - comme, il y a quelques décennies, on était fasciste ou communiste. Cette perte d'identité, elle peut aller encore plus loin à la faveur des manipulations génétiques, comme un récit de Dib (" Néa ") le montre d'une manière si concrète. André Major. Greene porte avec lui l'odeur d'une ambiguïté morale difficile à imaginer dans notre pieuse époque moralisante, et nous sommes attirés vers lui en tant que modèle sans pouvoir supporter toute sa réalité. Julian Evans. Les machines parlent et les téléviseurs colorent l'ambiance, cependant que nos poches sont envahies d'iPod, de Palmpilot et de téléphones cellulaires. Comment expliquer cette obstination de la techno-marchandise à vouloir nous coller au corps, s'immiscer dans tous nos instants ? François Taillandier. Le futur nous tombe sur la tête comme la boucle rétroactive d'un code obscur, pianoté quelque temps auparavant par un peuple de techniciens. Vincent Eggericx. Ainsi découvre-t-on, chevauchant côte à côte, souterrainement unis derrière les simulacres de leurs désaccords, les prédicateurs de l'exhibition totale brûlant d'abolir l'ombre et le secret, et ces nouveaux séides religieux dont la volonté extrême d'éradiquer le Mal s'accompagne du rêve haineux d'une destruction définitive du monde et de l'homme. Philippe Renonfay.

01/2006

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Sociologie

Le genre intraitable. Politiques de la virilité dans le monde musulman

La présence des islamistes sur la scène internationale met au jour une question taboue dans le monde musulman : celle du rôle de la virilité. En effet, la virilité y incarne un principe politique essentiel - mais un principe qui ne dit pas son nom. Elle ne renvoie pas seulement au vieux problème des rapports entre les sexes, elle est aussi au fondement du despotisme politique et social qui y sévit de longue date. Elle détermine la nature même des gouvernements, et son enracinement explique pour une large part la crise interminable que subissent les peuples musulmans. Telle est l'hypothèse développée dans ce livre à travers une série de tableaux historiques et contemporains illustrant les débordements et les contradictions des régimes virilistes : de l'anarchie tribale de la période antéislamique jusqu'au rigorisme des wahhabites en Arabie saoudite, en passant par les violences des grands appareils monarchiques d'autrefois, l'aventurisme guerrier et les cruautés de Saddam Hussein, l'autoritarisme du chah puis des mollahs en Iran, le trouble des hommes ordinaires au Maghreb, en butte à la modernisation et à l'oppression. Chaque problème politique renvoie à un type de virilité et à un territoire. Et dans cette traversée des milieux et des siècles apparaissent le Bédouin du désert, les grands conquérants, le maître du sérail chez les Ottomans, le dictateur moderniste et l'islamiste dans ses variations révolutionnaires ou conservatrices. Mais l'auteure examine aussi l'homme de la Cité idéale des théologiens et des philosophes arabes, lesquels ont combattu, à l'âge classique (VIIe - XVe siècle), ces excès et les divisions qui en résultent. Nadia Tazi lève nombre de malentendus sur le rapport des hommes à l'autre - à "l'Occident" en bloc, à la femme, ou à l'homosexuel - et renouvelle l'analyse de thèmes décisifs comme le voile, la souveraineté, le culte du chef, la lutte pour la reconnaissance et la guerre.

10/2018

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Sports

Captain speaking. Inventaire malicieux à l'usage du passager inquiet (ou pas)

Inventaire malicieux à l’usage du passager inquiet Pour quelle raison embarque-t-on toujours dans un avion par le côté gauche ? Savez-vous qu’il n’y a aucune raison de s’inquiéter lorsque vous voyez à travers le hublot une épaisse fumée s’échapper de l’aile ? Pourquoi votre déodorant se répand-il toujours au fond de votre trousse de toilette au moment de l’atterrissage ? Et que signifie cette phrase vaguement inquiétante qui marque le début de chaque vol : «Armez les toboggans» ? Mêlant informations utiles et insolites, statistiques (presque) rassurantes et anecdotes espiègles glanées par un commandant de bord pendant 25 ans, cet abécédaire ludique s’adresse à tous les curieux, mais aussi à tous ceux qui restent circonspects à l’idée de prendre l’avion. Extraits choisis : M comme Médecin : Il y a toujours un médecin à bord. Sont-ils organisés entre eux pour que cette affirmation soit juste ? Le fait est qu’à chaque fois qu’un passager fait un malaise et qu’une hôtesse prend le micro pour demander «Y a-t-il un médecin à bord ?», quelqu’un se lève. La question «Y a-t-il un pilote à bord ?» est réservée aux films à l’humour décapant. S comme Scratch : L’avion y s’est scratché est une désolante déformation d’un anglicisme évoquant un accident aérien. On dit crash et se crasher, un point c’est tout. Et on évite surtout d’en arriver là : l’entrée Statistiques est là pour en témoigner. T comme Traînées dans le ciel : On peut quelquefois observer en levant la tête deux avions qui semblent à proximité, dont l’un dégage une traînée et pas l’autre. Il faut alors en déduire qu’ils ne sont pas à la même altitude. Et ça tombe bien parce que, vu du jardin, ils allaient droit l’un vers l’autre.

05/2016

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Ethnologie

Anthropologie structurale Tome 1

A travers ce premier tome de l'Anthropologie Structuale, Lévi-Strauss réunit les textes fondamentaux de son oeuvre et nous enseigne les bases de son immense sytème philosophique. Un outil indispensable pour s'initier à la pensée philosophique, sociologique et anthropologique contemporaine. Ecrits entre 1945 et 1957, les textes rassemblés dans ce volume et devenus difficilement accessibles jettent les fondations de l'anthropologie structurale à laquelle le nom de l'auteur est lié. L'introduction dissipe un malentendu initial en montrant que l'ethnologie et l'histoire, même dite événementielle, loin de s'opposer, doivent se prêter un appui mutuel; ce que, depuis, les succès de l'anthropologie historique ont amplement attesté. L'étude des sociétés amérindiennes, objet de la deuxième partie, le confirme. L'analyse structurale de leurs coutumes, et de leurs institutions anticipe des découvertes archéologiques récentes, d'où ressort que les peuples amazoniens ne furent pas les primitifs qu'on croyait voir en eux. Dans une première partie, l'auteur avait aussi fait voir par des exemples concrets comment ses réflexions sur les rapports de l'anthropologie avec la linguistique et la psychologie l'ont conduit à poser les principes de l'analyse structurale des mythes, qui allait occuper une grande place dans ses travaux. Une troisième partie élargit cette perspective pour y inclure l'art. Enfin une quatrième partie, d'esprit plus méthodologique, envisage la place de l'anthropologie dans l'ensemble des sciences sociales et les problèmes posés par son enseignement. A côté des aspects de la réalité sociale si complexes que l'observateur doit se contenter de les décrire, et que l'anthropologie structurale ne songe pas à nier, on constate ainsi qu'il en existe d'autres où la comparaison permet de dégager des relations invariantes. En s'attachant surtout à eux, on espère mieux comprnedre l'homme et introduire dans son étude un peu plus de rigueur.

08/1996

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Psychologie, psychanalyse

Cognition et sciences sociales. La dimension cognitive dans l'analyse sociologique

Les sciences sociales sont tout particulièrement concernées par la " révolution cognitive " depuis que les sciences cognitives ont levé, tout récemment, leur traditionnelle mise entre parenthèses du social. Il serait bien sûr prématuré de vouloir faire le point sur un domaine encore très neuf et où abondent théories spéculatives et préalables épistémologiques. Les organisateurs du colloque dont est issu ce volume ont donc, plus modestement, préféré susciter un débat autour de deux problèmes précis dont nul ne contestera que, s'ils sont loin de balayer l'ensemble du champ des sciences sociales, ils y occupent une place centrale et ont un sens empirique évident : Comment expliquer les croyances collectives ? Comment rendre compte de l'émergence de l'action collective ? Les différentes contributions tirent parti de disciplines très diverses (de l'éthologie à l'anthropologie cognitive, des théories de la décision et de l'argumentation à la philosophie de l'esprit) et ont pour auteurs, à côté des sociologues, des chercheurs d'horizons variés. Mais il s'agit toujours pour les uns et les autres, en se faisant écho ou en se répondant dans un dialogue spontané, d'apporter des éléments de solution aux deux questions précédentes en s'interrogeant sur les cadres dans lesquels celles-ci sont posées. Se trouve ainsi mis en question de façon aiguë le modèle utilitaire du choix rationnel, actuellement très répandu aux Etats-Unis et en Europe du Nord. Mais ce sont aussi les grands paradigmes classiques de la sociologie qui sont réévalués dans toute leur diversité, avec une préférence marquée pour le paradigme wébérien, lequel suggère une forme de " cognitivisme " (actionniste) très sensiblement différente dans ses accentuations du cognitivisme (naturalisme) actuellement dominant dans certaines régions des sciences de l'homme. Différents domaines de la sociologie (sociologie de la connaissance, sociologie morale, sociologie économique, sociologie des mouvements sociaux, sociologie de l'administration, etc.) se trouvent ainsi traversées et éclairés d'un jour nouveau.

