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Ellen Urbani

Extraits

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Droit des obligations

La stylistique contractuelle

Comment rédiger un contrat dans les règles de l'art ? Si le contrat n'exige pas en principe la rédaction d'un écrit, celle-ci s'impose souvent pour des raisons pratiques. L'écriture du contrat soulève alors différents problèmes que la vénération du consensualisme a quelque peu relégués aux oubliettes. Lorsque les parties décident de sceller leur accord dans un écrit, comment faire ? Comment l'écrire ce contrat ? Quel titre lui donner ? Un préambule est-il nécessaire ? Faut-il un glossaire ? Les clauses d'un contrat racontent par ailleurs très souvent une histoire, celle des parties. Lient-elles vraiment le juge ? Quelle est véritablement leur fonction ? Et le contrat roule-t-il sur un ou des champs lexicaux spéciaux ? Répond-il à quelque structure ? Autant de questions, parmi bien d'autres, qui justifient la question : une stylistique contractuelle existe-t-elle ? Quels en seraient les éléments ? Au reste, cette stylistique évolue-t-elle ? Varie-t-elle dans le temps et dans l'espace ? Le problème revêt aussi une dimension historique et comparative. Cet ouvrage a pour objet d'inviter des spécialistes à y réfléchir. Il s'inscrit non seulement dans une approche critique du droit, mais aussi dans le mouvement Droit & Littérature.

04/2022

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Psychologie, psychanalyse

LES NEVROSES. L'homme et ses conflits

- Quelles sont les trois principales classes de névroses ? - Pourquoi peut-on dire que, même en l'absence de tout symptôme, chacun d'entre nous relève, peu ou prou, de l'une d'entre elles ? - La répression de la sexualité joue-t-elle un rôle prépondérant dans l'apparition d'une névrose ? Aujourd'hui, la notion de névrose est universellement admise. Phobies, hystérie de conversion ou névrose obsessionnelle sont reconnues, définies et traitées. Des découvertes révolutionnaires en leur temps, comme celle de l'origine sexuelle des névroses par exemple, pour laquelle Freud fut tenu en ostracisme pendant nombre d'années, nous paraissent évidentes de nos jours. Mais sait-on aussi que la théorie et la technique psychanalytiques s'édifièrent peu à peu grâce à des patients comme Anna O., Dora, le petit Hans ? Pourquoi Freud abandonna-t-il l'hypnose ? La névrose est-elle universellement répandue, ou bien n'exprime-t-elle qu'une maladie de la société ? A cette question fondamentale : d'où vient la névrose, quelle est sa cause ultime ? , spécifique, les psychanalystes ont apporté des réponses différentes. Tout au moins pouvons-nous conclure, avec le professeur Daniel Widlöcher, que la névrose constitue le prix à payer pour assumer notre condition d'êtres humains.

06/1997

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Sociologie du travail

Les femmes travaillent, les hommes triomphent. Pourquoi les hommes dominent au travail... quand les femmes assurent dans l'ombre

Avez-vous déjà raté une promotion au profit d'un collègue moins méritant ? Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi, plus vous montez les échelons, plus les femmes sont rares dans les postes haut placés ? Dans cet essai percutant, Gill Whitty-Collins, ancienne vice présidente senior chez Procter & Gamble, explore pourquoi l'immense majorité des postes à responsabilités sont détenus par des hommes, et comment il est possible d'y remédier. S'adressant aux hommes comme aux femmes, elle explique les biais inconscients et les codes invisibles en vigueur dans les entreprises, qui bénéficient aux hommes au détriment des femmes. Elle démonte également, chiffres à l'appui, les idées reçues sur les aptitudes des femmes à diriger. Grâce aux analyses éclairantes d'une femme qui a su monter les échelons surgissent les questions décisives : -  Pourquoi les hommes triomphent-ils encore travail ? -  Puisque les femmes ont les mêmes aptitudes à diriger, pourquoi occupent-elles si peu de postes à responsabilités ? - Pourquoi vivons-nous toujours dans un monde d'hommes ? -  Et qu'allons-nous faire pour changer les choses ? En 26 ans de carrière chez Procter & Gamble, Gill Whitty-Collins est devenue directrice du marketing, directrice générale puis vice-présidente senior. Désormais consultante et coach, elle lutte pour l'égalité hommes femmes dans le monde de l'entreprise.

05/2022

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Economie - Publication annuell

Ramses. Un monde à refaire, Edition 2024

RAMSES, l'ouvrage prospectif de référence, propose chaque année à un large public (étudiant, enseignant, manager, journaliste, diplomate...) les clés et repères indispensables pour décrypter les évolutions du monde, selon un credo simple : "Eclairer, ne rien imposer". RAMSES 2024 interroge le monde d'après autour de 3 thématiques : - Ce que nous dit la guerreLes effets de la guerre sur le continent eurpéen seront pluriels : orientations politiques, errances diplomatiques, institutions, élargissement, politiques énergétiques et économiques. L'Union européenne ressortira-t-elle renforcée ou marginalisée de ce conflit en Ukraine ? Une nouvelle alliance avec l'Europe centrale peut-elle se dessiner ? - Inde : L'émergence ignoréeL'Inde, puissance technologique et démographique, peut-elle devenir la nouvelle puissance économique du monde ? Quelles sont les dynamiques internes qui la traversent et quel est son poids dans la géopolitique régionale et mondiale ? - Ebauche d'un nouveau mondeComment saisir la double dynamique des interdépendances qui se redéfinissent sans disparaître et des tentations de repli en unités politiques ou économiques aux intérrêts concurrents ? Dynamiques économiques et politiques sont-elles convergentes pour dessiner de nouveaux rapports de puissance ? Assorti d'un riche appareil documentaire (annexes statistiques, chronologie, cartographie originale) et de vidéos des auteurs venant compléter et approfondir les analyses de l'ouvrage.

