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Adeline Avril, Gaëlle Tertrais

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Philosophie

Sartre. Une écriture critique

Ce livre veut rendre à Sartre la place qui lui revient dans la critique littéraire du XXe siècle. Une place paradoxale. Il renia l'héritage de Taine et Lanson, mais ne fut pas toujours contre Sainte-Beuve. Il s'appuya sur des sciences humaines comme la psychanalyse ou le marxisme, mais au prix de leur détournement. Sartre a publié au début de sa carrière des articles de " vraie " critique commandés par des revues littéraires aussi prestigieuses que La NRF. Ils offrent, entre autres aperçus, une poétique complète du roman nouveau, bien avant les manifestes du Nouveau Roman. On y trouve un éreintement programmé de Mauriac, un compte rendu ambigu de L'Etranger de Camus, une complice référence à l'ami Paul Nizan. Dans les écrits intimes de la même période (lettres et carnets), on voit aussi à quel point Sartre fut un lecteur insatiable. Dans Qu'est-ce que la littérature ? il analysera en philosophe cet acte de lecture, préfigurant l'esthétique de la réception d'après 1970. Les manuscrits des Mots témoignent de la culture de leur auteur, et de la lutte qu'il mena pour ne pas se laisser aliéner par cet héritage livresque, obstacle au monde réel. À propos des autres ou de lui-même, Sartre s'est toujours demandé : comment devient-on écrivain au lieu de rêver d'être un " chef "? Son rapport à De Gaulle donne un début de réponse, dans des textes où la critique tourne à la polémique politique, composante incontournable de l'oeuvre après la guerre.

02/2010

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Histoire de France

La France du temps présent (1945-2005)

Dans cette histoire du temps présent, de l'après-Seconde Guerre mondiale au début du XXIe siècle, la France retrouve, après la Reconstruction, une croissance exceptionnelle bien qu'inégalement partagée. La figure du général de Gaulle, le sauveur de 1940, incarnant à partir de 1958 la grandeur de la nation, l'indépendance nationale, la modernité économique et le renouveau politique des institutions occulte le recul de la France devenue, avec la fin de son empire colonial, une puissance moyenne. Malgré la construction européenne qui dessine un autre paysage économique et politique, à géométrie variable, la crise profonde de 1968 inaugure une grande transformation et débouche, de fait, sur une crise économique et sociale, crise d'adaptation du capitalisme. La conscience de crise pèse sur les destins individuels et oblitère les tentatives giscardiennes de transformation moderniste, elle se conclut par une alternance politique incarnée par François Mitterrand, qui soulève d'immenses espoirs vite étouffés par le poids des réalités et des choix économiques. Malgré les prouesses technologiques et les réussites de tous ordres, malgré l'élévation du niveau d'instruction, la société française du début du XXIe siècle voit se creuser les inégalités et s'effriter le modèle républicain et le système de protection sociale hérités de la Résistance et de la Libération. Les événements doivent se lire dans l'épaisseur de l'histoire, celle du passé en prenant en compte le point de vue des contemporains et celle du devenir de l'événement, avec, au présent, ses traces dans les mémoires, les représentations collectives et les modalités d'action.

07/2010

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Histoire de France

Robert Lacoste (1898-1989). De la Dordogne à l'Algérie, un socialiste devant l'histoire

Pour la génération de la guerre d'Algérie, le nom de Robert Lacoste, ministre résidant en Algérie, associé à celui du président du Conseil Guy Mollet, évoque les pages douloureuses de cette guerre sans nom, le rappel du contingent, la torture... Cependant, Robert Lacoste a aussi été pendant plus de 30 ans président du conseil général de la Dordogne, maire de la commune d'Azérat, plusieurs fois député puis sénateur de ce département de 1945 à 1983. Issu d'un milieu populaire, employé à la Caisse des dépôts, c'est comme syndicaliste qu'il se fait connaître. Entre 1940 et 1944, son rôle de premier plan dans la Résistance syndicale, ses responsabilités au Conseil général d'études, sa proximité avec Jean Moulin, le propulsent sur le devant de la scène. Le général de Gaulle en fait son ministre de la Production industrielle dans son premier gouvernement en septembre 1944. Lacoste entre alors en politique, au Parti socialiste, occupant de nombreuses responsabilités ministérielles. Il devient en 1956, après les événements de la journée du 6 février, le " ministre de l'Algérie ". Sa vie bascule-t-elle alors ? La mission qu'il accepte à Alger marque-t-elle une rupture, ou est-elle dans le droit fil de ses engagements passés ? Du syndicaliste réformiste au représentant des socialistes favorables à l'Algérie française, en passant par le résistant de la première heure... cette biographie nous fait découvrir un homme complexe, aux prises avec les grandes questions du temps, la guerre, la paix, l'Europe, l'émancipation des peuples colonisés.

07/2010

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Histoire de France

Le parti de l'ennemi ? Le Parti communiste français dans la lutte pour la paix (1947-1958)

Sous la IVe République, les Français eurent peur. Dans le ciel de Corée, les duels entre pilotes américains et soviétiques donnaient à l'expression " guerre froide " une amère saveur. Les tanks soviétiques étaient " à deux étapes du Tour de France cycliste ". Ces propos du général de Gaulle n'étaient pas pris à la légère, les anticommunistes en tirant argument pour vouloir réduire le PCF au silence. Premier parti de France, celui-ci affichait son intention d'accueillir l'Armée rouge à bras ouverts si jamais elle devait " poursuivre ses agresseurs " jusque sur le sol de l'hexagone. Écartelés entre Washington et Moscou, encore sous le choc de leur défaite face à l'Allemagne, les Français étaient de toute façon incapables de se défendre par leurs propres moyens. Accusés par les socialistes de n'être " ni à gauche, ni à droite, mais à l'Est ", le PCF avec à sa tête Maurice Thorez dont l'attitude pendant la guerre faisait l'objet de violentes polémiques, tenta néanmoins de faire fructifier le capital patriotique acquis sous l'Occupation. Fondé à la fois sur les archives du PCF et de ses adversaires (notamment policiers...), cet ouvrage retrace la trajectoire d'une organisation dont le Secrétaire général avait expliqué à Staline qu'il se sentait " l'âme d'un citoyen soviétique ". Ainsi, pendant que l'armée française affrontait, en Asie (Indochine, Corée) comme en Afrique (Algérie, Égypte), des forces équipées par l'URSS et les " démocraties populaires ", le PCF afficha au nom de la Paix une solidarité sans failles envers Moscou.

