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éditions Bragelonne romans

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Littérature française

Circus 1. Romans, récits, articles (1980-1998)

Olivier Rolin vient de l’horizon politique par son engagement très jeune dans la gauche prolétaire. Il a abordé la littérature avec la même exigence d’absolu, et ses Oeuvres Complètes permettent de retracer dans un premier temps le parcours du politique vers le littéraire, en publiant notamment la presque totalité des articles et reportages signés par l’auteur de L’Invention du Monde dans la presse de l’époque ( Libération, dont il a fait partie de l’équipe, Le Figaro, Le Nouvel Observateur etc.). L’ensemble est présenté par ordre chronologique, et les livres (romans ou récits), sont accompagnés de critiques ou entretiens parus à l’époque, ainsi que de quelques fac-similés de manuscrits. On trouvera, dans le premier tome, les ouvrages suivants : Phénomène futur (1983), Bar des flots noirs (1987), En Russie (1987), La Havane (1989), Voyage à l’Est (1990), Semaines de Suzanne (1991), L’Invention du monde (1993), Port Soudan ( 1994), Mon Galurin gris (1997), Méroé (1998), ,accompagnés des articles et entretiens publiés des années 1980 à 1999.Puis, suivront La Langue (Verdier, 2000), Tigre en papier (2002), Suite à l’hôtel Crystal (2004), Un chasseur de lions (2008) et Bakou, derniers jours (2010), dans le deuxième tome, accompagnés des articles parus depuis 2000.

09/2011

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Littérature française

La Conspiration des milliardaires et autres romans

L'oeuvre de Gustave Le Rouge offre une adaptation réussie des structures du roman populaire aux préoccupations du monde moderne : un monde dominé non plus par l'esprit du mal mais par la machine, où les dividendes retirés de l'industrie ont remplacé le bonheur puisé dans une certaine qualité de vie. L'affrontement du bien et du mal se traduit ici à travers celui de l'intelligence et de l'argent. Le Rouge a compris que l'efficacité américaine, appuyée sur d'immenses ressources naturelles, aboutirait à la création d'une énorme machine économique condamnée à tourner à plein rendement. Cette puissance économique exigerait la conquête de nouveaux marchés et s'accompagnerait inévitablement d'une ambition politique à sa dimension, l'une et l'autre débouchant sur un impérialisme forcené. Dès lors, l'Amérique impatiente se heurterait à la seule puissance capable de contrarier son irrésistible ascension : l'Europe. La Conspiration des milliardaires (1899-1900) et les trois romans suivants forment, grâce au talent de Le Rouge, les nouvelles Mille et Une Nuits de l'âge industriel. Vingt ans plus tard, en 1918, c'est une vision " conquête de l'Ouest " que brosse L'Héroïne du Colorado, celle des mines d'or, des villes-champignons, des grands espaces et des montagnes que va traverser le chemin de fer... au prix de sanglants et ténébreux affrontements entre grandes compagnies rivales. Ce volume contient : La Conspiration des milliardaires - A coups de milliards - Le Régiment des hypnotiseurs - La Revanche du Vieux Monde - L'Héroïne du Colorado.

11/2020

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Critique littéraire

Un joli monde. Romans de la prostitution

Gustave Flaubert a confessé qu'il ne pouvait pas voir passer une prostituée sur le boulevard sans avoir un battement de cœur. Le destin des " filles publiques " lui chatouillait l'âme. Etrange miroir que celui que lui tendaient leurs décolletés et leurs lèvres peintes : " Il se trouve, en cette idée de la prostitution, un point d'intersection si complexe, luxure, amertume, néant des rapports humains, frénésie du muscle et sonnement d'or, qu'en y regardant au fond le vertige vient, et on apprend là tant de choses. " Au XIXe siècle, présentes au cœur des villes, et pas seulement dans les bas quartiers, offertes sur le trottoir ou enfermées dans des bouges, elles habitent les rêves et les obsessions. Un joli monde est une anthologie consacrée aux filles les plus modestes, celles de basse condition, figures de la rue ou de la maison close, promises aux plus extrêmes des solitudes. Beaucoup d'écrivains les ont fréquentées, aimées parfois, peintes souvent dans les pages de leurs livres. Suffisamment en tout cas pour que l'on puisse parler d'" écrivains de filles ". Un certain nombre d'entre eux, Maupassant, Jean Lorrain, Charles-Louis Philippe, J.-K. Huysmans ou Léon Bloy, pour n'en citer que quelques-uns, ont pris les filles publiques pour héroïnes. Ils ont sondé la vérité de leurs personnages de l'intérieur, bien au-delà de leurs apparences de simples objets sexuels, s'attachant parfois, comme Edmond de Goncourt, à faire œuvre de médecin, de savant ou d'historien. Un joli monde a aussi convoqué quelques hommes de lettres remarquablement oubliés, tels Paul Adam (Chair molle) ou Eugène Montfort (La Turque), et des écrivains francophones, comme Georges Eekhoud, qui a illustré avec force les bas-fonds du " riddeck " d'Anvers. Des documents d'époque font écho à ces textes de fiction qui tous nous parlent de l'amour et de sa profanation.