03/1999

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Théâtre

Théâtre. Tome 3

Ce troisième volume du Théâtre de Michel de Ghelderode contient cinq pièces. La Pie sur le Gibet est une de ces kermesses flamandes à la Breughel qu'affectionne Michel de Ghelderode et qui lui fut inspirée par le célèbre tableau de ce titre du Maître flamand. Au milieu de cette kermesse se dresse un gibet peint en rose et surmonté d'une pie qui parle. Que dit la pie ? Des choses très simples et assez immémorialement vraies. C'est un bon philosophe de la Vie et de la Mort. Pantagleize. Le jour de son quarantième anniversaire, Pantagleize se lève avec l'intention de dire à tout le monde : "Quelle belle journée !" Cette phrase innocente déclenchera une révolution, et le destin du pacifique Pantagleize s'accomplira dans le sang. D'un Diable qui prêcha merveilles. Quand un diable prend, en chaire, la place d'un saint homme, son sermon est une assez curieuse rapsodie ! Les pécheurs de Brugelmonde l'écoutent avec une satisfaction horrible, et un fameux soulagement. Et le diable part à Rome... Sortie de l'Acteur. Renatus est un être faible et impressionnable. Les drames qu'écrit son ami Jean-Jacques l'ont si profondément marqué qu'il en meurt. Cette pièce, pleine de sous-entendus, de mystères et de symboles, est peut-être la plus "strindbergienne" qu'ait écrite Ghelderode, qui la considère comme son testament théâtral. L'Ecole des Bouffons. Le grand Folial, bouffon de Philippe d'Espagne, dirige une école de bouffons. Ses élèves, qui sont envieux et méchants, montent sournoisement un spectacle en son honneur. Ce spectacle reproduit la mort de la fille de Folial. Folial est plus fort que ses persécuteurs et résiste à l'émoi qui le terrasse en cette culminante et mortelle séquence. Il flagelle les pitres et, avant de les chasser, apprend à ses élèves le secret de son art : "Lesecret de notre art, du grand art, de tout art qui veut durer : c'est la cruauté !" N'est-ce pas aussi le secret, un des secrets, de Ghelderode ?

11/1953

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Littérature française

Noyé vif

Si on ne peut pas sauver tout le monde, comment doit-on choisir ? Un roman vigoureux et fin qui fait se rencontrer préjugés et  réalité, et nous interroge sur la valeur d'une vie. Le soleil brille haut, la mer est calme. Six apprentis marins de l'école de voile quittent le port de Sète, dans une joyeuse anarchie encadrée par un moniteur. Parmi eux, le narrateur porte sur cette bande hétéroclite un regard doux-amer. Il a une raison intime d'être sur ce bateau, sur cette Méditerranée qui l'a recraché, lui, l'immigré syrien, des années auparavant sur les plages françaises. Et, tandis que la vie s'organise en mer, rythmée par les quarts et les manoeuvres, les six personnes se confrontent les unes aux autres - dévoilant origines, horizons, idéaux et préjugés - et à elles-mêmes. Un concentré de comédie humaine. Mais le jour où se lève la plus effroyable des tempêtes, la traversée vire à la tragédie. Une déferlante emporte le moniteur. Ils sont maintenant six néophytes sur ce bateau, dont un blessé. Les secours contactés les rassurent : un patrouilleur de la marine va se dérouter vers eux, il faut tenir bon. C'est alors que le canal d'urgence de la radio grésille à nouveau. Une voix très jeune. L'enfant supplie, en anglais : "S'il vous plaît, nous sommes nombreux, le bateau est cassé, il prend l'eau". Le patrouilleur en route vers la zone annonce qu'il va les secourir aussi. Dans le voilier, le dilemme surgit aussitôt. Qui doit être sauvé en premier par la marine française ? Six Français sur un voilier qui ne tiendra peut-être pas jusqu'au bout, ou un bateau de migrants ? Tandis que les éléments continuent à s'acharner sur eux, les six s'affrontent sur la marche à suivre et la valeur des vies à sauver. Le ton est vif et l'humour noir. Johann Guillaud-Bachet ébranle nos certitudes, bouscule les idées reçues, et les interrogations qu'il soulève sans jamais juger nous trottent longtemps dans la tête.

01/2018

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Histoire ancienne

Brutus. La République jusqu'à la mort

"Toi aussi, mon fils..." C'est à ce cri de Jules César que Marcus Junius Brutus doit sa célébrité. Né vers 85 av. J.-C. , Brutus n'est pas le fils de César, mais celui de sa maîtresse Servilia. C'est un jeune homme brillant que le grand général a pris sous son aile protectrice, le pensant promis à un grand avenir. Pourtant, le 15 mars de l'an 44, Brutus est l'un de ceux qui percent de vingt-trois coups de poignards le corps de César. Les conjurés reprochent à celui qui vient d'être proclamé dictateur à vie d'avoir piétiné une République déjà moribonde au profit de sa toute-puissance. Pire, on le soupçonne de vouloir être fait roi. S'il n'est pas l'instigateur du complot, Brutus en a pris la tête, poussé par les Républicains, en raison de sa réputation d'homme vertueux et de grande rigueur morale. Mais, faute d'un projet élaboré, l'attentat se solde par un fiasco politique. Poursuivi par la haine de Marc Antoine, qui se pose en vengeur de César, Brutus choisit l'exil. Féru de philosophie, ami de Cicéron, Brutus n'aime ni la violence, ni la guerre. S'il fait couler le sang de César, c'est au nom d'un idéal de liberté et de justice. S'il lève des légions avec son complice Cassius, c'est dans l'espoir de rétablir la République d'antan. Mais c'est encore un échec. Brutus meurt en octobre 42 à la bataille de Philippes, défait par Marc Antoine et Octave, le futur empereur Auguste. En tuant César, Brutus a-t-il rendu service à Rome ? Rien n'est moins sûr si l'on en juge par les quinze années de désordre qui ont suivi son geste. Une histoire aux multiples rebondissements entre amitié et trahison, idéalisme et duplicité, que nous racontent Plutarque, Appien, Suétone, Dion Cassius, Nicolas de Damas et Cicéron.

02/2017

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Histoire du judaïsme

Sur les pas de Jonas. L'algorithme de Jonas

Si l'on compare la situation du prophète Jonas à celle de notre vie entourée d'objets " connectés et artificiellement intelligents " qui nous donnent des instructions auxquelles il faut obéir sans chercher à comprendre, on saisit immédiatement toute la modernité du texte biblique. "Lève-toi et va à Ninive convaincre ses habitants de se repentir" , dit Dieu au prophète Jonas. Sans prononcer un mot, Jonas part dans la direction opposée ! Ce livre évoque le dilemme entre un commandement, fût-il divin, et l'intuition d'un être humain, fût-il prophète. Dieu mettra en place une scénographie extraordinaire digne de Jules Verne pour convaincre Jonas d'obéir. Si l'on compare cette situation à celle de notre vie entourée d'objets " connectés et artificiellement intelligents " qui nous donnent des instructions auxquelles il faut obéir sans chercher à comprendre, on saisit immédiatement toute la modernité du texte biblique. " Ce conte peut nous guider, et nous montre comment une tradition multimillénaire peut nous accompagner dans la modernité ", dit Cédric Villani dans sa préface. L'histoire de Jonas est un conte universel commun aux trois religions monothéistes, mais avec un sens diffèrent dans chacune. Il existe bien d'autres versions de cette histoire dans la littérature, ne serait-ce que l'aventure de Pinocchio ou celle de Moby Dick. Ce texte a inspiré de multiples auteurs, de Rachi à Voltaire, de Spinoza à Camus et bien d'autres. Il reste avant tout la très belle histoire d'un personnage qui nous ressemble, avec ses faiblesses et son caractère rebelle. Pour Serge Uzan, ce livre est aussi un témoignage très personnel où il dévoile ses souvenirs d'enfance, ses espoirs dans sa vie de médecin, son rapport intime à la religion et à l'histoire du prophète, à la vie, à la mort et à sa volonté de transmission aux plus jeunes d'une prophétie empreinte de spirituel.

