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Simon Spruyt

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Littérature asiatique

Une journée dans la vie du romancier Gubo

L'histoire de Park Taewon est l'un des textes coréens les plus célèbres. Park est considéré comme un représentant du modernisme qui se développa dans la Corée coloniale des années 1910-1940. "Une journée du romancier Gubo" (1934) est un court roman expérimental. Park décrit vingt-quatre heures de la vie d'un jeune écrivain dans l'ancienne Séoul. Il le fait dans une série de saynètes dans lesquelles la narration se brouille au fil des errances du héros, aspirant romancier vivant chez sa mère. Mélange des temps, notes de bas de page, flux de conscience fluctuant, le style est résolument moderne, en plus d'offrir un tableau saisissant de la vie de bohème dans le centre de la capitale coréenne des années 1920. Cette traduction illustrée offre de nombreux encadrés explicitant le contexte culturel et des illustrations d'époque pour permettre au lecteur francophone de s'immerger dans ce récit fascinant. Elle, la mère, l'entend sortir de sa chambre, aller jusqu'à l'entrée pour mettre ses souliers, prendre sa canne accrochée au clou et se diriger vers le portail. "Où vas-tu ? " Pas de réponse. Il est déjà devant le portail : il ne l'aura sans doute pas entendu. Ou peut-être sa réponse n'est-elle pas parvenue jusqu'à ses oreilles. C'est l'un ou l'autre, pense-t-elle, et elle hausse cette fois la voix pour se faire entendre jusqu'au dehors : "Ne rentre pas trop tard". Pas plus de réponse. Park Tae-won (ë°íì) est un écrivain coréen né à Séoul le 7 décembre 1909 et mort le 10 juillet 1986 à Pyongyang en Corée du Nord. Il a utilisé plusieurs noms d'emprunts tels que "Mong-bo" et "Gu-bo" . Il intègre l'université Hosei, au Japon, en 1930, mais arrête ses études avant l'obtention du diplôme. Il a fait ses débuts en tant que romancier en 1929 avec la publication de sa nouvelle "La barbe" (Suyeom) dans la revue "Littérature naissante" (Sinsaeng). Il est notamment le grand-père du réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho. Auteur de plusieurs récits courts représentatifs du mouvement moderniste, il a écrit des romans célèbres parmi lesquels "Chroniques du Cheonggye" (1936-1937) sera bientôt publié en français à l'Atelier des Cahiers. Le traducteur Simon Kim, docteur spécialisé en littérature coréenne de l'époque coloniale japonaise (1910-1945), enseigne à l'université Korea à Séoul. Il a publié de nombreuses traductions d'ouvrages coréens, parmi lesquels "De morte", de Park Sang-ryung, et "Les Recherches du Professeur K", de Kim Dong-in, à l'Atelier des Cahiers.

05/2024

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Sciences historiques

Faux et truquages historiques

Il y a une industrie que n'atteint pas la crise : celle du faux ! Car c'est une industrie. Développée par le machinisme, elle possède ses techniciens. Favorisée par le capitalisme, par le mercantilisme, elle travaille à pleins bras, "en tous genres" , rémunératrice, multiforme, et internatio­nale. Elle ne redoute pas la surproduction. Ses adeptes ne con­naissent pas le chômage, et, chaque jour, de nouveaux dé­bouchés lui sont offerts. Jadis, le faux avait une forme familiale et artisanale. Le faux monnayeur classique était un petit bricoleur travaillant avec des moyens de fortune et quelques modestes apprentis. Au­jourd'hui, les faux sont usinés par des équipes de gang­sters standardisés, rationalisés, spécialisés selon les dernières exigences de l'économie moderne. C'est le faux dans ses applications quotidiennes, ban­caires, artisti­ques, commerciales, historiques, diplomatiques, que vous trouverez ici étalé, démontré, à l'aide de docu­ments photographiques. Certes, le faux est de toute éternité, et nous aurions pu remonter au déluge si Paul Allard s'était donné pour objet d'en retracer l'histoire intégrale. Mais il est évident que sa vulgarisation est due à la civilisation moderne. C'est un "Témoignage de notre temps" . La grande diffi­cul­té a été de choisir. La guerre a donné un essor considérable à l'industrie du faux. La guerre est le triomphe du mensonge. Sommaire : La fraude fiscale... Michel Chasles et Vrain-Lucas... La tiare de Saïtapharnès... Quelques gangsters du crédit... Retrouvons la monnaie... Truquages pour amateurs d'antiquités... Et l'affaire Stavisky ? ... Le faux d'Utrecht... L'affaire Dreyfus... Les Protocoles de Sion

06/2012

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Histoire internationale

Transferts de savoirs sur l'Afrique

L'histoire des savoirs sur l'Afrique ici esquissée se doit de mettre en exergue un tissu d'imbrications scientifiques et de transferts francoallemands. La question du statut des langues révèle que l'africanisme a commencé, en France aussi bien qu'en Allemagne, comme une philologie progressivement détachée de l'orientalisme. On peut ensuite mettre en évidence que des cursus visant à la formation plus pratique d'africanistes ont progressivement été établis depuis les dernières décennies du XIXe siècle dans les écoles coloniales françaises ou allemandes ; elles sont en concurrence mais reprennent des modèles comparables. Les auteurs de ce livre font apparaître que les transferts de savoirs sur l'Afrique se fondent aussi sur des médias, ancrés dans des institutions, comme les instituts de recherche, les associations scientifiques, les maisons d'édition. Mais dans une asymétrie structurelle, il a été trop longtemps minimisé le rôle des Africains eux-mêmes. Mais il devient de plus en plus évident que les savoirs sur l'Afrique ont pu modifier fortement le cadre européen, son esthétique et sa perception du monde. L'ouvrage montre combien les transferts francoallemands autour de l'africanisme sont un moment de l'histoire contemporaine des sciences humaines. Michel Espagne est directeur de recherche au CNRS, germaniste et spécialiste des transferts culturels. Hans-Jürgen Lüsebrink est professeur de romanistique à l'Université de Sarrebruck (Allemagne). Il est titulaire de la chaire "Etudes culturelles romanes et communication interculturelle". Ont également contribué à cet ouvrage : Nathalie Carré, Ibrahima Diagne, Albert Gouaffo, Miriam Lay Brander, Sonja Malzner, Anthony Mangeon, Sylvère Mbondobari, Matthias Middell, Pascale Rabault-Feuerhahn János Riesz, Eva-Maria Siegel, David Simo, Ninja Steinbach-Hüther, Cécile Van den Avenne.

06/2015

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Histoire de l'Eglise

Points chauds pour l'avenir de l'Église. Regards croisés en francophonie

A l'occasion du départ à la retraite académique du directeur de la collection "Perspectives pastorales" et professeur de théologie pastorale, pédagogie religieuse et homilétique à la Faculté de théologie de l'Université de Fribourg depuis 2007 François Xavier Amherdt, une vingtaine de ses collègues catholiques et réformés, femmes et hommes, ont eu carte blanche afin de dégager quelques "points chauds" pour l'avenir de l'Eglise et de la théologie. Puisqu'aux théologiens se mêlent les voix de journalistes et d'agents pastoraux, le résultat donne de passionnants "Mélanges" , en une sorte de mosaïque bigarrée mais cohérente. En voici quelques pierres parmi les plus colorées "un christianisme de la grâce, de la conversion et de l'empathie ; une théologie de l'art de vivre, spirituelle et mystique, prospective et critique, mystagogique avec Jean de la Croix, à l'heure des mutations anthropologiques ; le courage de la formation ; l'enseignement de la liturgie ; l'art de la prédication ; la catéchèse en mode laboratoire ; le chemin synodal en tant que diaconal ; un point de vue réformé sur les ministères, Marie et la communion des saints ; le bibliodrame ; nature et Parole ; être Eglise ensemble plutôt qu'à distance ; une Eglise polyphonique parce que connaissant son centre, etc". Un panorama diversifié mais engagé et passionnant. François Xavier Amherdt est prêtre du diocèse de Sion (Valais Suisse) depuis 1984. Ancien vice-directeur du séminaire et vicaire épiscopal de son diocèse, il est depuis 2007 professeur francophone de théologie pastorale, pédagogie religieuse et homilétique à l'Université de Fribourg (Il est co-responsable du Comité italo-helvétique de la rédaction et directeur adjoint de la revue internationale Lumen Vitae.