07/2006

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Histoire de France

Avant que la nuit ne vienne. Entretiens avec Laure Adler

" Acteur essentiel du XXe siècle, Pierre de Bénouville en épousa les tourments et les contradictions. Après avoir adhéré aux idées de l'Action française dès les débuts de son adolescence, il s'engagea dans la Résistance aux côtés d'Henri Frenay, qui en fit son second. Figure lumineuse de la Résistance intérieure, il rencontra le général de Gaulle à Alger, dont il devint un des amis et un des collaborateurs les plus actifs après la Libération. Il joua un rôle important dans la constitution du RPF puis s'engagea en politique. Ami de François Mitterrand depuis l'adolescence, ses choix ne l'éloignèrent jamais du futur président de la République. Son amour inconditionnel de la patrie le porta à militer pour l'Algérie française et à jouer un rôle actif chez les militants de l'OAS. Journaliste, homme de presse, ami intime de Marcel Dassault, il était le - coffre-fort symbolique - de la IVe et de la Ve République. Homme de secret, il fut mêlé de près aux épisodes les plus douloureux de la Résistance et donne ici sa version de l'arrestation de Jean Moulin et de l'affaire René Hardy. Pierre de Bénouville a souhaité que ces entretiens, menés entre septembre 1998 et juin 2001, ne soient publiés qu'après sa mort. Ces pages sont un cheminement plus qu'une élucidation. Pas " rien que la vérité ", mais " presque toute la vérité " sur un homme qui eut l'élégance suprême : risquer sa vie pour une idée essentielle - la liberté. " Laure Adler

05/2002

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Actualité et médias

Les solitaires de la République. Quand le pouvoir vous lâche

Samir Tounsi, journaliste de l'AFP, connaît tous les grands fauves de la vie politique française et a enquêté sur leur dernier tabou : leur solitude et leurs moments de faiblesse, dans un univers de clans qui ne jurent que par les rapports de force. Dans ce monde d'une violence sans pareille, il suffit pourtant d'un rien pour passer en quelques semaines du Capitole à la Roche Tarpéienne, ou plus exactement des portes de l'Elysée aux échecs électoraux à répétition, des sommets de l'État au banc des tribunaux, de l'adulation à l’isolement que provoquent les trahisons. Comment organiser votre résistance et votre résilience, dans la tourmente des jours sombres et des nuits blanches, quand vos "amis" politiques vous abandonnent ? Quand les sondages chantent à la face du monde le désamour de l'opinion à votre égard ? Est-ce que Venise vous tente ? Les grands fauves se sont livrés, entièrement ou à mots couverts. Des psys - et même un prêtre ! - ont été consultés, pour percer le mystère de la structure mentale de ces modernes gladiateurs. L'historien a rappelé au journaliste que les "Traversées du désert" représentaient une étape obligée sur les chemins du pouvoir. De de Gaulle à Colombey - sans parler de Londres...- à Mitterrand dans les jardins de l'Observatoire, en passant par Chirac au plus bas dans les sondages avant son élection et Sarkozy isolé à Neuilly, les épreuves testent la volonté et la détermination des vrais hommes d'Etat. Une enquête approfondie et passionnante qui nous donne aussi une galerie de candidats en pré-campagne.

02/2012

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Actualité et médias

Comprendre le malheur français

Il y a un malheur français, bien spécifique à ce pays : pourquoi sommes-nous les champions du monde du pessimisme et du mécontentement de nous-mêmes ? Pourquoi vivons-nous notre situation, notre place dans l'Europe et le monde, comme un malheur incomparable ? Marcel Gauchet aborde ce problème d'une façon originale, en procédant d'abord à un vaste examen historique, qui le conduit aux XVIIe-XVIIIe siècles, jusqu'à la période immédiatement contemporaine. Au passage, l'auteur analyse en profondeur le règne de De Gaulle et celui de Mitterrand, l'un et l'autre matriciels pour comprendre notre présent.Puis Marcel Gauchet s'attaque aux ressorts de la société française d'aujourd'hui, dont il dissèque les maux : pourquoi la mondialisation et l'insertion dans l'ensemble européen sont-ils ressentis en France avec une particulière inquiétude ? Pourquoi le divorce entre les élites et le peuple prend-il chez nous ce tour dramatique ? Quelle responsabilité incombe aux dirigeants dans la montée de ce qu'on appelle, sans y réfléchir, "populisme" ? Quel rôle joue, dans le marasme français, le néo-libéralisme auquel Mitterrand a converti la France sans le dire ? Enfin, l'auteur montre que nous sommes aujourd'hui au plein coeur d'une période d'idéologie, d'autant plus pernicieuse qu'elle n'est jamais repérée pour ce qu'elle est, mais toujours confondue avec le cours obligatoire des choses : il s'agit de l'idéologie néo-libérale, qui va de pair avec la dépolitisation de nos sociétés.

03/2017

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Littérature française

Archimède 1968

Ils avaient vingt ans en 1944. Leur groupe de Résistance : le réseau « Archimède ». Leur action d'éclat : détruire les fichiers qui livraient les jeunes Français au travail obligatoire en Allemagne. Leur combat : les barricades du Quartier latin pour la Libération de Paris. Leur espoir : une France juste et fraternelle. Mais au printemps 1968, elle semble loin, cette France ! Vingt ans, c'est désormais l'âge de leurs enfants. Des adolescents en pleine fièvre contestataire d'anarchisme en trotskisme, de Nanterre à la Sorbonne, de manif en émeute. Le drapeau tricolore cède la place au drapeau rouge et la croix de Lorraine, hier symbole de liberté, devient celui du vieux monde à abattre. Comment se dérober, toutefois, quand Jacques Foccart, l'éminence grise du général de Gaulle, fixe aux anciens du réseau Archimède cette mission très secrète : faciliter et protéger des négociations secrètes à Paris entre Américains et Nord-Vietnamiens pour mettre fin à la guerre qui ensanglante l'Indochine ? Un chassé-croisé infernal se met alors en marche : les ados de 1944, devenus des adultes, courent d'un bout à l'autre d'un Paris figé dans la grève générale tandis que les ados de 1968 dressent d'autres barricades, celles de la contestation, et mettent la capitale à feu et à sang au nom des mêmes idéaux qu'eux autrefois. L'auteur de ce roman « transgénérationnel » où août 1944 téléscope mai 1968 ne s'est accordé que quelques libertés mineures avec l'Histoire. La réalité est en effet si riche qu'elle donne toujours plus de puissance à la fiction.

