Recherche

Simon Spruyt

Extraits

ActuaLitté

Religion

Affronter le monde nouveau. Epître à Paul et à nos contemporains

Migrations généralisées, effondrement des frontières, immédiateté et universalité des connexions, en un mot irruption brutale, à la fois physique et numérique, de l'autre et du différent. Voilà un fait unique dans l'histoire qui bouleverse nos façons de penser et de vivre. Un monde nouveau surgit, inconnu, alors que l'ancien craque de toutes parts avec fracas. La Terre elle-même s'est mise à geindre. Nous oscillons entre la terreur de la fin et l'enfantement d'un commencement qui tarde à voir le jour. Nous vivons un moment messianique. Devrons-nous renoncer à l'idée d'humanité et espérer sauver notre peau tout seul ? Devrons-nous renoncer aux nations et aux peuples parce qu'ils seraient les témoins abolis d'un passé bientôt englouti ? Devrons-nous également renoncer à la certitude que nous partageons un destin commun ? Ou, sinon, comment le construire et le trouver ? Comment écrire cette nouvelle page ? Voilà le monde nouveau que chacun de nous se doit d'affronter. Il se trouve qu'un homme a été confronté aux mêmes défis, a connu les mêmes angoisses, a été envahi par la même terreur. C'est Paul, l'apôtre des chrétiens, le Shaoul des Juifs, le Paul des philosophes, surtout l'un des piliers de l'Occident, quoi que l'on croie. Il a vécu un autre de ces moments messianiques, comme la civilisation des hommes en a peu compté. Il a alors proposé à tous les citoyens de l'Empire romain de repenser Dieu pour comprendre ce qui pouvait les rassembler : une autre approche de la vie.

10/2019

ActuaLitté

Religion

HISTOIRE DES JUIFS EN AFRIQUE DU NORD. Tome 1, En exil au Maghreb

L'histoire des juifs en Afrique du Nord n'a jamais cessé d'alimenter ma curiosité dès ma première enfance. Tout m'interpellait dans l'univers où j'ai vu le jour. Il se présentait à moi sous trois volets violemment contrastés, le musulman et le chrétien, avec entre eux le monde juif auquel j'appartenais. Pour m'en convaincre, ma mère m'inondait de ses prières. La maison était immémorablement habitée par la Bible hébraïque, lue, proclamée dans sa langue originale, l'hébreu. Israël était si présent en nos vies qu'il était impossible d'échapper à sa présence. Partout, nous gardions religieusement le souvenir du passé glorieux de nos ancêtres. Exilés de notre terre, la Judée, dans nos exils nous n'avions qu'une mission, celle de conserver la mémoire de notre passé dont nous cultivions les souvenirs, et qu'un but, voir notre peuple ressusciter un jour sur sa terre. Ainsi, ma longue route jalonnée de livres a-t-elle abouti à cette édition définitive, en deux volumes, de l'Histoire des Juifs en Afrique du Nord. Histoire née d'une seule interrogation et d'une même angoisse : d'où venons-nous et où allons-nous ? Au seuil de l'ère atomique, la plupart des juifs sont de retour sur la terre d'Israël dont ils partirent voici deux millénaires. En Afrique du Nord, d'eux, il ne reste rien, sinon leurs cimetières. Ces pages racontent leur singulière histoire qui, partie du Maghreb, renaît en ses sources, sous le ciel de Jérusalem. André Chouraqui.

11/1998

ActuaLitté

Poésie

28 paradis, 28 enfers

Les Orientaux aimaient réduire le monde à l'infiniment petit, certains peintres japonais du XVIIIe siècle ont même réussi l'exploit de peindre un jardin sur un grain de riz. D'autres ont sculpté des scènes du Déluge sur des noyaux de cerise. Je ne pourrais prétendre à tant de virtuosité, mais j'ai toujours été attirée par les mondes infimes, au point de me constituer au fil des années un musée personnel du Minuscule. Paradis, Enfers : quoi de plus impressionnant, gigantesque, de plus surhumain en même temps - à commencer par leur version littéraire, cette Divine Comédie, dont la lecture, il y a quelques années, m'a ouvert la voie à ces univers parallèles ? Un été où j'étais triste à Paris, je ne voyais pas d'issue à mon chagrin, sinon le rêve. Pour donner vie à ces rêveries, je commençai à dessiner des mondes minuscules, paradis terrestres, paradis perdus, où je m'imaginais avec celui que j'aime, où nous étions d'infinies particules d'un monde minéral et végétal, tels des feuilles, des étoiles, des grains de sable... Oublions le Purgatoire, que j'imagine plutôt gris, mais que seraient mes paradis sans leurs enfers ? Rome sans les sept collines, la Joconde sans son sourire ?... Aussi n'avais-je d'autre choix, à un moment moins chagrin, que de donner vingt-huit enfers miniatures comme antipodes à mes paradis. Lorsqu'on se "fait tout petit", on peut disparaître, mais c'est peut-être pour mieux renaître dans un autre monde, un jardin d'Eden.

11/2012

ActuaLitté

Sciences historiques

Histoire de vivre. Mémoires d'une féministe

En 1968, à Paris, Anne Zelensky a trente ans. Le vent de liberté qui souffle, au mois de mai de cette année-là, va lui permettre de rencontrer d'autres femmes qui partagent ses rêves et ses espoirs : ensemble, elles créeront le Mouvement des femmes. Anne Zelensky, qui a adopté le nom de guerre d'Anne Tristan, se lance dans cette aventure à la fois sérieuse et joyeuse qui va changer un peu le monde et beaucoup sa vie. Sur son chemin, qui retrace un pan mal connu de notre histoire, elle croise de nombreuses personnalités : Simone de Beauvoir, Yvette Roudy, Gisèle Halimi, aux côtés desquelles elle se bat pour le droit à l'avortement et à la contraception, ainsi que pour la défense des femmes victimes de violences conjugales. Puis elle travaille avec le ministère du Droit des femmes, qui donne forme aux revendications féministes des années 70. Mais les années 68 font également chavirer les cœurs. Anne se cherche, entre hétérosexualité et homosexualité, avant de se trouver vraiment, en partie grâce à la psychanalyse. Avec humour et profondeur, Anne Zelensky-Tristan raconte ces années historiques. Son itinéraire, à la fois singulier et représentatif, mêle actions publiques et tribulations personnelles. Et surtout, elle apporte un démenti convaincant aux clichés sur le féminisme. Comme elle le dit elle-même : " L'engagement féministe s'accommode plus mal qu'aucune autre entreprise de recréation du monde de la classique division entre vie et œuvre. Son matériau est la vie même, qu'il prétend changer. Celle des autres, la nôtre. "