09/2023

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Littérature française

La femme de trente ans

La femme de trente ans, qui est-elle ? Mariée, elle est au sommet de sa vie, car c'est là qu'elle prend sa liberté, c'est-à-dire un amant, ce dont Balzac la félicite, mais que la société punit cruellement. Voici donc l'un des romans les plus engagés de Balzac, dans lequel il dénonce la condition des femmes, mariées à des hommes dont elles découvrent trop tard les défauts, et vieilles déjà à la moitié de leur vie. L'auteur constate l'échec du mariage d'amour et, avec ces enfants nés sans amour, l'échec de la maternité. Cette histoire sombre, où la sexualité joue un rôle étonnamment moderne, est traitée avec une grande liberté de ton : le roman historique croise le roman-feuilleton, et jusqu'aux histoires de pirates. C'est aussi un véritable essai, où la peinture psychologique mène à la revendication politique et sociale. A rebours d'une politique des âges de la vie figée, Balzac montre qu'à tout âge la femme a le droit d'aimer et d'être aimée, même en dehors du mariage, et d'être reconnue par la société pas seulement comme épouse et mère, mais comme femme.

09/2016

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Littérature française

L'adieu aux îles

Des jours heureux à Saint-Pierre-et-Miquelon jusqu'à son longue agonie en Bretagne, la descente aux enfers d'une femme sacrifiée sur l'autel d'un mariage avec un homme abject en tout point. Du rose au noir, la plume d'Hervé Jaouen, grand auteur de polars et de romans noirs, excelle. Tante Marjorie se meurt, tante Marjorie est morte. Son mari l'a tuée. Avec des poisons bien plus efficaces qu'une arme : la vulgarité, l'abjection, elles ne laissent pas de traces. Will n'a pas pardonné cette vie de femme saccagée. C'est pourquoi, sans doute, il écrit ce récit, égrenant ses souvenirs comme on tourne les pages d'un album de famille. Marjorie à douze ans, à Saint-Pierre-et Miquelon, paradis de son enfance, elle est jolie comme un coeur en bonnet de fourrure poudré de neige. Elle, sur le bateau qui la conduit au Havre. Elle, à vingt-ans, déjà trop belle, rêvant à ses amours futures. Pour Marjorie, l'amour fut un lent avilissement. L'Oncle s'y est employé avec succès. Mais il ne perd rien pour attendre. Will ne le quitte pas des yeux, fasciné par cet être dont il détaille les turpitudes, attentif aux premiers signes de sa lente déchéance.

06/2023

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Science-fiction

Widowland

Londres, 1953. Depuis la fin de la guerre et l'écrasante victoire allemande, le Royaume-Uni est un Protectorat administré par l'Allemagne nazie. Les femmes y sont dorénavant réparties en classes qui régulent strictement leurs droits. Heureusement pour elle, Rose Ransom fait partie de l'élite. Et, privilège s'il en est, on la charge de réécrire la littérature. Jane Austen, Charlotte Brontë ou les frères Grimm n'ont pas de secrets pour elle et, bientôt, leurs héroïnes deviendront pour les lectrices de parfaits modèles aryens. Seulement, alors que l'arrivée à Londres du Leader est imminente, des phrases censurées réapparaissent sur les murs de la ville. Et c'est Rose que l'on envoie enquêter en plein coeur des Widowlands, ces banlieues délabrées où l'on confine les femmes insoumises ou rebuts de la société. Pourtant, Rose s'interroge : à quel point ces femmes sont-elles différentes d'elle ? Roman diablement intelligent, enquête sous haute tension, Widowland est aussi une mise-en-garde contre les dérives des sociétés modernes et un formidable plaidoyer pour la littérature. Traduit de l'anglais par Fabienne Gondrand "  Une révélation". The Observer "  Une captivante dystopie orwelienne, parfait exemple du pouvoir subversif de la littérature.  " The Gardian

05/2022

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Thrillers

Rendors-toi tout va bien

Derrière les vies ordinaires peuvent se cacher les plus terribles secrets... Une femme dans une voiture délabrée. Une autoroute, un jour de grand départ. Et soudain, l'accident. Qui est cette victime de la route ce soir du mois de juin ? Epouse, mère, femme ordinaire ? Qu'a-t-elle fait durant les heures qui ont précédé le choc ? Pourquoi son mari a-t-il été arrêté un peu plus tôt ? Tour à tour, les personnages qui l'ont croisée au cours de cette journée racontent ce qu'ils savent d'elle ou ce qu'ils en imaginent. Depuis sa cellule de garde à vue, son mari quant à lui cherche à comprendre. Comment n'a-t-il pas vu, pas été au-delà des " rendors-toi, tout va bien " de sa femme chaque nuit où elle s'enfermait dans leur salle de bain silencieuse et perclus de douleurs ? Tous poursuivent le même questionnement : que sait-on de ces vies que l'on frôle ? Que sait-on de nos proches ? Il y a des choses inimaginables tant elles dépassent l'entendement. Avant d'être les personnages principaux d'un terrible fait divers, ils étaient de simples voisins, des amis, des parents...

05/2022

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Milan poche junior

Zorage

Stupeur chez les fées des villes et les fées de la forêt : elles s'effacent peu à peu ! Quand Zorage, la fée rebelle coiffée d'une drôle de crête, constate à son tour que ses mains deviennent transparentes, elle est déterminée à trouver d'où vient cette malédiction. Elle inspecte la bibliothèque des pensées suspendues, ose questionner l'Esprit-qui-sait-tout, s'en va tester les enfants en cour de récré. Sans relâche, elle s'interroge, réfléchit, s'impatiente... jusqu'à découvrir l'impensable ! Une héroïne forte et déterminée au coeur d'un univers fascinant Grâce à son énergie et à sa force de persuasion, Zorage la rebelle va redonner courage à sa communauté des fées. On la suit dans son enquête, de sa maison creuse à la bibliothèque des pensées suspendues, de ses confrontations avec l'Esprit-qui-sait-tout à ses rencontres avec les humains. Un univers fascinant se déploie, entre merveilleux et modernité, peuplé d'une galerie de fées étonnantes. De précieux messages A travers ce court roman richement illustré, Manon Fargetton partage avec ses lecteurs des thèmes qui lui sont chers : la confiance en soi, la force de la nature et les pouvoirs de l'imaginaire.

