Recherche

Défaite interdite

Extraits

ActuaLitté

Objets d'art, collection

Homo lapidibus. La passion des pierres

En revenant sur sa vie, l'auteur nous fait plonger dans le monde fascinant de la gemmologie. Elle nous livre les secrets de joyaux à l'histoire remarquable, et s'interroge sur cette passion irrationnelle des hommes pour les pierres. Depuis la nuit des temps l'homme est dévoré par une passion insensée pour les pierres exceptionnelles. Comme s'il voyait en elles la quintessence du mystère de l'univers. Irrationnelle me direz-vous ? Pourtant cette fièvre a façonné l'histoire de l'humanité, écrit les plus beaux romans d'amour, déclenché de terribles guerres, fait et défait des fortunes considérables... Une quête d'absolu que l'auteur a explorée dès son plus jeune âge. Gemmologue reconnue, elle a arpenté la Terre, les mines, les musées, les ventes, les trésors privés. Observatrice avisée, elle a côtoyé toute sa vie cette passion dévoreuse, amassant une connaissance rare sur ces pierres, fabuleuses autant par leur histoire que par leur rareté, leur valeur et les pouvoirs surnaturels qu'on leurs prêtes jusqu'à les relier aux astres qui nous gouvernent. Cet ouvrage n'est pas seulement l'histoire d'une vie consacrée à l'étude des pierres, c'est aussi l'aventure de bijoux aux destins séculaires, sortis bruts de la Roche Mère et qui ont pris leur fascinant éclat sous la main habile de l'homme. C'est une ode à l'amour des pierres précieuses sans lesquelles l'humanité ne serait pas tout à fait la même, révélant ainsi la singularité de l'esprit humain, aspiré depuis toujours par le merveilleux. C'est enfin un cri d'alarme ! Les pierres synthétiques, en, plus d'être trop parfaites, n'ont pas d'histoire. Qu'on prenne garde de ne pas briser l'imaginaire, l'humanité en serait changée. Car les pierres rares permettent aux hommes de caresser l'irrationnel, de flirter avec l'éternité.

11/2022

ActuaLitté

Théâtre

ÉCRITS-CRIÉE - n° 3 et 4 - La revue du Théâtre national de Marseille. CRI-CRI 3 et 4

ECRITS-CRIEE est la revue du théâtre national de Marseille. Elle publie son numéro double 3 et 4. Elle est dirigée par Macha Makeïeff, directrice de La Criée, metteure en scène, et Hervé Castanet, professeur des universités et psychanalyste. Elle fait se confronter des pratiques artistes et intellectuelles. D'article en article, cette revue a suivi ce fil : chacun des quatre numéros parus porte les traces de ces échanges, de ces savoirs, hors toute hiérarchie, qui se frottent. Elle promeut la rugosité inventive des rencontres... Elle récuse le mièvre, l'acidulé. Ô combien, nous remercions les intellectuels, les chercheurs, les artistes, les écrivains qui ont accepté des entretiens ou confié des articles longuement travaillés et inédits. Comme le dit Macha Makeïeff : Les artistes sont prophètes, leur hypersensibilité et leur charme en font des visionnaires ; ils, elles appréhendent la marche du temps et nos inquiétudes, tracent des paraboles passionnantes, élucident malheur et providence. Il y a les approches très différentes, la diversité des esthétiques, écritures documentaires et témoignages, pures fictions insolentes. Ils, elles ressentent le monde tel qu'il est, tel qu'il résonne, se défait, se recompose, approchent le malheur. Ils manient l'arme de la sensibilité, de la traduction, de la fiction plus forte que le réel. On sait la puissance de la représentation. Voyants et voyantes, les artistes ont un temps d'avance sur la marche du monde, dans l'instabilité qui nous entoure à des échelles diverses, celle de la pensée confrontée aux pires idéologies, la fragilité de nos destins face à la violence, l'injustice, le massacre des innocents, face à l'incertain. Ils nous conduisent à voir mieux et autrement. Alors qu'à l'instant l'Ukraine est sous les bombes, la Russie plongée dans la dictature et divisée, le Moyen-Orient déchiré, qu'en Afghanistan les pires oppressions se multiplient, les spectacles disent la force de l'Histoire, le choc du politique dans l'intime, sur les vies minuscules, les sagas familiales, et racontent les réponses humaines aux désordres, aux désarrois, à l'injustice.

06/2022

ActuaLitté

Sociologie

Signes, couleurs et images de l'Europe

Notre vaste communauté de peuples peine à s'accorder sur l'originalité de sa propre personnalité, cinquante ans après la signature des traités de Rome et tandis que se poursuit l'élargissement de l'Europe de 1957. Malgré ces quelques repères officiels que sont le drapeau bleu étoilé, L'Hymne à la joie, la célébration de la journée du 9 mai et la devise "Unie dans la diversité", l'Europe souffre d'une manifeste carence en matière de représentation emblématique et symbolique. Ensemble disparate dont on peut se plaire à souligner l'imprécision des frontières, le continent se défait lentement des pesanteurs de la tradition historiographique et de la prégnance des mémoires collectives. L'histoire écrite et racontée conserve l'empreinte de ces nationalismes qui ont empêché de "dégager le tronc commun des mémoires européennes", selon l'expression de Charles-Olivier Carbonell. La réflexion sur les thèmes croisés des signes, des couleurs et des images de l'Europe proposée dans cet ouvrage procède du questionnement de chercheurs d'horizons disciplinaires très divers. Les auteurs ont ici été invités à éclairer les enjeux de leur représentation dans une perspective imagologique, au sens historique et sociologique du terme et les ont explorés à partir de la notion de point de vue. Ils ont interrogé l'histoire de la construction européenne en se fondant sur la représentation qu'en ont donnée et qu'en forgent sans cesse les différents protagonistes. Ils proposent une réflexion sur l'image de l'Europe et, au-delà, sur les images conceptuelles que chacun se forge de soi à travers l'autre - représentations iconographiques (photographies, situation véridique ou fantasmée des territoires et des populations sur la carte de l'Europe, dessins de presse, affiches, logos, drapeaux...), symboliques culturelles (repères et formalisations langagières, recherche de racines communes) et concluent à la lente et difficile formation d'un "imaginaire européen", mélange de traditions séculaires et d'expériences plus actuelles.

09/2011

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Rosie Carpe

Le septième roman de Marie NDiaye ne commence pas par le début, non, les premières pages racontent l'arrivée de Rosie Carpe à la Guadeloupe où elle vient rejoindre son frère Lazare qui ne l'attend pas, elle est enceinte, enceinte de personne, sans le sou, malheureuse, malheureuse et lavée d'avoir laissé le malheur passé sur la rive ancienne de l'Atlantique. C'est déjà le commencement de la fin. Lazare n'est pas là, il est ailleurs, dans de mauvais coups, défait, il a envoyé Lagrand les chercher à l'aéroport. Lagrand est peut-être le premier personnage noir de Marie NDiaye, tous livres confondus. Il est également le seul personnage clair de ce livre, le seul innocent, donc le seul impardonnable. L'histoire commence plus tard, vers la page 50, à Brive-la-Gaillarde, une ville jaune avec un magnolia inoubliable dans la cour, le seul souvenir commun de Rosie et Lazare Carpe. Là-bas, ils avaient des parents et un avenir. Les parents et l'avenir ont fini par se désintéresser d'eux. Rosie travaille dans un hôtel, s'y fait engrosser, endure, espère et désespère, boit. Part. Arrive. Rosie vit à côté de son nom. En Guadeloupe, la vie empire, on laisse mourir, on tue, on s'accouple et on se désaccouple au partage des générations, on salit, on se salit, on a peur, on a peur de sa peur, on transgresse d'aveugles et invisibles tabous. On respire trop fort ou trop faible, on transpire. Le livre ne tient pas dans ses rebondissements, même s'il y tient. Le livre existe parce que Marie NDiaye l'a écrit, parce qu'elle y réussit à l'extrême ce qu'elle conduit depuis toujours : écrire dangereusement, écrire au comble de la modestie et de l'exigence, écrire au risque de soi-même. Le septième roman de Marie NDiaye ne finit pas avec sa fin, il dure longtemps après qu'on l'a refermé. Jean-Baptiste Harang, Libération.

