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Critique littéraire

L'art du pastiche. Anthologie buissonnière de la littérature français de Rutebeuf à Anhouilh

Le pastiche est un véritable genre littéraire, certes mineur, qui fut en vogue jusqu'au début du XXe siècle et auquel se sont frottés les plus grands écrivains. Avec le pastiche, on se coule dans la plume d'un auteur pour restituer et faire revivre sa langue et son esprit - il se distingue de la parodie, qui se contente de reproduire ses tics par la caricature, et de la supercherie, qui cherche à abuser critiques et spécialistes. La présente anthologie regroupe un choix de plus de 200 textes courts des plus grands écrivains de notre patrimoine littéraire sous l'habit que leur donnent leurs imitateurs les plus habiles. Le résultat est cette " anthologie buissonnière " qui revisite non sans humour l'histoire des lettres où l'on retrouve tous les grands noms, via des textes qu'ils n'ont pas signés mais que l'on reconnaît pourtant. Leurs pasticheurs, d'ailleurs, sont eux-mêmes des écrivains réputés : ainsi trouve-t-on Rutebeuf par Jean Moréas, Montaigne par La Bruyère, Molière par Courteline, Voltaire par Anatole France, Stendhal par Jacques Laurent, Verlaine par Arthur Rimbaud, Chateaubriand par Gustave Flaubert, Flaubert par Marcel Proust, Proust par André Maurois... et bien sûr des textes de pasticheurs virtuoses tels que Nicolas Chatelain, Charles Pornon ou Henri Bellaunay. Ces textes sont accompagnés de notices sur les pasticheurs et les pastichés par Dominique Goust, qui signe également une longue préface sur l'importance du pastiche dans les lettres.

10/2019

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Communication - Médias

De quoi se moque-t-on ? Satire et liberté d'expression

Qu'elle provienne du Canard enchainé, des Guignols de l'info ou de Dieudonné, la satire frappe et scandalise. Elle bouscule les normes sociales et dérange le politique en usant d'armes singulières : le comique, l'exagération et la caricature. Distincte du simple pamphlet, elle est d'abord un genre littéraire et artistique dans lequel le satiriste oppose ses valeurs morales à une réalité qu'il juge absurde. Les attentats contre Charlie Hebdo de 2015, les polémiques à répétition au sujet de dessins de presse et de certains registres humoristiques révèlent que la satire se situe sur une ligne de crête : dénonçant les travers de la société ou le ridicule de certains comportements, elle est souvent accusée de mépriser les plus faibles et de tourner en dérision les choses les plus sacrées. En réunissant historiens, juristes, philosophes, politistes, sociologues et linguistes, cet ouvrage offre un large regard sur la pratique satirique, sur les contraintes qui l'entourent et les conditions qui la rendent possible, notamment les contours de la liberté d'expression. Il examine la façon dont la satire se construit entre conventions artistiques et règles juridiques, comment elle a évolué dans ses formes, ses contenus et ses stratégies depuis le XIXe siècle jusqu'à ses usages politiques récents, en particulier pendant les élections présidentielles de 2017. Alors qu'elle doit désormais jouer avec un nouvel "esprit de censure", la sabre montre qu'elle est depuis bien longtemps l'art périlleux de choisir ses cibles.

03/2021

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Monographies

George Condo. Humanoïdes

"Les Humanoïdes sont mes êtres imaginaires, ils peuvent endosser tous les rôles, maîtresses, fous et solitaires, puissants et faibles. . ". George CondoGeorge Condo est connu pour ses hybridations d'influences artistiques empruntant aussi bien aux maîtres anciens qu'au cubisme ou au pop art. L'artiste américain, inventeur de la notion de "réalisme artificiel", mêle les images, les styles et les courants dans des oeuvres qui invitent à porter un regard critique sur la culture occidentale contemporaine et ses débordements. Les peintures et sculptures présentées dans ce catalogue retracent ses voyages dans l'univers parallèle des Humanoïdes : métaphores de notre humanité, ces créatures en exacerbent les émotions et les vicissitudes. George Condo revient ici, dans des écrits inédits, sur la genèse et la signification de son oeuvre, et dévoile des tableaux créés sous la double influence de la pandémie et de la débâcle politique aux Etats-Unis. Didier Ottinger, historien de l'art, spécialiste de la peinture moderne et contemporaine, examine la carrière, les influences et l'oeuvre de cet artiste unique, qui navigue entre reformulation de l'histoire de l'art et caricature des excès du monde moderne. Cet ouvrage est publié à l'occasion de l'exposition Humanoïdes présentée par George Condo au Nouveau Musée National de Monaco, près de vingt-cinq ans après ses collaborations avec Les Ballets de Monte-Carlo pour lesquels il avait créé un rideau de scène, une scénographie et des costumes.

04/2023

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Littérature française

Histoires buissonnières

Nadar (Félix Tournachon pour l'état-civil : 1820-1910) est sans doute pour le grand public l'homme d'une seule activité : la photographie. Voilà qui s'appelle bien méconnaître l'énergie de l'énergumène. Nadar est en effet l'être aux multiples passions : médecine, journalisme, caricature, photographie, navigation aérienne et littérature. Autrement dit, Nadar est l'homme de son siècle qui se veut celui du progrès entendu du point de vue de la technique et de l'invention. C'est pour quoi Nadar sera au moins (est-on tenté de dire) journaliste, caricaturiste photographe, aérostier, et homme de lettres. Un véritable goût pour la littérature lui venant de très loin certainement, si l'on n'oublie pas que son père tenait commerce de librairie. Et comment oublier également cette cohorte d'écrivains dont les portraits photographiques parsèment la colossale collection de clichés que Nadar a réalisée ? Oui, Nadar est au coeur de la littérature de son siècle, comme il est au coeur de ses plus grands moments de création. Non, Nadar n'aura jamais cessé d'écrire, fictions comme essais. Et ces textes rédigés au fil des années et livrés aux revues et gazettes se verront régulièrement rassemblés poux devenir la matière de volumes, comme ces admirables Histoires buissonnières, publiées en 1877, un ensemble étonnant de proses vives, intenses et délicates, que Mallarmé considérait comme faisant partie des plus beaux poèmes en prose depuis Baudelaire.

