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Dominique Yvon

Extraits

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Critique littéraire

J'entends des voix

C'est tout à fait par hasard que je me suis retrouvé, il y a trois ans, à randonner et à dessiner chaque jour dans la montagne, aux alentours de Sils-Maria, où vécut Friedrich Nietzsche. Fatalement, j'ai repensé à lui, et fatalement je me suis plongé à nouveau dans ses écrits, dans sa correspondance, avec l'envie de reparler de lui et - pourquoi pas ? -, avec lui. Un dialogue imaginaire qui m'a reconduit à Turin où j'ai écrit et dessiné L'immense solitude - livre inachevé qui devait se conclure sur le suicide de Primo Levi. Déjà trente ans que je lis et relis Nietzsche. J'aime toujours autant ses paradoxes, ses provocations, sa liberté. Mais à Sils-Maria, j'ai pensé de façon obsessionnelle à sa douleur - sa douleur mentale, certes ; sa douleur physique, plus encore. J'ai cherché à comprendre d'où venait ce mal et, en cherchant, j'ai rencontré parfois son contraire : le plaisir, celui, par exemple, de la conversation, avec Paul Rée, avec Albert Brenner et surtout avec son amie Malwida von Meysenbug, qui l'aura rendu si heureux. J'ai entendu la voix de Nietzsche, un chuchotement, parfois un fracas, et très vite s'y sont mêlées d'autres voix, celles d'amis et de parents disparus. Au chagrin que m'inspire leur absence se sont ajoutés d'autres états d'âme, et des souvenirs, des paysages, des anecdotes. Peu à peu ce livre écrit et dessiné, précédé de quelques photographies, s'est refermé, tournant la page d'un seul et même livre - depuis L'immense solitude jusqu'à Mélancolie - dédié à la solitude, à l'enfance, à l'amour, comme ce manifeste dont je rêvais à l'âge de dix-neuf ans, lorsque je présentai timidement mes premiers dessins à Gébé, le rédacteur en chef d'Hara-Kiri, et qui avait pour titre Manifeste incertain. F.P.

10/2006

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Musique, danse

Eugène Scribe ou Le Gynolâtre

Depuis un bon siècle et demi, le nom d'Eugène Scribe, inventeur du vaudeville moderne, dramaturge le plus populaire d'Europe un siècle durant et librettiste le plus respecté de son époque, est devenu pour les élites synonyme de médiocrité académique et bourgeoise. De nos jours, il n'est connu que des amateurs d'opéra. Pour ceux-là, il n'est guère plus qu'une signature au bas d'oeuvres rarement exécutées (Les Huguenots, La Juive, Robert le Diable, Fra Diavolo…) Or, la principale cohérence de ces oeuvres réside dans leurs représentations des rapports sociaux de sexe. Cela est vrai des grands opéras qui, systématiquement, mettent en scène pour les dénoncer des fanatismes masculins (politico-religieux, comme dans La Juive, Les Huguenots ou Le Prophète, impérialistes comme dans L'Africaine, ou simplement phallocentriques et homo-sociaux, comme dans Robert le Diable), fanatismes dont les femmes sont systématiquement les victimes. Ceci est encore plus vrai, peut-être, des opéras-comiques que l'on joue encore parfois (Le Comte Ory, Fra Diavolo, Le Cheval de bronze ou Les Diamants de la couronne, où l'on rencontre un authentique féminisme à une époque où celui-ci en est encore à ses balbutiements en France). Grâce à des éléments relevés dans la biographie due à Jean-Claude Yon, je crois entrevoir d'ores et déjà les origines personnelles et psychologiques de la gynolâtrie – cette sorte de proto-féminisme – dont Scribe fait preuve dans ses livrets, et qui va de pair avec une critique étonnamment systématique des travers de la masculinité (fanatisme, donjuanisme, violence, égoïsme, sur-idéalisation des femmes et de l'amour passion, jalousie, etc.) C'est donc par l'examen de douze livrets d'opéras et d'opéras-comiques, et ce à travers le prisme des rapports sociaux de sexe, si peu pratiqué encore de nos jours en France, que j'entends réhabiliter cet auteur si mal-aimé.

03/2017

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Jeux

Jeux sportifs, jeux de société et classifications

Les activités classiquement nommées "jeux" suscitent un grand engouement dans toutes les régions de la planète. Certains d'entre eux entraînent en priorité une réalisation motrice (les jeux sportifs) et d'autres une activité cognitive (comme dans de nombreux jeux de société). Dans cette floraison ludique, peut-on déceler des cohérences globales ? Peut-on identifier des caractéristiques opératoires qui ont doté ces jeux de significations psychologiques ou culturelles ? Sont ici présentées les classifications les plus importantes qui ont vu le jour au cours des derniers siècles. La mise en jeu du corps a donné lieu à une multitude de classifications riches en couleurs et fort différentes. Une conception unitaire fondée sur la décision motrice face à l'incertitude informationnelle issue du contexte humain et matériel est proposée. De façon aiguë surgit la question du sport : celui-ci a-t-il vocation à représenter l'ensemble des jeux du corps ? Ce sont les jeux de société qui ont provoqué les travaux les plus notoires notamment en s'interrogeant sur la notion de hasard et en avançant les premiers travaux scientifiques relatifs aux probabilités. N'est-il pas étonnant qu'une activité réputée futile ait activement mobilisé de nombreux grands noms du monde scientifique tels Cardan, Pascal, Bernoulli, Rémond de Montmort, Leibniz, Borel, von Neumann ou Nash ? Finalement, c'est bien l'étude de ces divertissements et de leurs classifications, qui est à l'origine de la "Théorie des jeux", et celle-ci a connu une belle destinée en devenant une véritable théorie de la décision. L'un des problèmes posés par l'ensemble des jeux est la place accordée au plaisir de vivre ensemble, au rapport entre la coopération et l'opposition, place qu'une meilleure connaissance des mécanismes du fonctionnement ludique aidera à mieux connaître de façon lucide et non idéologique. Quel est et quel sera sur ce sujet le choix de nos sociétés ?

01/2022

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Religion

L'annonce de l'Evangile au Cameroun. L'oeuvre missionnaire des Pallottins de 1890 à 1916 et de 1964 à 2010

Au XIXe siècle, l’Europe est marquée par des préjugés raciaux sur les Noirs. Les Européens qui arrivent en Afrique pensent que le Noir est un homme sans culture et un être sous-dévéloppé. L’Afrique est en réalité un continent maudit. L’Église va faire fi de ces pensées fausses et de cette vision absurde. À travers son Encyclique Sancta Dei Civitas (1880), le pape Léon XIII appelle les croyants à soutenir les missionnaires et à prendre part à l’oeuvre d’évangélisation. L’Église Catholique se présente comme la mère de la civilisation. Léon XIII place l’Afrique sous la tutelle de l’Église et des États européens. La Conférence de Berlin de 1884/1885 procède au partage de l’Afrique. Le Cameroun est reconnu comme une colonie allemande. Dès 1887, la période du Kulturkampf approche de sa fin lorsque les missionnaires allemands partent pour l’Afrique. Dans leur conférence de Fulda en 1888, les évêques allemands demandent la création de missions dans les colonies allemandes. Par l’intermédiaire de Ludwig Windthorst, homme politique allemand, l’Église Catholique obtient du ministère allemand des Affaires Étrangères l’autorisation d’évangéliser le Cameroun. Cette mission est confiée aux Pallottins, communauté religieuse fondée par un prêtre italien nommé Vincent Pallotti, et qui s’installera plus tard dans le diocèse de Limbourg en Allemagne. Leurs activités au Cameroun seront marquées aussi bien par la création des structures ecclésiales que par la conversion intérieure. L’ouvrage apporte une contribution essentielle à la compréhension des méthodes d’évangélisation des Pallottins au Cameroun de 1890 à 1916 et, lors de leur retour en 1964 jusqu’en 2010. Il les présente comme des acteurs déterminants du dynamisme actuel de la foi vécue par les chrétiens de ce pays. Aloyse Kisito Patrice Essono, prêtre de la Société de l’Apostolat Catholique (Pallottins), a fait ses études en Allemagne. Docteur en histoire de l’Église (université Johann Wolfgang von Goethe de Francfort) en 2012, il exerce aussi comme aumônier à l’aéroport international de Francfort.

