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Herve Hugon

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Sciences politiques

Les victoires de Daesh. Quand nos peurs fabriquent du terrorisme

La justice antiterroriste française, par peur et par excès de précaution, construit les attentats de demain en favorisant la radicalisation qu'elle veut pourtant combattre. Les magistrats sont obsédés par la taqiya (la pratique consistant à dissimuler sa foi et ses engagements religieux) et ne voient en tout repenti qu'un "soldat de Dieu" qui sommeille. Cela donne lieu à des réponses pénales inadaptées : incarcérés au milieu de ceux qu'ils ont fuis, ces jeunes hommes sont des proies idéales pour Daech ; considérés comme des terroristes en herbe, ils ne manquent pas, pour certains, de le devenir. Autres victimes : les femmes et les enfants français retenus dans des camps du Kurdistan syrien depuis la chute de Baghouz, le dernier bastion de Daech. La France, en toute illégalité, sous-traite ses ressortissants à la justice antiterroriste irakienne, au risque de les voir exécuter. Elle a surtout décidé de faire payer à des enfants le choix de leurs parents, et de conforter une partie de l'opinion publique dans ce qu'elle peut charrier de pire. En contact quotidien direct avec ces femmes et ces enfants, Marie Dosé témoigne de leur épuisement et de la dégradation de leur état de santé, des traumatismes et des blessures, des disparitions, des épidémies et des incendies. Ce livre s'articule autour d'une série de portraits : ceux qui ont tenté de partir mais y ont renoncé ; ceux qui ont été arrêtés dans leur velléité de départ ; ceux qui ont fui l'Etat islamique ; ceux enfin qui attendent en Syrie, prisonniers des forces kurdes. Les "victoires de Daech" sont avant tout les échecs de notre République.

01/2020

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BD tout public

Spirou, Tintin et Cie, une littérature catholique ? Années 1930 / Années 1980

On oublie fréquemment que la bande dessinée belge d'expression française, terreau de l'école dite " franco-belge ", s'est épanouie dans un environnement chrétien. Les deux " pères fondateurs ", Hergé et Jijé, ont publié leurs premières séries avec des bulles dans des journaux catholiques. Certes, les deux périodiques spécialisés qui, après 1945, s'imposent sur le marché belge, puis conquièrent le public hexagonal, à savoir Spirou et Tintin, ne sont pas des supports confessionnels. Mais ils sont nés dans des milieux catholiques, et se sont appuyés, au moins à l'origine, sur des réseaux de diffusion chrétiens. La production franco-belge de " l'âge d'or ", c'est-à-dire celle des années 1930-1950, est donc imprégnée, à des degrés divers, de références catholiques. C'est l'époque des grandes biographies " chrétiennes ", comme le Don Bosco de Jijé. Nombre de fictions font par ailleurs intervenir des figures catholiques : pieux chevalier, scout débrouillard, ou encore missionnaire conquérant. Qu'on songe au Chevalier blanc, à la Patrouille des Castors, à Tintin au Congo ! A travers la bande dessinée franco-belge " classique ", perce finalement tout un imaginaire catholique ", imaginaire qui reste pour l'essentiel en phase avec un discours ecclésiastique de reconquête. Les années 1960-1970 sont marquées par un mouvement de " laïcisation " de la bande dessinée franco-belge, avec l'affirmation du journal français Pilote. Mais cette rupture ne doit pas dissimuler certaines permanences. Scouts et pieux chevaliers continuent à s'illustrer dans les pages de Spirou et de Tintin. Les figures chrétiennes de " l'âge d'or " seront d'ailleurs de nouveau convoquées au cours des années 1980, sous le mode parodique, par des dessinateurs comme Chaland...

01/2010

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Psychologie, psychanalyse

Je veux faire l'amour. Handicap, sexualité, liberté

50 ans, plurihandicapé, Marcel Nuss raconte son parcours et s'insurge : on nie aux personnes handicapées le droit d'avoir une vie sexuelle. Accompagnement sexuel, dignité, respect... tous ces beaux discours sont entachés d'hypocrisie tant sexualité et handicap semblent inconciliables. Marcel Nuss fait tomber le voile et partage sa joie de vivre, son appétence et sa vie amoureuse et sexuelle intense, envers et contre tout. Comment les personnes handicapées font-elles l'amour ? Quels sont concrètement la place et le rôle de " l'accompagnant " sexuel ? Dans quelle intimité et quel respect de l'autre ? Un travailleur social ou éducateur est-il vraiment mieux placé qu'un prostitué ? Comment monnaye-t-on cette assistance ou prestation ? Qui doit la prendre en charge ? Beaucoup détournent le regard tant les questions dérangent. Et dans les faits, les choses se passent parfois très mal : maltraitance ou incompréhension de la part du personnel encadrant et des familles, frustration, humiliation et grande souffrance sont le lot commun. Avec beaucoup de verve, d'humour et de gravité, Marcel Nuss raconte ici ses expériences et son combat : ses histoires d'amour, les sites de rencontre, les rendez-vous ratés, comment se déroulent les séances avec des assistants ou des prostitué(e)s, les mots et les gestes, les situations. La grande force de cet ouvrage est d'interpeller tout un chacun. Concerné ou non par le handicap, on se reconnaît dans ce qui est dit sur l'altérité et la liberté, au coeur de l'amour et des rapports sexuels... Une immense et intelligente leçon de vie, mais aussi projet social et politique nécessaire.

11/2012

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Littérature française

Le Dasein de Máire aux îles Dixie et Dorval

Le présent ouvrage fait le pari de délinéer une part de l'anthropologie de ces deux villes voisines que sont Dixie et Dorval et leur île respective. Un road movie à travers les yeux de Màire, une jeune femme un jour en exil d'elle-même, parce qu'elle n'a guère choisi le lieu de sa présence au monde. Même si elle met le cap sur l'entier bénéfice d'une bonne fortune, qu'elle sait prélever à la pointe de son Dasein, dans chacune de ses paroles, chacun de ses gestes. Le Dasein de Màire, comme une méthode, un sauf-conduit qui la met au défi de composer cette légitimité, qui n'est rien d'autre qu'un alibi et ses ancrages dans la psyché, condition de toute expression de soi, de toute vanité, de toute repaisance. Ces villes de Dixie et Dorval lui donnent carte blanche en géopoésie, pour une lecture de palimpsestes, dédouanés de leurs gangues des siècles et de leurs schémas ataviques. Màire pourra saisir ainsi les motifs du fleuve Saint-Laurent de venir s'épancher tout au long de son sentier. Pendant que s'embusquent les meilleurs assouvissements de sa pensée intime, le vent tourne sur toute l'étendue du lac Saint-Louis. Tout en haut des rivages, les oiseaux de mer dessinent le nuage de leurs ailes apprivoisées. Leurs chorégraphies viennent toucher la voile des planchistes que l'oeil des promeneurs insouciants inscrit aussitôt dans l'expérience. Les éléments convoqués, et les sens. L'esprit des lieux est sylphide, nymphe et fée, des écoliers fureteurs dans l'herbe des pistes les débusquent en courant et les font s'élever dans la rumeur.