04/2012

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Sciences politiques

Des secrets si bien gardés. Les dossiers de la Maison-Blanche et de la CIA sur la France et ses présidents 1958-1981

Voici l'histoire de la Ve République comme vous ne l'avez jamais lue, éclairée par plusieurs milliers de documents confidentiels issus essentiellement de la CIA et de la Maison-Blanche, inédits pour la quasi-totalité d'entre eux. Les révélations ne manquent pas sur nos dirigeants - de Gaulle, Pompidou, Giscard d'Estaing, mais aussi Mitterrand, Rocard, Defferre, Chirac et surtout sur les grands événements qui ont marqué la vie politique française. Car les coulisses du pouvoir ont été espionnées de manière systématique par les États-Unis, qui voulaient tout savoir sur cette France jugée indocile. Des informateurs ont été recrutés jusqu'au plus haut niveau. Des hommes politiques ont été choyés et soutenus, parfois financièrement. Nombre de leaders français, de droite comme de gauche, se sont montrés curieusement loquaces, multipliant les confidences sur leurs ambitions, leurs tactiques, leurs équipes. Cette enquête met au jour des télégrammes diplomatiques, des rapports sensibles de la CIA et du Pentagone, des accords classés " confidentiel défense " négociés au sommet, des conversations entre présidents et les noms de certains espions. De la guerre d'Algérie aux ventes d'armes à la Libye, de Mai 68 à la montée de l'Union de la gauche, de la création de la force de frappe nucléaire aux campagnes électorales, de la santé des présidents aux querelles intestines des partis d'opposition, peu de choses ont échappé aux Américains. Qui ont plus d'une fois cherché à les influencer. Jusqu'à ce jour, ces secrets étaient bien gardés.

04/2009

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Critique littéraire

Francois Mauriac, biographie intime. Tome 2, 1940-1970

Salué par la critique comme une oeuvre magistrale, le premier tome de cette biographie a aussi suscité de vives controverses en raison de ses révélations sur l'homosexualité de l'écrivain. Ce second volume, qui retrace les trente dernières années de la vie de François Mauriac, montre un personnage tout aussi anticonformiste et dérangeant. Grand résistant, il prend parti contre l'épuration. Éditorialiste au Figaro, il milite en faveur de l'indépendance marocaine et algérienne. Plus que jamais rebelle et provocateur, il ne cesse de faire entendre une voix différente, qui le fait passer pour "traître" à sa classe et lui vaut, selon sa formule, d'être "l'écrivain le plus insulté de France ". Témoignant d'une jeunesse étourdissante, le prix Nobel de Littérature 1952 partage l'aventure des Hussards, collabore à L'Express par goût de la nouveauté et passion pour Jean-Jacques Servan-Schreiber, soutient de jeunes écrivains comme Roger Nimier, Françoise Sagan et Philippe Sollers. Ce livre dévoile beaucoup d'aspects méconnus ou sciemment occultés de l'histoire personnelle et familiale du grand écrivain (suicide son frère, l'abbé Jean, démêlés judiciaires de son autre frère Pierre à la Libération...). En se fondant sur quantité d'archives inédites, il explore aussi sa relation complexe avec le général de Gaulle et ses liens tout aussi mouvants avec Mendès France et Mitterrand. Il brosse le portrait fascinant d'un éternel adolescent aux jugements d'une ironie implacable et celui d'un chrétien animé par une exigence de justice qui a fait de lui le défenseur fraternel des exclus et des marginaux.

09/2010

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Sciences politiques

La Ve République et le monde arabe. Le désenchantement

En 1958, quand de Gaulle revient aux affaires, la France n'a plus de politique arabe. La guerre d'Algérie, l'expédition de Suez et la livraison à Israël de sa technologie nucléaire ont réduit à leur plus simple expression ses relations séculaires avec le monde arabe. Le Général rétablit les liens en restaurant la paix en Algérie et en offrant une troisième voie entre le soutien inconditionnel de Washington à Israël et l'appui de Moscou aux régimes socialisants. Mais c'est à l'initiative de Georges Pompidou que l'Europe des Neuf évoque pour la première fois, en 1973, "les droits légitimes" des Palestiniens. Si, par la suite, Paris a pu parfois faire entendre sa voix en ce domaine, c'est grâce à d'éminents ministres comme Michel Jobert, Claude Cheysson, Hubert Védrine ou Alain Juppé. Cependant, la France - pas plus que l'Europe - n'a guère pesé dans le règlement du contentieux israélo-arabe, encore moins depuis le réalignement de Nicolas Sarkozy sur Washington. Est-ce cette impuissance qui l'a conduite à se montrer trop souvent aussi affairiste et indifférente au respect des droits humains que ses partenaires dans ses relations avec les dictateurs ? Il est vrai que la donne a changé avec l'apparition de l'islamisme radical, les menaces qu'il fait peser, et, par ailleurs, avec la difficile intégration d'une immigration maghrébine dans un contexte de crise économique et de réflexes sécuritaires. La France a peut-être encore un rôle à jouer, des idées à défendre, mais lesquelles ?