10/2019

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Histoire de France

L'Affaire

" L'affaire ne cesse pas de nous parler. Le sentiment national, le culte des hiérarchies, la peur des étrangers, la soif de sécurité, ce sont des permanences de la mentalité française que le XXème siècle n'a pas effacées. Il n'est pas exagéré de dire que le sentiment national a même gagné sinon en force, du moins en légitimité : deux guerres, la Résistance, la trahison d'une partie de la droite qui sacrifia son idéologie à ses intérêts de classe ont fait que la gauche, la gauche socialiste même la gauche communiste, a pris la relève. La ferveur patriotique, l'exaltation de la défense nationale sont devenues ainsi le fonds commun, réalisant, dans la paix comme dans la guerre, l'union sacrée, constituant l'indivis héritage. Le vieux discours barrésien sur la terre et les morts, sur l'antique cimetière, sur le culte de la France berce l'unanimité nationale, peut-être parce qu'il satisfait la mentalité ancestrale d'un peuple de paysans et de guerriers. Boulanger, Déroulède, Cavaignac, Barrès n'ont pas fini de nous tenir leur fier langage. La défense de la Nation, la grandeur de la France, le salut au drapeau, le respect de la raison d'Etat, les exigences de l'ordre, de la sécurité, et même l'envol de la Marseillaise, le pas fascinant de l'armée au 14 juillet : vieille idéologie rassemblant Jeanne d'Arc et Gambetta, caricaturée par Cavaignac, sublimée par Barrès, mise en œuvre par Clémenceau, renouvelée par de Gaulle, aujourd'hui célébrée par tous les partis et tous les hommes d'Etat ".

12/1995

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Actualité médiatique internati

Les dessins de la colère

L'assassinat du professeur Samuel Paty nous le rappelle dramatiquement : on tue aujourd'hui pour des images. Qu'il s'agisse de la figure du Prophète, ou de vidéos mettant en scène la destruction de sites historiques comme Palmyre ou Bamiyan, les représentations imagées se trouvent de plus en plus souvent au coeur de conflits, suscitant des réactions individuelles violentes ou soudant par la colère ou la peine des communautés outragées. D'où vient que les images ont acquis une telle puissance ? Peut-on, pour le comprendre, se contenter d'opposer à un islam qui serait traditionnellement iconoclaste les libertés démocratiques de notre héritage laïc ? Puisant notamment dans l'histoire de l'art, Bruno Nassim Aboudrar interroge le régime de visibilité de ces images. Ce qui lui permet de débusquer un malentendu : ainsi, caricaturer Jésus ou Mahomet ne blesse pas les chrétiens et les musulmans de la même manière, pour des raisons qui tiennent non à l'intention de leur auteur, mais à l'histoire visuelle des figures respectives des deux prophètes. Il explique également l'indignation paradoxale d'occidentaux laïcs, blessés eux aussi par la destruction d'images qu'ils rattachent à un "patrimoine de l'humanité", lequel est lui-même tributaire d'une certaine vision de l'"Orient". Sans minorer les apports de la géopolitique, de la sociologie ou de la théologie, mais déplaçant le sujet hors de la sphère politique ou religieuse, cet essai novateur interroge nos réactions émotionnelles aux images et révèle comment, à l'aube du XXIe siècle, nous pourrions être tous devenus idolâtres.

03/2021

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Critique littéraire

Discours polémiques et aspects de l'incisif dans les littératures africaines

De l'expression "chanson polémique", on déduit le caractère rythmé des échanges énonciatifs qui suggère le leurre de l'osmose, l'idée d'antagonisme et la métamorphose psychologique constante des personnages. Les discours polémiques dans les littératures africaines sont de ce fait une représentation du contexte/problème idéologique et identitaire du quotidien africain. Ils décrivent, disent des mentalités et servent à indexer les attitudes qui accompagnent ou non le vivre-ensemble, l'intégration des peuples et les exigences de progrès. Ce type de discours questionne aussi les permanences humaines et leurs interactions à travers les sphères politique, culturelle, économique, sociale... Ils se meuvent au sein des topiques (unités en intrication dynamique) considérés comme des lieux communs en tenant compte de la nature et des catégories de personnes qui s'y trouvent ainsi que des liens et intérêts qu'ils partagent ou qui les opposent. Etudier l'énonciation polémique ne se limite donc pas à son acception purement linguistique et poétique. Après réflexions variées des contributeurs de cet ouvrage, on s'aperçoit que non seulement le discours est une action latente de l'écriture, mais il est surtout fonction (conative, adversative et conjonctive) et instigateur des fluctuations de l'Homme dans son biotope. Cette double face qu'il possède devient une contrainte pour l'écrivain, puisqu'il est appelé à exprimer la caricature fugace et neutre des mots de la discorde, du point de vue stylistique, et à s'ouvrir davantage sur des philippiques modulatrices de certains idéaux, du point de vue didactique, en suggérant un modèle existentiel répondant aux besoins urgents des sociétés.

06/2019

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Théâtre

Les mondes parallèles

Nous vivons dans des "mondes parallèles". Nous ne nous rencontrons pas. Nous sommes "compartimentés" et fantasmons souvent l'autre à travers des histoires que nous nous racontons sur cet inconnu qui fait si peur. Pourtant, le dialogue, la rencontre de celui qu'on caricature avec nos couches de préjugés, peuvent s'avérer salutaires et permettre ces points de convergence si chers à l'auteure de la pièce. Les mondes parallèles est un texte accessible qui met en lumière ce point d'intersection. L'humour y est essentiel pour aborder les dissonances entre des êtres que rien, sauf peut-être un train en panne, ne pouvait réunir. L'exiguïté des wagons, la nuit qui donne un tout autre rythme aux heures qui s'écoulent et l'immobilisation du train comme prétexte à l'échange est un parti pris au service du message. A travers ce texte, ce sont les préjugés qui sont détricotés, la question de l'identité, le regard de l'autre, la perception de soi qui sont abordés. Les notions de bonheur et de désir y sont mises en perspective. Dans ce trio improbable que forment Yannick, le joueur de bombarde breton, noir et aveugle, Margot, la bobo parisienne mythomane, propriétaire d'une épicerie bio, et Merko, le scénariste dyonisien, la langue, avec son "pouvoir symbolique" comme obstacle à l'émancipation sociale, révèle qu'elle peut être également langage de théâtre, que les entraves peuvent être contournées. Dans le même temps, l'appropriation de la culture par une population que l'on écarte souvent par élitisme inconscient nourrit la pièce en filigrane.

