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Pléiades

Oeuvres romanesques Tome 1. Précédées des Poésies complètes

On croit savoir que Freddy Sauser devint poète à New York dans la nuit du 6 avril 1912, qu'il se changea en Blaise Cendrars à cette occasion, puis qu'il renonça au poème, au profit d'une autre écriture, de la main gauche cette fois, dans la nuit du 1er septembre 1917, à Méréville (Seine-et-Oise). Rare précision des dates... A nuancer toutefois. Deux recueils paraissent encore en 1924, et il se peut que la ligne de partage entre poèmes et "fictions" (ce mot, à nuancer lui-même) ne soit pas si nette. Au reste, entre 1917 et 1924, Cendrars renonce au poème, pas à la poésie. L'une des vertus de cette édition, dont les deux titres semblent entériner le mythe de la rupture forgé par l'écrivain, est de mettre en évidence la cohérence souterraine qui fait de lui, dans ses romans aussi bien que dans ses recueils, le poète de la modernité. Modernité, et non avant-garde. Il ne s'agit pas de célébrer le futur. C'est le Profond aujourd'hui qui retient Cendrars, et il est bon que la chronologie place en tête des "Oeuvres romanesques", comme une enseigne, l'inclassable texte de 1917 ainsi intitulé. "La modernité a tout remis en question". Elle crée des besoins "de précision, de vitesse, d'énergie" qui détraquent les sens et le coeur de l'homme. Le romanesque doit mettre au point "le nouveau régime de la personnalité humaine". Telle est l'ambition de Cendrars. Elle ne s'accommode d'aucune "recette". "Consultez mes oeuvres. Il n'y a pas de principe ; il n'y a que des réalisations". L'Or et Moravagine sont "deux pôles aussi différents l'un de l'autre par l'écriture et la conception que s'ils étaient l'ouvrage de deux écrivains sans tendresse réciproque", dira l'ami t'Serstevens. Cendrars ne tient pas à enfoncer le clou. "Quand on aime il faut partir", se renouveler, élargir les cases, se jouer des formes. Les Sonnets sont dénaturés, les Poèmes élastiques, Rhum est un reportage romancé, et les Histoires dites vraies entretiennent un rapport complexe avec la fiction. "Plus un papier est vrai, plus il doit paraître imaginaire". Et vice versa : la fugue du Transsibérien était imaginaire, mais plus vraie que vraie. C'est dire qu'il entre une part de convention dans les intitulés donnés aux volumes que la Pléiade consacre à Blaise Cendrars. Poétiques, romanesques, autobiographiques : la plupart des ouvrages relèvent, dans des proportions variables, des trois catégories. Les territoires respectifs de la fiction et de la réalité se recouvrent. Et à lire le romancier, on voit à quel point les préoccupations du poète demeurent actives, et comment elles atténuent ou effacent les frontières entre les genres. "Les inventions d'inconnu réclament des formes nouvelles", disait Rimbaud.

11/2017

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Pléiades

Oeuvres romanesques Tome 2

On croit savoir que Freddy Sauser devint poète à New York dans la nuit du 6 avril 1912, qu'il se changea en Blaise Cendrars à cette occasion, puis qu'il renonça au poème, au profit d'une autre écriture, de la main gauche cette fois, dans la nuit du 1er septembre 1917, à Méréville (Seine-et-Oise). Rare précision des dates... A nuancer toutefois. Deux recueils paraissent encore en 1924, et il se peut que la ligne de partage entre poèmes et "fictions" (ce mot, à nuancer lui-même) ne soit pas si nette. Au reste, entre 1917 et 1924, Cendrars renonce au poème, pas à la poésie. L'une des vertus de cette édition, dont les deux titres semblent entériner le mythe de la rupture forgé par l'écrivain, est de mettre en évidence la cohérence souterraine qui fait de lui, dans ses romans aussi bien que dans ses recueils, le poète de la modernité. Modernité, et non avant-garde. Il ne s'agit pas de célébrer le futur. C'est le Profond aujourd'hui qui retient Cendrars, et il est bon que la chronologie place en tête des "Oeuvres romanesques", comme une enseigne, l'inclassable texte de 1917 ainsi intitulé. "La modernité a tout remis en question". Elle crée des besoins "de précision, de vitesse, d'énergie" qui détraquent les sens et le coeur de l'homme. Le romanesque doit mettre au point "le nouveau régime de la personnalité humaine". Telle est l'ambition de Cendrars. Elle ne s'accommode d'aucune "recette". "Consultez mes oeuvres. Il n'y a pas de principe ; il n'y a que des réalisations". L'Or et Moravagine sont "deux pôles aussi différents l'un de l'autre par l'écriture et la conception que s'ils étaient l'ouvrage de deux écrivains sans tendresse réciproque", dira l'ami t'Serstevens. Cendrars ne tient pas à enfoncer le clou. "Quand on aime il faut partir", se renouveler, élargir les cases, se jouer des formes. Les Sonnets sont dénaturés, les Poèmes élastiques, Rhum est un reportage romancé, et les Histoires dites vraies entretiennent un rapport complexe avec la fiction. "Plus un papier est vrai, plus il doit paraître imaginaire". Et vice versa : la fugue du Transsibérien était imaginaire, mais plus vraie que vraie. C'est dire qu'il entre une part de convention dans les intitulés donnés aux volumes que la Pléiade consacre à Blaise Cendrars. Poétiques, romanesques, autobiographiques : la plupart des ouvrages relèvent, dans des proportions variables, des trois catégories. Les territoires respectifs de la fiction et de la réalité se recouvrent. Et à lire le romancier, on voit à quel point les préoccupations du poète demeurent actives, et comment elles atténuent ou effacent les frontières entre les genres. "Les inventions d'inconnu réclament des formes nouvelles", disait Rimbaud.

11/2017

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Pléiades

Oeuvres romanesques précédées des Poésies complètes. Coffret en 2 volumes

On croit savoir que Freddy Sauser devint poète à New York dans la nuit du 6 avril 1912, qu'il se changea en Blaise Cendrars à cette occasion, puis qu'il renonça au poème, au profit d'une autre écriture, de la main gauche cette fois, dans la nuit du 1er septembre 1917, à Méréville (Seine-et-Oise). Rare précision des dates... A nuancer toutefois. Deux recueils paraissent encore en 1924, et il se peut que la ligne de partage entre poèmes et "fictions" (ce mot, à nuancer lui-même) ne soit pas si nette. Au reste, entre 1917 et 1924, Cendrars renonce au poème, pas à la poésie. L'une des vertus de cette édition, dont les deux titres semblent entériner le mythe de la rupture forgé par l'écrivain, est de mettre en évidence la cohérence souterraine qui fait de lui, dans ses romans aussi bien que dans ses recueils, le poète de la modernité. Modernité, et non avant-garde. Il ne s'agit pas de célébrer le futur. C'est le Profond aujourd'hui qui retient Cendrars, et il est bon que la chronologie place en tête des "Oeuvres romanesques", comme une enseigne, l'inclassable texte de 1917 ainsi intitulé. "La modernité a tout remis en question". Elle crée des besoins "de précision, de vitesse, d'énergie" qui détraquent les sens et le coeur de l'homme. Le romanesque doit mettre au point "le nouveau régime de la personnalité humaine". Telle est l'ambition de Cendrars. Elle ne s'accommode d'aucune "recette". "Consultez mes oeuvres. Il n'y a pas de principe ; il n'y a que des réalisations". L'Or et Moravagine sont "deux pôles aussi différents l'un de l'autre par l'écriture et la conception que s'ils étaient l'ouvrage de deux écrivains sans tendresse réciproque", dira l'ami t'Serstevens. Cendrars ne tient pas à enfoncer le clou. "Quand on aime il faut partir", se renouveler, élargir les cases, se jouer des formes. Les Sonnets sont dénaturés, les Poèmes élastiques, Rhum est un reportage romancé, et les Histoires dites vraies entretiennent un rapport complexe avec la fiction. "Plus un papier est vrai, plus il doit paraître imaginaire". Et vice versa : la fugue du Transsibérien était imaginaire, mais plus vraie que vraie. C'est dire qu'il entre une part de convention dans les intitulés donnés aux volumes que la Pléiade consacre à Blaise Cendrars. Poétiques, romanesques, autobiographiques : la plupart des ouvrages relèvent, dans des proportions variables, des trois catégories. Les territoires respectifs de la fiction et de la réalité se recouvrent. Et à lire le romancier, on voit à quel point les préoccupations du poète demeurent actives, et comment elles atténuent ou effacent les frontières entre les genres. "Les inventions d'inconnu réclament des formes nouvelles", disait Rimbaud.