10/2014

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Critique littéraire

Malraux, mémoire et métamorphose

" Quels livres valent la peine d'être écrits, hormis les Mémoires ? " écrivait Malraux dès 1928. En dépit de ce que laissait présager ce geste de reconnaissance à l'égard d'un genre vieux de plus de cinq siècles - rien de moins que Le Miroir des limbes, composé des Antimémoires, puis de La Corde et les Souris -, la dimension mémoriale a sans doute été, de toute l'oeuvre d'André Malraux, si ce n'est la moins fréquentée, sûrement la moins explorée. L'étude que lui consacre aujourd'hui Jean-Louis Jeannelle ouvre les chemins de cette " odyssée de la mémoire", depuis le simple journal de bord jusqu'à l' " antipacte mémorial". L'auteur montre l'origine, la logique et la chronologie d'une composition très éclatée que le lecteur a, sans cela, du mal à percevoir. C'est là l'originalité profonde d'une démarche qui consiste à mettre en lumière la réflexion théorique sur un genre hérité d'une lignée apparue avec Commynes et à établir entre les Antimémoires de Malraux et les Mémoires de quelques autres - du général de Gaulle à Simone de Beauvoir -, ou encore entre Malraux et un auteur hanté par la mémoire comme Péguy, l'un de ces "dialogues au sommet" dont Malraux lui-même était coutumier. Livre en abyme, livre en rebonds, livre en facettes, livre en éclats: tout ce jeu de mémoire et de contre-mémoire constitue la meilleure des introductions à ce thème omniprésent dans toute l'œuvre d'André Malraux : la métamorphose.

03/2006

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Histoire de France

Mitterrand, une histoire de Français. Tome 1, Les risques de l'escalade

Après tant de livres, pamphlets, récits subjectifs, plaidoyers ou réquisitoires consacrés à François Mitterrand, on attendait une ample biographie qui tenterait de remettre calmement en perspective cet exceptionnel destin. Au-delà des polémiques immédiates, des procès et des plaidoyers abusifs, le temps n'est-il pas venu d'un portrait minutieux qui ne cède ni à la complaisance ni à la vindicte mais s'attache à scruter la riche complexité d'un homme ? En indiquant qu'il raconte "une histoire de Français", Jean Lacouture, notre meilleur biographe, entend souligner à quel point la personnalité de François Mitterrand, jusque dans ses ambiguïtés les plus contestables, incarne les Français eux-mêmes, cet inépuisable enchevêtrement des époques, des cantons, des terroirs et des âmes. Peut-être par opposition à de Gaulle qui voulait, lui, incarner la France en son unité idéale. Entre le catholicisme des origines et le socialisme d'adoption, entre Vichy et Londres, entre vertu et cynisme, entre ruses et conviction, François Mitterrand réunit et exalte en lui les humaines contradictions françaises. Attentive aux nuances, sourcilleuse sur l'information et prenant, sans cesse, tout le recul possible, cette monumentale biographie s'organise en deux volumes. Le premier, de la jeunesse charentaise à l'accession à l'Elysée (en 1981), recompose le roman de la conquête. Le second retrace ces deux septennats assaillis par les vertiges que l'on sait. "Ce n'était là, conclut Lacouture, qu'une histoire qui fut la nôtre - et se poursuit." Prisonnière ou non des mêmes ambiguïtés ? La question reste ouverte...

10/1998

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Actualité et médias

Revue Charles N° 26, été 2018 : Animaux & politique

Dossier Politique & Animaux : Aymeric Caron : "Le consommateur de viande est un assassin", grand entretien avec le fondateur du nouveau parti le REV. Par Alexandre Chabert.·"Vies de chiens à l'Elysée", une histoire canine de la Ve République. Par Ghislain de Violet. Marine Le Pen : "Je suis dépendante aux chats", les Le Pen père & fille ouvrent à Charles les portes de leur ménagerie. Par Loris Boichot et Marc de Boni. La Success Story de L214 éthique & animaux, les fondateurs racontent. Par Clémence de Blasi. Les Aventures du Parti animaliste et de leur chaton mignon qui s'affiche sur les panneaux électoraux. Par Audrey Sailor. Le Roman secret des chasses présidentielles. Par Loris Boichot. Enquête sur le lobby des chasseurs. Par Marie-Pierre Bourgeois. Bestiaire politique : du vol de chien par Cahuzac, au chat Grigri du général de Gaulle, sans oublier les frasques de Nemo. Par Lucas Beulin, avec Thomas Thévenoud. Mais aussi : Le portrait de Jean-Pierre Chevènement par Florian Philippot. Graine de star : Mathilde Panot : "Je n'appartiendrai jamais à leur monde" par Alban de Montigny. Christophe Jakubyszyn : "Quand je sens que je pourrais devenir ami avec un politique, je lui joue un sale tour" par Constant Méheut. Pour qui votez-vous Stéphane Guillon ? Par Arnaud Viviant. L'interview d'un Charles : Charlotte Lecocq. Par Eloise Voudon. LCP : une élection en dessous de tout soupçon par Mathias Thépot. "Après la révolution #2", par Vincent Hein, deuxième épisode d'une nouvelle série littéraire "Les Politiques à la rue", le street art et la politique, par Zvonimir Novak.

06/2018

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Critique littéraire

L'inventeur de royaumes. Pour célébrer Malraux

"Plus encore que celui de l'aventurier ou de l'homme fasciné par l'action, le visage qui domine, à mon sens, chez Malraux, est celui d'un inventeur de royaumes. A vingt ans, il part vers la jungle de la Voie royale pour chercher de fabuleuses statues khmères. Quelques années plus tard, il survole au-dessus du Yémen les ruines hypothétiques de la reine de Saba. Enfin, au soir de sa vie de romancier et d'essayiste, il invente, auprès de De Gaulle, le royaume d'une France restaurée, et il se fait mécène, passeur des ombres, avocat d'une culture offerte au plus grand nombre, grand prêtre de la République. Mais on ne saurait résumer une vie aussi complexe et aussi foisonnante à cette triade d'inventions. Aussi, cet hommage s'emploie-t-il à retrouver d'autres visages de Malraux - celui du combattant de la guerre d'Espagne, du résistant, celui de l'esthète et de l'historien d'art, et celui, plus intime, d'un homme perpétuellement hanté et frappé par la mort. Il s'agit donc d'un ensemble de variations autour d'une figure admirée, à travers les livres, les lieux, les rencontres et les jalons d'une vie. Il s'agit surtout d'un hommage à un homme d'exception et à une oeuvre abondante et protéiforme. On connaît le mépris de Malraux pour les biographies. Les variations de cet hommage puisent leur source dans les textes du romancier, du théoricien, de l'orateur et du mémorialiste", Philippe Le Guillou.

