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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 1

"C'est à Paris que j'ai écrit mes premiers romans, découvert l'Amérique latine et commencé à me sentir latino-américain ; j'y ai vu la publication de mes premiers livres ; j'y ai appris, grâce à Flaubert, la méthode de travail qui me convenait et su quel genre d'écrivain je souhaitais être. La France m'a enseigné que l'universalisme, trait distinctif de la culture française depuis le Moyen Age, loin d'être exclusif de l'enracinement d'un écrivain dans la problématique sociale et historique de son propre monde, dans sa langue et sa tradition, s'en fortifiait, au contraire, et s'y chargeait de réalité. "Fraîchement arrivé à Paris, en août 1959, j'ai acheté Madame Bovary à la librairie La Joie de Lire, de François Maspero, rue Saint-Séverin, et ce roman, que j'ai lu en état de transe, a révolutionné ma vision de la littérature. J'y ai découvert que le "réalisme" n'était pas incompatible avec la rigueur esthétique la plus stricte ni avec l'ambition narrative. . ". Extrait de l'Avant-propos de l'auteur, inédit. Débrider l'imaginaire et rivaliser avec la réalité, "d'égal à égal" : tel est le programme du romancier Vargas Llosa. Il reflète un appétit qui pourrait passer pour démesuré. Julio Cortázar comparait l'énergie de son ami Mario à celle de ce rhinocéros du zoo de Buenos Aires qui renversa les barrières de son enclos quand l'envie lui prit d'aller se baigner dans l'étang voisin. L'anecdote fait d'ailleurs écho à la manière dont Vargas Llosa lui-même évoque l'exorbitant pouvoir de l'écrivain, capable de saccager le monde, de le décortiquer, voire de le détruire, pour lui opposer une image littéraire née de la parole et de l'imagination. Cette radicalité, que partagent les modèles de Vargas Llosa - Flaubert, Faulkner -, est à la source d'un univers imaginaire qui nous entraîne (Cortázar avait raison) avec la force irrésistible des grands mammifères. Il y a du démiurge chez l'auteur de Conversation à La Catedral. Et de l'architecte : ses livres sont des édifices minutieusement équilibrés, chacun a sa forme propre, ses audaces, son rythme, ses voix. Vargas Llosa gouverne en sous-main un monde polyphonique, violent, généreux, extraordinairement séduisant, auquel le public est fidèle depuis un demi-siècle. Voici, en deux volumes, huit romans publiés entre 1963 et 2006, choisis par l'auteur et proposés dans des traductions révisées. Ils sont accompagnés d'un appareil critique qui a bénéficié du dépôt par Mario Vargas Llosa de ses archives littéraires à l'université de Princeton, où sont désormais conservés les manuscrits de ses livres, les carnets dans lesquels il consigne ses projets, mais aussi de la correspondance, des notes personnelles, des coupures de presse, d'autres documents encore qui autorisent, pour la première fois, une plongée dans l'atelier de l'écrivain.

03/2016

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Pléiades

Oeuvres romanesques. Tome 2

"C'est à Paris que j'ai écrit mes premiers romans, découvert l'Amérique latine et commencé à me sentir latino-américain ; j'y ai vu la publication de mes premiers livres ; j'y ai appris, grâce à Flaubert, la méthode de travail qui me convenait et su quel genre d'écrivain je souhaitais être. La France m'a enseigné que l'universalisme, trait distinctif de la culture française depuis le Moyen Age, loin d'être exclusif de l'enracinement d'un écrivain dans la problématique sociale et historique de son propre monde, dans sa langue et sa tradition, s'en fortifiait, au contraire, et s'y chargeait de réalité. "Fraîchement arrivé à Paris, en août 1959, j'ai acheté Madame Bovary à la librairie La Joie de Lire, de François Maspero, rue Saint-Séverin, et ce roman, que j'ai lu en état de transe, a révolutionné ma vision de la littérature. J'y ai découvert que le "réalisme" n'était pas incompatible avec la rigueur esthétique la plus stricte ni avec l'ambition narrative. . ". Extrait de l'Avant-propos de l'auteur, inédit. Débrider l'imaginaire et rivaliser avec la réalité, "d'égal à égal" : tel est le programme du romancier Vargas Llosa. Il reflète un appétit qui pourrait passer pour démesuré. Julio Cortázar comparait l'énergie de son ami Mario à celle de ce rhinocéros du zoo de Buenos Aires qui renversa les barrières de son enclos quand l'envie lui prit d'aller se baigner dans l'étang voisin. L'anecdote fait d'ailleurs écho à la manière dont Vargas Llosa lui-même évoque l'exorbitant pouvoir de l'écrivain, capable de saccager le monde, de le décortiquer, voire de le détruire, pour lui opposer une image littéraire née de la parole et de l'imagination. Cette radicalité, que partagent les modèles de Vargas Llosa - Flaubert, Faulkner -, est à la source d'un univers imaginaire qui nous entraîne (Cortázar avait raison) avec la force irrésistible des grands mammifères. Il y a du démiurge chez l'auteur de Conversation à La Catedral. Et de l'architecte : ses livres sont des édifices minutieusement équilibrés, chacun a sa forme propre, ses audaces, son rythme, ses voix. Vargas Llosa gouverne en sous-main un monde polyphonique, violent, généreux, extraordinairement séduisant, auquel le public est fidèle depuis un demi-siècle. Voici, en deux volumes, huit romans publiés entre 1963 et 2006, choisis par l'auteur et proposés dans des traductions révisées. Ils sont accompagnés d'un appareil critique qui a bénéficié du dépôt par Mario Vargas Llosa de ses archives littéraires à l'université de Princeton, où sont désormais conservés les manuscrits de ses livres, les carnets dans lesquels il consigne ses projets, mais aussi de la correspondance, des notes personnelles, des coupures de presse, d'autres documents encore qui autorisent, pour la première fois, une plongée dans l'atelier de l'écrivain.

03/2016

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Impressionnisme

Impressionnisme. la modernité en mouvements

On l'a souvent écrit, le XIXe siècle est le premier siècle à s'être pensé comme radicalement neuf. A partir des années 1830, l'essor de la production industrielle et la transformation des villes les plus importantes du pays sont indissociables d'un bouleversement en profondeur de toutes les couches de la société, du développement d'un mode de vie bourgeois urbain jusqu'à la misère des faubourgs ouvriers, en passant par la lente transformation des campagnes. Les peintres que nous associons à l'histoire de l'impressionnisme, ou à son périmètre naissent alors, au début des années 1830 et 1840, et assisteront à ces métamorphoses. Paul Cézanne, Edgar Degas, Claude Monet, Berthe Morisot, Camille Pissarro, Pierre-Auguste Renoir et Alfred Sisley font leur début sur la scène artistique parisienne au cours des années 1860. Ils apparaissent comme un groupe à part entière en 1874, une " avant-garde " tout à la fois célébrée et conspuée, lorsqu'ils exposent pour la première fois ensemble à Paris. Ils développent tout au long des années 1870 une peinture claire, à la facture délibérément rapide et esquissée. Rejoints par des artistes comme Gustave Caillebotte en 1876, ils font entrer dans leurs tableaux, de façon positive (Caillebotte) ou critique (Renoir) ce qu'on désigne à la suite du poète Charles Baudelaire, " la vie moderne ". Plus largement, ce que le critique Edmond Duranty appellera la " Nouvelle Peinture " en 1876 rejoint et amplifie la tendance qui poussa certains artistes, dès les années 1790, à privilégier les thèmes issus du monde moderne, sans lesquels il n'était pas d'art approprié à la nouveauté des temps et de réponse adéquate à la société contemporaine. Les impressionnistes agissent d'autant plus ainsi qu'ils doivent vite s'adapter aux nouveaux modes d'exposition, de consommation et de production de l'image. On ne saurait oublier la façon dont peinture, gravure de presse et photographie interagissent dans la seconde moitié du XIXe siècle. La modernité de l'impressionnisme, multiple, est donc travaillée par les forces contradictoires auxquelles la société est exposée en son entier : attention renouvelée au monde actuel, fidélité variable à la France des terroirs, souci des attentes d'un public transformé lui-aussi et qu'il faut atteindre en dehors des circuits traditionnels d'exposition et de diffusion, redéfinition de l'acte pictural au regard des autres médiums, en particulier la photographie. L'exposition examinera la ligne de partage, l'oscillation plutôt, qui se dessine très tôt au sein de l'impressionnisme entre l'attrait du moderne et la volonté d'exalter la nature seule, ou l'univers rustique et ses solidarités anciennes. Elle montrera comment ces oeuvres dominées par " la nouvelle vision ", couleur, facture et perspective sont repensées de façon à nous donner l'impression que l'artiste a capté un moment transitoire sans le fixer. Avec l'impressionnisme, disparaît l'idée que le réel est stable, indépendant de la perception humaine.

10/2022

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Romans graphiques

Dissident club. Chronique d'un journaliste pakistanais en exil

Chronique d'un journaliste pakistanais exilé en France En 2018, après avoir été victime d'une tentative d'enlèvement et d'assassinat dans son pays d'origine, le journaliste d'investigation Taha Siddiqui trouve refuge en France. A travers ce roman graphique, et en compagnie d'Hubert Maury, il revient sur sa jeunesse, son parcours, et son combat pour la liberté de la presse. Quand les parents de Taha quittent le Pakistan pour l'Arabie Saoudite c'est dans l'espoir d'une vie meilleure. Au pays de La Mecque, le quotidien du petit Taha est déjà régi par un islam rigoriste mais quand son père se radicalise, les choses se corsent. C'en est fini des coloriages de Batman et Superman, place à des livres moins profanes. Désormais les super-héros de Taha seront les leaders religieux ! En pleine Guerre du Golfe, la police des moeurs commence à sévir et bientôt il faudra aussi renoncer au foot de rue. C'est en l'an 2000 qu'une brèche s'ouvre... La famille se réinstalle alors au Pakistan où l'armée a pris le pouvoir. A l'âge de 16 ans, Taha rêve de faire des études d'art, mais son père a d'autres projets pour ce fils qui rechigne à suivre le droit chemin. En attendant, Taha va découvrir une Société faite d'interdits que la jeunesse s'efforce de contourner. Jamais il ne s'est senti aussi libre malgré l'insécurité ambiante. Les attentats du 11 septembre vont profondément l'impacter, tout comme son entrée à l'université. Après avoir connu l'école coranique et la censure, Taha va progressivement s'émanciper et trouver sa voie... il sera journaliste et débutera sa carrière sur une chaîne " hérétique " au grand dam de son père ! Sa détermination, sa foi en son métier et son engagement politique feront de lui une cible comme tant d'autres condisciples à travers le monde. Véritable chronique d'enfance et d'adolescence, Dissident Club retrace avec un humour libérateur et décomplexé le quotidien d'un jeune homme aux prises avec les fondamentalistes religieux ainsi que son combat pour un accès à l'information et la liberté d'expression. Coécrit et mis en scène par Hubert Maury, ancien diplomate devenu auteur de bandes dessinées, ce roman graphique aussi réjouissant qu'édifiant nous offre une vision limpide du Pakistan sur les trente dernières années ainsi qu'une certaine réflexion sur la religion, ses dérives et les fractures d'une communauté. Un témoignage touchant et sensible qui nous rappelle aussi bien L'Arabe du Futur que le travail de Guy Delisle. Aujourd'hui Taha Siddiqui (Prix Albert Londres 2014) et sa famille vivent à Paris. Taha a ouvert en 2020 le Dissident Club, un café & bar où les dissidents du monde entier se retrouvent pour échanger et qui propose régulièrement des conférences, des expositions et des projections.