02/2022

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Anglais apprentissage

Le bouquin de l'humour. Suivi de Sky my husband ! Ciel mon mari !

"Ne nous prenons pas au sérieux, il n'y aura aucun survivant", disait Alphonse Allais. Cette formule pourrait résumer l'esprit de ce livre, foisonnant de mots d'esprit et autres joyeusetés, comme la philosophie de son auteur qui a fait de l'humour un art de vivre. Conçu de manière thématique, ce volume démontre qu'aucun sujet ne résiste au plaisir d'en rire, aussi bien l'âge, les moeurs, la famille, l'amour, la gastronomie que la maladie et même la mort. "Marx est mort. Dieu est mort. Et moi-même je ne me sens pas très bien", ironisa ainsi, en parodiant Mark Twain, Woody Allen, qui occupe une place de choix dans cette anthologie. Un florilège qui offre au lecteur une grande variété de styles et de formes, du roman au théâtre, du poème à la saillie et au simple calembour. Autant de domaines où se sont exprimés la verve satirique, le goût et le sens de l'absurde de Tristan Bernard, Sacha Guitry, Jules Renard, Roland Dubillard ou Raymond Devos. Mais c'est dans le monde anglo-saxon, avec George Bernard Shaw, Jerome K. Jerome, les Marx Brothers ou Winston Churchill que l'humour s'est imposé, de façon naturelle et éclatante, comme un mode de pensée à part entière. "Si les Anglais peuvent survivre à leur cuisine, ils peuvent survivre à tout", écrivait l'Irlandais Bernard Shaw. Jean-Loup Chiflet rend hommage au nonsense anglo-saxon à travers Sky My Husband, l'un de ses plus grands succès, ici réédité après avoir été salué comme un modèle du genre.

11/2015

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Jeux

Les Mémoires du jeu vidéo japonais. Racontées par 50 développeurs

A la fin des années 1970, le Japon est sur le point d'exploser dans le bon sens du terme. L'économie du pays est au beau fixe, prête à soutenir la révolution numérique qui a déjà commencé en Californie avec l'essor des ordinateurs personnels. Admiratifs, les fabricants d'électronique japonais produisent leurs propres modèles, et rapidement, des machines comme le NEC PC-8001 ou le Sharp MZ-80K permettent aux élèves et étudiants de s'initier à la programmation. Dans le même temps, Space Invaders rencontre un succès mondial, et de nombreux logiciels sont importés depuis les Etats-Unis. Logiquement, nos jeunes programmeurs en herbe se tournent vers les jeux vidéo. En une petite dizaine d'années, le Japon s'est emparé du jeu vidéo pour l'accommoder à sa sauce. Ce livre entend donner la parole à quelques-uns des développeurs qui ont contribué au mouvement. Certains sont connus, d'autres moins. Certains ont inventé des genres, d'autres ont magnifié ceux qui existaient déjà. Il y a eu des amitiés et des rivalités, des succès et des échecs. Ce tour d'horizon n'a bien sûr rien d'exhaustif, et les témoignages recueillis ici sont à prendre pour ce qu'ils sont : des récits personnels d'une époque au cours de laquelle le Japon a redéfini la notion de jeu vidéo. Une époque de créativité débridée, de travail acharné et de stratégie économique, influencée par l'offre et la demande, le piratage, ou encore l'ambition de toute une génération. Telle est l'histoire des Mémoires du jeu vidéo japonais.

01/2021

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Théâtre - Pièces

Marionnettes du XVIIIe siècle. Anthologie de textes rares

"On est plus difficile que cela aux marionnettes. Les gens de qualité n'y viennent qu'a condition que nous ne les ennuyions point et on siffle aussi bien Polichinelle qu'un comédien de chair et d'os", réplique Polichinelle à une fée qui propose d'ajouter aux mauvaises pièces une décoration, une machine ou un ballet (L'Ile des Fées, 1735). On trouvera ici une vingtaine de pièces (1705-1744) qui permettent de tordre le cou à un préjugé tenace : jouées pour la plupart dans les Foires Saint-Germain et Saint-Laurent, elles ne sont pas destinées à la populace ou aux enfants, mais ouvertes à tout public et regorgent d'allusions qui nous plongent au coeur de la vie culturelle de l'époque. Visant danseuses, directeurs de théâtre, auteurs, opéras, tragédies ou comédies, la verve des marionnettes offre une satire tous azimuts, qui prend aussi pour cible les francs-maçons, l'Académie Française, les Suisses, les peintres etc. Les marionnettes ont joué un rôle essentiel dans la concurrence farouche qui opposait la Comédie-Française aux théâtres dépourvus de monopole. Quand, en 1722, les acteurs de chair furent interdits dans les théâtres de la Foire, c'est par des comédiens de bois qu'on réussit à maintenir des spectacles avec orchestre et chanteurs : l'opéra-comique pour marionnettes était né. Aussi ne s'étonnera-t-on pas de trouver dans ce recueil autant de vaudevilles (air connus dotés de nouvelles paroles), dont le public aimait à reprendre les refrains. C'est à la redécouverte de la variété et de la richesse de ce répertoire, en marge de la culture officielle, négligé parla critique, que ce recueil invite.

03/2022

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Histoire de France

Le terrifiant secret. La solution finale et l'information étouffée

À sa parution en français, en 1981, Le Terrifiant Secret a eu tout de suite un caractère classique. Non seulement Walter Laqueur était le seul à donner une vue d'ensemble de la manière dont l'information sur l'extermination des Juifs d'Europe avait pu être connue des Alliés, mais il coupait l'herbe sous le pied au négationnisme naissant. Trente ans après, le négationnisme n'a plus cours, mais les questions que posait l'historien britannique demeurent : "Pourquoi les pays neutres et des organisations telles que la Croix-Rouge ont-ils gardé le silence en 1942-1943 ? Pourquoi les Alliés n'ont-ils pas fait plus pour sauver les Juifs ou au moins pour diffuser les faits sur l'Holocauste ? " Ces questions ont retrouvé une actualité à travers la redécouverte de la personne et du rôle de Jan Karski, l'envoyé spécial de la Résistance polonaise auprès des Alliés en 1942 et 1943, que Walter Laqueur avait été l'un des tout premiers à rencontrer et interroger en 1979. II avait également rencontré l'autre grand témoin, Gerard Riegner, jeune membre du Congrès juif mondial, qui avait envoyé de Genève, dès le 10 août 1942, un télégramme au Foreign Office l'informant des mesures prises par Hitler pour résoudre une fois pour toutes la question juive en Europe... La préface de Walter Laqueur à la présente édition apporte un éclairage contemporain sur l'historiographie de la question et confirme son jugement sur les raisons du silence et de l'inaction : les Juifs ne figuraient pas en pleine guerre parmi les priorités des Alliés.

