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Héloïse Simon

Extraits

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Littérature étrangère

Nin-Gal

A la veille de son départ pour la France, le narrateur rencontre à Jérusalem Aharon Dan, qu'il n'a pas vu depuis des années. Celui-ci lui demande de remettre une enveloppe à un certain Thomas Astor, à Paris. C'est là le point de départ d'une de ces longues histoires tissées de milliers de fils qui se coupent et s'entrecroisent, comme David Shahar sait si bien les conter, et où les souvenirs du passé s'imposent dans le moment présent avec une force d'autant plus grande qu'on sait que «de toute façon il ne reste plus rien de tout cela». Plus rien sinon la parole, empreinte à la fois d'humour et de nostalgie, qui fait vivre sous nos yeux des personnages qu'on n'oublie pas. C'est Aharon Dan, qui a quitté le kibboutz auquel il n'a pu s'adapter, a épousé la «petite Shifralé» et consacre sa vie à écrire des ouvres médiocres ; c'est Erik Wissotzky, un ancien camarade d'école rencontré à Paris et dont la mère, Anastasia, belle, généreuse, insouciante, est à présent ruinée et malade ; c'est Rahamim, le chauffeur de taxi, épris de la belle Anastasia et qui n'a pas osé la violer ; c'est surtout la merveilleuse Nin-Gal, à l'oeil de biche, aperçue à un feu de camp, retrouvée et aimée par la suite et qui est morte dans la fleur de la jeunesse ; tant d'autres encore, parmi lesquels des figures dont il fut déjà question ailleurs, inscrivant ce roman dans la continuité de l'ouvre de David Shahar, ce Palais des vases brisés qui évoque, en marge du destin de ces juifs d'origines et de mentalités diverses, l'histoire récente, mais si fertile en événements, de l'Etat qu'ils ont fondé.

01/1985

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Littérature française

Le plancher

Le Plancher, c'est l'histoire d'une famille qui bascule dans la folie. 1930, Joséphine et Alexandre quittent le nord de la France pour s'installer dans une ferme des Pyrénées. Joséphine : deux frères à l'asile, ne s'entend avec personne, ne s'entend pas. Quatre enfants viennent au monde : Paule, Simone, Mortné et Jean. Jean sera toujours Jeannot, l'enfant tourmenté, le fragile, le sensible. Il s'engage en Algérie pour ne pas travailler là, dans la ferme familiale, avec le père. Puis il reviendra, comme il pourra, sans plus être tout à fait le même ni un autre. Il retrouve le huis-clos familial, s'y engouffre pour ne plus jamais le quitter. "Les années avancent et avec elles les coups de hache, les éraflures, les entailles, les éviscérations. Les années avancent et elle s essaient, les filles, de courir insouciantes, d'étudier bienveillantes, de grandir, turbulentes. Les années passent et Jeannot tente de comprendre et d'apprendre, d'aimer et de parler. Les années passent et les parents poursuivent l'oeuvre de destruction, souterrainement aidés par les Deux-cents qui n'en finissent pas de maudire, de cracher, d'envier." Jeannot assistera, participera à tout. Les morts, les crimes, les enterrements. Jusqu'au bout, jusqu'à la fin, il gravera à la gouge et au marteau sur le plancher de sa chambre l'histoire du délire familial. Il est là pour ça. Comprenne qui pourra. Le "plancher de Jeannot", exposé sur un mur d'enceinte de l'hôpital Sainte-Anne à Paris, est aujourd'hui visible par tous. Car ceci est une histoire vraie, fouillée de l'intérieur par la langue dont use Perrine Le Querrec pour formuler l'indicible, l'innommable.

03/2018

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Beaux arts

Dictionnaire d'histoire de l'art du Moyen Age occidental

De la mystérieuse Notre-Dame de Paris décrite par Victor Hugo aux livres de la bibliothèque maléfique dans la version filmée par Jean-Jacques Annaud du Nom de la rose d'Umberto Eco, les œuvres d'art du Moyen Age font partie de notre imaginaire. Mais l'art du Moyen Age appartient aussi à notre réalité quotidienne, celle de nos villes et campagnes européennes peuplées de cathédrales gothiques, d'abbayes et de châteaux. Ce dictionnaire permet de découvrir ou de redécouvrir l'histoire d'un patrimoine exceptionnel. Plus de quatre-vingts chercheurs et spécialistes livrent ici les clefs d'un passé qui, tout en demeurant par bien des aspects ambigu sinon parfois confus, ne cesse de passionner. Comment s'organisait la vie des artisans sur le chantier d'une cathédrale ? Quels étaient les grands axes d'échanges culturels en Europe ? Par quelles techniques réussissait-on à produire les vitraux des églises, les trésors d'orfèvrerie, les tapisseries millefleurs ? A quel maître, à quel atelier doit-on cette peinture murale, ce retable ou ce livre d'heures ? Comment distinguer l'art roman de l'art carolingien ? La plupart des questions que le grand public comme les étudiants et les connaisseurs de l'art médiéval peuvent se poser trouvent ici des réponses précises et complètes, en restant claires et synthétiques. Composé de plus de 1000 notices, ce volume constitue un nouvel outil pratique permettant de parcourir toute la création artistique telle qu'elle fut pensée et mise en œuvre durant les mille ans de notre Moyen Age occidental. Un index recensant près de 4 000 personnes et personnages, 3 000 lieux, plus de 1000 œuvres anonymes et 1 300 sujets complète l'ouvrage.

01/2009

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Sciences politiques

Et la gauche devint la putain de l'Islam

Notre pays est dans une situation catastrophique : 1.000 agressions gratuites par jour, explosion du nombre de viols, risque quotidien d'attentats islamistes. Dans certains endroits, on n'est plus en France. Le président du CFCM annonce la présence de 11 millions de musulmans, dont 30 % disent préférer la charia aux lois de la République. 70 % d'entre eux mangent halal. 25 % des jeunes de moins de 25 ans sont musulmans. Et les plus radicaux d'entre eux se mettent à rêver d'une France islamiste dans une trentaine d'années. Pierre Cassen révèle son long passé de militant actif de gauche, de 1970 à 2005. L'auteur admet ne jamais avoir rien attendu de la droite. Mais il accuse douze personnalités emblématiques de gauche d'avoir contribué à l'islamisation de notre pays, par leur militantisme en faveur de l'immigration. Il a fait un bout de chemin avec certaines d'entre elles. Il leur reproche leur complaisance avec un système politico-religieux aux antipodes des valeurs de la gauche, de notre civilisation, de l'égalité hommes-femmes, de la laïcité, et de la liberté d'expression. Il les accuse d'avoir trahi les classes populaires, et abandonné nos compatriotes, pour ne se consacrer qu'aux nouveaux venus, majoritairement musulmans. Le résultat, c'est ce livre-choc, qui tire à boulets rouges sur ses anciens amis. L'auteur appelle les électeurs de gauche à enfin ouvrir les yeux devant le péril mortel qui nous menace tous, et à cesser de se tromper d'extrême droite. Dans l'esprit de la Résistance, il appelle tous les Français à rompre avec la division de notre peuple, et à s'unir pour sauver le pays. Il y a urgence, sinon, notre France va mourir !