01/2008

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Critique littéraire

Les Romans de la Révolution 1790-1912

"La Révolution a forgé le clairon ; le dix-neuvième siècle le sonne" (Hugo). Dès 1790, et tout au long du XIXe siècle, une abondante littérature romanesque raconte la Révolution, du récit élégiaque de l'émigration chez Sénac de Meilhan à la noire ironie d'Anatole France, en passant par Les Chouans de Balzac, la saga de Dumas, les sombres romans normands de Barbey d'Aurevilly ou la célébration de 93 par Hugo, auxquels s'ajoutent de très nombreux textes qui ont eu une large diffusion, par le feuilleton, la presse ou des éditions populaires. C'est ce vaste corpus que le présent ouvrage interroge. Comment le roman, en regard d'autres écrits (mémoires, historiographie), parvient-il à faire entendre sa voix sur les événements révolutionnaires ? La mise en récit de la Révolution conduit-elle à des évolutions significatives de la forme romanesque ? Dans une perspective résolument synthétique, cet ouvrage jette un regard nouveau sur la grande tradition romanesque française, en analysant les ruses de la fiction pour dire l'histoire en marche et scruter une société en pleine mutation.

10/2014

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Policiers

Les romans durs. Volume 12, 1966-1972

"J'ai renoncé petit à petit au pittoresque. Au début, l'atmosphère avait une grande importance dans mes romans, mes personnages avaient toute une série de manies qui leur donnaient une personnalité bien déterminée. Maintenant, j'essaie presque que mes personnages soient neutres. Je prends n'importe qui. Je voudrais presque que ce soient des prototypes. Au fond, c'est très prétentieux ce que je vais dire, j'essaie de me rapprocher de la tragédie antique. Dans la tragédie antique, les personnages n'ont pas de petites manies, ce sont des prototypes, ce qu'on appelle des archétypes dans le langage freudien." "Simenon reçoit Henri Guillemin". Radio Télévision Culture, Liège, octobre 1970.

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Littérature française

Le jardin des supplices et autres romans

Connu pour ses sympathies anarchistes, Octave Mirbeau est un écrivain engagé. Il a combattu l'antisémitisme, le nationalisme, le colonialisme, toutes les formes de domination qui asservissent l'individu. Sujets d'indignation qui intéressent notre temps et nous incitent à redécouvrir cette oeuvre. Avec Le Jardin des supplices, il invente une forme romanesque qui rompt avec les conventions de la cohérence narrative et de la vraisemblance. Ce texte offre un assemblage de morceaux disparates dans lequel la stylisation du réel en dévoile, par-delà les apparences, les aspects grotesques ou monstrueux. Mirbeau y adopte, après l'avoir longtemps cherché, le mode satirique qui va désormais faire de ses romans l'expression de son engagement passionné dans les luttes de son époque. Le Jardin des supplices et Le Journal d'une femme de chambre sont autant d'allégories qui, en pleine affaire Dreyfus, renvoient à la France antidreyfusarde sa propre image hallucinée sous un jour crépusculaire. Quelques années plus tard, La 628-E8, parodie d'un récit de voyage en automobile à travers l'Europe du Nord, est l'occasion de violentes charges contre le colonialisme belge, le militarisme, le nationalisme barrésien, la germanophobie. En 1913 enfin, Dingo, pseudo-récit de formation où un chien refait paradoxalement l'éducation de son maître, offre un tableau féroce de la France radicale. Ces quatre romans montrent combien Octave Mirbeau mérite d'être considéré comme le rénovateur du roman satirique dans la tradition de Ménippe, le philosophe cynique. Sans oublier, comme nous le rappelle son contemporain Emile Zola, qu'il fut aussi ce "justicier" compatissant, qui avait "donné son coeur aux misérables".

10/2020

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Pléiades

Théâtre de Clara Gazul Romans et nouvelles

THEATRE DE CLARA GAZUL comédienne espagnole. Les Espagnols en Danemark. Une femme est un diable ou la Tentation de saint Antoine. L'Amour africain. Inès Mendo ou le Préjugé vaincu. Inès Mendo ou le Triomphe du préjugé. Le Ciel et l'enfer. L'Occasion. Le Carrosse du Saint-Sacrement. ROMANS ET NOUVELLES. 1572, Chronique du règne de Charles IX. Mateo Falcone. Vision de Charles XI. L'Enlèvement de la redoute. Tamango. Federigo. Le Vase étrusque. La Partie de trictrac. Lettres d'Espagne. La Double Méprise. Les Ames du purgatoire. La Vénus d'Ille. Colomba. Arsène Guillot. Carmen. L'Abbé Aubain. Il Vicolo di Madama Lucrezia. La Chambre bleue. Lokis. Djoûmane. APPENDICE. Un duel. La Bataille. Histoire de Rondino.

04/2001

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Littérature française

D'une guerre l'autre. Romans, récits

"Lucien parcourait la place [... ] fasciné par tous ces jeunes gens qu'il regardait comme s'il eût cherché parmi eux tous quelqu'un de connu. C'était, pour la plupart, de petits paysans venus le matin à pied par la route, en bandes, conduits par un violoneux. [... ] Ils étaient dans les cafés, ou déjà rentrés chez eux porter à leurs parents la nouvelle : bons service armé ou ajournés. [... ] Des petits malingres portaient à leur chapeau le signe de la mort prochaine.
Comme ils avaient l'air peu guerriers, cependant, peu faits pour la mort. Comme ils paraissaient peu se douter de la mort ! " Louis Guilloux, Le Sang noir. "... Avec Le Sang noir, tout bascule. Le jeu de patience se renverse en un jeu de massacre. C'est toujours la même ville, Saint-Brieuc. C'est peu ou prou la même époque : 1917. Ce sont les êtres de chair et de sang que Guilloux a côtoyés et connus [...
]. Mais changés en bêtes comme par le méchant magicien des contes, métamorphosés, méconnaissables. Les rues blêmes de "Cloportgorod" grouillent désormais de monstres engendrés par une nouvelle poétique qu'on pourrait appeler une poétique du pire". Philippe Roger, "Les secrets de Louis Guilloux".