10/2013

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Philosophie

Correspondance. Tome 4, Janvier 1880 - Décembre 1884

Le tome IV de la correspondance de Nietzsche couvre les années 1880-1884 : cinq années seulement, mais riches en crises et en métamorphoses. Désormais libre de toute attache universitaire, Nietzsche va connaître les plus douloureuses déceptions dans les rapports avec autrui, et les plus souveraines créations, avec Aurore, Le Gai Savoir et la figure nouvelle de Zarathoustra. A l'arrière-plan : lancinante, une douleur indéfinie, un mal-être physique et psychique permanent qui ne connaît que de rares rémissions(lors du "saint Janvier" de janvier 1882) ; des relations de plus en plus difficiles avec sa mère et sa soeur Elisabeth, et la quête souvent déçue d'un "lieu" propice à l'écriture, à Venise - auprès du compositeur Heinrich Köselitz, "Peter Gast", dont il admire et défend la musique -, à Gênes, dans l'anonymat d'un grand port, à Nice, ville un peu trop française, et, en Engadine, "présent inattendu", qu'il découvre alors, séjour fécond de ses étés. Dans cette errance un peu contrainte, entre Suisse et Italie, Nietzsche formule ses pensées les plus secrètes : son affinité avec Spinoza, le défi de l'éternel retour, l'annonce du surhomme, la critique du "dernier homme". Mais à qui confier ces perspectives nouvelles ? Vers quelle petite élite se tourner ? C'est le vieux rêve de Nietzsche. En mai 1882 a lieu la fatale rencontre avec Lou von Salomé à Rome, et se forme le projet naïf d'une "Trinité" avec le froid Paul Rée. Cet épisode bien documenté sera un échec désastreux, qui va conduire Nietzsche à rompre avec sa famille et ses amis wagnériens et le condamner à une solitude de plus en plus irrémédiable. Si les lettres qui témoignent de cet épisode pathétique révèlent les premiers craquements de sa personnalité, elles sont aussi d'une densité, d'une élégance d'écriture et d'une intensité humaine et intellectuelle qui en font sans conteste une des plus bouleversantes correspondances de largue allemande.

03/2015

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Sociologie

Le paradigme de la complexité et la sociologie. Possibilité et limites d'une sociologie complexe

On peut aujourd'hui entendre la Sociologie en la présentant comme et par une "science des systèmes complexes", en entendant ici les systèmes sociaux dans leurs irréductibles complexités : les développements contemporains du paradigme de la "pensée complexe" ou de la "complexité générale" permettant de ne plus la restreindre à l'étude de systèmes fermés appréhendables exclusivement par des méthodologies aussi formalisées que possibles, ceci sans pour autant les exclure. L'examen des œuvres de trois sociologues contemporains remarquables par leur aptitude à des navigations transdisciplinaires solidement argumentées, Edgar Morin, Anthony Wilden et Jesus Ibanez, en témoigne : on sait la familiarité de leurs échanges avec bien de physiciens, chimistes, biologistes ou neurologistes tels que H. von Foerster, I. Prigogine, F. Varela, H. Maturana ou H. Atlan, comme avec des chercheurs en sciences humaines tels que G. Bateson. Au sein du cadre paradigmatique général ainsi ouvert, les ressources méthodologiques computationnelles développées progressivement depuis la fondation en 1984 de l'Institut Santa Fe aux Etats-Unis sur les bases du paradigme classique toujours dominant en science, hérité de Descartes, Newton et Galilée, peuvent trouver une sorte de revitalisation épistémologique. On s'est attaché à les explorer en tentant d'identifier les conjonctions épistémologiques autorisant des interprétations légitimables dans le champ des systèmes complexes ouverts tels que les systèmes sociaux. L'examen de bien de méthodes formalisées d'étude de systèmes très divers (automates cellulaires, simulation multi-agents, réseaux neuronaux, Vie Artificielle, Sociétés Artificielles...) développées par des chercheurs tels que M. Gell-Mann, J. Holland, Ch. Langton, S. Wolfram, J. Epstein, R. Axtell ou R. Axelrod, s'avère certes passionnant en soi, mais surtout, il révèle l'opportunité d'intégrer ses apports méthodologiques au sein de la vision du monde épistémique plus ample et englobante de la pensée complexe, pour pouvoir ainsi enrichir une sociologie assumant sa complexité en s'intégrant dans l'étude des systèmes anthropotechniques en permanent renouvellement.

05/2012

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Beaux arts

Psychanalyse de l'art symboliste pictural. L'art, une érosgraphie

Comprendre une œuvre d'art ne consiste pas à lui appliquer une méthode toute prête à porter. Au contraire, la proposer sous les feux de différentes approches permettrait d'en offrir quelques diverses parcelles de vérité. Une esthétique psychanalytique consisterait à emprunter à la psychanalyse sa logique et ses objets afin d'éclairer notre réception de l'œuvre, tout en restant fondée sur son analyse plastique. L'art symboliste (pictural), apparu tout comme la psychanalyse au tournant du XIXe et du XXe siècle, déploie les mêmes intérêts pour la psyché, découvre les mêmes procès... mais autrement, bien sûr, c'est-à-dire par des œuvres. L'histoire de la pensée a aussi ses énigmes : ainsi, comment se fait-il qu'Œdipe, après avoir dévoilé le Sphinx (après avoir pris sa question à un niveau symbolique), se jette tout de même dans les bras de sa mère ? En examinant Œdipe et le Sphinx de Gustave Moreau nous renverserons la problématique : et si c'était la rencontre avec ce monstre femelle envoyé des dieux qui le conduisit justement à l'inceste ? Le tableau n'en finit pas de receler de nouvelles voies de compréhension de ce mécanisme de la psyché... D'autres notions connexes seront déployées sous l'habileté de F. von Stuck, A. Böcklin, E. Munch, F. Knopff, C. Schwabe, O. Redon, F. Rops, G. Klimt notamment. La séduction (et le trauma), l'amour (et l'autre), l'angoisse (et la mort) la pulsion de savoir (et le corps), les destins pulsionnels en jeu (perversion, refoulement, sublimation), le deuil (et la mélancolie), le fonctionnement symbolique sont autant de thématiques travaillant leurs créations. De sa voix différente de la psychanalyse, l'art symboliste nous tend le miroir de notre âme, l'éclairant dans ses recoins les plus obscurs. Comme mû par une pulsion de savoir à peine suggérée, en Psyché visitée par Eros, l'art en continuera, obstinément, l'investigation.

11/2004

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Histoire ancienne

Royaumes oubliés. De l'Empire Hittite aux araméens

L'Empire hittite, grande puissance rivale de l'Egypte antique, domina l'Anatolie et étendit son influence sur le Levant jusqu'aux alentours de 1200 avant J.-C. Sa capitale, Hattusa, fut alors abandonnée cependant que prenait fin son emprise politique. Sa chute se traduisit par l'émergence de petites principautés, les royaumes néo-hittites et araméens, dans les territoires de la Turquie et de la Syrie modernes. Certains de ces royaumes étaient dirigés par les descendants des anciens gouverneurs hittites devenus rois, tandis que d'autres étaient fondés par des chefs de tribus araméennes anciennement nomades, décidés à régner depuis une capitale dont les monuments exalteraient leur pouvoir et leur ferveur à l'égard des dieux. Ces principautés, héritières des traditions politiques, culturelles et artistiques de l'empire disparu, s'épanouirent pendant deux siècles avant d'être conquises une à une par un nouvel empire, celui des Assyriens, qui domina l'ensemble du Proche-Orient jusqu'à la fin du VIIe siècle avant J.-C. Trois cents oeuvres réunies pour la première fois en France font revivre dans cet ouvrage les décors majestueux de ces royaumes oubliés : Karkemish, Sam'al, Masuwari, Palastin, Hamath, Gurgum, Malizi ou encore le Bit-Bahiani. De tous ces royaumes, le Bit-Banian est celui qui a livré les vestiges les plus impressionnants, découverts au début du XXe siècle à Tell Halaf, le site de son ancienne capitale Guzana, par le baron Max von Oppenheim, qui les rapporta à Berlin. Exposés dans un musée créé pour l'occasion, le Tell Halaf Museum, ils furent victimes des bombardements de la Seconde Guerre mondiale, mais, minutieusement restaurés, ils sont aujourd'hui le fleuron du Pergamonmuseum. Malgré la conquête assyrienne, l'héritage de ces petits Etats ne disparut pas totalement et exerça son influence sur le conquérant, autant par ses décors monumentaux que par la pratique continue de la langue araméenne, appelée à devenir la langue la plus parlée au Proche-Orient pendant l'Antiquité.

05/2019

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Second Empire

Louis-Napoléon Bonaparte - Tome II. La vie de Napoléon III

Ce deuxième tome analyse la chute inexorable du Second Empire et donc de Napoléon III. La raison essentielle à ce désastre, il faut la rechercher dans les idéaux qui servirent de fondement à la pensée politique de l'Empereur et qui reposent sur le principe de la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes. Dans l'absolu, ce principe est plein de noblesse, mais l'appliquer sans discernement et sans tenir compte des réalités géopolitiques peut se révéler toxique voire mortel. Tout débuta lorsque Napoléon III se lança dans l'aventure de l'indépendance italienne. Une fois celle-ci réalisée, l'Empereur n'en retira pas les bénéfices escomptés. Il comptait sur une reconnaissance éternelle de l'Italie vis-à-vis de la France pour l'aide précieuse fournie. Bien au contraire, à la place d'un pays censé être un allié, Napoléon avait créé une puissante entité sur son flanc gauche alors que déjà l'unité allemande était en marche sur la frontière du Rhin. Il est réaliste de dire que l'unité italienne facilita l'unité allemande. Pour sa plus grande déveine, l'Empereur des Français eut pour adversaire le chancelier de Prusse Otto von Bismarck. Ce dernier, à l'inverse de Napoléon III, ne se complaisait pas dans des idéaux abstraits. Il avait les pieds sur terre même si les rêves qu'il nourrissait pour l'Allemagne étaient des plus élevés. Bismarck était un fin stratège à la pensée souple et adaptative. Il était, au besoin, capable de fourberie et même de manipulation. Le plus bel exemple de cette manière d'agir on le trouve dans ce que l'on appelle l'histoire de la dépêche d'Ems qui aboutit à la déclaration de guerre de la France à la Prusse, ce qui était le but recherché. Un désastre militaire s'ensuivit qui mit fin au règne de l'Empereur. Napoléon III méritait-il cette déchéance ?? Oui au regard de son manque de réalisme et non si l'on tient compte de ses indéniables qualités humaines.

