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Simon Spruyt

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Critique littéraire

Thierry Maulnier

Né en 1909, élève de l'Ecole Normale Supérieure avec Robert Brasillach, Simone Weil et Georges Pompidou, Thierry Maulnier meurt en 1988, académicien et grand éditorialiste au Figaro. Disciple de Charles Maurras, engagé à l'Action française, il traverse les années trente ivre de connaissance, à la découverte de Malraux, Aragon, Breton, et adule Dostoïevski et Sophocle. C'est en jeune nationaliste irrigué par des préoccupations sociales et économiques qu'il participe aux manifestations de 1934. Alarmé très tôt par la montée du nazisme, refusant tout embrigadement, il ne s'abîme pas comme tant d'autres dans la collaboration. Son talent de polémiste se réveille plus tard, après la Guerre, dans le combat intellectuel mené contre le communisme et Jean-Paul Sartre. Il crée alors avec François Mauriac, La Revue de la Table ronde. Critique littéraire, homme de théâtre, moraliste et journaliste, Thierry Maulnier demeure, à la manière de Raymond Aron, la parfaite illustration, dans une certaine tradition de la droite française, d'une conscience libre et brillante, celle qui sait si bien saisir les battements de coeur d'une époque. Sa silhouette déglinguée de funambule a marqué les mémoires mais sa pensée et son oeuvre (sur la poésie du XVIe, Racine et Nietzsche) est largement oubliée : peu habile à se faire valoir, enclin à la paresse des surdoués et d'une nonchalance fiévreuse, Thierry Maulnier est également un grand esprit marqué par l'obsession métaphysique à l'ironie clairvoyante, oscillant toujours entre canular et tragédie.

04/2013

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Histoire des sciences

Louis Pasteur. Un aventurier de la science

"Le 28 septembre 1895, à seize heures quarante, Louis Pasteur s'e teint, entouré des siens. Dans sa main crispe e, il tient celle de Marie, la femme aimante qui a toujours cru en lui, soutenu ses projets". De lui, le grand public connaît finalement assez peu de choses, sinon qu'il a découvert le vaccin contre la rage. Cette biographie, écrite à partir de documents inédits, amène le lecteur à pénétrer dans l'intimité d'un homme énigmatique au caractère atypique dont la vie fut en permanence perturbée par les drames d'un destin implacable. Il eut à surmonter successivement le décès de ses proches, notamment la perte de trois de ses filles, avant d'être lui-même frappé d'une hémiplégie qui le priva, à l'âge de quarante-six ans, de l'usage de son bras et de sa jambe gauche. Ces pages émouvantes rendent aussi hommage à Marie, l'épouse, sans l'affection de laquelle il n'aurait jamais pu mener à bien ses recherches et faire face à ses rivaux : ses découvertes révolutionnaires furent souvent combattues par les autorités scientifiques. André Besson, historien et écrivain plusieurs fois récompensé (prix Emile Zola pour Le village englouti, prix Louis-Pergaud pour La louve du Val d'amour, prix des écrivains de langue française pour Une fille de la forêt), est l'auteur de nombreux ouvrages traduits en plusieurs langues, adaptés au cinéma et à la télévision.

11/2022

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Traditions orientales et occid

Comprendre les sociétés secrètes et la mystique juive

Cet ouvrage retrace une aventure intellectuelle particulière, assez spéciale, surtout originale, qui trouve une issue inattendue, voire spectaculaire. Jamais je n'aurais imaginé obtenir un tel résultat ! Tout commence lorsque mon père se remarie et me reprend à l'âge de huit ans (jusqu'à présent, je vivais chez mes grands-parents). Je me retrouve d'abord à llkirch. Puis, un an plus tard, à Strasbourg, où tout le monde parle l'alsacien. Milieu très différent, manque de repères. Assez déboussolé... Marginalisé, je passe mon temps libre à l'Orangerie en rêvant... Un jour, j'entends une drôle d'histoire qui canalise mon attention. Impossible d'en parler, d'évoquer le sujet. Je ne sais que penser. Sinon à un dérèglement de l'esprit. Un jour qu'une grippe me retient au lit, je lis un conte pour enfants lorsqu'une idée me vient à l'esprit. Je me dis "Si mon histoire possède un sens, si je ne déraisonne pas, alors je devrais trouver une clé qui pourrait se cacher dans ce mot..." Ce n'est pas l'objet, cette supposée clé qui m'interpelle, mais les émotions violentes qu'elle suscite. Les années passent... Un jour, alors que je cherche seul, dans mon coin, je tombe sur un livre d'alchimie où je découvre avec surprise qu'on évoque cette clé, ma clé, en termes voilés. J'ouvre un livre de franc-maçonnerie. Même phénomène. Ainsi débute cette aventure...

07/2021

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Actualité politique France

Non, la France ce n'est pas seulement la République ! Le coup de gueule d'un enseignant

L'abominable assassinat de Samuel Paty pose, une fois encore, de manière particulièrement douloureuse, la question de "l'intégration" des populations d'origine étrangère, quand bien même sont-elles de nationalité française. Pour l'auteur de ce livre, la réponse républicaine n'est pas suffisante. La France ne se résume pas seulement à la seule République, "ses valeurs" et les illusions perdues de son contrat social. Il faut donner à aimer aux enfants de France, la richesse et la précision de sa langue, la profondeur de son histoire, la beauté patinée par les siècles de son patrimoine, seules à même d'ouvrir les intelligences mais aussi, et avant tout, les coeurs. C'est la seule voie possible et responsable pour casser l'engrenage de la violence répondant aux facilités des discours sur les valeurs républicaines, nous précise avec conviction et une remarquable clarté historique l'enseignant, qui a longtemps exercé en Zone d'éducation prioritaire. Il en appelle ainsi à une République plus soucieuse de trois exigences fondamentales : une démocratie à l'écoute du peuple, une véritable laïcité plus respectueuse des religions, et notamment de l'Eglise catholique et de la France, enfin, que la République doit faire aimer, plutôt que d'en susciter la détestation. Jean-François Chemain a fait définitivement siens ces propos de Simone Weil peu de temps avant sa mort, en 1943, en pleine occupation : "Il faut donner aux jeunes quelque chose à aimer, et ce quelque chose c'est la France."

