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Littérature française

Histoires d'amour & autres atrocités

Depuis qu'il était au chômage, les choses n'avaient fait qu'empirer à la maison. Il fallait se rendre à l'évidence, les vingt-huit mètres carrés de l'appartement HLM étaient incapables de contenir leur haine réciproque. De la chambre à la salle de bains, tout n'était que recoins malcommodes, réduits exigus où étouffait leur bien-être, angles aigus auxquels sans cesse s'affûtait un peu plus leur rancoeur. Seul le séjour pouvait passer pour une pièce à vivre, par ses dimensions en tout cas. Car pour ce qui était du quotidien, il s'apparentait plutôt à un champ de bataille où tous les coups étaient permis, les plus bas de préférence. Ursula buvait, ce qui n'était pas nouveau, mais elle buvait maintenant dans des proportions bien plus considérables que par le passé, quand ils vivaient dans leur sordide cabane, du côté des étangs. Sa pension d'invalidité passait dans l'alcool. Elle buvait de la vodka ; celle avec de l'herbe de bison dedans, qu'elle achetait avec les économies qu'elle cachait dans son immense soutien-gorge. - T'avise pas d'y fourrer tes gros doigts dégoûtants ! avait-elle dit un jour à Eugène sans qu'il eût manifesté quelque intention que ce fût. - Pas d'danger que j'aille salir mes doigts délicats sur tes gros nibards crados ! avait rétorqué Eugène et il n'avait eu le temps que de baisser la tête pour éviter la gifle monumentale qui rôdait dangereusement dans l'orbite de sa face. A travers les destins singuliers d'hommes et de femmes que tout semble séparer, ces dix-huit récits baroques et grinçants, souvent teintés d'humour et de poésie, composent à petites touches une fresque haute en couleur de ce que peut devenir la vie à deux dans ce qu'elle a de torride, terrible ou émouvant. Chaque étape de la vie amoureuse est jalonnée de moments intenses, tragiques parfois, ici mis en lumière au fil d'une narration polyphonique, chaotique, mais diaboliquement cohérente.

06/2020

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Littérature française

Micmac. [roman

- De sorte que, à peine arrivé dans cette vallée, celui que l'on va vite appeler le locataire se laisse installer dans le premier logement qu'on lui propose ? - Oui. - Et quand on lui fait entendre qu'il y a une affaire de famille à propos de la maison, il dit qu'il ne veut rien en savoir, attitude que l'on attend d'ailleurs de lui. - C'est vrai. - Parce qu'on espère qu'en l'y impliquant malgré lui il va aider à dénouer l'affaire ? - Tout à fait. - Mais ce locataire semble avoir d'autres préoccupations, disons... sentimentales. - Disons, oui. - Pourtant, à ce que je crois comprendre, même sans cela, il n'est pas sûr qu'il chercherait à voir le piège qu'on lui tend. - Pas sûr du tout. - Il serait du genre " moins j'en sais, mieux je passe au travers "... - Il ne le dit pas, mais oui. - Du genre aussi " si ça chauffe trop, c'est bien simple, je m'en vais ". - Ce sont presque ses termes. - Très bien. Et cette affaire, cette " embrouille ", comme les gens l'appellent, serait simple s'il n'y avait l'indécision des enfants, les héritiers, à la régler, selon l'usage de là-bas... - Vous avez raison, à ce propos, le tableau du peintre, que l'on retrouvera barbouillé, en dit,.. - je vous en prie, laissez-moi continuer... Et s'il n'y avait surtout le plaisir que prennent les gens de cette vallée à tout transformer en spectacle, comme cette danse du loyer, ou en grand jeu, comme cette chasse au fils. - En effet. - Bon, bon... Finalement, on peut dire que chacun pousse ses petits appétits de pions à la vacomme-je-m'agite ? - Oui, oui. - Rien de plus, n'est-ce pas ? - Absolument rien. - De sorte qu'il n'y a qu'à regarder... - De sorte, oui, Ça vient tout juste de commencer.

12/1992

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Policiers

Lagos lady

"Quoi qu'il arrive, ne sortez jamais seul et surtout pas la nuit. " Guy Collins, journaliste britannique médiocre, chargé de couvrir des élections potentiellement violentes, aurait mieux fait d'écouter son chauffeur de taxi. Mais quand le concierge de l'hôtel lui assure que tout se passera bien, que le bar sera rempli de blancs, il décide d'aller boire un verre. Pas de chance, une émeute éclate avant même qu'il finisse son cognac et, trahi par sa curiosité et son goût du scoop, il tombe sur un crime atroce : une prostituée aux seins coupés. Embarqué par une police assez peu portée sur la subtilité, il est bouclé dans une cellule en attendant de savoir ce que le sort lui réserve. Le sort en l'occurrence se présente en la personne d'Amaka, une magnifique (et mystérieuse) Nigériane impeccablement vêtue, qui, le prenant pour un reporter de la BBC, le tire des griffes du commissaire et lui demande d'enquêter sur ces assassinats, et de témoigner. Mais notre journaliste n'a pas l'étoffe des héros ; entraîné dans cette sombre histoire de juju (sorcellerie), il se demande ce qu'il est venu faire dans cette galère, et c'est la belle Amaka, protectrice des prostituées, femme d'action, enquêtrice de choc, qui mène la danse. Lagos est parfaitement taillée pour le noir : flics corrompus et violents, têtes brûlées aux dents longues et notables pervers se croisent dans les boîtes de nuit interlopes, les soirées mondaines, les bordels. Et la jungle n'est jamais loin. Dans une ville chaotique, constamment embouteillée, les riches font tinter des verres à champagne dans les résidences sous haute surveillance de Victoria Island pendant que les pauvres s'entretuent à l'arme lourde dans les bas-quartiers. Drôle et parfaitement efficace, ce polar survolté plonge au coeur de la ville africaine à la vitesse d'un tir de kalachnikov, porté par une énergie urbaine bouillonnante, dans un Nigéria qui n'est jamais très loin de Tarantino.

03/2016

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Science-fiction

Les monades urbaines

Dans un monde futuriste, en 2381, les hommes sont libérés des anciens fléaux de la famine et de la surpopulation. Cette nouvelle civilisation, où il est permis de tout faire, baigne apparemment dans le bonheur. Il y règne un pandémonium sexuel sans tabou, et un culte de la fertilité. D'un autre côté, la création, l'imagination et l'individualité sont considérés comme une dangereuse rébellion. Les hommes vivent dans des immeubles avec un millier d'étages, les "Monades", dans lesquels l'altitude détermine le niveau social. Plus on est haut, plus on est favorisé. Ces immeubles sont divisés en cités de 40 étages, baptisées aux noms des anciennes villes du XXe siècle, comme Shanghai ou Chicago. Le livre est structuré en huit nouvelles qui sont autant de tranches de vie dont les protagonistes se croisent et se recroisent. A leurs côtés, le lecteur explore les hauteurs et les profondeurs de ce monde vertical, étrange et pourtant bien familier. Tout s'accélère ou plutôt se précipite quand Siegmund, le citoyen le plus intégré qui soit (à peine 15 ans et déjà presque à l'étage Louisville, un modèle de fertilité et d'ascension sociale), connaît une " défaillance " suite à une descente dans les bas étages. Cette " Descente aux Enfers " provoque en lui une prise de conscience fatale. Bientôt, la farce vire au tragique. Le retournement de cette situation de bonheur prétendu à une vision de cauchemar se fait par le truchement des divers personnages, les uns étant des victimes évidentes du système, les autres des piliers de la société. Le thème est celui, classique, des romans d'anticipation, et l'auteur lui donne une forme littéraire achevée, maniant avec aisance les points de vue narratifs de tous ses personnages. Un petit bijou de science-fiction dans lequel Silverberg peint dans le moindre détail un monde de l'avenir, séduisant, terrifiant, et pourtant si vraisemblable.