09/2009

ActuaLitté

Histoire ancienne

Brutus. La République jusqu'à la mort

"Toi aussi, mon fils..." C'est à ce cri de Jules César que Marcus Junius Brutus doit sa célébrité. Né vers 85 av. J.-C. , Brutus n'est pas le fils de César, mais celui de sa maîtresse Servilia. C'est un jeune homme brillant que le grand général a pris sous son aile protectrice, le pensant promis à un grand avenir. Pourtant, le 15 mars de l'an 44, Brutus est l'un de ceux qui percent de vingt-trois coups de poignards le corps de César. Les conjurés reprochent à celui qui vient d'être proclamé dictateur à vie d'avoir piétiné une République déjà moribonde au profit de sa toute-puissance. Pire, on le soupçonne de vouloir être fait roi. S'il n'est pas l'instigateur du complot, Brutus en a pris la tête, poussé par les Républicains, en raison de sa réputation d'homme vertueux et de grande rigueur morale. Mais, faute d'un projet élaboré, l'attentat se solde par un fiasco politique. Poursuivi par la haine de Marc Antoine, qui se pose en vengeur de César, Brutus choisit l'exil. Féru de philosophie, ami de Cicéron, Brutus n'aime ni la violence, ni la guerre. S'il fait couler le sang de César, c'est au nom d'un idéal de liberté et de justice. S'il lève des légions avec son complice Cassius, c'est dans l'espoir de rétablir la République d'antan. Mais c'est encore un échec. Brutus meurt en octobre 42 à la bataille de Philippes, défait par Marc Antoine et Octave, le futur empereur Auguste. En tuant César, Brutus a-t-il rendu service à Rome ? Rien n'est moins sûr si l'on en juge par les quinze années de désordre qui ont suivi son geste. Une histoire aux multiples rebondissements entre amitié et trahison, idéalisme et duplicité, que nous racontent Plutarque, Appien, Suétone, Dion Cassius, Nicolas de Damas et Cicéron.

02/2017

ActuaLitté

Histoire internationale

Victorieuse Russie

Aveugle Occident : des décennies durant, il a cru que le soleil de l'Avenir radieux se levait à l'Est, et crie à présent son angoisse face à la montée des aspirations nationales avec autant de force qu'il se tut pendant soixante-dix ans devant l'asservissement, voire l'écrasement ou la déportation de ces mêmes nations. C'est vrai, une fois ses espaces rendus à la liberté, l'Histoire décomprimée se défoule, elle bouillonne, et tout l'arriéré de problèmes, de rancoeurs, de frustrations, d'aspirations contradictoires remonte au jour. Qui pourrait s'en étonner ? C'est vrai, le désastre communiste a ravalé l'ex-Supergrand au rang de pays en voie de développement attendant son salut de l'aide étrangère. Ceux qui ne refusaient pas leurs faveurs à l'URSS les mesureront-ils à la Russie démocratique ? C'est vrai encore, les premières années du retour à la liberté sont d'autant plus difficiles que les réformes font attendre leurs premiers effets positifs et que l'entrée dans l'économie de marché engendre d'abord plus de soucis et de mécontentements que de mieux-être. Mais qui ne garde souvenir du dur enfantement de l'Etat de droit en Occident même ? Une utopie totalitaire remisée à son tour aux poubelles de l'Histoire, un Empire démembré, des nations satellites rendues à la souveraineté, des peuples recouvrant leur dignité et la libre disposition de leur destin, des libertés rétablies, des institutions démocratiquement élues et fonctionnant, une volonté de paix tangible exprimée dans les pourparlers sur le désarmement et par le ralliement aux décisions conformes au droit international, l'aspiration à faire corps avec la civilisation occidentale et à partager ses valeurs _ trouve-t-on dans l'Histoire moderne une conversion d'une telle rapidité et d'une telle ampleur ? Telle est la victoire d'unpeuple et d'un pays, la Russie, qui, ayant défait le communisme et ses démons, se réapproprie son destin, celui d'un grand pays moderne d'Europe.

12/1992

ActuaLitté

Littérature française

Dans la tanière du tigre

"Pendant que nous buvons le vin blanc acidulé des vignobles de Nashik, je récite ces deux vers du poète et rabbin Yehuda Halevi : "Mon coeur est en Orient et moi au bout de l'Occident". Je lui raconte la Chine, le Japon, l'Asie du Sud-Est, une histoire familiale liée au passé colonial français, mon grand-père magistrat en Indochine, l'enfance de ma mère sur la baie d'Ha Long, mes études chinoises, mon recrutement surprise par le quai d'Orsay, ces années à Pékin à me tenir le plus loin possible d'une politique verrouillée par le maoïsme - et ce n'était que maintenant que je m'apprêtais à résoudre l'équation : j'avais été longtemps ce "jeune homme bien élevé" mais j'avais besoin du danger pour me sentir vivant. Je me surprends à me comprendre moi-même, à enfin saisir le mouvement qui me fait et me défait. Je réfute cette consigne de prudence suivant laquelle un diplomate ne doit pas s'identifier par trop avec les heurs et malheurs du pays où il est accrédité. Je pense à l'inverse : dans le grand gouvernement des sensations et de l'inconscient, la seule manière de comprendre est de plonger dans les profondeurs. De courir tous les risques". Dans les rues étouffantes de Delhi, Ahmedabad et Bombay, dans les villages reculés du Bengale ou dans le désert du Thar, l'auteur poursuit des énigmes : qu'est-ce qui pousse un jeune homme bien élevé à partir toujours plus loin de là où il est né, toujours plus avant dans la tanière du tigre ? Pourquoi entraîner sa famille dans une aventure dont on ignore l'issue ? Comment vivre dans la violence assourdissante du monde, et continuer d'aimer ? De son amitié nouée avec l'écrivain et militante Arundhati Roy naissent des dialogues à bâtons rompus, des rencontres intenses avec la jeunesse engagée d'un pays, des souvenirs d'une autre jeunesse, brûlante et insomniaque, dans les nuits de Pékin.