05/2023

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Littérature française

Sa préférée

Dans ce village haut perché des montagnes valaisannes, tout se sait, et personne ne dit rien. Jeanne, la narratrice, apprend tôt à esquiver la brutalité perverse de son père. Si sa mère et sa soeur se résignent aux coups et à la déferlante des mots orduriers, elle lui tient tête. Un jour, pour une réponse péremptoire prononcée avec l'assurance de ses huit ans, il la tabasse. Convaincue que le médecin du village, appelé à son chevet, va mettre fin au cauchemar, elle est sidérée par son silence. Dès lors, la haine de son père et le dégoût face à tant de lâcheté vont servir de viatique à Jeanne. A l'Ecole normale d'instituteurs de Sion, elle vit cinq années de répit. Mais le suicide de sa soeur agit comme une insoutenable réplique de la violence fondatrice. Réfugiée à Lausanne, la jeune femme, que le moindre bruit fait toujours sursauter, trouve enfin une forme d'apaisement. Le plaisir de nager dans le lac Léman est le seul qu'elle s'accorde. Habitée par sa rage d'oublier et de vivre, elle se laisse pourtant approcher par un cercle d'êtres bienveillants que sa sauvagerie n'effraie pas, s'essayant même à une vie amoureuse. Dans une langue âpre, syncopée, Sarah Jollien-Fardel dit avec force le prix à payer pour cette émancipation à marche forcée. Car le passé inlassablement s'invite. Sa préférée est un roman puissant sur l'appartenance à une terre natale, où Jeanne n'aura de cesse de revenir, aimantée par son amour pour sa mère et la culpabilité de n'avoir su la protéger de son destin.

08/2022

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Histoire de France

Les combattants du 18 juin. Tome 4, Le cessez-le-feu

L'abondance et la qualité de la documentation _ officielle et privée _ retrouvée par Roger Bruge ont permis à l'auteur des Combattants du 18 juin d'ajouter un nouveau volume à son extraordinaire "saga" du soldat de 39-40 dont le succès est toujours aussi vif depuis la parution, en 1973, de Faites sauter la ligne Maginot ! Dans ce nouveau livre, Le cessez-le-feu, quatrième tome des Combattants du 18 juin, l'auteur entre dans la phase terminale du drame vécu par les combattants qui, selon le mot de l'un d'entre eux, vont être "rendus" par certains de leurs généraux et envoyés en captivité, sans jamais avoir été informés des pourparlers au cours desquels les Allemands décidèrent de leur sort. Les derniers combats livrés par les légionnaires du 11e Etranger, les tirailleurs du 9e Marocains et surtout par les coloniaux des 6e et 3e DIC sont aussi âpres et sanglants qu'au mois de mai et Roger Bruge les fait revivre d'une plume sobre, sans effets littéraires, s'appuyant toujours sur des documents et des témoignages irréfutables. Il décrit ensuite pour la première fois les conditions dans lesquelles les 68. 000 hommes du groupement Dubuisson, encerclés au sud de Toul, ont fait l'objet d'une capitulation sans conditions. Dans le même style à la fois vivant et sans concessions, il raconte la réddition de la 1ere DIC et celle des débris du 21e corps et du corps colonial encerclés sur la colline de Sion chère à Maurice Barrès. Un travail considérable dont tous les spécialistes s'accordent à reconnaître la qualité et le caractère unique.

10/1998

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Droit informatique

La quadrature du net. Manifeste contre la censure et la surveillance

Le manifeste de la Quadrature du Net pour défendre les libertés fondamentales Partout où le numérique est venu changer nos vies, le respect de nos libertés fondamentales est un combat. Pendant que Facebook, Google et compagnie se targuent de protéger nos données tout en les exploitant pour booster la publicité ciblée, les lois sécuritaires s'enchaînent et les expérimentations illégales aussi : des micros dans les rues, des tests de reconnaissance faciale dans les stades ou les transports, des drones aux mains des policiers... La dérive vient des pouvoirs publics autant que des entreprises. Les membres de La Quadrature du Net sont de ceux qui restent vigilants. Actifs depuis toujours sur les thématiques de droits d'auteur et de censure, ils veillent désormais beaucoup plus largement à la protection de notre vie privée. Par leurs campagnes, ils informent l'opinion. Par leurs recours en justice, aux niveaux français et européen, ils tiennent tête aux GAFAM et aux chantres de la technopolice. Avec, chevillée au corps, depuis les premières heures, l'idée de se battre pour un Internet juste, libre, émancipateur, ouvert et démocratique.

09/2022

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Littérature française

Le Thesmographe ou Idées d'un honnête homme sur un projet de règlement. proposé à toutes les nations de l'Europe pour opérer une réforme générale des loix

Le Thesmographe, ou Idées d'un honnête homme sur un projet de réglement proposé à toutes les nations de l'Europe pour opérer une réforme générale des loix ; avec des notes historiques... Date de l'édition originale : 1789 Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu.

11/2020

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Notions

Textes clés de philosophie du changement climatique. Éthique, politique, nature

Le changement climatique soulève des questions philosophiques complexes. Les textes traduits et présentés dans ce volume s'appliquent à le montrer. Quelles sont les responsabilités des générations présentes envers les générations futures ? Quels devoirs de justice les individus et les Etats ont-ils envers les plus vulnérables aux impacts climatiques ? Quelles valeurs devraient guider nos actions individuelles et nos choix politiques en matière de changement climatique ? Quel rapport devrions-nous entretenir avec le reste de la nature ? Ces questions normatives forment le coeur de la philosophie du changement climatique, un champ de recherche récent mais en pleine expansion qui contribue au renouvellement de la philosophie dans un monde qui change rapidement.

11/2022

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Histoire de France

Versailles. Histoire, dictionnaire et anthologie

Il n'existait qu'un abécédaire d'une centaine de pages, paru en 1996, auquel un grand nombre de conservateurs du château avaient participé, lorsqu'une équipe de jeunes historiens entreprit un ouvrage à la dimension de Versailles. Ce véritable dictionnaire encyclopédique offre aux lecteurs, amateurs ou spécialistes, tous les moyens possibles pour accéder à l'histoire du château et de la ville, pour retrouver en quelques lignes l'histoire d'une pièce, d'un lieu, ou tout simplement pour vérifier la date d'un événement ou encore la source d'une anecdote. Dans une longue introduction les maîtres d'oeuvre rappellent les grandes étapes de Versailles jusqu'à aujourd'hui. Cette introduction a été conçue comme un véritable prologue à l'ensemble, les notions qu'elle aborde se trouvant naturellement complétées par les articles du dictionnaire. Pour la rédaction de ce volume, les maîtres d'oeuvre ont fait appel à une équipe scientifique renommée, composée d'historiens, d'historiens d'art, de conservateurs et de spécialistes, afin d'offrir la meilleure synthèse des connaissances actuelles sur Versailles. Chacun a eu pour dessein de fournir au lecteur un moyen simple de trouver une réponse aux questions qu'il pouvait se poser. Plus de six cents entrées ainsi qu'un grand nombre de renvois permettent ainsi une lecture aisée. Ces entrées se déclinent autour de grandes thématiques : lieux, personnages, événements, vie quotidienne, cérémonies, étiquette, arts, sciences, etc. L'amplitude chronologique a été voulue la plus large possible, réservant une part aussi importante aux XIXe et XXe siècles qu'aux deux siècles précédents où Versailles était habité, de façon à souligner la continuité de l'histoire des lieux. Le lecteur pourra ainsi lire une notice intitulée "Etablissement public du musée et du domaine national de Versailles" ou une autre intitulée "Loi de 2005", précédant respectivement les entrées "Etangs puants" et "Paolo Lorenzani"... Conçue de façon elle aussi chronologique, l'anthologie qui suit rassemble des textes dont le point commun est de décrire un aspect ou un moment important de l'histoire de Versailles. Le lecteur y trouvera des textes célèbres (Saint-Simon, Chateaubriand, Hugo, Zola), ainsi qu'un choix d'oeuvres moins connues mais tout aussi évocatrices (celles de Saint-Maurice, Plantavit, Bombelles, Montesquiou...). Les récits des morts de Louis XIV et de Louis XV figurent ici, comme celui, célèbre, de la marquise de La Tour du Pin décrivant les volets du château se fermant avec fracas sur le départ de la famille royale en 1789. Une part non négligeable de cette anthologie a été réservée aux récits de visiteurs (du XVIIe au XXe siècle). L'ensemble se conclut par un savoureux petit texte issu des colonnes irrévérencieuses de L'Os à moelle....