09/2023

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Sports

Les plus étonnantes histoires de chemin de fer

Folles aventures, crimes odieux, histoires d'amour passionnées... une plongée dans le monde fascinant des gares et du chemin de fer ! Une fois de plus, Marc Pasteger nous régale de ses belles histoires. Plus aventureuses, dramatiques ou romantiques les unes que les autres, elles nous font voyager dans le temps, traverser les mers et découvrir les autres continents. Quel endroit plus fascinant qu'une gare ? Quel endroit plus propice aux rencontres qu'un train ? Dans cet univers si foisonnant, l'auteur a choisi 35 " faits divers " grâce auxquels il nous tient en haleine. Parmi ceux-ci : Sur le bord de la voie ferrée près de Chantilly en France, un citoyen belge croit avoir commis le crime parfait ; Une femme disparaît dans un train qui ne s'est pas arrêté entre son point de départ et son point d'arrivée (en ex-Yougoslavie) ; Dans une gare, une femme de ménage achevant son service remarque une dame en pleine détresse. Elle finit par lui faire dire qu'elle a ouvert le gaz chez elle après y avoir enfermé ses enfants... (aux Etats-Unis) ; Grâce à une vache qui bloque une voie ferrée pendant une heure, la vie d'un homme va être sauvée...(en Ecosse).

03/2019

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Littérature française

Marie Curie, ma mère

Un témoignage inédit d'Irène Joliot-Curie sur sa mère Marie Curie. Alliant vie familiale, anecdotes privées et recherches scientifiques, voici un document rare et émouvant sur une famille d'exception et sur deux " femmes puissantes ", lauréates du prix Nobel avec leurs maris. En 1954, à l'occasion des 20 ans de la mort de Marie Curie, la revue Europe commande à sa fille Irène un article - resté confidentiel et jamais réédité jusqu'à aujourd'hui - dans lequel elle livre " souvenirs et impressions " sur sa mère. Irène y aborde l'enseignement dont elle a bénéficié et qu'elle caractérise d'" un peu désordonné ", l'importance qu'elle et sa mère accordent à la pratique des exercices physiques, aux excursions en montagne ou à la mer, à tout type de loisirs actifs. L'une et l'autre aiment la nature et la poésie, à laquelle son grand-père a initié Irène et que Marie avait acquis dans sa jeunesse. Les années 1914-1918 sont un tournant majeur dans la vie de Marie Curie. Elle équipe des voitures radiologiques et forme des groupes d'infirmières à la pratique des appareils à rayons X. Irène, s'implique très tôt, à 17 ans, dans le travail entrepris par sa mère dont elle devient, avec le même caractère calme et réfléchi que son père, une collaboratrice privilégiée. Elle aura bientôt une place reconnue à l'Institut du Radium où elle entreprend ses propres recherches et rencontre Frédéric Joliot. Leurs travaux communs les mèneront jusqu'au Prix Nobel de chimie en 1935. Une découverte qui complète si bien celle de Pierre et Marie Curie. Irène aborde enfin la personnalité de Marie, ses opinions religieuses et politiques. Leurs idées se rencontrent sur la science, le plaisir de la découverte, l'horreur de la guerre qu'elles ont vue de près. Mais, contrairement à sa fille, Marie a peu exprimé, en dehors de sa famille, ses opinions sur les injustices sociales, le gâchage des ressources naturelles ou les crédits militaires. Un témoignage unique sur une fille et sa mère qui ont toutes les deux marqué l'histoire.

03/2022

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Littérature érotique

Les aventures sexuelles de Martine dans les années 60 Tome 2

Du haut de ses dix-neuf ans, mineure, belle, effrontée, elle se permettait tout dans ce quartier Latin des années soixante ; draguer un vieux monsieur fortuné ou se goinfrer coup sur coup d'une "polonaise" puis d'une "pêche melba", le gâteau, bien sûr, qu'elle appelait "un cul", eu égard à sa forme. Impudente mais timide, têtue mais conciliante, tenace mais volage, affétée mais nature, elle n'était pas à un paradoxe prêt ! Quand elle désirait quelque chose, elle mettait tout en oeuvre pour l'obtenir, et tout, c'était tout ! Avant-propos Les différentes nouvelles se déroulent, pour la plupart, dans les années 60 ou début 70. A l'époque, les jeunes filles ne portent pas encore de "collants" qui n'existent pas ; elles portent des bas tenus par des jarretelles ou des "panties" ; c'est le début des bas autofixants. La pilule est interdite jusqu'en 1968 ; elle est dangereuse et provoque beaucoup d'effets secondaires ("Anovlar"). Après 68, elle n'est disponible que sur ordonnance AVEC autorisation des parents pour les mineures. La majorité est à 21 ans. Un instituteur à mi carrière reçoit 1500 francs mensuels. Un paquet de "Gauloises" coûte 1 franc en 1965. Une baguette de 250g vaut 40 centimes de franc. Le téléphone est peu répandu et on communique par télégramme ou par "pneu" en région parisienne ; la lettre est roulée, insérée dans un cylindre et envoyée par un réseau de tubes sous pression (pneumatique) au destinataire. Elle met entre 2 et 3 heures. Au début des années 60 (jusqu'en 1965 ! ), une femme, quel que soit son âge, doit obtenir une autorisation écrite de son mari ou de son père (lev "chef de famille") pour avoir le droit de travailler et ouvrir un compte chèque, postal essentiellement ! Il faut montrer une pièce d'identité pour prendre une chambre d'hôtel ; on y remplit une fiche de police ; un couple doit être marié ; il faut être majeur. Régulièrement, en pleine nuit, il y a une "descente" de police qui vérifie les identités des clients. Heureusement, il existe des médecins progressistes qui transgressent ces interdits, de même chez les hôteliers...