10/2016

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Esotérisme

L'origine de la franc-maçonnerie et l'histoire du Grand Orient de France

Beaucoup de lecteurs qui ne seront pas des initiés poseront d'abord cette question : "Qu'est-ce que la Franc-Maçonnerie ? ". Je vais tenter d'y répondre d'une façon claire et précise dans cet Essai : ''L'Origine de la Franc-Maçonnerie et l'Histoire du Grand Orient de France". J'insiste immédiatement sur ce fait que la Franc-Maçonnerie, une dans sa diversité, est, comme toutes choses humaines, dans un état de perpétuel devenir et que, d'autre part, ses origines sont et pour les mêmes causes, aussi mal connues que celles des religions. Si les Francs-Maçons répandus sur la surface du globe ont un idéal commun, s'ils ont des rites semblables, s'ils se reconnaissent pour Frères en quelque endroit de la Terre qu'ils se recentrent, et c'est par là que la Maçonnerie est une, ils forment des groupes nationaux très jaloux de leur indépendance. Le but de la Maçonnerie, c'est faire l'homme meilleur, plus fraternel, c'est travailler à la réalisation de l'idée de justice qui fera régner le bonheur parmi tous les hommes et cela, en dehors des religions qui promettent ce bonheur dans un autre monde et des systèmes politiques ou sociaux qui jusqu'ici n'ont donné ici-bas un bonheur relatif qu'à des privilégiés. Pour réaliser cet idéal, la Franc-Maçonnerie se refuse à utiliser la force : toute oppression est génératrice d'injustice. Elle veut convaincre, elle s'adresse à l'intelligence ; elle demande à ses adeptes de rechercher la Vérité avec l'aide de la Science et de la Raison, de s'adonner au culte du Beau, de combattre l'Ignorance et le Mensonge qui sont les alliés du Mal, les adversaires du Progrès, de la Civilisation ; elle les aide à lutter contre l'Egoïsme, l'Injustice, par l'étude de la Morale, la pratique de la Solidarité. Elle tente d'unir tous les hommes comme des Frères, sans distinction de races, de nationalités, de religions, d'idéologies politiques et sociales.

09/2019

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Littérature française

Le dernier kaléidoscope

"André Wurmser naquit peu avant le siècle et, après des études baroques, exerça des métiers désagréables. Gallimard publia son premier roman en 1929. Romancier, nouvelliste, essayiste, Conseils de révision obtint le Grand Prix de la critique et La comédie inhumaine a projeté une lumière que certains disent nouvelle et d'autres trop crue sur les rapports de Balzac, de son oeuvre et de son temps avec l'argent, il écrit, dans le même sens, depuis près de quarante ans, un "billet" quotidien. Ce n'est donc pas sans raison que ses mémoires s'intitulent Fidèlement vôtre et que la plupart des critiques ont parlé de son amour des hommes. C'est justement à propos du Nouveau kaléidoscope qu'André Stil écrivit : "Chaque matin, dans son miroir, il nous voit." Le dernier kaléidoscope, comme les deux précédents recueils, se compose de nouvelles brèves. Elles sont de toutes les couleurs, du riant au sévère, et de tous les temps, de 1910 à l'an 2000. La plus courte a quelques lignes, la plus longue quelques pages. Le dernier kaléidoscope est encadré de deux tout petits romans. Le tueur de l'Yonne a quelque chose du roman policier : plusieurs crimes et, au bas mot, un assassin. Qui ? Lui ? Déjà, une nouvelle de Courrier de la solitude affirmait que "les choses sensuelles sont secrètes et terribles". Mais Le tueur de l'Yonne est surtout une interrogation sur la fragilité des images et l'instabilité de la confiance. La conscience professionnelle a quelque chose d'un roman historique. Le journaliste de province dont est rapportée la longue carrière est banal : c'est sa force. Ses billets quotidiens, débordant de bon sens, de sarcasmes amusants et d'opinions rassurantes, paraissent du début des années trente à la fin des années soixante, avec une courte interruption après juillet 1944. Ainsi nous est-il rappelé ou appris comment ces années ont été ressenties et vécues, sinon par M. Tout-le-monde, du moins par son porte-parole." Bulletin Gallimard n° 313, mars 1982.

03/1982

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Histoire et Philosophiesophie

LA COOPERATION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE AVEC LES PAYS DU SUD. Peut-on partager la science ?

La question de la coopération scientifique et technique avec les pays du Sud se pose avec autant d'actualité et d'urgence aujourd'hui qu'il y a trente, vingt ou dix ans, mais le contexte et les termes du débat ont profondément changé. A partir d'une enquête menée auprès des principales institutions impliquées dans une dizaine de pays du Nord, cet ouvrage expose dans une perspective historique et comparative, les fondements de ces politiques. Sont également présentés les différentes approches et modèles institutionnels (instituts spécialisés, agences de moyens, agences d'objectifs, etc.) Cette enquête aborde également la formation supérieure et la formation à la recherche et propose les matériaux d'une analyse des thématiques, des budgets, des géostratégies et des styles de science et de coopération propres à chacun des pays concernés. Ces aspects font l'objet de la première partie de l'ouvrage qui examine aussi les enjeux et les nouvelles perspectives de ces politiques dans le contexte de la mondialisation. Toute une série de questions sont ainsi passées en revue. Existe-t-il une légitimité ou un devoir d'ingérence scientifique ? La recherche pour le développement est-elle toujours un bien public ? Les programmes européens ont-ils réussi à faire émerger une capacité européenne de recherche en coopération avec les pays du Sud ? Cette partie se termine par une série de recommandations pour l'avenir et propose de mettre à profit la diversité des approches et des systèmes pour en organiser la complémentarité dans la perspective de nouvelles relations d'interdépendance. A ce titre, cet ouvrage constitue une contribution utile à la réflexion en cours dans le cadre de la réforme du dispositif français de coopération. Six études de cas détaillées, analysant les politiques, les institutions et les activités de six pays du Nord (Royaume-Uni, Pays-Bas, Etats-Unis, Canada, Suède et Japon) sont présentées dans une seconde partie sous forme de chapitres séparés.

11/1999

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Littérature étrangère

LA GLOIRE ET LA RENOMMEE. Tome 2

La Gloire et la Renommée s'inscrit dans la grande tradition du roman-fleuve et doit sans doute beaucoup à Proust et davantage à Henry James qu'à James Joyce. Avec ce roman d'envergure Iwaszkiewicz, pourtant célèbre pour ses formes coudes, a voulu rendre hommage à une Europe qui a sombré dans le cataclysme de la Seconde Guerre mondiale. Cet immense roman en deux parties débute en Ukraine avant la Première Guerre mondiale pour se terminer à Varsovie avec la Seconde. Pendant trente ans il nous promène à travers toute l'Europe des années 20 et 30. Le premier tome nous conduit de la Russie sanglante de la révolution jusqu'à la Pologne recouvrant son indépendance, du Paris des années Arts-Déco à l'Allemagne de la république de Weimar et celle d'Hitler. Les héros principaux du récit, Janusz Myszynski et son ami, le compositeur Edgar Szyller y vivent leur jeunesse " d'enfants du siècle ". Dans le présent volume nous les retrouvons mûris par les épreuves et les amours malheureux. Les destinées chaotiques d'une foule de personnages - la comtesse Bilinska et son fils, le fougueux Alo, la modeste Ola et son pâtissier de mari Golabek, la cantatrice Ela et la belle Ariadna - s'acheminent inexorablement vers la déflagration finale. Après avoir quitté l'Espagne en flammes Janusz retrouve Edgar à Rome. Nous sommes en 1937 et la guerre en Europe semble inévitable. Janusz passe par Paris en route vers sa demeure polonaise. C'est là-bas qu'il sera témoin de l'invasion allemande, de la terreur nazie, de la résistance... Les années noires de l'occupation fasciste en Pologne sont décrites à travers le sort tragique de tous les personnages qui disparaissent abattus par la soldatesque, meurent dans le ghetto, dans les camps ou sur les barricades de l'insurrection de Varsovie. Ce tableau épique d'un pays en guerre se termine en 1947 avec l'installation des communistes au pouvoir.