01/2023

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Histoire littéraire

Barthes/Quignard. L'idée de littérature au tournant du XXIe siècle

Ce livre est pensé comme un exercice d'entrelecture qui croise les oeuvres de Roland Barthes (1915-1980) et de Pascal Quignard (1948). Il prend le parti de relier ces deux générations d'écrivain pour mettre en tension plusieurs enjeux théoriques qui, à l'échelle de la littérature française, ont convergé entre la fin du 20e siècle et le début du 21e siècle. Il s'intéresse plus particulièrement à ce courant d'auteurs qui a choisi de maintenir, dans les marges d'une écriture littérairement assumée, une forte ambition spéculative. L'ouvrage met alors au jour les différents arguments qui sous-tendent cette ressaisie des savoirs par la littérature. La question qui l'anime est d'ordre généalogique : il cherche à comprendre ce que la " littérarisation " des formes du discours savant (philosophie, anthropologie, psychanalyse, philologie, etc.) peut nous dire, en retour, de l'idée que la littérature se fait d'elle-même. Il montre ainsi combien cette revendication d'un savoir de la littérature tient à la fois de la fierté et de la résistance : de plus en plus contestée dans sa capacité à formuler des vérités, la littérature entend faire de sa relégation symbolique le lieu même d'une réaffirmation statutaire. A chacun des chapitres correspond alors un faisceau de problématiques que l'on retrouve au carrefour des oeuvres de Barthes et de Quignard : la concurrence des sciences et des lettres, la résurgence de la rhétorique dans la pensée littéraire, la mise en scène de la figure du " lettré ", la spectacularisation du rapport affecté au langage, la marginalisation héroïque de l'écrivain. De la revue Tel Quel aux Cahiers de L'Ephémère, de Bataille à Derrida, en passant par Rousseau et Lévi-Strauss, ce livre s'inscrit dans le jeu brouillé des généalogies pour retisser des solidarités inédites. A rebours d'une pensée de la fin de la littérature, il retrace l'histoire d'un certain " orgueil " de la littérature, symptomatique – lui aussi – du dernier tournant de siècle.

03/2021

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Revues Ethnologie

L'Homme N° 237, janvier/mars 2021 . Varia

Avec ce 237 numéro, la revue L'Homme marque ses soixante ans d'existence. Elle se pare pour l'occasion d'une nouvelle couverture, rehaussée de la chimère précolombienne à deux têtes que Claude Lévi-Strauss lui avait donnée pour emblème dès sa fondation. La composition de ce numéro anniversaire illustre parfaitement l'ambition de la revue de se mettre au service d'une anthropologie empiriquement ancrée et théoriquement rigoureuse, soucieuse d'ethnographie mais ouverte sur les autres sciences humaines. Trois "Etudes & Essais" déclinent d'emblée trois façons de penser et d'exercer notre discipline. L'article de Giordano Marmone s'appuie sur la description minutieuse d'une séquence tumultueuse du cycle d'initiation samburu, au Kenya, pour mener une réflexion sur les usages stratégiques de l'échec rituel. Benjamin Balloy propose, pour sa part, de reconsidérer la question de la hiérarchie dans la société muscogee du XVIIIe siècle en Amérique du Nord, au moyen d'une étude ethnohistorique des comptes rendus de missionnaires et des récits de voyageurs. Quant à Magali Année, elle conduit une analyse ethnophilologique exigeante du verbe ("se soucier de"), employé en Grèce ancienne le plus souvent sous sa forme négative, faisant ainsi écho au souhait des fondateurs de notre revue d'inscrire la linguistique au coeur du projet anthropologique. Enfin, après deux "A Propos", par Julia Christ et Perig Pitrou, explorant les liens entre philosophie et anthropologie, nous accueillons un débat autour du livre récent de Pierre Déléage, L'Autre-mental. Figures de l'anthropologue en écrivain de science-fiction (La Découverte, 2020). Au-delà des réactions vives qu'il a pu susciter dans la presse après sa sortie, cet essai semble en effet poser sans toutefois vraiment l'admettre une question cruciale pour notre discipline, qu'une revue comme L'Homme ne pouvait se permettre d'éluder : qu'est-ce qu'un bon modèle en anthropologie ou, autrement dit, à quelles conditions épistémologiques peut-on décrire le monde des autres ?

04/2021

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Littérature française

Le journal intime d'un ancien président d'une grande puissance. Les secrets du pouvoir : Premier mandat

Je suis un président en exercice. Mon premier mandat vient de prendre fin, et je suis en attente des résultats de l'élection qui vient de se dérouler. Dans ce livre, j'ai livré mon intimité, sans tabou, avec franc-parler. De la manière dont je me suis hissé à la tête de mon parti politique jusqu'au moindre détail, de l'exercice de mon premier mandat, tout y est relaté. Il s'agit de mon journal intime, et non d'un quelconque mémoire. A la différence du mémoire, qui, ne se concentre que sur la vie publique, ici, vous trouverez tout sur les coulisses du pouvoir. Ces informations qui, ont toujours été confidentielles, s'y trouvent. J'ai décidé d'écrire ce journal afin de permettre aux gens de mieux comprendre ce qu'est l'homme politique, et de pouvoir faire les bons choix concernant les leaders qu'ils hissent à la tête de leurs différents pays. Je reconnais que mon acte est contraire à la déontologie de ma fonction, et je m'en excuse auprès de mes pairs. Mais, à un moment donné, il faut bien que quelqu'un lève le voile sur le mystère du pouvoir politique afin de permettre aux peuples de ne plus être des victimes des faux leaders politiques, qui considèrent, pour la plupart, l'activité politique comme un jeu malsain, qui se permettent de s'en mettre plein les poches. La publication du dit-journal sera faite après mon décès, par un écrivain inconnu du grand public. Car, mes pairs considéreront mon acte comme une haute trahison, et je risque d'en subir les représailles. Vous y trouverez des secrets d'Etat, qui ne devraient jamais être révélés au grand public. Je n'ai pas eu suffisamment du temps pour l'écrire, raison pour laquelle, il n'est pas volumineux. Mais néanmoins, vous y trouverez l'essentiel des secrets d'Etat. Je vous souhaite une agréable lecture donc.

05/2021

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Musique, danse

Monteverdi et Wagner

Monteverdi et Wagner : hiatus, mariage impossible, défiance à l'entendement. Le mélomane proteste. Mais le parallèle n'est pas inédit. Car mettre en relation Monteverdi et Wagner, qu'à priori tout oppose, permet de lever le voile sur I'essentiel. A deux siècle, d'intervalle, les changements de paradigme opérés par les deux artistes ont un terreau commun. Au-delà des analogies formelles, les attaques portées aux deux compositeurs et leurs répliques sous forme d'écrits théoriques mettent en évidence un monde d'idées. Nietzsche commença sa carrière philosophique en le soulignant. A travers Ficin et Politien pour Monteverdi - Hölderlin, Schelling et Novalis pour Wagner -, Ies racines néoplatoniciennes communes aux deux créateurs constituent une autre correspondance révélatrice. On les retrouve au seuil du baroque comme du symbolisme. Venise. Pétrarque et Le Tasse ne laissent pas de réunir Monteverdi et Wagner tandis qu'Orphée et Tristan offrent au chercheur une série d'analogies frappantes. Alors pourquoi ce rapprochement a-t-il été si peu approfondi ? Certes la dénonciation des frontières interdisciplinaires propres au système académique n'est pas nouvelle. Mais faut-il rester muet devant leur persistance ? Il existe aujourd'hui toute une philosophie de la musique, ou précisément de la musique instrumentale. Mais où est la philosophie de l'opéra ? Après avoir évoqué les apports lumineux de Romain Rolland et de Jean-Jacques Nattiez à la musicologie. Olivier Lexa établit un bref historique de la philosophie de l'opéra, de Rousseau à Nietzsche en passant par Hegel, Novalis, Schopenhauer et Kierkegaard. Par la suite, l'auteur aborde la portée exemplaire de l'histoire de l'art, de l'histoire culturelle et de l'esthétique analytique, avant de se pencher sur les relations que plusieurs grands penseurs récents et contemporains ont entretenues avec l'art lyrique : Adorno, Lévi-Strauss, Barthes, Deleuze, Foucault, Bourdieu, Badiou, Lacoue-Labarthe et Zizek. Sera-t-on surpris de retrouver les noms de Monteverdi et Wagner parmi les récurrences dominantes ?