11/1996

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Sports

Regards sur le sport. Hommage à Bernard Jeu

Les essais rassemblés dans ce volume représentent une sélection des textes de conférences prononcées dans le cadre des tables rondes organisées depuis 1976 par le centre de recherche en analyse du sport de l'université Charles-de-Gaulle - Lille 3. Si les rencontres ont pris peu à peu la forme de conférences-débats, l'esprit, lui, est resté le même, fidèle à ce que Bernard Jeu, fondateur et directeur du centre de recherche jusqu'en 1991, avait suggéré. A la fois prétexte pour faire se rencontrer la communauté universitaire et le milieu sportif associatif, invitation à une lecture plurielle du sport et appel à considérer ce dernier comme un authentique objet de recherche dans une université à dominante littéraire. Les thèmes abordés dans le présent ouvrage embrassent un vaste horizon. Ici en liaison étroite avec les préoccupations du milieu sportif (la déontologie, le club, le sport affinitaire,...), là dans une approche plus globale sur le sens et les significations du sport (la contre-société sportive, sport et jeu,...), les sujets traités constituent, pour l'universitaire, pour le cadre bénévole ou salarié du sport, pour l'étudiant, un échantillon des angles d'approche possibles, pour la partie sciences humaines et sociales, dans la mosaïque des recherches menées sur le sport. Ils sont enfin, pour les collègues ou amis de Bernard jeu, universitaires et non universitaires, l'occasion de rendre hommage à celui qui, universitaire et théoricien du sport mais aussi et surtout dirigeant sportif responsable, n'a eu de cesse de fustiger le moindre propos académique sur le sport.

10/2002

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Sciences politiques

Edmond Michelet, un chrétien en politique

L'action politique et la foi religieuse sont-elles compatibles ? La réponse de nos contemporains est a priori négative tant l'action politique suppose de compromissions voire de corruption. Pourtant au XXe siècle, Edmond Michelet affichait sa foi sans ambiguïté ; les fondateurs de l'Europe (Robert Schuman, Alcide de Gasperi). les promoteurs de l'amitié franco-allemande (Konrad Adenauer, Charles de Gaulle) étaient des catholiques convaincus. Avec des protestants, des juifs, puis des orthodoxes et des musulmans issus de l'immigration, ils ont construit la paix et bataillé pour la justice sociale et la défense de la démocratie. Cet ouvrage étudie l'action et les convictions d'un catholique qui a concrétisé les rêves d'une génération née dans l'idéal péguyste, des hommes formés dans les mêmes moules de l'Eglise romaine et de l'Etat républicain et qui se sont trouvés confrontés brutalement aux idéologies fascistes, aux guerres et à leur violence déshumanisante ; des hommes qui, revenus de l'enfer de la guerre, se sont voués à la reconstruction et à la décolonisation. Comment Edmond Michelet a-t-il pu agir en politique sans renier ses convictions religieuses ? Comment a-t-il pu agir en chrétien dans un Etat laïc face aux drames de l'après-guerre ? Ce dossier historique replace son action dans des contextes parfois oubliés ou interprétés de façon téléologique. Il permet de comprendre les ressorts de l'action de l'un des hommes qui ont voulu la réconciliation, la décolonisation et l'Europe.

03/2019

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Histoire de France

La cathédrale des sables. Bir Hakeim, 26 mai - 11 juin 1942

Mai 1942. Pour la première fois depuis la défaite de juin 1940, une bataille oppose des forces françaises aux troupes allemandes. En plein désert lybien, durant quinze jours, la Brigade française libre du général Koenig résiste aux assauts des Italiens et de l'Afrika Korps du général Rommel. Elle est composée d'hommes venant de tous les territoires de l'Empire colonial français, de Tahiti à l'Afrique équatoriale française. Leur résistance, saluée par l'ensemble du camp allié, marque le retour de la France dans la guerre. Elle apporte, selon la formule de Malraux, " la preuve que la France n'était pas morte ", et permet à de Gaulle d'apparaître comme un allié à part entière. Cette résistance acharnée contre un ennemi dix fois supérieur en nombre (3 700 contre 35 000 soldats) demeure comme un très haut fait d'armes et change le cours de l'histoire de la région : les Britanniques profitent de l'immobilisation des troupes de Rommel pour préparer leur victoire à El-Alamein et bloquer l'Afrika Korps dans son avancée vers le canal de Suez. Durant près de 50 ans, François Broche, fils du lieutenant-colonel Broche, tué à Bir Hakeim, a étudié cette bataille et accumulé les témoignages et les confidences de nombreux combattants. Il nous livre un récit au jour le jour centré sur l'expérience des combattants, qui – à l'exception des cadres appartenant à l'armée d'active – étaient des volontaires sans aucune expérience de la guerre.

03/2019

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Histoire de France

Oradour-sur-Glane. Faits générateurs du massacre...

Les événements qui vont s'enchaîner pendant quelques jours après le Débarquement, jusqu'aux nombreux massacres perpétrés par la Das Reich en France, sont contenus en germe dans le discours du général de Gaulle, prononcé à la BBC le jour du Débarquement, qui demande, notamment, à tous "les fils de France, où qu'ils soient, quels qu'ils soient, de combattre par tous les moyens dont ils disposent. Il s'agit de détruire l'ennemi qui écrase et qui souille la patrie, l'ennemi détesté, l'ennemi déshonoré". La bataille suprême est bel et bien engagée. C'est donc un appel au soulèvement général qu'ont bien compris toutes celles et tous ceux qui se battent déjà depuis longtemps dans la clandestinité. Le Maquis a désormais carte blanche pour se dresser face à l'ennemi. Ainsi, dés le lendemain du Débarquement, la Résistance va-t-elle s'efforcer de mettre en oeuvre les principaux plans qui lui ont été confiés par les Alliés, dans le but d'empêcher les mouvements des troupes ennemies, du matériel et des chars allemands. Cinq faits de Résistance majeurs sont rapportés dans cet ouvrage, lesquels, additionnés, peuvent être considérés comme des faits générateurs du massacre d'Oradour-sur-Glane. Chacun de ces événements apporte son lot de révélations sans précédent, établies à partir de la recherche d'archives inédites, mais aussi à partir de la collecte de mémoire, indispensable pour étayer les recherches. Pour le plus grand intérêt d'une meilleure approche de la vérité historique.