01/2022

ActuaLitté

Connaissance de soi

Enseignements de la montagne. Un voyage à la rencontre de soi

Comment la marche, la méditation et l'introspection peuvent nous aider dans notre recherche de nous-mêmes Partir pour se retrouver, est-ce une fuite en avant ou un chemin de guérison ? Dans ce livre, Pauline Wald nous raconte sa recherche de bien-être, non plus sur le chemin de Compostelle mais à 2 000 mètres d'altitude en Equateur. Ce livre parle de ce voyage initiatique, un voyage dans lequel Pauline Wald cherche à aller mieux après des événements difficiles (rupture, accident de la route) et à se guérir d'une maladie des intestins dont elle a été diagnostiquée très récemment. Avant de partir, elle se défait de ses biens, quitte son appartement parisien et s'installe seule dans la montagnes des Andes pendant deux mois, passe du temps avec la sage taoïste qui lui loue sa maison et qui partage avec elle ses pépites de sagesse. Elle marche quotidiennement, rencontre un chamane quechua qui lui fait tester une cérémonie avec un cactus appelé le San Pedro, essaie d'appliquer les principes bouddhistes acquis lors de sa retraite de méditation (non identification à ses pensées, revenir au moment présent, détachement...). Puis elle va dans un petit village au bord de l'océan sur la côte en Equateur, y découvre la médecine du rapé, les chants de mantra, pratique le yoga. Elle s'installe ensuite dans la ville de Cuenca pour enfin retourner dans la montagne, dans le lieu mystique du début. Tout le long du livre, Pauline Wald parle en tant que psychologue qui se questionne sur les méthodes de guérison alternatives (usage des plantes sacrées, méditation, marche) par rapport à la psychologie classique et à la psychothérapie. Elle rencontre d'autres personnes en quête de bien-être qui partagent avec elle leur propre chemin de guérison. En toile de fond, il est également question des thèmes du voyage et du nomadisme.

03/2024

ActuaLitté

Revues

Année zéro N° 3, octobre 2023 : Sacha Guitry (1885-1957)

La revue Année Zéro dirigée par Yann Moix entend réhabiliter ou revisiter des auteurs du patrimoine littéraire et porter sur leur oeuvre un regard vierge de tout a priori - comme si elle venait de paraître. Ce troisième numéro, riche d'inédits et de révélations, est consacré à Sacha Guitry. La postérité de Sacha Guitry est contradictoire. Alors que son théâtre continue de se jouer, alors que ses films continuent d'être diffusés et ses textes d'être lus, son nom, lui, suscite indifférence ou répulsion. Les plus snobs le réduisent à un humour de comique croupier, en oubliant que son cinéma totalement novateur aura servi de modèle à la Nouvelle Vague. Les mieux pensants lui taillent une réputation de misogyne, en lui prêtant des aphorismes douteux, souvent apocryphes, et en écartant tous les grands rôles féminins que son théâtre aura offerts. D'autres, encore, le jugent trop peu profond, exagérément bavard, d'une superficialité telle qu'elle le condamnerait à rester en marge de la littérature. Certains, enfin, agitent le spectre de la collaboration, sans tenir compte de l'Histoire et de sa vérité. Au fond, la postérité de Sacha Guitry se résume à un grand malentendu et, surtout, à de fausses, à d'insincères relectures. Année Zéro s'épargnera l'inventaire de tous les griefs qui ont défait la légende de ce Molière du XXe siècle, pour ne s'intéresser qu'à l'essentiel : son oeuvre. Guitry, lu et vu comme s'il venait de composer ses pièces ou de tourner ses films. Guitry, lu et discuté par ceux qui continuent de le jouer au théâtre, ce lieu qu'il considérait comme celui de la vie véritable. Guitry lu et vu intégralement, sans prisme ni coloration particulière. Guitry lu et vu tel qu'il était : un homme libre, hors de son temps, tout à la fois dessinateur, philosophe, moraliste, amuseur et mélancolique, vivant d'art - ne vivant que pour cela -, et dont la superbe somme qu'il nous laisse ne plie à aucune catégorie, sinon à celle du génie.

10/2023

ActuaLitté

Critique littéraire

La légende arthurienne. Le Graal et la Table Ronde

Les romans de la Table Ronde sont de grands récits d'amour. Autour d'Arthur, le roi légendaire, l'élite de la chevalerie s'adonne aux exploits qu'alimente la force du désir. Lancelot, l'amant idéal, éprouve pour Guenièvre, l'épouse de son souverain, une folle passion qui doit rester secrète ! Mais Gauvain, le neveu d'Arthur, peut faire état du prestige de sa séduction : beau et galant, ardent, il est disponible à la moindre invite des dames, parfois au risque de sa vie - car une nuit auprès d'une jeune fille nue et consentante qu'un père livre à son hôte est bien périlleuse : une épée aux attaches d'argent interdit la jouissance ! Gauvain se prête aux fantasmes les plus divers : sa force suit le cours du soleil... Le fantastique aussi imprègne les récits. Merlin l'Enchanteur, né d'une copulation du diable avec une jeune fille, est à l'origine de la Table Ronde. C'est grâce à lui qu'Uterpendragon, passionnément épris d'Ygerne, prend les traits de l'époux absent et c'est dans l'illusion d'une nuit que sera conçu Arthur. Merlin établira la souveraineté du jeune homme, roi de la Table Ronde. Une femme peut elle aussi accomplir un acte extraordinaire : pour sauver Caradoc, la belle Guinier accepte de se plonger dans une cuve de lait, une nuit de pleine lune, et de sacrifier l'extrémité de son sein blanc. Les quêtes des chevaliers de la Table Ronde mènent au Graal, qui garde le mystère de son nom et de son origine : objet magique, source de vie, il fait partie des talismans de l'autre monde. L'initiation du jeune Perceval et son échec dans cette quête imprégneront profondément la sensibilité occidentale. Du XII, au XXe siècle, la légende arthurienne, en français et en langue d'oc, a essaimé dans l'Europe entière, témoin de la séduction de la "matière de Bretagne".

07/1997

ActuaLitté

Littérature française

Les taches du léopard

Denis Sérignac est un jeune homme heureux comme on peut l'être à vingt ans. Il aime la vie et la croque à belles dents. Un soir, quelque chose se fane dans son univers, il apprend qu'il est un enfant adopté : un enfant de l'Assistance publique, né sous X, c'est-à-dire que le nom de sa mère naturelle est inconnu et qu'il est interdit de chercher à percer cet anonymat. Ses parents adoptifs ont été parfaits, il les aime et en est aimé, mais il supporte mal l'idée qu'il y a quelque part une femme qui est sa mère et qu'il ne peut la connaître. Il la retrouve naturellement et là, il fait une nouvelle découverte : c'est qu'elle est juive. Dès lors, il l'est aussi. Ce n'est plus une tragédie d'être juif, et d'ailleurs il ne le prend pas comme ça. Ce sera une péripétie dans sa vie, mais qui suppose d'assumer une nouvelle identité. En fait, la sienne sera toujours double, parce qu'on ne change pas de souvenirs, de culture, d'attachements en changeant de paroisse. C'est à la fois lourd et fécond. Des femmes -Marie, Sarah, Bess- l'aideront à porter cette croix dans une vie par ailleurs fort agréable, parce qu'il est un marchand d'art de bonne réputation. Un illuminé antisémite le tue d'un coup de poignard. Peut-être sa mère, avait-elle raison de penser qu'il n'y a pas de place sur la Terre pour un juif heureux ? Denis exigera d'être enterré dans le caveau de sa famille adoptive, avec une bénédiction du curé. Dans la mort, il rentre chez lui. Après de nombreuses années consacrées à son journal et à des biographies de femmes (dont le savoureux Lou Andreas-Salomé), Françoise Giroud renoue avec un roman bouleversant, mais aussi plein d'humour et on ne peut plus contemporain.