03/2021

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Critique littéraire

Il n'y a qu'un amour

C'est l'histoire de trois femmes. Elles sont toutes différentes. Par le tempérament, la culture, l'origine et la nationalité, elles appartiennent à des mondes opposés. L'une est brûlante et désespérée. Une autre froide et calculatrice, une autre voluptueuse et perdue. Elles ont cependant aimé le même homme. Un écrivain français. Elles se succèdent dans sa vie ou s'entrecroisent. Elles vont être la clé de son destin : car il les a aimées toutes, chacune à sa manière, d'un amour profond, d'un même amour profond mais déçu. De Jane-Wanda de Szymkiewicz, Russo-polonaise de seize ans, qu'il enlève à une famille bohème, qu'il met en pension en Angleterre, avant de l'épouser et de connaître avec elle un mariage scandé de drames, d'infidélités et d'abandons, à Maria Rivera - Marita -, une actrice péruvienne de trente ans, c'est toujours la même quête d'un bonheur entrevu et fracassé qui l'obsède. Simone de Caillavet, la grande bourgeoise parisienne, très liée à l'aristocratie littéraire de l'entre-deux-guerres, lui apporte de son côté la fragile paix d'une infirmière du cœur. Au milieu de ces trois femmes qui, tout en appartenant à sa vraie vie, l'éloignent de lui-même, Emile Herzog - devenu André Maurois (1885-1967) - se déchire, se blesse et rêve. C'est d'elles qu'il tirera le meilleur de lui-même : ses livres.

03/2003

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Sociologie

COMMENT PEUT ON ETRE FRANCAIS ? 90 ouvriers turcs racontent

Ce livre présente les résultats d'une enquête sur la France et les Français, menée récemment par Roger Estabelet et deux sociologues turcs, §. Genis et E. Adas : 90 ouvriers turcs de retour au pays parlent de la France où ils ont vécu et travaillé. Les Turcs, à la différence des immigrés maghrébins ou africains, ne viennent pas en France dans l'intention de s'y intégrer, leur objectif est au contraire de revenir le plus vite possible au pays. Aussi, le regard qu'ils posent sur le pays d'accueil et ses habitants s'apparente-t-il à celui que l'ethnographe porte sur l'Autre de la société dont il n'attend rien, sinon la révélation de ce qu'elle est. En choisissant de donner largement la parole à ces anonymes - une parole riche et spontanée - Roger Establet livre ici un travail passionnant et plein d'enseignements pour tous ceux que la question de l'immigration préoccupe. Car si le bilan n'est pas toujours à notre avantage, le jugement que ces travailleurs portent sur la façon dont nous nous conduisons vis-à-vis d'eux est dénué de ressentiment, et ces Turcs savent tout aussi bien apprécier la qualité de notre système de Sécurité sociale, de nos hôpitaux publics, de nos écoles, qu'ils sont sensibles à la méfiance dont ils sont l'objet de la part de leurs voisins de palier français.

10/1997

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Musique, danse

On ne vit qu'une heure. Une virée avec Jacques Brel

De Brel, on sait tout, ça ronronne au salon. Brel mérite mieux. Il mérite d'être bousculé comme lui-même défonçait la scène ; sinon, à quoi bon une nouvelle pièce à son Olympia ? Pour David Dufresne, Brel est tout à la fois un père de substitution, une icône, le chanteur qui braille et qui transpire, comédien de seconde zone, penseur hors pair, et surtout l'âme sœur qui aide à lever ses cent kilos, quand la vie se joue de drame en drame. Ses mots sont devenus devise pour la vie : " On fait ce qu'on peut mais il y a la manière. " On ne vit qu'une heure est un livre avec Brel, autant qu'une biographie de Brel, une invitation à aller voir, comme l'artiste le professait. L'auteur nous embarque à Vesoul et sa fameuse valse musette, dans la France des camions pizza, des usines oubliées et des centres-villes qui se recroquevillent dès 6 heures du soir. Que reste-t-il de l'âme du Grand Jacques ? De ses obsessions (la fraternité, l'amour, la soif de vivre et la mort) ? Ouvriers, sans le sous, bourgeois et commerçants, David Dufresne brosse le portrait d'une France profonde, joyeuse et brisée. A la Brel. Un récit sensible et tonitruant, lézardé de chansons, d'entretiens rares du chanteur et de rencontres truculentes, où le passage de Brel à Vesoul se fait plongée policière.

09/2018

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Acteurs

C'est pour la vie ou pour un moment ?

Nadine Trintignant raconte pour la première fois, dans ce livre lumineux et bouleversant, son histoire d'amour avec Jean-Louis Trintignant, son premier mari. C'est avec l'accord de l'acteur qu'elle livre aujourd'hui ce témoignage. " Ecris-le, lui a-t-il dit, tu es la seule à me connaître en profondeur. La seule à avoir compris. " Elle révèle, au fi l de ses souvenirs, des éléments de leur correspondance amoureuse, refl et de leur passion réciproque. Le récit de cette relation, dont elle ne cache aucune des péripéties, est jalonné de confi dences de Jean-Louis sur lui-même, son enfance, sa carrière. Nadine Trintignant, qui fut de son côté réalisatrice de films célèbres (Défense de savoir, Ca n'arrive qu'aux autres, Colette), nous plonge au coeur d'une aventure artistique qui lui a permis de côtoyer les plus grands. De Jules Dassin, Marlon Brando, Jacques Prévert, Catherine Deneuve et Marcello Mastroianni à Yves Montand, Simone Signoret, Louis Malle, Claude Lelouch, Costa-Gavras et tant d'autres. Figures d'une époque excetionnelle dans l'histoire du cinéma français, dont nous gardons tous la nostalgie. Entre ombres et lumières, Nadine Trintignant revient sur la mort tragique de Marie et celle, prématurée, de sa seconde fille, Pauline. Deux épreuves partagées avec un homme lui-même aujourd'hui aux prises avec la maladie, dont elle montre l'admirable dignité dans le grand âge.