11/2018

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Policiers

Alibis N° 60, automne 2016 : Spécial "Personnages récurrents"

LES FICTIONS : « Fragile comme des empreintes dans la neige  », de Richard Ste-Marie  ; «  Le Faux-cils  », de Johanne Seymour  ; « La Ruée vers l'or  », d'André Jacques  ; «  La Tête de violon  », de Jean Lemieux  ; «  La Burqa de fer  », de Jean-Jacques Pelletier. L'ARTICLE : « Conversation avec Norbert Spehner », de Philippe Turgeon. Avec « Fragile comme des empreintes sur la neige », Richard Ste-Marie convie le lecteur à une rencontre exclusive entre ses deux personnages fétiches : Hämmerli, le tueur à gages amateur d'opéra et Pagliaro, sergent-détective qui se démarque de tous les clichés du policier habituel. Quant à elle, Johanne Seymour propose une enquête de Kate McDougall qui trouve un indice bien particulier… « Le Faux cils » lui donnera beaucoup de fil à retordre ! L'islam est sans nul doute l'un des sujets brûlants de l'actualité mondiale. Jean-Jacques Pelletier s'y attaque avec « La Burqa de fer ». Gonzague Théberge, enquêteur à la retraite, tombe sur un cadavre au cours de sa promenade quotidienne. Tout semble pointer vers un meurtre aux motivations racistes… sinon pourquoi le corps serait-il enfermé dans une burqa de fer ? « La Tête de violon » de Jean Lemieux met en scène André Surprenant, sergent-enquêteur pour la Sûreté du Québec, qui doit remonter aux origines d'un violon pour comprendre les motivations d'un crime. Finalement, nous assistons à une conversation entre le lieutenant-détective Lucien Latendresse et l'antiquaire Alexandre Jobin qui mène à la résolution d'un crime dans « La Ruée vers l'or » d'André Jacques. Les lecteurs sont choyés : le numéro 60 d'Alibis contient une entrevue exclusive avec Norbert Spehner, spécialiste du roman policier et critique régulier dans plusieurs médias. De nombreuses critiques de romans viennent clore ce soixantième numéro.

03/2017

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Littérature étrangère

Le Petit Oiseau Blanc. Ou aventures dans les jardins de Kensington

Ce roman est inédit en France. Un seul fragment de ce récit, les cinq chapitres centraux consacrés à Peter Pan, a été publié, il y a quelques années, sous le titre Peter Pan dans les Jardins de Kensington. La démarche n'est pas tout à fait illégitime, si l'on considère que Barrie lui-même les édita sous cette forme. Toutefois, cela sous-entendrait que Peter Pan est l'amande de ce roman et que le reste - soit vingt et un chapitres - n'est que coquille. Rien de plus faux. Ces deux fragments sont construits en raison, sinon en regard, l'un de l'autre. L'ensemble, une coquille d'œuf brisée en mille éclats, cache un secret, un post-scriptum que le lecteur devra déchiffrer... Le Petit Oiseau blanc est un roman sulfureux. Mais la provocation n'est pas là où cet adjectif semble conduire... Il convient de le lire pour comprendre à quel point il faut de l'audace à un homme pour vivre, non pas dans l'imaginaire, mais dans la réalité qui se plie, soudain, au bon plaisir d'une fantaisie intime et parfois douloureuse. Lire ce roman revient à surprendre une conversation, c'est un acte d'impudeur. On le décachette ; il s'agit d'une lettre qui ne nous est pas adressée en propre, mais qui parle peut-être de nous. Dans ce roman, Barrie publie tous ses chagrins et ses fantasmes d'homme dans un corps d'enfant, toutes ses joies et ses espérances dans une fausse peau d'adulte. Le Petit Oiseau blanc est à la fois l'enfant que la nature lui refuse, le livre que nous lisons et celui qu'écrit le narrateur et, finalement, le double d'un enfant bien réel, George Llewelyn Davies (nommé David dans le texte).

09/2006

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Intelligence artificielle

Intelligence humaine et intelligence artificielle. Regards croisés entre des philosophes, des psychanalystes et des gestionnaires sur l'intelligence artificielle

L'Intelligence Artificielle investit toutes les activités économiques, accélère les processus d'innovation, change les modes de production, transforme les organisations et bouleverse les relations sociales. mais elle oblige également à revisiter certaines théories — sinon certains paradigmes — qui fondent plusieurs disciplines scientifiques, comme le management, mais aussi, la philosophie, la sociologie, la psychologie et la psychanalyse. Si l'IA contribue à créer le de la valeur socio-économique, elle engendre parallèlement des externalités négatives — et notamment des peurs collectives et individuelles - dont le traitement requiert un encadrement de l'IA et l'accès à une "maturité algorithmique". Les philosophes, les psychanalystes et les gestionnaires ont pour rôles d'identifier et d'analyser les origines et les effets des biais perceptuels. émotionnels et cognitifs affectant les différents acteurs et sujets de l'IA. mais il leur revient également d'anticiper les effets des avancées de l'IA sur les consciences et les inconscients des sujets impliqués dans la société digitale. La recherche d'une IA éthique repose sur le traitement des biais algorithmiques. d'origine essentiellement humaine. mais surtout, sur la responsabilisation de tous les acteurs de la chaîne de l'IA, qui implique la mesure et la correction des impacts négatifs individuels et collectifs de son déploiement. Les regards croisés entre les chercheurs et les experts présentés dans cet ouvrage, s'efforcent de répondre à cet impératif de la société post-moderne. Face à l'étendue et à la fertilité du champ de connaissances dédiées à l'IA. les organisateurs du colloque organisé les 25 et 26 novembre 2021 par l'Institut Psychanalyse et Management et l'Université de Paris I Panthéon Sorbonne (UFR et IAE), ont retenu les contributions de 17 philosophes. psychanalystes et gestionnaires. qui ont soulevé des problématiques encore peu ou pas traitées dans la littérature consacrée à l'IA.