12/2017

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Sociologie

Talcott Parsons, contre-enquêtes

Talcott Parsons n'occupe plus guère de place dans les débats sociologiques contemporains, en particulier francophones. Il a pourtant exercé une influence profonde et durable sur la discipline - par ses propres travaux et au travers des auteurs pour lesquels il a compté, de Robert K. Mer-ton à Niklas Luhmann et Jürgen Habermas en passant par Erving Goffman, Harold Garfinkel, Clifford Geertz, Renée C. Fox ou encore Robert N. Bellah. Ce livre propose un regard contemporain sur certains aspects de l'oeuvre de Parsons : son rapport à l'anthropologie sociale, et en particulier au travail de Ralph Linton, durant les années 1930-1940 ; l'usage qu'il a fait de la psychanalyse, qui lui a attiré de virulentes critiques. Sur ces deux fronts, l'ouvrage vise à restituer leur intelligibilité aux positions de Parsons tout en rendant compte des controverses et con-fusions qu'elles ont suscitées. Il s'agit ainsi d'alimenter nos questionnements sur un pan majeur mais largement oublié de l'histoire de la sociologie - un indispensable effort de réflexivité. "Points forts" : -Un regard neuf sur un sociologue incontournable du siècle passé, qui revisite ses tra-vaux à partir de l'état actuel de la discipline ; -Une réflexion historique qui croise diverses disciplines (sociologie, anthropologie, psychologie, philosophie), traditions (structuro-fonctionnalisme, anthropologie sociale, psychanalyse, Théorie critique, etc.) et références (de Radcliffe-Brown à Axel Honneth en passant par Lévi-Strauss, Marcuse, Adorno, Goffman, Mills, etc.) ; -Un mode de traitement susceptible d'intéresser les spécialistes mais accessible à un pu-blic plus large. Biographie : Pierre-Nicolas Oberhauser est titulaire d'un doctorat en sciences sociales de l'université de Lau-sanne. Il est actuellement chargé de recherche à la Haute Ecole de Santé du canton de Vaud. Il est également chercheur associé à l'Institut des sciences sociales de l'université de Lausanne et au Cermes3 (CNRS/INSERM/EHESS/université Paris-Cité).

03/2024

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Littérature française (poches)

L'autre rive

" En quête de ses véritables origines, Benoît fut élevé par une mère adoptive aussi affectueuse que crasseuse, ancienne faiseuse d'anges devenue taxidermiste. [D'Ecorcheville,] cette cité des ténèbres nichée au bord du Styx, Georges-Olivier Châteaureynaud énumère les particularismes avec une délectation hypnotique. "Le régime n'avait rien d'une dictature. Une séducture, ou plutôt une enjôlure", précise-t-il, humant jusqu'à l'ivresse les recoins d'une ville hors du temps, où "les ragots couraient à la surface des jours avec une désarmante facilité, comme le feu dans l'herbe sèche." Bombes propulsant le récit à une vitesse frénétique, ses phrases fascinent par leur mélange de cynisme et de candeur, de lucidité ricanante et de crédulité enfantine. Ersatz flamboyant de Prague et de Bagdad, de Londres et du Caire, Ecorcheville est régie par un "principe d'incertitude" doublé d'une vérité imparable : "S'il existe une chose digne d'être sue, cette chose est forcément cachée." Peuplée d'êtres aussi excentriques que leurs noms (Superbe et Aimé Proquinquor, Alcyon et Bételgeuse, Onagre, Cambouis ou Fille-de-Personne), c'est l'antichambre cotonneuse de l'au-delà. Quiconque se lève à l'aube et se tapit sur les berges du fleuve peut voir les défunts s'embarquer vers leur dernière demeure. Si la mort est omniprésente dans ce livre trépidant et guilleret, elle prend les formes les plus inattendues (églises abandonnées comme des squelettes, machines à suicides mitraillant les volontaires pour 10 euros, pluies de mouches crevées criblant les murs), et reste une fatalité distrayante. D'une grande malice, Georges-Olivier Châteaureynaud chatouille les questions métaphysiques pour écouter le rire qui en sourd. Un peu comme l'incroyable personnage de Faunet, un satyre qui met ses pieds de bouc dans le plat et bouscule toutes les âmes d'Ecorcheville sur son passage. Y aura-t-il quelqu'un pour offrir ce livre à Jean-Pierre Jeunet ou à Tim Burton ? " Marine Landrot, Télérama. Cont

10/2017

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Policiers

La Vallée des Rois

L'énervement était contagieux. Le soleil du Sahara lui-même, impitoyable dans le ciel sans nuages, ne parvenait pas à atténuer le suspense. Les fellahins qui apportaient des corbeilles de gravats de l'entrée de la tombe de Toutânkhamon accéléraient la cadence. Ils avaient atteint une seconde porte à neuf mètres de la première, au bout d'un corridor. Celle-ci aussi était scellée depuis trois mille ans. Qu'y avait-il derrière ? La tombe serait-elle vide, pillée depuis des siècles comme les autres ? Personne ne le savait. Sarouat Raman, le chef d'équipe enturbanné, gravit les seize degrés le séparant du niveau du sol. Son visage était couvert d'une couche de poussière comme de la farine. Empoignant sa jalabiya, il se dirigea vers l'auvent de la tente qui fournissait la seule parcelle d'ombre dans cette vallée accablée de soleil. — Je viens prévenir Votre Excellence que le corridor est complètement dégagé, annonça-t-il en s'inclinant légèrement. La seconde porte est parfaitement visible. Howard Carter leva les yeux de sa citronnade, cillant sous le chapeau noir qu'il s'entêtait à porter malgré la chaleur. — Très bien, Raman. Nous inspecterons cette porte dès que la poussière sera retombée ; — J'attends vos instructions. Raman fit demi-tour et s'en fut. – Eh bien, vous n'êtes pas ordinaire, Howard, remarqua lord Carnarvon, baptisé George Edouard Standhope Molyneux Valentin. Comment pouvez-vous rester là à finir votre verre sans chercher à savoir ce qu'il y a derrière cette porte ? Carnarvon sourit et cligna de l'oeil vers sa fille, lady Evelyn Valentin ; — A présent, je comprends pourquoi Belzoni s'est servi d'un bélier quand il a découvert le tombeau de Séthi Ier. — Mes méthodes sont diamétralement opposées à celles de Belzoni, protesta Carter, et celles de Belzoni lui ont valu de trouver une tombe vide à l'exception du sarcophage. (D'instinct, le regard de Carter alla à l'entrée proche de la tombe de Séthi Ier.)