03/2023

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Romance historique

A la conquête de sa liberté

Le roman-événement de la duchesse d'York Londres, 1865. Dans un mariage, les sentiments n'ont pas leur place. Fille de duc, Lady Margaret a toujours su qu'elle devait faire honneur à sa famille avec une alliance aussi somptueuse qu'avantageuse. Lord Rufus est le candidat idéal aux yeux de toute l'aristocratie londonienne, mais elle ne voit en lui qu'un homme impassible et froid auprès duquel elle ne pourra jamais être heureuse. En dépit de toutes les convenances, et juste avant l'annonce de ses fiançailles, elle fuit la salle de bal bondée, abandonnant derrière elle ses parents furieux et des convives scandalisés. Bannie mais libre, la jeune femme au tempérament rebelle et spontané décide alors de partir à la découverte d'elle-même. Car, depuis qu'elle n'est plus soumise aux responsabilités de son rang, elle ne souhaite qu'une chose : se défaire du carcan de la société qui ne lui laisse aucune place en tant que femme. De son Ecosse natale aux Etats-Unis, Lady Margaret va arpenter le monde à la conquête de sa liberté. Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Axelle Demoulin et Nicolas Ancion. A propos de l'autrice Ex-femme du prince Andrew, duc d'York, et ex-belle-fille de la reine Elizabeth II, Sarah Ferguson est duchesse d'York. Autrice de mémoires et de livres pour enfants, elle est aussi productrice de documentaires et de films historiques sur la période victorienne. En parallèle, elle oeuvre au sein de l'organisation à but non lucratif Children in Crisis, qui vient en aide aux enfants et femmes du tiers-monde. Mère de deux filles, les princesses Beatrice et Eugenie, Sarah Ferguson vit à Windsor avec neuf norfolk-terriers turbulents. A la conquête de sa liberté a été coécrit avec Marguerite Kaye, autrice de cinquante romances historiques. " Une histoire d'audace et de détermination, avec pour toile de fond les sommets du glamour et les dures restrictions de la société aristocratique britannique du milieu du XIXe siècle". Julian Fellowes, scénariste de Downton Abbey "Une épopée typiquement british, pas si loin des soubresauts romantiques de Jane Austen". Marion Galy-Ramounot, Madame Figaro "Un roman d'histoire avec un grand H, et d'amour avec un grand A". Europe 1, Historiquement vôtre "Dans la lignée de la saga des Bridgerton". I Newspaper " Une saga de près de 600 pages qui prend place à l'époque victorienne et emmène le lecteur de l'Angleterre à l'Ecosse, en passant par l'Irlande et les Etats-Unis. " Le Point magazine " Un roman historique consacré à Lady Margaret Montagu Douglas Scott, une arrière-grand-tante de l'autrice à la chevelure rousse, rebelle face aux injonctions de son temps et cible privilégiée de la presse people à l'époque. Cent cinquante ans après l'intrigue, toute ressemblance avec une personne réelle n'est pas purement fortuite. " Damien Cottin, Libération

10/2022

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Littérature anglo-saxonne

Votez Charlotte Walsh

" Une comédie satirique menée tambour battant, à lire absolument ! " Refinery29 Je suis une hypocrite. Je suis pétée de thunes et je fais semblant d'appartenir à la classe moyenne. J'ai peur de perdre mon couple et ma famille mais je fais comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je ne fais pas confiance au gouvernement mais je demande aux gens de me faire confiance et de m'élire au gouvernement. Moi-même, je ne me fais pas toujours confiance. Charlotte Walsh est candidate au Sénat lors d'élections de mi-mandat décisives pour l'avenir des Etats-Unis. Ebranlée par l'investiture d'un président qui divise et déterminée à changer les choses, elle quitte son poste prestigieux au sein de la Silicon Valley pour retourner, avec son mari et leurs filles, dans sa ville natale de Pennsylvanie et y faire campagne. Une fois la course lancée, Charlotte est sur tous les fronts : son adversaire est capable des manoeuvres les plus fourbes, la presse se montre féroce, et surtout, son mariage bat de l'aile. Lorsque le camp de l'opposition découvre un secret qui menace non seulement sa carrière politique, mais aussi tout ce qui lui est cher, Charlotte doit décider : jusqu'où est-elle prête à aller pour gagner ? Une histoire franche qui traite d'ambition et de couple, pointant avec finesse les défis que doivent relever les femmes s'engageant en politique dans les Etats-Unis d'aujourd'hui. Un roman d'actualité qui tiendra les lecteurs en haleine ! " Un roman politique essentiel. " Salon " Votez Charlotte Walsh est un roman audacieux et ambitieux, tout comme sa protagoniste. Jo Piazza a créé une héroïne si franche qu'elle prend vie. Charlotte Walsh est une femme que je ne suis pas près d'oublier. " Taylor Jenkins Reid " Un récit d'actualité qui porte un regard à la fois sombre et optimiste sur le monde de la politique, le féminisme et l'amour. " People " Ce roman politique est comiquement juste. " New York Post " Extrêmement lucide, drôle et haletant, un livre que l'on ne referme pas avant de l'avoir terminé tellement il nous surprend de la première à la dernière phrase. Une histoire de couple et d'amitié féminine, de politique et de pouvoir, des personnages aux défauts très humains dans une mise en scène frôlant la perfection ! " Marie Claire " Cinglant, profond... et impossible à lâcher. " PopSugar " Une histoire drôle et intelligente qui montre le prix que les femmes doivent payer quand elles se trouvent sur la scène médiatique. La plume de Jo Piazza, qui est sagace, pleine d'humour et d'esprit fait de Votez Charlotte Walsh un triomphe. " Laura Dave, autrice de Hello Sunshine " Ce page-turner est un cri de ralliement pour la génération Time's Up, apportant un regard de journaliste sur l'ambition féminine. C'est un roman intelligent, farouche et tellement agréable à lire ! " Camille Perri, autrice des Assistantes

03/2022

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Sports

Je ne suis pas un saint

Il est des personnages au destin atypique, dont la vie est une succession de chapitres aussi aventureux que dissemblables, portant avant tout la marque de la liberté. Max Guazzini est de ceux-ci. Dans son parcours, rien d'attendu, de stable, une réinvention permanente au contraire, la traversée d'univers singuliers, une quantité de rencontres exaltantes, et toujours l'audace, le goût du risque, une certaine vision, une certaine foi même qui ont apporté à tout ce qu'il a entrepris le bonheur de la réussite, le sens de la fête, un éclat particulier, une folie. S'il n'est pas un saint, Max Guazzini, qui a grandi à Marseille, dans une famille d'origine italienne, a été marqué dans son enfance par le catholicisme ; il s'en est même fallu de peu qu'il suive la vocation religieuse. Cet élan continuera de l'inspirer, donnant à toutes ses actions, même les plus décalées, la forme d'un engagement. « Monté » à Paris, étudiant en droit et en philosophie au début des années 1970, Max rêve de devenir chanteur et enregistre deux disques. Il rencontre surtout Dalida, dont il deviendra l'un des intimes, et l'attaché de presse après avoir renoncé à son espoir de percer dans le show business. Il se réinvente en avocat pénaliste et, plongé au cœur de grandes affaires, passe son temps en prison, avant de devenir l'un des fondateurs de NRJ dont il fera, dans la fièvre des radios libres naissantes, la fréquence la plus innovante, la plus excitante, la plus populaire de la bande FM et finalement la plus écoutée des radios, vivant à sa tête de passionnantes années de succès et de rencontres. La saga d'NRJ culminera dans la grande manifestation de 1984 rassemblant 300 000 personnes pour empêcher une fermeture décidée par le pouvoir. Cette passion, Max Guazzini la retrouvera dans ce qui sera la deuxième grande aventure de sa vie : le Stade français. Appliquant à la présidence d'un club de rugby le même esprit d'innovation et de fête, le même enthousiasme et la même spontanéité que ceux déployés à NRJ, il va transformer une équipe de quatrième division en plus grand club français, et changer la face du rugby sinon du sport par son goût de la grandeur et son sens du spectacle. Max Guazzini nous entraîne ici dans les coulisses du monde de la musique, dans les vestiaires, sur les terrains et dans les troisièmes mi-temps du rugby, dans les studios de radio, auprès des artistes, des sportifs, des hommes de médias, des politiques. Madonna, Alain Delon, Johnny Hallyday, David Bowie, Mick Jagger, Paul McCartney, François Mitterrand, Jacques Attali, Bertrand Delanoë, Nicolas Sarkozy, Bernard Laporte, Fabien Galthié, Christophe Dominici et encore Jacques Morali, ou la fameuse Denise, figure du club libertin le 41, sont ainsi quelques-uns des héros de son histoire, à côté de Dalida. Le récit de sa vie, sensible, passionné, drôle, mouvementé, offre un festival de portraits et une singulière traversée de notre temps, des années 1950 à nos jours, faisant vivre sous un nouveau jour des personnages et des événements familiers.

03/2017

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Photographie

Sarajevo. Ma ville, mon destin

"C'est l'histoire d'un pays, d'une ville, de ses habitants, d'un homme. Le pays n'existe plus : c'était la Yougoslavie. La ville a été blessée à jamais : c'est Sarajevo. Ses habitants, en grande partie, ne sont plus les mêmes, certains tués, d'autres partis. L'homme est vivant mais blessé, lui aussi, pour la vie. Il se souvient, et ces photos sont comme les cicatrices indélébiles de ce souvenir. Aussi indélébiles que celle de la balle qui l'a frappé au menton, un jour comme les autres, parmi les mille trois cent quatre-vingt-quinze jours qu'a duré le siège." Ainsi l'écrivain François Maspero évoque-t-il l'exceptionnel travail que le photographe Milomir Kovacevic a consacré à son pays, devenu aujourd'hui Bosnie-Herzégovine, et à sa ville emblématique, Sarajevo. Né à Cajnice en 1961, Milomir Kovacevic, qui a commencé dès l'âge de dix-sept ans la pratique de la photographie, est en quelque sorte le chroniqueur infatigable et passionné de Sarajevo. Il a commencé à en arpenter les rues, armé de son premier Nikon, alors qu'il était étudiant, parcourant une ville "qui vibrait de la beauté de ses habitants", cherchant à la saisir dans sa diversité et son étonnante vitalité. Devenu photographe de presse, il a connu et documenté ce qu'il définit lui-même comme les trois époques d'une ville dont la traversée du XXe siècle s'apparente à une page emblématique de l'histoire contemporaine. Elle commence par le Sarajevo d'avant 1990, qu'il décrit comme une ville paisible, capitale culturelle et ouverte d'une Yougoslavie où le régime du maréchal Tito distend partiellement un rideau de fer qui ceinture l'Est de l'Europe. La fraternité et le désir d'avenir, symbolisés par l'hommage aux héros et l'enthousiasme des pionniers, ne connaissaient pas alors le poison des nationalismes particuliers. Le 6 avril 1992, l'édification des premières barricades marque le début de l'effroyable siège de la ville qui, quatre années durant, va révéler à l'Europe sa fragilité et au monde l'impuissance de sa solidarité. Plongé au coeur du drame, Milomir Kovacevic fait de son appareil "un bouclier et une épée", parcourant la ville sur laquelle s'abattent les premiers obus. L'assassinat de son propre père achève de briser "l'irréel de cette tragédie" et fait de sa quête photographique "un besoin", une nécessité irrépressible de "garder la trace et de faire de l'enfer sarajévien un document visuel qui accompagnera avec pudeur et discrétion le quotidien des habitants, leur rendant ne serait-ce qu'un peu de leur fierté". Vient enfin le temps de la paix, plus exactement celui de l'après-guerre. Milomir Kovacevic sait mieux que quiconque le poids des souvenirs hantés, des blessures traumatisantes, des reconstructions fragiles, qu'il saisit dans la pudeur de leur manifestation. Installé à Paris, il entreprend de faire découvrir au monde, à travers expositions et publications, l'horreur d'un conflit dont l'histoire n'a pas fini de s'écrire, tout en poursuivant une recherche sur la mémoire des disparus et la vie solidaire des exilés dispersés.