11/2021

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Littérature française

Ma vie balagan

" J'ai vécu comme je l'ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. " Auschwitz en 1944, Saint-Germain-des-Prés en 1950, Pékin en 1968 : une vie de désordre, de provocations et d'aventures brûlantes. Le matin de ses soixante-dix-huit ans, Marceline Loridan-Ivens, née Rozenberg, calcule que 7 et 8 font 15 : quinze ans, son âge lors de sa déportation au camp d'Auschwitz-Birkenau. Elle contemple les objets de sa maison, qui réveillent en elle des fragments de sa vie, faite de désordres, de révoltes, de provocations et d'engagements sur les marges du monde... En 1945, rescapée des camps de la mort, Marceline se lance dans la vie comme si elle n'avait plus rien à perdre. Elle hante les nuits bleues des caves de Saint-Germain-des-Prés, s'engage en politique, porte des valises pour le FLN, lutte pour l'avortement - elle est de tous les combats - et rencontre le cinéaste Joris Ivens avec qui elle partagera une grande histoire d'amour et de cinéma. Simone Veil, son amie, se rappelait que même à Auschwitz, Marceline racontait des histoires drôles. Une façon pour elle de survivre. Ainsi se reconstruit à la première personne, sur une mémoire fuyante et une force de vie contagieuse, la légende intime de Marceline Loridan-Ivens, que le feu des nazis n'a pas pu anéantir.

11/2021

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Romans policiers

Drôle de Musique. Les enquêtes du Capitaine Bouveuil

Après une année chargée pour appréhender les voleurs, criminels et trafiquants de tous genres, le commissaire Charles Bouveuil et son équipe préparent les vacances d'été. Il reste encore dix jours à accomplir à la PJ. L'objectif est de profiter de ce temps pour organiser le bureau et classer des dossiers en attente. Dans une localité voisine de Lyon, on veut aussi fêter cette période de détente. Une soirée années 60 est organisée sur la place du village. Un orchestre réputé de la région a été choisi pour assurer l'animation. En cette fin de journée agréable du mois de juillet, Charles et son second André décident d'y assister. La nuit tombe, les projecteurs sont allumés et les premiers accords de "Johnny be good" de "Chuck Berry" lancent les festivités. L'atmosphère se met rapidement en place. Tous les standards de l'époque sont prévus pour le plus grand bonheur de tous. Le guitariste solo enchaîne et lance le "riff" de "satisfaction" des "Rolling stones". Le seul problème est qu'il n'ira pas jusqu'au bout du morceau, il vient de s'écrouler sur scène mortellement touché par une balle de gros calibre. Le commissaire local Jean Chazot est chargé de l'enquête. Il demande à Charles, un ami de longue date, et à André de lui donner un coup de main. Il va falloir rapidement trouver le coupable, sinon les vacances risquent d'être compromises. En avant la musique ...

09/2021

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Correspondance

Lettres à Pierre Benoit

Dès les années 1920, Paul Morand a compté pour ami Pierre Benoit, l'illustre auteur de L'Atlantide. De nombreux points communs les rapprochent : le goût du voyage, la passion de l'aventure, une conception de l'art littéraire romanesque où domine la figure féminine. A partir des années 1930, le rapprochement se marque davantage : Paul Morand songe à entrer à l'Académie française, où l'influence de Pierre Benoit est grande. Puis, après la longue interruption de la guerre et de l'après-guerre, les lettres reprennent et s'intensifient dans les années 1950, quand Paul Morand est pris par une idée fixe : être admis dans l'illustre compagnie pour retrouver son prestige perdu après ses années passées à travailler pour le régime de Vichy. On le voit manoeuvrer pour atteindre son but qui se solde par un échec retentissant en 1958 avec le retour au pouvoir de son plus ferme ennemi, Charles de Gaulle. Contre toute attente, la fin du livre découvre un autre Paul Morand, sensible à la maladie de l'épouse de son ami et prenant part à son deuil ... Comme l'écrit Gabriel Jardin, cet ensemble inédit, fresque tragi-comique de la vie littéraire de l'après-guerre, est l'occasion, au gré des lettres de Paul Morand, de découvrir la "preuve d'une amitié qui dévoile un peu plus la part sensible d'un homme qui, il est vrai, n'aimait pas se livrer sinon indirectement par ses livres".