10/2019

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Histoire de la philosophie

Mémoire. De Sartre à Bruno Latour, Vies et morts de philosophes contemporains

" J'ai voulu que ce livre fût un livre d'hommage. Hommage aux livres, à celles et ceux qui les emplissent de leurs pensées, de leur sentiments, de leurs jugements, parfois de leurs utopies. Mon travail de critique littéraire m'a apporté la chance miraculeuse de recevoir dans ma boite aux lettres, quotidiennement, de nouveaux ouvrages. J'ai ouvert et continue à ouvrir chaque paquet avec émotion, sans jamais envisager, au dam d'un hypothétique architecte, que le poids des volumes accumulés risquait un jour de faire s'écrouler ma maison. A leurs auteur(e)s, je dois presque tout : mes opinions, mes idées, mes façons de penser, d'enseigner, d'être au monde, de me comporter vis-à-vis des autres. Leur influence n'a pas été égale : certains ont été mes professeurs à l'université, d'autres, plus rares, sont devenus mes maîtres, d'autres encore mes ami(e)s - tous, par leurs livres, classés sur les rayonnages d'une façon qui n'est claire qu'à mes yeux, demeurent autour de moi. Ayant gardé le même " poste d'observation " à Libération pendant près de quarante ans, j'ai pu suivre l'actualité éditoriale, comme on dit, ai aperçu les lignes, parfois brisées, de la " réception " des oeuvres, rédigé plus de deux mille recensions, et j'ai eu l'occasion d'adresser à de nombreux philosophes un dernier salut, au moment de leur disparition, en revenant sur les points-clé de leurs oeuvres et sur les éléments marquants de leur vie. Aussi m'est-il apparu comme une " nécessité " de colliger en un volume ces nécrologies de philosophes - de Sartre à Rawls, de Derrida à Levinas, De Beauvoir, Lévi-Strauss, Baudrillard, Heller, Ricoeur, Foot, Gadamer, Lacour, Bouveresse, Foucault, Deleuze, Serres, Jankélévitch ... - lesquelles ne font justement pas signe vers des " absences " , mais, au contraire, veulent indiquer à quel point leur pensée est présente, féconde, et a composé la carte de la philosophie de ce temps. Plus qu'une " nécessité " en vérité : un devoir, un devoir de mémoire. " (R. M.)

06/2023

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Littérature française

"L'Hôte". La nouvelle d'Albert Camus et la BD de Jacques Ferrandez dans le contexte colonial

A la découverte de la face cachée de l'iceberg algérien... L'Hôte n'est pas l'oeuvre la plus connue d'Albert Camus mais c'est peut-être l'une des plus profondes touchant à l'Algérie, à ses rapports humains, à l'âme des communautés qui y ont cohabité pendant 132 ans. Le dessinateur Jacques Ferrandez, né à Alger, l'a bien compris qui a tiré de cette nouvelle une remarquable bande dessinée. Et pourtant, en apparence, l'intrigue de L'Hôte est très simple, un fait divers, pourrait-on dire, qui fait irruption dans la vie d'un instituteur du bled. Celui-ci vit seul, retiré du monde dans son école perdue des hauts plateaux arides du Sersou où il accueille des enfants musulmans. Il apprendra par la suite que le prisonnier arabe que vient de lui amener un gendarme en le chargeant de le conduire à la prison de Tinguit a tué son cousin. De cette situation va naître un conflit de conscience opposant les valeurs d'hospitalité, d'honneur et de solidarité dont la portée reste incompréhensible sans une connaissance approfondie du contexte colonial. Sur la base de cette simple nouvelle et de sa traduction en dessins, qu'il a analysées et comparées, Wolf Albes nous entraîne donc à la découverte de la face cachée de l'iceberg algérien et nous propose un vaste panorama de la colonisation, de l'histoire de l'Algérie française et de sa fin douloureuse, allant jusqu'à nous offrir une remarquable chronologie commentée de ce pays dès avant 1830 et jusqu'à la fin de la présence française. Enrichi de nombreux témoignages, citations et illustrations mais aussi de collaborations prestigieuses comme celles de Roger Vétillard, Georges Hirtz, Luc Verlinde, Jean Monneret, Odette Caparros, Hubert Ripoll et Jean-Jacques Jordi, c'est un grand ouvrage de référence, pour qui veut vraiment comprendre ce que fut l'Algérie française. Sans académisme, sans passion, mais avec lucidité et objectivité, Wolf Albes nous livre une analyse littéraire, historique, politique et sociologique unique en son genre. Analyses et documents : - La genèse de la nouvelle. - Temps et lieu de l'action : 1946 dans le Sersou. - Les instituteurs en Algérie. - Une importante chronologie de l'Algérie et de la guerre d'Algérie (54 pages) - Des extraits commentés des oeuvres de Mouloud Feraoun, Jean Brune, Guy de Maupassant, Victor Hugo etc. - Des analyses de Roger Vétillard sur les insurrections de mai 1945 et du 20 août 1955 dans le Nord-Constantinois et sur l'embuscade de Palestro. - Le meurtre de l'Arabe à la lumière du Coran. - L'histoire de Trézel /"Tinguit" - Georges Hirtz : L'Algérie ksourienne (extraits) - Les "apôtres de la décolonisation" : Frantz Fanon, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Memmi...

04/2014

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Sciences politiques

Le capitalisme, cancer de l'humanité. Une économie inhumaine et meurtrière, une société malade, la vie sur Terre en péril

Sur sept milliards d'habitants que compte la planète, 4,5 souffrent de la faim ou sont juste au-dessus du seuil de famine, alors que, parallèlement, 80 milliardaires possèdent, à eux seuls, autant que la moitié de la population terrestre. En 2016, le patrimoine cumulé de 1% de la population mondiale dépassera celui des 99% restants, ce qui est sans précédent. Si la crise pèse lourdement sur tous, elle semble au contraire bénéficier aux plus riches et jamais l'inégalité n'a été aussi vertigineuse : aux Etats-Unis, elle est passée de 1 à 40 après la guerre à 1 à 1000 (! ) de nos jours. Si la situation s'améliore dans les pays émergents, les classes moyennes des pays développés sont en voie de paupérisation et la pauvreté s'étend. Jamais la richesse du monde et la productivité du travail n'ont été aussi élevées dans l'histoire, mais seule une petite minorité en profite pleinement, au détriment des autres, car elle détourne et accapare cette richesse, vampirisant l'humanité, qui doit également faire face à des fléaux provoqués par l'avidité de ces parasites et qui mettent en danger l'existence même de la vie sur Terre et celle de l'espèce humaine. La misère pourrait être éradiquée ; Victor Hugo la considérait déjà comme une anomalie que rien ne justifiait et qui n'existait que pour entretenir l'opulence des plus riches, tant il est vrai qu'une indécente richesse n'est possible qu'au prix d'une indécente pauvreté et inversement. Les pandémies pourraient être vaincues (ce n'est souvent qu'une question de moyens), elles s'aggravent, de même que les tensions internationales (1750 milliards engloutis en armements dans le monde, en 2014, l'une des raisons pour lesquelles le désarmement est si difficile, car les profits retirés sont gigantesques). Cette minorité possède tous les pouvoirs : économique, médiatique, politique — qu'ils soient étiquetés de droite ou de "gauche", les "partis de gouvernement" sont tous convertis aux dogmes néolibéraux et pratiquent en fait la même politique, une fois aux commandes. La société est malade, le chômage s'étend, mais on persiste à ne pas diminuer la durée de la vie active et de la semaine de travail, ce que l'on faisait jadis. Le capitalisme, car c'est de cela qu'il s'agit en fait, devenu fou, est de plus en plus sévèrement mis en accusation, y compris par les plus hautes autorités religieuses. Un autre univers, plus humain, plus juste, est pourtant possible, pour le bien de l'immense majorité (comme le montrent des prix Nobel d'économie), il n'est que temps de travailler à son avènement, bientôt il sera trop tard, et les dommages seront devenus irréversibles.