11/2012

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Pléiades

Romans et récits. Tome 2

Kessel est difficile à situer dans le paysage littéraire. On l'y prenait parfois pour un intrus. A la NRF, Gaston Gallimard crut très tôt en lui, tandis que Gide (qui changerait d'avis) et Paulhan avaient, comme on dit, "des réserves" . Peut-être n'était-il à leurs yeux qu'un reporter écrivant des romans, avec une circonstance aggravante : le succès. Alors romancier ou reporter ? Un pur romancier ? un authentique reporter ? La question, à vrai dire, ne se pose pas en ces termes. Cette édition ne fait pas acception de "métiers" ni d'ailleurs de genres littéraires. Elle juxtapose dans l'ordre chronologique des ouvrages relevant, à des degrés divers, de la fiction, du récit, du reportage ou de ce que Kessel aimait à nommer documentaire - un mot encore neuf dans les années 1920 et qu'il donna pour titre à la première partie de Vent de sable. Elle bénéficie d'autre part d'un fait nouveau : les manuscrits de Kessel sont désormais accessibles. Ces deux volumes en reproduisent de nombreux éléments - dont le scénario inédit du Bataillon du ciel - et les exploitent pour cerner ce qui fait la spécificité de l'oeuvre. Le "système Kessel" , on croit le connaître : courir le monde, faire provision de "choses vues" , livrer des reportages à la presse, en tirer (selon des modalités variables) un récit, puis publier un roman qui utilise (dans des proportions tout aussi variables) ces reportages et ce récit. Mais les apparences sont trompeuses : Le Lion (roman "kényan" de 1958), par exemple, aurait été conçu avant que ne soit achevé La Piste fauve (récit, kényan lui aussi, de 1954). L'oeuvre ne décrit pas une trajectoire systématique qui mènerait du réel (terrain du reporter) à la fiction (ou littérature). Chez l'auteur de Makhno et sa juive, la réalité n'est jamais chimiquement pure. Kessel pourrait bien être un précurseur de ce qu'on appelle aujourd'hui en bon français la creative non fiction. L'aventure, l'événement, tel homme rencontré, telle situation vécue possèdent pour lui un potentiel poétique ou romanesque qui fait d'eux des objets pour l'imagination. Pour le dire à la manière de Malraux, le réel est une musique sur laquelle nous sommes contraints de danser. Mais Kessel le trouve insuffisant. Comme Malraux lui-même, comme Cendrars, Saint-Exupéry et bientôt Gary, il est de ceux qui offrent à la réalité des prolongements puisés dans l'imaginaire. Ce faisant, il place son oeuvre - et ses aviateurs, ses Russes blancs, ses guerriers masaï, ses cavaliers afghans - aux confins "du réel, du rêve, de l'errance et de l'histoire" (Malraux encore). Il la rend transfrontalière, se rend lui-même inclassable et fait de l'aventure un mythe moderne. Sans doute respire-t-il "l'air du temps" , qui est aussi le nom d'une collection à laquelle il donna des livres ; mais il sait s'en abstraire et atteindre à l'essentiel. Ecrite en un siècle qui menaça de mille manières l'espèce humaine, toute son oeuvre peut être lue

06/2020

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Pléiades

Romans et récits. Tome 1

Kessel est difficile à situer dans le paysage littéraire. On l'y prenait parfois pour un intrus. A la NRF, Gaston Gallimard crut très tôt en lui, tandis que Gide (qui changerait d'avis) et Paulhan avaient, comme on dit, "des réserves" . Peut-être n'était-il à leurs yeux qu'un reporter écrivant des romans, avec une circonstance aggravante : le succès. Alors romancier ou reporter ? Un pur romancier ? un authentique reporter ? La question, à vrai dire, ne se pose pas en ces termes. Cette édition ne fait pas acception de "métiers" ni d'ailleurs de genres littéraires. Elle juxtapose dans l'ordre chronologique des ouvrages relevant, à des degrés divers, de la fiction, du récit, du reportage ou de ce que Kessel aimait à nommer documentaire - un mot encore neuf dans les années 1920 et qu'il donna pour titre à la première partie de Vent de sable. Elle bénéficie d'autre part d'un fait nouveau : les manuscrits de Kessel sont désormais accessibles. Ces deux volumes en reproduisent de nombreux éléments - dont le scénario inédit du Bataillon du ciel - et les exploitent pour cerner ce qui fait la spécificité de l'oeuvre. Le "système Kessel" , on croit le connaître : courir le monde, faire provision de "choses vues" , livrer des reportages à la presse, en tirer (selon des modalités variables) un récit, puis publier un roman qui utilise (dans des proportions tout aussi variables) ces reportages et ce récit. Mais les apparences sont trompeuses : Le Lion (roman "kényan" de 1958), par exemple, aurait été conçu avant que ne soit achevé La Piste fauve (récit, kényan lui aussi, de 1954). L'oeuvre ne décrit pas une trajectoire systématique qui mènerait du réel (terrain du reporter) à la fiction (ou littérature). Chez l'auteur de Makhno et sa juive, la réalité n'est jamais chimiquement pure. Kessel pourrait bien être un précurseur de ce qu'on appelle aujourd'hui en bon français la creative non fiction. L'aventure, l'événement, tel homme rencontré, telle situation vécue possèdent pour lui un potentiel poétique ou romanesque qui fait d'eux des objets pour l'imagination. Pour le dire à la manière de Malraux, le réel est une musique sur laquelle nous sommes contraints de danser. Mais Kessel le trouve insuffisant. Comme Malraux lui-même, comme Cendrars, Saint-Exupéry et bientôt Gary, il est de ceux qui offrent à la réalité des prolongements puisés dans l'imaginaire. Ce faisant, il place son oeuvre - et ses aviateurs, ses Russes blancs, ses guerriers masaï, ses cavaliers afghans - aux confins "du réel, du rêve, de l'errance et de l'histoire" (Malraux encore). Il la rend transfrontalière, se rend lui-même inclassable et fait de l'aventure un mythe moderne. Sans doute respire-t-il "l'air du temps" , qui est aussi le nom d'une collection à laquelle il donna des livres ; mais il sait s'en abstraire et atteindre à l'essentiel. Ecrite en un siècle qui menaça de mille manières l'espèce humaine, toute son oeuvre peut être lue

06/2020

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Philosophie

Deux intellectuels dans le siècle, Sartre et Aron

Les deux philosophes, nés l'un et l'autre en 1905, furent d'abord d'inséparables "petits camarades" à l'Ecole normale supérieure entre 1924 et 1928. Le jeune Sartre, futur grand théoricien du devoir d'engagement, était alors totalement apolitique. Raymond Aron, déjà attentif à la vie politique, penchait pour sa part vers le socialisme et le pacifisme. Du séjour qu'ils firent l'un et l'autre en Allemagne, ils tirèrent des enseignements différents, mais c'est la guerre qui les conduira vers des évolutions radicalement divergentes. Aron passe à Londres, où il écrit dans la revue La France libre. S'il ne fait pas la Résistance brillante présentée par certains de ses zélateurs, Sartre subit le choc de la captivité et de la défaite, et a l'expérience de l'engagement à travers quelques actions de résistance intellectuelle. C'est lui qui formulera en 1945, dans le premier numéro de sa revue Les Temps modernes (auxquels Aron collabore quelque temps), la théorie du devoir d'engagement de l'intellectuel. L'influence de ses idées sera alors énorme. La presse de l'époque fera vite l'amalgame entre l'"existentialisme" et l'effervescence qui règne à Saint-Germain-des-Prés ; les tirages de ses livres sont élevés, ses pièces ont un succès considérable. Très vite, la guerre froide partage le monde en deux et l'intelligentsia française en ressent les retombées. Sartre, d'abord violemment attaqué par le Parti communiste, s'en rapproche jusqu'à devenir, entre 1952 et 1956, un "compagnon de route". Or ce sont précisément les intellectuels communistes et les "compagnons" que Raymond Aron dénonce à la même époque dans l'un de ses essais les plus célèbres, L'Opium des intellectuels, et au fil de sa réflexion sur le phénomène totalitaire. Sartre et Aron resteront frères ennemis tout au long des années 1960, symboles et porte-parole des deux versants antagoniques du milieu intellectuel, aussi bien sur les guerres coloniales finissantes et le conflit vietnamien qu'au moment de la crise de mai 1968 : le premier soutient le mouvement, tandis que le second devient, aux yeux de l'extrême gauche, le symbole de l'Université "bourgeoise" et du libéralisme politique honni. Mais c'est précisément ce statut de penseur libéral qui, sur le tard, conférera à Raymond Aron notoriété et influence. A partir de la seconde partie des années 1970, le milieu intellectuel français tonnait en effet une profonde crise idéologique : les modèles et les maîtres à penser de l'extrême gauche se trouvent dévalués, et le marxisme voit ses positions s'éroder rapidement. Sartre, mort en 1980, sera au cours des années suivantes souvent attaqué à titre posthume : lui qui incarna la position longtemps dominante de la gauche intellectuelle deviendra, d'une certaine façon, le responsable et le symbole des erreurs et des errances présumées de cette gauche. Dans le même temps, Raymond Aron, jusqu'à sa mort en 1983 et même après, se verra largement reconnu par ses concitoyens et porté par la vague du libéralisme.

10/1995

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Empire colonial

L'Indigène et le citoyen. La Ligue des droits de l'homme dans les colonies 1898-1940

Avec ce nouvel ouvrage, l'auteur poursuit son exploration de la pensée coloniale dans la République impériale. Cette dernière, couvrant ce qui est convenu d'appeler la IIIe République et qui s'étend de 1870 à 1940, est celle où la France se dote d'un empire colonial aux quatre coins du globe ; le deuxième après celui du Royaume-Uni. Comme pour mes précédents travaux - consacrés à la pensée au Grand Orient de France dans la République impériale - il ne s'agit pas ici d'une réflexion globale sur la colonisation, mais simplement d'une étude précise de la Ligue des droits de l'homme et du citoyen ; de ce que furent ses idées et son action aux colonies. La Ligue naît de facto durant le procès d'Emile Zola. Ce rassemblement se mue ensuite en une " Ligue des droits de l'homme et du citoyen ", qui est officiellement enregistrée le 4 juin 1898, soit quatre années après la condamnation du capitaine Dreyfus. L'Institution se dote dès les débuts, d'un solide groupe d'avocats et de juristes. La Ligue ne veut pas " créer du droit, mais protéger le droit ". Elle regroupe dans ses rangs des politiciens de premier plan, radicaux et socialistes mais également un grand nombre d'intellectuels et d'écrivains comme Anatole France, Marcel Proust et d'autres. Après la Grande Guerre, la réflexion des ligueurs va essentiellement se porter vers le statut politique et social des colonies. Le premier élan, en compagnies des Maçons et des socialistes, va les pousser à importer la République dans les colonies ; mais surtout pour les Européens ! Quel statut alors pour les indigènes ? La Ligue va mener un combat incessant en faveur de la définition d'un statut clair et le plus libéral possible en leur faveur. Que ce soit concernant les droits fonciers, ceux en matière de justice et de défense dans les tribunaux indigènes, mais aussi de la presse et ceux de vote, essentiellement en Algérie pour ce dernier point ! L'idéal pour elle aurait été de pouvoir assimiler les masses autochtones, par l'éducation et l'amélioration de leurs conditions de vie et de les rapprocher des conditions des citoyens. La Ligue évoluera ainsi vers la recherche d'un statut du " citoyen indigène ", habitant d'un " pays en devenirs ", au sein d'une sphère mondiale française, comparable au Commonwealth. Les colonisés enfin, les indigènes, que pensaient-ils de tout cela ? Voulaient-ils devenir Français ? Voulaient-ils devenir prospères en appartenant à une superpuissance mondiale francophone, ou bien vivre plus chichement, mais librement, dans un pays qui leur appartenait ? En fait, ils ne se levèrent pas en masse contre les partis indépendantistes ou communistes pour imposer leur volonté de rester ou devenir Français. Il est d'ailleurs important de signaler que ce sont les mouvements patriotiques qui se trouveront à l'origine des grandes réflexions réformistes coloniales de la métropole, comme pour le cas du Riff et de la Syrie en 1925 et de l'Indochine en 1930. Après cette date, le pouvoir colonial perdra l'initiative et le Front populaire, malgré la vaste enquête sur les colonies de la Commission Guernut, fille de la Ligue, ne pourra rien y changer.