09/2021

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Contes et nouvelles

56 Descentes dans le maelstrÖm

Trois frères sont pris, lors d'une nuit de tempête, par un tourbillon vertigineux qui engloutit leur bateau de pêche. Un seul d'entre eux survit, profondément changé par l'expérience. Comment et pourquoi ? A l'occasion des 33 ans de l'aventure du projet maelstrÖm, 55 artistes sont invité? e ? s par l'éditeur à (re)lire la nouvelle d'Edgar Allan Poe, Une descente dans le Maelström, à s'en imprégner, pour ensuite écrire, dessiner, mettre en musique ou en BD, en photos, en un mot : créer. Cette création se fait alors extraction de symboles, écho de métaphore, mais surtout : oeuvre personnelle. Un ouvrage collectif et unique. Bienvenu ? e ? s dans le tourbillon, nous vous attendions. Avec des contributions des artistes suivant : Davide Colasante ??? Serge ?? Pey ??? ? Ludivine Joinnot ??? Daniel De Bruycker ??? Boris Crack ??? Rose-Marie François ??? Claude Donnay ??? Jean Claude Bologne ??? Vincent Tholomé? ? Fabian Di Maria ??? Chantal Deltenre ?? Ritta Baddoura ??? Luc Baba ?? Gilles Farcet ??? L'Ami terrien (feu)? ? Catherine Serre ??? Carl Norac ?? Arnaud Delcorte ??? Bruno Geneste ?? Gioia Kayaga ??? Francesco Pittau ?? Gwénnaëlle La Rosa ??? Laurence Vielle ??? Kev La Raj ??? Hortense Raynal ??? Maninelkaos ??? Rachele Gusella ??? Camille Pier ??? Juliette Bensimhon ??? Jérémie Tholomé? ? Gauthier Keyaerts ??? Florence Valéro ?? Karel Logist ??? Evrahim Baran ?? Cristiana Panella ??? Morgane Eeman ?? Arthur Thimonier ??? Aurélien Dony ?? Laura Schlichter ??? Coline Marescaux ?? Dirk Diederich ??? Dominique Massaut ?? Caroline Boulord ??? Marie Darah ?? Tom Nisse ??? Otto Ganz ?? Lisette Lombé? ?? Ada Mondès ?? Gaetan Saint-Remy ??? Jonathan Carrier ??? Patrick Lowie ?? Alain Valet ??? Carole-Anne Subrebost ?? Simona Petitto ??? Nadejda Peretti ?? David Giannoni

06/2023

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Histoire des idées politiques

Le choc des légitimités

Ce livre constitue le troisième volet d'un projet de rédaction amorcé avec la publication, en 2007, de La raison du plus fort : plaidoyer pour le fédéralisme multinational (Prix Josep Maria Vilaseca i Marcet) et approfondi avec la parution, en 2011, de L'âge des incertitudes : essais sur le fédéralisme et la diversité nationale (finaliste au Prix Donald-Smiley), tous deux traduits en plusieurs langues. Inspiré par les travaux traitant des Premiers Peuples et des nations minoritaires en contexte démocratique, Le choc des légitimités jette un regard nouveau sur les rapports entre majorités et minorités, tout en explorant les avancées théoriques tant en études fédérales que sur les nationalismes contemporains. La décennie 2020-2030 pourrait bien être propice à l'avènement d'un fédéralisme multinational à l'échelle internationale. Devant l'inconfort grandissant des grandes puissances et des organisations internationales face à la création de nouveaux Etats, le fédéralisme multinational est à présent une voie qu'il importe d'explorer. En contrepartie de la loyauté des nations minoritaires à l'endroit de l'Etat souverain, le fédéralisme multinational leur permet de renouer avec — sinon de restaurer — leur souveraineté originelle, tout en tenant compte des besoins de coordination, de concertation et de cohabitation avec les partenaires politiques au sein des ensembles fédéraux ou en voie de fédéralisation. Il est crucial aujourd'hui d'évaluer les conflits de revendications sur la base de la notion même de la légitimité plutôt que sur celle beaucoup trop étroite de la légalité.

06/2021

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Histoire des mentalités

Ainsi se meuvent les vampires. Essai sur la variation du sens

Qu'est-ce qu'un vampire ? Alors qu'on imagine volontiers un Dracula se nourrissant du sang des vivants, le sociologue Arnaud Esquerre donne à voir un tout autre visage, beaucoup plus complexe, de ces êtres entre la mort et la vie. On apprend ainsi qu'ils ont un lieu et une date de naissance : en Europe, au XVIII e siècle. Ils commencent alors à peupler les discours, qu'on soutienne ou nie leur existence. Au fil du temps, les vampires vont désigner aussi bien une variété de chauve-souris qu'un personnage à succès de la littérature (de Lord Byron à Bram Stoker) ; une catégorie médicale cherchant à rendre compte des cas de nécrophilie ; ou, pour Karl Marx, les capitalistes ; ou encore les protagonistes d'un film comique comme dans Le Bal des vampires. Nous sommes ainsi mis sur la trace des vampires, les suivant dans des sources aussi diverses qu'inattendues, des archives médicales à la série True Blood, en passant par les écrits de naturalistes. Cette enquête décrit la destinée d'un mot inven[1]té et utilisé sinon pour résoudre, du moins pour affronter, une contradiction commune à tous les êtres humains : comment vit-on avec le fait de mourir ? Arnaud Esquerre est sociologue, et directeur de recherche au CNRS. Il a récemment publié Interdire de voir (Fayard, 2019) et, avec Luc Boltanski, Qu'est-ce que l'actualité politique ? (Gallimard, 2022).

10/2022

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Soufisme

Le soufisme en 101 définitions

Ce recueil résume en 101 définitions par ses principaux représentant ce qu'est le soufisme : il en découle qu'il y a autant d'approches que de voies sinon de maîtres, toutes s'harmonisant pour dégager une vision d'ensemble. Elles soulignent le rôle d'approfondissement de la Loi sacrée (Sharî'a) qu'a pu jouer le soufisme au sein de l'islam en mettant à jour la signification intérieure et ses fondements religieux. Le lecteur trouvera ici aussi bien une introduction aisée et non systématique qu'une occasion d'interrogations personnelles (certaines définitions sont énigmatiques et leur sens variera selon le degré de compréhension de chacun). Il permettra de mieux comprendre que soufisme et islam ne diffèrent finalement pas fondamentalement mais au contraire sont indissociables et de mieux cerner ce en quoi consiste la spiritualité selon le soufisme et l'islam et comment elle se met en pratique à travers tous les actes de la vie humaine, y compris à travers un ensemble de règles qui fondent le savoir-vivre islamique. L'ensemble constitue un texte de lecture aisée accessible à quiconque souhaite comprendre ce que sont le soufisme et l'islam. La présente anthologie est de plus le fait de R. A. Nicholson un des grands spécialistes du soufisme qu'il a contribué à faire connaître dans le monde. Elle est complétée par Redouane qui a traduit de l'arabe les textes réunis ici.