09/2023

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Décoration

Eyre de Lanux. Une décoratrice américaine à Paris

Amazone, singulière, rebelle, d'une beauté chryséléphantine, Elizabeth Eyre de Lanux fut toute sa vie une expatriée. Issue de l'aristocratie américaine, elle délaisse un avenir promis aux mondanités pour une vie artistique. De sa formation auprès du génie Constantin Brancusi au salon de Natalie Clifford Barney, de la noirceur assumée de l'appartement de Romaine Brooks au Paris du surréaliste Boeuf sur le Toit, de l'atelier de la rue Visconti aux plaines de l'Atlas, de Port-Cros à Cannes, de l'Illinois à New York, elle sut séduire les hommes comme les femmes. A Paris, où elle arrive en 1919 après avoir épousé le diplomate et écrivain Pierre de Lanux, elle rencontre Eileen Gray, au moment où cette gracile Irlandaise, par amour pour Damia, délaisse la patience du travail du laque pour l'architecture, comme une mise en abyme de sa propre reconstruction. Eyre de Lanux reprend la recherche et l'expérimentation de matières novatrices, jusque-là non utilisées dans l'ameublement, notamment le liège, l'ambre et le linoléum. Mais pas seulement. Avec Evelyn Wyld, elles construisent un univers de lettrés où la poésie des tapis Orages, Engrenage, Partir se conjugue avec un mobilier et des luminaires jusque-là inédits dans un environnement aux teintes sourdes et au confort moderne. Dans un Paris surréaliste où l'entre-deux-guerres fut souvent vécu comme un temps suspendu, elle voulut croire en un avenir apaisé. Ambitieuse. Mais la crise de 1929 et la Seconde Guerre mondiale sonnèrent le glas de cette fraîcheur et firent de ses créations des raretés. Trait d'union entre la pionnière Eileen Gray et la rationnelle Charlotte Perriand. Eyre de Lanux est comme elles inspirée par le japonisme. Ni pauvres ni dépouillés, ses décors rares, architecturés, sont restés secrets jusqu'à aujourd'hui. Quatre années de recherches dans un univers où meubles et objets d'art mâtinés d'influence primitive nous ont conduits aux prémices du "less is more". Elizabeth Eyre de Lanux est ce nom connu mais ce talent oublié. Nous avons voulu pallier ce cruel manque, qui, dans la création féminine du XXe siècle, s'achève avec Maria Pergay. Eileen Gray, Eyre de Lanux, Charlotte Perriand, Maria Pergay, les quatre points cardinaux sont aujourd'hui identifiés. Nous avons voulu cette biographie comme une impression argentique de ce que fut cette météore de la création, un hommage à une femme qui, au soir de sa longue vie, aimait encore à rire de ce voyage inassouvi et qui fit sienne la devise de Lautréamont : "Mais, moi, j'existe encore !"

09/2013

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Religion

Thérèse carmélite. Colloque du Centenaire

Son itinéraire spirituel et sa place au cœur de l'Eglise, sa voie, sa " science d'amour " et son doctorat, sa présence universelle et son rayonnement missionnaire, Thérèse de l'Enfant-Jésus les doit essentiellement à son enracinement carmélitain. Une vérité souvent oubliée ou ignorée, voire même édulcorée dans la très abondante littérature thérésienne. Le Carmel, c'est l'un de ses premiers grands désirs conscients " ...j'ai désiré me faire religieuse dès l'éveil de ma raison et j'ai désiré le Carmel aussitôt que je l'ai connu parce que dans cet ordre je trouvais que toutes les aspirations de mon âme seraient remplies ". Thérèse le choisit " uniquement pour répondre à l'appel de Jésus " qui l'y a " transplantée " après l'avoir libérée de ses illusions. Elle s'y précipite " pour Jésus seul " afin d'y vivre le charisme de Thérèse d'Avila : " je suis venue pour sauver les âmes et surtout afin de prier pour les prêtres ". Elle s'y identifie au Crucifié. Elle y sera envahie par la science d'amour " après avoir altéré la soif d'amour de Jésus. Elle y enfantera les âmes. Elle s'y offrira en victime d'holocauste à l'Amour miséricordieux. Elle y réalisera son offrande sacerdotale en mourant, au cœur de l'Eglise dans une passion identique à celle de Jésus. Le Carmel sera son " arche sainte ", son " berceau ... sa délicieuse oasis ", son havre de paix et de bonheur durable, où les austérités elles-mêmes sont délicieuses et où tout se revêt de dimension théologale. Elle y grandit dans l'amour de Dieu et, en Lui, elle approfondit son amour du prochain. Oui, Thérèse est une carmélite prophète. Elle vit à fond le Carmel. Et le charisme du Carmel devient avec Thérèse une prophétie. Au Carmel, Thérèse est prophète. Elle est très tôt choisie par l'Ordre comme maîtresse de vie spirituelle : carmes et carmélites lui confient leurs noviciats dans tous les pays du monde. Elle remplira les noviciats mais veillera surtout à la formation des novices. Parmi ses disciples, l'on compte des saints, des vénérables, des serviteurs de Dieu, de grands écrivains et d'éminents responsables. Sa " petite voie " est reçue comme la voie authentique du Carmel. Je n'en veux pour exemple que sainte Thérèse Bénédicte de la Croix (Edith Stein) qui admire la vie d'amour de Thérèse. Chercheuse de la vérité, elle découvre aussi à son école l'amour comme la seule vérité. Carmélite prophète, Thérèse est universelle. Elle universalise le Carmel car, pour la jeune carmélite comme pour sa Madre, " le zèle d'une carmélite doit embraser le monde ", Jean Sleiman, o.c.d. Archevêque latin de Bagdad.

08/2004

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Faits de société

Mamans hors-la-loi

Un mari, des enfants, c'est ainsi que Rosine imaginait sa vie... avant qu'elle ne rencontre Nathalie. Ensemble, elles font le tour du monde, tombent amoureuses et, en dépit de tous les préjugés, décident d'assumer leur histoire. Dès lors, le chemin vers la maternité n'est plus le même. Il faut d'abord "s'autoriser" à faire un enfant ; ensuite se tourner vers l'étranger car, en France, les couples de femmes sont exclus de la procréation médicalement assistée (PMA). Eprouvant pour n'importe quels futurs parents, le parcours de PMA de Rosine et Nathalie prend le visage de l'illégalité et s'alourdit de difficultés supplémentaires. A elles de dénicher des appuis dans le corps médical pour se faire prescrire les examens requis, d'adapter leur agenda aux allers-retours à Barcelone, de trouver les ressources psychologiques et financières qu'implique cette bataille. Et, une fois l'enfant né, un nouveau combat commence pour faire reconnaître les droits de la mère qui ne l'a pas porté. Epreuve aussi aberrante qu'humiliante. Rosine Maiolo raconte toutes les embûches qui ont entravé son désir de maternité et déplore, loin de tout militantisme, les situations désespérées auxquelles conduit le retard de la France. Confiante et désireuse d'inviter chacun de nous à faire connaissance avec une famille homoparentale, elle veut croire que la révision des lois de bioéthique aboutira prochainement à "la PMA pour toutes", afin que plus aucune Française n'ait à souffrir d'être une maman hors-la-loi.