01/2003

ActuaLitté

Economie

Corse et Sardaigne, îles autonomes ? Un regard croisé

La Sardaigne et la Corse sont géographiquement si proches l'une de l'autre qu'il peut sembler étrange qu'aucune étude de leurs rapports économiques, en dehors du problème de la contrebande, n'ait été faite à ce jour. Cela tient au fait qu'elles sont reliées historiquement à deux Etats en compétition depuis des siècles en Méditerranée, mais aussi à ces frontières invisibles, nichées souvent dans le psychisme des hommes et qui sont tout aussi séparatrices que les frontières officielles. La construction européenne modifie lentement ces données historiques. La Sardaigne est une île largement méconnue en France, tandis, qu'en Italie, la Corse, depuis la dernière guerre, est redevenue "terra incognita". En Sardaigne, on souligne son ascendance corse lorsqu'on s'appelle Comiti, Quilichini, Alfonsi, Susini, Lorenzoni, Nicoli, Fieschi, Mela, Santoni, Morazzani... ou Cossu. L'ancien Président de la République italienne, Francesco Cossiga, se plaît à dire que son nom est une déformation de Corsica, en raison d'une lointaine ascendance corse de son aïeul. En France, tradition assimilationniste oblige, qui connaît la consonance sarde de noms tels que ceux de Cavada, qu'on trouve dans le Nuoro, Sardou auquel on a rajouté un o pour respecter la prononciation originelle, de Cubadda, l'ancienne présentatrice du journal télévisé ou du député Porcu qui aurait pu rajouter un o pour se préserver des probables sarcasmes que son nom a du lui faire subir dans sa jeunesse ? En Corse, la fascination ou le tropisme pour un nord riche et puissant, entretenu et conforté par le jacobinisme français, a détourné lentement ses habitants de ses voisins du sud. Ce livre tente de percer quelques fenêtres dans ce mur invisible construit par la folie des hommes et des nations et qui a séparé, longtemps, les deux îles. Il voudrait, aussi, tracer quelques pistes d'un avenir commun. Il n'est pas interdit de rêver.

05/2017

ActuaLitté

Histoire internationale

Amirouche. Une vie, deux morts, un testament, une histoire algérienne

Depuis l'indépendance, Amirouche subit les mêmes accusations que celles dont l'accabla l'armée française. Il fut décrit, au mieux, comme un chef de guerre sans foi ni loi, au pire, comme un maquisard violent et sanguinaire, cultivant une détestation primaire contre les intellectuels, attributs qu'il tiendrait de prétendus penchants islamistes. Comme pour justifier ces anathèmes, Boumediene fit déterrer clandestinement ses ossements et ceux de son compagnon Haoues et ordonna de les séquestrer à jamais. Comment une telle forfaiture a-t-elle été possible ? Pourquoi les élites l'ont-elles tue ou, pire, légitimée ? Amirouche, une vie, deux morts, un testament invite à méditer sur un pouvoir qui a acclimaté le citoyen à l'horreur avant de l'engager dans le sens interdit de l'Histoire. Saïd Sadi est un politique qui a toujours refusé de succomber à la facilité et aux thèses faussement consensuelles. Pour lui, Amirouche, la légende vivante chantée par nos mères, ne pouvait pas, c'est un euphémisme, être le monstre que présentaient les services de Boussouf et de Boumediene. Une recherche menée durant des dizaines d'années révèle Amirouche comme un stratège militaire, rigoureux mais altruiste, ferme mais sage, privé de grandes études mais sacralisant le savoir. Doté d'une vraie culture politique, cet autodidacte d'exception avait un sens élevé de l'Etat. Ainsi dépeint, Amirouche retrouve enfin dans l'écrit le statut que lui a toujours réservé la littérature orale ; ce qui n'ira pas sans quelques grincements de dents. Le colonel de la wilaya III se rendait à Tunis pour désamorcer la menace que faisaient peser sur la nation l'armée des frontières et le MALG quand il fut stoppé le 28 mars 1959 à Bou-Sâada par une armada déployée en renfort par le général Massu quelques jours auparavant. Sans concession ni rancoeur, cet ouvrage, riche en témoignages et documents de première main, est précieux : en interrogeant la mémoire, il parle à l'avenir.

06/2010

ActuaLitté

Sports

Comme ses pieds

C'est l'histoire d'un gamin du Havre, originaire du quartier de Caucriauville, prodige du ballon qui devient apprenti footballeur pour le club de sa ville. C'est l'histoire d'un adolescent, élève joueur du Havre Athletic Club, qui devient une célébrité locale et un espoir du football français. C'est l'histoire d'un jeune homme qui passe son service militaire, se marie, et qui d'un jeu fait son métier et découvre la loi du marché, transféré du Havre à Lyon. C'est l'histoire d'un cadre d'une PME sportive, qui apprend les règles du capitalisme, de la gestion d'une carrière et du vestiaire en même temps qu'il fonde une famille. C'est l'histoire d'un joueur devenu une valeur marchande parmi d'autres, loué à Bordeaux, vendu au Milan AC, dont la valeur varie en fonction des matchs, des exploits et des échecs. C'est l'histoire d'une grande gueule désormais salarié d'un club tenu par Silvio Berlusconi, magnat de la télévision et homme politique, qui interdit les journaux de gauche dans le vestiaire et réduit au silence toute revendication. C'est l'histoire d'un homme de couleur qui se confronte chaque jour au racisme dans les stades mais aussi à la découverte à travers ses coéquipiers d'autres cultures, d'autres langues, d'autres coutumes, un club comme un précipité du monde. C'est l'histoire d'un fils de l'immigration devenu joueur de l'équipe de France, et remplaçant pendant la Coupe du monde 2006, victime collatérale du retour des cadres de 1998 et cinéaste par défaut de cette aventure. C'est l'histoire d'un jeune retraité, viré du Paris-Saint-Germain, chômeur riche qui pointe à Pôle Emploi. C'est l'histoire d'un mec qui aime raconter des histoires et qui s'attaque pour la première fois à la sienne dans une autobiographie inspirée et sans concessions, pour " en finir avec Vikash Dhorasoo ",

11/2017

ActuaLitté

Critique littéraire

Par la haute mer ouverte. Notes de lecture d'un Moderne

Eugenio Scalfari est le fondateur et le directeur d’un quotidien italien devenu une référence en Italie comme à l’étranger, La Repubblica. Homme de presse, Eugenio Scalfari s’inscrit, par nécessité, dans le flux de l’actualité, l’approche, fractionnée par la dictature de l’instant, d’une réalité toujours plus complexe et différenciée que la vision que nous en donne le Journal. Homme de culture, Eugenio Scalfari aime à prendre le temps d’écouter la respiration du monde à partir des murmures de la littérature, des myriades de petites touches que les écrivains, toute sensibilité déployée, déposent non pas dans le Journal, mais dans le Livre. Homme de plume, Eugenio Scalfari joue sur les différents styles pour nous dresser son Panthéon des Lettres, c’est-à-dire ce que devraient être les Lumières du XXIe siècle, ce que pourrait être une République mondiale des Lettrés. C’est de ce décalage des trois identités que se nourrit ce livre de lectures. La réactivité au cours du monde ? Rien ne vaut un solide dialogue fictif, en ouverture, avec Diderot. L’impression que le flux des choses interdit, par sa rapidité, le temps de la connaissance ? Voyez Montaigne, bâtissant une sagesse qui aujourd’hui encore fascine sur le « branloire » du monde, d’où il conclut à un scepticisme tempéré qui ruine les prétentions des idéologies, qui, dès cette époque, montre la nature humaine commune au Sauvage et au Colonisateur. S’il est des passages obligés (Kafka qui a l’intuition de ce que sera son siècle avec Le Procès ou La Métamorphose), en revanche nul n’a mieux exprimé le sentiment d’un écoulement irrémédiable qui conduit à un écroulement d’un monde – nos certitudes, nos paysages, nos conduites sociales – que Rilke, alors même qu’un autre nous apprend à saluer les configurations nouvelles –Joyce. Si le Journal décrit le monde en surface, la Littérature nous en ouvre les portes de la compréhension.