03/2022

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Littérature française

Laura Antonelli n'existe plus

A la suite du coup de fil énigmatique d'un producteur, le narrateur embarque pour Rome investi d'une obscure mission : retrouver Laura Antonelli, l'actrice oubliée dont Visconti disait qu'elle fut " la plus belle femme du monde " . Il erre dans une Rome caniculaire, traversant les décors mythiques qu'on connaît, à la rencontre des témoins de sa vie tragique. Il épluche les vieux tabloïds et les interviews pour tenter de raconter, sans la trahir, cette femme insaisissable. Splendide et sensuelle, Laura Antonelli est tout d'abord le sex-symbol populaire de l'Italie catholique des années 1960. Avec la sortie en salle de L'Innocent, elle devient une de ces beautés solaires de l'âge d'or du cinéma italien. Dès lors, elle tourne avec les plus grands et découvre un succès poudré de cocaïne, de soirées hollywoodiennes, d'amours compliquées et de journaux à scandales, jusqu'au jour où la police trouve dans sa villa de Cerveteri 36 grammes de drogue. S'ensuit une série de démêlés judiciaires qui l'éloigne peu à peu des paillettes de Cinecittà. Ainsi commence pour elle une lente descente aux enfers. A la demande d'un producteur, elle se soumet à une opération de chirurgie esthétique qui la défigure. La star vit désormais recluse dans une chambre misérable et déclare aux rares curieux qui parviennent à retrouver sa trace : " Laura Antonelli n'existe plus " . Qu'est-ce que la gloire sinon, comme le disait Pasolini, l'autre face de la persécution ? De Sunset Boulevard à la Dolce Vita romaine, Philippe Brunel livre ici un roman plein de grâce et d'ombre, dans la lignée de Patrick Modiano, sur l'histoire légendaire de la femme la plus belle du monde devenue un monstre.

02/2021

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Sociologie

Retours gagnants. De la sortie sans diplôme au retour diplômant

N'est-il pas étonnant de voir des jeunes qui étaient pour certains dans une relation d'étrangeté sinon d'hostilité à l'Ecole, qui avaient rompu avec celle-ci, jurant— un peu tôt — qu'on ne les y prendrait plus, revenir aux études, s'y tenir, et obtenir une première diplomation, faisant de ce retour un retour (académiquement) gagnant ? L' improbable incarné constitue une figure stimulante pour le chercheur à condition toutefois de ne pas céder à l'illusion héroïque ou à la tentation de l'exception méthodologique (Dobry). La probabilité d'apparition de l'improbable n'est pas distribuée au hasard des appartenances et des conditions sociales et contextuelles. Pour le dire dans un langage plus familier, n'importe quoi (d'ordinaire ou d'extraordinaire) n'arrive pas à n'importe qui, dans n'importe quel contexte. L'auteur s'aventure sur les terrains empiriques en jouant sur le qualitatif et le quantitatif, en se donnant les moyens d'avoir du qualitatif en quantité. Il analyse ainsi les récits de parcours de 215 jeunes (16-30 ans). A bas bruit ou tonitruante, leur sortie sans diplôme ne scelle pas leur destin scolaire, mais ouvre une période hors les murs qu'il convient de caractériser, non de pathologiser en la réduisant à un ensommeillement de la pensée ou à un comas intellectuel. Il dévoile les fadeurs dispositionnels et contextuels qui mettent les jeunes sur le chemin du retour. Avéré, celui-ci ne préjuge pas de la persévérance scolaire. Aussi étend-il la recherche aux conditions permettant le maintien. En fait, il s'agit de ne pas isoler le processus de sortie sans diplôme des processus de retour et maintien aux études. Si le premier peut contenir les germes d'une reprise d'études, les seconds peuvent charrier les conditions d'une nouvelle interruption.

02/2022

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Histoire de France

"Mon cher Collègue et Ami...". L'épuration des universitaires (1940-1953)

Après la Seconde guerre mondiale, les universitaires français furent aussi sévèrement épurés que la police ou la magistrature. Ont-ils davantage collaboré ? Furent-ils l'objet d'une sévérité particulière ? Pourquoi eux ? Les universitaires, à la fois libres de leur position et de leur engagement, occupent une place prestigieuse dans l'appareil d'Etat sans guère subir de pression du pouvoir politique. Ils représentent un champ d'observation singulier dans les rapports qu'entretient l'élite républicaine avec la France de Vichy. François Bouquet tente donc ici de cerner les logiques individuelles pour mieux comprendre l'aveuglement de ces fonctionnaires de la pensée. Ce livre cherche d'abord à connaître la spécificité des universitaires épurés, comparés aux fonctionnaires ordinaires et, plus généralement, à ce qu'il est convenu d'appeler " les intellectuels " ; ensuite, il s'attache à révéler les causes motivant leur engagement avec Vichy ainsi que la nature exacte de leur compromission. Enfin, il vise à élucider leurs justifications en étudiant les mémoires de défense souvent imposants et empreints d'une grande habileté. Cette source inédite et très riche où abondent les plaidoyers pro domo illustre la perception de l'époque. De ses troubles, de ses infamies et du destin de cette élite républicaine au service d'un régime qui, précisément, renversa la République. Au fil des cas évoqués, la singularité des parcours apparaît, les écarts se mettent en lumière, les explications se renforcent, et pour quelques professionnels de la rhétorique éclate le talent déployé pour s'exonérer de fautes au moment de l'épuration politique. Et cela va de la discrète pirouette qui métamorphose collaboration en résistance, aux tonitruants changements de cap pour rechercher, sans toujours l'obtenir, le même résultat : l'acquittement sinon le brevet de civisme.

10/2010

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Poésie

Pour plus de lumière. Anthologie personnelle (1990-2012)

On ne présente pas Charles Juliet dont les neuf tomes de son Journal traduits dans le monde entier font un des écrivains majeurs de notre temps. Or si cet opus exceptionnel de même que des récits comme L'année de l'éveil ou Lambeaux ont fait sa notoriété et sa popularité, il n'en reste pas moins que la poésie est l'alpha et l'oméga de son oeuvre littéraire. C'est là en effet que l'on trouve de la façon la plus condensée, la plus incisive et la plus frappante l'expression de la quête lente et difficile qui est l'objet de tous ses livres, ce chemin de l'obscur vers la clarté fait de dépouillements et de dépassements successifs, de doutes surmontés et d'une volonté hors du commun de construire en soi une humanité délivrée. Chacun de ses très nombreux poèmes écrits au fil des jours, en marchant le plus souvent, est justement comme un pas gagné dans ce chemin de vie. Par ailleurs, comme pour tout le reste de son oeuvre, l'écriture poétique que s'invente Charles Juliet ne doit rien à personne, on peut même dire qu'elle est à rebours de toutes les formes poétiques de son temps, misant sur une nudité et une simplicité radicales, récusant toute intellectualité et tout effet formel. Impossible donc d'ignorer dans notre inventaire des grandes voix poétiques contemporaines ce parcours hors du commun. Charles Juliet a souhaité que soit repris pour la préface, comme ce fut le cas à l'occasion de la parution de Moisson chez POL, le texte La conquête dans l'obscur que Jean-Pierre Siméon a écrit sur son travail poétique. La présente anthologie a été entièrement constituée par le poète lui-même.

10/2020

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Littérature étrangère

Petite, allume un feu...