11/1999

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Littérature française (poches)

Rosie Carpe

Le septième roman de Marie NDiaye ne commence pas par le début, non, les premières pages racontent l'arrivée de Rosie Carpe à la Guadeloupe où elle vient rejoindre son frère Lazare qui ne l'attend pas, elle est enceinte, enceinte de personne, sans le sou, malheureuse, malheureuse et lavée d'avoir laissé le malheur passé sur la rive ancienne de l'Atlantique. C'est déjà le commencement de la fin. Lazare n'est pas là, il est ailleurs, dans de mauvais coups, défait, il a envoyé Lagrand les chercher à l'aéroport. Lagrand est peut-être le premier personnage noir de Marie NDiaye, tous livres confondus. Il est également le seul personnage clair de ce livre, le seul innocent, donc le seul impardonnable. L'histoire commence plus tard, vers la page 50, à Brive-la-Gaillarde, une ville jaune avec un magnolia inoubliable dans la cour, le seul souvenir commun de Rosie et Lazare Carpe. Là-bas, ils avaient des parents et un avenir. Les parents et l'avenir ont fini par se désintéresser d'eux. Rosie travaille dans un hôtel, s'y fait engrosser, endure, espère et désespère, boit. Part. Arrive. Rosie vit à côté de son nom. En Guadeloupe, la vie empire, on laisse mourir, on tue, on s'accouple et on se désaccouple au partage des générations, on salit, on se salit, on a peur, on a peur de sa peur, on transgresse d'aveugles et invisibles tabous. On respire trop fort ou trop faible, on transpire. Le livre ne tient pas dans ses rebondissements, même s'il y tient. Le livre existe parce que Marie NDiaye l'a écrit, parce qu'elle y réussit à l'extrême ce qu'elle conduit depuis toujours : écrire dangereusement, écrire au comble de la modestie et de l'exigence, écrire au risque de soi-même. Le septième roman de Marie NDiaye ne finit pas avec sa fin, il dure longtemps après qu'on l'a refermé. Jean-Baptiste Harang, Libération.

09/2009

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Musique, danse

Bach et le nombre suivi de L'art de la fugue

Bach et le nombre se distingue de toutes les autres publications dans le domaine de la symbolique des nombres et des fondements ésotériques, par une présentation bien documentée et convaincante d'une approche très particulière, voire sensationnelle, de l'importance que revêtait la symbolique des nombres pour le Cantor de Leipzig.Le sujet est abordé graduellement au début de la première partie de l'ouvrage. Au départ d'allusions au nom de Bach, le lecteur est amené - en passant par le symbolisme de la Fraternité des Rose-Croix - au coeur de la symbolique numérique de Bach, là où tout converge et où tous les rapports et toute la cohérence peuvent être compris. Il devient évident, alors, que la symbolique des nombres chez Bach touche aux choses les plus essentielles de la vie et qu'elle est indissociablement liée à une pensée ésotérique très profonde, presque surhumaine.A partir de cette connexion ésotérique, la suite du livre traite des structures globales de nombreuses oeuvres majeures. Dans ces analyses, c'est toujours la totalité de chaque composition qui est traitée selon un schéma numérique cohérent. C'est ce qui confère un caractère très convaincant à l'ensemble de l'ouvrage, et ce en dépit du fait que les points de départ aussi bien que les résultats de cette étude débouchent sur des conclusions quasi incroyables.L'étude distincte dont a bénéficié L'Art de la Fugue présente à la fois la continuation des investigations dans le domaine de la symbolique des nombres chez Bach ainsi qu'une reconstitution réelle de l'ensemble de cette oeuvre hors du commun.Marinus Kasbergen enseigne la théorie et l'analyse musicales ainsi que l'histoire de la musique au Brabants Conservatorium de Tilburg.Kees van Houten est professeur principal d'orgue au Conservatoire d'Utrecht et titulaire, depuis 1957, des orgues Robustelly (1772) de l'église Saint-Lambert à Helmond. Il donne régulièrement des concerts tant aux Pays-Bas qu'à l'étranger.

01/1992

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Droit

Règlement de sécurité contre l'incendie relatif aux immeubles de grande et de moyenne hauteur IGH-IMH. 3e édition

Le règlement de sécurité incendie des immeubles de grande hauteur du 30 décembre 2011, qui remplace celui de 1977 modifié, prend en compte les évolutions intervenues dans le mode de construction et de conception des installations techniques et de sécurité de ces immeubles. Plusieurs modifications significatives sont introduites qui portent sur les règles à respecter lors de la construction des immeubles élevés de plus de 200 mètres, sur l'introduction de la notion "d'évacuation générale" de l'ensemble des occupants de ces immeubles, sur la formalisation des règles d'installation des systèmes de détection et de mise en sécurité incendie ainsi que les scénarios de mise en sécurité à mettre en oeuvre. Dans cette édition, les commentaires proposés par les deux auteurs, qui ont activement participé aux travaux d'élaboration du nouveau règlement sont enrichis par un retour d'expérience des auteurs qui depuis plus de cinq ans ont apporté une contribution active auprès de maîtres d'ouvrages, maîtres d'oeuvres et des autorités publiques sur plusieurs projets de construction d'IGH. Les commentaires renvoient parfois à d'autres textes ou expliquent l'évolution de la réglementation. Ils apportent un complément d'information indispensable pour permettre au lecteur de mieux appréhender la globalité du texte. La troisième édition de cet ouvrage intègre les derniers textes publiés modifiant la réglementation IGH ainsi que ceux concernant les immeubles de moyenne hauteur (IMH). La loi du 23 novembre 2018 portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique (loi ELAN) conduit à l'intégration des immeubles à usage d'habitation dont le plancher bas du logement le plus haut est situé à plus de 28 mètres au-dessus du niveau du sol le plus haut utilisable pour les engins des services publics de secours et de lutte contre l'incendie dans tes articles R. 122 du Code de la construction et de l'habitation. Les articles du Code précité modifiés ou ajoutés ainsi que leur arrêté d'application trouvent ainsi logiquement leur place dans cet ouvrage.