09/2009

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Pléiades

Romans. Tome 2, La Rose de sable

"Montherlant (1895-1972) n'a jamais refait le même roman : tantôt barrésien, tantôt balzacien, ennemi des femmes ou ami des garçons, il coule une personnalité encombrante dans un style classique. Le théâtre donne à son talent la tension la plus grande, et rien ne lui fait peur : Port-Royal est une gageure. Le culte du moi aboutit, dans les dernières oeuvres, lorsque les plaisirs se sont enfuis, à une élégance désespérée, celle de Sénèque, Romain d'Espagne comme lui". Jean-Yves Tadié.

04/2009

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Policiers

Romans d'espionnage de la Grande Guerre

Le roman d'espionnage, dont François Rivière raconte la genèse dans sa préface, est né pendant (et de) la Première Guerre mondiale. Les auteurs réunis dans ce volume ont en commun non seulement d'avoir vécu ce conflit, mais aussi d'y avoir participé. C'est notamment le cas de George Valentine Williams, qui fut le collaborateur de Lord Northcliff, chargé des relations avec la presse au sein du cabinet de guerre britannique, de Phillips Oppenheim, qui a nourri ses livres de sa fréquentation assidue des chancelleries londoniennes, ou de Marthe McKenna, une infirmière belge qui oeuvra pour les services secrets anglais tout en feignant de travailler pour les Allemands sous les ordres desquels elle se trouvait. Si un romancier français, Jean Bommart, s'est illustré comme un des pionniers du genre, avec les exploits du " Poisson chinois " - un espion qui doit beaucoup à Rouletabille -, les maîtres incontestés en ce domaine sont les Anglais, présents dans ce volume, outre Phillips Oppenheim et Valentine Williams, avec Kipling et Conan Doyle dont deux nouvelles décrivent l'atmosphère de la guerre sur le sol britannique. Auteur d'une centaine de romans, Oppenheim a consacré une partie de son oeuvre aux récits d'espionnage. Ses héros, séduisants agents secrets, aventurières sans scrupules et malfrats de haut vol, évoluent dans l'univers des casinos, des hôtels de luxe et des salons d'ambassade. Dans L'Imposteur, le suspense tient à l'identité du héros, dont le lecteur se demande jusqu'au bout s'il s'agit d'un aristocrate anglais fréquentant les milieux diplomatiques londoniens et berlinois ou d'un agent secret allemand jouant ce rôle pour mieux renseigner le Kaiser sur les préparatifs du conflit. Dans L'Homme au pied bot de George Valentine Williams, le héros, Desmond Oakwood, un jeune agent secret britannique, affronte le chef du service de renseignement allemand, âme damnée du Kaiser et mystérieux comploteur. Le personnage principal du Train blindé n° 4 de Jean Bommart est un agent des services français, Georges Sauvin, alias " le Poisson chinois ", dont la mission consiste à lancer un train blindé, bourré de munitions, à l'assaut des lignes ennemies. Le livre de Marthe McKenna, Les Espions que j'ai connus, est le " roman vrai " d'une jeune infirmière accréditée auprès de l'envahisseur allemand qui prend le risque de renseigner les Anglais et de faire évader des prisonniers belges et britanniques. Elle raconte au fil d'épisodes très romanesques les missions extrêmement périlleuses qui furent les siennes. Dans sa nouvelle " Mary Postgate ", Rudyard Kipling évoque la nuit hallucinante d'une villageoise qui a décidé d'achever un parachutiste allemand tombé à sa merci. Et dans celle d'Arthur Conan Doyle " Plaidoirie pour un homme seul ", un soldat dépositaire d'un secret militaire se voit contraint de supprimer la femme dont il est amoureux après avoir découvert qu'il s'agissait d'une espionne.

02/2014

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Critique

Margaret Atwood, des romans pour deux siècles

Dans l'imposant paysage littéraire _romans, poèmes, essais _ dressé en cinquante ans par Margaret Atwood, il a été choisi ici de centrer la lumière sur quatre de ses romans. Autour du diptyque incontournable constitué par La Servante écarlate (1985) et sa suite, Les Testaments (2019), l'éclairage est porté sur deux autres ouvrages qui se situent aux extrémités de cet arc romanesque : Faire surface, publié en 1972, ouvre aux premiers romans de l'auteure et permet d'y déceler certains des thèmes qui trouveront dans La Servante leur développement. A l'autre extrémité, Graine de sorcière, publié en 2016, consacre, sous une forme réjouissante et brillante, tout le talent de l'auteure se colletant au génie de Shakespeare. L'exploration menée dans cet ouvrage déborde l'analyse littéraire pour donner place aux contextes politiques et idéologiques qui s'y réverbèrent, depuis l'utopie puritaine jusqu'aux années Trump ou aux débats sur la procréation assistée, et dessine le portrait d'une créatrice en constant mouvement, dans le dialogue incessant qu'elle poursuit avec son oeuvre elle-même, mais aussi avec ses lecteurs... et avec ses critiques. Aussi souvent que possible, l'auteur remonte au texte dans la langue originale.