05/2023

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Travail social

Vieillir dans une société connectée. Quels enjeux pour le vivre ensemble ?

Les technologies numériques ont investi nos espaces quotidiens et bien évidemment celui des personnes âgées, des retraités : déclarations numériques à effectuer, utilisation d'un ordinateur, d'un téléphone portable, utilisation d'un parcmètre numérique au mode d'emploi complexe et ésotérique, disparition des guichets de banque remplacés par des machines, etc. Nous sommes à un tournant de cette révolution et nous devons prendre garde à ne laisser personne sur le bord de la route. En effet, Covid et numérisation aveugle aidant, les temps sont durs pour les échanges sociaux sous toutes leurs formes. Le confinement, les mesures de distanciation, la vie en groupe limitée au petit nombre, la persistance d'un virus plus tenace qu'on l'estimait au début de la pandémie rendent aujourd'hui la vie sociale difficile sinon angoissante et nous appellent à réduire nos interactions avec les autres. Le monde de la gérontologie dans ses pratiques n'échappe pas, bien évidemment, à ce tsunami. Les rassemblements conviviaux ou voulus comme tels, entre amis, en famille, entre collègues, etc., sont désormais réduits à leur plus simple expression. Pourtant, dans ce paysage iconoclaste et réduit aux seules limites de nos intérieurs intimes, l'intérêt pour les rencontres, les échanges sociaux s'est trouvé décuplé, comme une revanche sur l'impossible et surtout inattendue privation d'espaces de liberté. C'est principalement cette altération des existences humaines des plus fragiles qui se trouve au coeur des préoccupations des auteurs de ce livre.

10/2021

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Notions

Les mortels et les mourants. Petite philosophie de la fin de vie

Dans la tradition philosophique, sagesse et savoir-mourir sont comme l'envers et l'endroit d'une même médaille. Au risque d'occulter la réalité âpre, les affres et les tourments, sinon l'horreur bien réelle de la toute fin de la vie. Avec l'émergence de la fin de vie comme période de la vie à part entière, la philosophie est aujourd'hui appelée à se pencher sur ceux qui meurent plutôt que sur la mort en général, sur la fin plutôt que sur la finitude, sur la situation particulière des mourants plutôt que sur la condition universelle de mortel. C'est le but de cet ouvrage que de tenter de répondre à cet appel, venu des soins palliatifs et de l'encadrement de la fin de vie, pour construire, tout à la fois dans la confrontation avec les philosophes et à travers les récits de mourants bien réels, une réflexion à égale distance de la représentation philosophique de la mort et de la psychologisation des derniers instants de la vie. Avec en point d'orgue une mise en question de la norme de la "mort apaisée" . Yves Cusset, ancien élève de l'Ecole normale supérieure, est à la fois philosophe et comédien. Il a écrit de nombreux spectacles et ouvrages d'humour philosophique, en même temps que des essais de philosophie politique, en particulier autour de la question de l'accueil. Son dernier livre est paru chez Flammarion : Réussir sa vie du premier coup.

09/2021

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Droit

Penser la loi

Nos démocraties font des lois en abondance. Mais à force de légiférer, la raison d'être des lois a fini par nous échapper : souvent, elles répondent à nos attentes immédiates plutôt que de se mettre au service du bien commun. Pourquoi cette inadéquation des lois à l'esprit des lois ? Il faut remonter aux grands penseurs de la politique moderne, Montesquieu ou Rousseau, pour le comprendre. Ils ont placé la loi au coeur de l'action politique : se gouverner soi-même c'est avant tout légiférer. Mais ils n'ont pas livré le mode d'emploi de cet acte fondamental. D'autres ont tenté, avec plus ou moins de succès, d'armer la loi d'un discours de la méthode. Ce livre reconstitue l'histoire de cette ambition prométhéenne : penser le travail du législateur à la fois comme oeuvre de la raison et comme activité empirique. Il revisite la loi des temps anciens et sa métamorphose, à l'épreuve de notre modernité politique, en une multiplicité de législations : autrefois le Prince faisait loi, aujourd'hui chaque législation nouvelle s'incorpore dans tout un système. Nous ne pouvons nier notre dette envers les fondateurs d'une science de la législation, écrit Denis Baranger. Il reste que notre usage de la loi doit autant sinon plus aux praticiens du droit - magistrats, avocats, jurisconsultes - qui sont les porteurs d'un savoir bâti au fil d'une expérience indéfiniment remise sur le métier.

01/2018

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Littérature française

Ombre

Perpétuel questionnement, remise en question, angoisse, anxiété, peur de l'inconnu, illusion de l'existence... Tant de sentiments qui ne s'extériorisent pas toujours, mais qui peuvent rester enfouis en chacun de nous, telle une "Ombre" qui plane sur notre esprit, perturbant souvent notre lucidité, parfois difficile à apprivoiser. Ces sentiments, souvent inexplicables, peuvent trouver leurs origines dans des événements passés, lointains. Ils sont alors plus ou moins prononcés en fonction de la sensibilité de chaque individu et de son schème. Mais ils sont toujours là, quotidiennement, constituant parfois un frein à notre épanouissement, empêchant de prendre des risques, et nous laissent nous contenter d'une zone de complaisance, de confort factice. Etre dans sa zone de confort n'a apparemment rien de foncièrement négatif, mais en réalité, cela ne favorise pas le progrès humain. L'étape primordiale vers un semblant de guérison est de reconnaître, d'accepter et d'embrasser ses doutes et insécurités, et se dire que c'est humain après tout. Sinon, ils pourraient s'installer sournoisement dans notre subconscient avec le risque de perturber définitivement notre être. Cette ombre fait et fera toujours partie de notre vie, de notre personnalité. Bien gérer cette zone d'ombre peut nous être bénéfique. Plusieurs solutions sont possibles pour cela, chacun selon sa sensibilité. L'auteur de cet ouvrage, lui, a choisi l'écriture pour décrire au quotidien sa zone d'ombre, pour exprimer ses sentiments, découvrant ainsi un moyen d'éclaircir son esprit.