03/2019

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Critique littéraire

Honni soit qui mal y pense. L'incroyable histoire d'amour entre le français et l'anglais

Quand on aime, on donne sans compter... et quand on sait que plus des deux tiers du vocabulaire anglais vient du français ou du latin, que le mushroom anglais est en fait le mousseron français assaisonné à la mode anglaise et que le bol français est à l'origine le bowl anglais prononcé à la française, on comprend alors qu'entre ces deux langues, c'est une véritable histoire d'amour qui a commencé il y a plusieurs siècles... et qui dure. Bien sûr, les peuples ont connu tour à tour une guerre de Cent Ans ou une Entente cordiale, mais les langues, de leur côté, ont constamment mêlé leurs mots pour donner parfois naissance à des " faux amis ", voire bien souvent aussi à de nombreux " bons amis " : il y en a plus de trois mille dont la forme graphique est parfaitement identique dans les deux langues parmi lesquels anecdote, caricature, garage, horizon, jaguar, moustache, silicone, structure, unique... C'est l'histoire peu commune de deux langues voisines et néanmoins amies qu'Henriette Walter conte ici en parallèle, au fil de multiples traversées de la Manche dans les deux sens, interrompues par un grand voyage à la conquête du Nouveau Monde. En revivant cette aventure sentimentale au pays des mots, ponctuée d'une foule d'exemples, de jeux insolites et de piquantes anecdotes, on découvre que l'érudition n'est pas forcément ennuyeuse, et que l'on peut apprendre tout en s'amusant. Et honni soit qui mal y pense.

02/2001

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Sciences politiques

Le Mai 68 conservateur. Que restera-t-il de la Manif pour tous ?

Que révèle la Manif pour tous sur le présent et l'avenir de la France et de l'Europe ? Sur le décrochage entre les élites et le peuple ? Sur la consécration de l'individu face à l'Etat ou à l'Eglise ? Sur le retour du religieux en politique au nom de la démocratie ? Sur le délitement de la gauche et l'implosion de la droite ? Et sur le retournement de la contestation, de l'écologie ou de l'antilibéralisme au profit d'un conservatisme aussi nouveau que radical, dont l'essor ne fait que commencer ? Alors que personne n'avait anticipé ce Mai 68 inversé, que beaucoup l'ont sacralisé ou caricaturé, Gaël Brustier décrypte, pour la première fois, sa genèse, sa formation, son projet. Mutation de la géographie sociale, de la carte électorale, du monde catholique, transformation des réseaux, mobilisation inédite des charismatiques et des traditionalistes, militantisme new look de Frigide Barjot ou des Veilleurs, conversion des familles à l'activisme et des ultras à la respectabilité, mais aussi cécité du PS, division de l'UMP et embarras du FN : sur fond de révolution Intemet et de panique morale, de déclassement économique et d'angoisse identitaire, c'est la face cachée des quarante dernières années, chez nous et chez nos voisins, que dévoile cette analyse sans concession. Une plongée au coeur du réacteur où bouillonne le combat culturel qui a ouvert le XXIe siècle et qui, dépassant le mariage gay, la PMA, la GPA ou le gender, est appelé à le dominer.

11/2014

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Histoire internationale

La Grande Poubelle. Journal d'un ancien détenu politique en Algérie

Les faits rapportés dans ce Journal ont eu lieu dans l'une des prisons d'Algérie d'horrible réputation : celle de Berrouaghia. Ils sont authentiques. Les personnages cités sont réels. Parmi eux, des personnalités connues, à l'instar de Me ALI-YAHIA Abdenour, l'un des fondateurs de la première Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l'Homme. Dans son Introduction, Smaïl MEDJEBER fustige le pouvoir algérien qu'il qualifie de : " despotique, tyrannique, oppressif répressif ". Ce travail d'écriture, secret et dangereux pour l'auteur, avait été fait dans le seul but de témoigner, de déchirer le voile lourd et opaque qui pèse sur ce milieu carcéral infernal très fermé, verrouillé, hermétique ; de dénoncer les conditions carcérales inhumaines, la férocité de l'administration pénitentiaire et des geôliers tortionnaires, sadiques, comme cet arracheur de poils des pubis aux détenus. Entre autres atroces sévices. Il abordera aussi un sujet tabou : la souffrance sexuelle des détenus. On lira également, en documents annexes, des témoignages relatant le carnage qui avait eu lieu dans cette prison en novembre 1994. Faits dévoilés par l'Observatoire des Droits Humains en Algérie. Cet ouvrage est, aussi, un devoir, une mission humanitaire très difficile mais accomplie à l'égard des détenus que l'auteur avait côtoyés dans cet enfer carcéral algérien. Pour ne pas les oublier et les décevoir. PLANTU, par sa pertinente caricature, illustrant la couverture, nous montre La Grande Poubelle de l'extérieur, Smaïl MEDJEBER, par son émouvant Journal, nous la fait découvrir de l'intérieur...

02/2011

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Histoire des mentalités

L'excrémentiel au XIXe siècle

La place dévolue par une société à l'excrément met au jour des tensions socialement, moralement et culturellement significatives : le convenant et l'inconvenant, le licite et l'interdit, le dicible et le tu, le beau et le laid. Le déchet doit sa richesse herméneutique à son statut de trace. Mais penser l'excrémentiel nécessite un effort particulier : braver la répugnance que suscite l'immonde et fouiller ce que la civilisation a tendance à enfouir, à proscrire. Dans son rapport à l'excrémentiel, que dit le XIXe siècle de lui-mime ? D'une part les préoccupations hygiénistes, à l'heure où les épidémies de choléra font des ravages, prennent une importance croissante, tandis que le vocabulaire de la médecine, de la physiologie, des sciences du corps s'impose un peu partout, y compris en littérature. D'autre part l'agriculture, en s'industrialisant, développe la science des engrais ; l'excrément, perdant peu à peu toute vertu récupératrice, finir par devenir le rebut par excellence. Enfin, peu à peu relégué à la marge par une idéologie bourgeoise hantée pat la propreté, l'excrémentiel relève désormais de l'innommable, au moment même où la montée du réalisme accrédite la nécessité de tout voir et tout dire. Le présent ouvrage se propose d'analyser le traitement de l'excrémentiel au XIXe siècle selon trois angles de vue usages et pratiques de l'excrémentiel dans la vie de la cité (évacuer), l'excrémentiel dans la caricature politique (salir), enfin les rhétoriques et esthétiques de l'excrément (digérer).