04/2005

ActuaLitté

Littérature française

Les voix. Van Gogh, Tony Montana, Picasso et les autres

Il faut tendre l'oreille pour écouter la Vérité qui sort de la bouche des fous. Orner, peintre connu et reconnu, en sait quelque chose. "Un jour, j'ai été schizophrène. C'est écrit dans le compte-rendu du psychiatre. C'est une erreur d'appréciation. En réalité, j'arrivais à capter la voix intérieure de certaines personnes. J'ai commencé à entendre feu mon père, à sentir la présence de Vincent Van Gogh et à lire dans Elyza comme dans un livre ouvert. Toutes ces voix ont pris le pouvoir sur mon être. J'ai été plus ou moins assiégé. Elles étaient plusieurs à tourmenter mon esprit. Indélogeables, sournoises et revanchardes, elles voulaient s'emparer de mon âme. Elles ont eu le champ libre. Chacune a pu s'exprimer. Je pensais être cartésien, je suis devenu fou. Je pensais être fort. J'avais victorieusement fait taire mon père. Je l'avais maîtrisé, le bougre. Il a été mon premier hôte. Je ne me suis pas méfié, je l'ai laissé entrer..." Dans ce roman, Naïma Guerziz pénètre un monde où tous les verrous explosent et où l'inconscient s'autorise à détruire ou à sublimer, à cheminer là où toutes les limites géographiques et temporelles sont bannies. Elle vous offre un voyage dans l'irrationnel, à la rencontre de Vincent Van Gogh, Tony Montana, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras et beaucoup d'autres personnages connus ou pas. Quand la folie d'un homme surgit, elle met en exergue les passions, les peines et les amours indicibles, sans tabou ni hypocrisie.

03/2019

ActuaLitté

Religion

Mystère et ministères de la femme

A l'origine de ce petit traité rédigé en 1976, on trouve les débats récurrents sur la place et la fonction de la femme dans l'Eglise, mais aussi dans la société. La lutte contre les inégalités tendait à réclamer voire imposer une "indifférence aux différences" entre les sexes. Pourquoi, au nom de cette égalité, ne pas autoriser l'accès de femmes au sacerdoce ? Louis Bouyer répond en remontant à la source (théologique) de la problématique (sociologique). Considérer la distinction et la complémentarité entre les sexes à un niveau social, historique et anthropologique ne suffit pas. Il faut s'aventurer jusqu'à prendre en compte le plus essentiel en théologie : le mystère de la vie trinitaire. Voilà pourquoi Mystère et ministères de la femme conserve toute sa pertinence aujourd'hui. La situation post-conciliaire a fourni le prétexte pour éclairer le cheminement de l'humanité, dont la dualité sexuée apparaît sinon comme un mystère, au moins comme un défi. Dans cet essai prophétique, rédigé d'une traite mais fruit de quantité de travaux, d'expériences et de méditations, Louis Bouyer a voulu "déblayer le terrain" ou "la voie" pour qu'en Eglise la femme trouve un ministère ajusté à son mystère. Né dans une famille protestante, Louis Bouyer (1913-2004) est ordonné pasteur luthérien en 1936 après des études de lettres et de théologie. En 1939, l'étude des Pères de l'Eglise le conduit vers l'Eglise catholique. Il est considéré comme l'un des plus grands théologiens français du xxe siècle.

04/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondances 1932-1959. Vouszenserancinq !

Boris Vian a beaucoup écrit. 10 000 pages ont été publiées, restait en suspens la correspondance. Dans les échanges avec sa première épouse Michelle se dessinent notamment l'univers de Saint-Germain-des-Prés, celui de Saint-Tropez avec ses clubs et ses personnalités hautes en couleur. Les copains - écrivains, jazzmen ou artistes - deviennent source d'inspiration, voire des personnages de son oeuvre. Boris Vian leur écrit, mais répond aussi continuellement aux missives d'admiratrices, de lecteurs anonymes passionnés de musique et aux journalistes qui n'aiment pas son style. Quant à la séquence familiale inédite qui ouvre cet ouvrage, elle résonne avec une puissance singulière. Les lettres à sa mère, surnommée Pouche, alors qu'il est en première année de l'Ecole centrale, sont particulièrement touchantes, comme ses charmants échanges plus tard avec ses deux enfants, Patrick et Carole. Ses lettres d'amour nous bouleversent, qu'elles soient coquines, drôles ou poétiques. Et puis un jour le premier amour disparaît pour refleurir ailleurs, avec Ursula, son Ourson. Si l'on connaissait son esprit facétieux et provocateur, cette correspondance révèle l'humeur parfois assombrie d'un homme qui se sait malade depuis l'adolescence et qui vit différemment. Ressort quelquefois le ton d'un écrivain blessé de ne pas avoir été compris ni sous son nom ni sous celui de Vernon Sullivan. Même si Simone de Beauvoir lui écrit avoir aimé "en gros et en détail" L'Ecume des jours ou que Raymond Queneau le soutient contre vents et marées.