11/2015

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Littérature française

Trois romans prophétiques de Thomas Clavel

Comprend : - Un traître mot (2020) - Hôtel Beauregard (2021) - Le Jardin des femmes perdues (2022) Un traître mot A quoi ressemblerait un monde où le langage serait entièrement soumis à l'idéologie victimaire ? Où le code pénal, aux mains des minorités agissantes, punirait plus sévèrement les crimes de langue que les crimes de sang ? Ce monde, c'est peut-être déjà le nôtre. C'est celui qu'a choisi de mettre en scène Thomas Clavel dans un premier roman maîtrisé de bout en bout. Piégé par une sordide télévendeuse, Maxence, jeune professeur de littérature à l'Université, laisse échapper quelques mots malheureux formellement proscrits par la novlangue qui a octroyé aux " dominés " un privilège de police sémantique. Commence alors une irrésistible descente aux enfers. Policiers, magistrats, rééducateurs passent au crible sa paisible existence livresque. Au terme d'un procès en sorcellerie, le voilà jeté en prison, dans le quartier des délinquants textuels. Où Maxence découvre qu'il n'est pas seul... Hôtel Beauregard L'enfer serait-il pavé de bonnes intentions sanitaires ? Et l'hygiénisme furieux, le dernier avatar de la cancel culture ? Telles sont les questions que soulève Hôtel Beauregard. Une étrange épidémie fait planer la menace d'une cinquième vague. Sur les réseaux sociaux, la célèbre blogueuse Nahama, "ambassadrice de l'hygiène publique" , traque sans relâche les dissidents : à l'aide de sa communauté de followeurs zélés, elle dresse des bûchers virtuels, cloue au pilori les "anti-masques" , dénonce les hérétiques de la religion sanitaire. Axelle, jeune chercheuse en biologie marine, discrète et sans histoire, va faire les frais de cette hystérie délatrice. Son crime ? Avoir posé, lors d'une photo de groupe, à visage découvert ! La voici aussitôt désignée à la vindicte numérique. Commence alors une irrésistible descente aux enfers, aux allures de chasse aux sorcières... Dans un récit tour à tour drôle, cruel, tendre, bouleversant, l'auteur nous plonge dans les abysses du cyberharcèlement, peuplés de monstres numériques. Le Jardin des femmes perdues Victor Sabran est un sabreur de femmes. Magali Bavoir, sa voisine de palier, se rêve croqueuse d'hommes. Si notre séducteur arpente les jardins parisiens pour y cueillir la fleur de l'innocence, c'est dans son jardin secret que se réfugie cette trentenaire déçue par des amours virtuelles et frelatées. Lui, le bourreau des coeurs en guerre contre un féminisme conquérant et enragé. Elle, la victime autoproclamée d'une société misogyne et patriarcale. Tout semble opposer leurs deux journaux. Et pourtant, c'est à la même montagne qu'ils s'attaquent : celle du désir, dont on ne revient peut-être jamais. Tantôt des Hespérides, tantôt désespéré, Le Jardin des femmes perdues nous invite à parcourir les sentiers édéniques et diaboliques de la convoitise.

11/2022

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Beaux arts

Geneviève Asse

Figure majeure de la peinture française après la Seconde Guerre mondiale, Geneviève Asse a bâti son oeuvre à l'écart des modes. Peintre de la lumière et de l'espace révélés par sa Bretagne natale, elle adopte le bleu, couleur emblématique de sa palette. Elle décline depuis plus de soixante ans le "bleu Asse" qui "prend tout ce qui passe", et joue d'une infinité de valeurs dans ses vues maritimes inspirées par la presqu'île familière de Rhuys et l'Ile aux Moines où elle achète une maison en 1987. L'auteur, qui connaît bien l'artiste née à Vannes en 1923, nous fait pénétrer dans son univers et nous la fait suivre tout au long d'un parcours de vie très riche. Geneviève Asse passe son enfance dans le golfe du Morbihan avec la mer pour ligne d'horizon, ancrage de sa peinture. A Paris, en pleine Occupation, elle suit les cours à l'école nationale des arts décoratifs et s'engage fin 1944 dans la 1re DB comme conductrice ambulancière. De Belfort à Berlin elle participe à la campagne d'Alsace et d'Allemagne et prend part à l'évacuation du camp de Terezin. Après la guerre, elle dessine pour les maisons de tissus Bianchini Ferrier, Paquin. Liée d'amitié avec l'industriel et collectionneur Jean Bouret, elle rencontre par son intermédiaire Nicolas de Staël et Beckett, qui deviendra un ami fidèle, tout comme Bram Van Velde. Elle côtoie Poliakoff, Lanskoy, Charchoune, Geer Van Velde. Aux peintures blanches inspirées par la lumière du midi à la suite d'un séjour en Catalogne, succèdent dans les années 1970 des compositions en hauteur structurées par des lignes verticales ou horizontales suggérant des portes ou des fenêtres, "un fil tendu en équilibre", qu'elle reprend dans ses gravures. A partir des années 1980, le bleu envahit la toile et absorbe le vide. Une ligne de démarcation, blanche, rouge à la fin des années 1990, divise la surface pour des symétries décalées. La série "Stèles" (hommage à Victor Ségalen) est donnée en 2012 par l'artiste au musée national d'art moderne venant compléter les achats de l'Etat commencés dès 1955 et enrichir les donations de l'artiste au Centre Pompidou. Geneviève Asse a réalisé plusieurs commandes de vitraux à la cathédrale de Saint-Dié (1988) et à la Collégiale de Lamballe (1996). Plusieurs rétrospectives lui ont été consacrées : au musée de Reims, au musée d'art moderne de la Ville de Paris et récemment au musée de Rouen en 2009-2010. De nombreuses expositions dans les galeries Claude Bernard, Jan Krugier, Ditesheim et Maffei, Marwan Hoss, contribuent à sa reconnaissance internationale. A l'occasion de son 90e anniversaire, les musées de Montpellier, Vannes et le Centre Pompidou lui ont rendu hommage.

05/2015

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Romance sexy

Il était une fois noël #10

Oh non, pas lui ! : Louise est une avocate vive et enjouée, emballée à l'idée de revenir s'installer dans sa ville natale afin d'exercer son métier. Elle s'attend à tout, sauf à lui... Lui, c'est Rémi. Il n'a jamais quitté Birmon-sur-Mer, est connu et apprécié de toute la commune, et surtout il compte bien ne pas se laisser faire par Louise qui déborde d'imagination pour le faire fuir. En effet, forcés de travailler dans le même bâtiment, ils ne pouvaient imaginer une pire situation. Entre elle, l'avocate sérieuse et lui, le vendeur d'alibis, la cohabitation s'annonce difficile. La recette du pain d'épices : L'attirance entre eux est pourtant palpable. Entre disputes et moments d'accalmie, pourront-ils se supporter sans s'étriper ? Charlotte ne pensait pas vivre un mois de décembre aussi mouvementé. Elle qui n'a jamais été sensible à la magie de Noël, cette année, elle a même du mal à supporter l'enthousiasme débordant d'Adèle, sa colocataire. Pourtant, le premier décembre, une lettre l'attend. Chaque jour, jusqu'à Noël, un mystérieux inconnu compte lui donner des missions pour qu'elle reprenne goût à la magie des fêtes. Qui est cet admirateur secret qui lui a concocté ce calendrier de l'avent pour le moins original ? Foi de Charlotte, elle le démasquera avant que ses sablés à la cannelle ne refroidissent. Est-ce Augustin, le facteur qui s'attarde souvent pour discuter avec elle ? Peter, le collègue anglais à l'accent british auquel personne ne résiste ? Ou bien Félix, le voisin du dessus, trop discret pour être honnête ? Une chose est sûre, de grandes aventures l'attendent au détour de cette enquête. Noël à Beurkland : Je suis Savannah Lookwood, je suis née en colère et celle-ci s'est multipliée au fil des ans à l'approche de Noël. J'explique : Je fais partie de ces enfants qui n'ont jamais eu ce qu'ils désiraient. J'avais beau faire de belles listes à chaque fois, le PN, car oui, je ne prononce plus son nom, m'offrait des trucs nuls. Par conséquent, je me suis résolue à ne plus jamais lui écrire et de le blacklister de ma vie. Aujourd'hui adulte, j'ai toujours autant de dégoût pour cette période de l'année. Mais c'est sans compter sur Victor Kenyon, le petit-fils du PN et celui-ci s'est donné comme mission de me faire aimer les fêtes et de s'incruster dans ma vie. Foi de Savannah, il n'est pas encore né celui qui va me faire changer d'avis !