01/2023

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Développement durable-Ecologie

Plus haut que mes rêves

« Mais qu'as-tu donc été faire dans cette galère ? » Cette phrase, que de fois l'ai-je entendue à propos de ma candidature à l'investiture d'Europe Ecologie Les Verts pour la Présidentielle de 2012 ! Bonne question, posée généralement par des amis, mais aussi par des inconnus fidèles à mon engagement, parfois désorientés par cette initiative. Question légitime, pour qui me connaît, à laquelle il était temps de répondre sans amertume aucune. « Il est vrai que de me jeter dans l'arène politique était si contraire à ma nature profonde, à mes ambitions, que moi-même, j 'avais besoin d'inscrire ce moment particulier dans la cohérence d'une vie et surtout dans celle d'un engagement de 25 ans. Certains pourraient croire à l'expression d'un désir narcissique, mais moi je sais que cette décision était autant un acte d'espoir que de désespoir face à l'inertie d'une société confrontée aux pires menaces que l'humanité a jamais connues. « Ce livre est un bilan d'étape à l'issue d'un itinéraire qui aurait pu combler mille et une vies. Une vie dont je m'étonne encore chaque matin, tant elle dépasse mes rêves les plus fous, et qui a tissé un lien indéfectible et quasi charnel avec la Nature et la Planète. Une vie de citoyen du monde, captée d'un méridien à l'autre par une beauté dont je ne peux croire qu'elle soit sans objet. « En remontant le temps sur 57 ans, d'une enfance singulière où très vite "la promesse de l'aube" de Romain Gary se brise, en passant par un précoce appel du large, j'ai donné libre cours à une vocation qui s'exercera à travers une infinité d'expériences. De photographe de plage à photographe de presse, de la radio au cinéma en passant par la télévision, tout fut bon pour nourrir cette soif de découverte et de grands espaces et cette curiosité de l'autrement, jamais satisfaite. « Mon évolution fut lente mais constante, d'adepte de la vitesse et des machines motorisées à un regard respectueux et averti sur la planète. De l'insouciance à la conscience, de l'indifférence à l'engagement permanent. Un long chemin nourri par des aventures et des rencontres, de Paul Emile Victor à Nelson Mandela en passant par Théodore Monod ou le chef indien Raoni. Ce fut une émancipation jalonnée de complicités exceptionnelles avec la nature, des baleines aux colibris, du désert du Namib aux îles aléoutiennes. « Une vie en grand écart entre le sauvage et le policé, entre l'éleveur de rennes sibérien et le patron du CAC 40, entre les volcans indonésiens et le chaudron des palais ministériels parisiens. Une vie aujourd'hui habitée par la crise écologique qui m'oblige avec mes seules armes, les mots, à tenter de mobiliser et de convaincre avec plus ou moins de succès. Un quotidien où, entre deux voyages, défile toute l'élite politique ou économique que je m'efforce de rassembler sur ces enjeux cruciaux, aidé désormais par toutes sortes d'experts et de scientifiques, avec un seul mot d'ordre: construire un nouveau monde. » Nicolas Hulot, novembre 2012

09/2013

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Sciences historiques

L'esprit des sourds. Volume 1, Les signes de l'Antiquité aux premières institutions : le choc des représentations

Cette édition papier, en couleur, du premier volume couvrant l’histoire des signes de l’Antiquité au début du 19e siècle. Le langage est indissociable de l’humanité et la langue des signes est indissociable des sourds. Ce livre conte comment ils surmontèrent les représentations qui s’opposèrent à leur reconnaissance, forgeant leur liberté et leur culture silencieuse. Selon une statistique d’origine inconnue, mais reprise par tous les auteurs, 95% des sourds naissent dans des familles qui entendent. Ainsi, en majorité, les sourds remplacent l’absence d’ancêtres sourds par une histoire à laquelle ils sont très attachés. Sa principale origine remonte à Ferdinand Berthier (1803-1886) qui redécouvre l’abbé de l’Epée et en fait une légende sourde, un mythe fondateur qui ne sera plus oublié jusqu’à nos jours. Il faudra attendre le vingtième siècle pour que soit redécouverte la géniale intuition d’Auguste Bébian (1789-1839) qui, avant même l’invention de la linguistique, découvre la possibilité d’écrire les signes. Longtemps, les signes n’ont pas eu de forme écrite et n’ont guère laissé de traces. Il faudra la vulgarisation de la vidéo pour conserver des témoignages dont les futurs historiens feront leur miel. C’est pourquoi la principale trace de l’histoire des sourds est celle de leur éducabilité et de leur instruction, mais elle ne s’y limite pas. Parcourir l’histoire des sourds, c’est croiser et recroiser bien d’autres histoires : celles des idées, de la philosophie, de l’éducation, de la médecine, des sciences sanitaires et sociales, des techniques, de la politique, de la presse… L’histoire des sourds c’est aussi, et d’abord, l’histoire de la gestualité, des signes et leur lente reconnaissance. D’après sa thèse en Linguistique soutenue en 1999, à l’université René Descartes, Paris V, Yves Bernard nous invite à le suivre sur les chemins qu’il ouvre à travers l’immense forêt des autres histoires. Non pas un parcours chronologique, mais des tracés thématiques qui, souvent, se rencontrent et nous conduisent à travers l’Antiquité, les débuts de l’éducation en Espagne, en Angleterre et en France, le siècle des Lumières, la Révolution française, les méthodes en Europe et aux États-Unis, les destinées sociales et les utopies… jusqu’aux thématiques silencieuses du XIXe siècle. Le langage est indissociable de l’humanité et la langue des signes est indissociable des sourds. Il importe peu que la langue soit parlée, sifflée ou signée. Ce livre retrace l’histoire de la gestualité et des signes, la lente progression vers l’éducation et la citoyenneté qui ont formé, au fil du temps, l’esprit des sourds. Ce tome 1 (livre papier) couvre l’histoire silencieuse de l’Antiquité aux premiers temps des grandes institutions de sourds-muets, jusqu’en 1829, situant les cadres des futurs combats identitaires des sourds. Les conceptions des grands philosophes y sont abordées : Socrate et Platon, saint Jérôme et saint Augustin, Montaigne, Locke, Descartes, Condillac, Rousseau, Diderot, etc... (le DVD comporte le livre intégral.)

01/2019

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Sociologie

Après le Black Power, la libération des femmes et Comment j'ai commencé à écrire

Gloria Steinem raconte dans ces deux textes ce qui l'anime : l'écriture et l'activisme. I- Comment je suis devenue écrivaine - Pour la 1ere fois traduit en français. A 86 ans, Gloria Steinem est désormais une figure incontournable de l'histoire du fémi- nisme, mille fois récompensée pour son travail, elle est aussi le sujet du film, The Glorias, incarnée par Julianne Moore, et un des personnages principaux de la série America. Ce que l'on connait moins est sa conviction que l'écriture est son moyen d'action le plus puissant pour faire changer les mentalités et obtenir l'égalité entre femmes et hommes : "Trouver les mots qui permettront aux gens d'agir ensemble tout en appréciant leurs individualités respectives est sans doute la fonction la plus féministe et la plus profondément révolutionnaire de l'écrivain(e)" écrit-elle dans Actions scandaleuses et rébellions quotidiennes (Texte pour la première fois traduit en fran- çais aux Editions du Portrait - 2018-). Dans Comment je suis devenue écrivaine paru en 1965 dans Glamour, Gloria Steinem remonte le chemin qui l'a mené à comprendre que les mots, lorsqu'ils sont justes, participent à changer le monde pour le rendre plus égalitaire. Elle raconte son enfance passée dans une caravane, avec ses parents et sa soeur où ses seuls amis sont Wonder Woman, Autant en Emporte le Vent et Les 4 filles du docteur March. Sédentarisée, vers l'âge de 11 ans, elle suivra un excellent cursus et décroche le diplôme de sciences politiques à Smith College, l'une des seven sisters. Elle part alors en Inde, devient correspondante pour la presse et fondera plus tard Ms Magazine. L'écriture et l'activisme donnent le sens à sa vie et cela lui permet de signer des textes sensibles qui mettent à jour des constructions sociales à changer lorsqu'on rêve d'un monde plus juste. II- Suivi de Après le Black Power, la libération des femmes. Pour la 1ere fois traduit en français. Pour Gloria Steinem, le "sexisme est un racisme" . Dans ce texte paru dans le New York Magazine en 1971, elle établit des parallèles entre l'histoire du mouvement des femmes et celui des droits civiques. Les Afro-américains et les femmes partagent le fait d'être rabaissés, discriminés, réduits au statut de l'en- fant, ou de soutien à l'homme, de soutien à l'homme blanc. Ils partagent aussi une même dynamique dans leur mouvement d'émancipation : l'obtention de droit est toujours suivi d'un retour de bâton ; l'obtention du droit de vote des Noirs est suivie par l'instauration des lois Jim Crow et de la ségrégation. Les femmes, depuis l'obtention du leur et de nouvelles libertés, sont plus oppressées. Les deux mouvements sont protéi- formés et divisés. Mais ces réalités n'ont pas empêché les concernés de se rassembler, de créer des alliances et de voir leurs luttes monter en puissance. Elle rappelle toutefois (comme James Baldwin et donc Eddie Glaude) qu'il faut impérativement recon- naitre les oppressions pour aller de l'avant.

03/2022

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Ecrits sur l'art

Soliloques d'un peintre. Écrits 1896-1958

Contemporain des avant-gardes du début du XXe siècle, Georges Rouault (1871-1958) participa au Salon d'Automne de 1905, dit des "? fauves ? ", avec Matisse, Camoin, Derain et Manguin. Peintre de nus, de portraits, de paysages, il fut également céramiste, graveur et illustrateur de livres pour Ambroise Vollard, qui fut son marchand à partir de 1917 ; puis dessinateur de modèles pour la tapisserie et le vitrail. Inspiré par les sujets religieux et par le cirque, dont il fut un fervent spectateur, Rouault s'impose comme le peintre des laissés pour compte de la société, dont il donne une image expressive et intense, souvent saturée de matière. Or sa création artistique, très riche et variée, fut doublée d'une production littéraire continue, que ce recueil permet de redécouvrir. G. Rouault fut d'abord un témoin de son temps ? : auteur de mémoires sur ses contemporains, notamment sur son maître à l'Ecole des Beaux-Arts Gustave Moreau, ou sur ses amis écrivains Léon Bloy, André Suarès et Joris-Karl Huysmans, il publia en 1926-1927 Souvenirs intimes, qui reste son ouvrage le plus célèbre avec Soliloques, édité en 1944. Premier conservateur du musée Gustave Moreau de Paris, il fut encore un théoricien, dont les articles étaient très prisés dans la presse artistique entre les années 1920 et 1950. Poète polémiste, il composa un texte en prosimètre enflammé, Cirque de l'Etoile filante (1938), qui use de la métaphore du cirque pour donner une image onirique et très personnelle de l'actualité politique et sociale. Une grande partie des textes parus du vivant de Rouault étaient épuisés ou bien difficiles à réunir ou encore très lacunaires. L'édition établie et annotée par Christine Gouzi avec la collaboration d'Anne-Marie Agulhon, réunit pour la première fois la majorité d'entre eux et les replace dans leur contexte. Le lecteur y trouvera encore de nombreux manuscrits inédits, qui complètent la connaissance de Rouault polygraphe. L'ouvrage permet ainsi d'aborder des textes autobiographiques jamais retranscrits, des souvenirs sur les artistes que le peintre a côtoyés, mais aussi un livre théorique intitulé Ingres, Degas, Renoir, Cézanne, ainsi qu'une pièce de théâtre burlesque, narrant les aventures d'Ubu fils critique d'art, rédigée à l'imitation de l'Ubu Roi d'Alfred Jarry. On a aujourd'hui oublié qu'à la suite du procès qui l'opposa aux héritiers de Vollard, en 1946-1947, Rouault fut le rédacteur du texte qui servit à établir la loi sur la propriété intellectuelle : un des chapitres rappelle cet épisode essentiel des années d'après-guerre. De même Rouault poète restait un inconnu ? : influencé par Apollinaire, par Jehan-Rictus, Verlaine et Villon, il composa pourtant de nombreux poèmes en vers libres ou en prose, qui peuvent être analysés en symbiose avec ses gravures, ses peintures ou même les nombreuses illustrations qu'il imagina au cours de sa vie. A travers les écrits de Rouault, c'est donc l'homme et l'artiste qui se révèle sous un nouveau jour, à la fois plus familier et plus engagé.