11/2019

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Littérature française

Des fenêtres sur l'océan

La coque noire et effilée du Djemnah, armé pour la ligne Singapour-Japon, brillait sous le soleil blafard de février. Ils étaient là, sur le quai, adossés au mur du hangar. Le froid leur mangeait le nez et les joues. Les mains rugueuses dans les poches, la langue figée, ils piétinaient le sol gelé. Ils étaient une trentaine, agglutinés autour de leur balluchon comme des corneilles sur un arbre dénudé, le visage fermé par la gravité d'un moment décisif. Ils avaient perdu le flegme des années insouciantes et dans leur regard mobile, perçait plus d'anxiété que de vigilance et de curiosité. Ils attendaient... Antonio s'était éloigné de ses compagnons. Il avait serré le col de son veston, posé son barda au pied d'un mât et grimpé dans les cordages. Il n'avait plus de mots mais une boule dans la gorge qui gonflait et l'étouffait. Son amour blessé. Le Djem na avançait et s'arrachaient de lui, le Piémont, son village, sa famille, ses amis et... Marta. Marta qui ne l'aimait plus, partie avec l'autre cazzo. Où était-elle ? Que faisait-elle, la puttana ? Le continent reculait et derrière lui, à des milliers de kilomètres, au bout de l'immensité, se trouvait une fie, française et sauvage. Une fie dont il ne connaissait rien : La Réunion ; un nom sur un papier où il avait apposé sa signature... Lorsqu'Angelo, jeune Réunionnais du bas de la rivière Saint-Denis, fait la connaissance d'Antonio, un Piémontais, il n'imagine pas à quel point cette rencontre va peser sur le cours de sa vie. Dans la société coloniale des dernières années du XIXe siècle où la construction du chemin de fer fait désormais partie de la vie des Réunionnais, nous plongeons dans le quotidien d'un adolescent, de sa famille, de son quartier. Avec en filigrane, l'histoire des Italiens venus percer les tunnels.

03/2019

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Littérature française

Mes trois patries

Peut-on avoir trois patries ? Mais oui ! Celle dont on est natif. Puis celles qui vous ont accueilli. Et qui se sont ancrées dans votre coeur. C'est en France que je suis née et si je l'ai quittée à 11 ans, je reste attachée à mes souvenirs d'enfance. Elle me reste très chère et je ne perds pas de vue ni son histoire ni son présent. En 1950, mon père cessa de lutter contre le besoin irrépressible de changer d'horizon et c'est au Cameroun qu'il nous emmena Maman, mes deux frères et moi. Je m'y sentis très vite si bien que, pour moi, y revenir après des vacances en Europe, c'était " rentrer à la maison " . J'y fréquentais le lycée où quelques dizaines de Blancs, pour la plupart français, côtoyaient six à sept cents Camerounais. J'ai rencontré là-bas mon futur époux, employé dans une société suisse d'import-export. Nous fûmes mariés par le premier maire autochtone, arborant l'écharpe tricolore. Nous vécûmes les prémisses de l'indépendance, sa naissance tourmentée, l'essor d'une société tiraillée entre ses racines traditionnelles et sa fascination pour le mirage occidental. Nos quatre premiers enfants naquirent au Cameroun et j'attendais le cinquième quand nous réalisâmes un projet prévu depuis toujours : rentrer en Europe lorsque notre aîné aurait 15 ans. S'installer dans un petit village de Suisse alémanique après 24 ans de Cameroun - 19 pour mon époux - fut sans aucun doute une sage décision quant à l'avenir de nos enfants mais une vraie gageure pour leurs parents ! L'horizon géographique rétréci à l'unisson des mentalités me donna souvent envie de ruer dans les brancards. Avec du temps et beaucoup de bonne volonté, la bête finit par s'assagir ! La Suisse, le pays de mon époux, devint donc ma troisième patrie et nous espérons y finir nos jours en paix... si Dieu le veut !

01/2018

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Histoire internationale

La Nakba ne sera jamais légitime

Ce livre n'est pas écrit pour plaire. Il ne plaira pas aux sionistes. II dit les mots sur ce qui est à I'oeuvre : occupation, colonisation, racisme, apartheid, crimes de guerre, crimes contre l'humanité. II conteste aux sionistes le droit de parler au nom du judaïsme, qu'il soit laïque ou religieux, car ils salissent en permanence le judaïsme. Il démonte le "roman national" sioniste censé justifier le nettoyage ethnique de 1948 qui se prolonge tous les jours. Il refuse cette gigantesque manipulation de l'histoire, de la mémoire et des identités juives. Il qualifie d'obscène l'instrumentalisation de l'antisémitisme par les soutiens d'un gouvernement qui est aujourd'hui clairement d'extrême droite. Il ne plaira pas non plus à ceux qui pensent que la seule issue, c'est que les Israéliens disparaissent comme avant eux les Croisés. On ne répare pas un nettoyage ethnique par un autre nettoyage. Jérusalem n'est pas juive. Mais elle n'est pas non plus musulmane. Elle appartient à tout le monde. Il ne plaira toujours pas aux partisans d'un agenda politique obsolète : les nostalgiques des "deux Etats vivant côte à côte". Les accords d'Oslo ont été une gigantesque illusion permettant au rouleau compresseur colonial d'avancer sans obstacle. Cette illusion n'a plus d'avenir. Ce livre n'apporte pas de solution à cette guerre parce que, pour l'instant, personne n'en possède. Il dit juste que le BDS est aujourd'hui essentiel. Il faut impérativement sanctionner l'occupant. Il dit qu'aujourd'hui, face à l'apartheid, le soutien aux droits des Palestiniens est l'affaire de toute l'humanité. Nous aspirons à un autre monde fait de respect du droit, d'égalité et de solidarité. Au Proche-Orient, on humilie et on enferme les Palestiniens. Ici, on traque les migrants et on les rejette. Partout, c'est le racisme décomplexé qui s'exprime. Il n'y a pas d'alternative, là-bas comme ici, au "vivre ensemble" dans l'égalité des droits.

07/2018

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Littérature française

Clotilde la petite cuisinière ou la bâtarde

Le destin hors du commun de Clotilde que rien ne prédisposait à devenir cheffe étoilée. Clotilde aurait pu naître princesse à Monaco, elle est née avant terme à Bobigny. Dès sa naissance, Clotilde est confiée par sa mère, d'à peine seize ans, aux services sociaux. Elle sera pendant toute sa petite enfance ballottée de maisons d'accueil en foyers. C'est à l'âge de huit ans qu'elle découvrira la vie de famille chez les Prunier, des paysans de la Beauce. Gigi pour Ginette et JP pour Jean Paul ont une fille Clarisse du même âge que Clotilde. Celle-ci vouera une immense admiration pour Clarisse tout au long de sa vie et une grande tendresse pour les parents qu'elle considérera comme les siens. A quatorze ans, on lui demande de choisir son orientation professionnelle, elle n'a aucune idée, c'est Ginette qui proposera la cuisine et c'est ainsi que Clotilde commencera son apprentissage. Elle découvre dans la cuisine une véritable passion, surdouée, elle sera très vite repérée et très jeune deviendra une grande cheffe officiant dans un restaurant de Boston. Une tragédie l'obligera à revenir en France et c'est dans sa petite auberge des bords de Loire qu'on lui décernera sa première étoile. Pourtant rien ne la prédestinait à devenir un jour une grande cheffe étoilée. Dyslexique, timide, taiseuse, renfermée, trop naïve, la cuisine deviendra pour elle un véritable exutoire. Elle se métamorphosera en magicienne, transformant de simples aliments en oeuvre d'art. Elle possède un sens inné des produits, un palais et un odorat exceptionnels. Malgré son succès professionnel, sa vie ne sera pas un conte de fée. Clotilde est un personnage attachant, profondément humain, sans calcul, sans vice. Elle prouve qu'en partant du bas de l'échelle, sans marcher sur les autres, on peut arriver à réaliser ses rêves et s'épanouir. C'est une aventurière et une amoureuse de la vie. Elle témoigne que la cuisine peut être un remède contre la mélancolie !