02/2023

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Littérature étrangère

Constance ou Les pratiques solitaires

Après Monsieur et Livia, voici Constance, le troisième volet de ce que l'on pourrait appeler le «Quintette d'Avignon». Au terme d'un été provençal au goût de Paradis avant la Chute, la Seconde Guerre mondiale va disperser la petite colonie anglaise d'Avignon et c'est non seulement en France, mais en Suisse et en Egypte, que Durrell nous invite à suivre les nouvelles aventures de Constance, de Livia, de Blanford et de quelques autres. L'on retrouve ici les idées chères à l'auteur, à commencer par celle de la genèse du roman, dans lequel le romancier est à la fois créateur et créature, et qui sert de point de départ à d'innombrables jeux de miroirs. Davantage peut-être encore que dans les précédents volumes, Durrell nous fait partager sa perception désabusée de l'incohérence cosmique et de la crise de notre civilisation occidentale paralysée par les théories de Freud et la froide rationalité de la morale judéo-chrétienne. Un nouveau thème apparaît cependant : celui de la guerre dans toute son absurdité. N'est-elle pas absurde en effet la mort de Sam tué au cours d'un pique-nique par des soldats de son propre camp à l'entraînement ? N'est-il pas absurde, lui aussi, l'accident de chasse qui coûtera la vue au général nazi Von Esslin, blessé par la décharge de son propre fusil ? A cette absurde cruauté, Durrell tente d'opposer la beauté rédemptrice de l'amour gnostique lové au cour de l'univers, en harmonie avec lui et soutenu par l'orgasme simultané et conscient des deux partenaires - véritable antipode aux manoeuvres de Monsieur, le Prince des Ténèbres. Mais cette vision pessimiste de la vie se trouve comme toujours chez Durrell, équilibrée par un humour qui replace les choses dans une juste perspective. C'est à cet humour et à la poésie d'une langue allusive et baroque que nous reconnaissons, une fois encore, le merveilleux talent de Durrell.

10/1984

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Compositeurs

La vie amoureuse de Gustav Mahler

"Le titre de cet ouvrage est-il le reflet de son contenu ? " Le lecteur pourra répondre à cette question. Quant à l'auteur, il tient à préciser, pour éclairer ses lecteurs, que Mahler, animé d'une passion suprême pour la musique a, dès son plus jeune âge, constaté qu'il n'appréhendait les sentiments amoureux qu'à travers le philtre de la musique. Ce qui rend inclassable sa musique. Ce qui en fait toute son originalité, c'est de constater qu'à chacune des étapes de sa vie, c'est par la musique qu'il a tenu à exprimer son message, souvent imprégné par les accents du folklore allemand ou sublimé par les réminiscences de sa Bohème natale. Au cours de la plupart des étapes de sa vie de compositeur, une égérie l'illumina. Ses amours adolescentes s'ouvrirent sur le Klagende lied et les Lieder eines fahrenden geselen. Puis, il y eut Johanna Richter, dont le ramage n'était pas à la hauteur du plumage, pour parler comme Jean de La Fontaine. Sa passion wagnérienne, il en vécut les délicieuses affres avec Anna von Mildenburg dont il s'évada grâce aux conseils de Natalie, à laquelle dix ans durant il s'attacha, en raison de leurs affinités. Mais, dans la Vienne festive qui l'accueillit, avec réserve, il rencontra Alma. La plus séduisante des égéries viennoises, avec laquelle il noua une relation amoureuse, séduit par sa beauté. Ils se marièrent moins de trois mois après leur rencontre... Parce qu'elle était enceinte. Ce fut un échec sentimental que Mahler magnifia par l'adagietto de sa Cinquième symphonie ; tandis que la Sixième scelle le divorce intime des époux, malgré les tentatives de Mahler de reconquérir les grâces de son épouse, par sa Septième. Mais la trahison d'Alma incita Mahler à composer son sublime Chant de la terre ; avant de sombrer dans les ultimes déchirements de la Dixième symphonie.

03/2021

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Bénélux

Les dessins du diable

Né à Anvers en 1942, Arthur Langerman échappe par miracle à la Shoah qui va décimer sa famille. Seule sa mère en réchappera. L'enfant pauvre connaît les affres de la misère et de la solitude. Il doit abandonner une scolarité brillante pour travailler dans le diamant où il végète jusqu'au jour où il comprend que les pierres de couleur, alors méprisées, vont prendre de la valeur. Devenu "Le roi du diamant de couleur" , il vendra ses gemmes dans le monde entier, non sans aventures rocambolesques. Mais jamais il n'oubliera le massacre des siens. Pourquoi cette haine viscérale des Juifs qui a conduit à leur massacre ? Il croit entrevoir la réponse en découvrant sur le marché aux puces de Bruxelles une horrible carte postale caricaturant "âun vieux "Juif" dégueulasseâ" en train de sodomiser une petite fille. En un éclair, il comprend que la banalisation du mépris et de la haine des Juifs sous couvert d'un humour nauséabond a conditionné les esprits et déblayé pour Hitler et ses sbires la voie du génocide. Il va dès lors collectionner les affiches, dessins, tableaux antisémites. Des caricaturesâ? Non, la dégradation de millions d'êtres humains en vermineâ! Après en avoir exposé une partie au mémorial de Caen, il cédera les dix mille pièces de cette collection hors du commun à une fondation allemande qui la fera circuler dans le monde. A l'heure où l'antisémitisme connaît une recrudescence dramatique. José-Alain Fralon nous offre la biographie passionnante et pleine d'humour d'un homme hors du commun. José-Alain Fralon, journaliste né en 1945 en Algérie, a été grand reporter pour Le Matin, l'Express et Le Monde avant d'être correspondant du Monde à Bruxelles puis rédacteur en chef-adjoint du journal. Il a publié chez des éditeurs comme Fayard, Gallimard, Calmann-Lévy ou J. C. Lattès des ouvrages d'inspiration journalistique, dont "Baudouin : L'homme qui ne voulait pas être ro"i. Préface de Diane von Fürstenberg.

04/2024

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Bas Moyen Age (XIVe au XVe siè

Tannenberg. 15 juillet 1410

Dans l’esprit de L’Histoire en batailles, le grand médiéviste et le spécialiste en France des Chevaliers teutoniques, Sylvain Gouguenheim, nous raconte la bataille de Tannenberg du 15 juillet 1410, défaite qui sonna le prélude à la chute de l’Ordre Teutonique. En effet, il y a plus de 600 ans, s’est tenu au lieu dit Tannenberg, situé dans la partie nord-est de la Pologne, autrefois appelée Prusse orientale, une bataille voyant l’affrontement d’effectifs gigantesques pour l’époque et dont l’issue allait avoir des conséquences considérables pour les siècles à venir. Après nous avoir rappelé le conflit vieux de plus de deux siècles opposant les chevaliers teutoniques, portant manteau blanc avec une croix noire, et qui oeuvrèrent très tôt en Prusse et dans les pays Baltiques, et l’armée polonaise, à l’origine de cette bataille, Sylvain Gouguenheim nous en raconte l’étonnant déroulement. Durant plusieurs heures, son issue est incertaine : les chevaliers moins nombreux mais mieux entraînés ont longtemps l’initiative et la sensation de dominer, mais sans qu’à aucun moment leurs attaques soient absolument décisives. Les coalisés, éparpillés, finissent par se regrouper, encercler et avoir complètement le dessus sur les Chevaliers teutoniques dont le sort et définitivement scellé lorsque le Grand Maître Ulrich von Jungigen est tué. Finalement, le soir du 15 juillet 1410, certes au prix de pertes assez lourdes, c’est une victoire totale pour les armées slaves et baltes réunies. Immense, catastrophique défaite. L’Ordre teutonique ne s’en releva jamais et le fardeau financier des indemnités de guerre entraîna des tensions internes et une crise économique sur ses terres. L’Ordre, pour la première fois, signait un traité où il reconnaissait sa défaite. La nimbe de l’invincibilité avait disparu. Le choc de 7 heures dans la plaine de Grunwald avait changé bien des choses. Les contemporains le comprirent qui parlèrent tous de la « Grande bataille ».