01/2020

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Littérature étrangère

Numéro 11

Rachel et son amie Alison, dix ans, sont très intriguées par la maison du 11, Needless Alley, et par sa propriétaire qu'elles surnomment la Folle à l'Oiseau. D'autant plus lorsqu'elles aperçoivent une étrange silhouette à travers la fenêtre de la cave. Val Doubleday, la mère d'Alison, s'obstine quant à elle à vouloir percer dans la chanson, après un unique succès oublié de tous. En attendant, elle travaille - de moins en moins, restrictions budgétaires obligent - dans une bibliothèque et trouve refuge dans le bus numéro 11, pour profiter de son chauffage et de sa chaleur humaine. Jusqu'à ce qu'un appel inespéré lui propose de participer à une émission de téléréalité. Quelques années plus tard, dans un quartier huppé de Londres, Rachel travaille pour la richissime famille Gunn, qui fait bâtir onze étages supplémentaires. . . souterrains. Piscine avec plongeoir et palmiers, salle de jeux, cinéma, rien ne manquera à l'immense demeure. Mais plus les ouvriers s'approchent des profondeurs du niveau -11, plus des phénomènes bizarres se produisent. Si bien que Rachel croit devenir folle. À travers ce roman construit autour du chiffre 11, Jonathan Coe tisse une satire sociale et politique aussi acerbe que drôle sur la folie de notre temps. Il croque ses contemporains britanniques, gouvernés par une poignée de Winshaw - descendants des héros malveillants de Testament à l'anglaise -, capture dans sa toile les très riches et leurs serviteurs, leurs frustrations, leurs aspirations et leur démesure, avec une virtuosité toujours aussi diabolique.

10/2016

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Poches Littérature internation

Oeil-de-chat

A l'occasion d'une rétrospective de son travail dans une galerie, Elaine Risley, une artiste-peintre controversée, retourne à Toronto sur les lieux de son enfance. Hier puritaine et grise, aujourd'hui éclatante de la lumière des néons, la ville provoque chez Elaine un choc qui fait rejaillir les souvenirs de son enfance. Pendant la semaine qu'elle y passe, l'attention d'Elaine, et celle du roman, se concentrent sur le passé et sur l'introspection. Et au milieu des images diverses qui remontent à la surface de sa mémoire, revient celle qui a peut-être le plus pesé sur son destin : l'image de Cordelia, son amie d'enfance, sa tourmenteuse, son double. Entre passé et présent, la vie de la narratrice se dévoile et l'on suit les premières années de son arrivée à Toronto. Là, Elaine rencontre Carole, Grace et Cordelia. Ensemble, les petites filles mettent en place un monde à elles, loin des préoccupations des adultes et où se jouent des tragédies silencieuses, des drames étouffés. Puis les années passent et Elaine continue son chemin, mais garde en elle le souvenir de cette période étrange, où s'enracine sa mémoire et ses oublis, et qui est le terreau dans lequel s'inscrit son art. Avec ce magnifique roman de formation, Margaret Atwood fait tourner devant nous son œil-de-chat, cette bille fétiche, où se trouve reflétée la vie de toutes les femmes, de toutes les petites filles qu'elles ont été.

02/2017

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Policiers

La septième victime

Anastasia Karmenskaïa, officier de la police de Moscou, est invitée à une émission télévisée en direct sur « Les femmes aux métiers extraordinaires » il faut dire qu’en Russie elles sont en tout et pour tout 3 officiers dans la brigade criminelle. Nastia convainc son amie Tatiana, juge d’instruction et auteur de romans policiers populaires, de la suivre dans l’aventure… A quelques minutes de la fin de l’émission, juste derrière un spectateur occupé à poser une question à Nastia, surgit une pancarte : « Puisque tu es si intelligente, devine où tu vas rencontrer la mort ». Quelques jours plus tard, Nadia, 42 ans, ancienne ballerine devenue alcoolique, est invitée chez Le Malade, ce drôle de type qui lui avait demandé de payer un gamin pour brandir la pancarte pendant l’émission, moyennant une somme rondelette. Il a l’air riche, même s’il est étrange, et Nadia se prend à rêver… Elle sera retrouvée morte peu après, dans la banlieue de Moscou, dans un bois. Qui peut bien menacer Nastia et Tatiana, et se débarrasser des témoins avec autant de brutalité ? Est-ce une vengeance ? Un amant éconduit, un délinquant fraîchement libéré ? Celui qu’elles ont surnommé Le Plaisantin est très sérieux. Il multiplie les victimes en laissant des indices derrière lui, comme pour narguer les enquêteurs. Pour éviter de devenir la septième victime, Nastia devra d’abord surmonter sa peur. Et si, malgré toute son intelligence, elle n’était pas à la hauteur de ce Plaisantin si mal nommé ?

01/2011

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Linguistique

TOTh 2020. Terminologie & ontologie : théories et applications

Dans un monde où la communication et le partage d'informations sont au coeur de nos activités, les besoins en terminologies se font de plus en plus pressants. Il est devenu impératif d'identifier les termes employés et de les définir de façon consensuelle et cohérente tout en préservant la diversité langagière. La Terminologie, en tant que discipline scientifique, se fonde sur une conceptualisation d'un domaine et sur les mots pour en parler. Elle se doit donc de concilier un point de vue linguistique et un point de vue conceptuel. Elle doit également, dans une société numérique où les connaissances constituent la principale richesse, pouvoir être opérationnalisée á des fins de traitement de l'information. Les Conférences TOTh ont pour objectif de rassembler industriels, chercheurs, utilisateurs et formateurs dont les préoccupations relèvent à la fois de la terminologie et de l'ontologie et, de façon plus générale, de la langue et de la modélisation des connaissances. Elles se veulent un lieu d'échanges et de partages où sont exposés problèmes, solutions et retours d'expériences tant sur le plan théorique et méthodologique qu'applicatif ; ainsi que les nouvelles tendances et perspectives des disciplines associées : linguistique, traduction, intelligence artificielle, ingénierie des connaissances, gestion documentaire, etc. Les Conférences TOth incluent une conférence d'ouverture et, selon les années, une disputatio. Elles sont précédées d'une formation de deux jours. Les Formations TOth se déroulent sur deux années consécutives et abordent successivement la dimension linguistique et la dimension conceptuelle de la Terminologie, deux dimensions étroitement liées. Christophe Roche, Président du Comité Scientifique.