09/2021

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Littérature française

La femme qui lisait des romans anglais

Raison et sentiments... Pour Juliet, la quarantaine, mère de trois enfants, mariée depuis vingt-trois ans à François, cet éternel dilemme aurait pu rester d'ordre purement littéraire. Mais sa rencontre avec Jeremy, un photographe libre de toute attache familiale, va la mettre face à ses contradictions. Que s'est-il passé pour qu'elle succombe ainsi à l'adultère, elle qui se croyait comblée par sa vie conjugale ? Et qui choisir quand l'adultère ne surgit ni par ennui, ni par lassitude ? Quand l'amour pour l'un n'altère pas l'amour pour l'autre ? Et par la suite, comment trouver consolation quand il a fallu choisir, donc renoncer à une partie de soi ? Persuadée qu'elle trouvera des réponses auprès des héroïnes de la littérature anglaise, qui la renvoient à sa mère disparue brutalement quand elle était petite fille, Juliet revient aux intrigues de ses romans préférés. Si elle va d'abord chercher arguments et réconfort auprès des héroïnes de George Eliot, Jane Austen ou Virginia Woolf, c'est pour, petit à petit, devenir elle-même personnage de roman anglais. De Travistock Square à Londres au boulevard Richard-Lenoir, des plages de Rio de Janeiro en passant par le divan d'une psy, ce roman interroge la condition féminine, l'amour et le mariage, mais aussi la violence du monde contemporain.

04/2019

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Littérature anglo-saxonne

Un portrait de femme et autres romans

"Lire Mr. James", disait l'un de ses contemporains, "c'est faire l'expérience d'un plaisir spirituel léger et continu. C'est être intellectuellement émoustillé". James avait renié sa première tentative romanesque, Le Regard aux aguets, qui date de 1871. Mais quelques années lui suffirent pour devenir un maître. Les quatre ouvrages réunis dans ce volume donnent la pleine mesure de cet accomplissement. "L'éblouissante agilité mentale" de James transparaît dès Roderick Hudson (1875), qui relève déjà du "thème international". Tout en se dégageant de "la grande ombre de Balzac", l'histoire tragique de la chute de Hudson, sculpteur américain emmené à Rome par un mécène devenu son ami, doit encore beaucoup au mode allégorique dont Hawthorne avait fait sa marque de fabrique. Trois ans plus tard, Les Européens plonge le lecteur dans une comédie humaine aiguisée par le tranchant de l'ironie. Toujours sous le signe des échanges transatlantiques, mais en un mouvement inverse à celui du "Grand Tour", deux Américains européanisés regagnent leur pays d'origine pour nouer des liens (intéressés) avec leurs cousins de Nouvelle-Angleterre. Dans cette pastorale ironique, le choc des cultures entre la séduisante baronne Münster, son frère artiste et bohème, et leurs parents puritains donne lieu à des scènes où l'humour le dispute au sérieux. Les romans de James ne cessent de poser de manière complexe et ambiguë la question des rapports entre Europe et Amérique. Le thème international est au second plan dans Washington Square (1880) dont l'action se déroule majoritairement à New York, et qui offre déjà un portrait de femme paradoxal et poignant, celui d'une héroïne à l'avenir brisé par les atermoiements d'un chasseur de dot et la lucidité cruelle d'un père déterminé à l'en protéger. Mais l'exploration des parcours transatlantiques reprend avec Un portrait de femme (1881). Farouchement attachée à son indépendance, Isabel Archer quitte les Etats-Unis et fait son éducation sentimentale en Angleterre, puis en Italie. Lorsqu'il aborde ce roman, qui sera plus ample que les précédents, James a assimilé les leçons de Jane Austen, Balzac, George Eliot, Hawthorne ou Tourgueniev. Salué à sa parution comme un chef-d'oeuvre, le livre déconcerta pourtant. Peu de critiques mesurèrent la complexité de ce "monument littéraire" érigé autour de la figure d'une "jeune fille affrontant sa destinée" - architecture où l'entrecroisement des points de vue, le réseau des images et les modulations de la voix cernent au plus près le véritable sujet : le déploiement secret d'une conscience née de l'expérience même du désastre, de l'erreur et du malheur. Chez James, les héroïnes éprises de liberté payent toujours leurs illusions au prix fort - celui du renoncement et de la douleur.

02/2016

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Littérature française

La machine à déplier le temps. Romans

Un homme et une femme vivent une étrange histoire d'amour. Changer le monde, tel est leur projet. Ils savent que c'est possible, contrairement à ce que proclament les " réalistes ", qui ne sont que des Machiavel de bazar. Il suffirait d'apprendre à combattre l'angoisse, face cachée de toutes les violences. Car tout le monde a peur et personne ne le dit. Voilà le grand secret. Aimer et haïr. Rêver. Déchiffrer l'énigme des regards, traverser la peur pour faire reculer tous les pouvoirs, c'est leur itinéraire. Comme si l'énergie nécessaire pour transgresser, repousser certaines limites ne pouvait provenir que de la fulgurance d'un amour ou d'une amitié, d'une étincelle entre deux êtres. Ce roman est une lettre de rupture et d'amour. A travers la fiction, une multiplicité apparente, il essaie de dire le secret de leur histoire, appelant à la rescousse Clara Schumann et Magritte, Glenn Gould et Mozart. Contre Bill Gates, il envoie même Rimbaud et Proust en commando sur le Web, faisant ainsi s'échapper, dans un bruissement d'ailes, des milliers d'oiseaux hors des écrans d'ordinateurs... Au départ, il y avait eu le drame des cinq valises. Une douleur. Le passé soudain sans avenir. Un pli du temps.