10/2022

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Littérature érotique et sentim

Hate me ! That's the game ! Tome 2, Tout le temps avec toi

La vie de star n'est pas de tout repos, et Aileen l'apprendra à ses dépens... Vivre avec une star, ce n'est pas de tout repos. Mais vivre avec Evan Swain, c'est le rock and roll assuré tous les jours ! Entre les concerts, les soirées arrosées et les moments coquins, Aileen a peu de temps pour étudier... et elle ne s'en plaint pas ! Mais une série de drames s'abat sur Aileen et son entourage, et elle continue à sentir constamment l'ombre menaçante de Kristen... Paranoïa, pure coïncidence ? C'est plus liés et intimes que jamais qu'Evan et Aileen devront affronter les obstacles dressés sur leur route. Plongez sans plus attendre dans le deuxième et dernier tome de la série à succès Hate me ! That's the game ! . Emilia Adams vous promet une romance pleine d'action, de suspense, de sentiments et de moments (très, très) coquins ! EXTRAIT - Et si on parlait de toi maintenant, Aileen, lance Emma, le regard plein de défis. Je deviens rouge. Je ne suis pas fan de dévoiler des choses sur ma vie sexuelle. Elle a essayé plusieurs fois de dénicher quelques informations, mais la plupart du temps j'ai esquivé les interrogatoires. - Pas grand-chose à dire, dis-je la voix pas très crédible. - Oh ! Tu mens. Je sais que tu me caches des choses, s'exclame mon amie un peu trop fort à mon goût. - Pas du tout, entre nous c'est juste le bonheur comme il le faut. Elle rit. OK, je ne suis pas convaincante. Comme toujours. - Je vous ai vus dans les toilettes à Los Angeles. Ne va pas me dire que c'est platonique. De plus, ce soir-là, tu lui avais dit plus de jeu. - Plus de jeu ? demande Mila. Raconte ! Allez, ne fais pas ta coincée du cul. On est entre filles, tu peux tout nous dire. Elle bat des cils pour m'amadouer. Je dois rougir davantage. OK, je me lance, j'espère qu'elles ne vont pas être choquées. Je déglutis avant de m'exprimer : - Oui, bon, Evan aime bien jouer aussi. Il a sa façon de faire, on va dire. Mila semble intéressée : - Quel genre ? Il t'attache ? Il te fouette ? Il te déguste comme Adam le fait sur Emma ? Il... Je la coupe, complètement embarrassée. J'ai l'impression que l'on nous écoute. Autour de nous, les clients ne nous lâchent pas du regard. Quelle idée de parler de ça dans un lieu public ! CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE A propos du tome 1 : "Une jolie fanfiction dans un univers rock comme je les aime. C'est bien écrit, fluide et sans temps mort. L'auteure a réussi à mêler cliché et originalité, ce qui n'est pas toujours simple". - Melanie-84 sur Booknode "Le lecteur est entraîné dans un monde Rock'n roll des les premières pages, c'est la folie ! Ne comptez pas lâcher ce livre, une fois que vous aurez le nez dedans !! " - Adeline-infinity-books "Rêver et s'évader. Voilà ce qu'Emilia nous offre dans ce livre. S'évader dans des histoires pour un bon moment de détente". - Chloebookslivres sur booknode A PROPOS DE L'AUTEUR Mère de trois enfants, Emilia Adams est une grande fan du groupe The Strokes, mais surtout de Julian Casablancas. Jeune femme rêveuse avec un brin de folie, elle aime écrire et profiter de la vie autour d'un bon cappuccino ou d'une viennoiserie !

03/2020

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Essais généraux

Le débat public : pour quel "développement durable" ? Pour la transition écologique ! 2e édition revue et augmentée

L'essai réédité aujourd'hui a été écrit en 2010. Il tire les leçons des dizaines de débats et concertations organisés par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP), en application de la loi sur la démocratie de proximité de deux mille deux. Ainsi construit, par inférence sur un matériau fait des multiples traces, orales et écrites, laissées par ces quelques dizaines d'exercices de participation instituée par la loi, il s'adresse aux deux questions qui sont naturellement venues à l'esprit de tous après la création d'un dispositif si nouveau et si original : "Est-ce que ça marche ? " Et plus encore "A quoi ça sert ? " . Dix années après les réponses données tiennent toujours : Oui, ça marche, à certaines conditions, et ceci se voit confirmé, dix ans après, tant par les échecs que les réussites enregistrées par la CNDP. Mais pour quel développement durable ? Le développement durable, celui que les maîtres d'ouvrage prenaient pour objectif, ne ralliait pas les écologistes. D'où le point d'interrogation du sous-titre. Il semblait qu'un développement durable plus exigeant, voire la transition écologique, qu'annonçaient certains, seraient plus conformes à leurs attentes. Ce mouvement des attentes écologiques, décelé en 2010, se voit, aujourd'hui, non seulement confirmé, mais vivement approfondi, accéléré et étendu. On ne parle plus de développement durable, fut-il exigeant, et à peine de transition écologique. A écouter ce qui remonte de la place publique, on devrait parler du "basculement écologique" . Et pourquoi la Covid19 n'en serait-elle pas le déclencheur ? Ce mouvement s'est amplifié, mais c'est bien celui que les premiers débats publics ont permis d'identifier. Il a fait un pas de géant, mais sur la même trajectoire. C'est pourquoi cette deuxième édition est composée du texte de 2010, réédité tel quel, car il n'est en rien contradictoire avec ce que l'on constate depuis. Cette réimpression est augmentée d'une postface, qui suit la logique inductive de l'essai. Elle actualise les constats, ajuste l'interprétation, et, surtout, fait une proposition plus ambitieuse et plus nette. En contraste avec les précautions de l'essai, cette postface s'engage pleinement. Elle pose un nouveau concept, englobant le débat public institué, la "fabrique sociotechnique des projets" , dont l'idéal devrait être de construire une, ou des, alternatives au projet, au sein d'un groupe d'expertise plurielle, en réponse à la critique du débat. La délibération et la décision du Maître d'Ouvrage ne devraient intervenir qu'après, et en considération de ce travail. Comment réussir un tel idéal ou s'en approcher ? Outre les précisions qu'elle développe pour cela sur la manière de conduire les deux phases de la fabrique sociotechnique, sous l'égide de la CNDP, le débat public puis la concertation garantie de convergences, la postface propose deux mesures stratégiques : une mission de régulateur, confiée à la CNDP, et une mutation du métier de fabriquant de projet, du ressort d'une politique publique résolue. Vue de l'esprit ? Irénisme ? Que de croire à un compromis possible entre l'urgence ressentie par les uns devant l'imminence de l'effondrement écologique et développement économique et social toujours prioritaire pour les autres ? Ou réalisme à considérer que tout gouvernement, quels que soient ses positions de départ, sera contraint à une synthèse entre écologie, social et économique, même s'il bascule l'ordre des priorités suivies jusqu'ici entre ces trois impératifs ? Et encore réalisme à considérer que, notamment après la pandémie que nous vivons, et le ralentissement qu'elle va imprimer, les projets des maîtres d'ouvrage ne seront pas aussi "pressés" qu'ils l'étaient, et qu'on aura le temps de leur fabriquer, autrement, des alternatives ? Auteur : Georges Mercadal Après avoir été au service du logement social, l'auteur a terminé sa carrière comme vice-président de ce qui est aujourd'hui le Conseil général de l'environnement et du développement durable, et l'a prolongée comme vice-président de la Commission nationale du débat public. Il a ainsi été mêlé à l'élaboration de la loi de 2002 qui a créé le cadre du débat public, puis à sa mise en oeuvre tant sur le terrain qu'au plan national. Ce livre est le fruit de cette expérience.

04/2021

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Critique littéraire

Tracés N° 24 : Il avait appris à écrire

"Il avait appris à écrire" : retourner ainsi le titre d'un célèbre essai consacré aux incipit, serait-ce donner à entendre que Simenon, au contraire d'Aragon, bien faraud de prétendre n'avoir jamais appris à écrire, applique des procédés qui lui ont été enseignés ? Bien sûr que non ! On sait que sa scolarité a été écourtée et qu'il n'a pu bénéficier, de la part de ses maîtres, de conseils d'écriture susceptibles de faire de lui le romancier qu'il est devenu, un "pêcheur au lancé" capable, en quelques phrases, d'appâter et de ferrer le lecteur. Cette capacité, c'est le fruit d'un apprentissage "sur le tas" , en tant que fournisseur de la presse quotidienne, d'abord, puis, très vite, d'une littérature vouée à la consommation rapide. Peut-on dire que Simenon, au cours des années de maturation sous pseudonymes, a fabriqué des hameçons tout à fait personnels et qu'il a découvert une manière de jeter la ligne à nulle autre pareille ? Sans doute pas : ce serait un jeu d'enfant de trouver, chez ses contemporains, à l'entame des romans, des situations et des personnages aussi indéterminés que les siens, qui piquent la curiosité et suscitent le désir de savoir qui ils sont et ce qui les a menés là où ils sont. Mais il y a chez lui un degré d'intrication des points de vue bien supérieur à celui qui se rencontre chez ses confrères, une alternance de perspectives - sans scrupules pourrait-on dire - qui, à la fois, peut décontenancer le lecteur engoncé dans les habitudes de réception de la narration réaliste, et lui ouvrir de vastes espaces d'interprétation. Quelque chose arrive à quelqu'un quelque part ; quelqu'un parle, mais ce qui a lieu ou ce qui est dit est donné à connaître à travers un énoncé dont la source est indécise ou dont l'énonciateur n'est pas sûr. Si la formule n'était rebattue, on pourrait dire "Ca parle" et il revient au lecteur de chercher ce que ça signifie pour lui, ce qui est à comprendre, ou, plutôt, ce qui peut être compris à partir de, grâce à, malgré aussi parfois ce qui est dit - ou tu. De tous les écrivains "réalistes" , Simenon est peut-être celui qui laisse le plus de marge à l'interprète, celui qui, en régime de clôture du sens, débarrasse le récit de la plupart des figures dévolues à son avènement, ou ne les convoque que pour contester leurs prétentions. Il invite ainsi implicitement le lecteur à débrouiller l'écheveau et, sans le mettre en garde noir sur blanc, il lui laisse entrevoir le risque de ne tirer que sur quelques fils. Ici, très modestement, il a été proposé à des lecteurs issus de diverses communautés interprétatives et pas tous, loin de là, également familiers de Simenon, de mordre dans l'esche d'un incipit, ou de dire de quoi elle est faite, ou d'être à la fois le poisson et celui qui l'appâte. Il s'agissait de ne pas relancer le carrousel des généralités sur l'univers fictionnel du romancier, mais de mettre le doigt sur les mots, sur les phrases qui incitent à y entrer.

01/2021

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Littérature érotique et sentim

L'envol du papillon

L'arrivée d'Elisa d'Albert dans la haute société française provoquera de nombreux troubles... Elisa d'Albret est dévastée : ses parents l'envoient vivre une année complète chez sa tante, la comtesse de Bressac, qu'elle n'a plus vue depuis dix-sept ans. La jeune femme devra quitter la simplicité et la félicité des plages de la Guadeloupe pour apprendre les us et coutumes de la haute noblesse française du milieu du XIXe siècle. Alexandre de Noyal, jeune comte plus fasciné par les aventures que par les bals et les mariages, est chargé d'escorter la jeune femme du port au château de Bressac. Dès le premier regard, les jeunes gens sentent une attraction indéniable... mais qu'ils devront refréner : Alexandre n'est autre que le promis de Mathilde de Bressac, la cousine d'Elisa... Nadine Deconinck-Cabelduc signe une magnifique romance historique. Elle réunit tous les ingrédients pour vous assurer un beau moment : des personnages attachants au caractère bien trempé, un grand réalisme et respect du contexte historique, une histoire d'amour passionnante, des robes et des décors fastueux, le tout lié par une écriture addictive ! EXTRAIT Elisa sentit son coeur s'emballer. Elle allait enfin le revoir et découvrir s'il lui tenait rigueur de son opposition avec le comte de Noyal. A en croire sa soeur, il n'était plus pressé de partir découvrir le monde alors que ce projet lui tenait à coeur. Quelle en était la raison ?? Elle aimait croire qu'elle y était pour quelque chose, mais se traita aussitôt de sotte. Elle se donnait beaucoup trop d'importance. D'ailleurs, il n'avait pas cherché à la revoir et sa présence ici n'était due qu'à l'affection qu'il portait à sa soeur et non à son désir de goûter sa compagnie. - Bonsoir Mélanie. Mathilde. Le regard d'Alexandre ne s'attarda qu'un court instant sur Elisa. - Mademoiselle d'Albret. Voilà, elle était fixée. Il ne lui témoignait qu'une froide politesse. Il avait été déçu par son attitude et ne voulait plus lui accorder aucune attention. Elle sentit ses joues s'enflammer sous l'affront muet et son coeur se dessécher. Pourquoi diable n'était-elle pas partie comme elle en avait eu l'intention ?? S'éloigner de lui aurait été préférable plutôt que de subir son total désintéressement. CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE "Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de me détendre en compagnie d'une agréable romance mais L'Envol du Papillon a su combler ce manque et m'offrir un moment de pur ravissement". - Coeur de givre sur Le soupir du roman. "Je trouve qu'avec ce roman , Nadine n'a rien à envier à Sarah Lark, Tamara McKinley... son imagination, ses recherches et l'univers du roman dévoilent au contraire à quel point l'auteure est a l'aise. Sa plume naviguant avec poésie et charme tout au long du récit". - La lectrice compulsive sur Booknode. A PROPOS DE L'AUTEUR Jeune quinqua débordante d'imagination, Nadine Deconinck-Cabelduc inventait déjà des histoires enfant, avant de prendre la plume à l'adolescence pour écrire des nouvelles. Depuis, elle n'a cessé d'écrire. Après Une seconde chance, une romance mêlée de suspense, l'auteure se lance dans une romance historique : L'envol du papillon.