Au dire de l'auteur, cette histoire puise sa source dans son émerveillement face au monde des Tziganes et sa fascination pour des gens qui n'ont pas encore oublié qu'eux aussi ont jadis été enfants, et qui arrivent encore à chercher et à rêver. Mais elle devient universelle face aux êtres marginaux qu'elle dépeint, tant elle saisit la profondeur de leur âme. L'histoire tragique d'Andrejko, arraché à son hameau et plongé dans le monde des voleurs à Prague, se double, en filigrane, de celle de son peuple. Les Dunka vivent au gré des changements politiques - ils fuient les nazis puis les Russes, sont déplacés de force et paient un lourd tribut à l'Histoire dans leur propre chair. Devenu voleur hors pair, Andrejko connaît l'injustice et la haine des gadjé, parfois aussi celle des siens, passe de Prague à Plzen, de la maison de correction à la prison, lorsqu'il ne se réfugie pas dans sa campagne natale avec sa jolie cousine. Il tente de s'adapter à la société, sinon de retrouver ses racines, de placer certaines valeurs morales au-dessus de l'argent, mais il finit seul et le lecteur est aussi libre que lui d'imaginer la suite... Petite, allume un feu... est un éloge du sentiment de liberté, une célébration de la quête, à travers l'expérience de la découverte tout comme de la perte. C'est aussi un hymne d'amour au romani éhib, langue chargée d'émotion et de violence, émaillée de tout l'imaginaire des croyances populaires. Le destin d'Andrejko porte en lui le sublime et le tragique, dans une prose qui ne saurait laisser indifférent, tant par son réalisme que par sa poésie profonde.

02/2009

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Littérature française

Au creux de nos bras

"Des portraits de femmes riches, puissants et combatifs" Parce que la naissance d'un enfant, c'est aussi la naissance d'une mère. Ces trois femmes n'ont rien en commun, et pourtant, leurs parcours s'entrecroisent au travers d'une aventure à la fois universelle et unique : la maternité. A 29 ans, Loïse va affronter le défi de vivre avec un enfant porteur de handicap sévère. Malgré elle, à 62 ans, Olga, va avouer à sa famille le mal qui la ronge : le regret maternel. Mia, 33 ans, est confrontée à l'horreur du deuil périnatal. Ce roman choral trace des portraits de femmes vibrants d'émotion à partir d'un recueil d'une dizaine de témoignages. Des témoignages qui peuvent bousculer, déranger, ou, au contraire, réconforter, aider à se sentir comprise. Une ode à la femme qui se cache derrière la mère ; un plaidoyer pour la bienveillance et le respect. Les lecteurs et chroniqueurs en parlent : "Ce roman est tellement fort en émotions ! Ces portraits de femmes sont riches, puissants et incroyablement combatifs" "Ouh la la ! Les larmes ont coulé ! Je me suis retenue vu que j'étais dans l'avion et donc pas seule, sinon je pense que les sanglots auraient été là ! Ce que traverse Mia est inimaginable. Et tu le retranscris tellement bien ! La douleur qu'elle ressent..." "Jeanne aborde des sujets durs, difficiles avec justesse, pudeur et sensibilité. Elle OSE briser le tabou avec respect et bienveillance. Le final est astucieusement bien pensé. Un roman choral bouleversant qui prend aux tripes et qui nous ouvre les yeux sur la réalité de l'existence. Un vibrant hommage aux femmes, aux mères et à leurs enfants, vivants ou disparus.'"

11/2022

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Droit

La condition politique

Il n'y a pas plus difficile à penser que la chose politique. Son évidence nous trompe. Quelle est sa place au juste dans le fonctionnement de nos sociétés ? Nous vivons à cet égard sur une illusion que la prophétie marxiste du dépérissement de l'Etat n'a fait que porter à ses dernières conséquences. La société est destinée à se suffire à elle-même en se débarrassant du carcan du politique. Le marxisme est mort en tant que théorie révolutionnaire, mais sa prophétie est en train de gagner dans les esprits. Ne nous répète-t-on pas tous les jours qu'à l'heure de la mondialisation et de l'économie sans rivages les Etats-nations ont fait leur temps et sont voués, sinon à la disparition, du moins à la marginalisation ? La post-modernité se veut post-politique. A l'opposé de ce nouveau sens commun, ce livre plaide l'idée que le politique continue d'être ce qu'il a toujours été : ce qui tient les sociétés ensemble. Il l'a été, simplement, selon des manières et par des voies très différentes. Ce sont ces configurations fondamentales qu'explorent les études réunies ici, du refoulement initial du politique par le religieux jusqu'à ses transformations modernes et ultramodernes sous l'effet de l'orientation vers l'avenir et de la dynamique de la société et de l'histoire. La mesure de cette diversité permet de mieux apprécier le rôle caché qu'il remplit aujourd'hui. L'éclipse du politique est au cœur de la désorientation actuelle des démocraties. Elles n'en sortiront pas sans se délivrer de la chimère de son dépassement. Ce dont nous avons le plus besoin pour nous orienter au milieu de ce désarroi, c'est une intelligence renouvelée de notre condition politique.

11/2005

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Sciences politiques

Lettre ouverte aux survivants. De l'économie de la catastrophe à la société du don

Du spectacle politique à la misère sexuelle, du mécanicisme de Big Brother au délire mystique des religions, de la domestication à la séquestration du vivant, tout suggère le triomphe de la perversion concentrationnaire, tandis que s'annoncent les épidémies et les catastrophes d'une survie aléatoire et artificielle. Le système planétaire où les humains survivent comme des vermines dans un cadavre s'approche de l'effondrement. Il n'y a plus de Rome prolétaire à sauver en jacassant comme les oies du Capitole. Il est plutôt question de réaffirmer la vie par le refus de son emprisonnement économiste. Seuls des survivants luttant pour leur salut et pour une harmonie porteuse de bonheur, rétabliront la souveraineté du vivant. Si la vie est belle, ce n'est pas pour la commémorer dans un Parc de la Nature payant, comme l'écologie domestique le propose. Sa beauté demande de la respirer sans limites, en dehors du spectacle nostalgique de son absence. Si une révolution est nécessaire, il n'est plus question de prendre le pouvoir mais de l'expulser pour toujours de nos vies. La puissance naturelle de la volonté de vivre refuse toute autorité séparée. Or, personne n'arrêtera à notre place le monstre de l'économie autonomisée. Sur tous les plans du vivant, de la démographie à la consommation de biens, nous opposons donc au dogme de la croissance économique le projet d'une décroissance agréable, conviviale et solidaire, afin de rétablir la priorité de la qualité partagée sur la quantité accumulée et échangée. Nous n'avons rien à perdre sinon l'insatisfaction profonde d'une vie perdue à la gagner. Nous avons à explorer la joie de vivre en dehors de tout sacrifice. Prolétaires de tous les pays, retrouvons-nous avec toutes nos différences, dans une ultime Internationale du genre humain pour un projet individuel et collectif d'auto constructions !