11/2017

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Littérature française

14 juillet 2089 au cri de la liberté

Pourquoi 2089 ? Parce que 2 générations seront nées d'ici là, en mesure de raconter en 2089 ce qu'elles auront vécu... depuis 2023. La première née aujourd'hui, n'aura que 66 ans. Pourquoi le 14 juillet 2089 ? Parce qu'on fêtera le tricentenaire de la Révolution. Les Français et Françaises fêteront leur Liberté, chèrement et tragiquement acquise le jour de la prise de la Bastille, il y aura eu 300 ans. On verra ce qu'il advint de la Liberté. Cette fête disparaîtra-t-elle après 2089, et pourquoi pas avant ? Le concept "nation" né dans la foulée du premier 14 juillet, perd sa signification actuellement en 2023. Son sens perdu, sa disparition devient certaine. Sans doute un brin d'humour dira qu'un autre terme le remplacera pour mieux exprimer ce qu'est une population complexe d’individus d'origines diverses qui acceptent peu ou prou de vivre, de travailler et de procréer sur un même territoire, dont les frontières peuvent fluctuer, voire ne plus exister...! Bientôt 8 milliards d'êtres humains inégalement répartis géo-socialement. Quels progrès et quels sacrifices pour consommer mieux et moins et dans quels domaines ? Pour quelle finalité et comment l'humanité doit-elle exprimer sa raison d'exister, voire de survivre ? On parle d’atteindre les 10 milliards en 2050, or rien n'est moins sûr, la fragilité de l'être - sexe et esprit reliés - est plus fragile qu'on ne le pense, s'il ne s'adapte aux futurs modes de vie standardisée, plus éloignés d'une vie naturelle, sans être sauvage, si elle n'est plus plaisante à vivre, pour s'y sentir bien, au calme. Le silence perdu est le premier remède à retrouver, pour sauvegarder notre équilibre entre nos différents corps, le biologique et essentiellement le psychique. L'homme sera un lorsqu'il aura appris à se connaître dans son entièreté holistique, dans les plis de son cœur-conscience. Cette tranche d'histoire du futur au conditionnel est une fiction où il n'est pas exclu d'y rencontrer des visages bien réels, joyeux vivants, grains de sel pour pimenter l'aventure, tandis que le fonds explore les questions qui depuis toujours taraudent les hommes, aujourd'hui en 2023, demain en 2089, et après le saut de conscience, dans le XXIIe siècle, si la Terre veut bien accueillir nos vies informatisées... pour un temps encore ! Laissez-vous surprendre par cette réalité qui est déjà là ! Vous découvrirez cet "air du temps" dans le quotidien des personnages qui ne donnent pas l'impression d'angoisser leur futur outre mesure ! Auraient-ils retrouvé le chemin de leur cœur, en sus de la circulation du fluide de la vie ? Un saut de conscience les aurait-il transformés ? C'est le suspens de "l'après" Interlude.

01/2023

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Revues de psychanalyse

Essaim N° 48, printemps 2022 : Variants américains de l'épidémie freudienne

Comment, plus d'un siècle après la conférence de Freud à la Clark University et plus de 40 ans après la dernière intervention de Lacan dans les universités nord-américaines, s'est propagé le virus de la psychanalyse et dans quelles mesures est-il encore actif sur le sol américain ? Comment s'est développée et implantée la psychanalyse sur la côte Est, puis, différemment, sur la côte Ouest ? Comment se distribue-t-elle dans les champs disciplinaires universitaires ? Quelle est désormais la politique des associations et des écoles de psychanalyse, notamment en regard de la question de l'analyse profane dont on connaît le désaccord historique avec Freud ? Freud comme Lacan craignaient que la psychanalyse trouve aux Etats-Unis son antidote qui l'éradiquerait une fois pour toutes. Freud y voyait d'un mauvais oeil le succès d'Adler, signe d'une édulcoration de la sexualité dans une morale sexuelle civilisée subordonnée aux valeurs du protestantisme. Lacan rejoignait Freud sur ce point, apercevant dans la psychanalyse nord-américaine une éclipse des termes les plus vivants de son expérience, comme l'inconscient, la sexualité et, bien sûr, le champ de la parole et la fonction du langage ; leur éclat spécifique s'affadissant derrière une conception de la cure moins orientée vers l'assomption de la castration et l'avènement d'un désir inédit que par le souci d'optimisation des capacités et du potentiel de l'individu en vue de son adaptation à son entourage social. Ce human engineering trouvait dans les années 1950 son plein accomplissement dans les courants de l'ego psychology mais aussi du culturalisme, que Lacan considérait comme ce qu'il y a " de plus discutable dans le développement de la psychanalyse aux Etats-Unis ". Ces critiques sont-elles de nos jours caduques ? Si tel est le cas, comment la psychanalyse aux usa aurait-elle surmonté les impasses que Freud et Lacan avaient jadis identifiées en ce qui la concerne spécialement ? En revanche, si ces critiques gardent toujours leur pertinence, quelles sont les formes contemporaines américaines de ces déviations, leur degré d'extension et les raisons actualisées de leur succès dans des courants plus ou moins dominants ? Au mot célèbre de Freud entrant aux Etats-Unis - " ils ne savent pas que nous leur apportons la peste " -, Lacan avait ajouté une inquiétude qu'il ne faut pas méconnaître : et si la Némésis avait alors renvoyé à Freud son propre message en lui adressant " un billet de retour de première classe ". En d'autres termes, peut-on penser que l'épidémie freudienne, affaiblie par ses mutations américaines, ait pu à son tour se propager hors des frontières des Etats-Unis et, pourquoi pas, contaminer l'Europe ?

05/2022

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Critique littéraire

Albert Londres. Le prince du journalisme

Né en 1884 à Vichy dans une famille dont les racines remontent jusqu'aux pentes des Pyrénées, Albert Londres est bien davantage qu'une référence absolue en matière de "? grand reportage ? "? : c'est un mythe, une icône emblématique de toute action journalistique visant à refléter le monde tel qu'il est, sans tabous ni frontières. Jeune poète devenu correspondant de guerre, journaliste d'investigation avant l'heure, Albert Londres fut au cours de sa brève mais riche existence, un mélange d'aventurier et d'écrivain, de voyageur au long cours et d'homme de convictions doté d'un sens aigu de l'observation et de la narration, qui ont fait de lui, avant tout, un humaniste "? engagé? " sur les cinq continents. Des Balkans au Proche-Orient, de l'Europe de l'Est au Japon, à l'Indochine, à l'Inde et à la Chine, en passant par la Guyane, l'Algérie, l'Argentine et le Congo, cet infatigable globe-trotter s'est fabriqué l'image d'un dénonciateur professionnel, d'un "? redresseur de torts ? " tous azimuts, présent sur tous les "? fronts ? " de l'histoire internationale. De l'état du monde et des sujets de société de son temps, il a donné une vision sans concessions, fruit d'une grande maîtrise du style et des techniques narratives, de sorte que ses articles, comme ses livres, restent des modèles du genre. Sa célèbre formule "? La plume dans la plaie ? " a fait le tour du monde comme pour mieux résumer les combats incessants à mener contre l'injustice sous toutes ses formes. A l'instar de l'association "? Regarder... Agir pour Vichy et ses environs ? " qui oeuvre pour sa réhabilitation au travers des "? journées ? " et des "? rencontres Albert Londres ? ", Jacqueline Débordes tente ici de réparer cette étrange injustice qui veut qu'un reporter de première classe tel qu'Albert Londres - à qui toute une profession doit ses lettres de noblesse - n'est que rarement commémoré dans sa ville natale. Sans doute ses absences longues et répétées ont-elles été la source du presque-oubli dans lequel il est tombé au fil des ans, et ce, malgré le "? prix ? " dont il est indirectement à l'origine depuis 1933, au lendemain de sa tragique disparition en Mer Rouge... La plus prestigieuse récompense de la presse française contemporaine lui doit, en effet, d'être décernée aujourd'hui aux meilleurs reporters de la presse écrite ? et audiovisuelle française. Ce n'est donc pas le moindre mérite du livre de Jacqueline Débordes que de contribuer à mieux faire connaître celui qui, plus qu'un journaliste habité d'un supplément d'âme, fut d'abord une "? conscience ? " à l'échelle mondiale.

09/2011

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Economie française

Deux cents ans de transformations en France (1820-2020). Une chronique du progrès social ou le récit d'une histoire inachevée

Sous un titre apparemment assez anodin, cet ouvrage apparaît vouloir aborder dès ses premières pages des questions de société dont l'importance va bien au-delà d'une simple rétrospective historique : la marche du progrès ; le sens et la valeur du travail ainsi que les conditions de travail ; la question sociale ; les risques environnementaux. Sommes-nous, avec les développements de l'intelligence artificielle et du Big Data, à l'aube d'une révolution technologique plus importante encore que celle qui bouleversa la vie des Français au début de l'ère industrielle ? Comment expliquer que tant de personnes vivent encore aujourd'hui sous le seuil de pauvreté ? Que faut-il penser des politiques gouvernementales de ces dernières décennies ? Comment sommes-nous arrivés à dépendre de dogmes qui vont à contresens de l'idéal de civilisation prêché par les Lumières ? L'ouvrage cherche à répondre à ces questions en jouant sur plusieurs registres, quantitatif, historique, économique, sociologique et politique. Il se déploie autour de trois parties intitulées respectivement " Société et progrès ", " Travail, économie et emploi " et " Revenus et conditions de vie ". Par la nature des thèmes présentés, qui ont été choisis en fonction de leur intérêt aux yeux du grand public, ce travail pluridisciplinaire devrait retenir l'attention du lecteur qui s'intéresse à la marche du monde. L'auteur s'adresse aussi aux plus jeunes qui pourront découvrir comment vivaient les familles il n'y a pas si longtemps encore. Parvenu à la fin du récit, le lecteur sera sans doute convaincu que si plus d'aisance et de protection ont été obtenues au prix de grands sacrifices par les générations qui l'ont précédé, de nouvelles crises et de " nouvelles règles du jeu " risquent de remettre en cause ces acquis historiques. Au moment où la première vague épidémique du coronavirus franchissait nos frontières, les projets de réforme des régimes des retraites et de l'assurance chômage poussaient de nombreux Français à descendre dans la rue. Le mouvement des " Gilets jaunes " venait de s'essouffler tandis que les personnels soignants défilaient pour alerter les pouvoirs publics sur la situation de l'hôpital public. La France d'avant la pandémie virale n'allait pas bien. Il est question désormais des moyens de sortie de crise qui devraient permettre de bâtir la France de 2030, une France qui devrait aller mieux, nous assure-t-on. Nos concitoyens sont en attente de la concrétisation de ce projet. Ils veulent croire en la promesse d'un avenir meilleur, en un grand projet de société qui saurait concilier efficacement l'écologie, l'économie et le social pour le bien-être moral et matériel de tous. L'ouvrage de Raoul Belot s'inscrit dans cette perspective.