08/2020

ActuaLitté

Littérature française

La providence est une fée cruelle parfois

Sur les routes de France, entre Château-Vallon dans le Midi, et l'Ile-Saint-Louis à Paris, en Egypte, au Maroc, en Amérique du Sud, avant, pendant et après la seconde guerre mondiale, ce livre retrace le chemin de vie d'une famille, la mienne, entre 1920 et 1967 (année de mon départ de la maison), et en particulier celui de Simone Seytres ma mère. Rumeurs, médisances, mensonges, ont tenté de salir maman quelques temps avant sa mort. Atteinte dans sa dignité de femme, de mère, d'épouse et de grand-mère, elle n'a pas cherché à se défendre mais à comprendre pourquoi l'une de ses filles pouvait la condamner, la haïr peut-être. Suite à la lecture de ses carnets, gardés secrets jusqu'après sa mort, j'ai découvert l'étendue de ses peines, de son abnégation ; de ses révoltes portées avec tant d'amour et d'innocence ; le tout empaqueté dans un écrin de vie coloré de drames, d'humour, et de candeurs amicales. Je n'avais alors qu'une connaissance relative de ce que fut la vie de mes parents et j'ai infiniment regretté le manque de mots. Avant d'aborder l'écriture de ce récit, qui se veut être une transmission, un témoignage, j'ai écrit une pièce de théâtre mettant en scène trois personnalités féminines évoluant entre les années 1939 et 2008, c'était une fiction ayant pour support les écrits de maman... Je ne pouvais en rester là !

06/2017

ActuaLitté

Critique littéraire

Le grand siècle déshabillé. Anthologie érotique du XVIIe siècle

Loin d'être une époque solennelle et froide, le Grand Siècle se révèle, d'un bout à l'autre, comme ardemment érotique. Sans doute moins connu que le libertinage du siècle suivant, cet érotisme prend des formes multiples, parfois surprenantes, en s'affirmant comme une sorte d'antidote à tous les pouvoirs, moraux, politiques et religieux. La veine populaire s'exprime de façon explosive et hilarante dans les facéties, les " chansons folâtres ", les " contes à rire ", puis, sous la Fronde, les violentes mazarinades, tandis que les " chansons de cour " brocardent sans pitié les amours des courtisans. On voit à cette même époque surgir les premiers grands textes érotiques de notre littérature : les Confessions de Bouchard, L'Ecole des filles, Le Bordel des Muses de Le Petit. Les écrits d'ecclésiastiques montrent que l'Eglise elle-même n'échappe pas à ces hantises. Objets de scandale, le saphisme et l'homosexualité masculine sont présents aussi bien dans l'oeuvre des poètes que dans les anecdotes relatées par les chroniqueurs ou les rapports de police. Certaines obsessions, en particulier la scatologie, sont perçues et exaltées comme autant d'hérésies. Les multiples amours de Louis XIV témoignent que ce souverain, loin d'être une exception, exprimait parfaitement les goûts de son siècle tout enivré d'amour et de sensualité. Nombre de textes ici rassemblés sont peu connus, sinon ignorés, et certains n'avaient même jamais été réédités. Ils sortent ainsi du purgatoire sans rien perdre de leur verve trouble et sulfureuse.

05/2017

ActuaLitté

Cinéma

Toscan, papa et moi

Qui mieux que la fille de Daniel Toscan du Plantier, Ariane, née de son premier mariage avec la comédienne Marie-Christine Barrault, pour démêler les fils de ce père qui aurait pu être un personnage de film ou de roman ? Figure majeure du cinéma français pendant trente ans, des années 1970 à 2000, Daniel Toscan du Plantier a produit Robert Bresson, Joseph Losey, Federico Fellini, Peter Greenaway, et les plus grands films de Maurice Pialat. Son nom rime aussi avec Gérard Depardieu, Isabelle Huppert ou Isabella Rossellini. Charismatique en diable, séducteur, il faisait partie de la race, aujourd'hui disparue, de ces seigneurs qui pouvaient dépenser sans compter au service de l'art et des créateurs, quitte à faire trembler les comptables. Amoureux des femmes, marié à plusieurs reprises, et père de cinq enfants, ce grand homme public reste, pourtant, un mystère. Alors qui mieux que sa fille, Ariane, née de son premier mariage avec la comédienne Marie-Christine Barrault, pour démêler les fils de ce père qui aurait pu être un personnage de film ou de roman ? Ariane, devenue, au fil du temps, et par sa seule volonté, une femme de cinéma influente, et attachée, aujourd'hui, à entretenir et promouvoir le patrimoine Gaumont, dont les grandes productions de... Daniel. Une fille qui a papa dans son " catalogue " autant, sinon plus, que dans ses albums de photos de famille. En racontant son " Toscan " à la première personne, et leurs rapports filiaux, Ariane sort de l'ombre et ranime l'héritage de son père.

05/2019

ActuaLitté

Critique littéraire

Jacques Prévert en vérité

" Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre ", " T'as de beaux yeux, tu sais ! ", " Souviens-toi Barbara, il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là ", " Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi "... Ces répliques et ces vers flottent dans toutes les mémoires. Mais on ne sait pas toujours qu'ils sont de Prévert, ni quel homme fut l'auteur, avec Paroles, du plus grand succès de la poésie française. Né, il y a mi siècle, aux franges un peu bohèmes de la bourgeoisie, ce Parisien typique, " anar " et élégant, gouailleur et lyrique, commença par exercer divers petits métiers tels qu'employé, fort peu modèle, aux magasins du Bon Marché. Un temps compagnon de route des surréalistes, rue du Château puis des communistes, avec la troupe théâtrale du Groupe Octobre, la notoriété lui vint au cinéma, où, associé à Marcel Carné, il signa le scénario et les dialogues de plusieurs chefs-d'œuvre : Drôle de drame, Le jour se lève, Les Visiteurs du Soir, Les Enfants du paradis... En 1945, Paroles, recueil de poèmes publiés au hasard des revues, lui vaut de devenir poète de l'après-guerre. Rebelle aux appartenances et aux mots d'ordre, Prévert fut cependant l'homme des amitiés. Elles tissent son existence : de Marcel Duhamel, le créateur de la Série Noire, et Yves Tanguy à Picasso, Yves Montand, Simone Signoret. Et, autant que son histoire, c'est celle de la " bande " dont il était l'éblouissant animateur qu'Yves Courrière fait revivre dans une biographie foisonnante.