06/2021

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Littérature française

Et je suis restée debout vivante

Utilisant le fil rouge de la guerre, l'auteure explore le thème "être vivante" , le déclinant autour du combat de trois femmes contraintes de renoncer au monde tel qu'elles l'ont toujours connu. L'histoire s'inscrit dans un contexte africain. Emeraude, institutrice, qui s'éteint à petit feu dans un mariage malheureux, Flora, élève ingénieur agronome en pleine crise existentielle, et Fatima, étudiante en droit qui tente de donner un sens à sa vie. Le virage que prend le destin est l'occasion, pour ces femmes intelligentes, sensibles et généreuses, de faire le point sur leurs rêves, leurs ambitions. Les épreuves traversées les forcent à se débarrasser du superflu et à arriver à percevoir que l'essentiel se trouve au coeur de leur conscience. En cela, elles sont aidées par des personnages secondaires hauts en couleur, des passeuses de vérité : une politicienne militante de la paix, une déesse de la mer aux allures de patronne de bar, une assistante sociale en fuite, une infirmière à la retraite prête à sacrifier sa vie, une avocate intrépide... Le lecteur ne manquera pas de faire le rapprochement avec nombre d'événements actuels ou récents. Ce roman dit la difficulté à devenir, et à être une femme, lorsque la marche du monde dérape vers la violence. Mais en creux se dessine l'espoir, la grâce et la puissance silencieuse de la femme quand elle fait le choix de la liberté, du refus, et se révèle à elle-même, envers et contre tout.

03/2017

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Théologie protestante

Protestantismes

Qu'en est-il aujourd'hui, dans tous ses états, de la Réforme ? Qu'ont encore de commun luthériens, calvinistes, baptistes, évangéliques, pentecôtistes ? L'Ecriture et la foi peuvent-elles se dissoudre dans le littéralisme et l'émotion ? Le cri du coeur et de raison d'une grande théologienne française. Qu'en est-il aujourd'hui, dans tous ses états, de la Réforme ? Qu'ont encore de commun luthériens, calvinistes, baptistes, évangéliques, pentecôtistes ? L'Ecriture et la foi peuvent-elles se dissoudre dans le littéralisme et l'émotion ? En notre époque dominée par les émotions, l'enfer est, plus que jamais, pavé de bonnes intentions. La ferveur portée notamment par les protestants évangéliques prend des formes sympathiques, suscite des conversions, touche au coeur des milliers de croyants. Mais ne le fait-elle pas parfois au risque d'un appauvrissement, lui-même source de bien des égarements, voire de fautes lourdes ? Bibliste et théologienne protestante, Françoise Smyth lance ici un appel aux calvinistes et luthériens, pour qu'ils maintiennent vivante cette belle démarche que l'on nomme " exégèse ". Elle les encourage à revenir à l'intuition initiale de la Réforme, à lire le Livre avec un esprit de découverte et à rejeter les simplifications commodes qui nourrissent les clichés. L'analyse critique de la Bible, à la portée de tous, ouvre des fenêtres et affermit l'expérience intime de la relation à Dieu. Il peut s'agir de réapprendre à lire. Un livre engagé au coeur des mutations et des dérives du fait religieux aujourd'hui.

05/2021

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Littérature française

Le poulailler métaphysique

Le narrateur de ce récit, professeur à l'Education nationale, habite avec J. une ferme non loin de Paris, où il enseigne. Rurbain assumé, version " retour à la terre ", il entretient une basse-cour. Entre lui et ses poules s'est établie une proximité étrange, faite d'altérité radicale et d'empathie : il leur apporte un seau blanc plein de détritus dont elles se régalent ; en échange, elles lui permettent de faire commerce de leurs oeufs. Régulièrement, il en abat quelques-unes, pour sa consommation personnelle. Mais donner la mort, est-ce nécessairement haïr ? Dans la lignée de la grande littérature de la Mitteleuropa dont il est un traducteur reconnu, Xavier Galmiche signe un texte hors norme, bouleversant, souvent drôle, intelligent parce que sensible, sensible parce qu'intelligent. La campagne qu'il donne à voir est loin de tout bucolisme (la grange sent le fuel, le poulailler en tôle est jonché de fientes...), mais elle n'est pas austère, illuminée qu'elle est par une poésie délicate et pudique. Dans ces pages, ce qui unit homme et bête, ce n'est pas quelque chose de commun, de positif, c'est le partage, dans des sphères fondamentalement différentes, dans l'apparente incommunicabilité, d'une même condition face à notre compréhension limitée de l'univers qui nous entoure, face à l'arbitraire de la mort, que le dieu du poulailler inflige aux poules, mais avec cette miséricorde que nous espérons lorsque la mort viendra s'emparer de chacun de nous. Une expérience de lecture !