09/2012

ActuaLitté

Critique littéraire

Petite physique du roman. (Des années 1930 à aujourd'hui)

Ce livre cherche à faire entendre une énergétique du roman. Car la forme romanesque doit se lire comme une négociation des forces qui mobilisent l'écriture, dans une transaction incessante où l'écrivain suit le mouvement qui le porte selon un vouloir-dire qui est autant celui de l'auteur que celui du livre. Cette dialectique sans résolution de la force et de la forme interdit de produire une typologie du roman. Elle ouvre plutôt à un plaisir du commentaire que l'on suivra sur une vingtaine de romans écrits en France entre 1930 et aujourd'hui. Ce sont ces tensions irréductibles que je désigne sous le terme de physique du roman. Pour chaque commentaire, c'est donc la tension plus ou moins grande du fil narratif que je voudrais faire éprouver, en restant attentif à ce qui donne à ce fil son tranchant et son allant. Envisager ainsi la création romanesque, c'est rappeler qu'on n'écrit et qu'on ne lit que poussés par une impulsion dont les ressorts demeurent largement obscurs, et que la poursuite du récit a pour mission d'éclairer. Restituer au roman ses dynamiques plurielles, c'est affirmer un principe critique, plutôt qu'une véritable méthode. Le parcours que j'ai voulu dessiner témoigne aussi, contre une certaine doxa, que l'art du roman reste bien vivant et qu'il faut justement le mettre dans une perspective assez longue. C'est une série de solutions romanesques inédites et originales que j'ai voulu rassembler, depuis le trop méconnu Jim Click de Fleuret jusqu'à des tentatives très récentes, en ouvrant le spectre au roman d'aventure ou au roman policier. Organisé de façon chronologique, de Guilloux et Bataille à Houellebecq, Mauvignier ou Kerangal, en passant par Camus, Simon, Duras, Perec, Manchette, Modiano, Quignard et NDiaye, ce livre dessine un continuum qui réintègre le Nouveau Roman dans le mouvement d'une réinvention permanente, où je vois le gage de la vitalité de l'art romanesque.

11/2019

ActuaLitté

Religion

Histoire de la Société des Missions Africaines (SMA) 1856-1907. Tome 2 ; Des années 1890 à 1907, de la fondation par Mgr de Marion Brésillac (1856) à la mort du Père Planque (1907)

L'histoire des cinquante premières années de la Société des Missions Africaines (SMA) (1856-1907) est présentée en deux tomes dont voici le second. Ce dernier s'attache à retracer les événements qui se déroulent entre les années 1890 et 1907. Le Père Augustin Planque est toujours le Supérieur général (il le reste jusqu'à sa mort, en 1907). La SMA est alors implantée au Dahomey (depuis 1861), à la Côte du Bénin (qu'on appellera bientôt la Nigeria) depuis 1868, en Egypte (depuis 1877) et en Gold Coast (depuis 1880). Le P Planque demande à son " autorité de tutelle ", la Congrégation de Propaganda Fide à Rome, de nouveaux territoires à évangéliser. En 1895, la SMA obtient la création d'une Préfecture apostolique en Côte d'Ivoire, et d'une autre à Assaba (Haut-Niger, bientôt Nigeria) en 1896. Le Liberia lui est confié en 1906. Depuis 1897, des confrères SMA servent aux Etats-Unis dans des paroisses constituées d'Afro-américains. Grâce aux lettres écrites par les missionnaires qui servent dans tous ces territoires, l'auteur retrace avec précision les difficultés rencontrées et le travail réalisé. Des réclamations parviennent à Rome, provenant de confrères qui supportent mal le gouvernement trop solitaire et autoritaire du Supérieur général vieillissant. La Congrégation de Propaganda Fide réagit en réclamant la tenue d'une assemblée générale et l'élection d'un Vicaire général, adjoint au P Planque : ce sera Mgr Pellet. Un Conseil général est mis en place. Les Constitutions sont enfin approuvées par Rome. A une époque où le gouvernement français interdit tout enseignement aux religieux et expulse les congrégations religieuses, les autorités de la SMA doivent négocier la survie de l'Institut : elles se préparent au pire et cherchent des bases de repli dans les pays limitrophes de la France. Cette histoire, qui ne cache pas les difficultés tant internes qu'externes à l'Institut, est présentée ici sans concession. Elle ne cache pas ses ombres, mais en même temps elle montre le courage et la foi de ses protagonistes.

11/2010

ActuaLitté

Romans historiques (poches)

La sage-femme de Venise

Venise, 1575. Par une nuit d’hiver on vient demander à Hannah d’assister une parturiente sur le point de mourir. Cette demande n’a rien d’ordinaire car elle est présentée par un grand seigneur, le comte Paolo di Padovani en personne. Or, à Venise, la loi interdit aux Juifs de soigner les chrétiens, sous peine de mort. Hannah refuse, consciente du danger pour elle et pour toute la communauté du ghetto si son intervention était révélée et surtout si la mère ou l’enfant venaient à périr. Mais le comte, qui a entendu dire qu’Hannah avait un pouvoir magique, insiste désespérément. Mue par la compassion et aussi par la nécessité de trouver l’énorme somme nécessaire à la rançon d’Isaac, son époux, retenu en esclavage à Malte, Hannah accepte. Elle parvient à sauver la mère et l’enfant grâce à sa "magie", en l’occurrence des forceps, qu’elle a inventés et utilise dans le plus grand secret car ils pourraient la faire condamner pour sorcellerie. Quelques temps après la naissance du petit Matteo, le comte et la comtesse partent en voyage. Avant de s’embarquer pour Malte, Hannah, qui s’est prise d’affection pour l’enfant, vient lui dire adieu. Elle surprend son oncle Niccolo en train de l’enlever. Elle le suit. Il emporte le bébé jusque dans l’abattoir du ghetto où il s’apprête à l’assassiner pour hériter de la fortune du comte tout en faisant accuser les Juifs de meurtre rituel. En se battant pour lui arracher Matteo, Hannah tue Niccolo. Elle jette son corps dans le canal et fuit avec l’enfant. Ne sachant où aller, elle se réfugie chez sa soeur, Jessica, qui a quitté le ghetto, s’est convertie au christianisme et est devenue courtisane. Bientôt, un magistrat vient pour les arrêter. Hannah arrivera-t-elle à les sauver, elle et Matteo ? Son mari sera-t-il libéré ?