04/2024

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Ecrits sur l'art

Tables de montage. Regarder, recueillir, raconter

Pour la première fois, le philosophe et historien de l'art Georges Didi-Huberman ouvre ses archives et montre son travail. Au coeur de ce dispositif : son immense fichier de travail, commencé dès 1971, composé de plus de 148 000 fiches, et qui recueille le plus précieux de ce qu'il a lu, vu, aimé. On sait qu'il n'y a pas de pensée sans stock, pas de recherche sans outil, pas d'invention sans ordre. La démarche de Georges Didi-Huberman, lecteur dévorateur et regardeur insatiable, s'inscrit bien sûr dans la grande histoire des arts de mémoire, c'est une longue tradition qui va de l'organisation des savoirs jusqu'aux façons de tenir son agenda... Pour Tables de montage, Georges Didi-Huberman a tracé une ligne de coupe dans son immense fichier. En choisissant et en jouant avec plus de six cents fiches, il propose l'atlas miniature de sa recherche entre disparates, affinités électives et gai savoir. Il monte, écarte, rapproche. " Sous la table, la peur... Sur la table, le jeu ". Le fichier efficace et fabuleux, à la fois meuble Ronéo et thesaurus borgésien, donne forme à la pensée. Tables de montage, au coeur du travail de la pensée. Georges Didi-Huberman, philosophe et historien de l'art, est l'auteur d'une oeuvre majeure, composée de plus d'une cinquantaine d'ouvrages et récompensée à plusieurs reprises (prix Aby Warburg, prix Max Weber, prix Alexander von Humboldt, prix Théodor W. Adorno, prix Walter Benjamin...). Il a reçu le prix Médicis essai pour Le Témoin jusqu'au bout. Une lecture de Victor Klemperer (Minuit, 2022). Son champ d'études s'étend de la peinture de la Renaissance italienne jusqu'à l'art contemporain. Il porte notamment sur les problèmes d'iconographie scientifique au XIXe siècle et leurs usages par les courants artistiques du XXe siècle, ainsi que sur la politique des images.

05/2023

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Revues de cinéma

Cahiers du cinéma N° 807, mars 2024 : Où va l'Argentine ?

Où va l'Argentine ? Alors que son avenir politique est incertain, la production cinéma prolifique de ce pays étonne, et passe par l'invention de méthodes de travail alternatives. Deux films très différents mais aussi voyageurs et fantasques l'un que l'autre, Eureka de Lisandro Alonso et Los delicuentes de Rodrigo Moreno sortent sur les écrans ce mois-ci : les Cahiers rencontrent leurs réalisateurs ainsi que le bouillonnant collectif El Pampero Cine, s'entretiennent avec plusieurs cinéastes et figures clefs de la culture cinéphile argentine, et proposent un petit dictionnaire de 21 cinéastes qui comptent pour ce siècle. Dans un numéro décidément cosmopolite, le cahier critique met à l'honneur le mélodrame posthume de Terence Davies, Les Carnets de Siegfried, ainsi que l'épopée du cinéma indépendant du nouveau-venu Sean Price Williams The Sweet East ou encore le Guinéen Nome, aux côtés d'une veine documentaire française en verve avec Karim Dridi, Nicolas Philibert et le premier film de l'écrivaine Christine Angot. L'exploration des liens entre féminisme et cinéma esquissés dans le numéro de février se prolonge avec une conversation entre Marcos Uzal et Alice Leroy autour de l'incidence de #MeToo et de la mise en cause de la "politique des auteurs" qu'ont forgée les critiques des Cahiers des années 1950, mais aussi avec les portraits de deux Allemandes inventives mises à l'honneur en festival, Claudia von Alemann et Monika Treut, ainsi que la revisitation, DVD et livre à l'appui, du dispositif scopique du Voyeur de Michael Powell. En contrepoint de toute l'actualité cinématographique, ressorties et séries comprises, ce numéro offre une plongée revigorante dans l'oeuvre encore trop peu connue de l'auteur d'Au bord de la mer bleue (1936), Boris Barnet, qui, écrit Marcos Uzal, "a traversé quarante-cinq ans de l'histoire soviétique sans se départir d'une allégresse vitale qui l'écarta des mouvements sérieux et majeurs sur lesquels s'écrivent les histoires officielles" .

03/2024

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Beaux arts

Grandes heures des manuscrits irakiens. Une collection dominicaine inconnue de manuscrits orientaux (XIIe-XXe siècles)

2015 est l'occasion de commémorer aux Archives nationales le vur centenaire de l'ordre des Prêcheurs (Toulouse, 1215) qui a eu tant d'influence sur la vie intellectuelle et religieuse en Occident. Mais pour changer l'optique traditionnelle d'une histoire dominicaine centrée sur la conversion des Albigeois et la prédication au sein même du monde chrétien, il est proposé au public de découvrir une autre voie de l'essor des Prêcheurs : celle des missions et de l'implantation en Orient, dès le XIIIe siècle. Car, après la reconnaissance de l'Ordre par le pape Innocent III en 1216 et la mort de saint Dominique (1221), les frères élargissent le champ de leur apostolat hors d'Europe, assurant tout à la fois missions diplomatiques et campagnes d'évangélisation. Dans le prolongement des voyages du Fr. André de Longjumeau, dépêché chez les Mongols par le pape Innocent IV et le roi de France Louis IX, les dominicains gagnent la Mésopotamie, séjournent à Bagdad et Mossoul, réactivant des liens fructueux entre les foyers chrétiens de ces régions et les royaumes occidentaux. Demeurées épisodiques, malgré la création d'évêchés latins à Ispahan et Babylone, ces relations reprennent un nouveau souffle lorsque Benoît XIV confie aux dominicains une mission en Mésopotamie en 1 750. Le projet se concrétise par une installation durable au Kurdistan. Une étape décisive est franchie lorsqu'un couvent dominicain est construit à Mossoul entre 1862 et 1866, point de départ de missions vers les populations kurdes et arméniennes, mais aussi centre de culture et d'instruction qui introduit la première imprimerie en Irak (1862). C'est cette histoire de la présence chrétienne en Irak et des collections de la bibliothèque du couvent de Mossoul que l'exposition retrace. Reflet d'un immense effort de préservation et de découverte du patrimoine écrit régional par les dominicains, cet ensemble de 800 manuscrits remonte au me siècle et embrasse une vaste période, jusqu'au seuil du XXe siècle. Constituée de manuscrits arabes, syriaques, chaldéens et soureth, parfois enluminés, la bibliothèque de Mossoul réunissait des textes liturgiques, littéraires, musicaux, hagiographiques, linguistiques, etc. Transférés de Mossoul à Qaraqosh puis à Erbil, ces manuscrits ont bénéficié d'un travail considérable de restauration et de numérisation (Centre numérique des manuscrits orientaux) dont l'exposition détaille les techniques et les enjeux scientifiques. Quelques fac-similés de ces manuscrits irakiens aujourd'hui inaccessibles matérialisent ce savoir sauvé de la destruction : une grammaire arabe du XIIIe siècle, un lectionnaire enluminé du XVIIe siècle, un évangéliaire chaldéen du XVIIIe siècle, par exemple. Pour caractériser la place et le rôle de ces manuscrits dans l'histoire intellectuelle et religieuse de l'Orient, l'exposition se propose de mettre quelques-uns des manuscrits des collections française et romaine en relation avec la collection des dominicains de Mossoul. La Bibliothèque nationale de France, par le biais de la bibliothèque du couvent des Jacobins de Paris et des acquisitions du P Vansleb qui était au service de Colbert, la Bibliothèque apostolique vaticane (manuscrits orientaux rapportés à Benoît XIV vers 1750) et la bibliothèque du Saulchoir sont les principaux centres de conservation de manuscrits orientaux en rapport direct avec la collection de Mossoul.