06/2022

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Droit international public

Droit de la logistique : vers un droit innovant Luxembourgeois

DROIT LUXEMBOURGEOIS L'ouvrage que vous tenez en main apporte un regard nouveau et différent sur la législation du secteur économique prioritaire de la logistique, que Maitre Anne Paul nous a donné l'honneur de préfacer. Ceci vient à un moment ou le secteur a démontré son importance systémique pour l'économie pendant la crise du COVID19 en 2020. Un ouvrage de référence en matière de droit luxembourgeois sur les services de logistique et de transport était inexistant malgré un lien étroit avec le droit français, défi à relever pour y remédier. - Que veulent les clients des entreprises, à qui s'adresse cet ouvrage ? - Que veulent les donneurs d'ordres d'un service de qualité de transport et de logistique ? D'abord et avant tout, ils souhaitent que leurs produits arrivent en quantité promise, au moment promis, à un endroit prédéfini, au prix convenu ! Pleines de promesses, qu'il faut comprendre, cerner, définir, adapter à la réalité et mettre en accord avec les opérations concernées, dans des contrats entre parties concernées. Pour les contrats de prestations logistiques individuels ou sectoriels, une harmonisation des conditions de vente et contrats, gouvernants ces opérations serait souhaitable. C'est ici qu'apparaissent la plupart des malentendus en cas de litige, puisqu'il s'agit ici d'opérations combinées, de plus en plus complexes et digitales, donc pas facilement dissociables. Les activités des commissionnaires, concernent le plus souvent des opérations d'acteurs différents basés dans plusieurs pays qui incluent typiquement pour le Luxembourg, le passage de frontières. Mettre de l'ordre et de la cohérence dans la compréhension du cadre légal en s'inspirant de la jurisprudence récente et d'une comparaison entre pays, en expliquant la formation et le contenu des contrats des prestations logistiques du côté pratique, est le grand mérite de ce livre. Le secteur du transport et de la logistique, encouragé par l'intermédiaire des organisations professionnelles étrangères des commissionnaires, utilise souvent des conditions générales de vente pour leurs adhérents, qui prévoient des clauses limitatives de responsabilité. La suggestion de Maître Paul est de remplir un vide juridique, en donnant conseil, en suggérant une base légale commune, connue et obligatoire pour des contrats-types touchant les différentes opérations. Ceci aurait le mérite pour celui qui l'applique, de minimiser le risque de voir annuler des clauses limitatives contractuelles, donc de minimiser les risques juridiques. Anne Paul nous livre ici le résultat de beaucoup de réflexions, incluant les nouveaux risques de force majeure pendant la pandémie. C'est un travail remarquable, sans relâche, réalisé en essayant de concilier vie professionnelle et familiale malgré les contraintes liées à la pandémie du coronavirus. Nous souhaitons beaucoup de succès, d'attention et l'audience qu'il mérite, à cet ouvrage.

06/2021

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Littérature étrangère

Il y a mieux à vivre

Greg Marnier - dit Marny - était parti tenter sa chance en Europe à l'issue de ses études. Sans succès. Il revient aux Etats-Unis mais peine à trouver sa place dans une société américaine ébranlée par la crise des subprimes. Le roman se situe en effet en 2009, au début de "l'ère Obama". Déçu par le rêve américain, Robert James, un jeune homme fortuné que Marny a rencontré pendant ses études, initie une expérience de renouvellement urbain à Detroit, ville sinistrée par le déclin de l'industrie automobile. Répondant à l'appel de son ami, Marny se lance dans cette aventure. Il tente de se forger une nouvelle vie aux côtés de personnalités diverses qui, dans l'esprit des Pères pèlerins, s'efforcent de reconstruire et repeupler les quartiers sinistrés de Detroit, ville ouvrière autrefois prospère. Dans cet élan collectif, l'on assiste à l'ébauche d'une société fondée sur l'espoir et la générosité. Mais les idéaux se heurtent rapidement aux réalités, laissant ressurgir les vieux démons de l'Amérique : incompréhensions, affrontements raciaux, relents de colonialisme et corruption larvée. Observateur de premier plan de ces tensions, Marny n'est pas épargné. Il va lui-même va se trouver impliqué dans une bagarre opposant deux de ses amis avant d'être appelé à témoigner dans un procès à connotation raciale. Il noue une relation amoureuse avec une enseignante du quartier, relation qui s'avère chaotique. Il croise également le Président des Etats-Unis, avec qui il joue un match de basket. Mais son association avec James tourne à la confrontation et il se verra contraint de quitter ce quartier qu'il avait adopté. Après sa trilogie byronienne, Benjamin Markovits replonge dans le vingt-et-unième siècle avec ce roman narré par un observateur impliqué. Le tableau qu'il brosse du parcours de ces nouveaux pionniers rend compte de l'espoir qui sous-tend toutes les initiatives de la société américaine. Mais la réalité tue parfois les idéaux. Ce roman illustre le processus... et la renaissance qui s'ensuit. Car on n'arrête pas de tout recommencer. Optant pour un cadre contemporain, Benjamin Markovits brouille la frontière entre la fiction et la réalité pour mieux saisir une imperceptible tendance qui touche la politique, l'économie et la société américaines visiblement menacés par l'explosion.

03/2016

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Littérature française

Jerada, ce lieu

Jerada est une ville minière située dans le Maroc oriental, à 60 km au sud de la wilaya d'Oujda, près de la frontière algérienne. La région a hérité des charbonnages d'un patrimoine d'une valeur inestimable. La ville elle-même est témoin d'une histoire industrielle et sociale particulière qui remonte au protectorat français. Au début des années 1950, Jerada était divisée en quatre parties distinctes : la cité européenne, le quartier des ingénieurs, la cité des agents ou "cité des évolués" (chefs porions, contremaîtres, ingénieurs assimilés...) et le village ou "cité marocaine" , celle des ouvriers et des mineurs. Jerada est composée de petites maisons cubiques et uniformes, alignées le long des rues tracées au cordeau. Selon qu'ils étaient mariés ou célibataires, zoufria , les ouvriers logeaient dans la zone qui correspondait à leur statut familial. Les mineurs et les ouvriers marocains venaient de différentes régions du pays. A la jonction des quatre zones est fondée la "cité indigène" à côté des bâtiments des Affaires indigènes ou zai et des Kissaria, des galeries dans lesquelles s'organisait l'espace commercial. Les Européens - encadrement et maîtrise - habitaient une résidence à part, avec ses pavillons et ses immeubles aux toits à doubles pentes en tuiles rouges rappelant l'architecture et l'urbanisme des villages européens. Cette juxtaposition des quartiers renforçait leurs caractères différenciés, ce qui en faisait des villes dans la ville. En 2000 la mine fut fermée et la cité ouvrière entièrement démolie. Frappée par la crise Jerada s'est peu à peu vidée de sa population (environ 60. 000 habitants). Parmi ceux qui n'ont pu quitter la ville, beaucoup sont astreints à des pratiques dangereuses de survie comme l'exploitation clandestine du charbon. A travers ce récit, Abdelkader Benhar décline l'importance de cette cité minière particulière par une ballade en son coeur et en son histoire : Hassi Blal, la Maison des mineurs, le Cercle des ingénieurs, le hammam, le four de Moussa, le cinéma... comme il s'interroge sur les conséquences de la fermeture de sa mine. Jerada, ce lieu est une mine d'information importante pour ses enfants, tous ceux qui ont vécu et travaillé dans cette cité, et tous ceux qui s'intéressent à ce patrimoine et plus généralement au Maroc. Ouahib Mortada (traducteur)

09/2017

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Histoire ancienne

Les nouvelles de l'archéologie N° 156, juin 2019 : Estrans, l'archéologie entre terre et mer

A maints égards, l'estran peut être considéré comme une construction mentale, fruit d'une très longue histoire. Jusqu'au Moyen Age, cet espace régulièrement recouvert par les marées est vécu comme le prolongement de la bande terrestre : on y fait valoir des droits sur des espaces délimités, voire parcellisés. Outre la simple collecte (poissons, algues, sel, sable, galets, amendements marins, coquillages et crustacés), l'estran porte encore la trace de multiples aménagements liés à l'exploitation à pied des ressources dont le stock paraissait illimité : ornières de charrues, pêcheries, viviers, fours, carrières, salines, marais salants. Plusieurs ruptures ont marqué cet espace : avènement de l'économie agricole au Néolithique, puis de l'économie de marché et des échanges de ressources à longue distance durant l'Antiquité et, à partir de la seconde partie du Moyen Age, développement de la pêche embarquée, constituant le début d'une mondialisation assortie d'une recherche effrénée de nouvelles ressources halieutiques liée à la surpêche des poissons d'eau douce. L'évolution du contexte socio-politique des périodes moderne et contemporaine a eu des conséquences indiscutables en termes de perception de l'estran. Cet espace est alors davantage placé au coeur des enjeux de pouvoir, en tant que frontière. Le trait de côte est alors perçu comme une barrière entre deux mondes, une limite entre le domaine terrestre et le domaine maritime, ce qu'il n'a pourtant jamais été dans le vécu des populations riveraines. La pratique de l'archéologie sur estran offre des spécificités propres, et mérite qu'une discussion méthodologique lui soit consacrée : des conditions d'intervention particulières, voire extrêmes (sur les plans technique et administratif), un caractère d'urgence liée aux processus d'érosion littorale, des gisements qui produisent une documentation originale et riche, proche de celle des "milieux humides" en eau douce, et la possibilité de mettre en oeuvre des méthodes originales et les outils de l'analyse spatiale sur de vastes surfaces. Dans cet état d'esprit, ce volume tente de balayer, sous la forme de contributions volontairement brèves, les problématiques variées et les questions actuelles posées par la gestion et les méthodes d'intervention sur les estrans de la façade Atlantique-Manche-Mer du Nord, caractérisés par un important marnage où le jeu des marées assure quotidiennement un renouvellement des ressources biologiques dans un paysage à la géographie changeante.