01/2019

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Littérature française

La Californie

Marcus Miope a 13 ans. C'est un vieillard dans un corps d'enfant, un jeune garçon à l'âme déjà fatiguée, éprouvée par le temps et les autres. Mais il n'est pas cynique. Il regarde le monde et pose des questions. Cet été-là, il est assis sur le rebord d'une passerelle. Sous ses pieds filent les voitures de l'autoroute ; au loin on distingue dans la lumière rouge d'un énorme soleil les silhouettes avachies des buildings. L'adolescent repense à cette scène dans To Live and Die in L. A. où Bill Petersen s'élance dans le vide depuis un pont, la cheville reliée à un filin. Ca fait quoi la chute ? Et le choc en bas ? Assis à côté, les pieds dans les chaussures en suède de son père, son ami Virgile n'a rien à répondre à ça, les élucubrations de Marcus l'ont toujours fatigué. Les jours sont interminables. A part filer en vélo sur la piste cyclable où habite le harki, il n'y a rien à faire dans cette ville pourrie. Marcus pense à sa mère, Annie, qui a de nouveau disparu. Il pense à Noémie-Mélodie, à Pénélope la Norvégienne qu'il a croisée sur la plage, à son frère et ses coups, et à cette silhouette dont il ne parvient pas à distinguer le visage et qui lui fait peur. Et tandis que le vrombissement des voitures devient intenable, il revoit les frères Raccioni allongés sur les bancs de la place du collège, et leurs regards en biais, au retour du cours de sport. Forcément, ça va mal finir. La Californie c'est ça : trois mois dans la vie d'un adolescent de treize ans. Trois mois, à tombeau ouvert. C'est le roman des débuts : début de l'émotion, de l'ennui, de la vie qui n'est pas comme on veut, de la vie comme on la voudrait.

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Critique littéraire

Disgrâce couronnée d'épines, journal d'un homme qui meurt. Suivi d'un choix de lettres, de "Dans la contagion de Méclisas Golberg" d'André Rouveyre (1922), et d'un Envoi (Aux "littérateurs" parisiens) "je voudrais..."

Le téléphone sera-t-il installé à temps pour que Golberg puisse, depuis son lit de malade, appeler lui-même Paris ? Le "gros" Guillaume (Apollinaire, l'ami) fera-il le voyage de Fontainebleau pour saluer une dernière fois le camarade alité et mourant ? Au moins passera-t-il, comme celui-ci le lui demande, chez Matisse quai Saint-Michel — y prendre les photos requises pour l'article ? Pourra-t-on solliciter à nouveau pour les Cahiers Derain, Picasso, Puy ? Obtenir un article de Max Jacob ? Bourdelle achèvera-t-il à temps le buste de Golberg pour que celui-ci puisse le voir — en photographie au moins ? Et Rouveyre, comme il le craint, va-t-il voir apparaitre la silhouette branlante du malade ("abject, fétide" mais remuant encore "ses mâts" et "sa voilure décâblée") à la grille de sa si belle maison de Fontainebleau ? En 1922, faisant par écrit (après l'avoir fait à la plume plusieurs fois) le portrait de Golberg, que cherche-t-il encore ? Quelle dette à effacer, à dire, sur ces années de sa jeunesse ? Au moyen d'un montage de textes, de lettres, de notes, absolument passionnant (par où circulent les désirs, les rancoeurs, les déceptions, les exhortations, les dettes...), Catherine Coquio propose une reconstitution des derniers mois et années de la vie de Mécislas Golberg, alors réfugié à Fontainebleau en sana. Elle nous installe par ce livre dans l'activité bouillonnante de la bohème littéraire et artistique du Paris de 1905, 1906, 1907... Elle nous installe au plus près de l'écrivain mourant, qui jour après jour écrit ce texte extraordinaire — qui deviendra Disgrâce. A vrai dire, elle nous installe jusque dans son lit — depuis lequel Golberg infatigable continue, non seulement d'écrire, mais de commander, d'adresser, d'exhorter par lettres, avec une énergie bouleversante... C'est depuis ce lit de sana que dès lors tout ce montage nous parvient. De Fontainebleau vers Paris. D'alors vers maintenant. De là-bas vers ici... Pontcerq

12/2018

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Littérature française

Si le passé t'oublie, oublie le passé

Ce jour-là, c'est le délire à Marzam, la paranoïa. La IVe République vient d'être proclamée. Nul ne connaissant les tenants et les aboutissants de ce changement majeur, tout le monde s'interroge. Et le peuple est divisé. Une thérapie collective est appliquée qui semble avoir fait ses effets. Chacun défendant désormais, comme il peut, sa position. Les partisans ou repentis se moquent du passé. Ils ont leur IVe République, c'est désormais leur bébé. Il ne faut surtout pas résister au vent qui souffle. Il faut avancer. La IIIe République est morte, vive la IVe. Ce n'est pas en se focalisant sur le passé que l'on construit l'avenir. Et chaque fois que c'est possible, leur conseil est simple : ne résistez pas à ce qui vous résiste. Contournez la montagne. Frayez un autre chemin. Erigez-vous un nouveau pont. Etablissez-vous de nouvelles relations. Après tout, on peut toujours dire non sans refuser, et dire oui sans donner. Qui veut gagner l'argent, doit perdre l'argent, car c'est l'argent qui appelle l'argent. Mais pour les résistants ou conservateurs, tous ceux qui ne sont pas pour le passé sont des sécessionnistes, des fédéralistes, des gens perdus, égarés et sans conscience ni boussole. Pour les indécis ou indifférents, il faut laisser faire, laisser aller. Le bien et le mal ont bien leur raison d'être ici-bas sur Terre. Si quelqu'un récolte la tempête, c'est qu'il a bien semé le vent. Et c'est la nature même du bât que de blesser. On n'y peut rien. C'est fatal, tout simplement. Finalement qui a raison et qui a tort ? Malgré toutes ces contradictions et ces déclarations à l'emporte-pièce, pour Abdoulaye Logamou, le politicien et ses amis, tout est bien dans le meilleur des mondes pour gouverner la cité.

11/2018

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Histoire de France

Dans les yeux des poilus (1914-1918). Des Flandres aux Vosges

« Mais qu'avons-nous fait pour mériter une chose pareille ? Quelles fautes devons-nous expier en ce bas monde ? » Avant de franchir le parapet de la tranchée pour monter à l'assaut, le soldat Paul Viriot, du 37e régiment d'infanterie, s'interroge. Combien de camarades vont être broyés lors de cette énième attaque ? Il se sent abandonné à lui-même, sans secours ni consolation. Un siècle plus tard, il demeure difficile de s'imaginer ce qu'ont vécu les poilus durant plus de quatre années. Contrairement aux récits officiels teintés de propagande et saturés de patriotisme, les jeunes hommes qui ont dû combattre n'ont pas été dans leur grande majorité des « bêtes de guerre » recherchant à tout prix une forme de gloire. Il n'y a qu'à parcourir leurs écrits pour mesurer à quel point ils étaient lucides. S'ils aimaient leur pays et la liberté, ils n'admettaient pas que leur existence soit sacrifiée dans des offensives stériles. Voici un ouvrage émouvant et authentique au fil duquel vous découvrez le quotidien d'hommes ordinaires plongés dans la première guerre moderne de l'humanité. L'auteur s'est attelé à rechercher des témoignages inédits afin d'illustrer son récit historique. Des Flandres aux Vosges, il vous fait partager le destin de poilus venus de tous les horizons - paysans, ouvriers et employés ; chefs d'entreprise ; poètes et écrivains comme Guillaume Apollinaire ou Charles Péguy - et vous emmène dans l'intimité des états-majors en vous faisant côtoyer les généraux Joffre, Foch, Pétain et bien d'autres encore… Sans la moindre censure, tous les aspects de la guerre sont abordés, de l'officier mal-aimé abattu par ses hommes sur le champ de bataille aux ordres impitoyables donnés pour empêcher une troupe de reculer face à la déferlante d'un assaut. Les yeux des poilus ont nourri la mémoire d'images et d'émotions, admirablement traduites dans leurs écrits, avec leurs mots et leur sensibilité.