05/2015

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Cinéma

Mémoires d'un arythmique

Depuis plusieurs semaines, je suis assailli par des rêves bizarres, mais bien réels. Jean-Pierre Elkabbach me chatouille le cou jusqu'à l'étranglement. Mes grands fils traversent des forêts en rigolant comme des tordus alors qu'ils sont poursuivis par des régiments de parachutistes. Je me réveille en nage et angoissé face à Patrick Bruel qui se promène nu sur un balcon avec son architecte d'intérieur ! Une sorte de délire m'envahit. Depuis quinze ans et mon dernier livre, La peur bleue, la vie n'a pas été tranquille, car rien ne correspond à ce que les gens voient. Comme tous les mémorialistes de ma génération, je perçois une France clairement devenue à la périphérie de la Gloire. J'ai croisé François Mitterrand, André Rousselet, Hubert Védrine, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin et tant d'autres, mais pas vraiment comme le journaliste politique que je suis. Ceux qui vont se battre pour le pouvoir en 2017 : Hollande, Sarkozy ou Marine Le Pen appartiennent à des générations approximatives. Comme moi. Leurs drames sont des meurtres de couloir. Nous manquons dramatiquement de substance. Une grande partie de la culture contemporaine sophistiquée, la seule qui restera, nous indiffère, englués que nous sommes dans la déférente numérique et le divertissement. Pourquoi avoir consacré tant d'années à la politique ? Alors que les plus brillants de nos représentants ne suscitent plus la moindre magie. C'est à la fois une vraie passion et une vraie routine. Les élections comme le Tour de France ou Roland Garros. Et puis un jour, tout a basculé. Je sortais d'une croisière tragique en Croatie et j'ai explosé en plein vol lors de la canicule de 2003, à quelques jours d'une grande émission prévue avec David Bowie. Encore aujourd'hui, je ne sais pas comment j'ai pu donner le change. Probablement la solitude et les livres pour éviter la noyade. Certainement ma famille. Les années suivantes, j'ai essayé de me reconstituer tout en travaillant. Puis, est arrivé un autre jour bizarre. Je rentrais de Biarritz au milieu du mois d'août. Des types patibulaires attendaient quelqu'un au pied de chez moi dans le désert d'un square "modianesque" du XVIe arrondissement : le jardin du Ranelagh. Le soir même je me suis assis sur un canapé blanc fatigué. Mais le plus éreinté des deux, c'était moi. Mon cour s'est brutalement emballé. Je suis devenu comme presque un million de Français : un arythmique, c'est-à-dire un type qu'on prend pour un hypocondriaque ou un condamné. Je n'ai pas choisi d'écrire et de raconter tout ça. C'est devenu nécessaire, comme une aventure qui nous emmènera dans les coulisses de ma vie, dans des salles d'hosto, avec de grands artistes, mais aussi en Sierra Leone, à Beyrouth, à Shanghai ou au Congo. J'essaye modestement à travers ce livre de me sortir de mon "Apocalyse Now" personnel en souriant. Et en tentant une écriture arythmique. Pas les mémoires classiques d'un journaliste.

11/2015

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Thérapies diverses

Psychothérapies des troubles du sommeil

Malgré la grande fréquence des troubles du sommeil dans la population l'intérêt des psychothérapies pour leur prise en charge est encore peu connu alors qu'elles sont recommandées en première intention par les sociétés savantes pour l'insomnie mais aussi d'autres troubles du sommeil moins fréquents y compris en l'absence de contexte psychologique évident. L'objectif de ce livre vise donc à donner des outils psychothérapeutiques accessibles aux soignants qu'ils soient ou non spécialisés dans les troubles du sommeil. Après le rappel des règles physiologiques et chronobiologiques du sommeil sur lesquelles s'appuie toute prise en charge d'un trouble ainsi que des aspects psychologiques associés ou identifiés comme ayant un rôle dans une pathologie donnée l'ouvrage présente les principes psychothérapeutiques à partir du modèle de l'insomnie où les psychothérapies cognitivo- comportementales et émotionnelles représentent les pratiques les plus évaluées. L'insomnie qui est le trouble du sommeil le plus fréquent coexiste souvent avec un trouble psychiatrique ou s'associe à d'autres plaintes de sommeil (somnolence diurne excessive trouble respiratoire nocturne trouble moteur du sommeil parasomnie...) requérant alors un travail thérapeutique avec des outils spécifiques ou complémentaires. Des notions importantes sont abordées comme l'analyse fonctionnelle d'un trouble ou l'importance de l'alliance thérapeutique qui s'appliquent à l'ensemble des situations cliniques. Une dernière partie présente les prises en charge psychothérapeutiques qui peuvent être proposées dans les autres troubles du sommeil que sont le syndrome d'apnées obstructives du sommeil les parasomnies (cauchemars somnambulisme terreurs nocturnes) la narcolepsie et les troubles du rythme veille/sommeil. Elle traite aussi des troubles du sommeil dans le cadre des pathologies psychiatriques (troubles de l'humeur anxiété stress post-traumatique). Des cas cliniques illustrent les chapitres et des fiches pratiques incluses dans l'ouvrage et téléchargeables en ligne sont proposées aux lecteurs afin d'aider les thérapeutes dans leur apprentissage des techniques et la prise en charge de leurs patients au quotidien. Cet ouvrage s'adresse aux psychiatres aux psychologues aux psychothérapeutes et à tous les professionnels (médecins ou personnels paramédicaux) prenant en charge des patients souffrant d'un trouble du sommeil. Isabelle Poirot est praticien hospitalier au sein de l'Unité de sommeil dans le service de psychiatrie adulte du CHU de Lille. Agnès Brion est psychiatre ancien praticien attaché du service des pathologies du sommeil à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris (AP-HP). La collection Pratiques en psychothérapie dirigée par Dominique Servant a une ambition double. Didactique pour les thérapeutes en exercice leur permettant de les aider dans le suivi des patients elle a aussi pour vocation d'être un guide pour la formation aux différentes modalités de soins et de prises en charge. Elle s'adresse donc à un large public de professionnels. Les thèmes traités tous liés aux multiples domaines de la psychiatrie et de la psychologie sont variés et ouverts à différents modèles. Les points théoriques cliniques et thérapeutiques développés fournissent au lecteur un grand nombre d'informations accessibles et utilisables dans la pratique quotidienne.

03/2024

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Généralités

Les grands discours à l’ONU. De Harry Truman à Greta Thunberg

L'ONU est souvent vue comme une grande bureaucratie inefficace, un " machin " ainsi que la qualifiait le général de Gaulle en 1960... Mais ce livre entend montrer que l'ONU, c'est aussi la plus grande tribune mondiale, la " voix du monde ", avec son Assemblée générale où les 193 Etats membres sont représentés, et où les grands leaders politique du monde peuvent s'exprimer devant tous les représentants des Etats membres. C'est la plus grande enceinte internationale, la porte-voix des peuples. Cette Assemblée générale, l'enceinte mondiale la plus démocratique puisque chaque Etat, riche ou pauvre, y est doté d'une voix, constitue un formidable forum pour les grands dirigeants, et elle a, au fil de l'histoire, permis à des personnages historiques de prononcer des discours marquants, qui ont eu un impact déterminant sur les relations internationales : guerre froide, conflit israélo-palestinien, attentats du 11 septembre 2001... Ce livre mettra en lumière l'importance de ce forum mondial, en présentant pour la première fois une sélection des grands discours prononcés dans l'enceinte de l'ONU. En effet, cette organisation internationale, universelle, a accueilli des hommes et femmes politiques et personnalités célèbres, du dirigeant soviétique Khrouchtchev qui, lors de son discours en 1960, n'a pas hésité à taper sur la table avec ses chaussures, à Dominique de Villepin en 2003 dans son flamboyant plaidoyer contre la guerre en Irak, ou encore de Fidel Castro qui a fait en 1960 le plus long discours de l'histoire de l'ONU (d'une durée de 4h30 sans pause ! ) au leader palestinien Yasser Arafat en 1974, ou encore au pape François prononçant un émouvant discours à l'ONU en 2015, et jusqu'à la jeune Greta Thunberg, égérie des militants pro-climat, en 2019. Les discours seront sélectionnés en fonction de l'importance internationale des orateurs, et de l'impact qu'ils ont exercé dans les médias et sur les relations internationales. Ce ne sera pas un simple recueil de discours : chaque discours sera précédé d'un paragraphe introductif, présentant le contexte historique, le personnage, analysant des passages précis de chaque discours, et sera suivi d'un ou deux paragraphes d'analyse, examinant la portée, les répercussions de ces mots prononcés dans l'enceinte onusienne. Caractère novateur du livre : Un tel recueil commenté des discours prononcés à l'ONU n'a jamais été fait, et cette manière originale d'aborder l'histoire des Nations unies intéressera le public, car elle est vivante et centrée sur des personnages, elle a donc une dimension humaine, elle humanise cette institution internationale. Public visé : Ce livre intéressera tout d'abord le grand public amateur d'histoire et de relations internationales, car il permettra de revisiter toute l'histoire du XXe siècle, en rappelant les grands discours qui ont marqué la mémoire collective. De plus, il pourra être très utile aux professeurs et étudiants d'histoire, de science politique, aux élèves de lycée, des classes préparatoires littéraires aussi bien que commerciales, ainsi qu'aux étudiants et enseignants de Sciences Po.