01/2000

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Thérèse et Isabelle

Voici "Thérèse et Isabelle" tel que Violette Leduc l'avait écrit à l'origine, avec ses pages inédites âpres et précieuses, sa langue nue et violente qui témoignent d'une liberté de ton qu'aucune femme écrivain, en France, n'avait osé prendre avant elle. "Thérèse et Isabelle" constituait la première partie d'un roman, Ravages, présenté aux Editions Gallimard en 1954. Jugée "scandaleuse", elle fut censurée par l'éditeur. C'est au printemps 1948 que Violette Leduc, encouragée par Simone de Beauvoir, entreprit la rédaction de ce texte auquel elle va consacrer trois années. Le défi était de taille : "J'essaie de rendre le plus exactement possible les sensations éprouvées dans l'amour physique. Il y a là sans doute quelque chose que toute femme peut comprendre. Je ne cherche pas le scandale mais seulement à décrire avec précision ce qu'une femme éprouve alors. J'espère que cela ne semblera pas plus scandaleux que les réflexions de Madame Bloom à la fin de l'Ulysse de Joyce. Toute analyse psychologique sincère mérite, je pense, d'être entendue". Au début des années soixante, Violette Leduc greffe une partie de "Thérèse et Isabelle" dans le troisième chapitre de La Batârde : elle supprime des passages, resserre des pages, atténue des métaphores, modifie le déroulement de quelques dialogues ; Thérèse est métamorphosée en Violette. L'autre partie est publiée séparément en juillet 1966. Aujourd'hui, enfin, paraît Thérèse et Isabelle comme une oeuvre en soi, dans sa cohérence initiale et sa continuité.

10/2013

ActuaLitté

Littérature française

La Déchirance. Ne pas savoir d'où l'on vient

1957 en Lorraine. Pour Juliette et Jacques le destin paraît scellé : leur mère biologique signe l'abandon de ses enfants auprès de l'Assistance Publique. De nourrices en familles d'accueil, l'école de la vie est rude, sans concession, rythmant ainsi l'évolution d'une enfance sans âme, parsemée d'anecdotes sordides. Devenus adultes, Juliette et Jacques n'ont de cesse de trouver des réponses : qui sont leurs parents ? Quels secrets entourent leur naissance puis leur abandon ? Leur permettra-t-on de s'intégrer dans leur vraie famille ? Retrouveront ils Monsieur, Madame Linke et leur petit Tommy ainsi que le commandant de marine Fournier qui entreprirent des démarches d'adoption avant de renoncer ? Des retrouvailles enfin !...au terme de recherches désespérées, pour la réhabilitation d'une identité avortée, le déni de deux naissances, mais des "pourquoi" demeurent malgré une singulière pugnacité. Et puis le départ de "l'héroïne" : la mère tendresse, la mère protectrice, la mère consolatrice ? : rien de tel sinon que la femme rejettera ses enfants jusqu'à son dernier souffle. Une démonstration d'amour aussi, bien au-delà de la mort. Une leçon de ténacité, d'espoir, illuminée par l'humanité et la compassion. Un plébiscite contre la culture du secret de l'identité et pour l'accès aux origines. A l'heure où les médias parlent avec une certaine complaisance de la gestation pour autrui sous diverses formes, avec comme point d'appui la satisfaction des adultes, Hélène Dartig rappelle la souffrance durable, pesante, lourde d'angoisse qu'est la vie sans en connaître ses origines.

11/2016

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Chercheurs d'ombres

Quel rapport y a-t-il entre Bruno Schulz et Joë Bousquet, Ida Lupino et un voyage chez les fous en compagnie de Wang Bing, la sirène Ondine et les premiers films de Sharunas Bartas, les duos de soeurs et un roman sur la guerre du Vietnam, les lettres de Rainer Maria Rilke sur la nécessité de se mettre sans cesse en danger quand on prétend créer et la fameuse " Lettre à un ami lointain " de Cioran, la philosophe Maria Zambrano qui se définissait comme une éternelle étrangère et les " veilleurs de nuit, de jour et de rêve " chez Stanislas Rodanski ? Aucun rapport, sans doute, sinon que ce sont, à travers l'évocation de ces figures ou de ces singularités, autant de tentatives d'élucider le mystère des passants qui choisissent l'ombre, se dissimulent dans l'ombre, ont été rejetés dans l'ombre, autant de tentatives aussi de faire parler la bouche d'ombre, de permettre à la part obscure d'entonner l'éloge de ce qui chante dans les ténèbres. Il y a une griserie à se projeter en pleine lumière, mais il y a peut-être une ivresse plus grande pour les artistes présents dans ces pages à se tenir en retrait et à être les habitants de cette " Nuit obscure " tant vantée par saint Jean de la Croix : ceux-là savent que c'est dans les zones d'ombre, si riches de contradictions, de paradoxes, de questionnements, que naissent les intuitions les plus fécondes.

10/2017

ActuaLitté

Beaux arts

Paroles et images sur le commencement. Le discours des peintures de la chapelle de Merléac

La chapelle Saint-Jacques en Merléac a été construite au cours du XIVe siècle. Ses décors, vitraux, peintures murales et lambris racontent la vie du saint et celle de la Passion du Christ. Elle a bénéficié dès 1861 de restaurations suivies par le service des monuments historiques et fut classée sur la liste de 1862. Elle a, en fait, été dotée de somptueux décors par la famille des Rohan qui ont fait l'objet d'importants travaux de restauration. Les inscriptions sur les lambris de Merléac constituent l'un des exemples les plus intéressants, sinon l'apogée d'une grande mouvance d'inscriptions illustrées où le rapport texte-image forme une esthétique cohérente. Le concepteur du décor de la chapelle bretonne suivait sans doute l'exemple illustre de la Sainte-Chapelle de Paris et de ses avatars artistiques, y compris dans le choix du texte. La comparaison avec plusieurs décorations du même type dans les milieux royaux d'Angleterre ou de Bohême, voire avec d'autres cas célèbres en France ou en Allemagne, permet de supposer que ce manuscrit-source pouvait être inspiré d'une Bible illustrée appartenant à la tradition des textes dérivés de la Bible historiale de Guyart des Moulins. Texte et image, enquête sur les sources philologiques, enjeux de patrimoine et d'invention, renouvellement grâce au numérique des questions de préservation et de diffusion des connaissances : la chapelle cristallise les enjeux de la modernité. Le regroupement des chercheurs venus du monde entier pour raviver l'enquête sur les discours des lambris de la chapelle en témoigne.