09/2021

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XIXe siècle

Delacroix et le duel romantique

En partenariat avec le musée Delacroix, l'exposition du musée Girodet à Montargis présente une partie du corpus artistique réuni autour du poème du " Giaour " de Lord Byron à l'occasion de l'exposition " Un duel romantique, le Giaour de Lord Byron par Delacroix " (Paris, musée Delacroix, 19 mai - 23 août 2021), en conjuguant le propos avec le coeur de ses collections. La Révolte du Caire d'Anne-Louis Girodet (1810), distinguée par Stendhal pour être belle dans le détail et désastreuse dans son effet d'ensemble offre des fragments de bataille, des récits isolés dans la suite d'une grande épopée, quelques lignes dans une page d'histoire qui furent l'objet de copies et attirèrent l'attention de la jeune génération romantique. La représentation d'une anecdote au sein de la grande Histoire, d'individus au sein d'une mêlée, un focus sur des détails font glisser la représentation de la violence guerrière généralisée d'une nation vers un duel intime et personnel. A ce titre, l'inspiration que tire Eugène Delacroix de la poésie de Lord Byron est exemplaire, sinon essentielle. Ses illustrations du Giaour sont emblématiques du duel décliné dans toute ces formes qui devient métaphore de l'opposition entre le familier et l'inconnu et souligne l'affrontement entre des convictions, la raison et la passion, l'attrait et la répulsion, jusqu'à glisser à l'image de la lutte intérieure.

10/2021

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Critique

Façons de lire, manières d'être

La lecture est l'une de ces conduites par lesquelles, quotidiennement, nous donnons un aspect, une saveur et même un style à notre existence. "J'allais rejoindre la vie, la folie dans les livres. [... ] La jeune fille s'éprenait de l'explorateur qui lui avait sauvé la vie, tout finissait par un mariage. De ces magazines et de ces livres j'ai tiré ma fantasmagorie la plus intime. ". . Lorsque le jeune Sartre se rêve en héros après avoir lu les aventures de Pardaillan, il ne fait rien d'exceptionnel, sinon répéter ce que nous faisons tous quand nous lisons, puissamment attirés vers des possibilités d'être et des promesses d'existence que donne la littérature. C'est dans la vie ordinaire que les oeuvres se tiennent, qu'elles déposent leurs traces et exercent leur force. Il n'y a pas d'un côté la littérature, et de l'autre la vie ; il y a au contraire, dans la vie elle-même, des formes, des élans, des images et des styles qui circulent entre les sujets et les oeuvres, qui les exposent, les animent, les affectent. Car les formes littéraires se proposent dans la lecture comme de véritables formes de vie, engageant des conduites, des démarches, des puissances de façonnement et des valeurs existentielles. Dans l'expérience ordinaire de la littérature, chacun se réapproprie son rapport à soi-même, à son langage, à ses possibles et puise dans la force du style une esthétique.

06/2022

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XXe siècle

L'île des enfants perdus

Au printemps 1947, Marcel Carné et Jacques Prévert ont tourné un film à Belle-ile-en-Mer, La Fleur de l'âge. Celui-ci s'inspirait de la mutinerie survenue en 1934 dans le bagne d'enfants érigé non loin du Palais, le principal port de l'île. Il y était question d'amours impossibles entre un mutin en cavale (Serge Reggiani) et une riche estivante (Arletty), entre une jeune îlienne (Anouk Aimée) et un innocent mis en cage... De cette nouvelle collaboration, la huitième, le public attendait un chef-d'oeuvre du même tonneau que Le Quai des brumes ou Les Enfants du paradis. Et, en effet, de l'avis unanime de ceux qui en avaient visionné les premières séquences, cette cuvée promettait un sommet. Mais le chantier resta en suspens, interrompu par les vents contraires. Et du film inachevé, pas une séquence ne subsiste, ni même un rush. Rien donc, sinon quelques photographies de plateau. Malchance ? Torpillage ? La malédiction susciterait pas mal de rumeurs et autant de fausses pistes... Le narrateur part à la recherche des bobines disparues, stimulé par de maigres indices et le témoignage de rares survivants. Son enquête fournit un fil conducteur à l'évocation du cinéma français de l'âge d'or, depuis les années fébriles de l'immédiat avant-guerre, jusqu'à celles plus troubles encore de l'épuration ; une fresque oui, mais pitoyable et glorieuse, étincelante et pourtant entachée de zones d'ombre...