08/2021

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Notions

Religion, politique et idéologie. Un regard de philosophie des sciences sociales

Religion et politique sont entrées dans de nouveaux rapports, qu'on n'attendait pas : des rapports de dépacification, voire de guerre civile, qui exigent de notre part un auto-examen sans concession et une interrogation sur ce que nous avons manqué. Sur ce plan, ce qui est exigé de nous, c'est que nous reconsidérions la thèse majeure de la séparation moderne du politique et du religieux. On adoptera une démarche de philosophie des sciences sociales pour affronter cette question. Cette démarche se pose en alternative au récit canonique de la philosophie politique moderne qui, précisément, entérine et considère pour acquise la grande séparation. Elle permet d'aborder les religions, dans leurs formes singulières et irréductibles, en relation à la constitution des idéologies qui structurent la modernité politique. La philosophie des sciences sociales, en effet, se définit par un lien intrinsèque à la sociologie des idéologies, exemplairement pratiquée par Karl Mannheim et Norbert Elias. Mais elle est aussi en mesure, pour cette raison même, de définir le point par lequel les religions se distinguent des idéologies. Ce point tient, non au fait que, ramenées à leur supposée pureté, elles ne seraient pas politiques, et par conséquent toujours déjà disposées à la grande séparation, mais au fait qu'elles le sont essentiellement et le demeurent chacune à leur manière, en un sens spécifique qui exige d'être caractérisé. On tâchera, dans cette conférence, d'user de cette méthode discriminante pour se doter d'un meilleur aiguillon dans cette zone particulièrement tourmentée de notre condition actuelle.

10/2021

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Sociologie

Transfuges de sexe. Passer les frontières du genre

Les parcours des trans' suscitent beaucoup de fascination. Leur présence dans des films, des livres ou des reportages journalistiques est encore souvent teintée de sensationnalisme. Mais qui sont réellement les personnes qui s'affranchissent de la catégorie de sexe qui leur a été assignée ? A quoi ressemblent leurs vies et leurs vies se ressemblent-elles ? A partir d'une enquête inédite auprès de la population trans', Emmanuel Beaubatie retrace les trajectoires plurielles, complexes, mais malgré tout ordinaires, de celles et ceux qui entreprennent de passer les frontières du genre. Les changements de sexe ne se déroulent pas qu'à l'hôpital et au tribunal ; ils se jouent aussi en famille, en amour, au guichet, au travail et dans d'innombrables interactions sociales. Femmes ou hommes trans', jeunes ou moins jeunes, précaires ou privilégiés, soutenus par leurs proches ou isolés... toutes ces configurations forgent des parcours de transition résolument variés. Elles déterminent les obstacles auxquels font face les trans', mais également les stratégies qu'ils adoptent pour les affronter ou, à défaut, les contourner. La transition n'est jamais qu'une question d'identité ; elle s'accompagne aussi de nombreuses dimensions matérielles. Pour cette raison, elle représente avant tout une expérience de mobilité sociale, faisant des trans' de véritables " transfuges de sexe ". Naviguer en terrain trans' permet d'explorer la fluidité et la multiplicité du genre, sans ignorer le poids toujours renouvelé de la domination masculine. Cet ouvrage passionnant invite ainsi les lecteurs et lectrices à repenser le genre tel qu'on le connaît - ou plutôt, tel qu'on pense le connaître - aujourd'hui.

05/2021

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Généalogie

Retrouver un prisonnier de guerre XVIIIe-XXe siècles. Guide d'orientation dans les fonds d'archives

Se repérer dans la jungle des archives de la captivité militaire n'est pas chose aisée. Le sujet est encore peu exploré, en dépit de remarquables travaux universitaires. La complexité de la gestion des prisonniers de guerre, où se mêlent de multiples intervenants, ne facilite pas l'accès aux sources. Ce guide a pour objet d'établir une sorte de cartographie des sources disponibles, destinée aux explorateurs que sont les historiens ou les généalogistes s'intéressant aux prisonniers de guerre de l'armée française durant les conflits de ces trois derniers siècles. Comme toute cartographie, elle ne se veut pas définitive. Elle est susceptible d'évoluer en fonction des découvertes que chacun peut faire lors de ses pérégrinations dans les dépôts d'archives de France ou de l'étranger. Son unique ambition est de mettre le chercheur sur la bonne voie, de lui éviter de perdre du temps en répondant à quelques questions simples : où m'adresser en fonction de mes besoins ? Quels documents puis-je trouver ? Comment les consulter ? Etablir une cartographie impose de circonscrire celle-ci par des frontières. Ici, elles ne sont pas géographiques, mais chronologiques et s'étendent de la fin de l'Ancien Régime à la guerre d'Indochine. Les archives consacrées à la captivité militaire sont très dispersées, présentes aussi bien au Service historique de la Défense qu'aux Archives nationales par exemple. Et comme elles ne se trouvent pas forcément là où on s'y attend le plus, ce guide novateur est particulièrement utile. Il accompagnera pas à pas toute recherche sur les prisonniers de guerre.

07/2021

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Histoire internationale

L'adieu à l'Europe. L'Amérique latine et la Grande Guerre (Argentine et Brésil, 1914-1939)

Il est temps que l'histoire de la Grande guerre devienne véritablement mondiale. Elle n'est le plus souvent qu'une histoire européenne, à l'exception de l'entrée en guerre des Etats-Unis. L'Amérique latine semble n'y avoir aucune place, comme si elle s'était tenue en marge du conflit. Pourtant l'Argentine et le Brésil ont bien été confrontés à la guerre. Les populations, largement composées d'immigrants européens, se sont senties concernées par l'issue des combats, d'autant que de nombreuses communautés étaient appelées à rejoindre leur patrie en Europe et à prendre les armes. L'impact de la guerre se fit sentir aussi dans le domaine économique et transforma en profondeur les sociétés latino-américaines. Spectatrices à distance du suicide de l'Europe, elles ont été choquées par cet effondrement d'une civilisation qu'elles admiraient. Les intellectuels, jusque-là convaincus de la nécessité d'imiter la culture européenne, s'en sont détournés pour la seconde fois, après les indépendances du début XIXe siècle, et ont commencé à promouvoir d'autres modèles, d'autres idéaux culturels, du panaméricanisme à l'affirmation nationale. Il n'est pas ici question des sempiternelles histoires de poilus ou des débats sur les résistances à l'effort de guerre. L'Adieu à l'Europe propose une histoire décentrée, depuis cet ailleurs si proche et si lointain qu'est l'Amérique latine. A ce titre, il ne se contente pas de renouveler notre géographie de la guerre, il offre aussi un plaidoyer pour une autre histoire du XXe siècle latino-américain.