09/2015

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Roman d'amour, roman sentiment

Plumes à Plume

Un périple plein d'amour pour vous emmener vers d'autres possibles. Un road trip familial, spirituel et initiatique, de la collection romance addict. La vie de Lili ressemble à tout sauf à un conte de fées : un travail chronophage qu'elle déteste, deux adolescents compliqués, une vie amoureuse proche du néant et un compte en banque aussi bas que son énergie. Epuisée, elle appréhende les vacances d'été qui arrivent avec leur lot de festivités bruyantes et de foules agglutinées. Elle rêve de repos, de silence, de nature, de grands espaces ? : un programme bien difficile à vendre à ses enfants. Elle leur propose donc un compromis ? : un road trip en tente où la seule règle est de ne pas en avoir. Pas de contraintes, pas d'objectifs, pas d'horaires, pas de destinations. Au fil de ce voyage, ces trois aventuriers un peu cassés par la vie se délestent de leurs vieux fantômes et réparent leurs cicatrices. De rencontres incroyables en aventures improbables, ils avancent vers leur nouvelle vie, guidés par de mystérieuses plumes. Qu'est-ce qui les attend au bout de la route ? Et si ce chemin n'était pas le fruit du hasard ? Nathalie Sambat, après une période difficile qui la mène à une prise de conscience, change radicalement de vie. Très active dans le milieu associatif, elle milite aujourd'hui pour plus de bienveillance, de bon sens, d'humanité. Directrice de la collection Case Blanche portant sur l'éducation, elle se veut planteuse de graines de liberté et d'espoir, dans un système aseptisé par le jugement et les croyances, pour que repousse le libre arbitre. "Il ne faut pas de pollution lumineuse pour voir les étoiles. Il en est de même pour la vie ? : c'est en se défaisant de ses croyances et de ses peurs que l'on en voit le sens" Nathalie Sambat - Auteure et Directrice de collection

03/2021

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Romans historiques

Avant d'être Belges

Août 1789. La lame de fond générée par la Révolution française provoque des remous jusqu'au coeur des Pays-Bas autrichiens et de la Principauté de Liège. Celle-ci supporte de plus en plus mal l'absolutisme de son prince-évêque, ceux-là sont opprimés par le despotisme centralisateur de Joseph II... Inspiré d'une collection d'archives familiales, ce roman balaie la période 1789-1830, ces quarante années tumultueuses qui ont marqué la gestation de la Belgique. Il est subdivisé en trois parties : - Les Autrichiens – époque de Renier - Les Français – époque de Maximilien - Les Hollandais – époque de Nicolas. De la bataille de Ramillies qui a laissé des traces à la ferme de Morivaulx jusqu'à la révolution brabançonne de 1790, des soulèvements du peuple liégeois jusqu'à la victoire du général Dumouriez à Jemappes, de la déroute de ce dernier à Neerwinden au triomphe de l'impétueux général Jourdan à Fleurus, de l'annexion à la République française à la chute de l'Empire, de l'enfer de Waterloo aux journées de septembre 1830. Comment les populations de l'époque ont-elles vécu ces temps agités ? Dans le cas présent, comment trois générations de fermiers évoluant dans un univers clos, éloigné des villes importantes et des grandes voies de circulation, ont-elles appréhendé ces événements ? De quelle manière ces hommes ont-ils été informés, alors qu'ils ne disposaient d'aucun des moyens de communication que nous connaissons aujourd'hui, si ce n'est de quelques courroies de transmission aléatoires : récits de voyageurs, rumeurs et "on-dit" qui constituaient, pour ainsi dire, les seuls médias de l'époque ? D'éminents historiens ont analysé cette période avec brio. N'étant pas historien, mon propos ne se situait pas à ce niveau. En utilisant un autre angle de vue, j'ai tenté de répondre à ces questions en mettant en scène des "petites gens" dans le cadre de leur vie quotidienne qui fut, inévitablement, bouleversée par les événements dont ils furent les acteurs involontaires ou, à tout le moins, les spectateurs impuissants.

01/2021

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Littérature française

Lalalangue (Prenez et mangez-en tous)

A l'origine, il y a le mythe. Une jeune femme enceinte gravit les calanques de Marseille avec l'homme qu'elle aime. La montagne est toute sa vie. Mais un rocher se brise. Son homme l'entraîne dans sa chute. La jeune femme tombe dans le coma. A son réveil, apprenant la perte de ses jumeaux et d'une de ses jambes, elle aura ces mots : " Je me vengerai sur les enfants. " Cette femme, la mère de l'autrice, a tenu sa promesse. Frédérique est la petite dernière d'une fratrie de sept et son enfance, elle l'a passée à composer avec la honte, le mystique, la peur et l'effroi. Les prothèses de sa mère unijambiste. Les Nocturnes de Chopin joués par son père-fantôme. Les amis clochards avinés dans le salon et l'obsession de récupérer pour ne pas gâcher. Le refus du plaisir. Pour gagner ce paradis hypothétique. Et Jésus-Christ. Ce radin voyeur qui a gardé un oeil sur elle en toute occasion. Les croyances et les expressions consacrées d'une famille, et la folie dévastatrice d'une mère. Mais le rire aussi, et cette recherche du regard qui bouscule ce qu'on croyait éternel : sur la scène de théâtre ou le divan de l'analyse, la parole comme arme de guérison. Avec un sens de l'observation sans complaisance sur les siens et sur elle-même, et un humour féroce, Frédérique Voruz offre avec ce premier livre un récit glaçant sur une enfance en milieu hostile, un conte cruel où l'ogre se fait ogresse, une prodigieuse oeuvre de survie. A propos de l'autrice Comédienne et autrice, Frédérique Voruz a débuté à vingt et un ans avec Ariane Mnouchkine et la troupe du Théâtre du Soleil. En 2016, elle la quitte et crée le seule-en-scène autobiographique Lalalangue - Prenez et mangez-en tous, mis en scène par Simon Abkarian. C'est avec lui qu'elle joue par ailleurs dans le spectacle Electre des bas-fonds, qui remportera trois Molières en 2020.

10/2022

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Littérature étrangère

Bebuquin ou les dilettantes du miracle

Juif berlinois, Carl Einstein (1885-1940) peut être aujourd'hui considéré comme un témoin exceptionnel des avant-gardes du xxe siècle. Ennemi de tout compromis, inventeur au sens plein du terme, qu'il s'agisse de littérature (en atteste Bebuquin) ou d'esthétique (en attestent notamment ses essais concernant l'art africain), Carl Einstein a eu l'insigne mérite de contribuer au renouvellement radical des modes de représentations et de créations, qu'il s'agisse de littérature ou d'histoire de l'art, créateur d'un style qui procède par fulgurances et par bonds, au point de pouvoir dérouter encore aujourd'hui quiconque s'intéresse à son oeuvre. C'est pourquoi Bebuquin, oeuvre de jeunesse de Carl Einstein, déroutante et parfaitement même indéfinissable, demeure une sorte d'objet littéraire non identifié. Réparti en dix-neuf chapitres, ironiquement qualifié de roman, Bebuquin, écrit entre 1906 et 1909, a le don de renverser les lois de l'écriture, comme les cubistes en leur temps avaient défié les lois de la peinture. Bebuquin, est-il besoin de le préciser, est un texte qui ne s'embarrasse d'aucune convention : aucun narrateur, aucune intrigue, aucune histoire. Ici, nulle psychologie, nul déroulement linéaire d'un récit, personnages à peu près inidentifiables. Ouvre inclassable et décontertante, où se côtoient sans discontinuer la parodie, l'humour et le grotesque, pour aboutir à l'ébranlement continuel de la tradition littéraire, Bebuquin demeure encore aujourd'hui, et sûrement pour longtemps, un moyen de mettre à bas toute convention, en s'accomplissant dans une dynamique de création libre qui permet à l'art d'écrire d'acquérir une autonomie des plus affolantes. Aussi, par sa radicalité, sa modernité et sa liberté sans pareilles, cette oeuvre de Carl Einstein ne pouvait pas manquer de trouver place parmi cette collection des Cahiers de curiosités, en ce qu'elle représente, non seulement un jalon de l'histoire littéraire, mais encore, également, à n'en pas douter, une énigme qui demeure impérativement incontournable pour toute littérature à venir.