12/2021

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Histoire de France

Louis XI

De Montaigne à Stendhal, de Montesquieu à Voltaire, en passant par Victor Hugo, Walter Scott ou Lavisse, la réputation de Louis XI traversa longtemps les siècles flanquée d'une légende noire. La caricature qu'on nous a longtemps imposée était celle d'un tyran laid, cruel et fourbe, enfermant ses ennemis dans d'étroites cages de fer, ou se promenant déguisé dans les rues pour savoir ce qu'on racontait sur lui, celle d'un bigot lâche, inculte et obscurantiste. Jean Favier nous rappelle qu'avant toute chose, Louis XI fut l'un des grands hommes d'Etat français. L'un des fondateurs de l'unité et de l'indépendance du royaume, qui moyennant un demi-million d'écus et économisant ainsi bien du sang, des guerres et des larmes, mit fin à la guerre de Cent Ans pour léguer à son fils Charles VIII un pays pacifié, vidé de ses querelles féodales. Quand meurt Louis XI, en 1483 à l'âge de 60 ans, Machiavel a 14 ans, et pourtant on jurerait parfois que le souverain avait lu le penseur florentin. Il y a du Richelieu, du Mazarin avant l'heure chez cet homme pour qui la fin justifie tous les moyens. Et s'il est passé à côté de la Renaissance, négligeant l'effervescence intellectuelle qui règne dans les autres cours d'Europe, sa science du gouvernement laisse pantois tous les ambassadeurs. "Son principal défaut aura été de ne pas savoir se faire aimer, mais était-ce bien nécessaire ?", s'interroge Favier.

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Sociologie

QU'AVONS-NOUS FAIT DE LEUR JEUNESSE ? Et qu'en font-ils ?

De TUC en formation bidon, de stage parking en interim, utilisés par les politiques, disséqués par les savants, nourris de slogans, bercés d'illusions, les jeunes nous intéressent moins pour ce qu'ils sont que pour l'image qu'ils nous renvoient de nous-mêmes. On les questionne mais on ne les écoute pas. On les harangue, mais on ne leur parle pas. On cherche leurs suffrages, mais on étouffe leurs voix. La jeunesse est traversée par de formidables inégalités. Pourtant, de quelque côté qu'ils se trouvent de la barrière de la réussite sociale, les jeunes prennent de plein fouet les conséquences de nos démissions et de nos lâchetés. Ils ne savent plus quoi faire de leurs rêves. L'auteur a senti cette injustice et la dénonce ici avec force. Voici donc des portraits, des croquis, des récits. Jean Sur ne veut rien démontrer mais nous donner des occasions de méditer. Dans ces jeunes qui ne sont ni admirables ni monstrueux, nous pouvons tout voir: notre passé, caricaturé souvent, parfois insoutenable, qui est déjà leur passé et, si court qu'il soit, notre avenir qui fera le leur. Il ne s'agit ni d'encenser la jeunesse ni d'avoir peur d'elle, il s'agit seulement de l'entendre nous poser, par son existence même, des questions dont les réponses ne se trouvent jamais dans les livres ou dans les faits mais seulement dans notre liberté dont elle nous rappelle impitoyablement l'existence, pour notre plus grand bien, et pour le sien.

03/1986

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Actualité et médias

Mélenchon le Plébéien

Jean-Luc Mélenchon, 60 ans, candidat du Front de gauche soutenu par le Parti communiste français est un " plébéien ". A Rome, le défenseur du peuple contre " l'oligarchie ", tribun hors pair, pétri de philosophie antique et marxiste, le républicain fondamentalement laïque, a été dépeint en " populiste ". Mélenchon dérange. Mais le connaît-on vraiment ? Cette toute première biographie, sans concession ni caricature, permet enfin de connaître la vie de ce natif de Tanger, révélé à la politique en Mai 68, dans son lycée de Lons-le-Saunier. Rythmé d'anecdotes savoureuses, truffé de révélations pas toujours tendres, le récit nous emmène à Besançon avec " Mémé ", l'étudiant lambertiste de la très secrète " Organisation communiste internationale " (OCI), puis avec " Jean-Louis Mula ", journaliste socialiste dans le Jura parti ensuite " faire de la politique " à Massy et devenir un jeune fidèle de Mitterrand, dont Mélenchon se rêve aujourd'hui en héritier. Ses vingt années de sénateur, son mandat de ministre auprès de Lionel Jospin, son tremplin politique en 2005 avec la victoire du non à la Constitution européenne, la naissance du Front de gauche et les relations complexes avec les communistes, les deux auteurs livrent au travers d'une enquête fouillée, nourrie de plus d'une centaine de témoignages et de plusieurs entretiens avec l'intéressé, une analyse de la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. Celle d'un homme lancé dans une quête : la défense du " socialisme historique " contre la " social-démocratie " qu'incarnent François Hollande ou Martine Aubry. Un grand affectif, angoissé, marqué à vie par le " déracinement " de sa terre marocaine.