10/2013

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Littérature française

Outre mesure

"Le jeune Bigot a pris la main de Quentin. C'est une main calme et chaude. Il y a cherché toutes les longueurs et toutes les largeurs, il ne veut plus faire des images. Il veut peindre. Il ne sait pas prier. Il sait regarder. Il croit que le monde est plus petit avec des centimètres et des mesures. Il croit que la peinture, elle, agrandit le monde. Il dit qu'elle est plus grande que le ciel. Et quand il peindra le jeune homme qui crie, un tableau dont il est fier, il voudra que l'on s'en rende compte, que l'on ne puisse plus rien compter en centimètres. Il mettra de la lumière à l'intérieur de ses mains, une main ouverte et l'autre fermée, le visage qui se tourne de l'autre côté. Il ne dégradera pas les tons sur sa joue pour trouver le naturel, une belle expression qui fait songer. Il la flanquera d'une lumière crue, un éclairage violent qui lui mange la barbe et lui descend jusqu'au cou. Il ne veut plus compter en centimètres et en mesures. Il veut ouvrir les yeux. Il croit que les images ne cachent rien, qu'elles se montrent. C'est tout ce qu'elles font. Il pense qu'à l'intérieur de la peinture, il y a le monde entier, le noir, les longueurs, les largeurs, la chaleur des mains, les yeux ouverts. Et le cri qui peut aller plus loin parce qu'il n'a pas de bords."

03/2014

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Religion

Une secrète lumière

En ouvrant ce livre nous allons prendre un chemin dont nous croyons bien connaître les étapes. Pourtant, sous la conduite de Marguerite Léna et de Roselyne de Feraudy, chaque fête redevient, en amont des images et des pratiques traditionnelles que guettait la sclérose, ce qu'elle est à l'origine : un "mystère", un moment où le Seigneur nous visite et nous rassemble, une source de sens qui transforme le temps même où elle jaillit. Cette perpétuelle résurgence de la nouveauté se manifeste d'emblée ici par la démarche adoptée : tout, dans la vie comme dans l'Ecriture, peut servir à révéler la lumière d'abord "secrète". Il y aurait une lecture subtilement réductrice de ce livre qui consisterait à le parcourir comme une galerie de beaux tableaux à sujets religieux, puis à le refermer comme on sort d'un musée, admiratif certes, voire ému, mais inchangé. Ces contemplations, tout en évoquant des scènes, ne sont pas des tableaux mais des portes. Nous sommes conduits devant chacune d'elles. Derrière elles se tient le Seigneur. Il nous revient d'y frapper, ou de lui ouvrir quand lui-même frappera, à tel moment de l'année, à telle heure du jour ou de la nuit. J-P Lemaire Chaque chapitre est une fête de l'année liturgique, constitué d'une réflexion de Marguerite Léna et accompagné des photos paisibles de Roselyne de Feraudy, prises sur l'île de Patmos, s'attachant à illustrer cette "plus secrète lumière" qu'est celle du Christ au sein de notre vie. Jean-Pierre Lemaire.

11/2019

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Histoire de l'art

Oser sa voix. La galerie Roger Bellemare (1971-2021)

Célébrant ses cinquante années d'existence, la Galerie Roger Bellemare a connu plusieurs incarnations. Avant de prendre pignon sur rue à Montréal dans les locaux qu'elle occupe au Belgo, rue Saint-Catherine, depuis l'an 2000, elle fut appartement, atelier d'artiste, espace itinérant ; états qui décrivent la situation souvent précaire d'un artiste-collectionneur voulant promouvoir l'art contemporain à Montréal. Le but - jamais démenti - de Roger Bellemare en créant à la fin des années 1960 un premier lieu de vente à Québec est de partager ses coups de coeur et ses intérêts avec le public. Le choix des oeuvres présentées a ainsi toujours reposé sur l'émotion qu'elles éveillent chez lui. Visiter la Galerie Roger Bellemare, c'est faire la connaissance d'artistes devenus des amis. Leurs oeuvres y sont accrochées de manière à susciter un dialogue entre elles comme avec le visiteur. En retraçant l'histoire de cette galerie, ce livre abondamment illustré rappelle l'aventure d'un espace qui a fidèlement exposé des artistes qui ont marqué l'histoire de l'art au Québec. Aux personnalités comme Betty Goodwin et John Heward se sont jointes d'autres figures, dont celles de Michael Merrill, Jacques Marchand, Jocelyne Alloucherie, Marcel Marois, Stéphane La Rue, Martha Townsend, Maclean, Lyne Lapointe, Romany Eveleigh, Mathieu Gaudet, Rober Racine, Jérôme Bouchard et d'autres encore. L'ouvrage entremêle les paroles du galeriste et celles de l'auteur. Il explore des termes qui définissent l'art de cette galerie : musique, contemplation, amitié, communion et poésie.

12/2022

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Poésie

Ca, qui me poursuit

Sylvie Durbec écrit l'enfant, celui qui découvre la tristesse [de] la plume sans l'oiseau, ou celui qui découvre les mots écrits / par son grand-père juste avant / le silence définitif. Sylvie Durbec écrit fils et petits-fils, laisse les générations se côtoyer entre elles et se transmettre les douleurs qui les ont traversées. On pourrait croire dans les premiers poèmes de Ca qui me poursuit, qu'il s'agit d'un recueil de famille, au plus près de la poète, un recueil l'engageant elle, la petite fille mais aussi la mère. Mais Sylvie Durbec nous entraîne beaucoup plus loin à travers les champs et un chemin d'herbes disparues aux doigts des pieds des morts. Elle nous conduit au monde, confrontée à toute sa violence. La poète s'interroge au sujet de ces fratries prêtes à mourir ensemble, avec des bombes dans les sacs à dos. D'où vient alors ce mot qui désigne une telle fraternité ? Les mères ont donné un nom à leurs fils, alors comment ont-elles pu rester dans le déni de leurs actes ? Ceux qui tuent à Bruxelles ou à Boston ont un visage et cela poursuit la poète. Le texte monte à ce moment en puissance, il avait démarré tout doucement, presque dans la légèreté. Le lecteur attentif devinera que ce qui s'écrit dans les premiers poèmes prend alors sens : parfois je peux inventer / tout un monde / parfois je ne peux pas / pas même / un / tout petit (...) Cécile Guivarch (extrait de la préface)

09/2020