Recherche

Émile Worms

Extraits

ActuaLitté

Critique littéraire

Correspondance générale. Tome 9, 1831-1835

Après l'installation de la monarchie de Juillet, Chateaubriand semble promis à des jours obscurs et laborieux qui lui permettent d'achever ses Etudes historiques en avril 1831. Refusant la France de Louis-Philippe, il s'exile à deux reprises en Suisse pour travailler en paix à ses Mémoires, mais les événements le précipitent de nouveau dans l'arène. Défenseur des Bourbons bannis et humiliés, conseiller attitré de la duchesse de Berry qui l'entraîne malgré lui dans sa folle aventure, il publie de mars 1831 à novembre 1832 quatre brochures étincelantes et immédiatement célèbres qui le désignent à la vindicte de Louis-Philippe. Emprisonné pendant deux semaines à la préfecture de police en juin 1832, le chef du parti légitimiste en ressort avec l'auréole du martyr. En 1833, l'ambassade de la fidélité le conduit auprès de Charles X à Prague où il assiste à la proclamation de la majorité royale du jeune duc de Bordeaux, le 29 septembre. Cependant l'écrivain, obligé de «traduire du Milton à l'aune» pour vivre, organise en 1834 à l'Abbaye-aux-Bois des lectures de ses Mémoires, formidable opération publicitaire à l'attention des éditeurs. La même année, la création malencontreuse de Moïse au théâtre de Versailles, sans son agrément, lui vaut pourtant un succès d'estime. Malgré une intense activité politique et littéraire et sa relation fusionnelle avec Mme Récamier, René ne se résigne pas à la vieillesse qui le talonne. Pour rester jeune, il faut se sentir aimé. S'il rompt avec l'extravagante Mme de Pierreclau devenue par trop encombrante, il écrit ses dernières lettres d'amour, peut-être les plus belles, à Hortense Allart, «dernière Muse, dernier enchantement, dernier soleil».

07/2015

ActuaLitté

Sciences historiques

La Corse d'Eugène Rosseeuw Saint-Hilaire. Nouvelles et autres écrits (1826-1831)

Avec cette première édition de l'oeuvre corse de Rosseeuw Saint-Hilaire, nous invitons le lecteur à plonger dans le tout début du xixe ? siècle insulaire. En huit nouvelles, dix "? lettres ? " et un essai qui parurent dans les grandes revues culturelles et littéraires de l'époque, le jeune professeur de rhétorique du collège d'Ajaccio poussait, pour la première fois, la porte du romantisme corse qui allait faire florès tout au long duxixe ? siècle. Bandits, vendettas, nature sauvage, peuple aux moeurs rudes mais nobles, tous les ingrédients y sont. Jusqu'au choix littéraire de la nouvelle pour donner à lire en quelques pages ce qui, sans doute par effet de mode, semble intéresser le public continental quand il s'agit de l'île et de son fameux empereur des Français, Napoléon Ier. Nous sommes en 1826 et le plus célèbre exilé vient de mourir. Il entre aussitôt dans la légende, et son île avec lui. Eugène Rosseeuw Saint-Hilaire n'est âgé que de 21 ans, mais il a déjà publié une oeuvre littéraire en quatre tomes inspirée par l'Italie. Il ne poursuivra cependant pas une carrière de romancier mais d'historien et s'illustrera par la rédaction d'une monumentale histoire de l'Espagne en 24 volumes. Ses travaux sur la Corse, bien que rapidement tombés dans l'oubli - car jamais rassemblés dans un ouvrage et parfois non signés -, furent pourtant lus par les grands auteurs du xixe ? siècle et surtout par un certain Mérimée, dont Rosseeuw Saint-Hilaire fut un précurseur sur de nombreux points et peut-être l'inspirateur... Mais, différence notable, Rosseeuw Saint-Hilaire passa trois années en Corse et put cultiver sa passion pour l'île et ses histoires avec plus de justesse que son illustre successeur qui n'y resta que quelques semaines et ne put rendre qu'une esquisse maladroite des moeurs insulaires.

03/2015

ActuaLitté

Compositeurs

Bartok, Bela

Compositeur et pianiste hongrois, Béla Bartók (1881-1945) naît dans le Banat austro-hongrois (aujourd'hui en Roumanie) au sein d'une famille d'enseignants. Il débute sur un tambour, puis compose dès ses 9 ans, alors que sa mère, devenue veuve, s'est installée à Nagyszollos (aujourd'hui en Ukraine), avant d'habiter l'actuelle Bratislava (Slovaquie). Il part ensuite se former à Budapest, notamment avec Kodaly qui l'initie au folklore hongrois et l'oriente vers l'ethnographie. Il compose pour l'Opéra Le Château de Barbe-Bleue et les ballets Le Prince de bois et Le Mandarin merveilleux. Marié une première fois en 1909 avec la très jeune Márta Ziegler (16 ans et avec qui a deux enfants), il divorce en 1923 pour épouser Ditta Pásztory (âgée de 20 ans) avec qui il a un fils, Péter. En désaccord avec l'idéologie nazie, il s'exile en 1940 aux Etats-Unis d'Amérique mais refuse d'y donner des cours de composition. Ses dernières Åuvres flamboyantes sont instrumentales. Une leucémie l'emporte en 1945, le privant d'un retour en Hongrie libérée, où il avait été élu député. D'abord inhumé à New York, ses restes seront finalement transférés à Budapest en 1988. Défenseur de la musique populaire et du nationalisme, Bartók s'est imposé comme ambassadeur de la culture hongroise, au même titre que ses prédécesseurs Liszt et Kodaly. Mais chez lui, la musique se libère du carcan tonal "classique" et se caractérise par un sens aigu du rythme. Outre sa musique de chambre, ses nombreuses pièces pour piano, ses Åuvres chorales et ses divers concertos, ses Danses populaires roumaines (1917), sa Musique pour cordes, percussion et célesta (1936) et son Concerto pour orchestre (1943) restent fréquemment programmés en concert.

03/2023

ActuaLitté

Littérature française (poches)

L'Embâcle

Paul Valadon a deux amours : les bêtes et les restes. Il dorlote les unes et empile les autres dans une bicoque que le compactage effréné de tous les détritus a mué en déchèterie d'Ali Baba, en écomusée de l'ordure domestique. Ce que Paul, habitant de cette ville encerclée par les eaux rapides d'un fleuve ombrageux, contrarie, c'est le flux du fric et des affaires, le prurit de rénovation qui veut changer le vieux quartier de la Fuye, frère du populaire la Varenne, en un boboland juteux pour ses promoteurs et décontracté pour ses nouveaux habitants. Après les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, on avait construit à la hâte des immeubles bon marché qui ceinturaient la ville. Etonnamment ce quartier à côté de la gare avait été épargné des obus. Près du centre, il présentait des avantages qui enthousiasmaient son patron. On pouvait créer un endroit moderne et vivant, et non plus ce lieu triste avec ces vieux qui longeaient les murs. Si on offrait quelque gaieté, de jeunes couples viendraient plus facilement, les prix grimperaient. Du Creusot, Sylvie Dazy s'envole très tôt pour migrer vers Lannion et le Trégor. De cette enfance naît un amour inconditionnel pour la Bretagne. Mais la vie a plus d'un tour dans son sac et l'envoie, à vingt-deux ans, aux prisons de Fleury-Mérogis et de la Santé. Elle devient éducatrice, chargée de réinsertion et dit y avoir tout appris des relations humaines. Dilettante n. (mot ital.). Personne qui s'adonne à une occupation, à un art en amateur, pour son seul plaisir. Personne qui ne se fie qu'aux impulsions de ses goûts. (Le Petit Larousse.)