12/2023

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Musique, danse

Ode (conducteur A4). sur un poème de Jean-Baptiste Rousseau

Bien loin de constituer un ouvrage isolé dans l'oeuvre de Camille Saint-Saëns, Ode appartient à un petit ensemble réalisé au début de sa carrière dans le contexte particulier du concours pour le prix de Rome. Institué en 1803, supprimé dans la foulée des événements de mai 1968, ce dernier fut pendant longtemps le plus convoité des prix français de composition musicale. Organisé par l'Institut, il garantissait à ses lauréats, à défaut de l'assurance d'une future carrière sans embûches, du moins l'entrée par la grande porte dans le monde artistique et quelques années de pension en Italie, à la villa Médicis. De fait, bien peu résistèrent à l'attrait de cette récompense susceptible de marquer avec éclat l'aboutissement de longues années d'études. Que l'auteur de la Danse macabre s'y soit présenté n'a finalement rien d'étonnant. Mais bien qu'appelé à devenir au tournant du siècle l'un des plus illustres représentants de l'art académique, il n'obtint jamais le fameux premier grand prix. Certes, il serait aisé de mettre son premier échec, en 1852, sur le compte de l'inexpérience, mais son second et dernier, douze ans plus tard, demeure plus surprenant ? : ayant presque atteint la limite d'âge, le musicien n'est alors plus un novice. Ses fonctions à l'orgue de la Madeleine lui avaient même permis d'acquérir une certaine réputation. Est-ce cette situation d'artiste établi qui lui valut d'être écarté? ? Si rien ne permet de l'affirmer, il n'en reste pas moins que ses ouvrages de l'époque témoignent déjà d'une grande maîtrise. Il en est ainsi de cette Ode avec accompagnement d'orchestre composée pour les premières épreuves du concours, entre le 28 mai et le 3 juin 1864. Pourtant placé en tête des six candidats admis à l'épreuve finale - une cantate pour trois voix solistes sur le thème d'Ivanhoé -, il devait échouer au profit d'un certain Victor Sieg, camarade appelé à un destin autrement plus modeste. Au-delà de ces circonstances que d'aucuns pourraient qualifier d'anecdotiques, Ode revêt une dimension particulière en ce qu'elle laisse clairement entrevoir les principales préoccupations esthétiques de Saint-Saëns dans ses premières années. Depuis longtemps familier du répertoire religieux, il ne fut guère décontenancé face à ce poème de Jean-Baptiste Rousseau, certes un peu vieilli mais non moins propice à de belles démonstrations chorales. Dans un même temps, il su éviter le dangereux écueil d'un traitement trop terne par l'aménagement de forts contrastes trahissant son intérêt pour l'opéra. A travers ces quelques pages, entre recueillement et grands gestes dramatiques, le compositeur s'attache à montrer toute l'étendue de son talent. Cyril Bongers

07/2019

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Histoire de France

Cent Jours. La tentation de l'impossible mars-juillet 1815

" Rien dans l'histoire n'a ressemblé à ce quart d'heure ", a écrit Victor Hugo. Il est vrai qu'en un peu plus de trois mois, on n'avait pas encore vu une telle bousculade de régimes et de dynasties, de serments prêtés et reniés, de passions, d'enthousiasmes et de peurs. Napoléon débarque à Golfe-Juan le 1er mars 1815, il est à Paris le 20. Dans l'intervalle, le régime des Bourbons s'effondre comme un château de cartes. Louis XVIII quitte Paris pour l'exil en Belgique dans la nuit du 19 au 20 mars, avec sa cour, sa maison militaire et ses ministres. Trois mois plus tard, Napoléon, battu à Waterloo le 18 juin, abdique le 22. Le pays se dote le même jour d'un gouvernement provisoire sous la direction de Fouché. Le 3 juillet, Paris capitule devant les armées de la coalition. Louis XVIII rentre pour la deuxième fois dans sa capitale, cinq jours plus tard. Les contre-jours sont toujours éclairants car ils accentuent les ombres et les reliefs. Les Cent-Jours ne sont pas seulement ceux de Napoléon, mais aussi ceux du roi, ils terminent moins l'Empire qu'ils n'inaugurent une sorte de second cycle de la grande Révolution de 1789. Ce que l'on appela alors " la révolution de 1815 " porte en elle toutes les divisions françaises, toutes les révolutions à venir, celles de 1830, de 1848, de 1871. Dans cette partie serrée qui oppose Napoléon à Louis XVIII, le piège se referme très vite en une alternative dramatique : la guerre civile ou la guerre étrangère. L'empereur doute de lui-même dans un pays qu'il ne reconnaît plus, le roi est nu, prisonnier de sa famille et de ses propres alliés. Il y eut le " vol de l'aigle " certes, mais il y eut aussi la " Semaine sainte ", ce voyage sentimental et romantique de mars, l'étrange cortège de la liberté qui accompagna le souverain déchu, sur les routes pluvieuses du Nord, jusqu'à Gand. Chateaubriand, Vigny, Lamartine, Géricault en étaient. Tout change lorsque l'on observe les Cent-Jours du côté de ceux qui les ont subis, du côté des vaincus, des oubliés de l'histoire. La conscience tragique des événements qu'ils portent est bien celle de la fragilité et de l'instabilité des hommes et des choses, dans le dédale des sentiments, des désirs et des haines qui les habitent : la gloire, la fidélité, l'honneur, la patrie, mais aussi l'intérêt, la peur, la trahison, l'exil. Ces Cent-Jours sont ceux d'hommes et de femmes confrontés à des choix, et, au bout du compte, soumis... à la tentation de l'impossible.

08/2008

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Beaux arts

Surréalismus N° 7, hiver/printemps 2021 : Le surréalisme aux USA

Cette septième livraison de Surréalismus vous offre une maquette renouvelée, des rubriques repensées. L'objectif : laisser davantage de place aux œuvres et rendre les textes plus accessibles. Côté éditorial, quatre séquences jalonnent votre lecture : L’actualité dans la presse, les livres et les DVD, avec un hommage posthume à notre ami, grand poète, éditeur et incomparable défenseur du surréalisme Jean-Michel Goutier. Nous remercions chaleureusement Giovanna Goutier pour son aide. Les grands entretiens autour des expositions s’ouvrent avec Yolande Rasle et Renaud Faroux pour le Centenaire du P.C.F. à l'Espace Niemeyer, à Paris, au printemps prochain. Giovanni Lista raconte De Chirico à l’Orangerie. Sophie Krebs et Marion Brauner évoquent, chacune à sa manière, Victor Brauner au Musée d'Art Moderne de Paris. En instance d’ouverture, un projet autour de la naissance du surréalisme, mis en chantier par deux jeunes conservateurs de la BnF, Bérénice Stoll et Olivier Wagner. Didier Ottinger s’enthousiasme pour la période Renoir du peintre René Magritte qui ouvrira ses portes à l'Orangerie au printemps prochain. Une rencontre magnifique (bien qu’à distance) avec Sarah Meister, conservatrice au MoMA où elle nous initie au Fotoclubismo. Anne Yanover nous parle de l'amitié de Paul Eluard et Pablo Picasso au musée de Saint-Denis. Laurence Imbernon présente Hayter et l'atelier du monde bientôt visible au musée des beaux-arts de Rennes. Le dossier U.S.A. nous entraîne, pour cette première incursion, vers les contrées du nord-est des États-Unis. La couverture et un portfolio de douze pages sont consacrés à Alfred Stieglitz, inventeur de la photographie d'art, extraordinaire précurseur du surréalisme aux Etats-Unis et grand ami de Marcel Duchamp. Suit un long entretien avec Fabrice Maze, réalisateur du film-documentaire dédié à la peintre américaine Kay Sage. C'est aussi l'occasion de faire un point sur la collection Phares créée par la fille d'André Breton et de Jacqueline Lamba, Aube Breton-Elléouët. On vous plonge dans l'univers onirique d'Edgar Allan Poe avec The Raven (Le Corbeau) dans sa version d'origine en anglais illustrée par Gustave Doré, puis dans la traduction française de Charles Baudelaire avec notre choix de gravures d'Odilon Redon. Christophe Dauphin nous initie à l'œuvre de Philip Lamantia, poète et acteur important de la Beat Generation qui fit le lien entre le surréalisme et la contre-culture américaine. Pour clore la séquence : un entretien avec Alain Sayag sur Man Ray et la mode et un clin d’œil sur la grande exposition Alexander Calder programmée au MoMA. Le calendrier international des expositions liées au surréalisme se regarde dans une actualité bouleversée. Il est remis à jour régulièrement sur notre site www.surrealismus.fr (rubrique : + de surréalisme, sous-rubrique : calendrier).