03/2020

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Littérature Allemande

Femmes d'été, femmes d'hiver

Après le choc de La Fabrique des salauds, Chris Kraus nous revient avec un roman plein d'une fantaisie grinçante. De nos jours, en Allemagne, et à New York, dans les années 1990. Un homme vient de mourir. En triant les papiers, sa fille retrouve son journal et se plonge dans l'histoire de ce père aussi fantasque que fragile. Jonas n'a pas encore trente ans quand il débarque à New York, laissant à Berlin Mah, sa petite amie mythomane et follement jalouse, pour vivre son rêve de cinéma. Au gré de rencontres déjantées, Jonas découvre, fasciné, un milieu où flottent encore les fantômes de Kerouac et Ginsberg. Reste à trouver un sujet pour son film d'études. Film érotico-porno-expérimental ? Documentaire sur l'oreille, cet organe si peu filmé ? Jonas semble volontairement passer à côté du sujet qui s'imposerait pourtant : celui sur l'histoire de sa famille. A New York, en effet, vit sa " tante " Paula, qui fut un temps très proche de son grand-père, à Riga, pendant la Seconde guerre mondiale. Et si Jonas ne veut rien entendre, Paula, elle, a beaucoup à dire sur cet homme complexe, nazi sanguinaire qui l'a pourtant sauvée, elle, Juive. Et tandis que Jonas affirme à qui veut l'entendre qu'il ne tournera jamais de " film à la con sur les nazis ", Nele va entrer dans sa vie... PRESSE : " Sous forme de journal intime dont chaque jour se dévore comme une petite nouvelle, un roman pittoresque mais sans nostalgie ridicule, hommage plein de sel et de tendresse à tous les rescapés. " Elle " ... et voilà un deuxième miracle, d'autant plus joyeux qu'il est inattendu : Femmes d'été, femmes d'hiver possède non seulement la même puissance que le précédent, mais de plus il ne lui ressemble en rien, signe d'une irrépressible vitalité... Une légèreté flottante traverse tout le livre, qui rend sa lecture constamment réjouissante et prenante. " Le Monde " L'auteur de La Fabrique des salauds réussit l'exploit d'un texte qui semble s'écrire sur un coin de table en même temps que très littéraire, tragique et drôle, raffiné, trash, cynique, romantique et d'une féroce excentricité, entre Woody Allen, Boris Vian, le roman culte La Conjuration des imbéciles et le film After Hours. " Madame Figaro " Chris Kraus signe un roman en apparence plus léger, mais tout aussi percutant. Un livre "montagnes russes", où le lecteur passe du fou rire à l'effroi. La fantaisie des personnages et le comique des situations, n'occulte pas la gravité du propos sur le devoir de mémoire, même quand on est blessé dans sa chair. Une ode débridée à New York, de l'Underground des "sixties" (Ginsberg, Warhol...) au renouveau électrique des "nineties"". Les Echos " Un texte ébouriffant (formidablement traduit)... Sous la forme d'un journal intime, en partie autobiographique, Chris Kraus réussit un récit renversant d'originalité, d'audace, de finesse. Ecrasé par le spectre de la Shoah, dont ses aïeux ont été partie prenante, envieux de la folie des beatniks, tiraillé entre deux femmes, son Jonas émeut et amuse à la fois. " L'Express " Le roman d'une immense drôlerie et d'une infinie tristesse... Un des livres les plus fous et les plus beaux. " Les Echos week-end " Comme une conversation entre Paul Auster et Jonathan Littell. " Le Vif/L'Express

02/2022

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Décoration

Fabienne Delvigne. Sublimer par la différence

Des chapeaux à en perdre la tête ! Il est des artistes croisés au hasard d'un cocktail ou d'un dîner dont on ne saurait oublier le nom. Ma première rencontre avec Fabienne Delvigne fut avant tout marquée par un pimpant chapeau, flottant au beau milieu d'une réception donnée dans un bel hôtel de Bruxelles. De cette circonstance naquit une complicité puis, très vite, l'envie de retranscrire son univers unique à travers mes articles dans la presse, mais aussi par le biais de textes plus profonds, dans lesquels se dévoilerait sa véritable sensibilité artistique. L'idée de célébrer les trente années de création de la Maison Fabienne Delvigne fut le prétexte idéal pour lancer la rédaction de cet ouvrage aux multiples facettes. Un brin de malice, une imagination à foison, un zeste d'innovation, peut-être devrais-je dire d'audace, la gaîeté incarnée et surtout une belle dose de passion au service de clientes fidèles venues de toute l'Europe pour se faire chapeauter avec grâce. Voici brossé en quelques traits le portrait de cette délicieuse modiste. Perfectionniste jusqu'au bout des ciseaux, Fabienne ne laisse jamais rien au hasard et mène sa vie à cent à l'heure sans jamais se départir de son entrain. Entrepreneuse heureuse, équilibriste dans l'âme, elle jongle avec bonheur entre les moments consacrés à la création, confortablement installée dans sa jolie maison de maître bruxelloise où elle a aménagé son atelier boudoir, ses apparitions dans les cocktails et soirées mondaines où elle ne manque jamais une occasion de porter ses créations et sa vie de famille qu'elle n'entend surtout pas sacrifier. Femme de caractère, Fabienne souhaite sublimer la beauté de ses clientes par la différence. Elle sait apporter un regard rafraîchissant sur la mode, un regard libre et sensuel où la laideur ne trouve nulle grâce. Véritable ode à la belle esthétique, ses chapeaux aspirent à rendre le monde plus beau. Fabriqués selon des savoir-faire artisanaux, ils ne manquent cependant pas de surprendre par leur créativité et leur modernité. Portée par sa passion, elle relève tous les défis et réussit haut la main le pari audacieux de rendre l'objet désirable, indissociable de la personnalité et de la silhouette de la femme en redonnant sa part de rêve au port du chapeau. Entrer dans son atelier, c'est suspendre le temps et s'accorder un moment de pur plaisir artistique. Elle y crée des pièces uniques inspirées par les matières qu'elle travaille, sculpte et drape avec doigté jusqu'à trouver la forme parfaite, le bon coiffant ou l'équilibre absolu entre originalité et féminité. Ses élégants chapeaux s'exposent sur les longues étagères parmi les jolies boîtes rondes réalisées à façon. Un véritable enchantement pour les yeux, l'impression inestimable de retomber en enfance, de se rêver en princesse de conte de fées. Dans l'un de ses poèmes, Paul Eluard fait l'éloge d'une femme à travers la seule courbe de ses yeux, il aurait, à n'en point douter, été conquis par la vision artistique de Fabienne Delvigne où la courbe est reine. Tendance le chapeau ? Assurément ! Surtout lorsqu'il prend vie entre les mains de Fabienne ! Au fil des pages qui suivent, je vous laisse découvrir son parcours unique et passionnant. Catherine Seiler Journaliste, auteure

12/2019

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Littérature anglo-saxonne

Un long silence

Un livre culte, élu meilleur document de l'année par le New York Times " La saga hallucinante d'une famille et d'un pays rongés par la dèche et la violence. " Télérama Gary Gilmore est l'un des condamnés à mort les plus célèbres des Etats-Unis. Après avoir passé une partie de sa courte existence derrière les barreaux pour des vols à main armée, le pire finit par advenir : en juillet 1976, il est accusé de meurtre, au moment même où la Cour Suprême vient de réautoriséer la peine capitale - dix ans après la dernière exécution. En réclamant lui-même sa mise à mort, plutôt qu'une peine à perpétuité, la personnalité complexe de Gilmore enflamme le pays. Il sera finalement exécuté le 17 janvier 1977 au matin. Quelques années plus tard, Norman Mailer lui consacrera un de ses chefs d'oeuvre, Le Chant du bourreau. Le frère cadet de Gary, Mikal Gilmore, rédacteur en chef à Rolling Stones, aura tenté pendant des années de mettre cette histoire tragique de côté. En vain. Avant qu'elle ne dévaste complètement son existence, comme elle a dévasté les siens, il se décide à la mettre par écrit, pour essayer de mieux comprendre son héritage, dénouer les liens du sang et échapper à la malédiction familiale. Poussé par l'urgence et un instinct de survie impérieux, il se ainsi lance dans une véritable enquête, à la fois affective, douloureuse, sans concessions, sur sa propre famille, sur son enfance, sur ses origines. Au terme de ce sombre voyage, il découvrira un terrible secret. Avec une force d'émotion rare, il nous donne un document passionnant, à la fois cru, intime et puissant, sur les traumatismes et la résilience, qui n'est pas sans évoquer De sang-froid de Truman Capote dans sa description de l'Enfer Américain. PRESSE : " [Un long silence], publié aux Etats-Unis en 1994, n'a ni la distance littéraire ni la sobriété stylistique de celui de Mailer. Mais la fascination qu'il exerce vient justement de là, du regard unique qu'il offre sur ce que cherchaient à percevoir ses prédécesseurs et qu'il a, lui, vécu de l'intérieur : le coeur sauvage du gothique américain, un monde où chacun est marqué par un sort imprécis mais fatal. " Le Monde " L'histoire inoubliable de Gary Gilmore, le condamné à mort le plus célèbre des Etats-Unis, qui avait fait couler le sang et beaucoup d'encre. " marie claire " Figure de tueur légendaire, Gary Gilmore est ressuscité le temps d'un livre extrême par son frère Mikal, journaliste à Rolling Stones... Pour garder la tête hors du bain de larmes, l'amoureux des livres qu'est Mikal se raccroche à l'écriture, ce qui lui permettra en 1994 de léguer à la littérature de son pays le poignant portrait d'une Amérique maudite dès le berceau. " Les Inrockuptibles " Remarquable, stupéfiant. " The New York Times " Une furieuse aventure littéraire " " Un hallucinant portrait " Télérama " Un chef d'oeuvre de la non-fiction " " Des personnes et des passages stupéfiants " Le JDD " Ce livre vous accompagnera très longtemps. " Tim Willocks " Un livre dévastateur effrayant, bouleversant, poignant... magnifique ! " The New York Times " Hypnotisant... captivant et profondément émouvant " The New Yorker " Impossible à lâcher " Los Angeles Times