09/2019

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Littérature étrangère

Un petit roman Lumpen

Dans ce court roman, Roberto Bolaño abandonne les territoires qui ont marqué son parcours et son imaginaire personnel pour se déplacer vers la ville de Rome. C'est le décor où plusieurs personnages excessifs déambulent, tendus entre l'inquiétude et la folie. Après la mort soudaine de ses parents dans un accident de voiture, Bianca, la jeune protagoniste, commence en effet une véritable descente aux enfers, côtoyant la délinquance et le mal. Elle se rappelle sa vie avec son frère, tous deux adolescents au moment de la mort brutale de leurs parents. Livrés à eux-mêmes, ils abandonnent rapidement leurs études et vont essayer de survivre : Bianca, la narratrice, travaille dans un salon de coiffure, son jeune frère se fait engager dans un gymnase où il fait la connaissance de deux individus étranges, le Bolognais et le Libyen. Ces derniers finissent par proposer à la jeune fille de se prostituer à un ancien acteur de péplums, Maciste, afin de pouvoir le voler. De la même manière que le titre du roman est un écho ironique aux trois petits romans bourgeois de l'écrivain chilien José Donoso, Rome et son passé, ici rappelé par le personnage de Maciste, héros de péplum, ancienne figure du nationalisme et du fascisme italien, n'apparaissent que sous leurs aspects les plus défaits. Il n'y a plus rien d'épique, Maciste est aveugle, sa gloire n'est même plus un souvenir et il n'apparaît que parce que les deux personnages indifférenciés - le Libyen et le Bolognais - veulent le voler (est-il vraiment riche, le lecteur en doute). Bolaño recycle donc cette fin de l'épopée, du grand récit (de carton pâte), se rappelle sans doute de la prostituée fellinienne qui erre dans les Nuits de Cabiria, affirmant une nouvelle fois que l'expérience de la difficile frontière entre le bien et le mal est faite par les personnages à la marge, pasoliniens pour rester en Italie, pris entre la terreur à la solitude extrême et l'impérieuse nécessité de l'affection, comme le dit Patricia Espinosa. Le titre modeste et ironique de Petit roman lumpen ne doit pas tromper le lecteur : nous sommes bien face à une œuvre, la dernière publiée du vivant de l'auteur, où, une fois de plus, sont rassemblés des personnages touchants, luttant pour leur survie, cherchant l'amour, en équilibre au bord d'un abîme.

03/2012

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Récits de voyage

Ce que savent les baleines

Renouant avec son amour pour le Mexique, pays auquel il a consacré de nombreux ouvrages de fiction ou documentaires, Pino Cacucci s'attache à une partie méconnue de la Californie, qui n'a rien à voir avec San Francisco, les plages de Malibu, ou les studios de cinéma d'Hollywood. Il s'agit de la Basse-Californie, la Californie mexicaine : la plus longue péninsule du monde, presque deux kilomètres de terre entre l'Océan Pacifique et la mer de Cortès, dont la population s'est battue pour conserver son intégrité et son indépendance face à l'avancée des troupes américaines au XVIIIe siècle. Pino Cacucci est ainsi retourné dans " son " Mexique pour le parcourir et le raconter, du Sud au Nord, de La Paz à la frontière de Tijuana. Il en a tiré ce nouvel ouvrage qui, entre road movie et carnet de voyage, mêle descriptions des paysages exceptionnels (criques marines ou étendues désertiques peuplées de cactus aux formes étranges), anecdotes géographiques et historiques improbables et plaidoyer écologique pour cette région qui le fascine. Le long de la Carretera Federal 1, il a ainsi rassemblé des histoires de pirates et de trésors ensevelis, de jésuites et de missions abandonnées, d'Indiens et de voyageurs perdus. Sur les traces de Steinbeck, qui y voyagea dans les années 1940, il a redécouvert les légendes des reines et des perles géantes. Plus encore, son voyage est marqué par la rencontre avec le peuple des baleines qui viennent se reproduire dans ce qu'il appelle leur sanctuaire (et que J.M.G. Le Clezio évoquait dans le beau texte intitulé Pawana). Cacucci décrit avec émotion ces mammifères aussi gigantesques que fragiles, effrayants et pourtant si sociables envers les humains. En témoignent les criques dans lesquelles elles se rassemblent comme par enchantement pour jouer avec les bateaux des pêcheurs, un contact avec l'espèce humaine qui se retrouve peu dans le reste du monde. Les baleines se regroupent en effet par milliers dans ce qui apparaît comme leur dernier refuge. Sans doute parce que le Mexique fut le premier pays, il y a plus de soixante ans, à instaurer des espaces pour protéger ces animaux à l'intelligence mystérieuse. Les baleines le savent, elles ont certainement compris que les hommes sont tous des assassins, mais que dans cette région du monde vit une humanité plus authentique et plus amicale.

03/2012

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Histoire de France

La guerre d'Indochine : L'enlisement. L'humiliation. L'aventure

" Quand j'arrive à Saigon comme correspondant de guerre en 1948, je découvre une Indochine installée dans le Moyen Age à mitraillettes et à piastres, sous l'étiquette de l'Union française... C'est l'enlisement. Sur la frontière, dans les montagnes au nord du Tonkin se poursuit la vraie guerre contre les réguliers d'Ho Chi Minh. Elle est loin de tout, et on n'en parle pas. Partout ailleurs on fait la " guerre heureuse " contre la Résistance. C'est la guérilla, bien plus cruelle que les batailles qui se déroulent sur les confins de la Chine. Mais, en même temps, c'est la " bonne vie " et la prospérité pour tout le monde. L'existence quotidienne, c'est le sang, la mort, la volupté, la fatigue, la paresse, la grande vie. Les combattants se sentent des " seigneurs " et les hommes d'affaires nagent dans l'abondance. Les deux camps compressent et tuent la population selon les techniques de la " persuasion ". Les nhaqués sont l'enjeu essentiel. Mais, quand ils ne sont pas suppliciés, ils s'épanouissent, ils profitent de tout... L'Indochine de 1948 c'est un échiquier aux pions innombrables mais presque immobiles. On ne devine pas encore qu'elle deviendra le théâtre où tous ces éléments vont se nouer dans une action aussi tendue et dépouillée qu'une tragédie grecque : le rideau tombera quelques années plus tard sur Dien Bien Phu. " Après ce ne sera plus l'Indochine mais le Vietnam. Les Américains auront remplacé les Français et une autre tragédie se jouera dans ces mêmes décors. Mettant son fabuleux talent de conteur au service de l'Histoire, Lucien Bodard fait revivre tous les acteurs de cette tuerie, Giap, De Lattre, Bao Daï et les autres, les sans-grade. Les lieux sont là aussi, héroïques comme Cao Bang, Dien Bien Phu, la R.C.4, ou pittoresques, amers et drôles comme la Saigon du trafic des piastres, des jeux, de la drogue et des étreintes faciles. Au-delà d'un récit aux mille facettes, l'histoire de la guerre d'Indochine des Français est aussi celle d'une passion désordonnée où notre innocence s'est perdue. Cette passion est au cœur des trois livres mythiques de Lucien Bodard, " L'Enlisement ", " L'Humiliation ", et " L'Aventure ", que nous réunissons intégralement dans ce volume pour la première fois.