03/2019

ActuaLitté

Romans noirs

Le Guet-apens

Un avion militaire transporte Adriano, vétéran des années de plomb, vers l'Europe, à la suite de son extradition. Réfugié politique en Bolivie, où il se pensait en sécurité après avoir laissé femme et enfant au Brésil, entouré par ses compagnons de lutte et sous la garde d'un gouvernement ami, Adriano a été trahi. Mais par qui ? Est-ce par Martin, l'ami le plus proche, ou par Ramirez, le chef de la police ? Et surtout : n'y a-t-il pas une puissance autrement plus inquiétante derrière l'enlèvement et le rapatriement d'Adriano : le Brésil du "Capitano" et ses services de renseignement. Suivant l'implacable logique de la fuite, Adriano nous fait revivre, depuis sa cellule, son funeste chemin d'exil et les fantômes qui le peuplent. Portrait sans concession et profondément humain d'une Amérique latine en pleine déliquescence, Le Guet-apens est sans doute le texte le plus personnel qu'ait écrit Cesare Battisti. Cesare Battisti est né en 1954 au sud de Rome. Il fait son apprentissage dans les rues d'un quartier populaire. A 21 ans, durant les "années de plomb" , il rejoint la lutte armée. En 1981, il s'évade de prison et s'exile au Mexique. Il vient par la suite s'installer en France et y publie son premier livre, Les Habits d'ombre (Série noire). Réfugié au Brésil pendant quinze ans, c'est depuis Cananéia, une petite ville littorale, qu'il écrira Indio, son premier roman au Seuil. Condamné pour homicides, Battisti est arrêté en Bolivie et extradé vers l'Italie en 2019 - Le Guet-apens fut rédigé derrière les barreaux d'une prison de haute sécurité en Sardaigne. Traduit de l'italien par Vincent Raynaud

09/2022

ActuaLitté

Histoire de la philosophie

Tolstoï et les Doukhobors. 1873-1877

" En plaçant le nom de Tolstoï en tête de ce recueil d'articles, dont l'ensemble donne le tableau le plus complet que nous ayons jusqu'ici de la vie des Doukhobors, nous avons voulu non seulement prendre le grand écrivain comme le Génie bienfaisant de ce livre, mais rappeler qu'il fut aussi celui de la secte dont nous nous occupons. En effet, les Doukhobors doivent tant à Léon Tolstoï que son nom restera intimement associé à leur histoire. Ce n'est pas que (opinion parfois émise) Léon Tolstoï ait été leur inspirateur ; - dans le bel article de M. Tchertkov : "Où est ton frère" , le lecteur verra ce qu'il faut penser à ce sujet -, mais si Tolstoï n'a pas eu d'influence sur le développement moral des Doukhobors, il y a aidé indirectement, en favorisant leur émigration au Canada". Sommaire : I. - Avertissement du traducteur II. - Préface. P. Birukov III. - Les Doukhobors au commencement du XIXe siècle (Rapport officiel écrit en 1805) 1° Origine des Doukhobors 2° Leur vie et leur organisation 3° Doctrine des Doukhobors IV. - Ma connaissance avec les Doukhobors. P. Birukov V. - Lettre à la rédaction du Times. L. Tolstoï VI. - Les persécutions des chrétiens en Russie en 1895. P. Birukov VII. - Postface de la brochure de Birukov. L. Tolstoï VIII. - Postface de la brochure "au secours" . L. Tolstoï IX. - "Où est ton frère ? " . Tchertkov X. - Lettre aux Doukhobors du Caucase (1898). L. Tolstoï XI. - L'émigration des Doukhobors au Canada. J. W. B. XII. - Lettre aux Doukhobors émigrès au Canada. L. Tolstoï XIII. - Aux Doukhobors du Canada. L. Tolstoï XIV. - Les Doukhobors et le Gouvernement du Canada. Appel à l'humanité (Documents officiels) XV. - A propos du conflit entre les Doukhobors et le gouvernement du Canada XVI. - Appendice

03/2023

ActuaLitté

Poésie

Juste le ciel et nous

Juste le ciel et nous. Annie Agopian e?tait en train de regarder les images du ciel de Bagdad crible? de missiles en 2003, avec leur belle trace de lumière derrière. Elle s'interrogeait sur ce que l'on voit dans le ciel, loin de toute conside?ration mystique. Le ciel comme une cartographie du monde dans laquelle se tracent les routes des nomades et des exile?s. Le ciel comme dernier repe?re pour les sans-frontie?res. Le ciel infini. Le ciel et notre regard perdu dans lui. Notre regard et son questionnement sur notre existence. Regarder le ciel et penser a? la terre, ou? finissent nos vies. Juste le ciel et nous est tout a? la fois une cartographie, un pamphlet politique, une re?flexion philosophique. C'est un long poe?me que l'on peut lire d'un bout a? l'autre, et inversement. C'est aussi un e?cho a? la poe?sie du de?sert de l'ante?-islam, la Mu'allaqa, dont celle d'Imru-l-Qays consacre un paragraphe a? la nuit, comme les vagues de voiles lourdes de tant de peine, arrime?es aux roches sourdes par des cordes de lin, dont le poe?te implore qu'elles se le?vent et laissent place au matin. Carole Chaix s'est empare?e de ces mots clefs : cartographie, nomadisme, peine, violence des hommes, chemin de vie, de haut en bas, du ciel a? la terre, les racines, et l'homme au-dedans. Juste le ciel et nous s'est transforme? en dessins au trait, qui mis bout a? bout forment une carte ou un organigramme, qui pris individuellement forment les pages d'un cahier secret.

04/2022

ActuaLitté

Littérature Allemande

Gaspard Hauser ou la paresse du coeur

Le mystère de l'orphelin le plus célèbre d'Europe Un mystérieux adolescent est recueilli par la police de Nuremberg en 1828. Il parle à peine, ne sait qu'écrire son nom : Gaspard Hauser. Jakob Wassermann, grand auteur allemand du XXe siècle, nous livre un thriller profond sur une figure qui n'a pas révélé tous ses secrets... Le mystère de l'orphelin le plus célèbre d'Europe En 1828 à Nuremberg, deux cordonniers ramènent à la police un jeune adolescent hagard. Celui-ci titube, grognant de façon incompréhensible, sauf les mots " cavalier veux comme père était ", et sachant seulement écrire son nom : Gaspard Hauser. Il tient deux lettres indiquant sa date de naissance - 30 avril 1812 - et mentionnant que son père aurait servi dans le 6e régiment de chevau-légers. Mais, si les signataires de ces documents sont différents - son père adoptif, un pauvre journalier, et sa mère -, il apparaît qu'ils sont de la même écriture... Le capitaine du régiment soupçonne un coup monté. Gaspard est jeté en prison. C'est le bourgmestre de Nuremberg qui parviendra à recueillir son témoignage : le jeune vagabond a passé des années enchaîné dans un sombre réduit. Peu à peu, l'édile se convainc que Gaspard, dont les traits et l'attitude trahissent l'ascendance noble, n'est pas un " enfant sauvage " : il serait le prince héritier de la couronne de Bade... Jusqu'au jour de 1829 où il est visé par un attentat. La rumeur prend forme, ses jours sont en danger. Jakob Wassermann livre un thriller historique documenté sur un personnage incarnant l'innocence bafouée par les bassesses et les mensonges des hommes. " Wassermann ne se contente pas de raconter l'affaire, il la transforme en un polar qui analyse en profondeur la société de son époque. " Orell Füssli Schweiz