01/2000

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Romans historiques

Le corsaire noir et autres romans exotiques

" Ce sont Le Corsaire Noir et Les Mystères de la jungle noire qui, dès la fin du XIXe siècle, ont bâti la célébrité d'Emilio Salgari (1862-1911). Le succès de ces romans fut immédiat, engendrant de nombreuses traductions et adaptations. Récemment encore, la télévision et la bande dessinée se sont emparées des aventures de Sandokan. Mais le texte était devenu introuvable en français. Le voici à nouveau, accompagné d'autres aventures qui lui font suite, car Salgari avait l'habitude de construire des cycles romanesques, tout comme Alexandre Dumas, Fenimore Cooper, Eugène Sue et Jules Verne ou Karl May, dont il est le digne émule. En effet, Salgari est sans doute le romancier italien le plus productif et le plus populaire. Avant de se consacrer à l'écriture, il avait beaucoup voyagé, au point de se construire une véritable légende de loup de mer. Toutefois, s'il a sans doute parcouru nombre de pays lointains qu'il a décrit, il a probablement vagabondé davantage encore dans son imagination. Et celle- ci est sans limite. Salgari n'a pas son pareil pour camper un décor exotique dans lequel évoluent ses personnages, aventuriers hors du commun, plus critiques à l'égard de la civilisation de leur temps que la moyenne des héros de récits d'aventures. Ainsi, Salgari n'hésite pas, à travers ses romans, à dénoncer les méfaits du colonialisme. Mais il reste avant tout le grand maître de l'exotisme et du suspens, celui qui ne cesse de captiver l'enfant qui sommeille en chacun de nous. " Robert Kopp.

03/2002

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Littérature française

Oeuvres complètes. Romans Tome 10 (1942-1947)

Entre 1932 et 1937, Ramuz publie ses derniers grands romans. Explorant tantôt le contexte montagnard, tantôt le décor des rives du lac, la production de ces années illustre de manière particulièrement éloquente la richesse et la variété de la palette de l'écrivain. Adam et Eve, roman du désespoir ontologique publié en 1932, apparaît comme un point culminant de la recherche esthétique de Ramuz. Derborence, en 1934, est un roman à la fois poétique et populaire, qui conjugue imagination et invention, lyrisme et intrigue palpitante, tragédie de la condition humaine et dénouement heureux ; son succès est retentissant, auprès du public mais aussi de la critique. Dans Le Garçon savoyard, publié en 1936, la figure du lac accompagne et module l'intrigue, et c'est à cette présence que le texte doit sa spécificité. Quant à Si le soleil ne revenait pas (1937), dernier roman évoquant la montagne, Ramuz y questionne à sa manière le statut de la modernité en tant que dépassement des sociétés traditionnelles, par le biais d'un récit valaisan ancré dans l'époque contemporaine. Ce volume contient Adam et Eve, Derborence, Le Garçon savoyard et Si le soleil ne revenait pas ; l'édition d'Adam et Eve est accompagnée de deux documents. Le disque qui l'accompagne comprend les quatre versions d'Adam et Eve (préoriginale dans La NRF, 1932, 1933, 1941), les cinq versions de Derborence (1934, 1936 - chez Grasset et à la Guilde du livre -, 1941, 1944), les quatre versions du Garçon savoyard (préoriginale dans Vendredi, 1936, 1937, 1941) et les cinq versions de Si le soleil ne revenait pas (1937, 1938, 1939, 1940, 1941), qu'un logiciel permet de comparer.

08/2013

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Littérature française

Oeuvres complètes. Romans Tome 9 (1932-1937)

Entre 1932 et 1937, Ramuz publie ses derniers grands romans. Explorant tantôt le contexte montagnard, tantôt le décor des rives du lac, la production de ces années illustre de manière particulièrement éloquente la richesse et la variété de la palette de l'écrivain. Adam et Eve, roman du désespoir ontologique publié en 1932, apparaît comme un point culminant de la recherche esthétique de Ramuz. Derborence, en 1934, est un roman à la fois poétique et populaire, qui conjugue imagination et invention, lyrisme et intrigue palpitante, tragédie de la condition humaine et dénouement heureux ; son succès est retentissant, auprès du public mais aussi de la critique. Dans Le Garçon savoyard, publié en 1936, la figure du lac accompagne et module l'intrigue, et c'est à cette présence que le texte doit sa spécificité. Quant à Si le soleil ne revenait pas (1937), dernier roman évoquant la montagne, Ramuz y questionne à sa manière le statut de la modernité en tant que dépassement des sociétés traditionnelles, par le biais d'un récit valaisan ancré dans l'époque contemporaine. Textes établis, annotés et présentés par Daniel Maggetti, Raphaël Baroni, Vincent Verselle et Stéphane Pétermann ; édition électronique coordonnée par Rudolf Mahrer.