09/2015

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Sociologie

Revue Française de Sociologie T61-4. Mondes militants, mondes économiques. Contestations, frontières et coopérations

Dans l'introduction de ce dossier, Laure Bereni et Sophie Dubuisson-Quellier proposent trois déplacements analytiques pour saisir les continuités, imbrications et transferts entre les mondes militants et économiques : placer le regard sur des collectifs hybrides, à l'intersection de ces deux mondes ; penser en termes d'espaces de cause au sein desquels convergent des acteurs venant d'univers hétérogènes ; déployer une perspective microsociologique. En suivant la manière dont des militant·es du déplacement à vélo et des micro-entrepreneurs du transport de bus s'associent autour d'un projet urbain à Mexico, Audrey Cherubin montre comment des acteurs très différents du point de vue de leurs origines sociales et de leurs ressources parviennent à faire cause commune, et développent ainsi leur influence dans le secteur des transports urbains. Les objectifs militants et productifs sont-ils nécessairement en tension ? A partir de l'étude de trois coopératives citoyennes d'énergie renouvelable, Benoit Giry et Pierre Wokuri donnent à voir le caractère contingent et segmenté de l'articulation entre les performances militantes et productives de l'entreprise sociale. Ils montrent que le travail d'organisation y est orienté, en dernier ressort, vers l'augmentation d'une valeur spécifique, le rendement social. Sylvain A. Lefèvre et Marie Langevin, à partir du cas de la Fondation Mastercard, mettent en évidence les logiques d'instrumentalisation des causes au profit des intérêts d'une grande firme financière. En maintenant une distance formelle avec l'entreprise, la fondation cherche à consolider son ancrage dans le champ de la lutte contre la pauvreté, tout en mettant en oeuvre des infrastructures qui nourrissent la stratégie d'affaire de la firme. Les mouvements militants peuvent-ils coopérer avec leurs cibles ? Noé Kabouche et Sophie Dubuisson-Quellier mettent en évidence les stratégies de collaboration avec des entreprises du secteur alimentaire déployées par des organisations végétariennes. L'usage stratégique de ces collaborations en fait un élément à part entière du répertoire de l'action militante. Peut-on réassigner des titres de dette lorsque celle-ci a été diluée par les banquiers de Wall Street ? C'est en suivant ce travail fait par des militant·es que Quentin Ravelli s'attache à comprendre les logiques contestataires déployées par des mouvements de lutte contre le surendettement, dans le sillage de la crise des subprimes en Espagne à la fin des années 2000. Comment une entreprise répond-elle à ses critiques ? Simon Bittmann montre, à partir d'une étude longitudinale, comment une entreprise de crédit américaine s'adapte aux critiques dans la première partie du xxe siècle. L'étude permet de voir les stratégies d'intégration des cadres normatifs de la cause, mais aussi la manière dont l'espace de la cause des consommateurs évolue au fil des interactions entre l'entreprise et sa critique.

09/2021

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Philosophie

Cahiers de médiologie N° 3 : Anciennes nations, nouveaux réseaux

Ouverture : Odon Vallet, Nation : genèse d'un mot Andre Guillerme, Réseau : genèse d'un mot Régis Debray, La statue descellée par ses socles même Espaces et nation : du facteur au serveur : Catherine Bertho-Lavenir, Le facteur national : la politique des réseaux postaux Odon Vallet, Sur la crête des nations André Lebeau, Satellites versus Etats : du GEO au LEO Jean-Paul Tchang, De la criée au Globex : l'interconnexion des marchés P-Frédéric Tenière-Buchot, L'Etat-nation soluble dans l'eau ? Bernard Barraque, Réseaux hydrauliques : territoires mouvants Augustin Berque, Biosphère ou cybermonde ? Seok-Kyeong Hong, Corée : bi-bop, famille, patrie Daniel Dayan, Médias et diasporas Marc Verprat, Le pays sans carte Karine Douplitzky, Quelle citoyenneté pour mon avatar ? Images et nation : de l'icône au sit-com : Jean Clair, De l'art en France à Made in France Bernadette Dufrene - Pontus Hulten, L'art est-il trans-national ? (entretien) Jean-Michel Frodon, La projection nationale. Cinéma et nation Pierre Haffner, Nations nègres et cinéma Dileep Padgaonkar, TV et Mother India (entretien) Karine Douplitzky, Chandigarhr, architecture pour une nouvelle nation Luiz Martino, Brésil : de la nation comme telenovela François-Bernard Huyghe, Voir l'ennemi : l'hostilité à l'âge cathodique Sadok Hammami, L'exil des regards Jérôme Clément, Peut-il y avoir une (télé)vision franco-allemande ? (entretien) Langages et nation : du cahier au fichier : Anne-Marie Thiesse, La construction scolaire Geoffrey Numberg, L'Amérique par la langue Jaron Lanier - François Cusset, Programmes informatiques, programmes politiques (entretien)Denis Laborde, Les Sirènes de la World Music Bruno Oudet - Jean-Claude Guédon, Vers une nouvelle écologie des langues ?François Cusset, Grand soir et petite souris Jean-Marie Apostolides, L'affaire Unabomber Jacques Perriault, De nouvelles gares pour le savoir Kiosque : Catherine Bertho-Lavenir, Saint-Simon : la thèse de Musso Daniel Bougnoux, De l'empreinte à Photoshop Jacques Perriault, De la parole républicaine à l'écrit impérial Monique Sicard, Science et culture : histoire d'une rupture - Cérémonies télévisuelles Henri Gay, Willy Ronis : humour, système, humour systématique Serge Tisseron, Du trouble du corps au trouble du clone Frederic Mora, Un cauchemar américain Serge Tisseron, Réseau symbolique et société virtuelle - La nostalgie des signes Karine Douplitzky, Chris et l'amour ; Chris. et la mort Catherine Bertho-Lavenir, Gaston technologue François Cusset, Le désert des lève-tard Jean-Michel Frodon, Beaubourg face à l'Histoire Monique Sicard, Marcheschi, le noir dessein Karine Douplitzky, Exposition temporaire à la Cité des Sciences et de l'Industrie, décembre 1997. Nouvelle image ; nouveaux réseaux Jean-Louis Malandais, L'anglais, face cachée du français Daniel Bougnoux, Pierre Bourdieu, la science et les médias - Pierre & Gilles, petits vernis Jean-Michel Frodon, Deux petites notes en passant Anthologie : Collectifs, Réseaux et nations, de Achille-Nicolas Isnard à Jacques Le Goff