03/2023

ActuaLitté

XVIIe siècle

Charles IV de Lorraine. 1604-1675. L'esprit cavalier

Charles IV de Lorraine (1604-1675) est une personnalité hors-norme dans le XVIIe siècle européen, entre Bourbons et Habsbourg. Usurpant les droits de sa femme Nicole pour régner seul sur Les duchés lorrains, cherchant à y renforcer l'Etat et l'autorité souveraine, il doit composer avec les pressions d'une monarchie française soucieuse de maîtriser un espace essentiel face à ses ennemis. Homme au caractère impétueux, il apparait souvent comme un piètre gouvernant. Cavalier dans l'âme, bon général, it semble mener son existence et son Etat comme sur les champs de bataille qu'il affectionne. Exilé à la suite de l'occupation française de ses terres, il devient une sorte de condottiere au service des Habsbourg dans cette guerre de Trente Ans qui ravage en partie l'espace lorrain. Il combat les Suédois, prend part à la Fronde des princes, participe aux campagnes espagnoles dans le conflit qui se poursuit avec la France jusqu'en 1659. Toutefois, par son attitude, Charles IV s'attire nombre d'inimitiés, au sein de sa noblesse, de sa famille et parmi ses alliés qui vont jusqu'à l'emprisonner un temps. Son règne est ainsi marqué de maints épisodes rocambolesques qui ont poussé ses contemporains et, à leur suite, des historiens, à ne voir en lui qu'un bien piètre duc. Il faut pourtant relire l'histoire de ce règne long d'un demi-siècle et rompre avec une vision téléologique de l'histoire qui pousse à dire que Charles IV a été bien inconséquent de ne pas plier face à la France : ses choix furent ceux d'un duc souverain, non ceux d'un prince à la tête d'un Etat client des Bourbons.

05/2021

ActuaLitté

Littérature française

Mauvaises herbes

Dehors, le bruit des tirs s'intensifie. Rassemblés dans la cour de l'école, les élèves attendent en larmes l'arrivée de leurs parents. La jeune narratrice de ce saisissant premier chapitre ne pleure pas, elle se réjouit de retrouver avant l'heure "son géant". La main accrochée à l'un de ses grands doigts, elle est certaine de traverser sans crainte le chaos. Ne pas se plaindre, cacher sa peur, se taire, quitter à la hâte un appartement pour un autre tout aussi provisoire, l'enfant née à Beyrouth pendant la guerre civile s'y est tôt habituée. Son père, dont la voix alterne avec la sienne, sait combien, dans cette ville détruite, son pouvoir n'a rien de démesuré. Même s'il essaie de donner le change avec ses blagues et des paradis de verdure tant bien que mal réinventés à chaque déménagement, cet intellectuel — qui a le tort de n'être d'aucune faction ni d'aucun parti — n'a à offrir que son angoisse, sa lucidité et son silence. L'année des douze ans de sa fille, la famille s'exile sans lui à Paris. Collégienne brillante, jeune femme en rupture de ban, mère à son tour, elle non plus ne se sentira jamais d'aucun groupe, et continuera de se réfugier auprès des arbres, des fleurs et de ses chères adventices, ces mauvaises herbes qu'elle se garde bien d'arracher. De sa bataille permanente avec la mémoire d'une enfance en ruine, l'auteure de ce beau premier roman rend un compte précis et bouleversant. Ici, la tendresse dit son nom dans une main que l'on serre ou dans un effluve de jasmin, comme autant de petites victoires quotidiennes sur un corps colonisé par le passé.

08/2020

ActuaLitté

Mondes fantastiques

Monsters of Verity - Tome 1 This Savage song

Elle est humaine et se rêve en monstre, lui est un monstre qui se rêve humain La capitale de Verity étouffe, saturée de crimes toujours plus violents. Pire encore, ce mal terrible a commencé à s'incarner dans le monde réel : à chaque nouvelle horreur naît un monstre qui, à son tour, terrorise la population. D'un côté, les Corsai, qui grouillent dans le noir pour dévorer leur proie, de l'autre, les Malchai qui boivent le sang de leur victime au grand jour. Peu à peu, la résistance s'est organisée... Au nord, le cruel Callum Harker règne en maître, ne protégeant les habitants que contre rémunération. Au sud, Henry Flynn a choisi une tactique bien différente. Avec sa femme Emily, il a adopté comme ses propres enfants trois des abominations, trois Sunai - des créatures d'apparence humaine qui utilisent la musique pour dévorer l'âme de leurs adversaires. A la demande de ses parents, August élimine donc sans broncher les monstres comme les criminels qui les ont engendrés, mais il brûle de faire plus pour libérer le monde de cette malédiction. Alors, lorsqu'il a l'occasion de surveiller d'un peu plus près Kate Harker, la fille de leur ennemi juré, il saute sur cette chance et accepte d'intégrer l'établissement huppé où elle a été envoyée, l'académie Colton. Mais la jeune fille ne tarde pas à découvrir son secret : s'il a tout d'un adolescent, il est en fait un prédateur assoiffé de vies humaines... Elle est humaine et se rêve en monstre, lui est un monstre qui se rêve humain. Mensonges et dissimulation, dilemmes moraux d'une grande cruauté, système magique fascinant fondé sur la musique... Ce roman sombre et vénéneux porte la patte unique de V. E. Schwab, l'autrice prodige de Shades of Magic et La Vie invisible d'Addie Larue.

10/2022

ActuaLitté

Poésie

Le langage et le puits. Poèmes courts complets 1983-1989

Cette édition rassemblé l'intégralité des 250 poèmes courts écrits par Hai Zi entre 1983 et 1989, du mythique "Cuivre asiatique" qui lui offre une première reconnaissance, jusqu'à "Au printemps, dix Haizi" , composé 12 jours avant sa mort, dans lequel il se voit comme un "enfant de la nuit, baigné dans l'hiver, épris de la mort" . Enfant des campagnes qu'il connaît intimement, la ruralité est un cadre récurrent de ses poèmes. Partout, les champs de blés, les images de la terre, des sols humides, et l'amour comparé aux arbres en fleurs, s'infiltrent dans ses vers. Parfois joueurs, parfois mélancoliques, ses poèmes touchent une veine sensible pour la population chinoise qui a si longtemps dépendu de l'agriculture pour assurer sa survie. Mais il est aussi influencé par la littérature contemporaine, et son oeuvre est hantée par les figures de Van Gogh, Rimbaud, Baudelaire, Kafka... Les poèmes de Hai Zi sont écrits dans un langage direct, immédiat, débarrassé des ornementations, tout en saisissant la résonnance profonde entre l'homme et la nature. A la suite d'une déception sentimentale, Haizi réalise qu'il existe un fossé infranchissable entre les mondes ruraux et urbains, qui va au-delà des considérations géographiques. Sa poésie se fait plus poignante et désolée, plus intime, plus sombre. A la fois enfant rentrant chez lui après avoir égaré sa joie dans la montagne et homme exilé dans la ville, loin de son village, il ressent la perte d'identité, la perte du foyer, la perte de l'amour, et semble ne plus appartenir à aucun des deux mondes. Malgré son suicide, lire les poèmes de Haizi nous rappelle paradoxalement les merveilles de l'existence, notre lien à la terre, au sol, au pays et nous emporte dans des paysages lointains et insoupçonnés, au fond de nous-mêmes, entre douceur et clarté.