01/2012

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Beaux arts

Maurice Sand. Un artiste aux multiples talents

Maurice Sand est né en 1823 à Paris. Trop longtemps cantonné dans son rôle de « fils de George Sand », avec qui il avait développé une relation fusionnelle, Maurice n'a jamais pu, malgré de réels dons artistiques et littéraires, atteindre la notoriété à laquelle il aspirait. Il en avait pourtant toutes les qualités ! Élève d'Eugène Delacroix, il excella dans la peinture, la caricature et le dessin. Il fut le créateur du théâtre des marionnettes à Nohant et à Paris. Il s'essaya également à la littérature et a laissé plusieurs romans non dénués d'intérêt. Passionné par les lépidoptères, il proposa un catalogue raisonné sur les papillons. Dans les dernières années de sa vie, il fut, en collaboration avec sa sœur Solange Clésinger, le premier éditeur de la correspondance de George Sand. Il mourut en 1889 au château de Nohant, propriété héritée de sa mère. Christophe Grandemange n'oublie pas d'évoquer la vie familiale et amicale de Maurice Sand. Il dépeint les relations avec sa mère et sa sœur, son mariage avec Lina Calamatta, ses joies et ses peines avec ses trois enfants, son voyage à travers le monde avec le prince Jérôme-Napoléon. Au fil des pages, l'auteur dresse ainsi le portrait d'un homme sensible et brillant. Après Gabrielle Sand, Le château de Nohant, et enfin George Sand, paru en 2013, Christophe Grandemange a souhaité écrire la biographie de Maurice Sand. Il présente les nombreuses facettes de cet homme aux talents artistiques multiples et trop peu connu.

06/2016

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Sociologie

La vie quotidienne des jeunes chômeurs

S'il est un point de vue commun aux études et recherches sur le chômage ainsi qu'aux diverses représentations véhiculées par les médias, c'est bien de reconnaître cette situation, cet état, comme étant celui d'une victime. Toutes nos conceptions sont empreintes plus ou moins de cette mise en forme privilégiant la souffrance, insistant sur la misère inhérente à cette condition comme s'il nous était impossible - du sens commun aux recherches actuelles - de penser autrement. Soyons clairs, il ne s'agit pas ici de tirer un trait sur toute souffrance ou d'effacer naïvement les difficultés qu'implique la condition de chômeur et de faire comme si, finalement, l'alternative se situait obligatoirement entre ce qu'il faut bien appeler une caricature et une autre, plus optimiste. Le pari de ce livre se situe ailleurs : la vie quotidienne du jeune chômeur ne se laisse pas facilement réduire à un mode de vie type et à une figure unique, elle bouscule en permanence les catégories dans lesquelles nous tentons de l'enfermer. Il m'a donc semblé nécessaire de montrer en quoi les travaux sur la question contribuent dans leur grande majorité à la construction ainsi qu'au renforcement de représentations unilatérales, négatives du chômage et des chômeurs (validant au passage les nombreux clichés attribués aux médias et au sens commun). Démontrer en quoi ils s'appuient sur un certain nombre de présupposés qui sont inappropriés pour rendre compte de la complexité et de la diversité des situations.

03/1999

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Littérature étrangère

La ferme des animaux

L'heure de la révolte des animaux a sonnée à la ferme ! Un soir, après une journée de travail épuisante pour les animaux, le manque de nourriture provoque la colère générale. Dans un moment de révolte, ils attaquent le propriétaire de la "Ferme du Manoir", Mr. Jones, ainsi que ses ouvriers agricoles, puis les chassent de la ferme. Arrachée aux mains de ses propriétaires, celle-ci est renommée la "Ferme des animaux". Les cochons prennent rapidement le pouvoir, se décrétant supérieurement intelligents. Un système politique régira désormais la vie de la ferme : "l'Animalisme", et un emblème représentera désormais ce nouveau régime : Le sabot et la corne (caricature de l'emblème communiste : la faucille et le marteau). Peu après, sept grands commandements seront décrétés et feront oeuvre de "Lois" : Commandement n° 1 : Tout deux pattes est un ennemi ; Commandement n° 2 : Tout quatre pattes ou volatile est un ami ; Commandement n° 3 : Nul animal ne portera de vêtements ; Commandement n° 4 : Nul animal ne dormira dans un lit ; Commandement n° 5 : Nul animal ne boira d'alcool ; Commandement n° 6 : Nul animal ne tuera un autre animal ; Commandement n° 7 : Tous les animaux sont égaux. Cependant, après la révolte et les doux rêves de "liberté", apparaît une nouvelle forme de domination, cette fois, imposée par les animaux les plus puissants sur les plus faibles. Un nouveau totalitarisme est né ! George Orwell nous plonge ici dans une fable : allégorie du "Pouvoir totalitaire". De grands personnages de l'Histoire, pour beaucoup dictateurs (Hitler, Staline Lénine, Nicolas II, etc.) y sont représentés dans nos personnages.

02/2017

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Poésie

De la révolte à la paix

Voici venu le temps des dessinateurs massacrés par des barbares pour la caricature d'une idole, des enfants égorgés pour le simple motif de ne pas appartenir à la même religion que les terroristes, des femmes violées et voilées selon de stupides théories communautaristes. Voici venu le temps des guerres, des holocaustes, des naufrages et des décapitations et tout ceci, en direct et en couleur sur les chaînes de télévision, sur les postes de radio et les portables téléphoniques. Qu'importe la misère des peuples du moment que les pays dits démocratiques non seulement exploitent mais vendent des armes aux belligérants. Jamais les marchands de canons non été aussi riches et autant courtisés par des chefs d'Etat dits socialistes. Tromperies, mensonges, enrichissements et corruptions règnent à tous les niveaux et dans tous les lieux de la planète. L'argent sale des trafiquants, des tueurs, des exploitants, des vendeurs comme des acheteurs d'armes, s'accumule dans des paradis fiscaux et des banques malfaisantes. Cependant, voici venu le temps des poètes en lutte contre les injustices, mais aussi des poètes porteurs d'espérance et de paroles de paix. La révolte certes, mais aussi cette ancestrale envie de ne jamais baisser la tête devant la menace et la terreur. "Même pas peur" comme disent les enfants devant le loup ou le chacal. A Paris, comme à Tunis, par des marches républicaines, composées d'anonymes, des poètes de la paix, ont montré et démontré que les crayons sont et seront plus forts que les canons.