12/2019

ActuaLitté

Esotérisme

L'amour est une histoire de sorcellerie. Des secrets maçonniques au mystère intitiatique

"J'ai accepté tous les enfants et je n'accepte pas sa part, c'est qu'il y a un problème ! C'est la seule à qui j'ai refusé la paternité, dépenser aussi cher pour un bâtard que je n'aurai pas le temps de voir grandir ! Elle n'a qu'à continuer à chanter mon nom, c'est bien fait pour moi, on m'avait prévenu, mais c'est comme si la femme avait fait la sorcellerie sur moi." Les femmes, c'est le point faible de Faustin, le polygame. Au grand dam de ses vingt-quatre enfants, vivant entre le Cameroun et l'Occident, qui cherchent désespérément à attirer l'attention, du père, ce chef de village toujours en voyage. En France lorsque l'on aime on dit "je suis amoureux". En Afrique on a tendance à dire "Je ne sais pas ce que l'on m'a fait ! J'ai été envoûté !". Bien souvent l'amour est assimilé à la magie noire. - Et quoi d'autre ? Sinon comment un homme de la trempe de Faustin, a-t-il pu perdre tous ses moyens et tomber sous le charme de Délice, Charline, Pauline, Catherine et Clotilde ? ! Lui en est sûr, il n'était pas dans son état normal ! Il va devoir composer avec toutes ses femmes et ses nombreux enfants. Sont-ils d'ailleurs tous de lui ? Peu importe ! Il va s'évertuer à être un bon père et faire le nécessaire, même s'il donne l'impression à sa progéniture que l'amour paternel est secondaire.

10/2018

ActuaLitté

Philosophie

TRAITE DE MORALE

" Les lois générales se subordonneront le reste de plus en plus, le niveau atteindra le Calvaire et bientôt dépassera la Croix. Jésus-Christ lui-même, qui n'est plus tout à fait Dieu dans Malebranche, cessera même d'être un homme, tant le sens philosophique triomphera de l'anthropologique ! Du plus haut de cette construction métaphysique de Malebranche, j'entrevois déjà tout au bout Hegel et son cortège. " Ainsi Sainte-Beuve saluait-il en son temps l'apport de Malebranche (1638-1715), prêtre de l'Oratoire, lecteur enthousiaste de Descartes, mais aussi et surtout philosophe chrétien pour lequel la raison est religieuse parce que la religion est rationnelle. La morale défendue par Malebranche ici se réclame d'une exposition scientifique car la raison de l'homme peut pénétrer les desseins divins : s'il est immoral de se dérober aux conditions imposées par la naissance, il l'est tout autant d'ignorer le caractère transitoire des valeurs qui les accompagnent en s'attachant à elles comme si elles constituaient de véritables biens. Il faut donc et remplir les devoirs attenant à sa condition et ceux du chrétien, qui sait que le véritable bien est encore à venir. Ni la retraite et l'isolement systématique, ni l'engagement dans les valeurs mondaines, mais la pratique de celles-ci tempérée par l'esprit sinon la lettre de la retraite. Bref, à la fois dans le monde et hors du monde, comme l'exige le fondement de la morale, le sacrifice chrétien.

01/1900

ActuaLitté

Psychologie, psychanalyse

Joyeusetés freudiennes

Ce livre est le quatrième que René Pommier consacre à Freud, le plus inventif, à ses yeux, de tous les grands dingues que l'humanité a produits. Il est constitué de trois études. La première porte sur l'interprétation que Freud a donnée du Moïse de Michel-Ange. Bien qu'elle ne fasse pas intervenir la sexualité, elle n'en est pas moins profondément freudienne par son caractère totalement arbitraire et une argumentation particulièrement tirée par les cheveux, en l'occurrence les mèches de la barbe du Prophète. La deuxième examine la première des Cinq psychanalyses, celle de Dora, la plus tordue sans doute. Au terme de l'analyse, on découvre que Dora, depuis longtemps amoureuse de son père, s'était éprise d'un ami de ses parents dont pourtant elle refusait violemment les avances, et, en même temps, de la femme de celui-ci qui était, par ailleurs la maitresse de son père, et, transfert oblige, elle était sur le point de succomber au charme de Freud lorsqu'elle mit fin au traitement. La troisième est consacrée à l'un cies textes de Freud les plus loufoques, sinon le plus loufoque, intitulé "Sur la prise de possession du feu" On y apprend pourquoi les hommes primitifs ont eu bien du mal pour réussir à maîtriser le feu. Ils ont dû, en effet, apprendre au préalable à maîtriser une pulsion de nature homosexuelle (les flammes représentant, bien sûr, des phallus) qui, dès qu'ils apercevaient un feu, les poussait à uriner dessus.

09/2018

ActuaLitté

Théâtre

RABELAIS

Rabelais a toujours été pour moi un objet de prédilection. Je retrouve en lui la présence de l'Ancêtre. Cela dépasse l'admiration. Est-ce atavisme paysan ? Peut-être. Je me sens biologiquement tellement français ! Or personne ne l'est plus que lui : défauts et qualités, faiblesse et génie. C'est pourquoi sans doute depuis quatre siècles l'honnête homme, «ce faible idéal, toujours si populaire dans la moyenne sagesse française» (Michelet), s'ingénie sinon à le tuer, du moins à le cacher comme un monstre un peu gênant pour la famille. Dans la pleine terre de Rabelais, il y a cette immense inspiration, cette totale liberté, cette délirante imagination, cette colossale effervescence. Ce qui me tentait surtout, c'était de servir la «théâtralité» de ce grand auteur qui composa les situations et ses dialogues pour ainsi dire à "l'état brut". Cependant pour rester fidèle à Rabelais et en donner un portrait qui ait des chances de lui ressembler, il fallait que l'entreprise fût folle. Il fallait le prendre dans sa totalité. Il fallait extraire un spectacle de ses cinq livres, de ses lettres, de ses pronostications : de son ouvre en entier. Rabelais est né soixante-dix ans avant Shakespeare. Son oeuvre, quand on l'approfondit, est savamment construite. Nous espérons que le «jeu dramatique» que nous en avons tiré fera penser à Molière, La Fontaine, Alfred Jarry, Aristophane, Kafka, à la Renaissance, au Cirque de tous les temps et ... à notre Epoque.» Jean-Louis Barrault.