09/2019

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Autres philosophes

Alain. L'éveilleur d'esprit

Voici la grande biographie totale du philosophe, écrivain, peintre, combattant pacifiste de la première guerre et engagé politique que fut Emile Chartier dit Alain. 70 ans après sa disparition, une plongée dans le parcours du penseur d'un humanisme aujourd'hui débattu. Emile-Auguste Chartier, dit Alain, a marqué de son intelligence, sa force et sa créativité la première moitié du XXe siècle. Mais qui était ce normalien, professeur de philosophie en khâgne au lycée Henri-IV, lui-même philosophe, inventeur du " Propos ", un genre littéraire jusque-là inédit ? Que connaît-on de l'Alain engagé, militant républicain et radical, fervent défenseur de la laïcité, appelant à la paix au moment où l'Europe sombre dans le premier conflit mondial ? Du pamphlétaire Alain ? Et comment juger les polémiques récentes à son sujet ? Alain, qui fut le maître de personnalités aussi diverses que Simone Weil, Raymond Aron, Georges Canguilhem, André Maurois et Julien Gracq, aura également été cet original, rebelle sauvage bousculant l'ordre établi et la pensée conforme. Tantôt admiré, tantôt critiqué, il fut un éveilleur d'esprits et un influenceur. Thomas Chaline explore tout ce qui a forgé la pensée du philosophe et son tempérament dans son siècle, de sa vie personnelle à ses engagements et prises de position publiques ou privées. Enfin, cet ouvrage se plonge dans l'héritage intellectuel qu'a laissé Alain. La biographie définitive du philosophe pour les 70 ans de sa disparition.

11/2021

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Mathématiques

Le modèle euclidien en analyse des données

Ce livre constitue une introduction aux méthodes de l'Analyse des Données. Il ne s'agit pas d'une présentation exhaustive des méthodes en usage actuellement, mais plutôt d'une présentation cohérente des méthodes factorielles " de base ", explicitant le modèle sur lequel est fondé l'édifice (le modèle d'espace euclidien), et les mécanismes par lesquels se construisent les méthodes. Le destinataire de cet ouvrage est un utilisateur des méthodes de l'analyse des données. Pas un utilisateur passif, considérant une méthode d'analyse comme une boîte noire dans laquelle il introduit ses " données ", et dont il est assuré que le simple fait d'appuyer sur la touche " RUN " de l'ordinateur va automatiquement lui fournir des " résultats ". Mais plutôt un utilisateur curieux sinon de comprendre tous les détails du mécanisme, du moins d'en suivre le fil directeur. Notre livre l'aidera alors à choisir une méthode à bon escient, à interpréter les résultats d'une analyse, à faire un choix raisonné d'un enchaînement de méthodes, voire à créer la méthode exactement adaptée au cas analysé. Le lecteur de cet ouvrage est supposé avoir au départ une bonne connaissance de l'Algèbre Linéaire : en principe le bagage de tout étudiant ayant accompli un cursus scientifique de 2 ans après le baccalauréat (par exemple : 1er cycle des universités scientifiques, quelle que soit la spécialisation). D'autre part, une bonne habitude du raisonnement mathématique est souhaitée.

05/1998

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Sociologie

Trouble dans le genre. Le féminisme et la subversion de l'identité

Dans cet ouvrage majeur publié en 1990 aux Etats-Unis, la philosophe Judith Butler invite à penser le trouble qui perturbe le genre pour définir une politique féministe sans le fondement d'une identité stable. Ce livre désormais classique pour les recherches sur le genre, aussi bien que les études gaies et lesbiennes, est au principe de la théorie et de la politique queer : non pas solidifier la communauté d'une contre-culture, mais bousculer l'hétérosexualité obligatoire en la dénaturalisant. Il ne s'agit pas d'inversion, mais de subversion. Judith Butler localise les failles qui manifestent à la marge le dérèglement plus général de ce régime de pouvoir. En même temps, elle soumet à la question les injonctions normatives qui constituent les sujets sexuels. Jamais nous ne parvenons à nous conformer tout à fait aux normes : entre genre et sexualité, il y a toujours du jeu. Le pouvoir ne se contente pas de réprimer ; il ouvre en retour, dans ce jeu performatif, la possibilité d'inventer de nouvelles formations du sujet. La philosophe relit Michel Foucault, Sigmund Freud, Jacques Lacan et Claude Lévi-Strauss, mais aussi Simone de Beauvoir, Luce Irigaray, Julia Kristeva et Monique Wittig, afin de penser, avec et contre eux, sexe, genre et sexualité - nos désirs et nos plaisirs. Pour jeter le trouble dans la pensée, Judith Butler donne à voir le trouble qui est déjà dans nos vies.

11/2006

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Critique

Proust et les signes

Le mot "signe" est un des mots les plus fréquents de la Recherche, notamment dans la systématisation finale qui constitue Le Temps retrouvé. La Recherche se présente comme l'exploration des différents mondes de signes, qui s'organisent en cercles et se recoupent en certains points. Car les signes sont spécifiques et constituent la matière de tel ou tel monde. On le voit déjà dans les personnages secondaires : Norpois et le chiffre diplomatique, Saint-Loup et les signes stratégiques, Cottard et les symptômes médicaux. Un homme peut être habile à déchiffrer les signes d'un domaine, mais rester idiot dans tout autre cas : ainsi Cottard, grand clinicien. Bien plus, dans un domaine commun, les mondes se cloisonnent : les signes des Verdurin n'ont pas cours chez les Guermantes, inversement le style de Swann ou les hiéroglyphes de Charlus ne passent pas chez les Verdurin. L'unité de tous les mondes est qu'ils forment des systèmes de signes émis par des personnes, des objets, des matières ; on ne découvre aucune vérité, on n'apprend rien, sinon par déchiffrage et interprétation. L'oeuvre de Proust n'est pas un exercice de mémoire, volontaire ou involontaire, mais, au sens le plus fort du terme, une recherche de la vérité qui se construit par l'apprentissage des signes. Il ne s'agit pas de reconstituer le passé mais de comprendre le réel en distinguant le vrai du faux.