04/2022

ActuaLitté

Actualité médiatique internati

Oublie ton nom. Mazen el Hamada, itinéraire d'un disparu

Il avait promis de témoigner. Libéré en 2014 après un an et demi de détention pour avoir manifesté, Mazen el Hamada a dû fuir la Syrie. Après avoir traversé la Méditerranée, le jeune réfugié a échoué en Hollande, pays dont les canaux lui rappelleront la fraîcheur de l'Euphrate de son enfance. Il deviendra un des rares Syriens à dénoncer publiquement les supplices subis dans les prisons de l'Etat. Le récit de Mazen, tel qu'il le raconte à Garance Le Caisne en 2017 et 2018, dit la tragédie de la torture et le chaos d'une nouvelle vie pourtant tant attendue et rêvée. Répétant que le régime "a détruit [leur] mémoire" , l'ancien technicien se souvient, pourtant. La ferme familiale, le pain cuit dans le four sur le toit de la maison, la cachette des livres interdits, les premières manifestations et, bien sûr, la vie engloutie dans les cellules surpeuplées où Mazen a été enfermé avec deux de ses neveux. De rires en chuchotements, de larmes en explosions de colère, l'exilé se bat contre sa culpabilité. Car, au-delà des sévices physiques, c'est bien de la destruction des âmes dont témoigne Mazen. Ses paroles, recueillies sur plusieurs mois, s'avèrent toujours plus décousues et révèlent l'égarement dans lequel le plonge l'impossibilité de se faire entendre des dirigeants occidentaux qui auraient dû faire arrêter les criminels. La solitude de Mazen fait écho aux témoignages des survivants des camps de concentration et ceux des rescapés du génocide tutsi. Amaigri, affaibli, comme si, avalé par sa propre souffrance, son corps allait disparaitre, Mazen se perd. Le 22 février 2020, Mazen est retourné à Damas. Arrivé à l'aéroport de Damas, il s'est rendu compte de son erreur. "Priez pour moi" sont les derniers mots qu'on lui connaisse.

10/2022

ActuaLitté

Littérature francophone

La chasse au cerf

Paul Savioz est un jeune homme qui s'ennuie sur ses rives natales du Léman. En quête d'incandescence et d'aventures intérieures, il s'en va terminer ses études à Paris. Il y découvre et le ciel et l'enfer, mais tarde à comprendre qu'il lui faudra une fois choisir, pour sa perte ou son salut, entre ces deux royaumes. Beaucoup de temps et beaucoup de rencontres lui seront nécessaires pour se souvenir de ceci que la vie humaine a peut-être un sens, et qu'il n'est pas dans la nature de l'homme de se contenter du monde ni du temps. Justin, d'abord, le compagnon d'errances, étudiant en philosophie, l'ami, le frère ; Guillaume, ensuite, l'excentrique catholique tout imprégné de réminiscences du Grand Siècle ; et les femmes, bien sûr : Françoise, d'abord, la flamboyante Françoise, mystique ou bigote, la chose est difficile à débrouiller, scintillante dans le ciel comme la vie parisienne sur la terre ; et puis Emilie, non plus à Paris mais de nouveau en Suisse, douce, pensive et sombre, qui ne croit plus à rien mais s'en désespère. D'égaré, Paul Savioz deviendra guide alors, digne ou indigne, de celle dont il aimerait qu'elle le rejoignît sans que lui-même se perdît dans cette nuit où il l'entrevoit, passante éperdue de l'ombre. Mais n'est-il pas présomptueux d'espérer sauver quiconque ? L'amour des hommes suffit-il à rendre l'espérance ? Si La Chasse au Cerf est un roman d'amour, c'est d'un amour absolu. Car le roman n'a pas aujourd'hui d'autre tâche que de rappeler à l'homme qu'il n'est pas de fuite possible ni devant l'infini de son âme, ni devant l'éternité de ses destinées.

02/2023

ActuaLitté

Littérature française

Mon île ado Ré

Enfant des années 70, Hervé Tamé grandit à la lueur du petit écran en chérissant tous ses héros de feuilletons, de séries et de dessins animés. Il passe son temps libre dehors, avec Mourad l'Algérien, Abdel le Marocain, Driss le Turc, Jean-Pierre le Vendée... Ensemble, ils jouent dans la gadoue des chantiers du quartier populaire de Mireuil en pleine expansion. Ils s'affrontent entre bandes rivales dans un dédale de matériaux servant à la construction de tours et de barres d'immeubles. L'auteur passe ses vacances d'été à l'Ile de Ré - terre d'accueil des banlieusards rochelais -, sur une propriété privée, un terrain familial qui jouxte le bord de mer. Cette île le voit grandir d'année en année, le séduit, le forge. A chaque rentrée scolaire, c'est pour lui un déchirement de la quitter. Une décennie plus tard, une loi décrétant la protection du littoral et de l'environnement entre en vigueur, et le chasse de ce coin de paradis. Il avait cette terre en cathéter, mais ce jour-là, on la lui a débranchée. C'est maintenant un exilé, un déraciné. En mêlant passé et présent, l'écrivain ravive des souvenirs de jeunesse, célèbre sa passion du terroir et les saveurs de l'enfance, tout en éveillant les consciences. Né à Saintes, Hervé Tamé a grandi à La Rochelle dans un quartier populaire en pleine expansion. Il entre dans la vie active en enchaînant des missions intérimaires. Passionné par le parachutisme, il passe un Brevet d'Etat d'éducateur sportif dans cette discipline. Moniteur durant quelques saisons, il crée ensuite un bar à Châtelaillon-Plage. Depuis vingt ans, il travaille pour la communauté d'agglomération de la ville de La Rochelle. L'écriture est pour lui un exutoire qui l'aide à affronter les injustices et les abus de pouvoir.

11/2023

ActuaLitté

Humour

Boule de feu

L'heure est grave, et le Mage Pueblo le sait : la Boule de Feu qui alimente leur barrière magique s'étiole et perd chaque jour de sa puissance. Les terribles Maruflans rôdent, et le village sera bientôt à leur merci ! Seul le Sage Patrix peut encore les sauver, mais celui-ci a été exilé, il y a fort longtemps, dans le monde lointain des humains... Bravant les dangers du portail inter-mondes, c'est le fidèle Fernando qui ira chercher le Sage. Didier, sa moustache, et son petit chien Rocky pourront-ils l'aider dans sa quête ? Prisonniers de la cruelle Reine des Chevoules, perdus dans les brouillards des Marais de Morve, Fernando et le Mage Pueblo parviendront-ils à sauver leur village ? Rocky et Didier reverront-ils leur coquet appartement ? Vous le saurez en lisant Boule de feu, le nouveau livre d'Anouk Ricard et Etienne Chaize ! La bande dessinée a souvent accueilli les expérimentations graphiques détonantes et Boule de Feu porte haut cette tradition. Corben et Druillet n'ont qu'à bien se tenir : rarement alliance aussi inattendue n'avait dynamité à ce point les codes graphiques du 9ème Art — et nos rétines ! Anouk Ricard fournit personnages absurdes et dialogues ubuesques avec une facilité déconcertante, mariant à merveille héroïsme et humour, avec deux grands H. Etienne Chaize, jonglant avec les techniques — collages, encres, peinture numérique — fait des miracles et crée les décors de ce monde surprenant, nourri par Le Seigneur des Anneaux, les cartes Magic et autres classiques du genre... Inclassable, drôle et déjantée : Boule de feu est assurément la quête d'héroïc-fantasy la plus brillante de ces derniers années ! -— nouvelle édition enrichie d'un poster et d'une planche d'autocollants !

06/2021

ActuaLitté

Théâtre - Pièces

L'histoire mondiale de ton âme Tome 2 : Ivres et ingouvernables dans la tempétueuse immensité

En 2017, Enzo Cormann a entrepris de poser les bases d'un grand ensemble dramatique intitulé L'Histoire mondiale de ton âme, composé de " plateaux " de 30 minutes, en trois mouvements, pour trois interprètes. Cet ouvrage au long cours a notamment pour ambition de constituer au fil des ans une façon de répertoire ouvert et diversifié, dans lequel on peut puiser la matière d'une ou plusieurs séances de théâtre. Le premier volume est paru en 2019 et a été nommé au Grand Prix de Littérature dramatique d'Artcena 2020. L'Histoire mondiale de ton âme, c'est l'histoire d'un désastre - pas seulement l'histoire ou la chronique d'une catastrophe, mais le tableau d'un naufrage ontologique : portrait d'un être-au-monde qu'on dirait exilé - et égaré - en terre étrangère. L'histoire de ce qui a été perdu, et d'un manque qui nous hante. On naît (et on est) simultanément soi-même et le monde, et non pas, comme pourrait nous le faire croire la lecture quotidienne des nouvelles du monde, face au monde, comme devant un paysage contemplé depuis le bord d'une haute falaise ou d'un môle. Nous sommes bel et bien engagés dans le monde - morceaux du monde. Le monde se compose de nous, ainsi que des objets qui composent son paysage : nous en sommes les membres et les acteurs. Mystère du soi-monde, plutôt que du soi-même - non pas le voyage " littérature-monde " de l'écrivain-voyageur, mais celui de l'écrivain-fuyard (ou fugueur) et de ses lignes de fuite - réplique de tous les moi qui composent le monde, et réceptacle de tous les mondes qui composent le moi...