10/2010

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Littérature française

Scènes de ma vie privée. roman

Le roman de la femme quittée est un topos de la littérature française, plus rares sont les romans de l'homme quitté dans sa vieillesse par une femme jeune. "Le bonheur ancien m'étouffe. Il me chasse du présent, m'interdit l'avenir" : Lucien, un romancier français de mère turque, âgé de 68 ans, est dans un état de douleur hébétée depuis qu'il a été abandonné par sa femme Zoé, éditrice romancière d'origine italienne de 33 ans. La tristesse brouille la chronologie du passé. En chapitres brefs, Lucien reconstitue la ronde de sa petite "bande de Saint-Germain des Prés" , composée de trois amis sexagénaires en couple avec de jeunes trentenaires qui se trouvent être toutes écrivaines : l'ami de jeunesse Bob, chanteur célèbre, partage la vie de la jeune russe Natacha ; les deux éditeurs de Lucien, Eric et Guillaume, vivent respectivement avec Gwendoline, slovaque d'origine congolaise et Maria, grecque. La solitude, l'abandon, la mort qui rôde, l'écriture pour survivre, les jeux de l'amour et du hasard, les combinaisons et combinatoires possibles entre écrivain(e)s et éditeurs/trices, la folie des prix littéraires, le caractère incestueux du petit monde des lettres parisien : autant de thèmes abordés ici sur un registre tour à tour désespéré et comique par un Besson à la dévastation tonique, particulièrement en verve dans l'autodérision et le lâcher-prise, et qui garde intact son sens de la formule ("l'italienne a été mon ambulance avant d'être mon corbillard" ... "la vieillesse est une adolescence sans avenir" ... "la passion : comédie pas intelligente qui tourne mal" ...)

10/2022

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Psychologie, psychanalyse

Un clavier pour tout dire. D'inconscient à inconscient

A la recherche des moyens de communication pouvant aider les autistes sans parole, Anne-Marguerite Vexiau, orthophoniste de formation, est partie en 1993 pour l'Australie apprendre la " communication facilitée ". Elle s'est ainsi laissé entraîner dans une aventure extraordinaire qui ne cesse de lui faire découvrir des possibilités insoupçonnées chez tous les êtres humains. C'est ce qu'elle relate ici, en ayant le courage d'explorer des vérités qui dérangent. La technique paraît simple : un partenaire, appelé facilitant, soutient la main d'une personne pour l'aider à s'exprimer sur un clavier. Mais il semble qu'au-delà de l'appui qu'apporte le facilitant, celui-ci serve de médiateur et transcrive les images mentales que lui envoie son patient. Quel que soit son âge, son niveau intellectuel ou l'atteinte de son cerveau, la personne handicapée peut manifester ses émotions. Des sourds, des non-voyants, des comateux, des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer restent ainsi en relation avec leurs proches. Anne-Marguerite Vexiau a ensuite proposé cette approche thérapeutique à des personnes valides présentant des difficultés psychologiques, en lui donnant le nom de psychophanie (du grec phan, " mettre au jour "). Elle a obtenu des résultats rapides et surprenants, et apporté un nouvel éclairage sur la transmission des traumatismes au sein des lignées, la communication à distance entre les êtres, la conscience des bébés et même des embryons. Le présent essai ouvre donc une porte sur les mystères du psychisme humain et les formes collectives de l'inconscient : " une découverte aussi importante, écrit Didier Dumas, que celle que fut, au siècle dernier, la psychanalyse ".

04/2002

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Urbanisme

La ville pas chiante. Alternatives à la ville générique

"Il en faut tout de même du culot pour intituler un ouvrage "la ville pas chiante". Les auteurs auraient pu choisir un vocabulaire plus onctueux, leur éditeur les inciter à plus de modération. Parler d'aimables cités aurait été plus convenable. Et convenu. Car ces mots bienveillants, qui ne fâchent personne, sont désormais les grands poncifs du marketing territorial. A force de novlangue, le dit de l'urbain en perd ses directions, ses objectifs jusqu'à en devenir inefficace. Pour avoir souvent entendu que "l'urbanisme c'est barbant, personne n'y comprend rien", on se dit qu'il faut cesser de jargonner gouvernance, coélaboration, smart cities, mixité fonctionnelle ou renforcement de la cohésion sociale. Ca ne peut pas faire de mal d'y aller franco ! Faire la ville pas chiante et y intéresser les habitants, c'est peutêtre commencer par arrêter les discours emmerdants. Mais il faut être plus culotté encore pour penser, comme les auteurs de cet ouvrage, que cette ville-là est possible. Que des métropoles aux communes de la ruralité, le paysage urbain peut être plaisant, rigolo, beau, historique, inventif, surprenant, ordonné, foutraque, praticable, confortable, animé, ouvert, serein, sûr... Toujours divers, jamais ennuyeux. En ces temps de pandémie où la tentation est devenue forte d'aller chercher ailleurs de l'herbe que l'on suppose plus verte, il est urgent d'apporter la preuve qu'on peut la fabriquer, cette ville riante, éthique et durable. Une utopie urbaine qui n'en est pas une, ainsi que le démontrent les 10 points déclinés dans ce livre pas ordinaire". Marie-Douce Albert, journaliste