08/2015

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Histoire de France

Lafayette, héraut de la liberté

Il y a un paradoxe Lafayette : héros à la réputation quasi immaculée outre-Atlantique, il reste un mal aimé de l'histoire de France. Lafayette est souvent résumé par un cliché - le " héros des deux mondes " ou réduit à une caricature, celle d'un personnage vain et naïf, voire d'un traître. Au-delà des apparences et des procès d'intention, Laurent Zecchini restitue la dimension et la complexité d'un homme au destin épique : après avoir joué un rôle si singulier dans la naissance des Etats-Unis d'Amérique, il a été un personnage central des deux révolutions françaises (1789 et 1830), l'artisan de l'abdication de Napoléon, puis le porte-drapeau des luttes d'émancipation en Europe... Grâce à une approche inédite des archives françaises et américaines, l'auteur dévoile un Lafayette débarrassé de la diabolisation et de l'idéalisation qui ont si longtemps brouillé son image. Certes soucieux de sa gloire, il a été avant tout le héraut de la liberté, dans les combats de la guerre d'indépendance américaine comme dans le maelström de 1789 et au cours des Trois Glorieuses. Par les valeurs qu'il a défendues, il incarne quelque chose de plus vaste que lui-même, des idées qui sont d'une surprenante modernité. Journaliste pendant plus de quarante ans, dont trente-cinq ans au journal Le Monde, Laurent Zecchini a été correspondant dans de nombreuses capitales (New Delhi, Londres, Washington, Bruxelles, Jérusalem), avant de se consacrer pendant quatre ans et demi à cette biographie de Gilbert de Lafayette.

04/2019

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Cinéastes, réalisateurs

La soupe aux choux de Jean Girault

Considéré par la critique comme un des pires films du cinéma fran-çais, La Soupe aux choux n'en fait pas moins partie intégrante de la culture populaire. Exemple même du mauvais objet, l'avant-dernier film de Louis de Funès est ici et pour la première fois pris au sérieux, sans hauteur ni mépris, sans complaisance non plus, avec juste une pointe de provocation. Le présent essai propose une nouvelle lecture d'une oeuvre qui pourrait bien représenter ce que ses concepteurs avaient précisément et délibérément voulu qu'elle soit. A savoir, une adaptation fidèle du roman éponyme de René Fallet, auteur à l'écriture jubilatoire et rabelaisienne ; un ultime pari pour l'acteur, tournant ici le dos à sa caricature de père de famille normatif et de patron tyran-nique ; un hymne au langage truculent ; un surprenant portrait de femme, défiant les codes du cinéma commercial alors en vigueur ; et plus encore un film visionnaire conspuant l'expansion économique qui transforme les campagnes en déserts, voire en parcs d'attraction. Avec nuances et mesure, l'analyse de Thibaut Bruttin tend à rétablir dans sa dignité ce qu'il qualifie de conte voltairien. Gageons avec lui que si La Soupe aux choux fume encore, c'est probablement qu'elle avait quelque chose à nous dire. En complément, on trouvera un entretien avec le réalisateur François Ruffin à propos de la culture populaire, une fantaisie paradoxale du cinéaste Olivier Smolders autour du mauvais objet, un portrait vibrant de l'acteur Jacques Villeret par le critique Jean-Marie Samocki.

04/2023

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Histoire des idées politiques

La Mélancolie d'Athéna. L'invention du patriotisme. Le Cabinet des Antiques, II

"Nous voici retournés au coeur des contradictions qui rendent cette histoire décisive. Parce que les Grecs se sont posé les questions que nous n'avons cessé de retrouver depuis. Parce qu'ils ont consigné avec une clarté sans pareille les différentes réponses possibles. Qu'ils ont analysé avec minutie les tenants et aboutissants des cas de conscience dont seraient tissés pour toujours nos débats politiques. Ils ont eu le génie de donner aux événements de leur histoire une portée universelle en dégageant ce qui relève, dans leurs causes, des permanences de la nature humaine ; ce qui tient, dans leurs conséquences, des lois de la politique". Parcourant le Ve siècle grec, des origines des guerres médiques à la fin de la guerre du Péloponnèse, Michel De Jaeghere ne se contente pas ici de faire le récit frémissant de cet apogée de la civilisation hellénique. Il a suivi à la trace les débats, les dilemmes, les conflits inhérents à la naissance du patriotisme, de sa dilatation dans le panhellénisme à sa caricature en volonté de puissance, et de l'échec tragique auquel la tentation de l'impérialisme avait conduit Athènes, aux crises de sa démocratie. Fidèle à la méthode inaugurée dans son Cabinet des antiques (Les Belles Lettres), il prend appui sur Hérodote, Thucydide, Isocrate, Platon, quelques autres, pour faire dialoguer les textes antiques avec notre propre histoire et tenter de dégager, dans l'expérience des Grecs, ce qu'ils ont à nous dire d'essentiel, de vital sur nous-mêmes. L'histoire du grand siècle d'Athènes en sort comme rajeunie.

10/2022

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Littérature étrangère

La chaos

Les lecteurs qu'ont séduits les deux précédents livres de Wilcock publiés en français, La synagogue des iconoclastes et Le stéréoscope des solitaires, trouveront exposée ici, dans le récit qui donne son titre au recueil, la philosophie qui fournit sans doute une clef pour toutes ses autres fables. Un prince, nain, atteint de strabisme, mais à un seul oeil car il a perdu l'autre, paralysé des jambes, sourd, et qui n'a que deux doigts à la main droite et trois à la gauche, a pour seule passion la quête métaphysique. Après maintes expériences philosophiques et mystiques, il reçoit la révélation du vrai : c'est que l'empire du chaos est absolu. Il va donc fonder la religion du chaos, l'organiser. Et, pour ce faire, donner des "fêtes chaotiques" de plus en plus folles dans son palais. Ce sera pour constater à la fin que peu à peu la fête perpétuelle, l'état de folie permanente sont devenus l'état normal. La preuve est faite que l'ordre du monde et le chaos ne font qu'un : ordre nouveau, ce n'est que le chaos vieilli, pris en habitude. S'il n'est pas rare que l'on rie à la lecture de Wilcock, il ne se peut guère que ce ne soit d'un rire "nerveux". Il se peut à l'inverse que certains lecteurs sensibles se sentent quelque peu traumatisés par l'un ou l'autre de ces récits, tel ce Chaos, grandiose caricature, en forme de cauchemar, de l'intellectuel au pouvoir.