06/2023

ActuaLitté

Correspondance

Correspondance. 1930-1944

Buenos Aires, septembre 1930. Antoine de Saint-Exupéry, chef d'exploitation de l'Aeroposta Argentina, fait la connaissance de Consuelo Suncín Sandoval, la jeune veuve salvadorienne de l'écrivain Enrique Gómez Carrillo. Après quelques semaines de vie commune en Argentine, ils choisissent de se marier en France auprès de la famille de l'aviateur. Mais la vie conjugale du couple sera un parcours bien chaotique, malgré tout ce qui les réunit - et en premier lieu leur imaginaire commun, peuplé d'étoiles, de petits animaux et de toutes sortes de trésors. L'aventureux "Tonio" attend de son épouse une attention et un réconfort de tous les instants que le tempérament de celle-ci, éprise de liberté et douée d'une irréductible fantaisie, ne peut lui apporter continûment. Mais Antoine et Consuelo ne se délieront jamais de leur alliance, pourtant soumise à des polarités contradictoires. Sacrée à leurs yeux, elle les réunira dans les moments les plus difficiles, jusqu'à New York où l'écrivain se trouve exilé entre 1941 et 1943. Et la promesse réciproque d'un amour inconditionnel leur permettra de supporter, non sans souffrance, l'éloignement et l'inquiétude, lorsque l'engagement militaire de l'écrivain les rendra inévitables - jusqu'à la fin tragique de juillet 1944. Ces années sont aussi celles de l'écriture du Petit Prince - une fable qui illumine, en leur donnant son sens le plus profond, ces lettres souvent déchirantes d'émotion, où alternent la grâce et le désarroi, la défiance et la lumière. Un jeune prince voyageur, une rose et son globe : nous y sommes ! "Il était une fois un enfant qui avait découvert un trésor", écrit Antoine de Saint-Exupéry dans sa première lettre à Consuelo. "Mais ce trésor était trop beau pour un enfant dont les yeux ne savaient pas bien le comprendre ni les bras le contenir. Alors l'enfant devint mélancolique."

05/2021

ActuaLitté

Poésie

Le livre d'amis : Poésies à la cour de Blois (1440-1465). Edition bilingue Français-Ancien Français

Né en 1394, Charles d’Orléans, prince à la fleur de lys, est fait prisonnier à la bataille d’Azincourt (1415). C’est avant tout l’image du poète vêtu de noir, exilé pendant vingt-cinq ans en Angleterre, qui s’est imposée auprès du public. Les ballades, rondeaux, chansons et complaintes écrites après son retour en France témoignent pourtant d’une conception du lyrisme bien moins marquée au sceau de la mélancolie que ne le voudrait notre vision romantique. S’il a été malheureux en politique, Charles d’Orléans a su faire de son château de Blois un centre culturel vivant où se rencontraient amis et écrivains de passage : leurs poésies côtoient celles du prince dans le célèbre manuscrit 25458, en partie autographe, du fonds français de la Bibliothèque Nationale de France. La présente édition/traduction réunit les textes de cette « coterie », avec l’espoir de permettre au lecteur de saisir le fonctionnement spécifique de l’album personnel de Charles d’Orléans, entre 1440 et 1465. Il s’agit d’un véritable Livre d’Amis non pas dominé par un seul je, mais fondé sur le désordre de l’écriture collaborative et de voix multiples qui se répondent à travers un réseau d’images et de thèmes qui donnent au recueil son unité. L’ordre des pièces, tel qu’il se présente dans le manuscrit, a été respecté afin de rendre au mieux l’aspect social et ludique d’une poésie qui naît de la dynamique culturelle et littéraire du cercle de Blois, réuni autour d’un prince et poète qui sait jouer de l’ironie et pratique volontiers le clin d’œil allusif, réservé à ceux qui savent en goûter la finesse.

10/2010

ActuaLitté

Littérature érotique et sentim

Moonshadow Tome 1 : Le sombre guerrier

Il veut l'utiliser pour avoir ce qu'il veut, mais elle n'est le pion de personne... Elle ignore son passé et son futur est incertain... Après avoir survécu à une fusillade, la sorcière Sophie Ross, consultante pour la police de Los Angeles, quitte son poste et rejoint le Royaume-Uni, où se trouvent les réponses sur son enfance. Lorsqu'elle rencontre un Daoine Sidhe chevalier à la Cour Obscure, elle se retrouve prisonnière de l'antagonisme opposant deux arcanes puissants. Il a abandonné son corps et son âme pour défendre son peuple... Exilé de sa terre natale ainsi que ses frères d'armes, Nikolas Sevigny est impliqué dans un conflit qui menace tout ce qui lui tient à coeur. Il n'y a qu'en réunissant les ressources de son peuple qu'ils ont une chance de l'emporter sur Isabeau, la cruelle Reine de la Cour Lumineuse. Quand Nikolas rencontre Sophie, il ne voit qu'un pion sur l'échiquier. La sorcière insouciante pourrait bien être la clé pour parvenir à franchir les passages qui ont été interdits aux chevaliers de la Cour Obscure. Sophie n'a pas l'intention d'être le pion de qui que ce soit, mais le fier Nikolas est si convaincant qu'elle ne peut nier la tentation de son coeur. Alors que la magie menace Lyonesse, la Reine Isabeau lâche ses cruels Chiens, et Nikolas et Sophie entament une course effrénée pour leur survie. La passion qui s'éveille entre eux se révèle bientôt trop vive pour être niée... Heureusement, ni l'un ni l'autre n'a l'intention de tomber amoureux... #Paranormal #Ennemis #Passion #Sorcière Retrouvez cette nouvelle série issue du monde de "La Chronique des Anciens".

08/2020

ActuaLitté

Littérature française

Mon oncle d'Australie

"Que serait une famille sans secret de famille ? " : voici la question qui hante ce livre. Dans la famille Garde se murmure à voix très basse l'histoire de cet oncle Marcel, exilé par son père en Australie en 1900. Pour quel motif ? Nul ne le sait. Désireux de rendre justice à cet inconnu, l'auteur commence par inventer le roman d'aventures de ce banni : son voyage, son arrivée à Sydney, son désarroi, sa résolution de devenir un autre en se forgeant dans cette Terre promise un nouveau destin... . Au fil d'une enquête émaillée de révélations et de coups de théâtre, l'auteur réalise qu'il fait fausse route : le récit familial était un mensonge, comme la fiction que nous venons de dévorer avec passion. Marcel Garde n'a jamais mis les pieds en Australie. Il faut donc rembobiner le film de cette vie, voyager dans le temps (en remontant de quatre générations dans un arbre généalogique troué de silences et de morts) et dans l'espace (la Provence, l'Australie, la Guyane) à la recherche de la vérité, pour comprendre comment cet homme s'est engagé dans la marine contre la volonté de ses parents, pourquoi il a été envoyé au bagne de Cayenne, dans quelles circonstances il est mort... Ainsi, le vrai roman du banni et le roman vrai du bagnard, la mémoire transmise et la vérité traquée, permettent tour à tour de saisir la manière dont les légendes, les omissions et les non-dits, les mensonges ou les dissimulations vieilles de plus d'un siècle, se répercutent de génération en génération, charriant des fantômes qui déterminent le destin des descendants : l'effet du secret de famille est comparé à "la présence invisible mais réelle d'un colorant dilué dans une source, un ruisseau, une rivière puis un fleuve, jusqu'à la mer" .