08/2013

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Littérature française

Oeuvres complètes. Tome 1, Romans et contes

À l'occasion du bicentenaire de la mort de Bernardin de Saint-Pierre, la nouvelle édition de ses OEuvres Complètes inclut ses principaux textes inédits. Ce volume consacré aux romans et contes contient notamment Paul et Virginie, L'Arcadie, La Chaumière indienne, ainsi qu'un inédit: Histoire de l'Indien.

11/2014

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Policiers

Les romans durs. Volume 2, 1934-1937

En douze volumes, l'intégrale des " romans durs ", selon l'expression du créateur du commissaire Maigret. 1934-1937 Toutes les vies possibles " Ne pas pouvoir voir un homme sans se mettre à sa place, souffrir pour lui. [... ] Avoir d'abord les hommes en soi (l'idéal serait de pouvoir dire tous les hommes), d'avoir vécu toutes leurs vies. Même en petit, souffert toutes leurs souffrances. J'en suis loin ! Avec le temps, je me rapprocherai de cet idéal. " Lettre de Simenon à André Gide, mi-janvier 1939

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Policiers

Les romans durs. Volume 1, 1931-1934

Premier volume de l'intégrale des " romans durs " de Georges Simenon. Le créateur de Maigret montre "l'homme nu", avec ses faiblesses et sa grandeur. 1931-1934 " Un vrai roman... " " - C'est fini, j'arrête... - Vous êtes fou ! Vous allez vous casser le nez en essayant d'écrire autre chose que du roman policier ! - Finissons-en avec Maigret. Je n'ai plus besoin de fil conducteur... Je pense pouvoir écrire maintenant un vrai roman... " Conversation entre Simenon et son éditeur Fayard [1933 ? ]

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Littérature française

Circus 2. Romans, récits, articles (1999-2011)

Après Circus 1, qui retraçait les années d’engagement politique puis l’entrée en littérature, voici Circus 2 qui regroupe l’ensemble des livres et textes d’Olivier Rolin de 1999 à 2011. On retrouve les grands romans, dont Tigre en papier ou Un chasseur de lions, mais aussi ses textes dont un bon nombre sont consacrés à des écrivains, comme Hemingway, Nabokov, Borges, Michaux, Kawabata, Lowry. Olivier Rolin est au mieux de sa forme, avec une prose riche, parfois époustouflante, souvent drôle, et un art particulier de recueillir les traces d’un passé qui s’éloigne. L’ensemble est présenté par ordre chronologique, et les livres (romans ou récits) sont accompagnés de critiques ou entretiens parus à l’époque, ainsi que d’une sélection de fac-similés de manuscrits ou carnets préparatoires. On trouvera, dans ce deuxième tome, les ouvrages suivants : Paysages originels (Seuil, 1999), La Langue (Verdier, 2000), Tigre en papier (Seuil, 2002), Suite à l’hôtel Crystal (Seuil, 2004), Une invitation au voyage (BNF, 2006), Un chasseur de lions (Seuil, 2008), Bakou, derniers jours (Seuil, 2010), Bric et Broc (Verdier 2011) et Sibérie (Inculte, 2011) accompagnés d’autres textes, articles et entretiens.

09/2012

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Policiers

Les romans durs. Volume 11, 1961-1966

"Le rôle du romancier est de montrer l'absolu qu'il poursuit. En tout cas, le faire sentir. Car cet absolu est quelquefois impossible à rendre avec des mots. Dans le roman tel que je le conçois, c'est la partie poésie, si je pais dire, qui peut rendre ce qui ne se rend pas par des phrases normales. La poésie existe vraiment dans le roman, c'est tout cet inexprimable, cette ambiance qui flotte autour des personnages qui rend la vérité. Expliquer moi-même mes personnages m'est impossible. J'écris parce que j'ai besoin décrire, à ce montent là, j'ai besoin d'être avec des personnages à moi, uniquement de vivre pendant neuf, dix ou onze jours, dans une ambiance que je crée, avec des personnages que je crée et dont je m'imbibe... Je ne sais pas où ils vont me conduire" Simenon interview par André Parinaud, diffusion sur la RTF, octobre 1955-janvier 1956.

02/2013

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Policiers

Les romans durs. Tome 9, 1953-1956

"[Simenon] a cessé d'être un auteur de fiction policière, devenant un écrivain du "roman-crise". Les actes de violence dans ses romans n'étaient plus seulement des moyens de déclencher une provocante série d'explications. Ils sont, à ses yeux, la tragique conséquence du fait que, pour beaucoup d'hommes et de femmes, la vie est parfois, si ce n'est pas toujours, insupportable. Au moment de la crise, ils sont condamnés à s'affirmer eux-mêmes et, la société humaine étant ce qu'elle est, ils ne peuvent s'affirmer qu'à travers le meurtre, le viol, l'incendie, le suicide et tout le reste du catalogue criminel. Dans des romans à la pression barométrique toujours en chute, le couteau toujours proche d'une ou l'autre gorge, il écrit, comme il le déclare, sur le fait que chaque homme se sent plus solitaire que quiconque dans l'implacabilité des jours qui se suivent."