11/1969

ActuaLitté

Histoire de France

Intelligence avec l'ennemi : Le procès Brasillach

Robert Brasillach est le seul écrivain notoire qui, pour avoir collaboré avec les nazis, a été fusillé. L'enquête sur son cas se lit comme un roman, riche en personnages hauts en couleur. Brasillach fait partie de l'élite intellectuelle formée par l'Ecole normale supérieure. Il est bientôt fasciné par l'Allemagne nazie, sa violence, sa théâtralité. Il va diriger Je suis partout, hebdomadaire férocement antisémite, pro-nazi, dénonciateur de Juifs et de résistants. Mais on ne le jugera pas pour ses opinions. On le condamnera pour trahison. En janvier 1945, si Paris est libéré, la guerre n'est pas finie. C'est dans ce climat tendu que s'ouvre le procès de Brasillach. Comme une pièce de théâtre, trois vedettes s'affrontent : Robert Brasillach, le procureur Reboul et l'avocat Jacques Isorni. Alice Kaplan raconte aussi, parce que c'est très éclairant, l'histoire personnelle et parfois le roman familial du procureur Reboul, d'Isorni, des jurés et même de quelques journalistes. Elle a eu accès au dossier de recours en grâce soumis au général de Gaulle. Elle rapporte les cas de conscience, les acceptations et les refus des célébrités à qui l'on a demandé de signer en faveur du condamné. Pour quoi Camus a signé et Simone de Beauvoir a refusé. On découvre comment la mort de Brasillach va peser sur le destin de tous les personnages qui ont été mêlés à son procès. Et comment elle a continué à alimenter les débats intellectuels sur la responsabilité de l'écrivain.

10/2001

ActuaLitté

Littérature française (poches)

Fragments d'un paradis

Fragments d'un Paradis éclaire enfin sur l'art poétique de Giono et sa véritable religion de l'imaginaire verbal. Peu lui importe de n'avoir pas navigué ; pour Giono le réalisme n'existe pas et ne saurait exister. Dans la mesure où il procède de forces supérieures à l'imagination humaine, le réel doit être, selon lui, plus fabuleux et incroyable que toutes nos chimères. Ainsi faut-il admettre l'irruption de sensations purement terriennes dans l'univers marin, dont c'est une des caractéristiques de les exclure. Les raies géantes ont des odeurs de " champ de narcisses ". Comme au-dessus de Manosque, le ciel des antipodes a des " grésillements de braise " et les étoiles ont "des cris de cristal ". On voit les images surgir, se polir, et garder mystérieusement leur palpitation première. Ce n'est sans doute pas un hasard si l'oiseau y tient une grande place. Son frémissement évoque physiquement ce que Giono attend des mots eux-mêmes. Ainsi tombe le soir " rouge et terne comme un coq malade ", ou telle " une aile de feu déployant ses plumes ". Cela ne remplace pas Melville, ni Conrad, ni nos auteurs de grand large comme Henri Queffélec, Michel Mohrt ou Jacques Perret. Mais qu'est-ce que la " vraie mer" sinon celle qu'on porte en soi jusqu'à se faire porter par elle, et que lève la houle des mots ! Giono le dit bien: "La vérité objective n'existe pas, ce qui importe c'est d'être enchanté ! " Bertrand Poirot-Delpech

03/2002

ActuaLitté

Littérature française

DU CONTE A LA LITTERATURE suivi de CHEMINS GRAND BOIS

Dans Du conte à la littérature, poétique et subversion esthétique (essai), première partie de cet ouvrage - dont la seconde est un roman -, Jean-Georges Chali démontre la résonance vibratoire du conte, en une analyse qui puise sa source à la fois chez les Kanaks (avec Louise Michel), aux Antilles (avec Lafcadio Hearn, Ina Césaire, Gilbert Gratiant, Frankétienne, Edouard Glissant, Simone Schwarz-Bart, Suzanne Dracius, Dany Bébel-Gysler etc.) et dans l'Océan indien (avec Malcolm de Chazal et Ramesh Ramdoyal), le conte pouvant être perçu comme un puissant égrégore créole de résistance, un agrégat constitué de plusieurs éléments : l'identité, la mémoire, la langue, qui au cours des siècles ont souvent été réactivées ou transformées. Le roman Chemins Grand Bois sonne comme un "Grand réquisitoire ! Il existe des pays où la jeunesse garde toujours les yeux ouverts sur son passé. Ces pays-là ménagent une place de choix à tous ceux dont la seule fonction consiste à courir le relais de leur civilisation. La rue connaît ses mémoires, ses contes, ses histoires. Les mythes habitent la demeure des vieux, et lorsque l'enfant balbutiant épelle son premier mot, un concert d'applaudissements accueille le passage dans son monde" . (Vincent Placoly, Frères Volcans). Comme Zola avec sa première publication, son recueil Contes à Ninon, Jean-Georges Chali a choisi d'avoir recours au conte pour son premier roman, Chemins Grand Bois ; c'est sans doute là, véritablement, la façon pour lui de faire poindre à la fois l'univers du merveilleux et la ferveur de l'engagement politique.