04/1997

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BD tout public

Invisibles

"INVISIBLES" est une exposition organisée par le collectif CAFE CREED. Elle regroupe trente-cinq affiches pour trente-quatre films que vous ne verrez vraisemblablement jamais. Pourquoi ? Parce que leurs auteurs ont été forcés, à un moment donné, de renoncer à les tourner, ce qui est à déplorer, attendu que certains auraient pu s'avérer de vrais chefs d'oeuvres (Napoléon, de Stanley Kubrick, Confusion, de Jacques Tati, Kaléidoscope, d'Alfred Hitchcock, etc.), et les autres de vraies curiosités (Skaterella, de Jacques Demy, Who killed Bambi ? de Russ Meyer, etc.). Ces affiches sont l'oeuvre de trente-quatre auteurs illustrateurs, tous membres du collectif CAFE CREED, qui ont eu à coeur de rendre hommage à ces films et de rendre par la même l'invisible pour partie visible. Des reproductions de ces affiches seront disponibles à la vente ainsi qu'un catalogue dans lequel sont narrés par le menu les aléas et autres difficultés qui ont condamné ces films à demeurer à jamais inachevés. Catalogue : Les trente-cinq affiches de l'exposition sont regroupées dans un catalogue (format 20x30 cm, 80 pages quadri, dos carré collé, couverture souple avec rabats) où sont narrées par le menu les aléas qui ont conduit à l'abandon des films. Prix public : 13 ? ISBN : 9-782844930538 Liste des 34 auteurs exposés : Anne Simon - Laurent Bourlaud - Lilidoll - Cléo Germain - Alexandre Clérisse - Baron Humide - Patrice Cablat - Natacha Sicaud - Tib-Gordon - Amandine Ciosi - Marine Blandin - Ahuura Supply - Vincent Estienne - Gaëlle Duhazé - Thibault Balahy - Vincent Lozachmeur - Mélanie Allag - Romain Sein - Lucie Albon - Nicolas Gazeau - Clément Baloup - Mathilde Domecq - Antoine Perrot - Valentine & Vittorio Principe - Tony Neveux - Christophe Bataillon - Tandapants - Vallie Desnouël - Angèle V - Lorenzo Chiavini - Benjamin Lecoq - Philippe Lecoq - Benoît Preteseille - Elsa Fanton d'Andon Liste des films inachevés représentés : Vingt mille lieues sous les mers, de Federico Fellini La révolte des machines, de Romain Rolland et Frans Masereel La maison Brûlée, de Georges Bataille Life of Christ, d'Orson Welles Confusion, de Jacques Tati Dune, d'Alejandro Jodorowsky The silent flute, de Roman Polanski Hollywood's retired, de Billy Wilder Le seigneur des anneaux, de John Boorman King Kong vs Frankenstein, de Willis O'Brien The amazing adventures of Kavalier & Clay, de Stephen Daldry Le bec de gaz, de Jean Cocteau The quest, de Jean-Claude Van Damme Il fantasma del Bolchoï, de Dario Argento Ronnie Rocket, de David Lynch Concentrate, d'Andreï Tarkovski Kaléidoscope, d'Alfred Hitchcock Flash Gordon, d'Alain Resnais Le deuxième soufflé (version 64), de Jean-Pierre Melville Red cars, de David Cronenberg The double, de Roman Polanski Who killed Bambi ? de Russ Meyer Porno teo kolossal, de Pier Palo Pasolini Les derniers professionnels, de Fernando Di Leo Pompéi, de Roman Polanski Sois belle et tais-toi, de Fernand Crommelynck Signe parti

01/2012

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Code et compilateur

Arduino. Apprivoisez l'électronique et le codage pour donner vie à vos projets, 2e édition

Ce livre s'adresse aussi bien aux professeurs des écoles, professeurs de technologie, animateurs et parents qui souhaitent découvrir le fonctionnement de l'Arduino et appréhender l'apprentissage de l'électronique et du codage, qu'aux utilisateurs, amateurs de DIY qui cherchent à rafraîchir leurs connaissances ou trouver des idées pour la réalisation de projets maker nécessitant un microcontrôleur (station météo, robot, jeux...). Tout au long du livre l'auteur s'appuie sur des exemples concrets et ludiques : gérer des feux de circulation, envoyer un message en morse, créer un appareil enregistrant l'évolution des températures, jouer de la musique avec des bananes, fabriquer un chapeau clignotant, une manette de jeu, une télécommande pour ordinateur ou un clone du jeu Simon... Cette nouvelle édition est enrichie par de nouveaux exemples de réalisation, mais surtout par l'apparition d'un tout nouveau chapitre entièrement consacré aux robots (mBot, Zumo, OTTO...). Pour commencer, vous ferez connaissance avec le matériel nécessaire, et particulièrement l'Arduino avec ses différents modèles. L'auteur consacre un chapitre aux notions indispensables d'électricité. Vous découvrirez les principaux langages de programmation de l'Arduino et l'utilisation de l'IDE Arduino sous Windows, Mac OS X, Linux et Android. Vous étudierez la programmation par blocs avec Scratch, mBlock et surtout Vittascience (et son Arduino virtuel). Pour illustrer les principes de base du codage, vous travaillerez sur des exemples concrets et vous utiliserez les composants électroniques les plus courants au format modules Grove ou Breadboard (LED, boutons, résistances, potentiomètres, buzzer) puis des composants et modules plus spécialisés comme les capteurs (analogiques ou numériques), les LED adressables (Neopixel), les relais, les différents types de moteurs ou les modules d'affichage (à LED ou LCD), de lecture/écriture (RFID, carte SD) ou de gestion du temps (horloge en temps réel). Afin de faciliter l'apprentissage, tous les programmes de base sont présentés en deux versions : langage blocs et langage Arduino. Dans un chapitre dédié, l'auteur explore différents modes de communication de l'Arduino (bus I2C, liaisons série, Bluetooth, radio, infrarouge, Ethernet, Wi-Fi et USB avec le Raspberry Pi). Il poursuit avec la fabrication d'un clone rudimentaire de l'Arduino à partir d'un microcontrôleur (ATtiny85 ou ATmega328P) et vous fait découvrir les particularités d'autres modèles de cartes électroniques comme l'Arduino Leonardo, l'ESP8266, la Kitco et la PybStick. Le dernier chapitre regroupe les principales instructions de l'IDE Arduino permettant de retrouver facilement une fonction pour en vérifier la syntaxe. Les sketchs utilisés dans les chapitres 6 à 10 sont disponibles en téléchargement sur le site www. editions-eni. fr (et le code Vittascience est partagé sur le site).

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Généralités

L'Empire des Habsbourg. Une histoire inédite

La première grande synthèse sur l'Empire des Habsbourg, par un des meilleurs historiens européens. En se livrant à un véritable réexamen d'ensemble, Pieter Judson montre pourquoi et comment l'empire des Habsbourg a pesé d'un tel poids, et sur une si longue période, du XVIe au XXe siècle, dans l'existence de millions d'Européens du centre du continent. Au-delà des divisions linguistiques, religieuses, régionales et historiques, des femmes et des hommes, citoyens ordinaires, ont tous éprouvé un attachement commun à " leur empire", tandis que des administrateurs, des soldats, des politiques et des universitaires élaboraient des solutions inventives aux défis de la gouvernance du deuxième Etat d'Europe. Au cours des décennies antérieures et postérieures à sa dissolution, certains observateurs ont pu dénigrer l'Empire des Habsbourg, y voyant un patchwork dysfonctionnel de groupes ethniques hostiles les uns envers les autres et une sorte de vestige impérial, une relique anachronique. Judson passe au crible leurs motivations et explique à quel point ces critiques d'arrière-garde se sont trompés. En rejetant cette conception qui réduisait l'empire à une série de chroniques fragmentaires de nations en devenir, cette révision audacieuse se penche sur les institutions communes qui ont réussi à combler ces différences et ces distances en apportant de la stabilité et du sens à cet empire tentaculaire. En soutenant la création de nouvelles écoles, de palais de justice, et de chemins de fer, ainsi que les progrès scientifiques et artistiques, les monarques de la dynastie ds Habsbourg ont cherché à ancrer leur autorité dans les cultures et les économies d'Europe centrale. La hausse du niveau de vie dans l'ensemble de l'empire a renforcé la légitimité du régime, les citoyens apprenant à utiliser les mécanismes administratifs en vigueur à leur avantage, au plan local. Les nationalistes ont pu développer des conceptions originales à partir de leurs différences culturelles dans le contexte des institutions impériales, mais tous ont revendiqué l'Etat des Habsbourg comme leur maison commune. Les alternatives adoptées pour gouverner un territoire mosaïque - ; ainsi que les problèmes insolubles qu'il n'a pu résoudre - ; ont laissé une empreinte durable sur ses Etats successeurs en Europe centrale. Ses leçons n'en restent pas moins importantes aujourd'hui à l'heure de la construction européenne. " Avec L'Empire des Habsbourg, Judson tente une grande histoire unifiée de l'Autriche-Hongrie, destinée à notre époque. Après la lecture de ce livre, l'histoire des Habsbourg n'est plus la même". Natasha Wheatley, London Review of Books "Indispensable dans toute bibliothèque digne de ce nom". Simon Heffer, The Daily Telegraph " cet ouvrage doit être vivement recommandé à quiconque s'intéresse à l'histoire européenne moderne. " Tim Blanning, The Wall Street Journal