02/2013

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Littérature étrangère

Romans et nouvelles. Tome 2, 1909-1931

ROMANS ET NOUVELLES - I1885 - 1908 La Ronde / Ah, quelle mélodie ! / En attendant le dieu vaquantL'Amérique / Un héritage / Mon ami UpsilonLe prince est dans la salle / L'Autre / La Fortune / Le FilsLes Trois Elixirs / La Fiancée / Mourir / La Petite ComédieLes Comédiennes / Fleurs / Le Veuf / Le Dernier AdieuUn jeune homme sensible / La Femme d'un sage / L'ApothéoseLes morts se taisent / Pour une heure / La SuivanteLa Dernière Lettre d'Andreas Thameyer / Frau Berta GarlanUn succès / Le Sous-Lieutenant Gustel Géronimo l'aveugle et son frère / LégendeUn bienfait n'est jamais perdu / La Cravate verte / L'EtrangèreMusic-Hall / La Danseuse grecque / La PrédictionLe Destin du baron de Leisenbohg / La Nouvelle ChansonL'Ombre de Gabriel / Histoire d'un génieLa Mort du vieux garçon / Vienne au crépuscule. ROMANS ET NOUVELLES - II 1909 - 1931 La Flûte de Pan / Le Triple Avertissement / L'Assassin Le Journal de Redegonda / Frau Beate et son fils Docteur Graesler, médecin thermaliste Le Retour de Casanova / L'Appel des ténèbres La Dernière Lettre d'un homme de lettres Mademoiselle Else / La Femme du Juge / La Nouvelle rêvée Les Dernières Cartes / La Révolte des Boxers / L'Aventurier Thérèse. Chronique d'une vie de femme / Le Second.

09/2001

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Pléiades

Romans et récits. Coffret en 2 volumes

Est-ce dû au classicisme de sa langue, qui aurait fait écran ? Si l'on parle toujours, avec une conviction variable, du "contemporain capital" (l'expression date de 1924...), on évoque rarement la hardiesse d'un Gide qui sut placer son ouvre à l'avant-garde de l'exploration formelle et qui, bien avant que le terme soit inventé, l'inscrivit presque tout entière dans le registre de l'"autofiction". Ces deux volumes regroupent tous les textes de "fiction" de Gide, qu'ils soient narratifs ou dramatiques. En dépit de leur variété générique, leur unité est profonde. Très tôt, Gide décida de se construire, c'est-à-dire de se concevoir comme un puzzle où sa diversité pourrait exposer toutes ses facettes et néanmoins, à un niveau supérieur, affirmer une cohérence secrète. Habiter par la vision de ses livres futurs, il se dit persuadé qu'on ne pourra le comprendre qu'une fois que tous auront paru. Mais il n'a rien fait pour faciliter cette compréhension. En refusant ces repères que sont les genres littéraires convenus, en multipliant les textes atypiques, en modifiant selon sa fantaisie les étiquettes apposées sur ses livres et en ne perdant pas une occasion de discréditer l'illusion réaliste, il s'entend comme personne à brouiller les pistes. Peut-être fallait-il que le temps passe pour que le "contemporain" entre dans l'intemporel et pour que soit reconnue l'une des qualités par lesquelles cette ouvre trouve son unité : l'audace.

03/2009

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Littérature étrangère

Romans, nouvelles et autres récits. Tome 1

" Tant que le premier livre n'est pas écrit, on possède cette liberté de commencer qu'on ne peut utiliser qu'une seule fois dans sa vie ; le premier livre te définit déjà, alors qu'en réalité tu n'es pas défini, tant s'en faut. Cette définition, tu vas te la coltiner ta vie durant, essayant de la consolider ou de l'approfondir ou de la corriger ou de la démentir, mais tu ne pourras plus jamais en faire abstraction. "

01/2006

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Pléiades

Wuthering Heights et autres romans. 1847-1848

En leur temps, les romans de Charlotte, Emily et Anne Brontë ont choqué le public et révolutionné le genre romanesque anglais. Un siècle et demi après la mort des Brontë, il y avait place pour une édition réunissant un ensemble de textes qui, sans prétendre constituer des ouvres complètes, offre au lecteur français, dans une traduction nouvelle, l'intégralité des grands textes et un choix représentatif des écrits de jeunesse. Le présent volume (l'édition en comptera trois) comprend les premiers romans rédigés à l'âge adulte par chacune des trois sours : Wuthering Heights, d'Emily, Agnes Grey, d'Anne, et Le Professeur, de Charlotte. Ces trois romans furent proposés conjointement pendant plus d'un an à divers éditeurs. C'est en quelque sorte ce « manuscrit » originel que nous reconstituons ici, pour la première fois, car seuls les romans d'Emily et d'Anne seront publiés en décembre 1847, Le Professeur paraissant posthume dix ans plus tard. À ces trois ouvres vient s'ajouter le second roman d'Anne, La Locataire de Wildfell Hall, souvent considéré comme une réponse à Wuthering Heights.