04/2024

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Vente (Bac pro)

Accompagner et satisfaire le public 1re et Term Bac pro - Livre + licence élève - 2023

Cet ouvrage consommable est conforme au référentiel du Bac Pro Métiers de l'Accueil, et rassemble les dossiers qui traitent de l'accueil du public en face à face et à distance. Toujours dans la même collection plébiscitée par les enseignants, il est proposé au choix en livre papier + licence numérique i-Manuel ou en 100% numérique i-Manuel. En version imprimée, cet ouvrage propose en complément une licence numérique i-Manuel 2. 0, la solution pour mettre les élèves en activité sur ordinateur ou sur tablette. >> Les infos pratiques sur le i-Manuel 2. 0 à découvrir ci-dessous Structure d'un dossier - Une vidéo pour introduire chaque dossier. - Des activités proposées sous forme de missions : - les élèves sont en situation dans des entreprises réelles ou réalistes de secteurs variés (tourisme, commerce, services à la personne, transports, banque, services publics...) ; - des consignes sous forme de dialogue, mail, message écrit ou oral sont données par le tuteur pour mettre en oeuvre les compétences et les notions du dossier. - Une synthèse active adaptée à tous les types de mémorisation : schéma, audio, texte. - Des applications progressives pour retravailler les compétences dans de nouveaux contextes. Jeux de rôle multilingues Ils permettent d'entraîner les élèves à l'oral de manière ludique, avec la possibilité de piocher une carte " billet d'humeur ". Ils sont disponibles en français et en anglais dans l'ouvrage, et téléchargeables par QR Codes en espagnol et en allemand. Scénarios Ils permettent de croiser les compétences et de les travailler de manière active, par groupe, avec des supports informatiques et des travaux à réaliser oralement. Préparation à l'examen Une étude de cas sur les compétences du bloc 3 est proposée pour préparer l'épreuve écrite E2. Nouveau dans cette édition 2023 : - Une grille d'autoévaluation, à remplir au fur et à mesure, permet à l'élève de suivre sa progression. - Un dossier " Conseils et outils " pour la 1re/Tle est disponible en début d'ouvrage (créer son profil LinkedIn, rédiger son projet de formation motivé sur Parcoursup...). - Un carnet de bord du chef-d'oeuvre est proposé pour créer, suivre et présenter son projet à l'aide d'outils numériques. - Les missions ou applications qui font appel à des compétences Pix sont balisées. - En plus, accessibles par QR Codes : - Des activités bonus " A vous de jouer " pour favoriser l'animation de la classe (jeux de rôle, quiz, etc.) ; - Des séquences de co-intervention Français et Mathématiques ; - Des questions supplémentaires qui font le lien avec le programme d'Economie-Droit ; - Des synthèses audio et des quiz interactifs.

04/2023

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Philosophie

La démocratie. Aristophane, Les Cavaliers ; L'Assemblée des femmes ; Tocqueville, De la démocratie en Amérique (tome II, partie IV) ; Roth, Le Complot contre l'Amérique, Edition 2019-2020

Cet ouvrage s'adresse aux élèves des classes préparatoires aux grandes écoles scientifiques. Il a pour objectif de les aider à réussir l'épreuve littéraire des concours. Pour l'année 2019-2020, le programme porte sur : Aristophane, Les Cavaliers — L'Assemblée des femmes ; Tocqueville, De la démocratie en Amérique (tome II, partie IV) ; Roth, Le Complot contre l'Amérique. Le thème associé à ces oeuvres est : La démocratie. Complet et précis, ce livre est l'outil indispensable à une meilleure connaissance des oeuvres et du thème. Il comprend : 1. Une introduction générale qui situe le thème dans l'histoire de la pensée et analyse les différentes problématiques qu'il recouvre. 2. Trois études détaillées : Pour se familiariser avec chacune des oeuvres au programme : résumé et structure, analyse du contexte, encadrés thématiques ; Pour comprendre comment chaque oeuvre illustre le thème au programme. 3. Une réflexion synthétique et problématisée sur le thème "La démocratie" à partir des oeuvres étudiées. 4. Une méthodologie de la dissertation et du résumé, des dissertations et des résumés corrigés, un répertoire de citations commentées et un index des notions qui se rattachent au thème.

06/2019

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Sciences politiques

Dans le secret de l'action. Mémoires

Jean-Louis Fiamenghi fait partie de ces derniers grands flics qui ont jalonné l'histoire de la police pendant 40 ans du Quai des Orfèvres aux Ministère de l'intérieur. Sa vie est un roman qu'il raconte avec ce recul et ce détachement propres aux hommes d'action. De jeune enquêteur contractuel, au début des années 1970, au grade de préfet directeur de cabinet du Préfet de police de Paris, son parcours est un modèle de réussite pour les jeunes policiers qu'il doit à ses qualités d'audace, de prises de risque, de rêve. " Fiam " a connu les grandes heures de l'Antigang du commissaire Broussard avant de former des unités d'intervention en Afrique - notamment en Tunisie où il assurera la protection du président Bourguiba et de Ben Ali. Puis il luttera contre le terrorisme au sein des services de renseignement français pour finalement diriger le Raid puis le Service de protection des hautes personnalités (SPHP) sous l'ère Sarkozy. " Fiam " c'est d'abord l'homme des unités d'intervention, seul habilité BRI-BAC, GIPN, RAID et des interpellations à risque. Il fut l'un des principaux acteurs de l'interpellation de Mesrine et révèle, pour la première fois, son rôle capital, porte de Clignancourt : il est l'un des cinq policiers qui se trouvaient dans le fameux camion bâché. Ce camion que personne n'a jamais pu identifier. Pas plus que ceux qui se trouvaient à l'intérieur... " Fiam " est aussi le spécialiste des opérations spéciales au sein de la section opérationnelle des recherches spécialisées à la DCRG chargées de lutter contre les groupes séparatistes basques, bretons, corses et radicaux islamistes. Il participera notamment à la neutralisation du groupe Beghal proche des auteurs des attentats de janvier 2015. " Fiam " a été aussi le directeur du Service de protection des hautes personnalités et a pu partager des moments d'intimité et de doute avec Nicolas Sarkozy lors de situations importantes : interpellation de Yvan Colonna avant le référendum sur la Corse, les émeutes de novembre 2005... " Fiam ", enfin comme préfet Directeur de cabinet du préfet de police commandera la cellule qui règlera définitivement la violence propre aux hooligans du PSG. Jean-Louis Fiamenghi se livre comme rarement l'ont fait les anciens de la " grande maison ", faisant sienne cette phrase de Robert Evans : " Il existe trois versions de chaque histoire : la tienne, la mienne, la vraie. Aucune n'est un mensonge. Les souvenirs communs sont uniques pour chacun. "

01/2016

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Sciences politiques

Dans les coulisses du monde. Du Rwanda à la guerre d'Irak, un grand négociateur révèle le dessous des cartes

Mieux encore qu’un grand diplomate, Jean-Marc de La Sablière a été ce que les Américains appellent un « Deal Maker », un faiseur de paix. Dans tous les postes qu’il a occupés, qu’il s’agisse de la direction d’Afrique au Quai d’Orsay, de ses ambassades en Égypte et en Italie, de sa fonction de conseiller diplomatique auprès de Jacques Chirac et surtout de représentant de la France aux Nations unies, il a géré de nombreuses crises (Rwanda, Darfour, guerre d’Irak, Liban…) et contribué fortement à faire progresser la cause des droits de l’homme. Proche de Jacques Chirac, dont il a été un des conseillers les plus influents, il raconte la vie à l’Élysée sous la cohabitation avec la gauche, dévoile les mécanismes de décision sur les affaires internationales, brosse un portrait à la fois lucide et chaleureux de l’ancien chef de l’État, décrit les forces et les faiblesses de son entourage comme de tous les ministres des Affaires étrangères qu’il a eu à servir, d’Hubert Védrine à Alain Juppé. Il nous fait surtout vivre de l’intérieur l’incroyable bataille diplomatique qu’il a menée au sein du Conseil de sécurité, et en relation permanente avec Jacques Chirac et Dominique de Villepin, pour éviter la guerre d’Irak. Il nous livre ici un document historique de premier ordre, dans lequel on découvre aussi les coulisses des Nations unies, devenue l’instance de décision essentielle au niveau mondial, où les affrontements et les jeux d’influence entre grandes puissances et puissances émergentes peuvent conduire à des blocages ou des évolutions majeures. L’auteur nous fait entrer tout particulièrement dans le secret de quatre grandes négociations qui comptent dans l’histoire des Nations unies, où il a joué un rôle de premier plan. En avril 1991, alors que Saddam Hussein réprime les Kurdes, l’Onu fait une avancée majeure dans le « droit d’ingérence » en reconnaissant pour le première fois, par une résolution arrachée de justesse par la France, que les violations massives des droits de l’homme constituent une menace pour la paix et la sécurité internationale. En 2005, c’est sur l’initiative de Jean-Marc de La Sablière que la situation au Darfour est déférée devant la Cour pénale internationale, alors que cette instance, attaquée par les États-Unis, végétait depuis sa création. Durant cette même période, il est mandaté, au lendemain de l’assassinat de Rafic Hariri, pour faire adopter le texte qui conduira à la création du tribunal chargé de juger les auteurs de ce crime, ainsi que la résolution qui aboutira au départ des troupes syriennes et à la libération du Liban. En août 2006 enfin, il prend une part déterminante dans la résolution qui permettra mettre fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah. Fort d’une expérience du monde peu commune et la connaissance qu’il a, en particulier, du monde arabe – son père était consul général à Jérusalem –, Jean-Marc de La Sablière livre ici une analyse très personnelle de la situation en Egypte ou en Syrie. S’agissant de la France, il s’avoue préoccupé par sa perte d’influence et d’une certain manque d’ambition dans son rôle international. Examinant nos atouts et nos faiblesses, il se demande s’il est encore possible de redresser la barre. Fidèle aux idéaux gaullistes, il plaide pour plus de courage et de volonté.