04/2018

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Histoire internationale

Douala, un siècle en images

Il aura fallu en tout et pour tout un siècle pour voir la "Cameroon town", trois gros villages disposés le long des plateaux qui surplombent les rives du fleuve Wouri, devenir une ville moderne en passe de franchir la barre des trois millions d'habitants. Ce livre décrit cette progression irrésistible qui trouve son origine dans les événements politiques de l'Europe de la seconde moitié du XIXe siècle dont le projet expansionniste culmine dans ce Yalta de l'Afrique que fut la conférence de Berlin en 1884. S'appuyant sur des documents en provenance d'archives privées ou publiques au Cameroun, en France, en Allemagne et en Suisse, Douala, un siècle en images propose une reconstitution iconographique des transformations qu'ont connues les paysages urbains d'une ville que visitèrent ou habitèrent, entre autres, l'explorateur Gustav Nachtigal, l'écrivain Louis-Ferdinand Céline, le général Leclerc et le général de Gaulle. Film lacunaire et inachevé dont le récit se poursuit sous nos yeux et auquel on ne peut rien comprendre si l'on n'a pas présent à l'esprit les traits qui définissent le visage de son passé si récent. L'image, on ne le dira jamais assez, constitue aujourd'hui un enjeu considérable en Afrique subsaharienne où souvent les témoignages architecturaux concrets du passé ont été détruits ou sont voués à une disparition prochaine, en raison notamment de l'expansion exponentielle des grandes villes africaines. Ce livre se veut une contribution à ce sauvetage d'une mémoire qui est partie intégrante du patrimoine culturel du continent africain.

01/2018

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Humour

Le Canard enchaîné, 101 ans. Un siècle d'articles et de dessins

Né dans le fracas de l'été 1916, en pleine Première Guerre mondiale, Le Canard enchaîné fait clairement le choix, dès son premier numéro, de rire et faire rire de ce qui est à pleurer : " Mon premier mouvement, quand je vois quelque chose de scandaleux ", répétait son fondateur Maurice Maréchal, " est de m'indigner, mon second mouvement est d'en rire. C'est plus difficile, mais autrement plus efficace. " Bataillant contre toutes les censures, contre les " bourrages de crâne ", les intolérances, les abus de pouvoir, et les mensonges d'état, le journal, fidèle à cette ligne, a traversé gaillardement un siècle d'histoire en n'épargnant aucune autorité. Il est resté indépendant n'appartenant qu'à ses salariés. " L'hebdomadaire satirique paraissant le mercredi " ne vit depuis cent ans que de ses lecteurs. Sans publicité, il a su sauvegarder, sous trois Républiques, les moyens d'une indépendance économique et donc d'une liberté qui font aujourd'hui figure d'exception. Cette liberté de moyens et de ton confèrent à l'hebdomadaire que de Gaulle nommait " Le Volatile " sa force et sa crédibilité, y compris auprès des puissants qui, chaque semaine, y sont brocardés. C'est de cet " esprit Canard ", désormais séculaire, que plus de deux mille articles et dessins réunis dans ce livre retracent l'histoire. De son côté l'écrivain Patrick Rambaud, chargé d'assurer la chronique d'un siècle de Canard, a choisi d'en faire un roman, riche d'anecdotes savoureuses et de personnages hauts en couleur.

10/2017

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Sciences politiques

La politique africaine de la France : entre rupture et continuité

Au moment où les populations africaines s'interrogent de plus en plus, voire s'offusquent de la présence aujourd'hui encore de forces armées françaises dans leurs pays, de l'importance supposée ou réelle de multinationales françaises sur le continent noir, de la dépendance monétaire du Franc CFA vis-à-vis de l'euro, etc., un air nouveau semble souffler sur le "ménage franco-africain", avec des changements subtils mais réels, depuis quelques années. Il devenait alors important de se pencher sur les relations entre l'ancienne puissance coloniale (la France) et ses désormais ex-colonies d'Afrique. C'est à cet exercice complexe d'analyse de la politique africaine de la France, plus connue sous l'expression "Françafrique", que s'est soumis l'auteur du présent ouvrage. Cet ouvrage comprend une introduction revenant sur le contexte historique ayant conduit à la mise en oeuvre de la politique africaine de la France par le général Charles de Gaulle et sur les objectifs qui la sous-tendaient, deux parties portant respectivement sur les prémices d'une réévaluation de cette politique et sur sa persistante continuité, et une conclusion appuyant le nécessaire assainissement qu'elle doit subir et surtout les défis à relever par le continent noir. Ainsi, à travers un langage clair, simple et précis, l'auteur permet de comprendre la genèse de ladite politique datant des années 60, de mieux appréhender son évolution à travers des péripéties saisissantes, et permet d'en saisir la subtilité et les mutations.