01/2015

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Esotérisme

Le nouveau défi des OVNI. Ces véhicules mystérieux venus d’un autre monde…

Après le succès remporté par La nouvelle vague des soucoupes volantes, traduit dans toutes les langues du monde, Jean- Claude Bourret a poursuivit dans Le nouveau défi des OVNI son enquête passionnante sur ces véhicules inquiétants et mystérieux venus d'un autre monde. Pour la première fois, la direction de la gendarmerie nationale française avait autorisé un journaliste à compulser l'ensemble des rapports établis sur les OVNI depuis 1954 dont certains étaient marqués du cachet rouge portant la mention "secret-confidentiel" . Les enquêtes des patrouilles de gendarmerie qui ont été témoins soit d'atterrissages soit de passages d'OVNI à basse altitude, constitueraient, à elles seules, un document exceptionnel. Jean-Claude Bourret ne s'est pourtant pas limité à cette source d'investigations. Il a interviewé, entre autres, Jean Pierre Chapel, un groupe d'ingénieurs qui a conçu le plan de la première station de détection des OVNI et Claude Poher chef du département des projets scientifiques du Centre National d'Etudes Spatiales qui décrit et analyse l'extraordinaire affaire de l'avion militaire américain R. B. 47 suivi de près par un OVNI sur un parcours de 1 200 kilomètres. Il a recueilli les impressions de Pierre Guérin, maître de recherches au CNRS qui, dans un brillant exposé, établit la preuve judiciaire des OVNI et celles de Jean-Pierre Petit qui révèle le résultat de ses expériences en laboratoire sur le mode de propulsion de ces engins. Grâce à ces témoignages, Jean-Claude Bourret peut esquisser dans Le nouveau défi des OVNI une étude du mode de propulsion de ces troublants "objets non identifiés" et livrer au lecteur des réflexions qui le plongeront sinon dans l'angoisse, du moins dans l'inquiétude raisonnée de l'avenir...

03/2020

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Royaume-Uni

Richard III

"J'ai bien l'intention de prouver que je suis un méchant". L'homme et le roi derrière la légende noire shakespearienne. Le 4 septembre 2012, les archéologues découvrent, sous un parking de Leicester, au centre de l'Angleterre, les restes d'un roi mort en 1485. Sépulture insolite, à la mesure d'un souverain à la réputation sulfureuse. Il s'agit en effet de celle de Richard III. Sa brève existence - il est mort à 33 ans - se situe au crépuscule du Moyen Age et à l'aube de la Renaissance, en ces temps troublés de la guerre des Deux Roses, opposant les familles d'York et de Lancastre, soit une époque " pleine de bruit et de fureur ", de meurtres et de trahisons, où les valeurs chevaleresques médiévales cèdent la place au réalisme froid des Temps modernes. Richard incarne les déchirures de son époque : pieux, vertueux, courageux et nostalgique du passé féodal, il doit pourtant agir en prince machiavélien. C'est ainsi qu'il usurpe la couronne d'Angleterre en faisant disparaître ses neveux enfermés dans la tour de Londres et, après un règne de deux ans seulement, marqué par de multiples complots et exécutions, il périt à la bataille de Bosworth. Cela, c'est le Richard des historiens, qui reste une figure énigmatique. Mais ce destin tragique, transfiguré par le génie de Shakespeare, en a fait un roi maudit, un monstre absolu, qui disparaît en hurlant sa fureur impuissante : " Un cheval ! Mon royaume pour un cheval ! " Fondée sur les chroniques tendancieuses de la propagande des Tudors, cette image théâtrale s'est largement imposée aux yeux du grand public. Mais l'histoire n'est pas un tribunal et cet ouvrage se veut, sinon une réhabilitation, du moins une tentative de comprendre un roi controversé qui incarne pourtant son époque.

04/2022

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Histoire de France

Bibliographie de la Guerre d'Algérie (1954-1962). Ouvrages en langue française parus de 1954 à 2009

Cette Bibliographie veut contribuer à une meilleures connaissance du sujet. En voici les caractéristiques : elle concerne les livres, brochures et numéros spéciaux de revues en langue française parus de 1954 à 2009, sur la Guerre d'Algérie 1954-1962, connue du côté algérien sous le nom de Guerre d'indépendance ou de libération nationale, dont les références ont été en presque totalité vérifiées au catalogue de la Bibliothèque nationale de France ; elle prend en compte les titres qui se rattachent, plus ou moins et à des titres divers, à cette guerre ; sauf un échantillonnage d'ouvrages des imprimeurs et éditeurs locaux (Baconnier, à Alger, et autres), retenus pour marquer le contexte dans lequel se déroulèrent les événements ; elle recoupe en partie le Dictionnaire de la guerre d'Algérie (B. Stora) ; les ouvrages qui ont fait l'objet d'une analyse dans ce livre sont signalés ; elle vise à l'exhaustivité, sans probablement y parvenir tout à fait, avec 3 511 références numérotées, sans compter les titres d'articles parus dans plusieurs ouvrages collectifs qui ont été dépouillés ; elle comprend des ouvrages documentaires, à l'exclusion, en principe, de la littérature d'imagination (bien que d'assez nombreux romans soient signalés pour diverses raisons). En ce qui concerne les romans, on en trouvera aussi des listes dans les ouvrages de Jean Déjeux (Bibliographie de la littérature "algérienne" des Français) et de Jeanine de La Hogue et Simone Nerbonne (Mémoire écrite de l'Algérie depuis 1950) ; elle est pourvue d'un Index des sujets et d'un Index chronologique, ce qui est une nouveauté dans l'édition ; Au total, cet ouvrage pratique devrait apporter de nombreux renseignements à tous ceux qui s'intéressent à ce qui fut le dernier de nos grands drames nationaux, dont les retombées n'ont probablement pas fini de peser sur le destin de la France.

01/2012

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Histoire des idées politiques

Les grands discours à l’Unesco de 1945 à nos jours

A l'heure où l'UNESCO, Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, célèbre son 75e anniversaire, il est particulièrement intéressant de rendre accessibles au public les textes des grands discours qui ont été prononcés dans le cadre de cette institution internationale de la famille de l'ONU. En effet, de Jean-Paul Sartre à Nelson Mandela, de Pablo Neruda à Taslima Nasreen, ce sont des orateurs du monde entier qui se sont exprimés à la tribune de l'UNESCO, des intellectuels, des scientifiques, des écrivains, des hommes ou femmes d'Etat ; et toujours dans un même esprit de paix, de compréhension internationale et de promotion des droits de l'homme. Ce livre illustré qui pour la première fois. présente. retranscrit et analyse les plus importants discours prononcés dans le cadre de UNESCO en 75 ans d'existence, fait résonner dans nos esprits ces propos de paix qui ont été tenus par des intellectuels, des scientifiques, des artistes et des hommes et femmes politiques du monde entier partageant l'esprit humaniste de cette institution internationale. De Julian Huxley à Amadou Hampàté Bà, de Maria Montessori à Simone Veil, de Claude Lévi-Strauss à Indira Gandhi ils ont tous contribué à donner un retentissement mondial au message de cette Organisation. Permettant au lecteur de revisiter de manière humaine et incarnée toute l'histoire des relations internationales et l'histoire culturelle du XXe et du XXIe siècle, cet ouvrage sera très utile aux étudiants en histoire, en science politique et en journalisme, aux élèves des classes préparatoires ainsi qu'aux diplomates et fonctionnaires internationaux. Plus largement, il intéressera tous les amateurs d'histoire et de culture littéraire, scientifique et politique qui apprécieront sa pluridisciplinarité et son ouverture mondiale.