03/2013

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XIXe siècle

De colère et d'ennui

En 1832 à Paris, les funérailles du général Lamarque, icône populaire victime du choléra, déclenchent l'insurrection des 5 et 6 juin. Alors que Victor Hugo choisissait ce décor pour hisser Gavroche sur les barricades, Thomas Bouchet livre une chronique de cette année exceptionnelle à travers les voix de quatre femmes que tout oppose. 1832 : tandis que Paris vibre, vacille et gronde sous les coups redoublés de l'épidémie et de la guerre des rues, Adélaïde s'ennuie. Elle frémit dans son salon à la lecture des journaux, se délecte du chocolat que sa domestique lui rapporte de chez Marquis, s'émerveille en recluse des oiseaux du Jardin des plantes où elle vit, loin des barricades où Gavroche meurt. Emilie se bat et se débat du côté de Ménilmontant et dans les cafés enfumés pour faire entendre la cause féministe chez les saint-simoniens. Louise, marchande ambulante du centre de Paris, atteinte du choléra puis soupçonnée d'avoir participé à l'insurrection, est sans cesse contrainte à faire face - au commissaire, au juge, au médecin, au directeur de sa prison. Lucie enfin, la mystique, souffre et jouit en son corps derrière les murs d'un couvent, puis le choléra l'emporte. C'est dans la compagnie des archives que Thomas Bouchet pratique son travail d'historien. Il s'appuie cette fois, en outre, sur les ressources de la fiction. Les quatre voix qu'il entrelace composent une histoire sensible et sociale du Paris de naguère. Ce livre a reçu le Grand Prix de l'Histoire de Paris - LE GESTE D'OR, catégorie Fiction. "De colère et d'ennui, que publie l'historien Thomas Bouchet, mérite d'être salué à sa juste valeur. Voilà un livre qui ne ressemble à aucun autre". Dominique Kalifa, Libération "Troublant, sensible, l'ouvrage réalise son ambition en forme d'oxymore : celle de "forger et restituer quelques éclats de réel"". André Loez, Le Monde des livres "En reconstituant de façon fictive et pourtant si réelle la "vie affective" de 1832, Thomas Bouchet surpasse les attentes de Lucien Febvre qui, dès 1941, invitait ses pairs à croiser histoire et sensibilité et à plonger "dans les ténèbres de la psychologie". Voilà un nouveau et beau "cri d'artiste" poussé par un "pauvre historien"". Nicolas Dutent, L'Humanité "De colère et d'ennui est une illustration émouvante (littérairement) et convaincante (scientifiquement) de la féconde rencontre entre fiction et sciences sociales. (...) Il y a bien évidemment des vertus pédagogiques à choisir ainsi de rendre compte d'événements historiques ou de phénomènes sociologiques de façon fictionnée/fictionnelle. C'est l'ambition des " passeurs de sciences sociales " que de donner à voir ce qui ne peut se montrer et à entendre ce qui ne se dit pas. Mais il se joue quelque chose d'autre dans cette hybridation, quelque chose qui a à voir avec la puissance créatrice de l'écriture, quelle que soit sa forme. (...) Les quatre femmes de 1832 parlent à la première personne, c'est ainsi Thomas Bouchet qui parle avec elles et c'est l'histoire de cette année méconnue qui résonne à nos oreilles. Nous n'en saurons pas tout, car l'historien ne peut tout dire, mais ce qui demeure lorsque l'on referme le livre, de façon évidente et, pour tout dire, magnifique, c'est l'impression d'avoir entendu, véritablement entendu, les voix à jamais dissoutes des femmes et des habitants du Paris populaire du premier 19e siècle". Camille Froidevaux-Metterie, AOC Lauréat en 2019 du Grand Prix de l'Histoire de Paris - LE GESTE D'OR, catégorie Fiction

04/2024

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Science-fiction

Nicolas Eymerich, inquisiteur : Le Château d'Eymerich

1341. Sur ordre secret du Pape, un groupe de cinq dominicains, se surnommant eux-mêmes le Français, le Catalan, le Castillan, l'Allemand et l'Italien, s'apprête à encourir la damnation éternelle afin de porter un coup mortel à l'ennemi héréditaire de la religion catholique. 1369, la peste se répand sur l'Europe. L'inquisiteur Nicolas Eymerich enquête au château de Montiel où s'est réfugié Pierre le Cruel, roi de Castille, assiégé par l'armée d'Henri de Trastamare et les mercenaires de Du Guesclin. Ce château à l'architecture étrange, poisseux labyrinthe flanqué de 10 tours et d'innombrables galeries, se révèle vite être une tanière infâme où les murs tremblent sous la violence des peurs et des haines, où l'impossible mosaïque humaine de villageois chrétiens, de serviteurs juifs et de soldats mahométans n'attend qu'un prétexte pour se disloquer, pour s'enfoncer irrémédiablement dans la folie et la destruction. Jeunes enfants vidés de leur sang, apparitions démoniaques, raclements sordides sous les fondations, murs imprégnés de symboles de la kabbale : la toile des secrets s'épaissit à chaque pas. Eymerich, l'impénétrable inquisiteur, ne craint pas d'affronter la haine, mais peut-être craint-il son sentiment contraire, un sentiment qu'il n'ose nommer et qui l'assaille dans les tréfonds de ce château où se cache le regard serein et déterminé d'une femme juive qu'Eymerich avait, autrefois, soumise à la question, et qu'il ne parvient plus à fuir. Hiver 1944, Le Sturmbannführer des SS Viktor von Ingolstadt, responsable de la sécurité du camp de concentration de Dora, aidé par le professeur Nitsche du bureau du T4, est sur le point de réaliser grâce aux avancées de la science un projet d'une ambition démesurée : la création du soldat allemand du futur, le guerrier parfait, réplique des chevaliers du Moyen Âge. De l'Europe de la peste noire à celle de la peste brune, les temps s'entrecroisent à nouveau sous la plume acide de Valerio Evangelisti. Cette nouvelle enquête de Nicolas Eymerich porte sa quête de vérité au bord d'un abîme sans fond où enfle et remue la haine millénaire.

06/2012

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Histoire de France

La Suède & Les Lumières. Lettres de France d'un ambassadeur à son Roi

Gustav Philip, comte de Creutz (1731-1785), a 35 ans lorsqu'il est nommé ambassadeur de Suède en France par le futur Gustave III de Suède. Il occupera cette fonction pendant dix- sept ans, se dépensant, et dépensant, sans compter pour mener à bien sa mission et représenter dignement son roi. Poète réputé, diplomate habile, honnête homme épris d'art et de musique, il devient rapidement une personnalité fort appréciée, une de celles qui "donnent le ton" et que l'on reçoit partout. Il fréquente les salons à la mode, connaît fort bien les philosophes, est très lié avec le cercle de Choiseul et courtise Madame du Barry, ce qui lui attire l'estime de Louis XV. Il tient table ouverte en son hôtel de Bonnac, joue aux échecs avec Marie-Antoinette et c'est lui qui présente le séduisant Axel von Fersen à la jeune reine. De son ambassade, le comte de Creutz laisse une correspondance en français aussi importante en qualité qu'en volume. Ces lettres, adressées en premier lieu à Gustave III mais aussi à Cari Fredrik et à Ulric Scheffer, retracent avec verve et minutie dix-sept an-nées de la petite et de la grande Histoire, des intrigues de Versailles à la guerre d'Indépendance américaine. Tout naturellement, la mission diplomatique de Creutz occupe dans cette correspondance une place importante, mais aussi la culture et les moeurs françaises. Gustave III, francophile passionné, souhaite être tenu informé de tout ce qui se déroule à la cour de France, dans les salons et dans la république des Lettres. Si Creutz dresse des portraits remarquables de la famille royale et de la Cour, il ne laisse rien non plus ignorer à son roi des questions protocolaires, des détails parisiens, des caprices de la mode. Il exécute de même avec zèle les mille et une tâches que Gustave III lui confie. Il envoie en Suède des tableaux, des tapis, des meubles, des gravures, de l'argenterie, des bijoux, des caisses de vin ou encore les nouveautés littéraires. Creutz donne ainsi de la culture française et des relations franco-suédoises une image tout à la fois complexe et vivante. Sa correspondance fait de lui le témoin irremplaçable de l'Ancien Régime.