07/1998

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Sociologie politique

Penser en Chine

Que se passe-t-il en Chine ? Les publications se multiplient à foison sur la dictature du Parti communiste, ses ambitions, sa volonté de contrôler la pensée et d'exercer la plus sourcilleuse des censures. Mais que se pense-t-il en Chine ? L'originalité profonde de cet ouvrage collectif, qui rassemble les meilleurs spécialistes des différentes questions traitées, est de présenter au lecteur occidental les débats, enjeux, directives et chemins de traverse qui constituent la vie intellectuelle et politique. Quatre parties permettent de découvrir au plus près la circulation des idées, officielles comme alternatives, dans leur volonté de penser et dire autrement. Projections de la Chine-monde : le débat essentiel est celui qui se conduit sur la différence de nature entre la philosophie chinoise et les valeurs universelles, et qui est au fondement du fantasme d'un Empire-monde et de la propagande du parti à travers la multiplication dans le monde des Instituts Confucius. Récit national et réécritures de l'histoire : face au grand récit unique que le Parti veut imposer, nombre d'historiens soulignent la pluralité d'approches, la difficile application à l'histoire de la Chine des grandes étapes historiques imaginées par Marx et Engels, sachant que des contre-récits au discours officiel sont portés par le cinéma. Modes de contrôle de la société civile : la vie intellectuelle se déploie sur fond des rapports de force entre le Parti et la société civile. Elle passe depuis 1989 par l'essor d'intellectuels non- institutionnels, de groupes plus ou moins formels de parole où chacun dit la réalité de sa vie, loin des récits officiels ; mais aussi par le système du crédit social, plus complexe que la simple vidéo-surveillance des populations, et la vitalité d'une religion bouddhiste qui doit à chaque instant négocier sa place et son rôle avec le Parti. Points de tensions : la réalité résiste à son enfermement dans les grilles de la pensée officielle : le socialisme aux caractéristiques chinoises est ni plus ni moins qu'un capitalisme d'Etat ; l'intégration harmonieuse des peuples a le visage du génocide des Musulmans au Xinjiang, "nouvelle frontière" de la purification nationale ; les conflits de l'eau au Tibet font rage au détriment de la population ethnique locale. Enfin, l'image que la Chine entend donner d'elle est fortement fissurée par les crises sanitaires et environnementales, dont la dernière en date sévit encore partout dans le monde.

02/2021

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Généralités

Note sur les armes franques trouvées au lieu de la Unarde (2258m d'altitude) dans les Pyrénées ariégeoises. Une hypothèse plausible pour la localisation d'un épisode périphérique de la Bataille de Roncevaux ?

La bataille de Roncevaux, rendue célèbre par la Chanson de Roland, est une embuscade tendue par une troupe de soldats vascons le 15 août 778 au col de Roncevaux dans les Pyrénées, au cours de laquelle l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne, de retour de Saragosse, fut détruite. Comme aucune trace archéologique n'a jamais été trouvée des combats, le lieu de la bataille reste inconnu. Diverses hypothèses ont été émises selon lesquelles le combat n'a pas seulement été situé à proximité du col de Roncevaux mais tout au long de la chaîne pyrénéenne, depuis le Pays basque jusqu'à la Catalogne. Au milieu XIXe siècle, un archéologue ariégeois, Adolphe Garrigou, émet l'hypothèse que des Francs, en revenant d'Espagne, seraient passés, entre autres lieux, par le port de Siguer actuel correspondant au "porz de Sizer" évoqué dans le chanson de Roland, et situé aujourd'hui à la frontière entre la France et l'Andorre. De tout temps, le port de Siguer a, en effet, constitué un passage évident vers les pays hispaniques, pour le commerce et la contrebande. Coïncidence, à seulement quelques kilomètres de là, sur le plateau de la Unarde (Ariège), une tradition locale tenace y situe des combats anciens... Quelques années plus tard, un autre archéologue, Casimir Barrière-Flavy, poursuit les travaux de Garrigou et entreprend des fouilles méthodiques qui permettent, en 1894, de sortir de terre deux autres armes dont la ressemblance avec des armes franques alors conservées dans les musées français s'avère troublante. Pour les érudits qui ont cherché à localiser Roncevaux, la Unarde, plus qu'une bataille en règle, aurait plutôt été le théâtre d'une escarmouche entre quelques poursuivants et fuyards pris au piège du haut-plateau. Sans prêter au sensationnalisme ni aux conclusions hâtives, cette reproduction du rapport de fouilles de Casimir Barrière-Flavy qui fit l'objet d'une communication devant la Société archéologique du midi de la France dans sa séance du 20 décembre 1893 et fit l'objet d'une édition chez Privat à Toulouse l'année suivante, se veut avant tout une pièce à apporter à la connaissance de l'archéologie militaire pyrénéenne du haut Moyen-Age et à la façon dont elle se pratiquait au XIXe siècle par les sociétés savantes locales.

11/2022

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Actualité politique France

Jean-Pierre Chevènement. Le dernier des jacobins

Jean-Pierre Chevènement est-il le dernier des Jacobins ? Le père des souverainistes ? Anachronique ou prophétique, sa vision n'a pas varié, depuis l'Assemblée (1973-2002) aux ministères de la Recherche et de l'Industrie (1981-1983), puis de l'Education nationale (1984-1986) à la Défense (1988-1991) sous la présidence de François Mitterrand, à l'Intérieur, enfin, dans le gouvernement Jospin (1997-2000). L'élu, animé par un patriotisme de frontière, fortement enraciné dans son territoire (président du Conseil régional de Franche-Comté en 1981-1982 ; maire de Belfort de 1983 à 2007 ; sénateur du Territoire de Belfort de 2008 à 2014), n'a pas dévié de sa ligne, malgré la diversité de ses responsabilités régaliennes. Assez différent de la ligne majoritaire, à gauche, il a pourtant pesé, contribuant notamment à l'aggiornamento de son parti sur des questions centrales, tel le nucléaire, qu'il s'agisse de la dissuasion ou du recours à l'énergie civile. Ses défaites - face au tournant libéral de 1983 - et ses démissions - face à l'alignement sur la politique étrangère américaine ou le renoncement aux principes républicains - n'ont pas empêché l'homme d'action et l'intellectuel de contribuer à définir les termes des combats de la gauche depuis les années 1970 et à redéfinir les clivages qui déterminent le débat public jusqu'à nos jours. Alors qu'aucun ouvrage historique ne lui avait été consacré, les meilleurs spécialistes d'histoire politique, économique ou des relations internationales examinent son rapport à la République, la Nation et la gauche, son action en faveur de l'école républicaine, son rapport à l'Etat stratège en faveur de l'industrie et de l'aménagement du territoire, son combat pour la défense de la souveraineté nationale, enfin, face à l'Europe et à l'Allemagne. Occasion de se pencher sur le devenir historique de notions qui, à force d'être rabachées, perdent de leur clarté. Une vingtaine de chercheurs et quelques "grands témoins" proposent le premier portrait du dernier des Jacobins, documenté par des sources de première main. Sous la direction de Renaud Meltz, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Haute-Alsace, membre senior de l'IUF et de Régis Boulat, maître de conférences à l'université de Haute-Alsace : Judith Bonnin, Bernard Lachaise, Anthony Burlaud, Thibaud Tellier, Gilles Richard, Christophe Prochasson, Julien Cahon, Yann Forestier, Hervé le Fiblec, Bénédicte Girault, Odile Maeght.

11/2021

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Religion

Les chrétiens dans al-Andalus. De la soumission à l'anéantissement

L'invasion arabo-musulmane de l'Espagne wisigothique, initiée en 711 pour culminer en 719 avec la conquête de la Gaule narbonnaise, a été l'événement aux conséquences les plus considérables de l'histoire d'Espagne. On oublie souvent que, pendant des siècles, la majeure partie de la population fidèle à la religion chrétienne et la minorité juive ont été soumises à un régime de très forte discrimination. Celui-ci reposait sur la ségrégation sociale, l'absence de liberté religieuse, l'exploitation économique et fiscale, l'immersion culturelle et, en cas de protestation ou de révolte, sur la plus sévère répression. La dureté de ce régime s'est accentuée au fil du temps et a fini par provoquer, dès le XIIe siècle, la complète disparition des communautés chrétiennes et juives d'al-Andalus. Ce livre offre une vision complète de la situation de ces chrétiens espagnols, appelés mozarabes, unique peuple européen médiéval à avoir vécu pendant tant de générations sous la rigueur de la dhimma. Attachés au mythe des Trois Cultures, de nombreux auteurs ont préféré jusqu'ici ne retenir que les aspects prétendument aimables de cette situation, comme la liberté de culte limitée et la relative autonomie interne des communautés chrétiennes, afin de tenter de délégitimer le processus de Reconquête, véritable matrice de la nation espagnole. Il permet, à l'inverse, de mieux faire connaître la réalité de la vie des chrétiens d'al-Andalus, loin des rêves et falsifications intéressées qui alimentent le mythe de la convivialité pacifique entre cultures et religions construit en marge de la vérité de l'histoire. Rafael Sánchez Saus est professeur d'histoire médiévale à l'université de Cadiz. Il a été doyen de la faculté de philosophie et de lettres de l'UCA (1999-2004) et recteur de l'université San Pablo CEU de Madrid (2009-2011). Membre de l'Académie royale hispano-américaine des sciences, des arts et des lettres, dont il a été le directeur, il est aussi directeur de la Cátedra Alfonso X el Sabio. Auteur d'une douzaine d'ouvrages, considéré comme l'un des meilleurs spécialistes de la frontière entre maures et chrétiens dans l'Espagne médiévale, il a été découvert par le grand public hispanique à l'occasion du succès de la version espagnole de ce livre Al-Andalus y la Cruz (2016).