02/2021

ActuaLitté

Gestion des émotions

Enfin libre ! Comprendre les désordres de la dépendance affective

Un guide vers l'amour de véritable : l'amour des autres et de soi ! La dépendance amoureuse peut lier deux personnes dans un attachement psychologique toxique et devenir source de souffrance. Une fois qu'elle est bien installée, elle incite les gens à oublier leurs propres besoins, l'importance de leur individualité et leur autonomie. Ce genre de relation devient alors davantage une cause de doute, de jalousie et d'emprise. On s'abandonne à l'autre en oubliant l'essentiel : le moi et notre amour-propre. Ne laissez personne devenir le pilier de votre vie, sinon la suite sera désastreuse. Une relation est un complément à votre vie, et non votre raison de vivre. Soyez aussi conscient que le dépendant affectif aime forcer l'attachement pour assurer son besoin d'être aimé. Ceci explique pourquoi certaines personnes sont très séduisantes et aimables en début de relation, mais après quelques mois de fréquentations, elles révèlent leur vraie nature, leur besoin constant de l'autre, et vous voilà pris dans une dépendance affective. D'une part, cette dépendance est difficile à comprendre, car ces gens se font du mal à maintenir une relation déchirante et insécurisante, mais d'autre part, ils disent se faire du bien en renouant avec la sexualité, l'espoir et la survie. Ce livre examine minutieusement les désordres possibles chez le dépendant affectif. Il propose plusieurs exemples et des mises en situation qui aideront à démystifier et à comprendre les multiples réactions éventuelles, liées à cette dépendance.

01/2023

ActuaLitté

Histoire de France

Pierre Laval

" Il existe une association de défense de la mémoire du maréchal Pétain. Il n'existe rien de tel pour Pierre Laval. Dans la mémoire collective des Français, Laval est l'homme à la cravate blanche et à l'âme noire, le politicien taré, le maquignon de bas étage, le traître avéré, qui a souhaité publiquement la victoire de l'Allemagne, prêté la main aux rafles et à la déportation des Juifs et à l'envoi des jeunes Français dans les usines de guerre allemandes, créé et présidé l'odieuse Milice... " Dans cette mise au point : Pierre Laval, Claude Croubois, à la lumière de nombreuses sources croisées, brosse un tableau vivant et objectif du personnage. Si, comme l'a reconnu le général de Gaulle lui-même, Laval était un patriote, qui pensait servir au mieux les intérêts de " son " pays en tirant parti du pire, il se trompa lourdement. Son anticommunisme viscéral, son manque de vision géostratégique et surtout une confiance incroyable en lui-même et en ses talents de négociateur, lui firent commettre de grossières erreurs. Il crut presque jusqu'au bout sinon à la victoire de l'Allemagne, du moins à une paix de compromis à l'Ouest contre le bolchevisme où il aurait joué un grand rôle. Il n'avait pas compris que l'Allemagne nazie n'était pas celle de Guillaume II et qu'il ne pourrait pas manoeuvrer ses interlocuteurs allemands ou même ses juges de la Haute Cour comme ses électeurs d'Aubervilliers ou ses compatriotes auvergnats de Châteldon.

05/2010

ActuaLitté

Poésie

La tendresse se niche pour survivre

Dans ce recueil de poèmes, la tendresse habille l'intimité de la personne humaine dans son intégrité. Elle revêt de dignité et de respect la couleur du Monde Noir et du Monde Créole. Pourtant, ces poèmes s'ouvrent à l'univers qui les habite, car tout homme est homme. "Ils sont la quintessence de l'humain" nous dit Simone SCHWARZ-BART. Ces textes regardent avec lucidité et allégresse, le Layon de l'enfance, le Layon de l'île, le Layon de la liberté, le Layon de l'altérité et le Layon de la créolité. Une main transcende leur vécu qui dans l'âme de ce monde s'exalte. Ces textes portent en eux les fruits de la beauté humaine recueillis en leur sein, pour les sertir du joyau royal de la Guadeloupe. Un regard au parfum de solidarité et de fraternité s'exhale tout au long de ces textes, empreints d'une tendresse indicible, faisant alliance avec le Parfum des Biguines. Notre imaginaire se dessine à travers ces lignes, où le lyrisme et la richesse de la langue nous content la créolité qui boit le calice de la vie guadeloupéenne. La musicalité de la Tendresse se retrouve aussi bien à travers le Tam-Tam de vie que dans les tréfonds d'une Guadeloupe se cherchant dans ses dédales. La rivière de la Tendresse bruisse dans ces pages qui ruissellent de la bonté noire où la mer prône grâce et sagesse en dentelle, entre l'Afrique et les autres pays du monde se réconciliant avec l'Archipel.

12/2019

ActuaLitté

témoignages personnels

L'Ultime Besoin d'un récit

Génia est née en juillet 1943 à la Maternité d'Elne du Secours suisse aux enfants alors que son père vient de disparaître dans l'usine de mort de Majdanek. Ce n'est que tardivement que Génia a ressenti la nécessité d'écrire son parcours en s'appuyant sur les archives de l'OSE qui l'a prise en charge, tout comme son frère et sa soeur. Sans fard, Génia nous raconte ici sa vie marquée par la Shoah : les maisons d'enfants puis le Foyer de la Voûte, les difficultés du travail, des relations familiales, sans omettre les rencontres importantes et sa volonté d'exprimer sa personnalité par les arts. Dans son avant-propos sur le travail considérable de l'OSE durant l'après-guerre, Katy Hazan écrit : "Le texte de Génia est emblématique des difficultés de la reconstruction, chacun des protagonistes lutte à sa manière pour essayer de s'en sortir. Génia a fait un réel travail d'investigation et d'introspection : partir sur les traces de ses parents, pour recoudre les trous de la toile familiale. Elle a su faire la part des choses, ne pas juger. Elle découvre petit à petit, à l'âge adulte qu'elle n'était pas une enfant abandonnée et que sa mère n'était pas une mauvaise mère. Au contraire, elle montre que ce qu'elle avait vécu comme un abandon recouvrait une situation compliquée, sinon dramatique, celle de l'Histoire avec sa grande hache, selon le mot de Georges Pérec".