09/2002

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Littérature française

Le buveur de temps. Romans & récits intimes

"Il y a du bonheur à voir rassemblés les livres que l'on a écrits tout au long de sa vie. Ce bonheur se double de la sensation d'un privilège quand il s'agit d'une collection prestigieuse et familière. Etre en "Bouquins", c'est un concept. Une occasion de s'interroger, aussi. Est-ce que je suis vraiment en "Bouquins" ? Et est-ce que je suis vraiment en bouquins ? Même sans majuscule, le s est de rigueur, puisqu'il y aura en l'occurrence deux "Bouquins", celui-ci qui regroupe mes romans et textes intimes, et un second qui sera celui des textes courts. C'est l'occasion aussi de saluer la chance, qui m'aura permis de poursuivre aussi longtemps un chemin d'écriture, et de rencontrer des éditeurs et des lecteurs. Chance amusée de peser un peu lourd dans les mains, après tant de volumes si minces. Mais quoi, à défaut de se laisser aller à l'embonpoint, c'est bon de pouvoir peser cela, de pouvoir se dire oui, ma vie avait peut-être ce sens-là. Etre en bouquins. Le Buveur de temps. C'est le titre d'un de mes premiers romans, et cela pourrait être aussi la définition d'une attitude et d'un regard qui valent pour tout ce que j'aurai fait. Il ne s'agit pas de prétendre à quelque mainmise sur le temps, mais d'une tendance plutôt constante à essayer de l'apprivoiser, voire à le déguster quand il se peut." Philippe Delerm. Ce volume contient : La Cinquième Saison ; Un été pour mémoire ; Le Buveur de temps ; Autumn ; Les Amoureux de l'Hôtel de Ville ; Mister Mouse ou la Métaphysique du terrier ; Sundborn ou les Jours de lumière ; Monsieur Spitzweg : Il avait plu tout le dimanche, Monsieur Spitzweg s'échappe, Quelque chose en lui de Bartleby ; Le Portique ; La Bulle de Tiepolo ; Elle marchait sur un fil ; Entrées libres ; Le Miroir de ma mère ; A Garonne ; Ecrire est une enfance ; Journal d'un homme heureux.

09/2020

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Littérature française

Romans, cinéma, théâtre, un parcours 1943-1993

"Ca rend sauvage, l'écriture. On rejoint une sauvagerie d'avant la vie. Et on la reconnaît toujours, c'est celle des forêts, celle ancienne comme le temps. Celle de la peur de tout, distincte et inséparable de la vie même. On est acharné. On ne peut pas écrire sans la force du corps. Il faut être plus fort que soi pour aborder l'écriture, il faut être plus fort que ce qu'on écrit". Duras, 1993.

02/2002

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Pléiades

Un roi sans divertissement et autres romans

"Si j'invente des personnages et si j'écris, c'est tout simplement parce que je suis aux prises avec la grande malédiction de l'univers, à laquelle personne ne fait jamais attention : l'ennui". A en croire Giono, l'écriture n'aurait été pour lui qu'un divertissement. Non pas un simple jeu, entendons-le bien, mais le moyen de n'être plus "l'homme plein de misères" dont parle Pascal. Et de devenir l'une des voix narratives les plus fortes de l'histoire de la littérature. Démobilisé en 1918, très marqué par la guerre, Giono retrouve à vingt-trois ans son poste d'employé de banque à Manosque. Une décennie s'écoule au cours de laquelle il passe son temps à rédiger, en marge de son travail, des fiches descriptives révélant l'essence véritable des clients de la banque. "Une excellente école" , selon lui, pour la "connaissance du coeur humain" . Puis, en quelques mois, il écrit Colline (1929) . Le monde des lettres se dispute la publication de ce premier diamant rocailleux. Cest une révélation, et une rupture ; chose alors singulière, ce roman poétique (ou conte) est composé d'un bout à l'autre au présent de l'indicatif. Latmosphère sacrificielle qui hante ces pages d'une extrême sécheresse n'en est que plus brutale. Cinq ans plus tard, Le Chant du monde s'apparente à un roman d'aventures autant qu'à un récit mythologique, nouvelle Iliade où l'homme et la nature fusionneraient d'une manière spontanée. Mais l'Histoire gronde de nouveau. Giono prône un pacifisme absolu, qui, en 1939, le conduit en prison. Libéré, il s'attelle à ce qui devait être une notice destinée à accompagner sa traduction de Moby Dick. Puis le projet dévie. Pour saluer Melville (1941) devient un roman dont Melville est le héros. Et une charnière dans l'oeuvre de Giono. Après la Seconde Guerre (et une seconde incarcération), il est pris d'une extraordinaire fièvre créatrice. Un roi sans divertissement (1947), écrit en vingt-sept jours, est, selon Pierre Michon, "un des sommets de la littérature universelle" . Un sommet aussi dans l'art si gionien de rendre les silences éloquents et les ombres éclairantes. L'aventure se niche dans les phrases dont on ne saurait deviner la fin, les séquences sont montées avec une hardiesse incomparable, les niveaux de langue juxtaposés avec la plus grande aisance. Langlois, justicier paradoxal, "porte en lui-même les turpitudes qu'il entend punir chez les autres" . Il éprouve comme Giono la nécessité du divertissement, dont le crime, comme l'écriture (et la lecture), est une forme. "Giono est-il le plus grand romancier de ce temps ? " se demandait Roger Nimier en 1952, l'année du Moulin de Pologne, roman du Destin (et chef-d'oeuvre trop peu lu). Une chose est sûre : Giono est un grand romancier de tous les temps. Le fréquenter, c'est faire une inoubliable expérience de lecture. Ceux qui reviennent sans cesse à ses livres le savent. Quant à ceux qui auront attendu le cinquantième anniversaire de sa mort, survenue en 1970, pour s'en emparer, on les envie.

03/2020