06/2013

ActuaLitté

Histoire internationale

Deux siècles ensemble (1917-1972). Tome 2, Juifs et Russes pendant la période soviétique

Le second et dernier volume de l'étude considérable d'Alexandre Soljénitsyne sur les relations entre Juifs et Russes est consacré à la période soviétique de 1917 à 1972. Sur treize chapitres, il expose et analyse successivement la part prise par les Juifs de Russie à la révolution de Février, puis à celle d'Octobre aux côtés des bolcheviks, puis à la guerre civile et aux événements dramatiques des années 20 et 30 ; il se penche sur le dossier douloureux et jusque-là " interdit " de la participation de certains, trop nombreux, à l'appareil répressif soviétique et à l'administration du Goulag, sans omettre d'aborder également, pour finir, les conséquences du pacte germano-soviétique, puis de la " Grande Guerre patriotique ", et l'essor de l'antisémitisme stalinien à la fin des années 40. A la suite de la guerre des Six jours et de la politique indécise du gouvernement soviétique, la communauté juive d'URSS se détache de plus en plus du communisme, mais, parallèlement, rejette la faute de l'échec de la révolution sur les spécificités de l'histoire et du caractère des Russes. Les deux derniers chapitres sont consacrés, d'une part, au début de l'exode à destination d'Israël ou de l'Occident, d'autre part, aux problèmes de l'assimilation de ceux qui restent. Si l'auteur arrête son analyse en 1972, c'est qu'avec la liberté de mouvement recouvrée, les juifs ne se trouvent plus astreints à vivre en Russie : désormais, les rapports entre les deux communautés se situent dans une perspective nouvelle. La méthode suivie est identique à celle du premier volume. Soljénitsyne s'appuie principalement et parfois même quasi exclusivement sur les sources juives et offre un tableau aussi précis que contrasté des périodes étudiées. Une véritable somme, la première du genre, qui, vu son ampleur, pourrait bien être reconnue comme définitive.

09/2003

ActuaLitté

Faits de société

Une poupée qui dit non

Enlevée à dix-huit ans par des Tsiganes dans sa Bulgarie natale, Galina Valkova devient l'esclave d'un clan mafieux. Prostitution, racket, trafic d'êtres humains... Pendant quatre longues années, contrainte et forcée, elle partage leur quotidien et devient la favorite de leur chef. Dans un pays gangrené par la corruption, celui-ci impose sa loi et fait régner la terreur. " Quand je regarde en arrière, ce dont je suis stupéfaite, c'est de l'insensibilité que cette vie avait développée en moi. J'étais devenue comme lui. Je n'éprouvais plus rien. Et c'est cela qui me fait le plus mal, aujourd'hui encore. Il ne m'a pas seulement battue, violée, vendue et privée de ma dignité en me prostituant. Il m'a aussi dépouillée de tout ce que j'avais d'humain. Il a fait de moi un monstre. Il m'a façonnée à son image. " Après plusieurs tentatives de fuite, la chance lui sourit enfin à la faveur d'un séjour en France. En témoignant devant la justice française, elle fait lourdement condamner deux de ses proxénètes. Va-t-elle pouvoir enfin vivre libre ? Et de quoi ? On la félicite et on la laisse quitter seule, sans ressources ni protection, le palais de justice de Toulouse. La voilà abandonnée à elle-même, en situation précaire sur le territoire français alors que son témoignage lui interdit tout retour en Bulgarie par crainte de représailles... Pendant deux ans encore, la prostitution, l'alcool, la drogue la retiennent prise au piège jusqu'à ce que, au prix d'un effort surhumain, grâce à une association et à quelques amis, elle parvienne à s'en extraire et à témoigner par ce livre. Une poupée qui dit non relate l'incroyable parcours d'une jeune femme fragile et combative, résolue à tout braver pour enfin vivre libre et dans la dignité.

03/2006

ActuaLitté

Ethnologie

Non-Lieux. Introduction à une anthropologie de la surmodernité

Après La Traversée du Luxembourg, Un ethnologue dans le métro et Domaines et châteaux, Marc Augé poursuit son anthropologie du quotidien en explorant les non-lieux, ces espaces d'anonymat qui accueillent chaque jour des individus plus nombreux. Les non-lieux, ce sont aussi bien les installations nécessaires à la circulation accélérée des personnes et des biens (voies rapides, échangeurs, gare, aéroports) que les moyens de transport eux-mêmes (voitures trains, trains ou avions). Mais également les grandes chaînes hôtelières aux chambres interchangeables, les supermarchés ou encore, différemment, les camps de transit prolongé où sont parqués les réfugiés de la planète. Le non-lieu est donc tout le contraire d'une demeure, d'une résidence, d'un lieu au sens commun du terme. Seul, mais semblable aux autres, l'utilisateur du non-lieu entretient avec celui-ci une relation contractuelle symbolisée par le billet de train ou d'avion, la carte présentée au péage ou même au chariot poussé dans les travées d'une grande surface. Dans ces non-lieux, on ne conquiert son anonymat qu'en fournissant la preuve de son identité - passeport, carte de crédit, chèque ou tout autre permis qui en autorise l'accès. Attentif à l'usage des mots, relisant les lieux décrits par Châteaubriand, Baudelaire ou les " passages " parisiens de Walter Benjamin, l'ethnologue remarque que l'on peut se croiser à un carrefour alors que l'échangeur interdit toute rencontre. Si le voyageur flâne en chemin ou s'égare sur une route de traverse, le passager qui prend le TGV ou l'avion est déterminé par sa destination. Aujourd'hui, les repères de l'identité et le statut de l'histoire changent en même temps que l'organisation de l'espace terrestre. Dans ce livre, Marc Augé ouvre de nouvelles perspectives en proposant une anthropologie de la surmodernité qui nous introduit à ce que pourrait être une ethnologie de la solitude.

03/2002

ActuaLitté

Musique, danse

Les chants de la fureur

"Ecrire sur Léo est pour moi difficile, je ne suis pas un intellectuel, mais plutôt un paysan, c'est vous dire. Je laisse le soin aux biographes et autres acolytes la tâche d'écrire sa vie, ou tout du moins ce qu'ils pensent en savoir ou en avoir compris. Mon père est pour moi comme un de ces chênes centenaires, majestueux et rares. Lorsqu'on l'aperçoit de loin on ne voit que son imposante présence, on se dit : "J'aimerais bien m'abriter en dessous, à l'ombre et au frais et me sentir au bon endroit". En s'approchant, on commence à mieux le voir, une branche cassée par-ci, par-là, une certaine rugosité dans l'écorce, une pancarte "Interdit de chasser" clouée par un abruti, plein d'oiseaux qui ont fait leur nid et qui sifflotent, bref tout un petit univers. On s'aperçoit aussi que peu ou pratiquement rien d'autre que lui ne pousse en dessous. C'est la loi du plus fort ! Et c'est bien ainsi". Mathieu Ferré. A l'occasion des vingt ans de la mort de Léo Ferré en juillet 2013, les Editions La mémoire et la mer et les Editions Gallimard publient pour la première fois une anthologie des textes de Léo Ferré. S'étalant sur une période de cinquante ans, Les chants de la fureur regroupent aussi bien les textes, plus ou moins connus, des chansons de Ferré, que son roman Benoît Misère et d'autres récits comme le long texte La Mémoire et la mer, sans oublier des inédits. Au fil des ans, nous assistons à la transformation d'un auteur qui se libère progressivement des carcans traditionnels de la chanson pour tendre vers une prose poétique libre, à la fois sombre et révolutionnaire, qui illustre si bien le vent de folie qui souffla en France dans les années 70.