10/2017

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Histoire de France

Jacques Foccart. Dans l'ombre du pouvoir

Réseaux parallèles, fonds secrets, barbouzeries, intox et manipulations : les stéréotypes ont la vie dure dès qu'il s'agit d'évoquer le caméléon de la Françafrique et des officines gaullistes. Ce mythe, Foccart l'a ciselé avec soin jusqu'à sa mort en 1997. Dès lors, comment faire la part des choses entre la vérité de l'homme et sa légende noire ? Comment dénouer l'écheveau d'une vie nimbée de mystères et de faux-semblants ? Voici la première biographie qui, loin des fantasmes réducteurs, retrace le parcours exceptionnel de cet organisateur de génie doublé d'un homme d'influence qui a toujours considéré que la fin justifie les moyens. Héros de la Résistance, Foccart joue un rôle capital dans le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958. Cloisonnant avec obsession son existence, il est au coeur des réseaux qui combattent, par tous les moyens, les nationalistes algériens du FLN puis les commandos de l'OAS. L'affaire de la mystérieuse disparition, en plein Paris, de l'opposant marocain Medhi Ben Barka assoit un peu plus sa réputation sulfureuse. Son image de "Monsieur Afrique" du Général puis de Georges Pompidou et enfin, dans une moindre mesure, de Jacques Chirac, ne s'impose que progressivement. Plus l'image de la Françafrique devient négative, plus Jacques Foccart est présenté sous les traits du "parrain", une sorte de père fondateur de relations franco-africaines viciées depuis l'époque des indépendances. Une biographie haletante et nourrie d'archives inédites sur l'homme le plus secret de la Ve République.

10/2015

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Théâtre

Ceux qui restent

"Dans mon souvenir nous sommes assis sur un banc, place du Général de Gaulle, à Lille, c'est le mois d'octobre 2011, et Véronique me parle de son père. Elle me dit que dans un an et demi ce sera le soixante-dixième anniversaire de l'Insurrection du Ghetto de Varsovie. Elle me dit que son père, Paul Felenbok, est né à Varsovie avant la guerre, qu'il a vécu enfant dans le ghetto, que jusqu'ici il n'a jamais pu en parler publiquement, mais que maintenant il veut le faire. [...] Véronique me dit qu'elle voudrait qu'on fasse quelque chose, un spectacle, une pièce, que j'écrive un texte de théâtre, peut-être, sur l'histoire de son père dans le Ghetto." David Lescot, brillant metteur en scène et comédien, a rencontré en 2011 Paul Felenbok et Wlodka Blit-Robertson, deux rescapés du ghetto de Varsovie, dont ils ont pu s'échapper alors qu'ils étaient enfants. A leur demande, il a accepté de recueillir leur témoignage et d'en faire une pièce de théâtre. Cette mise en scène a obtenu un grand succès au Carré Montfort en 2014 et elle vient d'être redonnée au Théâtre de la Ville avec un accueil enthousiaste. L'auteur nous donne de cet épisode un témoignage bouleversant pour la collection Haute enfance. Ce texte est d'une rare intensité, comme le souligne Fabienne Darge dans un article du Monde : "Il y a ceux qui restent de cette histoire-là [...] à qui il incombe maintenant de transmettre l'histoire."

10/2015

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Sciences historiques

Retrouver ses ancêtres bretons

«Partout où le soleil passe, le Breton passe», disait déjà Catherine de Sienne au XIVe siècle. Aujourd’hui, tout autour du monde et dans toutes les régions de France, bon nombre de nos contemporains comptent des Bretons dans leur ascendance. Sur place, la recherche des histoires familiales y est en très net essor et les associations de généalogie bretonnes sont celles en France qui comptent le plus grand nombre d’adhérents. Mais pourquoi un guide spécifique ? Parce que, même si la Bretagne a été rattachée à la France il y a près d’un demi-millénaire, ses archives d’Ancien Régime présentent des caractéristiques propres. Le droit ancien n’était pas celui du reste du royaume. On y trouve des institutions comme les décrets de mariage ou le bail à domaine congéable avec sa dévolution successorale au profit du juveigneur (le plus jeune enfant). La fiscalité de la province ignorait la taille et la gabelle, mais connaissait le fouage et la capitation. Les inventaires après décès n’étaient pas dressés par des notaires, mais par les greffiers des tribunaux. Aux XIXe et XXe siècles, si les administrations ont été unifiées, les noms de famille et de lieux peuvent encore provoquer bien des surprises. Ce guide s’adresse aussi bien au débutant qu’au chercheur aguerri : tant de pistes et de cas sont cités que chacun y trouvera matière à progresser. Le découpage en double page de la collection se prête particulièrement à cette pédagogie par l’exemple. Bonnes recherches !

03/2016

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Sciences historiques

Les présidents et la guerre. 1958-2017

Depuis 1958, ils sont sept hommes à avoir porté le titre prestigieux de chef des armées. Tous ont porté l'uniforme à un moment ou l'autre de leur vie. Cinq d'entre eux ont fait la guerre. Un seul, Charles de Gaulle a combattu et commandé au feu à deux reprises. Trois ont été des civils mobilisés ou engagés volontaire durant la seconde guerre mondiale : Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand. Un seul a fait la guerre d'Algérie, Jacques Chirac. Enfin, les benjamins de cette petite cohorte, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ont fait tous les deux un service militaire de douze mois. Dans l'examen clinique de la relation des présidents à l'armée, aux opérations militaires et aux guerres, Pierre Servent serre au plus près ce qui a pu façonner leur histoire, leur identité et leur psychologie dans leurs années de jeunesse et de formation et montre ensuite en quoi cette matrice offre des clés de compréhension de leurs décisions comme chef des armées. Un constat s'impose : à l'exception de Georges Pompidou, tous les présidents de la République ont enfilé la tenue de combat avec une délectation certaine. Ce livre explore également une face occultée dans nos sociétés convaincues jusqu'il y a peu que le phénomène guerre avait disparu : le positionnement très particulier et très efficace qu'occupent les grands chefs militaires français à l'articulation du politique et du militaire. Pour la première fois, plusieurs d'entre eux ont accepté de s'exprimer dans ces pages, avec une grande liberté.