02/1982

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Critique littéraire

L'écriture génocidaire. L'antisémitisme, en style et en discours, de l'affaire Dreyfus au 11 septembre 2001

Existe-t-il un style antisémite, qui, au-delà des thèmes traditionnels de la judéophobie, caractériserait l'écriture et le discours ? En décortiquant les textes, depuis la Belle Époque et l'affaire Dreyfus jusqu'aux attentats du 11 septembre 2001 en passant par l'avant-guerre et la collaboration, on découvre un fil conducteur, une " doxa " diffusée et popularisée par la littérature, la caricature, les discours idéologiques, et qui est caractérisée par des constantes stylistiques. À la charnière des XIXe et XXe siècles, Charles Maurras, Léon Daudet, mais aussi Emile Zola et Octave Mirbeau ont, volontairement ou non, déjà doté l'antisémitisme de marqueurs et de dénoteurs stylistiques. Mais c'est bien sûr Céline qui, dans ses romans comme dans ses pamphlets, a réalisé la synthèse des antisémitismes de droite et de gauche en popularisant un style particulier, exclamatif, populiste, argotique qui se voulait aux antipodes du style proustien, " fleuri, alambiqué, oriental " : en un mot, juif. Les ravages du style célinien, qui passait le message génocidaire comme en contrebande, se sont fait sentir jusque bien après la guerre, bien que bridés par la loi et l'absence de talent, sous la plume de négationnistes comme Paul Rassinier et Roger Garaudy, ou de " rouge-brun " tels que Jean-Edern Hallier et Marc-Edouard Nabe. Et de constater qu'aujourd'hui encore, le discours antisioniste, qui a achevé sa mondialisation, fait des Juifs, comme soixante ans auparavant et pour de tout autres raisons, dans un tout autre contexte, des cibles potentielles, où qu'ils se trouvent dans le monde.

04/2005

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Sociologie

Etrangers, immigrés : (re)penser l'intégration. Savoirs, politiques et acteurs

Submersion migratoire ? Echec de l'intégration ? Montée du communautarisme ? Les questions relatives aux migrations et à l'intégration des étrangers occupent une place importante dans le débat public, mais restent méconnues et sont souvent caricaturées. Dans un pays qui compte plus de six millions d'immigrés et où un Français sur trois a un grand-parent étranger, il est essentiel de bien connaître les faits migratoires dans leur diversité et de comprendre les enjeux de l'intégration des étrangers. Cet ouvrage replace donc les questionnements actuels dans la perspective du temps long de l'histoire de l'immigration en France et des processus sociaux d'intégration. Il montre ainsi les récurrences dans le rejet des étrangers depuis plus d'un siècle. S'appuyant sur les données les plus récentes de la statistique et de la recherche publiques, Marie-José Bernardot montre les interactions entre une politique d'intégration défaillante et injonctive, qui ignore la diversité des publics immigrés, et d'autres politiques liées à l'immigration (politique de la ville, lutte contre les discriminations liées à l'origine, asile, acquisition de la nationalité française, dispositifs de l'Education nationale, etc.). A vocation pédagogique et de vulgarisation, cet ouvrage s'adresse aux étudiants des filières sociales et de l'administration publique, ainsi qu'aux professionnels des administrations nationales et territoriales impliqués à différents niveaux dans les politiques sociales et éducatives. Il intéressera également l'ensemble des acteurs associatifs, professionnels et bénévoles, en contact avec les personnes étrangères, les enfants et les jeunes issus de l'immigration, et, plus largement, tous les citoyens désireux de mieux comprendre, dans leur complexité, les problématiques liées à l'immigration et à l'intégration.

10/2019

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Critique littéraire

Les précieuses ou comment l'esprit vint aux femmes

Molière a immortalisé les précieuses en les ridiculisant. Et si, pour nous faire rire, il nous avait trompés ? Si, au lieu de caricaturer des précieuses, il s'était moqué de ce qu'il y avait de plus moderne dans les façons de penser de ses contemporains ? Réunis dans ce qu'on n'appelait pas encore des salons, dames et cavaliers osent remettre en cause les rapports à la lecture et à l'écriture traditionnellement établis par les savants de profession. Mieux encore, ces mondains osent contester le dogme établi de l'infériorité du sexe féminin, et revendiquer son droit à la liberté sentimentale et même conjugale. Ils affirment que les femmes aussi ont le droit d'accéder à la vie de l'esprit, à une culture moderne, dont elles seront juges et parties. Quand paraissent Les Précieuses ridicules, cela fait près d'un siècle que ces idées révolutionnaires font leur chemin, notamment depuis l'hôtel de Rambouillet. Le ridicule jeté sur les précieuses a permis de Masquer, voire d'entraver, cette évolution capitale. Le livre de Roger Duchêne, qui analyse tout ce qu'on a dit des précieuses avant 1659, montre la naissance d'un mythe ambigu, auquel Molière a ôté ce qu'il avait de positif pour en faire le sujet d'une farce parfaitement réussie, qui l'imposera enfin, lui et sa troupe, aux médias de son temps. Imitateur et rival de Molière, Somaize, qui a fait des précieuses son fonds de commerce, a brouillé définitivement les pistes en prétendant en écrire le " Dictionnaire " qu'on trouvera dans l'important Dossier qui réunit pour la première fois les textes qui ont entouré cette étonnante supercherie littéraire.

09/2001

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Contes et nouvelles

Salsa Cubana

Avec pas mal de légèreté, une dose d'humour et sans se poser en donneur de leçons, Daniel Tourret, marié à une Cubaine, témoigne d'une certaine réalité de la vie populaire de Cuba, à travers un roman de fiction, certes, mais où, tirée de ses voyages et sans être autobiographique pour autant, l'histoire qu'il nous raconte, des plus crédibles à force de détails pittoresques et croustillants, rétablit une vérité trop souvent caricaturée. Salsa Cubana, mieux qu'une plaquette commerciale destinée à vous vendre votre prochain voyage exotique dans cette île des caraïbes, va sûrement donner à certains l'envie d'aller vérifier là-bas si tout cela est bien vrai... Extrait du livre : " Dans ma tête, je me refais tout le film depuis notre départ de France. A l'aéroport de Paris, bon, il est juste derrière moi dans la file ; et alors ? Il téléphone à une femme, puis à d'autres personnes ; c'est son droit ! Dans l'avion, il voyage en classe affaire ; quoi de suspect ? A La Havane, la police le retient un peu et il se fait fouiller ses sacs par la douane, mais ça, c'est normal. Deux amis l'attendent à l'aéroport, le conduisent à son hôtel et puis s'en vont ; rien à dire. Il sort en boîte et monte avec une fille ; quoi de plus banal. Ses potes reviennent le chercher le lendemain matin et l'amènent à Santiago ; rien d'anormal. Il y a bien cette camionnette qui disparaît en même temps que leur bagnole, mais bon ; un simple hasard, sans doute... "