02/2019

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Philosophie du droit

Sacré et droit

De nombreuses règles juridiques puisent leur origine dans la religion. Si le droit pénal suffit à s'en convaincre, il faut encore mentionner que la sacralité apparaît de manière implicite ou explicite comme mécanisme de protection des personnes ou des choses. Les principes d'inviolabilité et d'indisponibilité du corps humain, fondement de la protection des personnes, trouvent leur source dans le précepte biblique selon lequel "Dieu a fait l'homme à son image" . Certaines grandes notions du droit public rappellent indéniablement leur origine religieuse, comme la notion de souveraineté. Aujourd'hui, l'élection a remplacé l'onction sacrée. Pourtant, la Nation, qui remplace Dieu comme fondement de tout pouvoir, demeure ce concept immatériel, difficilement objectivable. Les textes les plus fondamentaux de notre droit font d'ailleurs référence à la sacralité pour manifester la protection due à certaines institutions. Ainsi la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 proclame "les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme" et fait de la propriété "un droit inviolable et sacré" . Le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 prévoit que "le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion, ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés" . S'interroger sur le lien entre sacré et droit revient également à prendre en considération la spiritualité, dans son aspect tant confessionnel qu'à travers la pratique religieuse, comme vecteur de normativité en droit français. La séparation des Eglises et de l'Etat en 1905 provoque une redéfinition de ce lien entre sacré et droit. L'Etat impose un concept de neutralité, il se contraint lui-même à une attitude "passive" vis-à-vis de la pratique religieuse des citoyens. Ce recul de la religion est également caractérisé par la désacralisation progressive de certaines règles de droit, notamment sur les questions familiales, ou encore l'évolution de la catégorie des choses hors du commerce. L'influence du sacré sur le droit évolue en fonction des époques et de la société. Ces exemples non exhaustifs invitent au questionnement sur le sens à donner à cette sacralisation du droit ou cette sacralisation par le droit et sur les liens qu'entretiennent le sacré et le droit. La frontière entre ces deux notions n'est pas aussi nette qu'elle semble l'être au premier abord, et la réflexion autour de leurs relations est l'objet de ce présent ouvrage.

05/2021

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Droit

Regards critiques et perspectives sur le droit et la fiscalité. Liber amicorum Cyrille David

Le nom de Cyrille David est fréquemment associé à la fiscalité des instruments financiers, dont il est sans doute aujourd'hui le connaisseur le plus averti après en avoir été le pionnier le plus curieux. Ce réflexe naturel est cependant réducteur, tant l'œuvre de Cyrille David aborde avec bonheur tous les champs du droit fiscal. Son traité de l'imposition du revenu demeure aujourd'hui encore une somme de réflexions sans équivalent dans la pensée fiscale française de la seconde moitié du XXe siècle. Ses écrits en matière de taxe sur la valeur ajoutée, d'enregistrement, de procédure fiscale ou de théorie fiscale, ses réflexions sur le phénomène des prélèvements obligatoires fourmillent d'observations constructives et originales, autant qu'ils attestent une culture juridique de droit privé et public dépassant de très loin le seul domaine fiscal. Ses multiples travaux en matière de fiscalité comparée et communautaire, plurilingues de surcroît, constituent une extraordinaire somme de recherches et de propositions de réformes pour la France. Si les élèves et amis de Cyrille David ont souhaité rendre hommage à sa science, ils ont aussi entendu célébrer son exceptionnelle humanité. Marqué par ses origines, par ses longs séjours d'apprentissage aux Etats-Unis puis d'enseignement en Algérie, Cyrille David a toujours apprécié les rencontres. Celles entre les hommes, mais aussi celles entre les disciplines, comme en témoigne son rôle avant-gardiste dans la collaboration entre l'Université des juristes et celle des économistes, entre l'Université et les Grandes écoles. Plus profondément, Cyrille David représente pour beaucoup une sorte de pont entre le Nord et le Sud, entre des traditions juridiques, des champs de recherche et des hommes souvent très différents. Il a notamment contribué à l'édification d'un réseau international fait de contacts réguliers dont les premiers bénéficiaires sont les étudiants, notamment ceux de l'Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne où le DESS de droit des affaires et fiscalité qu'il dirigea s'enorgueillit de proposer à ses étudiants un séminaire annuel de fiscalité comparée réunissant dix universités européennes et une université américaine. Pour respecter la personnalité de son dédicataire, l'ouvrage composé en l'honneur de Cyrille David se veut un ensemble de regards critiques sur le droit et la fiscalité destiné à ouvrir des perspectives d'avenir. Il émane de personnalités de nombreux pays et de plusieurs disciplines, signe qu'un universitaire accompli n'est prisonnier d'aucune frontière.

05/2005

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Histoire internationale

La question de Palestine. Tome 3, L'accomplissement des prophéties (1947-1967)

Ouverte dès le XIXe siècle, la question de Palestine a pris un caractère particulièrement aigu après la Seconde Guerre mondiale. En dépit des apparences et des idées reçues, ce n'est pas la Shoah qui a accéléré le dessein des Juifs de fonder un " foyer national ", mais plutôt le déclin de la puissance européenne, en particulier de la Grande-Bretagne au Moyen-Orient. Durant le conflit et juste après, ce sont en effet le Liban, la Syrie, l'Irak, la Jordanie qui se trouvent débarrassés des mandats confiés en 1919 par la SDN à la France et à l'Angleterre, et quelques années plus tard, l'Égypte elle-même acquiert son indépendance. Pour les sionistes, le moment est venu. La création d'Israël est décidée à l'arraché à l'ONU. Mais les pays arabes, estimant que ce nouvel État, créé à leurs dépens, n'a été voulu par les Européens que pour se racheter de la destruction des Juifs d'Europe, ne s'inclineront jamais devant le partage de la Palestine. Incursions des uns dans le territoire des autres, sabotages, luttes pour la terre et pour l'eau douce, rancœurs et haines, jeu des grandes puissances et des puissances déclinantes empêcheront jusqu'à nos jours qu'une issue soit trouvée. Quant aux souffrances des Palestiniens, elles seront bien longues à être prises en compte. A lire la minutieuse chronique dressée dans ce nouveau volume (1947-1967) par Henry Laurens, on se convainc que la culture du conflit est devenue comme une seconde nature de ces contrées : indépendant depuis quelques jours, Israël doit faire face à un conflit ouvert; en 1956, alors que le problème à résoudre pour les Européens est de répondre à Nasser après la nationalisation du canal de Suez, Israël fait partie d'une improbable coalition anglofrançaise ; en 1967, comme aucune frontière ne semble intangible et comme Américains et Soviétiques se révèlent incapables - ou peu désireux - de calmer le jeu en lieu et place des Européens, Israël s'estime contraint d'attaquer de nouveau ses voisins. A chaque guerre Israël se renforce, à chaque fois, l'humiliation vient nourrir la haine. L'histoire n'a pas pour rôle de renvoyer les protagonistes de ce sempiternel conflit dos à dos - et pourtant une bonne part des torts sont partagés -, mais elle peut apporter une irremplaçable contribution en montrant comment on en est arrivé là. Des décideurs de bonne volonté pourraient toujours en faire leur miel...

06/2007

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12 ans et +

Les étoiles ensevelies

« Mieux qu'une "belle histoire", un livre vrai. » L'Humanité « Une très belle et très touchante histoire pleine de rêve et de poésie. » Télérama « Un "classique" de la littérature dite pour la jeunesse, […] qui a permis, depuis deux décennies, à des enfants immigrés de se sentir parfois mieux intégrés dans leur école ou leur collège. » La Liberté de l'Est Ayant perdu ses illusions en quittant l'Espagne pour travailler en Italie, Antonio Jover décide de rentrer chez lui, en Andalousie. À la frontière, lors de son passage en France, ses papiers lui sont dérobés. Presque sans argent, tenu d'éviter les contrôles policiers, Antonio doit se déplacer à pied et seulement à la nuit tombée. Un soir, sa route croise celle de Ludo, un jeune garçon de neuf ans qui a quitté sa maison depuis la veille sans prévenir personne. Antonio fuit son passé, Ludo cherche son avenir. Ces deux êtres vont se lier d'amitié, en espérant trouver cette fameuse étoile tombée du ciel qui exaucerait tous les vœux. À partir de 10 ans. « Une œuvre pudique et sensible qui a le mérite de traiter un sujet actuel, celui des travailleurs émigrés. » Télé 7 Jours, à propos de l'adaptation télévisée des Étoiles ensevelies. « Un roman plein de rudes sensibilités et de réalisme. » L'Est Républicain « La description de la situation en France des travailleurs étrangers est sans concession. » Le Monde « Les problèmes sociaux abordés d'une manière accessible au jeune public. » Télérama « Un récit remarquable. » L'Éclair des Pyrénées « Une belle histoire. » La Croix « Un des meilleurs spécialistes de la littérature pour adolescents. » France Soir « Un roman qui confirme, si besoin était, le grand talent de Pierre Pelot. » Loisirs Jeunes « Une œuvre particulièrement émouvante qui pourrait bien devenir un classique de la littérature pour enfants. » L'École des parents « Les rêves de ces deux êtres les réunissent pour quelques journées, quelques nuits, le souffle de l'amitié dû au talent d'un grand auteur ne peut que toucher et émouvoir le lecteur. » La Haute Marne Libérée « Une histoire qui marque point par point les réalités quotidiennes. » L'Est Républicain « L'homme et l'enfant sont merveilleusement campés : la rudesse tendre de l'un, la naïveté de l'autre, et l'auteur emploie une belle langue, sobre et colorée. » Livres Jeunes Aujourd'hui Adapté pour la télévision en 1974, par Pierre Cardinal.