04/2019

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Voile

Cornouailles, îles Scilly, Irlande SW

Une traversée d'une centaine de milles au départ des côtes de Bretagne Nord, c'est ce qu'il en coûte pour atteindre les joyaux des côtes anglaises, celles du Devon et de Cornouailles. Là-bas, des rivages d'une grande beauté vous attendent, une nouvelle Bretagne au caractère tout aussi marqué, avec ses rias profondes, ses petits ports de pêche où le pub fait office de capitainerie. Et au-delà de Land's End, juste derrière l'horizon, l'exceptionnel archipel des Scilly vous fera penser tout à la fois à Bréhat, aux Glénans et si le temps est de la partie, aux Maldives ou au Seychelles. Dépaysement garanti ! Pour ceux qui oseront une nouvelle traversée, c'est la verte Irlande qui pointe ses côtes sauvages, véritable paradis pour la navigation de plaisance. Partout, au bord des landes piquetées par les toisons blanches des moutons, aux creux des petits escarpements, dans le fond de véritables fjords, des centaines de mouillages forains bien à l'abri de la houle et des vents, offrent leur étonnante tranquillité. Ce nouveau Pilote Côtier présente l'ensemble des côtes anglaises et irlandaises, de Salcombe aux Scilly et de Cork à Valencia. Entièrement revu et corrigé, il est l'outil indispensable des navigateurs, expérimentés ou pas. Il contient tous les renseignements et tous les conseils pour naviguer, de jour comme de nuit, pour préparer vos traversées et pour composer vos plus belles croisières. Pour cette nouvelle édition, nous avons modernisé la présentation avec toujours plus de photos et de plans, avec des commentaires claires et précis, des informations parfaitement documentées et à jour des dernières modifications. Ce travail a été réalisé par des auteurs dont la connaissance de ces côtes est le fruit de leurs innombrables navigations. C'est cette compétence et ce sérieux qui ont fait, depuis plus de 40 ans, le succès de la collection des Pilote Côtier auprès de tous les plaisanciers.

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Proche-Orient

L'Epopée de Gilgames. Le grand homme qui ne voulait pas mourir

Vieille de quelque trente-cinq siècles et de loin antérieure à l'Iliade et au Mahâbhârata, l'Epopée de Gilgameš est la première œuvre littéraire connue à qui son ampleur, sa force, son souffle, sa hauteur de vision et de ton, l'éminent et l'universel de son propos aient valu, dans tout le Proche-Orient ancien, une célébrité millénaire et, dans notre jugement à nous, le titre d'"épopée". Elle conte l'histoire d'une grande amitié, source de surhumaines réussites, mais qui, tragiquement amputée par la mort, jette le survivant, le grand roi Gilgameš, dans une recherche désespérée, mais vaine, du moyen d'échapper au trépas. Sur ses tablettes d'argile, depuis qu'au propre berceau de l'assyriologie, voici moins de cent cinquante ans, on en avait retrouvé les premiers lambeaux, le texte de cette composition fascinante n'a cessé, d'année en année, de se compléter de trouvailles nouvelles, et de se mieux entendre, replanté dans son dense et profond humus culturel natif. Il fallait qu'un assyriologue, vieilli dans son métier, en mît au net la teneur la plus complète possible ; en revît la traduction, à la hauteur de son lyrisme auguste ; en expliquât, d'un mot, mais clairement, les exotismes, les silences et les subtilités, livrant ainsi au public de langue française démuni une édition à jour pour lui révéler au mieux de ce chef-d'œuvre admirable et presque secret. Son travail n'ouvre pas seulement une grand-porte dans les puissants remparts qui défendent l'altière civilisation mésopotamienne, notre plus vieille aïeule ; il permettra aussi d'y retrouver, dans un discours et un imaginaire pourtant bien loin des nôtres, deux ou trois grandes valeurs universelles de notre condition humaine, qui comptent toujours à nos yeux : le prix de l'Amitié, même si nous la savons périssable, comme tout, ici-bas ; et le sens de la Vie, même si elle ne nous est accordée que pour se trouver, elle aussi, trop vite effacée par la Mort.

10/1992

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Critique littéraire

Le bruit d'Iris

Ce recueil d'essais sur des textes de Sade, Nerval, Villiers, Mallarmé, Claudel, Bataille, Sarraute, Derrida, Cixous, Deguy, est exempt de toute prétention "scientifique". Seul l'organise un effort d'infiltration lente de l'écrit. Roland Barthes, s'adressant à l'auteur dans sa préface, résume l'entreprise en ces termes : "La novation théorique que vous apportez, c'est de faire comprendre que l'excès (de lecture) ne désigne pas un trop-plein quantitatif, mais une modification du rythme, du débit (de l'oeil-bouche), c'est-à-dire du tempo (votre théorie est proprement musicale). D'où les images (chez vous) qui disent l'excès de lecture : la battue du texte, le ressassement, l'acharnement, l'attardement, le soutenu, la lenteur. Nous découvrons alors que le tempo est l'enjeu même de toute théorie et de toute histoire de la lecture. Le classicisme (au sens très large du terme), dont nous vivons encore, a établi une norme du débit de lecture, un rythme optimal que l'on doit imprimer à l'oeil-intelligence qui lit, en deçà ou au-delà duquel il n'y a que démence et non-sens. Pascal a formulé cette Loi de lecture ("Quand on lit trop vite ou trop doucement, on n'entend rien"), et l'a développée à propos de la peinture : "Ainsi les tableaux vus de trop loin et de trop près. Et il n'y a qu'un point indivisible qui soit le véritable lieu, les autres sont trop près, trop loin, trop haut ou trop bas. La perspective l'assigne dans l'art de la peinture." Le texte, lui aussi, nous le lisons selon une "perspective" toute classique : nous ajustons le débit de notre lecture à l'impératif de la figuration (idéelle, émotive, narrative). Et c'est là que vous intervenez : vous ruinez la contrainte d'une perspective "normale" ; vous faites Fleur le texte ce qui se fait en peinture depuis le début du siècle."