09/2021

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Code et compilateur

Arduino. Apprivoisez l'électronique et le codage

Ce livre s'adresse aussi bien aux professeurs des écoles, professeurs de technologie, animateurs et parents qui souhaitent découvrir le fonctionnement de l'Arduino et appréhender l'apprentissage de l'électronique et du codage, qu'aux utilisateurs, amateurs de DIY qui cherchent à rafraîchir leurs connaissances ou trouver des idées pour la réalisation de projets maker nécessitant un microcontrôleur (détecteur de CO2, robot, jeux...). Tout au long du livre l'auteur s'appuie sur des exemples concrets et ludiques : gérer des feux de circulation, envoyer un message en morse, créer un appareil enregistrant l'évolution des températures, jouer de la musique avec des bananes, contrôler plusieurs types de robots (mBot, Zumo, OTTO, Keyestudio 4WD Mecanum...), fabriquer un chapeau clignotant, un panneau de LED RGB, une manette de jeu, une télécommande pour ordinateur ou un clone du jeu Simon... Dans cette nouvelle édition, un nouveau chapitre présente désormais différentes cartes Arduino avec de nombreux exemples d'utilisation. Pour commencer, vous ferez connaissance avec le matériel nécessaire, et particulièrement l'Arduino Uno. L'auteur consacre un chapitre aux notions indispensables d'électricité. Vous découvrirez les principaux langages de programmation de l'Arduino et l'utilisation de l'IDE Arduino (versions 1 et 2) sous Windows, Mac OS X, Linux et Android. Vous étudierez la programmation par blocs avec Scratch, mBlock et Vittascience. Pour illustrer les principes de base du codage, vous travaillerez sur des exemples concrets et vous utiliserez les composants électroniques les plus courants au format modules Grove ou Breadboard (LED, boutons, résistances, potentiomètres, buzzer) puis des composants et modules plus spécialisés comme les capteurs (analogiques ou numériques), les LED adressables (Neopixel), les relais, les différents types de moteurs ou les modules d'affichage (à LED ou LCD), de lecture/écriture (RFID, carte SD) ou de gestion du temps (horloge en temps réel). Afin de faciliter l'apprentissage, tous les programmes de base sont présentés en deux versions : langage blocs et langage Arduino. Dans un chapitre dédié, l'auteur explore différents modes de communication de l'Arduino (bus I2C, liaisons série, Bluetooth, radio, infrarouge, Ethernet, et USB avec le Raspberry Pi). Il poursuit avec la présentation d'autres modèles de cartes électroniques comme l'Arduino UNO Mini Limited Edition, l'Arduino Nano, l'Arduino Nano Every, l'Arduino Leonardo, l'Arduino Micro, l'Arduino Mega 2560, l'Arduino Zero, les Arduino MKR, l'Arduino Due et les mini cartes XIAO de Seeed Studio. La fabrication d'un Arduino avec le kit ""Make Your UNO"" ou à partir d'un microcontrôleur ATmega328P (et de quelques composants électroniques) est également détaillée. Le dernier chapitre regroupe les principales instructions de l'IDE Arduino permettant de retrouver facilement une fonction pour en vérifier la syntaxe...

07/2023

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Critique littéraire

Culture médiatique et presse numérisée. Médiasphères des feuilletons-nouvelles de Marie Aycard (1794-1859)

La numérisation systématique des corpus de journaux offre des perspectives nouvelles et imprévues aux historiens de la presse comme à ceux de la littérature. A ce titre, l'enquête que mène Jean-Luc Buard, bibliographe et chercheur, produit tout à la fois un livre d'histoires, un roman d'investigation, un méta-corpus de bibliothèques numériques, une bibliographie de référence et une réflexion sur le patrimoine et ses acteurs. Prenant l'exemple d'un genre littéraire éphémère, celui du feuilleton-nouvelle, étudié par le prisme d'un de ses auteurs les plus éminents, sinon les mieux connus : le Marseillais Marie Aycard, et suivant particulièrement son texte le plus diffusé, dans des centaines de journaux à travers le monde durant des décennies - une nouvelle intitulée "L'écu de cent sous" (1840) -, Jean-Luc Buard fait revivre le monde des journaux parisiens au mitan du XIXe siècle et les pratiques, souvent souterraines, des éditeurs du monde entier. De là, son enquête devient une traversée magnifiquement documentée de l'histoire de la presse ainsi qu'une analyse comparative inédite des gisements numérisés, institutionnels ou d'initiative privée. Le lecteur, comme le fit l'auteur, verra que l'exploitation méthodique des données numériques révèles des informations inédites sur l'évolution de ce patrimoine populaire considérable dont la préservation est souvent menacée. En étudiant l'oeuvre du feuilletoniste Marie Aycard et sa propagation internationale, Jean-Luc Buard conduit une enquête qui explore les temps de plusieurs "médiasphères". Celle tout d'abord de la presse quotidienne du milieu du XIXe siècle, ses réseaux, ses fortunes diverses et le difficile statut de l'auteur salarié. Celle de notre époque numérique ensuite, qui permet par une étude systématique des séries, de suivre le cours des textes à travers d'innombrables titres. A partir d'une thèse exhaustive (Paris XIII, 2015), l'auteur propose à la fois une méthode d'investigation dans un corpus actualisé et la vie brève d'un auteur qui est aussi un personnage.

12/2019

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Tourisme France

D'écrins en Queyras. Un pays d'adoption... pour aller vers le Sud

L'idée de ce livre est née d'une belle rencontre avec la montagne. Il a été écrit sur plusieurs années, à petites doses, comme il convient de le découvrir. Tous ces chemins, ces sentiers sauvages empruntés avec bonheur au gré de mes ballades dans les Hautes-Alpes, je souhaite vous les faire découvrir à mon tour, et apprécier, sinon avec intérêt, pourquoi pas avec passion, tous ces paysages haut-alpins d'hier à aujourd'hui, habitudes, pratiques ancestrales encore ancrées dans les esprits, villages pittoresques, patrimoine qui ne laisse pas indifférent. Des années de métamorphoses de la nature changeant avec les saisons, eaux vives impétueuses et lacs de montagnes ou immensité aux reflets infinis. Parce que cette région de France est d'exception, j'ai voulu la magnifier avec mes mots et surtout ma sensibilité, essayant de dire combien la Guisane, le Briançonnais, le Guillestrois, le Queyras, l'Embrunais, le Gapençais sont attachants et ne peuvent laisser insensible celui qui recherche un autre ailleurs. Ici les ciels du soir descendant versent subitement du gris au rose tendre en embrasements merveilleux, et ceux du jour éclatent d'une pureté sans pareille. Si le vent se met à rugir dans nos nuits, c'est pour mieux redonner au matin une luminosité d'artiste. Ici, il faut avoir l'esprit rêveur ou conquérant pour décider d'une marche sur ces chemins où je vous invite à venir, par la pensée, vagabonder un peu. Vous aurez alors l'envie, je n'en doute pas, de partir à l'aventure d'un pays vrai avec ce livre pour guide. Découvrir, aimer, apprendre, revenir. Une affaire de curiosité, mais aussi de poésie, de sensations, de ressentis, où la tête se vide du superflu pour ne garder que l'essentiel, où parcourir un itinéraire original, une visite exclusive, se réalise sous un soleil illuminant les montagnes environnantes presque 300 jours par an.