06/2021

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Littérature française

L'insurgé et la fureur d'écrire

"L'insurgé et la fureur d'écrire" : une fidèle traduction de quelques chroniques de presse parues au journal El-Kilaâ durant la guerre civile en Algérie des années 90. Une critique socio-politique du drame algérien. Très jeune, Lakhdar Khelfaoui embrasse les tribunes de la presse écrite algérienne. Comme tous ces jeunes rêveurs d'un avenir meilleur sans le monopole du FLN, le parti décideur et unique depuis l'indépendance, Lakhdar Khelfaoui utilise tous ces moyens d'expression pour caresser ce "rêve". La liberté de pensée et d'opinion. Artiste-peintre, calligraphe, photographe, pigiste dans quelques titres de la presse écrite, et surtout poète en herbe avec une énergie inégalée et enthousiasme débordant. Il était l'exception par rapport à ses paires, un ovni bourré de multiples projets et idées culturelles. Il débute sa carrière de journaliste-pigiste précocement en classe terminale. Ses participations et écrits ont été accueillis à bras ouverts par nombreux titres de la nouvelle ère démocratique, le quotidien El-Khabar (l'info) l'hebdomadaire Adhwae (lumières) El-Wehda... etc. Puis il a rejoint l'hebdomadaire des Aurès (El-Awress) à Batna, ainsi l'hebdomadaire Acharq-El-Jaza'iri (l'Est algérien), sa révolte intellectuelle et lutte pour les libertés l'ont emmené droit à la tête d'un journal en tant que Rédacteur en-chef, directeur de publication El-Kilaâ (Citadelles), hebdomadaire national (censuré). Installé en France depuis plusieurs années, Lakhdar KHELFAOUI est l'auteur de quelques ouvrages en multiples genres littéraires : "Majda, l'amour jusqu'à la mort" (poésie), "Sun Night, les identités mutilées" (roman), "Reviens à moi, l'ivresse des mots (poésie), "L'incompris, lettre ouverte à Allah" (poésie).

07/2015

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Préhistoire

Le triomphe et le règne des mammifères. La nouvelle histoire, de l'ombre des dinosaures à aujourd'hui

Nous, humains, sommes les héritiers d'une dynastie régnant sur la planète depuis près de 66 millions d'années : les mammifères. Notre lignée comprend des tigres à dents de sabre, des baleines à pattes, des éléphants gigantesques, des tatous de la taille d'une voiture, des ours des cavernes lourds comme trois grizzlis, et même d'autres types d'humains, comme les Néandertaliens. L'humanité et tous les autres mammifères avec lesquels nous partageons la planète aujourd'hui ne sont en effet que les quelques survivants d'un arbre généalogique tentaculaire que le temps et les extinctions massives ont élagué. Comment en sommes-nous arrivés là ? Avec la verve et l'enthousiasme qui ont fait de son précédent livre, Le Triomphe et la Chute des dinosaures, un succès mondial, Steve Brusatte reprend l'histoire où elle s'est arrêtée. Il raconte les premières heures de notre lignée, il y a 325 millions d'années, et montre comment les mammifères se sont adaptés à l'ère des dinosaures avant de s'approprier le monde. Il nous immerge dans les écosystèmes disparus qu'ils ont occupé, raconte les périodes glaciaires, les catastrophes volcaniques et les extinctions massives qu'ils ont affronté et décrit les raisons à l'origine de leur succès. Ce faisant, ce sont les aventures de femmes et d'hommes d'exception que nous découvrons, qui, d'hier à aujourd'hui, ont reconstitué cette épopée à l'aide d'indices fossiles et de technologies de pointe. L'histoire fascinante et insoupçonnée que Steve Brusatte conte ici n'est nulle autre que la nôtre. Celle de notre monde et de nos origines, mais aussi celle de notre avenir.

10/2023

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Critique littéraire

Mes passions de toujours. Van Gogh, Proust, Woolf, etc.

C'est une autobiographie des plus intimes que forme cet ensemble de préfaces, critiques littéraires, conférences de Viviane Forrester. Pour elle, tout livre est une personne, toute œuvre en est une. Toute création est une créature. Sa voix musicale, étrangement convaincante, souvent pleine d'humour, mène irrésistiblement à la lecture, à la relecture. Celles des ouvrages si divers qui font dire à la langue ce qu'elle est faite pour taire et qui nous conduisent à découvrir ainsi nos propres et plus secrets secrets... Comme dans un perpétuel et fascinant roman, nous découvrons une kyrielle d'êtres, qui vont de Thomas Bernhard à la Bovary, de Hamlet à Jocaste, de Freud à Gauguin, de Joyce à Caliban, d'Emilie Dickinson au baron de Charlus ; des voix périlleuses du Christ, d'Antonin Artaud, Beckett ou Pasolini à celle de Virginia Woolf découverte sous toutes ses facettes, de Proust analysé au plus profond, de manière tout à fait inédite. Van Gogh y est défendu avec une verve des plus ironiques. Nous découvrons Nathalie Sarraute, Marguerite Duras, Julien Green, Jean Rhys à travers leur amitié avec l'auteur : intimité, rires et confidences souvent liés aux arcanes de la création. On découvre ici la pulpe, les affres et l'euphorie de la pensée, l'énergie qui conduit souvent du drame d'un auteur à la joie même tragique de l'œuvre. Viviane Forrester ouvre à la pensée des espaces nouveaux. Pour elle, à travers et malgré la langue, avec des auteurs si divers, mais voué au même regard et à la même attente, il s'agit de récuser l'impossible.

03/2006

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Critique

Vladimir Nabokov

Le succès de Lolita (1955) a parfois occulté l'immense oeuvre littéraire, polymorphe et multilingue de Vladimir Nabokov. Au-delà des dix-sept romans qu'il a composés entre 1926 et 1974, il s'est également essayé à tous les genres littéraires : la poésie, le théâtre, l'essai, la critique littéraire. En exposant l'itinéraire exceptionnel de cet écrivain né à Saint-Pétersbourg en 1899, forcé deux fois à l'exil, naturalisé américain en 1945, puis regagnant l'Europe en 1959, où il publia les grands romans que sont Feu pâle (1962) et Ada (1969), ce Cahier de L'Herne propose de dresser un portrait plus juste et complet de cette oeuvre multiple. La publication de nombreux inédits de Nabokov rend ainsi compte de cette diversité : un extrait de la pièce de théâtre en vers La Tragédie de Mr. Morn ; un poème consacré à Superman ; des essais rédigés en russe et en anglais entre 1921 et 1945 sur différents sujets littéraires, artistiques et politiques ; des notes sur ses rêves nocturnes qui montrent son intérêt soutenu pour la dynamique du subconscient au-delà de sa critique acerbe de Freud ; des notes préparatoires pour ses oeuvres qui nous permettent d'explorer son laboratoire littéraire... On y retrouve aussi une correspondance de grande valeur, dont une lettre intime à sa gouvernante suisse ou encore un échange avec le premier traducteur français de Lolita. Les différents axes du Cahier permettent d'explorer la grande richesse de la carrière et de l'oeuvre de Nabokov, ainsi que sa résonance contemporaine : ses trajectoires translinguistiques et transculturelles, ses affinités personnelles et culturelles, l'analyse de sa création romanesque ou encore la postérité de son oeuvre.