02/2017

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Histoire de France

Le mythe du grand silence. Auschwitz, les Français, la mémoire, Edition revue et augmentée

Deux mythes ont longtemps structuré la vision que les historiens de l'ère contemporaine ont nourrie de la France : que les Français auraient prétendu avoir résisté dans leur immense majorité, alors que la Résistance n'a eu de cesse, De Gaulle le premier, de rappeler qu'elle fut une minorité ; que les Français n'auraient découvert le génocide des Juifs par les nazis qu'à partir des années 1980. Le premier mythe, Pierre Laborie l'a démonté dans Le chagrin et le venin. Occupation. Résistance. Idées reçues (Folio Histoire n° 232). Quant au deuxième, François Azouvi démontre magistralement que dès le lendemain de la guerre, une véritable pensée du génocide s'est élaborée où les catholiques et les protestants prirent une part immense, que nul n'avait mesurée jusqu'ici. Les intellectuels de tout bord ont été pris à la gorge par la spécificité de ce phénomène. La culpabilité, contrairement à une idée reçue, a été assumée, proférée, au point d'animer la progressive réception de l'événement par tout le corps social. Lorsque, en 1967, la guerre des Six-Jours éclate, elle rencontre une opinion publique déjà très bien instruite et sensibilisée au drame des Juifs par vingt années de romans, de films, de récits, de témoignages. Si les Français ont occulté Vichy, ils n'ont jamais occulté l'extermination des Juifs. Pour le prouver, François Azouvi livre ici la première étude systématique de tout ce qui a été écrit, publié ou produit en France sur le génocide depuis 1945.

09/2015

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Histoire de France

Ma raison d'être. Souvenirs d'une famille de déportés résistants

Ma raison d'être est la transcription des réflexions et des souvenirs de Simone Jacques-Yahiel qui rend hommage à sa famille ayant payé un lourd tribut pour avoir résisté, à l'art de la danse et à ses bienfaiteurs : l'abbé Stock, les pères Fischer et Loslever, et le père Pire, prix Nobel de la paix en 1958, qu'elle a eu l'occasion de côtoyer en Belgique. Dans cet ouvrage, l'auteur relate sa jeunesse heureuse, son parcours entre la France, la Belgique et la Scandinavie avant l'engagement de toute sa famille dans la Résistance et sa déportation. Elle raconte son retour des camps de concentration, sa rencontre avec le général de Gaulle, l'exercice de son art quand elle devint professeur de danse à Bruxelles et qu'elle ouvrit une douzaine d'écoles en Belgique et dans le nord de la France, puis ses rencontres avec les écoliers, les collégiens, les lycéens et les personnes du troisième âge pour bannir la haine, source des conflits. Son témoignage bouleversant dans lequel elle révèle le "sublime" dans un monde inhumain est une leçon de vie, de courage et d'optimisme malgré tout... Brisé dans son élan par une action en justice intentée par une prétendue co-auteure, Ma raison d'être peut désormais reprendre son envol pour que nous, les "gens du dehors", n'oubliions jamais que, dans une des périodes les plus noires de notre histoire, des gens, que l'on dit ordinaires, se sont levés pour défendre la liberté au péril de leur vie.

03/2015

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Ouvrages généraux

Tyrans d'Afrique. Les mystères du despotisme postcolonial

Soixante ans après son lever, le "soleil des indépendances" peine à percer les brumes tenaces du despotisme. Au fil des décennies, la cohorte des autocrates plus ou moins élus, adeptes du pouvoir absolu et de la régression clanique, se sera échinée à dévoyer une souveraineté inaboutie. Qu'il s'agisse de Sa Majesté Bokassa Ier, empereur made in France de Centrafrique, de l'Ougandais Idi Amin Dada, du Congolo-Zaïrois Mobutu ou du Zimbabwéen Robert Mugabe, les ex-tuteurs européens se repaissent des frasques tantôt grotesques, tantôt cruelles, de satrapes qui furent leurs élèves, leurs soldats puis leurs alliés ombrageux. Feignant d'oublier que tous, du bouffon ubuesque au bourreau glaçant, ne sont au fond que les monstrueux rejetons de l'aberration coloniale. Bien sûr, l'ancien tirailleur togolais Gnassingbé Eyadéma ne ressemble guère au Guinéen Ahmed Sékou Touré, ce rebelle qui osa défier Charles de Gaulle ; pas plus qu'au Tchadien Hissène Habré, premier chef d'Etat du continent condamné par une juridiction africaine. Pour autant, on déniche souvent aux sources de leur dérive les ingrédients du même élixir toxique : enfance chaotique, blessures narcissiques, appétit de revanche, ivresse messianique et paranoïa. Au fil de cette captivante galerie de portraits, truffée de témoignages inédits, Vincent Hugeux croque aussi sur un ton alerte et inspiré quelques antihéros étrangers au "pré carré" francophone, mais tout aussi édifiants Yahya Jammeh (Gambie), Teodoro Obiang (Guinée équatoriale) et Issayas Afeworki (Erythrée). Les uns ont disparu, d'autres régnent encore. Et chacun d'entre eux nous raconte autant notre histoire que la sienne.

03/2021

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Energie

La guerre de l'information contre l'industrie nucléaire. Chronique d'un désamour orchestré

Pour comprendre la perception du nucléaire aujourd'hui, il est nécessaire de retracer l'histoire de cette énergie depuis la découverte de la radioactivité en 1895. L'utilisation de cette ressource a beaucoup évolué et est devenu rapidement un enjeu important de souveraineté mais surtout source de débats, parfois biaisés. L'engagement fort du Général De Gaulle pour l'atome en 1958 a ouvert un âge d'or du nucléaire fondé sur un fort consensus politique. Après quatre décennies pronucléaires, l'arrivée des Verts au gouvernement en 1997 fragilise ce consensus et ouvre une ère de déclin pour le nucléaire français. La fermeture en 2020 de Fessenheim, berceau des luttes antinucléaires, en est le point culminant. Cet ouvrage apporte un éclairage singulier sur la manière dont l'énergie nucléaire est devenue le terrain privilégié d'affrontements entre scientifiques, politiques et idéologues. Le lecteur est invité à une immersion unique dans le tréfonds du désamour du nucléaire et ce grâce à une analyse originale et impartiale, mettant en exergue l'impact des acteurs antinucléaires dans les échiquiers stratégiques. L'analyse des luttes antinucléaires par le prisme des échiquiers cognitifs, sociétaux et politiques permet non seulement de mieux appréhender les dynamiques et les rapports de force mais également de décrypter les rouages qui ont amené certaines luttes à la victoire et d'autres pas. D'un point de vue strictement analytique, le modèle extrait offre par extrapolation un manuel opérationnel pour mener toute lutte sociétale aussi bien que pour les contrer.

09/2022