01/1979

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Biographies

A la recherche du buste perdu d'Edmond Rostand sculpté par Sarah Bernhardt (et autres représentations du poète)

De Marseille à Paris, en passant par Luchon et Cambo-les-Bains, et même par les Pays-Bas, Thomas Sertillanges vous propose une promenade illustrée au cours de laquelle vous pourrez, Mesdames, faire la révérence devant le poète et, Messieurs, soulever votre chapeau. Edmond Rostand voit se pencher sur son berceau de jeune dramaturge la plus célèbre comédienne du XIXe siècle, Sarah Bernhardt. Elle créé pour lui trois de ses six principales pièces, La Princesse lointaine, La Samaritaine et L'Aiglon. Le "monstre sacré" est aussi à l'origine de la rencontre entre Coquelin, le créateur de Cyrano de Bergerac ; en tournée à l'étranger, elle jouera même le rôle de Roxane. Sarah Bernhardt, on le sait moins, est aussi peintre et sculpteur et, en 1910, elle réalise un buste de son auteur fétiche. Las, ce buste disparaît, après avoir été officiellement présenté dans le théâtre de la grande artiste dix ans plus tard. C'est l'histoire de cette effigie qui est racontée ici, avec l'appui de photos d'époque. Depuis, la figure et le nom d'Edmond Rostand ont été représentés sous différentes formes dans l'espace public. Statues, bustes et médaillons immortalisent le visage du poète ainsi que des personnages de ses oeuvres, Cyrano en tête. Son souvenir, se retrouve aussi au coin de rues, sur des façades d'immeuble, dans des jardins ou musées… L'auteur, passionné par le monde rostandien et spécialiste reconnu, nous propose un itinéraire permettant de découvrir tous ces lieux de mémoire, en les replaçant dans le contexte de l'époque. Thomas Sertillanges est le fondateur du Festival Edmond Rostand et le président des Amis du musée Cyrano de Bergerac. Conférencier et collectionneur, il est l'auteur de la première biographie illustrée, Edmond Rostand, les couleurs du panache. Ce passionné a été nommé chevalier des Arts et Lettres pour ses actions en faveur d'un des plus grands poètes et dramaturge français.

01/2023

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Guerre d'Algérie

Le silence et le bruit

" Mon père n'était pas croyant. Pourquoi ma mère a-t-elle tenu à cet enterrement religieux ? La réponse, je ne tarde pas à la découvrir. Sur la pierre tombale, à côté du nom de mon père, elle a fait graver ces mots : A la mémoire de Mimoun COHEN son père Yvonne COHEN sa mère Colette COHEN sa soeurJean-Jacques SICSIC son beau-frèredisparus en juin 1962 en AlgérieEt de Régine COHEN sa soeurFigés dans le marbre, ils hurlent comme des nouveau-nés. Et moi, j'ai l'impression de me réveiller d'un long coma. Colette, Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques. Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques, Colette. J'ignorais que mon père avait une soeur, une soeur qui s'appelait Colette. Jusqu'à ce jour, je n'avais jamais entendu parler de mes grands-parents, ils n'avaient pas de noms, pas de visages. Colette, Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques. Yvonne, Mimoun, Jean-Jacques, Colette. J'ai beau répéter ces noms comme un mantra, rien ne se passe, ils ne convoquent aucune image, aucun souvenir. Seulement un incommensurable étonnement. Pourquoi ce secret, pourquoi ce silence ? Disparus en Algérie. Qu'est-ce que ça veut dire, disparus ? Qu'est-il arrivé à mes grands-parents, leur fille et leur gendre, là-bas, en Algérie ? " C'est donc lors de l'enterrement de son père qu'Hélène Cohen découvre l'existence en même temps que la disparition d'une partie de sa famille. Juifs algériens, ils sont quatre à être partis et jamais revenus, quelques jours avant la déclaration d'indépendance. Ramenée à elle-même par cette découverte, l'autrice décide de plonger dans les méandres du secret familial et d'interroger les survivants pour enfin comprendre et connaître les disparus. Une enquête poignante au coeur d'un déni familial qui fait écho à l'un des épisodes les moins connus de la guerre d'Algérie : la disparition de plusieurs centaines d'Européens malgré la signature des accords d'Evian.

03/2022

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Première guerre mondiale

Verdun. 1916

La bataille la plus emblématique de la Première Guerre mondiale, aujourd'hui symbole de paix pour l'humanité. Dans l'écosystème des batailles de la Grande Guerre, Verdun fait figure d'exception mais non à cause des pertes, objets de tous les fantasmes, ni du nombre d'obus tirés, de la violence, de tactiques nouvelles et de mille autres superlatifs - cet affrontement n'est ni plus ou moins " violent " ni plus meurtrier que d'autres. Cependant, elle dénote bel et bien par l'intensité du feu de l'artillerie, la concentration massive d'hommes et l'accumulation des moyens matériels. De ce point de vue, Verdun rassemble déjà toutes les caractéristiques de l'hyperbataille. Pourtant, ce sont les petits groupes de combattants qui font basculer ou relancent l'un des plus longs et meurtriers affrontements de l'histoire. Emblématique de la guerre de tranchées, immobile, Verdun est pourtant en mouvement incessant sur terre et dans les airs : la guerre de mouvement dans un mouchoir de poche. Discrète dans ses dimensions spatiales, colossale dans les moyens matériels mobilisés pour détruire la nature et tuer les hommes, cette bataille à somme nulle au plan militaire est un géant mémoriel. Une vraie métaphore de la guerre pour les Français tant dans le duel franco-allemand qu'elle représente que dans la cinématique de l'offensive. Verdun mérite son histoire intégrale dépoussiérée, rajeunie et démythifiée, connectée à l'histoire politique, sociale, économique, technique, culturelle mais avec ses spécificités, qui tiennent à la structure des armées, à leur finalité opérationnelle, aux relations intramilitaires. Ce présent livre l'aborde à hauteur d'hommes, de la vision du caporal à celle du général, de la tranchée aux états-majors, sans être une transcription de récits et sans opposer une histoire par le bas, celle des soldats et officiers qui se battent, souffrent, meurent à une histoire par le haut, celle des généraux et des décideurs. L'une n'existe pas sans l'autre.

04/2023

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Littérature française

Poe, Edgar Allan - Sa vie et ses oeuvres. Un essai de Charles Baudelaire

C'est vers 1848 que Charles Baudelaire découvrit l'oeuvre de Poe ; il entreprit alors de le traduire. Quelques contes parurent ainsi dans des revues, puis, en 1852, la notice biographique que nous publions ici, reprise en 1856 dans la publication chez Michel Lévy du premier recueil intitulé Histoires extraordinaires. Un second volume, les Nouvelles histoires extraordinaires, parut un an plus tard chez le même éditeur. Vinrent ensuite les Aventures d'Arthur Gordon Pym en 1858, Eureka en 1864 et enfin les Histoires grotesques et sérieuses publiées en 1865. Bien que parfois contestées pour une certaine infidélité aux textes originaux, ces traductions permirent à l'oeuvre de Poe d'atteindre à une véritable notoriété en France. Les noms de Charles Baudelaire et d'Edgar Allan Poe sont en France intimement liés. C'est que s'il ne fut pas le premier à traduire Poe pour le public français (certains contes avaient déjà été publiés dans des revues), Charles Baudelaire entreprit ce travail avec l'intention résolue de faire de l'auteur américain "un grand homme pour la France" (lettre de Baudelaire à Sainte-Beuve du 19 mars 1856). Edgar Poe, sa vie et ses oeuvres, paru pour la première fois en 1852 dans la Revue de Paris, puis repris comme introduction aux Histoires extraordinaires (1856), contribua largement à forger cette légende. Car c'est bien d'une légende qu'il s'agit ici, dans la mesure où cette notice ne retrace pas exactement la vie de l'auteur américain. Mais là n'est pas son véritable intérêt. Au-delà de sa dimension strictement biographique, ce texte apparaît plutôt comme un plaidoyer. En racontant l'histoire "d'un de ces illustres malheureux, trop riche de poésie et de passion, qui est venu, après tant d'autres, faire en ce bas monde le rude apprentissage du génie chez les âmes inférieures" , Charles Baudelaire s'attache surtout à défendre l'Artiste, amoureux du Beau, contre une société tout entière imprégnée de matérialisme et de pragmatisme.

01/2023