01/2022

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Littérature française

Loin, les lumières

Dans ce roman comme dans la vie, il n'y a pas de seconds rôles : les dialogues prêtés aux différents personnages, les situations éprouvées par eux, en font une partition aux accents parfois mélancoliques, graves, toujours empreinte d'ironie, et constituée de moments de souffrance, de grâce aussi, dans un univers de désolation moderne, où la bouffonnerie et le risible ne sont pas en reste. Qu'ont donc en commun Marc, un ancien professeur de philosophie devenu, au mitan de sa vie, journaliste free lance ; Pascal, avocat, à l'enfance marquée de manière indélébile par la guerre d'Algérie ; Raphaëlle, ex-figure de mode, écoeurée par l'univers professionnel où elle évoluait ; cet ancien photographe de presse dont l'amie a perdu la vie en reportage de guerre ; cet écrivain italien désabusé ; et tous les autres, sinon un impérieux besoin de respirer un air rare, différent ? Pascal, l'un des héros du livre, évoque, à propos de son existence, un voyage sans fin. C'est précisément à ce voyage qu'est convié le lecteur. En toile de fond : Paris, ville dont l'auteur connaît bien des arcanes et dont il est, aussi, un infatigable arpenteur. Partition, toile impressionniste, aussi. Oeuvrée par touches successives, nuancées, où le regard critique de l'auteur, sans effets de grosse caisse, dépeint les travers d'une époque, la nôtre. Comme il dépeint aussi , sans logorrhée, mais avec une pudeur obligée, les existences de ses personnages qui sont autant d'appels.

01/2014

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Histoire et Philosophiesophie

Lalandiana. Volume 2, Mission à Berlin, lettres à Jean III Bernoulli et à Elert Bode

Jérôme Lalande fut par excellence l'astronome du siècle des Lumières. Simone Dumont et Jean-Claude Pecker ont consacré le premier volet de cette série à sa correspondance avec sa bonne amie Madame du Pierry, et avec son élève et ami, le juge Honoré Flaugergues, et avaient mis en évidence le caractère enjoué et facilement critique, mais toujours curieux et actif de Jérôme Lalande. Son voyage, très jeune homme, à Berlin, lui ouvrit les contacts utiles à sa vie d'astronome. Il conte avec un humour sérieux les aléas de son voyage, et ses contacts avec la cour de Frédéric II, ses premières véritables expériences comme astronome. Il y rencontra Leonhard Euler dont le fils Albrecht devint son grand ami. Plus tard, avec notamment le savant suisse Jean III Bernoulli, qui avait été appelé à l'Académie de Berlin après le départ d'Euler, Lalande entretient une correspondance amicale et studieuse. Enfin, avec Elert Bode, nommé Directeur de l'Observatoire de Berlin, il poursuit cet échange plaisant, animé de l'invention des constellations nouvelles que Lalande suggère au cartographe du Ciel qu'était son collègue. Cette correspondance est complétée par trois articles substantiels couvrant les préoccupations principales de Lalande au cours des trois périodes de cette correspondance. Ils concernent la détermination de la distance de la Lune à la Terre (1751-1752), puis de celle du Soleil (passages de Vénus en 1761 et 1769), enfin la construction des catalogues et des cartes du Ciel.

04/2014

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Littérature française (poches)

Agacement mécanique

"Je n'écris que des aphorismes. Pourquoi : cette forme courte me convient car elle va à l'essentiel et ne s'embarrasse pas de matière inutile. Je demande d'ailleurs toujours au poissonnier de vider les maquereaux et au boucher de couper la tête et les pattes des poulets. De toutes façons, je ne sais pas raconter d'histoires et cela ne m'intéresse pas en tant qu'écrivain, même si je suis également un lecteur de romans ou de nouvelles". Revendiquant un statut très singulier qui le rapproche de commisseur-priseur des lettres qui regarde avec attention chaque objet que la réalité lui soumet, qui le soupèse avant de lui donner une valeur, Olivier Hervy s'amuse avec le quotidien pour le moquer et se moquer de nos travers. Accumulés, ses aphorismes légers forment un carrousel souvent cinglant dont l'auteur ne s'exclue pas. Ces moments qui refusent de faire un système sinon un système nerveux voire énervé, s'égrainent et racontent en creux l'histoire d'un homme de province qui constate, s'étonne, s'indigne, se rebelle contre le prêt-à-penser, le bon-à-consommer. Objets, bêtes, situations, expériences sont évalués, soit qu'il s'agisse de moments vécus transformés en une phrase, soit qu'il s'agisse d'inventions nées d'une rencontre. Batailleur de petits combats, Olivier Hervy règle ses comptes avec l'humanité, celle qui nous préoccupe le plus : nos voisins, nos amis, nos collègues.

06/2012

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Critique littéraire

Les mots de l'enfermement. Clôtures et silences : Lexique et rhétorique de la douleur du néant

Pour Giorgio Agamben " le camp est l'espace qui s'ouvre quand l'état d'exception commence à devenir la règle " ; les camps quels qu'ils soient suscitent aussi les écritures de l'après. L'après n'est jamais facile, il continue, en quelque sorte, la souffrance intérieure qui est née de l'enfermement. Si le point de départ de ce travail était l'oeuvre mémorielle et littéraire du camp à travers le regard aigu et la conscience lucide de quatre écrivains français (Georges Hyvernaud, Henri Calet, Raymond Guérin et Alexandre Vialatte), soldats prisonniers durant la deuxième guerre mondiale, l'auteur n'a pu contourner l'horreur des autres camps, ceux dont la mémoire officialise, de temps en temps et distraitement, le souvenir. C'est de ces camps que surgit la douleur du néant et cet essai tente de décrire la façon dont le témoignage, à travers la poésie, la force des mots et la rhétorique, devient pure littérature. Dans la dernière partie, l'auteur a cherché à montrer comment les mécanismes de la langue du pouvoir et de l'indifférence peuvent générer, à nouveau, l'enfermement et la douleur. Ces clôtures paraissent différentes mais, ici également, la réduction de l'espace et l'intensité de la souffrance se rejoignent dans la perte de la dignité. Encore une fois, la connaissance et l'écriture, produisant la parole de chacun, peuvent offrir, une voie, sinon d'issue, d'espoir.

01/2012