10/2023

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Critique littéraire

Saint-Exupéry en Suisse. Fribourg 1915-1917

Et si le Petit Prince devait une part de son existence – à commencer par celle de son géniteur – à l'apaisante Helvétie qu'il parcourra de Genève à Lucerne ? Son créateur, Antoine de Saint-Exupéry, aurait pu s'envoler vers l'Eternité, non pas après avoir donné à l'Humanité l'essentiel de son oeuvre, au coeur de l'été 1944, mais avant même d'en avoir esquissé le moindre trait de plume, en s'engageant prématurément, comme tant d'anonymes et de génies en herbe fauchés par la Grande Guerre. L'enseignement humaniste des Pères marianistes, dont il bénéficia à la Villa Saint-Jean de Fribourg, a selon toutes vraisemblances nourri son oeuvre, comme en témoigne le souffle universel qui remplit les pages de Terre des Hommes. Surtout, les bords de la Sarine représentent l'ultime moment de son enfance. En des temps plus que difficiles, Saint-Exupéry tombe sur cette ville pétrie d'histoire, aussi étonnamment que plus tard l'aviateur égaré dans le désert sur le petit bonhomme qui est peut-être celui qu'il a été dans une autre vie, sur une autre planète du côté de la paisible Helvétie épargnée par la guerre. La recherche originale d'Alain-Jacques Tornare est prolongée par une étude de Jean Rime sur les échos ultérieurs de Saint-Exupéry à Fribourg. Son oeuvre y trouve dès la fin des années 1940 une résonance particulière grâce à l'enseignement de Pierre-Henri Simon, avant que le grand public ne s'empare à son tour de la geste émouvante du Petit Prince. Planétaire, la légende de Saint-Exupéry s'est donc aussi enracinée dans les lieux de sa jeunesse.

04/2018

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Comics

La crème de Crumb

Comme son titre l'annonce haut et fort, La Crème de Crumb se propose de réunir en un volume compact la quintessence d'une oeuvre polymorphe s'étalant sur plus d'un demi-siècle de création. Ouvrage destiné aux néophytes autant qu'aux amateurs, il recueille les pages emblématiques d'une carrière foisonnante et présente au lecteur une grande quantité de documents rares ou inédits. On y retrouvera un Crumb toujours en verve, qui tire à boulet rouge sur ce qui l'horripile et décortique avec sagacité ce qui l'obsède. Et les sujets ne manquent pas : humains, animaux, incarnations de l'auteur et ectoplasmes divers défilent pour évoquer le sexe et la religion, le monde moderne et ses mirages, la sacro-sainte famille et ses hypocrisies, l'idéal et le mythe des sixties, la musique et la nostalgie qui s'y attache... La Crème de Crumb permet de découvrir l'évolution d'un style qui n'a cessé de se réinventer au fil des décennies. Piochant dans les carnets de croquis de jeunesse de l'auteur, suivant l'inspiration grotesque et délirante des années psychédéliques jusqu'à la métamorphose réaliste des années 1980, le sommaire composé pour cet ouvrage couvre toutes les périodes de l'oeuvre et s'appuie pour une large part sur les originaux. Le livre est complété par une interview-fleuve inédite en français dans laquelle Crumb revient sur ses influences, son histoire familiale et son parcours exceptionnel. Coffre aux trésors, portrait de l'artiste, digest éclairé, La Crème de Crumb est le livre indispensable à tous ceux qui aiment l'auteur de Mister Snoid ou veulent le découvrir.

05/2012

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BD tout public

Magic Pen

Dans Hicksville, Dylan Horrocks racontait avec malice l'histoire du 9e art et les coulisses de l'industrie du divertissement. Avec ce nouveau récit en forme de mise en abyme, il rend hommage aux forces de l'imaginaire tout en questionnant les liens qui unissent créateur et création dans l'univers parfois névrotique de la bande dessinée. Il y a quelque chose de très pur dans les bandes dessinées de Dylan Horrocks. C'est peut-être un terme étrange pour décrire ce livre qui parle tant de désir. Mais le trait d'Horrocks et son imagination semblent tous deux couler librement et directement de quelque source primale. S'il vous est jamais arrivé de souhaiter qu'Hergé ait écrit des BD pour adultes, des aventures joyeuses et superbement dessinées qui explorent les angoisses sérieuses de la maturité, votre souhait est exaucé, et même davantage. Alison Bechdel Ce livre est nécessaire pour quiconque se sent paralysé ne serait-ce qu'un peu par la confusion créative/spirituelle de l'ère numérique. Horrocks explore le rôle et la responsabilité du raconteur d'histoires, il jongle avec les genres, joue avec les mécanismes de la forme bande dessinée et se réapproprie la sensation magique qui régnait autrefois sur le média, un goût du jeu contagieux pour le lecteur. Comme son Hicksville, c'est un must dans toute bibliothèque. Craig Thompson Magic Pen est un roman d'apprentissage pour les fantasmes de notre passé et une joyeuse accolade aux raconteurs d'histoires de notre avenir. Un livre magique que l'on lit sans effort du début à la fin. Scott McCloud.

10/2014

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 11, Histoire de Guzman d'Alfarache

Avec son Guzman d’Alfarache, adapté du chef-d’oeuvre de Mateo Alemán (1599-1604) d’après la version de Sébastien Brémond (1695), Lesage prend des risques soigneusement calculés : s’il s’aventure plus loin qu’il ne l’a jamais fait sur le terrain des « moeurs basses », c’est en tempérant l’âpreté de son modèle espagnol afin de ménager le goût français contemporain : suppression annoncée dès la page de titre (laquelle équivaut à un manifeste esthétique) des « moralités superflues », édulcoration des épisodes jugés trop crus, interpolation de nombreuses péripéties galantes empruntées à Brémond. Le gueux de Mateo Alemán, galérien philosophe dont le récit autodiégétique est une longue méditation sur sa carrière de picaro, devient un « aventurier espagnol », figure doublement exotique par sa marginalité sociale et son appartenance nationale, conçue comme plus divertissante qu’inquiétante ou édifiante. Conjuguant tonalité cynique et verve plaisante, évocation du concret et évasion dans un ailleurs consacré par une longue tradition littéraire, Lesage ajoute un fripon de haut vol à sa galerie d’anti-héros et ce faisant fournit une contribution originale au courant du « roman naturel » qui traverse tout notre XVIIIe siècle, caractérisé par le recours aux realia et le rejet (ou la parodie) des conventions du haut romanesque. Tandis que Gil Blas de Santillane, l’arriviste heureux, préfigure les ambitieux de la Restauration, Guzman d’Alfarache et ses exploits frauduleux annonce une production plus populaire misant sur le pittoresque des bas-fonds et de la pègre, ce qui fait de son histoire (souvent rééditée à l’époque romantique) un jalon essentiel dans la longue trajectoire du roman de moeurs, et plus précisément dans la représentation des « classes dangereuses » en littérature.