07/2019

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Sciences politiques

Le terrorisme, une épée de Damoclès sur les Etats. Entre vengeance et revendications

La notion de terrorisme se définit par toute tactique d'emploi de la violence (sabotages, attentats, assassinats, enlèvements, prises d'otages...) à des fins politiques, en vue de déstabiliser et de frapper massivement l'opinion publique et les Etats concernés. Elle peut être un fait individuel ou constitutif d'un groupe d'individus en lutte contre un régime politique, mais également constituer un mode de gouvernance par la terreur. Ce nouveau malheur semble venu du fond des âges, et est d'autant plus dangereux qu'il frappe de façon imprévisible, sans raison apparente. Des milliers de victimes attestent de l'importance du danger. Cette tactique asymétrique et très ancienne est devenue une gangrène sociétale contemporaine. Nul ne peut se prévaloir d'en avoir la solution efficace et efficiente. L'éradication totale de cette gangrène impose le concours de chacun de nous, sans distinction de races, de religions, de couleurs, de civilisations. Dans cette oeuvre scientifique et intellectuelle, l'auteur y expose ses préconisations, permettant de conduire les tendances mondiales à lutter contre ce fléau. Pour y arriver, il convient de canaliser les efforts afin de prendre en considération les revendications des minorités, et ce, afin d'éviter de heurter les extrémistes de tout bord. L'Afrique demeure un continent en phase de développement et est aussi touchée par le terrorisme et ses conséquences ; cela doit stimuler ses leaders à focaliser leurs efforts sur la lutte contre ce fléau mondial. Il sied de nous rappeler que nous sommes obligés de lutter ensemble, sinon nous mourrons tous comme des "idiots". Cet ouvrage nous réserve des réponses enrichissantes ; en effet, avant d'évoquer les conséquences, il relève d'abord les origines et les causes du terrorisme avant de proposer des pistes des solutions idoines. Il est grand temps de faire barrage à l'avancée de ces nouveaux envahisseurs ; les Etats se doivent de conjuguer leurs forces pour endiguer ce fléau qui dévaste l'humanité, laissant à leur merci des milliers de veuves et d'orphelins et leur ôtant tout sens de vivre.

05/2019

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Histoire internationale

Nous n'oublierons pas les poings levés. Reporters, éditorialistes et commentateurs antifascistes pendant la Guerre d'Espagne

Grâce aux reportrices et reporters qui, dès l'été 1936, franchirent la frontière, grâce aux journalistes qui frémirent sous les bombes d'un coin à l'autre de ­l'Espagne­, nous nous retrouvons plongé·es dans un monde ancien qui devient présent. De l'enthousiasme mêlé d'inquiétude des débuts à l'horreur des bombardements, de la menace sur l'Europe recélée par cette guerre à l'arrivée des réfugié·es sur le sol français, chaque événement, chaque atmosphère, chaque détail est dépeint par les reporter·rices. Le livre s'attarde aussi dans les bureaux des rédactions, la parole étant parfois donnée aux éditorialistes et commentateur·rices. Leurs interrogations et réflexions entrent en résonance avec les reportages, et nourrissent le chemin du lecteur dans cette période. Quelque deux cents figures de journalistes accompagnent sa route, dont la plupart sont aujourd'hui méconnues ou inconnues. Ces journalistes émergent grâce à une recherche pionnière menée pendant une dizaine d'années sur une centaine de périodiques et ayant abouti à un référencement de plus de six mille articles. Les reportrices et reporters s'appelaient notamment Mathieu Corman, Jean-Maurice Hermann, Madeleine Jacob – qui rendra compte du procès de Nuremberg en 1945, Paul Nizan – auteur des Chiens de garde et d'Aden-Arabie, Georges Soria, Simone Téry, Edith Thomas ou Andrée Viollis – engagée ensuite dans la Résistance. Quant aux éditorialistes, ils s'appelaient, par exemple, Gaston Bergery, André Leroux, Gabriel Péri, député et fusillé au Mont-Valérien, ­Geneviève­ Tabouis ou Jean Zyromski, leader de la gauche socialiste... Jamais un ouvrage ne leur avait donné la parole. Jamais on n'avait touché cette "histoire-en-train-de-se-faire" en se plongeant dans les articles de celles et de ceux qui se battirent par la plume avec ferveur pour la cause antifasciste. Au croisement de l'histoire culturelle, de l'histoire de la presse et de celle des combats antifascistes, 90 ans après la proclamation de la Seconde République espagnole, une histoire toujours actuelle.

01/2021

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Histoire internationale

Les Intellectuels français et la guerre d'Espagne. Une guerre civile par procuration (1936-1939)

"La tragédie espagnole est un charnier.", écrit Georges Bernanos dans Les Grands Cimetières sous la lune. La guerre d'Espagne (1936-1939) a pris fin il y a quatre-vingts ans, et avec elle l'un des épisodes les plus passionnels de l'histoire des intellectuels français. Dans ce conflit qui annonçait directement la Seconde Guerre mondiale, les clercs se sont en effet engagés avec une ferveur inédite pour l'un ou l'autre des deux camps en présence. Cet ouvrage rappelle que l'intelligentsia de gauche a pris fait et cause pour la défense de la République espagnole au nom de l'antifascisme et de la défense des libertés, tandis certains écrivains se rendaient même de l'autre côté des Pyrénées combattre les armes à la main, tels André Malraux, à la tête de l'escadrille Espana, Benjamin Péret ou Simone Weil. A droite, la mobilisation des consciences ne fut pas moindre, allant de la célébration de Franco à l'exaltation de la "croisade" contre le communisme, sous la plume d'auteurs comme Charles Maurras, Robert Brasillach ou Paul Claudel. Les deux camps n'en étaient pas moins traversés par des contradictions internes qui complexifient ce schéma binaire aujourd'hui couramment admis. Les fractures internes de la gauche entre pacifistes et interventionnistes, communistes staliniens et révolutionnaires, empêchèrent ainsi son unité et annoncèrent à terme sa défaite. Quant à la droite, plus homogène dans sa lutte, elle n'en dut pas moins affronter la défection des chrétiens progressistes qui, par la voix de François Mauriac ou de Jacques Maritain, refusaient d'entériner la "guerre sainte" contre les "rouges". Pierre-Frédéric Charpentier s'est attaché à restituer ce pan singulier de l'histoire intellectuelle française à l'aide de nombreuses sources d'époque. Son étude, qui propose la première synthèse d'ensemble sur le sujet traité, rappelle combien, trois années durant et dans le contexte trouble de la montée des périls, la guerre d'Espagne représenta pour les intellectuels français une véritable guerre civile par procuration.

04/2019

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Développement durable-Ecologie

Cultiver la révolution. Ramener nos sols à la vie

Ouvrage traduit par Simone' Atlani et Camille Atlani-Bicharzon. L'avènement de l'agriculture s'est accompagné du plus ancien problème de la civilisation : la destruction des sols. Le travail du sol, s'il offrait des solutions à court terme, a aussi détruit durablement la capacité nourricière de grandes civilisations qui ont périclité du fait de cette exploitation abusive des terres. La dégradation continue de l'humus, le climat en mutation et la croissance démographique nous font aujourd'hui courir le risque de répéter cette histoire ancienne à échelle mondiale. Mais il y a des raisons d'espérer. David R. Montgomery a sillonné la planète à la rencontre d'agriculteurs qui renversent la vapeur en faisant de l'amélioration des sols une conséquence - et non plus une victime - de la production agricole. Qu'ils soient dans le monde développé ou en développement, sur de grandes exploitations ou de petites fermes familiales, ces agriculteurs sont au coeur d'une nouvelle révolution agricole qui pourrait ramener nos sols malades à la vie à une vitesse remarquable. Cultiver la révolution détaille le travail de ces pionniers et prouve qu'il est réplicable à grande échelle. Ce que l'humain a détruit - le sol - l'humain peut reconstruire en quelques années, infi niment plus rapidement que ne le ferait la nature. Dépassant les clivages traditionnels entre agricultures conventionnelle et biologique, Montgomery explore comment les pratiques fondées sur les principes de l'agriculture de conservation restaurent la santé et la fertilité des sols, étouffent les mauvaises herbes, suppriment les ravageurs et réduisent ou suppriment les besoins en intrants - le tout en maintenant les rendements des cultures et en augmentant les revenus des producteurs. Que vous soyez agriculteur, éleveur ou citoyen préoccupé par les questions environnementales et alimentaires, ce livre saura vous apporter un nouveau souffle en vous montrant qu'il existe des voies de changement applicables, viables et souhaitables. Rejoignez la révolution !