02/2017

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Histoire de France

Correspondance d'avant-guerre et de guerre

Martyr de la Résistance, "modèle d'abnégation patriotique", a écrit de Gaulle, un être de lumière pour ceux qui l'ont connue, mais absente des recueils d'hommages aux héroïnes cataloguées avant qu'Amiens et Neuilly ne la redécouvrent et qu'Israël ne l'élève au rang des Justes parmi les nations. Née en août 1913, fille d'un cordonnier de Neuilly, brillante élève de l'école publique, reçue en 1937 à l'Ecole Normale Supérieure de Sèvres, agrégée des lettres, professeur aux lycées du Havre, d'Etretat, Victor Duruy à Paris et à partir de 1942 au lycée d'Amiens, elle est arrêtée le 13 février 1944, transférée à Paris, soumise au supplice de la baignoire et meurt étranglée, victime de ses bourreaux ou suicidée pour ne pas risquer de parler. Agent de liaison occasionnelle dès 1941, elle avait participé au mouvement Libération Nord, assuré un refuge à des amis juifs proscrits, enfin apporté son aide aux aviateurs alliés rescapés qui conduisait ceux-ci, en suivant la filière Shelburne, du Nord et de la Somme jusqu'à leur point d'embarquement clandestin pour l'Angleterre, à quelques brasses de Saint-Brieuc. C'est tardivement, qu'ont été connues les lettres qu'elle adressait aux siens. Elles sont un témoignage de lucidité patriotique ainsi qu'une représentation pleine de retenue et parfois d'humour d'un pays sous l'occupation ennemie. Elles tranchent par la finesse d'observation et les bonheurs d'écriture sur le tout venant de la littérature épistolaire de guerre. Elles seront une révélation pour le lecteur. Quelques phrases en donnent le ton : " 1erjuillet 1940. Le désastre n'a pas fait de moi une chiffe, mais un roc". "26 août. L'occupation ici n'est pas seulement symbolique, elle est tyrannique, obsédante. Il y en a partout, dans les rues, les magasins, les usines, les appartements, les villas... On les traîne avec soi, ils vous courbent les épaules, la nuque"... "4 janvier 1944. On s'attend à des événements très proches, surtout qu'on sait les Russes à la frontière polonaise"... L'événement très proche fut son arrestation. Une de ses anciennes élèves raconte que, se sachant sur le point d'être arrêtée, elle aurait, avant de sortir du lycée, pris par la main dans la cour plusieurs jeunes filles et les aurait entraînées dans une ronde en chantant : "Ce n'est qu'un au revoir, mes soeurs, ce n'est"...

01/2015

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Cinéastes, réalisateurs

Jean-Pierre & Luc Dardenne / Seraing

Ce livre s'inscrit dans une continuité. Un précédent volume, Antonioni/Ferrare, interrogeait une ville et un mode d'écriture. Il s'agissait d'écrire sur le cinéma d'Antonioni et sur la ville de Ferrare qui, c'était une hypothèse, a construit son regard, et d'expérimenter par ailleurs un mode d'écriture à la lisière de la fiction. Réfléchir à l'urbain et tenter de trouver une écriture "juste" pour parler des films reste le moteur de ce nouveau projet. La ville de Seraing sert d'écrin à presque tous les films réalisés par les frères Dardenne. L'hypothèse, tette fois, est qu'en travaillant sur la durée et en inscrivant leurs films dans un environnement social précis, en accordant une place déterminante au travail et à ses variantes dans le temps, Jean-Pierre et Lut Dardenne ont contribué à définir un paysage. La construction de l'ouvrage repose sur trois séjours successifs à Seraing en compagnie de Guy Jungblut, à nouveau sollicité pour les photos qui encadrent l'écrit. Ces photos n'ont pas le statut de simples illustrations. Les séquences photographiques constituent un regard autonome sur la ville, ses particularités et ses failles. A plusieurs reprises, elles ont relancé le travail d'écriture qui parfois s'épuisait entre descriptions vaines et réflexions sociologisantes déconnectées du terrain. Le texte avance à partir de thèmes associés à la ville, son inscription dans l'histoire industrielle de la région, sa structuration, son fleuve, les bois qui l'enserrent, les ruines qui la trouent : des thèmes mis en regard des manières de filmer des frères Dardenne, tels les déplacements incessants des personnages, leurs gestes, leur relation au monde du travail et à la parole. D'autres pistes encore sont explorées, celle de frontière, de seuil, de passage, de lieu. Le fil narratif s'autorise des retours, des redites, des précisions d'un chapitre à l'autre. Il ne s'agit pas de démontrer mais de parcourir un chemin fragile, cabossé, incertain ; une réflexion forte de ses convictions mais sans cesse assaillie par le doute. Un troisième volume devrait poursuivre le parcours : un voyage en Allemagne sur les traces de Wim Wenders, de Berlin à Wuppertal. Il s'agira alors de se risquer à passer du côté de la fiction.

03/2021

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Ouvrages généraux et thématiqu

La France contre elle-même. De la démarcation de 1940 aux fractures d'aujourd'hui

Démarcation : le terme n'est plus guère utilisé. Fractures et archipel sont les mots à la mode. Démarcation, pourtant résonne d'une autre force : il rappelle aux Français qu'à partir du 22 juin 1940, une ligne du même nom sépara le pays en deux. Les quatre années qui suivirent, sous le régime du Maréchal Pétain, furent marquées par l'abime de la collaboration avec l'occupant nazi et par l'héroïsme de la résistance. Elles furent celles du pire et du meilleur. Côte à côte. Ces contradictions, autour de cette ligne imposée par l'occupant nazi, furent la matrice de la France mythifiée de l'après 1945. Une France à l'unité et l'ambition retrouvées, qui se remit à croire dans la singularité de son destin. Malgré ses affrontements et ses blessures. L'auteur est parti, pour enquêter sur ces démarcations françaises, sur les traces de cette balafre qui traversait à l'époque un pays oublié, éloigné de Paris et coupé du littoral Atlantique. Colonne vertébrale de la France de Vichy, la "ligne" partait des contreforts de l'Ain et du Jura. Elle coupait le pays du nord au sud à travers la Saône et Loire, l'Allier, le Cher, suivant le cours des rivières et des routes, ou traversant champs et forêts alors hérissés de barbelés. Ses points de passage étaient Nantua, Dôle, Moulins, Vierzon... . Puis à partir de la Touraine, elle obliquait plein sud, à travers les Charentes, le Bordelais, les Landes, jusqu'au Béarn, au Pays Basque et à la frontière espagnole. Que découvre l'auteur, quatre-vingts ans plus tard ? Une France rongée par des antagonismes instrumentalisés. Une France en quête d'un avenir positif que ses élites torpillent, renvoyant sans cesse les Français vers leurs divisions. Une France qui fourmille d'initiatives locales, mais ligotée par des règles que les français subissent et ne comprennent plus. Une France où la fraternité qui existait jadis, de part et d'autre de la ligne de démarcation et dans le fracas des combats, a fait place aux égoïsmes nourris par les nouveaux modes de consommation. Une France qui refuse de se voir telle qu'elle est, parce que son actuelle diversité religieuse, ethnique et culturelle, lui a été imposée sans pouvoir en débattre. Une France empêchée. Parce qu'elle est aujourd'hui en guerre... contre elle-même.

03/2022

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Couple, famille

Luron et Zébulon - L'enfant face à la maladie grave d'un parent

Ce livre est un outil d'accompagnement psychologique et pédagogique des contes Luron apprivoise les forces de l'espoir et L'Amour pour toujours . Les enfants d'aujourd'hui sont rapidement exposés à une multitude de données pour lesquelles ils ne sont pas toujours bien préparés ou n'ont pas encore développé la capacité nécessaire pour les intégrer. La réalité de la mort les rejoint souvent à travers les technologies de l'information et les jeux vidéo. Malgré l'omniprésence de la mort autour de nous, notre société en parle peu et le sujet reste tabou dans nos maisons. Pourtant elle est là, bien présente, incontournable. L'enfant y est tout particulièrement fragile, car la frontière délimitant son univers interne et le monde qui l'entoure n'est pas encore bien établie. Il a besoin de l'adulte pour l'aider à saisir la réalité et à l'intégrer. Il a besoin qu'on nomme cette réalité, qu'elle soit identifiée afin de comprendre ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. Les contes Luron apprivoise les forces de l'espoir et L'Amour pour toujours mettent en scène deux personnages qui partagent une aventure similaire, mais dont l'issue diffère. Dans un cas, la mère surmonte la maladie et dans l'autre, elle y succombe. Chacun de ces parcours s'inscrira dans l'histoire de vie de ces enfants et participera à leur développement psychique. Afin de mieux comprendre comment les enfants peuvent expérimenter cette dure réalité de la maladie et de la mort, le docteur St-Amour vous propose deux types d'approches complémentaires. L'une explorera la dimension psychologique et l'autre, la dimension pédagogique. La dimension psychologique : Processus de pensée chez l'enfant - L'annonce de la mauvaise nouvelle à l'enfant - Préparation des adieux - Les enjeux de la séparation. Double rôle du conjoint : Etre à la fois un aidant naturel et un parent. Liste de recommandations pour les parents. La dimension pédagogique : Difficultés et défis pour l'enseignant - Approche pédagogique pour aider les enfants à apprivoiser les notions de maladie et de mort - Des propositions de moyens concrets pour faire cheminer les enfants. Si nous préparons et accompagnons bien nos enfants pour faire face aux moments difficiles, comme ceux de la maladie et de la mort, nous pourrons les aider à en faire une expérience constructive en dépit de la souffrance qu'ils peuvent générer.