10/2010

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Littérature française (poches)

Je/Tu. Une histoire de vengeance

"Entre désirs et cauchemars mon coeur se fait souvent violence. Je ne sais par où commencer, je n'y trouve ni début ni fin, je recolle des souvenirs confus, je rouvre des blessures de peur qu'elles se referment dans le silence, et d'oublier comme tu m'as oubliée. Je pense que chaque enfant blessé joue à ce jeu, et que nous faisons tous ce rêve terrifiant peuplé de monstres et de belles en danger. Un seul rêve de feu fait par trop de coeurs calcinés. Gaminerie, gaminerie, bien sûr que voulez-vous ? Je n'ai alors que 13 ans et l'adulte de cette histoire ne sait pas trop où est sa place". Comme beaucoup de conte, l'héroïne devait commencer son aventure en transgressant un interdit. Dans ce pays enchanté de la classe moyenne, les scarabées s'entre-dévorent dans l'herbe verte des pelouses minables. Un monde caché où habite la vermine qui s'agrippe aux princesses pour les parasiter à leurs tours. Née à Genève en 1985, Jade grandit dans une ambiance punk et artistique influencée par son père Jaz Coleman, chanteur et compositeur du groupe Killing Joke. A la fois artiste performeuse et écrivaine, elle ne souhaite pas choisir des frontières entre ces deux disciplines. Elle s'interroge sur son propre genre, sur son statut et les pressions politiques, religieuses et sociales qui s'y inscrivent. Son travail célèbre autant la beauté et la diversité qu'il dénonce la violence faite aux corps et en particulier aux corps des femmes, et s'engage ainsi dans un combat féministe.

10/2018

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Récits de voyage

La chevauchée des steppes. 3000 kilomètres à cheval à travers l'Asie centrale

Partis du Kazakhstan sur les routes de la soie, avec un étalon et deux hongres, Priscilla Telmon et Sylvain Tesson, à vingt-trois et vingt-sept ans, ont affronté, durant six mois, trois mille kilomètres de steppes, de montagnes et de désert : vallées arides du Tadjikistan, oasis de Samarcande et de Boukhara, sables rouges d'Ouzbékistan, marais de la Karakalpakie... Une cavalcade qui n'est pas de tout repos. Il faut échapper aux voleurs de chevaux, faire le gros dos quand un orage vous surprend à quatre mille mètres d'altitude, sortir du marais un cheval qui se noie, passer entre les mailles d'une guérilla islamique, dénicher chaque jour l'alpage ou le fourrage goûteux pour leurs compagnons, et négocier aux frontières avec des fonctionnaires bornés tout droit sortis d'un album d'Hergé... Ils ont de bons guides, heureusement : les récits de grands voyageurs, comme Guillaume de Rubrouck ou Ella Maillart - lesquels à leurs époques ont subi les mêmes avanies -, et par chance tous ces peuples cavaliers, descendants des hordes qui derrière Gengis Khan faisaient trembler la steppe, sont merveilleux d'hospitalité. Même s'ils vous gavent de lait fermenté agrémenté de vodka. Et même si sous toutes les yourtes de laine et dans toutes les maisons de terre on regrette le bon vieux temps de Brejnev... la bolchevita ! C'est au seuil de l'hiver que la caravane atteint la mer d'Aral, pauvre flaque épuisée par les pompages agricoles. Et là que " La petite fleur " et " L'homme que l'on pleure quand il part " lèguent, le cœur serré, Ouroz, Boris et Bucéphale, leurs meilleurs compagnons d'aventures.

02/2001

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 3, 1e partie, Protagoras, Edition bilingue français-grec ancien

"Protagoras est arrivé" : c'est par cette "bonne" nouvelle que le jeune Hippocrate tambourine à la porte de Socrate, que débute l'un des plus fameux dialogue de Platon. Il n'en faut pas plus à Socrate pour conduire son disciple à la rencontre du sophiste, il n'en faut pas davantage à Platon pour introduire son lecteur dans un tableau pittoresque de l'Athènes intellectuelle de son époque. Chez Callias se retrouvent, et s'opposent, les "philosophes", groupés derrière Socrate et les "sophistes" réunis autour du célèbre Protagoras. C'est l'occasion pour Platon de réaliser une truculente galerie de portraits et de laisser libre cours à sa verve comique. Entre les distinctions subtiles d'un Prodicos et l'emphase ridicule de Hippias, les sophistes sont les proies de l'ironie socratique, à l'exception de Protagoras : derrière la parodie du milieu des sophistes se cache une opposition de fond entre l'idéalisme platonicien et le relativisme de Protagoras. Notre édition des Oeuvres Complètes de Platon a choisi d'isoler ce chef d'oeuvre qu'est le Protagoras. A la fois léger et profond, Platon fait ici culminer l'art du dialogue. L'introduction présente les sophistes, dont nous ne savons malheureusement que peu de choses, en insistant sur Protagoras. Les informations historiques concernant le sophiste d'Abdère sont relatées brièvement et complétées par quelques points de repères théoriques des plus précieux. Le mythe de Prométhée, raconté par Protagoras fait l'objet d'un commentaire rigoureux, tandis que l'histoire de la tradition manuscrite est relatée de manière succincte. L'ouvrage est en outre assorti de notes qui accompagnent et éclairent la lecture.