10/2013

ActuaLitté

Littérature française

La Preuve par neuf

"Je n'ai jamais passé de nuits blanches à m'éclater. le ne sais pas ce que veut dire s'éclater. Il aurait fallu que je profite de ma jeunesse. Je n'ai pas fait la fête. Je n'ai pas d'amis d'enfance. Je ne ferai jamais le tour du monde. Je ne m'envolerai pas vers d'autres continents. Je n'ai même pas pris le train pour demander à mon père de me raconter sa vie avant qu'il soit trop tard. Je n'ai pas arrêté de fumer, Je ne me suis pas occupé de ma calvitie. Je ne me suis pas mis au sport. J'ai raté des dizaines d'expositions, de films et de concerts inoubliables. Je n'ai pas investi dans l'immobilier au bon moment. [...] Je ne suis pas marié. Je n'ai pas d'enfants. A l'heure qu'il est je devrais déjà avoir un enfant. Si j'étais une femme, j'aurais eu un enfant avec n'importe quel homme, très vite, à trente ans. Avec un enfant, j'aurais oublié de décompter les années. Je lui aurais appris à vivre et j'aurais oublié que je vais mourir. Je lui aurais fait faire ce dont je ne suis pas capable. Et ce serait comme si j'y étais arrivé. " Le premier attend l'anniversaire du milieu de sa vie. La deuxième a quinze ans et rédige son testament. La troisième s'interdit de faire l'amour plus d'une fois par semaine. La quatrième a tellement peur d'accoucher qu'elle perd les eaux en secret. La cinquième se persuade d'avorter avant qu'il ne soit trop tard. La sixième négocie ses fréquentations avec sa petite fille intérieure. La septième s'imagine que son mari la trompe. La huitième se couperait le nez pour ne plus sentir l'odeur putride qui émane de son chéri. Le neuvième donnerait tout pour faire un peu la guerre et le tout se fourvoie en neuf nouvelles, comme autant de preuves.

12/2004

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

Step Sister - Tome 1. Un Noël pour un nouveau départ

Il voulait oublier le passé pour se construire une vie parfaite... Gabriel avait tout pour être heureux : sa fiancée Amélie, un futur bébé, un travail prenant... Un bonheur ponctué de parts sombres : l'abandon de sa famille qu'Amélie ne peut pas supporter, la mort de sa mère et de sa soeur... Sans oublier cette impardonnable attirance qu'il a pour Amber, sa demi-soeur adoptée, et le lourd secret qu'ils portent à deux. Cependant, lorsqu'il reçoit une invitation de sa famille pour Noël, il ne peut la refuser. Arrivera-t-il à mettre un trait sur ce passé qui le ronge ? Saura-t-il à résister à Amber ? Laissez-vous toucher par cette relation aussi attachante que condamnée, entre amour et interdit, entre non-dits et secrets, dans cette romance pleine de rebondissements ! EXTRAIT Une nouvelle séquence commence, je manque de m'étrangler en voyant les images volées. Amber et moi sommes tous les deux dans la piscine du jardin. Ce jour, je m'en souviens comme si c'était hier. C'est le jour où tout a commencé, où nos vies ont changé. La vidéo semble zoomer pour seulement nous voir, malheureusement. On me distingue très clairement collé contre la paroi de la piscine et Amber collée contre moi. Sa tête est enfouie au creux de mon épaule. Encore une chance que l'on ne voit pas correctement ce qu'il se passe. Je tourne légèrement ma tête vers Amber, elle aussi semble sous le choc de ce qu'elle a sous les yeux. Elle s'est éloignée de son copain. Son regard se pose sur moi. Ses yeux sont ronds, sûrement autant que les miens. J'essaie de lui faire comprendre qu'on ne doit pas s'inquiéter. A PROPOS DE L'AUTEURE Née à Montpellier, Avril Morgan écrit depuis qu'elle a onze ans. Si elle est diplômée de deux CAP, vêtements tailleur et maroquinerie, sa passion pour l'écriture reste plus forte que jamais.

10/2019

ActuaLitté

Religion

Guerre de religion et police de la pensée : une invention monothéiste ?

Les religions abrahamiques ont développé une nouvelle motivation de violence : celle de détruire les dieux d'autrui pour imposer le sien. Au nom de l'introduction, inédite jusque là, de la notion du vrai et du faux dans le domaine des dieux. L'extirpation de l'idolâtrie a justifié des persécutions religieuses, des guerres de religion, un impérialisme de la pensée qui s'est illustré par l'Inquisition, et qui, au nom de l'évangélisation, prétend détruire tout autre système religieux. En comparaison, le polythéisme a parfois interdit des pratiques religieuses qu'il jugeait dangereuses pour l'ordre public, mais il n'a jamais qualifié un dieu de faux, ni engagé de guerre pour promouvoir un dieu, ni détruit les dieux des peuples vaincus. La pluralité des aspects de la vérité, la relativité de tout énoncé y étaient reconnues. Cette prévention contre l'absolu ne fut retrouvée en Europe qu'à partir de la Renaissance. Des rechutes débouchèrent néanmoins sur la Terreur, sur les " religions séculières ", sur les fondamentalismes. Via la mondialisation, la tentation de l'absolu tend aujourd'hui à contaminer d'autres religions. Prétendre que les religions monothéistes ne sont que " de paix et d'amour " constitue une présentation tronquée de la réalité. Ce qu'elles veulent d'abord, c'est purifier, convertir, exercer une emprise sur les âmes. II tend à en résulter une diabolisation de l'adversaire et une sacralisation de la violence. Ce diagnostic reste pourtant contesté voire inaudible. Aussi ne faut-il guère s'étonner de ce que la fin des guerres de religion n'intervienne le plus souvent qu'après un lourd tribut de violence, et que la solution ne vienne pas du monde religieux, mais de la société civile. Cet essai est le premier d'une trilogie. II vise à présenter les faits. Le second partira à la recherche des mobiles, et suggérera une voie de solution. Le troisième discutera les arguments des opposants à la thèse de la violence monothéiste.

10/2016

ActuaLitté

Sociologie

Le parrain et les héritiers. Une sociologie de l'islamisme au Maroc

Dès les années 1960, le monde islamique, en particulier arabe, est emporté par une vague de groupes politico-religieux qui reproduisent, à leur manière, l'expérience de la confrérie des Frères musulmans - en quelque sorte la matrice de l'islamisme sunnite. Dans les années 1980 et 1990, une nouvelle génération d'idéologues lance un véritable processus de négociation avec la modernité, ce qui entraîne une bonne partie des organisations islamistes dans la sphère politique de leur pays, et les années 2000 connaissent une expansion électorale de cette tendance, avec ceux qu'on appelle - à tort ou à raison - les partis islamistes "modérés" . En 1969, le Maroc a vu naître le Mouvement de la jeunesse islamique, la Chabiba, qui sera interdit à partir de 1975. Un courant idéologique original en émergera, qui aboutira, en 1996, au Parti de la Justice et du développement (PJD), fruit d'un processus complexe entre les constituants d 'une multitude de sources idéologiques, de contextes sociopolitiques et de modes organisationnels, qui fait sentir ses effets jusqu'à aujourd'hui. Cet ouvrage reconstitue le contexte, le parcours, ainsi que les repères théoriques d'une fraction du paysage islamiste marocain pendant cette période charnière de l'histoire sociopolitique du pays. Son auteur adopte une méthode qui met en relief les biographies personnelles, intellectuelles et militantes de ses acteurs. Depuis le 11 septembre, c'est la version de l'islamisme radical qui domine dans les recherches universitaires, les médias et le savoir populaire. Le présent ouvrage a l'intérêt, entre autres choses, d'exposer une version réformiste, encore très peu étudiée et très peu connue en Occident. Mohamed Fadil est professeur-chercheur en sociologie et membre du Laboratoire de sociologie et de psychologie de l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah Fès-Maroc et chercheur associé de la Chaire sur la gestion de la Diversité culturelle et religieuse de l'Université de Montréal.