02/2021

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Histoire régionale

Le temps des ponts. QUATRE SIÈCLES DE DÉFIS BORDELAIS

QUATRE SIECLES DE DEFIS BORDELAIS HISTOIRE(S) DES FRANCHISSEMENTS DE LA GARONNE Depuis l'Antiquité, Bordeaux compose avec l'indomptable Garonne, tumul­ tueux fleuve d'estuaire et source de la prospérité du Port de la Lune : longtemps, gabarres, bacs et autres maisons navales permirent aux voyageurs et marchandises de passer d'une rive à l'autre. Dans la seconde moitié du xviiie siècle, avec l'amélioration du réseau routier national, la Garonne est perçue comme un obstacle à la libre circulation terrestre de Paris vers l'Espagne. Les ingénieurs du roi échafaudent des projets de pont. Les difficultés techniques et le coût pharamineux d'un tel ouvrage d'art découragent ses plus ardents partisans. Il faut toute l'autorité de Napoléon Ier pour que commencent enfin les premiers travaux, et l'habileté de Louis XVIII pour qu'ils soient achevés. L'ouverture de ce premier pont en mai 1822 marque ainsi l'histoire du développement urbain et économique de la ville et de son agglomération sur leurs deux rives. Toutefois, dès les années 1860, le pont de pierre peine à répondre aux besoins toujours grandissants de mobilités. Pour remédier à sa saturation fleurissent études et projets, sans lendemain. Ce n'est qu'après la Libération que sont enfin apportées des solutions par la mise en service de nouveaux ponts. Le franchissement de la Garonne reste un enjeu métropolitain majeur de ce début du xxie siècle. Le pont Simone­Veil, qui sera livré en 2024, participe des solutions mises en oeuvre par la Métropole et ses communes membres. La richesse des fonds d'archives de Bordeaux Métropole et de la Ville de Bordeaux permet de retracer ces grandes aventures humaines, architecturales et technologiques. Et de restituer l'épopée du franchissement du fleuve.

11/2022

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Vie chrétienne

Capitale

C'est en romancier au grand style que Jonathan Siksou se fait le promeneur de Paris égrenant les lieux et les siècles. Qu'est-ce que voir la sédimentation des âges à travers la destruction et la reconstruction des paysages ? Qu'est-ce que revoir le temps qui passe ? Un événement de la rentrée littéraire. Rues et statues, défilés et bals, décrets et émeutes, crues et incendies, saints et assassins : c'est la France qui, à travers Paris, comme en un kaléidoscope, se diffracte, se déroule et se donne tout en sourires et en larmes dans son éternel quotidien. Qu'est-ce une ville, sinon un livre tissé de livres s'ouvrant devant qui désire déchiffrer les époques, les lieux, les êtres qui l'ont façonnée ? Qu'est-ce voir vivre et mourir une ville, la concevoir siècle après siècle à se construire et à se détruire jusqu'à ne plus savoir ce qu'elle est ? Qu'est-ce le souvenir d'une ville s'il ne fait pas mémoire ? La mémoire d'une ville, si elle ne fait pas histoire ? L'histoire d'une ville si elle ne se fait pas récit ? Qu'est-ce revoir le temps qui passe et qui efface inexorablement la pierre, l'événement, le visage qui ne subsistent plus alors que dans l'écrit ? C'est en écrivain au grand style, précis et libre, ascétique et inspiré, que Jonathan Siksou se fait l'ultime promeneur de Paris, entraînant à sa suite les chroniqueurs qui l'ont précédé et qui ont tout raconté, tout chanté, tout filmé de la ville-lumière. Sauf comment, dans la Capitale, notre passé devient notre présent au point de réduire l'avenir à une nostalgie. Une démonstration littéraire à hauteur de la plus fascinante des villes du monde. Une métaphysique de l'urbanité. Un roman. Le nôtre.

08/2021

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Japon

Le Japon en guerre

Le coeur à nu d'un pays où " le devoir pèse plus lourd qu'une montagne, la mort est plus légère qu'une plume ". Le 15 août 1945, les Japonais entendent à la radio, pour la première fois, leur Empereur annoncer que la guerre n'a pas " tourné à l'avantage " du Grand Japon. Pour le peuple nippon, cette annonce sonne la fin des illusions glorieuses et la fin d'un conflit qui, depuis le 7 juillet 1937, et le début de la guerre en Chine, a embrasé l'Asie, des Indes néerlandaises aux Philippines, a fait des millions de victimes et a laissé libre cours aux pires atrocités. Le mot " capitulation " ne sera jamais prononcé. Soixante-dix ans après, que savons-nous de cette guerre, sinon ses grandes dates : Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, où le Japon, avec l'anéantissement de la flotte américaine, déclare la guerre aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne ; Hiroshima, le 6 août 1945, et Nagasaki, le 9 août 1945, les deux bombes atomiques qui, en semant l'horreur au coeur du Japon, mettent un point final au conflit. Mais comment celui-ci fut-il perçu par la société nippone ? Comment un pays pourtant empreint d'un sentiment pacifiste exacerbé perçoit-il sa part de responsabilité dans cette guerre dévastatrice ? Menant l'enquête, Haruko Taya Cook et Théodore F. Cook ont retrouvé des Japonais acteurs ou témoins : paysans, ouvriers, soldats, pilotes, couturières, artistes, tous des " enfants de l'Empereur " jetés dans un conflit extraordinaire sans autre choix que d'obéir à leur devoir, et soucieux, au lendemain de la guerre, de tourner la page. La plupart n'avaient jamais parlé. Les soixante-neuf témoignages réunis dans cet ouvrage, dont certains donnent le frisson, composent un des plus extraordinaires documents qu'on puisse lire sur l'histoire japonaise.