09/2023

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Littérature française

Joconde intime. Vingt et un jour dans la vie de Monna Lisa

Un peu plus d'un siècle après avoir été kidnappée au Louvre, la Joconde prend enfin la parole. Elle met fin au mutisme dans lequel elle s'était réfugiée depuis près de cinq cents ans. OEuvre la plus copiée et caricaturée du monde artistique, elle répond aux experts qui ont cru tout dévoiler d'elle, de son identité à sa sexualité, en passant par les secrets de son créateur : Léonard de Vinci. Depuis la vaporeuse ambiance de l'atelier de ce génie de la Renaissance, jusqu'à son actuelle résidence au Louvre, Monna Lisa revient sur ce qui fait son mystère : son sourire, son regard, son identité réelle, les techniques employées pour son élaboration... Elle nous fait voyager dans le temps, découvrir les moments les plus marquants de son histoire, relate sa rencontre avec les rois de France, les chefs d'Etat du monde entier mais aussi avec les artistes passés ou présents qui s'en sont inspirés comme Marcel Duchamp ou Salvador Dali. Ses joies, ses peines, son rapport à la beauté, à la foule ou encore à la notoriété... Obsédée par l'idée d'un nouveau rapt, la Joconde voit d'un mauvais oeil les visites répétées de Kate Moss, icône du monde contemporain, tandis qu'un étrange photographe ne cesse de lui tourner autour... Serait-elle victime d'un complot ? Kate Moss penserait-elle détrôner la Joconde ? Avec une plume tendre et enjouée, Anaïd Demir met ses connaissances de critique d'art au service d'une histoire pleine de rebondissements faisant revivre l'un des joyaux de l'humanité dans une aventure fantastique. Vous ne regarderez plus la Joconde comme avant...

04/2012

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Romans historiques

La vie samaritaine des Cognacq-Jaÿ

Retracer les vies d'Ernest Cognacq et de Marie-Louise Jaÿ c'est raconter comment ce couple, en cinquante-quatre années de vie commune, a pu faire d'une boutique d'un peu plus de cent mètres carrés, dénommée La Samaritaine, le Grand Magasin le plus important de France, sans jamais faire appel, sous quelque forme que ce soit, à des capitaux extérieurs. C'est rapporter la création d'un nombre considérable d'organisations philanthropiques dont beaucoup, dans la capitale, en région parisienne, en Charente-Maritime, en Haute-Savoie, continuent aujourd'hui d'accomplir leurs missions au sein de La Fondation Cognacq-Jaÿ. C'est relater la manière dont s'est constituée une collection d'oeuvres d'art parmi les plus renommées de l'époque et dont le Musée Cognacq-Jaÿ à Paris témoigne de l'admiration du couple pour le goût du 18ème siècle. C'est aussi raconter partie de la grande histoire, celle qui du milieu du 19ème siècle à l'aube de la crise économique qui achève les années 1920, fut le théâtre de bouleversements sans égal dans la vie quotidienne de nos sociétés. Tels les extraordinaires progrès dans les domaines des sciences et des techniques, des transports et des communications pour les échanges et le commerce. Telle la consommation érigée désormais en moteur de l'économie, que symbolise l'émergence des Grands Magasins avec le triptyque Publicité — Crédit — Produits en abondance regroupés en un seul lieu. Retracer... Car il s'est bien agi pour l'auteur de retrouver la trace des époux Cognacq-Jaÿ à l'histoire qu'embrument des récits légendaires, de mauvaises caricatures, au cours de ce que furent sept années ininterrompues de recherches dans les archives nationales, départementales, municipales, diocésaines, privées, spécialisées ; dans les documents d'époque... Des quêtes au coeur de ces sources premières pour tenter de donner à l'un et à l'autre la place qui est la sienne dans l'accomplissement de cette Oeuvre commune où le rôle de Marie-Louise Je apparaît tout aussi essentiel que celui d'Ernest Cognacq.

05/2019

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Beaux arts

Victor Hugo. L'homme-océan

A travers l'évocation de Juvénal, Shakespeare, saint Paul et Dante c'est son propre génie que Victor Hugo définit ici. Seul l'océan, en effet, est à la mesure de l'ampleur et du polymorphisme de son œuvre. En trois actes organisés autour de l'exil - avant, pendant, depuis - et de son face-à-face avec l'océan, trois cent cinquante manuscrits d'œuvres, lettres, dessins, caricatures, pages de carnets, d'albums, choisis, pour la plus grande part, dans les collections de la Bibliothèque nationale de France, offrent un portrait de Victor Hugo par lui-même. Marie-Laure Prévost en propose une lecture inédite et magistrale, fruit d'une longue intimité avec cet exceptionnel trésor de manuscrits et dessins confiés par Victor Hugo à la Nationale. Ecrivain de génie, qui mène de front des combats politiques de précurseur, plasticien d'une étonnante modernité à qui l'on doit plus de quatre mille dessins, architecte de talents, Victor Hugo a su, de plus, ouvrir tous les chemins de la créations. Qu'il écrive, dessine, installe ou décore ses maisons, son imaginaire rebondit sans cesse de registre en un incessant va-et-vient, " un perpétuel roulis ". Dans sa recherche d'un art totalement libéré des contraintes, Victor Hugo ne cesse de jouer de la perspective, des volumes, des contrastes, du noir et du blanc, des symétries ; il abolit toute frontière entre le beau et le laid, le grand et le petit, entre le passé, le présent et le futur, entre le réel, l'irréel et le surréel, entre le fini et l'infini, entre le mobile et l'immobile, entre l'inanimé et le vivant. La pérennité de l'œuvre, la modernité de la démarche du créateur, l'actualité des problèmes abordés sont mis en lumière par les personnalités du monde politique et universitaire qui ont contribué à cet ouvrage : Maurice Agulhon, Gérald Antoine, Robert Badinter, Michel Crouzet, Daniel Gasiglia-Laster, Jean Gaudon, Jean-Claude Trichet.

03/2002