01/2012

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Critique littéraire

Metz au miroir des écrivains. Regards français et étrangers des origines à nos jours

Nombreux sont les écrivains qui ont illustré par leur oeuvre la ville de Metz, certains n'ayant pas manqué de la décrire et de nous en laisser une image d'autant plus précieuse qu'elle n'a cessé de se modifier à travers les siècles. Ce livre est né d'un constat, l'absence d'un ouvrage consacré à la ville de Metz vue par les écrivains. Un travail collectif dû à la plume de quelque quarante membres de l'Académie nationale de Metz comble cette lacune. L'éventail est élargi à des écrivains d'autres horizons, allemands certes, mais aussi anglais, suisses, luxembourgeois, belges, danois, polonais. Ainsi le lecteur trouvera-t-il dans ces pages, à côté de Philippe de Vigneulles, Rabelais, Bossuet, Madame de Staël, Chateaubriand, Balzac, Barrès ou Verlaine, des étrangers en nombre comme Giacomo Casanova, Alexander von Humboldt, Mary Shelley, Charles Dickens Jr, D.H. Lawrence, Joseph Roth, et bien d'autres. C'est ce regard d'écrivains venus d'ailleurs qu'il est intéressant de confronter avec celui de ceux qui sont nés ou ont vécu à Metz, francophones ou germanophones. Une place est réservée, à côté des grands auteurs reconnus, à de petits maîtres souvent fort oubliés, mais dont certains, comme le pasteur évangélique allemand Wilhelm Ludwig Steinbrenner, ou Ludwig Emil Grimm, illustrateur des contes de ses célèbres frères, ont su évoquer notre cité avec une précision, une richesse de détails, un sens du pittoresque et de la vie qu'on ne rencontre pas toujours chez les plus grands. Plus d'une fois, des regards croisés et contrastés sur Metz sont mis en parallèle selon le vécu propre d'écrivains contemporains les uns des autres, en particulier pour la période de l'Annexion et des deux guerres mondiales, où des descriptions parfois opposées évoquent la ville, selon qu'on a le coeur du côté allemand ou français ou qu'on est déchiré de devoir choisir. Dans le déploiement des siècles, le lecteur verra la ville se transformer, prendre de nouveaux visages, et pourra confronter la cité d'aujourd'hui avec les étapes de son histoire à travers le temps.

03/2019

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Littérature étrangère

Les aventures d'Augie March ; Le don de Humboldt

Roman de la dure découverte du monde par un enfant, Les Aventures d'Augie March se déroule d'abord dans les miasmes d'un quartier pauvre de Chicago. Mais pour le jeune Augie, c'est une ville magique où se déploie sa profonde joie de vivre. Son théâtre enfantin, c'est une famille qui se compose d'une mère presque aveugle, d'un frère aîné admiré sans réserve, d'un jeune frère débile mental et de Grandma Lausch, qui veille sur la présence en classe des garçons tout en les envoyant gagner de l'argent. Si Augie commence sa carrière en livrant des fleurs pour les enterrements de gangsters assassinés, il ne vit pas moins en plein mythe : il projette les héros de la grande histoire ; César, Néron, Pierre le Grand, Alcibiade, le roi David ; sur les bootleggers, les parieurs et les trafiquants. Ainsi avance et grandit Augie, qui se laisse bercer par l'existence, charmant, sans projet précis... Roman dont le génie tient au double regard enfant-adulte, Les aventures d'Augie March est un livre joyeux d'hymne à la vie. Le Don de Humboldt met en scène deux écrivains que tout oppose : Von Humboldt Fleisher, poète prodige aux sommets de la gloire littéraire à vingt ans, mort à trente dans la misère, l'alcool et l'oubli. Et son ex meilleur ami, Charlie Citrine, devenu un dramaturge à succès. Mais Citrine est conscient de ses failles : tombé sous la coupe d'un petit gangster, Rinaldo Cantabile, ruiné par un divorce, traqué par le fisc, abandonné par sa maîtresse... Seul peut le sauver un legs imprévu de Humboldt : un synopsis qui devrait devenir un grand film. Ironie de l'histoire, c'est un tout autre scénario, soufflé involontairement par Cantabile, qui permettra à Citrine de recouvrer la fortune et la gloire. Roman picaresque d'une étonnante richesse d'invention, de culture et de réflexion colorée par l'humour, tableau de la vie intellectuelle américaine au XXe siècle, Le Don de Humboldt porte aussi un regard désabusé sur le métier d'écrivain aux Etats-Unis. Le roman, prix Pulitzer 1976, a propulsé Saul Bellow vers les sommets. Nouvelle traduction intégrale de Michel Lederer.

09/2014

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Fourier et de Laplace (Transfo

Chemins d'analyse. Tome 1, Espace de Schwartz, distributions tempérées et transformation de Fourier

La théorie des distributions, paradigme par excellence, fut révélée au monde par Laurent Schwartz dans les années 1945-50. Elle est le fruit d'une longue maturation (qui a commencé dès le XIXème siècle), où s'illustrent entre autres les noms de O. Heaviside, S. Bochner, P. Dirac, S. Sobolev et J. Leray. Elle a depuis conquis les esprits les plus récalcitrants et a permis en particulier de donner un sens à des calculs ou des opérations indispensables tant en physique mathématique qu'en analyse des équations aux dérivées partielles. La dualité y joue un rôle central. L'"invention" de l'espace de Schwartz, espace des fonctions infiniment dérivables à décroissance rapide ainsi que leurs dérivées, et par corollaire de l'espace des distributions tempérées a rendu pertinent aux yeux de tous les opérations de dérivations des distributions et leur implication viscérale dans la théorie de Fourier, le côté frappant de tout cela résidant dans la relative simplicité de la théorie correspondante. Dès lors, l'entrée audacieuse de ces objets mathématiques dans le programme de l'agrégation ne pouvait plus tarder. Le présent livre aborde l'espace de Schwartz, les distributions tempérées et la transformation de Fourier. L'auteur y présuppose de bonnes connaissances sur le calcul différentiel, les espaces de Lebesgue et les convergences dans les espaces fonctionnels, ainsi que la transformation de Fourier pour les fonctions intégrables. Le public visé est donc celui des étudiants de M1 ou de M2. Il est notoire que l'assimilation d'une théorie passe parla pratique d'exercices non triviaux. Dans un style précis et impeccable, David Chiron nous en propose près d'une centaine, de niveaux variés, corrigés avec un soin extrême. Des exemples pertinents sont donnés pour nous familiariser avec les objets en présence : formule des sauts, calculs de dérivées au sens des distributions tempérées, solutions fondamentales des opérateurs usuels (Laplace, von Helmholtz, chaleur, ondes, etc.) et problèmes de Cauchy associés, calculs de transformées de Fourier, théorème d'échantillonnage, théorèmes de Paley-Wiener, etc. Ce premier volume des Chemins d'analyse préfigure déjà, par sa richesse et par le soin apporté à sa finition, l'excellence des livres qui vont suivre. La communauté mathématique en jugera.

05/2021

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Ethnologie

Essais d'anthropologie philosophique

Arnold Gehlen (1904-1976) est l'un des principaux représentants de l'anthropologie philosophique allemande apparue au début du XXe siècle. Le premier article de ce recueil la définit comme la science de l'être humain, de concert avec la morphologie, la physiologie, la psychologie, la linguistique, la sociologie, etc. Science philosophique systématique et interdisciplinaire, elle est fondée sur des hypothèses exemptes de toute métaphysique ". L'homme. Sa nature et sa position dans le monde (1940) présente les plus fondamentales. Deux articles publiés en 1951 et en 1968 leur ajoutent des éléments du pragmatisme anglo-américain et des éléments de la psychanalyse freudienne. L'idée essentielle de Gehlen est que " l'action et les transformations prévues du monde, dont la quintessence porte le nom de "culture", font partie de l"essence" de l'être humain, et [que], à partir du point d'approche que constitue l'action, on peut en construire une science globale ". Influencé par Kant, Herder et Fichte, mettant ses pas dans ceux de Jakob von Uexküll et de Konrad Lorenz, l'homme est selon lui une créature qui se maintient en vie par la transformation et l'amélioration permanente des données de la nature. Sa défectuosité biologique est compensée par l'invention technique. Dépourvu de " niche écologique ", il s'adapte à tous les milieux, il est capable en dépit d'une pression intérieure immédiate d'ajourner son action; cette espèce d'hiatus lui permet de la planifier, d'anticiper l'avenir. Ces thèses ont nourri la réflexion de Jürgen Habermas, Hans Blumenberg, Ernst Tugendhat, Theodor Adorno. Mais elles n'ont guère retenu l'attention de la France. Son indifférence à l'oeuvre d'Arnold Gehlen s'explique en partie par le fait qu'il a adhéré dès 1933 au Parti national-socialiste et que, jusqu'à sa mort, ses positions ont été très réactionnaires mais aussi par son désintérêt traditionnel pour l'anthropologie philosophique en général. Quand les pollutions, le dérèglement climatique, etc., menacent l'avenir de l'humanité, mais quand aussi s'expriment partout le souci de sa préservation, alors il est temps de découvrir l'anthropologie d'Arnold Gehlen.

02/2010