08/2019

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Histoire internationale

Le fonctionnaire de la Grande Terreur : Nikolaï Iejov. Le fonctionnaire de la Grande Terreur

Le nom de Iejov, ministre du NKVD, la police politique soviétique, est associé pour toujours au moment le plus sinistre de l'histoire russe, celui de la Grande Terreur (1937-1938) et de ses millions de victimes. Alexeï Pavlioukov a eu accès aux archives centrales du FSB (les services de police politique), habituellement fermées aux chercheurs, et en particulier aux dossiers d'instruction de Iejov lui-même et de ses plus proches collaborateurs, quand ils furent à leur tour arrêtés. Cherchant à se disculper, tous racontèrent dans le détail comment la machine avait été mise en marche sur ordre de Staline, et comment elle avait fonctionné pendant un peu moins de deux ans avec ses quotas de victimes planifiés. Iejov, personnalité banale, sinon falote, apprenti tailleur, soldat adhérant pendant la révolution au parti bolchevik dont il devient un fonctionnaire, s'élève peu à peu à l'intérieur de l'appareil grâce à une vertu que très vite relèvent ses chefs : l'aptitude à exécuter conte que coûte les ordres reçus, sans états d'âme autres que la promesse d'une promotion. Petit, timide, piètre orateur, inculte, il serait probablement depuis longtemps oublié s'il était resté un homme de l'appareil du parti responsable des cadres et n'avait pas été, par la volonté de Staline, appelé à s'occuper de la police politique. Le lecteur suit pas à pas cette ascension, puis la chute quand Staline décide de mettre fin à la Grande Terreur et de se débarrasser de ses exécutants. Iejov fut un rouage essentiel de la Grande Terreur sa biographie est en réalité celle d'un système avec la part de hasards, de rencontres, d'opportunités de carrière, de logique bureaucratique et d'effets sanguinaires, dictés tant par l'aveuglement idéologique que par les circonstances d'une réalité qui échappe aux plans et se montre rétive aux programmes. C'est, somme toute, la biographie scrupuleuse d'une criminalité de bureau.

04/2017

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Histoire de France

La France sous les bombes américaines 1942-1945

En une seule journée, le 27 mai 1944, les bombardiers américains ont tué autant, sinon plus, de civils français innocents qu'il y a eu de victimes tout aussi innocentes dans les Twin Towers de New York, lors du double attentat du 11 septembre 2001. Les Français d'aujourd'hui se souviennent des bombardements atomiques sur le Japon en août 1945, mais ignorent que les bombardements anglo-américains dans leur propre pays ont fait presque autant de victimes (70 000) que la bombe atomique de Hiroshima (75 000) et beaucoup plus que celle de Nagasaki (40 000). Amnésiques de leur propre histoire, nos compatriotes ont tous appris que Coventry, bombardée par la Luftwaffe dans la nuit du 14 au 15 novembre 1940, est une ville martyre, mais ne savent pas que le nombre de morts qui a résulté de ce raid aérien (380) est presque de cinq fois inférieur à celui des victimes françaises du bombardement américain de Marseille (1.752 morts), le 27 mai 1944. Or, la cité phocéenne n'a jamais été qualifiée de ville martyre, pas plus que les autres agglomérations françaises écrasées sous les bombes américaines, que ce soit Saint-Etienne (1.084 morts), Nantes (1 500 morts), Lyon (717 morts), Avignon (525 morts), Le Portel (500 morts), Rennes (500 morts), Toulon (450 morts) ou Nice (384 morts), pour ne pas citer Rouen dont les 200 morts des bombardements américains du 30 mai au 4 juin 1944 sont venus s'ajouter aux 900 victimes du bombardement anglais de la nuit du 18 avril 1944. Dans le climat d'hystérie qui a suivi les trois attentats de New York et de Washington, Jean-Claude Valla a jugé utile de raconter ce qu'ont subi les malheureux Français pris sous les bombes américaines, car Oussama Ben Laden et ses "fous de Dieu" n'ont pas innové en matière de destructions d'immeubles d'habitation et d'assassinats collectifs d'innocents. Le moment était venu d'évoquer cette tragédie trop souvent occultée ou déformée par l'hypertrophie d'une Mémoire sélective.

08/2017

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Géographie

Elisée Reclus et les Etats-Unis. Suivi de son "Fragment d'un voyage à La Nouvelle-Orléans (1855)"

Les Etats-Unis d'Amérique ont été un miroir où, de Saint John de Crèvecoeur et Alexis de Tocqueville à Simone de Beauvoir, les Français se regardent. Curieusement, américanistes et politologues ont oublié le géographe français qui entreprit l'étude la plus importante sur le sujet, et dont l'impact fut international : le géographe Elisée Reclus, qui connaît de nos jours un singulier retour. L'étude de cette géographie vivante, d'une beauté impertinente, va plus loin. Elle révèle aussi la naissance d'une vocation, c'est-à-dire ici comment on devient géographe, et même géographe passionné de la nature, de la fraternité humaine, ouvert sur le grand théâtre de l'univers. Elisée Reclus a écrit énormément, il a décrit l'ensemble de la Terre dans sa Nouvelle Géographie universelle. Mais les Etats-Unis ont occupé une place éminente dans sa vie : jeune homme, il s'est rendu en Louisiane, qui a sans doute été une source importante de ses jugements ultérieurs. Et le récit de son voyage sur un voilier, en 1852, est ensorceleur : on ne pouvait pas ne pas l'ajouter au présent ouvrage. Les articles de Karl Marx, sur la guerre de Sécession, ont souvent été étudiés il n'en est pas de même pour ceux de Reclus, parus dans la prestigieuse Revue des Deux Mondes. Ses analyses lui attirèrent les compliments de l'ambassadeur des Etats-Unis, envoyé en France par le Président Abraham Lincoln. La comparaison entre Marx et Reclus est particulièrement instructive sur la différence des regards que l'on peut porter en géopolitique. Enfin, vers le fin de sa vie, Reclus retourna aux Etats-Unis, pour préparer le volume XVI de sa Géographie. Son regard encyclopédique révélait à l'époque, et même encore de nos jours, des aspects et des enjeux trop peu connus sur l'essor de cette puissance mondiale. Parler, à la fin des années 1880, des "Afro-Américains" et annoncer l'hispanisation des Etats-Unis n'était pas donné à tout le monde...

01/2013

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Pléiades

Théâtre complet. Tome 1, Théâtre de jeunesse ; Drames en vers

"Si on le prend à l'origine qu'est-ce, en vrai, que le romantisme sinon la manifestation d'un état de crise dont le siège se trouve toujours dans le fond même de notre esprit ? Oui, cet esprit est ainsi fait qu'il supporte avec peine le malaise de vivre sans cesse sous la coupe de la raison. Car il se sait plein de ressources qu'il tient pour autrement fécondes : l'or qu'il puise dans son instinct, autrement dit dans ce monde vraiment abyssal qu'est l'inconscient. Quand l'asphyxie produite par cet état de choses est devenue intolérable, on peut dire que le romantisme a vu enfin venir son heure. Il n'attend plus pour exploser que l'étincelle que la moindre occasion fait naître. Par sa révolte, le romantisme signifie au monde rationnel son intention de défendre jusqu'à l'exhaustion ce qu'il tient pour le suc de la personne humaine : savoir la musique intérieure que nous donne le sens du sacré. [... ] Il se trouve que Victor Hugo s'est fait, en France, l'incarnation de cette force irrépressible que représente le romantisme. Inspirateur d'un coup de force dont l'objectif était de doter le théâtre d'un genre qui fût, au plus haut point, digne de la Révolution : voilà son titre de gloire véritable. De toutes les oeuvres que cette époque vit éclore, il n'en subsiste presque aucune dont on garde le vivant souvenir. Sauf celles, il faut le reconnaître, dont il est l'auteur. Cette survivance, il va sans dire que Hugo la doit beaucoup moins à ses vertus de dramaturge qu'à son seul génie oratoire. Il n'y a donc pas lieu de séparer ses drames de son oeuvre poétique. Le meilleur de son théâtre n'est autre chose qu'un magasin de morceaux de bravoure dont le lyrisme fait tous les frais. Sorti du livre, le théâtre de Hugo est donc contraint d'y rentrer. On ne saurait mieux se soumettre à sa destinée". Roland Purnal.