01/2024

ActuaLitté

Sciences historiques

La Fortune des Rougon - Annoté

Les Rougon-Macquart : La Fortune des Rougon ou Les Rougon-Macquart : Les Origines est un roman d'Emile Zola publié en 1871, premier volume de la série Les Rougon-Macquart. Le cadre est une petite ville appelée Plassans, qui correspond à Aix-en-Provence, où Zola a passé son enfance et une partie de sa jeunesse, et à Lorgues, dans le Var, où se sont déroulés en décembre 1851 les événements insurrectionnels décrits dans le roman. L'ouvrage a un triple intérêt : - comme Zola le décrit dans sa préface, c'est le roman des origines. Il marque le début de la généalogie des Rougon-Macquart, qui commence avec Adélaïde Fouque, dite Tante Dide, née en 1768. Elle épouse un certain Rougon, jardinier, dont elle a un fils, Pierre Rougon. A la mort de son mari, elle vit en concubinage avec Macquart, contrebandier, avec qui elle a une fille, Ursule Macquart, et un garçon, Antoine Macquart. Après la mort de Macquart, elle se reclut dans la solitude. Ses trois enfants donnent naissance aux trois branches de la famille : - les Rougon, chez qui prédomine l'appât du gain et l'appétit du pouvoir, - les Mouret (mariage d'Ursule avec un chapelier ainsi nommé), branche où la fragilité mentale de l'aïeule réapparaît souvent, - les Macquart, branche la plus fragile, chez qui se retrouve la folie d'Adélaïde mêlée à l'ivrognerie et à la violence de son amant ; - il correspond aux débuts du Second Empire, cadre temporel dans lequel se situent tous les romans jusqu'à La Débâcle (guerre de 1870 et déroute de Napoléon III). L'action de La Fortune des Rougon se déroule en effet dans les jours qui suivent le coup d'Etat du 2 décembre 1851 : les Rougon profitent de ce coup d'Etat pour s'emparer du pouvoir politique à Plassans ; - il raconte enfin une histoire d'amour entre Silvère Mouret (fils d'Ursule) et Miette, fille d'un braconnier condamné aux galères. L'histoire finit mal : les deux jeunes gens participent à la résistance au coup d'Etat du 2 décembre 1851 en Provence ; Miette est tuée pendant les combats tandis que Silvère est fusillé par un gendarme, sans que son oncle ni l'un de ses cousins Rougon n'interviennent pour le sauver. Adélaïde Fouque, qui a assisté à la scène, devient folle et est enfermée dans un asile. Elle est alors âgée de 83 ans mais survit jusqu'au dernier roman (Le Docteur Pascal), s'éteignant à l'âge de 105 ans. L'EDITION 2020 comprend ; biographie de l'auteur liste des oeuvres

03/2020

ActuaLitté

Thèmes photo

Bains de mer et villégiature en baie de Morlaix

Au milieu du XIXe siècle, l'émergence du tourisme de bord de mer et de santé touche les sites remarquables de notre littoral. La France va compter jusqu'à 923 stations balnéaires recouvrant des réalités très diverses. La baie de Morlaix concourra à ce dynamisme avec la singularité qui lui confèrent la particularité de son paysage et les personnalités qu'elle saura séduire. Si la fonction curative, dans un premier temps, attire en ces lieux l'aristocratie et la haute bourgeoisie, celles-ci seront vite accompagnées par les artistes, écrivains, peintres, musiciens à la recherche de pittoresque et d'exotisme. Plusieurs d'entre eux y puiseront leur inspiration pour composer leurs oeuvres. Plus tard, grâce à l'instauration des congés payés en 1936, toutes les couches de la population vont désormais participer à ce mouvement. Toutes ces fonctions et leurs équipements spécifiques vont perdurer avec plus ou moins de succès ; la perspective culturelle vient plus récemment s'y ajouter par la reconnaissance d'une dimension patrimoniale des lieux. Ce livre raconte cette histoire et révèle combien la baie de Morlaix a accueilli d'écrivains, de peintres, de musiciens parmi les nombreux villégiateurs qui l'ont fréquenté. De Roscoff à Locquirec, chaque commune a été le siège d'une vie intellectuelle souvent insoupçonnée. En 1869, Alexandre Dumas fréquente Emile Litré à Roscoff ; Igor Stravinsky compose en 1920 son Concerto pour quatuor à cordes à Carantec ; Nina Ricci trouve un havre de paix au bord de la rivière de Morlaix ; Maxime Maufra peint les falaises de Saint-Jean-du-Doigt et de Guimaec ; Serge de Diaghiley conçoit l'aventure des Ballets Russes à Primel-Trégastel. Ces quelques exemples suffisent à montrer la richesse culturelle que la villégiature a fait naître dans les différents pôles d'attraction de la baie. Le tourisme d'après-guerre et son évolution sont également décrits, ainsi que les questions que pose l'avenir de ces stations alors que celles-ci doivent faire face aux difficultés induites par le nécessaire regard écologiques et les variations du trait de côte. En regard de cette histoire, ce livre propose une sélection d'exemples permettant d'apprécier la richesse de l'architecture balnéaire. Car ces demeures, bien qu'elles se soumettent à un programme commun, savent lier l'efficacité de leur distribution à l'expression de la fantaisie et de l'ambition de leurs habitants, pouvant aller du décor néogothique à l'expérimentation de la modernité la plus affirmée.

11/2022

ActuaLitté

Romans historiques

La poudrière d'Orient Tome 2 : Le vent mauvais de Salonique

31 décembre 1915 : l'expédition navale franco-britannique des Dardanelles vient de s'achever dans le sang. Du pont de l'ancien paquebot Algérie, les " dardas " rescapés de l'enfer découvrent Salonique l'enchanteresse où résonne l'appel du muezzin. Ils croient enfin toucher des rives amies, mais sitôt débarqués, ils sont affamés, humiliés, captifs d'un camp insalubre, cernés de barbelés et d'espions. Le roi des Grecs, Constantin, affiche son amitié pour les Allemands et sa neutralité n'est qu'une façade. Dans l'ombre, le baron prussien Schenk tient la presse, manipule et soudoie la population. Le général Sarrail a beau se battre sur tous les fronts, diplomatique et militaire, il est impuissant, pris en tenailles entre les Grecs et les Bulgares. Quant aux Anglais ils se drapent dans la politique du wait and see. Qui paie le cynisme des hauts stratèges si ce n'est les braves poilus ? Paul Raynal, l'esprit plein des atrocités auxquelles il vient d'échapper, survit au nom d'un seul espoir : retrouver son unique amour, l'infirmière Carla, rencontrée sur le port de Marseille aux premiers jours de son enrôlement. Le niçois Emile Duguet exécute les ordres de Sarrail ; il infiltre au péril de sa vie les services de renseignements ennemis. Chargé de nettoyer la région de ses comitadji, terroristes à la solde des Bulgares, le zouave Vigouroux parcourt les montagnes, accompagné d'Alexandra, la jeune institutrice grecque dont il est follement épris, une idéaliste engagée dans le combat démocratique. Vigouroux ignore que cette combattante intrépide n'est autre que la fille de Metaxas - général des armées grecques -, en rébellion contre son germanophile de père. Dans la plaine, on se bat au corps à corps ; insolations, typhus, moustiques vénéneux ravagent les troupes plus rapidement que les combats eux-mêmes. Et des ruelles de Salonique aux lambris des salons de Sofia, des femmes de plein vent aux bras délicats de Lucia, la belle espionne, les soldats sillonnent cette poudrière où le nationalisme finit par aveugler chacun. Guerre absurde et mirages, ainsi va l'Histoire dans ces Balkans pas près d'être unifiés. Ainsi va l'amour dans cet Orient tragique où chaque jour est le jour le plus long. Après le succès des Enfants de la Patrie, suite romanesque parue chez Fayard en 2002, Pierre Miquel retrace pour la première fois, avec sa passion coutumière et sa culture infaillible, l'histoire des poilus d'Orient, poursuivant une œuvre jamais égalée sur la guerre de 14-18.