10/1984

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Ecrits sur l'art

Les Tentations. De Jérôme Bosch à Salvador Dali

Saint Antoine, l'ermite du désert égyptien, a fasciné l'Occident. Que faisait-il donc dans ce tombeau, dans ce château en ruines, dans cette grotte à flanc de montagne ?? Qui étaient ces démons qui, par légions, venaient le tenter ?? Et qu'est-ce, au juste, que la tentation ?? Frédérik Tristan a suivi la genèse d'Antoine, depuis la biographie qu'écrivit saint Athanase jusqu'à l'oeuvre célèbre de Flaubert, en passant par les croyances populaires, la démonologie, la mystique flamande, et tous ces innombrables peintres qui de Jérôme Bosch à Salvador Dali furent exaltés par le sujet. En fait, saint Antoine est l'un de ces grands personnages mythiques dans lesquels l'Occident se reconnaît. Les tentations qui l'assaillent sont celles de notre civilisation tout entière ? : l'argent, la femme, le monde, et aussi ces autres mondes labyrinthiques, réels ou imaginaires, où se complut le génie européen du Moyen Age à nos jours. Don Juan et Faust ne sont autres que l'antithèse d'Antoine ? ; car, comme Bosch et Flaubert l'ont compris, la tentation suprême de l'homme occidental tient dans l'équation rusée de l'intelligence et de la bêtise. Cette étude vivante sur saint Antoine, ses hantises tantôt graves, tantôt burlesques, est une excellente introduction à une analyse nouvelle de l'homme d'aujourd'hui. Avec audace, invention, verve et pittoresque, ce thème a inspiré, du XIVe siècle à nos jours, des artistes aussi différents que Bosch et Cranach, Grünewald et Tiepolo, Véronèse et le Tintoret, Callot et Teniers, Fantin-Latour et Odilon Redon, Khnopff et Dali, Rodin et Max Ernst.

02/2023

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Contes et nouvelles

Lafcadio Hearn et les Etats-Unis

Considéré comme l'un des plus grands écrivains de la seconde moitié du xixe siècle, Lafcadio Hearn a vécu dix-neuf ans aux Etats-Unis, dont sept ans à Cincinnati, jusqu'en 1878, et près de dix ans à la Nouvelle-Orléans, jusqu'en 1888. A Cincinnati et à la Nouvelle-Orléans, Hearn exerça le métier de journaliste. Il écrivit sur les sujets les plus variés : danses et chants noirs, abattoirs, crimes, vaudou, coutumes créoles, communautés espagnoles et philippines, etc. avec un sens du détail, une verve, une alacrité et parfois un humour singulier. Il défia les conventions, les préjugés et la pudibonderie de son époque victorienne. Ses textes sur Cincinnati et la Nouvelle-Orléans constituent un témoignage unique, à caractère ethnographique, sur tout un pan jusque-là méconnu de la société américaine des années 1870 et 1880. Ses articles, ceux, en particulier, sur la vie misérable des dockers afro-américains de l'Ohio, sur les chants et les danses noires de Cincinnati et de la Nouvelle-Orléans, avant l'avènement du jazz, ou sur le vaudou louisianais dont, à l'époque, on ne pouvait réaliser ni enregistrements ni photographies, ont aujourd'hui valeur de documents exceptionnels. Observateur minutieux et audacieux, il n'hésita pas, bien souvent, à s'aventurer là où peu d'autres en auraient eu le courage ou auraient songé à le faire. Les textes présentés ici, rédigés pour des journaux à Cincinnati et à la Nouvelle-Orléans, constituent un échantillon représentatif de son talent de journaliste et de prosateur, de son ouverture d'esprit et de la grande diversité de ses intérêts.

04/2021

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Littérature française

LES NAUFRAGÉS DU JONATHAN. Tome 2

C'était un gracieux animal, le cou long et d'une courbure élégante, la croupe arrondie, les jambes nerveuses et effilées, les flancs effacés, la robe d'un roux fauve tacheté de blanc, la queue courte, en panache, très fournie de poils. Son nom dans le pays : guanaco ; en français : guanaque. Vus de loin, ces ruminants ont souvent donné l'illusion de chevaux montés, et plus d'un voyageur, trompé par cette apparence, a pris pour une bande de cavaliers un de leurs troupeaux passant au galop à l'horizon. Seule créature visible dans cette région déserte, ce guanaque vint s'arrêter sur la crête d'un monticule, au milieu d'une vaste prairie où les joncs se frôlaient bruyamment et dardaient leurs pointes aiguës entre des touffes de plantes épineuses. Le museau tourné au vent, il aspirait les émanations qu'une légère brise apportait de l'Est. L'oeil attentif, l'oreille dressée, pivotante, il écoutait, prêt à prendre la fuite au moindre bruit suspect. La plaine ne présentait pas une surface uniformément plate. Cà et là, elle était vallonnée de bosses que les grandes pluies orageuses, en ravinant la terre, avaient laissées après elles. Abrité par un de ces épaulements, à faible distance du monticule, rampait un indigène, un Indien, que le guanaque ne pouvait apercevoir. Aux trois quarts nu, n'ayant pour tout vêtement que les lambeaux d'une peau de bête, il avançait sans bruit, se faufilant dans l'herbe, de manière à se rapprocher du gibier convoité sans l'effaroucher. Celui-ci, cependant, avait la notion d'un péril imminent et commençait à donner des signes d'inquiétude.

02/2023

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Littérature française

LES NAUFRAGÉS DU JONATHAN. Tome 1

C'était un gracieux animal, le cou long et d'une courbure élégante, la croupe arrondie, les jambes nerveuses et effilées, les flancs effacés, la robe d'un roux fauve tacheté de blanc, la queue courte, en panache, très fournie de poils. Son nom dans le pays : guanaco ; en français : guanaque. Vus de loin, ces ruminants ont souvent donné l'illusion de chevaux montés, et plus d'un voyageur, trompé par cette apparence, a pris pour une bande de cavaliers un de leurs troupeaux passant au galop à l'horizon. Seule créature visible dans cette région déserte, ce guanaque vint s'arrêter sur la crête d'un monticule, au milieu d'une vaste prairie où les joncs se frôlaient bruyamment et dardaient leurs pointes aiguës entre des touffes de plantes épineuses. Le museau tourné au vent, il aspirait les émanations qu'une légère brise apportait de l'Est. L'oeil attentif, l'oreille dressée, pivotante, il écoutait, prêt à prendre la fuite au moindre bruit suspect. La plaine ne présentait pas une surface uniformément plate. Cà et là, elle était vallonnée de bosses que les grandes pluies orageuses, en ravinant la terre, avaient laissées après elles. Abrité par un de ces épaulements, à faible distance du monticule, rampait un indigène, un Indien, que le guanaque ne pouvait apercevoir. Aux trois quarts nu, n'ayant pour tout vêtement que les lambeaux d'une peau de bête, il avançait sans bruit, se faufilant dans l'herbe, de manière à se rapprocher du gibier convoité sans l'effaroucher. Celui-ci, cependant, avait la notion d'un péril imminent et commençait à donner des signes d'inquiétude.