08/2023

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Cinéma

Jean Grémillon et les quatre éléments

Jean Grémillon et les quatre Eléments entend, sinon réhabiliter, du moins rendre un hommage renouvelé à l'un des cinéastes majeurs de l'école française du vingtième siècle, un créateur qui occupe une place à part, paradoxale : même si elle n'est pas tout à fait oubliée, l oeuvre de cet homme nourri d'art musical demeure aujourd'hui étrangement en retrait, sans doute en raison de son originalité irréductible et, plus encore, de sa complexité déstabilisante. Pas moins de quatre axes ont paru nécessaires pour approcher celui que l'on a trop souvent qualifié seulement de cinéaste maudit. Quatre chapitres, en résonance intime avec son dernier film, son testament poétique, André Masson et les quatre Eléments. En premier lieu, encore trop peu fréquenté et condensant pourtant l'essentiel d'une vision universelle, érudite et fraternelle, l'axe méconnu de l'ésotérisme (" l'air "), car l'homme de culture Grémillon inscrit ses films dans une rêverie précise se rattachant aux grandes traditions ; il est l'alchimiste du septième art. Puis l'axe du sonore (" l'eau "), les liens du cinéaste à l'expression musicale sous toutes ses formes s'avérant déterminants. Ensuite, l'axe des conflits de l'Histoire (" le feu "), Grémillon s'étant toujours voulu un témoin de son temps. Enfin, l'axe du réalisme documentaire (" la terre "), Jean Grémillon présentant le cas unique d'un cinéaste réputé, reconnu pour ses fictions de long métrage, commençant et surtout achevant sa carrière par une série de courts métrages documentaires, d'exemplaires films d'art qui sont autant de libres films d'essai : des films d'art et d'essai. On a souhaité, par ces quatre déclinaisons, donner des clefs pour mieux apprécier une poétique plus que jamais actuelle, ô combien vitale pour notre temps.

05/2019

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Critique

Lire dans la gueule du loup. Essai sur une zone à défendre, la littérature

Que serait la littérature sans l'apprentissage premier des histoires que les parents lisent aux enfants, avant que ceux-ci ne deviennent capables de lire seuls à leur tour ? La littérature est d'abord une histoire de transmission et de réception qui, tel un objet transitionnel, permet à chacun d'apprendre où passe la frontière entre l'univers intime et le monde réel et extérieur. Parler de la littérature, c'est défendre une zone mise en danger : celle de sa transmission. Au diagnostic, aujourd'hui banal, d'une crise de la littérature dans les sociétés démocratiques, alors qu'elle constituait le coeur de leur culture jusqu'à une époque récente, on ne peut plus répondre par l'aporie de sa définition (si la littérature a vraiment jamais existé dans l'histoire), voire de la discipline dont elle est l'objet (histoire littéraire ? sociologie des institutions littéraires ? théorie critique ? rhétorique ? poétique ? stylistique ? etc.). Nous faisant changer de pied, Hélène Merlin-Kajman s'interroge sur sa transmission, donc son avenir : quel usage , quel partage de la littérature est-il important non seulement de défendre mais de promouvoir, sinon d'inventer dans des sociétés démocratiques, c'est-à-dire fondées sur le respect de l'individu, la valorisation de son autonomie et de sa liberté (de conscience, de sentiment), non moins que sur les valeurs de la solidarité sociale et de la citoyenneté ? Quel rôle la littérature tient-elle dans cette affaire ? Pour quelles valeurs non seulement cognitives, mais aussi esthétiques voire thérapeutiques requises par le citoyens en démocratie faut-il restaurer le partage transitionnel de la littérature - afin que les textes littéraires, aujourd'hui observés par les sciences humaines ou tenus à distance par l'univers des images comme s'ils n'existaient qu'en dehors, tissent à nouveau des liens pour nous ?

01/2016

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Philosophie

Le fantôme du monde

Cet essai prend appui sur la position de l'écrivain juif hongrois nobélisé Imre Kertész pour qui " ce n'est pas faire offense à la tragédie des juifs, ni la minimiser, que de considérer l'Holocauste comme une expérience universelle ". L'idée directrice du "Fantôme du monde" est que la survie de l'humanité dépend de sa volonté et de sa capacité à tirer la leçon d'Auschwitz dont ce serait une erreur de croire que la réalité - la réalité d'Auschwitz - appartient au passé alors qu'en vérité elle fait partie, sous la forme d'un état d'esprit, de notre actualité dont les tueries de masse sont une des grandes particularités, les autres étant : l'éveil de l'instinct de meute, le mensonge et l'obéissance. Ces particularités de notre époque (l'instinct de meute, la réalité pervertie, l'obéissance et les tueries) étaient aussi des caractéristiques de l'ère nazie. L'humanité entière se trouve aujourd'hui à fouler, hébétée, le quai d'arrivée d'un temps meurtrier, incapable d'accomplir un geste imprévisible et soudain, susceptible de lui éviter la pire des fins. Les temps meurtriers ne surviennent pas d'une façon spontanée, ils sont la conséquence des circonstances où baignent les mentalités. C'est aux circonstances que s'intéresse "Le fantôme du monde", à nos circonstances et à ces choses qui reviennent sans cesse dans les actualités, qui nous disent beaucoup non seulement sur la réalité du monde, mais aussi sur le pire de l'humanité. C'est l'énorme poids de ce pire-là qu'il nous faudra trouver le moyen de contrebalancer, sinon de lever, si nous voulons éviter de perdre toute dignité.

05/2017

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Littérature française

Des hommes passerent...

Ce premier roman est rédigé sous les auspices de Jaurès, Romain Rolland et Séverine, dédié à cette dernière, qui disait qu' "il faut toujours dire la vériité" . Il reçoit le prix Séverine en 1930, créé pour couronner un ouvrage utile à la paix, écrit par une femme. Le jury récompense un texte témoignant pour les femmes, au nom des femmes, pour mieux condamner l'absurdité d'une guerre qui ébranle toutes les existences. Ancrée dans l'univers rural, cette chronique d'un village déserté par les hommes partis au front forme le théâtre des souffrances féminines, soulagées tardivement pour le travail de la terre par l'envoi en renfort de prisonniers allemands, puis russes. Dans le quotidien des paysannes, de leurs renoncements, des rencontres - "ces hommes étaient des Allemands. Eh bien... et après ? " , - le bon sens des femmes atteint l'universalité de la condition humaine et la vie simple. S'exprime ici l'immensité d'un traumatisme qui n'épargne pas les femmes restées seules, dépouillé de toute idéologie. "Des Hommes passèrent... est l'histoire vraie d'un village de France à travers la guerre, un village soulevé d'abord, comme les autres, de patriotisme et de haine, et qui apprend lentement, par la douleur, la nécessité du pain, en écoutant la grande voix sourde de la terre, qui apprend la fraternité des hommes à travers les frontières. Pas de littérature, de lyrisme facile, d'apostrophes. Seulement des faits. Et par la seule accumulation des faits, c'est comme une grande plainte monotone qui monte, qui grandit, qui s'élève, qui remplit tout, avec tout ce qu'on sent derrière, - la pitié, la colère, l'indignation, la révolte, la pitié surtout, la pitié". Simone Téry, Les Nouvelles littéraires.