04/2004

ActuaLitté

Religion

Géographie de l'espoir. L'exil, les Lumières, la désassimilation

Nul n'ignore plus la différence fondamentale entre le judaïsme de l'Est de l'Europe et celui de l'Ouest. Le premier était une civilisation, irriguant la vie publique et les institutions communautaires ; c'est en son sein que naquirent, avec les premières enquêtes historiques et sociologiques, les études juives. Le second, qui bénéficia des Lumières et de l'émancipation politique des juifs, se marqua longtemps par la mise à distance, voire le rejet du judaïsme comme mode de vie intégral et ritualisant l'espace public : être juif était une question de confession privée. Aussi, lorsque, au cours du XXe siècle, les Juifs acquièrent des positions prééminentes dans les sciences sociales, ils délaissent pour la plupart systématiquement l'anthropologie, la sociologie ou l'histoire politique des sociétés juives passées ou contemporaines, soucieux de limiter le poids de leur passé propre et de ne pas se placer " du dehors " de la société. Les noces des sciences sociales et des études juives, un temps célébrées, tournent au divorce. Pourtant ressurgissent de nos jours, dans les sociétés pluralistes, notamment aux États-Unis, des tentatives de réinventer un destin collectif, par un effort de désassimilation, comme en écho au judaïsme de l'Est de l'Europe. Ce paradoxe ne se comprend qu'au prix d'un grand périple dans les sciences sociales occidentales, de l'Allemagne du XIXe siècle aux États-Unis d'aujourd'hui, en passant par la France et la Grande-Bretagne. On y découvre alors l'origine historique et culturelle des grandes thèses que sont : la fin attendue des Juifs par résorption ou assimilation, leur acceptation, en marge de la société, en tant qu'étrangers ou paria ; ou enfin leur reconnaissance, comme autant d'individus dotés, en diaspora, d'un domicile tenu pour inviolable dans lequel peut se donner libre cours une sociabilité commune. On voit le chemin chaotique ouvert par Kart Marx, Georg Simmel et Émile David Durkheim -et que prolongent de diverses manières Raymond Aron, Hannah Arendt, Isaiah Berlin et Michael Walzer- croiser, à de multiples reprises et de manière surprenante, celui que parcourent, de leur côté, Heinriech Graetz, Simon Doubnov, Salo Baron et aujourd'hui Yosef Hayim Yerushalmi. Car, par beaucoup d'aspects, les études juives contemporaines, preuves de la légitimité de la présence juive en diaspora, se présentent comme les héritières de ces géants confrontés, au siècle passé, aux expressions les plus contrastées des Lumières et des contre-Lumières. S'esquisse ainsi une vraie géographie de l'espoir juif.

04/2004

ActuaLitté

Antiquité - Généralités

Simon Rouet Consul de France à Mossoul en 1845, pionnier méconnu de l’archéologie assyrienne

Nommé vice-consul de France à Mossoul (Irak) en juin 1845 en remplacement d'Emile Botta las des vexations et "insolences personnelles du pacha et de son entourage" dont ce dernier était l'objet depuis l'attentat contre le couvent dominicain d'août 1844, Simon Rouet [1818-1848] appartient à cette génération de diplomates européens qualifiés de "consuls-archéologues" qui, férus d'histoire, vont s'adonner avec d'autant plus de détermination et de zèle aux recherches archéologiques en Mésopotamie que les découvertes qui en résulteront seront jugées inestimables - c'est à Rouet que l'on doit notamment la découverte des sites remarquables de Maltaï et de Bavian [Khinis] avec ses sculptures du roi Sennacherib, la poursuite des fouilles à Nimroud, Arbelles ainsi qu'à Quyundijk, la célèbre Ninive. Mais, là où d'ordinaire on ne voyait entre la France et la Grande-Bretagne qu'un conflit d'ordre essentiellement politique sur fond de patriotisme et de nationalisme chauvin, on découvre à travers sa correspondance que cette rivalité entre les deux nations s'avérait d'abord et avant tout religieuse. Lorsque le consulat français est fondé à Mossoul en 1842, l'ordre des Frères Prêcheurs vient d'y établir en août de l'année précédente un couvent tandis que la Grande-Bretagne y avait créé une antenne diplomatique dès 1840, suivie d'une mission anglicane en 1843 confiée au sulfureux Georges Badger, partisan du Puseyisme, dit Mouvement d'Oxford - ce dernier, propre beau-frère du vice-consul britannique Christian Rassam, chaldéen converti au protestantisme. A la même époque, la région toute entière est le théâtre de tentatives répétées des missions américaines "biblistes" visant à convertir les Chrétiens d'Orient [Jacobites, Chaldéens et Nestoriens] et ce, dans un climat ambiant tendu rendu d'autant plus complexe qu'attisé par certaines factions musulmanes fanatiques, anti-occidentales. C'est dans ce contexte de lutte d'influence entre Français et Britanniques qu'apparait Simon Rouet, passé jusqu'ici inaperçu. Ainsi la nature même des rivalités s'en trouve-t-elle éclairée. Et l'on reste en proie à la stupéfaction devant ce manque de discernement des autorités françaises alors qu'au cours de la décade 1845-1855 se jouait le sort de l'archéologie assyrienne - avec les conséquences que l'on sait sur les collections respectives du Louvre et du British Museum. A côté des figures emblématiques de Rawlinson, Botta, Layard, Ross, Kennett Loftus et Place, voici ce portrait de Simon Rouet destiné à le tirer de l'oubli où, fâcheusement, il était tombé.

12/2022

ActuaLitté

Edition

L'édition au XIXe titre siècle : acteurs, territoires, spécialités. Histoire et civilisation du livre, vol. XVIII

Sommaire / Contents - L'édition au XIXe siècle : acteurs, territoires, spécialités - J. -D. MELLOT, J. -C. GESLOT, "Editeurs et édition au XIXe siècle : un nouveau souffle historiographique ? " - Recensement et identification des gens du livre - F. BARBIER, "L'éditeur en pays allemands : la Saxe à l'époque moderne (milieu du XVIe - début du XIXe siècle)" ; J. -D. MELLOT, N. AGUIRRE, "Prosopographies d'éditeurs : apports et perspectives d'une entreprise pionnière, le Répertoire d'imprimeurs / libraires (vers 1470 - vers 1830) de la Bibliothèque nationale de France" ; M. -C. BOUJU, "Le Maitron des ouvriers du livre et du papier : enjeux, méthodologie et perspectives" ; F. VALLOTTON, "Cartographier le monde du livre en Suisse : outils, besoins et nouvelles attentes à l'ère numérique" ; W. KIRSOP, "L'Australie et l'Océanie" ; M. M. DEAECTO, "Les gens du livre au Brésil : outils, approches et perspectives de recherche" - Edition et territoires - P. SOREL, "L'édition en Bretagne au XIXe siècle" ; V. ALBERTI, "L'apport des archives privées à la connaissance des éditeurs corses au XIXe siècle" ; G. FEYEL, "De l'édition locale au service de l'édition parisienne. L'imprimerie Durand à Chartres (1822-1914)" ; V. SARRAZIN, "Pourquoi et comment se faire éditeur ? Les Degouy à Saumur, 1797-1830" ; L. GRANJA, "Les Garnier à Paris et à Rio de Janeiro : être éditeur en France ou en Amérique Latine ? " ; A. PEÑAS RUIZ, "Mujer, francesa e independiente en el comercio madrileno de libros del siglo XIX : el caso de Clémentine Denné Schmitz" - Spécialités éditoriales - C. de COURREGES D'AGNOS, "L'édition militaire au travers de deux portraits : les maisons Corréard (Paris) et Verronnais (Metz)" ; F. BERTRAN DE BALANDA (? ), "Robert "Emile" Babeuf et le Nain tricolore. Anamorphoses de l'opposition libérale dans les débuts de la Seconde Restauration" ; A. de BREMOND D'ARS, "Devenir éditeur à Paris sous la Restauration : l'itinéraire d'Eugène Renduel" ; D. LERCH, "L'éditeur lithographique Engelmann à Paris (XIXe et XXe siècles)" ; M. SABLONNIERE, "Pour un recensement des éditeurs de musique en France au XIXe siècle : les "marges" de l'édition musicale" - Etudes d'histoire du livre - J. -B. KRUMENACKER, "Un imprimeur lyonnais inconnu de la fin du XVe siècle : Jean Du Jardin" ; A. LEVY, J. K. FARGE, "Un unicum parisien à Toronto : l'Abbreviatio exponibilium de Gaspar Lax (1521)" , M. -D. LECLERC, "Lire et écrire dans l'almanach : François Domergue lecteur du Messager boiteux de Strasbourg (1847-1878)" ; F. WAQUET, ""Une petite affaire française qui ne reposait pas sur le profit... ". Les Cours de droit, éditeur de polycopiés" ; Y. BITTY, "La bibliothèque religieuse imaginaire de l'israélite français au XIXe siècle" - Livres, travaux et rencontres - Livres reçus 2021-2022.