02/2023

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Art mural, graffitis, tags

Street Art au-delà des murs. Les génies de l'art urbain

Après le succès de Street Art et Graffiti, Claire Champenois nous donne un nouveau beau livre consacré aux plus grands artistes français adeptes du Street Art. Un ouvrage qui présente les oeuvres les plus emblématiques de ces génies de l'art urbain et détaille leur processus artistique. Le street art s'exprime aussi bien au-delà des murs (écoles, mairies, piscines, galeries, hôpitaux, prisons ...) que sur des fresques urbaines monumentales. Les oeuvres ont désormais l'honneur d'être présentées dans les musées, de Paris à New York, en passant par Lisbonne, Berlin, Rio de Janeiro, etc. Alëxone, C215, Combo, Lady K, Lek, Mademoiselle Maurice, Olivia de Bona, Sun7, Popay, Tanc et douze autres génies de l'art urbain, présents dans ce livre, marquent le plus grand mouvement artistique de l'histoire. Ce livre part à la rencontre de ces acteurs majeurs de l'art du XXIe siècle. Il dévoile les aspirations, les influences, les thèmes, les matériaux, les styles, les techniques et les supports qui les inspirent pour les pousser à l'effort, à la nécessité et, à la joie de peindre. Jalonné de leurs images disséminées à travers le monde, il donne l'occasion de découvrir la verve créatrice d'artistes les plus en vue du moment. Il rend hommage à leur talent, met en lumière la diversité des oeuvres, offre la chance de suivre leur chemin créatif sensible et généreux, permet de saisir le mystère qui agite la main et le corps, suspend le temps, afin de toucher leur âme du bout des doigts. Entrez dans les coulisses de l'énigmatique inspiration.

12/2021

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Education nationale

Ulis. Enfants en situation de handicap, une histoire vraie

"Storytelling d'une éducatrice de vie scolaire et d'un adolescent en situation de handicap. Cette chronique est le résultat de deux années passe?es en Unite? Localise?e pour l'Inclusion Scolaire dans un collège (classe Ulis), et d'une perception novice totalement exte?rieure au rouage de l'éducation nationale. Elle rapporte le te?moignage d'une expe?rience spontane?e, honne?te, libre, qui ne prend parti ni ne juge, en un lieu humain ou? la temporalite? s'entreme?le entre passe?, pre?sent, futur. Elle e?voque une fre?quentation en bino?me, de?concertante ou truculente, qui affirme sans re?serve une munificence des liens humains. Un texte qui pourrait s'écrire en road movie au collège des Thelma et Louise..., la fin tragique en moins. Ce qui pre?side a? la narration est le " mate?riau " ; a? ce titre, il ne peut e?tre manipule? comme un logiciel, une portion congrue, un syste?me insensible ou inerte. Le " mate?riau enfant " vit, bouge, ressent, pense, e?volue. Il faut en prendre soin comme d'une porcelaine. Son compagnon de route a? l'e?cole doit s'en trouver que plus le?gitime pour soutenir la charge. Et le?gitime?, parce qu'il est capable de soutenir la charge. Sandy Tournier écrit : " J'y ai rencontré une âme joyeuse, fiévreuse, empathique, engagée, étourdissante. Dans un hinterland de l'éducation nationale de la République, une vie. La vie devant moi, j'ai treize ans toujours ". Cette chronique pourrait s'intituler : L'utopique n'est pas une option, c'est une direction."

04/2024

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Romans policiers

Une enquête d'Allie Burns Tome1 : 1979

Avec sa nouvelle série dont voici le premier tome, la reine du crime britannique Val McDermid nous transporte dans l'Ecosse des années 1970 à travers le regard d'Allie Burns, une jeune et ambitieuse journaliste d'investigation entraînée dans un monde de corruption, de terreur et de meurtre. L'année 1979 ne fait que commencer et elle apporte déjà son lot de blizzards, de grèves, de coupures d'électricité et de troubles politiques. Pour la journaliste Allie Burns, cependant, une mauvaise nouvelle est une opportunité qui se présente, celle de s'éloigner des " histoires de femmes " que les rédacteurs en chef du quotidien écossais The Clarion ne cessent de lui assigner. En nouant une alliance avec le journaliste d'investigation en herbe Danny Sullivan, Allie commence à couvrir une fraude fiscale internationale, puis les activités d'un groupe d'ultra-nationalistes écossais visant à semer le chaos à l'approche d'un référendum sur la séparation du Royaume-Uni. Leurs enquêtes attirent rapidement l'attention et valent aux deux jeunes venus de se faire de nombreux ennemis. Et, alors que la vérité est près d'éclater, Allie et Danny pourraient bien en payer le prix de leur vie. Traduit de l'anglais (Ecosse) par Perrine Chambon A propos de l'autrice : Val McDermid est une autrice au succès international dont les livres ont été traduits dans plus de quarante langues et vendus à plus de dix-neuf millions d'exemplaires dans le monde. Sa série Tony Hill & Carol Jordan, primée à plusieurs reprises, et nombre de ses romans ont été adaptés pour la télévision et la radio.

04/2024

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Littérature française

La malédiction du bandit moustachu

Quelque part à l'est au début du XXe siècle, Gheorghe Marinescu se fait faire une beauté chez le barbier. Déboule un homme à longue moustache qui réclame urgemment la meilleure lame du commerçant. Gheorghe lie amitié avec le bandit moustachu, découvrant qu'il ne jure que par la bouillie de haricots blancs. Accessoirement ce bandit se révèle être un Robin des Bois de grand chemin, et commet l'imprudence de révéler sa planque, un trésor amassé pour être redistribué aux nécessiteux. Ni une ni deux, l'envieux Marinescu commet l'irréparable, vole le trésor et tue le bandit moustachu. Dans un dernier souffle, celui-ci maudit Gheorghe et toute sa descendance sur plusieurs générations, jusqu'en l'an deux mille. Et en effet. En effet, c'est une hécatombe, enfants, cousins, neveux, tantes et nièces, tous sont frappés de malédiction. Encore que, parfois, la légende du bandit moustachu serve aussi de prétexte à quelques manigances et entourloupes à la bonne marche des moeurs. Les décennies défilent, les villes d'Europe aussi, on voyage un peu dans la famille Marinescu, à Paris ou Vienne, on se jalouse et on se brouille, puis parfois seulement on se réconcilie. Parallèlement au récit de la dynastie, une jeune femme épouse un pianiste français, juste avant l'an deux mille, et rêve d'un enfant Marinescu : Ada-Maria est issue de cette famille maudite, la fille du Dr Tudoran et de Margot-la-vipère, Margot l'héritière de la fortune. Ada-Maria ne porte plus le nom de Marinescu, mais rêve d'un enfant qui le porterait. Fût-il maudit.

08/2014