01/2014

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Poésie

Ici on consulte le destin

Le mot "destin" que Gérard Macé fait figurer dans le titre énigmatique de son livre appartient tout autant à la mythologie qu'à la cartomancie, et par conséquent définit la double inquiétude d'un poète qui de longue date, entre fatalité et prédication, s'est enjoint d'ausculter par bribes l'enchaînement des scènes de l'enfance en même temps que leur inexorable déformation dans la boule, plus ou moins magique, du rêve. Ce faisant, il nous fait mieux comprendre aussi que l'écriture de soi ne peut être pour le poète qu'une projection fantasmée de la mémoire du monde, de ses rites et de ses fables. Au seuil du livre, Macé s'impose de parler "comme on répond au sphinx" et publie quarante "mots de passe" . En les disposant chacun en quatrain de façon à associer en miroir des images présentant entre elles le plus grand écart, le poète semble avoir cherché, dans le sillage du surréalisme, à résoudre poétiquement les contradictions du réel. Et cela l'a conduit à établir comme poreuse la frontière entre les deux pans cardinaux de la vie humaine, l'éveil et le songe. Il s'est agi ensuite pour lui d'essayer de formuler "ici" la clé de l'énigme, qui tout en neutralisant la sentinelle du Temps lui permettrait de rouvrir un accès harmonieux vers le royaume des morts : "Une porte à tambour /pour entrer dans les rêves /L'esprit toujours léger /mais l'inquiétude au coeur". L'un des charmes de ce recueil tient à la reprise de certains vers d'un poème à l'autre : des bribes de souvenirs, modulées discrètement comme autant de mirages, circulent des premières pages du livre vers les poèmes plus longs des deux dernières parties : "Images de la caverne" et "Sous les nuages de Magellan" . Signe de l'intense et mystérieuse combinatoire entre les éléments du réel, cette dernière section est la transcription d'un rêve quasi-nervalien que fit l'auteur "au cours d'une nuit d'octobre" , et dans lequel il a justement rêvé avoir mis en vers un de ses propres livres paru chez Gallimard en 1995, L'autre hémisphère du temps. Mais à la différence des grands Voyants de la fin du dix-neuvième siècle, la poésie ne tombe pas dans la prose, c'est au contraire une certaine prose qui revient chanter là, apurée, dans le poème.

04/2021

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Littérature française

Manuscrits de guerre

Ce livre est constitué de deux textes qui s’éclairent mutuellement. Les deux manuscrits figuraient sur deux cahiers différents, parmi le fonds important de textes dont, pour certains, Julien Gracq n’avait pas souhaité qu’ils soient publiés avant longtemps. Le premier texte est un Journal, qui commence le 10 mai et se termine le 2 juin 1940, écrit à la première personne. C’est un moment crucial de la guerre puisque, après la fameuse « drôle de guerre » et l’inaction qui a commencé à éprouver le moral des Français, l’offensive éclate, brutale. Le lieutenant Poirier (Julien Gracq) a été affecté sur le front et, avec ses hommes, se retrouvent d’abord le long de la frontière belge puis, soumis à des mouvements et des ordres contradictoires et souvent incohérents. Ce qui fascine dans ce Journal, tenu à chaud, c’est son aspect inéluctable et prémonitoire. Comment, en un temps aussi court, la défaite militaire a-t-elle été aussi rapide et totale. Comment se sont comportés les soldats français, belges, anglais sur ce mouchoir de poche. Comment est-on passé aussi rapidement à une véritable débâcle, les alliés étant encerclés dans la région de Dunkerque (Les Pays-Bas ayant capitulé le 15 mai, les Belges le 28. Seule une partie du corps expéditionnaire britannique et une petite partie des troupes françaises échapperont à l’étau allemand). Ce qui étonne enfin, outre cette description palpable d’une défaite annoncée, c’est l’acuité de la perception, tant des choses de la guerre que des rumeurs qui l’entourent, tant des comportements humains que du cadre où elle se déroule. Le second texte est un récit qui part de la réalité de ces souvenirs pour en faire une fiction, passionnante dans la mesure où l’on voit concrètement comment Julien Gracq passe de la réalité à la fiction (le récit commence le 23 mai) et pourquoi une distance beaucoup plus grande était nécessaire dans le temps, comme dans les circonstances, pour aboutir à la vision plus ample du Balcon en forêt, et non plus comme ici une interrogation sur le basculement des événements et le destin, sensibles dans les trois dernières phrases : « Pour devenir un reître, il lui semblait soudain qu’il ne fallait peut-être pas tant de choses. Non, vraiment pas tant de choses. Seulement trois ou quatre instantanés bien choisis ».

04/2011

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Littérature française

Textes sans sépultures

Entre les écrits du délire, témoignages de la souffrance et de l'épouvante, et les égarements passagers des hommes raisonnables, on aimerait que subsiste une frontière. Ces "textes sans sépulture" , recueillis dans des revues médicales de la fin du XIXesiècle ou du début du XXe, montrent qu'il n'en est rien et qu'il faut renoncer à toute limite rassurante. Si leur lecture ne laisse jamais oublier le combat avec les monstres du corps et de l'esprit, ils restent souvent d'une beauté sidérante. Cette beauté, comme l'anonymat de leurs auteurs, indubitablement, dérange. Ils possèdent sans conteste une qualité littéraire sans qu'on puisse précisément dire de quel art de ou de quelle transgression ils procèdent. Mais n'est-ce pas là le trait premier de toute écriture qui vaille ? La plupart des écrits rassemblés ici proviennent d'observations psychiatriques publiées entre 1850 et 1930. Ces deux dates ne sont pas indifférentes. La première correspond au début de l'intérêt des cliniciens pour ce qu'ils nomment, en consignant ses discours, "la folie raisonnante" , la seconde marque la fin des observations précises incluant, lorsqu'ils existent, les écrits des patients eux-mêmes. Ces textes se passent de tout commentaire. Ils sont ici livrés tels quels et ne sont accompagnés ni d'une anamnèse ni d'une description nosologique de leurs auteurs. Pas davantage d'une analyse qui risquerait, au demeurant, d'être une explication tronquée, injuste et arbitraire. "Le soleil est entre deux montagnes, comme mon pied entre ces deux chaises. D'ailleurs le soleil n'est pas nature. Il est très surfait. Ce n'est, ni plus ni moins qu'un gros ballon. Le soir, il monte en l'air et on est obligé de le chauffer la nuit pour qu'il ne s'éteigne pas. J'ai vu cela de près. La Terre non plus n'est pas ronde. On dit qu'il y a des antipodes, ce n'est pas vrai, j'ai beaucoup marché, j'ai toujours eu les pieds en bas. J'ai vécu en Silibérie. C'est à un million de kilomètres derrière un nuage. Ce pays est habité par ceux qui ont déjà vécu. Le corps reste comme sur terre. On peut garder son haut-de-forme".

01/2021

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Ecrits sur l'art

Les dialogues du Louvre

Les dialogues du Louvre Chagal, Sam Francis, Giacometti, Miró, Newman, Riopelle, Soulages, Steinberg, Bram van Velde, Vieira da Silva, Zao Woo-Ki Une coédition La Barque, Le Louvre Ouvrage illustré d'oeuvres des artistes présents et de tableaux convoqués dans les dialogues. Ecrivain, critique d'art... , Pierre Schneider (1925-2013), ainsi que lui-même définit sa démarche, était un essayiste, "avec la liberté - mais aussi les risques - que ce genre indéfinissable comporte". C'est aussi que, ayant dû fuir jeune homme l'Allemagne nazie jusqu'aux Etats-Unis ("en Amérique" disait l'auteur) en passant par la France qu'il fut contraint de fuir également, il avait "cessé d'être restreint par les limites d'une frontière" , y compris donc celles d'un genre bien déterminé. Aussi s'efforça-t-il, en élargissant ses convictions comme son savoir, "d'échapper à la spécialisation quelque peu paralysante" , et de décloisonner l'art et l'histoire des idées. Il ouvra de même "la nature du regard jeté sur l'art" , comme ici avec ce livre, par le fait même d'accueillir amicalement la parole de quelques-uns des artistes les plus considérables de la seconde moitié du XXe siècle avec lesquels il s'était rendu au Louvre, faisant et donnant de chacun d'eux un portrait "vivant" à cette occasion : Chagal, Sam Francis, Giacometti, Miró, Newman, Riopelle, Soulages, Steinberg, Bram van Velde, Vieira da Silva, Zao Woo-Ki - chacun dont il fut le contemporain, et parmi lesquels comptèrent certains de ses amis (Riopelle ou Sam Francis notamment, mais aussi Bram van Velde), choisi "parmi ceux qui [lui] semblaient suffisamment en froid avec l'opinion, le savoir établis pour ne pas être prévisibles". "Il s'agissait, précisait-il, tout au plus, d'un espoir". Restitution "d'un univers englouti dans le silence" , chacun de ces dialogues a donc eu lieu au musée du Louvre, "sur le même fond de signifiance" . Pour autant, il ne s'agit pas d'un livre d'entretiens stricto sensu, mais, rappelant le Dante de Mandelstam, d'une approche mêlant l'entretien lui-même à l'essai. Ainsi le témoignage côtoie-t-il l'interprétation ou le commentaire, comme le passé le présent... Façon pour l'auteur d'une monographie importante de Matisse, fruit d'un travail de longue durée, de poursuivre avec ce livre de dialogues son entretien intérieur, comme on le dirait d'une expérience intérieure, avec l'art.

11/2023