12/2020

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Etats-Unis (XXe et XXIe siècle

Wall Street et la révolution bolchévique

Pourquoi Trotski, alias Lev Davidovitch Bronstein, voyagea-t-il avec un passeport officiel américain lorsqu'il retourna en Russie en 1917 rejoindre Lénine pour la révolution ? Pourquoi la mission américaine de la Croix-Rouge en Russie, en 1917, comportait-elle plus d'hommes d'affaires que de médecins ? Au fil d'une enquête magistrale, qui se lit comme un roman d'espionnage, Antony Sutton établit des liens historiques tangibles entre capitalistes américains et communistes russes. Tirant ses informations de l'examen de dossiers du Département d'Etat, des archives personnelles de personnages clés de Wall Street, de biographies, d'articles de presse et de livres d'historiens classiques, Sutton nous révèle : - Le rôle que jouèrent les dirigeants des banques du groupe Morgan dans l'acheminement illégal d'or bolchevique vers les Etats-Unis. - Le détournement de la mission de la Croix-Rouge américaine en Russie par les puissants de Wall Street. - L'intervention de Wall Street pour obtenir la remise en liberté de Léon Trotski, le révolutionnaire dont l'objectif était de renverser le gouvernement russe. - Les accords passés par de grandes entreprises afin de capter l'énorme marché russe, quinze ans avant la reconnaissance officielle du gouvernement soviétique par les Etats-Unis. - Le soutien au communisme, actif mais secret, par des hommes d'affaires de premier plan, lesquels se faisaient publiquement les champions de la libre entreprise."Wall Street et la révolution bolchevique" est le premier volume d’une trilogie consacrée à l’implication directe des financiers new-yorkais dans la révolution Lenino-trotskiste en Russie, l’élection de Franklin D. Roosevelt aux États-Unis et la montée du nazisme en Allemagne.

03/2021

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Science-fiction

Nicolas Eymerich, inquisiteur : Le Château d'Eymerich

1341. Sur ordre secret du Pape, un groupe de cinq dominicains, se surnommant eux-mêmes le Français, le Catalan, le Castillan, l'Allemand et l'Italien, s'apprête à encourir la damnation éternelle afin de porter un coup mortel à l'ennemi héréditaire de la religion catholique. 1369, la peste se répand sur l'Europe. L'inquisiteur Nicolas Eymerich enquête au château de Montiel où s'est réfugié Pierre le Cruel, roi de Castille, assiégé par l'armée d'Henri de Trastamare et les mercenaires de Du Guesclin. Ce château à l'architecture étrange, poisseux labyrinthe flanqué de 10 tours et d'innombrables galeries, se révèle vite être une tanière infâme où les murs tremblent sous la violence des peurs et des haines, où l'impossible mosaïque humaine de villageois chrétiens, de serviteurs juifs et de soldats mahométans n'attend qu'un prétexte pour se disloquer, pour s'enfoncer irrémédiablement dans la folie et la destruction. Jeunes enfants vidés de leur sang, apparitions démoniaques, raclements sordides sous les fondations, murs imprégnés de symboles de la kabbale : la toile des secrets s'épaissit à chaque pas. Eymerich, l'impénétrable inquisiteur, ne craint pas d'affronter la haine, mais peut-être craint-il son sentiment contraire, un sentiment qu'il n'ose nommer et qui l'assaille dans les tréfonds de ce château où se cache le regard serein et déterminé d'une femme juive qu'Eymerich avait, autrefois, soumise à la question, et qu'il ne parvient plus à fuir. Hiver 1944, Le Sturmbannführer des SS Viktor von Ingolstadt, responsable de la sécurité du camp de concentration de Dora, aidé par le professeur Nitsche du bureau du T4, est sur le point de réaliser grâce aux avancées de la science un projet d'une ambition démesurée : la création du soldat allemand du futur, le guerrier parfait, réplique des chevaliers du Moyen Âge. De l'Europe de la peste noire à celle de la peste brune, les temps s'entrecroisent à nouveau sous la plume acide de Valerio Evangelisti. Cette nouvelle enquête de Nicolas Eymerich porte sa quête de vérité au bord d'un abîme sans fond où enfle et remue la haine millénaire.

06/2012

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Littérature française

L'ANNALISTIQUE ROMAINE 2 ANNALISTIQUE MOYENNE FRAGMENTS

L'annalistique, terme forgé par les modernes, désigne cette forme, bien latine, d'historiographie littéraire en prose, qui s'attachait au récit, année par année, du passé de Rome. Ce type de chronologie le distingue notamment des Historiae. Même si nous n'en possédons plus que des fragments, ce genre fut particulièrement fécond tout au long de l'Antiquité romaine. Par conséquent, on peut distinguer plusieurs types d'annalistique : à l'annalistique romaine, prévalant jusqu'à la révolution gracchienne, écrite par des hommes d'Etat et pour un public restreint, averti et exigeant, s'oppose l'annalistique récente écrite pour un public vaste et friand de sensationnel. A cette première distinction s'en ajoute une seconde, linguistique : les premiers auteurs, tels Fabius Pictor ou Aelius écrivent en grec, à la différence de leurs successeurs. Notre édition reprend cette division en présentant en trois volumes les fragments de L'Annalistique romaine : le tome I regroupe les textes, en langue grecque, de l'annalistique ancienne. Le tome II rassemble les annales de langue latine entre 150 avant J.-C. et le début du premier siècle avant J.-C., avec des auteurs comme Cassius Hemina. Enfin, le tome III s'intéresse à l'annalistique récente, dont Claudius Quadrigarius, C. Licina et Aelius Tubero sont les thuriféraires. Ces fragments sont en outre assortis des fragments relatifs à l'autobiographie politique, autre genre apparenté à l'histoire et caractéristique des Romains. La riche introduction du Tome I propose une étude approfondie du genre de l'annalistique, de son évolution, comme de ses caractéristiques, tandis que l'histoire de la tradition manuscrite est relatée en détails. Chaque volume contient une brève introduction présentant la période, les auteurs ainsi que les fragments. Des notes accompagnent la lecture, et sont développées, en fin d'ouvrage, par des notes complémentaires. Les trois tomes sont en outre assortis d'un tableau de concordance, d'un Index Testimonium et d'un Index Nominum. Texte établi et traduit par Martine Chassignet. Tome I : Les Annales des Pontifes. L'annalistique ancienne. Tome II : L'Annalistique moyenne (fragments). Tome III : L'Annalistique récente. L'autobiographie politique.

01/1999

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Brésil

Cauchemar brésilien. Histoire d'un grand pays et de son dictateur

" Palmito " , " Gros Cheval " , " le Mythe " " Trump des tropiques " , on ne compte plus les surnoms dont les Brésiliens ont affublé leur président. Elu en 2018 à la suite d'une campagne marquée par la violence, la haine des élites et une tentative d'assassinat, Jair Bolsonaro, est le premier président d'extrême droite à s'installer à Brasilia. C'est la stupeur, le peuple brésilien se déchire, doute, s'interroge. Comment un homme qui voue un tel culte à la dictature militaire, clame haut fort son ignorance de la chose publique et de l'économie, qui méprise les femmes, les institutions, la nature, l'écologie et insulte sans vergogne les homosexuels, les noirs et les métisses, a-t-il pu triompher ? De la pandémie de covid-19 qui a fait plus de 600 000 victimes au Brésil aux immenses brasiers qui ont dévasté l'Amazonie, des tentatives de coup d'Etat aux coups de sang à répétition, jamais dans l'histoire moderne une grande démocratie n'avait porté pareil personnage au pouvoir. En quatre ans d'un mandat furieux et ubuesque, Jair Bolsonaro aura été l'homme de toutes les outrances, de toutes les transgressions. En comparaison, des personnalités aussi polémiques que Viktor Orban, Nigel Farage, Eric Zemmour Matteo Salvini ou Donald Trump prennent des airs de pâles nationalistes. Mais qui est Jair Bolsonaro ? Un clown triomphant manipulé par l'armée ou un autocrate qui décime son propre peuple ? De quoi est-il le nom ? Et que dit-il sur le Brésil, sur notre époque, sur l'état des médias et des démocraties ? Bruno Meyerfeld, franco-brésilien et correspondant du journal Le Monde au Brésil, a mené l'enquête et retrace les grands évènements de son mandat ainsi que l'itinéraire de ce personnage haut en couleurs, depuis son enfance jusqu'à son arrivée au pouvoir. Il dévoile le quotidien de ce président insomniaque et paranoïaque au sein du palais de l'Aurore, résidence des chefs de l'Etat brésilien. Une plongée dans la folie au pouvoir et la découverte d'un pays hors du commun. Entre lumière et ombre.

09/2022