10/2021

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Littérature étrangère

Ceux qui restent

Ceux qui restent regroupe trois novellas dont les histoires ont pour point commun de se dérouler dans une petite ville imaginaire de Caroline du Nord : Falls, traversée par une rivière qui porte le nom de Lithium. Les habitants - qui s'appellent "les Fallen", autrement dit "les déchus" - passent beaucoup de temps à s'observer les uns les autres. Les rumeurs vont bon train. Falls a beau sembler en retrait de tout, on y perçoit les échos du vaste monde. Allan Gurganus porte en effet un regard incisif sur l'humain, l'humanité, toutes générations confondues. Ses personnages se débattent dans des situations existentielles complexes, dérangeantes. - Fearnot (Soyez sans crainte, Luc 8, 24) suit le parcours d'une femme dont le père est mort sous ses yeux, décapité par le hors-bord du Dr Dennis, son meilleur ami. Elle pourrait être un personnage de Sophocle. Enceinte à quatorze ans dudit docteur, elle est contrainte d'abandonner son enfant qui la retrouvera dix-neuf ans plus tard et deviendra son amant. - Dans Saints Have Mothers (Les saints ont des mères) un conflit inextricable oppose Jean, mère divorcée d'une quarantaine d'années, à sa fille Caitlin, ravissante, brillante, généreuse mais invivable. Tandis que Caitlin est partie en mission en Afrique pour alphabétiser les enfants d'un village, Jean reçoit en pleine nuit un appel lui annonçant que sa fille s'est noyée. Malgré son désespoir, elle console les amis de sa fille qui défilent chez elle, demande à son professeur de musique (dont elle tombe amoureuse) d'écrire une cantate pour les funérailles, et passe de très bons moments... Jusqu'à ce que Caitlin réapparaisse - quelqu'un lui avait volé ses papiers et avait mis en scène sa disparition pour extorquer 3 000$ à sa mère -, devenant l'héroïne de Falls et de la presse nationale. Passée la joie des retrouvailles, les querelles reprennent de plus belle... - Dans Decoy (Leurre), le narrateur est un homme d'une soixantaine d'années souffrant d'une maladie au coeur. Il est très attaché à son médecin, le Dr Roper (déjà présent dans la première novella), qui a décidé de prendre sa retraite et de fabriquer des leurres au grand dam de ses patients. Gurganus parvient à créer des émotions d'un genre nouveau à partir de situations dramatiques pourtant anciennes. Il souligne les tensions qui surgissent inévitablement entre les notions de mariage et d'Eros, de parentalité et d'épanouissement personnel. Il décrit les fantasmes et les nécessaires compromis engendrés par la vie sociale avec une plume aussi acérée que celle de Mark Twain. En se prenant de passion pour Falls et ses habitants, Gurganus donne une envergure littéraire à la génération Twitter, l'inscrivant dans le sillage des petites villes décrites par Hawthorne. Il y a 40 ans, John Cheever déclarait qu'Allan Gurganus était l'écrivain le plus doué techniquement et le plus réactif de sa génération. Ceux qui restent confirment la foi visionnaire de Cheever dans le talent de Gurganus. Cet ouvrage souligne l'inclination de Gurganus pour la compassion et l'humour. Dans cette comédie marquée par l'humour noir, il parvient à nous remplir d'affection pour ses personnages. Comme nul autre, il sait rendre compte des peines qui résultent des conflits humains. Ce texte a beau se concentrer sur la vie d'un village, il revêt une dimension véritablement universelle.

02/2015

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Littérature étrangère

Le Tabac Tresniek

En août 1937, le jeune Franz Huchel, contraint de gagner sa vie, quitte ses montagnes de Haute-Autriche pour apprendre un métier à Vienne chez Otto Tresniek, buraliste unijambiste, bienveillant et caustique, qui ne plaisante pas avec l'éthique de la profession. Au Tabac Tresniek, se mêlent classes populaires et bourgeoisie juive de la Vienne des années trente. La tâche du garçon consistera d'abord à retenir les habitudes et les marottes des clients - comme celles du "docteur des fous", le vénérable Freud en personne, toujours grand fumeur de havanes - et aussi à aiguiser son esprit par la lecture approfondie des journaux, laquelle est pour Otto Tresniek l'alpha et l'oméga de la profession. Mais, si les rumeurs de plus en plus menaçantes de la montée du national-socialisme et la lecture assidue de la presse font rapidement son éducation politique, sa connaissance des femmes, elle, demeure très lacunaire. Eperdument amoureux d'une jeune artiste de variété prénommée Anezka et ne sachant à quel saint se vouer, il va chercher conseil auprès du célèbre professeur, qui habite à deux pas. Bien qu'âgé et tourmenté par son cancer de la mâchoire, Freud n'a rien perdu de son acuité intellectuelle, mais se déclare incompétent pour les choses de l'amour. Il va pourtant céder à l'intérêt tenace que lui témoigne le jeune garçon, touché par sa sincérité et sa vitalité. Une affection paradoxale s'installe ainsi entre le vieux Freud et ce garçon du peuple, vif et curieux, à qui il ouvre de nouveaux horizons. Mais les temps ne sont guère propices aux purs et, dès mars 1938, l'Anschluss va mettre un terme brutal à l'apprentissage de Franz et à sa prestigieuse amitié. Otto Tresniek, qui persiste à vendre à sa clientèle juive, est arrêté, et Franz tenu de reprendre le magasin. Le jeune homme gère la boutique du mieux qu'il peut. Notant ses rêves sur la suggestion de Freud, il en fait un usage inédit qui s'avère une stratégie commerciale payante : chaque matin il affiche sur la vitrine son rêve de la nuit, attirant ainsi passants intrigués et clients potentiels. Son commerce s'en trouve mieux, mais ses amours vont mal... Après avoir appris l'assassinat de Tresniek dans les locaux de la Gestapo et assisté au départ en Angleterre de Freud acculé à l'exil, Franz ose un geste de révolte magnifique et désespéré. En lieu et place de la gigantesque croix gammée qui flotte sur Vienne, il parvient, à la barbe des gestapistes, à hisser le pantalon d'Otto Tresniek, dont l'unique jambe gonflée par le vent s'élève dans le ciel viennois. Tel un index pointé vers le lointain, elle fait signe à ses habitants de prendre le large. Mais on ne nargue pas impunément les dictatures... Par la grâce d'une langue jubilatoire (dont la traduction relève le défi), d'une intrigue où la tension ne se relâche pas, et de personnages forts et attachants, voici un roman qui se lit d'un trait. L'humour viennois d'Otto Tresniek et de Freud est la politesse du désespoir dans une société déboussolée où ils ne trouvent plus leur place. Pas plus que leur protégé Franz Huchel, plein de vie et de poésie, qui a hérité de leur humanité et ne peut se fondre dans le conformisme ambiant.

10/2014

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Psychologie, psychanalyse

Sciences Humaines N°302, avril 2018 : Qu'est-ce qu'une belle vie ?

"La vraie vie est ailleurs". On prête à Rimbaud cette célèbre formule ; pourtant, personne n'en a jamais trouvé trace dans son oeuvre. L'expression la plus approchante, tirée d'Une saison en enfer, est "la vraie vie est absente" . La formule est tout aussi cinglante, mais plus désespérée encore. Heureusement, Rimbaud avait tort. Car la vraie vie existe : je l'ai vécue. Quand vous avez la chance de connaître un grand amour qui résiste au temps ; quand autour de lui s'est construite une belle famille avec des enfants (et des petits-enfants) très réussis ; quand votre passion est devenue votre travail et votre quotidien ; et quand à cela s'ajoutent quelques vrais amis, des collègues très aimables, une belle maison, une santé vaillante et le tout assorti d'une constitution morale qui vous rend résilient aux chocs... , vous avez touché du doigt la belle vie. Sauf que malheureusement tout cela a une fin. Après la trajectoire ascensionnelle vient irrésistiblement le déclin. Personnellement, j'ai pris conscience tardivement que j'allais mourir (la mort ne me fait pas peur ni ne m'angoisse : elle m'emmerde). Et juste avant, il y a pire : le déclin. Côté coeur, tout va encore très bien, mais côté corps, ça se dégrade à vue d'oeil, car l'âge finit par tout gâcher, tout gâter. Côté business, les temps sont de plus en plus durs pour la presse. Et puis il y a forcément ces jours où une migraine, une dispute, une panne de voiture et un temps maussade viennent assombrir le tableau. Que faire dans ces moments de blues et de doute ? Comme tout le monde, j'ai recours aux expédients traditionnels. L'action reste un excellent viatique : la technique du coup de pied aux fesses m'a toujours revigoré ("arrête de pleurnicher, relève-toi et prend les choses en mains"). Mais ça ne marche pas toujours. D'autres remèdes classiques ont été labélisés au fil des civilisations : les religions du salut, les philosophies du bonheur, les psychothérapies, les antidépresseurs, les soutiens sociaux. A chacun de se composer son cocktail en fonction de ce qui lui convient le mieux. Personnellement, à défaut de croire à la présence d'une divinité protectrice ("Jésus est là, il t'aime"), je fais appel à d'autres amis imaginaires : ce sont mes livres et auteurs favoris. Un coup de stress ? Je plonge dans les livres de cosmologie : ils m'aident à m'évader en pensée. La théorie de la relativité, les trous noirs, les ondes gravitationnelles, etc. sont pour d'autres sources d'angoisse. Moi, ils m'apaisent. Un coup de déprime ? Je garde à portée de main le témoignage de dépressifs (Philippe Labro, Matt Haid) : il est toujours rassurant de savoir que d'autres sont allés beaucoup plus bas que soi, et en sont revenus. Face à la peur de la chute, le simple souvenir de Rien ne va plus de Douglas Kennedy ou du Bûcher des vanités de Tom Wolfe me revigore. Mes idées s'embrouillent et je ne comprends plus rien à rien ? Quelques pages d'Aristote, et tout se remet d'aplomb : ce type est si intelligent qu'il en est contagieux. En cas de spleen, bien mieux qu'une séance de médiation, quelques pages de Christian Bobin sera la garantie de retrouver un îlot de sérénité. Le pouvoir guérisseur de la lecture est vraiment très puissant. "La vraie vie est ailleurs". Rimbaud ne l'a pas dit ; mais c'est quand même bien vu !

03/2018

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Histoire de France

Ces Alsaciens qui ont infiltré Vichy

Les ouvrages historiques n'ont pas manqué sur la brutalité de l'annexion de l'Alsace-Lorraine par le Ille Reich, le drame des Malgré-nous, le Struthof, la Résistance alsacienne, les combats de la Libération, les compromissions des "autonomistes"... Avec cet ouvrage, Jean-Claude Streicher revient une nouvelle fois sur l'autre versant de cette période, très, très rarement abordé : la relation alsacienne avec l'Etat français et Vichy. Elle avait une importance qu'on n'imagine pas. Le 1er octobre 1943, la direction vichyssoise des réfugiés avait en effet estimé à 142 472 le nombre des Alsaciens et Lorrains réfugiés en zone sud, à 24 659 ceux de la zone nord. Il s'y ajoutait 50 à 60 000 évacués de septembre 1939 non rentrés en Alsace ; plus 45 à 50 000 expulsés alsaciens et 90 000 expulsés de Moselle. Soit au total de 352 135 à 367 135 personnes pour les trois départements. Dix parlementaires alsaciens, sur les 16 qui avaient voté le 10 juillet 19401es pleins pouvoirs constitutionnels à Pétain, étaient de plus restés en zone libre. Cette diaspora a continué de profiter des institutions mises en place par la Ille République lors de l'évacuation de septembre 1939. Elle avait des intérêts matériels à défendre et vivait de l'espoir de revenir dans ses foyers libérés des Allemands. Espoir que les autorités vichyssoises ne négligeait pas d'entretenir, mais le plus discrètement possible, afin de ne pas réveiller la fureur de l'occupant. Ces intérêts matériels et moraux avaient leurs défenseurs - Alsaciens - à la périphérie et jusque dans le coeur de l'appareil d'Etat pétainiste. Ce livre remonte patiemment le fil de ces réseaux d'influence que le régime ne traquait pas, bien au contraire, puisqu'il tenait à leur marquer sa fidélité française. On découvre ainsi que ceux qui purent se hisser aux plus hautes fonctions (chefs de cabinet, de services ou préfets...) se connaissaient dès avant la guerre, notamment pour avoir combattu ensemble en Alsace par la presse et l'action politique l'autonomisme, le communisme et la germanophilie. Ils étaient maréchalistes avant l'heure, catholiques nationaux, Engagés volontaires de la Grande Guerre, Action française, Camelots du roi ou Cagoulards... Mais nullement collaborationnistes, façon Darnand, Déat ou Doriot. La grande révélation de cet ouvrage est que le concepteur de la francisque gallique, le capitaine Robert Ehret, était lui-même d'origine alsacienne, preuve généalogique à l'appui. C'est aussi le premier travail à apporter toute la lumière sur les déplacements très controversés à Vichy du député clérical autonomiste de Colmar, Joseph Rossé. Il éclaire par ailleurs des figures moins pétainistes (Alfred Gaessler, Schiesslé, Eugène Schueller...) pour mieux faire ressortir la diversité des engagements de ce temps. Marc Bloch, François-Georges Dreyfus, René Hirschler et Isaïe Schwartz, enfin, illustrent, le cas bien plus tragique des Juifs d'Alsace qui ont eux aussi été en contact direct avec l'Etat vichyssois, le dernier d'entre eux, grand rabbin de France, ayant même eu deux entretiens avec le Maréchal pour tenter de freiner Ies persécutions Comme à son habitude, Jean-Claude Streicher réalise ici un travail pionnier, factuel, très documenté, bien sourcé, se gardant de toute extrapolation à prétention psycho-psychanalytique.