01/1964

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Littérature étrangère

Robes d'été flottant au vent

Edo Mesch est un petit garçon de huit ans plutôt anxieux, et pour conjurer ses peurs il s'est inventé un double : Oskar Vanille. Sa vie tourne d'autant plus autour de ce personnage imaginaire et de sa mère qu'il se sent handicapé par un bandage sur un oeil. C'est seulement grâce à une voisine attirante qu'il commence timidement à s'ouvrir sur le monde extérieur. Pour l'été de ses dix-sept ans - Edo est entretemps devenu un adolescent égocentrique qui tyrannise sa mère -, il rejoint son oncle et sa tante dans leur magnifique maison des années 30. La géométrie épurée des lieux semble d'abord calmer ses angoisses, mais très vite une fascination érotique pour sa tante Simone le pousse à provoquer un conflit violent, suivi d'une déclaration d'amour. Edo finit par s'enfuir dans une confusion totale. Sept ans plus tard enfin, Edo rencontre Marta, une femme plus âgée et mère de deux enfants. Il se présente à elle sous le nom d'Oskar Vanille, puis se sépare de sa petite amie de longue date, Nina. Après une parenthèse à Rome où il tente d'écrire une encyclopédie du bonheur avec un apprenti acteur, Edo rentre à Amsterdam où ses crises de panique le reprennent. Il décide alors de s'embarquer sur un vieux voilier. Dans des circonstances troubles, Edo tombe à l'eau. Robes d'été flottant au vent est un roman de formation magistralement construit en trois parties qui nous offre autant de variations sur le thème du conflit entre raison et sentiments. Oek de Jong a créé avec Edo un personnage littéraire inoubliable, incarnant un héros fragile en quête d'une harmonie existentielle qui s'échappe toujours. Son écriture frappe par une sensualité à fleur de peau et par cette omniprésence de la nature, comme ce vent soulevant les robes d'été qui donne son titre au roman.

02/2014

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Critique littéraire

Europe N° 1101-1102, janvier-février 2021 : Virginia Woolf

Issue d'une famille de la bourgeoisie londonienne, ayant grandi dans un milieu cultivé et aisé, Virginia Woolf n'en a pas moins inlassablement critiqué les habitudes et coutumes de sa classe. Renversant la tradition si pressante du silence des femmes, elle s'est emparée de son privilège pour défendre la cause commune et celle des femmes. Sa vie durant, elle a vécu de sa plume — de ses articles, de ses essais et de ses romans.
Financièrement comme éditorialement, elle ne dépendait que d'elle-même, ce dont elle était très fière : "Je suis la seule femme en Angleterre à pouvoir écrire ce qui me plaît. Les autres doivent se conformer aux exigences des collections & des éditeurs", écrivait-elle dans son journal. Dans tous ses livres, Virginia Woolf tente de donner à ressentir ; sinon voir ; "la chose qui est là et qui existe en dehors de nous".
Et comme le note ici même Annie Ernaux : "Elle le fait en des structures admirables, poignantes, qui matérialisent le gouffre du temps, de cette chose qui existe hors de nous et dans laquelle l'existence humaine apparaît seulement comme une suite d'instants. Dans cette coulée de temps inhumain qui constitue la structure profonde des textes de Virginia Woolf, les êtres sont des flux de conscience, déroulant souvenirs, pensées, désirs, sensations.
Ils existent en corps, mais en corps saisis par la conscience." "Prendre des notes sur la vie", comme l'écrit Woolf dans son dernier journal, signifie écrire l'être-au-monde comme si chaque infime détail comptait et pouvait soudain, par un renversement de valeur, réaménager le monde. Mais écrire l'existence signifie aussi, parfois, déchirer le voile du silence et exposer les tabous, les blessures secrètes.
Virginia Woolf invente une écriture-activiste, une phrase dont la plasticité lui permet d'exprimer l'éprouvé de l'existence et les flux de la conscience, de mettre en lumière le refoulé et l'impensé, mais surtout de faine désordre, de dérégler les présupposés en tissant des liens nouveaux.

01/2021

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Ethnologie

Juives et musulmanes. Genre et religion en négociation

Lieu d’échanges et de conflits, de circulation et de confrontation des hommes, des biens, des savoir-faire, des langues et des idées, la Méditerranée invite à la comparaison des espaces, des temps, des pratiques. Son histoire, faite d’expériences à mettre au jour, incite à mesurer échecs et succès et à apprécier la part de la réalité, de l’utopie, du désenchantement et des anticipations fondatrices. Juives et musulmanes Genre et religion en négociation sous la direction de Lisa Anteby-Yemini Cet ouvrage, issu d’une recherche originale, présente une approche comparative, qui reste encore peu étudiée, sur les pratiques religieuses contemporaines des femmes juives et musulmanes. Chaque chapitre, rédigé «à quatre mains» par un(e) spécialiste du judaïsme et l’autre de l’islam, met en lumière convergences et divergences dans une analyse croisée de thématiques communes ayant trait au féminin. Les textes posent les questions de l’accès des femmes juives et musulmanes à l’espace du culte (mosquée, synagogue) et aux textes religieux (Torah, Coran, Talmud, Hadith), à leur étude et à leur interprétation, donnant lieu à de nouvelles exégèses féminines et à l’émergence de nouvelles fonctions religieuses (imams musulmanes, femmes-rabbins et autres rôles rituels) ; les débats sur le droit de la famille (mariage et divorce) et les stratégies de contournement de certaines normes ; les problématiques liées à la sexualité, la pureté, l’homosexualité féminine, l’avortement et la reproduction médicalement assistée, dans les textes sacrés et les pratiques des femmes dans l’islam et le judaïsme aujourd’hui. Lisa Anteby-Yemini, chargée de recherche au CNRS, Idemec – UMR 7307 (AMU-CNRS), est spécialiste des migrations en Méditerranée – notamment en Israël – et de l’anthropologie du judaïsme. Ont contribué à cet ouvrage : Annie Benveniste, Belkacem Benzenine, Marie-Laure Boursin, Christian Bromberger, Martine Gross, Hanane Sekkat Hatimi, Sandra Houot, Andrew Kam-Tuck Yip, Sonia Sarah Lipsyc, Barbara Peveling, Simona Tersigni, Emanuela Trevisan Semi, Liliane Vana, Nadine Weibel.

01/2015

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Critique littéraire

L'Homme que l'on croyait

Six mois se sont écoulés depuis la mort de Romain Gary. En accord avec sa volonté, je me dois de faire la déclaration suivante :A la fin de l'année 1972, Romain Gary me dit qu'il avait l'intention d'écrire « toute autre chose sous un tout autre nom », parce que, insista-t-il, « je n'ai plus la liberté nécessaire ».Au mois de mars 1973, il finissait le premier jet de Gros-Câlin et l'achevait définitivement au mois de décembre de la même année. Il choisissait alors comme pseudonyme Émile Ajar.Il demanda à un ami de faire parvenir ce texte aux Éditions Gallimard. Pour des raisons d'organisation, le manuscrit fut publié au Mercure de France, au printemps 1974.Au printemps 1975, Romain Gary écrivait de nouveau sous ce même pseudonyme un livre qui sortirait sous le titre de La Vie devant soi. Il me demanda de signer le contrat de publication de ce livre, toujours sous ce même pseudonyme d'Émile Ajar.Le livre fut publié au mois de septembre 1975. A ce moment-là, ni son éditeur, Claude Gallimard, ni celui d'Émile Ajar, Simone Gallimard, ne savait qui écrivait sous ce nom. Ils l'ignoreront jusqu'à sa mort.Pour ce qui me concernait, nul ne connaissait mon identité civile personnelle. Je donnai une interview pour asseoir le personnage. Puis, reconnu, je dus en donner d'autres.Après le prix Goncourt décerné à La Vie devant soi, le romancier écrivit sous ce même pseudonyme deux autres livres : Pseudo, publié en 1976, et l'Angoisse du Roi Salomon, publié en 1979.Le 3 décembre 1980, pour les raisons qu'il a données dans son dernier message, Romain Gary se suicida.Nul n'a su jusqu'à sa mort qu'il était l'auteur dissimulé sous ce pseudonyme. Dès son premier livre signé Ajar, Romain Gary fut déterminé à ne jamais révéler de son vivant qu'il en était l'auteur.Paul Pavlowitch

11/2010