12/2022

ActuaLitté

Sciences historiques

Livre d'or de la Haute-Loire durant la Grande Guerre. Volume 2

Dans ce deuxième volume du "Livre d'or de la Haute-Loire", l'abbé Rougier a recueilli tous les articles de journaux, tous les documents relatant les actes de bravoure et parfois d'héroïsme de ces soldats morts au combat entre le 1er novembre 1914 et le 28 février 1915. Il a également fait appel aux familles pour qu'elles lui communiquent la biographie de leurs chers disparus. Second d'une famille de huit enfants, François-Marius Véron garda les troupeaux dès l'âge de huit ans pour aider ses parents. Le 5 août 1914, il partit contre l'envahisseur avec ses camarades et pays, Jacques Savoie et Alphonse Rivet, jusqu'à Sarrebourg. Le premier succomba à ses blessures le 21 août. Le second, harassé de fatigue au cours de la retraite, risquait d'être pris par les Allemands. François Véron, refusant de le laisser, le chargea sur ses épaules et le mit à l'abri des balles. Lorsqu'un shrapnell lui fractura le crâne, il fut d'abord laissé pour mort, puis, revenu à lui, il rejoignit une ambulance. Il subit trois trépanations, mais, malgré sa forte constitution, il perdit la vue et l'ouïe, et souffrit le martyre avant de décéder. Ses parents avaient pourtant cru à sa guérison quand ils vinrent lui rendre visite sur son lit d'hôpital. Ceux d'Emile Viala, sans nouvelles pendant plus d'un mois, vivaient dans l'angoisse lorsqu'ils apprirent la disparition de leur fils. Le brigadier Frédéric Vigouroux, parti au combat "plein de courage et de confiance", puis blessé à la tête par l'explosion d'un obus alors qu'il était au galop, mourut 42 heures plus tard dans les bras de son oncle, maréchal des logis. Les qualités du sous-lieutenant Reynaud le prédisposaient à un brillant avenir. Sorti de l'école de Saint-Maixent le 1er août 1914, il fut appelé au début de la guerre au 54e bataillon de chasseurs de réserve et partit courageusement à la frontière allemande. Il se distingua dans les Vosges par la prise d'une section de mitrailleuses ennemies et la reprise d'un village mais il paya de sa vie son dernier acte d'héroïsme qui lui valut une citation à l'ordre de l'armée. L'occupation immédiate du village d'Hénin-sur-Cojeul, qu'il avait défendu sans répit durant trois jours, ne permit pas de recueillir son corps. Il fut enseveli par les mains de l'ennemi sur le solde l'Artois, théâtre des exploits de ce valeureux officier dont les nombreuses lettres dénotent un amour très ardent pour son métier et pour sa patrie.

09/2014

ActuaLitté

Histoire internationale

Une langue étrangère et nationale. Histoire de l'enseignement de l'allemand en Suisse romande (1790-1940)

Cent cinquante ans d'une histoire riche en rebondissements : cette recherche passionnante retrace l'évolution de l'enseignement de l'allemand en Suisse romande entre 1790 et 1940 et renouvelle l'image d'une discipline scolaire marquée de tenaces idées reçues. Dès la fin du mile siècle, des cours d'allemand sont donnés dans les établissements secondaires des régions francophones, portés par une forte demande populaire. L'adhésion des cantons romands à la Confédération helvétique légitime l'enseignement de cette langue dans les écoles publiques. Pourtant, il en faut davantage pour que l'allemand s'inscrive dans les plans d'études comme une discipline scolaire pleinement reconnue. Il lui faut quitter ses formes archaïques d'apprentissage naturel et privé pour s'aligner sur l'enseignement du latin et du grec, qui ont été rénovés pour correspondre aux besoins des nouveaux collèges et gymnases. Dans cette mutation, la difficulté supposée de la langue allemande s'avère un atout et non un obstacle: celle-ci peut ainsi contribuer à la formation des esprits. Mais à peine l'allemand a-t-il affermi sa place dans le canon des disciplines scolaires, à la fin du me siècle, qu'il lui faut affronter la crise des nationalismes et le rejet du bilinguisme. Ce livre décrit la trajectoire sinueuse de l'allemand scolaire en Suisse romande jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, en l'inscrivant d'abord dans son contexte institutionnel, politique et culturel, puis en regard du développement de la formation universitaire qualifiant les professeurs chargés de l'enseigner. Enfin la troisième partie est consacrée à l'élaboration des contenus disciplinaires: la pratique orale de la langue, la grammaire et la littérature.

10/2013

ActuaLitté

Théâtre - Pièces

Théâtre décomposé ou l'homme-poubelle

Quand des papillons carnivores envahissent la ville, mais ne dévorent que les personnes faisant des mouvements brusques, on est bien obligé, tout d'un coup, de prendre son temps... Le ver dans la pomme se pose bien des questions sur le monde à l'extérieur de son fruit... Un interrogatoire intense avec pour enjeu la prononciation du mot ficelle... Les textes réunis sous ce titre sont en fait des modules théâtraux à composer. Ces textes sont comme les morceaux d'un miroir cassé. Il y a eu, une fois, l'objet en parfait état. Il réfléchissait le ciel, le monde et l'âme humaine. Et il y a eu ensuite, on ne sait ni quand ni pourquoi, l'explosion. Pour le reste, le jeu consiste à essayer de reconstituer l'objet initial. Mais le fait est impossible car le miroir originaire, personne ne l'a jamais vu, on ne sait pas comment il était. Et peut-être que certains morceaux manquent... Le français me faisait délicieusement peur. J'avoue : j'ai eu une relation érotique avec la langue de Molière. Elle était pour moi une sorte de maitresse à la fois dominatrice et stimulante, exigeante et compréhensive. Elle se donnait à moi sans caprices ais il fallait tous les jours que je fasse des efforts pour la séduire. Je vivais avec elle une histoire d'initiation et de grandes promesses. Parfois elle me montrait ses trophées : une vaste panoplie d'auteurs étrangers qui l'avaient adoptée et qui avaient réussi dans la galaxie littéraire. Certains étaient roumains : Tristan Tzara, Eugène Ionesco, Emil Cioran, Ghérasim Luca...

11/2021