10/2018

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Egypte

Moi, Toutankhamon, ma vie de pharaon

Voici l'histoire de Toutankhamon, écrite par lui-même ! - Son quotidien, ses relations avec sa famille, sa vie de Pharaon, ses obligations, l'aspect géographique de l'Egypte de l'époque, ses relations avec ses paysans, les prêtres, les Dieux, ses conquêtes... - Tous les grands thèmes classiques sont abordés mais traités par l'angle de vue de Pharaon. - De sa jeunesse à sa mort prématurée, son enterrement, son oubli et la redécouverte de sa tombe, Toutankhamon se "raconte" dans un style parlé qui le démystifie et lui confère une proximité originale et peu vue. - Une presentation très illustrée à base de cases BD, de dialogues et de grandes images légendées qui apportent plein d'infos en supplément. - à chaque page, un petit jeu (rébus, devinette...) permet de pointer une information supplémentaire. Sommaire Mes premiers souvenirs Je suis prince d'Egypte, j'ai six ans et j'aime les promenades en famille. Une rude journée au palais Pour devenir un bon pharaon, je dois m'instruire et me préparer physiquement à la guerre. Mes chers hiéroglyphes Trop difficiles et trop nombreux, j'ai appris à les lire et les écrire peu à peu. Mes soirées préférées Après de longue réunion, je regagne mes appartements et m'endors en rêvant au banquet du soir et au bon plat du cuisinier. Mes promenades sur le Nil Sans le Nil, l'Egypte ne serait qu'un désert. Heureusement, il nous offre de l'eau pour boire, nous laver, arroser nos cultures et abreuver nos troupeaux. Un tout petit village Mes villages sont construits à la limite du désert. J'admire l'énergie de mes paysans qui s'occupent de leurs champs aussi bien que de leurs animaux. Mes chasses dans le désert Cet immense désert fait partie de mon royaume. Ici, le soleil est brûlant, l'ombre rare, le danger est partout. Des animaux sauvages et des fuyards s'y cachent. Mes chasses dans les marais Les animaux des marais sont aussi dangereux que ceux du désert... Mes rêves de victoire Ce matin, j'inspection de mes troupes avec le général Horemheb ; je suis fier. Mes dieux et mes déesses Les dieux et déesses d'Egypte sont nombreux, puissants et redoutables. Ils ont des chairs d'or, des os d'argent, des têtes humaines ou animales. Il faut les respecter. Des temples par dizaines En tant que Pharaon, j'ai le devoir de construire des temples et de prier et faire des offrandes à nos dieux et à nos déesses. Prêtre et Pharaon à la fois En bon Pharaon, je dois servir les dieux et les déesses tous les jours dans tous leurs temples ! Comme je ne peux pas être partout à la fois, des centaines de prêtres me remplacent. Mes artisans sont des artistes Depuis des siècles, les artisans égyptiens font des merveilles ! J'admire ces hommes qui travaillent aussi bien la pierre et le bois que l'or ou l'argent. Me voilà momie ! C'est l'accident ! Un faux pas, une chute, un genou cassé, une vilaine plaie. Mes médecins réduisent ma fracture. Hélas, leurs remèdes ne peuvent rien contre l'infection. Vite, une tombe pour moi Pour ma tombe, j'avais choisi un modèle creusé dans la montagne désertique, pas une pyramide : les pyramides ne sont plus à la mode Un bel au revoir Après une longue marche, mon cortège se rassemble devant mes sarcophages dressés à l'entrée de ma tombe. On s'inquiète de la fragilité de la vie. On me plaint d'être mort si jeune. Après l'oubli, la redécouverte Je suis quasiment oublié quand, le 4 novembre 1922, un ouvrier trouve deux marches de pierre au coeur de la Vallée des Rois qui s'enfoncent dans un rocher. Howard Carter, est plein d'espoir. Un vrai trésor ! Aujourd'hui, je suis mort depuis des années et je suis célèbre. Il reste dans ma tombe de belles peintures, mon sarcophage de pierre et ma momie.

10/2022

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Illustration

Hs les arts dessines n°3 - ugo bienvenu - broche. Les grands entretiens

Ugo Bienvenu est né le 10 mai 1987. Ce nouvel Hors-série des Arts Dessinés après ceux consacré à Catherine Meurisse et Laurent Durieux, revient sur le parcours pluridisciplinaire de ce réalisateur et un dessinateur français via une longue interview séparée en quatre chapitres : les influences, la bande dessinée, l'animation et l'illustration. Il sera enrichi d'entretiens avec des proches et des membres de sa famille, histoire d'offrir un regard inédit sur cet immense auteur. Sortie prévue le 17 juin 2022 en version broché (100 pages, 15 ? ) et cartonné (128 pages, 25 ? ) Biographie express Après un diplôme de métier d'art en illustration à l'école Estienne, il intègre la section cinéma d'animation des Gobelins1. En 2010, à la suite de son séjour au California Institute of the Arts de Los Angeles, il s'oriente vers l'animation expérimentale. Depuis 2010, il écrit et réalise des clips et des courts-métrages, seul ou accompagné (de Kevin Manach, Benjamin Charbit ou Félix de Givry). Ses films sont diffusés sur Arte et Canal+. En 2014, il signe sa première BD sur papier, Sukkwan Island, adaptation du roman éponyme de David Vann. En 2016, il dessine pour la presse et développe la mini-série Antman, à nouveau avec Kevin Manach. En 2017, il publie un deuxième album BD, Paiement accepté, où il imagine la vie d'un fils de Donald Trump, exilé en France après une guerre civile aux Etats-Unis. En 2018, il crée la société de production, Remembers, avec Félix de Givry ainsi que la maison d'édition Réalistes avec Charles Ameline et Cedric Kpannou. En 2019, il dirige à nouveau des films publicitaires pour Hermès, mais aussi pour la marque de lunettes Coréenne Gentle Monster. La même année, il publie deux nouvelles BD, toutes deux remarquées. La première, Premium +, est sur le destin d'un homme, pétri de certitudes, un financier au parcours brillant qui chute finalement. Son autre BD de 2019, Préférence système, reçoit le grand prix de la critique6, fait partie de la sélection officielle au Festival d'Angoulême 2020 En 2020, il sort sa cinquième bande dessinée B. 0, comme un Dieu, chez les requins marteaux. Il réalise, dans la foulée, une campagne publicitaire Hermès pour la Chine mettant en scène son propre carré. En 2021 toujours sortent aux éditions Réalistes, Développement durable, la suite de Premium+ ainsi que Malavalle, premier livre en tant que scénariste dessiné par Josselin Facon. Il commence le développement de son premier long métrage Arco au sein de son studio. Bande dessinée -Sukkwan Island, d'après David Vann, préf. Fabrice Colin, Denoël Graphic 2014. Sélection officielle au Festival d'Angoulême 2015. -Paiement accepté, Denoël Graphic, mai 2017 - Premium +, éditions Réalistes, juin 2019 - Préférence système, Denoël Graphic, octobre 2019. Grand prix de la critique 2020 - Sélection officielle au Festival d'Angoulême 2020. - B. 0, comme un Dieu, Les Requins Marteaux, septembre 2020 - Développement durable, éditions Réalistes, juin 2021 -Malavalle, scénario, dessin de Josselin Facon, éditions Réalistes, juin 2021 -Total, éditions Denoël Graphic, octobre 2021. Filmographie Réalisation -2010 : Fragment clip pour Chris Adams -2010 : Voyage chromatique, avec Kevin Manach clip pour Renart -2011 : Singing clip pour Agoria -2012 : La Fin du monde, avec Benjamin Charbit et Kevin Manach court métrage -2013 : Maman, avec Kevin Manach court métrage -2015 : FOG, avec Kevin Manach clip pour Jabberwocky -2015 : Holding up clip pour Jabberwocky -2017 : Antman mini-série pour Marvel/Disney -2017 : Dolly. zero clip pour Antoine Debarge -2018 : Sphere of existence clip pour Antoine Kogut -2018 : L'Entretien co-réalisé avec Félix de Givry court-métrage - Pochettes d'albums -Lunar Lane de Jabberwocky Polidor Universal 2015 -Dolly. zéro d'Antoine Debarge Single10 -Sphere of existence d'Antoine Kogut chez Antinote -Love de JeSunde chez Vietnam -Tako Tsubo de L'Impératrice chez Miqroclima Récompenses -2019 : grand prix de la critique : Préférence système6

07/2022

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Littérature française

Allégeance. L’Esprit Sournois du Hasard

Laure furète en quête d'un nouveau gagne-pain, lorsqu'elle fait connaissance de Karl surgi de nulle part. Un de ces jours ordinaires où l'on découvre plus tard qu'il ne l'était pas. Elle quitte Berlin pour Saratoga, là où se conçoit l'avenir numérique de la planète. Une charmante idylle se noue. Divers incidents l'entacheront pourtant, et la conduiront à des actions aux effets en chaîne aussi démesurés qu'inattendus. Rien ne prédestinait Laure à frôler des fausses barbes. Un univers qui s'exclut des feux de la rampe, évite la vacuité des discours, slalome entre le vrai et le faux, le dit et le non-dit, et agit sur ordre aux frontières du droit, voire très largement au-delà. Un monde obscur, boulimique de cyber-technologies. Des moustaches hybrides version 2. 0 en somme, mais nullement à l'abri d'un grain de sable, fut-il virtuel... Fruit de l'imagination porté par le réel, l'auteur a conçu la trame du roman Allégeance comme un désir de conjurer un futur réputé improbable qui prendrait des allures vraisemblables. Pousser tel ou tel curseur par le biais de l'écriture, puis en évaluer les possibles effets, n'est-ce pas là s'offrir la possibilité de cerner les éventuelles mauvaises graines qui ne demanderaient qu'à germer, puis à dominer. A moins qu'elles ne s'épanouissent déjà et que nous n'en discernions pas encore toutes les formes et l'insidieuse cohérence ?? Comment éviter le pire, même s'il n'est jamais certain ?? Si la littérature a des pouvoirs limités, au moins permet-elle de prolonger des courbes tendancielles, de les tordre ou de les infléchir, et tenter d'y décerner où, potentiellement, elles nous entraîneraient en catimini. Le roman n'est-il pas le bon support pour supputer des situations, y compris les plus absurdes ou les plus dantesques, mais non dépourvues de sens ?? Si nécessaire, n'est-ce pas sa vocation d'oser faire un pas de côté sur un chemin, semble-t-il, tout tracé et sans encombre, afin de creuser des situations concevables dont, justement, il semble particulièrement déraisonnable de penser qu'elles ne le soient pas ?? Pareille démarche n'est-elle pas déontique, alors que la présente période prend tous les atours d'un contexte de ruptures aux composantes disparates, mais convergeant en direction d'horizons très hasardeux ?? Nous connaissons tous à peu près le monde que nous quittons, mais les incertitudes sur les lendemains tenaillent les coeurs et les pressentiments sombres s'emparent des esprits en les noyant de sourdes inquiétudes. Mais, qu'on ne se méprenne pas. Avec Allégeance, Franck Leroy nous invite dans un roman, non dans une sorte de croisade donquichottesque. Un roman aux antipodes des récits prophétiques imprégnés de radicalisme apocalyptique où se colportent gazouillis, médiocres logorrhées ou suites poussiéreuses de petits dogmes aussi faciles à formuler qu'à digérer. Dans Allégeance, les circonstances, les rôles et les scènes attestent d'une parfaite maîtrise du sujet, des lieux et des sphères où l'intrigue se déroule. Confrontés à des événements qui les dépassent, les personnages pilotent leurs affects à vue. Les dialogues de situations ciselés d'une tonalité sonnant juste, peignent les acteurs avec finesse. Avec Allégeance, nous avons là un récit dynamique et harmonieux. Une narration captivante, une succession de chapitres rythmés de rebondissements où s'enchevêtrent cabale, mystère, passion et tragédie. Ce qui n'était qu'un projet voici quatre-cinq ans est bouclé. Il est finalisé par cet ouvrage d'un total de près de mille pages, édité en trois volumes pour en faciliter l'accès. Le premier paraîtra au cours du printemps. Les autres seront diffusés dans l'année. Une pré-édition des trois tomes est d'ores et déjà disponible pour la presse.

06/2023