03/2023

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Edition

Au tour du livre

Le livre a deux faces comme le Roy a deux corps. D'un côté, il se présente comme un objet plus ou moins bien fabriqué. De l'autre, il véhicule des idées, voire un style. Au tour du livre de montrer comment la matérialité du livre peut rendre compte à elle seule de cette duplicité. Les auteurs abordent ici plusieurs aspects de cette matérialité comme la page quand elle s'isole du livre, le blanc quand il devient la ponctuation du noir, le fragment quand il construit une autre grammaire du texte, l'image quand le livre devient scénario, l'hypermedia quand il refuse d'être la numérisation de l'écrit, ou l'auteur quand le livre le remet à sa place... tout ce qui finalement détermine, sinon structure la conception du livre lui-même. Mais, au tour du livre est-ce autour du livre ? Comment un tout petit espace sans caractère est capable de produire autant d'effet. Même sonorité, même orthographe, mais des intentions si divergentes qu'elles déroutent le lecteur. Dans un cas, le temps est convoqué ; dans l'autre, l'espace. Mais de quel espace et de quel temps rend compte le livre ? S'agit-il de l'autour du livre comme ce que le contour du livre dévoile, ou du au tour du livre comme le moment de son apparition ? Dans les deux cas, le livre reste la (dé)mesure des figures qu'il met en rapport, celle du texte, de l'auteur, du lecteur, de l'éditeur ou de son support. Le livre est bien un objet multiforme : le "au tour du livre" s'interrogeant aussi bien l'aspect physique que virtuel du livre.

07/2023

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Religion

Dictionnaire amoureux de la foi. 70 mots pièges du langage catholique

Faire un dictionnaire amoureux de la Bretagne, c'est parler avec amour de la Bretagne, sans omettre bien sûr le mauvais temps qui y règne parfois. Cet ouvrage voudrait être un dictionnaire amoureux de la foi évangélique. Cette foi m'aide à vivre. Pas seulement moi sans doute, sinon cela ne vaudrait pas la peine d'en parler. Elle m'aide à vivre, pourvu que je me libère de la religiosité. C'est essentiellement une confiance. La confiance que m'inspire Jésus, cet homme exceptionnel de l'histoire qui, justement, s'est libéré d'un carcan religieux en faisant sa joie, qu'il trouvait en lui-même comme lui venant d'ailleurs, communiquée par Celui qu'il appelait son Père. Ce que je sais de cet homme, je l'ai reçu, mais je l'ai reçu avec des mots pipés, des mots-piégés, ceux de l'église catholique, institution millénaire dont tout aujourd'hui, ou presque, est à revoir, à refonder dans son langage comme dans ses pratiques, à part les services qu'elle rend à la société, qu'il ne faut pas méconnaitre. Certes cette foi, cette confiance, ce qu'elle implique et que j'ai conscience de n'en vivre qu'imparfaitement, il me reste à en explorer bien des virtualités. Ce livre est un premier résultat. Derrière les pièges du langage religieux, je cherche à retrouver l'élan des paroles d'origine et des gestes qui ont inauguré, il y a 2 000 ans, une voie d'humanité inédite et qui garde toutes ses promesses aujourd'hui. C'est ce à quoi je m'attache, c'est ma foi, ce qui m'anime et dont je souhaite débattre.

07/2020

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Rhône-Alpes

La Petite

La Petite, c'est le paradis ressuscité de l'enfance et d'un monde désormais perdu : celui des paysans de Chartreuse dans le courant du vingtième siècle -; des vies modestes, pétries d'humanité. Prix Jean Anglade 2022 Jean et sa petite soeur Ophélie vivent au pied des montagnes de Chartreuse, dans " la vieille maison ", avec leurs grands-parents Euphoisine et Jules, leur grand-tante Séraphie et leur aïeule, Adèle. De leurs parents, l'on ne sait rien, sinon des légendes que racontent les cousins. Quand toute la famille est réunie, pour fêter la fin des fenaisons, des paroles échappent aux adultes, qui baissent la voix en présence de la jeune génération. La maison elle-même, qui a sa géographie particulière, d'en-bas, d'en-haut, comme disent les grands-parents, et ses lieux inquiétants, la cave et le galetas, semble délivrer des messages, aux jours de grand vent. Univers autant que personnage du roman, elle enferme les secrets de la famille, tantôt les dissimule et tantôt les révèle. Au coeur de la Savoie, dans ce milieu pieux et austère de paysans taiseux, où les jours sont rythmés par les travaux, les prières et les rituels religieux, les enfants vont découvrir au galetas une boîte contenant le journal d'une grand-tante dont ils n'ont jamais entendu parler. Et ce sera comme ouvrir la boîte de Pandore. Les adultes ont pris le parti de protéger les enfants en leur cachant les drames de la famille et les liens véritables qui les unissent les uns aux autres. Mais, intimement, les enfants pressentent et souffrent. Les secrets eux-mêmes aspirent à se dire. Quel sera l'impact de ces non-dits sur les plus fragiles ?

09/2022

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Ethnologie

LA PRODUCTION DU CORPS. Approches anthropologiques et historiques

Jusqu'à quel point le corps fait-il l'identité d'un être humain ? Et pour combien de temps si quelque chose survit de lui, après sa mort, et qui n'est plus tout à fait son corps ? Dans toutes les cultures il semble que l'humanité, sous des formes diverses, fut amenée à se représenter l'être humain comme composé de deux parts: une part périssable et une part qui continue d'agir bien au-delà de la mort, même si elle n'est pas immortelle. Ces deux parts ne se réduisent pas nécessairement à "un" corps et "une" âme. Chez les Yanomami d'Amazonie tout individu a deux corps, son corps visible et un double animal, invisible, mais qui meurt quand l'autre meurt. Chez les Maenge de Nouvelle-Guinée l'individu a deux âmes, même s'il n'a qu'un seul corps. Comment comprendre ce qui est divisible et indivisible dans l'individu ? Et qui fabrique le corps des humains ? Suffit-il d'un homme et d'une femme, et quel est l'apport de chacun dans la composition d'un troisième ? Beaucoup de sociétés pensent qu'il faut plus de deux êtres humains pour faire un être humain. Il faut que l'esprit d'un ancêtre, ou l'action d'un dieu viennent sinon animer ce corps, du moins le rendre complet, l'achever. Chacun naît donc, avec inscrit à l'intérieur de soi, formant comme une sorte d'intimité impersonnelle, un ensemble d'idées, d'images, de valeurs, par lesquelles s'impriment dans son corps l'ordre ou les désordres qui règnent dans sa société. Seize anthropologues et historiens ont exploré ces réalités culturelles dispersées dans l'espace et dans le temps.

01/1998