09/2022

ActuaLitté

Pléiades

Correspondance. Tome 2, 1836-1841

Le 13 février 1836, une inconnue écrit à Balzac ; elle voudrait savoir s'il correspond à l'idée qu'elle s'est faite de lui en le lisant, se dit incapable de séparer l'homme de l'auteur et éprouve le désir "senti et réfléchi" d'une rencontre : "trouvez-vous lundi à une heure au foyer de l'Opéra et abordez-moi ; je serai noire de la tête aux pieds, et des noeuds roses au bas des manches". Balzac s'est-il rendu à l'invitation ? On l'ignore, l'affaire n'a pas laissé de traces. Mais toute sa correspondance répond à la dame en noir : l'homme et l'auteur, inséparables, s'y livrent à coeur ouvert. Ces années, de 1836 à 1841, sont marquées par l'achèvement des Etudes de moeurs et des Etudes philosophiques, et par l'écriture et la publication d'oeuvres de premier plan, Le Lys dans la vallée, César Birotteau, Illusions perdues, Béatrix... Le travail est plus intense que jamais, "je suis dans mon cabinet, comme un navire échoué dans les glaces" . Au printemps de 1839, le plan de La Comédie humaine est établi : ce qui a toujours paru gravé dans le marbre, le voici à l'état naissant. Et il y a d'autres fronts, que Balzac ne déserte jamais : les salons, la presse, le théâtre (avec Vautrin, interdit au lendemain de la première) - et toujours des imprimeurs rétifs, des fournisseurs impatients, des huissiers intraitables et des créanciers revêches (au nombre desquels figure la mère d'Honoré). il y a les dames, enfin, une Louise notamment, dont on ne sait rien, mais à travers qui on touche aux secrets les plus intimes de Balzac. "Ma vie est décidément trop pesante pour être jamais épousée par un coeur où il y a quelque sensibilité. N'ayez pas d'amitié pour moi, j'en veux trop".

11/2011

ActuaLitté

Poésie

Les Orientales. Les Feuilles d'automne

"Fêtes de la lumière - de la lune, à dire le vrai, plus que du soleil - et fêtes des mots sonores, des rythmes dansants, Les Orientales sont, assurément, l'oeuvre d'un "homme de fantaisie et de caprice" : c'est ainsi que la préface définit le poète. Cette préface, où, à un an de distance, on retrouve, avec plaisir, le ton fier et allègre de la Préface de Cromwell, revendique, elle aussi, la liberté dans l'art, et donc le droit à la fantaisie, au caprice et à la poésie inutile. Mais il n'est de liberté que totale et, plus profondément, c'est le droit de tout dire que Hugo réclame, ici, pour la poésie. Aucune limitation : tout relève de la poésie, nul domaine ne lui reste interdit et Hugo proclame magnifiquement : "L'espace et le temps sont au poète". Aussi bien le génie est-il un coursier qui traverse "tous les champs du possible", et le poème de Mazeppa, qui décrit sa course à travers les déserts, les monts, les mers, les comètes et les planètes, signifie, dirait-on, que la poésie du monde extérieur est destinée à s'épanouir en poésie cosmique. Hugo a voulu que cette immense ouverture ne manquât pas aux Orientales. On prendra plaisir et amusement à faire retentir les rimes et les rythmes des Orientales ; Hugo n'est-il pas, comme le disait Barrès, "le maître des mots" ? On le sait et, assurément, on s'est trop borné à ne savoir que cela. Que donc, après les éblouissements et les fanfares des Orientales, on prête l'oreille aux Feuilles d'automne, sans se laisser arrêter par leur aspect vieilli. On y percevra les "mille voix" de la poésie et la plus rare, peut-être, la musique de la vie quotidienne qui sourd de vers proches de la prose. En vérité, un regard attentif, ici, dans Les Orientales et Les Feuilles d'automne, découvrira tous les aspects et tous les pouvoirs de la poésie". Pierre Albouy

02/2016

ActuaLitté

Essais

Avec John Cassavetes

Je ne crois pas que Cassavetes puisse laisser qui que ce soit indifférent. Encore faut-il se lancer dans ses films. Je me demande s'il n'y aurait pas des gens que ce cinéma pourrait inquiéter. Je comprendrais en tout cas qu'on puisse avoir un peu peur de se lancer. C'est peut-être pour ça que j'ai écrit ce livre. Pour que l'on comprenne qu'il n'y a pas de risque majeur. Et puis, peut-être que cet ouvrage peut accompagner la découverte de ces films, on ne sait jamais. Peut-être aussi que ce texte donnera envie à certains de se replonger dans cette énergie folle que sont les films de Cassavetes. Que le lecteur se rassure, ce livre n'a pas vocation à donner des leçons ni à imposer un sens quelconque. Je pense qu'il peut en revanche servir comme un petit plan que l'on aurait griffonné sur un coin de table, en fin de soirée. De toute façon, faudrait être bien con pour essayer de figer Cassavetes dans une interprétation car il reviendrait des morts pour tout casser. L'oeuvre du cinéaste est trop vaste, c'est un flux si puissant qu'on peut seulement apprendre à ne pas s'y noyer, de là à parvenir à un faire un dos crawlé, c'est une autre histoire. Cassavetes interdit d'étaler sa science pour briller dans les salons, pourtant y en a encore qui essaient. Comme ça m'énerve, j'ai préféré opter pour cette forme très libre qui veut se couler dans l'oeuvre. Je ne sais pas si j'y suis parvenu, mais c'était mon objectif. Et c'était plaisant de se sentir un peu plus proche de tous ces personnages. J'espère que le lecteur vivra quelque chose d'un peu similaire. Quentin Victory Leydier 100 photogrammes des films en couleur

ActuaLitté

Littérature française

Madame

Dans le grand appartement où elle vit confinée au service de Madame, une femme raconte. Avec une haine teintée de jubilation, elle décrit son servage. Qui est Madame, vieille femme juive rescapée de l'extermination ? Et si la cuisinière était sa fille ? A moins que toutes deux ne soient qu'une seule et même personne. Gisèle Berkman nous donne ici un premier roman vertigineux. Dans le grand appartement où elle vit confinée au service de Madame, une femme raconte. Avec une haine teintée de jubilation, elle décrit son servage, les recettes de cuisine inventées pour complaire à sa patronne irascible. Elle raconte Madame, cette vieille femme qui joue du piano, se rêve en Danielle Darrieux, et tyrannise son employée. La cuisinière note tout. Elle consigne, jour après jour, tout ce quotidien qui l'étouffe. Les jours se traînent tandis que Madame sombre dans la démence. Et les identités s'échangent jusqu'au vertige. C'est comme si la mémoire qui peu à peu se retire de la vie de l'une venait éclaircir les nombreuses questions de l'autre. Qui est Madame, vieille femme juive rescapée de l'extermination ? Et si la cuisinière était sa fille ? A moins que toutes deux ne soient qu'une seule et même personne. Et qui était Monsieur, dont le bureau est interdit d'accès ? Un jour, la cuisinière découvre la photo d'un enfant, le petit Ilia, mort pendant la Shoah, et cette image énigmatique l'obsède, aimante sa vie tout entière. La Shoah, jamais nommée, est le centre obscur autour duquel tout gravite, aussi bien la folie des personnages que le désastre qui s'abat progressivement sur eux. Mais Madame est aussi la chronique d'une émancipation, et celle-ci passe par le langage, par les joies ineffables et amères qu'il procure. Gisèle Berkman nous donne ici un premier roman vertigineux. Le style, la maîtrise de l'écriture et de l'émotion, la gravité du sujet changée en grâce, tout cela fait de Madame un grand texte.

08/2021