08/2022

ActuaLitté

Sociologie politique

La Communion qui vient. Carnets politiques d'une jeunesse catholique

Tous les cinq ans, lors des élections présidentielles, on débat en France de savoir quel candidat sera le plus apte à jouer le rôle de sauveur de la nation. Lorsqu'une crise se déclare, c'est un messie qu'on réclame. Contre la quête d'une idole, Jésus, Sauveur né il y a deux mille ans, exerce son règne sans pouvoir et sans violence. Par sa mort sur la Croix, il met à nu l'injustice du monde. Par sa sainteté et sa résurrection, il nous ouvre dès maintenant à la vie divine, vie qui se donne dans l'histoire quand l'amour réalise la justice, vie de communion. L'enjeu de ses Carnets est d'explorer la puissance politique de cette communion qui vient à nous par trois chemins. En nous ouvrant à l'éternité, elle déconstruit l'apologie d'époques anciennes et la confiance irrationnelle dans le progrès. En appelant le maître à se faire serviteur, elle désacralise les pouvoirs économique et politique. Enfin, elle destitue les logiques identitaires, inscrivant l'altérité au coeur de la réalité divine et nous invitant à la pratique de la charité, c'est-à-dire au don joyeux de soi. P. C. - F. G. - A. W. Paul Colrat, Foucauld Giuliani et Anne Waeles ne représentent personne. Ils sont des paroissiens ordinaires, trentenaires, et enseignent la philosophie. Tous trois sont ou ont été membres actifs du Dorothy et du Simone, cafés associatifs à Lyon et à Paris, qui ont pour ambition d'expérimenter collectivement l'Evangile dans la vie laïque.

09/2021

ActuaLitté

Religion

Dominique Laplane. Un neurologue, entretien avec Jacques Vauthie

Depuis la fin du siècle dernier, nous savons localiser les fonctions cérébrales. Au demeurant, nous sommes loin de comprendre la nature et la constitution du psychisme. De libre arbitre et de vie de l'esprit : on ne parle guère, sinon pour les nier. Et pourtant, il est des questions inévitables qui obligent à des réponses. De quel prix notre société fait-elle payer le simple fait de nous obliger à nous poser ces questions par son refus de tout ce qui gêne ? Dans ce monde du plus grand confort et du plus grand plaisir qu'est le nôtre, nos connaissances et notre maîtrise actuelle de la chimie nous placent en fait devant des questions fondamentales. Pour aider à y répondre sans hâte, nous avons voulu aller plus loin avec Dominique Laplane, professeur au CHU de la Pitié-Salpêtrière de l'Université Pierre-et-Marie-Curie, et auteur de deux ouvrages au titre évocateur, l'un d'éthique, Le bonheur est-il pour les imbéciles ?, l'autre, La mouche dans le bocal, une interrogation sur les possibilités de notre liberté. Les exigences du croyant face à la réalité que vit le chercheur scientifique apparaissent tout au long de cet entretien. Elles nous permettent d'évoquer les problèmes éthiques fondamentaux soulevés par notre société, tels l'euthanasie et l'aide aux mourants, la contraception et la doctrine de l'Eglise, les drogues et le SIDA, le rôle du handicapé, parmi tant d'autres. Car, enfin, derrière tous ces credos scientistes, qu'en est-il vraiment de l'homme ?

01/1999

ActuaLitté

Urbanisme

Téhéran, une capitale fragmentée

L'histoire urbaine récente de Téhéran est marquée par une importante différenciation socio-spatiale suite à l'urbanisation rapide des années 1960. Au cours des deux siècles précédents, quelles que fussent leurs origines socioéconomiques, les Téhéranais vivaient les uns à côté des autres en toute proximité spatiale. La scission socio-spatiale dans la capitale iranienne connaît un tournant quand la famille impériale Pahlavi déménage au milieu des années 1960 des palais du sud de Téhéran pour les complexes palatiaux de Saadabad et Niavaran au nord. Dès lors, les catégories aisées s'installent au nord et les plus populaires au sud de la capitale. Cette tendance divise désormais la plus grande ville de l'Iran en deux rives, ville-nord et ville-sud, de part et d'autre de l'axe Azadi-Enqelab, artère commerciale d'est en ouest. Analysant la qualité de vie, l'écologie factorielle, le droit à la ville, la justice spatiale dans les débats urbains, et à l'aide d'une démarche documentaire et d'une enquête de terrain, cet ouvrage dresse un état des lieux de Téhéran pour révéler les raisons de cette importante séparation socio-spatiale. En comparant les deux ensembles spatiaux, il montre que les parties méridionale et septentrionale de la capitale de l'Iran sont loin d'être uniformes et homogènes dans la mesure où il existe des quartiers opposés sinon enclavés, comme c'est le cas du quartier populaire de Niyayesh, au nord réputé aisé de la ville, et inversement du quartier aisé de Kossar situé, lui, dans le sud populaire.

07/2021

ActuaLitté

Littérature française

Le bruit de l'eau sur les galets

La Mamie de Camille était aussi discrète que Manée était éclatante. Elle ne vivait pas dans un château, n'avait pas de bureau, ne menait pas son monde à la baguette, loin s'en faut, et ne traitait personne de bougre d'andouille. Il semblait difficile de trouver deux personnalités plus opposées. Pourtant elles étaient là, toutes les deux, côte à côte sur la vieille photo. Une petite brune chétive, les yeux cernés et l'air inquiet, et une grande blonde souriante". C'est avec cette photo, une bague cabossée, un vieux dessin et de nombreuses questions que Camille, 36 ans, prend la route pour accomplir les dernières volontés de sa grand-mère adorée. Cette dernière a laissé un testament pour le moins énigmatique et une lettre demandant à sa famille de retrouver une certaine Renée Marin, dite Manée. Direction le Pays basque, où Camille découvre la fameuse Manée et son caractère bien trempé. Camille veut des réponses à ses questions, Manée veut prendre la tangente. Ainsi débute un voyage improvisé vers Etretat et le passé, avec deux passagères clandestines : Simone, la meilleure amie de Manée, et Sophie, son arrière-petite-fille de 10 ans. Plongeant dans les souvenirs de Manée enracinés dans le chaos de la Seconde Guerre mondiale, une merveilleuse histoire d'amitié se dessine, mais aussi les secrets de deux femmes prêtes à tout pour protéger leurs enfants. Un roman lumineux porté par un quatuor drôle et touchant qu'on n'a pas envie de quitter.

05/2023